Skip to main content

Full text of "Les familles d'outre-mer"

See other formats


LES 


FAMILLES  D'OITRE-MER 


DE    Dl     CANGE. 


PUBLIEES 


PAR   M.  E.-G.  RE  Y, 


MKMIIIIK     DK     1.1     SOCIIJTK     IMPlillI  AI.F.     DESWn 


IQI  AIRES     DE     FRINCE.     ETC.     ETC. 


.»i 


PARIS. 


IMPRIMERIE    IMPERIALE. 


M  DCCC  LXl.X. 


7  ;  :^ 


"j) 


PREFACE. 


Si  la  publication  des  Assises  du  royaume  de  Jérusaleii)  el  celle 
de  plusieurs  carlulaires,  tels  que  ceux  de  Tordre  de  rilôpital  de 
Saint-Jean  et  du  Saint-Sépulcre,  ont  répandu  beaucoup  de  bunière 
sur  l'état  intérieur  des  principautés  de  Syrie  durant  les  croisades, 
il  reste  encore  de  nombreuses  lacunes  que  d'beureuses  décou- 
vertes permettront  peut-être  un  jour  de  combler.  Nous  ne  saurions 
donc  nous  dissimuler  tout  ce  qu'il  y  a  encore  à  faire  pour  l'étude 
de  cette  époque  si  féconde  en  grands  événements. 

L'histoire  des  familles  composant  la  société  franco-orientale, 
qui  pendant  plus  de  trois  siècles  habita  les  colonies  chrétiennes 
de  Terre  Sainte,  est  si  intimement  liée  à  la  nôtre,  qu'elle  devient 
un  des  sujets  les  plus  intéressants  sur  lesquels  puissent  se  |)0)t('r 
les  investigations  el  les  recherches.  Parmi  ces  familles,  les  unes 
conservèrent  alors  les  noms  qu'elles  portaient  en  Europe;  les  autres 
latinisèrent  en  les  adoptant  ceux  des  liefs  qu'elles  possédèrent  imi 
Orient  :  ce  dernier  point  est  surtout  remarquable  pour  les  familles 
établies  en  Chypre. 

C'est  leur  histoire,  ainsi  que  celle  des  gramis  dignitaires  de  ces 
principautés  que  Du  Cange  s'était  proposé  d'écrire  en  complé- 
tant le  livre   d'il  ÏAgnages  iToutre-mer,  à  l'aide  de  tous  les  docu- 


„  l'HEFACE. 

iiiciils  liisU)ii(|ii('s  (111110  aullionlicil''  inconlestable  qu'il  avait  pu 

r('iniir. 

MalluMirousement  son  travail  demeura  inachevé.  Déposé  depuis 
dans  la  collection  des  nianiiscrils  de  la  Bibliothèque  impériale,  il 
y  demeura  lon.o;lemps  oublié,  (le  fut  seulement  à  Tépoque  où  M.  de 
Mas-Lai  rie  commença  ses  savants  travaux  sur  le  royaume  de 
Chypre  (|ue  cette  œuvre  inédite  fut  appréciée  à  sa  juste  valeur. 

Sur  la  proposition  du  Comité  des  documents  écrits  de  THistoire 
de  France,  la  publication  du  manuscrit  des  Familles  d'outre-mer 
de  Du  Cange  fut  décidée  au  mois  de  décembre  18^9. 

Le  Comité  voulant  que  ce  livre  fût  à  la  hauteur  des  progrès  faits 
par  la  science  depuis  la  mort  de  Tillustre  érudit,  il  fut  résolu  que 
l'ouvrage  serait  continué  et  complété  au  moyen  de  notes  et  d'ad- 
ditions. 

Un  arrêté  de  M.  de  Parieu,  alors  Ministre  de  l'instruction  publi- 
que et  des  cultes,  confia  l'édition  à  MM.  de  Mas-Latrie  et  Taranne. 
Plus  tard,  le  premier  n'ayant  pu  participer  aux  travaux  prépara- 
toires de  cette  publication,  M.  Taranne,  bibliothécaire  à  la  Maza- 
rine.  en  resta  seul  chargé  par  une  décision  du  6  juin  i854. 

Quand  une  mort  prématurée  vint  enlever  M.  Taranne  à  la 
science,  le  travail  complémentaire  du  volume  de  Du  Cange  était 
loin  d'être  terminé,  et  les  chapitres  additionnels  indiqués  par  l'au- 
teur lui-même  restaient  entièrement  à  faire.  De  plus,  l'annotation 
de  la  plupart  des  autres  avait  besoin  d'être  revue.  Par  suite  de 
cet  événement,  le  projet  de  publication  fut  ajourné  et  le  travail 
demeura  en  cet  état  aux  mains  de  la  famille  Taranne  jusqu  à  la 
(in  de  1860. 

A  cette  époque,  je  rentrais  en  France,  après  avoir  rempli  en 
Syrie  et  en  Chypre  une  mission  que  j'avais  reçue  du  Ministère 
de  l'instruction  publique,  et  je  commençais  à  préparer  la  publi- 
cation de  mes  études  sur  l'architecture  militaire  des   croisades. 


PRÉFACE.  ai 

Ce  sujot  touchait  de  si  près  à  celui  de  Du  Gange  et  les  recherches 
nécessaires  pour  l'un  pouvaient  si  facilement  être  menées  de  IVonl 
pour  l'autre,  que  M.  de  Mas-Latrie  me  conseilla  d'entre[)ren(hv 
l'achèvement  du  travail  Interrompu  par  la  mort  de  M.  Taranne. 

Ayant  donc  alors  été  chargé  par  Son  Exe.  le  Ministre  de  l'instruc- 
tion publique  de  la  publication  de  l'histoire  des  P'amilles  d'outre- 
mer, je  crois  devoir  indiquer  la  part  de  mon  prédécesseur  el  hi 
mienne  dans  la  préparation  de  cet  ouvrage. 

Lorsque  le  manuscrit  de  M.  Taranne  me  fut  remis,  je  dus  j)n!- 
céder  à  une  révision  complète  des  parties  déjà  annotées. 

Les  rois  de  Jérusalem  et  de  Chypre  sont  demeurés  tels  que  les 
avait  laissés  mon  devancier. 

Pour  les  rois  d'Arménie  et  les  autres  chapitres  concernant  ce 
pays,  j'ai  du  refaire  en  entier  le  travail  avec  le  concours  de 
M.  Edouard  Dulaurier,  membre  de  l'Institut,  à  la  bienveillance 
duquel  je  tiens  à  rendre  ici  un  juste  hommage. 

Plusieurs  familles  importantes  furent  également  à  re[)rendre, 
entre  autres,  celles  des  seigneurs  de  Saône,  du  Toron  et  de 
Montfort,  de  Tyr,  de  Giblet,  etc. 

Aux  familles  données  par  Du  Cange  j'ai  cru  utile  d'ajouter  celle 
de  Brie,  ainsi  que  toutes  celles  qui  composent  les  feuilles  76  el  77. 

Les  chapitres  que  j'ai  consacrés  aux  grands  officiers  d'Arménie 
et  à  ceux  des  principautés  d'Antioche  et  de  Tripoli  sont  de  même 
venus  compléter  cette  première  partie  du  travail,  où  j  ai  dû,  en 
outre,  combler  un  grand  nombre  de  lacunes  el  de  desiderata 
laissés  en  blanc  pai'  mon  prédécesseur. 

Quant  à  la  seconde  partie,  comprenant  la  Syrie  Sainte  et  les 
"ordres  militaires,    l'annotation  des  patriarches,  des  archevêques 
et  des  évéques  était  assez  avancée,  mais  les  autres  chapitres  se 
boi*naient  au  texte  de  Du  Cange. 

Pour  ce  qui  concei'ne  les  grands  maîtres  de  l'ordre  du  Temple. 


,v  PFIÉFACK. 

il  ii"\  :i\;iit  ipio  lo  lexlo  de  Du  Canj^fc,  et  quant  aux  chevaliers  teu- 
l<itii(|ues,  tous  les  documents  consistaient  alors  en  une  simple  men- 
lidii  indiquant  ce  chapitre  comme  h  faire. 

La  iK'ccssité  de  ne  pas  nous  écarter  du  plan  adopte'  par  Du  (Jange 
cl  (le  resjjocter  intép^ralenient  son  manuscrit,  ainsi  que  1  obliga- 
tion de  rédiger  les  notes  et  les  additions  de  manière  à  ce  qu'elles 
se  )'a|)prochassent  le  plus  possible  du  texte  primitif,  nous  a  ame- 
iK's  successivement,  mon  prédécesseur  et  moi,  à  adopter  pour  les 
parlies  (pic  nous  avons  ajoutées  le  style  bref  et  la  rédaction  un 
peu  sommaire  du  manuscrit  que  nous  ne  nous  sommes  pas  crus 
autorisés  à  modifier,  [)as  plus  pour  la  forme  que  pour  le  fond. 

.le  ne  terminerai  |»as  cette  Préface  sans  remercier  hautement 
M.  Huillard-Bréholles.  chef  de  section  aux  Archives  de  l'Em- 
pire, membre  du  Comité,  délégué  comme  commissaire  de  cette 
publication,  dont  le  concours  si  amical  m"a  permis  de  mener  à 
bonne  fin  la  tâche  délicate  qui  m'était  confiée. 

Je  tiens  également  à  témoigner  ici  ma  reconnaissance  à  mon 
confrère  et  ami,  M.  Paul  Riant,  qui  pour  le  chapitre  des  cheva- 
liers teutoniques  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  une  partie 
des  précieux  documents  qu'il  a  réunis  sur  cet  ordre  célèbre. 

G.  REV. 


LES 


FAMILLES   D'OUTRE -MER 


DIVISION 
DU   ROYAUME  DE  HIÉRUSALEM. 


Comme  j'entrepreiis  de  décrire  icy  les  suites,  l'histoire  et  les  généa- 
logies des  roys  de  Hiérusalem,  comme  aussi  des  princes  et  des  grands 
seigneurs  qui  ont  possédé  divers  Estais  en  ce  royaume,  ou  qui  s'y  sont 
habituez,  il  semble  nécessaire,  avant  (jue  d'entrer  d'abord  dans  mon 
sujet,  de  donner  un  léger  crayon  de  ces  nouvelles  conquestes,  ahn 
qu'ayant  représenté  les  provinces  et  les  places  qui  ont  servi  comme  de 
théâtre  à  leur  valeur,  je  puisse  donner  quelque  ordre  à  tout  cet  ou- 
vrage, en  réduisant  chaque  seigneurie  particulière  sous  les  générales. 
C'a  esté  une  maxime  et  une  politi(jue  pratiquées  de  tout  temps  par 
ceux  qui  ont  entrepris  de  grandes  conquestes,  d'en  faire  part  aux  com- 
pagnons de  leurs  fortunes,  et  aux  soldats  qui  les  avoient  suivis  dans 
leurs  expéditions  militaires;  et  véritablement  il  estoit  juste  qu'ayant 
partagé  avec  eux  les  périls  et  les  fatigues  qui  accompagnent  ordinaire- 
ment les  guerres,  les  uns  et  les  autres  recueillissent  le  fruit  des  vic- 
toires et  des  avantages  ausquels  ils  avoient  contribué  par  leurs  armes  ; 
ce  qui  s'est  observé  particulièrement  dans  les  entreprises  qui  ont  esté 
faites  par  ceux  qui  estoient  en  quelque  manière  égaux  en  dignité  et 
en  condition.  Car,  comme  ils  ne  cédoient  les  uns  aux  autres  que  dans 
la  subordination  du  commandement,  il  estoit  de  l'équité  ([u  ils  parta- 


2  I-ES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

geassent  ensemble  avec  une  espèce  d'égalité  les  places  et  les  provinces 
cojHiuises.  D'aiitiT  pari,  (;oinme  l'indépeiidance  cause  ordinairement 
Fanarchie  et  la  confusion,  jette  la  division  entre  les  princes  égaux  en 
dignité  et  en  naissance,  et  donne  les  moyens  à  leurs  ennemis  communs 
de  les  attaquer  avec  plus  de  succès,  les  conquérans  se  sont  choisi  des 
souverains;  et,  comme  ils  se  sont  soumis  volontairement  aux  hommages 
et  aux  services  militaires  envers  eux,  ainsy  les  souverains  de  leur  costé 
se  sont  obligez  de  secouiir  de  leurs  forces  leurs  vassaux,  lorsqu  ils 
sei-oient  atta(|uez  par  leurs  ennemis. 

C'est  ce  qui  s'est  pratiqué  dans  la  conqucste  du  royaume  de  Hiéru- 
salem  et  dans  celle  de  l'empire  de  Gonstantinople  par  les  François. 

Les  auteurs'  remarquent  que  celle  du  royaume  de  Hiérusalem  fut 
entreprise  par  divers  princes  et  seigneurs  particuliers  qui,  s' estant  faits 
chefs  de  quelque  nombre  de  trouppes,  conspirèrent  Ions  à  une  mesme 
lin.  qui  estoil  de  délivrer  la  terre  sainte  des  mains  des  infidèles;  mais 
l'expérience  de  quelques  divisions  qui  survinrent  entre  eux  dans  les 
commencemens  leur  fit  connoistre  qu'ils  ne  pourroient  pas  subsister 
longtemps  dans  ces  terres  éloignées  s'ils  ne  se  choisissoient  un  général 
à  (pii  ils  dussent  obéir  tous  :  c'est  ce  qui  les  porta,  après  la  prise  de  la 
ville  de  Hiérusalem,  d'élire  Godefroy  de  Bouillon  pour  souverain,  s'es- 
lans  obligez  de  le  servir  [lui]  et  ses  successeurs,  dans  leurs  guerres,  et 
de  leur  faire  hommage,  à  cause  des  terres  qui  leur  échurent  en  pai- 
tage,  comme  l'on  avoit  coutume  d'en  user  en  France. 

Par  ce  partage  le  royaume  de  Hiérusalem  fut  divisé  en  quatre  prin- 
fipautez  ou  baronnies,  sç.avoir,  la  seigneurie  de  Hiérusalem,  le  comté 
de  TiupoLY,  la  principauté  d'ÂMiocHE,  et  le  comté  d'ÉDESSE-.  Les  pos- 
sesseurs de  ces  quatre  baronnies  avoient  droit  d'avoir  un  connétable. 

'    Willelnius  Tyrensis.   I.   XVI.  c.  x\ix.  J.  dlbelin  .  t.  l,c.  i,p.  ai.  ■•■2.  imIII.  IVu- 

—  Jncobiis  (le  Vitiiaco.  L  1.  c.  xx\,   \\\i  gnot. 

pt  seq.  —  Mnriiius  Samitus,   Sccretn  filr-  '  Assisesdc  Jénis.  l.  I .  c.  colmx.  p.  ài-j. 

Hum,  I.  111.  pari.  7.  c.  1.  —  Gesta  Liido-  /11  9,  et  not.  è,  p.  6  18.  —  Mariniis  SanuUis. 

viri  VU ,  c.  wii.  —  Assises  de  Jèrusnleiii .  Secvetn  JidvUiim .  i.  111.  part.  7.  c.  1.  p.  170. 

préface,    p.  'iCi"  .  éilil.  Lalibf.  —  î.irro  de  176. 


DIVISION  DU   ROYAUME  DE  JÉRUSAEEM.  3 

un  niavéclial,  et  cotte  prérogative  qu'ils  ne  pouvoieiit  estre  jugez  de 
leurs  corps,  de  leurs  fiefs  et  de  leur  honneur,  c'est-à-dire  en  clioses 
qui  regardoient  leui's  baronnies,  que  par  leurs  pairs,  ausquels  aucuns 
ajoutent  le  connétable  et  le  maréchal  du  royaume. 

La  baronnie  de  Hiérusaleni  i'ut  laissée  au  roy  comme  la  principale, 
d'où  elle  est  appelée  ordinairement  par  Albert  d'Âix  et  Guillaume  de 
Tvr,  Regnmii,  >-cle  royaume',  n  Elle  commençoit  à  un  petit  ruisseau  qui 
est  entre  Gibelet  et  Barut,  villes  maritimes  de  la  Pliénicie,  et  linissoit  au 
désert,  qui  est  au  delà  de  Darun,  du  côté  de  l'Egypte ^  Elle  compre- 
noit  les  villes  de  Hiérusaleni,  de  Naples,  d'Acre  et  de  Tyr,  et  quelques 
autres  places,  bourgs  et  villages,  qui  appartenoient  immédiatement  an 
roy,  comme  de  son  domaine.  Outre  cela  le  roy  y  avoit  plusieurs  sei- 
gneurs qui  lui  estoient  vassaux,  scavoir  :  quatre  barons  principaux,  qui 
estoient  les  comtes  de  Japhe  et  d'Ascalon,  desquels  dépendoient  les 
seigneurs  de  Rame,  de  Mirabel  et  d'Ibelin;  les  princes  de  Galilée;  les 
seigneurs  de  Sajette,  desquels  les  seigneurs  de  Césarée  et  de  Bethsan. 
ou  Bessan,  relevoient;  et  les  seigneurs  de  Crac  et  de  Montréal  l  Tous 
ces  seigneurs  avoient  cour,  coins,  c'est-à-dire  droit  de  uîonnoye  et  jus- 
tice, qui  est  ce  que  l'on  appeloit  hante  coi(r'\  Les  seigneurs  de  Rame, 
d'Ibelin,  de  Bessan,  de  Saint-Abraham,  de  Blanchegarde,  d'Ârsur,  du 
Chasteaupèlerin,  de  Cayphas,  de  Caimont,  de  Scandélion,  de  Sur, 
de  Thoron,  de  Belinas,  de  Barut,  et  quelques  autres,  qui  tous  estoient 
dans  l'étendue  de  la  baronnie  de  Hiérusaleni,  avoient  encore  les  mesnies 


privilèges^ 


Les  comtes  de  Japhe  dévoient,  à  cause  de  Japhe,  vingt-cinq  cheva- 
liers, et  autant  à  cause  d'Ascalon;  quarante  à  cause  de  Rame  et  de 
Mirabel,  et  dix  à  cause  d'Ibelin''. 


'  Albcrtus  Aqiiensis,  1.  XII,  c.  sxx.  —  '  Albertus  Aqiiensis,  1.  XTI,  c.  xsx. 

Will.  Tyr.  1.  XIV.  c.  VIII.  '  Assises   de  Jénisalem ,    Labbe,    t.    II, 

-   Marin.  Sanut.  1.  III,  pari.  7,  CI,  p.  176.  p.  i>â'i-ô%o.  --  Assises  de  Jérusalem,  Livre 

'  Assises  de  Jérusalem,   Livre   de    Jean  do  Jean  d'Ibelin,   t.   I,   c.  cci.xxi.  cclxxm  . 

d'Ibelin,  t.  l,  c.  cclxix,  p.  417,  4i8  et  note.  p.  h-i-i.-k-i-],  édit.  Beugnot. 

*  Assis,  ihid.  c.  ccLxx,  p.  4 19. 


û  LES   FAMILLES  D'OIJTRE-MER. 

Los  princes  do  Galilé(3  devoieiil  cent  chevaliers,  snivoir,  soixaiile  à 
cause  (le  la  lorro  on  deçà  dn  Jourdain .  ot  (|uarante  pour  collo  qui  est 

au  delà. 

Les  seigneurs  de  Sajclle  dovoienl,  à  cause  de  Sajctte  et  de  Heaulorl, 
soixante  chevaliers;  à  cause- de  Gésarée,  vingt-cinq,  et  quinze  à  cause 
de  Bcthsan. 

Les  seigneurs  du  Crac  dévoient,  à  cause  du  Crac  et  de  Montréal, 
(luarante  chevaliers,  et  vingt  à  cause  de  Saint-Abraham. 

La  seigneurie  du  comte  Joscelin,  c'est-à-dire  de  Joscelin  111,  comte 
d'Édesse,  dont  le  père  avoit  esté  dépossédé  de  son  comté  par  les  infi- 
dèles, devoit  vingt-quatre  chevaliers,  tant  à  cause  des  chasteaux  du  Roy 
et  de  JMontfort  que  pour  d'autres  seigneuries. 

L'évesque  de  Saint-Georges  de  Lidde  devoit  dix  chevaliers;  l'arche- 
vescpie  de  Nazaret,  six;  le  Thoron,  quinze;  le  Maron,  trois,  et  ainsy 
du  reste. 

La  cité  de  Hiérusalem,  à  cause  des  vassaux  qui  en  dépendoient  im- 
nukliatement,  devoit  quarante-trois  chevaliers;  la  ville  do  Naples, 
vingt-cinq;  la  cité  d'Acre,  soixante-douze,  et  celle  de  Sur,  vingt-huit. 
Les  églises  et  les  bourgeois  des  villes  dévoient  encore  certain  nombre 
de  sergeans  ou  de  gens  de  pied ,  que  le  livre  des  Assises  l'ait  monter,  en 
la  baronnie  de  Hiérusalem,  à  5,076,  comme  celuy  des  chevaliers  à 
870',  ne  s'accordant  pas  avec  Sanudo-,  qui  ne  compte  que  5i8  che- 
valiers et  6,776  sergeans. 

La  seconde  baronnie  du  royaume  de  Hiérusalem  estpit  le  comté 
de  Tripoly,  qui  commençoit  au  ruisseau  d'entre  Gibelet  et  Barut,  et 
(inissoit  à  un  autre  qui  est  entre  Maraclée  et  Valenie,  villes  mari- 
times, et  qui  coule  au-dessous  du  chasteau  de  Margat^ 

La  troisième  baronnie  estoit  la  principauté  d'Antioche,  qui  compre- 
noit  toute  cette  étendue  de  pays  qui  est  depuis  le  ruisseau  dont  je 

'  Ces  nombres  viirient  selon  les  ninnus-  ^  Sanut.  1.  III,  pari.  7.  ca]).  1. 

crits,  elles  additions  ne  sont  presque  jamais  '  Jacohus  de  Vilriaeo,  Histor.  Uierosul. 

exaetes.   (Voir  Assises  de  Jérusalem,   l.   I.  cap.  x\x-\xxiv. 
p.  h-i'}.-h-?.-].  édit.  BeiiiTnof.) 


DIVISION   DU   ROYAUME   DE  JERUSALEM.  5 

viens  de  parler,  et  qui  coule  sous  Margnt,  à  la  ville  de  Tliaisc  t-n  (li- 
licie,  du  costé  de  l'occident. 

La  quatrième  estoit  le  comté  d'Edesse  ou  de  Rolias,  situé  au  pays 
des  Mèdes,  qui  commençoit  à  la  forest  de  Marrins  ou  Marliit,  et  s'é- 
tendoit  du  côté  de  l'orient  au  delà  de  l'Euplirate,  et  contenoit  plu- 
sieurs villes  et  chasteaux. 

Toutes  ces  baronnies  avoieiit  send^lahienient  leurs  vassaux  qui  dé- 
voient le  service  militaire,  comme  je  viens  de  remarquer  de  celle  de 
Hiérusalem.  Et  ordinairement  les  barons  ne  se  contentoient  |)as  dallf-- 
trouver  le  rov,  dans  les  occasions  de  guerre,  avec  le  seul  nombre  des 
chevaliers  et  des  sergeans  qu'ils  estoient  obligez  de  luv  l'ournir  '.  mais 
chacun  s'efforçoit  de  luv  en  conduire  un  plus  grand,  selon  la  puissaiicr 
de  leurs  facultez  et  la  f(U"ce  de  leurs  seigneuries. 

'    Saniil.  ).  III .  [jail   7.  r,.  1, 


LES   ROYS   [)K   HÎKRUSALEM. 


GoDEFROY,  diu'  de  la  basse  Lunaine,  seigneur  du  chasteau  de  Bouil- 
lon, en  suite  de  la  prise  de  la  ville  de  Hiérusalem  jiar  les  clirestiens  le 
vendredy  i  S""  jour  de  juillet,  l'an  1099,  en  fut  élu  seigneur  et  prince 
huit  jours  après'.  Il  refusa  le  titre  de  roy,  qui  lui  lut  déféré  par  les  ba- 
rons d'un  consentement  universel,  n'ayant  pas  voulu  porter  la  couronne 
royale  en  un  lieu  où  le  Sauveur  du  monde  avoit  esté  couronné  d'épines, 
quoyque  Orderic  Vital  et  quelques  autres  disent  le  contraire'-. 

[Ekkeliard,  auteur  conlemporain,  appelle  Godefroi  duc  :  '-anno  \ic.  miIi 
Godefrido  duce  lerosolyiiiitanani  ecclesiam  defensanle  '...  'i  Enfin,  ce  ipii  sendilr 
prouver  d'une  manière  j)éremptoire  que  Godefroi  n'avait  pas  pris  le  titn-  de  roi, 
c'est  qu'il  n'est  pas  compté  parmi  les  rois  de  .Jérusalem.  Baudouin  1".  Bau- 
douin II,  Foulques,  etc.  s'intitulent  toujours  dans  l(>nrs  diplômes*.  1",  2'. 
3'  roi  des  Latins  de  Jérusalem,  et,  quand  ils  parlent  du  foudaleur  de  ce 
royaume,  ils  ne  l'appellent  que  le  duc  Godefroi.  Mais  ce  duc  n'en  étail  pas 
moins  regardé  connue  le  souverain  du  royaume  de  Jérusalem.  Tancrède.  prince 


'   .Allieitus  Aquensis.  I.  \l.  c.  \^\m.  —  siiilc  tie  Cimiaimis.  p./iyu.  :]7i .  éilit.  tOyu.  i 

Tuklebodus ,  I.  V.  —  Du   Cliesne.  1.   IV,  —  Assises  de  Jmis.  Lahhc .  \.  I,  |i.  'ni-'j.— 

p.  819.  —  Fulcheriiis  Camotensis,  et  alii.  La  Thauniassière,  c.  cclxxxi.  p.  180;  étlil 

—  Assises  de  Jérus.  Liore  de  Jean  illbclii) ,  Beugnot,  t.  1 ,  c.  i ,  p.  a  2  ;  C.  ccLXxni ,  p.  !i>^-i 

t.  Il .  c.  1 .  p.  9 1 .  édit.  Beugnot.  —  La  Clef  des  et  07,1. 
assises  de  la  hante  conr,  prolofjiie,  p.  675.  '  Ordericus  Vitaiis.  I.  X    p.  -jif-'i. 

Will.  Tyr.  I.  IX.  c.  n.  —  Fulcher.  I.  I.  '   Ekkehardus.  De  sacra  expedilione  lero 

c.  x\ni.édit.  Bongars.  —  Guihert.  Novigent.  sobjmitaua ,  apud  Mactène,  Aiiiplissiinn  (jd- 

I.  VII.  c.  XXII.  —  Gesia  Francorum  e.vpiigiiaii-  leclio  .  (.  \  .  col.  59à  b,  il. 
livm  Jérusalem.  1.  I.c.  xx.xv,  p.  579,  apud  '   Cartul.  S.  Sepulc.  —  Codice  dijdomai. 

Bonp-ars.  (Voii'  Nol.  ad  Annam  Comnea .  à  l:i  ])assiiu 


8  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

de  Galil(5e,  dans  un  acte  de  looi  ',  le  qualilie  de  «prince  sérénissime  de  lout 

rOrienI;»  el  dll  que  son  frère  Baudouin  lui  succéda  «au  royaume  d'Asie,  r] 

il  .;sU)il  (ils  (i'EusUiclie,  1^  du  nom,  comte  de  Bologne,  et  de  Ide, 
lille  de  Godefroy  II,  duc  de  la  bas.sc  Lorraine,  et  petit-fils  d'Eustachc  ^^ 
comte  de  Bologne,  (jui  espousa  Mahaut,  fdle  de  Lambert,  comte  de 
Louvain  '\  Il  mourut  sans  alliance  le  i  8"  jour  d'aoust  l'an  1 1  oo ,  ayant 
gouverne  cet  Estât  un  an  un  mois  et  deux  jours,  et  fut  inhumé  en  la 
ville  de  Hiérusalem,  en  l'église  du  Saint-Sépulchre,  sous  le  mont  du 
Calvaire,  où  Nostre-Seigneur  souffrit  la  passion,  et  où  ses  successeurs 
furent  depuis  inhumez.  On  lui  dressa  celte  épitaphe,  qui  se  voit  en  la 
chapelle  du  saint  mont  de  Calvaire  ^  : 

HIC  lACET  liNCLlTVS  DV.\  GODEFRIDVS 
DE  BVLLON;  QVI  TOTAM  ISTAM  TERRAM 
ACQVISIVIT  CVLTVl  CHBISTIANO;  CVIVS 
AMMA  REG^ET  CVJl  CHRISTO.  AMEN. 

Ou  cette  autre,  qui  est  rapportée  par  Reineccius*  : 

FKANCORVM  GENTIS,  SION  LOCA  SANCTA  PETECTIS, 
MIRIFICVM  SYDVS  DVX  HIC  RECVBAT   GODEFRIDVS 
.«GYPTI  TERROR,  ARABVM  FVGA,  PERSUJIS  ERROR; 
REX  LICET  ELECTVS,  REX  NOLVIT  INTITVLARI, 
NEC  DIADEMARI,  SED  SVB  CHRISTO  FAMVLARI. 
HVIVS  ERAT  CVRA,  SVA  SION  REDDERE  IVRA, 
CATHOLICEIJVE  SEQVl  PIA  DOGMATA  IVRIS  ET  EQVl, 
TOTVM  SCHISMA  TERl  CIRCA  SE  IVSQVE  FOVERI; 
ET  SIC  CVM  SVPERIS  POTVIT  DIADEMA  MERERI, 
MIUTI.E  SPECVLVM,  POPVLI  VIGOR,  ANCHORA  CLERI. 
HVIG  VIRTVTE  PARI  FRATER  DATVR  ASSOCIARI, 
BALDVIN  INSIGNIS,  GENTILIBVS  ET  FERVS  IGRIS. 

'   Sebastien  Paoli,  Codice  diplomal.  t.  I,  Carnot.  I.  I,  cap.  ull.  edil.  Rongars.  c.  xxii; 

p.  900,  n°  i56.  et  alii.  —  I)e  viris  illnslr.  diœces.  Tarvanens. 

'  Guibert.  1.  Vit.  c.  :^\ii.  —  Gesta  Fran-  apud  Martène,  Ampl.  Coll.  I.  V,  col.  SSg  e. 

corum  expvgnant.  Jerus.  1.   I,   c.   xxxv.  —  '  Vr.  Quaresin.  Eliicid.   I.  VIII.  —  Jean 

Will.  Tyr.  1.  IX,  c.  xxui;  1.  XI,  c.  xii.  —  Znallanlo,  Viaggio  di  Gierusakmme,  p.  i8(j . 

Albert.  Aquens.  I.VII,  c.  xxi.^ —  Lupus  pio-  187. 

tospatb.  Cliron.  apud  Muratoii,  Itulkamm  '  lieineriis  Reinecciiis. /-(c  Af/Zu  .«nccti /(/.s- 

mum  scriptores,  t.  V,  col.  ig.  —  Fiilcber.  lor.  loi.  3G8  v°. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  9 

[Godelï-oi  de  Bouillon'  avait  établi,  pour  la  police  de  son  nouveau  royaume, 
deux  cours  de  justice  :  la  haute  cour,  pour  les  seigneurs,  présidée  par  le  roi; 
la  basse  cour,  pour  les  bourgeois,  présidée  par  un  vicomte.  11  avait  fait  aussi 
rédiger  un  code  de  lois  ou  de  coutumes  qui  est  devenu  célèbre  sous  le  nom 
d'/lsswp.s  (le  Jérusalem;  mais  cette  première  rédaction  fut  modifiée  peu  à  peu 
jusqu'à  celle  qui  fut  e.xécutée  par  Jean  d'Ibelin,  vers  le  milieu  du  xiii'  siècle, 
et  qui  est  restée  le  texte  définitif,  du  moins  pour  les  assises  de  la  haute 
cour.] 

Baudouin,  comte  d'Édesse,  fui  appelé  à  la  succession  du  royaume 
de  Hiérusalem  après  la  moii.  du  duc  Godefroy,  son  frère,  el  en  fut 
couronné  roy  solemnellement  en  l'église  de  Bethléem  par  Daimbert, 
patriarche  de  Hiérusalem,  le  jour  de  Noël'-,  et  non  pas  le  jour  de  la 
Pentecoste,  comme  écrit  un  auteur ^  Tan  i  loi  *;  ayant  esté  le  pre- 
mier qui  prit  ce  titre,  comme  il  tesmoigne  liiy-mesme  en  ses  patentes, 
et  n'ayant  pas  voulu  recevoir  la  couronne  en  la  ville  de  Hiérusalem 
pour  la  mesme  raison  qui  avoit  porté  son  frère  à  la  refuser  ^ 

Il  mourut  le  i  G'' jour  du  mois  de  mars,  l'an  1 1 19-,  selon  noslre  fa- 
çon de  compter,  en  un  lieu  appelé  Laris^  au  retour  de  la  guerre  qu'il 
lit  dans  l'Egypte,  après  avoir  régné  dix-huit  ans  et  trois  mois'*.  Son 
corps  fut  apporté  en  la  ville  de  Hiérusalem  le  jour  de  Pasques  flories, 
et  fut  inhumé  auprès  de  son  frère''  sous  le  Calvaire,  au  lieu  appelé 


'  Assises  de  Jcnis.  édit.  Deugnot,  t.  I, 
préface,  p.  xiv,  xv.  —  Line  de  Jean  d'Ibe- 
lin, c.  I,  H,  p.  23,  23.  —  Ihsl.  litlér.  de  la 
France,  t.  XXI,  p.  iSg. 

'  Will.  Tyr.  1.  X,  c.  ix.  —  Albert.  Aquens. 
I.  VII ,  c.  xLiii.  —  Fulclier.  Cnrnot.  1.  II ,  c.  v  ; 
édil.  Rongars,  c.  xxiv.  —  Ekkebard.  apud 
Martène,  A7npl.  Coll.  t.  V,  col.  5a5  d,  e. 

'  Conrad.  Usperg. 

'  Lan  1)00,  selon  notre  manière  de 
compter.  (  L'Art  de  vérifier  les  dates  :  les  Rois 
de  Jérusalem.)  Guillaume  de  Tyr  semble 
commencer  l'année  à  Noël. 

'  Will.  Tyr.  1.  II.  c.  xii.  —  Jacobus  de 


Vili-iaco,  Hislor.  Ilicrosol.  c.  xciii. —  Al- 
bert. Aquens.  1.  VII,  c.  \liii. 

'  En  i  1  i8.  (L'Art  de  vérifier  les  dates.) 

''  Ville  maritime,  située  dans  le  désert, 
entre  TÉgyple  et  la  Syrie  (aujourd'hui  El- 
Aiiscb). 

'  Albert.  Aq.  I.  Xll .  c.  \\\n\.  —  Fulclier. 
Garnot.  I.  II,  c.  l\ii;  édit.  Rongars,  c.  xliv. 
—  Hislor.  Hierosul.  part.  2.  p.  (5i3.  apud 
Rongars.  —  Will.  Tyr.  I.  XI,  cap.  ult.  — 
Willelmus  Malinesb.  Gestn  regiiiii  Aiin-lorum  . 
1.  IV,  p.  i5o.  —  Sanut.  I.  III,  part.  li, 
c.  vu,  p.  361. 

'   Ilist.  Hierosol.  part.  2,  p.  Ci  3. 


10  LES  FAMILLES  D'OUTHE-MER. 

Colgolha.   où   cello  ôiiilaplic   liiy   fut  dressée,   (|ui  est  rapporté»^  par 

rauteni-  du   Lij>iia{;e  (l'oulic-incr  '  (!t  autres-: 

RKX  BALDEWINUS,  JUDAS  ALTEU  MACHABEUS, 
SPES  PATRIE,  VIGOR  ECCLESl.E,  VIRTUS  UTRIUSQUE  : 
OUEM   KORMIDABANT,  OUI  OONA,  TRIBUTA  FEREBAN'T 
CEDAR  ET  .EGYPTUS,  DAN  AC  IIOMICIDA   DAMASCUS, 
PROU  DOLOR!  IN  MODICO  CLAUDITUB   HOC  TUMULO^ 

Il  fut  marié  trois  l'ois,  la  première  avec  une  dame  nouimée  par  Al- 
bert d"Aix*  (iochvere,  par  Giiillauiue,  archevesque  de  Tyr^  (iutiieve,  et 
par  Orderic  VitaF' [et  Guillaume  do  .luiniéges  ■],  Godehilde.  Elle  estoit 
lille  de  Haoul,  1^  du  nom,  sei{;ueur  de  Tpény  et  de  Gonclies,  porte- 
enseigne  de  Normandie,  et  d'Élisabetli ,  lille  de  Simon,  comte  de 
MontforI,  et  petite  fille  de  Roger,  seigneur  de  Toëny,  qui  tiroit  son 
extraction  de  Malaliulce.  oncle  de  Rollo,  premiei'  duc  de  Normandie. 
Klle  avoit  espousé  premièrement  Robert  de  Beaumont,  comte  de 
Meulant\  du(]uel  ayant  esté  séparée,  elle  fut  conjointe  avec  Bau- 
douin, (prpllo  accompagna  eu  son  voyage  de  la  terre  sainte,  où  elle 


'  Lignages  d'oulrc-mer,  édit.  Beugnot. 
I.  H.  r.  I,  p.  'i /il. 

'  Zwallarilo.  Vingg-  etc.  p.  186.  187. 
—  Assises  de  Ji'riis.  Livre  de  J.  d'Ihelin  . 
I.  I.  C.  CCLXXIII  ,  p.  h-2^. 

'  Cette  épilaphe  et  celle  de  GodelVoi  nyaiil 
été  rapportées  par  les  divers  voyageui's  avec 
quelques  différences  dans  la  disposition  des 
lignes,  la  forme  des  lettres,  l'orthographe 
et  même  la  nature  de  certains  mots ,  nous 
avons  cru  devoir  les  reproduire  telles  que  les 
,1  données  Du  Gange ,  mais  non ,  comme  lui . 
en  caractères  d inscription,  puisque  nous 
ne  pouvons  établir  quelle  leçon  est  la  re- 
présentation lidèle  des  épitaphes  originales , 
maintenant  détruites.  (Voir  Gotovic.  Itinerar. 
Hierosolym. p.  1 88 , 1 89.  —  Fabricius ,  Scdu- 
liiris  lii.r  Ernngelii ,  p.  .^-2  1  seq.  et  Chateau- 
briand, Itinéiaiie ,  3'  partie,  t.  II,  p.  igô. 


c.   XWII. 

1,    c.    WMI: 


édit.  Ladvocat.  —  Archives  des  missions  scien- 
tifiques, i8.T0.  t.  1,  p.  107,  Rapport  de 
M.  de  Mas-Latrie  1 

'   .Albertus  Aquensis.  I.  111 

'  Willelmus  Tyrensis.  I. 
I.X,c.i. 

'  Oïdericus  Vitalis,  (.  Il,  I.  V.  c.  xui, 
p.  kui-lioli.  57(3;  t.  111.  I.  Vlll.  c.  \iv, 
p.  S'ig,  85o.  G89. 

'  VVillelmus  Gemetic.  I.  V,  c.  .\;  1.  VII. 
c.  111. 

'  Selon  Guillaume  de  Jumiéges  (I.  Vlll. 
c.  \u),  c'est  à  Robert  de  Ncubourg,  neveu 
de  Robert ,  comte  de  Meulan ,  que  Godehilde 
fut  mariée  en  jjremières  noces.  M.  Le  Pré- 
vost adopte  cette  opinion.  L'Art  de  ven- 
fier  les  dates  a  suivi,  comme  Du  Gange,  celle 
d'Orderic  Vital.  (Ordericus  Vitalis.  I.  II. 
p.  io4 ,  note  '1.  I 


LKS  HOIS  DE  JERUSALEM. 


11 


mourut,  avant  que  les  nostres  arrivassent  à  Antioche.  des  grandes  fa- 
tigues du  voyage,  en  la  ville  de  Marèse,  où  elle  lut  inhumée.  Albert 
d'Aix'  et  Guillaume  de  Tyr^Tont  estimée  Angloise  d'origine,  peut-estre 
parce  qu'elle  estoit  sujette  du  roy  d'Angleterre,  à  qui  la  Normandie 
appartenoit.  Baudouin  estant  devenu  ensuite  comte  d'Edesse,  Taplinuz, 
l'un  des  principaux  seigneurs  d'x'\rménie,  luy  donna  en  mariage  sa 
fille,  dont  le  nom  n'est  pas  exprimé  dans  les  auteurs'  [Sébastien  Paoli* 
la  nomme  Arda,  sans  citer  aucune  autorité],  avec  soixante  mille  bezans 
de  dot,  outre  toutes  les  forteresses  qu'il  possédoit,  dont  il  l'institua  son 
héritier.  Il  la  quitta  vers  l'an  i  io5,  et  l'obligea  de  s'enfermer  au  mo- 
nastère de  Sainte-Anne  de  Hiérusalem  et  d'y  prendre  l'habit  de  reli- 
gieuse. Les  raisons  (pii  le  portèrent  à  ce  divorce  sont  rapportées  par 
Guibert^  et  par  l'archevesque  de  Tyr'\  qm  semblent  l'en  blasmer.  Le 
dernier  écrit  ([u'eile  s'évada  de  co  monastère  sous  prétexte  d'aller  vi- 
siter ses  parens  à  Constantinople,  où  elle  s'abandonna  à  tous  venans, 
sans  aucun  respect  de  sa  dignité  royale. 

Quelque  temps  après,  sça voir  l'an  i  i  i /i  \  il  espousa  en  troisièmes 
noces  Adèle,  nièce  [ou  fille]  deBonitace,  marquis  de  Montferrat -,  pour 
lors  veuve  de  Roger,  comte  de  Sicile,  qui  lu)  apporta  de  grands  tré- 
sors, en  veue  desquels  il  contracta  cette  alliance  contre  toutes  les 
formes,  sa  femme  estant  encore  vivante".  Il  la  quitta  pareillement  in- 
continent après,  Arnoul,  patriarche  de  Hiérusalem,  l'ayant  obligé  à  s'en 


'  Albertus  Aquensis,  I.  III.  c.  xxvii. 

"  VVilielmus  Tyrensis.  loc.  citât. 

'  Aibeitus  Aquensis,  1.  III.  c.  xxxi;  1.  V. 
c.  xviii.  —  Wiilelnius  Tyrensis.  1.  X.  c.  i. 
—  Ordericus  Vitalis.  I.  XI,  p.  83 1.  — 
Fulcherius,  I.  I,  c.  xxiii;  c.  xxi,  édit.  Bon- 
gars.  (Voir  Les  Rois  d'Arménie.) 

*  Coclice  dipl.  t.  I,  p.  346,  355. 

'  Guibertus  Novig.  1.  VII,  c.  XLiir.  — 
Assises  de  Jériis.  t.  II,  p.  i8-2. 

'   WiilelniusTyr.  1.  XI.  c.  i. 

'  VVilielmus  Malmesb.  1. 1 V,  p.  1 5o.  —  Al- 
bertus .4quensis ,  i.  XII ,  c.  xin.  —  Fulcherius 


Carnotensis,  1.  II.  e.  xli\;c.  xl.  éd.  Bongars. 
— •  Hist.  Hierosol.  part,  a  .  p.  6 1  o.  6 1 1 .  — 
Willelinus  Tyr.  I.  XI,  c.  xxi.  —  Ordeiicus 
Vitalis,  I.  XII,  p.  88i;  1.  XIII.  p.  898.  — 
Albericus,  ann.  iii3.  — Sanutus,  1.  III 
part.  i5 ,  c.  XX.  —  Chron.  magn.  Belg.\).  1  h\/.. 

'  L'Art  de  vérifier  les  dates  :  Chronol.  des 
marquis  de  Montferrat.  —  Ekkehardus,  An- 
pliss.  Collect.  t.  V,  col.  533  b. 

'  Du  Gange .  Les  Familles  normandes,  ms 
fol.  287.  (Voir  plus  loin  dans  ce  volume.; 
—  Albertus  Aquensis,  I.  XH.  c.  xxiv. 
Willelmus  Tyr.  I.  XI,  c.  xv. 


12  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

séparer,  en  suite  de  Tordre  qu'il  en  avoit  receu  du  pape  :  ce  qu'il  fit 
solemnellement  en  l'église  de  Sainte-Croix  d'Acre.  Quelques-uns'  écri- 
vent qu'il  la  (juitta,  sous  prétexte  qu'elle  avoit  les  pai'lies  propres  à  la 
génération  rongées  d'un  chancre.  Elle  se  retira  en  Sicile,  l'an  1117,  et 
mourut  Tannée  suivante  inconfinent  après  son  mari-,  et  fut  inhumée 
en  l'église  cathédrale  de  Pacte'  où  se  voit  son  épitaphe. 

Il  ne  laissa  point  (Teid'ans  de  ses  trois  femmes*,  quoyque  Orderic 
Vital ^  luy  (hinne  une  Tdle,  qu'il  confond  avec  la  fille  de  Baudouin  II. 

[Baudouin  1"  esl  ([ualifié  dans  ccrlains  actes  de  roi  de  Babylone  et  d'Asie''. 
Kn  1100,  il  s'empara  d'Assur  et  de  Césarée;  en  1101,  i\  possédait,  outre 
Jérusalem  et  ces  deux  villes,  Bethléem,  Joppé,  Nicopolis  ou  Emmaùs,  le  mont 
Thabor,  Hébron,  Tibériade.  11  y  ajouta  Acre  et  Accaron,  peu  avant  son  troi- 
sième mariap-e  avec  Adclo,  d,  vers  le  même  temps,  rendit  Ascalon  tribnt.-iire 
des  chrétiens;  mais,  à  ce  qu'il  paraît,  cet  assujettissement  ne  fut  que  tempo- 
raire. Libéral  envers  l'Église  \  il  confirma  et  augmenta  les  privilèges  du  Snint- 
Sépulcre  et  de  Tordre  naissant  des  Hospitaliers.  A  Téglise  du  Saint-Sauveur, 
sur  le  mont  Thabor,  il  fit  don  de  trente-trois  casaux,  dont  plusieurs  étaient 
encore  au  jîonvoir  des  Turcs.] 

Baudouin,  I^  du  nom,  comte  (TÉdesse,  surnommé  de  Bourg \  parce 
(pi'il  estoit  seigneur  de  ce  lieu,  en  Bethelois^  et  d'Aiguillon  ou  Acu- 
/e(/.s,  et  par  Bomuald '^  archevesque  de  Salerne,  de  Riibaia,  sans  que 
j'en  sache  la  raison,  fils  de  Hugues,  comte  de  Bethel  et  de  Mélissende  de 

'   VVillelmus  Malraesb.  —  Albericus.  éd.  Rongars,  p.  ô.*?;.  —  Assis,  de  Jénts.  éd. 

'  Fulcheriiis  Carnotensis ,  1.  II,  c.  iviii;  Beugnot.  Anonyme  cité,  t.  II.  p.  i8i-i«i. 

c.  XLiv,  éd.   Rongars.  —  Willelmus  Tyr.  —  Willelnius  Tyr.  1.  XI,  c.  xii.  (Voir,  plus 

I.  XII,  c.  V.  loin.  Les  Comtes  de  Japhe  et  d' Ascalon.) 

'  Rocch.  Pirnis,  iii  Episcopatu  Pnctensi ,  '   Carlul.  S.  %»/c.  n°  a;),  p.  5/i ,  5.5.— 

p.  3f)o.  Codice  diplom.  l.  I ,  n°  i ,  p.  i  ;  n°  2  ,  p.  a  ,  'à. 

'  Willelmus  Malmesb.  —  Albericus.  '  Titres  inss. 

'  Ordericus  Vitalis,  I.  XI,  p.  83o.  '  Assis,  de  Jérus.  p.  ZigS,  Livre  de  Jean 

"  Cartul.  S.  Sepulc.  n°  36,  p.  71 .  —  Co-  dTbelin  ,  t.  I,  c.  cclxxiii,  p.  29.  —  Willel- 

dice  diplom.  t.  I,  n°  i56,  p.  201.  —  Ekke-  mus  Tyr.  I.  XII,  c.  i. 

bardus,  Ampl.  Coll.  t.  V,  col.  SaS  e,  ôag  e,  '"  Rorauaidus,  arch.  Salernit.  Chrun.  apud 

532,  533.  — GuibertusNovig.  l.VII.c.xLr,  Muratori,  Italie,  rer.  scripl.  t.  \\\.  col.  i8-j. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  13 

Montlhéry',  lut  élu  roy  de  Hicrusalem,  le  jour  niesme  de  la  mort  du 
roy  Baudouin  I"',  duquel  il  esloit  proche  parent  \cogiialH.s],  si  nous  en 
croyons  l'auteur  de  l'Histoire  des  comtes  d'Anjou^  [germamis,  selon  Gui- 
bert  de  Nogent^  consangumeus ,  dans  Guillaume  de  Tyr'].  11  l'ut  ensuite 
couronné  solemnellement  par  Arnoul,  patriarche  de  Hiérusalem.  le 
jour  de  Pasques,  selon  Albert  d'Aix^  ou,  selon  Guillaume  de  Tyr«,  le 
2<^  jour  d'avril,  l'an  1119;  et  derechef  en  l'église  de  Bethléem,  le  jour 
de  Noël,  l'an  1  lao '.  Eustache«,  comte  de  Bologne,  avoii  esté  mandé 
par  quelques  barons,  pour  venir  recueillir  la  succession  à  la  coui-onne 
qui  lui  estoit  écheue  par  la  moit  de  Baudouin,  son  frère ^  et  mesnje  d 
estoit  venu  jusque  en  la  Fouille;  mais,  ayant  aiquis  ([ue  Baudouin  11 
avoit  esté  élu,  il  s'en  retourna  en  son  pays,  de  ci'ainte  de  trord)ler  le 
succez  des  armes  des  clirestiens. 

Le  roy  Baudouin  mourut  en  la  vdie  de  Hiéi'usalem,  le  lâ,  selon 
Orderic  Vital  ",  ou,  selon  Guillaume  de  Tyr,  le  9. 1'  "  jour  d'aousl,  l'an 
ii3i^'-,  s'estant  fait  porter,  durant  sa  maladie,  dans  la  maison  du  pa- 
triarche, qui  estoit  voisine  de  l'église  de  la  Sainle-Bésurrection,  ou  du 
Saint-Sépulcre,  où  il  se  fit  donner  l'habit  de  chanoine  régulier.  Il  liil 
inhumé  sous  le  mont  de  Calvaire,  vis-à-vis  de  Golgotlia.  cl  réjjna 
douze  ans  quatre  mois  dix-huit  jours. 

Il  avoit  espousé  Marfie,  fille  d'un  grand  baron  d'Arménie,  iionuné 


'  Guibertus  Xovig.  1.  Vil,  c.  \xxv.  — 
Willelimis  Tyr.  1.  XII,  c.  11.  m. 

^  Gesta  consul.  Andfgav.  apiul  d'Aciiery, 
Spicil.  t.  X,  p.  .507. 

'  Guibertus  Novig.  I.  Vil,  r.  x\>lvi. 

'  Willelnius  Tyr.  1.  XII,  ci. 

'  Alberlus  Aquensi.s,  1.  XII,  c.  xxx.  — 
FuicheriusCarnotensis,  I,  III,  c.  i;  c.  xliv  Ins. 
éd.  Bongars. 

'  Willelnius  Tyr.  1.  XII,  c,  iv. 

'  Will.  Tyr.  1.  XII,  c.  \ii.  —  Fulcher. 
Carnot.  1.  III,  c.  vu;  c.  xui,  éd.  Bongars. 

'  Du  Gange  avait  mis  Estienne;  ce  qui 
était  probablement  un  lapsus  calami ,  puisque 


les  auteurs  qu  il  elle  à  la  marge  le  noniiiieiit 
Eustache.  C'était  Euslacbe  lit.  (Voir  aussi 
L'Art  (h  vérifier  les  dates  :  Les  (irrites  de 
Boulogne.  ) 

'  VVillelmus  Tyr,  1.  XII.  0.  m.  —  Sanu- 
tus,  I.  III.  part.  (5.  c.  ix. 

'°   Ordericns  Vitalis,  1.  XII,  p.  ««9. 

"  (juillauine  de  Tyr,  au  cbapilre  xxvni 
dii  livre  XIII.  dit  qu'il  mourut  le  si  août: 
au  cbapitre  11,  I,  XI\  .  le  11' jour  des  ca- 
lendes de  septembre;  ce  qui  serait  le  a  a  août, 

'^  Sanulus,  1.  111,  part.  6.  c.  xiv. —  As- 
sis, de  J drus.  t.  I .  c.  cklxxiii,  p.  629,  U^3. 
—  Maltlueu  Paris,  ami,  ii.3i. 


U  LKS  F  A. Mil,  LE  S   D'OUTlili-MKll. 

(iavéras  par  Albert  tl'Aix  ',  et  [)iii'  daulres-  Gabriel,  qui  estoit  seigneur 
de  IVIeletin  ou  de  Mélilène,  ville  capitale  de  la  seconde  Arménie,  et, 
quoyque  Arménien  de  nation,  snivoil  la  créance  de  l'Eglise  grecque. 
Il  en  eut  qnaliT.  filles,  scavoir  Mélissende,  Alix,  llodierne  ou  Odiart, 
et  .luëte  ou  Joye\  Mélissende  fut  mariée,  du  vivant  de  son  père,  à 
Fouques,  comte  d'Anjou.  (|ui  succéda  à  son  beau-père,  au  royaume 
de  Hiéiusalem.  Alix  espousa  Boémond  II,  prince  d'Antioche;  Hodierne 
fui  conjointe  |)ar  mariage  avec  Raymond  II,  comte  de  Tripoli;  et  Joye\ 
(pi'il  (Mit  de  sa  femme  depuis  qu'il  fut  parvenu  à  la  couronne,  fut 
abbesse  du  monastère  de  Saint-Lazare  de  Bétbanie^ 

Galbert"  écrit  que,  durant  la  prison  de  Baudouin'  [qui  dura  de 
février  i  i  -[iS  au  29  août  1 1  au  ,  c'est-à-dire  dix-huit  mois],  les  barons, 
qui  n'estoient  pas  satisfaits  de  son  gouvernement  et  qui  le  liaïssoient,  à 
cause  de  son  avarice,  envoièreut  oflrir  la  couronne  à  Charles  de  Dane- 
marc,  comte  de  Flandres,  mais  qu'il  ne  la  voulut  pas  accepter. 

[Comme  son  prédécesseur,  Baudouin  II  accorda  des  privilèges  aux  églises, 
surtout  à  celle  du  Saint-Sépulcre  *,  à  laquelle  il  fit  plusieurs  dons  de  casaux 
et  de  villains.  Par  égard  pour  le  patriarche  de  Jérusalem,  et  sur  sa  demande. 


'  Aibertus  Aqinnisis,  i.  Vil,  c.  \x\ii, 
ÏXVIII,  xxix. 

'  VVilielmus  Tyr.  I.  X,  c.  \xi\;  1.  XI, 
c.  Il;  1.  XII.  c.  IV. —  Jacobiis  lie  Mliiaco, 
I.  I,  c.  LXXiv. —  Lijjnnges  â'ouirc-mer,  t.  Il, 
C.  i,p.  kh-2.  —  Ordeiicus  Vitaiis,  1.  XI. 

'  Wiilelmus  Tyr.  1.  XII,  c.  iv. 

•  Wiilelmus  Tyr.  1.  Xlll,  c.  .xti;  1.  XV. 
c.  XXVI ;  1.  XVIII,  c.  xxvil;  1.  XXI,  c.  ii.  — 
Lignages  d'oulre-mer.  t.  11.  c.  i,  p.  hh'i. 

'■■  Wiilelmus  Tyr.  1.  Xll.  c.  xvii;  I.  XIII, 

c.  XV. 

''  rialbertus,  in  ViUi  Cnroli ,  comit.  Flnndr. 
n"  ().  Bollaml.  -2  mars,  |).  i8i.  —  llistor. 
(le  Fronce,  t..  XIII,  p.  35o  a,  b.  note  b. 

'  L'objet  de  Du  Gange  n'était  pas  de  ra- 
conter, même  sommairement,  les  actions 
des  rois  de  Jérusalem  ni  les  événements  de 


leur  règne;  il  ne  voulait  que  dresser  un  ta- 
bleau exact  et  aussi  complet  que  possible  de 
leur  généalogie  et  de  leurs  alliances.  Il  se 
contente  donc  de  mentionner  ici .  par  un 
seul  mot.  la  captivité  de  Baudouin  11.  dont 
il  suppose  l'histoire  connue  d'ailleurs.  Nous 
ne  devons  pas  non  plus  prétendre  à  com- 
bler toutes  les  lacunes  de  ce  genre  que  l'on 
rencontrera  dans  cet  ouvrage.  Qu'il  nous 
sutTise  de  renvoyer,  pour  les  détails  de  ce 
fait  et  de  plusieurs  autres  assez  importants, 
au  principal  historien  des  croisades  (Wiilel- 
mus Tyrensis.  1.  XII,  c.  xvii-xxi),  et  d'in- 
diquer quelques  actes  qui  auront  pour  but 
de  faire  mieux  connaître  l'esprit  religeux  ou 
les  vues  politiques  des  rois  de  Jérusalem. 

'   Carlul.  S.   Seimlc.  n°   3o,  p.  5G,  67; 
n-  63,  64.  p.  8o-83;  n°  65,  p.  83-85. 


LES   ROIS   DE  JÉRUSALEM.  15 

il  exenipla  du  droit  d'eiilréc,  aux  porlos  de  Jërusaloui,  tous  les  marcliands. 
chrélieus  ou  sarrasins,  qui  y  apportaient  du  lAi',  de  l'or^je,  des  fèves,  des 
lentilles  et  des  pois.  Par  le  luêiue  motif,  et  probablement  aussi  en  vue  d'en- 
courager le  commerce,  il  accorda  certaines  franchises  au  port  d'Acre,  pur 
exemple,  l'exemption  de  tout  droit  d'entrée  pour  les  draps  et  les  étoffes  cou- 
pées et  cousues  en  forme  de  vêtements,  et  pour  tout  autre  objet  de  marchan- 
dise n'excédant  pas  /lo  besanfs',  etc.  Un  des  diplômes  de  Baudouin  II  est  daté 
de  son  palais  de  Tyr-.  Cette  ville  avait  été  prise  par  les  chrétiens  en  ii-?.h, 
la  seconde  année  de  la  captivité  du  roi.  Par  un  acte  du  2  mai  t  iqS,  dalé 
d'Acre',  il  accorda  des  privilèges  à  la  république  de  Venise*.] 

FoiQUES,  comte  d'Anjou,  de  Tours  et  du  Mans,  succéda  à  Bau- 
douin II,  loy  de  Hiéiusalein -'.  II  estoit  lils  de  Fouques,  surnommé  Re- 
chin,  comte  d'Anjou  el  de  Tours,  et  de  Bertrade  de  Montfort,  et  avoit 
espousc  en  premières  noces  Guiburge  ou  Kremburge,  fille  unique 
d'HcIie,  comte  du  Mans,  de  laquelle  il  eut,  entre  autres  enfans''. 
Geofiioy  [Plantagenet],  comte  d'Anjou,  ([u'il  maria,  en  l'an  11 -27,  à 
Maliaut,  fille  unique  d'Henry,  1''' du  nom,  roy  d'Angletei're".  (le  mariage 
achevé  *,  Fouques,  estant  veuf  de  sa  femme  et  presque  sexagénaii'e  ',  fut 


'   Cartul.  S.  Sepulc.  11°  46,  p.  85,  8(5. 

•   Cartul.  S.  Sepittc.  n°  3o,  \i.  37. 

'  Brevis  narratio  belli  sacri,  apud  Mar- 
tène,  Ampl.  Coll.  t.  V.  coL  539.  (Voir,  plus 
loin ,  Les  Seigneurs  de  Ti/r.  ) 

'  Fontes  renim  Aiistrlacariiin ,  f.  Xil .  11°  6  1 , 
p.  90,  94. 

'  VVilielimis  Tyreiisis.  i.  XIV,  c.  i.  — 
Gonradus  Usperg.  ami.  1 107. 

'  Willelmus  Maliiif^sb.  Hist.  Nov.  \.  I, 
apud  Saviie,  p.  175.  —  Citron.  S.  Albini, 
anii.  1 126  .  1 199.  —  Labbe,  t.  1,  p.  277. — 
Onlericus  Vilalis,  1.  \II,  p.  889.  —  Willei- 
nms  Tyr.  I.  XIII,  c.  xxiv.  —  Robertns  de 
Monte,  ann.  1197. 

'  Les  trois  autres  enfants  que  Foulques 
eut  de  sa  première  femme  sont  :  Hélie ,  pré- 
tendant au  comté  du  Maine  ;  Malhilde ,  épouse 


de  Guillaume,  lils  de  Henri  I".  roi  d  Vn- 
g-leterre,  puis  religieuse  à  Fontevrault;  Si- 
bylle, femme  de  Thierri  d'Alsace,  comte  de 
Flandre,  morte  en  Syrie,  dans  l'exercice  des 
bonnes  œuvres.  (  Sébastien  Paoli  .  Codice 
diploin.  t.  I.  p.  371,  3 6 -2.  —  L'Art  de  vérif. 
les  dates  :  les  Comtes,  vice-ducs  d'Anjou.  ) 

'  Chron.  S.  Albini,  ann.  1128.  —  Wil- 
lelmus Tyr.  I.  XIV.  c.  i,  11.  — Joannes  Mo- 
nach.  Majoi'.  Mon.  I.  I ,  tlist.  Gan/inl.  |i.  ■>  1 . 

'  C'est  une  erreur  de  Guillaume  de  Tyi-. 
Bertrade,  mère  de  Foulques,  n'avait  pas  été 
mariée  à  Foulques  le  liecliin  avant  1  aiinéc 
1089;  leui'  (ils  n  était  né  que  vers  1091  ou 
1092;  il  n'avait  donc,  en  1129,  que  trente- 
sept  ou  trente-huit  ans  au  plus.  1  L'Art  de  ré- 
rij.  les  dates  :  Les  Rois  de  Jérusalem.  —  His- 
tor.  de  France.  I.XVI.  iiifrod.  p.  '10.) 


jD  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

inaiidé  [»ar  le  roy  Baudouin,  l'année  suivante,  à  dessein  de  iny  faire 
épouser  Mélissende,  sa  fille;  ensuite  de  quoy  il  vint  en  la  tene  sainte, 
et  arriva  en  la  ville  d'Acre'  avec  une  belle  suite,  vers  le  printemps  de 
l'an  1  l'-îg,  et  là,  suivant  les  traitez  qui  avoient  esté  arrestez  aupara- 
vant, il  espousa  solenuiellenient.  peu  avant  la  Pentecoste,  la  princesse 
Mélissende.    Quelques    auteurs  2   écrivent   que   Baudouin   envoya    en 
France,  pour  chercher  un  gendre  à  sa  lillc,  de  l'avis  des  principaux  du 
royaume,  et  que  Fouques  fut  choisy  par  le  conseil  du  roy  Louys,  des 
évesques  et  des  grands  seigneurs.  Tant  y  a  que  Baudouin,  attendant  la 
succession  du  royaume,  qui  devoit  appartenir  à  Fouques  après  sa  mort, 
luy  donna  la  jouissance  des  villes  de  Tyr  et  d'Acre.  Guillaume  de  Tyr' 
dit  (|u'il  refusa  d'accepter  la  couronne  du  royaume  de  Hiérusalem  du 
vivant  de  son  beau-père,  qui  la  lui  oflVit;  cependant  il  y  a  lieu  de  croire 
qu'entre  les  conditions  de  son  mariage  avec  la  fdle  de  Baudouin,  il  fui 
convenu  que,  dès  l'instant   du   traité  qui  en  fut  passé  en  France,  il 
prendroit  le  litre  de  roy,  veu  (pi'd  se  voit  un  titre  de  luy*,  sans  date, 
passé  à  Angers,  avec  les  chanoines  de  Saint-Lô  de  la  même  ville,  où  il 
prend  la  qualité  de  roy  de  Hiérusalem  et  de  comte  d'Anjou.  Mais  il  est 
constant  (ju'il  ne  fut  couronné  avec  sa  femme  qu'après  le  décez  du  roy, 
en  l'église  du  Saint- Sépulcre  de  Hiérusalem  par  les  mains  du  pa- 
triarche Guillaume,  le  1/1'=  jour  de  septembre,  auquel  échet  la  feste  de 
l'exaltation  de  Sainte-Croix,  l'an  1  i3i. 

Il  mourut  de  la  chute  de  son  cheval,  poursuivant  un  lièvre  à  la 
chasse  ^  en  la  plaine  d'Acre,  le  iS*^  jour  de  novembre,  l'an  1 1  62  ^  ayant 
régné  onze  ans  deux  mois  vingt-trois  jours.  Il  fut  inhumé  en  la  niesme 
église  du  Saint-Sépulchre,  sous  le  mont  de  Calvaire,  entrant  à  droite, 

'  CliroH.  S.  Alhini,  iinn.  1 128.  '  WiUelmus  Tyr.  i.  XV,  c.  ult.  —  Ma- 

°-  Joannes  Monachus,   1.   1,   p.   21.  —  ibicii   Paris,   ann.  iiùa.  —  Robertus  de 

Gesta  constihim  Andegavenshim ,  apud  d"A-  Monte,  iii3.  —  Nicol.  Trivett.  ann.  iiâ3. 

chery.  Spicil.  t.  X,  p.  .^00,  5oG.  apud  d'Actiery,  Spkll.   t.  VIII.  —  Assises 


c.  II. 


Willelnnis  Tyr.  I.  XIII,  c.  xxiv;  1.  XIV,         de  Jérusalem,  t.  I,  p.  6-29;  l.  II.  p.  196  et 

note  h. 

'  Du  Cange  n'indique  pas  où  il  a  vu  ce  '  Il  mourut  en  11  44.  {L'Art  de  vérif. 

tlti-o.  les  diiles  :  Les  Ruis  de  Jérusuleiii.) 


LES   ROIS   DE  JÉRUSALEM.  17 

vers  la  porte,  avec  ses  prédécesseurs  K  La  reyne  Mélisseiide,  sa  femme, 
après  avoir  gouverné  prudemment  le  royaume,  qui  luy  appartenoit  de 
son  clief,  l'espace  de  trente  années,  tant  du  vivant  de  son  mary,  (pie 
sons  le  jeune  Baudouin,  son  fils,  décéda  le  1 1  de  septembre,  l'an  1161, 
ayant  eu  deux  enfans  de  son  mary,  Baudouin  et  Amaury,  cpii  furent 
successivement  roys  de  Hiérusalem.  Saint  Bernard  luy  a  écrit  quelques 
lettres^. 

[Foulques,  qui  n'était  roi  que  par  sa  femme,  déclare  dans  les  actes ^  où  il 
lait  quel([ue  donation,  soit  au  Saint-Sépulcre,  soit  à  l'ordre  de  l'Hôpital,  qu'il 
agit  du  consentement  de  la  reine  Mélissende.  son  épouse,  et  même  de  son  fds 
Baudouin,  lequel,  en  effet,  tenait  de  sa  mère  ses  droits  à  la  couronne.  Par 
un  molif  analogue*,  tandis  qu'il  était  baile  de  la  principauté  d'Antioclie  et  tu- 
teur de  la  jeune  princesse  Constance,  il  ne  confirma  au  Saint-Sépulcre  la  pos- 
session de  certaines  terres,  situées  dans  le  territoire  d'Antioclie.  qu'après  avoir 
pris  conseil  du  paliiarclie,  des  évoques,  des  barons  de  cette  principauté  et  des 
bourgeois  de  la  ville,  dont  plusieurs  furent  témoins  de  l'acte.  J 

Baudouin,  lll^du  nom,  estoit  âgé  de  treize  ans  lorsque  son  père  mou- 
rut et  lorsqu'il  vint  à  la  couronne  de  Hiérusalem'',  hujuelle  il  reçut, 
avec  sa  mère,  par  les  mains  du  patriarcbe  Guillaume,  en  l'église  du 
Sainl-Sépulchre,  le  dimanche  qui  suivit  le  décez  de  son  père. 

"Guillaume  de  Tyr'^  s'est  étendu  fort  au  long  sur  les  belles  (jualitez 
de  ce  prince,  qui  donna  des  mai'ques  de  sa  générosité  et  de  sa  pru- 
dence dans  le  cours  de  sa  vie,  qu'il  finit  en  la  ville  de  Barut^  à  l'âge 

'   VVillelmus  Tyi-.  I.  XVI.  c.  iii;l.  WIII,  '  Willelmus   Tyiensis,  I.  X\.  c.   xwii  ; 

C.   XXVII,  XXXII.  I.   XVI,   c.  1,  III. 

-  Sancti  Beniiinli /i/jM?.  206,  289,876;  "  Willelmus    Tyrensis,   1.  XVI,  c.  i    et 

ou  356  et  355  ,  éd.  Mabillon  ,1690,  col.  )  96,         seq. 

.^   g    3.^,  '  Willelmus  Tyrensis,  1.  XVIII,  c.  wxiv. 

'   Cartul.  S.  Sepulc.  n'  3i,   p.   67,  58;  —  Du  Cliesne,  Histoire  de  France,  t.  IV. 

n°"  32,  33,  p.  58,  Qi.  — Assises  de  Jerus.  p.  ()9'i.  —  Episl.  Amalrici  régis  ad  regem 

t.  Il,  p.  /199,  A93.  —  Codicediplomat.  t.  I,  Lndovicum   VIL  [Recueil  des   Historiens  de 

„o  ,'    .,    18.  France,  t.  XVI,  p.  36,  87.  )  —  Cinnamus, 

"   Cartnl.  S.  Sepulc.  n"  86,  p.  166,  167.  1.  V,  c.  xvu. 
—  Assises  de  Jériis.  t.  II,  p.  igi. 


i8  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

fie  trente-trois  ans,  en  l'an  i  iGo,  selon  nostre  façon  de  compter,  le 

1  0"=  jour  de  février,  non  sans  soupçon  d'avoir  esté  empoisonné,  ayant 
régné  vingt  ans  trois  mois  moins  deux  jours.  Son  corps  fut  porté  en 
la  vHle  de  Hiérusalem,  et  y  fut  inhumé  en  l'église  du  Saint-Sépulchre, 
avec  ses  prédécesseurs.  Il  espousa,  au  mois  de  septembre.  Tan  1 158. 
Théodora,  fdle  d'isaac  Comnène  Sebastocrator,  et  nièce  de  l'empe- 
reur Manuel  ',  pour  lors  âgée  de  treize  ans,  de  laquelle  il  n'eut  point 
(I  enians". 

[Baudouin  111  coalirma  plusieurs  fois^  et  pres(|ue  toujours  avec  l'assen- 
liinent  de  sa  mère  Mélissende  et  de  son  frère  Amauri.  toutes  les  conces- 
sions faites  précédemment  au  Saint -Sépulcre  et  à  Tordre  de  l'Hôpital.  On 
peut  croire  que  c'est  lui  qui  fit  le  serment''  d'accorder  loi,  justice  et  paix  à 
J'Rtrlise  fie  Jérusalem  et  au  peuj)Ie  à  lui  soumis,  et  de  confirmer  toutes  les 
donations  faites  aux  patriarches  et  aux  évêfjues  par  les  empereurs,  les  rois  et 
les  princes. 

A  l'exemple  de  Baudouin  I",  il  donna  aux  Hospitaliers  de  Jérusalem  (i  i  6o, 

2  0  novembre)  cinquante  tentes  de  Bédouins  fpn  ne  lui  étaient  pas  soumis^. 

11  est  à  reniar([uer  que.  dans  un  acte''  où  Baudouin  III  confirme  la  vente 
d'un  terrain  faite  au  Saint-Sépulcre  par  Hugues  fl'Ibelin,  le  i  4  janvier  i  i55. 
on  voit,  parmi  les  témoins,  des  barons  du  roi  et  des  hommes  du  roi  formant 
deux  classes  distinctes:  mais  les  actes  de  Hugues,  qui  fait  cette  vente,  et  d'A- 
mauri ,  frère  du  roi .  qui  l'approuve ,  quoique  conçus  tous  deux  dans  les  mêmes 
termes  et  reproduisant  les  noms  des  mêmes  témoins ,  ne  présentent  pas  cette 
distinction. 

Nous  remarquerons  aussi  un  accord  ''  de  Baudouin  III  avec  Rainald  le  Fau- 
connier, qui  autorise  le  roi  à  détourner  du  fleuve  Belus,  près  d'Acre,  autant 
de  cours  d'eau  qu'il  voudra  pour  l'exploitation  d'un  plant  de  cannes  à  sucre . 

'  Voir  la  Généalogie  des  Comnènes,  dans  53.  r>lt  e(  siiiv.  —  Codin  lUjil.  t.  1 .  n"  -ik  . 

1)11   Gange,  FamiUw  Auguslœ   Byzanttnœ,  3o,  .Sa  ,  34  et  .suiv. 
p.  i83. —  Codicc  ilij>l.  t.  I,  n°  5o,  p.  5i.  '   Cartul.  S.  Scinde.  n°  laa,  p.  225. 

'  Assises  (le  Jénis.  Labbe.  t.  I,  p.  igS;  ''  Codice  illpl.  t.  1,  ii°  36.  ]).  37. 

La  Thaumassière ,  c.  cclxxxi  ,  p.  1 87  :  édit.  '  Cartul.  S.  Sepule.  n°  ôG .  p.  11  ■?.  ;  n°  69  , 

Beugnot,t.  I,  c.  ccLxxni,  p.  iag.  p.  ii9;n°  (y?.,  p.  1-26. 

'   Cartul.  S.  Sejnilc.  n"'  33  .  Si  .  5 1 .  62  ,  '    Codice  dlplom.  l.  I ,  n"  5o  .  p.  ûo  .  5  ) . 


LES  ROIS  DE  JERUSALEM.  19 

à  condition  ([ue,  tous  ses  frais  couverts,  le  roi  accordera  à  Rainald  le  cinquième 
de  son  gain,  et,  sur  tous  les  moulins  d'Acre,  les  mêmes  droits  que  ce  dernier 
avait  déjà  sur  ceux  du  fleuve  Belus.  Ce  diplôme  fut  donné  par  le  roi,  tandis 
qu'il  assiégeait'  Blaliasent  (Bethasem?),  avec  l'assentiment  de  sa  femme  Tliéo- 
dora  et  de  son  frère  Amauri,  comte  d'Ascalon. 

Plusieurs  autres  documents  attestent  que  la  culture  des  cannes  à  sucre  était 
pratiquée  en  Syrie  au  temps  des  croisades.  Hugues  de  Césarée  (an  i  166)  se 
réserve  ^  la  faculté  de  conduire  de  l'eau  d'une  certaine  fontaine  au  canal  des 
buffles ,  ad  caniuimellns  fnciendns .  Baudouin  IV  accorde  ^  (  1  1  8  2  )  à  la  maison  des 
Hospitaliers  d'Acre  un  (pihitarium  de  sucre  par  an,  pour  le  soulagement  des 
malades.  Les  cannes  à  sucre  sont  encore  mentionnées  dans  un  accord  *,  entre 
les  Hospitaliers  et  les  Templiers,  fait  à  Acre  en  12G2;  ce  qui  n'a  rien  d'éton- 
nant, puisqu'elles  étaient  un  produit  du  sol  dans  le  royaume  de  Jérusalem, 
comme  on  le  voit  par  le  chapitre  ccxlii  des  Assises  de  la  cour  des  bourgeois, 
article  i  5 ,  et  par  les  observations  de  plusieurs  historiens  des  premiers  temps 
des  croisades^. 

11  paraît  que  la  culture  n'en  fut  abandonnée  (ju'après  la  prise  d'Acre  par 
les  Turcs;  mais  on  la  retrouve  florissante  en  Chypre  sous  les  Lusijjnan.  Lne 
mlinité  de  documents''  nous  prouvent  que  le  sucre  était  poui-  ce  pa\s  im  des 
objets  de  commerce  les  plus  lucratifs.  ] 

Amalric  ou  Amaurï,  comte  de  Japhe  et  d'Ascaion,  frèi'e  et  successeur 
de  Baudouin  111,  estoit  âgé  de  vingt-sept  ans  lorsqu'il  arriva  à  la  cou- 
ronne \  laquelle  il  reçut  solemnellement  en  l'église  du  Saint-Sépuichre, 
parles  mains  du  patriarche  Araalric  ^  le  1  8*^  jour  de  février,  l'an  1 1 63 . 
selon  nostre  façon  de  compter,  et  la  tint  dix  ans  ciiuj  mois  moins  sept 
jours,  estant  décédé  d'une  fièvre  en  la  ville  de  Hiérusalem,  le  i  l'^jour 

'  WillelmusTyrensis,  1.  XIII,  c.  xxv.  ihid.  p.  270.  —  JacoLus  de  Vitriaco,  1.  I, 

'   Cartul.  S.  Scpulc.  n°  i55,  p.  -277.  c.  lui;  ibid.  p.  1076. 

'  Codice  dipl.  t.  I,  11°  907, p.  aig.  '  DeMas-Latvie,  Histoire  de  Chypre, t. U. 

'  Codice  dipl.  t.  I.n°  lia,  p.  178.  p.  96.  378.  io3,  àili.  igg,  5oo,  629; 

^  Assises  de  Jénis.  t.  Il,  p.  17^,  et  note  t.  111,  p.  88-90,  176,  218-221,  etc. 

e.  —  Codice  dipl.  t.  I,  p.  5oi.  —  Ftilcbe-  '   Cartul.  S.  Sepulc.  n"  /18,  Ag,  p.  88, 

rius  Carnotensis  .   c.  x\  ,   apud   Bongars.  gi.elc. 

p.  4oi .  —  Alberlus  Aquensis,  I.  V,  c.  xxsi;  '  Willelraus  Tyrensis,  I.  XIX ,  c.  i. 

3. 


20  LES  FAMILLES  D•OUTR^;-^!E^. 

(le  juillet,  l'ail  i  17.3,  âgé  de  trente-huit  ans.  H  fut  iiiliumé  avec  ses 

prédécesseurs. 

[Guillaume  de  Tyr'  dit  qu'il  mourut  en  1178,  dans  la  douzième  année  de 
son  règne;  mais  1  178  n'en  serait  que  la  onzième.  Nous  avons  dans  Paoii'-' 
deux  diplômes  de  ce  prince,  18  avril  et  fin  de  juin  117/1.  Ce  dernier  chifTre 
cadrerait  mieux  avec  le  compte  de  ses  années  de  règne.  La  date  de  ces  deux 
diplômes  est-elle  fausse  ?  Y  a-t-il  altération  dans  le  chiflVe  de  l'année  et  de 
l'indiction  vu,  (jui  correspond  à  l'année  117/1,  °"  Guillaume  de  Tyr  s'est-U 
trompé  sur  l'année  de  la  mort  d'un  roi  dans  l'intimité  duquel  il  vivait,  étant 
le  précepteur  de  son  fils?  C'est  ce  que  nous  ne  prendrons  pas  sur  nous  de 
décider.] 

11  fut  marié  deux  fois  :  la  première,  en  Tan  1  167,  avec  Agnès  de 
Courtenay,  nommée  par  cjueli{ues-uns^  Béatrix,  fille  de  Joscelin  11, 
comte  d'Édesse,  pour  lors  veuve  de  Renaud  de  Mares,  de  laquelle  il 
eut*,  vers  l'an  1  1  G  1 ,  Baudouin  IV,  roi  de  Hiérusalem,  et  Sibylle,  qui 
fut  donnée  en  mariage  par  son  frère  à  Guillaume  Longue-Espée,  mar- 
quis de  Monlferral,  duquel  elle  eut  Baudouin  V,  roi  de  Hiérusalem; 
puis,  en  secondes  noces ^  elle  se  remaria  avec  Guy  de  Lusignan,  fils  de 
Hugues  le  Brun,  qui  fut  aussi  roi  de  Hiérusalem  à  cause  de  cette  al- 
liance. Ce  premier  mariage  du  roy  Amaury  fut  contracté  contre  les 
formes,  Amaury  ayant  enlevé  cette  princesse  à  Hugues  d'Ibelin,  qui 
l'a  voit  fiancée,  et  qui  la  reprit  depuis,  et  nonobstant  l'opposition  que 
le  patriarche  Foucher  y  fil,  à  cause  qu'ils  estoient  parens  au  ([uatrième 
degré '^.  C'est  pourquoi  Amaury  venant  à  la  couronne  après  le  décez  de 
son  frère,  le  patriarche  Amalric  refusa  de  le  couronner  qu'il  ne  l'eust 

'    WillelniiisTyrensis,i.  XX,  c.  XXXIII. —  tor.   lUei-osohjm.  p.    1170,   apiid    lîongars. 

Assises  de  Jénis.  Labbe,  t.  I,  p.  698;  La  "  Willoliniis  Tyrensis.  I.  XVIII ,  c.  \iix; 

Thaumassière,   c.   cclxxxi,    p.   187;  édit.  1.  XXI,  c.  xm.  —  Amoldus  Liibec.  I.  111. 

Beugnol,  t.  I,  c.  ccLxxni,  p.  629.  c.  xxiii.  —  Roger  de  Hoveden,  p.  5i5.  — 

'  Coilice  âipl  t.  I,  n°'  aoo,  201,  p.  aiS.  Jacobiis  de  Vitriaco.  1.  1,  c.  xciii. 

26/1.  '  Willelmus  Tyrensis,  1.  XXI 1,  c.  1. 

'  Huliertus  de  Monte,   ann.    1157.  —  ''  Willeinuis  TjTensis,  1.  XIX,  c.  iv.  — 

Willelmus  Tyrensis,  I.  XIX,  c.  iv.  —  His-  Lignages  d'uutre-mer,  c.  i. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  21 

quittée;  ce  (jiril  tut  obligé  de  l'aire.  Cecy  a  esté  touclié  par  Guillaume 
de  Tyr'  en  termes  couverts.  Ce  uiariage  ayant  esté  dissous  à  condition 
que  les  enfans  qui  on  estoient  issus  seroient  réputés  légitimes \  Agnès 
reprit  Hugues,  seigneur  d'Iholin. 

Le  roy  Amaury  espousa,  en  l'an  ll67^  Marie  Comnène,  fdle  de 
Jean  Comnène,  petile-fdle  d'Andronique  Comnène  Sebastocrator,  qui 
estoit  frère  aisné  de  l'empereur  Manuel,  et  eut  d'elle  Isabelle',  mariée 
premièrement  à  Huml'roy,  seigueur  de  Toron,  puis  à  Conrad  de  Mont- 
ferrat,  à  liein-y,  coiute  de  Cbampagne ,  et  à  Amaury  de  Lusignan;  et 
une  autre  fille  [Alix]',  «pii  mourut  en  jeunesse.  La  reyne  Marie,  estant 
veuve  du  roy  Amaury '%  elle  se  remaria  avecBalian,  seigneur  d'Ibelin. 

[domme  comte  de  Joppé  et  d'Ascalon ,  aussi  bien  que  comme  roi,  Amaury 
confirma  aux  divers  établissements  religieux'',  à  l'église  du  Saint- Sépulcre 
entre  autres  et  à  l'hôpital  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  tous  les  dons,  tous  les 
privilèges  accordés  par  ses  prédécesseurs,  et  leur  en  concéda  de  nouveaux  :  ce 
qui  lui  lut  conunun  avec  les  autres  rois  de  Jérusalem.  Mais  on  peut  remarquer 
un  acte  du  i  i  octobre  ii68\  par  lequel  il  donne  aux  Hospitaliers  la  ville 
de  Belbeis  ou  Péluse,  en  Egypte,  avec  des  terres  et  des  hommes  sur  le  terri- 
toire de  cette  ville,  juscpi'à  concurrence  d'un  revenu  annuel  de  100,000  be- 
sants;  plus  Bo.ooo  besanis  assignés  sur  dix  villes  de  l'Egypte,  Babylone  (le 
Caire),  Tanis,  Damlelle,  Alexandrie,  etc.  Les  1  00,000  besants  furent  portés 
à  i5o,ooo  par  un  diplôme  de  l'année  suivante.  Il  ne  lui  en  aurait  pas  coûté 
davantage  de  leur  abaiulonner  tout  le  royaume  de  Noradin,  où  déjà  d  ne  pos- 
sédait plus  rien.  C'est  ainsi  (pi'll  ii'ur  céda,  en  1  170  ,  ileux  châti'aux  rumés 

'   Willeliiius  Tyreiisis,  \.  XIX,  c.  i,  iv.  '  Hisl.  Hierosol.  p.  i  170.  «[lud  Borigars. 

-  ContinualeurdeGuin.ileTyr,  1.  XXIII,  —Lignages  d'outrc-mer.   c.  iii;é(lil.  Beu- 

c.  III.  —  Historiens  des  Croisades,  t.  II,  p.  5.  gnot,  t.  H,  p.  kh^. 

'  Willelnuis  Tyrensis,  1.  XX,  c.  1,  xxiv.  '  Lignages  d'outre-mer,  c.  vi.  —  Labbe . 

—  Hist.  translat.  brachii  s.  Philippi,  11°  ^1.  p.  871,  43o. 

—  Robertus  de  Monte ,  ann.  1 1 G7.  —  Cinna-  '  Cartul.  S.  Sepulc.  n"'  58,  60,  6 1 ,  p.  1 1 5, 
mus,  1.  V,  c.  XVII,  p.  187,  i38.  —  Généu-  120,  laS;  n"  i/i4,  p.  a6-2-268.  —  As- 
logiedesComnhies,  FamiliœBijzanl.T^.i%->..  sises  de  Jénis.  t.  II.  n°  89,  p.  3-2 4.  — 
P.  Papebi-och.  l.  I  maii.  p.  16.  Codice  diplom.  t.  I,  n°  Sa,  p.  3/i  ;  n"  197, 

"  VVilldmus  Tyrensis.  1.  XXI,  c.  xiii.  —        p.  261,  etc. 
Jacobus  de  Vitiia'co.  I.  1 .  c.  xciii.  '  Codice  dipl.  l.  I ,  n"  ^17,  48 ,  p.  '.8.  4y . 


22  F.RS  FAMIIJ.ES  D'OllTUE-MEH. 

par  un  trenibloinent  (Je  terro,  ol  d'autres  droits  dans  le  coudé  de  Tripoli,  dont 
il  (5tait  le  procurateur,  et  où  il  agissait  comme  souverain  pendant  la  captivité 
du  comte  Uaymond  IP. 

Un  dilTérend  du  roi  Amaury  avec  Gérard,  seigneur  de  Sidon  ou  de  Sajette, 
son  vassal ,  changea  la  loi  constitutive  de  l'hommage  pour  les  vassaux  ^.  Gérard 
avait  dépossédé  un  homme  de  son  fief  sans  en  donner  connaissance  à  la  cour 
du  souverain.  Amaury  [loursuivit  son  droit  par  la  guerre;  et  l'accord  se  fit  au 
moyen  d'une  assise  ou  loi,  ordonnant  (jue  désormais  les  hommes  d'un  vassal 
du  roi  feraient  hommage  au  roi  directement  :  prérogative  jusqu'alors  réservée 
aux  hommes  liges  ou  vassaux  immédiats  de  la  couronne.  ] 

Baudouin,  IV''  du  nom  \  succéda  à  son  père,  ayant  à  peine  atteint  lage 
de  treize  ans,  et  fut  couronné  solemnellement,  dans  l'église  du  Saint- 
Sépulchre,  par  le  patriarche  Amalric,  le  1 5"^  jour  de  juillet.  Tan  1173. 
11  fut  surnommé  le  Mesel,  ou  le  Lépreux,  parce  qu'il  fut  atteint  de  la 
lèpre  [dès  son  enfance,  comme  l'atteste  Guillaume  de  Tyr*,  qui  avait 
été  son  instituteur];  nonobstant  laquelle  maladie  il  ne  laissa  pas  d'agir 
et  de  faire  de  belles  actions  contre  les  infidèles,  sur  lesquels  H  remporta 
des  victoires  signalées.  A  la  fin  néantmoins  il  fut  obligé  de  se  démettre 
du  p-ouvernement^;  et,  avant  fait  couronner  le  jeune  Baudouin  son  ne- 
veu,  fils  de  sa  sœur  Sibylle,  qui  n'avoit  pas  encore  cinq  ans,  i\  donna 
la  régence  du  royaume,  premièrement  à  Lusignan^  comte  de  Japhe 
et  d'Ascalon,  qui  avoit  espousé  sa  sœur  après  la  mort  du  marquis,  et,  la 
luy  ayant  ostée  sur  quelques  démeslez  [et  surtout  pour  cause  d'inca- 
pacité'], il  la  donna  à  Raymond,  comte  de  Tripoly.  11  décéda  quelque 

'   Codice  dipl.  1. 1 .  Il"  5 1 ,  p.  5 1 .  5a.  5o  1 .  '  Roger  de  Hoveden ,  p.  63 1 .  —  Willel- 

5o2.  mus  Tyrensis,  1.  XXII,  c.  xxix.  —  Assises 

'  Assises  de  Jénis.  l.  1,  c.  cxL.  p.  Qi6,  rfe/eVî/s.  éd.  Beugnot,  t.  I,c.cclxxui,  p./iacj. 

notes  a,  h.  —  Lim-e  de  Jacques  d'ibelin,  '  Mathieu  Paris,  ann.   iiBi.  —  Arnol- 

c.  ni,p.  i55  et  note  c;  p.  /i56-i!)8.  et  note  dus  Lubec.  I.  III.c.  xxiii.  — Willeimus  Ty- 

a.  —  Livre  de  Philippe  de  Navarre,  c.  xl,  rensis.  1.  XXII.  c.  .xxv.  .xxix.  —  Jacobus  de 

p.    617;   c.  xLii.  p.  5i8;  c.  L.   p.   595,  Vitriaco.  1. 1.  c.  ,\cin. 

.',26.  '  Continuateur  de  Guill.de Tyi'.  I.  \.\IiI, 

'  Willeimus  Tyrensis,  1.  XXI,  c.  11.  ci,  11.  —  Histor.  occident,  des  Croisiides . 

'  Willeimus  Tyrensis.  1.  XXI.  c.  1.  l.  M    |).  i-'i. 


LES  ROIS  DE  JÉl'.USALEM.  23 

temps  après,  sçavuir  l'an  118/1,  ou  rannoe  suivante,  selon  le  Moine 
d'Auxerre',  sans  avoir  esté  marié,  ayant  régné  onze  ans. 

[Entre  autres  concessions,  ce  prince  confirma  (1  i^G)-  à  l'Hôpital  de  Jéru- 
salem les  donations  de  son  père  sur  les  terres  d'Egypte,  quand  on  les  aurait 
conquises,  et  y  ajouta  3 0,0 00  besants  de  rente  annuelle,  à  prendre  sur  le  ter- 
ritoire de  Belbeis,  si  toutefois  on  pouvait  les  en  retirer.  Ces  clauses  condition- 
nelles, sans  lesquelles  la  donation  était  nulle  et  dérisoire,  n'étaient  pas  énon- 
cées dans  les  actes  de  ce  genre  donnés  par  les  rois  précédents.  Ils  ne  doutaient 
pas,  en  effet,  que  tout  ne  cédât  bientôt  à  leurs  armes,  ou  que  l'ordre  célèbre 
auquel  ils  faisaient  ces  concessions  ne  trouvât  en  lui-même  toutes  les  ressources 
nécessaires  pour  rendre  la  donation  valable  et  réelle ,  et  pour  remplir  les  in- 
tentions du  donateur.  Mais  il  semble  que  la  confiance  abandonne  ce  rui  ma- 
lade, qui  n'avait,  il  est  vrai,  (pie  trop  de  sujets  de  pressentir  la  décadence  ra- 
pide et  la  chute  jiroclunne  du  royaume  de  Jérusalem.] 

Baudouin,  V'=  du  nom,  lils  de  Guillaume,  mai-(|iiis  de  Monllenat,  et 
de  Sibylle^,  l'ut  couronné  le  20  de  novembre,  l'an  1  i83,  du  vivant 
de  son  oncle,  (|ui  luy  fil  rendre  les  hommages  par  les  barons  du 
royaume,  et,  en  mourant,  le  mit  sous  le  gouvernement  du  comte  de 
Tripoly. 

[Le  Continuateur  de  Guillaume  dp  Tyr*  place  le  cuuronnemcul  de  Bau- 
douin V  après  que  le  roi  Baudouin  IV  eut  fait  accepter  lu  biiilie  ou  r(''pence 
du  royaume  à  Baymond  de  Tripoli;  Guillaume  de  Tyr  dit  qu'il  eut  lieu  aupa- 
ravant. Le  petit  prince,  à  son  couronnement,  fut  porté  par  Balian  d'Ibelin, 
pour  qu'il  ne  parut  pas  plus  petit  que  les  chevaliers.  A  la  mort  de  Baudouin  IV, 
il  fut  conduit  à  Acre,  sous  la  garde  du  comte  Joscelin,  son  grand-onde  ma- 
ternel; car  le  comte  de  Tripoli  avait  refusé  la  garde  du  jeune  prince,  pour 
n'être  pas  responsable  des  accidents  qui  pourraient  survenir''.] 


'   MonacliiisAltissiodor.  p.88,<inn.  1 185.  sades ,  t.  li.  ]>.  j-i^^.  —  Assises  de  Jénis.  t.  I, 

"   Codice  dipl.  t.  I.  n"  (Jo,  ().  Go.  P- ''^y- 

'  Willelmus  Tyreiisis ,  I.  XXII,  c.  xxi.x.  *  Coiiliiuialeur.  loc.  citai,  etc.  iv,  p.  7; 

p.  io4o,  loûi.  —  Contimialeur  de  Guiil.  c.  vi,  p.  9,10;  c  xvu,  p.  aS. 
de  Tyr,  I.  XXHl,  c.  v.  —  Uistuv.  des  Crut-  ''  Contimialeur,  i.  XXIIl,  c.  iv,  p.  6. 


■M  LES   FAMILLES   D'OUTRE-MER. 

Il  décéda  [dans  la  ville  d'Acre]'  r;iii  i  186,  âgé  de  sept  ans,  ou  de 
neuf,  selon  Arnoul  de  Lubeck'  et  (Inillaiime  de  Neubourj]^,  non  sans 
soupçon  d'avoir  esté  empoisonné  par  le  comte  [de  Tripoli]  son  tuteur, 
qui  aspiroit  à  la  couronne.  Mais  le  patriarche  et  les  barons  l'adjugèrent 
à  la  mère  du  roy,  qui  estoit  pour  lors  mariée  à  Guy  de  Lusignan,  (jui 
fut  aussy  couronné  roy*.  Baudouin  fut  inhumé  avec  ses  prédécesseurs, 
où  cette  épitaphe  lui  fut  dressée^  : 

SEPTIMUS  IN  TUMULO  PUER  ISTO  REX  TUMULATUS 
EST  BALDEWINUS,  REGUiM  DE  SANGUINE  NATUS, 
'  QUEM  TCLIT  E  MUNDO  SORS  PRIME  CONDITIONIS, 

UT  PARADYSIACE  LOCA  POSSIDEAT  REGIONIS '. 

Guy  DE  Lusignan,  (ils  puisné  de  Hugues,  seigneur  de  Lusignan  [ou 
Lesignan),  Vlll''  du  nom,  comte  de  la  Marche,  ayant  esté  banny 
d'Angleterre  ''  pour  avoir  tué  Patrice,  comte  de  Sarisbery,  en  l'an  1  1  ()8 , 
entreprit  le  voyage  de  la  terre  sainte,  et  vint  se  mettre  au  service  de 
Baudouin  le  Lépreux  \  qui  luy  donna  en  mariage  Sibylle,  sa  sœur, 
pour  lors  veuve  du  marquis  de  Montferrat.  Cette  alliance  luy  apporta 
la  couronne  du  royaume  de  Hiérusalem.  [Il]  en  fut  solemnellement 
invest\  ^  et  fut  couronné  roy  vers  la  my-septembre,  l'an  1186,  sans 
prendre  le  consentement  du  comte  de  Tripoly,  à  qui  la  régence  du 


'  llisl.lllcrosnl.  p.  1 170.  a|)ud  Bongars. 
—  lîofjiM-  (le  ttovodrn  ,  p.  6?ili. 

'"  Ariioldus  Liibec.  1.  IH,  c  \xiii. 

'  WilleliuusNeuhrig.l.  111 .  c.\\].(llisloi-. 
de  France,  t.  XVIII ,  p.  8.) 

'   Miilliieu  Paris,  p.  ()8  ,  ann.  i  i  K(). 

'  J.  (lotovic.  Itiiicrariuin  Ihcrosoli/iitit. 
p.  .89. 

*  Cette  épitaphe  est  rajiportée  par  Du 
Gange  en  caractères  d'inscriplioii  et  eu  éeri- 
lure  oi'diuaire.  Nous  In  doniuius  suus  celte 
dernière  forme  seulement,  pour  les  mêmes 
motifs  f|ue  nous  avons  exposés  plus  haut, 
p.  10,  note  3,   à  l'occasion  des  épilaphes 


de  Godefroi  et  de  Baudouin  1  '.  Gelle-ci  est 
tirée  des  mêmes  relations,  quoique  Du  Gange 
ne  cite  ici  auciuie  autorité. 

'  Roger  de  iloveden,  p.  .^l'i.nn  11C8. 
—  Willeluius  Ncuhrig.  I.  111.  c.  xvi. 

•  Willelmus  Tyr.  1.  XXil,  c.  i.  —  Nie. 
Trivett.  ann.  1181. 

"  llisl.  iiis.  (li's  guerres  saintes.  —  Gon- 
tiiiuateur  de  Ihistoii'e  de  Guill  de  Tyr  en 
français.  —  Martène,  Anij}l.  Coll.  t.  V, 
col.  Sg'i.  —  Mathieu  Taris,  p.  100.  ann. 
1186.  —  Arnoldus  Lidjec.  I.  111,  c.  ,\\in, 
.\.\iv,  XXV.  XXVI,  XXVII.  —  Jacobus  de  Vi- 
liiaco,  1.  I,  c.  xcm,  xciv,  xcv. 


LES  ROIS  UE  JÉHUSALEM.  25 

royaume  avoit  esté  donnée  par  le  roy  Baudouin  IV,  jusqu'à  ce  que  le 
jeune  roy  eiisl  atteint  i'age  de  quinze  ans',  soit  qu'il  vécust  ou  non. 

[Malgré  le  vice  de  la  construction  de  la  phrase,  on  comprend  que  ces  der- 
niers mois  doivent  s'entendre  de  Baudouin  IV.  Gui  fut  élu  roi  de  Jérusalem"^, 
seulement  après  que  sa  femme  Sibylle  eut  été  reconnue  et  sacrée  reine  par 
les  chefs  du  clergé,  le  grand  maître  du  Temple  et  ses  chevaliers,  Renaud  de 
Châtillon,  seigneur  de  Montréal,  et  d'autres  amis,  qui  avaient  fait  fermer  les 
portes  de  Jérusalem,  pour  que  personne  ne  pût  entrer  ni  sortir  [lendant  l'aij- 
sence  des  grands  barons  du  royaume,  qui  se  seraient  opposés  à  l'élection. 

Gui  fut  couronné  à  la  mi-septembre-^.  Baudouin  de  Rame  prédit  alors  qu'il 
ne  serait  pas  roi  un  an.] 

Ce  qui  donna  matière  à  une  grande  division  entre  ces  princes  ',  la- 
quelle causa  par  la  suite  la  ruine  totale  de  la  terre  sainte.  Car  Saladin, 
ayant  eu  avis  du  mécontentement  du  comte,  qui  d'abord  feignit  une 
réconciliation  avec  le  nouveau  roi,  s'allia  avec  luy  et  entra  avec  de 
puissantes  troupes  dans  les  terres  des  chrestiens^;  et,  ayant  déliait  le 
roy  Guy,  qu'il  fit  prisonnier,  et  toute  l'armée  chrestienne°,  le  h  de  juillet, 
l'an  1187,  il  s'empara  des  villes  d'Acre,  de  Barut,  de  Sajette,  de 
Gibelet,  d'Ascalon  et  des  principales  places  de  la  principauté  d'Antioche, 
et  enfin  de  la  ville  de  Hiérusalem'',  lacpielle  il  prit  le  2'' jour  d'octobre 


'  Arnoldus  Luijec.  1.  111,  c.  xxiu. 

"  Radulphus  Goggeshale,  De  E,ipiiiiiwl. 
terrœ  sanctœ,  apud  Ampliss.  Collcct.  t.  \, 
col.  5^7.  —  Continuateur  Je  Guill.  de  Tyi', 
I.  XXIII,  c.  xvn,  p.  26-29. 

"  Continuateur, etc.  ibid.  c.  wui.p.  3o. 

'  Continuateur  de  Guill.  de  Tyr,  iliid. 
f.  XXIV,  p.  35. 

■^  Willelmus  Neubrig.  I.  III,  c.  xvi,  xvn, 
xviii.  —  Marinus  Sanutus.  j.  III,  part.  f). 
c.  VI.  —  Monachus  S.  Mariani  Altissiodor. 
ann.  1 187,  fol.  89  et  v°.  —  Mathieu  Paris, 
an  1187.  —  Roger  de  Hoveden.  — •  Al- 
bericus.  —  Ariioldus   Lubec.  —  Expediliu 


Asiulica  Frcderici.  —  Continuât,  de  Guill. 
do  Tyr,  i.  XXIII,  c.  xxix,  p.  i5. 

'  Continuateur,  etc.  1.  XXIII,  c.  xl,  xli. 
p.  Gû-dih;  c.  XLiv,  XLV,  p.  66-08.  (Voir 
Les  Comtes  de  Joplie  et  d'Ascalon.) 

'  Continuateur,  etc.  c.  LV-Lxi,p.  82-9/1. 

—  Art  de  vérifier  les  dates  :  Les  Rois  de  Jéru- 
salem. —  Marinus  Sanutus.  —  Monaclins 
S.  Mariani,  loc.  cit.  fol.  90.  ■ —  Appeudi.c  ad 
chron.  Marcianensc ,  p.  902.  —  Abulfarag. 
p.  278.  —  .\vnoldus  Lubec.  I.  III,  c.  xxvii. 

—  Radulphus  Coggesb.  Ampliss.  Coll.  t.  V, 
col.  567-572.  —  Reinaud.  Extraits  des  his- 
toriens arabes  ;  p.  200-209. 


26  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

après  quatorze  jours  de  siège  [le  3  oclobre,  selon  Coggesliale],  ou, 
selon  d'autres,  le  28  de  septcndjre  de  la  mesuie  année,  après  avoir 
esté  possédée  par  les  nostres  l'espace  de  quatre-vingt-huit  ans.  Un 
auteur  de  ce  temps-là'  semble  attribuer  la  prise  de  Hiérusalem,  ou 
pliitost  les  succez  de  Saladin,  non-seulement  à  la  perfidie  du  comte  de 
Ti-ipoly,  mais  encore  à  celle  d'Isaac,  empereur  de  Constantinople. 

|Tliierri,  grand  précepteur  de  l'ordre  du  Temple,  dans  une  lettre  au  roi 
Henri  II  d'Angleterre  (1188,  janvier)-,  lui  fait  connaître  l'état  du  royaume 
après  la  prise  de  Jérusalem,  et  la  résistance  qu'opposent  encore  à  Saladin 
(]racli  de  Montréal;  Sapliet,  appartenant  à  l'ordre  du  Temple;  Cracli,  ap- 
partenant à  l'ordre  de  l'Hôpital;  Margat,  Chaslelblanc;  la  terre  de  Tripoli  et 
la  terre  d'Antioclie. 

Enfin  Saladin,  dit-il,  a  été  forcé  de  lever  le  siège  de  Tyr,  défendue  par 
Conrad,  marquis  de  Moniferrat. 

(lui,  devenu  libre,  le  k  septembre  1187  ^,  s'était  rendu  à  Tyr;  mais,  n'y 
ayant  pas  été  reçu  par  le  marquis  Conrad  de  Moniferrat,  il  alla  avec  peu  de 
monde  former  le  siège  d'Acre,  quoiqu'il  eût  promis,  par  serment,  à  Saladin 
de  ne  jamais  porter  les  armes  contre  lui;  il  prétendait  remplir  sa  promesse  en 
faisant  porter  son  épée  par  son  cbeval. 

Ce  siège  entrepris  avec  si  peu  de  moyens,  où  les  assiégés  étaient  quatre  lois 
plus  nombreux  que  les  assiégeants*,  réveilla  l'ardeur  belliqueuse  de  la  che- 
valerie en  Europe  et  stimula  sou  émulation.  Le  camp  des  chrétiens  devant 
Acre  fut,  comme  on  sait,  le  rendez-vous  de  tous  les  guerriers  de  la  troisième 
croisade.  La  prise  de  cette  ville  importante  (1191)  prolongea  d'un  siècle 
l'existence  d'un  royaume  chrétien  en  Syrie.  C'est  une  obligation  que  la  chré- 
tienté eut  à  Gui,  ce  prince  si  peu  ca[)able  d'ailleurs,  mais  dont  elle  se  montra, 
même  alors,  peu  reconnaissante,  puisqu'on  le  dépouilla  de  la  royauté  de  .lé- 
rusalem  en  faveur  de  Conrad  de  Moutferral,  célèbre,  il  est  vrai,  par  la  défense 
de  Tyr,  mais  qui  avait  abandonné  le  siège  d'Acre  lors  de  son  nun-iage  avec  la 

'  Appcndiœndchron.Marcianense,\).^o3.  Syi  a.  —  Continuateur  de  Cniilt  de  Tyr, 

'  Roger  dç  Uoveden,  Annal,  p.  645.  —  1.  XXIV,  11,  p.  121;  c.  xni-xv,  p.  1  2/1-1  iC 

Codice  diplom.  t.  I ,  n°  36 ,  p.  3 1 5 ,  3 1 6.  —  et  suiv.  xx ,  p.  1 3 1 . 

Histor.  de  France,  l.  XVll,  p.  i8-J.  '  Continuateur,    etc.    1.    XXIV.    c.    xiv. 

Radulpli.  Cogjjeshal.  foc.  f(V.  cnl.  573  e.  p.  isS. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  27 

princesse  Isabelle',  et  avait  néglige  d'envoyer  aux  assiégeants  les  vivres  et  les 
secours  qu'il  leur  avait  promis,  en  les  laissant  dans  une  situation  des  plus 
critiques.] 

H  survint  incontinent  après  une  autre  division  dans  l'Estat  d  ou- 
tre-mer 2;  car,  la  rcyne  Sibylle  estant  décédée  sans  enfans  de  ce  mariage, 
Conrad,  marquis  de  Montferrat,  qui  avoit  espousé  Isabelle,  sa  sœur, 
prétendit  à  la  couronne.  Le  roy  Guy^  eut  d'elle  [Sibylle]  quatre  fdles, 
qui  moururent  du  vivant  de  leur  mère,  laquelle  décéda  aussy  bien 
quelles  durant  le  siège  d'Acre,  l'an  1189  [ou  plutôt  vers  juillet 
1190].  Roger  de  Hoveden ''  ne  parle  que  de  deux  fdles,  comme 
aussy  Conrad,  abbé  d'Usperg^  [et  le  Continuateur  de  Guillaume  de 
Tyr»]. 

Conrad  de  Montferrat,  fds  de  Guillaume  III,  marquis  de  Montt'erral 
[et  non  de  Boniface,  comme  il  est  dit  dans  la  continuation  de  Guil- 
laume de  Tyr''],  et  frère  puisné  de  Guillaume  Longue  Espée,  qui  avoit 
espousé  Sibylle  de  Hiérusalem^  estant  arrivé,  incontinent  après  la  mal- 
heureuse deflaite  de  Guy  °,  en  la  ville  de  Tyr,  la  défendit  généreusement 
contre  les  attaques  de  Saladin,  et  en  obtint  la  seigneurie,  qui  luv  fut 
contestée  par  le  roy  Guy  '°.  Cette  division  s'accrut  incontinent  après 
par  le  mariage  de  Conrad  avec  Isabelle  ",  sœur  consanguine  de  la  reyne 
Sibylle,  laquelle  il  enleva  à  Hnmfroy,  seigneur  de  Toron,  son  légitime 
espoux,  la  princesse  consentant  à  cet  enlèvement,  sous  prétexte  de 

'  Radulpli.  Coggesh.  i/«j!(/Ms.  Coll.l.\.  "  Continualeiir,  elc.    I.    XXIII,  c.  xliv, 

col.  574  d,  576  d.  74-7'J- 

''  Jacobus  de  Vitrinco,!.  I,  \cviii.  "  \  oh-  Les  Seigneurs  de  Tyr. —  Radulfus 

'  Hist.  Uierosol.  p.  1 1 70 ,  1 1 7  1 .  de  Dieeto,  apud  Twisden,  1.  II .  col.  Gia. 

*  Roger  de  Hovcden,  p.  G79,  085.  "  Radulfus  de  Dicclo.  ihid.  col.  667.  — 

^  Conradus  Usperg.  Acta  Innocenta  lll ,  p.  30.   Inuoceut  III, 

'  Continuateur,  elc.  1.  XXV,  c.  x ,  p.  1 5 1 .  Epist.  xvi ,  1 5 1 .  —  Hist.  HierosoL  p.  1171. 

^  Continuateur,  etc.  1.  XXIII,  c.  X,  p.  i4  .  1170.  —  Arnoldus  Lubec.  1.  V,  c.  ni. — 

lo;  c.  XLiv,  p.  00.  fiadulph.  Coggeshal.  AmpHss.  Collect.  t.  V, 

'  Codice  diphm.  l.   I,  p.  .3C7,  368.  —  coi.  5766,  876  a.  —  Continuateur  de  Guii- 

L'An  de  vérifier  les  dates  :  Les  Marquis  de  laume  de  ïvr,  1.  XXV,  c.   xi,  xii,  p.   i5i- 

Montferrat.  —  Ughelli.  Archiep.  Pisaii.  î5/i. 

4. 


28  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

iiiillilé  de  son  mariage,  à  cause  du  défaut  de  consentement.  [Isabcile 
cédait  surtout  aux  obsessions  de  sa  mère,  Marie  Comnène  II,  qui  haïs- 
sait son  gendi-e  llumfroy  de  Toron,  autant  qu'elle  en  était  liaïe,  et  fa- 
voi-isait  les  prétentions  de  Conrad'.]  Mais  Pliilippe-Augnste,  roy  de 
France,  et  lîicliard,  roy  d'Angleterre,  qui  estoient  venus  en  la  terre 
sainte  pour  réparer  les  pertes  des  clirestiens,  nioiennèrent  un  accord 
entre  ces  princes,  l'an  1 191,  le  2  8<^  jour  de  juillet  2,  par  lequel  il  fut 
convenu  que  Guy  jouiroit  de  la  dignité  de  roy  sa  vie  durant ^  sans  que, 
quoyqu'ii  se  remariast,  ses  enfans  pussent  rien  prétendre  au  royaume, 
([ui  aj)partiendroit  à  Conrad  et  à  sa  femme  et  à  leurs  héritiers,  après  le 
décez  de  Guy  ;  cependant  que  les  revenus  seroient  partagez  entre  eux; 
que  Conrad  posséderoit  les  villes  de  Tyr,  de  Sajette,  de  Barut,  et  la 
moitié  d'Acre,  dont  il  feroit  hommage  au  roy,  avec  les  services  accou- 
tumez. Mais  ces  différends  ne  furent  pas  tellement  appaisez,  qu'il  n'y 
eust  eu  encoi'e  quelques  mauvaises  suites,  si  la  mort  de  Conrad  ne 
fust  survenue,  ayant  esté  tué  par  deux  assassins  envoyez  par  le  Vieil 
de  la  Montagne,  au  sortir  d'un  repas  qu'il  avoit  fait  avec  l'évesque  de 
Beauvais  [Philippe  de  Dreux],  le  ?.8'=  jour  d'avril,  l'an  1  192*. 

[Ce  fut,  (lit-on \  une  vengeance  du  prince  des  Assassins,  parce  que,  sur  le 
conseil  de  Bernard  du  Temple,  son  bailli  à  Tyr,  Conrad  avait  fait  piller  des 
bartpies  de  marchands  de  cette  peuplade.  Selon  la  plupart  des  historiens, 
le  meurtre  de  Conrad  eut  lieu  h;  37  avril;  selon  L'Art  de  vérifier  les  dates, 
le  a 9  avril.] 

'  Continuateur  ilo  Guili.  de  Tjr,  1.  XXV,  ris.  —  Willelnms  Neubrig.  1.  IV,  c.  xxiv.  — 

r.  II,  p.  1 5 1-1 5.3.  Roger  de  Hoveden,  ann.  119-?,  \>-  71''-  — 

'  Roger  de  Hoveden,  p.  697.  —  Joaiin.  Hislor.de Fr.  t.  XVII,  p.  548.— Rronipton. 

Rromplon,p.  i-io8.  p.  laiS.  i-345.   1266.  iqSq.   laliS.  — 

'  On  voit  un  acte  du  3i  janvier  1191,  Acia  Iniwccutii  III,  p.  3(î.  —  Godefridus 
par  lequel  Gui  donne  aux  Hospitaliei's  d'Acre  monach.  ann.  1191,  1193.  —  Arnoldus  Lu- 
une  rue  de  cette  ville,  en  mémoire  de  feu  la  bec.  1.  III ,  c.  \xxvn.  —  Monaehus S.  Mariani , 
reine  Sibylle,  sa  femme;  il  y  prend  encore  fol.  gS  v°.  —  Jacobus  de  Vitriaco,  i.  I,  c.  c. 
le  titi-e  de  buitième  roi  des  Latins  dans  la  —  Radulfus  de  Diceto.  ann.  1192-  —  Xi- 
\]\p.iieiémsn\em.{CoilicediploM.  1. 1,  n''79,  celas,  Isaac.  I.  II.  note  1. 


|,.  85 ,  8C.  )  '  Continuateur  de  GuilI.  de  Tyr,  I.  XXVI , 

'  Voir  Lrs  Uoi.s  de  Chypre.  — Matbieu  Pa-        c.  xiii ,  p.  192,  198  et  note  b. 


LES  ROIS  DE  JERUSALEM.  29 

Conrad ,  abbé  cVUsperg' ,  dit  qu'on  parloil  diversement  de  la  cause 
de  sa  mort,  les  uns  l'attribuant  au  roy  d'Angleterre,  les  autres  à 
Humfroy  de  Toron -.  Cet  auteur  lui  donne  un  fort  bel  éloge.  Il  laissa 
une  fille  nommée  Marie,  de  laquelle  il  sera  parlé  dans  la  suite. 

Henry,  comte  de  Champagne,  qui  estoit  arrivé  en  la  terre  sainte 
durant  le  siège  d'Acre ^  [et  qui  avait  été  mis  à  la  tète  de  l'armée  *  avant 
l'arrivée  de  Richard  et  de  Philippe-Auguste],  espousa,  le  5"=  jour  de  may, 
l'an  1 192 ,  la  veuve  du  marquis,  sept  jours,  et  non  pas  trois,  comme 
dit  Sanudo^  après  sa  mort,  par  les  intrigues  et  à  la  persuasion  de 
Richard,  roy  d'Angleterre,  son  oncle,  et  des  Templiers  ^ 

[Raoul  de  Diceto''  dit  que  le  meurtre  eut  lieu  le  h  des  calendes  de  mai 
(98  avril),  et  le  mariage  le  3  des  noues  de  mai  (5  mai)  suivant.  Selon  le  Con- 
tinuateur de  Gudlaume  de  Tyr\  Richard  fit  épouser  à  Henri,  le  jeudi ,  In  veuve 
de  Conrad,  tué  le  mardi  précédent;  ce  qui  le  fit  soupçonner  de  n'avoir  pas 
été  étranger  à  l'assassinat  du  marquis.  Il  parait  du  moins  que  le  comte  Henri 
resta  en  bonne  relation  avec  le  prince  des  Assassins.  A  son  retour  d'Arménie'-', 
où  il  avait  été  médiateur  d'un  accord  entre  Livon  et  Roéinond  III  d'Anlioche 
(1197),  il  visita  le  Vieux  de  la  Montagne,  qui  lui  fit  connaître,  dit-on,  par  un 
exemple  terrible  ,  jusqu'où  allaient  le  dévouement  de  ses  hommes  pour  sa  per- 
sonne, e(  leur  soumission  à  ses  ordres.] 

Par  cette  alliance  [avec  Isabelle],  il  devint  seigneur  d'Acre  et  de  T\r, 
et,  après  la  mort  du  roy  Guy,  arrivée  en  l'an  1 196,  de  tout  le  royaume 
de  Hiérusalem.  Mais  il  ne  voulut  pas  s'en  iaire  couronner  roy  '"  parce 

'  Gonradus  Uspergensis.  Rigorcl,  ami.  1 199.  Hist.de France,  t.  XV II 

•■'   Codice  diplomat.  t.  I ,  p.  869.  p.  'i-;.— Citron.  Marcianense,  i.  lll ,  p.  877  ; 

'  Hist.  Ilkros.  p.  1169,  1 170.  Hislor.  de  France,  t.  XVIII ,  p.  557  c,  d. 
'  Radulplius  Coggesh.    Iw/^/.  Coll.  t.  V,  '  Radulfus  deDicelo,  loco  citalo. 

col.  575  e.  '  Continuateur. etc. i. XXVI, c. XIV, p.  nj5. 

Sanutus.  \.  lit,  part.  10,  e.  \ii.  "  Continuateur,  etc.  I.  XXVI.  c.  xwnt. 


5  c 


Radulfus  de  Diceto,  p.  667;  Eisl.  de        p.  il  G. 
France,  t.  XVII,  p.  643.  — Mathieu  Paris,  '"  Jacobus  de  Vitriaco.  —  Continuateur 

p.  ii().— Jacobus  de  Vitriaco,  I.  I,  c.  r..—        de  Guili.  de  Tyr,  1.  XXVI ,  c.  xxi,  p.  -208. 


;îO  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MEP,. 

(juil  [se]  proposait  toujours  de  retourner  en  France.  Et  comme,  quelques 
années  après,  ii  faisoit  des  préparatifs  pour  cet  efîet,  la  mort  le  surprit, 
sestant  laissé  tomber  du  haut  de  la  fenestrc  du  chasteau  d'Acre,  où  ii 
prenoit  l'air,  ou,  selon  d'autres,  où  d  urinoit,  dans  les  fossez  de  la  ville, 
s'estant  écrasé  la  teste;  ce  qui  arriva  en  Tan  i  197  '•  [Isabelle,  qui  l'avoit 
espousé  presque  malgré  elle  tcsmoigna  de  sa  mort  la  plus  vive  dou- 
leur-.]  Il  eut  de  son  niariaoe  avec  Isabelle  trois  filles^:  Marie,  qui 
décéda  sans  alliance.  Fan  1209;  Alix,  mariée  premièrement  avec  Hu- 
jrues,  roy  de  Cypre,  puis  avec  Boémond,  prince  d'Antiodie,  et  en  troi- 
sièmes nosces*  avec  Raoul,  frèi'e  du  comte  de  Soissons^  et  Philippe, 
(pii  fut  alliée  avec  Érard  de  Brienne,  seigneur  de  Rameru,  qui  disputa 
lonjjtemps  le  comté  de  Champagne  au  droit  de  sa  femme.  L'estat  de  la 
naissance  de  ces  fdles  fut  disputé  devant  le  pape  Honorius  III,  au  sujet 
du  comté  de  Champagne,  dont  elles  se  prétendoient  héritières  «. 

Amairy  de  Lusignan,  frère  puisné  de  Guy,  roy  de  Hiérusalem,  auquel 
il  succéda  au  royaume  de  Cypre  en  l'an  1  19^ ',  devint  aussy  roy  de 
Hiérusalem  par  le  mariage  qu'il  contracta  avec  la  reync  Isabelle*, 
l'an  1  198,  à  la  prière  des  barons  [des  Templiers  et  des  Hospitaliers], 
qui  dépesclièrent  vers  luy  l'archevesque  de  Tyr. 


gord. 


(loiiliiiLiat.  elc.  I.  WVI.  p.  ?.  iG.  —  Ri- 
M;illi.  Paris.— Ullio  de  S.  Blasio, 
c.  xLii.  apud  Uistis.  p.  -m.  —  Albericus, 
ann.  1 197.  —  Roger  de  tloveden.  p.  77a  ; 
Hist.  (le  Friincc,  I.  WII.  p.  584:  t.  WllI, 
p.  760.  —  Conradus  Usperg.  —  Ariioldiis 
Luljec.  1.  V,  c.  II.  —  Sanutus.  —  Monaclius 
S.  Mariani. —  Cliron.  Andrense,  p.  998. 
999.  —  D'Achery,  Spicil.  t.  IX.  p.  619. 
Chron.  Sclav.  inler  Scriptoi-es  rcrum  Sept. 
p.  a85. —  Coiitiiiualeur  de  (iuill.  de  Tyr. 
I.  XXVII.  c.  iiK  p.  220. 

'  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XWII. 
c.  IV,  p.  221 . 

Sanutus,  1.  111.  part.  u.c.  n. 


*  Sanutus,  i.  111,  pari.  n.  c.  iv.  xvi: 
part.  1 2  ,  c.  I.  — Lignages  d'oulrc-mcr,  c.  n  ; 
édit.  Beugnot.  t.  II,  p.  ^^7. 

^  Jean  II  de  Nesie,  dit  le  Bon  et  le 
Bègue.  (L'Art  de  vérifier  les  dates.)  Voir  plus 
loin  :  Alix  ,  reine  de  Jérusalem. 

'  Voir  Coiiipihil.  Décret,  lit.  V,  e.  1.  —  Dé- 
cret. Gregor.  1.  II,  tit.  X,  c.  m.  —  Honoriilll 
Epist.  Ilistor.  de  France,  t.  XIX,  p.  63i- 
633.  G49-G5i,  G75,  676,  688-690.  710, 
711.  735.736. 789. 

'   \  oir  Les  Bois  de  Chypre. 

'  Sanutus ,  1.  III ,  part.  1  0  ,  c.  vin.  —  Ja- 
cobus  de  Vitriaco.  1. 1 ,  c.  c.  —  Innocent  III . 
Epist.  1.  I,  p.  287.  328. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  31 

[Les  barons  s'étaient  déterminés  en  sa  faveur,  de  préférence  à  Raoul  de  Ta- 
barie,  qui  prétendait  à  la  main  d'Isabelle,  parce  qu'il  leur  paraissait,  plus  que 
tout  autre,  capable  de  défendre  et  de  protéger  le  royaume  de  Jérusalem.  Ils 
ne  voulaient  plus  d'un  souverain  pauvre  et  sans  ressources  pécuniaires',  tel 
qu'avait  été  le  comte  de  Cbampagne,  qui  vivait  au  jour  le  jour,  et  souvent  le 
matin  ne  savait  pas  ce  que  lui  et  sa  maison  mangeraient  dans  la  journée.  Par 
ce  mariage,  Isabelle  eut  pour  la  première  fois  le  titre  de  reine.] 

Le  patriarche  de  Hiérusalem,  qui  d'abord  avoit  apporté  quelque 
opposition  à  ce  mariage,  sous  prétexte  de  parenté,  s'en  estant  dé- 
parti, les  couronna  solcmneliement  en  la  ville  de  Barut-,  en  pré- 
sence de  l'arclievesque  de  Mayence,  chancelier  de  l'empereur  Henry 
[VI].  11  tint  ce  royaume  jusques  à  sa  mort,  arrivée  Tan  1206. 

Il  eut  de  la  reyne  sa  [seconde]  femme  un  fils  nommé  Amaury  [ou 
Amarin],  auquel  les  barons  donnèrent  pour  tuteur  Jean  d'ibelin,  sei- 
gneur de  Barut,  frère  utérin  de  la  reyne  Isabelle.  Mais  il  décéda  du 
vivant  de  sa  mère  [avant  son  père,  selon  Robert  d'Auxerre  et  le  Con- 
tinuateui-  de  Robert  du  Mont;  après,  selon  Sanudo  et  le  Continuateur  de 
Guillaume  de  Tyr;  ce  qui  est  plus  probable,  puisque  les  baions  lui 
nomment  un  tuteur]^.  Quelques-uns  ont  mis  en  avant  qu'il  mourut 
de  poison^  ou  de  sortilège.  Il  laissa  encore  [de  la  reine  Isabelle]  deux 
fdles  :  Isabelle  [ou  plutôt  Sibylle],  qui  espousa  Léon,  I'^''  du  nom,  roy 
d'Arménie^;  et Mélissende.  femme  de  Boémond,  surnommé  le  Borgne, 
prince  d'Antioclie  et  comte  de  Tripoly.  La  reyne  Isabelle  survécut  son 

'  Continuateur  du  Cuill.  de  Tyr,  1.  XXVII ,  Roberli  de  Monte  ;  Hist.  de  France,  t.  XVIIl . 

c.  V,  1).  aaa,  aaS.  p.S'iad.  —  Lignages d'oiilre-incr,  c.iu;édi(. 

-  Rog-er  de  Hoveden,  p.  77.3;  Hislor.  de  Beugnot,  t.  II,  p.  Idtk,  àlt5.  —  Continua- 

France,  t.  XVII,  p.  585.  teur  de  Guillaume  do  Tyr.  1.  XXX,  c.  xi, 

'  Sanulus.l.  III,  part.  1  i.c.  II.  —  Mona-  p.  3o5. 
chus  Aitissiodor.  fol  101;  Hislor.  de  France ,  "  Il  cavalière  Loredano ,  De'  re'  Liisign.  "' 

t.  XVllI.  p.  272  c.  —  Acia  Innocenta  III  1.  I,  p.  a'i  ;  trad.  fr.  t.  I,  p.  97. 
;jayjff,  p.yS.  —  Anonym. continuât,  append.  '  Codice  diplom.  l.  I,  p.  .370. 

'■'  Le  tllre  de  col  ouvra(;e  est  :  Historié  de'  re'  Lnsignani  puhlicala  da  llenrico  GilAet  cavalier,  liln-i  undeci ,  iii 
Bologna,  1647,  in-i°.  —  Traduite  en  français,  1732,  avol.in-12.  —  Le  véritable  auteur  est  François  Lorédan. 
n  est  souvent  inexact  dans  les  commencements  de  son  histoire.  (Voir,  entre  autres  exemples,  ce  qu'il  dit  des 
premiers  maris  de  la  reine  Isabelle.) 


:52  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

inary  et  son  fils  de  peu  de  temps,  estant  décédée  [vers]  l'an  1208'. 
\près  sa  mort,  les  barons  du  royaume  de  Hiérusalem,  avec  le  pa- 
triarche et  les  prélats  -,  avisèrent  ensemble  pour  choisir  un  prince  qui 
j)ust  gouverner  et  detl'endre  cet  Estât  attaqué  par  tant  d'ennemis,  et  qui 
pust,  par  un  mariage  avec  Marie,  fille  de  Conrad,  marquis  de  Mont- 
terral  [surnommée  pour  cette  raison  la  marquise^  légitime  héritière  du 
royaume,  en  prendre  possession  à  juste  titre  ^.  Pour  y  parvenir,  ils 
envoyèrent  [en  1208,  selon  Sanudo  ",  ce  qui  l'ait  supposer  la  reine 
Isabelle  morte  peu  auparavant],  l'evesque  d'Acre  et  Aymar,  prince 
de  Césarée,  vers  Philippe,  roy  de  France,  qui  leur  présenta  Jean  de 
Brienne  comme  lun  des  plus  vaillans  chevaliers  de  son  royaume, 
frère  puisné  de  Gautier  III,  comte  de  Brienne  en  Champagne. 

[Gautier  111  est  appelé  Gautier  11  dans  la  généalogie  de  la  maison  de 
Brienne  ^  11  épousa  Albicie,  fdle  aînée  de  Tancrède,roi  de  vSicile,  et  fut  père 
de  Gautier  111,  ou  IV,  le  Grand,  comte  de  JafTa*^,  qui  épousa  Marie  de  Chypre, 
fille  du  roi  Hugues  I",  et  mourut  en  1  9/1/1.  Jean  n'était  pas  comte  de  Brienne", 
mais  il  tenait  le  comté  pour  son  neveu  Gautier.  Au  dire  de  ([uelques  personnes, 
le  choix  que  Philippe-Auguste  fit  de  ce  seigneur  aurait  été  déterminé  par  des 
motifs  moins  honorables  pour  fous  les  deux.] 

.Iean  de  Bbie»e  partit  de  France  avec  un  grand  nombre  de  croisez, 
et  arriva  [non]  en  la  ville  d'Acre  [mais  au  port  de  Cayphas,  à  k  lieues 
au  sud  d'Acre],  le  jour  [ou  plutôt  la  veille]  de  l'Exaltation  de  la  Sainte- 
(iroix  [10  septembre],  l'an  1  2  1  0  **.  Le  lendemain  [ilx  septembre] ^  il 
épousa   Marie  de  Montlerrat,  reyne  de   Hiérusalem:  et  le  dimanche 

■  Continuateur. etc.  i. XXX,  c.xi.  p.  3o5.  '  Marin.  Sanutus,  i.  10.  jinrt.  1 1.  c.  iv. 

'  Marin.  Sanutus, LUI, part  n,  c.  ui  etiv.  —  Continuât,  etc.  i.  XXX,  c.  xin,  p.  3o6 

'  Continuât,  etc.  1.  XXX,  c.  xi,  p.  3o5;  et  note/,  p,  807;  c.  xiv,  p.  3o8. 

c.  XII, p.  3o5.  5o(J:  c.  XIV,  p.  3o8;  1.  XXX,  '  Monachus  S.  Mariani.  1209;  Histor.  de 

c.  VIII.  p.  3-20.  Fronce, t.  XVIII.  p.  276.  —  Sanutus.  1.  II!. 

'  Sanutus.  /.  c.  c.  m,  p.  2o5.  jiart.  11.   c.  iv.  v. —  Codice  diplom.  t.   1. 

'  Du   Cange,  Histoire  de  Conslniiiiiiuplc  p.  /i3S. 

.■ious  les  empereurs  français ,  p.  317.  '  Continuât,  etc.   i.  XXX,  e.  \m,  xmi. 

Voir  Les  Comtes  de  Japhe  et  d'Asciihn.  \i.  3 1  o  et  note  d;  1.  XXXI  .ci.  p.  3 1 1 .  3 1  ■' . 


LES  nOlS  DE  JERUSALEM.  33 

après  la  feste  de  saint  Michel  [3  oclohre],  l'un  et  laulie  luienl  cou- 
ronnez solemnellemenl  en  la  ville  de  Tyr  [et  trois  jours  '  après  ils 
rentrèrent  dans  Acre]. 

[Selon  leConlinualeur  de  Guillaume  de  Tyr-,  Jean  de  Brienae  aborda  au  port 
de  Caypha  un  mercredi,  veille  de  la  Sainte-Croix  ,  en  septembre,  en  l'an  i  20M. 
C'est  donc  le  1  3  septembre.  Mais  on  ne  trouvi:  le  1  3  septembre  tombant  un  mer- 
credi que  pour  les  années  1200,  1206,  1-217,  dont  aucune  ne  peut  s  accorder 
avec  les  autres  notes  chronologiques  relatives  à  ce  fait.  On  voit  plus  loin  ^  que  les 
deux  époux  furent  couroiuiés  à  Tyr  le  dimanche  1  "  octobre  1  2  0  8  ;  or  le  1  "  octobre 
ne  tombe  un  dimanche  que  dans  ces  mêmes  années  1200, 120  (>,  1217,  etc.  De 
toute  façon  il  y  a  erreur,  soit  dans  le  jour  de  la  semaine,  soit  dans  le  chifTre  de 
l'année ,  et  probablement  dans  tous  les  deux.  Une  lettre  d'Innocent  111  à  Philqjpe- 
Auguste",  pour  l'exhorter  à  seconder  de  tout  son  pourvoir  Jean  de  Brieinie ,  époux 
désigné  de  la  reine  de  Jérusalem,  est  datée  du  9  des  calendes  de  mai  (28  avril), 
1 2'année  du  pontificat,  c'est-à-dire  en  Tan  1209.  Cette  lettre,  on  le  voit,  est  an- 
térieure au  mariage,  qui,  par  consé(pient,n'a  |iu  avoir  lieu,  au  [dus  tôt,  (|ue  le 
ik  septembre  de  cette  même  année.  Mais  les  dé[)utés  étaient  partis  en  1  208^, 
pour  demander  un  roi  à  Philijipe-Auguste.  Lorsque  Jean  de  Brienne  eut  été 
choisi  ^  il  promit  de  se  renthc  à  la  terre  sainte .  dans  deux  ans ,  époque  où  devait 
expirer  la  trêve  faite  avec  Saphadin.  C'est  donc,  (i'a])rès  ce  récit,  en  1210  (ju'eu- 
rent  lieu  son  arrivée  et  son  mariage,  comme  l'uidique  Sanudo''.  D'autre  pari, 
deux  lettres  d'Innocent  Ul ,  du  9  janvier  1210,  adressées  au  patriarche  et  au  roi 
de  Jérusalem,  et  dans  iesipiclles  il  parle  de  la  mort  de  la  reine  Marie  comme  d'un 
événement  récent,  nous  prouvent  que  cette  princesse  mourut  en  1212.  Et  le 
Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr-  nous  apprend  (pi'elle  ne  vécut  que  deux  ans 
après  son  mariage.  Ce  qui  en  fixe  encore  répo(pie  à  l'année  1210.  Il  ne  peut  pas 
non  plus  avoir  été  célébré  plus  tard,  puisqu'un  diplôme  de  Jean  de  Brienne  et  de 
la  reine  Marie,  sa  fenuiie^,  en  faveur  du  Saint-Sépulcre,  est  daté  du  1"  juillet 

'   Conliimat.  etc.  i.  XXXI,  c.  11,  p.  3i3.  — Continuât,  etc.  1.  \XX,  c.  \iv.  p.  3o8.-- 

=   Continuât,  etc.  1.  XXX,  c.  ivii.p.  3io.  Tiilemont,  Vie  de  saint  Louis,  t.  1,  p.  264. 

'  Continuât,  etc.  1.  XXXI.  c.  1.  p.  3i  1.  '  Sanulus,  i.  III,  c.  v,  p.  206.  —  Inno- 

3 1 .3 .  cent.  III ,  Regisl.  epistol.  I.  XXV,  epist.  210. 

*  Histor.deFraiice,l.\[\.]>.hiiJ,oi'j.  2  1 1  :  c^it.  Baiuze,  t.  Il,  p.  708. 

'  Sanutus,  1.  III.  part.  1  1.  c.  111,  p.  2o5.  '  Continuât,  etc.  1.  XXXI.  c.  vin,  p.  32o. 

'  Sanutus.  1.  III.  (.art.  11.  c.  iv,  p.  200.  '   Cm-ttil.  ,S.  6V/«//c.  n"  1  45,  p.  268.  269. 


.•V.  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

12  11.  (-0  mariage  est  donc  au  plus  tôt  de  i  aog  et  au  plus  tard  de  1 9  i  o ,  mais 
plus  vraiseinl)lal)loaicnt  de  celte  dernière  année  '.] 

Sanuflo-  écrit  ([iie  c(>tle  reyne  mourut  en  l'an  1219,  durant  le  siège 
de  Damietlo,  et  que  sa  mort  fut  suivie  de  celle  de  son  fds,  à  Tage  de 
quatre  ans,  qui  survint  quinze  jours  après.  Ce  qui  est  contraii-e  à  ce 
que  portent  les  épistres  du  paj)e  Innocent  III  ^  qui  nous  apprenneni 
qu'elle  mourut  en  l'an  1212  [deux  ans  après  son  mariage],  et  qu'elle 
ne  laissa  (pi'une  fille,  qui  fut  Isabelle  [appelée  Yolande  par  quelques 
auteurs'],  que  son  père  accorda  en  mariage ^  en  présence  du  pape 
Honorius  III ,  en  l'an  1  2  2  3 ,  à  l'empereur  Frédéric  II ,  pour  estre  accora- 
ply  lorsque  la  princesse  auroit  atteint  l'age  de  quatorze  ans,  n'en 
ayant  alors  que  dix  ou  onze. 

[Marin  Sanudo  n'a  rien  dit  de  la  mort  de  la  reine  Marie  de  Montlerrat. 
Dans  le  passage  cité  et  critiqué  par  Du  Gange,  U  parle  évidemment  de  la  se- 
conde femme  de  Jean  de  Brienne,  princesse  d'Arménie ,  dont  il  va  être  ques- 
tion dans  l'alinéa  suivant,  morte,  en  effet,  pendant  l'occupation  de  Damiette, 
(taao).  Il  est  vrai  que  Sanudo  n'avait  pas  mentionné  ce  second  mariage  de 
.lean  de  Brienne;  mais  d  n'y  avait  pas  lieu  de  s'y  tromper,  ce  semble,  puisque 
ce  même  auteur  ajoute  que  le  roi  Jean  se  préparait  à  revendiquer,  au  nom  de 
sa  femme,  le  trône  d'Arménie,  vacant  par  ia  mort  du  roi  Livon,  lorsqu'elle- 
mème  mourut,  et  que,  quinze  jours  après,  son  fds,  âgé  de  quatre  ans,  mourut 
aussi.  Ce  fils  n'était  donc  pas  le  fds  de  Marie  de  Montferrat,  comme  l'a  cru 
Le  Nain  de  Tillemonl".] 

Ce  roy,  dans  une  lettre  qu'il  écrivit  à  Gervais,  abbé  de  Prémonstré'', 
lui  donne  avis  de  son  mariage  avec  la  fille  du  roy  d'Arménie,  par  le 

'  Tiliemont,    Vin   de  saiiit  Louis,   t.  L  nald.  laao ,  n"  3,  4.  —  Godef'ridus  niona- 

p,  2(j4.  chus,  anii.  laaS.  —  Continuateur  de  (Juill. 

'  Sanutus,  I.  III,  part.  11,  c.  ix.  de  Tyr,  1.  XXXI,  c.  ix,  p.  820;  I.  X,XXII , 

■  Innocentius  III  £/)/*?.  1.  III,  ao8,  909.  c.  xix,  p.  355,  356. 
—  Continuât,  etc.  1.  XXXI,  c.  vni,  p.  3-10;  '  Tiliemont,   Vie  de  saint  Louis,    t.    1. 

^dit.  Bosquet,  p.  48i,  1x8-2.  p.  aG6. 

Codice  diplom.  t.  I,  p.  38o.  '  Ilugon.  Stivag.  Sacrœ  aiiliquitatis  mo- 

'  Sanutus,  1.  m,  part.  11,0.  X.—  Vlberi-  numenla,  t.  1.  p.  36,  07.   Epist.  Gervasii 

eus.  ann.  1  a-io.—  Conradus  Usperg.  —  Ray-  Prœnionstr.  36  et  37. 


LES  ROIS  DE  JÉIÎUSALEM.  35 

conseil  de  tous  ses  barons,  dans  l'espérance  que  cette  alliance  devoit 
estre  beaucoup  utile  à  la  terre  sainte;  et  Gervais  l'en  congratule  par  une 
autre  lettre.  Cette  reyne  ne  peut  avoir  esté  autre  qu'Isabelle,  fdle  de 
Hupin,  roy  d'Arménie,  qui  vivoit  alois.  Cependant  nous  ne  lisons  pas 
qu'il  soit  parlé  de  ce  mariage  dans  aucun  auteur;  ce  qui  peut  laire  [)ré- 
sumer  que  ce  mariage  n'eut  aucun  effet  dans  la  suite  dn  tenqjs,  iu)n 
plus  que  celui  de  ceste  princesse  avec  le  fds  du  roy  de  Hongrie. 

[Le  mariage  de  Jean  de  Brienne,  veuf  de  Marie,  avec  une  princesse  d'Armé- 
nie, estaltesté  par  les  deux  lettres  que  cite  Du  Gange,  par  deux  diplômes  de 
Léon  ou  Livon,  roi  d'Arménie',  qui  parlent  de  l'alliance  de  sa  fille  avec  le 
roi  de  Jérusalem;  enfin  par  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr-,  cpii  la 
nomme  Estefenie ,  princesse  évidemment  distincte  d'Isabelle ,  qui  succéda  à  son 
père  Livon ,  et  non  pas  Rupin ,  comme  le  disait  Du  Gange.  En  i  -j  a  o  •*,  Jean  de 
Brienne,  chef  de  l'armée  des  croisés,  apprenant  la  mort  de  Livon,  saisit  cette 
occasion  de  quitter  Damiette,  alors  au  pouvoir  des  chrétiens'',  parce  (pie  le 
légat  Pelage  prétendait  diriger  seul  toutes  les  opérations,  et  alla  l'aire  valoir 
ses  droits  sur  le  royaume  d'Arménie.  Lorsqu'il  se  disposait  à  y  mener  sa 
femme,  elle  mourut,  et,  quinze  jours  après,  il  perdit  un  fils  (pi'il  avait  eu 
d'elle,  âgé  de  quatre  ans^:  c'est  celui  dont  parle  Marin  Sanudo''.  Une  variante 
porte  qu'il  en  avait  une  fille ^,  et  qu'ayant  appris  que  sa  mère  voulait  l'empoi- 
sonner par  jalousie  contre  cette  enfant,  dont  Jean  de  Brienne  tirait  ses  droits 
au  trône  d'Arménie,  il  frappa  sa  femme  de  ses  éperons  si  violemment  qu'elle 
en  mourut.  Cette  version  ne  dit  pas  ce  que  devint  l'enfant.  L'alliance  de  Jean  de 
Brienne  avec  le  roi  d'Arménie  est  donc  un  fait  hors  de  doute ,  quoique  L'Art  de 
vérifier  les  dates^  n'en  ait  rien  dit.  Jean  de  Brienne  retourna  à  Damiette,  et, 
par  suite  de  l'impéritie  du  légat,  fut  contraint  de  rendre  cette  vdle  (1221)  que 
les  chrétiens  avaient  gardée  trois  ans'.] 

'   CW/ce  (/»p/oHi.  t.  I .  n"  gg.  100  ,  p.  10/1 ,  '  Oliveiius.  ///«Z.  Umiiial.  iipuJ  Eccurd. 

io5.  (.  II,  col.  i  h-}.h. 

■  Continuateur,  etc.  t. XXXI,  c. IX,  p.  3i!0.  '  Sanutus,  I.  III.  part.  1 1,  c.  i\,  p.  aog. 

"  Continualeui-,  etc.l.XXXII,c.i,p.329.  3/i2,343. 

"  Continuateur,  etc.  I.  XXXII,  c.  xv,  xvi.  '  Martène.  Ampli-'is.  Coll.  t.  V,  col.  038. 

p.  3i8,  3^9.  —  Etienne  de  Lusignan ,  Ge-  '  L'Artdevérif.  le^  dates:  Les  Rois  de  Jér. 

néalogie  des  rois  d'Arménie,  fol.  3o.  (  \'oy.  *  Continuateur,  etc.   1.  XXXH.    c.   \vi. 

plus  bas  Les  Rois  d'Arménie.)  p.  35o.  35). 


;j(i  LES  FAMILLES  D'OUTRE- MER. 

Tiiiil  y  a  ([ue  le  roy  Jean  estant  venu  en  France'  pour  chercher 
des  secours  du  roy  Philippes  [après  avoir  établi  à  sa  place,  pour 
«Tarder  le  pays,  le  connétable  Eiules  de  Montbeliard^],  il  passa  de  là  en 
Ks|)aoiie,  où  il  éiiousa  Béreiigère,  sœur  du  roy  de  Castille  et  nièce  de 
Blanche,  reyne  de  France,  mère  du  loy  saint  Louys^  :  de  laquelle  al- 
liance il  eut  plusieurs  enfans  ([ui  furent  surnomme/,  d'Acre,  à  cause 
(pic  leur  pèi'e  csloit  vulgairement  reconnu  sous  le  tilre  de  roy  d'Acre. 


Frédéric  11,  empereur,  envoya  l'archevesque  de  Capoue  en  la  terre 
sainte  pour  amener  la  princesse  Isabelle,  qui  lui  avoit  esté  accordée  en 
mariage",  laquelle  fut  couronnée  solemnellement  en  la  ville  de  Tyr  par 
raiTheves(jue  Simon,  et  de  là  elle  fut  conduite  par  son  père  en  la  ville 
de  Brandis,  en  la  Fouille-',  où  le  mariage  fut  accomply.  L'empereur 
ensuite,  dès  le  jour  même  du  mariage  °,  fit  instance  vers  son  beau-père 
pour  lui  faire  lascher  la  possession  du  royaume ,  contre  la  parole  qu'Her- 
m.;n,  grand  maistre  des  Allemans,  qui  avait  esté  médiateur  en  ce  ma- 
riage, luy  avoit  portée  de  sa  part,  qu'on  luy  en  laisseroit  la  jouissance 
sa  vie  durant.  Jean  de  Brienne  ayant  esté  obligé  de  quitter  le  royaume 
à  l'empereur ^  il  se  retira  en  France,  mal  satisfait  de  son  gendre,  avec 
lequel  il  fut,  depuis  ce  temps-là,  en  mauvaise  intelligence.  De  là,  Fré- 
déiic  dépesclia  en  la  terre  sainte  l'évesque  de  Melphe,  pour  recevon- 
les  hommages,  y  laissant  néantmoins  Hugues  [ou  plutôt  Eudesj  de 
Montbéliard  en  qualité  de  baile  ou  de  régent\  laquelle  il  avoit  tenue 
auparavant  sous  le  roy  Jean^  et  auquel  il  lit  succéder  (M1  cette  dignité 
Thomas,  comte  de  Calan. 

'    Willelmiis  l;i'ilo,  I.  XII,  p.  a5o,  -jôi  ;  '   Loredano,  I.  1,  i>.  -i^^:  Inidiu-tioii  f'ivui- 

V.   563  et  ait?,,  663;  Histor.  de  France,  çaise,  l.  I.  p.  6o. 

t.  WII,  I).  a8o.  ûSi.  •.>.8a.  "  Continuateur  de  GuilL  de  Tyr.  1.  \XXII , 

^  Continuat.etc.l.  XXXIl.c.xix,)).  355.  c.  xv.  p.  357.  358,  369.  —  Raynaldtis. 

'■'   Vita  Ludovici  VIII  régis  Fr.  {Histur.  de  ann.  1  aaO,  11°  1  1  ;  ann.  1  aay,  n"  1 ,  a. 

France ,  I.  XVII ,  p.  3o3  ,  c.  )  —  Marinus  Sa-  '   Sanutus ,  loc.  cit. 

luitu.s,  I.  III.  part.  I  I.  c.  X.  '  Continuât,  etc.  1.  XXXII.  c.  xx,  p.  35y., 

'  Henricus  Slero,  Aimnl.imu.  i?a3.  —  "  Continuateur,  etc.   I.  XXXII,  c.  xxiv. 

SaiMilus,  I.  m.  c  N.  [>■  :î6'i  et  note  .y..  —  Ass.dc  .1er.  t.  II.  p.  3(,y. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  37 

ICe  Thomas,  comte  de  Calan,  (jui  aurait  remplacé  Eudes  de  iMoiilbi'iiard 
comme  baile  du  royaume  de  Jérusalem,  est  appelé  parSanudo',  et  dans  les  do- 
cuments relatifs  à  la  successibilité  au  trône  et  à  la  régence 2,  le  comte  Thomas, 
sans  aucun  surnom.  Loredano^  et  les  traducteurs  français  le  nomment  Tomaso. 
Thomas,  avec  des  points  à  la  suite  du  mot,  qui  tiennent  la  place  du  surnom  ou 
de  la  (jualification.  C'est  assurément  le  même  (|ue  Thomas  de  Lacerne,  men- 
tionné par  Du  Gange  un  peu  plus  loin,  c'est-à-dire  Thomas  d'Aquin,  comte 
d'Acerra.  ou  de  Lacherne,  comme  l'appelle  le  Continualeur  de  Guillaume  de 
Tyr*  et  luw  l'on  voit,  précisément  à  la  même  époque,  étahli  par  Fn'dénc  11 
pour  être  son  lieutenant  au  royaume  de  Jérusalem. 

C'est  donc  par  suite  d'une  confusion  que  Du  Cange  Tappelh"  comte  de  Calan, 
nom  qui  paraît  être  une  altération  de  celui  de  Celano.  Il  y  eut  bien  à  la  même 
époque  un  autre  Thomas,  comte  de  Celano,  qui.  s'étant  révolté  contre  Fré- 
déric II.  fut  dépouillé  de  ses  biens.  C'est  celui-là  qui  est  nonnné  comte  de  Cha- 
lan  par  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr^  et  qui,  en  1  229,  fut ,  avec  Jean 
de  Brienne,  capitaine  des  troupes  du  pape  contre  l'enqjereur.  Quant  à  Tliomas 
d'Aquin ,  comte  d'Acerra ,  il  ne  reçut  et  ne  porlajamais  le  titre  de  comte  deCelano.  | 
Cependant  rimpératrice  Isabelle  estant  décédée  en  couche"  l'an  1  -j  a  8, 
d'un  fils  nommé  Conrad,  qui  fui  depuis  empereur  et  roy  de  Hiérusa- 
lem,  l'empereur  Frédéric  partit  pour  la  terre  sainte,  non  obstant  les 
delTenses  du  pape  Grégoire  \\\  parce  qu'il  estoit  exconnnunié,  et  vint 
au  royaume  de  Cypi'e,  d'où  il  passa  en  la  ville  d'Acre,  puis  il  envoya* 
Ralian,  seigneur  de  Tyr  [ou  idutôl  Balian,  seigneur  de  Sajette,],  et 
Tliomas,  comte  de  Lacerne,  vers  Melec-E(|uemel,  sultan  des  Turcs'' 

'  Mariiuis  Sanutus,  I.  III,  [nirl.  1 1 ,  c.  \  ,  '  Heiiricus  Slei'o.  anii.  i3q8.  —  Sanii- 

p.  .211.  tus ,  loc.  cit.  —  Conliiiiialeur,  etc.  1.  XXXIII . 

'  Assis.  deJérus.  t.  Il,  c.  n,  p.  399.  c.  i,  p.   3(56  et  notes  a,  h,  c.  —  Assis,  de 

'  Historié  de'  re'  Lusigimni ,  [>.  38;  Ira-  Jérus.  t.  II,  p.  399. 
fiuclion  française,  t.  I,  p.  k'à.  '  Sanutus,  \.  III,  c.  \i .  \ii.  —  Grego- 

'  Continuateur  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXII .  ru  IX  Epist.  I.  III ,  -3  h  .  3'i ,  apud  Raynald. 

c.  \xxiv,  p.  363,  364  et  note  d;  \.  XXXIII,  ann.  1^29,  n"  3. 

,.    I    p.  36y.  _  Codice  diphm.  t.  I,  n°  3.  '  ContinuateurdeGuiil.deTyr,!. XXXIII, 

p. ,  ,9._DeMas-Lalrie,/ïïs(o/rc(/eC%pre,  c.  iv,  vi,  p.  870,  37-2.  (Voir  Les  Seigneurs 

t.  H,  p.  16  el  noies.  de  Tyr.) 

'■  Continuateur,  etc.   1.   XXXIII,  c.   vu,  '  Malek  el-Kainei,  sultan  d'Egypte.  (i'Jw 

p.  378;  c.  .\n,  p.  378,  379.  de  vérifier  les  dates.) 


38  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

[pour  lui  demander  la  remise  des  saints  lieux];  et  ayant  fait  alliance, 
sous  certaines  conditions,  avec  luy,  il  vint  en  la  ville  de  Hiérusalem ,  qui 
luy  fut  livrée,  où  il  prit,  en  l'église  du  Saint-Sépulcre,  la  couronne  de 
dessus  Tautel  et  se  la  mit  sur  la  teste,  pas  un  prélat  n'ayant  osé  faire  les 
cérémonies  accoutumées  en  ces  occasions,  à  cause  qu'il  estoit  excom- 
munié '.  De  là,  il  retourna  à  Acre,  d'où  il  passa,  par  l'isle  de  Cypre,  à 
Brandis,  où  il  arriva  en  l'an  1-229.  Api'ès  le  départ  de  l'empereur. 
Alix,  reyne  de  Cypre,  mère  du  roy  Henry,  vint  à  Acre,  et  demanda  le 
royaume  de  Hiéru«alem,  comme  petite-fdle  du  roy  Amaury,  de  par 
sa  fdle^  Les  barons  luy  firent  response  qu'ils  ne  pouvoient  pourvoir  à 
sa  demande,  parce  que  l'empereur  avoit  un  baile  ou  régent  qui,  en  son 
nom  et  en  qualité  de  tuteur  de  son  fds  Conrad,  gouvernoit  le  royaume. 
Ils  avisèrent  néantmoins  de  dépesclier  des  ambassadeurs  vers  l'empe- 
reur, pour  le  prier  de  leur  envoier  Cbni'ad,  qui  prenoit  alors  le  titi'e 
d'héritier  du  royaume  de  Hiérusalem,  en  dedans  l'an,  lequel  passé 
ils  aviseroient  à  se  donner  un  roy.  L'empereur  leur  dit  qu'il  en  useroil 
pour  le  mieux,  et  leur  envoya  Richard,  fds  d'Oger  [JiHiun  AugeriK 
ou,  en  un  seul  mot,  Filaugemun,  Felingher,  Fihmgieri],  maréchal  de 
l'empire,  qui  continua  les  persécutions  et  les  malversations  de   son 
maistre.  Enfin  les  barons,  lassez  de  ce  genre  de  gouvernement,  et  piquez 
de  ce  que  l'on  enfreignoit  journellement  leurs  privilèges  [s'allièrent 
d'abord  contre  Frédéric  avec  Henri,  roi  de  Cliypre\  puis  enfin]  recon- 
nurent, en  l'an  t  -iho , 

Alix,  veuve  du  roy  de  Cypre,  pour  reyne  de  Hiérusalem ,  sauf  néant- 
moins  le  droit  de  l'héritier  Conrad ^  Alix  s'estoit  pour  lors  remariée  avec 

'  Raynaidus,  ann.  15-29,  c.  sv,  xvi.  —  '  Continuateur,  etc.  p.  3G7,  note  4.  —  De 

Matliieu  Paris,  1 0-29.  p.  -2 ko,  ^Jij.  —  Con-  Mas-Latrie,  lllsloire  de Chjpre .  t.  II,  p.  16. 

radus  Usperg.  ceci.  A.  —  Gio.  Villani.  1.  VI,  note  2. 

c.  xvni.  —  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  '  Continuât,  etc.  1.  XXXIII.  c.  xl,  p.  4o6. 

t.  III.  p.  (3-36.  629.  —  Continuateur,  etc.  ^  Continuât,  etc.  1.  XXXIII .  c.  l,  p.  i-20. 

i.  XXXIII,  c.  vni.  p.  376,  370.  —  Assis. deJérus.\..\\,\i.ko\,ho-2.— Do- 

'  Sanutus.  1.  III.  c.  xui.  —  Continuât.  ciimeiils  sur  In  successibilité .  etc.  t.  I ,  c.   a, 

I.  XXXIII.  c.  \ni.  p.  38o.  p.  3i-2.  note. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  39 

Raoul,  que  Sanudo  dit'  avoir  esté  frère  d'un  comte  (ju'il  uoiiinie  contes 
Asasotiis;  mais  il  faut  lire  en  cet  endroit  Snessioiiis.  Ce  Raoul  estoit 
seigneur  de  Conivres  et  frère  de  Jean  11,  comte  de  Soissons,  comme 
nous  apprenons  de  Baudouin  d'Avesnes^  et,  après  hiy,  de  l'auteur 
du  lignage  de  Coucy,  qui  parh;  de  ce  seigneur,  en  ces  termes  :  rrCis 
«Raoul  fut  moult  vaillant  homs,  et,  pour  la  bonté  de  ly,  le  print  à 
rrmary  la  reine  de  Cypre;  mais  il  n'ot  nul  hoir  de  ly^n  Raoul  lit  plu- 
sieurs instances  envers  les  barons  pour  avoir  le  gouvernement  du 
royaume,  qui  appartenoit  de  droit  à  sa  feumie,  et  la  délivrance  de  la 
ville  de  Tyr,  qui  avoit  esté  enlevée  [ly/io],  [)ar  le  seigneur  de  Barut' 
[Balian  d'ibelin],  au  [frère  du]  régent  [Ytier  Filangieri].  Mais,  voyant 
qu'il  n  estoit  pas  en  grande  considération  parmy  les  barons  ^,  et  que  les 
parens  de  la  reyne  faisoient  tout,  il  la  quitta  et  s'en  retourna  en  Fi'ance 
avec  le  roy  de  Navarre,  le  comte  de  Bretagne,  et  autres  croisez",  où  il 
espousa,  après  le  décez  de  la  reyne  Alix,  ari'ivé  en  l'an  la/iG,  la  fille 
de  Jean  de  Hangest,  de  laquelle  il  laissa  une  seule  lille,  héritière  de  la 
terre  de  Cœuvres. 

[Un  autre  lignage  de  (loncy,  du  xv' siècle  \  dont  le  manuscrit  de  Duchesne 
paraît  être  un  extrait,  dit  que  Raoul  de  Soissons  eut  par  sa  femme  la  bailie 
du  royaume  de  Chypre  et  du  royaume  de  Jérusalem.  Il  liif ,  en  efl'et,  gouver- 
neur, plutôt  que  baile,  du  royaume  de  Jérusalem,  au  nom  de  sa  femme;  mais 
sans  aucune  autorité,  comme  l'alllrment  les  témoignages  contemporains.  Quant 
au  royaume  de  Chypre,  il  n'en  pouvait  avoir  la  hailie,  pui.sque  le  roi  Henri  I" 
était  majeur,  âgé  de  vingt-trois  ans  en  12/10,  lorsque  Alix,  sa  mère,  épousa 
Raoul  de  Soissons.  Le  lignage  dit  aussi  que  ce  seigneur,  après  la  moit  de  la 

'  Marinus  Sanutus.l.  III,  part.  1 1,  c.  XVI,  ^  Continuât.  I.  XXX  III,  c.  l,  p.  iao, 

p.  21O.  c.  Li[i,  p.  ia3.  —  Assis,  de  Jérus.  t.  II, 

-  Chronique  de  Flandres,  c.  x.x. —  Hisl.  p.  /loo,  /loi.   —  Uisl.  litlér.  de  la  France, 

de  Béthunc,  \.  IV,  c.  m.  t.  XXHI,  p.  699. 

'  Lignage  de  Concy,  mss.  de  Du  Cliesne ,  °  Saiiutus ,  1.  III ,  part.  1 1 ,  c.  \vi ,  part.  1  •:>. , 

48,  fol.  .il  v".  —  Bald.  de  Avenis.  apud  c.  1.  ■ —  Jordan,  apud  Raynaid.  aim.  laitj, 

d'Achery,  Spicil.  1.  Vil ,  p.  607.  n°  ,5 1 ,  t.  XXI ,  p.  365  ,  édit.  Lucques ,  1  y'iy. 

"  Continuât.  1.  XXXIII,  c.  lu,  lui,  l\  ,  '  lîiblioth.  inipér.  inss.  de  dom  Grenier, 

p.  62a,  4a3,  4a6,  627.             <■  n°C,p.  4f).                                   , 


40 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


reine  fie  Chypre,  épousa  la  fiHe  de  Jean  de  Hangest;  mais  il  se  tait  sur  son 
ri^tour  pr/'eipité  en  France,  tandis  que  la  reine  sa  feuiine  restait  en  Syrie. 

Cependant  (lai/i)  les  karisniiens  avaient  pris  Jérusalem,  qui,  dès  ce  mo- 
nic^il .  lut  à  jamais  perdue  pour  les  chrétiens'.] 


Henry,  roi  de  Cypre,  après  la  inorl  de  sa  mère,  prit  le  titre  de  roy 
de  Hiérusalem,  et  envoya  en  celte  tjualité  un  baile  ou  régent  en  la  ville 
d'Acre'^.  Mais  c'estoit  toujours  saul  le  droit  de  l'héritier  Conrad,  lequel 
ayant  esté  élu  roy  des  Romains,  du  vivant  de  son  père,  prenoit  ce 
titre  :  Conradus  dont.  Aupisli  Iinp.  Frcderici  filins,  Dei  gratia  rex  electus, 
sempcr  Aiiguslus,  liœres  et  dounnus  regni  H ierosobjmitani^ .  Et  niesnie 
l'empereur  Frédéric  eut  cjuelque  dessein  de  laisser  le  royaume  de  Hié- 
rusalem à  son  fils  Henry,  qu'il  avoit  eu  de  son  mariage  avec  Isabelle 
d'Angleterre*,  si  la  disposition  qu'il  en  fit,  au  rapport  de  Mathieu  Paris. 
est  véritable.  Néantmoins,  le  pape  Innocent  IV  ^  qui  estoit  en  division 
avec  Frédéric,  fa\orisa  le  roy  de  Cypre  en  cette  occasion ,  ayant  exhorté 
les  barons  du  royaume  [de  Jérusalem]  de  luy  obéir,  et  l'ayant  relevé 
du  serment  de  fidélité  «ju'il  avoit  fait  à  l'empereur  [i-^iy,  5  mars]'. 
Henry  mourutlan  i253"  [cl  Conrad,  fils  de  Frédéric,  en  laB/i]. 

Hugues,  II*"  du  nom,  roy  de  Cypre,  prit,  comme  son  père,  le  titre 
de  lov  de  Hiéiusalem**,  et,  comme  il  esloit  lort  jeune  lorsque  son  père 
mourut'',  la  reyne  Plaisance,  sa  mèi'e,  tint  le  bail  et  la  régence  des 
deux  rovaumes,  et  laissa  celle  du  l'ovaume  de  Hiérusalem  à  Jean 
d'Ibelin.  seigneur  d'Arsui'. 


■  Mathieu  Paris,  ann.  laii. —  Codice 
diploin.  I.  I.  p.  3 ai.  Sai.  n°  i/i.  —  Conti- 
nuât, de  Guill.  de  Tyr.  i.  XXXtIl .  c.  Lvi , 
p.  isS,  elc. 

"  Sanutus.  loc.  cit.  —  .ioi-dan.  hc.  cit. 
n"  S?. .  p.  3GG. 

'  Carlul.  (le  Mnnosfjtic.  —  (mUco  diplom. 
t.  1 .  11°  1  1  1 ,  p.  1  iS. 

'    Walliiru  Paris,  aiiii.  i-jSi. 


'  Innocentius  IV.  I.  IV.  Ep.  car.  ep.  hh\ 
I.  \  .  ep.  1,  apud  Raynald.  anii.  i  •ih'j.  n°  .55  : 
1  •j'iG,  n°  Sa. 

De  Mas-Latrie ,  Histoire  de  Chypre ,  t.  Il . 
p.  63,  Gi. 

■   Mariiius  Saïuitus,  I.  III,  jiart.  i  j  .  c.  i\ 
p.  a -2  0. 

'  Assis,  de  Jérus.  t.  IL  p.  ioi.  ioa. 

"  SaiiLilus.  I.  III.  part,  la  .  c.  v.  vi .  \ii. 


LES  ROIS  DE  JÉRUSALEM.  il 

[A  la  mort  du  roi  Henri  (i953)'.  les  barons  du  royaume  de  Jérusalem 
nommèrent  baile  du  royaume  Jean  d'ibelin,  seigneur  d'Arsur-,  troisième  lils 
de  Jean  dlbelin  le  vieux,  sire  de  Barutli.  Son  cousin,  Jean  d'ibelin,  seigneur 
de  Japbe  et  d'Ascalon,  le  remplaça  dans  cette  dignité  [i-iblx),  qu'il  lui  rendit 
en  1956^.  En  1257  seulement,  la  reine  Plaisance  vint  à  Acre  avec  son  fils,  ci 
là  requit  et  obtint  la  bailie  du  rojaume.  Lorsqu'elle  s'en  retourna  à  Tripoli . 
l'année  suivante,  elle  laissa  la  bailie  au  seigneur  d'Arsur*.] 

Qui  mourut  en  l'an  la58^  auquel  succéda  GcolVoy  de  Sergines, 
sénéchal  du  royaume,  qui  extermina  tous  les  malfaiteurs  par  la  ri- 
gueur de  sa  justice"^.  Cependant  la  reyne  Plaisance  estant  décédée  en 
l'an  1261,  Henry  d'Antioche,  avec  Isabelle  sa  femme,  lille  dn  roy 
Hugues  \",  vint  quelque  temps  après  à  Acre,  pour  demander  le  baU  du 
royaume  de  Hiérusalem,  duquel  il  estoit  le  plus  apparent  héritier,  à 
ca*use  de  sa  femme,  ce  qui  lui  fut  accordé'';  mais,  parce  qu'il  n'avoil 
pas  amené  avec  soy  l'héritier,  les  barons  refusèrent  de  luy  l'aiie  hom- 
mage; ce  qui  fut  cause  qu'Isabelle  retourna  en  Cypre,  laissant  son 
mari  à  Acre,  en  qualité  de  baile.  Gela  se  passa  en  l'an  i-jlUi.  Henr\ 
tint  cette  dignité  tant  que  sa  femme  vécut^  Estant  décédée  [en  cette 
même  année  126/j],  il  y  eut  une  grande  contestation  entre  Hugues, 
son  fils,  d'une  part,  et  Gantier,  comte  de  Brienne,  fils  de  Marie,  sœur 
aisnée  d'Isabelle,  d'autre  :  ceiny-cy  soutenant  qu'il  devoit  eslre  préféré, 
dans  le  bail  du  royaume  de  Hiérusalem,  à  Hugues,  parce  qud  estoil 
fils  de  l'aisnée;  l'autre  prétendant  qu'il  luy  devoit  appartenir,  parce 
qu'il  estoit  le  plus  âgé.  Les  raisons  et  les  plaidoyers  de  l'un  et  île 
l'autre  sont  rappoilez  dans  les  Assises  de  Hiérusalem'-'.  Enfin,  l'atTairc» 

'   Assis,  (le  Jérus.  t.  H.  p.  Aoi  ;  Sitccessi-  '   Conliniiat.  I.  XXXIV.  c.  in,  p.  àli!i. 

bililé,  etc.  c.  n.  '  Continuai.  1.  XXXIV,  c.  iv,  p.  khq. 

-  Voir  plus  loin  les  {rénéalog-ies  de  la  fa-  "  Assises  de  Jérusalem,  p.  5i5,  édil.  de 

mille  des  Ibelin.  Lahlie,  c.  xn  et  suiv.  édit.  Beugnot.  l.  II. 

'  Continuât,  de  Gnill.  deTyr,  1.  XXXIV.  append  p.  4oi,  c.  m  et  suiv.  —  Continuai, 

c.  II.  p.  A/11  ;  c.  m,  p.  4/13.  I.  XXXIV,  c.  IV.  p.  lifiS. 

'   Gonlinuat.  i.XXXIV.ch.  ui.p.  443. —  °  Celte    discussion,  publiée    par   Labbe 

Saiiulus,  1.  III ,  part.  1  a  ,  c.  v,  p.  aao ,  aa  1 .  (  Ibré/jé roijal  de  rnlliimce  ch-oiwloijitiue ,  ele. 

'  Continuât.  1.  XXXIV,  c.  m.  p.  443.  I.  I,  p.  5i4  cl  suiv.  0.  \ii  et  suiv.  de  la 

0 


!r2  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

jiyaiit  esté  lucurcmcul  discutée  en  ht  liante  cour  de  ce  royaume,  le 
lijiil  lui  adju'jé  à  IIu;>ues,  et,  à  l'inslanl ,  Geol'roy  de  Sergines,  se  dé- 
pouillaul  de  la  qualit»''  de  baile,  il  alla,  le  premier,  faire  liommage  à 
Hugues,  et  fut  suivi  des  autres  barons  et  des  bourgeois'.  Le  jeune  roy 
mourut  en  lan  i  267,  et  eut  pour  successeur  le  même 

HuGii;s  III.  roy  de  C\pre^,  lequel  vint  en  la  terre  sainte,  et  se  fil 
couroimer  l'oy  de  Hiérusalem.  en  la  ville  de  Tyr,  par  l'évesque  deLidde, 
commis  à  cet  etl'et  par  le  patriarche,  le  2/1'' jour  de  septembre.  Tan 

[('a-  royaume  l'Iait  alors  pi'esijiii'  réduit  à  rien,  par  les  pertes  successives 
d'Ascalon  en  12/17,  d'Azol,  de  (Jésarée,  de  Sapliel,  etc.  en  1266'.  On  peut 
voir,  sur  i'élal  des  affaires  à  cette  époque^.  In  lettre  du  patriarche  de  Jérusa- 
lem, des  grands  maîtres  de  l'Hôpital,  du  Temple,  de  l'ordre  Teutonicpie,  de 
Geoffroy  de  Sargines,  sénéchal  du  royaume,  à  Thihaud  V,  comte  de  Cham- 
pagne. Quelques  années  plus  tard,  Beybars  Bendoqdâry,  soudan  d'Egypte,  par 
une  trêve  conclue,  le  2-2  avril  1272,  avec  Hugues  HI ,  ne  lui  garantissait  que 
la  plaine  d'Acre  et  le  chemin  de  Nazareth''.  Et  cependant  ce  débris  de  royaume 
était  encore  un  objet  d'ambition  et  un  sujet  de  discorde  entre  des  princes  chré- 
tiens et  les  membres  d'une  même  famille.] 

Marii;,  fille  de  Boémond  IV,  prince  d'Antiocbe,  s'opposa  au  couron- 
neinent  de  Hugues,  soutenant  «pielle  lui  devoit  estre  |)référée.  comme 


■2'  partie  tles  Assises  de  Jérusalem)  par  I^a  et  ixile  i.  —  Codive  dlplojiKtt.  t.  I.  p.  188, 

Tliaumassière  (p.  19.5  et  suiv.  c.  ccxciii  et  189,  n"  168. 

suivants  de  son   texte  des  Assises),  a  été  '  Continuât.  I.  XXXIII.  c.  l\i,  p.  ti'.ili, 

lejetée  par  le  dernier  éditeur  des  Assises  6.i5.  —  Martène,  Thenatir.  miecdot.   t.   Il, 

dans  un  appendice,  sous  le  titre  de  Docu-  col.  h-î-2\  epist.    ioa.  —  Codice  diplomat. 

i/ienls  relatifs  à  la  siiccessibilité  ait  trône  et  t.  I.  n°  4.3.  p.  S-aS,  556. 

à  In  réfrénée,  c.   m  et  suiv.   t.   11.   p.   '101  '   Du  Gange.  Ohserv.  sur  Joinrille .  p.  63, 

et  suiv.  (ji.  —  Codice  diploiiial.  t.  1.  u'  60.  p.  SaG, 

Assis,  de  Jénis.  t.  11,  c.  11,  p.  '11  5.  °  Continuai.  I.  \XXI\  ,  c.  \v,  p.  'i()9. — 

•  Marinus  Sanutus.  1.  III.  part.  1-1.  c.  i\.  Mariuus  Sanutus,  I.   III.    pari,    i  •? .   c.   11, 

Continuât,  I.  XXXIV.  c.   \ii  ,   p.   à^)-j,  p.  -ja^. 


LES  ROIS  DE  JÉItlJSALEM.  'iS 

seule  héritière  iégiliine  de  ce  royaume,  d'autant  qu'elle  esloit  lille  <!<• 
Mélissende,  qui  estoit  fille  d'Amaury  de  Lusignan.  roy  de  Hiérusaleiii, 
et  de  la  reyne  Isabelle,  où  le  roy  Hugues  111  ne  pouvoit  rien  prétendre 
à  raison  de  la  parenté,  l'alliance  en  vertu  de  laquelle  les  roys  de  Cyprr 
l'avoient  tenu  estant  finie  en  la  personne  de  Hugues  11,  décédé  sans 
enfans,  qui  estoit  issu  de  la  reyne  Alix,  fille  de  la  reyne  Isabelle'.  L." 
roy  Hugues  se  deftendoit  par  des  raisons  de  droit  et  de  l'usage  du 
royaume,  qui  se  voient  aux  Assises  de  Hiérusalem ,  dont  la  principab' 
estoit  que,  par  cet  usage,  celuy  qui  veut  demander  une  succession  ou 
héritage,  le  doit  faire  de  par  celuy  qui  en  a  esté  ensaisiné  le  dernier. 
s'il  est  du  lignage  ;  et  ainsy  Hugues  estant  le  plus  prochain  héritier  du 
roy  Hugues  11,  qui  avoit  esté  saisy  le  dernier  du  royaume  de  Hiérusa- 
lem, il  devoitseul  lui  succéder.  Enfin,  sur  ce  que  le  patriarche  tesinoi- 
gna  vouloir  couronner  le  roy  de  Gypre,  elle  en  appela  au  Saint-Siége, 
nonobstant  lequel  appel ,  le  patriarche  passa  outre.  Sur  ce  diiïérend,  le 
pape  Grégoire  X  commit,  en  l'an  1272,  l'arclievesque  de  INazareth  et 
les  évesques  de  Bethléem  et  de  Belinas,  pour  informer  des  droits  des 
parties,  et  pour  les  citer,  en  la  cour  de  Rome,  devant  Sa  Sainteté,  qui 
y  rendroit  son  jugement-.  L'alïaire  a^aiit  traisné  en  longueur,  Marie 
vint  en  France,  au  concile  (|ui  se  tenoit  à  Lyon  l'an  i  27(1 ,  pour  y  de- 
mander justice.  Le  roy  de  Gypre  y  envoya  aussy  des  ambassadeurs; 
et,  sur  leurs  contestations,  l'évesque  d'Albe,  cardinal,  fut  commis  par 
le  concile  pour  décider  ces  dilïérens.  Le  roy  de  Gypre  soutint  (ju  ils  ne 
dévoient  pas  estre  jugez  par  la  cour  romaine,  mais  par  les  barons  du 
royaume;  ce  que  iVlarie  accepta.  Mais  durant  le  procez^  dont  elle  ciai- 
gnoit  l'événement  à  cause  <le  la  puissance  du  roy  de  Gypre,  elle  céda, 
en  l'an  1^77,  en   présence   des  cardinaux,  des  prélats  et  de  la   plus 


'   Assises  (le  Jérus.  p.  687  et  seq.   édit.  Raynald.  ann.  127-3  .   11°    18,   19.   20.  — 

Labbe.  c.  xxiii-x.xvi;  édit.  Beugnot,  t.  Il,  Bzov.  ann.  1276,  11"  10.  — Jordan,  ajuid 

p.  /iiS-iiç).  -  Assis,  t.  I,  p.  27.5,  note  h.  Haynald.  ann.  1277,  n°  17,  t.  XXll,  p.  il  S; 

—  Sanutus.  I.  111.  part.  12.  c.  \in,  x\.  —  André  Dundul.  Jacoh.  Coulai-,  c.  i\. 

Continnal.  I.  XXXIV.  c.  xvu.  p.  40i.  '  Continuât,  de  Nangis,  ann.  1278;  ou 

-'  Sanutus.  I.  111.  pari.  12  ,  c.  xiii.  x\ .  —  plutôt  la  Glii'onique  elle-même. 

0. 


ItU  LES   RAMILLES  DOllTRE-MER. 

frraiule  partie  de  la  cour  romaine ,  lous  ies  droits  (ju'elle  a  voit  au  royaume 
de  Hiérusalem,  comme  en  estant  légitime  JK-ritière,  à  Cliarles  1"  du 
nom,  roy  de  Sicile',  moyennant  une  pension  annuelle  de  quatre  mille 
livres  tournois  sur  son  comté  d'Anjou,  dont  il  fut  dressé  un  acte  au- 
thentique, autorisé  des  sceaux  des  cardinaux  et  des  prélats'-^. 

Chables,  roy  de  Sicile,  ayant  esté  sais)  du  royaume  de  Hiérusalem 
par  cette  donation,  non-seulement  il  commença  à  ]H-endre  le  titre  de 
roy  de  ce  royaume  et  à  apposeï'  à  ses  patentes  la  date  du  temps  qu'il  en 
entra  en  possession,  mais  encore  il  envoya  des  trouppes  sous  la  conduite 
de  Roger  de  Saint-Severin ,  comte  de  Marsique^  [dont  Lorédan"  lait  deux 
personnages  différents],  à  qui  il  donna  la  ([ualité  de  baile  ou  de  régent 
de  ce  royaume;  lequel  arriva,  avec  six  galères,  le  7''  jour  de  juin,  l'an 
I  9,77,  à  Acre-',  qui  lui  l'ut  l'endue  [sans  l'ésistance,  grâce  à  ses  intelli- 
gences avec  les  Templiers]  par  Balian,  seigneur  d'Arsur,  qui  l'avoit 
enlevée  à  l'empereur  Frédéric*^;  reçut  les  hommages  des  barons  [qui 
avaient  d'abord  consulté  Hugues  III  sur  ce  qu'ils  devaient  faire,  et  n'en 


'    Descripl.  rict.  obi.  per  Carohim  l.  (  //(6'- 
Inr.  (le  France,  t.  V.  p.  85o.) 

-  Marinus  Saïuiliis.  L  III,  paît.  la.  c.  \v, 
n.  ■?.■>.•]. — Continuateur  de  Gnill.  de  Tyr, 
I.  XXXIV,  e.  xxi\,  \xx,  p.  '175,  '17(3  et 
note  h.  — De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Cliijjirr. 
t.  Il,  p.  (SB-Hç)  i.')0.  —  Job.  Iperiiis,  Clir. 
S.  Bciliiti.  Tlies.  aiiecd.  l.  IH,  coi.  7;Vi  e. 
.  '  Raynald.  ann.  1-278,0°  66.  —  Sanut. 
1. 111.  part.  la.  c.  xvi,p.  927.  a 28. — Geslii 
Philip})! in,  reg.Fraiir.p.  009. — DuChesne, 
I.  V,  et  Histor.  de  France,  t.  XX,  p.  rnd  d. 

'  Loredauo,  I.  lit,  p.  168;  traduction 
française,  t.  I.  p.  186,  187. 

'  Continuai.  1.  XXXIV,  c.  x\.\ni,  p.  '17H. 
/i7().  —  Cliron.  de  Pv.  Jordan.  —  De  Mas- 
Lalrie.  lli-fl.  tic  Clii/pre.  1.  II.  [i.  80.  81, 
i3o,  i3i.  —  Joli.  Iperius,  Clir.  S.  Bcriiiii. 
Thés,  aiiecd.  t.  111.  col.  7.55  a.  d:  7.16  a. 


''  Il  y  a  ici  probablement  quelque  confu- 
sion dans  les  noms  et  dans  les  faits.  On  n'a 
vu  ni  quand  ni  ]iar  qui  Acre  fut  enlevée  au 
parti  lie  l'empereur,  et  occupée  par  les  offi- 
ciers du  roi  de  Chypre  Henri  L";  mais  ce  ne 
peut  être,  au  plus  tard,  que  vers  l'an  1  9,47, 
lorsque  le  pape  délia  ce  prince  du  serment 
de  fidélité  à  l'empereur.  Or,  à  cette  époque. 
Ralian  dlbelin .  sire  d'Arsur,  devait  être 
bien  jeune  encore,  puisqu'il  fut  armé  che- 
valier, dans  la  ville  d'Acre,  par  saint  Louis, 
en  1254.  (Coiitm.  de  Guill.  deTyr.  1.  XXXIV. 
c.  II,  p.  i'ii.  —  Marinus  Sanutus,  1.  III. 
part.  f!.  c.  IV.  p.  220.)  Mais  Tyr  avait 
été  enlevée  aux  impériaux  (12/10)  par 
Balian  III  dlbelin,  sire  de  Baruth,  oncle 
de  Balian.  sire  d'Arsur.  C'est  peut-être  la 
resseiiiblaiiee  des  noms  <jui  aura  été  cause 
de  l'erreur. 


LES  ROIS  DE  JERUSALEM.  ^lo 

avaient  point  reçu  de  réponse],  et  niesnie  du  prince  d'Antioche,  et 
établit  un  séneschal ,  un  coiniestable ,  un  niaresclial ,  un  vicomte  et  autres 
officiers.  La  guerre  s'excita  ensuite  entre  les  deux  roys,  que  !e  pape 
Nicolas  tascha  d'apaiser,  sans  effet.  Le  roy  de  Gypre  vint  la  niesme  an- 
née à  Tyr,  avec  700  chevaliers  et  d'antres  trouppes,  à  dessein  de  faiic 
une  entreprise  sur  la  ville  d'Acre,  dans  laquelle  il  avoit  intelligence; 
mais,  n'ayant  pas  réussi,  il  s'en  retourna  en  Gypre \  Depuis,  il  passa 
encore  une  fois  en  la  terre  sainte,  et  vint  à  Barut  au  mois  de  janvier, 
l'an  1  28.3  ;  et,  au  mois  de  septembre  suivant,  il  vint  à  Tyr,  où  il  mourut 
le  26"=  jour  de  mars,  l'an  128/i'^. 

Le  roy  Gharles  avoit  rappelé  quelque  temps  auparavant  le  comte  de 
Saint-Severin,  après  la  révolte  de  la  Sicile,  et  luy  avoit  substitué  un 
autre  baile  ou  régent.  Ge  comte  prend  ces  titres  en  des  lettres  du  18  de 
septembre  1278  ^  :  ce  Roger  de  Saint-Severin,  par  la  grâce  de  Dieu, 
ff  comte  de  Marsique  et  général  vicaire  et  baile  au  royaume  de  Hiérusa- 
rrlem,  de  par  le  roy  di;  Iliérusalem  *.  n 

Hkm\y  [11],  lils  du  roy  Hugues  IIP,  ayant  succédé  à  Jean  son  frère 
aux  royaumes  de  Hiérusalem  et  de  Gypre,  vint  en  l'an  1  28(i ,  avec  une 
belle  aimée  navale,  à  Acre,  où  il  fut  reçu  sans  difficulté  par  les  barons  ^ 
ayant  obligé  Hugues  de  Pélichin,  qui  tenoit  le  cliasteau  pour  le  ro\ 
Gharles,  où  il  avoit  fait  entrer  toutes  les  trouppes  de  France,  et  ceux 
qui  t(Mini(>iit  le  party  du  roy  de  Sicile,  de  le  rendre  après  cinq  jours 

'   Di'  Mas-Latrie,  Hixl.  dv  Cliijim'.  Cliroii.  pilai  de  Jérusalem,  se  sont  entremis  connjie 

de  frère  JonJan.  t.  IL  p.  i3i.  arbitres  pour  terminer  ses  dillerends  avec 

-  Sanuins.  1.  IH.  c.  mx    p.  -i-jg.  frère  Pol,  évoque  de  Tripoli.  Nous  croyons 

'   Cartitl.  (le  Mmiosqiie.  bien  que  cet  acte  est  celui  que  Du  Gange 

''   Nous  trouvons  ces  mêmes  qualilications  avait  vu  dans  le  cartulaire  de  Manosque. 

données  à  lîoger  de  Saint-Severin  dans  un  '  Nicol.  de  Triveto,  ann.  1-387.  — ^''" 

acte  du  même  jour  (  Cndice  diplomut.  t.  I.  nutus,  I.  III,  c.  xix,  p.  -i-sg. 

n°   1.55.   p.    19S,    199,  SSf)).   [>ar  lequel  '  Assises  de  Jmis.  t.  II.  p.  :'>5-]  ;  Briiix  e! 

Boémond  VU,  prince  d'Antiocbe,  comte  de  ordonnances  des  rois  de  (Ihupro .  n°  1. — De 

Tripoli,  déclare  que  Roger  de  Saint-Severin  Mas-Latrie.  Uist.  de  Chypre,  t.  II.  p.  i3i; 

et  Nicolas  de  Lorgne,  grand  maître  de  THô-  I.  III ,  ().  Oy  1 -C70. 


46  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

fie  siège  [29  juillet?].  Ensuite  de  quoy  le  roy  Henry  fut  couronné  so- 
Iciiineliement  roy  de  Hiérusaiem  en  la  ville  de  Tyr ',  ou  en  celle  d'Acre, 
connue  écrivent  Walsin^'hani  -  et  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Nan- 
tis'', le  jour  de  l'Assoniplion  de  Nostre-Danie;  et  parce  que  le  comte 
d'Artois,  qui  estoit  régent  du  royaume  de  Naples,  crut  que  les  clieva- 
lieis  dn  Temple  et  de  l'Hospital  avoient  trempé  dans  les  desseins  du 
i(i\  de  (lypre,  il  fit  saisir  tous  leurs  revenus  dans  l'étendue  du  royaume 
dont  il  avoit  le  gouvernement.  Le  roy  Henry,  après  avoir  établi  Philippe 
il'lhelin,  son  oncle,  baile  ou  régent  du  royaume,  retourna  en  Gypre  la 
veille  de  la  feste  de  saint  André.  Mais  il  jouit  peu  de  temps  du  fruit  de 
ce  succez'';  car  Melec-Messor,  sultan  de  Babylone,  entra  en  la  teri'e 
sainte  avec  une  armée  de  60,000  clievaux  et  de  160,000  piétons; 
prit  piemièrement  les  villes  de  Tripoli  et  de  Laodicée,  en  l'an  1287 
et  1  288,  puis,  en  lan  1  29  1  '\  il  vint  mettre  le  siège  devant  Acre  [alors 
partagée  entre  dix-sept  juridictions  diflerentes,  et  par  conséquent  sans 
uiiilé  dans  son  gouvernement  et  dans  ses  moyens  de  défense''],  qu'il 
emporta  [le  18  mai];  comme  il  lit  encore  les  villes  de  Tyr,  de  Barul. 
de  Sajette .  de  Tortose  et  autres,  qui  furent,  pour  la  plupart,  aban- 
données par  les  clirestiens,  qui  se  retirèrent  au  i-oyanme  de  Gypre.  Ce 
prince  estoit  venu  au  secours  de  la  ville  d'Acre,  sur  l'avis  des  grands 
apprests  des  Sarrazins,  el  s\  enfeima  [le  h  mai]  avec  3oo  chevaliers. 
[200   chevaliers  et  000  hommes  de  pied,  selon  Sanudo,]  aus(|uels  se 


Ldri'ihiiio,    I.    I\  .    |).   iHi;    Irailuclioii 
française  ,  t.  ! .  |i.  199. 

'   Thomas  Walsiiigh.  aiui.  1288. 
(jonliiiuat.   [ou   plutôt   Chronique]  de 
(iuillaume  de  Nangis.  nnn.  1^87.  —  Nicol. 
(le  Trivet .  loc.  cil. 

'  Marinus  Saniitus,  I.  111,  part.  fa. 
c.  \x.  .\\i.  \Mi.  —  Thomas  ^\alsing■h. 
ann.  1  29a. 

'  D'après  Marin  Sanudo  hii-mèine.  1.  111 . 
pari.  la.  c.  \\i.  Melec-Messor  (Maiek  ei- 
Mansour  )  mourut  en  1  290  .  lorsqn  il  s  avan- 
çait pom- assir-Mcr  la  villi' d  Acre,  (ie  fut  soji 


lilb  Serai  ^kalil-.isclnal  1  (jm  s  en  empara 
sur  les  chrétiens,  en  1291.  le  18  mai.  — 
On  sait  que  nos  auteurs  du  xui'et  mv' siècle 
appellent  sultans  de  Babylone  les  sultans 
d'Éfjvptc.  du  nom  de  la  ville  de  Babylone. 
que  l'on  croit  avoir  été  sur  reni|)lacenienl 
du  Vieux-Caire.  (Danville.  Géographie  un- 
cienne,  c.  19'!.  graml  in-fol.  —  Histor.  de 
France,  t.  X\ .  p.  89.  aia.  note.  etc.  ) 

Elienne  de  Lu.si[;nan  .  Ilist.  de  Cyprc . 
M.  ilîS  V'.  !?>[).—  Lored.  1.  IV.  p.  i8f.. 
uSj  :  Iradiicliiin  Irançaise.  t.  I.  p.  ao(J, 
007, 


LES   ROIS   DE  JERUSALEM.  Ul 

joignirent  la  plupaii  des  trouppes  chrétiennes  (pii  rusloiciit  dans  la 
terre  sainte^  [mais  il  se  retira  peu  honorablement,  le  i5  mai,  en 
voyant  l'état  désespéré  des  affaires].  Depuis  ce  temps-là,  le  roy  Henry 
ordonna  ([uà  l'avenir  les  roys  de  Cypre  prendroient  la  couronne  Au 
royaume  de  Hiérusalem  en  la  ville  de  Famagouste,  et  celle  de  Cypre 
en  la  ville  de  Nicossie  ^  :  ce  qui  fut  observé  jusques  h  la  prise  de  Fa- 
magouste par  les  Génois.  Car  alors  les  roys  de  Cypre  prirent  les  deux 
couronnes  dans  Nicossie.  Ils  continuèrent  aussy  de  donner  les  dignité/, 
et  les  titres  des  charges  de  ce  royaume  aux  grands  de  leur  cour;  mesme 
conservèrent  les  noms  des  plus  illustres  seigneuries,  qu'ils  affectèi'ent 
à  certains  fiefs,  dont  ils  revestirent  les  principaux  seigneurs^. 

[Henri  11  ne  (!éses|)éra  pas  de  voir  se  rétablir  à  son  prolil  le  rouiiinie  de 
Jérusalem  dont  il  avait  conquis  le  titre.  11  existe  de  ce  prince  un  mémoire*  en- 
voyé au  pape  Clément  V,  en  i3i  i-i3i2,  sur  les  mojens  de  recon(|uérir  la 
terre  sainte  et  d'anéantir  la  puissance  des  sultans  d'Egypte.  A  la  même  épocpie. 
selon  le  texte  de  Baluze  •'.  mais  probablement  avant  l'arreslalion  des  Templiers, 
le  grand  maître  de  l'ordre  avait  donné  à  ce  pape  des  conseils  [lour  le  même 
objet.  En  i3i  i-i3i-j,  des  mémoires  furent  également  adressées  à  (llémenf  V 
par  Guillaume  Nogaret '',  chancelier,  et  Benoît  Zacharia.  amiral  du  roi  de 
France,  sur  le  projet  d'une  nouvelle  croisade,  (l'est  encore  dans  le  même  but 
(|ue  Marin  Sanudo  composa  son  traité  Secretii  Jidelium.  etc.  de  i3o()  à  i32i, 
et  qu'un  anonyme,  avocat  du  roi  dans  les  causes  ecclésiasli(pics  au  duché  de 
Guyenne,  adressa  au  roi  d'Angleterre  Edouard  I"  un  curieux  uM'uioire  De  revu- 
perntione  Terne  Sanctw .  qui  se  lit  à  la  lin  du  recueil  de  Bongars,  p.  3i6-36i. 
Tous  ces  conseils,  tous  ces  expédients,  proposés  comme  infaillibles  pour  le  re- 
couvrement de  la  terre  sainte ,  n'aboutirent  à  rien ,  pas  même  à  l'entreprise  d'une 
nouvelle  croisade.  ] 


en. 


'  Hisl.  e.vciiUi  Acmnis,  iiis.  n[iu(l  Martène,  p.  liSO  .  note  û. —  Et.du  Lusijjiiiin  ,  Hist.ijéi 

Ampliss.  Collecl.  t.  V,  col.  ylib  c.  d;  770  b,  ik  l'isle  de  Cypre,  c.  wiu.  |).  79  et  suiv. 
c. —  Reiiiaud  ,  E.Th-nilx  des  histnv.  arabes,  '   De  Mas-Lnirie,  Uisl.  de  Clii/pre,  t.  II. 

p.  570-873.  p.  1 18-1 -20. 

"  Etienne  de  Lusignan  ,  Gcncfl/og/e*  ;  Le*'  *  Baluze.   Viue  paimnnn  Aeeuion.  t.  Il, 

Roisde  Hiérus.  (o\.  i3v°.  —  Hist.  génér.  de  coi.  17G-180. 
Cypre,  fol.  187.  '  De  Mas-Lalrie.  Ilisl.  de  Chypre,  L  II, 

'  De  Mas-Latiie.  Hisl.  di>  Chypre,  1.  III.  p.  1-28,  129. 


',8  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Le  roy  de  Hiérusalem  avoit  cour,  coiiij]  ou  droit  de  monnoye  et  jus- 
tice, qui  estoit  la  liaute  cour;  et  il  la  pou  voit  tenir  en  tous  les  lieux 
(le  son  royaume,  où  bon  lui  sembloit'. 

[Le  roi  (le  .lériisalcin.  dit  .Icaii  d'ibelin^,  ne  tient  son  royaume  que  de 
Dieu.  Il  doit  êlr{>  couronné  à  Jérusalem,  en  l'église  du  Saint-Sépulcre,  si  cette 
ville  est  entre  les  mains  des  chrétiens;  sinon,  à  Tyr,  par  le  patriarche;  s'il 
n\  a  ])as  de  j)atriarche,  par  l'archevêque  de  Tyr,  primat  des  archevêques  du 
royaume;  à  son  défaut,  par  l'archevêque  de  Césarée;  et,  à  défaut  de  ce  der- 
nier, par  l'archevêque  de  Nazareth. 

On  peut  lire,  dans  le  chapitre  suivant  du  même  Jean  d'ibelin  ^  la  cérémonie 
du  couronnement  du  roi,  avec  la  fornude  de  son  serment  au  patriarche.  Ce  ser- 
ment se  retrouve  encore  ailleurs '.  le  même  pour  le  fond,  mais  assez  différent 
par  la  forme  :  tel  est  celui  (jui  fut  prononcé  |(ar  Ainieri,  roi  de  Chypre  et  de 
Jérusalem  '•'. 

L'existence  du  royaume  de  Jérusalem  se  termine  à  la  prise  d'Acre;  mais  le 
nom  survécut  longtemps  à  la  réalité.  Les  rois  de  Chypre  se  regardèrent  toujours 
connue  rois  de  JéTusalem.  En  même  temps,  les  empereurs,  comme  successeurs 
de  Frédéric  11  cl  de  Conrad;  les  rois  de  Sicile,  comme  successeurs  de  Frédéric  II 
et  de  Charles  d'Anjou,  aucjuel  Marie  d'Antioche  avait  cédé  ses  droits,  pre- 
naient également  ce  titre,  l^lus  tard,  les  ducs  de  Savoie,  par  suite  de  la  cession 
des  droits  de  Charlotte,  reine  de  Chypre  et  Venise,  par  le  fait  même  de  la  pos- 
session de  cette  île.  s'intitulèrent  aussi  rois  de  Jérusalem.  Parmi  ces  divers 
prétendants  au  titre,  à  la  couronne  et  à  la  possession  du  royaume  de  Jérusa- 
lem, et  une  foule  d'autres  énumérés  par  le  père  Etienne  de  Lusignan,  dans  un 
ouvrage  spécial  sur  ce  sujet '%  les  ducs  de  Savoie,  rois  de  Sardaigne.  paraissent 
avoir  eu  les  prétentions  les  mieux  fondées \  connue  héritiers  légitimes  des  rois  de 
Chvpre,  qui  avaient  été  les  successeurs  naturels  des  anciens  rois  de  Jérusalem.] 


'   Assises  (Iv  .hrusnlem,  \>.  55 1  ;  édition  '   Assis,  de  Jcriis.  t.  L  [>.  iS/i;  Livre  de 

Laijbe.  L  1,  p.  A 19,  c.  cclxx.  et  édition        Jncques  d'Iiielin. 
Reiionol.  '  Caiiiil.  S.  Sepitlc.  n°  i54,  p.  275,  27G. 


p.  39 


Assises   (le    Jérusalem,    L    1.    c.    M.  <■  Les  droits .  miloritez  el  prérogatives  que 

jirctcndeiil    au    roijuume  de   Hiérusalem   les 
■'  Assises  de  ] crus.  t.  I.  c.  mi.  p.  ny'-U:         princes  et  seigneurs,  etc.  1  586 .  w-h". 


c.  rci.vi,  ji.  '107. 


Ibid. 


LES   ROYS  DE  CYPRE. 


Je  ne  prétens  pas  écrire  l'histoire  entière  de  Tisie  de  Cypre,  ny  (pii 
furent  ceux  à  qui  elle  a  obéi  preniièrenieat  :  je  me  contente  seule- 
ment de  remarquer  que,  depuis  qu'elle  lut  enlevée  aux  Ptolémées 
d'Egypte  par  les  Romains,  elle  demeura  toujours  en  leur  domination  , 
jusques  au  règne  du  grand  Constantin  :  auquel  temps  Galoccère,  qui 
en  estoit  gouverneur,  s'estant  révolté,  s'en  lit  jirodamer  roy;  mais 
H  fut  déliait  par  Dalmace  César,  ([ui  le  lit  biuslei'  vif  en  la  ville  <le 
Tarse'. 

Les  Sarrazins  et  les  Arabes,  ayant  commencé  à  faire  des  courses 
dans  les  terres  de  l'empire,  se  jetèrent  sur  l'isle  de  Cypre,  qu'ils 
conquirent,  sous  la  conduite  de  Mégavie,  ou  Muliavie,  lils  d'Abuba- 
char,  général  des  armées  du  calyphe  Othman-,  l'an  7  de  l'empire 
d'Héracléonas l  II  la  ruina  de  telle  manièie  ([u'il  en  chassa  les  habi- 
.  tans*  et  la  laissa  toute  déserte,  en  sorte  ([ue  Jean,  l'archevesque  de 
cette  isle,  s'estant  retiré  à  Constantinople,  l'empereur  Justinien  Rhi- 
notmète  luy  donna  la  ville  de  Cyzique  pour  y  exercer  les  fonctions  de 
métropolitain,  et  fit  ordonner  au  synode  qui  fut  tenu  in  Trullo'-',  l'an 

'  Cedreniis,  p.  296. —  Etienne  de  Lu-  el  non  dVlnibècre.  ([>eljeau.  Ili-st.  du  âJh.s- 

signan.  Histoire  de  Ci/pre ,  107,  108.  Empire.  I.  XII.  |).  d-hj.  —  L'Art  de  vérifier 

"   Elmaein,  c.  IV.  —  Theophanes,  p.  a8.5.  les  dates.) 

—  Cedren.  p.  k3i.  —  Constantin.  De  The-  "  Constantin.  De  Admiiiislraiido  imperio . 

matibus,  I.  I,  p.  i6.  (Banduri,  t.  I,  p.  17.)  c.  xxii.  xi.vii,  xLviii.  (  l'andiiri,  t.  I,  p.  7/1. 

■''  Héracléonas  n'avait  régné  que  six  mois.  lay.  100.) 

C'est  en  648,  la  septième  année  du  règne  de  ''  S//ho(/«.v  Tndlituw,  c.  wxix ,  aj)iid  Cons- 

Constant  II,  que  Chypre  fut  enlevée  aux  eni-  tantin.  De  Administnitulo  imperiu.  (  Banduri , 

pereurs  par  Moavias.  fils  d'Aljou  Soffiant.  t.  1.  p.  i3o.) 


50  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

707',  (|u'à  ravoiiir  ccluy  qui  soroit  archevesquo  do  Cyziquc,  le  seruil 
aussi  (le  Cypro.  Sept,  ans  après,  cri  ompcrciir  la  repeupla;  ce  (ju'il  fil 
(In  couseiiteiueuL  du  calyplie,  qui  donna  ordre  que  tous  les  liahitans 
(pii  avoient  esté  dispei'sez  dans  la  Syrie  lussent  renvoyez  en  Cypre.  Mais 
«lopuis,  ensuite  des  guerres  survenues  entre  les  Arabes  et  les  Grecs, 
sous  l'empereur  Niccphore  [ancien  Logotliète],  général,  le  calyplie 
\aron  la  l'uina  entièrement,  y  renversa  les  églises  et  en  chassa  encore 
une  lois  les  liabilans,  qu'il  disjiersa  en  divei's  endroits  de  ses  Estais  : 
ce  (pii  arriva  vers  l'an  807 -.  L'empereur  Basile  le  Macédonien,  ([ui 
régna  <[uel(|ue  temps  après,  la  repeupla  derechef,  et  luy  donna  le  titre 
de  province  de  l'emiiire^,  y  ayant  envoyé  x\lexandre  pour  en  prendre 
le  gouvernement,  qui  le  tint  l'espace  de  sept  ans,  à  la  fin  desquels  les 
Sarrazins  s'en  rendirent  maistres  pour  la  troisième  fois;  et  ils  la  conser- 
vèrent tant  (jue  l'empereur  Nicéphore  Phocas  s'en  empara  sur  eux, 
I  an  9()(),  en  ayant  chassé  tous  les  habitans  sarrazins,  et  l'ayant  re- 
peuplée de  chrétiens. 

Cette  isle  demeui-a  en  cet  estât,  sous  l'empire  des  Grecs,  jusques 
sous  le  règne  d'Andronique  le  Tyran,  qu'ls.wc  Commène,  de  la  famille 
duquel  j'ay  parlé  ailleurs",  durant  les  divisions  de  1  empire,  s'en  em- 
para, et,  assisté  des  foices  de  Sicile,  s'y  maintint  longtemps,  s'y  faisant 
appeler  empereur.  Ce  seigneur  conniiandoit  à  cette  isle^,  lorsque  Ri- 
cliai'd ,  roy  d'Angleterre ,  alla  en  la  terre  sainte,  avec  toute  son  armée  na- 
vale, dont  une  partie  (ut  attaquée  de  la  tem])este  et  jetée  sur  les  costes 
de  Cypre.  Isaac,  en  ayant  eu  avis'',  fit  marcher  ses  troupes  contre  les 
Anglois,  les  battit  et  en  fit  beaucoup  de  prisoiniiers,  quil  maltraita 
iidnimainement,  ayant,  suivant  quelques  auteurs,  usé  du  droit  receu 

'   Ce  concile   fut  toiiii  on  liga.  sous  le  '  Dans  les  l'otniliw  Auguslw  Uijzantmn' . 

pieniier  règne  de  JusUnien  tl.   (Faliricius,  p.  iSi. 

/)')/)//(;//(. gjwc.  t.  XI,  p.  670  , '171 . — -Fleury,  ^   Conliuualeur   de   (luillanme    de    Tyi-, 

Hisl.  ecdcs.  1.  XI>,  n"  5 1 .  —  Lebeau  ,  Uist.  1.  XXV,  c.  wii.  —  llist.  accid.  des  Croisades  . 

du  Has-Eiiipiro ,  l.  XIII.  p.  18-J-184,  elc.  )  t.  II,  p.  i5().  —  Martène  ,  Ampliss.  Collecl. 

"  Cedienus.  p    678.  t.  V,  col.  632  d. 

■  Cons'antin.  De  Tlicmalilius .  I.  1.  |).  '17.  °  Continuateur  deliuill.  di>  T\t,  I.  \XV, 

(R.induri.  t.  I.  p.   17.)  c.  xi\-xxn,  p.  i(Ji-i(k|. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  51 

en  ce  temps-là  dans  toutes  les  costes  de  la  nier,  qui  peinielloil  au  sei- 
{jneur  de  s'emparer  des  persoiuies  qui  avoient  fait  naufrage  et  de  tous 
leurs  biens.  La  nouvelle  en  estant  venue  à  Richard,  il  lit  voile  du  costé 
de  Cypre,  à  dessein  de  tirer  vengeance  de  cette  déloyauté;  et,  y  estani 
descendu  avec  ses  troupes,  il  la  réduisit  entièrement  sous  son  jion- 
voir,  le  premier  jour  de  juin ,  veille  de  la  Pentecoste,  ou,  selon  quel- 
ques autres  écrivains,  au  mois  de  juillet  l'an  1191,  s'estant  saisi  de  la 
personne  d'Isaac  et  de  sa  fille,  qui  eurent  la  fortune  que  j'ay  décrite 
ailleurs ^  Cette  conqueste  se  fit  en  l'espace  de  deux  mois'^;  un  autre 
auteur^  dit  en  moins  de  quinze  jours. 

Richard  estant  ainsy  devenu  possesseur  de  Cypre,  avant  sou  dépari 
pour  la  terre  sainte,  en  laissa  le  gouvernement  à  Richard  de  Cam- 
ville  et  à  Robert  de  Tourncliem '',  ou,  selon  d'autres,  aux  chevaliers 
du  Temple  ^  Les  barons  et  les  nobles  du  pays  le  vinrent  trouvei'  eu 
mesme  temps,  et  luy  accordèrent  la  moitié  de  leurs  biens,  à  condition 
cju'il  les  laisseroit  dans  les  libertez  et  les  privdéges  dont  ils  avoient 
jouy  sous  l'empire  de  Manuel''.  Estant  arrivé  en  la  terre  sainte,  il  \ 
trouva  les  affaires  fort  brouillées,  à  cause  du  diflerent  (pii  estoit  entre 
Conrad,  manpiis  de  Montferrat,  et  Guy  de  Luzignan,  au  sujet  dn 
royaume  de  Hiérusaleni  que  l'un  et  l'autre  prétendoient.  Le  ro\  de 
France  favorisoit  le  marquis,  à  la  persuasion  duquel  il  demanda  à 
i'Anglois  la  moitié  de  lisle  de  Cypre",  suivant  les  conventions  qui 
avoient  esté  faites  entre  eux,  par  lesquelles  ils  éloient  demeurez  d'ac- 
cord de  partager  également  leurs  conquestes.  Mais,  comme  les  traitez 
ne  regardoient  que  celles  cjui  se  dévoient  faire  sur  les  infidèles,  le  roy 
Philippe  s'en  désista.  Pendant  ce  temps-là,  Robert  de  Tournehem\  qui 


'   \oiv SteminaComneiiiciDii  {FamiliieAug.  ^  Sanulus,  I.  111 ,  part.  io,c.  iv.  jj.  198. 

Byzantinœ ^  \i.  i84.)  '  Rronipton.  p.  laoo. 

■  Willelmus    Armorie.    Philipj).    I.    IV.  '  Rromptou ,    j).    1202.    —  Wilielinus 

p.  i38.  Neubrig.  I.IV,  c.xxi.  —  Innocentiiis  111 , 1. 1. 

Nicol.  deTi'ivetto,  ann.  1191.  epist.  i35. 

'  Rroniplon.p.  1200.  *  Du  Caiigc.  Hi.st.  By.uut.  p.  iSh. 


52  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

estoit  resté  seul  gouverneur  de  Tisle  à  cause  que  Richard  de  CaniviUe 
esloit  mort  au  siéjje  d'Acre,  dcfllt  un  pareul  d'Isaac  qui  s'esloit  fait 
proclaniei'  empereur,  et  le  fit  attacher  ù  un  gibet.  Durant  les  divisions 
de  ce  royaume,  la  mort  du  marquis  estant  survenue,  le  roy  Richard 
fil  espouser  sa  veuve  à  Henry,  comte  de  Cliampagne,  son  neveu,  au 
droit  de  laipu-lle  ce  comte  devint  roy  de  Hiérusalein ';  et,  afin  de  dé- 
dommager le  roy  Guy,  qui  avoit  des  prétentions,  il  luy  donna  lislc  de 
Cypre,  dont  il  se  réserva  riiomniage.  Un  autre  auteur'^  dit  qu'il  la 
donna  au  comte  et  à  Guy  conjointement.  De  fait,  nous  apprenons  des 
Actes  du  pape  Innocent  111  ^  que  l'empereur  de  Constantinople  s'adressa 
à  Sa  Sainteté  pour  faire  en  sorte  que  le  roy  Henry  lui  restituast  cette 
isle,  ([ue  le  ro;^  Richard  avoit  erdevée  aux  Grecs.  Peut-estre  que  l'hom- 
mage en  fut  cédé  par  l'Anglois  à  Henry.  Roger  de  Hoveden*  dit  que 
l'isle  de  Cypre  ne  fut  donnée  à  Guy  (jue  pour  en  jouir  sa  vie  durant. 
Rigord^  écrit  (pi'auparavant  «pu'  de  la  donner  à  Guy,  il  l'avoit  vendue 
aux  chevaliers  du  Temple  pour  la  somme  de  vingt-cinq  mille  marcs  d'ar- 
gent, et  que,  le  traité  ayant  esté  résolu  et  rompu,  il  la  revendit  à  Guy. 
Sanudo*^  dit  (pi'après  l'avoir  prise  il  en  laissa  le  gouvernement  à  ces 
chevaliei's.  Mais  il  est  plus  probable  que  Guy  la  posséda  par  la  libé- 
ralité de  ce  roy,  qui  luy  fit  (piitter,  par  cette  donation,  ses  prétentions 
sur  le  royaume  de  Hiérusalem  en  faveur  du  comte  de  Champagne,  son 
neveu. 

[Nous  voyous,  par  le  récit  (hi  Continuateur  de  Guillaume  de  T)r^  ce  qu'il 
faut  penser  de  la  prétendue  libéralité  du  roi  Richard  à  l'égard  de  Gui  de  Lusi- 
gnan.  Du  reste,  relativement  à  l'occupation  de  l'île  de  Chypre  par  Richard  et 
à  la  manière  dont  ce  prince  la  céda  aux  Templiers,  puis  à  Gui  de  Lusignan, 
nous  n'avons  pas  cru  devoir  relever  et  noter  ici  toutes  les  variantes,  souvent 
contradictoires,  qui  résuhent  des  diverses  copies  manuscrites  de  la  coiituuia- 

Matliieu  Paris,  ann.  )  191.  p.  1 1<>.  —  '  Roger  de  Hoveden,  p.  yiO. 

Willelmus  Neulirig.  I.  IV,  c.  xxix.  —  Ar-  '  Wirrovd.  mm.  11  gi.  — Ligiwif es il'uutn- 

iioldus  Lulicc.  I.  m.  c.  xxxvii.  mer,  c.  11. 

-  Bropipton.  p.  laSo.  '  Snnuliis.l.  III,  pari.  10.  c.  iv. 

'   Geslu  hiuncciilii  III.  p.  4().  '   L.  XX\  1 ,  c.  Xl,  xii,  p.  191.  iÇ^-2. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  58 

tion  de  Guillaume  de  Tyr.  On  peut  les  voir  réunies  dans  le  tome  II  des  Histu- 
riens  occidentaux  des  Croisades,  pages  i  Bg-i  69  ,  1 89-1 99  ;  et  dans  les  preuves 
deYHtstoirede  Chypre  par  M.  de  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  i-aS,  et  t.  III,  p.  .^gi- 

595-] 

Guy  de  Luzignan,  roy  de  Hiérusalem,  ayant,  esté  fait  seigneur  de  Tisle 
de  Cypre,  partit  aussytost  de  la  terre  sainte  pour  en  aller  prendre 
possession,  et  emmena  avec  soy  grand  nombre  de  familles  de  ces  pro- 
vinces, qui  vinrent  s'habituer  dans  celte  isle,  ausquelles  il  distribua  les 
fiefs,  pour  estre  régis  et  gouvernez  suivant  les  usages  et  les  statuts  du 
royaume  de  Hiérusalem,  qud  voulut  y  estre  observez'.  Il  érigea  les 
grandes  dignitez,  et  donna  celle  de  connestable  à  son  frère  Amaury; 
bastit  la  ville  de  Limissa  et  l'église  cathédrale  de  Nicossie,  dédiée  à 
sainte  Sophie;  et  enfin,  après  avoir  possédé  Cypre  environ  trois  ans, 
il  mourut  âgé  de  soixante-cinq  ans,  l'an  1 19^,  selon  Sanudo-,  et  non 
pas  1196,  comme  écrit  Eslienne  de  Luzignan^  Guy  ne  prit,  de  son 
vivant,  autre  litre  que  celuy  de  roy  de  Hiérusalem  et  seigneur  de 
Cypre  ". 

AiMERY  DK  LuziGNAN,  counestable  de  Hiérusalem  et  de  Cypre,  succéda 
à  son  frère  en  la  seigneurie  de  Cypre  [au  défaut  de  Geolfroi,  comte 
de  Joppé,  son  frère  aine,  ([ui,  appelé  à  la  souveraineté  de  Chypre  par 
les  dernières  volontés  de  Guy  et  par  Tassentiment  des  seigneurs,  refusa 
obstinément  de  se  rendre  à  leurs  désirs''].  Désirant  s'en  faire  couronner 
roy,  il  envoya  Renier  de  Gibeiet  en  ambassade  vers  l'empereur  Fré- 

'  Etienne  (le  Lusignaii ,  f//s«oîVe c/e  Q//«-e ,  '   Continualeur  île    (iuillniiine  de  Tyr, 

i.  I,  p.  1-23.  —  Loredano,  1.  I,  p.  6.  7,  et  I.  XXVI,  c.  xii,  p.   19-2  et  note  b;  c.  sxi, 

suiv.  la  traduct.  française,  1. 1 .  |>.  7  et  suiv.  p.  -203  et  -208 .  -2 1 1 .  —  De  Mas-Latrie ,  Hist. 

—  Continuât,  de  Guill.deTyr,!.  XXVI,  c.  MI.  ik  Chiijire .  t.  II,   p.  3   et  note  9,  p.   i-i 

p.  191,  iga,  et  variant,  p.  1S8-190.  fil  !î3  ;  t,    III,    p.    Sgo  ,    696    et  note  .j. 

'  Sanut.l.IU,  part.  10,  c.  VIII.  —  Benoit  de  Péterboroug  {Historiens  de 

'  Et.  de  Lusi^. ///«f. f/eC(//)re,foi.  ISO  v°.  France,  t.  XVII,  p.    T^'io  b).   —  Cod.  di- 

"  De  Mas-Latrie, ///.sro(VcrfeC/i(//»v',  t. II.  phmia.   t.  I,  p.  870:   tableaux  gént^alogi- 

p.  1 1  et  note  2  ;  t.  Hl,  p.  663.  ques. 


b!t  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

délie  11  [ou  plutôt  Henri  VI],  pour  en  obtenir  de  luy  le  titre'.  L'em- 
pereur, qui  avoil  receu  une  niesme  prière  de  la  part  de  Léon,  prince 
d'Arménie,  leur  envoya  Conrad,  archevesrpie  de  Mayence,  son  chan- 
celier, ({ui,  au  so;iir  de  Sicile,  vint  abordei'  en  l'isle  de  Cypre,  assisté 
du  comte  Âdolplie  et  d'autres  grands  seigneurs  allemans,  et  y  cou- 
ronna solemnellement  Ainiery  en  l'église  du  Dôme  de  Nicossie[i  196]-; 
et  de  là  il  |iassa  en  Arménie,  où  il  couronna  le  j'ov  Léon.  Incontinent 
après,  la  mort  de  Henry,  comte  de  Champagne,  estant  survenue,  et  le 
roy  Aimery  estant  veuf  de  sa  femme  Eschive,  fdle  de  Baudouin  dlhelin, 
seigneur  de  Rame,  les  barons  du  royaume  de  Hiérusaleni  dépeschèrent 
vers  luy  pour  le  prier  de  vouloir  espouser  la  reyne  Isabelle,  veuve  du 
comte,  et  de  recevoir  par  mesme  moyen  le  gouvernement  du  royaume^: 
ce  qu'il  accepta  en  l'an  1  198,  ayant  espousé  la  reine  et  ayant  ensuite 
esté  couronné  roy  de  Hiérnsalem.  L'auteur  des  Assises  de  ce  royaume* 
écril  qu'Amaury.  df  pauvre  varlel  el  geulilliomuie,  s'éleva  à  la  supresme 
qualité  de  roy  de  deux  royaumes  par  sa  propre  vertu,  ayant  passé 
auparavant  par  toutes  les  dignitez  du  royaume  de  Hiérusalem,  depuis 
celle  de  chambellan  jusques  à  celle  de  connestable,  et  ([u'il  gouverna 
ses  Estats  tant  qu'il  vécut  avec  beaucoup  de  prudence,  observant  les 
assises  et  les  usages^,  dont  il  avoit  une  parfaite  connoissance''.  Il  mourut 
[d'indigestion,  après  avoir  mangé  des  dorades''],  l'an  1206,  âgé  de 
soixante  ans,  ayant  laissé  de  la  revue  Isabelle,  qui  lui  survécut,  deux 


'  Anioldus  Luljec.  I.  V,  c.  11.  —  lllii. 
\Viltebi'.  iib  Oldiniljorg.  p.  lia. 

'  liOiodaiio,  1. 1 ,  p.  1 7  ;  traduct.  Irançaise, 
I.  i.  p.  19.  —  Continuateur  de  Guill.  deTyr. 
1.  XXVI,  c.  XXIV,  p.  aia;  c.  xxvii.  p.  ai 5. 

■  Saiiut.  1.  m,  part,  lo,  c.  viii,  p.  aoi. 
—  Roger  de  Hoveden,  p.  778. 

'  Assises  de  Jérusalem ,  p.  ^98,  696.  — 
Labbe,  Abrège  roijal;  édit.  Beugnol.  I.  1. 
e.  ccLxxiii ,  p.  409  ,  i3o.  —  De  Mas-Latrie. 
Hisinire  lie  Clii/pre.  t.  1 .  p.  a 3. 

'  Assises  lie  Jérus.  t.  I,  p.  oOg.  .570  cl 
note  a. 


'  11  y  aurait  encore  d  autres  observations 
intéressantes  à  faire  sur  le  caractère  et  sur 
les  actes  d'Aimeri  de  Lusignan,  comme  con- 
nétable du  royaume  de  Jérusalem  ,  seigneur 
puis  roi  de  Cbypre,  enlin  roi  de  Jérusalem. 
Mais  pour  les  détails  de  la  vie  de  ce  prince, 
comme  de  tous  les  autres  Lusignan  rois  de 
Chypre,  ses  successeurs,  nous  nous  con- 
tenterons de  renvoyer  en  général  à  l'IIisloire 
lie  Clii/pre,  par  .\1.  de  Mas-Latrie. 

'  .Marin.  Sanut.  1.  lit.  part.  11.  c.  m. 
p.  aoS.  —  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr, 
1.  XXX .  e.  n.  p.  3o5. 


LES   ROIS   DE   CHYPRE.  T)» 

filles  dont,  j'ay  parlé  ailleurs*.  Quant  à  ceux  qui  naquirent  du  premier 
lit,  il  y  eut  trois  fils  et  trois  filles^  Les  fils  furent  Hus;ues,  qui  lui 
succckla;  Guy  et  Jean,  (pii  décédèrent  jeunes.  Le  Ligiiaoe  (VmUre-mo- 
ne  lait  mention  que  dn  premier.  Les  filles  lurent  Bourgoigne,  qui 
espousa  Gauthier  de  Montbéliard\  qui  eut  de  cette  alliance  une  fille 
nommée  Escliive,  mariée  à  Girard,  neveu  d'Eustorge,  archevesque  de 
Nicossie;  Helvis,  conjointe  avec  Rupin  d'Arménie,  prince  d'Antioche, 
qui  l'enleva  à  Eudes  de  Dampierre,  qui  l'avoitespousée  en  légitime  ma- 
riage* ;  et  x\gnès,  décédée  en  jeunesse.  Le  moine  des  Vaux  de  Sernay  ■' 
fait  mention  d'une  fille  du  duc  de  Cypre  qui,  ayant  esté  alliée  à  Ray- 
mond VI,  comte  de  Tolose,  fut  par  luy  répudiée;  ce  qui  peut  estre 
rapporté  à  quelqu'une  des  filles  d'Aimery. 

[L'existence  d'une  iille  d'Aiiiicri  mariée  au  comte  de  Toulouse,  Haiinond  VI, 
était  un  point  resté  obscur  jusqu'ici.  Dom  \'nissète'^,  se  fondant  sur  le  texte 
du  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr.  donm''  ])ar  Martène\  dit  <|ue  Rai- 
mond  VI  épousa  Bourgogne,  tille  du  roi  Aimeri.  L'Art  de  rérijicr  ks  dates  ^ 
suit  l'opinion  de  dom  Vaissète.  Cependant  le  texte  de  Martène  ne  nonuue  pas 
ici  Bourgogne,  et  dit  seulement  qu'une  dame,  iille  du  roi  de  Chypre  (qu'il 
ne  nomme  pas  non  plus),  fut  prise  pour  femme  par  le  comte  de  Saint-Gdles 
(Raimond  VI),  et  que  ce  seigneur  la  répudia  peu  après  pour  épouser  la  sœur 
du  roi  d'Aragon;  f[ue  cette  dame  épousa  ensuite  un  chevalier  parent  du  lomte 
de  Flandre  Baudoin,  qui  passa  en  Chypre  et  recpiit  du  roi  Aimeri  le  royaume 
au  nom  de  sa  femme.  Sa  re(piéte  fut  repoussée  avec  mépris,  et  le  roi  lui  en- 
joignit avec  menaces  de  (piiller  l'île  au  plus  vite.  Or  le  texte  de  Martène  ne 
dit  pas  que  ce  fût  à  son  beau-père  que  le  chevalier  flamand  adressât  cette 
n'ilamalion.  Elle  eût  été,  en  ce  cas,  le  comble  de  l'absurdité,  puisque  Aimeri 
tenait  le  royaume  de  Chypre  de  son  chef,  couune  héritier  de  son  frère  Gui, 

'  Xoiv  Les  Rois  (le  Jénisniem.  ^  Monachus   [Petnis|  Vnilium    Sarnaii, 

'  Loredario,    1.    I,   [i.   \i^'^\    tiaduction  c.  iv.  (Hist.  de  Fi\  t.  XIX.  p.  9,  c.  note.) 

française,   I.   I,   p.   ao.  —  Marin.  Sanut.  ^  Histoire  du  Languedoc,  t.  Ili,  p.  85. 

1.  m.  [)ai'[.  1 1.  c.  IV.  p.  aoi).  —  Continuât.  86,  ioq,  io3,  548,  SAg,  note  x. 

do  Gnili.  de  Tyr,  I.  XXX,  c.  xv,  p.  3o8.  '  Ampliss.  Coll.  t.  V.  col.  609  a,  b,  c. 

Conliniial.  etc.  1.  XXVI,  c.  xxi,  p.  -loS.  '  Les  Rois  de  Clii/pre  :  —  Les  Comtes  de 

'  Innocentius  III ,  1.  iV,  epist.  io5.  Toulouse. 


5f,  LES  FAMILLES  DOIITRE-MER. 

ot  (|iio  sa  fille,  en  supposant  même  (pi'elle  eût  été  son  héritière  unique,  n'avait 
rien  à  v  prétendre  qu'après  sa  mort.  Pierre  fies  Vau\-cle-Gernay  '  dit  que  Rai- 
mond  VI  avait  épousé  successivement  Béatrice,  sœur  du  vicomte  de  Béziers: 
une  tille  du  duc  de  Chypre,  ipi'il  ne  nomme  pas;  Jeanne,  soeur  du  roi  d'An- 
idelerre:  Éléonorc.  sœur  du  roi  d'Aragon.  Les  éditeurs  du  XLV  volume  des 
llislorie)i.i  (le  France  ont  pensé  aussi,  d'après  Vaissète,  qu'il  .s'agissait  ici 
d'une  fille  du  roi  Aimeri;  et  nous  voyons  que  Du  Gange  avait  avancé  la  même 

opinion. 

Cependant  Sanudo-  avait  «lit  (pie  la  fille  de  l'empereur  de  Chypre,  pri.se 
autrefois  par  Richard,  se  maria  à  un  chevalier  de  Flandre,  (pii  réclama  en 
son  nom  le  royaume  de  Chypre;  et  Du  Cange  lui-même  a  rappelé  ce  fait  dans 
ses  Familles  byzantines'. 

Or  nous  savons  que  la  dame  mariée  à  Raimond  \  I  de  Toulouse  était  la 
même  que  celle  qui  épousa  depuis  un  chevalier  flamand,  et  que  cette  princesse 
était  fille  d'Isaac,  ancien  roi,  duc  ou  empereur  de  Chypre.  Mais  la  Continuation 
puhliée  par  Martène  était  inconnue  à  Du  Cange,  qui  paraît  n'avoir  que  peu 
consulté  les  copies  manuscrites  des  diverses  continuations  de  Guillaume  de  Tyr. 

Enfin  le  texte  de  la  Continuation,  qui  forme  le  IP  volume  des  Histoneiix 
onklentaux  des  Croisades  lève  toutes  les  difficultés*,  en  établissant  nettement 
que  ce  chevalier  flamand,  nommé  Baudoin,  parent  du  comte  Baudoin,  empe- 
reur de  Constantinople,  renconira  à  Marseille  une  dame,  fille  de  l'empereur 
de  Chypre,  autrefois  emmenée  caj)tive  par  le  roi  Richard.  Devenue  libre  après 
la  mort  du  roi  d'Angleterre,  elle  s'était  rendue  à  Marseille;  là  le  comte  de 
Saint-Gilles  (Raimond  VI.  comte  de  Toulou.se)  l'avait  épousée,  puis  répudiée 
(pielque  temps  ajjrès.  De  retour  à  Marseille,  elle  épousa  en  secondes  noces  le 
chevalier  flamand  ipii  réclama  en  son  nom  le  royaume  de  Chypre,  etc. 

Ainsi  tout  s'explique  :  il  n'y  a  plus  ni  obscurité,  ni  contradiction,  ni  invrai- 
semblance, dans  les  divers  mariages  d'une  fille  d'un  roi  de  Chypre,  ni  dans  les 
revendications  poursuivies  en  son  nom.  Quanta  Bourgogne,  fille  du  roi  Aimeri. 
il  paraît  certain  cpi'elle  n'épousa  jamais  le  comte  Raimond  VI.  et  qu'elle  n'eut 
d'autre  mari  (jue  Gautier  de  Montbéliard  ^J 

'  Hisi.    Albigctts.   c.   IV.    [Uisloriens  ilf            *  Continuât,  (le  Giiill.  de  Tyr.  I.  XXVIII . 

France,  t.  XIX,  p.  9  et  notée.)  c.  \.  p.  a5G,  -iSy. 

-   Livre  111.  part.  11.  c.  i.  p.  -lo-i.  '    Lalibe.   Lignages  d'mlve-mer,  p.  358. 

■   FnmiL  ÀKgiist.  Uijumt.  p.  l8i.  i-2.").  —  Cudic.  diplom.  t.  I.  p.  072  :  ^otkei 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  57 

Hugues,  fils  d'Aimery,  estoit  fort  jeune  lorsque  son  père  mourut'. 
C'est  pourquoy  les  estais  avisèrent  de  luy  donner  pour  tuteur  et  régent 
du  royaume,  Gautier  de  Montbéliard,  son  beau-frère,  qui  le  gou- 
verna en  cette  qualité  avec  peu  de  conduite  2,  ayant  fait  plusieurs  et 
indues  exactions  sur  les  peuples,  qui  luy  attirèrent  non-seulement  leui' 
haine,  mais  encore  l'aversion  de  Hugues,  qui,  estant  devenu  majeur, 
le  cita  devant  la  cour  des  pairs \  arresta  tous  ses  biens,  et  l'obligea  de 
se  retirer  à  Acre*;  dont  Gautier  se  plaignit  au  pape  Innocent  111,  qui 
'donna  commission,  en  l'an  1211,  au  patriarche  de  Hiérusalem,  pour 
apaiser  ce  différente  L'année  suivante,  il  eut  quelques  démeslez  avec 
Jean  de  Brienne ,  roy  de  Hiérusalem ,  comme  on  apprend  des  épistres 
du  niesme  pape®. 

Hugues  se  trouva  avec  le  roy  de  Hongrie,  le  duc  d'Autriche  et  autres 
princes  chrestiens,  en  la  ville  d'Acre  l'an  1217,  lorsqu'ils  se  prépa- 
rèrent pour  le  siège  de  Damiette^  Mais  le  roy  de  Hongrie  abandonna 
laschement  cette  entreprise  et  attira  à  son  party  le  roy  Hugues  avec  le- 
quel il  se  retira  en  la  ville  de  Tripoly,  où  le  roy  de  Cypre  mourut 
quelque  temps  après  [peu  de  jours  après  le  maiiage  de  sa  sœur  Mé- 
lissende  avec  Boémond  IV  le  Borgne,  prince  d'Antioche],  l'an  1218', 
ayant  à  peine  atteint  l'âge  de  trente  ans.  Son  corps  fut  inhumé  en 
l'église  de  Tripoli,  et  depuis  fut  porté  en  Cypre  en  l'église  de  Saint- 
Jean  de  l'Hospital  de  Nicossie. 

généalogiques.  —  Du  Gange,   Obset-i'ations  même,  se  réfugia  à  Acre,  au  lieu  de  rendre 

sur  Villehardoin ,  p.  aSa.  ses  comptes. 

'  Samit.  1.  III,  part.  1 1,  c.  ni,  p.  aoo.—  '  Innocentius  III,  1.  XIV,  epist.  loi. 

Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXVI,  c.  xxi.  "  Innocentius  III,  1.  XV,  epist.  206. 

p.  ao8;l.  XXX,  c.  xu,  p.  3o5.  —  Assises  '  Sanulus,  1.  III,  c.   vi.  —  Continuai. 

de  Jérusalem,  t.  H.  p.  iaS.  I.  XXXI,  c.  x,  p.  3aa,  3a3. 

'  Loredano,  1.  l,  p.  aS;  Irad.  fr.  t.  I.  '  Sanut.  1.  III,  c.  vu,  p.  ao8.  —  Gode- 

p.  98. —  Sanut.  L  III,  part.  1 1,  c.  v,p.aoC.  fridus  Mon.  ann.  laiy,  p.  a86.  — Jordan. 

■'  Assises  de  Jériis.  t.  I ,  p.  /igfi ,  note  1 .  apud  Raynald.  t.  XX ,  p.  436  ;  1  a  1 8 ,  n°  1 8. 

''  Selon  le  Continuateur  de  Guillaume  de  —  Continuât.  1.  XWI,   c.  xni,   p.  3a 5; 

Tyr(l.  XXXI,  c.  v,  p.  3i5,  3i6)  et  Lorédan  i.  XXXII,  c.  xxi,  p.  36o.  —  Loredano,  1. 1, 

(1.   I,  p.   a8;  traduction  française,  t.   I,  p.    33,    34;    traduction    française,    t.    I, 

p.   3o-3a),    c'est    Gautier  qui,    de   lui-  p.  38.  ig. 

8 


58  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

Ilavoil, espoiisi",(lès  l'an  1208,  Alix,  fille  de  Henry,  comte  de  Cham- 
pagne et  d'Isabelle,  reyne  de  Hiérusalem  [comme  il  avait  été  convenu 
dès  Tannée  1196  entre  le  comte  Henri  de  Champagne  et  Aimeri, 
alors  connétable  du  royaume  de  Jérusalem;  et]  suivant  les  conventions 
qui  en  avoient  esté  dressées  l'année  pi-écédente  [1207]  entre  Jean 
d'Ibelin,  bade  ou  régent  du  royaume  de  Hiérusalem,  son  frère  Philippe 
d'Ibelin  et  Guillaume  de  Dampierre  d'une  part,  et  Garnier  de  Legny 
chevalier  de  la  part  de  la  comtesse  de  Champagne,  en  présence  de 
C[larembaud],archevesquede  Tyr'.  Ce  Gudlaume  de  Dampierre  avoit 
eu  dessein  de  l'espouser  dès  l'an  i2o5-;  mais  il  en  fut  empesclié  par 
le  pape  Innocent  IH^,  à  cause  de  la  parenté  qui  estoil  entre  eux, 
comme  l'on  apprend  d'une  bulle  de  ce  pape,  adressée  à  cet  effet  à  lar- 
chevesque  de  Sens  et  à  l'évesque  de  Cliaalons.  Il  se  maria  depuis  avec 
Marguerite,  qui  fut  comtesse  de  Flandres. 

[Celte  bulle,  (|ui  serait  en  effet  de  l'an  i2o5,  iS  août,  c'est-à-dire  de  la 
8'  année  du  pontificat  d'Innocent  111 ,  si  elle  était  de  ce  pape ,  est  d'Honorius  III , 
la  S'  année  de  son  pontificat,  c'est-à-dire  laaS,  même  date  du  mois.  En 
effet  la  princesse  Alix  y  est  traitée  de  reine  de  Chypre  :  >or  elle  n'épousa  le  roi 
de  Chypre,  Hugues  I",  qu'en  1208;  donc  cette  bulle  ne  peut  être  que  d'une 
date  postérieure  à  son  veuvage ,  qui  eut  lieu  en  1918.  D'ailleurs ,  en  1  2  0  5 ,  Alix 
avait  à  peine  onze  ou  douze  ans,  étant  née  au  plus  tôt  en  1 198,  peut-être  en 
119/1,  puisque  Henri  de  Champagne,  son  père,  n'épousa  ht  reine  Isabelle 
qu'en  1  1  «ja,  et  qu'Alix  ne  l'ut  pas  l'aînée  de  ses  filles,  s'd  faut  en  croire  L'ir? 
de  vérifier  les  dates ^,  qui  nomme  une  princesse  Marie,  morte  enfant,  comme 
étant  née  avant  elle.  Baluze  et  les  éditeurs  du  tome  XIX  des  Historiens  de 
France  ont  publié  cette  lettre  comme  étant  d'Honorius.  Le  Cartulaire  même 

'  Sanut.  1.  III,  c.  IV,  p.  2o5.  —  Cartii-  do  Guill.  de  Tyr,  I.  XXVI.  c.  xxi,  p.  209: 

iaire    de    Champagne    de    M.    de    Thou.  I.  XXX,  c.  x\.  p.  809. 
n°  80.  (Ribliotlièque  impériale,  fonds  latin.  "  Carlul.deChampagnedelaBibl.duRoy, 

ms.  5999,  fol.  61  v°.)  — Paclum  Matrimo-  fol.  oo.  (Bil)i.  iuip.  anc.  lus.  lat.  5998  .i.  1 
nii,  etc.  (Martène  Thesmir.  Anecdoct.  t.  1 .  Epist.  Innocentii  111;  Baluze,  apjiend. 

col.  806,  807.)  —  Innocentius  111  papa.  t.  11,  p.  852. —  Histor.de  France,  t.  XIX , 

Epist.  —  De  Baluze,  t.  Il  — De  Mas-Lalrie .  p.  735. 
Hist.  de  Chypre,  t.  H,  p.  34.  —  Continuât.  ''  Comtes  de  Champagi 


ne. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  59 

de  Champagne,  cite  par  Du  Gange,  la  donne  sous  le  nom  d'Honorius.  D'après 
ce  document,  le  mariage  d'Alix  avec  Boémond  V  ne  serait  pas  antérieur  à 
l'année  laaS;  et  par  conséquent  Guillaume  de  Dampierre  n'aurait  épousé 
Marguerite  de  Flandre  cpi'en  cette  même  année  au  plus  tôt,  quoicpie  les  Dates  ' 
mettent  cette  alliance  en  i  a  i  8.] 

Le  roi  Hugues  laissa  de  cette  alliance  Henry,  qui  lui  succéda,  et 
deux  filles,  dont  Tune,  nommée  Marie,  espousa  Gautier  IV,  comte  de 
Brienne;  l'autre,  appelée  Isabelle,  fut  donnée  en  mariage  à  Henry, 
fils  puisné  de  Boémond  IV,  prince  d'Antioche,  cjui  en  eut  Hugues  lîl, 
roy  de  Cypre,  et  Marguerite,  femme  de  Jean  de  MonUbrt,  seigneur  de 
Tyr-.  La  reyne  Alix,  après  le  décez  de  son  mary,  reprit  une  seconde 
alliance  avec  Boémond  V, prince  d'Antioche,  l'an  i  222^;  et,  ce  mariage 
ayant  esté  dissous  l'an  laSS'*,  elle  se  remaria,  deux  ans  après,  avec 
Baoul,  seigneur  de  Cœuvre,  frère  du  comte  de  Soissons,  comme  j'ay 
remarqué  ailleurs^. 

Henry,  surnommé  le  Gros,  fils  du  roy  Hugues  et  de  la  reyne  Alix, 
navoit  que  neuf  mois  lorsque  son  père  décéda •".  D'abord  il  y  eut  quel- 
ques bruits  et  quelques  difficultez  sur  le  gouvernement,  tant  que  le 
jeune  prince  eust  atteint  son  âge.  Ce  qui  obligea  le  pape  Honorius  III  ', 
non-seulement  de  prendre  le  soin  de  ce  royaume  en  le  mettant  sous  la 
protection  du  Saint-Siège,  mais  encore  donnant  ordre  à  Pelage,  évesque 
d'AIbe,  légat  apostolique,  et  au  grand  maistre  des  Templiers,  de  veiller 
à  sa  conservation.  D'antre  part  la  reyne  Alix,  mère  du  roy,  donna  la 

'    Comtes  de  Flandre.  "  Assises  de  Jérusalem,  p.  543;  Labbc. 

■  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXH.  édil.   Beiignot,   t.    II.   p.    hw.  —  Sanul. 

c.  XXI.  p.  3Co.  —  Etienne  de  Lusignan.  1.  111.  part.  11,  c.  vu,  p.  308.  —  Jordan. 

Généalogie  des  roijs  de  Ci/pre.  foi.  10  v°  et  16.  apud  Raynald.  1218,  n°iS,  t.  XX,  p.  iSôb. 

—  Labbe,  Lign.  d'outre-mer.  p.  869.  iaS.  — Contin.  de  Guillaume  de  Tyr,  I.  XXXII, 

Continuât,  etc.  1.  XXXII,  c.  XXI,  p.  36i;  c.  xxi.p.  36o.  —  De  Mas-Latrie ,  f/wto/re  rfc 

I.  XXXIII,  c.  xni,  p.  38o.  CJnjiyre,  t.  II,  p.  33 ,  note  a. 

^  Conlinuat.etc.I.XXXIII,c.xLi,p. /108;  '  Honorius  III.  £)«'«/.  I.  li.  1267,  1270. 

c.  L,  p.  iao.  —  De  Mas-Latrie,  Histoire  de  Cluiprc .  t.  Il, 

^  Voir  Le*  Rois  de  Jérusalem.  p.  /17;  t.  III,  p.  610,  611. 


60  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

conduite  de  toutes  les  ailaires  du  royaume  à  ses  deux  oncles  Jean  et 
Philippe  d'll)elin,  qui  firent  couroiuier  le  jeune  Henry  par  Eustorge. 
archevesque  de  Nicossie,  n'estant  encore  âgé  que  de  sept  ans,  du  con- 
sentement de  sa  mèi'e  et  de  la  haute  cour'.  PhHippe  d'Ibelin,  baile 
de  Cypre,  estant  décédé  l'an  1228  2,  le  gouvernement  demeura  au 
seigneur  de  Barut,  son  frère,  contre  lequel  la  reyne  eut  quehjues 
différents,  et  mesme  ayant  esté  obligé  de  se  retirer  en  la  ville  de  Tri- 
poli, elle  voulut  déposséder  le  seigneur  de  Barut  et  luy  substituer  Ga- 
merin  Barlas;  mais  il  ne  put  estre  receu  par  la  haute  cour  en  cette 
qualité. 

[D'après  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr  ^  c'est  peu  après  son 
mariage  avec  Boémond  V  (laû-!)  que  la  reine  Alix  voulut  déposséder,  non  le 
seigneur  de  Baruth.  mais  Philippe  d'Iheiin.  son  h-ère,  de  la  régence  du  royaume 
de  Giiypre,  pour  lui  subslituer  Camerin  ou  Aimeri  Barlais.  Mais  Philippe  ré- 
sista, p(  tous  les  seigneurs  s'accordèrent  pour  le  maintenir  dans  ses  fonctions, 
hors  un  seul,  Baudouin  de  Belesme,  qui  déclara  ne  reconnaître  d'autre  baile 
du  royaume  que  la  reine  mère.  A  ces  mots,  tous  les  partisans  des  Ibelin  lui 
coururent  sus  et  le  laissèrent  pour  mort.  Le  récit  de  Lorédan  ^  est  un  peu  dif- 
férent, et  suppose  que  Philippe  d'Ibelin  avait  quitté  la  régence,  mais  qu'il  ne 
vonhit  point  souffrir  Camerin  Barlais  pour  successeur.] 

Ensuite  quelques  barons  de  Cyj)re,  qui  favorisoient  la  l'eyne,  appe- 
lèrent l'empereur  Frédéric,  «pii  passoit  en  la  terre  sainte  pour  recueillir 
la  couionne  du  royaume  de  Hiérusalem.  (jui  luy  estoit  échue  du  chef 
de  sa  femme ^  Frédéric  estant  entré  en  Cypre,  le  seigneur  de  Barut  le 
vint  trouver  avec  le  jeune  roy^  L'empeieur  les  traita  d'abord  humai- 
nement, puis,  faisant  éclater  son  dessein,  fit  arrester  l'un  et  l'autre.  Il 
forma  ensuite  diverses  contestations  contre  le  seigneur  de  Barut,  luy 


'   Loredaiio,  1.1.  p.  3i;  traduction  li-aii-  Mann.  Sanut.    1.   111.  c.  \i,   p.   an. 

çaise,  t.  I.  p.  39.  -213.  —  Mathieu,  Paris,  ann.  i-i-îi).  —  Joi- 

"  Sanut.  I.  III,  c.  .\i,  p.  -211.  dan.  n|i.  Raynaid.   i-Jag.  11°  3i,    t.  XXI, 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  .XXXIl.  p.  ;). 

c.  x.\i.p.  3()0-363.                   '  '  Continuât,   etc.    I.   XXXIII.   '■.    i-m. 

"   Lored.  I.  1.  p.  63;  Irad.  f'r.  t.  1.  p.  /19.  p.  3(16-3r)(). 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  61 

rlispulaiit  la  seigneurie  de  Barut  et  la  (jualité  de  baile  de  Cypre.  Mais 
par  l'entremise  de  quelques  grands  il  l'ut  convenu  que,  pour  le  premier 
point,  il  serait  décidé  par  les  barons  du  royaume  de  Hiérusalem,  et. 
pour  le  second  par  ceux  de  Cypre.  Cependant  Frédéric,  avant  de  passer 
en  la  terre  sainte,  donna  le  gouvernement  de  Cypre  à  cinq  seigneurs, 
sçavoir  :  à  Camerin  Barlas.  Almeric  de  Bessan,  Caain  Le  Boux,  Guil- 
laume de  Bivet  et  Hugues  de  Gibelet,  tant  que  le  roy  fust  majeur'.  \ 
laissant  des  trouppes  alemandes  poui-  garder  les  places. 

[Le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr '^  présente  ces  derniers  faits  fout  au- 
trement. C'est  au  moment  de  partir  d'Acre  pour  l'Italie  (1229),  et  non  avant 
de  passer  dans  la  terre  sainte,  que  l'empereur  Frédéric  céda  à  ces  cinq  sei- 
gneurs le  gouvernement  ou  la  bailie  de  Chypre,  qu'il  avait  droit  de  tenir  pondant 
trois  ans,  juscpi'à  la  majorité  du  roi.  Il  le  leur  vendit  pour  dix  mille  man.s 
d'argent,  qu'ils  devaient  remettre  à  Balian  de  Sajette  et  à  Garnier  l'Alemant. 
ses  baillis  au  royaume  de  Jérusalem.] 

Les  allaires  demeurèrent  en  cet  estât  jusques  en  l'an  laSa,  que  le 
seigneur  de  Barut,  avec  des  troupes,  entra  dans  l'isle  de  Cypre 3.  se 
joignit  avec  le  roy,  qui  estoit  en  la  garde  des  cinq  barons,  et  se  rendit 
maistre  de  l'isle.  L'empereur  ayant  envoyé  contre  luy  Hicliard,  mares- 
chal  de  l'empire,  il  le  deffit  entièrement.  Il  y  eut  divers  sièges  de  places, 
où  plusieurs  grands  seigneurs  perdirent  la  vie. 

[Ce  récit  est  confus  et  obscur:  voici  l'ordre  des  faits  tel  qu'il  résulte  du  Con- 
tinuateur de  Guillaume  de  ïyr  *  : 

Richard  Filangieri,  maréchal  de  l'empereur  Frédéric  II,  envoyé  par  ce 
prince  en  Chypre  et  en  Svrio  pour  y  soutenir  ses  prétentions  à  la  bailie  de 
Chypre  contre  le  sire  de  Baruth,  Jean  d'Ibelin,  enleva  à  ce  seigneur  sa  terre, 
et  assiégea  son  château  de  Baruth  (laSi).  Jean  d'Ibelin  détermina  le  roi 
Henri'',  et  une  partie  des  seigneurs  cypriotes,  à  se  joindre  à  lui  contre  Ri- 
chard. Taudis  (pi'il  étail  à  Acre,  occupé  à  souhner  le  peuple  coiilrc  l'autorité 

'   Furuie  sciuvi.'iit   employé  par   I  auleui-  Gotlel'ritlus  iiiuii.  aiin.  i-2oi. 

pour  ;  jusqu'à  ce  fjtie  le  roifùl  mrijeur.  *   ('.(iiilinuat.  deGuill.  dfi  Tyr.  I.  XXXllI . 

■  Continuateui'   de  (juillauiiie    de    Tyr.  e.  xxi\-\\vi,  j).  oSy-Siji. 

1. XXXIII,  c.  IX,  p.  375.  'Continuât. etc.l.XXXlIl.c.xxvHi. p. ;'>94. 


a'2  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

(|p  Ricliard  cl  de  l'empereur  \  Richard  surprit  son  armée  à  Casal-Imhert  et  la 
mil  en  déroute  (i  aSa  ,  3  mai) 2,  puis  envahit  l'île  de  Chypre,  qu'il  soumit  tout 
entière,  excepté  les  châteaux  de  Dieu-d'Amour  et  de  Buiïavent  (laSa)^  Ce- 
|),.n.lan(  U-  sire  de  Barutli  ranima  les  Cypriotes  et  le  roi  lui-même,  découragés 
par  ces  revers,  en  leur  prêtant  de  rar;;ent.  produit  de  la  vente  de  deux 
ca^au\  par  ses  deux  neveux,  Jean  de  Césarée  et  Jean  d'ibelin*,  et  en  levant 
.le  nouvelles  troupes,  avec  les.pielles  il  rentra  en  Chypre,  reprit  avec  le  roi 
la  plupart  des  villes;  battit  Richard  à  Agridi,  le  iD  juin  1  aSa;  reprit  Cérines 
après  un  an  de  siège  (i  2  33),  et  força  les  Impériaux  de  quitter  l'île  et  de  se 
retirer  pour  la  plupart  en  Arménie  ^.] 

Henry  devint  ensuite  seigneur  du  royaume  de  Hiérnsalem^  qui  luy 
échut  par  le  décez  de  sa  nièi'e  arrivé  en  l'an  12/16. 

[Par  un  acte  de  1  2/17.  il  céda  à  son  neveu,  Jean  de  Brienne,  fds  de  sa  sœur 
Marie  et  de  Gautier  de  Brienne ,  tous  ses  droits  sur  les  comtés  de  Brie  et  de 
Champagne''.] 

Deux  ans  après  [la  nior!  de  sa  mère],  le  roy  saint  Louys  estant  des- 
cendu en  Tisle  de  Cypre  pour  passer  en  la  terre  sainte,  non-seulement 
Hem'y  le  recueillit  et  luy  rendit  tous  les  honneurs  possibles,  mais  encore 
pi'il  la  croix  avec  la  plupart  des  barons  et  des  prélats  de  Cypre,  à  des- 
sein de  l'accompagner  en  son  entreprise  d'Afrique»:  ce  qn'il  fit,  s'estant 
trouvé  avec  luy  au  siège  de  Damiette.  Il  vint  encore  au  secours  du  même 
roy  en  l'an  i'j5!i''  lorsqu'il  entreprit  avec  le  sultan  de  Babylone  d'aller 
attaquer  le  sultan  d'Hala])(>'«.  Il  mourut  la  mesnie  année,  ou  selon  le 
cavalier  Loredan,  le  8"=  jour  de  juin  de  l'année  suivante.  [Loredan" 

'   Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIII ,  '  Labbe ,  Alliance clironolog.  t.  II ,  p.  65G. 

c.  XXIX,  xxxni,  11.  3q.S.  '  Guillaume  de  Nangis,  In  sanctum  Ludo- 

^  M.  ibid.  c.  XXX,  XXXI,  p.  Sgô-SgS.  vicum,  p.  867,  368,  356;  édit.  Diichesne. 

'  U.  thid.  c.  xxxni,  p.  399.  —  Vincentius  Bellov.  1.  XXXII,  c.  xcvni. 

*  M.  ibid.  c.  X.XX11,  p.  398,  399.—  Cod.  "  Mathieu  Paris,  ann.  laSa,  p.  564. 

diplom.  t.  I ,  n°  1 4  ,  p.  39-3.  '"  Sanut.  1. 111 ,  part.  1  a  ,  c.  iv.  —  Conli- 

'  Contimiat.etc.l. XXXIII, c.xxxiv-xxxvi,  nuat.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  c.   11, 

1).  hno-lio-i. — Loredano  ,  1.  II,  10-2-1 08  ;  [,.  4/41. 

traduction  française,  t.  I,  p.  119-1-37.  "   Loredano.  I.  II,  p.   i3-3;  traduction 

"  Sanut.  1.  111.  part.  1-2,  c.  i.  française,  t.  I,  p.  i5i. 


LES  UOIS  DE  CHYPRE.  fWi 

dit  le  8  janvier.]  L'empereur  Frédéric  avoit  eu  dessein,  lorsquii  esloU 
niaislre  de  Cypre,  de  luy  faire  espouser  la  fille  de  Guillaume  Longue- 
Espée,  comte  de  Sarisbéry,  bastard  de  Henri  II,  roy  d'Angleterre.  Mais, 
outre  que  le  roy  avoit  de  l'aversion  pour  ce  mariage  ',  elle  vint  à  décéder 
presque  au  mesme  temps  en  la  ville  de  Cérines.  Incontinent  après .  sça- 
voir  en  l'an  ia38  [ou  i'^37]'^  il  espousa  Esthiennette  ou  Stépllani(^ 
sœur  d'Aitlion  1",  roy  d'Arménie.  Elle  semble  estre  nommée  Emeliiic 
dans  Guillaume  de  Nangis^.  Cette  reyne  estant  décédée,  il  s'allia  en  se- 
condes noces  avec  Plaisance,  fdle  de  Boémond  V,  prince  d'Antioclie*. 
Ce  second  mariage  se  fit  en  l'an  i95o,  au  mois  de  septembre,  duquel 
il  laissa  un  seul  fils,  qui  luy  succédai  Plaisance  se  remaria  depuis  au 
seigneur  d'Arsur. 

Hugues,  IP  du  nom,  fils  du  roy  Henry,  reçut  la  couronne  de  Cypie, 
si  nous  en  croions  Loredan'^;  ce  qu'il  y  a  lieu  de  révo(pier  eu  doute. 
vu  que  Sanudo  ''  écrit  en  termes  exprès  qu'il  mourut  avec  la  qualité 
d'héritier  de  ce  royaume'.  La  reyne  Plaisance,  sa  mère,  gouverna 
l'Estat  durant  la  minorité  de  son  fils,  avec  le  titre  de  régente  et  de 
baile.  Elle  prit  en  cette  qualité  le  party  des  Vénitiens  et  des  Pisans,  eu 
la  querelle  qu'ils  eurent,  en  l'an  i-^Sy,  contre  les  Génois,  en  la  terre 
sainte,  et  amena,  à  cet  elfet,  son  fils  à  Acre.  Ce  qu'elle  lit  à  la  per- 
suasion du  prince  d'Antioche,  son  frère,  du  comte  de  Japlie  et  du 
maistic  du  Temple'.  Cette  reyne  estant  décédée  l'an  1-361 .  Hugues  de 


'  Loredano,   I.   II,   p.   1  i3;  tniJuction  '  Sniiul.  I.  III,  part.  1  •■. ,  c.  lu.  —  Coii- 

française,  t.  I,  p.  iSa.  tinuat.  de   Guiil.  de  Tyr,  I.  XXXIV.  c.  1. 

'•  Sanut.  I.  III,  part.  11,  c.  \i\.  —  Spi-  p.  h'dy. 
«feg-.  t.  VII,  p.  217.  '    Loredano.   i.    H.    (>.   100;   Iraduelioi] 

'  GmWAhT^^angisJnsanctimLudovicum,  française,  t.  I,  p.  i5i. 
p.  348.  '  Sanuto.  I.  Kl,  part,  i-! ,  c.  \  .  vi. 

"  Vincentius  Bellovac.  1.  XXXIl,  c.  xcii.  '  Etienne  de  Lusignan .  Géimil.  des  ivi/x 

—   Continuateur    de    Guillaume   de    Tyr.  de  Cypre ,  îq\.  17. 

I.   \XXni,   c.   \Li.  p.  A08.   —  De   Mas-  "  Sanut.  1.  III.  c.  vi,  vu,  vni.  -  Cond- 

Latrie.  Histoire  de   Chypre,   t.   II.    p.   61.  nuat.  1.  XXXIV.  c.  m.  p.  'l'i:!.- -       Um.  de 

note  1.  Jerus.  l.  II,  p.  /loi,  ios. 


U  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Lusi;;iiaii,  fils  de  Henry  d'Antioche  et  d'Isabelle,  fille  de  Hugues  I",  roi 
de  Cypre,  fui  fait  baile  et  régent  du  royaume  de  Cypre  '  [malgré  les 
|)r(Hen(ious  de  sa  mère  Isabelle  et  de  son  cousin  Hugues  de  Brienne-]; 
et.  en  cette  qualité,  il  conduisit,  en  l'an  i  265,  une  belle  armée  navale  à 
Acre,  contre  Rendocbar,  ayant  en  sa  compagnie  cent  trente  chevaliers, 
sans  les  autres  gens  de  clieval;  auquel  temps  la  chevalerie  de  la  milice 
de  Cy])re  estoit  en  grande  réputation.  Il  conduisit  encore  des  troupes, 
("Il  !"an  1  266,  vers  Tabarie,  où,  ayant  esté  rencontré  des  Turcs,  il  reçut 
(pielque  échec  et  fut  delîiiit  par  eux.  L'année  suivante,  le  jeune  roy 
Hugues  décéda  au  mois  de  novembre,  âgé  de  quatorze  ans,  et  eut  pour 
successeur  le  mesme  Hugues,  régent  du  royaume,  son  cousin^.  Il  fut 
inhumé  en  l'église  des  dominicains  de  Nicossie,  où  estoit  la  sépulture 
(h's  Ibelin,  que  le  monastère  reconnoist  pour  fondateurs*.  Il  fut  ac- 
cordé en  mariage  à  Isabelle,  fille  aisnée  de  Jean  dlbelin^,  seigneur  de 
Barut,  et  d'Alix  d'Atliènes;  d'autres  écrivent  qu'il  l'espousa;  mais  ce 
mariage  ne  fut  pas  consommé  à  cause  du  bas  âge  du  prince. 

Hugues,  111'=  du  nom,  fut  couronné  roy  de  Cypre^  par  Guillaume, 
patriarche  de  Hiérusalem,  et  prit  le  nom  de  Lusignan,  à  cause  de  sa 
mère,  que  ses  successeurs  conservèrent  depuis.  Il  fut  aussy  couronné 
roy  de  Hiérusalem,  ayant  succédé  aux  droits  de  ce  royaume  à  Hu- 
gues II,  comme  j'ay  remarqué  ailleurs".  Ce  titre  néantmoins  luy  fut 
contesté  par  Marie,  fille  de  Boémond  IV,  prince  d'Antioche,  laquelle 


'   Sanut.  I.  III.  c.  VI.  p.  Qai.  —  Conli-  '   Etienne  de  Lusignan,  Généalogie  des 

nuat.  I.  XXXIV,  c.  iv.  p.  4i6.  —  Assis,  de  j-oys  de  Cypre,  fol.  27,  v°. 

■Unis.  l.  II,  p.  iao.  '  Lignages  d' outre-mer  ;  Labbe,  p.  3Go. 

"  Mais  la  baitie  du  royaume  de  Jérusa-  Sys,  h-2%  et  43o. 

leni  fut  adjugée  à  Isabelle,  et  Hugues  ne  "  Sanut.  1.  III.  parL  la,  c.  viii,  p.  aaS. 

l'eut  cpi'apiès  la  mort  de  sa  mère.  {Assis.  —  Continuât,  de  (juill.  de  Tyr,  1.  XXXIV. 

de  .lénis.  t.  II,  p.  ioa.)  e.  \.  p.  'liVj.  —  Assis,  de  JénisaJem.  t.  Il, 

^  Loredano,   I.   III,  p.   i5i,  i55;  Ira-  c.  xii.  p.  5i5. 

duction  française,  t.  I,  p.   17a,   178.   —  "  \ on-  Les  lîois  de  Jérusalem,  p.  à-i.  — 

Continuai.  deGuill.  de  Tyr.  1.  XXXIV,  c.  x,  Assis,  de  Jvrus.  t.  11,  c.  xui.  xvii.  p.  -'ii5. 


p.  65C.  —   \ssis.  de  Jérus.  t.  II.  p.  4i5.  /ik). 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  G5 

céda  ses  droits  à  Charles  ^■^  roy  de  Sicile,  ce  qui  donna  occasion  à 
une  grande  guerre  entre  les  deux  roys,  dans  la  terre  sainte.  Durant 
lequel  temps  il  fit  diverses  expéditions  contre  les  infidèles';  et  entin, 
après  avoir  acquis  beaucoup  de  réputation  durant  le  cours  de  sa  vie. 
à  cause  de  sa  valeur,  (jui  lui  fit  donner  le  surnom  de  Grand,  il  mou- 
rut en  la  ville  de  Tyr,  le  26^  jour  de  mars.  Tan  1286.  Son  corps 
fut  apporté  en  Cypre,  et  fut  inliumé  en  une  abbaye  de  Tordre  de 
Prémontré,  qu'il  avoit  construite  et  fondée  près  de  Cérines.  Il  avoit 
espousé  Isabelle  d'Ibelin,  fille  de  Guy  d'Ibelin,  connestable  de  Cypre, 
et  de  Piiilippe  de  Barlais-,  de  laquelle  il  eut  six  fils  et  quatre  filles, 
sçavoir  :  Jean^  qui  luy  succéda  au  royaume  de  Cypre;  Boémond. 
prince  de  Galilée,  dont  la  mort,  arrivée  en  l'an  1288,  causa  celle  de 
son  père\  par  le  desplaisir  qu'il  en  conçut;  Henry,  l'oy  de  Cypre: 
Amaury  ou  Amalric,  seigneui'  de  Tyr;  Guy,  connestable  du  royaume 
de  Cypre,  et  Aimery,  que  Loredan  ^  nomme  Camerin,  (jui  succéda 
en  la  dignité  de  connestable  de  Cypre,  après  le  décez  de  Guy,  son 
frère,  avenu  en  l'an  i3o3  [et  qui.  lui-même,  mourut  en  prison,  l'an 
1  3 1 1  ^J.  Les  filles  furent  Marie,  qui  espousa,  en  Tan  1 3  1  5,  Jac([ues  11 , 
roy  d'Aragon  %  après  la  mort  du(juel  elle  retourna  en  Chipre'^; 
Marguerite,  femme  de  Toros,  roy  d'Arménie;  Alix,  mariée  à  Ba- 
liaii  d'Ibelin,  prince  de  Galilée,  et  Helvis,  laquelle  mourut  sans  al- 
liance, au  mesme  joui'  cpie  son  frère  Boémond,  si  nous  en  croions 
Loredan'^  » 

Siiiinl,  1.  m,  part.  i-î.  c.  Il,  xiv,  xix.  '  Raraon  Montaner,  e,  a«o. —  Biicbon, 

'  Lignages  d'onlre-mer,  Lahbe,  p.  36o,  l.  II,  p.  876,  ^77.  —  Sniita,  arin.  i3iA. 

/,.io.  —  Sanut.  I.  III,  c.  xix,  p.  39().  i3i5. —  Hier.Blanca. —  Loretlano.  p.  16G. 

'  Etienne  de  Lusignan.  Chronograjjîa,  etc.  — Constanzo,  I.  IX,  part.  1. 

tableaux  généalog.  lin  du  volume.  —  Lign.  '  Nous  conservons  ici  cette  forme ,  qui . 

d'outre-mer,  c.ii.  Labbe,  p.3Co,  36i,  4-26.  dans  une  correction  de  troisième  main,  pa- 

*  Sanut.  1.  III,  c.  XIX,  p.  3-29.  raît  avoir  échappé  à  Du  Gange.  Mais  partout 

'  Loredano.  1.  IV,  p.  ao5,  qoG  ;  traduc-  ailleurs  il  emploie  la  forme  Cijpre ,  quand  il 

lion  française .  t.  I.p.  927. —  De  Mas-Latrie.  parle  en  son  nom. 

///s(o//c  (/e  C/i///>re,  t.  II.  p.  1 3 (j  et  note  7.  ''  Loiedano.   I.  111,  p.  1G7;    traduction 

°  Loredano.   I.  V,  p.   o8u:   traduction  française,  t.  I.p.  i85.  1 86  ;  I.  VI,  p.  3o5; 

française,  I.  1.  |i.  809.  traduction  française,  [i.  337. 

9 


(i6  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MEU. 

[Selon  Etienne  de  Lusignan',  Chelvis  épousa  le  roi  d'Arménie  Théodore, 
c'est-à-dire  Thoros  111  ;  mais  cette  alliance  aurait  eu  lieu  après  le  retour  du 
roi  Henri  II  dans  son  royaume  (i3io),  et  Thoros  III  mourut  en  1299. 

Peut-être  l'aut-il  ajouter  aux  princesses  filles  de  Hugues  III  une  cinquième 
(ille  appelée  Lucie'-,  inconnue  d'ailleurs,  mais  nommée  dans  un  acte  du  roi 
Hugues  IV  (1  33o,  3  1  janvier),  où  ce  princ(!  déclare  avoir  acheté  ime  maison  à 
la  princesse  Lucie,  sa  tante.] 

La  reyne  Isabelle  décéda  Tan  i?}:i-j.  [Hugues  III  avait  une  sœur 
nommée  Marguerite,  qui  épousa  Jean  de  Montlort,  seigneur  de  Tyv 
et  du  Torons] 

Jean,  ayant  succédé  à  son  père  en  ses  Estats,  fut  couronné  soiein- 
neilement  roy  de  Gypre  en  la  ville  de  Nicossie,  le  1 1'  jour  de  may. 
l'an  1284*.  n  mourut  l'année  suivante,  le  20  de  may,  sans  avoir  pris 
alliance,  et  l'ut  inhumé  en  l'église  de  Saint-Dimitri  de  Nicossie.  Quel- 
ques auteurs^  ont  écrit  qu'il  fut  empoisonné  par  ses  frères. 

Henri,  11*=  du  nom,  parvint  à  la  couronne  de  Cypre  après  le  décez 
de  son  frère.  Les  comraencemens  de  son  règne  furent  peu  heureux, 
toute  la  terre  sainte  estant  retournée  en  la  puissance  des  infidèles, 
nonobstant  tous  ses  efforts  et  l'alliance  (|u'il  fit,  à  cet  effet,  avec  les 
Tartares. 

[Un  moment,  en  l'année  i3oo,  si  l'on  en  croit  Lorédan '',  par  suite  dune 
grande  victoire  de  Gasan,  roi  des  Tartares  (Casan-Khan,  empereur  des 
Mongols),  sur  Malek  en-Naser  (Naser-Mohammed),  sultan  d'Egypte,  toutes  les 
villes  de  Syrie  rentrèrent  sous  l'ohéissance  des  chrétiens,  et  les  chevaliers  du 
Temple  et  de  l'Hôpital  revinrent  à  Jérusalem,  où  se  rendit  aussi,  en  qualité 
de  gouverneur  et  accompagné  de  3oo  cavaliers,  Amaury,  frère  du  roi,  prmce 

'   Histoire  de  Chypre,  fol.  liS.  '  Sanut.  I.  III,  c.  .\ix. 

-  De   Mas-Latrie,    Histoire    de  Chypre,  '  Loredano,  I.  111,  |).    178;   traduction 

t.  II,  p.  i63.  française,  t.  I,  p.  198. 

'  De   Mas -Latrie,   Histoire  de  Chypre,  '  Loredano,  1.  IV,  p.  202  ,  aoS  ;  traduc- 

t.  II.  p.  73  noie  3.  lion  française,  t.  1.  p.  aa-'i,  226. 


LES   ROIS   DE   CHYPRE.  67 

(le  Tyr  et  connétable  du  royaume  de  Jérusalem'.  Mais  bientôt  le  départ  de 
Casan,  obligé  d'aller  comprimer  des  soulèvements  dans  son  royaume,  et  sa 
mort,  qui  suivit  de  près,  firent  retomber  la  Syrie  sous  la  domination  tlu  sul- 
tan d  Egypte.  Sanuto-,  rappelant  le  même  l'ait,  ne  parle  pas  de  Jérusalem,  et 
dit  seulement  cpie  le  prince  Amauri  se  rendit,  avec  200  cavaliers,  à  Tortose, 
où  arrivèrent,  le  même  jour,  les  grands  maîtres  des  Hospitaliers  et  des  Tem- 
pliers. ] 

La  piiispart  des  clirestiens  de  ces  provinces  s'Iiabituèrent  en  Cypre. 
11  donna  la  ville  de  Limisso  aux  chevaliers  du  Temple  et  de  THospi- 
tal,  qui  la  fortifièrent^.  Il  n'eut  pas  plus  de  bonlieur  dans  la  suite;  car 
[à  l'occasion  des  ravages  des  Génois,  à  Piscopia,  sur  les  terres  de  Gui 
d'Ibelin*,  qui  servirent  de  prétexte  à  ses  ennemis  pour  le  décrier 
comme  incapable]  les  barons  de  Cypre  se  soulevèrent  contre  luy,  en 
l'an  i3o6^;  et,  ayant  formé  leur  conspiration,  le  26"  jour  d'avril,  en 
la  maison  de  Hugues  de  Presteron,  ils  donnèrent  le  gouvernement  de 
l'Estat  et  la  conduite  de  toutes  les  affaires  à  Amalric,  prince  de  Tyr 
[frère  du  roi],  qui  [en  vertu  de  deux  accords  faits  avec  le  roi,  i3o6, 
mai,  1807,  juin''']  se  saisit  aussitost  des  trésors  et  des  finances,  fit  faire 
les  bans  et  les  cris  publics  en  son  nom,  et  obligea  les  peuples  de  luy 
faire  hommage.  Henry,  auquel  ils  avoient  résolu  de  laisser,  et  à  la 
reyne,  quelques  revenus,  seulement  pour  subsister,  tasclia  de  rallier 
ses  amis,  ce  qui  ébranla  d'abord  le  prince,  qui  fut  es  termes  de  re- 
mettre sa  qualité  de  baile  et  de  régent;  ce  qu'il  auroit  fait,  si  les  con- 
jurez ne  l'eussent  menacé  de  la  conférer  à  un  autre,  au  cas  ([u'il  s'en 
démist.  Cependant  le  roy  tascha  de  se  deffendre  dans  la  ville  de  Nicossie, 
dans  le  palais  du  séneschal  son  oncle,  ayant  pris  les  armes;  mais, 
comme   il    fut  abandonné,  en  cette  occasion,  de  la  pluspart  de  ses 


'  Et.  deLusignan,  Hist.  de  Cypre,  fol.  1  Zio.  note  6.  —  Loredano ,  I.  IV,  p.  206  ;  traduc- 

'-  Marin.  Sanut.  1.  III,  part.  i3,  c.  x,  tion  fiançaise,  t.  I,  p.  a-iS,  ann.  i3o4. 
P-  a^<.  a^'2-  '  Marin.  SaniU.  1.  111,  part.  i3,  c.  n, 

'  Loredano,    I.  IV,  p.  200;  traduction  p.  262. 
française,  t.  I,  p.  22  1.  »  De    Mas -Latrie,  Histoire  de  Chypre, 

*  Beugnot,  Assis,  de  Jérus.  t.  1,  p.  363.  t.  II,  p.  101,  102,  110,  111. 


08  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

I»arnns.  il  tomba  en  la  puissance  de  son  frère,  qui,  après  l'avoir  tenu 
resserré  (piclcpio  temps,  l'envoya  en  Arménie,  ])oiir  y  cstre  gardé,  le 
premier  jour  de  février,  l'an  i3og;  et  envoya  en  exil  les  principaux 
seigneurs  (pii  lenoient  le  party  du  roy.  Oyssin,  pour  lors  roy  d'Ar- 
ménie, dont  Amalric  avoit  espousé  la  sœur  nommée  Isabelle,  le  fit 
resserrer  dans  le  cbasteau  de  Land)ron.  Le  roy  Henry,  incontinent  après 
avoir  esté  airesté,  s'estoil  plaint  au  ])ape  Clément  V,  de  cette  enlre- 
jirise  de  son  frère  <pii,  s'estant  arrogé  tout  le  ])ouvoir,  ne  luy  avoil 
laissé  que  le  seul  nom  de  roy.  Le  prince,  d'autre  costé,  tascba  de  se 
justifier  envers  Sa  Sainteté',  luy  représentant  que  le  roy  estant  sujet  à 
de  grandes  indispositions,  peu  propre  au  gouvernement,  et  qui  sa- 
donnoit  à  ses  plaisirs,  il  avoit  esté  choisy  par  les  barons  et  le  peuple 
et  de  son  consentement,  ])our  prendre  le  timon  de  l'Estat.  Le  pape, 
prévoyant  bien  (|ue  cette  division  civile  pourroit  apporter  du  cliange- 
ment  aux  all'aires  de  la  Chrestienté,  envoya  Nicolas,  arclievesque  de 
Tlièbes,  et  Raymond  des  Pins,  cbanoine  de  Bazas,  son  cbapelain,  pour 
essayer  de  la  terminei". 

L'année  suivante  [i3io,  mai's  ou  avi'il.  un  nouvel  accord  lut  mé- 
nagé par  le  nonce  apostoliijue  Raymond  de  Pins  et  le  roi  d'Arménie  ^ 
enti-e  le  roi  et  le  régent.  Ce  traité  confirmait  les  deux  précédents  et 
ajoutait  1 0,000  besants  de  revenu  aniun^l  aux  200,000  (pii  avaient 
été  précédemment  accordés  au  roi  pour  ses  dépenses.  Peu  après,  le 
5  juin  de  la  même  année,]  le  pi-inc.>  [i-égent]  fut  assassiné  en  sa 
cllambre^  comme  il  reposoit,  par  Simon  de  Mont-Olympe  [ou  Monto- 
lif],  son  plus  intime  amy,  (jni,  pour  se  sauver,  se  jeta  dans  la  mer, 
où  il  perdit  la  vie. 

Amalric  ou  Aimery*,  connestalile  de  Cypre,  frère  du  roy,  fut  ensuite 

'   Clément  V,  1.  lit,  ep.  cnr.  8,  apinl  p.  a/i3.  —  I^oredano.  1.  V,  p.  aô-i  ;  Uatliic- 

Raynald.  i3o8,  n°  87.  tion  française,  t.  I.  p.  279.  —  Phitippe  de 

'  De  Mas-Latrie,  Histoire  de  Chypre ,  t.  Il .  'Slakièrcs^Soitifeân  vieil  iiclei-in. — DeMas-La- 

p.  1 1 1 .  —  Extrait  de  ta  Cliroiiique  d'Araadi.  trie .  llist.  de  Chypre,  t.  II ,  p.  1 1 G  et  note  a . 


a- 


r.  \\i\. 


Ploi.  de  Luca,  Histor.  eccl.  1.  XXIV,  "  C'ëtait  celui  que  I.orédan  nomme  ( 

Samit.   1.   111.  part.   i3.  c.   ri,         nieriii.  L'Art  de  vérifier  /cv  dulea  ne  fait  pas 


J.liS   liOlS   1)K   CIIVI'KK.  69 

déclaré  j'oiivenieiir  du  royaiiiiu',  mais  la  pluspail  des  barons,  à  qui  il 
nagréoil  pas,  résolurent  de  rappeler  le  roy  '  et  élurent  pour  leur  chef 
Agne  [ou  Ague]  de  Bessan,  avec  Robert  de  Moinegaid  et  Renaud  San- 
son,  qui  reçurent  les  serniens  au  imin  (bi  roy.  Puis  ils  envoyèrent  en 
Arménie  pour  l'aire  l'escliaiige  de  sa  personne  avec  la  veuve  du  prince 
Amalric. 

[Le  h  août  i3io,  un  accord  tu(  arrêté.  |par  le  lépat  el  le  nonce  du  Saint- 
Siège-,  entre  les  rois  de  Chypre  et  d'Arménie,  et  au  nom  de  la  princesse  de 
Tyr,  veuve  d'Aniauri ,  sur  les  conditions  du  relonr  du  roi  en  (lli)  pre.] 

Ce  (pii  ayant  esté  exécuté,  Henry  relonrna  eu  Cypre,  où  il  arriva 
le  26'' jour  d'aousl;  et,  pour  recomioislre  les  obligations  cpiil  avoit  a 
Agne  de  Bessan,  il  luy  continua  la  qualité  de  lieutenant  du  royaume  \ 
et  le  lit  capitaine  de  Famagouste.  H  eut  ensuite  de  grands  démeslez 
avec  les  Génois,  qui  durèrent  longtemps,  sans  que  le  pape  Jean  XXII 
ayt  pu  les  pacifier.  11  eut  aussy  quelque  cpierelle  avec  Balian  d'ibelin. 
prince  de  Galilée  et  de  Tyr,  son  beau-frère,  en  Tan  101  8=";  et  non- 
obstant la  division  qui  estoit  entre  luy  et  Léon  IV,  roy  d'Arménie,  il  ne 
laissa  pas  de  le  secourir  puissamment  en  la  guerre  (|u'il  eut,  en  1  an 
1829,  contre  le  sultan  d'I^^gypte,  luy  ayant  envoyé  des  troupes  consi- 
dérables, sous  la  conduite  de  Hugues  Beduin;  ce  ((ui  luy  attira  les 
armes  de  ce  prince  en  ses  Estats.  11  eut  aussy  à  démesler  avec  les  che- 
valiers hospitaliers,  en  Tan  l323^  En  l'année  suivante,  il  mourut  de 
mort  subite,  le  samedi,  dernier  jour  de  mars,  âgé  de  ciinpiante-trois 
ans'^.    Aucuns  écrivent  (pi'il   mourut  de  mal  caduc,  ampiel  il  estoit 

mention  de  ce  iirince.  et  le  confond  avec  lion  française,  1. 1,  [J. -iiS^. -jSf).  —  De  Mas- 
Gui,  moit  en  i3o3,  auquel  Ainieri  avait  Latrie,  Histoire  de  CJujjtre .  t.  11.  p.  ii3. 
succédé ,  en  qualité  de  connétable  de  Chypre.  1 1  5.  —  L\traits  d'Amadi. 

'  Loredano.  I.  V,  p.  2.V1  et  sniv.  tra-  '  Raynald.  1817,  3.');  i3i8,  17;  i3i<). 

duction    française,    t.    I.   p.    nHo  et  suiv.  10;  iSao,  69;  1897,  5i  ;  i3a8,35. 

—  De  Mas-Latrie.  Histoire  de  Chi/pre ,  I.  II .  '  Raynald.  i3i8,  17;  i3q2,  46;  i3-2o. 

p.  11-3,  I  i3.  —  Eslraits  de  la  Chronique  i-î. 

d'Amadi.  ''  Wadd.  i3:2  3.iS. 

^  LorcdiUio.  I.  V.  [).  -iGo,  atio;  traduc-  "   Assis,  de  Jériis.  p.  .Vi-c  l.alijje.  Aliregt 


70  LES  FAMILLES   DOUTIlE-MEli. 

sujet;  ce  qui  nempesclia  pas  quil  nayl  ré<;iié  tout  le  cours  de  sa  vie 
avec  beaucou])  de  prudence  et  de  conduite. 

[C'est  ce  (jue  prouvent  les  lois  et  les  règlements  (pi'ii  fil  pour  l'iulininis- 
tration  et  la  police  de  son  royaume,  et  où  il  se  montre  législateur  éclairé  et 
prévoyant  '.  Dans  VAhiriré  dcx  assises  de  la  cour  des  Bourgeois''-,  où  l'on  rappelle 
quelcpies-uns  de  ses  actes,  il  est  appelé  «le  bon  roi  Henri,  jj  Et,  en  effet,  Lo- 
rédan  raconte^  <[u'à  sa  mort  les  larmes  et  les  cris  du  peuple  attestèrent  à  la 
lois  el  l'amour  des  sujets  et  la  lionlé  du  |)riuce.] 

.lean  Agapite,  gentilhomme  de  naissance,  favory  de  la  reyne  Cons- 
tance, lut  accusé  de  l'avoir  empoisonné^.  Son  corps  fut  inhumé  en 
l'église  de  Saint-François  de  Nicossie,  près  de  l'autel.  Il  avoit  espousé, 
dès  l'an  i3i8^  Constance,  nommée  par  aucuns  Eléonore,  fille  de  Fré- 
déric d'Aragon,  roy  de  Sicile,  de  laquelle  il  n'eut  point  d'enfans.  Les 
écrivains  espagnols  disent  qu'il  ne  la  toucha  pas''.  Après  le  décez  de 
Henry,  elle  lut  recherchée  en  mariage  par  [plusieurs  princes,  enire 
autres  par]  Pierre,  comte  de  Ribagorce\  frère  du  roi  d'Aragon  ;  et,  la 
dispense  ayant  esté  refusée  par  le  pape,  elle  espousa  Léon  IV,  roy  d'Ar- 
ménie. 

HuGuiis,  IV"^  du  nom,  roy  de  Cypre  et  de  Hiérusalem,  succéda,  en  ces 
deux  royaumes,  au  roy  Henry,  son  oncle,  qui  estoit  mort  sans  enfans. 
11  estoit  fils  de  Guy  de  Lusignan,  connestahle  de  Cypre,  ou  plustost  de 
Hiérusalem,  qui  décéda  l'an  i3o3,  et  d'Eschive  d'Ibelin\  fille  et  héri- 
tière de  Jean  d'ibelin,  seigneur  de  Barut,  et  d'Alix  d'Athènes.  [On 

roi/ff /;  édit.  Beug'not,  t.  XVllI,  p.  iig. --  '  liOreilano.  \.  VI,  p.  3o4.  .3o5;  Ira- 

Loreilano,  1.  V,  p.  290,  -291;  traduclion  duction  fiaiiçaisc,  t.  I,p.  i3(i. 

française,  t.  I.p.  '.]\ii.  ^  Loredano,  1.   V,    p.    287;   traduction 

'   lieiijjnot,  Asxises  de  Jérusalein  :   Bans  française,  t.  I,  p.  017. 
et  Ordonnances  des  rois  de  Cli^[)ro,  l.  II.  "  De    Mns-Lalrie,    Histoire  ilc    Chypre. 

p.  3.57,  3G3,  3G8,  371.  l.  111,  p.  718. 

'  Id.  ihid.   Abrégé  des   Assis,  etc.  t.  Il .  '  De  Mas -Latrie,    Histoire    de  Chypre. 

p.  -iUl),  ^53,  3i5  et  note  c ,  Sac  .  3a 2.  p.  709-720  ,  et  712  ,  n.  1. 

'  Loredano,  I.  V,  p.  291,  292;  tradnc-  Lignages  d'outre-mer ,  c.  vi.  — -Labbe, 

tion  franc,  t.  1,  p.  322.  826.  t.  I.p.  072,  373,  /43o. 


LES  ROIS  DV:  CIlVlMiE.  71 

parlera  incessamment  de  sa  sœur  Isabelle.]  D'abord  que  le  roj  lleniy 
lui  mort',  il  se  présenta  devant  la  haute  cour  et  demanda,  par  messire 
Bartliélemy  de  Montolif,  chevalier,  d'estre  saisy  de  ces  royaumes  et 
d'estre  préféi-é  aux  sœurs  du  roy  [Alix  et  Helvis],  <[ui  esloient  encore 
vivantes;  attendu  que  les  masles,  suivant  les  Assises,  estoient  prél'érés 
aux  temelles  :  ce  qui  luy  fut  accordé,  parle  lieutenant  du  séneschal  [au 
nom  de  la  haute  cour  du  royaume],  le  second  jour  d'avril  suivant.  H 
fut  ensuite  couronné-,  avec  la  reyne  sa  femme,  en  1  éjjlise  de  Sainle- 
Sopliie  de  Nicossie,  où  il  reçut  la  couronne  du  royaume  de  Cypre  dos 
mains  de  Jean,  archevesque  de  Nicossie;  puis  reçut  celle  du  royaume 
de  Hiérusalem,  en  léjjlise  de  Famagouste,  de  Mathieu,  éves(|ue  de 
Barut.  Je  ne  trouve  rien  de  ses  actions,  sinon  qu'il  se  joignit,  ou  du 
moins  contribua  de  ses  galères,  à  la  ligue  ([ui  hit  entreprise,  par  les 
princes  chrestiens,  contre  les  Turcs,  l'an  i3A5^. 

[Le  pape  Clément  Vi,  par  un  bref  du  8  août  i343,  avait  décidé  que  le 
roi  de  Cliypre  devait  fournir  quatre  vaisseaux*. 

L'an  i35o,  ii  août,  Hugues  IV  conclut  un  traité  d'alliance  contre  les 
Turcs  avec  l'ordre  des  chevaliers  de  Rhodes  et  la  républiquede  Venise^.  Ce 
traité  fut  renouvelé  le  ao  mars  1857;  mais  le  roi  ne  participait  ([u'à  regret  à 
cette  ligue*',  qui,  d'ailleurs,  ne  produisit  aucun  résultat  sérieux.  J 

Philippe  de  Maisières\  chancelier  de  Cypre,  et  après  luy  le  cavaber 
Loredan^  escrivent  que,  se  voyant  âgé,  il  se  démit  de  son  royaume, 
l'an  1  36o ,  en  faveui'  de  Pierre  son  fils,  et  se  retira  en  une  abbaye  (ju'il 
avoit  bastie  à  Castel-Stravile ,  et  que,  l'année  suivante,  il  mourut,  ayant 
régné  trente-six  ans  et  vécu  soixante-quatre. 

'   Ass.  de  Jérus.  p.  bhi,  \jahhe.  Abrégé  ^    De   Mas-Latrie,   Histoire    de  Chypre, 

royal,  t.  I  ;  éd.  Beiignot,  t.  ! ,  préface,  p.  3,  t.  Il,  p.  917-219. 
4  ;  l.  11,]).  4 19-69  2.  "   (Jod.    diplomal.    t.    Il,    p.   98    «t    9A. 

"  Loredano,  I.  V,  p.  293-295;  trnduc-  n"  76. 
lion  française,  t.  1,  p.  325-3a7.  '  Pliil.  de  Maseriis,  Vila  S.  Pétri  Tlwi/u  . 

'  Du  Cange,  Hist.  de  Constantinople  sous  c.  vai. 
les  e/npereurs français,  f.  iùb.  '  Loredano,   I.  VI,   p.   33g;  traduction 

'   Cod.  diplom.  t.  II,  p.  87.  n°  69.  française,  l.  I,  p.  87/1.  'djb. 


72  LES   FAMILLES   DOUTr.E-MER. 

I  II  paraîl,  d'après  les  iiKiniinionts  les  plus  aiillii'ii(ii|iic.s.  i|iic  le  roi  Hugues  IV 
avait,  dès  son  vivaul,  invesli  de  l'autorité  royale  son  fils  Pierre,  comte  de  Tri- 
poli ';  mais  il  n'avait  point  alKli(|ué,  encore  moins  s'était-ii  retiré  dans  un  mo- 
nastère. L'association  de  Pierre  à  la  couronne  avait  eu  lieu  en  novembre  i358; 
et  Hufjues  IV  mourut  ranni''i>  suivante,  i35().  le  lo  octobre.] 

Son  corps  fut  iiilinmé  eu  réglLsc  de  Sainl-Doniiiiiciiie  de  Nicos.sie  , 
vers  la  poile  du  cloi.stre.  11  avoit  espousé,  du  vivant  de  son  onde,  dès 
l'ail  i3i(),  Alix  d'Ibelin,  fille  de  Guy  [ou  Baliau]  dlbelin,  et  petite- 
tille  de  Balian  dlbelin,  séneschal  de  Cypre'-.  11  en  eut  plusieurs  enfans. 
sçavoir  :  Guy  de  Lusigiiau,  fils  aisné,  lequel  d  maria,  en  1  an  l328^  à 
Marie  de  Bourbon,  fille  de  Louys,  l'^'"'  du  nom,  duc  de  Bourbon,  et  de 
Marie  de  Hainaut.  [Les  négociations  pour  ce  mariajje  avaient  commencé 
en  1828*.  Le  contrat,  dressé  le  29  novembre  de  cette  même  année, 
ne  fut  ratifié  par  le  roi  ([ue  le  ik  janvier  i33o.]  Du([uel  mariage  na- 
quit un  fils  unique,  Hugues  de  Lusignan,  prince  de  Galilée  [dont  il 
sera  r[uestion  plus  bas.  Les  autres  enfants  de  Hugues  IV  furent]  Pierre, 
comte  de  Tripoly,  puis  roy  de  Cypre;  Jean  de  Lusignan,  [fait]  prince 
d'Antioche,  [et]  connestable  de  Cypre  [par  son  père',  au  moment  oîi 
celui-ci  fil  couronner  roi  de  Cbvpre  Pierre,  son  fils  aîné];  Jacques 
de  Lusignan,  séiieschal^  depuis  connestable  et  roy  de  Cypre;  Tliomas 
ou  Tliomacin  de  Lusignan.  ipii  se  noya,  le  i5  de  novembre  [i36o]. 
dans  la  fontaine  d'un  jardin,  avec  sa  sceur  Isabelle',  laquelle  avoit 

'  BeMss-Lalne  JUstoire  (le  Chypre,  l.l\.  "  Loredano,  I.  VI.  p.  345;  Irad.  franc, 

p.  aa4  et  n.  2;  p.  aaS-a-ay.  t.  I,  p.  38i.  —  Assises  de  Jérus.  p.  46o. 

-  Loredano.  1.  V,  p.  a88;  Irad.  franc.  Labbe,  Abrégé,  etc.   édit.    Beugnot.   t.   I. 

r.  I.  p.  3 18.  p.  6,  préface. 

Conlinuator  Nang-ii,  ann.  iSat).  t.  II .  '  Cet  accident,  marqué  à  l'année  iSôg 

|,.  ,,)8-iio.  —  Histoire  de  Constantinople ,  par   Lorédan   (1.   VI,  p.  336;  traduction 

I.  V.  c.  vin.  n°  11,  p.  atjg.  ayo.  —  Titres  française,  t.  1 ,  p.  371,  37a).  avait  eu  lieu 

de  la  chambre  des  comptes  de  Paris.  —  en  i34o.   comme  nous  l'apprend  un  lué- 

I)e  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  iGa-16/1.  moire   du  prince   Fernand  de   Majorque, 

'  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II.  publié  par  M.  de  Mas-Latrie  (t.  II.  p.  190). 

p.  lio-iia,  li/i-iig,  i58-i63.  En   elfet,  le  prince  et  la  princesse  qui  se 

'  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  H.  noyèrent  si  malheureusement  étaient  deux 

p.  a9,.5;  extrait  de  la  Chronique  d'Amadi.  jeunes  enfants,  nu  dire  même  de  Lorédan: 


LES  ROIS  DE  CHYPUE.  73 

espoiisé,  en  l'an  1826,  Eudes  de  Dampierre,  coniiestal)le  de  Hiéni- 
salem,  run  des  plus  puissans  et  des  plus  riches  seigneurs  du  loyaume 
[celle  Isabelle,  qui  avait  épousé  le  connétable  en  1826,  était  non  la 
jeune  fille  morte  en  10/10,  mais  la  sœur  même  du  roi,  fille,  comme  lui, 
de  Gui  de  Lusignan,  mort  en  i3o3.  C'est  ce  que  prouvent  Lusignan. 
dans  sa  Ghorograpliie  de  l'île  de  Chypre  et  dans  les  Tableaux  généalo- 
giques de  sa  famille  ' ,  et  les  formules  des  lettres  adressées  par  le  roi 
Hugues  IV  à  sa  sœur  Isabelle  la  connélablesse-,  et  à  Eudes  de  Dam- 
pierre, son  beau-frère,  connétable  de  Jérusalem];  Cive  ou  Eschive, 
mariée  à  Fernand  de  Majorque,  vicomte  d'Omelas.  J'ai  veu  des  lettres-^ 
de  Sance,  reyne  de  Hiérusalem  et  de  Sicile,  données  à  Naples,  le  1  5  de 
mars  l'an  1  3  38 ,  par  lesquelles  cette  reyne  donne  à  Fernand  de  Majoi-que , 
vicomte  d'Omelas,  frère  du  roy  de  Major(iue,  qui  avoit  espousé  depuis 
peu  Scive,  fille  du  roy  de  Cypre,  et  qu'elle  avoit  élevé  en  sa  maison, 
une  somme  de  5o,ooo  florins  d'or,  pour  emploier  en  l'achat  dune 
terre.  Quelques  autres  mémoires  de  la  Chambre  des  comptes  de  Paris 
portent  que  Hugues,  roy  de  Cypre,  doima  3o,ooo  besans  d'or  pour 
dot  à  sa  fille  Eschive,  (pii  avoit  espousé  Fernand,  infant  de  Majorque, 
et  les  assigna  sur  un  casai  près  de  Nicossie,  1  an  i3/io. 

[Lorédan*  dit  que  Hugues  IV  donna  une  Irès-riclie  dot  à  sa  fille  Cive  ou 
Eschive  en  la  mariant  à  Ferrand,  roi  de  Majonjue.  Le  père  Et.  Lusignan'' 
dit  aussi  que  le  mari  d'Eschive  était  le  roi  de  Majorque.  On  voit  que  ces  deux 
auteurs  se  trompent.  Ferrand  ou  Fernand  était  le  frère  du  roi  de  Majorque 
Jacques  II,  fils  de  Fernand  de  Majonpie.  prince  d'Achaïe,  et  d'Isabelle  d'I- 
belin*^,  mariée  depuis  à  Hugues  d'Ibelin,  comte  de  Joppi'.  Il  paraît  (|ue  la  dot 

ce  qui  peut  s'accorder  avec  la  date  de  1 36 0.  "  Loiedano,  1.  VI.  p.  .'!uiS:  liad.  franc. 

mais  non  avec  celle  de  1309,  terme  du  t.  I.p.  34 1. 

règne  et  de  la  vie  de  Hugues  IV.  '  Etienne   de  l.usignjn.   Généalogie  des 

'   Etienne  de  Lusignan,  Chorograffia  dell'  roijs  de  Ci/pre ,  fol.  i[)\°;  Chorograffia  ,  dell' 

isola  di  Cipro,\>.-j'j;  2°  tableau gciiciilogifiiie.  isola   di  C/qn-o .  p.  77;   a'   lahlran  gcnculo- 

-  Assises  de  Jénis.  t.  II.  ]).  383,  386.  giqiie. 
Formules  de  lettres,  n"  2.5.  "   Du  Cange.  Hisl.  de  Coiisltnitiuople  sous 

'  Cf.    De   Mns-Lalrie.  Ilist.  de  Chypre.  les  empereuis  franc.  1.  \ll.  11°  18.  p.  aSo. 

t.  Il,  p.   lit).  Généalogie  des  Ibeiias. 


7/1  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEK. 

fui  très-inoxaclemenl  payée,  si  même  elle  le  fui  jamais;  ce  (|ui  fut  peut-être 
la  preuiière  origine  des  graves  dissentiments  qui  s'élevèrent  entre  le  beau-père 
et  le  gendre.  Une  lettre  du  pape  Benoît  XII  ',  adressée  au  roi  Hugues  IV,  nous 
les  avait  déjà  fait  connaître  vaguement;  mais  un  nouveau  document',  publié 
par  M.  de  Mas-Latrie  ^,  nous  donne  des  détails  très-circonstanciés,  sinon  sur  les 
causes,  du  moins  sur  les  eft'ets  de  celte  mésintelligence,  (jui  se  manifesta  dès 
les  premiers  jours  qui  suivirent  le  mariage.  C'est  un  mémoire  original,  écrit 
probablement  sous  la  dictée  du  prince  Fernand,  vers  la  fin  de  i3/i2,  et  adressé 
par  lui  à  son  frère,  le  roi  de  Majorque,  où  il  énumère  les  contrariétés,  les  per- 
sécutions, les  avanies  de  toute  espèce  (pie  lui  fait  endurer  son  beau-père  de- 
j)uis  deux  ans.  Le  prince  enfin  quitta  l'île  en  fugitif,  et  à  l'insu  du  roi,  en 
i3/i3.  Sa  femme,  retenue  en  Gliypre  par  son  père,  mourut  en  i3(i3*. ] 

Marie,  l'emme  de  Gautier  de  Dampiene,  frère  de  Eudes,  tut  la  der- 
nière fille  du  roy  Hugues-'.  Une  épistre  du  pape  Grégoire  XI,  de  Tau 
1372  '',  nous  apprend  que  la  femme  du  roy  Hugues,  mère  du  roy  Pierre . 
pour  lors  décédé,  estoit  remariée  avec  le  frère  d'Othon,  duc  de  Bruns- 
vvic,  qui  espousa  Jeanne,  reyne  de  Naples.  Ce  frère  d'Othon  semble 
estreceluy  que  le  cavalier  Loredan'  nomme  Pliilippes,  et  qu'il  qualifie 
mal  comte  de  Bresinic,  au  lieu  de  duc  de  Brunswic.  Quelques  généalo- 
gistes* ont  écrit  ipie  le  père  dOtlion ,  qui  fut  Henry,  surnommé  le  Mei- 


'  Rayiialit.  Annal,  eccles.  i.^ii.  n"  /lA, 
t.  X\V,  p.  Jijg. 

"  Nous  avons  découvert  ce  document, 
en  t86a,  dans  le  carton  L  des  archives  de 
la  bibliotlièque  Sainte-Geneviève,  à  Paris, 
dont  nous  explorions  alors  les  manast'cils , 
|)ar  ordre  de  M.  le  ministre  de  l'instruction 
publique  (M.  Villemain),  pour  lui  signaler 
ce  que  nous  y  trouverions  de  documents 
inédits  relatifs  à  l'histoire  de  France.  Cet 
acte  est  confondu  avec  des  papiers  de  toute 
nature,  entre  autres  l'original  du  certificat 
donné,  par  la  reine  Christine,  en  faveur  du 
i-atholicisme  de  Descartes .  sur  la  demande 
lies  amis  de  ce  philosophe,  3i)  août  idl'iy; 


plusieui's  originaux  de  lettres  patentes  de 
Henri  111  el  du  duc  d'Alençon,  nommant 
des  députés  pour  conclure  le  mariage  du 
prince  avec  la  reine  Elisabeth,  etc. 

'  De  Mas-Latrie ,  Histoire  de  Chypre,  t.  II , 

|).    l(S-i-20"î. 

'  De  Mas-Latrie,  zftiii.  t.  II,p.2o3,nole-2. 

'  Etienne  de  Lusignan ,  Géncal.  ilex  roys 
(IrCi/pre,  fol.  i()  v°;  Cliorogrqffia ,  etc.  3°  ta- 
bleau généalogique. 

°  Greg.  XI  pap.  Ep.  secr.  I.  11.  fol.  /i  ; 
apud  Wadding,  ann.  1872,  ai). 

'  Loredano,  1.  VII,  p.  Syâ;  trail.  franc, 
t.  I,  p.  4i  a. 

'  Siiinle-Mai'the,  t.  I!  de  la  ■>.  ril.  p.  ij.'ii). 


LES  BOIS  Db;  GHVI'HE.  75 

veilleux',  duc  de  Brunswic  en  Grubenaguen,  espousa  en  premières 
noces  Hélène,  fille  de  Waldemar,  électeur  de  Brandebourg,  dont  il 
eut  Othon;  et  qu'en  secondes  il  fut  conjoint  avec  Marie,  reyne  de 
Cypre,  dont  il  eut  deux  fils  morts  sans  postérité.  Mais  cette  épistre 
dont  je  viens  de  parler  découvre  l'erreur  de  ces  auteurs.  Ce  duc  de 
Brunswic  fit  sa  résidence  au  royaume  de  Cypre,  et  y  eut  divers  emplois 
sous  le  règne  de  Pierre  l",  roy  de  Cypre,  dès  l'an  i3()6.  Il  eut  une 
fille  nommée  Hélène,  Chelvis  ou  Héloïse,  qui  espousa  Jaques  de  Lusi- 
gnan,  connestable,  et  depuis  roy  de  Cypre  ^. 

[  Hugues  IV  avait  établi  une  bonne  police  dans  tout  son  royaume  ''.  Plu- 
sieurs ordonnances  prouvent  son  zèle  pour  la  justice*;  et,  afin  de  perpétuel- 
les bonnes  traditions  dans  la  décision  des  afTaires  judiciaires  et  contentieuses . 
il  fît  construire  une  maison  à  voûte  destinée  à  garder  les  registres  de  la  Cour 
des  bourgeois  ^.  ] 

Pierre,  comte  de  Tripoli,  fils  puisné  du  roy  Hugues  IV,  fut  préféré, 
en  la  succession  du  royaume  de  Cypre,  à  Hugues  de  Lusignan,  prince 
de  Galilée,  son  neveu",  quoyque  celui-ci  fust  fils  unique  de  Guy  de  Lu- 
signan, fils  aisné  du  roy,  décédé  de  son  vivant,  avant  1867  ;  en  laquelle 
année  Marie  de  Bourbon,  sa  veuve,  reprit  une  seconde  alliance  avec 
Robert  de  Sicile,  empereur  titulaire  de  Contantinople  :  ce  qui  se  fit, 
attendu  que  l'on  prétendoit  que  la  représentation  n'avoit  point  de  lieu 
au  royaume  de  Cypre.  J'ai  veu  des  lettres  de  ce  prince  données  à  To- 
lose,  l'an  i358'',  011  il  prend  qualité  de  chevalier,  fih  de  l' aisné  fils  du 
roy  de  Cypre;  son  sceau  a  un  escu  fasse  avec  un  lyon,  brisé  d'une  bande 

'  Henri  le  Merveilleux,  duc  de  Bruns-  p.  a3i,etnote/i. —  Assises  de  Jérus.  t.  \\ . 

wick-Grubenhan-en ,  fut  l'aïeul  et  non  le  père  p.  'dm  ,  87.3 ,  n°  39. 
d  Otton  de  Brunswick ,  fjiiatiiènie  mari  de  '  Assises  de  Jérus.  Bans  et  Ordonn.  des 

ieannedeî^aples.  {L'Aride  vérijier  les  dates  :  rois  de  Chypre .  t.  11,  p.  SyS-SyS. 
Ducs  de  Bniiiswicl-GrvbenlKigen.)  ^  Assises, etc.  tAl,  c.  xix,  p.  a5o  ,  note  6. 

'"  Loredano,  I.  VIII,  p.  /186;  trad.  franc.  °  Du  Gange,  Histoire  de  Conslmilinople , 

t.  II.   p.  78.  —  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  1.  VIII,  n°'  11,  ai,  p.  269,  289,  3o8. 
C/iî/ywc,  t.  II.  p.  Sga  et  note  5.  '    De   Mas-Latrie.    Histoire  de   Chypre, 

^  ïteWas-hairie .  Histoire  de  Chypre ,  l.  [\ .  t.  II,  p.  223,  22 i. 


7fi  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

qui  semble  parsemée  de  fleurs  de  lys,  laquelle  peut-estre  il  avoil  prise 
à  cause  de  sa  mère.  11  mourut  vers  l'an  iSSG,  sans  postérité,  et  fut 
inhumé  en  l'église  des  Frères  prescheurs  de  Nicossie,  comme  j'apprends 
d'un  acle  do  l'an  i  3()f) ,  qui  est  en  la  Chambre  des  comptes  de  Paris.  Ceux 
qui  ont  écrit  que  Guy  eut  d'autres  enfans  se  sont  asseurément  mespris. 
estant  constant  (pie,  s'il  en  eust  eu,  ils  auroient  esté  héritiers  de  leur 
mère,  qui,  par  son  testament  de  l'an  1887  ',  institua  Louys,  duc  de 
Bourbon,  son  neveu,  son  héritier  universel  en  tous  ses  biens.  Dans  un 
mémoire  dressé  en  la  mesme  année,  qui  est  en  la  30"=  liasse  des  titres 
de  Bourbon,  en  la  Chambre  des  comptes  de  Paris,  il  est  porté  que  le 
prince  Hugues  décéda  en  Cypre;  et  frère  Jean  de  Paris,  carme  de  Ni- 
cossie, son  confesseur,  y  déclare  «qu'avant  son  décez  il  ordonna  Mon- 
'•  sieur  de  Boui'bon  son  héritier  principal,  et  que  le  seigneur  de  Cypre 
rr  s'est  depuis  emparé  des  casaux  du  prince  par  défaut  d'Iiéritier,  lesquels 
ravalent  pai'  an  cinquante  mille  besans,  sans  le  droit  du  royaume  de 
tr  Cypre,  lequel  on  tenoit  luy  appartenir,  ti 

Il  y  a  un  autre  acte-  au  mesme  endroit,  passé  à  Rome  le  a o""  jour  de 
may,  l'an  i368,  indiction  6,  par  lequel  Marie  de  Bourbon,  impératrice 
de  Constantinoplo,  traite,  en  présence  de  Hugues,  prince  de  Galilée,  son 
fils,  avec  Philippes  d  Ibelin,  seigneur  d'Azot;  .lacques  de  Nores,  turcoplier 
de  Cypre;  Simon  de  Tinory,  niareschal  de  Hiérusalem;  Pierre  Marcel, 
chambellan  du  royaume,  et  Jean  Nostri,  chambellan  du  roy,  chevaliers 
et  ambassadeurs  de  Pierre,  pour  le  payement  de  son  douaire  de  cinq 
mille  florins  de  Florence  annuels,  à  cause  de  son  premier  mariage  avec 
Guy,  fds  aisné  du  roy  Hugues,  que  le  roy  Pierre  s'oblige  de  faire  payer 
à  Venise.  Les  termes  de  cet  acte  sont  remarquables  :  rr  Domino  Petro, 
rr  Dei  gratia  Hiérusalem  et  Cypri  regnorum  régi,  fdio  dicti  Hugonis,  et 
rr  heredi  ac  légitime  in  dictis  regnis  causa  maris  primogeniturœ,  qua  pra>- 
rrcellens  repertus  extitit  a  migratione  dicti  domini  Guidonis  usque  ad 
rr  obitum  domini  régis  Hugonis,  etc.'n  Pierre,  ayant  esté  couronné  roy 

'   De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II,         Histoire  de  Chypre,    t.    Il,  p.    289 -ayi. 

p.  ioy,  et  note  i  ,  io8,  609.  '  Ces  mots  ne  se  trouvent  pas  dans  l'ex- 

'  Voyez  cet  acte  dans  M.  de  Mas-Latrie,         trait  de  l'acte  donné  par  M.  de  Mas-I,atrie. 


LES  ROIS  DE  CHVl'liE.  77 

de  Cypre  dès  ie  vivant  de  son  père,  se  lit  couronner  roy  de  Hiérusa- 
lem  à  Famagouste',  après  sa  mort,  par  Pierre  Thomas,  évesque  de 
Caraxe,  nonce  du  pape-.  Il  ne  fut  pas  d'abord  [maître]  paisible  du 
royaume;  car  le  prince  Hugues,  son  neveu,  prétendit  que  la  couronne 
de  Cypre  luy  devoit  appartenir,  et  le  fit  appeler  devant  le  pape  IniKi- 
cent  VI.  Pierre  y  envoya  le  comte  de  Rohas,  maréchal  de  Cypre,  et 
Thomas  de  Montolif,  auditeur;  et  enfin,  après  plusieurs  contestations, 
le  prince  se  déporta  de  ses  prétentions,  moyennant  riiirpianle  mille 
besans  de  revenu  [cuuj  mille  ducats,  selon  Lorédan^].  Lorédan,  qui 
ie  qualifie  mal  prince  d'Antioche,  dit  qu'il  traita  de  son  mariage  durant 
son  retour  en  Cypre,  sans  dire  avec  qui*.  En  tout  cas  il  n'est  ])as  pro- 
bable que  Hugues  ait  esté  marié.  Incontinent  après,  le  roy  Pierre  trouva 
des  occasions  de  signaler  sa  valeur  et  l'inclination  particulière  qu'd 
avoit  à  faire  la  guerre  aux  infidèles.  Car,  d'abord  sur  l'avis  qu'il  eut 
que  ie  roy  d'Arménie  estoit  attaqué  puissamment  par  eux,  il  luy  en- 
voya un  secours  considérable;  puis,  avec  une  armée  navale,  assisté 
des  chevaliers  de  Rhodes  et  des  Catelans,  il  alla  mettre  le  siège  devant 
Satalie,  et,  l'ayant  prise,  il  en  donna  le  gouvernement  à  Jacques  de 
Nores^  Enfin,  après  avoir  obligé  tous  les  petits  princes  de  la  Cilicie  à 
iuy  payer  tribut,  et  fait  une  entreprise  sur  ia  ville  de  Smyrne,  laquelle 
il  prit  et  démantela,  il  retourna  glorieux  en  Cypre,  l'an  1862.  Non 
content  d'avoir  fait  ces  progrez  sur  les  Turcs,  il  prit  résolution  d'enga- 
ger avec  luy  les  princes  clirestiens  dans  une  ligue  contre  ces  infidèles" . 
A  cet  eft'et  [ii  écrivit  d'abord  de  Nicosie\  le  i5  juin  i36t2.  à  la  sei- 
gneurie de  Florence,  et,  le  i5  septembre  suivant,  à  Nicolas  Accaiuoii. 
grand  sénéchal  du  royaume  de  Sicile,  les  engageant  à  seconder  ses 
armements  pour  le  recouvrement  du  saint  sépulcre;  puis,  s'étant  em- 

'  Pliiiippus  de  Maseriis,    Vita  S.    Pétri  ''  Lorédan  dit  positivement  en  cet  endroit 

Thomac.    c.   vni.    —    Loredano,    1.    VII.  que  c'était  avec  ia  fille  du  comte  de  Rochas. 

]).  35 1,  35-2;  trad.  fr.  t.  1,  p.  386,  387.  '  Ptiilippus   de   Maseriis.   Viln  S.    Pftvi 

—  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II,  Thomac.  c.  ix. 

p.  aai-aay.  '  Philippus  de  Maseriis,  Vita,  etc. 

-  De  Mas-Latrie,  ihid.  t.  II,  p.  a-aS.  '  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  (jhypre.  t.  II. 

'  Loredano.  I.  VII,  p.  Soa.  p.  .236.  9.39. 


78  LÈS   FAMILLES   D  OUTUL-MEU. 

I)arqué  le  f>/i  octobre  de  la  iiieiiic  année  pour  passer  en  Europe],  il 
\in(  à  niiodes,  delà  à  Venise,  où  les  Vénitiens  luy  offrirent  des  vais- 
seaux; puis  à  Gènes,  et  de  là  à  Avi[jnon,  où  il  arriva  au  mois  de 
février  l'an  l'ôû'S,  et  où  il  conféra  avec  le  pape  Urbain  V.  Il  y  trouva 
Jean,  roy  de  France,  qui,  sur  l'exhortation  du  pape,  et  à  la  persuasion 
du  roy  deCypre,prit  solcninellement  la  croix  le  jour  du  vendredy  saint, 
avec  Talerand,  cardinal  de  Périgord,  ([ui  fut  nommé  légat  par  le  pape 
pour  cette  entreprise:  les  comtes  d"Eu,  de  Dammartin  et  de  Taucar- 
ville,  et  autres  grands  seigneurs  de  France'.  De  là  le  roy  Pierre  alla 
trouver  l'empereur  Charles  IV,  puis  retourna  aux  duchez  de  Juilliers 
et  de  Brabant,  et  au  comté  de  Flandres,  où  il  conféra  avec  les  ducs 
de  Juilliers  et  de  Brabant.  le  comte  de  Flandres  et  le  roy  de  Dane- 
march,  qui  estoit  venu  visiter  le  comte;  et,  après  avoir  conféré  encore 
une  fois  avec  le  roy  Jean,  il  passa  à  Londres,  où  il  vit  les  roys  d'An- 
gleterre et  dEseosse.  Estant  retourné  en  France,  il  alla  visiter  le  duc 
de  Guienne,  pendant  lequel  temps  le  décez  du  roy  Jean  ari'iva,  qui 
fit  évanouir  tous  ces  grands  projets.  L'histoire  remarque  qu'il  assista  à 
ses  obsèques  avec  les  princes  du  sang  de  France.  11  passa  encore  en 
Allemagne,  en  Pologne  et  en  Hongrie;  employa  un  an  entier  en  tous 
ces  voyages  :  mais,  voyant  que  toutes  ses  peines  estoient  inutiles  et  ses 
espérances  perdues,  il  retourna  en  Gypre  avec  plusieurs  troupes  de 
France  et  d'Angleterre.  Quelques-uns  escrivent  que  le  pape,  avant  son 
retour,  le  créa  sénateur  et  gouverneur  de  Rome,  et  qu'il  réduisit  les 
Romains  qui  s'estoient  bandez  contre  Sa  Sainteté;  mais  il  est  plus 
probable  que  ce  fut  au  second  voyage  qu'il  fit  à  Rome. 

Tant  y  a  qu'estant  arrivé  en  Cypre,  il  équipa  une  armée  navale, 
laquelle,  avec  celle  des  chevaliers  hospitaliers  de  Rhodes,  faisoit  cent 
soixante-cinq  voiles;  et,  ayant  laissé  le  gouvernement  du  royaume 
au  prince  d'Antioclie,  son  frère,  il  alla  mettre  le  siège  devant  Alexan- 
drie, en  Egypte,  prit  la  partie  de  la  ville  qui  estoit  en  deçà  du  bras  de 


'    Froissart,  t.  t,c.  ccxvii,  ccxviii.  ccxxi.  \'ll(i  irlimiiV.  p.  1/47, 1/18,  i55. — De  Mas- 

Malliieu  Villani,  1.  XI,  c.  xxxiv,  xci.  —        Latrie.  Hist.  de  Clnjiire,  t.  It.  p.  aSy-aiÔ. 


LES  liois  ni<;  CHvi'PJv  70 

mer  qui  la  sépare,  et,  sur  le  bruit  de  l'arrivée  du  sultan  avec  un  jniis- 
sant  secours,  la  ruina,  la  brusla  et  la  démantela,  et  en  emporta  un  si 
grand  butin  que  tous  ceux  qui  se  trouvèrent  à  cette  entreprise  t'ureiil 
riches'.  Jacques,  frère  du  roy,  s'y  signala  entre  autres,  et  reçut  à  cette 
occasion  l'ordre  de  la  chevalerie ^  La  prise  d'Alexandrie  se  fit  en  un 
vendi-edy,  le  lô*"  ou,  selon  d'autres,  le  11*=  jour  d'octobre,  l'an  1305. 
L'année  suivante,  s'estant  joint  avec  les  Vénitiens,  les  Génois  et  ceux 
de  Rhodes,  il  alla  mettre  le  siège  devant  la  ville  de  Tripoly,  en  Syrie, 
la  prit,  la  pdla  et  la  démolit.  11  fit  de  mesme  de  Tortose  et  de  plusieurs 
autres  places  de  ces  costes-là.  Estant  retourné  en  Cypre,  il  prit  réso- 
lution d'aller  trouver  le  pape  une  seconde  fois.  Ayant  laissé  le  gouver- 
nement du  royaume  au  prince  d'AntiocIie,  son  frère,  il  vint  avec  son 
fils  unique,  qu'il  avoit  créé  comte  de  Tripoly,  à  Rhodes,  d'où  il  passa  à 
Naples,  et  de  là  à  Ronie\  où  il  arriva  au  mois  de  mars,  l'an  i368,  et  y 
termina  les  difl'érends  qui  estoient  entre  le  pape  Urbain  et  Barnabe 
Visconti,  seigneur  de  Milan.  Estant  retourné  incontinent  après  en  Cypre. 
il  s'éleva  une  grande  conjuration  des  barons  du  l'oyaume  contre  luy. 
fomentée  par  ses  frères,  qui  la  prétextèrent  sur  l'inobservance  des 
usages  du  royaume,  mais  effectivement  à  cause  de  ses  amours  déré- 
glées, s'adressant  aux  pei'sonnes  de  condition,  et  aussy  à  cause  de  sa 
trop  grande  sévérité  contre  les  barons,  ce  qui  ternit  beaucoup  la  gloire 
de  ses  belles  actions.  Enfin  les  conjurez  l'assassinèrent  inhumainement 
en  son  palais,  le  16*"  jour  de  janvier,  l'an  1869*,  selon  nostre  façon 
de  compter  les  années^  Froissarl,  racontant  la  mort  de  ce  prince,  en 

'   Thoiii.   VValsingh.    Eduaril    III,   aiiii.  '    I V/«  Urlmiti  ]',  p.  170,  col.  38 1.  é<lil. 

1.365.  —  Vita  Urbani  V,  p.  i55,  col.  871,  lîniiizi'. 

372  ,  édit.  Baluze.  —  Froissart,  t.  III ,  c.  xxi.  '   Assises  de  Jérus.  p.  45G.  Lalibe ,  AOrégé 

—  Chr.  de  Flandr.  c.  \c\\. — Sabell.dec.il.  io^h/,  etc.  édit.  Beugnot,  t.  I.  p.  5.  pré- 
I    IV.  —  Ilenr.  de  Knighton,  nnn.   i,363.  face.  — L'Art  de  vérifier  les  dates:  Rois  de 

—  l'hii.  de  Maser.  c.  xv,  xvi.  —  De  Mas-  Chypre.  —  De  Mas-I.atrie.  Ilisl.  de  Chjiprc . 
Latrie.  Ilist.  de  Chypre,  t.  II,  p.  973--38o  ;  t.  Il,  p.  -ii!.  3i6. 

extraits  de  Guill.  de  Machaut.  '  L'an  i368,  selon  le  texte  des  Assises. 

'  Loredano.  I.  Vil.  |).  372  ;  trad.  franc.         Mais  il  faut  qu'il  y  ait  ici  une  erreurde  chil- 

t.  II,  p.  io().  fre.  à  moins  que  le  rédacteur  de  ce  préani- 


80  LES   FAMILLES  DOUTHE-MER. 

donne  l'éloge,  f[ui  mérite  d'estre  inséré  en  cet  endroit',  a  Se  le  noble 
T  roy  de  Gypre,  Pierre  de  Lusignan,  qui  fut  si  vaillant  homme  et  de  si 
f  haute  entreprise,  et  qui  conquit  la  grande  cité  d'Alexandrie  et  de 
ff  Satalie,  eust  longuement  veccu,  il  eusl  tant  donné  à  i'aire  aux  Soudans 
rrel  aux  Turcs  que,  depuis  le  temps  de  Godefroy  de  Bouillon,  ils 
T  n'eurent  autant  d'allaires  comme  ils  eussent  eu;  et  bien  le  savoient  les 
"Turcs  et  les  Tartres  et  les  mécréans  qui  connoissoient  les  prouesses 
"  et  les  hautes  emprises  de  luy,  et  pour  ce ,  pour  le  destruire,  ils  marchan- 
fc  dèrent  à  son  frère  Jacques  de  l'occire  et  meurtrir,  et  fit  occire  le  gentil 
"  roy,  son  frère,  gisant  en  son  lit.  n  Puis  il  ajoute  que  Philippes,  chevalier, 
seigneur  de  Mesières,  en  Picardie,  son  chancelier,  luy  fit  dresser  cette 
insci'i])tion,  au  chapitre  des  Gélestins  de  Paris:  (f Pierre  de  Lusignan, 
rrquhiziènie  roy  latin  de  Hiérusalem  après  Godefroy  de  Bouillon,  et 
"l'oy  de  Gypre,  par  sa  grande  prouesse  et  haute  emprise,  prit  par 
'f  bataille  et  à  ses  fraiz  les  citez  d'Alexandrie,  en  Egypte;  Triple,  en 
rcSurie;  Layas,  en  Arménie;  Satalie,  en  Turquie,  et  plusieurs  autres 
rc  citez  et  chasteaux,  sui'  les  ennemis  de  la  foy  de  Jésus-Ghrist.  Anima 
"ejxts  requiescal  inpace.n  Gilles  de  Roye'  remarque  pareillement  que 
.lacques,  son  frère,  fut  le  principal  auteur  de  sa  mort^.  Son  corps  fut 
inhumé  aux  Jacobins  de  INicossie.  Un  auteur  grec*,  qui  vivoit  de  son 
temps,  écrit  qu'il  sçavoit  parfaitement  la  pliilosophie,  et  qu'il  aimoit 
la  conversation  des  personnes  savantes,  en  ayant  attiré  plusieurs  en  sa 


bille  n'ait  suivi  le  calcul  français ,  qui  com- 
mençait l'année  à  Pâques;  ce  qui  est  difficile 
à  croire,  car,  en  Ctiypre.  on  suivait  ordi- 
nairement le  calcul  romain,  qui  commençait 
Tannée  au  i"  janvier,  ou  à  la  Noël  précé- 
dente(de  Mas-Latrie,  Hist.  deChijpre,  t.  H, 
préface,  p.  xx,  xxi).  Quant  à  la  date  de 
l'année  i368,  pour  époque  réelle  de  la 
mort  de  Pierre  I",  elle  est  contredite  par  les 
autorités  que  M.  de  Mas-Latrie  a  réunies, 
t.  II,  p.  ail  et  3ii-345.  Le  meurtre  eut 
lieu  le  mercredi  malin,  17  janvier  1869. 
'   Froissart,  t.  III,  c.  xxi. 


"  /Egidius  de  Roya,  ann.  i.SgS.  p.  68, 
apud  Swertiuni. 

^  M.  de  Mas-Latrie  croit,  d'après  les  au- 
torités les  plus  rapprochées  de  l'événement , 
que  non -seulement  les  frères  du  roi  ne 
lurent  pas  les  auteurs  du  meurtre,  mais 
même  cpi'ils  furent  étrangers  au  complot. 
(Histoire  de  Chi/pfe .  t.  II,  p.  3 4 a -.345, 
note  sur  les  extraits  relatifs  au  meurtre  de 
Pierre  I".) 

''  Agathangelus ,  apud  Allatinm .  De  (ieor- 
ffiis  dialnb.  p.  343,  à  la  suite  do  George 
Acropolite;  byzantine,  i65i,  Paris,  in-fol. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  81 

cour'.  Il  lui  marié  deux  fois,  la  première  avec  Escliive  de  Montforl. 
lille  de  Rupin  de  Monllort.  Ce  mariage  se  fit  en  l'an  iS/ta^,  pour  Tac- 
complissement  duquel  le  pape  Clément  VI  donna  le  pouvoir  à  Elie, 
arclievesque  de  Nicossie,  promu  au  patriarcat  de  Hiéiiisalem,  dac- 
corder  les  dispenses  à  cause  de  la  parenté  qui  estoil  enlie  eux.  Nous 
ne  lisons  pas  s'il  y  eut  des  enfans  de  ce  mariage,  ny  si  Marie,  qui 
espousa  Jacques  de  Lusignan,  comte  de  Tripoly,  fils  de  Jean,  prmce 
d'Antioclie,  en  estoit  issue.  Tant  y  a  que  Pierre  se  remaria  en  secondes 
noces,  l'an  iSBg,  à  Eléonore^  (quelques  titres  la  nomment  encore 
Constance),  fille  de  Pierre  d'Aragon,  comte  de  Ribagorce,  frère  de 
Jacques  II,  roy  d'Aragon,  qui,  après  le  décez  de  Jeanne  de  Foix,  sa 
femme,  se  fit  religieux  de  l'ordre  de  Saint-François.  Il  laissa  d'elle 
Pierre  de  Lusignan,  qui  luy  succéda;  Jacques  de  Lusignan,  qui  fut 
aussy  roy  de  Cypre\  et  Marguerite  de  Lusignan,  que  sa  mère  donna 
en  mariage  à  Charles  Visconti,  seigneur  de  Parme ^,  du  bourg  de  Saint- 
Donin  et  de  Crème,  fils  puisné  de  Barnabe  Visconti,  duc  de  Milan,  et  de 
Béatrix  de  la  Scale.  Il  y  a  divers  titres  en  la  ciiambre  des  comptes  de 
Paris  qui  concernent  ce  mariage,  entre  lesquels  est  une  procuration 
de  Pierre,  roy  de  Cypre,  et  de  la  reyne  sa  mère,  qui  y  est  nommée 
Clémence,  pour  traiter  cette  alliance,  en  date  du  1-2''  jour  d'avril  l'an 
]  876,  indiction  ik.  Et  par  un  autre  acte  de  lamesme  année,  il  paroist 
que  Charles  Visconti  l'espousa  par  parolles  de  présent,  avec  une  dot  de 
Ao  mille  ducats,  et  la  clause  expresse  que  Pierre,  son  frère,  décédant 
sans  héritiers  raasles,  elle  et  ses  enfans  masles  luy  succéderoient  au 
royaume  de  Cypre  et  à  sa  mère  Eléonore.  Les  dispenses  furent  données 
par  le  pape  Urbain  pour  ce  mariage,  à  cause  que  le  roy  Pierre,  père 

'  Voir  un  récit  des  actions  de  Pierre  I".  '  Ceci  est   une   singulière  inadvertance 

roi  de  Chypre,  d'après  le  poète  Guillaume  échappée  à  la  plume  de  Du  Gange.  Il  a  dit 

de  Machaut ,  dans  une  dissertation  du  comte  ailleurs  et  plusieurs  fois,  comme  tous  les 

de  Caykis.  ( Mémoires  de  l'Acad.  des  inscript.  historiens  ,    que    le    piince   Jacques  ,    qui 

t.  XX,  p.  4i5-/i3g.)  parvint  à  la   couronne,  était   le   frère   de 

-  Wadd.  1 3/1  a,  4.  Pierre  I". 

^  Loredano,  1.  VI,  p.  .338;  trad.  franc.  *  Sansovino,  Nell.  Fam.  di  Visconti. 

t.  I,p.  373.  — Wadd.  i358,  2;  1373,  6. 


8^ 


LES  FAMILLES  D'OUTP.E-MER. 


<!('  M;ir;;norito,  avoil  toiiu  sur  les  fonts  de  haplosnie  Charles  Visconli. 
Il  y  a  iir-aiilinoiiis  lien  «le  douter  si  ce  mariage  se  fit  et  s'il  fut  coii- 
soiiimé';  d'autant  (|ue  Valeutine,  fille  de  Jean  Galéas,  duc  de  Milan, 
et  d'Isafiellede  France,  fut  depuis  accordée  au  mesme  Charles,  en  pré- 
sence de  Fi-auçois,  évesque  dePavie,  au  cas  qu'on  pust  obtenir  dispense 
(hi  pape,  par  traité  fait  à  Pavie  le  10'=  jour  de  may,  l'an  i38o.  En 
eil'et  les  dispenses  furent  données  parle  pape  Urbain YI;  mais,  par  luie 
anti'c  bulle,  la  première  fut  déclarée  subrepticc,  attendu  que  Charles 
avoit  esponsé,  par  paroles  de  présent,  Marguerite  de  Cypre,  quoyqu'il 
eust  soutenu  que  ce  mariage  estoit  nul.  Le  pajie  Clément  [VII]  refusa 
encore  depuis  la  dispense,  de  sorte  que  les  docteurs  donnèrent  avis  à 
^  alentine  qu'elle  pouvoit  se  marier  à  un  autre;  ce  (pi'elle  lit,  ayant 

pousé,  en  l'an  1 386,  Louys,  duc  d'Orléans.  La  reyne  Éléonore  se  l'ctira 
Aragon  vers  l'an  i38o"-,  et  mourut  à  Barcelonne,  le  26"^  joui-  [de] 

cembre  l'an  1/117,  à  la  façon  de  compter  d'Vragon,  où  l'on  corn- 


es 

eu 

d< 

meiiçoit  les  années  à  Noël,  et  fut  inhumée  en  l'église  des  frères  mineurs 

de  Barcelonne,  où  est  son  épitaphe  en  vers,  qui  se  lit  en  la  chronique 

d'Es])agne'  <le  Michel  de  Carbonel '. 

PiEiu'.E,  II''  du  nom,  comte  de  Tripoli,  surnommé  le  Gras,  succéda 
à  son  père  au  rovaume  de  Cypre-',  et  d'autant  qu'il  estoit  fort  jeune, 
Jean,  prince  d'Antioche,  son  onch;,  se  fit  déclarer  par  la  haute  coui-. 


'  Il  est  certain  que  ce  mariage  n'eut  pas 
lieu.  Marguerite  n'était  pas  encore  mariée 
on  i  383 ,  comme  on  le  voit  par  une  lettre 
lie  Pierre  IV  d'Aragon  au  pape,  du  18  mai 
de  cette  même  année  ;  et  elle  épousa  ,  vers 
i385,  son  cousin  germain,  Jacques  de 
Lusignan ,  comte  do  Tripoli ,  fds  de  Jean . 
prince  d'Antiocbc,  frère  de  Pierre  l",  qui 
avait  été  connétable  de  Chypre  et  régent 
ilii  rovaume.  (De  Mas-I^ati'ie,  llisloire  de 
C.hijprc,  t.  m,  p.  770,  et  note  i,  p.  771. 
—  Et.  de  Lusignan,  Cliovogra'pltia  dcll'  isola 
ili  Cipro,  n'  tableau  généalogique.  Ce  der- 


nier donne  à  cette  princesse  le  nom  de  .1/«- 
rictlc. 

'  Loredano,  1.  \  Ht.  p.  ôo(J  ;  trad.  franc 
I.  Il,  p.  99.  —  Wadding,  i83o,  07. 

'  Page  -2  1  h. 

*  Voir  différentes  pièces  concernant  la 
l'eine  Eléonore,  veuve  de  Pierre  I",  dans 
de  Mas-Latrie.  (Histoire  de  Chypre,  l.  Ili, 
p.  7G1-7G3,  766,  767-77^,  778,  791, 

79-5-7f)''-70'^'  797'  799 ■) 

'  Assises  de  Ji'rus.  p.  456,  Labbe;  édit. 

lîengnot,  t.  I,  p.  3,  préface.  —  De  Mas- 
Latrie,  llisl.  de  Chi/pre,  t.  Il,  p.  3-'i2. 


LES  ROIS  DE  CIIVrP.E.  S3 

[asscnihléo  le  jour  inèiue  de  la  mort  du  roi],  baile  el  réjfoul  du  royaume, 
tant  qu'il  auroit  altoiiit  Tage  de  majorité,  comme  se  prétendant  son 
princi])al  liéritier;  ce  qui  se  fit  à  lexclusion  de  la  reync  Eléonore,  à 
qui  la  régence  appartenoit  de  droit. 

Le  jeune  roy  ayant  atteint  lage  de  quatorze  ans  en  lan  iSyi',  il 
fut  couronné  roy  de  Cypre  à  Nicossie,  et  de  Hiérusalem  à  Famagouste. 
Aux  cérémonies  de  ces  couronnemens,  il  s'éleva  une  grande  querelle 
entre  le  baile  de  Venise  et  le  podestat  de  Gènes,  pour  la  ])réséance, 
qui  fut  adjirgée  aux  Vénitiens  par  les  intrigues  du  prince  d'Antioclu', 
qui  les  favorisoit;  et,  sur  les  mécontentemens  que  les  Génois  en  témoi- 
gnèrent, et  sur  ce  qu'au  festin  cjui  se  fit  ensuite  ils  estoient  venus  avec 
dessein  de  disputer  cette  préséance  par  la  force,  il  les  fit  maltrailei- 
indignement".  Les  Génois,  sur  cette  nouvelle,  firent  équiper  une 
ai'uiée  navale  de  cin([uante  vaisseaux  et  de  quatorze  mille  hommes, 
sous  la  conduite  de  Pierre  Frégosse,  fière  du  duc,  pour  tirer  vengeance 
de  cet  aflVont.  Le  pape  Grégoire  XI.  sur  l'avis  qu'il  eut  de  cet  arme- 
ment, prévoyant  que  cette  division  ])onrroit  causer  la  ruine  de  celte 
isle,  qui  avoit  servi  jusques-là  de  rempart  à  toute  la  clirestienté,  fit  ses 
elforts  d'en  arrester  les  mauvaises  suites  par  ses  soins,  employant  à  cet 
elfet  le  roy  de  France,  et  ])ar  ses  andjassadeurs  (ju'il  envoya  à  Gènes''. 
D'autre  part,  le  jeune  roy  et  ses  oncles,  dans  la  crainte  de  cet  orage, 
firent  alliance  avec  les  Turcs,  auscpiels  ils  restituèrent  Satalie,  à  la 
charge  de  quelque  tribut.  Les  Génois  estant  arrivez,  le  roy  se  retira  de 
ÎNicossie  à  Cérines  pour  plus  grande  seureté,  et  la  reyne  demeura  à  Fa- 
magouste, qu'elle  rendit  lascliement  au  Génois,  croiant  par  là  se  venger 
des  assassins  de  son  mary.  Les  Génois  se  servirent  encore  d'elle  pour 
se  rendre  maistres  de  la  personne  du  roy,  qu'ils  attirèrent  en  cette 
])lace  sous  des  prétextes  apparens  de  bienveillance.  Mais  cestoit  effec- 
tivement pour  y  surprendre  les  oncles  du  roy,  qui,  se  doutant  bien  de 

'   Loredano,  1.  VIII,  p.  i3o  ;  Irad.  franc.  de  DiomèdeStraniLaldi. — Loredaiio.l.  \  Ut. 

t.  II,  p.  9.  p.  lido  et  suiv.  trad.  fr.  l.  II.  p.  10  el  suiv. 

^  Dogiioni.- — Foglietla,l.VIII. — DeMas-  ^  Gieg.  \I.  an.  3.  fol.  aSo,  apud  \\ad- 

Lalrie,  t.  II,  p. 351-357.  E\(r. de  ta  Chron.  ding.  1073. 


8/1  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Iciii  ruse,  soiifcniiriviil  dans  les  l'iiiUM'esses.  Sfi  voyant  Iruslrezde  leur 
pspéranrc,  ils  coniinciicèi'enl  à  uialli'aitcr  le  roy,  et  niesme  leur  général 
fiit  rcnVoiileric  de  liiy  donner  un  soufflet.  La  reyne,  jiiquée  de  cette 
action  et  désirant  délivrer  son  fds  de  cette  captivité,  fit  son  accommo- 
dement avec  les  barons  du  royaume,  et  traitta  la  paix  entre  eux  et  les 
Génois,  au  mois  de  mars  l'an  iSyB'.  En  suite  de  la  quelle  les  princes, 
oncles  du  roy,  estant  venus  trouver  la  reyne,  elle  fit  assassiner  le  prince 
dAnlioclie,  principal  auteur  de  la  mort  de  son  mary,  après  qu'il  lut 
entré  dans  .sa  cliambre.  Le  sénesclial  s'évada  sur  la  nouvelle  de  cette 
moi't,  et  les  Génois,  ne  se  trouvant  pas  en  seureté  à  JNicossie,  à  cause 
de  la  reyne,  se  retirèrent  à  Famagouste,  d'où  ils  ne  voulurent  pas 
•Mumener  leurs  troupes,  que  les  deux  enfans  du  prince  d'Antioclie 
eussent  esté  donnés  en  otages.  Le  sénesclial  qui  prévoioit  que  ces  divi- 
sions causeroient  la  ruine  du  royaume,  s'offrit  de  se  donner  luy-mesme. 
avec  sa  femme,  en  otage;  ce  qui  fut  exécuté.  Mais  les  Génois,  au  lieu 
de  tenir  leur  ])arole,  se  fortifièrent  dans  Famagouste,  et  emmenèrent 
le  sénesclial  el  sa  femme  à  Genes^,  où  ils  le  resseri'èrent  estroitement, 
sur  la  nouvelle  (piils  eurent  que  le  roy,  après  leur  départ,  avoit  assiégé 
Fagamouste  par  mer  et  par  terre.  Ils  envoyèrent  une  armée  navale 
pour  secourii-  les  assiégez;  mais  le  roy  Pierre  leur  alla  à  la  rencontre, 
et  les  délit;  et  comme  il  fut  retourné  victorieux  en  Gypre,  la  maladie 
le  surprit  peu  de  temps  après,  dont  il  mourut  le  17''  jour  d'octobre  l'an 
i382,  âgé  de  vingt-six  ans,  ayant  institué  par  son  testament  son  héri- 
tière au  royaume,  Marie,  sa  sœur  [ou  Marguerite],  femme  de  Jacques 
de  Lusignan,  comte  de  Trijioli.  Il  fut  inhumé  en  l'église  de  Saint- 
Dominique  de  Nicossie. 

Il  avoit  espousé  peu  auparavant  Valence  ou  Valentine  de  Milan,  lille 
de  Barnabe  Yisconti,  seigneur  de  Milan.  Le  traité  île  ce  mariage  fut 
passé  le  2''jour  d'avrd,  l'an  1876,  iiidiction  1  /j  ^  et  fut  ratifié  à  Nicossie 
en  présence  de  Jean  de  Brie,  turcoplier  du  royaume;  de  Jean  Gorab 


Wadfling.  i375,35.  '  Tilr.  oiisj.  ~   De  Mas-Latrie,   t.  II. 

Froissart,  1.  III,  c.  \xi.  |).  070-870. 


LES  ROIS   HE  CHYPRE.  85 

auditeur;  de  Philippes  Prévost,  bailly  de  la  secrète  l'oyale;  de  Jean 
Beduin  l'ancien,  et  de  Thomas  Barec,  chevaliers.  Et  le  mariage  se  fit 
par  paroles  de  présent,  le  ()^  jour  de  mars,  l'an  1878,  indiction  1.  11 
n  en  laissa  point  d'enfans. 

[La  Chronique  de  Regijio  '  dit  que  Pierre  11  avait  laissi''  une  fdle  en  has 
âge;  mais  que,  comme  les  femmes  ne  régnent  pas  en  Chypre,  les  grands  du 
royaume  avaient  appelé  au  trône  le  prince  Jacques,  oncle  du  feu  roi.  Cepen- 
dant l'autorité  de  cette  senh^  chronitpie  ne  peut  prévaloir  sur  tous  les  au- 
tres documents  qni  attestent  que  Pierre  11  ne  laissa  point  d'enlanls.  Il  est  vrai 
(|ne  la  Clircuiique  de  Strand)aldi '^  parle  d'nne  fille  du  roi  Pierre,  à  (pii  sein- 
hierait  appartenir  le  trône  :  mais  les  conseillers  qui  défendent  ses  droits  pro- 
posent en  même  temps  de  la  marier  à  un  nohle  personnage  du  pays.  11  ne 
peut  donc  s'agir  ici  d'une  enfant  en  has  âge.  Cette  princesse  est  ('videnuiient 
la  iille  du  roi  Pierre  1",  Marie,  à  qui  son  frère  avait  voulu  laisser  l'héritage 
de  sa  couronne.  Nous  avons  vu  précédemment  qu'elle  ne  hit  mariée  (|ue  vers 
i385,  deux  ou  trois  ans  après  l'avènement  de  Jacques  I".  J 

Jacques  de  Llsignan,  séneschal,  et  depuis  eonnestahle  de  Cjpre,  tils 
puisné  du  roy  Hugues  IV,  fut  élu  roy  de  Cypre  par  les  barons  du 
royaume^,  sans  avoir  égard  à  la  disposition  du  l'oy  Pierre  II,  ([ui  avoit 
déclaré  ses  héritiers  Marie,  sa  sœur,  et  le  comte  de  Tripoly,  son  nuu  y. 
Loredan  se  méprend,  écrivant'  que  le  père  du  comte,  (|ui  lut  le  prince 
d'Antioche,  consentit  à  l'élection,  veu  cpi'il  estoit  moit  dès  l'an  i?>j^), 
comme  j'ay  remarqué  ailleurs*.  Et  d'autant  que  Jacques  estoit  prison- 
nier à  Gènes,  on  élut  |»our  lieutenant  général  du  royaume  Jean  de 
Brie,  avec  douze  chevaliers  de  la  haute  cour,  tant  (pi  il  seroit  arrivé. 
A  Tellet  de  quoy  on  envoya  des  ambassadeurs  pour  traiter  de  sa  li- 
berté ^,  qui  y  fut  arrestée  sous  certaines  conditions,  dont  lime  lut  que 

'  Muratori,  Scriplor.  rrr  llalic.  t.  XVIII,  Roya,  ami.  iSgS. —  Froissait,  I.  III,  c.  xxi. 
col.  90,  a,  b.  '  Voir  Les  Princes  d'Aidloclie ,  et  ci-des- 

'  De   Mas-Lalrié.    Hislnire  de    Chypre,  sus,  p.  84. 
t.  II,  p.  893.  '  LoiedaiiO,  I.  IX.  \).  5i4,  .5i.5:   trait. 

'  Bapt.  Fulijos.  I.  VI.  c.  II. — /Egidius  de  franc,  t.  II.  p.  108,  loy. 


86  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

Famaj;ouslc  (It'iiioureroil  ('iiî;ajj(''c  aux  (îénois,  avec  deux  lieues  à  Ten- 
viroii,  et  les  (hircs^  on  ijahclles,  |)oiii'  la  soiiiiiie  de  deux  cent  iniile 
bezaiis,  cl  (jue  le  rov  paveroil  coniplaiil  nuire  cela  liull  cent  mille 
bezans,  |iour  lesquels  il  laissa  Jean,  son  fils  aisné,  ([uehiuc  temps  en 
ota[>e-.  J.e  roy  Jaques  estant  reloui'iié  en  Cypre,  l'an  108/1,  il  fut  cou- 
ronné roy  de  Cypre  en  la  ville  de  Nicossie,  et  deux  [jours']  après  roy 
de  Iliérnsalem,  en  la  mcsme  ville,  à  cause  que  Faniafrouste  estoit  au 
jjouvoir  des  Génois.  Il  se  lit  aussy  couronner  roy  d'Arinénic  après  le 
décez  de  Léon  V,  roy  d'Arménie,  arrivé  [à  Paris],  en  l'an  i3(j3  [le 
■j(j  novembre]  '.  Deux  ans  après,  il  envoya  Jean  de  Lusignan,  seijjneur 
de  Barut,  son  neveu,  en  France  pour  traiter  une  alliance  avec  le  roy 
(jliarlesVI,  (juifutarrestée  à  Paris  en  la  maison  du  chancelier  de  Corbie-'. 
le  7"^  jour  de  janvier,  l'an  iSgy  (iSgS),  entre  Guillaume,  vicomte  de 
Meluii,  député  par  le  roy  de  France,  et  le  sei[jneur  de  Barut.  dont  la 
procuration  fut  expédiée  à  Nicossie,  le  16''  jour  d'aoust,  l'an  iScjB,  en 
présence  des  barons  et  des  hommes  liges  qui  composoient  la  liante  cour 
du  roy,  lesquels  y  sont  nommez. 

Il  mourut  le  qo*  jour  de  septembre,  l'an  1898,  âgé  de  6/1  ans,  et 
fut  inhumé  en  l'église  de  Saint-Dominique  de  Nicossie.  Les  historiens 
parlent  diversement  des  femmes  de  ce  prince  *".  Car  Loredan  en  un 
endroit,  en  l'an  iS']k\  donne  pour  femme  au  conneslable  de  Cypre, 
laquelle  dignité  Jaques  lenoit  alors,  Élène,  fille  du  duc  de  Brunswic, 
qui  avoii  espousé  la  veuve  du  roi  Hugues  IV.  [Lorédan  fappelle,  en 
cet  endroit  même,  Clevis  et  Cliclvis.^  Estienne  de  Lusignan  nomme  la 

'  Data,  ou  (latio,  dans  le  sens  de  tribut.  (De  Mas-Lalrie,  t.  Il,  p.  896  );  Lorc^dan.  en 

(Voir  Du  Gange,  Glossar.  mediœ  et  infim.  j386  (I.  IX,  p.  519;  Irad.  (V.  t.  II,  p.  1 13). 

lal'mil.  voce  Data,  I ,  t.  II ,  col.  1 3 1 0.)  "  De  Mas-Latrie ,  t.  II ,  p,  386  ,  et  note  1 . 

-  Do  Mas-Latrie,  t. II,  p.  396;  Cliron.  de  '  Trésor  du  roi,  layette  Cijpre ,  lit.  IX. 

Stranibaldi.  —  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  438,^29,  /i38- 


Ce  mot  manijunil  dans  le  texte  de  Du 


/ii 


'iH\. 


Gange;  nous  l'avons  rétabli  d'après  Etienne  '  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  39-2  et  note  5. 

Lusignan.  p.  1 5a  \°.  L'Art  de  vérifier  les  dates  —  Voir  plus  haut,  p.  76. 
porte  qu'il  ne  reçut  la  couronne  de  Jéru-  '  Loredano,  I.  Mil.  p. /186;  trad.  franc, 

salcm  qu'en    1893;    Sfrninbaldi,   en  1889  t.  11,  p.  78. 


!,ES  UOIS  DE  CHYPRE.  87 

femme  de  ce  prince  Cive  ou  E.scliive  dlbelin';  et  ajoute  qu'il  espousa 
en  secondes  noces  yVgnès  de  Bavière,  fdle  d'Estienne,  duc  de  Bavière'-. 
Tant  y  a  que  Loredan  remarque  qu'il  eut  cinq  iils  et  quatre  filles': 
sçavoii'  :  Janus,  ([ui  luy  succéda  au  royaume  de  Cypre;  Guy,  mort  au 
berceau  ;  Henry,  prince  de  Galilée,  qui  eut  postérité  [et  duquel  descendit 
le  père  Etienne  de  Lusignan,  l'historien  de  son  pays  et  de  sa  famille']  ; 
Hunucs,  archevesque  de  Nicossie,  qui  fut  fait  cardinal  du  titre  de  Sainl- 
André,  par  le  pape  Martin  V,  l'an  1Û26,  et  mourut  l'an  ihk-j'';  et 
Philippes,  connestahle  de  Gy])re.  Ses  fdles  furent  Marie,  (jue  son  ])èr<- 
donna  en  mariage  à  Ladislas.  roy  de  Naples,  avec  quatre-vingt  mille 
ducats  de  dot; 

[Celle  princesse,  accompagnée  de  son  oncle,  le  seigneur  de  Lotrccli  ou  di' 
la  Mecclia,  frère  de  l'ancien  roi  de  Chypre  °,  Jacques  1"'',  s'était  rendue  à  Na- 
ples, où  elle  épousa,  le  1  2  février  i/toa,  le  roi  Ladislas. 


'  Hkt.  de  (^ijpre,  p.  i.T-i,  1). 

-  Et.  de  Lusig-nan  ne  parle  nulle  part 
il'un  second  mariage  du  loi  Jacques  avec 
Agnès  de  Bavière;  ni  dans  son  Histoire  gé- 
nérale de  l'isle  et  royaume  de  Cypre,  ni  dans 
sa  Chorogrojjla  dell'  isola  Ui  Cipro,  ni  dans 
sa  Géiiciilorrie  des  roijs  de  Cyprc.  Lorédan  na 
dit  rien  non  plus  de  ce  second  mariage. 

'  Eorédan.  aux  anne'es  1387 -1889 
(I.  IX,  p.  5-2o-5a3  ,  et  trad.  fr.  t.  II,  p.  1 1  6- 
1  iG),  noranie  quelques  eid'ants  du  roi  Jac- 
ques I",  mais  il  n'en  donne  pas  l'i'numrration 
conqilète.  Celte  énumération  se  trouve  dans 
Lusignan  (Généalogie  des  roijs  de  Cypre, 
(bl.  a 9  ;  cl  ChorograJJia ,  etc.  -l' tableau  généa- 
logique, à  la  lui  du  vol.).  On  y  trouve  six  fils 
et  quatre  fdles.  Aux  fils  nommés  dans  le  texte 
de  Du  Gange,  il  ajoute  Gui,  connétable  de 
Jérusalem  et  Eudes,  sénéchal  do  Chypre, 
mort  dans  une  bataille  en  Tiie  de  Gorse:  il 
omet  Gui,  mort  au  berceau.  Les  quatre  filles 
sont  les  mêmes.  Cette  liste  cependant  est  en- 


core inconqilèle,  s'il  est  vrai  qu'en  109Ô  le 
roi  Jacques  présente  au  voyageur  Oger,  sei- 
gneur d'Anglui-e,  qui  était  venu  lui  rendre 
visite,  une  partie  dosa  famille,  c'est-à-dire 
quatre  de  ses  fds,  et  cinq  de  ses  fdles.  (De 
Mas-Latrie,  t.  II,  p.  -'i3a  et  notes  3,  -'1.  ) 

'  Lusignan,  Généal.  des  roys  de  Cypre. 
fol.  •2-2  v".  —  Hist.  du  royaume  de  Cypre. 
fol.  1.5/1  v°. 

^  De  Mas-Latrie,  t.  II.  [i.  ûi8-.5-ji, 
5a3-5a6,  etc.  t.  III,  p.  73  note  3.  — 
L'Art  de  rérificr  les  dates  :  Ihis  de  Chypre, 
Jac(]ues  I".  —  Monstrelel ,  t.  II.  fol.  3o  v°. 
qui  le  nomme  (iilies.  —  Loredano.  I.  1\. 
j).  oia;  I.  X,  p.  .jSo;  Irai!,  frane.  t.  II. 
p.  137,  177. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  /iG5. 

'  On  ne  sait  quel  était  ce  frère  des  rois 
Pierre!" et  Jacques  I",  qui  leur  avait  survécu. 
(De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  /i6.5  et  note  3. 1 
Peut-êtreélait-ce  un  filsnatureldeHugues]^ . 
Il  semble  s'être  ll\é  à  la  cour  de  Ladislas: 


88  LES   FAMILLES  DOIJTRE-MER. 

Ati  1  "  mai  \  h  i  h  ,  ce  jinnce  i'(''clariiail  le  iiayciiu'iU  de  la  dot  jtromise  à  sa 
IV'iiiiiic  '.  Li'  V  sr|)li'iiil)i'c  (le  la  inriiii'  année,  la  reine  mourut,  par  suite  des 
droMues  (luClle  |ii'ejiail  pour  devenii'  enceiiitr' -.  | 

Isahel,  iiiai'it'u'  à  Pierre  de  Lusi<[nan,  comte  de  Tripoli  [son  cousin, 
fils  di'  Jacques,  comte  de  Tripoli^,  et  de  Mariette,  fille  de  Pierre  I"]; 
Agnès,  décédée  à  l'âge  de  seize  ans,  et  Give  ou  Escliive,  morte  sans  al- 
liance. 

[Il  l'aut  y  joindi'e  probablement  une  autre  Agnès,  (jui  fut  élue  en  i45i  ab- 
besse  de  Wunstorpen,  en  Wcstphalie  '',  et  qui  mourut  en  i/i5c)  à  Venasca  près 
de  Salures,  en  Piémont,  où  elle  avait  accompagné  sa  nièce  Anne,  mariée  au 
comte  de  Genève.] 

Jennes  ou  .Iams  de  Lusignan  succéda  à  son  pèie  au  royaume  de 
Cypre,  estant  pour  lors  âgé  de  vingt-quatre  ans^  et  reçut  la  couronne, 
en  l'église  de  Sainte-Sophie  de  Nicossie  par  les  mains  de  lévesque  de 
Tortose.  11  lut  ainsy  nommé,  à  cause  cjii  il  prit  naissance  à  Gênes  du- 
rant la  prison  de  son  père  ".  D'abord  pour  premier  de  ses  exploits,  il 
mit  le  siège  devant  la  ville  de  Fainagouste  par  mer  et  par  terre.  La  nou- 
velle en  estant  venue  aux  Génois  qui  estoient  en  ce  temps-là  sous  la  pro- 
tection et  la  seigneurie  du  roy  de  France,  le  maréchal  de  Boucicaut, 
qui  estoit  leur  gouverneur,  dépescha  aussytost  l'Hermite  de  la  Faye 
pour  aller  trouver  le  roy  Janus  et  se  plaindre  de  la  rupture  de  la  paix  ". 
Cependant  ayant  équipé  une  flotte  de  huit  galères,  il  partit  le  3'^  jour 

quand  ce  prince  maria  sa  sœur  Jeanne  au  '  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  /i3a  note  4,  et 

duc  d'Autriche,  le  seigneur  de  la  Meccha  fut  I.  III.  p.  i8  et  note  i. 
un  des  soixante  notables  personnages  qui  ser-  "  Pins  II.  Ania,  c.  xcvn.  De  Bello  Cy- 

virent  d'escorte  à  la  princesse.  (  Giornati  na-  prio. 

jijo/iirtnîjapud  Muratorijt.  XXI,  col.  1069b.)  ''  Etienne  de  Lusignan,  Ilist.  ilii  royaume 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  477-681.  de  Cypre,  fol.  i54.  —  De  Mas-Latrie,  t.  IL 

■  De  Mas-Latrie,  t.  IL  p.  466.  p.  SgS;  Chron.  de  Strambaldi. 

'  Etienne  de  Lusignan ,  GeHeafog'.  (te  roî's  '  Hist.  du  maréchal  de  6owcî'cfl!/(^  a'part. 

de  Cypre ,  fol.  22  v°;  —  des  comtes  de  Tripoly,  c.  ii  et  les  chapitres  suivants.  —  Coll.  Peti- 

fol.  45  v°;  —  Chorognijfia ,  etc.  -i'  et  3'  ta-  toi  et  Monmerqué,  i"  série,  t.  VII,  p.  26 

bleau  généalogique.  —  Loredano,  I.  W.  et  suiv.  —  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  466- 

p.  fi-îo;  Irad.  l'rnnç.  t.  II.  p.  1  i4.  477. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  89 

d'avril,  Tan  i4o3,  et  fit  voile  vers  Rhodes,  à  dessein  d'y  attendre  la 
response  du  roy,  qui  tesmoigna  vouloir  persister  en  son  entreprise.  Le 
mareschal  estant  résolu  d'aller  en  Cypre,  Philibert  de  Naillac,  grand 
maistre  de  Rhodes,  alla  trouver  le  roy,  et  fit  tant  que  la  paix  se  con- 
clut'; laquelle  fut  ratifiée  ensuite  par  le  mareschal  2,  qui  [après  avoir 
saccagé  Lescandelous ',  en  Turquie,  tandis  que  l'afl'aire  se  traitait]  vint 
visiter  le  roy  à  Nicossie.  Ce  fut  au  retour  de  ce  voyage  que  Boucicaut 
alla  faire  une  course  sur  les  costes  de  la  terre  sainte,  prit  et  pilla  les 
villes  de  Botron*,  de  Barut,  de  Laodicée,  de  Tripoly  et  autres.  Le  roy 
de  Cypre  luy  donna  deux  galères  pour  l'accompagner  en  cette  expé- 
dition. 

[Ce  qui  ne  i'erapéclia  pas,  après  le  départ  de  Boucicaut  (1  4o8),  de  recom- 
mencer les  hostilités  contre  les  Génois  et  de  renouveler  ses  entreprises  sur 
Famagouste.  Mais  enfin  une  paix  plus  durable  fut  conclue  avec  Gênes,  le 
9  décembre  1  4 1  o  ^.] 

Continuant  toujours  d'ailleurs  ses  courses  sur  les  infidèles,  et  faisant 
des  prisonniers  sur  eux;  ce  qui,  joint  aux  entreprises  du  roy  Pierre 
sur  Alexandrie,  porta  Melec-Ella  [Al  Malek-el-aclirat-Barse  Bay],  sultan 
d'Egypte  à  prendre  résolution  de  se  venger  des  Cypriotes.  A  cet  elfet  d 
fit  équiper  une  armée  navale  de  cinquante-trois  vaisseaux,  laquelle 
arriva  en  Cypre  au  mois  d'aoust,  l'an  1  /laG,  ou,  selon  d'autres,  l'année 
précédente  ''.  Le  roy  leva  ce  ({u'il  put  de  troupes  pour  s'opposer  à  cet 
orage,  et  eut  assez  de  cœur  pour  aller  combattre  les  Sarrazins.  Mais 
comme  ses  forces  estoient  inégales,  il  perdit  la  bataille  [de  Chierokitia, 
le  7  juillet  1/126]  et  fut  fait  prisonnier.  Le  prince  de  Galilée  [Henri 
de  Lusignan],  frère  du  roy,  chef  de  l'armée,  et  grand  nombre  de  ba- 


'   Codice  diplom.  t.  II,  p.  107,  io8.n°85  "  Livre  desfaicls,  etc.  c.  xix-xxm. 

et  p.  ^68.  '  De  Mas-Latrie,  t.  IL  p.  495-/198. 

'  Livre  (ksfaicts  du  maréchal  de  Bouci-  '  Wailding,  là-iG.  9.  —  PliiJeLf.  Epist. 

caut,  2°  paît.  t.  VII,  c.xiv.p.  3G-38.  i.VIII. — Monstrelet,  Il  voL  c.  xxsvi,  foL  3o, 

'  Livre  desfaicls  du  maréchal  de  Bouci-  3i. —  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  5oG-5i4, 

caut,  '2°  part.  t.  VII,  c.  xv-xvii.  .533-543. 


90  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

l'ons  perdirent  la  vie  en  cette  occasion.  Les  Sarrazins,  après  avoir  pillé 
et  ravagé  toute  l'isle,  s'en  retournèrent  en  Egypte  et  y  emmenèrent  le 
roy.  où  il  dcMieiira  jns(pies  en  l'an  i  697,  qu'il  fut  délivré,  moyennant 
une  rançon  de  deux  cent  mille  bezans,  ([uc  Jean  Podocatero\  seigneur 
cypriote,  paya  de  ses  deniers,  ayant  vendu  tout  son  bien  pour  faire 
celte  somme;  et  à  la  charge  de  reconnoislre  le  sultan  pour  seigneur 
supérieur  et  de  luy  payer  certains  tributs  tous  les  ans. 

[Après  que  l'on  se  fut  accordé  sur  le  prix  de  la  ranron  du  roi,  et  rjue  le 
payement  en  eut  été  à  peu  près  assuré ,  le  sultan  le  tira  de  sa  prison  le  1  5  août 
1/136;  mais  .fanus  ne  rentra  en  Chypre  que  le  12  mai  1^27,  dix  mois  après 
la  perte  de  sa  lihcrté^. 

On  croirait,  à  lire  la  phrase  de  Du  Gange,  qui  est  la  traduction  de  celle  de 
Lorédan  ^,  que  le  seigneur  Podocatero  paya  à  lui  seul  toute  la  rançon  du  roi. 
Mais  Etienne  de  Lusignan*  et  Monstrelet^  lui  associent  dans  cette  œuvre  géné- 
reuse Bénédict  Pernessin,  citoyen  de  Gênes.  D'autres  documents  d'ailleurs'^ 
nous  apprennent  que,  leur  noble  dévouement  n'ayant  pas  suffi  pour  com[)léter 
la  somme  convenue,  il  fallut  quêter  dans  diflérentes  provinces  des  Etats  chré- 
tiens. Le  pape  Martin  V  avait  accordé  des  indulgences  à  tous  ceux  qui  vou- 
draient contribuer  à  la  délivrance  du  roi  Janus.  Le  chevalier  Jacques  d'Al- 
lemagne, au  nom  de  l'ordre  des  Hospitaliers,  emprunta  pour  la  rançon 
1 5,000  ducats  à  la  républicpie  de  Venise.  Le  diocèse  d'Elne  (Roussillon) 
paya  la  somme  de  226  liv.  1/1  sous  6  deniers  de  Barcelone,  comme  on  le 
voit  par  une  reconnaissance  de  ladite  somme,  du  5  mars  i/i3i  (i/i3a)  et 
du  3  septembre  1  432 ,  donnée  par-devant  notaire  par  le  collecteur  des  sommes 
à  percevoir  pour  le  même  objets] 

Le  roy,  estant  de  retour  en  son  royaume,  y  vécut  avec  beaucoup 
d'incommoditez    causées    par    cette    irruption,    et    enfui    mourut    le 

'  Loredano,  1.  IX,  p.  568;  trad.  franc.  '  Etienne  de  Lusignan.  Hisl.  de  Cypre, 

t.  II,  p.  1C6. — Etienne  de  Lusignan,  Hist.  fol.  i55  et  v°. 
de  Cypre,  foi.  i5.5  et  v'.  "  Monstrelel,  loc.  cit. 

■  Monslrelet,  t.  II,  fol.  3i.  —  De  Mas-  '   Jauna,  HIst.  de  Chypre,  t.  II,  p.  907. 

Latrie,  t.  II,  p.  .'Ji3.  —  Loredano,  I.  IX,  —De  Mas-Lalrie,  t.  II,  p.  Siy.  5i8. 
p.  568;  trad.  franc,  t.  II,  p.  lOo.  '   GhampoWion,  Mélmigesliislorifiiws.i.lW 

'  Loredano,  loc.  cit.  n"  xi,  p.  3i5. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  91 

ig'^jour  de  juin,  Tan  i/iSa.  Il  fut  inhumé  en  l'église  de  Saint-Domi- 
nique de  Nicossie,  avec  cette  épitaplie,  qui  contient  son  éloge  '  :. 

EPITAPHIUM  GIANI  REGIS  SERENISSIMI  CYPRI, 

M  CCCC  XXXll,  DIE  XXIX  MENSIS  JDNII,  CUJUS  ANIMA  REQUIESCAT  liN  PAGE. 

HIC  SITUS  EST  JANUS,  QUI  CYPRUM  REXIT  AM/ENAM, 

TBAJANO  SIMILIS  INTEGRITATE  FUIT. 
CiESAR  ERAT  RELU),  SUPER.\NS  GR.WITATE  CATONEM. 

NOBILIRUS  FUERAT  PORTUS  ET  AURA  VIRIS. 
UT  DEUS  IN  TERRIS,  DECIMO  CARISSIMUS  ANNO 

VIXIT,  ET  I?v  POPULIS  GRATIOR  IPSE  DEO. 
SANCTIOR  HIS  CUINCTIS  ET  SANGUIME  GLARIOR  EXTAT  : 

UMBIU  POLUM  CELEBRAT,  DETINET  OSSA  LAPIS. 

Il  avoit  espousé  Charlotte  de  Bourbon,  lille  puisnée  de  Jean  de 
Bourbon ,  comte  de  la  Marche ,  et  de  Catherine ,  comtesse  de  Vendosme-. 
Les  espousailles  s'en  firent  par  procureur  au  chasteau  de  Melun,  le 
2^  jour  du  mois  d'aoust,  l'an  1/109,  ^  ^^  solemnité  des  quelles  toute 
la  cour  de  France  assista.  Elle  arriva  en  Cypre  l'an  i/ii  1,  au  port  de 
Céi'ines,  où  elle  fut  recueillie  par  le  roy,  qui  la  conduisit  à  Nicossie, 
où  se  firent  les  cérémonies  de  la  bénédiction.  Il  eut  de  cette  alliance 
trois  fils,  dont  le  premier  fut  étouffé  au  berceau  par  sa  nourrice'; 
l'autre,  nommé  Jean,  succéda  au  royaume  de  Cypre;  le  troisième  fut 
Jaccjues  qui,  suivant  Estienne  de  Lusignan*,  fut  séneschal  de  Cypre.  Il 
eut  encore  deux  filles,  dontl'aisnée,  Anne  de  Lusignan,  mal  nommée 
Agnès  par  Loredan  ^,  fut  recherchée  en  mariage  par  le  seigneur  de 
Césarée  et  le  comte  de  Japiie,  qui  tenoient  les  premiers  rangs  dans  la 
cour  de  C)q3re°.  Elle  fut  ensuite  accordée  à  Amé  de  Savoye,  fils  aisné 

'  Loredano,  I.  I\,  p.  671.  *  Etienne  de  Lusignan,  Généalogie  des 

'  Jtonstrelet.  vol.  I,  c.  lxiv,  fol.  89;  édit.  rois  de  Chijpre,  fol.  28  v°. 

de  P.  Lluiillier,  1572.  —  De  Mas-Latrie,  '  Ijoredano,  1.  X,  p.  676,  676;  trad. 

t.  Il,  p.  6f('i ,  igS. — Etienne  de  Lusignan,  franc,  t.  II,  p.  170,171. 

Géncalog.  des  rois  de  Ci/prc,  fol.  ■2'î  v". — Lo-  ""  Elienne  de  Lusignan ,  Généalog.  des  rois 

redano,  l.IX,  p.  ois  ,  5/i3  ;  trad.  franc:  t.  II,  de  Cypre,  fol.  28  v°.  —  De  Mas-Latrie,  t.  II. 

p.  1 30,  107.  p.  525-627, 629  et  note  7;  t.  111.  p.  4 .  10, 

'  Loredano.  1.  IX,  p.  566;  trad.  franc.  11,12-15,17-23,805-807.  —  Guicbenon  . 

t.  II,  p.  lii.  Hist.  généalog.  etc.  t.  I,  p.  698,  621. 


92  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

d'AnK'  VIII,  j)i'omicr  duc  de  Savoye,  par  traité  du  g'^jour  daoust,  l'an 
1  63  1  ;  mais,  co  prince  estant  décédé  peu  de  temps  après,  elle  espousa, 
en  l'an  i^Sa,  Louys  de  Savoye,  comte  de  Genève,  depuis  duc  de  Sa- 
voye, frère  d'Anié.  Gnichenon  '  en  a  donné  les  traitez  en  son  Histoire 
généalogique  de  la  maison  de  Savoye,  où  elle  est  qualifiée  fille  aisnée 
du  roy.  L'autre,  nommée  Marie,  fut  accordée  à  Philippe  de  Bourbon, 
seigneur  de  Beaujeu,  fils  puisné  de  Charles  I",  duc  de  Bourbon,  qui 
mourut  avant  les  noces  "^  Janus  eut  encore  un  fils  naturel  nommé 
Phœbus^,  et  qui  est  peut-estre  ce  Phœbus  de  Lusignan,  qui  en  l'an  i  iSs 
se  disoit  seigneur  de  Sajette,  et  qui  fut  envoyé  ambassadeur  en  France 
avec  Hugues  Pocodatore,  docteur  en  loix,  par  Jean  II,  roy  de  Cypre, 
pour  obtenir  du  roy  Charles  VII  une  subvention  qui  hiy  avoit  esté 
accordée  par  le  pape  au  sujet  de  la  guerre  qu'il  avoit  avec  les  Turcs, 
comme  j'apprens  de  quelques  lettres  de  la  Chambre  des  comptes  de 
Paris.  Il  laissa  un  fils  nommé  Hugues  de  Lusignan,  qui  fut  marié  deux 
fois*;  la  première  avec  une  fille  de  la  maison  de  Babin,  puis  avec 
Isabeau  Placoton.  Il  eut,  de  la  première,  Isabeau,  femme  de  Werwic  de 
Zimblet,  baron  de  Macrasique;  de  la  seconde,  vint  Lucrèce  de  Lusi- 
gnan, qui  espousa  Olivier  de  Flatres  et  en  eut  Hugues  et  Olivier  de 
Flatres,  qui  mourui'ent  à  la  prise  de  l'isle,  l'an  1670,  et  une  fille 
mariée  à  Hercules  Palol,  décédé  en  la  mesure  occasion. 

Jean,  II"  du  nom.  roy  de  Cypre,  naquit  l'an  iii3^  [le  16  mai 
ikih,  selon  Strambaldi],  et  fut  couronné  roy  des  trois  royaumes,  en 
l'église  de  Sainte-Sophie  de  Nicossie,  par  Salomon,  évesque  de  Tor- 
tose.  Sa  mère,  qui  estoit  une  dame  ornée  de  belles  qualitez,  gouverna 
quelque  temps  l'Estat,  et  jusques  à  sa  mort,  arrivée  le  iS""  jour  de  dé- 
cembre, lan  iliùh'^'.  11  fut  obligé,  comme  son  père,  de  recounoistre  le 

'  Guichenon,  Hisi.  généalogique,  etc.  t.W.  '  Etienne  de  Lusignan,  loc.  cil.  —  De 

p.  364,  365.  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  267. 

-  Sainte  -  Marthe.  —  Etienne  de  Lusi-  ^  Loredano,  i.  X,  p.  Sya;  trad.  franc, 

gnan,  loc.  cil.  t.II.p.  168.  —  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  629. 

'  Etienne  de  Lusignan, /oc.  e/?.  et  fol.  ai;  '  Loredano,  i.  X  ,  p.  576;  trad.  franc. 

Chorogrqffia,  3"  tableau  généalogique.  t.  II,  p.  171. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  93 

sultan  pour  seigneur,  et  de  luy  continuer  le  tribut.  Il  prit  ensuite  ré- 
solution de  se  marier;  et,  ayant  jeté  les  yeux  sur  Ayniée  de  Montferrat. 
fille  de  Jean- Jaques  Paléolo'jue,  marquis  de  Montferrat  (Loredan  ' 
[ainsi  que  les  historiens  Amadi  et  Stranibaldi-]  la  nomme  Médée,  au 
lieu  d'Amédée;  d'autres,  Isabelle^),  il  re.spousa  par  procureur,  à  Pii- 
paille,  le  aS*^  jour  de  décembre,  l'an  1^37*.  Hugues  de  Lusignan, 
cardinal  de  Cypre ,  espousa  la  princesse  au  nom  du  roy. 

[Mais,  difTérentes  causes  ayant  relardé  le  départ  d'Aimée  ^,  elle  ne  s'embar- 
qua à  Venise  pour  se  rendre  en  Chypre  que  le  27  mai  ihào.  Le  mariage  eut 
lieu  le  3  juillet  suivant.] 

Laquelle  estant  décédée  [le  i3  septembre  liio],  deux  mois  après 
quelle  fut  arrivée  en  Cypre,  par  l'intempérie  de  lair'^,  ou,  comme 
aucuns  estiment,  de  poison,  il  prit  une  seconde  alliance  avec  une  dame 
de  la  mesme  famille,  ({ui  fut  Hélène  Paléologue',  fille  unique  de  Théo- 
dore Paléologue,  despote  de  Selyvrée,  second  fils  de  l'empereur  Ma- 
nuel. Aucuns  la  font  fille  d'André,  despote,  neveu  de  Théodore,  contre 
la  vérité.  Car  Spandugino\  Volaterran^  et  autres,  la  font  fille  de  Théo- 
dore. Phranzès'",  qui  en  fait  mention,  la  qualifie  fille  du  frère  de  l'em- 
pereur Constantin.  [Le  mariage  fut  célébré  à  Sainte-Sophie  de  Nicosie, 
le  3  février  ihk'i,  nouveau  style".]  Celte  dame,  d'abord  qu'elle  eut 
espousé  le  roy,  comme  elle  estoit  artificieuse  et  de  grande  conduite, 
s'empara  de  l'esprit  de  son  mary,  quiavoil  esté  nourryparmy  les  femmes 
et  dans  l'oysiveté,  et  estoit  fort  peu  propre  aux  affaires,  et  fit  en  sorte 
qu'il  luy  abandonna  le  gouvernement.  Ce  fut  alors  qu'elle  renversa 

Loi'oJano,  loc.  cit.  '  Loredano,  loc.  cit.  —  De  Mas -Latrie, 

"  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  79,  80.  loc.  cit. 
Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  quels  au-  '  Vkis  II.  Asia,  c.  xcvii.  De  bello  Cyjn-io. 

leurs  cette  princesse  est  appelée  Isabelle.  Ce  —  Gobelin.  Comment.  PU  H,  \.  VII ,  p.  1 7(1. 

nom  était  celui  d'une  sœur  d'Aimée.  —  Du  Cange,  Famil.  /Uig.  Bijzant.  p.  aiS. 

'  Giiichenon,  Histoire  gciicalogique ,  etc.  —  Dogliani. 
t.  I,  p.  /i8/i,  1245.  —  Du  Cange,  Famil.  '  Spandug.  p.  189. 

Aug.  BijzdiU.  p.  a5-3.  "  Volât.  1.  IX. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  79  et  note  1,  '°  Phi-anz.  1.  III,  c.  v. 

p.  80  et  note  -2.  "De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  80. 


94  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

ICsIal  (le  la  iclifjion  romaiiu'',  v  iiilroduisaut  la  grecque,  dont  elle 
cstoit  iiilcclée,  cliangeaiil  (oiis  Irs  prélals  lalins  dans  les  églises,  au 
lieu  des(juels  elle  mil  des  prestres  grecs.  Elle  estoit  gouvernée,  d'ail- 
leurs, par  une  sienne  nourrice,  el  celle-cy  par  son  fds  [Thomas], 
qu'elle  fit  élever  à  la  dignité  de  chambellan  du  roy. 

Cependant  le  roy,  désirant  reprendre  Famagouste'\  y  mit  le  siège 
en  l'an  16/11;  mais  les  Génois  l'ohligèrent  à  se  désister  de  ses  préten- 
tions et  de  faire  paix  avec'eux.  A[)rès  la  mort  de  sa  première  femme, 
il  s'estoit  pris  d'une  dame  nommée  Marie,  de  Patras,  de  l'archipelage , 
a  laquelle  la  reyne  Hélène,  par  jalousie,  fit  couper  le  nez  [selon  Lu- 
signan^,  elle  le  lui  coupa  elle-même  avec  les  dents],  d'où  elle  fut  nom- 
mée Coiiionutena,  c'est-à-dire  sans  nez*,  et  en  eut  un  fils  nommé  Jacques, 
qui  naquit  en  l'an  i/iSG-'.  En  la  mesme  année,  Hélène  accoucha  d'une 
fille,  qui  fut  nommée  Charlotte.  Cette  princesse,  estant  encore  toute 
jeune,  fut  mariée  à  Jean  île  Portugal,  duc  de  Coymbre,  petit-fils  de 
Jean,  1"'  du  nom,  roy  de  Portugal;  lequel,  estant  arrivé  en  Gypre, 
non-seulement  fut  fait  et  créé  prince  d'Antioche ,  mais  encore  le  roy 
luy  abandonna  le  gouvernement  des  alTaires'^. 

Le  prince  réforma  d'abord  les  abus  qui  s'estoient  glissez  dans  la  re- 
ligion ,  laquelle  il  rétablit  en  sou  ancien  estât ,  et  gagna ,  par  sa  conduite , 

'  Loi'edano,l.X,p.576.577  ;  trad.frniiç.  même  que  fjiûris  ,  p;T); ,  fi/ri; ,  qui  seniblenl 

t.  II,  p.  173.  —  Etienne  de  Lusignan,  llist.  tous  provenir  (leptwxTi/p,  nez.  Ainsiles  Grecs 

(le  Cijpre,  fol.  i56  v°.  disaient,  par  un  mot  de  forme  tout  à  fait 

'  Lorcdano.i.X.p.  579.  .58u;trad.  franc.  semblable.  HOfif/oTroSaj,  qui  a  les  pieds  cou- 

(.  II.  p.  176,  177.  p^s.  (Du  Gange.  Ghssar.  mcil.  ethif. grœci- 

^  Etienne  de  Lusignan.  Hisl.dii  nnjmuiic  lalis  .  t.  I,  col.  700.  9-29.) 

fie  Ciiprc,  fol.   i5G;  Chorograffia  ilcW  iso-  ^  Cette  date  est  tout  à  fait  inadmissible, 

la,  etc.  fol.  60  v'.  surtout   pour   la   naissance   de    Charlotte  , 

'  Etienne  de  Lusignan  (Hisl.  de  Ct/pre,  puisque  sa  mère  ne  fut  mariée  qu'en  liia. 

fol.  i56  v°)  l'appelle  Comotimtene ,  et  Loré-  Quant  au  prince  Jacques,  puisqu'on  le  disait 

dan  (1.  X,  p.  577,  578;  trad.  franc,  t.  II.  âgé  de  trente-trois  ans  lorsqu'il  mourut  en 

p.  176,  175),  Comomutenu ,  forme  préfé-  1^73,  il  devait  être  né  en  1Z160. 

rable  à  celle  que  donne  Du  Gange.  C'est,  "  Loredano.  1.  X.  p.  587  et  suiv.  trad. 

en  effet,  une  légère  altération  du  grec  «of/fxo-  franc.  1.  II,  p.  i85  et  suiv.  —  Et.  de  Lusi- 

fjiÛT);»'.  qui  a  le  nez  coupé,  substantif  à  lac-  gnan,  IlisUiire  de  Cypre ,  fol.  i56  v°.  —  De 

cusalif.  composé  de  KO-alw  et  de  ^vtijs.  le  .Mas-Latrie,  t.  III,  p.  81  et  note  a. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  95 

les  affections  des  Cypriotes,  qui  se  lassoieut  du  gouvernement  des 
femmes.  Mais,  d'ailleurs,  cela  luy  attira  la  haine  de  la  reyne,  qui.  à 
la  persuasion  de  sa  nourrice  et  de  son  fils ,  prit  résolution  de  s'en  del- 
faire  :  ce  qu'elle  fit  par  le  poison,  que  le  chambellan  luy  donna.  Ce 
fut  alors  que  ce  faquin,  devenu  insolent  par  la  mort  de  son  ennemy, 
commença  à  maltraiter  la  jeune  princesse  ^  laquelle  eut  recours ,  eu 
cette  occasion,  à  son  frère  naturel,  qui,  pour  la  venger,  le  tua  de  sa 
main.  Ce  jeune  prince  commença  dès  lors  à  aspirer  à  la  couronne .  se 
persuadant  qu'elle  ne  pouvoit  tomber  entre  les  mains  de  sa  sœur,  par 
les  Assises  du  royaume,  qui  en  excluoient  les  femmes-.  La  reyne,  (jui 
avoit  préveu  le  dessein  de  Jaques,  l'avoit  engagé  dans  Testât  ecclésias- 
tique,  et,  l'archevesché  de  Nicossie  estant  venu  à  vacquer  après  la 
mort  du  cardinal^,  elle  l'en  avoit  fait  ])ourveoir,  sans  néantmoins  que 
le  consentement  du  Saint-Siège  y  fust  intervenu.  Cette  dernière  action 
confirma  à  la  reyne  la  pensée  qu'elle  en  avoit  eue  auparavant  :  c'est 
pourquoy  elle  fit  en  sorte  qu'd  vidast  le  royaume.  .Ia([ues  se  cacha 
quelque  temps  chez  le  baile  de  Venise,  puis  se  relira  à  Rhodes,  où 
il  fut  très-bien  accueilly  des  chevaliers.  En  cet  entre-temps,  la  reyne 
vint  à  décéder,  le  1 1*"  jour  d'avril,  l'an  t  ^58  '\  D'autre  part,  Charlotte 
estoit  recherchée  en  mariage  par  divers  princes.  Le  pape  Alexandre  VI  ■' 
luy  offrit  Baltliazar  Borgia,  son  neveu;  mais  l'occasion  se  présenta  d'une 
autre  plus  illustre  alliance,  qui  fut  de  Louys  de  Savoye,  comte  de  Ge- 


'  Loredano,  I.  X,  p.  .Sg-S  et  suiv.  trad. 
franc,  t.  tl ,  [).  igi  el  suiv. 

"  La  loi,  ou  plutùt  la  coutume,  n'était 
pas  formelle  sur  ce  point  en  Chypre  comme 
en  France.  Hugues  III  étaitmonté  sur  le  trône 
(1267)  en  vertu  des  droits  que  semblait  lui 
avoir  transmis  sa  mère  Isalielle.  Un  siècle 
après  (1882),  on  en  avait  écarté  Marie, 
fille  de  Pierre  1",  que  son  frère  Pierre  II 
avait  nommée  son  héritière,  pour  prendre 
Jacques,  son  oncle,  frère  de  Pierre  I",  sous 
prétexte  que  les  filles  ne  succédaient  pas  à 
la  couronne.  Cependant  Cliai-lotte  succéda 


à  son  père,  sans  opposition  de  la  part  du 
clergé,  des  nobles  et  du  peuple;  et  son 
frère,  qui  la  déposséda,  fut  (oujours  re- 
gardé ,  surtout  par  les  anciennes  familles 
franco-cy[)riotcs,  comme  un  usurpateur. 

'  De  Mas-Latrie,  I.  III ,  p.  7'i.  78,  notes. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  7G,  note  3. 

'  Inadvertance  échappée  à  Du  Gange. 
Alexandre  VI  ne  fut  pape  qu'en  liga. 
Il  faut  lire  ici,  d'après  Lorédan  (1.  X, 
p.  607;  trad.  l'r.  l.  II,  ]).  a 00),  Calliste  III 
(Alfonse  Borgia).  (|ui  fut  pape  de  ihâi)  h 
ii58. 


96  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

nève',  second  fils  de  Louys,  duc  de  Savoye,  et  d'Anne  de  Cypre.  [La 
reine  s  y  était  vivement  o|)|)osée;  mais,  après  sa  mort,]  le  traité  de  ce 
mariage  lut  conclu  à  Turin,  le  i  o'^  jour  d'octobre  de  la  mesme  année, 
par  Janus  de  Montolil",  mareschal  de  Gypre,  et  Odet  Bossât,  ou  du  Puy- 
sel,  gouverneur  de  la  princesse,  ambassadeurs  du  roy.  Parce  traité,  il 
fut  convenu  que  Louys  prendroit  le  titre  de  prince  d'Antiocbe,  et  que, 
après  la  consommation  du  mariage,  les  barons  de  Cypre  luy  feroienl 
hommage ,  comme  à  l'héritier  présomptif  du  royaume,  qui  luy  appartien- 
droil  après  le  décez  du  roy.  Durant  ce  temps-là-.  Jaques,  perdant  l'es- 
pérance de  parvenir  à  la  couronne,  fit  ses  instances  vers  le  pape  Nicolas 
pour  avoir  les  provisions  de  l'archevesché  de  Nicossie,  à  quoy  la  reyne  et 
sa  fille  s'estoient  opposées  puissamment,  l'ayant  traitté  non-seulement 
de  bastard,  mais  encore  d'Iiomicide.  Leurs  lettres  estant  tombées  entre 
ses  mahis,  piqué  de  sentimens  de  vengeance ,  il  vint,  déguisé,  en  Cypre, 
et,  accompagné  de  plusieurs  de  ses  amis,  entra  dans  le  palais,  où  il 
passa  au  fil  de  l'espée  tout  ceux  cpi'il  croioit  lui  estre  contraires,  puis 
alla  loger  en  la  maison  archiépiscopale.  [Lusignan^  et  Lorédan*  ra- 
content le  fait  avec  quehpie  difi'érence,  surtout  dans  les  motifs  qui 
poussèrent  Jacques  à  cet  acte  de  violence.  Il  était  indigné,  disent-ils, 
qu'on  ne  lui  rendit  point  les  revenus  de  son  arclievêcbé,  dont  il  était 
privé  depuis  le  meurtre  du  cbauibellan  Tiiomas.]  Les  tendresses  que 
son  père  avoit  pour  luy  firent  qu'il  ne  vengea  pas  avec  vigueur  cette 
action  j)leine  de  présomption  et  de  mépris.  Au  contraire,  il  le  laissa 
paisible  tant  qu'il  vécut,  et  jusques  à  sa  mort,  arrivée  le  aG*"  jour  de 
juillet  de  la  mesme  année  i/i58.  Quelques  auteurs  ont  avancé  qu'il 
mourut  de  poison,  qui  luy  fut  donné  par  son  fils.  [Lorédan^  parle  de 
poison,  mais  ne  dit  pas  qu'on  eût  soupçonné  le  prince  Jacques.  Pie  11 
lui-même'*,  quoique  fort  partial  contre  ce  prince,  n'en  dit  rien.]  Il  fut 
inhumé  en  l'église  de  Saint-Dominique  de  Nicossie,  près  de  son  père. 

'  Giiichenon .  Histoire  généalogique,  etc.  ''  Loredano,  1.  X,  p.  607  et  suiv.  Irait, 

t.  I ,  p.  5.37,  538;  t.  II,  p.  38G.  franc,  t.  II,  p.  2o5  et  suiv. 
^  Pius  II,  De  bcllo  Qjprio ,  e.  xcvii.  '  L.  V,  p.  ù-iS. 

'  Liisig-nan  .  Ili.1t  de  Ci/jirc .  fol.  i5f).  '  Pius  II.  loc.  cit. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  97 

Charlotte,  fille  unique  de  Jean  II  et  crHélène  Paléologue,  fut,  après 
la  mort  de  son  père,  reconnue  reyne  de  Cypre  par  les  barons \  et  fut 
couronnée  solemnellement  en  l'église  de  Nicossie.  Ce  l'ut  en  cette  qua- 
lité qu'elle  conféra  l'ordre  de  Cypre,  dit  de  l'Espée,  à  Martin  Villain  , 
seigneur  de  Rasseglieni  en  Flandres,  au  retour  de  son  voyage  de  la 
terre  sainte  ',  comme  on  reconnoist  par  ses  lettres  données  au  palais 
de  la  citadelle  de  Nicossie,  le  23"=  jour  de  juillet  l'an  lûBg,  indict.  vu, 
auquel  temps  le  prince  Louys,  son  mary,  n'estoit  pas  encore  arrivé  en 
Cypre,  n'y  estant  abordé  qu'au  mois  d'octobre  suivante  II  y  fut  reçu 
avec  joye  par  les  barons,  qui  firent  solenniiser  son  mariage  avec  la 
reyne ,  en  l'église  de  Sainte-Sophie  de  Nicossie ,  le  7  du  mesme  mois , 
où  il  fut  ensuite  couronné  roy  de  Cypre,  la  reyne  ayant  desjà  reçu  la 
couronne.  Aucuns  écrivent  que  ce  mariage  se  fit  sans  la  dispense  du 
pape*,  et  que,  pour  cela,  les  évesques  ayant  refusé  de  faire  la  béné- 
diction, un  chapelain  de  la  reyne  la  fit;  ajoutant  qu'alors,  en  l'église 
grecque,  on  n'admettoit  pas  les  dispenses.  Mais,  si  cela  estoit  véritable, 
il  faudroit  inférer  que  les  roys  de  Cypre  eussent  en  ce  temps-là  re- 
connu cette  église,  depuis  le  changement  que  la  reyne  Hélène  Paléo- 
logue y  introduisit. 

Cependant  Jacques,  bastard  du  roy  delTunt,  n'ayant  pas  osé  attendre 
l'arrivée  du  prince,  alla  trouver  le  sultan  d'Egypte^;  ce  qu'il  fit  par  le 
conseil  de  Marc  Cornaro,  gentilhomme  vénitien,  qui  mesme  luy  donna 
son  vaisseau  à  cet  efî'et.  Estant  arrivé  au  Caire,  il  fit  si  bien,  par  ses 
pratiques  et  son  adresse,  qu'il  gagna  l'esprit  de  ce  prince  infidèle, 
qui  luy  donna  une  armée  navale,  avec  laquelle  il  recouvra  son  royaume. 
Louys  et  la  reyne  Cliarlolte  ayant  esté  obligez  de  céder  à  la  puissance 
d  un  si  grand  ennemy.  J'omets  les  circonstances  et  les  événemens  sin- 
guliers de  cette  guerre,  la  chose  ayant  esté  traitée  à  fond  par  le  pape 

'  Etienne  de  Lusignan  , ///*•;.  de  Cypre,  '  Giiichenon. /fcï.rfe.S(«'Oi/c^  t.  I,p.538. 

fol.  1C2  v°. — De  Mas-Latiie,  t.  III,  p.  89.  '  Loreilano,  i.  X,  p.  6.'5f),  6/10;  trad. 

— Chron.de Georges Bustron. —  Loredano.  franc,  t.  11,  p.  938,  909. 

I.  X,  p.  699;  trad.  franc,  t.  II,  p.  227,  '"  Pius  II,  loc.  cil.  —  Et.  de  Lusignan  , 

998.  Hist.  de  Cijpre,  fol.  166  elsuiv. — Loredano, 

"  Hist.  de  Guines ,  au.x  preuves,  p.  691.  i.  X,  p.  689.  6io. 

i3 


98  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER 

Pie  11',  au  li'aiU'  (ju'il  eu  a  l'ail,  et,  [rappelée  aussi]  eu  [uue  de]  ses 
épistres;  [racouiée  eu  détail]  par  le  cavalier  Loredau  et  Estienue  de 
Lusignaii  eu  leur  Histoire  de  Gypre,  et  particulièrement  par  Guiclie- 
noii  -  eu  sou  Histoire  de  la  maisou  de  Savoye,  où  il  a  rapporté  la  trau- 
sacliou  que  cette  infortunée  princesse  fit  avec  Louys,  duc  de  Savoye, 
et  la  duchesse  Aiuie  de  Gypre,  sa  femme,  en  labhaye  de  Saint-Maurice 
de  Ghablais,  le  18*^  jour  de  juin,  l'an  1^6-3,  par  laquelle  il  fut  arresté 
que,  la  reyne  venant  à  décéder  sans  eufans  du  roy  Louys,  sou  uiary, 
le  duc  demeureroit  seigneur  et  roy  du  pays  de  Gypre,  et  les  siens, 
aiusy  qu'il  a  voit  est(''  accordé  par  leur  contrat  de  mariage  et  au  cou- 
ronuenient  du  roy.  Gette  donation  du  royaume  de  Gypre  fut  ratifiée 
par  une  auire  que  cette  reyne  fit  à  Ronu^  le  2  5"  jour  de  février.  Tau 
)  685^,  en  faveur  de  Charles,  duc  de  Savoye,  sou  neveu,  par  laquelle 
elle  hiy  donne,  en  termes  exprès,  le  royaume  de  Gypre,  avec  le  titre 
et  la  qualité  de  roy ,  ])our  luy  et  ses  successeurs  ducs  de  Savoye.  G'est 
(Ui  suite  de  ces  donations  que  les  ducs  de  Savoye  prennent  le  titre  de 
roys  de  Gypre.  Gette  princesse,  après  avoir  inutilement  essayé  d'en- 
{jager  les  papes  et  les  princes  à  sou  restablissement  [et  refusé  noble- 
ment l'asile  (puî  Venise  lui  offi-ait  sui'  sou  territoire,  avec  une  pension 
annuelle  de  5, 000  ducats  d'or*],  mourut,  sans  eufans,  à  Rome,  d'une 
paralysie,  le  16*^  jour  de  juillet,  l'an  1  hS^  ^,  et  fut  inhumée  eu  l'église 
de  Saint-Pierre,  entre  les  chapelles  de  Saint-Thomas  et  de  Nostre- 
Dame,  entrant  à  main  gauche,  avec  cette  épitaphe'^: 

CAROLA,  HIERUSALEM,  CYPRI  ET  ARMENIJ)  REGINA, 
OBIIT  XVI  JUUI,  ANNO  DOM.  M.CCCC.LXXXVII. 

Le  roy  Louys,  son  mary,  eu  suite  de  ces  disgrâces,  se  retira  au  prieuré 
(le  Ripaille,  près  de  Thouou,  et  y  mourut  au  mois  d'aoust,  l'an  1  /i8-j. 

'   Plus  U,  De  bello  Cyprio,  Hislor.  rciuiii  ^  Guiclienoii,  llixl.    de.    t.    I,    ji.   o/i5: 

ubique  gcslarum  :  De  Asia,  c.  xcvii,  epist.  l.  II,  p.  /ioi-'io3.  — De  Mas-Latrie,  t.  III. 

ioi  ,  édit.  de  i5i8;  epist.  887,  édit.  de  p.  i5i,  i5-2  et  notes. —  Et.  de  Liisignaii , 

i,55i.  -—  VolaleiT.  1.  IX.  fol.  18G. 

"  Gaichenon,  Histoire  de  la  maison  de  "  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  i48-i5o. 

Savoye,  t.  I,  p.  5ii,  et  t.  II,  p.  3g i  ;  Hist.  ''  De  Mas-Latrie,  t.  Itl,  p.  8y .  note  i. 

des  éoesques  de  Belky ,  p.  yy.  '   Roma  suhictr.  1.  H ,  c.  i.x.  S  i  8. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  99 

.Iaques,  s'estant  ainsy  rendu  maistre  du  royaume  de  Cypre,  tant  |)ar 
le  secours  du  sultan  d'Egypte  que  par  sa  valeur,  commença  à  travailler 
à  régler  les  affaires  de  son  Estât.  Premièrement  d  assiégea,  sur  les  Gé- 
nois, quiavoient  favorisé  la  reyne  Charlotte,  la  ville  de  Famagouste', 
et  la  leur  enleva  [par  capitulation,  le  20  janvier  1/16/1],  après  qu'ils 
l'eurent  possédée  l'espace  de  quatre-vingt-dix  ans;  puis,  sur  la  deffiance 
qu'il  eut  que  les  Sarrazins,  qu'il  avoit  appeliez  à  son  secours,  ne  s'em- 
parassent du  royaume,  d  les  fit  tous  tuer  en  une  nuit 2.  Cette  action 
luy  eust  attiré  la  guerre  [de  la  part]  du  sultan,  s'il  n'en  eust  destourné 
l'orage  par  ses  adresses  ordinaires  et  par  ses  pratiques  vers  ce  prince. 
Puis  il  appliqua  ses  soins  à  s'appuier  de  quelque  alliance.  Il  avoit  re- 
cherché d'abord  la  fille  d'André  Paléologue,  ou  plustost  de  Thomas, 
despote,  qui  estoit  réfugié  à  Piome;  mais  le  pape^  estimant  qu'il  de- 
voit  chercher  un  autre  ap|)uy,  luy  offrit  sa  nièce,  qu'il  refusa,  sur  le 
bruit  de  sa  vie  un  peu  licencieuse.  Ce  refus  irrita  tellement  le  pape 
qu'il  ne  le  traita  plus  que  de  tyran  et  d'apostat.  Enfin  André  Cornaro*. 
noble  vénitien,  qui  avoil  esté  fait  auditeur  de  Cypre,  luy  offrit  Cathe- 
rine, sa  nièce,  fille  de  Marc  Cornaro,  chevalier,  son  frère,  avec  cent 
mille  ducats  de  dot,  et  avec  promesse  de  la  faire  reconnoistre  par  la 
république  de  Venise  fille  de  Saint-Marc  ^ 

L'appuy  et  l'alliance  des  Vénitiens  ^  qui  s'engageoient  par  là  à  son 
secours  et  à  sa  protection,  luy  firent  accepter  ces  propositions,  en  suite 
desquelles  il  envoya  Plùlippes  Pocodataro,  son  ambassadeur  à  Venise, 
où  les  espousadles  se  firent,  par  paroles  de  présent,  l'an  1  /169.  Catlie- 
rine,  toutefois,  n'arriva  en  Cypre  que  l'an   1/171  ^ 

'  Et.   de  Lusignan,  Hisloire  de  Cypre,  '  Pnoio  Morosini.  Dell'  histor.  cU  Venel. 

toi.  iy8.  —  Loredano,  1.  XI,  p.  681,  682  ;  I.  XXIV.  —  Paul.  Crassus  Patav.  in  pra^fal. 

trad.  franc,  t.  II,  p.  281,  28a.  —  De  Mas-  ad  Theoplid.  protospalliarium. 

Latrie,  t.  III,  p.  170,  note  1 ,  p.  lyS.  '  Et.  de  Lusignan,  Histoire  de   Cypre, 

-  Et.  de  Lusignan,  loc.  cit.  fol.   179.  —  fol.    181   v°   et  182.  —  Loredano,  1.  XI, 

Loredano ,  foc.  «V.  p.  70a,  708;  ti-ad.  fi-anç.  l.   II,  p.  3o5- 

^  Et.  deLusign.  loc.  cil. fol.  181. —  Lored.  807. 

t.XI,p.699,  700;  trad.fr. t. II,  p.3oi,  3o2.  '  P.  Bembo,  Hist.  Venei.  1.  I. 

—  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  176 ,  note  1.  'De  Mas-Latrie,  l.  III ,  p.  3/i3 .  note  a. 

t3. 


100  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

[Les  fiançailles  avaient  eu  lieu  en  i  /iG8  ,  et  Catherine  ne  partit  pour  Chypre 
qu'en  1/1712'.  Dans  rinl(>rva!le,  .lai'([ues,  comprenant  que,  par  cette  alliance, 
il  se  mettait  en  (|uel(|u<'  sorte  à  la  discrétion  de  la  république,  avait  hésité 
longl('m|)s,  et  tenté  de  renouer  l'afi'aire  de  son  mariage  avec  la  fille  du  despote 
de  Morée.  Mais  enfin  il  céda  aux  pressantes  instances  de  Venise,  qui  le  som- 
mait presque  avec  menaces  de  remplir  ses  engagements.] 

Le  roy  survécut  pou  de  temps  à  ce  mariage,  et  mourut  le  5'^  jour  de 
juin  [ou  mieux  le  6  juillet  de]  l'an  1678,  âgé  de  trente-trois  ans. 
(Juelques-uns  tiennent  qu'il  fut  empoisonné  par  Cornaro  et  Bembo,  ses 
oncles,  qui  vouloient  se  rendre  maistres  du  royaume.  Il  fit  son  testament 
avant  que  de  mourir,  par  lequel  il  institua  la  reyne  et  l'enfant  dont  elle 
estoit  grosse  héritiers  du  royaume  de  Gypre,  sous  la  protection  de  la  ré- 
]»ublique  de  Venise^.  L'enfant  qui  naquit  de  cette  alliance  fut  nommé 
Jacques  et  succéda  au  royaume  ^.  Il  laissa  encore  trois  enfans  naturels, 
sçavoir  :  Janus,  Jean  et  Charlotte,  qu'il  eut  de  quelques  nobles  concu- 
bines, entre  lescjuelles  fut  la  sœur  de  Balian  de  Nores,  qui  furent 
envoyez  à  Venise,  où  ils  moururent  sans  postérité*.  Quelques-uns 
écrivent  que  leur  père  les  substitua,  par  son  testament,  à  l'enfant  qui 
devoit  naistre  de  sa  femme,  et  à  ceux-ci,  le  plus  proche  de  la  maison  de 
Lusignan-'.  Charlotte  espousa  Sor  di  Naves,  prince  d'Antioche.  Mais  je 
doute  que  ce  mariage  ait  esté  accompli,  si  toutefois  c'est  cette  Charlotte, 
lille  de  Jacques,  laquelle  décéda  à  l'âge  de  douze  ans,  et  dont  l'épi- 
taphe  se  voit  à  Padoue,  en  l'église  de  Saint-Augustin,  en  ces  termes  : 

ZACHl,  C\PR1  REGIS,  CERLOTA  F.  H.  SEPT.  T.   |hicsita  est?| 
ANNO  SVM  «TATIS  XU,  MENS.  HI,  M.CCCC.LXXX,  JUMI  XXIIIP. 

Il  y  a  encore,  cians  la  mesme  église,  l'épitaphe  de  Marie  de  Patras. 

'  De  Mas-Latrie,   t.   III,  p.    iS-a-iSû,  *  De  Mas-Lalrie,  f.  \U.  p.  ;î'i(i ,  note  .3: 

3o7-3io,  3i2-3i5.  |).  4o8-4i2. 

'  Ét.deLusignan,/fo(.f/eC'»;jor(!,fol.i8a.  '  Voir  le  testament,  Chron.  de  Georges 

180. —  Loredano,!.  XI,  p.  706-707;  trad.  Bustron. —  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  SiS-Siy. 

franc,  t.  II ,  p.  3o8-3 11.  —  De  Mas-Latrie .  "  Schrader,  Momim.  liai.  p.  1 5.—  De  Mas-  , 

t.  III,  p.  3U-345,  345-347.  Latrie,  t.  III,  p.  34G,  n.  3.  — Jac.  Salomo- 

'  Thuan.  I.  XLIX.  nias,  Inscript.  in-h.  Patavinœ ,  p.  Sg. 


LES   ROIS  DR   CHYPRE.  loi 

mère  du  roy  Jacques,  qui  fait  voir  qu  elle  survécut  à  son  fils.  Elle  est 
ainsy  conçue  : 

MARIETA.  MATER  QUONDAM  lACOBI,  CYPRI  REGIS, 
VIVEINS  SIBl  FECIT  M.CCCC.LXXXni,  MENS.  SEPT'. 

[OBUT  AUTEM  M.D.IU    DIE  XII  APRILIS '. 

Kllc  lut  transportée  à  Venise  en  1^76.  par  ordre  du  Conseil  des  Dix,  avec 
les  enfanis  naturels  de  Jacques  IP.] 

Quelques  auteurs  de  ce  temps-là  écrivent  que  Ferdinand,  roy  de 
Naples,  envoya  des  ambassadeurs  en  Gypre,  pour  recherclier  en  ma- 
riage la  fille  naturelle  du  roy  Jacques,  qui  estoit  alors  décédé.  Je  ne 
sçay  si  c'estoit  cette  Charlotte*. 

I  L;i  (lliariotte  promise  à  Sor  de  Naves  mourut  en  1  A6c)  ^.  [jm^  autre  Char- 
lotte survécut  à  .son  père;  c'est  celle  qui  mourut,  âgée  de  douze  ans ,  le  2/1  juil- 
let 1680,  celle  que  le  roi  Ferdinand  rechercha  en  mariage,  non  pour  lui. 
mais  pour  son  fils  naturel,  en  1478,  lor.-iqu'eile  n'avait  encore  que  cinq  ou 
six  ans". 

Lusignan ,  dont  le  bisaïeul  Clarion  avait  été  maltraité  et  dépouillé  de  ses 
biens  jiar  Jacques  II,  a  jugé  ce  prince  sévèrement.  Lorédan,  après  un  récit 
assez  impartial  de  ses  actes  comme  homme  privé  et  comme  roi,  résume  l'en- 
sejiihle  de  sa  conduite  et  les  traits  de  son  caractère  par  un  éloge  à  peu  près 
complet,  auquel  il  oppose  le  blâme  et  les  reproches  des  partisans  de  Charlotte. 
Sans  vouloir  atténuer  ni  excuser  ses  torts  et  ses  actes  nombreux  de  violence ,  on 
ne  saurait  disconvenir  i|u'il  n'ait  été  un  des  rois  de  Chypre  les  plus  remarquables 
par  la  justesse  autant  que  par  l'élévation  de  son  esprit.  D'une  activité  qui  lui  fai- 
sait tout  entreprendre  et  nîussir  partout,  il  conquit  son  royaume  et  reconstitua 
l'unité  du  territoire;  il  eût  peut-être  réparé  les  malheurs  des  règnes  précédents 
s'il  eût  vécu''.  On  peut  consulter,  comme  un  monument  de  sa  sagesse  et  de  son 

'  Schrader,  loc.  cit.  fol.  i5  v°.  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  \>.  3o8  et  note  a  ; 

'  Jac.  Salomon.  loc.  cit.  p.  3i6  et  note  3. 

'  De  Mas-Lalrie,  t.  llï.p.  hoS.  '  Loredano  ,  I.  XI,  |>.  817,  7-2/1;  trad. 

'  Josaph.  Barbar.   Ilivnnriiim  persiciim  .  Iranç.  t.  II,  p.  3a2,  393-33o. 
p.  /160.  '  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  i84-3o6. 


102  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

habileté,  iiin'  Miilc  d'urtos  enregistrés  à  la  secW'le  royale  de  Nicosie,  pour  les 
années  i  668,  i/i6(),  ((ue  M.  de  Mas-Latrie  a  publiés  d'après  un  manuscrit  du 
Vatican.  | 

Jacques,  111"  du  nom,  naquit  après  la  mort  de  son  père,  en  suite  de 
lacjuelie,  ol  suivant  sa  disposition,  Catherine,  sa  mère,  fut  reconnue 
reyne  de  Cypre.  Jacques  estant  né,  il  fut  aussytost  couronné,  pour  em- 
pescher  les  mouvemens  des  grands,  qui  sembloient  favoriser  la  mère, 
(pii  tut  obligée  de  se  retirer  à  Hliodes. 

I  Les  faits  sont  ici  confondus  et  rappelés  d'une  manière  inexacte'.  Il  y  eut, 
le  t5  septembre  1/178  ,  une  violente  émeute  des  Cypriotes,  non  en  faveur  de 
(Jatherine  au  détriment  de  son  fils,  mais  contre  l'influence  déjà  prépondérante 
des  partisans  de  Venise.  Deux  oncles  de  la  reine,  André  Gornaro  et  Marc  Bembo. 
y  perdirent  la  vie,  ainsi  que  plusieurs  notables  personnages  qui  étaient  attachés 
à  sa  personne  ^.  Ce  fut  une  occasion  favorable  pour  Venise  d'établir  sa  domi- 
nation dans  l'île,  en  plaçant  des  hommes  à  elle  dans  toutes  les  villes,  les  for- 
teresses et  les  ports'.  Mais  la  reine  resta  en  Chypre,  sous  sa  dépendance,  et 
continuellement  surveillée  par  ses  agents ,  jusqu'au  moment  oii  la  république 
lui  signifia  l'ordre  de  quitter  Chypre*.  C'est  alors  seulement  que,  pour  échap- 
per à  cette  tyrannie,  elle  tenta  de  se  réfugier  à  Rhodes;  mais  ce  projet  ne  put 
recevoir  son  exécution^.] 

Mais  le  jeune  prnice  vécut  peu  de  temps,  estant  décédé  Tannée 
suivante,  ou  l'an  1/17 5,  non  sans  soupçon  de  poison.  H  fut  inhumé  à 
Famagouste  *'.  [Jacques  III,  né  le  27  ou  le  28  août  1678,  mourut  le 
26  août  iZiyi^] 

Catherine  Cornaro,  sa  mère,  comme  héritière  de  son  mary  et  de 
son  fils,  gouverna  le  royaume  paisiblement  l'espace  de  quinze  ans, 
sous  la   protection  de  la   république  de  Venise,  qui  dissipa  à  divers 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  353-369.  '  De  Mas-Latiie,  t.  III,  p.  /lag-iSi. 

'  De  Mas-Latrie,  hc.  cit.  p.  870,  871.  '  Bembo,  1.  I.  —  Sabell.  Dec.  III.  1.  X. 

'  De  Mas-Latrie,  loc.  cil.  p.  iii-ii6.  — Doglioni. 

'  De  Mas-Latrie,  loc.  cit.  p.  620-625.  •  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  3i8.  note  i. 


LES  ROIS  DE  CHYPRE.  103 

temps  les  vains  eflbris  de  la  reyiic  Charlotte,  qui,  après  la  mort  du 
bastard,  avoil  repris  ses  espérances  de  rentrer  en  ses  Estais  [par  1  en- 
tremise de  Rizzo  de  Marin,  ancien  chambellan  de  Jac([ues  II,  et  de 
Tristan  de  Giblet'].  Ferdinand,  roy  de  Naples,  la  l'echercha  en  maria[^;>' 
pour  son  fds  Frédéric,  [ou  plutôt  pour  son  fils  naturel  Alfonse,  selon 
Marin  Sanut  le  jeune,  ou  pour  lui-même,  selon  Lusignan^;  ce  ([ui 
paraît  moins  vraisemblable];  mais  les  Vénitiens,  qui  aspiroient  à  la 
possession  de  ce  royaume,  craignant  d'en  estre  frustrez  si  cette  alliance 
se  faisoit,  la  firent  persuader,  par  Geoi-ges  Cornaro,  son  frère,  d'en 
faire  la  cession  à  la  république,  et  de  se  décharger  du  soin  du  gouver- 
nement en  se  retirant  à  Venise,  où  la  république  luy  domieroit  de  quoy 
subsister  selon  sa  dignité  :  ce  que  la  reyne,  qui  dépendoil  des  Véni- 
tiens, fut  obligée  d'accepter,  contre  son  inclination.  Estant  ensuite 
partie  de  Cypre,  elle  ai-riva  à  Venise,  où  elle  fut  reçue,  avec  beancoiqi 
de  magnificence,  l'an  1/489,  et  y  résigna  publiquement  tout  le  droit 
qu'elle  avoit  au  royaume  de  Cypre.  [Mais  il  n'y  a  point  d'acte  écrit  de 
la  cession  de  ce  royaume  faite  aux  Vénitiens  par  la  reine  Catherine.] 
La  ré])ubli(pie  luy  donna  la  ville  d'Ascoli  [Asolo,  dans  la  Mai-che  tré- 
visane]  et  5o,ooo  livres  de  ])ension  tous  les  ans  [8,000  ducats,  dont 
les  revenus  d'Asolo  formeraient  une  partie^].  Il  fut  encore  arresté  que 
la  famille  des  Cornares,  dont  elle  estoit  issue,  pourroit  ajouter,  à 
l'avenir,  à  ses  armes  celles  de  Cypre. 

Ainsy  les  Vénitiens  [moyennant  le  tribut  annuel  de  8,000  ducais 
qu'ds  continuèrent  de  payer  au  sultan  d'Egypte,  comme  au  seigneur 
suzerain  des  derniers  princes  de  la  maison  de  Lusignan]  devinrent 
possesseurs  de  l'isle  de  Cy[)re ,  qu'ils  tinrent  jusques  en  l'an  1670*. 
qu'elle  leur  fut  enlevée  par  Sélim  [II],  sultan  des  Turcs,  qui  se  pré- 
tendoit  estre  au  droit  des  sultans  et  des' mamelucks  d'Egypte,  de  ([ni 
ce  royaume  dépendoit  et  estoit  tributaire-'.  [Nicosie  fut  enq)ortée  d  as- 

'   De  Mas-Latiie.  t.tll,  I». /iiSet  note  1.  '  De  Mas-Latrie,  t.  lit.  p. /io->-/i54  .  i-jM 

p.  iif).  435-5'i5.  et  note  i. 

"  Etienne  de  Lusignan.  ilist.  de  ('ijpve ,  "   De  Mas-I>atrie,  t.  lit.  \i.  k'jt)  et  note  1. 

foi.  18.5.  '  De  Mns-Latrie,  t.  111.  y.  569.  note  1!. 


104  LES  FAMILLES  D'OIITRE-MER. 

saiil  par  les  Turcs  le  9  septembre  iS^o:  Farnagouste,  la  place  qui 
résista  le  plus  longtemps,  capitula  le  1"  août  1671  '.] 

La  leyne  Catlierine  mourut  à  Venise  le  1"  [10*=]  jour  de  juillet,  l'an 
I  iBio],  âgée  de  cinquante-quatre  [ou  plus  vraisemblablement  cin- 
quante-six] ans  [étant  née  en  1  656  ]'-^.  Son  corps  fut  inhumé  en  l'église 
des  Apostres,  d'où  il  fut  transpoi-té  en  celle  de  Saint-Sauveur,  durant 
que  l'on  rebastit  cette  église^.  Georges  Gornaro  ,  son  frère,  luy  fit  élever 
un  superbe  tombeau  de  marbre,  avec  une  chapelle. 

[Tous  les  niallieurs  qui  affligèrent  Chypre  depuis  le  meurtre  de  Pierre  1", 
et  même  son  assujettissement  à  la  domination  des  infidèles,  avaient  été,  si  l'on 
on  croit  Lusignan*,  prédits  clairement  par  sainte  Brigitte,  qui,  à  son  retour 
de  Jérusalem,  était  venue  à  Famagouste  peu  après  la  mort  de  ce  prince,  t^  Il  n'y 
ta  plus  qu'une  de  ses  prédictions  à  accomplir,  ajoute  Lusignan.  qui  écrivait  en 
"•  1678,  celle  qui  annonce  le  retour  de  i'ile  sous  la  puissance  des  chrétiens.'^ 

Or  voici  cette  prédiction  telle  qu'elle  se  trouve  au  livre  des  Révélations  de 
sainte  Brigitte,  chap.  xix  ^: 

K Peuple  de  Cypre,  je  te  déclare  que,  si  tu  ne  veux  te  corriger  et  amender, 
«j'effaceray  ta  génération  et  race  du  royaume,  et  ne  pardonneray  ny  au  pauvre 
«ny  au  riche,  et  t'effaceray  en  telle  sorte  qu'en  hrief  temps  ta  mémoire  s'es- 
ft  coulera  des  cœurs  des  hommes,  tout  ainsi  que  si  jamais  n'eusses  esté  au  monde. 
"Vray  est  qu'après  cela  j'y  planterai  de  nouvelles  plantes  qui  accompliront  mes 
«  commandemens  et  m'aimeront  de  tout  leur  cœur.  « 

Il  faut  avouer  que  cette  prophétie  ressemble  parfaitement  à  celles  du  Mira- 
hilis  liber  de  Nostradamus,  et,  en  un  mot,  à  toutes  les  prophéties  de  ce  genre, 
qui  deviennent  claires  après  les  événements.  ] 

'   Ange  Calepien,  Disc,  de  la  priiise  de  '  P.  Berabo,  Hist.  Venel.  I.  X,  p.  siy. 

Nicossie,   p.  q58   et  suiv.  —  Disc,  .sur  la  —  Sansov.  Nella  Venel.  l.  Il  et  III. 

prin.ic  de  Famagouste ,  p.  288  et  suiv.  "   Lusignan,  Ilist.  de  Cypre,  fol.   1^7  v° 

=  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  468  et  note  9,  et  i48. 

p.  /i  ltr)-^5 1 .  '  Lusign.  Hist.  de  Cypre,  fol.  aSS  r°  et  v°. 


LES   ROYS   D'ARMÉNIE. 


Les  géographes  du  moyen  temps  divisent  l'Arménie  en  deux  par- 
ties, dont  Tune,  appelée  la  Grande  Arménie,  avoisine  la  mer  Caspie. 
du  costé  du  septentrion,  et  est  séparée  par  le  fleuve  dEuphrate  de  la 
Petite  Arménie,  qui  joint  de  l'autre  costé  à  la  Cilicie  et  à  la  mer  Médi- 
terranée. Mélitène  estoit  la  capitale  de  cette  seconde  Arménie  \  qui  fut 
autrefois  le  siège  des  peuples  nommez  Leuco-Syres  ou  Syriens  blancs. 
au  rapport  deProcope,  ou  plustost  des  Mélano-Syres,  comme  veut  Héro- 
dote^. Il  y  avoit  encore,  outre  ces  deux  Arménies,  Je  Thème  arméniaque^, 
qui  estoit  une  partie  de  la  Cappadoce  qui  avoisine  le  Pont-Euxin.  ainsy 


'  Procope,  De  liello  Persicn,  I.  1,  p.  27; 
édit.  de  Par.  c.  xvii.  p.  6g. 

*  On  ne  trouve  dans  Hérodote  aucune 
mention  des  Mélano-Svres,  ni  môme  des 
Leuco-Syres.  Cet  historien  dit  seulement 
(1. 1,  c.  Lxxii)  que  les  Grecs  donnent  le  nom 
de  Syriens  aux  Cappadociens.  Les  Leuco- 
Syres  sont  nommés  par  Procope  (loco  citato), 
Pline  (Hist.  natur.  ].  VI,  c.  m).  Strabon 
(1.  Xn,  p.  564,  a,  et  1.  XVI,  p.  787,3; 
édit.  de  Casaubon,  Paris,  1620),  etc.  En  ce 
dernier  passage ,  Strabon  fait  remarquer 
cette  dénomination  de  Leuco-Syres,  ou  Sy- 
riens blancs,  comme  supposant,  par  con- 
traste, des  Syriens  noirs,  ûs  àv  Ôvtcijv  rtvàiv 
2tip«oi>  liai  (ieXâvuv  ;  mais  il  ne  nomme  point 
les  Mélano-Syres  comme  un  peuple  existant 
dans  ces  parages.  Constantin  Porpbyrogé- 
nète  s'exprime   ainsi  dans   son   traité  des 


T/ièwftç  de  l'empire  d'Oiiont.  c.  11  (  Ban- 
duri,  t.  I,  p.  G  b,  c)  :  rr Hérodote  appelle 
rr Leuco-Syres  tous  les  Cappadociens  qui  ha- 
rrbitent  jusqu'à  la  mer  Pontique,  pour  les 
«distinguer  des  Syriens  qui  habitent  au  delà 
crdu  Taurus  et  de  la  Cilicie,  et  que  l'on 
rrnomme  Mélano-Syres.  »  Nous  avons  vu 
qu'Hérodote  ne  dit  pas  cela.  Du  reste,  Cons- 
tantin n'attribue  pas  à  cet  auteur  la  déno- 
mination de  Mélano-Syres.  Nous  ne  sau- 
rions dire  d'où  est  provenue  l'erreur  de  Du 
Gange.  Les  auteurs  de  L'Art  de  vérifier  les 
dates,  qui  ont  transcrit,  mot  pour  mot,  ce 
début  de  Du  Gange  sur  les  rois  d'Arménie ,  ne 
font  aucune  remarque  sur  les  Mélano-Syres 
d'Hérodote. 

'  Constant.  Porphyr.  De  Tlicmat.  1. 1 .  c.  11 
—  De  Adiiuiiisl.  imper,  c.  1,.  (lîanduri.  l.  I 
p.  5 .  1 .3.5.  ) 

1/1 


106  LES  FAMILLES  D'OIITRE-MER. 

nommé,  parce  qu'il  estoit  joignant  à  l'Arménie.  La  principale  ville  de 
(•»'  canton  estoit  Amasée.  Mais,  dans  les  derniers  siècles,  le  royaume 
d  \  rniénie  comprenoit  particulièrement  les  provinces  qui  sont  aux  envi- 
rons (lu  mont  Taurus,  du  costé  d(;  la  Cilicie'. 

Sous  les  premiers  empereurs  de  Constanlinople,  l'Arménie  estoit 
gouvernée  par  des  ducs  et  des  comtes^,  jusques  sous  l'empire  de 
Juslinien,  qui  en  donna  le  gouvernement  à  Acacius^,  puis  à  Sittas. 
Persan  de  nation,  à  qui  il  avoit  fait  épouser  Comito,  sœur  de  sa 
l'ciinne  Theodora,  qui  la  tint  sous  le  titre  de  général  d'armée.  Ce  Sittas 
liil  tué  par  les  Arméniens.  Dorothée*  tint  encore  ce  gouvernement  sous 
.liistinien,  et  JeanMustacon^  sous  Maurice.  Chosroès  se  rendit  maistre  de 
I  Arménie  °  et  de  la  Cappadoce,  sous  Phocas,  durant  les  désordres  de 
ICmpire.  Héraclius  la  reprit,  lorsqu'il  alla  en  Perse,  et  y  fitmesme  hi- 
verner son  armée''. 

[C'est  alors  probablement  ^'Jo-Jj  <[ue  David  Saliarlioiini  *,  autrefois  uuirz- 
han  ou  gouverneur  d'Arménie  pour  le  roi  de  Perse,  fut  envoyé  par  l'empe- 
rcnr  Hérai'lins,  pour  administrer  ce  pays,  avec  le  titre  de  curopalate.] 

Pasagnatliès  [Sempad,  lils  de  Varazdirots,  de  la  race  des  Pagra- 
tides°],  patrice  des  Arméniens,  se  révolta,  quelque  temps  après'", 
contre  l'empereur  Constans,  à  layde  des  Arabes.  Deux  ans  après. 
\bib,  chef  des  Arabes,  y  fit  une  irruption  et  delTit  Maurian,  chef  des 
Grecs.  Ensuite  Saborius  [Sapor],  Persan  de  nation,  gouverneur  de 
l'Arménie",  se  révolta  contre  l'empereur  Constans,  avec  le  secours  de 
Muavias  [le  calife  Moavviah],  sultan  des  Arabes,  et  fut  déliait,  l'an 
de  Nostre-Seigneur  658  [66(5]. 

'  Voir  plus  loin  l'addition,  p.  io8.  Theophan.  p.  â55,  -iSG. 

'  Theophan.  p.  lai,  lig.  —  Cedrenus.  *  Saini-Marlin,  Mcin.  sur  l'Arménie,  l.\ . 

p.  ;i()7.  —  Anastas.  Hisi.  eccles.  p.  55,  Oo.  p.  335,  336,  4i5. 

'  Novell.   XXXI,  c.   1.  —  Procope,  De  '  Sainl-Mavlin,  Mcm.  sur  rAniiénie.  t.  \ . 

Mlo  Persico,  I.  1,  p.  i8,  ig,  et  1.  III;  De  p.  ii(i. 
.Edifie,  c.  1.  — Theophan.  p.  169,  181.  '°  Theophan.  p.  286. — Saint  -  Martin  . 

'   Theophan.  p.  iCi.  Mêm.  .sur  l'Arménie,  t.  I,  p.  SSy. 

'  Theophan.  p.  -2  14.  "  Theoplian.  p.  990.  —  Anastas.  Hist. 

Theophan.  p.  a 48.  •  ecefes.  p.  109. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  107 

[Il  périt  par  un  accident',  et  il  n'y  eut  point  de  bataille  livrée  entre  son 
parti  et  l'armée  impériale-.  Yézid,  fils  du  calife  MoavviaL,  envoyé  par  son  père 
pour  soutenir  le  parti  du  rebelle,  prit  Amorium,  en  Galatie;  mais  cette  ville 
fut  reprise,  l'année  suivante  (6G7),  par  l'eunuque  André,  lidèie  mini.stre  du 
jeune  prince  Constantin,  lils  de  l'empereur  Constant. 

11  parait  que  les  Arabes  s'emparèrent  d'une  partie  [de  l'Arménie] 
sur  les  Grecs,  sous  l'empire  de  Constantin  le  Barbu,  et,  sous  son  suc- 
cesseur, qui  fut  Justinien  Rhinotmète,  il  se  fit  un  traité  de  paix  entre 
les  Grecs  et  les  Arabes  dont  Abimelech  [Abdul-Malek]  estoit  le  sul- 
tan', par  lequel  il  fut  arresté  cpie  les  uns  et  les  autres  partageroient 
les  revenus  de  l'Arménie,  de  Gypre  et  de  l'Ibérie  également.  Mais,  la 
niesme  année,  Justinien,  sans  avoir  égard  à  ce  traité,  envoya  Leontius 
avec  une  armée  dans  l'Arménie  et  la  reprit,  ensemble  l'Ibérie,  l'xAlba- 
nie  et  la  Médie.  Enfin  l'Arménie  vint  en  la  puissance  des  Arabes*, 
l'an  687  [698,  la  8^  année  du  règne  de  Justinien].  par  la  lascheté 
de  Sabb.\s  ou  Symb.\tius,  patrice,  qui  en  estoit  gouverneur;  lequel, 
voiant  que  les  Grecs  avoient  esté  delTaits  par  ces  peuples,  leur  aban- 
donna cette  province^. 

L'année  suivante  [696 ,  la  10^  du  règne  de  Justinien],  Miiamed  [Mo- 
hammed], leur  chef  [fils  du  calife  Abdul-Malek],  passa  jusques  dans  la 
quatrième  Arménie®,  que  Baanes,  surnommé  Heptademon,  assujettit  en- 
tièrement aux  Arabes ',  l'an  quatre  d'Apsimare  [702].  L'année  suivante. 


'  Theophan.  p.  290.  —  Lebeau,  Hist. 
du  Bas-Empire ,  t.  XIII,  p.  yi.  79. 

'  Ce  Saporius  ou  Sapor  paraît  être ,  sinon 
par  la  ressemblance  du  nom,  du  moins  par 
la  coïncidence  des  temps  et  des  événements , 
ie  même  que  Hamazasb.  (Saint -Martin, 
Mém.  l.  I,  p.  337,  338,  il  G.) 

'  Theophan.  3o2 ,  p.  3o3.  —  Const.  Por- 
phyrog.  De  Adinin.  imper. c.  xxii.  Apud  Ban- 
duri.  t.  I,  p.  7/1 ,  75.  —  Anastas.  p.  116. 

'  Theophan.  p.  3o6  a.  —  Cedrenus. 
p.  64o  ,  hh\.  —  Anastas.  p.  1 1 7. 

°  La   ressemblance   du  nom  peut  faire 


prencb'e  Sabbas  ou  Symbatius  pour  Sembal 
ou  Sempad,  de  la  race  des  Pagratides;  mais 
les  faits  ne  s'accordent  pas.  D'abord  général 
des  troupes  de  l'empereur,  Seuq)ad ,  nommé 
par  Léonce  curopalate,  en  (jgS,  resta  tou- 
jours attaché  au  parti  de  l'empire  contre  les 
Arabes.  Celui  dont  la  défaite  livra  l'Arménie 
aux  Arabes  (ôgS)  est  le  curopalate  Nerseli. 
(Saint-Martin,  Mém.  1. 1,  339.  34i,  616.) 

°  Theophan.  307.  —  Anastas.  p.  118. 

'  Theophan.  p.  011.  3ûi.  —  Anastas. 
p.  119.  1-2  0.  —  Saint-Martin.  Mém.  sur 
rAniiéiiic,  t.  I.  p.  339.  'àho. 

là. 


108  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

[les  grands  de  l'Arménie  se  révoltèrent,  massacrèrent  les  Sarrasins  et  se 
remirent  sous  la  domination  des  Romains;  mais]  Muhamed  y  vint  en 
personne,  y  deffit  les  rebelles  et  eu  lil  ])rusler  les  principaux  [708]. 
De  là.  il  j)assa  en  Cilicie,  d'où  il  fui  repoussé  par  Héraclius,  frère  de 
rem])creur. 

[(Il-  n'est  pas  Mohamed,  ce  sont  deux  autres  jjénéraux  araljes,  Azar,  en 
700,  et  Azil),  en  70 A,  f[ui  attaquèrent  la  Cilicie,  et  qui  furent  repoussés  par 
Héraclius.] 

Maivan  (Merwàn),  qui  fut  depuis  calyplie',  lils  de  Muhamed,  suc- 
céda à  son  père  au  gouvernement  de  l'Arménie  [737].  Théophanes'-^ 
ajoute^  que  l'empereur  Philippicus  [712]  obligea  les  Arméniens  qui 
avoient  esté  chassez  de  leurs  terres  par  les  Arabes,  et  qui  s'estoient 
retirez  dans  celles  de  l'empire,  daller  habiter  la  quatrième  Arménie 
et  Mélitène;  laquelle  place,  ayant  esté  depuis  enlevée  par  les  Arabes, 
fut  reprise  par  l'empereur  Constantin  Copronyme*,  qui  établit,  ]iour 
gouverneur  de  la  Petite  Arménie,  Paul,  (pii  fut  défiait  par  les  Arabes. 

Cest  cette  quatrième  Arménie  qui  a  donné  les  roys  et  les  princes 
dont  jenlreprens  l'histoire. 

I  Du  (lange  aurait  dû  appeler  ce  pays  la  troisième  Arménie.  En  effet,  aux 
deux  Arménies  de  la  Notice  de  l'empire,  Justinien  avait  ajouté  deux  autres 
provinces  du  même  nom^,  ce  qui  forma  (piatre  Arménies,  ainsi  distribuées  :  la 
jjremière  ou  intérieure,  comprenant  plusieurs  villes  de  la  Grande  Arménie,  entre 
autres  Theodosiopolis,  qui  devint  la  capitale  de  cette  nouvelle  province;  de 
l'ancien  Pontiis  Polcmoniacus ,  sur  le  littoral  du  Pont-Euxin  (Trébizonde  et  Cé- 
rasonte),  et  de  la  province  (|ui  était  anciennement  la  première  Arménie  (Sa- 
lala  et  Nicopolis);  la  seconde  Arménie,  (jui  avait  été  la  première,  ayant  pour 

'   Theoplian.  p.  35 1  b.  —  Saint-Martin,  a  inséré  entre  les  deux  celle  qui  a  rajiport 

Mcm.  l.  I,  p.  417.  '  à  Mervan  ,   el  détruit  ainsi  la   liaison  des 

'   Theoplian.    p.    Sno,    368    d,    SO-? ,  idées  et  l'ordre  chronologique  des  faits  qu'il 

375  a.  —  Anastas.  p.  lai.  indique. 

'    Dans  la  première  rédaction  de    Du  '  Anastas.  p.  i65,  i4G. 

(lange,  cette  phrase  suivait  imniédialenient  ''  Novell.  XXXI,  c.  1.  —  Gui  Pancn-ol. 

celle  qui  se  termine  par  ces  mots  :  Hcra-  h    Notit.    imper.    Orient.    Qmwwntarium , 

ctiv.i ,  frère  de  l'empereur.  Plus  tard  Du  Gange  toi.  99  v°. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  109 

ville  principale  Sébaste,  aujourd'hui  Siwas;  la  troisième,  la  seconde  d'autrefois, 
dont  la  ville  principale  était  Mélitène,  Malatliiali  ';  la  quatrième,  qui  n'était  pas 
auparavant  une  province  romaine,  composée  de  différentes  contrées  barbares, 
et  surtout  (h  la  Sophène,  au  delà  de  l'Euphrate;  une  de  ses  villes  principales. 
Amide,  fut  un  des  boulevards  de  l'empire  grec-.  Les  trois  premières  Armé- 
nies,  dont  la  deuxième  et  la  troisième  représentaient  ce  qu'on  avait  appelé  la 
Petite  Arménie,  étaient  distinctes,  sauf  quelques  villes  de  la  première,  de 
la  Grande  Arménie,  située  au  nord  de  la  Perse,  et  au  sud  de  laquelle  se 
trouvait  la  Sophène.  A  ces  diverses  Arménies  il  faut  joindre  encore  le  Tlièmt 
arménien  qui,  sous  Constantin  Porphyrogénète ,  occupait  la  partie  occidentale 
de  l'ancien  Pont  Polémoniaque  ;  et  la  Comngène  ou  Euphratèse,  ([ue  les  Ar- 
méniens regardent  comme  ayant  été  une  des  grandes  divisions  de  la  Petite 
Arménie. 

Les  divisions  et  les  dénominations  des  quatre  Arménies  furent  modifiées  et 
changées  plusieurs  fois^;  cependant  on  ne  voit  pas  que  la  province  dont  Méli- 
tène était  la  capitale  se  soit  jamais  appelée  la  quatrième  Arménie.  C'est  donc  de 
la  troisième  Arménie  établie  par  Justinien,  celle  dont  Mélitène  était  le  capitale, 
et  non  de  la  quatrième,  que  Du  Cange  se  propose  de  donner  l'histoire.  Quoiqu'il 
s'autorise  de  Théophane,  Constantin  Porphyrogénète,  Anastase,  Cedrenus. 
pour  l'appeler  quatrième  Arménie,  les  passages  où  ces  auteurs  (([ui  d'ailleurs 
n'ont  guère  fait  que  se  copier  successivement)  parlent  de  la  quatrième  Armé- 
nie, peuvent  très-bien  s'entendre  de  la  Sophène  et  des  autres  paysan  delà  de 
l'Euphrate. 

Plus  tard ,  les  princes  roupènes  de  la  troisième  Arménie  et  de  l'Euphratèse 
ayant  conijuis  sur  les  Grecs  (i  1 56-i  1 85)  la  Cilicie,  où  s'étaient  formés,  depuis 
un  siècle  des  établissements  d'Arméniens*,  la  dénomination  d'Arménie  franchit 
avec  eux  le  Taurus ,  s'étendit  à  l'ancienne  Cilicie ,  et ,  durant  les  xiifel  siv"^  siècles . 
s'y  appliqua  presque  exclusivement.  Cette  région  est  aujourd'hui  nommée  Ca- 
ramanie;  elle  est,  en  partie,  habitée  par  des  Turcomans,  en  partie  par  des 
Grecs,  et  surtout  par  des  Arméniens^.  L'arménien  vulgaire  y  est  encore  en 

'   Hierocles,   Si)nee(leiitus  iwperii  Orient.  '  ^ami-MaTÛn  ,  Mèmnins  sur  V Arménie . 

(Banduri,  t.  I,  p.  '16).  t.  I.  p.  20,  0-2. 

-  Banville,  GcogTa;;/i.  «HCie««e,  col.  1 1 5.  *  Saint-Martin,  Mém.  t.  I,  p.  197. 

118.  —  Saint-Mnrtin,  Hisl.  d'Arménie,  du  '  Saint-Martin,  loc.  eii. — Viet.  Langlois. 

patriarche  Jçau  \1,  p.  1-2.  \umi.imiit.  etc.  p.  7. 


110  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

usage,  sui'lout  flans  les  moiilagnes  du  Taurus  et  clans  les  monastères.  Les 
Arméniens,  aujourd'hui  indépendants  du  Zéithoun,  parlent  un  arménien  vul- 
gaire des  plus  corrompus,  concurremment  avec  le  turc] 

[Quant  à  la  troisième  Arménie],  nous  ne  lisons  pas  quand  elle 
s'est  sousti-aile  de  l'obéissance  des  Grecs,  quoytju'il  y  ayt  lieu  de  croire 
que  ce  l'ut  avant  l'empire  de  Basile  le  Macédonien  ^  qui  fit  la  guerre 
aux  Arméniens  et  assiégea  la  ville  de  Mélitène,  qu'il  ne  put  toutefois 
emporter.  Cette  place  estoit  pour  lors  en  la  puissance  des  Arabes,  et 
l'ut  enlevée,  sous  l'empire  de  Constantin  Porphyrogénète,  sur  Apocaps, 
neveu  d'Amir,  qui  en  estoit  seigneur.  Lliistoiie  remarque  qu'en 
lan  916  il  y  avoit  un  prince,  en  Arménie,  qui  estoit  indépendant  de 
leui'  empire,  qui  tesraoigna  au  pape  Jean  X  vouloir  se  réunir  au  Saint- 
Siège"^.  Scylitzès^  fait  encore  mention  de 

Phhabète  Brachame,  prince  d'Arménie,  qui.  tenant  fort  dans  les 
places  et  les  lieux  qui  sont  enfermez  de  montagnes,  refusa  de  recon- 
noistre  Michel  Ducas;  mais,  après  la  mort  de  cet  empereur,  il  se  sou- 
mit volontairement  à  Nicépbore  Botoniate,  duquel  il  obtint  la  dignité 
de  cui-opalate.  Il  vivoit  vers  Tan  1080.  Après  luy  paroissent 

Constantin,  etTAPHROC,  appelé  par  d'autres  Taphnuz,  frères,  princes 
d'Arménie,  qui  avoient  leurs  principales  forteresses  dans  les  détroits 
du  mont  Taurus,  qui  estoient  si  puissans  en  biens  et  eu  hommes  qu'ils 
estoient  estimez  comme  les  roys  de  ce  pays-là*,  ainsy  qu'écrit  Guillaume, 


'  Constantin  Porphyr.  In  Basilio,  c.  xxvin. 
wix,  sxxiii,  XXXIX,  XL,  XLvi,  et  i.I,  De  Them. 
|).  .34.  (Banduri,  t.  I,  p.  la).  —  Léo 
(Iraimuat.  p.  ^72,  5o4. 

^  Léo  Grammat.  ibid.  —  Scylitz.  827, 
post  Cedrenum.  —  Cedrenus.  t.  II,  p.  627. 
—  Theophan.  continuât.  I.  VI.  De  Romuno 
iinperiojp.  267. — Baronius,hocanno.  t.  XI, 
p.  6o5;  edit.  Ven.  ann.  917,  t.  XV;  edit. 
Liiciœ,  1766,  p.  596.  .595. 

'  Scylitzes.  p.  8G6.  post  Cedren.  t.  II: 


ëdit.  de  1647.  —  Lebeaii.  Histoire  du  Bus 
Empire,  t.  XVII.  p.  ^126,  4 2 7. 

'  Tiieophan.  p.  119.  —  Cette  citation  de 
TliL'opliane  renvoie  au  récit  d'iuie  expédition 
qui  eut  lieu,  sous  l'empire  d'Anastase  (485, 
480).  contre  les  Isanres,  retranchés  dans 
les  jjorges  du  Taurus.  Mais  ce  t'ait  semble 
avoir  bien  peu  de  rapport ,  même  indirec-  . 
tement ,  avec  les  princes  arméniens  du 
\r  siècle,  qui  occupaient  alors  les  mêmes 
délilés. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  111 

archevesqiie  de  Tyr  ^  Car  l'Arménie  esloit  pour  lors  divisée  eu  plusieurs 
principaulez,  qui  s'estoient  formées  par  la  loiblesse  et  limpuissaiice 
des  Grecs-.  L'histoire  de  ces  temps-là  a  nommé  plusieurs  de  ces 
petits  princes  arméniens,  sçavoir  Gabriel,  seigneur  de  Mélétin  (Méli- 
tène),  capitale  de  la  quatrième  Arménie\  qui  donna  sa  fille  en  ma- 
riage au  roy  Baudouin  II*;  Pancrace  et  Corvasil,  frères*;  Fer  et 
NicHiz,  qui  avoient  leurs  chasteaux  du  costé  de  Turbaissel  (Tell-Bas- 
clier)";  Ursin,  cjui  avoit  les  siens  dans  les  montagnes  voisines  dAntio- 
che;  Antevel  et  Léon,  son  frère;  Siméon  et  autres''.  Abulpharage*  fait 
encore  mention  de  Basile,  seigneur  des  détroits  d'Arménie,  qui  fut 
suruonnné  le  Larron,  à  cause  des  chasteaux  qu'il  enlevoit  de  temps 
en  temps  à  ses  voisins,  qui  mourut  en  l'an  1118.  11  sendjle  le  faire 
fils  de  Léon. 

[Il  serait  inutile  de  vouloir  établir  aucun  ordre  de  succession  entre  ces  ilit- 
férents  seigneurs,  dont  plusieurs  dominaient  en  même  temps  sur  divers  cantons 
de  la  Petite  Arménie,  de  la  Comagène  et  de  la  Cilicie.  Nous  nous  contenteron^ 
d'indiquer  les  altérations  que  quelques-uns  de  ces  noms  ont  subies  dans  le> 
récits  des  Occidentaux.  Ainsi  Tapbnuz  ou  Tapbroc  paraît  être  luie  corruption 
du  mot  Thoros  ou  Tbéodore;  Corvasil  est  le  Kogli-Vasil,  ou  Basile  le  Voleur 
des  écrivains  arméniens °,  désigné,  cjuelques  hgnes  plus  bas,  sous  le  nom  de 
Basile,  comme  étant  un  personnage  différent.  Ursin  est  le  même  qu'Ose//»*,  et 
plus  loin,  le  Turolt  des  montagnes  est  aussi  un  Thoros.] 

Constantin  et  Taphnuz  sont  ordinairement  surnommez,  comme 
aussy  leurs  successeurs,  de  la  Montagne,  ou  de  Montaiiis,  par  les  au- 
teurs, à  cause  du  pays  qu'ils  habitoient  et  auquel  ds  commandoient . 
qui  estoit  rempli  de  rochers  et  de  montagnes'",  ainsy  qu'il  est  décrit 

'  WiU.  Tyr.  1.  X.  c.  1.  '  Alb.  Aquensis,  1.  III.  c.  wni:  I.  I\ . 

-  Robert.  Monach.  i.  III,  p.  i/i.  c.  ix.—  WiJI.  Tyr.  i.  V,  c.  ix. 

'  C'était  la  troisième  Arménie  de  Justi-  '  Alb.   Aquensis,  1.  XI,  c.  iv,    vl.  — 

nien,  comme  on  vient  de  le  voir.  Guibert.  ].  IV,  c.  i. 

*  Voir  Les  Rois  de  Jérusalem.  '  P.  9^5. 

*  Albertus  Aquensis ,  1.  III,  c.  xvii;  1.  IV.  '  Saint-Martin,  Mévi.  t.  1 ,  p.  387. 

c.   vi;  1.   V,   c.   xin,  xiv;  I.  XI,  c.  xl. —  '"  Alb.  Aquensis,  1.  III.  e.   xviii.  \x\i: 

Will.  Tyr.  I.  IV.  c.  I.  i.  IV,  c.  VI  ;  I.  V.  c.  xvni. 


112  LES  FAMILLES  l)  OUTIiE-MER. 

|)iir  saint  Basile,  en  l'épislre  3Û2 ,  cl  par  Taijcnon  de  Passau  '  el  WiHe- 
l)iaii(l  (l'Oldciiboui'g-. 

Ceux  d'Edesse,  désirant  se  donner  à  Baudouin,  frère  de  Godefroy 
do  Bouillon,  et  se  deffaire  de  leur  duc,  s'appuyèrent  de  Constantin, 
])rince  ])uissant,  dit  Albert  d'Aix^;  et  Baudouin  en  ayant  esté  fait  sei- 
gneur, Ta|)linuz,  frère  de  Constantin,  luy  donna  sa  fille  en  niai'iage, 
et  le  déclara  héritier  de  tous  ses  biens.  11  est  probable  que  ces  princes 
portèrent  le  surnom  de  Rupins  [Roupémens],  comme  on  peut  colliger 
«rAiMio  Comnène*,  lorsqu'elle  parle  des  deux  frères  Rupins^,  Léon  et 
Théodore  [Thoros],  qui  commandoient  à  l'Arménie  sous  l'empire 
d'Alexis,  ])eut-estre  parce  que  ce  nom  estoit  familier  en  leur  famille, 
comme  nous  verrons  encore  dans  la  suite,  et  qu'il  fut  pris  par  eux  à 
cause  qu'ils  estoient  seigneurs  de  cette  partie  d'Arménie  qui  est  rem- 
plie de  rochers.  Ordéric'^  semble  dire  que  ces  deux  frères  estoient  en- 
fans  de  Taphnuz,  écrivant  qu'Alix,  fille  du  roy  Baudouin  II,  et  femme 
de  Boémond  II,  prince  d'Antioche,  estoit  nièce  de  Léon,  qui  estoit  fils, 
à  ce  qu'il  dit,  de  Turoit  ou  de  Théodore  des  Montagnes;  ce  (pie  je  ne 
voudrois  pas  garantir  pour  véritalde,  d'autant  qu'il  est  bien  peu  vrai- 
semblable que  Taphnuz  eust  donné  sa  principauté  à  son  gendre  en 
faveur  de  son  mariage,  ayant  des  enfans  masles.  Ce  qui  me  porteroit 
à  réformer  le  moi  Jilius  dans  Orderic,  et  à  y  substituer^«/er,  en  sorte 
que  Léon  auroit  esté  frère  et  non  fils  de  Toros.  Tant  y  a  que  Léon  et 
Toros  eurent  encore  Milon  pour  frère,  et  deux  sœurs,  dont  l'une  fut 
mère  de  Thomas,  qui  posséda  l'Arménie  après  ses  oncles;  et  la  seconde 
espousa  Jocelin  le  Grand,  premier  du  nom,  comte  d'Edesse''. 

[Tout  cet  article  est  |singulièrement  confus.  Mais  il  est  facile  d'y  rétablir 

'  Tageno  Pasav.  p.  ik.  dans  le  traité  de  lîoémond  avec  Alexis.  — 

^  Iliner.  terrœ  sanclœ ,  \^.  l'ih.  Voir  aussi  Du  Gange, /n  j4nn.  Cothm.  yi/ea;Mi- 

'  Albertus  Aquensis.  \.  III,  c.  xxxi.  dem  noUe,  p.  899,  4oo.  H  y  renvoie  à  ses 

'  Anna  Conmen.  1.  XIII,  c.  xxxi,  p.  iia  ;  Familles  de  Jérusalem  ou  d'outre-mer. 

c.  d;  édit.  de  i65i.  '  Ordericus,  I.  XI,  p.  828,  83i  ;  édit.  Le 

'  Le  grec  ne  les  appelle  pas /Wre«  :  Aj'su  Prévost,   t.  IV,    p.   357.  notes;    p.    267. 

hi]AovàTi  T);s  Tcôi'  Povi!svi'j}v  §iaKpaT)7<7£tos.  notes. 

Aéoi'TOs  Ts  Kai  OeoSîôpoii  TôJr  kp(isviciiv...  '   W  illelmus  Tyr.  I.  XIV.  c.  m. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  113 

l'ordre  et  d'identifier  les  personnages  à  l'aide  des  Tableaux  gi^'néalogiques  que 
nous  plaçons  à  la  fin  de  cette  Notice. 

Le  fondateur  de  la  dynastie  des  Roupéniens  fut  un  nommé  Roupen  (Ruben), 
parent  de  Kakig  II,  dernier  prince  pagratide  d'Arménie,  dont  il  vengea  la  morl 
sur  les  Grecs  (1080).  Il  se  jeta  en  partisan  dans  les  gorges  du  Taurus  cili- 
cien;  son  fils  Constantin  fixa  sa  résidence  à  Pardzerpert,  château  très-fort,  si- 
tué au  nord  de  Sis.  Cette  petite  souveraineté  se  transmit  aux  descendants  de  ces 
deux  princes,  et  fut  connue  au  moyen  âge  sous  la  dénomination  de  royaume  de  la 
Petite  Arménie ,  ou  comme  disent  les  auteurs  arabes,  les  Etats  du  fils  de  Léon. 

Le  fils  de  Roupen,  Constantin,  lui  succéda  vers  1093  ou  10 9 5.  Il  vint 
spontanément  au  secours  des  croisés  pendant  le  siège  d'Antioche.  Ses  deux 
fils,  Thoros  et  Léon  I",  le  remplacèrent  l'un  après  l'autre  (1 10 0-1 129). 

L'an  11/11^,  Léon  mourut  à  Constantinople ,  prisonnier  de  l'empereur  Jean 
Comnène.  Son  fils  Théodore  ou  Tuoros  II  s'échappa  de  Constantinople,  et  fut 
reconnu  par  les  Arméniens  pour  leur  chef  (ii43  ou  11/11).  11  mourut 
(1167  ou  1168),  laissant  pour  successeur  un  jeune  enfant  sous  la  tutelle 
de  Thomas,  son  beau-père,  qui  prit  le  titre  de  baile.  Cet  enfant  est  nommé 
Roupen  dans  la  chronique  arménienne  du  connétable  Sempad. 

L'année  suivante,  Mleh  (Milon  ou  Meslier),  frère  de  Thoros,  usurpa  la 
souveraineté  sur  son  neveu,  et  le  fit  périr;  mais  il  se  rendit  insupportable  par 
sa  tyrannie;  ses  officiers  le  massacrèrent  (1  lyS),  et  proclamèrent  à  sa  place 
Roupen  III.  Ce  dernier  était  neveu  de  Thoros  II  et  de  Mleh. 

Roupen,  après  dix  ans  de  règne,  se  retira  dans  un  cloître,  où  il  mourut 
quelques  jours  après,  sans  laisser  de  fils.  Son  frère,  Léon  II,  lui  succéda  en 
1 185,  d'abord  sous  le  titre  de  baron,  et  ensuite,  en  1  198,  sous  le  titre  de  roi. 

Léon  (ou  Livon),  nommé  par  les  Arméniens  Levon,  d'où  les  Grecs 
ont  formé  le  nom  qu'ils  luy  donnent  de  Aeëovvi)?,  eut  à  démesler  avec 
Boémond  II,  prince  d'Antioche,  son  neveu  \  qui  luy  porta  la  guerre  dans 
son  pays;  en  laquelle  Léon  s'appuya  des  Turcs,  qui  deffîrent  et  tuèrent 
dans  une  rencontre  le  prince  Boémond;  mais  ceux  d'Antioche  eurent 
leur  revanche  incontinent  après-,  l'ayant  fait  prisonnier  en  une  autre 
bataille,  et  ne  le  relaschèrent  que  lorsque  l'empereur  Jean  Comnène, 

'  Ordericus,  1.  II,  p.  83i.  ^  Cinnamiis,  1.  L  p.  i5. 

i5 


il4  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

lils  (lAlcxiy,  vint  ])Our  fairo  la  guerre  à  Raymond  de  Poitiers,  prince 
d  Aulinclie,  ollensé  de  ce  (jiie  ce  |)riiice  avoit  esté  préféré  à  son  fils 
Manuel  an  mariage  de  Constance,  fille  et  héritière  de  Boémond.  Sur 
le  hrnit  du  dessein  de  l'empereur,  ils  le  mirent  en  liberté  et  firent  al- 
liance avec  Iny.  En  suite  de  quoy,  Léon  entra  dans  les  terres  de  IVm- 
|)ire  et  mit  le  siège  devant  Séleucie  '  [Selencia  ad  Calycadimm,  Selef. 
anjuind  Ijui  SelefkéJ,  ce  qui  attii'a  rarmée  de  l'empereur  en  ces  quar- 
liei's-là,  ((ni,  après  avoir  fait  lever  ce  siège,  entra  dans  la  Cilicie,  prit 
les  villes  d'Adana  et  de  Tarse,  jiuis  passa  jus(|ues  dans  l'Arménie,  y 
prit  le  fort  cliasteau  de  Braca  [Vahga]-,  ijui  fut  vaillamment  delfendn 
par  Constantin,  l'un  des  grands  seigneurs  d'Arménie,  et  Anavarze  (ou 
Anazarbe).  De  là  il  vint  à  Antioclie,  où  il  mit  le  prince  à  la  raison.  Je 
ne  scay  si  c'est  ce  Léon  dont  Albert  d'Aix^  a  entendu  parler  en  son  his- 
toire [lorsqu'il  nonnne  deux  frères,  Antevel  et  Léon]. 

jDu  (iuiigu  a  coni'oiulu  Tlioros  I",  frère  de  Léon  I".  avec  Thoros  11.  fils  et 
successeur  de  ce  ilernier;  c'est  à  ce  Tlioros  II  que  se  rapportent  les  (Hénements 
(jui  vont  suivre.] 

Ci'estoit  m\  prince  noble  et  puissant,  au  rapport  de  Guillaume  de 
Tyr'.  (pn',  [)ar  son  inconstance,  s'attira  plusieurs  fois  les  armes  de 
lempereur  Manuel  Comnène,  se  fiant  sur  ce  qu'il  estoit  éloigné  de  luy. 
(le  (pii  luy  donna  l'envie  d'entrer  dans  la  Cilicie,  qui  appartenoit  à 
1  empire,  depuis  qu'elle  fut  enlevée  au  prince  d'Antioche  par  lempe- 
r<'ur  Manuel,  et  d'en  entreprendre  la  conqueste.  Mais  Manuel  envoya 
aussitost  des  troupes  contre  luy,  sous  le  commandemeni  d'Androni(pie 
Comnène,  son  cousin,  qui  fut  depuis  empereur,  que  Toros  deflit  en 
diverses  rencontres,  l'ayant  obligé  de  se  retirer  avec  honte  à  Gonstan- 
tinople,  et  comme  Toros  ne  cessoit  pas  de  continuer  ses  entreprises 
ordinaires.  Manuel,  (jui  estoit  occupé  ailleurs'',  donna  charge  à  Re- 

'  Cinnamus.  —  Nicetas,  In  Joann.  c.  vi,  "  Willelmtis  Tyr.  I.  XVIII,  c.  x.  —  Giii- 

VII.  nanius,  I.  III,   p.    i3i.  —  Nicet.  In  M<ni. 

-  Saint-Martin,  Mém.  t.  1,  p.  aoi,  -joa.  I.  III,  c.  i. 

■'  Albertus  Aquensis.  I.  II,  c.  \l.  •  '  Cinnamus.  I.  IV.  ]>.  i()i. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  115 

naud  de  Cliastillon,  prince  d'Antioclie,  de  l'aller  combattre.  Ce  prince 
le  deflit  entièrement  et  l'obligea  par  sa  valeur  de  se  i-etirer  dans  ses 
Estais.  Renaud,  ayant  eu  quelque  mescontentementde  l'empereur  pour 
n'avoir  pas  eu  la  rescompense  de  cette  action  (|ui  luy  avoit  esté  pio- 
mise,  se  souleva  contre  luy  et  fit  alliance  avec  Toros',  qui  vint  à  An- 
tioclie  avec  ses  troupes  pour  les  joindre  à  celles  du  roy  Baudouin  111- 
qui  avoit  résolu  d'aller  attaquer  les  Sarrazins,  sur  le  bruit  delà  mort 
de  Noradin  (Noureddin).  Il  se  trouva  avec  luy  au  siège  de  Césarée. 
sur  le  lleuve  d'Oronte,  vers  l'an  ii56.  11  prit  encore  occasion  d'en- 
trer derechef  dans  la  Cilicie-,  où  il  se  rendit  maistre  des  villes  de 
Tarse  et  d'Anavarze  [Anazarbe],  capitales  de  la  première  et  seconde 
Cilicie.  et  de  celles  de  Mamistre  (Mo])sueste)  ^.  d'Adane  et  de  Sisiuni 
[Sis.  (jui  l'ut  plus  tard  la  capitale  du  royaume].  Manuel,  piqué  evtra- 
ordinairement  contre  Toros  et  contre  ce  prince*,  descendit  dans  cette 
province  avec  une  puissante  armée ,  et  vint  se  présenter  devant  Ma- 
mistre, où  le  roy  Baudouin  111,  ayant  obtenu  de  l'emjiereur  le  jjardon 
du  prince  Renaud,  moyenna  aussy  l'accord  de  Toros,  c|ui  renilil  la 
pluspart  des  places  qu'il  avoit  prises,  puis  fit  hommage  à  l'empereur, 
et  le  suivit  mesme  en  ses  guerres  contre  les  Turcs;  ce  qui  arriva  vers 
l'an  1 1 5  9 .  .  —  - 

Quelque  temps  après,  INoradin  estant  venu  assiéger  Harenc,  en 
la  principauté  d'Antioche,  Toros  se  trouva  avec  les  nostres  et  avec 
Calanian,  cousin  de  l'empereur,  qui  l'avoit  estably  gouverneur  de  la 
(jilicie,  pour  l'aller  combattre;  en  laquelle  occasion  les  chrestiens  per- 
dirent la  bataille^  et  furent  delfaits,  au  mois  d'aoust,  l'an  i  i65,  et  Ca- 
lanian fait  prisonnier.  Toros,  qui  n'avoit  pas  esté  de  sentiment  d'aller 
combattre  les  ennemis  qui  avoient  levé  le  siège,  se  sauva  avec  une 
partie  de  ses  troupes,  et  depuis,  s'estant  soustrait  de  1  obéissance  de 

'  Willelnms  Tyr.  I.  XVill,  c.  xxvii.  —  "  NiceU.s,  In  Man.  I.  III,  c  i.  —  VVillel. 

Gesia  Dci,  etc.  p.  1 179.  —  Du  Ghesne,  Hist.  Tyr.  ).  XVIII,  c.  xxiii,\.\iv.  —  Cinnani.  I.  IV. 

fr.  t.  IV.  p.  GgS.  p.  202.  216. 

"  Willelmus  Tyr.  I.  XVIII,  c.  xxiii.  '  Gesia   Dei,   etc.    p.    1179.    118a. — 

'  Saint-Martin,  t.  I,  p.  199,  200,  201.  WiUel.  Tyr.  1.  XIX,c.  ix. 


116  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Manuel  ',  il  luy  enleva  plusieurs  places  dans  la  Gilicie,  sur  Andronique 
Euphorbènes,  cousin  de  lempereur,  qui  l'avoit  estably  gouverneur  de 
cette  province  durant  la  prison  de  Calaman.  Ce  qui  donna  sujet  à 
Toros  de  quitter  le  parti  des  Grecs,  fut  la  mort  d'Estienne  [Sdé- 
phanè],  son  frère,  (ju'il  imputoit  à  ce  gouverneur.  11  décéda  sans  en- 
fans,  avant  Tan  i  170-.  [En  décembre  1 167  ou  1 168.] 

Thomas,  fds  de  la  sœur  de  Toros ^  luy  succéda*  en  la  principauté 
d'Arménie,  à  laquelle  il  fut  appelé  par  les  grands  du  pays.  Gudlaume 
de  Tyr^  nous  apprend  qu'il  estoit  Latin,  c'est-à-dire  François  de  na- 
tion, sans  néantmoins  désigner  sa  famille,  et  ajoute  qu'il  n'avoit  pas 
toute  l'adresse  pour  gouverner  que  l'on  auroit  pu  souhaiter  de  luy,  et 
qu'il  avoit  beaucoup  manqué  encore  en  ce  point,  en  ce  qu'd  n'exerça 
aucune  libéralité  à  l'endroit  de  ceux  à  qui  il  avoit  l'obligation  de 
sa  promotion  à  une  si  haute  dignité,  ce  qui  luy  causa  son  dernier 
malheur,  car 

MiLON  [Mleh,  frère  de  Thoros  II  et  de  Sdéphanê],  ou  comme  les 
Arméniens  le  nommoient,  Melicu  ou  Melier,  ainsy  qu'd  est  encore 
appelé  par  Guillaume  de  Tyr*"  (ce  nom  estoit  fannlier  aux  Arméniens), 
prenant  l'occasion  de  la  froideur  des  grands  seigneurs  du  pays,  s'allia 
sous  certaines  conditions  avec  Noradin^  avec  les  troupes  duquel  il 
entra  dans  l'Arménie  et  en  chassa  Thomas,  ayant  esté  le  premier  qui, 
contre  la  coutume  de  ses  prédécesseurs,  avoit  introduit  les  infidèles 
dans  ses  terres.  C'est  peut-estre  la  raison  pourquoy  Arnoul  de  Lubec  ' 

'  Cinnamus,  1.  IV,  p.  aiy.  "  Cinnamus,  1.  IV,  p.  19.6. 

"  Il  eut  deux  enfants,  connue  on  peut  le  '  Willelraus  Tyr.  loc.  cit. 

voir  dans  le  premier  tableau  généalogique  de  "  Willehnus  Tyr.  I.  XX ,  c.  xxvin.  —  Li- 

AI.Dulaurier.  —  Lignngcs  d'oiiIre-merA.lll.  gnages  d'outre-mer.  —  Saint-Martin.  Métn. 

— Will.  Tyr.  1.  XX,  c.  xx\n,  xxvni. — Con-  t.  I,  p.  3ç)0,  Sga. 
tin.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXV,c.xix,  p.  iGi.  '  Léo  Gramniat.  p.  /19.  —  Constant. Por- 

'  La  parenté  de  Thomas  avec  Roupen  II,  pliyr.  De  Tlicm.  1.  I.  p.  36.  (Raiiduri.  t.  1 . 

son  pupille,  n'est  pas  clairement  établie,  et  p.  i3.) 

les   aufem's   varient  sur  ce  point.  (Voir  le  °  Arnoldus  Lubec.  1.  U.c.  i\. 

premier  tableau  généalogique.) 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  117 

le  qualifie  Sarrazin.  Estant  [devenu  possesseur]  paisible  de  sa  princi- 
pauté, il  cliassa  les  chevaliers  templiers  de  la  Cilicie,  et  leur  osta  leurs 
commanderies,  quoyque  dans  les  commencemens  il  eust  porté  l'habit  de 
cet  ordre.  Il  conserva  une  telle  amitié  avec  Noradin  et  les  Turcs,  ([u'il 
se  joignit  presque  en  toutes  rencontres  avec  eux  contre  les  chrestiens, 
dont  il  se  déclara  l'ennemy,  pillant  et  volant  ceux  d'entre  eux  qui  pre- 
noient  leur  chemin  par  ses  terres  pour  s'en  retourner,  et  commettant 
tous  les  excez  imaginables  contre  eux.  Ce  qui  obligea  le  prince  d'An- 
tioche  de  luy  déclarer  la  guerre,  à  laquelle  le  roy  Amaury,  qui  avoit 
tasché  inutilement  d'adoucir  cet  esprit  farouche,  se  joignit.  L'un  et 
l'autre  entrèrent  dans  la  Cilicie,  et  y  avoient  commencé  le  ravage, 
lorsque  le  roy  en  fut  rap])elé  pour  aller  secourir  Crach,  dans  l'Arabie, 
qui  estoit  assiégée  par  Noradin.  Ce  qui  arriva  en  l'an  1171. 

L'empereur  Manuel  ne  fut  pas  plus  heureux  en  la  guerre  qu'il  en- 
treprit contre  luy  vers  ce  mesme  temps,  Milon  ayant  delïait  ses  géné- 
raux en  diverses  rencontres',  sçavoir  Michel  Vranas,  Andi'onique  Eu- 
phorbènes,  cousin  de  l'empereur,  et  Calaman,  gouverneur  des  places 
que  les  Grecs  tenoient  en  Cilicie.  Ces  désordres  n'empeschèrent  pas  que 
Manuel  ne  prist  l'occasion  d'attirer  derechef  les  Arméniens  à  l'Eglise 
grecque,  et  de  les  soumettre  au  patriarche  de  Constantinople,  comme 
ils  avoient  esté  auparavant.  A  cet  effet,  il  envoya,  en  l'an  1170,  Théo- 
rian^  à  Norsesis  [saint  Nersès,  surnommé  Schnorhah ,  ou  le  Gracieux^]. 
catholique  d'Arménie,  c'est-à-dire  chef  de  léglise  de  ce  pays-là  [ou  pa- 
triarche], et  non  prince,  comme  veut  Baronius,  et,  si  nous  en  croyons 
la  relation  de  cette  ambassade,  les  Arméniens  embrassèrent  entière- 
ment l'Eglise  grecque. 

Milon  laissa  pour  fils  Rupin*.  Le  Lignage  d'outre-mer^  écrivant  que 
Dolet,  qui  espousa  Bertrand  de  Giblet.  fils  puisné  de  Hugues  I",  sei- 

'   Cinnamus  ,1.  VI .  p.  3 1 1 .  3 1  '1 .  mois  ;  il  aurait  été  plus  exact  de  dire  que  ion 

"  Théorien,  ieg-«;.  Barou.  ad.  ann.  1 170.  ig'nore  eutièremeut  si  MIeli  laissa  des  en- 

'  Saint-Martin,  t.  I.  hh-i.  fants;les  historiens  n'en  mentionnent  aucun. 
'  Du   Gange   avait  d'abord   ajouté   r:  et  '  Lignages  d'outre-mer.   c.   m.  xn.  — 

'-Livon;^  mais  il  a  ensuite  rayé  ces  deux  Hist.  ms.  d'outre-vier. 


lis  LES   FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

<jiiciir  lie  l'cllc  |)l;i((',  lui  iiircc  du  ro\  Léon  mi  Livoii,  ji' me  |)(;isii;i(le 
qii  elle  esloil  issm-  de  (|uel([U('  sd'iir  de  ci;  l'oy. 

Rl'pin  [Roupen  111,  (ils  d'Estienne  ou  Sdeplianè,  Irère  de  Mieh  et  de 
Tlioros  II],  prince  d'Arménie,  tenoit  celte  principauté  en  lan  i  180'. 
Il  lia  fort  différent,  en  sa  façon  d'agir,  du  prince  Milon,  son  père 
[lisez  son  oncle],  ayant  toujours  esté  amy  des  chrestiens  et  dun  naturel 
magnifique.  Boémond  111-,  prince  d'Antioclie,  voyant  qu'il  luy  seroit 
malaisé  de  conserver  la  ville  de  Tarse,  capitale  de  la  Cilicie,  qui  luy 
«voit  esté  rendue  pai'  l'empereur,  la  vendil,  en  l'an  1182,  poui'  une 
grande  somme  d'argent,  au  prince  Rupin,  en  la  bienséance  de  qui  elle 
estoit.  Quelque  temps  après,  ayant  mandé  Rupin  à  Antiociie  sous  pré- 
texte d'entrevue,  il  le  lit  arrester  prisoimier  contre  le  droit  des  gens\ 
et,  sur  ce  (|u'il  ne  voulut  ])as  luy  faire  hommage,  il  entra  en  sou 
pays,  y  fit  le  dégast  et  prit  plusieurs  de  ses  places.  11  [c'est-à-diie 
Rupin]  favorisa  l'entreprise  d'Andronique  Comnène,  lorsqu'il  s"einj)ara 
de  l'empire  sur  le  jeune  Alexis,  fils  de  Manuel,  et  se  joignit  au  sultan 
de  Coni  [Iconium]  contre  les  Grecs*.  Il  espousa  IsABEAU^  fille  d'Hum- 
froy  II,  siie  de  Tlioron,  et  de  sa  femme  Estiennelte,  et  en  eut  deux 
filles.  Alix  et  Philippes.  Alix  fut  mariée  avec  Raymond,  fils  aisné  de 
Boémond  111,  prince  d'Antioche'',  qui  mourut  du  vivant  de  son  père 
et  laissa  un  fils  nommé  Rupin,  (jui  prétendit  à  la  principauté  d'An- 
tioche. Philippes  fut  alliée  avec  Théodore  Lascaris,  empereur  des  Grecs, 
qui  en  eut  un  fils  nommé  Constans,  puis  la  répudia.  Brompton',  par- 
lant du  retour  de  Philippe-Auguste,  roy  de  FraJice,  de  la  terre  sainte, 
dit  qu'il  passa  par  l'Arménie,  en  les  terres  de  Rupin  de  la  Montagne, 
qui  n'est  autre  que  ce  Rupin,  quoyqu'alors  il  fust  décédé,  l'Arménie 
estant  possédée,  au  temps  de  ce  retour,  par  Léon,  conmie  tuteur  des 
filles  de  Rupin. 

'    VVillelnias  Tyr.  I.  XXII,  c.  m(.  *  Lifjiwgex  d'outre-mer. 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XXII.  c.  xxiv.  "  Continuateur  de  CnùW.  de  Tyr.  I.  \XVI . 

'  Sanutus.  I.  III.  part,  i  o ,  c.  viii.  c.  xxv.  ]i.  -n'i. 
'  Cliron.  Vosiense,  I.  II.  c.  xv.  — Roger  '   Rrniiipton .  p.  i-jiT). 

de  lldveiien.  p.  bij!^  .  65 1. 


LES  ROIS  DARMÉNIE.  119 

JJÉo^,  OH  LivoN  [11],  ainsy  qu  il  fsl  nommé  pai'  les  arméniens', 
succéda  à  Rupiii.  Presque  tous  les  auteurs  écrivent  (|u"il  fut  frère 
puisné  de  ce  prince;  et  luy-raesme,  pariant  du  jeune  Rupin,  prince 
d'Antioche,  petit-fils  de  Rupin,  prince  d'Arménie,  l'appelh"  toujouis 
son  neveu.  Mais  une  épistre  du  pape  Innocent  III'-  semble  former  un 
doute  là-dessus,  qualifiant  Miion  oncle  de  Léon,  avunculus.  Connue 
encoiT  un  titre  de  Léon  du  mois  d'aoust,  lan  1210,  dont  l'original  est 
au  trésor  des  chartes  des  chevaliers  de  Malte  de  Manos(jue^  souscrit 
avec  le  cinnabre  ou  vermillon,  et  scellé  d'un  sceau  d'or,  où  il  se  dit 
fils  d'Estienne,  en  ces  termes  :  Léo,  filins  domiiii  Slepliuni  honœ  mp/mo- 
fuf,  Dei  et  Romani  impeni  gvatia  rex,  etc.  ce  qui  justifie  qu'il  estoit 
fils  d'Estienne,  frère  de  Toros  et  de  Milon,  qui  fut  tué  par  Andronique 
Eu])horbènes,  gouverneur  de  la  Cilicie  sous  l'empereur  Manuel ,  comme 
j'ay  remarqué  cy-devant*. 

Rupin  luy  commit  le  gouvernement  de  l'Arménie^  et  luy  laissa  la 
tutelle  de  ses  filles,  ([ui  en  estoient  héritières;  mais  il  [c'est-à-dire 
Léon]  le  retint  par  droit  de  bienséance.  Nous  ne  lisons  pas  précisé- 
ment quand  il  en  prit  possession ,  mais  seulement  (jue  ce  fut  avant 
lan  1  190'',  en  laquelle  année  il  envoya  ses  ambassadeurs  et  des  vivres 
à  l'empereur  Frédéric  I",  qui  devoit  passer  par  ses  Estats  pour  aller 
en  la  lei-re  sainte.  L'année  suivante  ^  il  accompagna  Guy  de  Lusignan. 
roy  de  Hiérusalem,  lorsqu'il  passa  en  lisle  de  Cypre  pour  y  aller  ren- 


Vincenlius  Bellov.  Spéculum  hisioriak , 
I.  X\XII,  c.  xxi\.  —  Sanut.  1.  III.  part.  10. 
c.  Mil.  —  Lignages  d'outre-mer,  c.  m.  — 
Hoveden.  [i.  (uji. — Jo. Broraplon ,  p.  1 198. 
—  Hist.  ms.  d'oulre-mer.  —  Cod.  diplomal. 
t.  I,  p.  95.  106.  107.  —  Continuât,  de 
Guill.  de  Tyr,  1.  XXVI.  c.  xxv,  p.  31 3; 
I.  XXXI,  fi.  III,  p.  .3i3. 

"  Innocent.  III,  Episi.  I.  II,  p.  550. 

^  Cartul.  Manosc.  —  Codic.  diplom.  l.  I . 
p.  100,  101 . 

'  Voyez  le  1"  tableau  généalogique  de 


M.  Dulaurier,  où  sont  établies  la  descen- 
dance et  la  parenté  dos  princes  arméniens 
ici  nommés. 

^  Vincentius  Bellov.  I.  XXXU,  c.  \.\i\. 

''  Tageno  Passav.  —  (jodetr.  Mon.  ann. 
1190.  —  Cliron.  Reichersperg.  ji.  283.  — 
Saini-Martin,  Mém.  t.  I,  p.  BgS.  —  Con- 
tinuateur de  Guillaume  de  Tyr.  1.  XXIV. 
c.  vxv. 

'  Hoveden ,  part.  post.  p.  Oij  1 .  —  Bronip- 
ton,  ann.  1191.  —  Benedict.  Petroburg. 
(Hist.  de  Fr.  t.  XVH,  p.  5 18.  etc.) 


120  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

contrer  Uicliard,  roy  d'Angleterre.  Trois  ans  a])rès\  il  eut  un  grand 
différend  avec  Boémond  III,  prince  d'Antioche,  qui,  l'ayant  mandé  sous 
prétexte  d'une  entrevue,  taschade  l'arrester.  Mais  Léon,  qui  connoissoit 
le  peu  de  fidélité  qu'il  y  avoit  en  ce  prince,  dont  il  avoit  un  exemple 
tout  récent  en  la  persoime  de  Hupin,  son  prédécesseur,  s'estant  fait, 
accompagner  de  deux  cents  chevaux  qu'il  avoit  mis  en  ambuscade, 
non-seulement  échappa  de  ses  mains,  mais  encore  le  fit  prisonnier,  et 
le  fit  conduire  en  Arménie. 

Boémond,  voyant  bien  (pi'il  luy  seroit  malaisé  de  s'accommoder  avec 
Léon,  pria  l'empereur  Henry  VI,  qui  estoit  pour  lors  en  la  terre  sainte, 
de  vouloir  s'entremettre  de  leurs  dilïérens.  L'empereur  vint  en  Ar- 
ménie, où  il  fut  très-bien  reçu  par  Léon,  qui  lui  remit  toutes  ses  places 
en  son  obéissance,  et  se  soumit  de  tous  les  différens  qu'il  avoit  avec 
le  prince.  Par  l'accord  qui  fut  traité,  il  fut  arresté  que  Boémond  seroit 
mis  en  liberté,  et  que  la  seigneurie  d'Arménie  seroit  ([uitte  pour  l'avenir 
de  l'hommage  qu'elle  devoit  à  la  principauté  d'Antioche;  et  que  le 
prince  Boémond  eu  seroit  vassal  et  feroit  hommage  à  Léon,  auquel  les 
terres  qu'il  avoit  prises  dans  le  détroit  de  la  principauté  d'Antioche  sur 
le  prince  demeureroient;  et  enfin  que,  pour  establir  une  parfaite  con- 
corde entre  eux,  Baymond,  fils  aisné  du  prince,  espouseroit  la  fille 
aisnée  de  Bupin,  prince  d'Arménie. 

En  suite  de  ces  traitez,  Léon  pria  l'empereur  de  lui  vouloir  accor- 
der la  couronne^,  et  de  lui  donner  le  titre  de  roy,  attendu  qu'il 
estoit  assez  puissant  en  terres  et  en  provinces  pour  en  estre  revestu; 
ce  que  l'empereur  luy  accorda.  Arnoul  de  Lubec^  semble  thre  que  l'em- 
pereur ne  passa  pas  en  Arménie,  mais  qu'il  y  envoya  Conrad,  arche- 
vesque  de  Mayence  et  évesque  de  Sabine,  au  lieu  de  son  chancelier, 
(ju'il  avoit  commis  à  cet  efTet,  tant  pour  terminer  les  dilïérens  d'en- 
tre ces  deux  princes  que  pour  couroimer  Léon  ;  ce  qu'il  fit  avec 
grande  solemuité  [dans  l'église  de  Sainte-Sophie,  à  Tarse,  le  6  jan- 

'  Sanut.  I.  III,  part.  10,  c.  VIII.  —  Con-  '    Willebr,    ab   Olclenb.    Ilincrar.    t.   V. 

tiiiuat.  de  GuilJ.  de  ïyr,  1.  XXVI,  c.  xxvi,        p.  i3/i. 
XXVII,  p.  QiA  .  3i5.  ^  Arnoldus  Liibec,  1.  V,  c.  v. 


LES  ROIS  D'ARMÉMK.  121 

viei'  1  198  '].  A  quoy  est  conforme  co  qui  est  porté  sur  ce  sujel  dans 
les  épistres  du  pape  Innocent  III-,  qui  semblent  conlirmei'  ce  cpie 
Baronius  a  avancé,  que  la  couronne  fut  envoyée  à  Léon  tant  de  la  ])art 
de  l'Eglise  romaine  que  de  l'empereur.  Néantmoins  Léon  en  ses  litres 
ne  parle  point  du  Saint-Siège,  mais  se  dit  :  Léo  per  Dei  el  Romani 
imperii  gratiam  rex  omnium  Amieniormn^.  Vincent  de  Beauvais*  écrit 
qu'H  envoya  depuis  un  andjassadeur  au  pape  et  à  l'empereur  Otiion  IV . 
pour  les  prier  de  trouver  bon  qu'il  list  lionnnage  de  son  royaume  à 
l'un  et  à  l'autre;  ce  que  le  pape  et  l'enqjereur  luy  accordèrent,  sauf 
le  droit  de  l'héritier  de  cet  Estât,  qui  esloit  le  jeune  Rupin.  Tant  v 
a  qu'il  est  constant  que  Léon,  à  la  j)ersuasion  de  l'archevesqne  de 
Mayence,  se  soumit  à  l'Eglise  romaine  dont  il  embrassa  la  créance; 
comme  fit  encore  le  catliolique,  ou  jiatriaiclie,  des  Arméniens.  Mais  je 
ne  sçay  d'où  Gilles,  moine  d'Orval-',  a  puisé  ce  qu'il  escrit,  que  l'em- 
pereur Frédéric,  en  son  voyage  de  la  terre  sainte,  l'an  1  kjo.  couronna 
un  roy  d'Arménie  qu'il  nomme  Gédéon,  confondant  asseuiément  cd 
empereur  avec  Henry. 

.le  jiasse  en  cet  endroit  les  grands  dilleiens  (pie  ce  nouveau  roy  eut 
avec  Boémond  IV,  ])rince  d'Antioclie,  au  sujet  de  cette  principauté, 
(pii  appartenoit  de  droit  au  jeune  Hupiii,  petit-fds  de  Rupin,  prince 
d'Arménie,  que  ce  roy  appelle  toujours  son  héritier  léjjitime'^,  tant 
parce  que  j'en  ay  remarqué  les  principales  circonstances  dans  la  suite 
des  princes  d'Antioche,  que  pour  ce  que  l'histoire  en  a  esté  écrite  au 
long  par  les  historiens \  et  dans  les  épistres  du  pape  Innocent,  <pii 

'   Wiliobr.  ab  Oidenb.  p.  x'ij. —  Sainl-  "  luiioceiil.  1.  XIII,  ep.  i  i<j  el  alibi  s.-epe. 

Marliii.  l.  r,  p.  .Sg-'i.  '   Gcsla  Innocent.  III,  p.  117  el  secj.  — 

'  Innocent.  Ul,  Epist.l  [I,  p.ôaS,  SaG.  Innoc.  III,  I.  II.  ep.  55i;  I.  XIII,  ep.  i2.3; 

—  Piaiiiald.  1199,  "•  ^^-  —  ^^•"^'  f^'""-  1-  ^'^  -  T-  Ci;  I.  XVI,  ep.  2.  —  Rainald. 

cent.  p.  iiyelseq. — Baron,  ann.  1197.  ann.  1-210,  n.  Zk;  ann.  1211,  n.  a.5. — 

'  Innoc.  III,  I.  II,  p.  527;  1.  Mil,  epist.  WiiJel)!-.  al)  Oidenb.  p.  i3/i,  i38.  —  Con- 

119.  —  Cod.  diplom.  t.  I,  p.  9,5,  98.  100.  linuat.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXVIII,  c.  vi, 

*  Vincent.  Betlov.  foc. a(.  —  Sannt.  1.  III.  p.  267;  1.  XXXI,  c.  m,  p.  ;]i3.  —  Vin- 
part.  8.  c.  m.  cent.  Bellovac.  S/jeciil.  hisloi'mle.  1.  XXXII, 

*  lEgid.  Aureœ  Vallis ,  £)ji«c  Acorf.  c.  Lvi.  c.  wix. 

t6 


122  LES  FWIII.LES  DOUTRE-MEr.. 

iiiar(nieul  encore  ([uelqucs  (léiiicslcz  qii  il  ru(  avec  les  chevaliers  du 
Temple,  au  siijel  desquels  il  fut  excommunié.  La  bonne  intelligence 
([uil  (Mil  avec  le  jeune  liiijiin,  qu'il  avoil  toujours  considéré  comme 
son  héritier,  et  qu'il  lit  coiiroinuM'  rov  par  l'empereur  Othon  IV,  ayant 
obligé  les  barons  du  pays  de  luy  prester  lioininage,  s'altéra  j)eu  avant 
sa  mort  :  ce  qui  fit  bien  juger  que  toute  la  guerre  f[u'il  avoit  faite  an 
sujet  de  la  principauté  d'Antioche,  au  nom  de  Rupin,  n'estoit  qu'un 
prétexte  pour  agrandir  son  Estât.  De  fait,  il  le  chassa  d'Antioche, 
après  qu'il  s'en  fut  emparé;  et,  non  content  de  cela,  estant  à  l'extré- 
mité de  la  maladie  dont  il  mourul.  il  refusa  de  le  voir'. 

[Vers  Tan  iqi6,  Léon  avait  été  le  principal  agent  de  la  révolutimi  nui 
avait  i'(''tabH  le  prince  Raimoiul  Rupin  dans  Antioche.  Il  paraîtrait .  d'après  les  in- 
ductions (pii  découlent  des  textes  de  Marin  Sanut  -  et  du  Continuateur  de  Guil- 
laume de  Tyr^  que  ce  jeune  prince,  sans  doute  par  défiance,  s'était  hâté  de 
congédier  son  oncle,  et  l'avait  à  peu  près  forc('  de  quitter  Antioche.  Lorsrpi'en 
121  g  il  fut  chassé  hii-mènie  fie  cette  ville,  il  revint  auprès  do  Léon  pour 
requérir  son  aide;  il  avait  ouhH('',  dit  Sanut',  l'injure  qu'il  lui  avait  faite,  en 
le  chassant  d'Antioche  :  iiiiniPinor  uijunœ  ijun  ijisiiii)  de  Antioclnn  expulit.  Mais  le 
vieux  roi  s'en  souvenait.  «  Li  rois  Livons,  dit  le  Continuateur  de  Guillaume  do 
«Tyr^,  estoit  mal  de  lui  por  la  lionlo  que  il  ii  avoit  faite  do  lui  faire  chacer 
«  d'Antioche.  v  C'est  pourcpioi  il  aijandonna  entièrement  les  intérêts  de  son 
petit-neveu,  et  laissa  son  royaunio  à  sa  fille  Isabelle. 

Du  Cange,  on  cet  endroit  et  plus  bas,  aux  princes  d'Antioche.  explique  au- 
trement ces  deux  textes,  et  suppose  que  c'est  le  roi  Léon  qui,  par  ses  intrigues, 
inquiet  de  voir  son  novou  trop  puissant,  l'avait  fait  chasser  d'Antioche.  Mais 
Léon  était  alors  mourant ,  et  probablement  il  était  étranger  à  cette  dernière 
nWolution. 

Le  roi  Léon  avait  éti'  hion  secondé  on  dilTérentes  circonstances  par  les  che- 
valiers de  l'Hôpital  do  Saint-Jean  de  Jérusalem.  Lu  reconnaissance'"',  il  confirma 
lo  don  do  la  ville  do  Gibol.  eu  Gibolol.   fait  à  cet  ordre  par  son  neveu  Rai- 


'   Marin.  ..Saillit.  I.  Itl,  pari,  i  i.  e.  ix.  '   Marin.  Saiiiil.  1.  lit,  c.  ix. 

'  Marin.  Saïuit.  I.  lit,  pari.  1 1,  c.  \i.  ^  Continuât,  etc.  I.  XXXII,  c.  xv,  p.  SAy. 

^  Continuât.  île  Guill.  de  Tyr,  I.  \.\.\l,  '  Sebast.  Paoli,  Cor/Ze.  (//))/o7«.  t.  F.  n"  91 , 

c.  Mi,p.  3i8.  p.  95,  gO.  517.  5i8. 


LES   ROIS   D'ARMÉNIE.  !:>;; 

inond  Rupin,  comme  prince  (rAntioche.  don(  il  était  le  haile  et  le  luteiii- 
(22  mai  1207). 

Il  leur  accorda  (année  incertaine)',  en  récompense  des  secours  iju'ils  lui 
avaient  donnés  contre  les  Sarrasins,  la  cité  de  Salepli,  le  Cliâteau-Neul'  (en 
arménien  Norpert)  et  Camunhmim.  —  En  août  1210-,  du  consentement  dr 
son  héritier,  Raimond  Rupin,  il  leur  concéda  la  ville  rie  Laranda  (karaman). 
si  elle  venait  jamais  à  tomber  en  son  pouvoir. 

Il  donna  à  l'HôpilaP  (121/1,  ao  avril)  un  casai,  en  nantissement  d'un 
prêt  de  10,000  besants  ipi'il  en  avait  reçus,  pour  aider  au  mariaw  de  sa  fille 
Estel'enie*  avec  le  roi  de  Jérusalem.  Jean  de  Brienne.  Par  un  acte  du  même 
jour^,  il  consigna  au  même  ordre  la  terre  de  Giguerium  (en  arménien  DjëjjKcr] 
avec  toutes  ses  dépendances,  en  gage,  pour  20,000  besants  (pi'il  lui  avait 
empruntés  à  la  même  occasion. 

Ces  deu.x  derniers  diplômes  sont  datés  de  Tarse. 1 

Cependant  Léon  mourut  l'an  1  2  i  9,  durant  (jue  les  clirestiens  assié- 
geoient  la  ville  de  Daniielle^  Il  avoit  espousé  Isabelle  [ou  Sibylle] \  fdl 
d'Alniéric,  roy  de  Hiérusaleni  et  de  Cypre,  de  laquelle  il  eut  une  fill 
unique,  nommée  Isabelle  [en  Arménien  Zahcl],  comme  sa  mère.  Il  I; 
donna  en  mariage  au  fils  d'André,  roy  de  Hongrie ^  (estant  incertain  si 
ce  fut  Bêla  IV,  roy  de  Flongrie,  ou  Coloman,  roy  de  Galicie),  avec  le 
royaume  en  dol  pour  luy  et  ses  héritiers;  ce  ((u'il  fit  du  consentement  des 
barons  du  pays  :  et,  à  cet  effet,  le  l'oy  de  Hongrie  envoya  son  fils  en 
Arménie.  Mais  nous  ne  lisons  pas  que  cette  alliance  ait  esté  effectuée, 
quoyque  le  roy  André,  dans  une  épistre  qu'il  écrit  au  pa()e  Honorius  III , 
le  dise  formellement  :  estant  toutefois  probable  (ju'on  n'en  vint  (pi'aux 
promesses,  attendu  le  bas  âge  du  jeune  prince  qui  y  est  remarqué.  Il 

'  Cod.  diplomat.  l.   1,  n°  96,  p.  9.5,  99.  I.  XXXI,  c.  xciu.  —  Jacolms  de  Vidiaco. 

Cod.  dipl.  t.  I.   n"  96,  p.   100,    101,  I.  m,  p.  n/i.j._  Oliver,  llist.  Damuitina  . 

519,  5ao.  npud  Eccard.  t.  II,  col.  l'iiy. 

'   Cod.  diplomat.  t.  I,  n°  99,  p.  loi.  '  Lignnges  d'outre-mer.—  Saiiiil.  I.  III. 

'  Continuât,  de  Guiil.  de  Tyr,  i.  XXXI.  part.  u.c.  iii.  —  Contin.  de  Guill.  de  Tyr. 

c-  i\.  P-  3-30.  I.  XXX,c..\i,  p.  3o5. 

Cod.  diplomnl.  t.  I,  n°  loo,  p.  io5.  '   Gestn  f)ei  /jer  Fraticos  .  apud  Bongars. 

''  Sanut.  loc.  cil.  —  Vincentiiis  Bellovac.  p.  119?!. 

16. 


12/j 


F.ES  FAMILLES   DOUTRE-MER. 
;i  iiicsMic  cliosc  aii'ivji  dti  inai'injje  (le  cette  piiiicesse 


est  probable  (|ii( 

avec  Jean  rie  Bi'iciiiic,  rov  tie  Hiérusalem,  qui  nCut  poiiil  ])ai"eHleiiient 
son  cHcl,  aiiisv  <|iie  jav  reiiiai(|ur'  cy-devant'.  Tant  y  a  cjue  Sanudo- 
sembb^  (bre  qu CHe  a  esloit  pas  niai'ire  lorsque  son  père  mourut,  et 
(piClIi'  u'espousa  qu'après  sa  niorl  Pliilippe  d'Antioclie,  quoyque  Vin- 
cent de  Beauvois  dise  le  contraire,  bayant  laissée  sous  la  tutelle  et  ie 
jrouvernenient  de  (iouslans.  son  cousin,  l'un  des  plus  puissans  barons 
du  loyaunie ^ 


I  Avniil  (Vinstaiis  ((ionslaiitin  ) .  A<lain  di^  Gastim,  sénéchal  d'Arménie', 
iioinnié  par  les  Arméniens  Sire  Adam,  avait  été  désigné  par  Léon  pour  être  le 
baiii'  du  royaume  et  le  tuteur  de  sa  fille^.  Mais  ii  fut  tué  neuf  mois  après  par 
les  Batliéniens  ou  Assassins  ])endant  qu'il  passait  dans  une  ruelle  de  Sis;  et 
Constantin,  connétable  du  royaume,  resta  seul  chargé  de  la  régence.] 


l'nn.ipPK,  fils  puisné  de  Boémond  IV'',  prince  d'Antiocbe,  et  de  Plai- 
sance de  Giblet,  sa  preinièi'e  feunne,  ayant  espousé,  en  l'an  l'iai,  la 
princesse  Isabelle,  l'ut,  à  cause  d'elle,  roy  d'Arménie. 

L'bistoire  remarque  que  plusieurs  princes  prétendirent  à  ce  royaume 
après  le  décez   de   Léon  :  sçavoir  le  prince  Rupin,  qui'',  ayant  esté 


'  La  [irineessc.  lille  de  I^éon,  qui  fut 
mariée  à  Jean  de  Biienne.  s'ajipelait  Eslc- 
fenie,  comme  on  la  vu  piTcéJeiiinient.  Sé- 
bastien Paoli  [Codic.  diplom.  t.  I.  p.  riyS. 
379)  l'appelle  par  erreur  Isabelle,  peul- 
êti'e  d'après  Etienne  de  Lusignan ,  qui  (  Gc- 
ncalogie  des  rois  d'Arménie,  fol.  3o)  donne 
deux  fdies  au  loi  Léon.  Selon  cet  histo- 
rien .  Isabelle ,  l'ainée ,  à  qui  appartenait  le 
royaume,  fut  mariée  au  roi  Jean  de  Brienne. 
veuf  alors  de  sa  première  femme.  Marie, 
reine  de  Jérusalem;  mais  elle  mourut  peu 
après  son  père.  Marie,  la  plus  jeune,  celle 
que  tous  les  autres  historiens  nomment  Isa- 
belle, épousa  Héllioum,  fils  de  Consiniiliii . 
s^rand  baron  d'Arménie.' 


"  Sanul.  I.  111,  part.  1 1,  e.  ix. 

'  Continuât,  etc.  1.  \X\It,  c.  xv.  ji.  3/17. 

'  Sebast.  Paoli.  Cod.  dipl.  l.  I,  n"  (jG, 
99,  100,  101,  10-2,  p.  100,  loi.  )o5. 
106,  107. 

'  Continuai,  de  Liuill.  de  Tyr,  1.  \\.\11, 
e.  XV.  p.  3 '17.  —  Biographie  univers,  t.  \I\. 
p.  S'i/i;  art.  Iliii/hin  .  |inr  Saint-Martin. 

°  Sanut.  I.  111,  [lart.  1  1 .  c.  x.  —  Olive- 
rius,  Hist.  Damiiidiiit ,  apud  Eccard.  1.  H. 
col.  i45o. 

'  Sanul.  I.  ill,  c.  i\.  —  Honorius  111. 
c. V,  epist.  263  apud  Rainald.  la-io  n°57. 
—  Oliverius ,  Histor.  Dnmiatimi .  apud  Ec- 
card. t.  Il ,  col.  \h-i'\.  —  Saint-Marlin  .  Mhi. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  125 

cliassé  par  son  onclo,  comme  je  viens  de  i'emar([iicr,  vint  Iroiivei'  Pe- 
lage, légal  apostoli(|ue  au  siège  de  Damietle,  pour  tirer  du  secours 
pour  recouvrer  le  royaume  d'Arménie  et  la  principauté  d'Antioclie; 
duquel  ayant  obtenu  des  troupes,  il  descendit  dans  l'Arménie,  et,  ayant 
esté  receu  en  la  ville  de  Tarse  et  reconnu  i-oy,  il  y  l'nl  lait  prisoiniiei' 
par  Constans,  qui  le  laissa  mourir  en  prison.  Le  Lijfnage  doutre-mer 
dit  qu'il  fut  tué  par  les  Arméniens. 

D'autre  part,  Jean  de  Brienne  ',  qui  estoit  au  siège  de  Damiette, 
ayant  appris  la  mort  de  Léon,  abandonna  le  siège,  dans  l'espérance  d'y 
retourner,  et  vint  à  Acre,  avec  le  dessein  de  passer  en  Arménie  pour 
y  recueillir  ce  royaume  au  droit  de  la  reyne  Marie,  sa  femme,  et  mesme 
écrivit  au  pape  Honorius  pour  obtenir  la  confirmation  de  son  droit. 
Mais  il  ne  se  lit  [)as  ([u'il  ait  continué  dans  ce  dessein'-. 

Pliilippe  de  Montforl  y  eut  aussy  des  prétentions  mieux  fondées  ^  à 
cause  de  Marie,  sa  femme,  ijui  estoit  fille  et  héritière  de  Piayniond 
Rupin,  prince  d'Antioclie,  qui  avoit  esté  emprisonné  par  Constans. 

Mais  Philippe  [d'Antioclie]  en  demeura  possesseur  au  droit  de  sa 
femme,  laquelle  il  espousa  du  consentement  de  Constans,  et  en  jouit 
peu  de  temps.  Car,  l'année  suivante,  c'est-à-dire  l'an  1222',  s'estant 
attiré  la  haine  et  le  mépris  des  peuples,  Constans  prit  l'occasion  de 
s'emparer  de  ce  royaume  et  de  la  personne  de  Philippe,  qu'il  fit  mourir 
en  prison  ^  faisant  espouser  sa  veuve,  malgré  elle,  à  son  fils  Alton 
(Héthoum).  Il  se  deffit  encore  de  soixante-deux  barons  d'Arménie'', 
lesquels  il  fit  moui'ir  pour  s'assurer  davantage  en    son    usurpation. 

'   Saïuil.  hc.  cit.  —  Honorius  III,  1.  IV,  '  Vincentius  Bellov.  I.  XXXII,  c.  \,\i.\. — 

c.  XXVI,  j).  GGa.  Apud  Raiiiiild.  nii.  i-'ao.  Li/fiiiigcs  d'oulre-mcr,  c.  m;  Laljbe.    t.    I, 

n"  55,  57.  p.  •iOa,  à-26. 

■  Voir  Jean  de  Brienne,  aux  Rois  de  Je-  "  Sanut.  1.  III,  c.  x. 

nisidcm,  et  la  note  précédente.  Du  Gange  ''   Uipiages   d'outre -mer,    c.    m    et    i\\ 

avait  d'altord  écrit  /srtie/fe,  et  a  remplacé  Labije,    t.    I.    p.     3(53.    3(J7,    k-i() .    à-ij, 

ce  nom  par  celui  de  Marie;  il  faut  lire  Es-  et  /laç). 

tefciiie,  fille  aînée  de  Léon  II,  du  chef  de  '  Saint-Martin,  Mém.  p.  376,  875.  • — 

laquelle  Jean  de  Brienne  prétendait  au  trône  Continuât,  de  Gnill.  de  Tyr.  1.  XWIl.  c.  xx, 

d'Arménie.  p.  3/i8. 


1^6  LES  FAMILLES  D^OUTRE-MEli. 

Viiicciil  de  Beauvais'  (''crit  que  ce  fui  Léon  (]ui  tua  j^liilippe  après  luy 
avoir  iloiiiié  sa  lille;  ce  (|ui  est  contraire  à  ce  (pie  les  historiens  plus 
lidrlcs  oui  (lil  de  ce  grince. 

Constats-,  auquel  le  Lignage  d  outre-mer^  donne  la  qualité  de  con- 
nétable d'Arménie'',  ne  prit  pas  le  titi'e  de  roy,  mais  seulement  de  baile 
ou  de  régent  d'Arménie,  sous  le  roy  Aithon,  son  fils,  sous  le  nom  du- 
quel il  gouverna  le  royaume  tant  cpi'il  vécut.  En  ce  temps-là  les  roys 
d'Arménie  estoient  tributaires  du  sultan  de  Goni  [Iconium],  lequel 
ils  estoient  tenus  de  servir  tjuatre  mois  Tannée,  dans  ses  guerres, 
avec  cpiatre  cents  lances  ^.  [Le  texte  de  différentes  éditions  de  Vin- 
cent de  Beauvais'^  porte  trois  cents  lances.^  Mais  Constans  luy  garda 
mal  la  loy  qu'il  luy  avoit  jurée,  car,  sur  lé  bruit  que  les  Tartares  dé- 
voient entrer  dans  la  Turquie,  le  sultan  Azatin  [Iz-Eddin"]  luy 
ayant  envoyé  sa  mèi-e  et  sa  sœur  pour  les  garantir  de  leurs  ou- 
trages, il  les  livra  entre  leurs  mains  et  fit  alliance  avec  eux;  ce  qui 
irrita  tellement  le  sultan  qu'il  entra  avec  une  armée  dans  l'Arménie, 
et  vint  mettre  le  siège  devant  la  ville  de  Tarse,  durant  lequel  il  mou- 
rut, l'an  1  2.^8. 

[Dans  la  lutte  des  impériaux  contre  les  Ibelins,  Constantin  paraît  s'être  dé- 
claré pour  les  premiers,  et  lorsque,  vaincus  par  les  Cypriotes  (laSa),  près 
d'Agridi,  ils  se  réfugièrent  en  Arménie,  Constauliu  et  le  roi  Héthoum,  son  fds. 
les  accueillirent  avec  de  grands  honneurs. 

L'année  suivante  Constantin  s'attira  la  liaine  des  Templiers  par  le  supplice 
d'un  chevalier  de  cet  ordre  ^.  Les  Templiers  étaient  appuyés  par  le  [irince  d'An- 
tioche,  Boémond  ^^  qui  voulait  venger  la  mort  de  son  frère  le  roi  Philippe. 

'   Vincentius  Beltov.  I.  XXXll  c.  xix.  '  Joinville,  p.  Sa;  p.   aG,   édit.  de  Du 

°   Vincentius  Bellov.  lue.  cil.  Gange. —  Mjilliieu  l'aris,  an  i'i4G,  p.  iy.B. 

Lignages  d'outre- mer,  c.  ni.  *   Vincentius  ttcliov.  I.  XXXI,   c.  xcLiv; 

'  Ce  litre  lui  est  donnd  aussi  par  le  Con-  1.  XXXII,  xix. 

tinuateur  de  Guillaume  de  Tyr  (I.  XXXII,  '  Abulfarage,  p.  3-20. 

c.  XV,  p.  3/17)  et  dans  plusieurs  actes  (Codic.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  t.  X.XXttl, 

diplomat.   t.   I,   p.  100.   loi.   io5.   106,  c.  .\xxvi.  p. /102. —  liist.  lilt.  delà  France, 

107).  t.  XXI.  p.  i '18. 


LES  P.OIS  D'ARMENIE.  127 

Mais  un  accord  ménagé  entre  le  roi  d'Arménie  et  les  Templiers  prévint  une 
rupture,  qui  semblait  imminente  '.  Dans  ces  deux  circonstances,  rpioicpie  le  roi 
Héthoum  soit  nommé  avec  son  père,  on  voit  que  c'est  Constantin  qui  était 
de  par  le  fait  le  véritable  souverain.] 

L'histoire  ne  remarque  pas  ie  len)j)s  de  la  mort  de  Ci)iisiaiis.  mais 
seulement  qu'il  eut  pour  eufans,  outre  Aitlioii,  Seinbat,  SenibaJd  ou 
Remballi  [Sempad]-,  (piil  établit  connétable  d'Arménie^,  ])ar  l'entremise 
duquel  il  fit  son  traité  avec  les  Tartares;  Estiennette  [ou  Stéphanie  |, 
mariée  en  l'an  1288  à  Henry,  roy  de  Cypre*,  et  Marie^,  fenune  de  Jean 
d'Ibelin  [comte  de  Jalïa,  le  l'édacteur  des  Assises]. 

[Sempad  était  l'aîné  des  fils  de  Constantin,  conmii' on  le  voit  paj-  le  passage 
des  Assises  de  Jérusalem '^^,  où  Jean  d'Ibelin  rappelle  que  le  baile  d'Arménie. 
Constantin,  le  consulta  pour  savoir  si  la  coutume  et  la  loi  du  royaume  de  Jé- 
rusalem lui  peiinetlaient  de  disposer  d'un  fief  de  conquêt  en  faveur  de  celui 
de  ses  fils  (pùl  voudrait.  Sui-  la  réponse  affirmative  de  Jean  d'li)eliii,  Cons- 
tantin donna  le  château  de  Corc  (Gorigos)  à  sou  second  fils  t)issin  (Oschin), 
au  préjudice  et  malgré  les  réclamations  de  son  fils  aîiui  Sempad,  conn('1al)li' 
d'Arménie. 

On  peut  ajouter  ù  Héthoum,  Senqjad  et  Oissin,  un  quatrième  frère,  iiomnir 
Basile,  qui  fut  abbé-seigneur  du  couvent  de  Trazarg.] 

AiTHON,  1'"'  du  nom  [Héthoum],  ou  Othon,  ainsy  (ju'il  est  nonnué  par 
Sanudo  et  quelques  auti-es,  ou  Al-Tacpliur  Hatem  [c'est-à-diri'  le 
Thakavoi' ou  roi  Halem],  comme  il  es!   nommé  jiai'  Abulfarage ',  prit 

'   ('.oiiliuuat.  (le  (iuill.  de  Tyr,  I.  XXXllI.  —   Ahiilfjirnff.    p.   3-2o. —  Saiiil- [Martin. 

c.  M.,  p.  hob,  hoG.  Mvin.  t.  I.  p.  SgS. 

■   Celte  forme  Reiiibnth   ou  Picmhach,  si  '  Samil.  ].  III,  part.  1  1,  c.  xiv.  —  Coii- 

altérée,  el  ([iii  n'est   probabienicitl  qu'une  tiiiual.  de  Guiil.  dii  Tyr,  I.  XXXIII,  c.  l.\i. 


erreur  de  copiste ,  ou  une  faute  d'impression  ,  p.  /i  oS. 

se  trouve  dans  la  lettre  d'Eudes,  évêque  de  ''  Spicikg.  t.  VII,  p.  -iiy. —  Miscdlunea 

Tusculuni,  à  Innocent  IV  (an.  i^hcj),  sur  cpislolanim. 

les  all'aires   d'Orient.   (D'Achery,  Spkileg.  °  Assises  de  Jmi.ial.  i.l.  c.  c\i.v.  [>.  -iiu. 

I.  VIII,  p.  -Jiy.)  —Uist.  lia.  de  la  France,  t.  XXI,  p.  i5o. 
■'  Vinr-onlius  iM'llovac.  1.  \XXII.  c.  xxi'i.  '   Altulfai'ag.  p.  3ao,  ?>-ii.  o-iS. 


128  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

rt'iiticr  poiivciiK'iiKMil  (In  rovaiime  (rArménic,  aïKiiiel  ii  ijarvint  au 
(lidit  (le  la  piinci'ssc  Isviîelle,  sa  femme,  fille  du  roy  Léon.  Ayant  ap- 
i)i'is,  en  l'an  i  26S,  Tari-ivée  de  sainl  Lonys,  roy  de  France,  en  l'isle  de 
Cypre,  il  y  envoya  ses  andtassadeurs  avec  plusieurs  présens,  pour  hiy 
ollVir  ses  services'.  Non-seulement  le  roy  le  reçut  honorablement,  mais 
encore  travailla  à  accommoder  les  dillerens  qu'il  avoit  avec  le  prince 
d'Antioche,  et  nioyenna  entre  eux  une  trel've  de  deux  ans.  Le  connestable 
d'Arménie,  son  frère-,  qui  estoit  allé  en  ambassade  versMango,  can  et 
empereur  des  Tartares,  de  laquelle  [ambassade]  nous  avons  quelque 
relation  en  la  Vie  de  sainl  Louis  \  ayant  esté  quatre  ans  entiers  près 
de  ce  prince*,  en  retourna  1  an  ia53.  Et,  sur  le  récit  cju'il  iuy  fit  des 
bons  trailemens  qu'il  y  avoit  reçus,  Aithon  se  résolut,  en  l'an  ia52. 
de  l'aller  trouver  en  personne  :  lequel,  ayant  esté  traité  avec  de  sem- 
blables accueils  de  ce  prince  infidèle^,  fit  tant,  par  ses  paroles,  qu'il  hiy 
persuada  dembrasser  la  religion  clirestienne  et  de  se  faire  baptizer.  [Il 
en  obtint  aussi  que  les  églises  arméniennes  fussent  exemptes  du  tribut. 
Enfin]  il  retourna  de  la  cour  de  ce  prince  en  l'an  1  2  53  ''.  Le  sire  de  Join- 
ville  semble  rapporter  le  voyage  de  ce  roy  vers  le  can  des  Tartares  avant 
l'ai'rivée  de  saint  Lonys  en  l'isle  de  Cypre,  qui  fut  en  l'an  12/18,  écri- 
vant qu'd  obtint  alors  de  lui  un  grand  secours,  au  moyen  duquel  il  deffît 
le  sultan  de  Coni  et  des  Turcs,  et  s'aflVancliit  ainsy  du  servage  et  du 
tribut  auquel  il  lui  estoit  obligé,  ajoutant  que  la  renommée  de  cette  vic- 
toire entraisna  beaucouj)  de  cliresliens  en  Arménie,  dont  on  n'entendit 
plus  de  nouvelles;  mais  cela  se  peut  rapporter  à  la  négociation  du  con- 

'  Nangis,  Vila  S.  Ludovici,  p.  .SSa.  —  Gonliiuiat.  île  (juill.  de  Tyr,  I.  XXXIV,  c.  11. 

Vincentiiis  Bollovac.  I.  XXXII,  c.  xcii.  —  p.  hhi. 

.loinville.  p.  aG.  27  ;  ëdit.Du  Gange.  —  Rai-  ''  Abulfarag.  p.  .3'38.  —  Sainl- Martin, 

nalil.  ann.  1209,  n°  8a.  — Spicilcg.  t.  MI,  Mcm.  t.  I.  3f)5,  896. 
p.  210.  ''  Abulfarag.  p.  o.'îo.  —  Voir  la  relation 

'  Aithon, c.\xni.  —  Saniit. l.III.part.  i  3,  du  voyage  du  roi  Héthouni  à  la  cour  de 


c.  M. 


Mangor-Khan,  dans  le  travail  intitule  Les 
Mongols ,  d'après  le; 
par  M.  Dulaurier,  ex 
Vincentius  Bellovac.  1.  XXXII.  c.  xcu. —         md  asiatique,  i865. 


"  Joinville.  p.  97.  —  Abulfarag.  p.  3ao.        Mongols,  d'après  les  historiens  arméniens, 
'  .Xangis,  \ita  S.  Liidovici,  p.  3i8. —        par  M.  Dulaurier,  extrait  de  Guiragos.  (Jo 


Joui- 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  139 

nestable.  Le  Tartare',  ayant  esté  baptizé  avec  les  piincipaiix  seigneurs  de 
sa  cour  par  un  évesque  d'Arménie  qui  estoit  chancelier  de  ce  royaume, 
envoya  Haolau  (Houlagou),  son  frère,  avec  le  roy  Aitbon,  pour  faire 
la  guerre  aux  Sarrazins  et  aux  Perses,  et,  les  ayant  subjuguez,  il  entra 
dans  le  pays  des  Assassins  [et]  du  sultan  d'Halape,  qu'il  deflit  pareille- 
ment^; et  luy  fit  pari  de  ses  conquestes,  qu'il  eust  poussées  plus  avant 
si  la  mort  de  son  frère  ne  l'eust  rappelé  en  son  pays^.  Le  moine 
Aitlion*,  qui  rapporte  cette  mort  à  l'an  i-jGo,  et  qui  vivoit  en  ce 
temps-là,  comme  il  escrit  luy-mesme,  dit  (ju'alors  le  royaume  d'Ar- 
ménie estoit  si  puissant  qu'il  pouvoit  mettre  en  campagne  douze  mille 
chevaux  et  quarante  mille  hommes  de  pied''. 

[Eii  consé([uence  de  ces  rapports  intimes  avec  les  souverains  mongols,  l'Ar- 
ménie se  trouva,  il  est  vrai,  afTranchie  (I(^  fout  servage  à  l'égard  des  sultans 
d'Iconium,  mais  elle  n'y  gagna  ([ue  de  devenir  bientôt  vassale  et  presque  su- 
jette de  ses  nouveaux  alliés,  comme  le  prouve  la  suite  des  faits "^.j 

De  là,  aprèsla  prise  de  Césarée  et  d'Azot  par  les  infidèles,  l'an  i  aGS  ". 
il  [c'est-à-dire  Héllioum,  roi  d'Arménie]  fut  prié,  par  le  pape  Clé- 
ment IV,  de  vouloir  secourir  la  terre  sainte;  et,  deux  ans  après,  il  envoya 
des  troupes  à  Antioche,  qui  estoit  menacée  de  siège;  et  luy-mesme 
n'échappa  jias  à  leurs  incursions^.  Car  le  sultan  d'Egypte,  prenant  l'oc- 
casion de  son  absence,  et  durant  qu'il  estoit  avec  les  forces  du  royaume 
avec  les  Tartares,  envoya  une  puissante  armée  dans  l'Arménie  sous  la 
conduite  d'un  de  ses  généraux.  Les  enfans  du  roy,  sur  cette  nouvelle, 
levèrent  pronqitement  des  troupes  pour  les  opposer  à  ces  infidèles,  et, 
leur  ayant  livré  combat,  les  Arméniens  furent  défaits  [i;iG6].  Léon, 
fils  aisné  du  roy,  fut  fait  prisonnier",  et  un  autre  [nommé  Thoros], 

'  Aithon ,  fl/«(.  on'eîi/.  e.  xxiv-xxviii.  '  Rniriakl.  ann.  laCS  ,  n°  io;  anii.  i -'ôy. 

"  Aithon,  c.  XXIX.  11°  6(). 

'  Aithon.  c.  XXXI.  '  Aitliou,  c.  xxxiii. —  AbuH'ainjT.  p.  ;1.^G. 

"  Voir,  sur  ce  moine  Aithon,  les  observa-  —  (lonliiiuat.  de  Giiill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 

lions  de  Du  Gange,  plus  bas.  p.  i38,  189.  c.  ix,  {>.  /i55. —  Saint-Martin.  Méiii.  I.  I, 

'  -Aithon.  c.  xxviii.  p.  3gG. 

°  Aithon.  c.  xvviii.    x\xvi,   xwvii,  xl.  '  Continuât,  de  (iuill.  de  Tyr,  1.  XXIV. 

xLii,  etc.  c.  IX.  p.  i56. 

■  17 


130  .  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

Ui6  :  ce  qui  donna  facilité  aux  ciniemis  de  coui'ir  et  de  i-avager  l'Ar- 
ménie. Cependant  Ailhon,  qui  n'avoit  pu  ol)teiiir  du  secours  des  Tar- 
tares.à  cause  qu'ils  estoient  occupez  ailleurs,  s'accommoda  au  temps, 
et  lit  Iresve  avec  le  sultan,  qui  luy  rendit  son  fds  [en  échange  de 
Sangor',  ou  Soncor  Alasclikar,  émir  égyptien,  parent  du  sultan,  qui 
avait  été  pris  par  les  Tartares],  et  lui,  restiiua  au  sultan  le  chasteau  de 
Tempesak  (Derbeçak),  en  fit  démolir  deux  autres,  et  luy  rendit  encore 
un  de  ses  principaux  chefs,  qu'il  tenoit  prisonnier,  i^bulfarage  raconte 
toute  celle  hisloire  avec  d'autres  circonstances  sous  l'an  i  268  -  [l'année 
même  de  la  prise  d'Antioche]. 

Ensuite  Ailhon,  après  avoir  régné  quarante-cinq  ans,  et  avoir  tra- 
vaillé beaucoup  pour  les  clirestiens,  se  résolut,  non-seulement  de 
quitter  la  couronne  et  de  la  donner  à  son  fds  Léon,  mais  encore  de 
s'enfermer  dans  un  monastère,  où  il  prit  fliabit  de  moine,  s'estant 
fait  a|)peler  Macaire,  et  moui'ut  incontinent  après,  l'an  layo  ^. 

H  cul  plusieurs  enfans  de  la  reyne,  sa  femme,  sçavoir  :  deux  fds  et 
cinq  filles*.  Les  fils  furent  Livon  ou  Léon  111,  roi  d'Arménie,  et  Toros, 
([ui  fut  lue  en  la  bataille  par  les  Sarrazins.  Les  filles  furent  Sibylle, 
qui  espousa  [en  septembre-'  i'j5/i]  Boémond  VI,  ])rince  d'Antioche; 
Fémie  ou  Eufémie,  mariée  à  Julian,  sire  de  Sajetle  [avec  26,000  be- 
sants  de  dot°,  par  un  acte  du  roi  Héthoum,  sans  date,  mais  non  anté- 
rieur à  l'année  12^3];  Ritta,  femme  du  sire  de  Roche  ^;  Marie,  alliée  à 

'  Conlin.   de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  de  Marg-uerite,   se  retrouve  dans  un  état 

c.  Il,  p.  657  '^'  ""^^  *"•  des  soniincs  réclamées  au  nom  du  roi  d'Ar- 

'"  Abulfarag. ///4-toî'mfl///i«.s7/«r«/«,p.  35G,  niénie  (1007)  pour  dommages  et  frais  oc- 

?i[)n.  casionnés  ;i  lui  ou  à  ses  sujets  par  les  gens 

^  Il  ne  serait  mort  qu'en  1273,  selon  Tau-  des  galères  vénitiennes  d'André  Sanulo  et 

leur  de  lltistoire  générale  de  l'ordre  des  de  Paul  Morosini,   qui  s'étaient   emparés 

Ermites  de  Saint-Augustin.  (Luigi  Torelli,  du  château  de  Lajazzo.  (De  Mas-Latrie, ///s- 

Secoli  Airostmiaui ,  de.  1.  IV,  p.  778.)  Im'iv  de  Chijijre .  t.  111,  p.  685.)  On  y  voit 

'  Lignages  d'ouirc-mcr.  c.  ui.  l'énuraération    de    divers   objets   d'babille- 

*  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  ment  enlevés  à  une  femme  nommée  Rita, 

c.  n,  p.  /lia.  uni  iitiilicri  noininc.  Rita,  mais  qui  n'a  évi- 

'  Corf/c.  r///>fo/n.  t.  l,n°  1 19,  p.  i34  ,  i35.  demment  rien  de  commun  avec  la  lille  du 

'  Ce  nom  de  Rita,  abréviation  familière  roi  d'Arménie. 


LES   ROIS   D'ARMENIE.  131 

Guy  dlbelin,  fiis  de  Baudoin,  séiieschal  de  Clivpro.  qui  en  eut  posté- 
rité, et  Isabeau,  qui  mourut  sans  alliance. 

Léon  ou  Livon,  II"^  [lisez  111']  du  nom,  ayant  succédé  à  son  père 
au  royaume  d'Arménie  '  [après  avoir  été  couronné  à  la  manière  des 
Arméniens-],  continua  de  cultiver  lalliance  des  Tartares,  avec  le  se- 
cours desquels  il  fit  ses  ellorts  pour  détruire  les  Sarrazins  d'Egypte. 
Abaga,  roy  des  Tartares,  après  avoir  conquis  le  royaume  de  Turquie 
ou  de  Coni,  l'oUrit  à  Léon  ^■,  mais  il  s'excusa  de  l'accepter,  sur  ce  qu'il 
luy  seroit  impossible  de  le  conserver,  à  cause  qu'il  avoit  toujours  Ben- 
decar  ou  Bendocbar  [Bondokdar],  sultan  d'Egypte,  sur  les  bras,  qui 
menaçoit  à  tous  momens  ses  Estats,  et  qui,  l'an  12^5,  estoit  entré 
dans  la  plaine  d'Arménie,  où  il  avoit  mis  à  mort  |)lus  de  vingt  nulle 
hommes,  et  avoit  fait  plus  de  dix  mille  captifs*,  et  avoit  emmené  un 
luitin  sans  prix;  ce  (|ui  obligea  le  roy  de  se  retirer  dans  les  montagnes, 
et  les  babitans  de  s'embar(pier  sur  mer,  pour  se  sauver  de  la  rage  du 
sultan;  une  partie  tomba  entre  les  mains  des  pirates,  l'autre  arriva 
beureusement  à  Acre.  Il  pria  seulement  le  Tartare  de  se  vouloir 
joindre  avec  lui  pour  chasser  le  sultan  de  la  Syrie,  ce  qu'il  accorda, 
el  l'un  et  l'autre  le  dédirent  depuis  en  la  plaine  de  la  (Ihamelle. 

[Gefto  vicfoirc,  l'emporlée  en  1282  .^iur  Kélaoun.  succes.seiir  des  deux  iif'^ 
de  Bibars  Bondokdar,  mort  en  l'f^'y.  fut  .sans  résnitat.  par  suite  de  finexpé- 
rience  de  Mangou-Temour,  frère  d' Abaga,  qui  abandonna  trop  tôt  le  cliatn|i 
de  bataille^.  En  i285,  un  traité  de  paix  et  de  commerce  fut  conclu  fiitre 
Léon  III  et  Kélaoun  f'.] 

Le  moine  Aitlion  ^  écrit  (pi'il  fut  (le  loi  d'Arménie)  doué  de  pru- 

'  Abiilfarog.   p.   358.  36o.  —  Marin.  tiiiuat.  de  Guiil.  de  Tyr,  I.  XXXIV.  c.  x.t. 

Sanut.  1.  III,  part.  i3.c.  vin.  —  Aithon,  p.  /1C7. 
c.  .1XXIV.  '-  Continuât,   etc.    I.    XXXIV.   c.   xxxn  . 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIV,  p.  ^179. 
c.  XVI.  p.  /i63.  '   Reinaud.    Extraites  des   Uistor.  arabes 

'  Aithon.  c.  xx.\v,  xxxvi.  relatifs  au.v  ci-oisatks,  p.  55.9.  557. 

'  Sanut.  i.  III.  part.  12.  c.  xiv.  —  Con-  '  Aithon,  c.  xxxiv. 

'7- 


i;i2  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

dence  et  de  valeur,  et  qu'il  fut  aymé  également  des  siens  et  des  Tar- 
tares.  Pachymères  '  escrit  qu'il  maltraita  le  patriarche  d'Antioche,  (ju  il 
liiil  (juelijue  temps  prisonnier,  et  (pril  l'eust  fait  mourir,  s'il  ne  se  fust 
sauvé.  Il  ne  dit  pas  le  sujet  de  ce  démeslé;  mais  il  y  a  apparence  que 
ce  fut  pour  cette  action  qu'il  encourut  l'excommunication,  dans  laquelle 
il  estoit  encore  en  l'an  138^. 

Il  espousa  Guiran-,  (ille  et  héritière  de  Constantin,  seigneur  de 
Lamhron  [ou  Lampron],  qui  estoit  une  forte  place^  [au  nord  de  Tarse], 
entre  rArménit'  et  la  Turquie;  duquel  Constantin  il  est  fait  mention 
dans  ^  incent  de  Beauvais'',  Brompton^,  et  ailleurs '^^.  11  eut  d'elle  sept 
liis  et  tn»is  hlles ''  :  Aiton,  Toros,  Semblât  ou  Sembat,  Constantin, 
successivement  roys  d'Arménie;  Norses  [Nersès];  Rupin,  nommé  en- 
core Alinaii  (Alinakh)  ou  Almach*;  Oissini  [ou  Ochim],  roy  d'Arménie: 
\sabeau,  qui  espousa  Alméric,  prince  de  Tyr,  lils  de  Hugues,  l'ov  de 
Cypre;  Ricta,  mariée  à  Michel,  fils  aisné  d'Andronique  le  Vieil,  empe- 
reur de  Constantinople  ",  nommée  jiar  les  Grecs  Marie  et  Xène  [c'est- 
à-dire  l'étrangère^;  et  Téphanon  ou  Tliéophanô,  comme  elle  est  nom- 
mée par  Pachymères"',  duquel  nous  appi-enons  qu'elle  espousa  Jean 
l'Ange,  fils  de  Jean,  sébastocrator  et  despote  d'Epire;  les  Grecs  luy 
donnèrent  le  nom  de  Théodore.  Le  Lignage  doutre-mer  dit  qu'elle 
décéda  en  jeunesse. 

AiTiioN',  1^  du  nom.   succéda  à  son  père  au  royaume  d'Arménie, 


'  Pachymer.  I.  VI,  c.  1;  i.  VII,  c.  xix.  *  Roiipen  dit  Alinkli  est  mentionné  dans 

■  Ligiiiigcs  d'mitre-mcr,  c.  m.  le  Lignnge  doutre-mer;  ce  nom  se  trouve 

'  Saint-Martin,  Mém.surrArmntie,  l.t.  ti-anscrit  fautivement  .4 //«acA  dans  Rainaldi 

p.  5 02 .  {Annal  eccl.  ann.  1 3o() ,  n°  1 3  ) ,  qui  rapporte 

'  Vincentius  Rellov.  Spéculum  historiale  .  une  lettre  du  pape  adressée  au  roi  Léon  IV. 

I.  XXXI,  c.  cxLiv;  t.  XXXII,  c.  XXVII,  xxviii.  ainsi  qu'à  frère  Jean,  de  l'ordre  des  Mineurs. 

^  Rrompton,  p.  121.5.  gouverneur  du  royaume,  à  Uxiani  (Ocbin) 

'  Rainald.  ann.  1277,  n°  86.  et  Alniach,  oncles  du  jeune  roi. 
'  Lignages d'oulre-mer, cm. p. 'd(')f),li-2-j.  '  Du  Cangc,  Familiœ  Byzant.  y.  286. 

—  Rain.  i3o6.  11°  i3.  t.  XVIII,  p.  iio.  '°  Pachymer,!.  IX,  c.  v,  vi. — Du  Gange, 

—  Wadd.  eodem  anno,  n°  26.  Familiœ  Bijzant.  p.  210. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  133 

en  raiméo  1289,  ou  la  précédente'.  Le  pape  loxliurla,  par  ses 
lettres,  à  embrasser  l'Eglise  romaine,  à  quoy  il  avoit  lesmoif|né  beau- 
coup crinclination.  Il  écrivit  sur  le  même  sujef^  à  Marie,  sœur  de  la 
reyne,  pour  lors  décéclée,  à  Toros,  frère  du  roy,  et  à  Léon,  connes- 
table  d'Arménie,  et  mesme  il  luy  envoya  quelques  frères  mineurs,  à 
cet  efl'et,  en  l'an  1290,  pour  instruire  les  Arméniens  en  la  créance 
ortbodoxe,  et  sur  ce  qu'après  la  prise  d'Antiocbe  par  Bendocbar,  ce 
sultan  estoit  entré  dans  l'Arménie,  où  il  avoit  fait  de  ((jrandsdégasts,  et, 
y  ayant  esté  tué,  Nelpus',  son  fils  et  son  successeur,  pour  venger  la 
mort  de  son  père,  la  menaçoit  d'une  seconde  irruption,  il  exliorta  le 
roy  de  France  de  donner  une  favorable  audience  aux  ambassadeurs 
d'Aitlion,  et  de  le  vouloir  secourir  en  de  si  pressans  besoins. 

Quelque  temps  après,  Aitlion,  se  lassant  du  gouvernement,  à  cause 
des  guerres  continuelles  des  infidèles,  résolut  de  prendre  l'habit  des 
frères  mineurs*,  où  il  prit  le  nom  de  frère  Jean,  et  quitta  le  com- 
mandement à  son  frère  Toros,  si  nous  en  croyons  le  Lignage  d'outre- 
mer, d'où  nous  apprenons  que  c'est  ce  roy  d'Arménie  qui  estoit 
à  Constantinople,  en  la  cour  de  l'empereur  Andronique,  au  mois 
de  décembre,  l'an  1296,  Pachymères^  remarquant  qu'il  demeuroit 
parmy  des  frères  italiens,  c'est-à-dire  qu'il  avoit  l'Iiabit  de  frère 
mineur. 

Toros  III  espousa  [du  vivant  de  son  père  (1286)]  Marguerite'', 
fille  de  Hugues  III,  roy  de  Gypre  [moyennant  dispenses''  accordées 

VVadd.  aiin.  1  289,  n°' 7,  8;  ann.  lago,  noninn'  par  nos  historiens  Essaïd ,  soit  son 

n"  10. —  Rainald.  i289.n'"57,58. —  Saint-  frère  Scùimesch. 
Martin ,  Mém.  sur  l'Arménie,  t.  I ,  p.  398.  '  Wadd.  ann.  1296,  n"  11.  12. 

-  Waddington,  ann.  1992.  —  Rainald.  '  Pacliym.  1.  IX,  c.  x\. 

ami.  1292.  '  Lignages  d'outre-mer,  c.  ni,   p.    itWj. 

'  Heroid   {Contimwtio   he.lli  sacri ,   I.  V,  Selon  Lorédan ,  cettfi  fille  du  roi  Hugues  III 

c.  Il),  continuateur  de  Guillaunie  de  Tyr,  le  s'appelait  Clirn-hltc,  et  elle  épousa  Chaton 

nomme  Hcljjiii.  Il  est  difficile  de  reconnaître  (Ailhon  ou  Héthoum),  roi  d'Arménie, 
dans  ces  deux  formes  le  nom  d'un  des  fds  de  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  fie  Chypre,  t.  11, 

Bibars,  soit  Beréké-Uian-said  i\ aser-eddin ,  p.  85,  et  note  2. 


134  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

par  Honorius  IV,  pour  cause  de  parenté,  parce  (piAinaury,  Irère  de 
Marguerite,  espousa,  vers  le  laesuie  temps,  Isabelle,  sœur  de  Toros]; 
en  faveur  duquel  mariage  le  roy  de  Cypre  donna  à  Toros  quelques 
chasteaux  du  royaume  de  Hiéiusalem  qui  confinoienl  à  l'Arménie, 
avec  claus(>  de  ne  les  pouvoir  aliéner  sans  le  coiisentiiment  des  deux 
cours. 

Après  deux  ans  de  règne,  Toros  entra  dans  le  cloistre,  et  Hé- 
tlioum  remonta  sur  le  trosne.  (Toros),  estant  allé  avec  son  frère  Aithon 
à  Constantinople  '  soit  pour  y  clierclier  du  secours  [coiilie  les  infidèles, 
et  peut-être  conireles  menées  de  leur  frère  Sempad'-],  soit  pour  y  visi- 
ter sa  sœur,  qui  avoit  espousé  Michel  Paléologue,  fils  de  l'empereur 
^ndronique  le  Meil, 

Sehbat  ou  Sembald,  son  autre  frère,  prenant  1  occasion  de  son 
absence,  s'empara  du  royaume  et  se  lit  couronner  roy,  en  lan  129^. 
Cependant  Aitlion  et  Toios  estant  retournez  dans  l'Arménie,  ils  en 
furent  chassez,  ce  qui  les  obligea  de  passer  en  lisle  de  Cypre;  de  ih 
à  Constantinople,  d'où  ils  allèrent  trouver  le  can  des  Tarlares,  pour 
se  plaindre  de  l'usurpation  de  leur  frère,  et  tirer  du  secours  contre 
luy.  Mais  Sembat  les  prévint,  et,  pour  gagner  l'amilié  de  ce  prince, 
espousa,  à  ce  que  l'on  dit.  une  dame  de  Tartarie;  et,  ayant  pris  ses 
deux  frères  au  retour  de  leur  voyage,  il  les  fit  conduire  en  Arménie, 
où  il  fit  ci'ever  les  yeux  à  Aithon,  qui  recouvra  depuis  la  veue  par 
la  permission  de  Dieu  et  par  miracle,  et  fil  étrangler  Toros  avec  la 
corde  d'un  arc.  Sembat  l'ut  aussy  travaillé  par  les  irruptions  des  Sar- 
razins,  qui  l'obligèrent,  en  l'an  1998,  d'avoir  recours  au  pape  Boni- 
face  YIII,  et  aux  roys  de  France  et  d'Angleterre,  auxquels  il  dépesclia 
ses  ambassadeurs  pour  avoir  du  secours  ^  Cependant  Constans,  son 
frère,  ne  pouvant  souffrir  plus  longtemps  son  usurpation,  se  souleva 
contre  luv  et.  l'ayant  arresté,  le  mit  en  prison  et  en  tira  Aithon".  Le 

'   Saniit.  I.  III,  part.  i3,  c.  ii.  '   Rainakl.   i-'gS.  n"  lO. —  Wadd.  n°  B. 

"  Saint-Martin  .  Mém.  sur  l'Arménie.  1. 1 ,         —  Bzovius ,  n°  7. 
p.  3ç,8  '  Sanul.  I.  111,  part.  1  3 .  c  11. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  135 

Li;>naoe  d'oulre-nier  ne  convient  pas  que  Senibat  ait  usurpé  le  royaume, 
mais  dit  qu'il  luy  fut  donné  pai'  son  IVère,  après  qu'il  l'eut  osté  à  Toros. 
[Selon  un  historien  arménien',  Hétlioum  avait  abdiqué  une  seconde  t'ois 
.(i  296)  en  laveur  de  son  frère  Senq)ad;  et  c'est  alors  (pù'l  s'était  rendu 
à  Constantinople  avec  son  frère  Tlioros.]  Il  y  a  aussi  lieu  de  douter  de 
la  circonstance,  rapportée  par  Saniido,  du  mariage  de  Sembat  avec 
une  dame  tartare,  veu  que  les  épistres  du  pape  Boniface  VIII-  nous 
apprennent  qu'il  avoit  espousé  Isabelle,  lille  de  Guy  de  Japlie,  avec 
laquelle,  non-seulement  il  vivoit  l'an  i-jcjS,  mais  encoi'e  dont  il  avoit 
des  enlans  qui  estoient  chevaliers.  Et  d'autant  que  Send^at  craignoit 
<puî  la  dispense  qu'il  avoit  obtenue  du  cathobipu-,  ou  patriarche 
d'Arménie,  ne  fust  pas  valable  [comme  cette  dame  était  sa  parente 
au  troisième  degré],  il  demanda,  en  cette  année-là,  celle  du  pape 
Boniface,  qui  la  luy  accorda.  Le  Lignage  d'outre-mer  ajoute  qu'Aithon, 
estant  sorty  de  piison,  donna  le  ro\aume  d'Arménie  à  son  frère 

CoivsTANs  [ou  (loNSTAiNTiN  II],  à  qui  il  dcvoit  sa  liberté,  mais  que, 
depuis,  il  le  lu\  osta.  Sanudo  ne  dit  pas  que  Gonstans  ait  esté  déclaré 
ro\  par  luy;  mais  il  convient  avec  le  Lignage  d'outre-mer,  en  ce  qu'il 
escrit,  qu'Aithon  fit  arrester  Constans  et  l'envoya  avec  Sembat  à  l'em- 
pereur de  Constantinople,  auquel  il  en  recommanda  la  gardée  II  ne 
faut  pas  douter  ([u'il  n'ait  eu  de  puissans  motifs  pour  en  venir  à  cette 
violence  contre  Constans,  à  qui  il  estoit  redevable  de  sa  délivrance. 
[Ailhon  remonta  ainsi  sur  le  trône  pour  la  troisiènu;  fois.]  II  fit  en- 
suite couronner  Léon,  son  neveu  [i3o5]. 

Léon,  IIl"  i\u  nom,  roy  d'Arnu-uie  ',  estoit  fils  de  Toros  et  de  Mar- 
guerite, fille  de  Hugues  III,  roy  de  Cypre.  Et  d'autant  qu'il  estoit 
encore  tout  jeune,  Aithon  se  chargea  de  la  légence  du  royaume  :  ce 
que  nous  apprenons  d'une  épistre  (jue  le  pape  Clément  \  adressa,  en 
l'an  i3o6,  au  roy  Léon,  à  frère  Jean,  de  l'ordre  des  frères  mineurs, 

'   Le  connétiiLile  Sempad.  ■  Saint-Martin,  Mcm.  t.  I,  p.  .'{gy. 

•  Rainald.  ann.  i-i88,  n°' 19,  ao.  "  Lijjnwijcs d'outre-mer.  —  Aithon, c.xlvi. 


136  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

«[ouvemeur  d'Arménie,  qui  est  le  roy  Aitlion,  à  Oissin  et  Almacli, 
oncles  de  Léon,  par  laquelle  il  leur  donne  espérance  d'un  prompt 
secoui's  de  la  part  des  princes  chrestiens,  contre  les  Sarrazins  qui  atta- 
quoient  l'Arménie  ^  Cassan  ou  Cassian,  empereur  des  Tartares,  qui 
avoit  succédé  àBavdon,  en  cette  principauté,  continuant  les  erremens 
de  ses  prédécesseurs,  entreprit  la  guerre  contre  les  Sarrazins  d'Egypte, 
ayant  en  sa  compagnie  les  roys  d'Arménie  et  de  Géorgie,  et  les  deflit 
en  un  lieu  nommé  le  Cannet,  l'an  i3oo'-.  Ces  roys  le  suivirent  depuis 
en  cette  guerre,  jus(jues  à  ce  qu'après  le  retour  de  Cassan,  le  sultan 
d'Egypte  reprist  la  pluspart  de  ses  places  par  trahison.  Cotulossa  y  ayant 
esté  envoyé,  en  l'an  i3oi,  pour  en  chasser  derechef  les  Sarrazins, 
le  roy  d'Arménie  l'y  accompagna,  comme  il  fit  encore  Cassan,  qui  y 
retourna  en  personne,  l'an  i3o3,  où.  les  succez  de  la  guerre  furent 
ditférens.  Enfin,  après  la  mort  de  Cassan,  le  roy  estant  retourné  en 
Aiménie,  les  Sarrazins,  pour  se  venger  de  iuy,  firent  des  irruptions 
dans  ses  Estats. 

Ce  l'ut  pour  lors  (ju  Aithon  rechercha  le  secours  des  princes  chres- 
tiens^, au  défaut  desquels  il  appela  les  Tartares.  Balargan  [Bilaighou- 
Klian]  y  ayant  esté  envoyé  avec  des  troupes  par  Carbaganda  [Ald- 
djaptou,  dit  Khodabcndeh^,  frère  et  successeur  de  Cassan,  Aithon  ne 
l'estant  pas  venu  trouver  avec  la  diligence  et  la  promptitude  qu'il  eust 
souliaitées,  ce  barbare,  en  estant  irrité  comme  d'un  mespris,  arresta 
Aithon  et  le  jeune  roy  Léon,  qui  estoient  arrivez  en  sa  tente,  et 
les  fit  tuer  tous  deux  avec  leur  suite,  en  sorle  qu'il  ne  resta  [qu'une 
seule]  personne  qui  en  pust  porter  la  nouvelle;  ce  (|ui  arriva  en 
l'an  i3o7*. 

[En  ce(t(!  année  i.Ho'y^,  le  -20  mai,  Léon  III  a\ait  accordé  aux  Vénitiens 
un  privilège  commercial,  où  il  s'intitule  «Lyon  en  (irist  feable,  roy  de  tote 

'  Rainald.  ami.  i3oC,  11°  i3. —  Wadd.  ^  Sanut.  i.  III,  part.  i3,  c.  11.  —  Rai- 

eod.  anii.  n°  26.  nald.  aiiD.  1007,  11°  5. 

"  Aithon.  e.  xli,  xlvi.  —  Saniit.  1.  III,  '  Saint-Martin,  Mém.  t.  I,  p.  899,  4oo. 

jjart.    i3,   c.   vni,   x.   —   Nangis,    Citron.  ^  De  Mas-Latiie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II, 

ann.  1299.  p.  loG,  note  3;  t.  III,  p.  687,  C90. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  137 

KErmenie,  lils  dou  Christ  ainaiit  el  bien  aorant  roy  de  toute  Hermenie,  Lvon 
«en  Crist  repose  des  puisans  et  haus  Ropinaiis. . .  n  Nous  avons  de  la  même 
année,  3o  mai,  une  (piittance  du  connélaMe  d'Arménie',  donnée  au  nom  du 
roi,  ])our  toutes  les  indemnités  dues  par  les  Vénitiens,  suivie  d'un  état  des 
sommes  réclamées  pour  les  dommages  occasionnés  par  les  galères  vénitiennes 
qui  s'étaient  emparées  de  Lajazzo'.  Cet  état  est  sans  date,  mais  il  paraît  être 
également  de  iSoy. 

Clément  V,  dans  une  lettre  ^  au  grand  maître  et  aux  chevaliers  de  l'ordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  à  Rhodes,  déplore  les  ravages  des  Sarrasins  en 
Arménie  et  en  Chypre;  mais  il  ne  parle  pas  de  la  mort  récente  d'un  roi 
d'Arménie;  cette  lettre  est  donc  antérieure  à  la  mort  de  Léon  III.  Or  elle  est 
datée  du  3  des  ides  d'août  (i  i  août),  3'  année  du  pontilicat.  Cette  année  est 
i3o7,  si  Clément  V  compte  les  années  de  son  pontilicat  du  jour  de  son  élec- 
tion, 5  juin  i3o5*,  et  i3o8,  s'il  compte  seulement  depuis  son  couronnement, 
qui  avait  eu  lieu  le  iA  novembre  i3o5.  Dans  tous  les  cas  la  mort  du  roi 
Léon  ne  pourrait  être  que  de  peu  antérieure  au  i  i  août  iSo^,  et  peut-être 
même  iaut-il  la  différer  jusqu'à  l'année  suivante.] 

D'autres  écrivent  que  Balargan  commit  cette  action^  en  haine  de  ce 
qu'Aithon  ne  luy  avoit  pas  voulu  mettre  entre  les  mains  l'importante 
forteresse  de  Navarzan  [Anazarbe],  et  que,  piqué  de  ce  relus,  il  le 
fit  assassiner  et  son  neveu,  en  un  festin  où  il  les  avoit  invitez. 

Quelques  écrivains  **  assurent  que  Cassan,  dont  je  viens  do  parler, 
espousa  la  fille  du  roy  d'Arménie,  en  Tan  1399,  et  qu'il  se  fit  chrestien 
par  les  persuasions  de  sa  femme;  ce  qu'il  y  a  sujet  de  révoquer  en  doute , 
veu  que  le  moine  Aithon,  qui  parle  de  luy  avantageusement ,  n'auroit 
pas  oublié  cette  circonstance. 

Nous  ne  lisons  pas  si  le  roy  Aithon  fut  marié,  n'est  que  nous  ajou- 
tions foy  à  ce  que  nous  apprend  Estienne  de  Lusignan,  qui  escrit  qu'il 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  683,  686.  '  Loredano,    De'  Re'  Lnsignani ,    I.   V, 

'  De  Mas-Latrie,  p.  68/1,  687.  p.  9,33,  a3/i;  Irad.  française,  t.  I.  p.  -258, 

'  Sebast.  Paoii,   Codice  cUplonuit.  t.  II,  a.5y. 

n°  18,  p.  17,  -io.  «  Walsingh.  Edward.  I,  p.  7G.    98.  — 

*  Anmidire  de  la  Soc.  de  l'Iiisl.de  France,  Bzoviiis,  ann.  1299,  n°  i3.  —  Chron.  ms. 

année  i85â,  p.  i38,  iSg.  franc,  (inissanl  en  i32-2.  ^  Nantis.  Chron. 

18 


l;î8  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

espousa  Marie,  fille  de  Hugues  III,  roy  de  Cypre.  Mais,  outre  (pi'il  la 
confond  avec  Marguerite,  femme  du  roy  Toros  [et  que  le  roi 
Aithon,  dont  ])arle  Lusignan'  en  cette  circonstance,  est  Aitlion  I",  fils 
(In  hailc  Constant,  et  non  pas  Aitlion  II,  son  polit-fils],  la  circonstance 
du  tem|)s  auquel  il  vivoit  peut  faire  croire  que  c  est  luy  qui  espousa  la 
tille  de  Louys  d'Acre  [fils  du  roi  Jean  de  Brienne'^,  et  devenu,  par  son 
mariage],  vicomte  de  Beaumont,  qu'une  ancienne  généalogie^  qua- 
lifie reyne  d'Arménie.  Au  reste,  Waddingue,  en  ses  Annales  des  frères 
mineurs,  confond  inqîrudemment  les  deux  roys  qui  portèrent  le  nom 
dAithon,  tante  d'avoir  veu  une  généalogie  exacte  des  roys  d'Arménie. 
Le  cavalier  Loredan  ^  [comme  Estienne  Lusignan  ^J  a  paredlement 
confondu  le  roy  Aithon  avec  Aithon,  seigneur  de  Curco  [Goi'igos], 
(pii  estoit  une  place  forte  sur  la  frontière  d'Arménie*^  et  le  rivage  de 
la  mer  qui  regarde  la  pointe  de  l'isle  de  Cypre.  (lar  cet  Aithon, 
le([uel  ayant  esté  chassé  de  l'Arménie  comme  séditieux  et  brouillon,  en 
l'an  i3o5,  se  retira  en  l'isle  de  Cypre,  où  il  gagna  les  bonnes  grâces 
d'Alméric,  prince  de  Tyr,  qui  gouvernoit  ce  royaume,  après  en  avoir 
chassé  le  roy  Henry,  son  frère,  estoit  cet  Aithon''  dont  nous  avons 
l'histoire,  qui  s'y  qualifie  seigneur  de  Curcli  (Gorigos),  et  escrit  qu'en 
cette  mesnie  année  ^,  après  s'estre  trouvé  en  toutes  les  expéditions  mili- 
taires des  roys  d'Arménie  contre  les  Sarrazins,  et  avoir  conversé  avec 
les  Tartares  qui  estoient  alliés  de  ces  roys,  [il]  prit  congé  du  roy 
Léon  III,  et  se  retira  en  l'isle  de  Cypre,  où  il  se  fit  religieux  de  l'ordre 
de  Prémonstré^,  au  monastère  d  Episcope  [Piscopi],  qu'Estienne  de 
Lusignan  '"  nomme  de  la  Paix.  11  est  sans  doute  qu'il  estoit  proche 

'   Etienne  de  Lusignan,   Généalogie,  des  '  De'  Re'  Liisignnni ,  I.  IV,  c.  v. 

mis  d' Arménie ,  fol.  3o  v°  et  3 1 .  '  Et.  Lusi!|nan ,  Généalogie  des  rois  d'Ar- 

'  Moréii,     Dictionnaire    historirpie ,    art.  même,  fol.  3i  et  v°. 

Brienne.  "  Froissart,  vol.  III,  c.  x\ii. 

'  Nous  ne  pouvons  dire  quelle  est  cette  '  .4itIion .  in  prœl'at. 

ancienne  gAiéalogie  que  Du  Gange  ne  dé-  '  Aithon,  c.  xlvi. 

signe    par    aucune   indication  précise,  ni  '  Lepaige,  Biblioth.  PrœmonMr.  p.  .î88. 

quelle  est  celte  lille  de  Louis  d'Acre,  mari(«e  '"  Etienne  de  Lusignan.  Généal.  des  rois 

:i  un  roi  d'Arme'nie.  d'Arménie  .  fol.  3 1  et  v". 


LES   HOiS   DAItMKNIK.  139 

parent  de  ce  roy,  comme  il  escrit  lui-inesme;  mais  ion  ne  peiil  pas  re- 
marquer, de  ses  escrits,  si  ce  ne  fut  de  son  cliel"  ou  par  alliance;  cai- 
ceux  qui  ont  avancé  qu'il  estoit  neveu  du  roy  d'Arménie  l'ont  lait  sans 
aucun  l'ondement.  Quelques-uns'  le  loni  (ils  d'une  sœur  du  roy  Ai- 
thon  l\  peut-estre  que  cet  Aithon  fut  père  d'Oissim,  conîte  et  gou- 
verneur de  Ghurc  ou  de  Curico,  l'un  des  principaux  barons  d'Arménie, 
qui  vivoit  sous  le  règne  de  Léon  IV  ^j 

OissiM  [OcHiN  ou  AucHiN'  ]\  appelé  par  quelques-uns  ("iinoYSSiN,  ou 
plutôt  Chir  Oyssin  [Kvp  Oit»'],  succéda  à  son  frère  Aithon  et  à  son 
neveu  Léon,  au  royaume  d'Arménie,  auquel  il  fut  appelé  par  les  ba- 
rons. D'abord  Balargan^,  ensuite  de  la  mort  des  deux  roys,  assiégea 
la  forteresse  de  Navarzan  [Anazarbe];  mais,  faute  de  vivres,  il  fut 
contraint  d'abandonner  le  siège  et  de  se  retirer  en  Tartarie.  Il  [Ochin] 
favorisa  le  party  d'Alméric,  prince  de  Tyr,  son  beau-frère,  durant 
les  divisions  du  royaume  de  Gypre,  en  faveur  duquel  il  tint  le  rov 
Henry  [II],  frère  de  ce  prince,  prisonnier  dans  le  chasteau  de  Lam- 
bron,  après  avoir  esté  chassé  de  ses  Estais  par  son  frère.  [En  i3io, 
Ochin  intervint  pour  ménager  un  nouvel  accord  entre  Henri  II  et 
Amauri  ou  Alniéric'^;]  mais  Alméric  estant  décédé,  il  se  lit  un  échange 
des  personnes  de  Henry  et  d'Isabelle,  veuve  d'Alméric.  Gela  n'apaisa 
pas  toutefois  la  rancune  et  la  division  qui  resta  entre  ces  deux  roys: 
pour  raison  de  laquelle  Oyssim  otTrit  de  se  soumettre  au  jiape  Glé- 
ment  V,  en  l'an  1 3 1 1  ^ 

'  Labbe,  Abrégé  royal  de  l'alliance  chron.  du  roi  Héthoum  I",  par  une  cousine  de  ce 

l.  1.  p.  .3(53.  dernier,  mariée  à  sire  Adam  de  Gastim, 

"  Sut  (\iie\  fondement  L'Art  de  vérifier  les  baile  d'Arménie. 
dates  {Rois  d'Arménie,   Léon  II,  net.)   le  '  /?eg-/,s?.  Fa//c  Clément.  V,  pp.  ep.  771. 

fait-il  lils  de  Senibat,  frère  du  roi  Aithon  I?  77/1,  apud  Wadding.  aiin.  i3i  1.  n°  2,  et 

Voir  aussi  ce  qu'en  a  dit  Lepaige  [Biblioth.  in  reg.  p.  h-i ,  n°  27. 
Prœ/«o»js/»-.  p.  3o0,  307,  588).  '  Loredano,  I.   V,   p.  235;   trad.  fran- 

'  Cf.  sur  l'historien  Aithon,  Ilaytoniis  7ho-  çaise,  (.  I,  p.  a6o. 
nac/i!«s(HethQum).  le  Tableau  généalogique  °  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  Il  . 

de  la  famille  des  Héthoumiens,  princes  de  p.  1 1 1,  1 13,  1 15. 
Lampron.  On  y  voit  qu'il  était  petit-cousin  '  Rainald.  ann.  i3i  1,  n°  77. 

18. 


liO  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

[Il  semble  que  le  roi  d'Arménie'  avait  eu  fjuelqiKîs  clémêl(?s  avec  les  che- 
valiers de  Rhodes,  puisque  le  pape  Jean  XXII  écrivit  à  ceux-ci  (i3i8,  5  mai) 
de  vouloir  bien  proléger  et  assurer  le  retour  d'une  ambassade  que  le  roi  lui 
avail  envoyée,  pour  plusieurs  motifs  non  spécifiés,  et,  eu  particulier,  pour 
régler  les  intérêts  de  l'orfb'e,  relativement  à  ses  possessions  en  Arménie.] 

\yaiit  eu  aussy  à  démesler,  et  estant  entré  en  guerre  avec  le  roy  de 
Sicile^,  en  l'an  1^19,  le  pape  Jean  XXII  moyenna  une  tresve,  et  en- 
joignit, l'année  .suivante,  aux  aniba.ssadeurs  de  Gênes,  de  conclure 
une  ferme  paix  entre  eux;  en  laquelle  année  [10 20],  Oissim  mourut. 
Il  l'ut  encore  attaqué  par  les  Sarrazins^,  (pii  coururent  son  pays,  ce  qui 
l'obligea,  en  Fan  i3i7*,  d'implorer  le  secours  des  princes  chrestiens. 

[Ocbin,  avant  d'être  roi-',  était  connétable  du  royaume  et  prince  de  Gant- 
chi.  Dans  une  liste  de  grands  personnages  du  royaume  d'Arménie'',  il  est  ap- 
pelé Hoissinm  de  Alticovanta'' ,  génère  Rnppinorum,  Arménie  rex. 

Ochin  montra  un  grand  zèle  pour  la  réunion  de  l'Eglise  d'Arménie  avec 
l'Egli.se  romaine.  Ce  fut  par  ses  soins  et  en  sa  présence  que  se  tint,  en  i3i6, 
le  concile  d'Adana,  où  l'on  confirma  les  décrets  du  concile  de  Sis,  tenu 
en  1807,  pour  le  même  objet  ^.] 

Il  avoit  espousé  Jeanne^,  appelée  par  quelques-uns  Irène  [ou  Anne], 
tille  de  Pliilippe  de  Sicile,  prince  de  Tarente,  de  laquelle  il  eut  deux 
fils  :  Léon,  roy  d'Arménie,  et  un  autre,  lesquels  il  laissa  en  bas  âge. 

Léon  ou  Livon  I\  ,  [comme  roi,  1']  du  nom,  succéda  à  son  père  au 

'  Sebast.   Paoli,  Codkc  diplomat.  t.  II.  "  Cf.  iiir/iK'o  stor/co  î(«/mno,  appendice. 

|).  67,  n°  48.  11° '^g;  Firenze.  i853,  iii-8°.  p.  Syi,  11°  h  el 

"  Rainald.    ann.    1819,   n°  17;  iSao,  note. 
n°'  47,  48.  'L'Art  de  vérifier  les  dates  :   Conciles; 

'  Rainald.  ann.  i3i9,n"i7.  Rois  d'Arménie.  —  Ciemens  Galanus,  Conci- 

*  Rainald.    ann.    1317.   u"    35;    i320,  liulio  ccclesiœ  Ann.enie citm  Romima ,  c.  xwiii , 

n°  -îi.  .XXIX,  p.  /ia2,  l>-jçf. 

'  Saint-Martin,  Mém.  1. 1,  p.  4 00.  '  Rainald.  ann.  i3i8,  n°  17.  —  Giov. 

"  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  l.  III,  Villani,  1.  IX,  c.  cxLvni.  —  Wadding.  ann. 

p.  692.  i3i7,  n°  49;  1  3a2  ,  n°  70. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  lil 

royaume  d'Arménie'.  Et  daiitant  qu'il  estoil  fort  jeune  lorsqu'il  mou- 
rut, sa  mère  prit  le  gouvernement  en  main  2,  el,  pour  s'appuyer  de 
quelque  personne  puissante,  elle  espousa  le  seigneur  de  Layco  ou  de 
Layasso  [Lajazzo,  Laïas  ou  Aïas],  oncle  du  roy,  sans  aucune  dispense 
du  pape.  [Ce  seigneur  était  Oclnn\  comte  de  Gorigos.]  Les  barons 
du  royaume  furent  mal  satisfaits  de  ce  mariage,  contracté  contre  les 
formes  et  entre  des  personnes  si  proches,  dont  la  reyne  n'en  fit  qu'une 
raillerie,  disant  que  la  jn'emière  fennne  qui  pécha  en  fut  quitte  pour 
demander  pardon. 

Ce  discours  les  irrita  encore  davantage  et  causa  de  la  division  dans 
l'Estat;  laquelle  donna  occasion  au  sultan  de  Babylone*  de  faire  une 
iriuption  dans  l'Arménie  avec  plus  de  trente  mille  chevaux,  où  il  lit 
un  grand  nombre  d'esclaves,  dont  il  en  fit  mourir  plusieuis.  Il  y  prit 
encore  presque  toutes  les  places,  à  la  réserve  de  celles  qui  estoient 
situées  dans  les  montagnes,  près  desquelles  s'estant  approché,  il  fut 
déliait  dans  les  détroits  par  les  Arméniens,  qui  estoient  en  petit  nombre; 
ce  qui  arriva  au  commencement  de  l'an  1022  \  Henry,  roy  de  Cypre, 
quoique  d'ailleurs  mal  satisfait  des  Arméniens,  envoya  en  cette  occa- 
sion du  secours  au  roy  Léon,  et  s'attira  par  ce  moyen  les  troupes  de 
ces  infidèles  dans  ses  terres.  D'autre  part,  Boyssethan  [Abousaïd],  em- 
pereur des  Tartares,  à  la  suscitation  du  pape  Jean  XXII,  envoya  vingt 
mille  chevaux  au  secours  de  Léon,  et  obligea  le  sultan  d'abandonnei' 
l'Arménie  comme  un  pays  qui  relevoit  des  Tartares  et  leur  estoit  tri- 
butaire •';  ayant  moyenne  un  accord  et  un  traité  en  l'an  i323,  pai' 
lequel  la  paix  fut  conclue  entre  eux  pour  quinze  ans,  moyennant  que 
le  roy  d'Arménie  s'obligeroit  de  payer  chaque  année  5o,ooo  florins  au 
sultan.  La  paix  fut  aussy  arrestée  en  la  mesme  année  entre  Léon  et  le 
roy  de  Cypre.  Mais  celle  qui  avoit  esté  faite  avec  le  sultan  subsista  peu 

'   Rainald.  ann.    i3a.3,   n"    i.3;    iSao,  "  Michas  Mail,  de  Barbazanis. /7w/.  c.  x\. 

n°  48.  —  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  *  Rainald.  ann.  i.Saa,  n"  33  et  seq. 

1. 111.  p.  ■J9.C).  737.  "  Rainald.  ann.  iSaS,  n"  6,7,  lo.  — 

'  \ iWani.  lococittilo.  Wadd.    ann.    iSaa.   n"   70;    ann.    i^-i'à. 

'  Saint-Martin,  Mém.  t.  1,  p.  2o4,  ioo.  n"'  18,  20. 


l'i:!  LES   FAMILLES  1)  OUTHE-MEIi. 

(le  temps,  comme  on  peut  assez  reconnoistre  des  extrémitez  où  Léon 
se  trouva  depuis  l'an  iSa/i  jusques  en  l'an  iSùi';  pendant  lequel 
temps  l'histoire  remarque  (ju'il  se  donna  une  sanglante  bataille  en 
Arménie,  en  la  plaine  de  Lyas  ou  de  Layasso^,  le  jour  de  Sainte-Ca- 
therine, l'an  i33o,  entre  les  chrestiens  et  les  infidèles,  où  Cassan,  roy 
de  Tarse,  demeura  sur  la  place  avec  cinquante-huit  mille  des  siens, 
les  clirestiens  en  ayant  perdu  sept  mille. 

[En  même  temps  des  divisions  agitaient  l'intérieur  de  la  famille  royale,  el 
ajoutaient  aux  maux  du  pays.  En  i33o^,  Léon  V  se  brouilla  avec  Ocliin,  son 
tuteur.  Soutenu  par  les  Lusignans,  il  le  vainquit,  le  mit  à  mort,  ainsi  que 
beaucoup  d'autres  grands  du  royaume  d'Arménie,  et  donna  leurs  biens  à  des 
Latins  qui  l'avaient  secouru;  ce  qui  augmenta  le  mécontentement  et  la  haine 
de  ses  compatriotes.  Il  avait  même,  dans  un  accès  de  fureur,  fait  mourir  sa 
femme,  si  l'on  en  croit  les  bruits  qui  coururent  alors  et  que  les  chroniqueurs 
ont  enregistrés.] 

Toutes  ces  grandes  secousses  firent  que  Léon  ne  cessa  pas  d'impor- 
tuner les  princes  chrestiens  par  ses  ambassadeurs,  pour  avoir  du  se- 
cdurs.  Et  ce  fut  alors  que  le  roy  Philippes  de  Valois  lui  donna  une 
somme  de  10,000  florins  d'or  de  Florence,  pour  servir  à  la  garde  de 
ses  chasteaux,  par  des  lettres  dont  voicy  la  coppie,  tirée  d'un  registre 
de  la  Chambre  des  comptes  de  Paris  \ 

ff Philippes,  par  la  grâce  de  Dieu,  roy  de  France,  à  nos  amés  et 
rcteaus  les  gens  de  nos  comptes  et  nos  trésoriers  à  Paris,  salut  et  di- 
fflection. 

trPour  ce  que  nostre  tres-chier  cousin,  le  roy  de  Arménie,  Nous  a 
ff  segnefié  que  les  Sarasins  de  par  de  là  le  guerroient  elTorciement,  nous 


'  Sanut.   ep.    1,   h,  5,  8.  —  Rainald.  ^  Saint-Martin,  ./l/e'm.  «ur /'/trwc'Hîe,  1. 1. 

ann.  1826,  n"  49,  43;  ann.  i33o,  n°  43;  p.  2o4,  4oo,  4oi. 

ann.  i33i ,  n°  3o;  ann.  iSSa,  n"  19,  24.  '  Mémorial  de  la  Chambre  des  comptes, 

25;  ann.  i334.  n°  12.  —  Wadding.  ann.  coté  B.  fol.  17;  communiqué  par  M.  d'Hé- 

i34i  ,  n"'  1,  2.  rouval.  — L'Ait  de  vérifier  les  dates:  Rois 

-  H.  Knighton.  p.  2659.  d'Annénie,  Livon  IV. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  ittS 

tt  volans  li  faire  aide  pour  ce  qu'il  puisse  miex  garder  ses  chatiaux  et 
crson  pays  et  résister  aux  dis  Sarasins,  si  que  le  dit  pays  d" Arménie. 
fcqui  est  pays  convenable,  si  comme  Ion  dit,  à  recevoir  nous  et  nos 
ttgens,  se  nous  nous  y  transporterons  pour  le  saint  voiage  d'outre-nier 
ftdou  (piel  faire.  Dieu  aidans,  nous  avons  grant  dévotion  et  désir,  soit 
ff  retenu  et  ne  puisse  estre  prins  ou  grevé  par  les  Sarasins  mescreans, 
ff  avons  donné  au  dit  i"oy  et  donnons  de  grâce  especiale  par  ces  lettres 
rtdiz  mille  florins  d'or  de  Florence,  pour  estre  convertis  en  la  garde 
ftdes  dis  cliatiaus  et  pays;  les  quels  nous  volons  qui  li  soient  paies,  ou 
ffà  son  certain  mandement,  en  trois  ans:  si  vous  mandons  que  les  diz 
tt  mille  florins  dessus  dis,  vous  li  assenés  sur  aucunes  de  nos  receptes; 
ff  et  mandés  à  noz  receveurs  sur  les  qués  vous  les  assenerés ,  qui  les 
tt  paient  au  certain  mandement  dou  dit  roy,  en  trois  ans  prochains  ve- 
ttnans,  à  deus  termes  en  l'an,  c'est  assavoir  à  Noël  et  à  la  Saint-Jehan, 
ttie  premier  terme  en  commençant  à  Noël  prochain  venant;  et  nous 
tt  volons  et  vous  mandons  que  iceus  diz  mille  florins  ainsi  paies,  vous 
tt  aloés  cz  compte  des  diz  receveurs  qui  les  paieront  en  vous  raportant 
ttles  lettres  par  quoi  vous  les  y  aurés  assenés,  et  quittance  de  ceuls  qui 
ttles  recevront  pour  le  dit  roy,  qui  auront  de  li  pouvoir  de  recevoir, 
tt  Donné  à  Paris,  le  i  r  jour  de  juign,  l'an  de  grâce  mil  ccc  trente 
tt  deux. 

ttCollatio  hujus  transcripti  facta  fuit  in  caméra  conqwtorum,  tertia 
ttdie  julii,  anno  Doniini  m°  ccc  xxx  u°,  cum  originali  signato  sic  : 

ttPar  le  Roy,  à  la  relation  de  Vous,  de  Martin  de  Essars,  de  nions. 
ttGuy  Chevrier,  et  des  trésoriers,  Ja.  de  Boulay,  per  me  J.  de  Noeriis. 
ttet  me  J.  Aquila>.  -n 

Ensuite  de  ces  grandes  secousses  \  le  pape  publia  en  faveur  de  ce 
roy  une  croisade  pour  la  delfence  du  royaume  d'Arménie  contre  les 
infidèles.  Le  roy  de  France,  qu'il  vint  visiter  à  cet  effet,  prit  la  croix,  et 
les  autres  princes  luy  donnèrent  espérance  de  secours;  mais  il  ne  s'effec- 

'   (îiov.  Villnni,  I.  XII.  c.  xl. 


l'.'i  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Iiia  rien  de  ces  beaux  projets,  de  sorte  que  Léon  fui  obligé  de  retourner 
en  Arménie,  où  il  fut  a(ta(|ué  derechef  par  les  Sarrazins;  ce  qui  ré- 
veilla la  haine  de  ses  peuples  contre  luy,  aigris  d'ailleurs  de  ce  qu'il 
senibloil  les  négliger,  s'aitachant  par  trop  aux  coutumes  et  aux  mœurs 
des  Latins,  ayant  toute  sa  maison  conq30sée  de  gentilsliommes  de  cette 
nation,  à  cause  de  sa  femme.  Et  cette  liaine  alla  si  avant  qu'ils  l'assas- 
sinèrent en  l'an  idkli,  selon  Villani]. 

[Ce  prince,  en  iSSa  \  avait  cédé  à  l'orcke  des  chevaliers  de  Rlïodes  deux 
châteaux  ou  places  fortes  ([u'il  ne  pouvait  plus  défendre  contre  les  Turcs.  En 
i333^,  10  novembre,  il  accorda  aux  Vénitiens  un  j)rivilége  commercial,  où 
il  se  dit  fils  d'Oissin ,  y^otofs  et  subltmis  de  Rubinis.  L'acte  est  signé  de  son  chan- 
celier Jean,  et  le  nom  du  roi,  Léo,  rex  ommitin  Hevmenorum^ 

11  avoil  espousé,  dès  l'an  loag^,  Eléonore,  nommée  encore  Cons- 
tance, fille  de  Frédéric,  roy  de  Sicile,  pour  lors  veuve  de  Henry  H, 
roy  de  Gypre.  Pierre,  comte  de  Ribagorce,  frère  du  roy  d'Aragon, 
lavoit  recherchée  en  mariage  en  mesme  temps,  mais  il  ne  put  obtenir 
la  (bspense  du  pape.  11  est  probable  qu'il  n'en  eut  point  d'enfans.  Vil- 
lani dit  qu'il  avoit  pour  femme,  lorsqu'il  fut  assassiné,  la  fille  du  prince 
de  Tarente  et  de  la  Morée,  nièce  de  Robert,  roy  de  Naples,  et  que,  par 
cette  alliance  et  l'amitié  qu'il  tesmoigna  pour  sa  femme,  il  se  conforma 
aux  mœurs  et  aux  coutumes  des  Latins,  laissant  celles  des  Arméniens, 
et  retenant  à  sa  solde  de  la  cavalerie  et  de  l'infanterie  latine,  ce  qui 
augmenta  la  haine  de  ses  peuples  et  causa  en  quelque  façon  le  dessein 
qu'ds  prirent  de  s'en  défaire. 

[Depuis  le  règne  d'Héthoum  I"  jusqu'à  la  mort  de  Léon  V,  Du  Cange  .s'ac- 
corde avec  les  auteurs  modernes  de  l'histoire  d'Arménie  pour  la  succession  et 
la  généalogie  des  rois;  mais  à  partir  de  l'avènement  des  rois  Lusignans  jusqu'à 
la  mort  du  dernier  roi  Léon  VI,  l'histoire  redevient  incertaine,  et  les  auteurs 
varient  pour  l'ordre  cl  la  parenté  de  ces  souverains.  Sans  rappeler  ici,  pour 
les  discuter,  les  systèmes  divers  proposés  par  Labbe  *  dans  ses  tableaux  du 
Lignage  d'oulre-mer,  par  Etienne  de  Lusignan.  tpii  en  présente  deux  différents 

'  Codice  diplom.  t.  II.  p.  8i,  82,  n°  6i.  ^  Rainakl.  ann.  iSag,  n""  88.  91. 

'  De  Mas-Lati-ie ,  t.  III,  p.  7-26,  727.  '  Labbe,  Abrégé,  etc.  t.  I.  p.  36i. 


LES  ROIS  DARMÉNIE.  Ii5 

dans  ses  Généalogies  '  et  dans  son  Hisloiro  de  Cli\[)re  ^,  par  le  père  Anselme  ^,  etc. 
nous  renverrons  le  lecteur  au  3'  tableau  généalogique  de  M.  Dulaurier,  inti- 
tulé :  Souverains  de  la  Petite  Arménie,  3'  Immche,  Lusignans.  Ce  tableau  contieni 
tout  ce  que  l'on  peut  savoir  par  l'étude  et  la  comparaison  dos  divers  docu- 
ments que  l'on  a  obtenus  jusqu'à  présent. 

Alméric  ou  Amauri,  frère  de  Henri  11,  roi  de  Chypre,  connétable  du 
royaume,  prince  de  Tyr,  avait  épousé  Isabelle  d'Arménie,  sœur  des  rois  Hé- 
thoum  II,  Thoros  III,  Sempad,  Constantin  11  et  Ochin.  Il  en  eut  trois  fils. 
Henri,  Jean  et  Guy,  dont  les  deux  derniers,  après  la  réconciliation  de  leur 
oncle  Henri  II  avec  leur  mère  Isabelle  et  le  baile  Ochin  (  1 3  f2  2  ),  passèrent  en 
Grèce,  où  ils  se  firent  remarcjuer  par  leur  bravoure. 

A  la  mort  de  Léon  V  (i342),  les  barons  d'Arménie  confièrent  la  régence 
à  Jean  de  Lusignan,  et,  quelque  temps  après,  l'élurent  pour  roi.  Jean,  en 
montant  sur  le  trône,  prit  le  nom  de  Constantin  III,  et  fut  couronné  dans  la 
ville  de  Sis.  Ce  prince  régna  à  peine  un  an,  et  fut  tué  par  les  barons  irrités, 
qui  lui  reprochaient  ses  préférences  et  sa  partialité  pour  les  Latins.  Son  frère 
Gui,  élu  à  sa  place  (i3Zi3),  périt  lui-même,  deux  ans  après,  victime  d'une 
pareille  révolution  (  1 3/i5). 

Les  barons  placèrent  ensuite  sur  le  trône  un  |)rince  nommé  Coixstantin  IV, 
fils  de  Baudouin,  maréchal  d'Arménie.  On  ne  sait  à  quel  degré  il  appartenait 
à  la  famille  des  Lusignans.  Il  mourut  en  1  3(J3  ,  après  avoir  repoussé  en  plu- 
sieurs rencontres  les  Egyptiens.  11  avait  eu  deux  fils,  Léon  et  Ochin.  Il  n'est 
pas  prouvé  que  Léon  VI  ne  soit  pas  le  premier  des  deux. 

Suivirent  plusieurs  années  d'anarchie.  En  i368  ,  Pierre  I",  roi  de  Chypre\ 
fut  élu  roi  d'Arménie;  il  mourut  en  1369.  Alors  la  couronne  fut  donnée  à 
Léon  VI,  ou  Livonet,  prince  de  la  famille  des  Lusignans,  mais  dont  on  ignore 
la  filiation.  Son  avènement  peut  être  rapporté  avec  assez  de  probabilité  à 
l'année  i365.  Ce  prince  mourut  en  iSgS,  ayant  été  le  cinquième  roi  latin  et 
le  dernier  souverain  de  la  Petite  Arménie. 

Maintenant  reprenons  en  détail,  dans  le  texte  de  Du  Gange,  les  règnes  des 
cinq  derniers  rois,  selon  l'ordre  où  il  les  a  placés.] 

'   Généalogie  (les  iwjs d'Arménie,  {u\. '6-2 y°,  '  Hist.  généalog.  des  maisons  de  France. 

Ur.  t.  II.  p.  606. 

"  Histoire  générale    de  Visle  de   Ci/pre ,  '  Voir  plus  loin  .  aux  articles  de  Draco  ef 

fol.  i53.  de  PiERBE  I". 

"9 


lûÔ  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Guy  DE  LusiGNA\  lut  a))pcl("  à  la  couronne  d'Arménie  pai'  les  [)cii])les  '. 
Il  estoit^  alors  en  la  cour  d'Anilroniqne  Paléologue  le  Jeune,  empe- 
reur (le  Conslanlinople^,  sous  lequel  il  eut  plusieurs  beaux  emplois 
dans  les  conimandemens  d'armées  et  les  gouvernemens  des  places,  et 
sous  Jean^,  son  fds.  Cantacuzène,  qui  parle  de  luv  en  divers  endroits 
de  son  histoire,  le  nomme ^  Sùp  Vris  Te  As'^îavo  \^^vpyi)?  NTsAs^jâro- 
ou  Nrsk£vov(TÎa.v^,  c'est-à-dire  rrsire  Guy  de  Lusignan,  n  et  dit  formel- 
lenienl  (|u  il  estoit  lils  du  roy  rie  Cypre '',  c'est-à-dire  d'Alméric  de 
Lusignan,  prince  de  T\r,  qui  s'enq^ara  du  gouvernement  du  royaume 
de  Cypre  sur  le  roy  Henry  II,  son  Crère,  [et]  qui  avoit  espousé  Isabelle, 
lille  de  Léon  II  [lisez  III],  roy  d  Arménie.  Ce  ([ue  (Jantacuzène  fait  assez 
connoistre,  écrivant  que  le  sire  Guy  de  Lusignan  estoit  cousin  germain 
d'Andronique  le  Vieil  [lisez  le  Jeune],  par  la  mère  de  cet  euqjereur 
[Ricta,  Marie  ou  Xène],  qui  estoit  pareHIement  fille  de  Léon  IP.  Il  est 
probable  que  les  enlans  dAlméric. après  sa  mort  et  le  restablissement 
(\u  loy  Henry,  furent  oblijjés  de  se  retirer  de  Cypre,  et  cpu'  ce  fut  pour 
cela  (]ue  Guy  alla  en  la  cour  de  Constantinople. 

Nicéphore  Gregoras^  en  la  seconde  partie  de  son  histoire,  escrit 
((u'au  temps  (]ue  l'empereur  Andronique  le  Jeune  mourut  [ann.  i36i], 
il  estoit  gouverneur  de  la  ville  de  Serres  et  des  autres  petites  places 
jusques  à  Cliristopoli,  estant  en  la  cour  de  Constantinople  depuis  vingt- 
quatre  ans,  où  il  avoit  esté  appelé  d'Arménie  ])ar  la  sœur  de  son  père, 
sçavoir  par  l'impératrice  [Ricta],  mère  du  jeune  Andronique,  enq)e- 
reur,  où  il  espousa  la  cousine  germaine  de  Jean  Cantacuzène,  depuis 
empereur,  avec  laquelle  il  vécut  longtemps  sans  en  avoir  eu  d'enfans, 
et,  après  son  décez,  il  se  remaria  avec  la  fille  de  Sigianès'',  ([ui  estoit 
fils  dun  autre  Sirgianès,  originaire  de  Comanie,  qui  se  i-etira  en  la 


'  Cantacuz.  1.  111,  c.  \li\.  "  Du  Gange,  Famil.  Bytant.  |).  aSIi. 

*  Canlacuz.  1.  III.  c.  \lviii,  \i,i\.  '  Gregoras.  I.  I.  c.  x\i;  ou  Itien  I.  XII, 

"  Gantaciiz.  1.  I.  c.  lvi;  1.  III,  c.  wxi.  c,  \v. 

'  Gantacuz.  1.  III,  c,  wwii,  xxxviii.  \r,i.  '  Go  nom  devrail  êlic  ëcrit  ici  comme 

'  Gantacuz.  I.  I,  c.  lvi;  I.  III,  c.  xwi.  dans  la  ligne  suivante.  Il  semble  être  une  al- 

'  Gantacuz,  I,  111.  c,  xwi,  tératinn  des/;-  Qinn  (Jean). 


LES  ROIS  DAHMÉNIE.  U7 

cour  de  Conslantinople,  [et]  dont  il  eut  des  enl'ans.  Il  ajoute  qu'estant 
à  la  cour  de  Gonstantinople  il  vécut  toujours  à  la  nianière  des  Armé- 
niens, lui  donnant  le  nom  de  Grii. 

Tant  y  a  qu'il  fut  appelé  à  la  succession  de  la  coui'onne  d" Arménie, 
comme  l'iiérilier  le  plus  apparent  à  cause  de  sa  mère.  [On  vient  de 
voir  que  Gui  fut  le  successeur  et  non  le  prédécesseur  du  roi  Constant 
ou  Constantin  111.] 

Je  ne  lis  rien  de  particulier  de  ce  qui  s'est  passé  sous  son  règne, 
sinon  que,  d'abord  qu'il  fut  parvenu  au  royaume  \  il  envoya  les  arche- 
vesques  de  Mascare  et  de  Trebesonce  [Trébizonde],  Daniel,  frère  mi- 
neur, et  Grégoire  de  Sargen,  chevalier,  ses  ambassadeurs,  au  pape 
Clément  \1,  pour  luy  prester  obéissance,  et  l'assurer  qu'il  feroit  tous 
ses  efforts  pour  arracher  et  extirper  les  opinions  erronées  ([ui  s'estoient 
glissées  de  longtemps  parmy  les  Arméniens;  à  quoy  le  pape  l'invita 
particuhèrement  par  la  lettre  qu'il  luy  écrivit  en  l'an  i3/»/i.  Le  pape 
y  envoya  mesme  deux  ans  après,  à  cet  effet,  les  évesques  de  Caiche  et 
deCorone,  de  l'ordre  des  frères  mineurs.  Mais  il  mourut  incontinent 
après.  Car,  en  l'an  13/17,  Constans,  que  je  crois  avoir  esté  son  fils, 
tenoit  le  royaume  d'Arménie.  [Ce  Constans,  qui  régnait  en  1067,  était 
Constantin  IV.]  Il  eut  encore  une  fille,  qu'il  accorda  à  Manuel  Canta- 
cuzène,  fils  de  Jean  Cantacuzène  ^,  grand  domestique  et  depuis  empe- 
reur, durant  ([u'il  estoit  à  la  cour  de  l'empereur  Andronique. 

CoNSTAss  [ou  Constantin  IV],  estant  parvenu  au  royaume  d'Arménie, 
envoya,  en  l'an  i3/i7^,  Constans,  chevalier,  son  ambassadeur,  au  pape 
Clément  VI,  à  Pliilippes  de  Valois,  roy  de  France,  et  à  Edouard  III, 
roy  d'Angleterre,  pour  leur  demander  du  secours  contre  les  infidèles. 
Nous  ne  lisons  rien  des  actions  de  ce  prince,  mais  seulement  qu'il  eut 
pour  successeur  Constantin,  sans  ([ue  nous  sçachions  s'il  estoit  son  fils 
ou  son  frère. 


'  Wadding.  ann.  idlili.  u"  i.  2;  ann.  -  Du  Cange.  Finiiil.  Byzant.  p.  i&o. 

i3i(j,  n"  1.  2.3.  ^  Wailding.  ann.  1367,  n"  3 


l/i8  LES  FAMILLES  D'OUTHE-MEH. 

Constautiu  esloit  roy  d" Arménie  eu  Tan  iB/ig  ',  en  la(|uelle  année 
Jean  Scherlat  fut  éleu  archevesque  de  Pise,  l'histoire  remarquant  que 
n'ayant  que  le  titre  de  diacre  et  déleu  de  Gorone,  il  fut  envoie  avec 
Antoine,  évescjue  de  Caiche,  en  (jualité  d'and)assadeur,  vers  ce  roy. 
En  l'an  i35i  -,  le  pape  Clément  VI  l'invita,  par  une  lettre  (|u'il  luy 
écrivit,  de  joindre  ses  soins  à  extirper  les  erreurs  des  Arméniens,  et, 
pour  l'y  porter  davantage,  il  luy  promit  du  secours  contre  ses  en- 
nemis, et  lui  fil  teiiii"  à  cet  eiîet  r),ooo  (lorins. 

Ce  fui  de  son  temps  que  les  Arméniens,  se  voyant  pressez  par  les 
infidèles,  eurent  recours  à  Pierre,  roy  de  Cypre,  lequel  leur  envoya 
Robert  de  Tolose,  chevalier  anglois  ;  puis,  avec  une  armée  navale  de 
cinquante  galères,  assisté  encore  des  chevaliers  de  Rhodes  et  des  Ca- 
talans, vint  mettre  le  siège  devant  Satalie  et  l'enleva;  et  enfin  obligea 
les  petits  seigneurs  de  la  Cilicie  de  luy  payer  tribut;  ce  que  le  cavalier 
Loredan^  ra])porte  à  l'an  i36ç>  [et  au  règne  de  Lionnet  en  Arménie]. 
Quelque  temps  après,  les  Tui'cs  de  Caramanie  estant  venus  assiéger 
Curcho,  le  mesme  roy  de  Cypre  y  envoya  le  prince  son  frère,  le  sei- 
gneur de  Tyr,  le  séneschal  de  Cypre,  et  Philippes,  duc  de  Brunswic, 
avec  dix  galères  et  quati-e  vaisseaux  de  guerre,  qui  obligèrent  les  Turcs 
de  se  retirer  avec  perte.  Ce  ([ue  le  mesme  auteur  rapporte  àl'an  i  366*. 

11  avoit  espousé  Marie,  laquelle  estoil  veuve  de  luy  en  l'an  iSya^. 
Les  épistres''  du  pape  Grégoire  XI  [d'après  les  dates,  il  paraît  qu'il  s'agit 
plutôt,  dans  les  lettres  de  Grégoire  XI,  de  Marie,  femme  de  Léon  VI; 
on  la  croyait  veuve  depuis  la  dispai'ition  de  son  niai'i]  la  qualifient 
nièce  de  Philippes,  empereur  de  Constantinople  ^  et  de  Jeanne,  reyne 
de  Sicile,  ce  qui  pourroit  faire  présumer  qu'elle  estoit  fille  de  la  reyne 

'  Ughelii,  Arcli.  pisau.  n"  ô8.  «ju'il  tiuit  sons-en tendre  dans  tout  ce  (jui  va 

"  Wadding.  ann.  i35i,n°  -i.  suivre. 

'  Loredano,  1.  VII,  |).  353,  353;  trad.  "  Wadding.  ann.  iSya,  ii°'  aS.  a(),  37. 

fi-anç.  t.  I,  p.  ^87-489.  '  Fils  de  Catherine  de  Valois  et  de  Phi- 

*  Loredano,  1.  Vil,  p.  07^,  370;  trad.  lippe,  prince  de Tarcnle,  empereur  titulaire 

franc,  t.  I,  p.  'iii-ii3.  de  Conslantinopic.  (Du  Gange,  Histoire  de 

'  L'auteur    confond    ici    Constantin    I\  Comlaiiliimitlc  soux  les  empereurs  français , 

avec  Léon  VI;  c'est  ce  derniei'  snnvci'nin  p.  3oS.'i 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  l/,y 

Irène,  sœur  de  l'empereur  Phiiippes,  qui  fut  mariée  deux  fois,  comme 
j"ay  remarqué  ^  et  peut-estre  de  son  second  mariage,  ou  bien  du  roy 
Léon  JV.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  princesse,  estant  veuve  et  se  voyant 
attaquée  de  tous  costez  par  les  Turcs,  eut  recours  au  pape  pour  luv 
demandt'i-  du  secours,  et  pour  emploier  son  entremise  envers  les 
princes  cil restiens.  Elle  lui  envoia,  à  cet  efiet,  Jean,  de  l'ordre  des 
frères  mineurs,  archevesque  de  Sitie  [Sis,  capitale  de  l'Arménie],  son 
ambassadeur.  Le  pape,  ayant  appris  par  sa  bouche  le  péril  où  estoit  le 
royaume  d'Arménie,  esci-ivit  aussytosl  à  l'empereur  Phiiippes,  à  la  reyne 
de  Naples,  au  prince  dAntioche,  gouverneur  de  Cy])re,  aux  ducs  de 
Venise  et  de  Gènes,  et  au  grand  maistre  de  l'Hospital,  et  les  conjura 
de  se  joindre  ensemble  pour  se  bander  contre  l-'ennemy  commun  de  la 
chrestienté;  et  sur  les  propositions  que  l'archevesque  luy  fil  qu'il  seroit 
à  pi-opos  que  la  reyne  s'alliast  à  quelque  prince  puissant  de  l'Occident, 
il  jeta  la  veue  sur  Otlion  de  Brunswich,  cousin  de  Jean,  marquis  de 
Montferrat,  dont  il  avoit  conduit  les  armées,  et  qui,  d'ailleurs,  estoit 
allié  au  roy  de  Cy])re,  lequel,  quoyqu'il  portast  le  titre  de  duc,  ne 
jouissoit  pas  toutefois  de  ce  duché,  qui  a|)parlenoii  à  son  aisné,  et 
n'avoit  aucuns  biens,  estant  au  reste  en  réputation  de  valeur  et  de 
conduite  "^  Mais  ces  propositions  n'eurent  point  d'eiTet,  et  Othon  espousa 
depuis  Jeanne,  reyne  de  Naples. 

L'histoire  est  fort  incertaine  en  cet  endroit,  car,  (pioyqu'il  soit  indu- 
bitable qu'il  y  eut  un  autre  roy  d'Arménie  entre  Constantin  et  Léon, 
qui  mourut  à  Paris,  son  nom  ne  paroist  pas  avec  certitude  dans  les 
auteurs.  Ce  dernier  roy  estant  ipialifié  quint,  roy  latin  dans  son  épi- 
taphe,  il  faut  qu'il  y  ait  eu  quatre  roys  qui  n'(!stoient  pas  originaires 
d'Arménie,  mais  issus  de  familles  latines,  ([ui  l'aient  précédé,  dont  le 
premier  fut  Guy  de  Lusignan,  le  second,  Constans,  le  troisième,  Cons- 
tantin, et  le  quatrième  fut  le  prédécesseur  de  Léon  V;  car  tous  les 
autres  furent  de  race  arménienne. 


Du  Gange,  Uisl.  de  Constaulinoplc  sous  -   Vka  Grcgorii  XI  .pupœ,  p. 

/«.«  empereurs franc'ix ,  p.  9.5ç)..3o8. 


150  LES  FAMILLES  1) OUTRE-MER. 

N. . .  roy  (f  Arménie  après  Constantin,  est  nommé  LÉoiv  ou  Livon 
parEstienne  de  Lirsijjnan'  et  Loredan^,  ([ui  le  confond  imprudemment 
avec  Léon,  (|ui  moui'ut  à  Paris.  L'un  cl  l'autre  semblent  convenir  que 
Léon,  prédécesseur  du  dernier,  ayant  perdu  tous  ses  Estats ,  qui  luy 
avoient  esté  enlevez  par  les  Turcs,  tomba  en  la  puissance  de  ces  infi- 
dèles ,  qui  le  firent  mourir  avec  sa  femme  et  son  frère.  Loredan  ajoute 
que  ces  barbares  le  firent  empoisonner,  n'ayant  pu  le  persuader  d'em- 
brasser leur  religion.  D'autres  disent  qu'ils  le  firent  mourir,  sur  l'avis 
qu  ils  eurent  qu'il  avoit  traité  avec  quelques  marchands  sarrazins  pour 
se  sauver  de  leurs  mains ^. 

Quoy  qu'il  en  soit,  il  y  a  peu  de  certitude  quant  au  nom  de  Léon, 
qu'ils  donnent  à  ce  prince.  Je  me  persuaderois  plustost  ([u'il  se  nommoit 
Dbago  ,  duquel  nom  quelques  monnoyes  d'argent  de  la  grandeur  d'un 
teston,  et  un  peu  ])lus  pesantes,  nous  représentent  un  roy  d'Arménie 
chrestien  ([ui  ne  peut  estre  que  le  prédécesseur  de  Léon  V  [VI].  11  y  en 
a  deux  dans  le  cabinet  du  loy,  dont  la  première  a  d'un  costé  une  sainte 
à  demy-corps ,  les  bras  étendus ,  le  chef  diadème  à  la  façon  des  saints , 
et  pour  inscription,  en  lettres  gothiques,  DRAGO  REX  ARMEN.  Le  rond 
de  l'autre  costé  est  party  ;  au  premier  est  un  dauphin  en  pal  ;  au  second 
est  une  femme  de  profil,  à  demy-corps,  échevellée,  regardant  le  dau- 
phin ;  et  pour  devise  ces  mots  :  MONE[T]A  MACRl  CHIO*.  L'autre 
monnoye  a ,  d'un  costé ,  une  teste  d'homme  sans  barbe ,  en  forme  de 
buze ,  avec  un  manteau ,  et  une  main  qui  tient  un  globe  ;  et  pour  lé- 
gende :  DRAG.  REX  ARM.  AGaPI.  Le  revers  est  semblable  à  l'autre, 

'  Et.  deLusignan,  Généal.  des  rois  d'Ar-  tes  empereurs  franc,  p.  2  89,  d'après  Giov. 

ménic ,  fol.  33  et  v°;  —  Hisl.  de  Chypre,  Villaiii ,  Islor.  1.  IX,  c.  cxLviii.  Mais  Villani 

loi.  i53  et  v°.  a  coiiibiidii  ces  deux  princes,  en  supposant 

^  Loredano.  1.  IX,  p.  5i(),  520;  trad.  qu'ils  ont  existé,  avec  Léon  V,  et  son  oncle 

franc,  t.  II,  p.  1 13 ,  1 14.  et  tuteur  Odiin,  (jui  épousa  sa  mère.  (Voir 

Lusignau  place  ici  deux  rois  du  nom  plus  haut,  p.  lii.) 
lie  LivoN,  le  neveu  et  l'oncle.  Ce  dernier,  *  Cette  médaille,   qui  existe  au  cabinet 
eu  succédant  à   son  neveu,  aurait  épousé  de  la   Bibliollièque  impériale,  n'a  absolu- 
Irène,   sa  veuve.  Du  Cange  lui-même  en  ment  aucun  rapport  avec  les  pièces  armé- 
parle  dans  son  Hist.  de  Constuntiuople  sous  niennes. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  ir.l 

tant  par  les  fi<i[ures  (jue  pour  rinscriplioii,  saul  que  la  teste  du  dauphin 
ressendjle  à  la  teste  d'une  l'eninie.  Ce  nom  deDrajjo  estoit  tort  coniumn 
en  ce  siècle-là,  et  particulièi-ement  parmi  les  Dalmates'. 

[A  la  ])lace  de  ce  prétendu  roi  Draco,  des  autorités  plus  certaines  pré- 
sentent PiERBE  1",  roi  de  Chypre.  Ce  prince ,  appelé  au  trône  d'Arménie  ])ar 
les  barons  du  royaume^,  fatigués  de  l'anarchie  (jui  .suivit  la  mort  de  (Constan- 
tin IV,  prit  possession,  au  moins  par  le  titre,  en  septembre  i368,  connue 
nous  l'ajjprend  Guillaume  de  Machaut;  et  le  ti'moijjnarje  de  cet  écrivam  est 
confirmé  par  une  médaille  de  «Pierre,  roi  de  tous  les  Arméniens.  75 J 

Léo!N  de  Lusignan  y  [comme  roi,  Vl"]  du  nom  [,  était,  selon  des  rap- 
poi'ts dignes  de  foi^,  fils  d'un  roi  et  d'une  impératrice  grecque.  Il]  estoit 
roy  d'Arménie  lorstpie  les  Tartares  ou  les  Turcs  se  rendirent  maistres 
de  ce  royaume  *,  en  ayant  enlevé  toutes  les  places ,  à  la  réserve  de  celle 
de  Gurcho ,  que  les  Génois,  qui  la  gardoient,  deftendireiit  longtemps 
contre  ces  infidèles.  Dorronville^  semble  dire  que  son  royaume  luy  lui 
enlevé  par  le  sultan  d'Egypte. 

[11  serait  inutile  de  répéter  ici  ce  (jue  Saint-Martin''  a  dit  sommairement  des 
('véneinents  de  son  règne,  et  de  son  impuissante  résistance  aux  attaques  ui- 
cessantes  des  sultans  d'Egypte.  Nous  rappellerons  seulement  que  sa  capitale, 
Sis,  l'ut  prise  et  brûlée  en  1871;  ijue  lui-même  se  réfugia  dans  des  monlaguies 
inaccessibles,  et  qu'en  1  873  ,  au  moment  où,  sur  le  bruit  de  sa  mort,  sa  femme. 
Marie,  allait  épouser  Othon,  duc  de  Brunswick'',  il  reparut  tout  à  couj).  Mais 
les  ravages  continuèrent  :  ses  villes,  ses  châteaux  furent  tous  pris  et  brûlés;  et 
lui-même,  renfermé  dans  la  forteresse  de  Caban  avec  sa  femme,  sa  fille  fl 
Sclialian,  prince  de  Gorigos,  son  gendre,  après  avoir  soutenu  un  siège  de 
tiful  mois,  se  rendit  prisonnier  en  1875.  Léon  fut  conduit,  avec  sa  f'annlle. 
à  Jérusalem,  |niis  au  Caire,  où  il  resta  captif  six  ans.  En  1  38o  (8  septendjre), 
Pierre  IV.  roi  d'Aragon^,  écrivit  en  sa  l'aveui'  au  sultan  d'Egypte,  et,  en  même 

'   Jo.  Lucius,  De  rcgiio  Dalmat.  passiiii.  "  Saint-Martin,  Mém.  sur  l'Avmémc,  t.  f . 

■  De  Mas-Latrio, /oc.c/f.  t.lf,  p.  3oç)-3i  I.  ji.  Aoi-'io."!.  —  Biographie  univers,  t.  XXiV. 

'  CJiroii.  (le  CImrles  VI,  t.  f,  p.  3ao,  3ai.  p.  ii6,  liy. 

'  Froissart,  vol.  tll,  c.  \xi .  xxn.  '  De  Mas-I^alrie,  Hist.  de  Unjjire,  t.  ili. 

'  DoiTonville,  Vie  de  Louys  IJI,  duc  de  \>.  769  et  note  1  ;  p.  760;  copies  fxirailes 

Hnurhoii ,  c.  i.\xxv.  des  arcfiives  de  IJnrceioiie. 


J52  l,ES  FAMILLES  DOlITRE-MEil. 

Ii'iii|)s,  à  l'aiiiirnl  du  siillau  ,  pour  l'intéresser  à  la  délivrance  du  roi.  En  i  .'58  i , 
Léon  ol)tiiil  .sa  iiher(('  par  la  uiédialum  de  Jean  I",  roi  de  (jastille.  Mais  il 
avait  perdu  son  royaume  sans  retour.] 

Tant  y  a  qu'en  estant  chassé'  il  vint  premièrement  en  Cypre,  puis 
passa  en  Italie  [ensuite  en  Espagne,  où  il  confirma  aux  habitants  de 
Madrid-  (i  389  ,  19  octobi'e) ,  dont  le  roy  Jean  l"  lui  avait  concédé  la 
souveraineté  (1889,  2  octobre),  leurs  privilèges,  droits  et  coutumes] 
el  de  là  en  France,  en  la  cour  du  roy  Charles  V,  duquel  il  fut  fort  bien 
reçu.  Le  temps  de  son  arrivée  est  rapporté  par  plusieurs  à  l'an  i385; 
mais  l'Histoire  de  Charles  VI  semble  dire  que  ce  fut  deux  ans  aupara- 
vant [ou  seulement  en  i384^]. 

Durant  son  séjour  en  France ,  il  fit  ses  etïorts  pour  obtenir  du  secours 
etpour  engager  les  princes  chrestiens  à  son  restablissement  ;  et  d'autant 
que  la  guerre  estoit  entre  les  Fi-ançois  et  les  Anglois,  qui  pouvoit 
causer  quelque  refroidissement  de  leur  part*,  il  travailla  à  moyenner 
une  paix  entre  les  deux  princes ,  et  vint,  à  cet  efl'et,  en  Angleterre,  l'an 
1  386  ,  tiouver  le  roy  Richard  II,  qui  tcnoit  sa  cour  à  Eltham  ;  mais  ce 
lut  sans  effet.  Le  roy  ne  laissa  pas  de  luy  faire  grand  accueil;  et,  outre 
plusieurs  présens  qu'il  luy  fit,  il  le  {(ratifia  d'une  pension  de  mille  livres 
par  an,  ce  (pi'il  fil  à  l'exemple  du  roy  de  France,  qui  luy  en  accorda 
une  de  six  mille,  (|ui  estoit  à  raison  de  cinq  cens  francs  par  mois  :  ce  qui 
est  tesmoigné  par  Froissart^  et  quelques  comptes  de  l'an  i385.  Il  luy 
accorda  encore,  pouj"  sa  demeure,  l'hostei  de  Saint-Ouyn,  près  de 
Saint-Denys.  Il  eut  aussy  plusieurs  pensions  des  autres  princes  chres- 
tiens; en  sorte  que  Thomas  de  Walsingham  dit  ([u'il  posséda  plus  de 
biens  que  lorsqu'il  estoit  roy,  et  qu'il  fut  plus  heureux  en  sa  fuite  et 
en  son  exil  qu'il  ne  fut  en  son  royaume.  Enfin,  après  avoir  demeuré  en 
cette  coui'  l'espace  de  dix  ans,  il  finit  ses  jours  à  Paris,  l'an  1393^',  et 

'  Et.  de  Lusignan,  p.  i5a  li.  '  Walsingh.  an.  i38G.  p.  Sai-S-i.S. 

■  OonzaièsDavila,  Teatro  delas grandezns  '  Froissart,  vol.  lil,  c.  xxiii. 

di  Madrid,  p.  i59-i56.  "  Hisl.  7iis.  Caroli  VI,  an.   iSgS.  t.  Il, 

'  Chronique  du  religieux  de  Saint^Denis .  i.  .\IV,  c.  xiv,  p.  112.  —  Dubreuil.  Antiq. 

t.  I,  i.  IV,  c.  V,  p.  320-827.  '^'^  Paris,  p.  gi3. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIE.  15:5 

fut  inhumé  en  l'église  des  Céiestins,  à  costé  du  grand  autel,  où  il  est  re- 
présenté en  marbre  blanc,  vestu  d'un  manteau  royal,  la  couronne  non 
fermée  en  teste ,  le  sceptre  en  la  main,  couché  tout  de  son  long  sui'  un 
tombeau  de  marbre  noir,  enchâssé  dans  le  mur  sous  une  arcade,  avec 
ces  deux  inscriptions;  la  première,  qui  est  en  peinture,  a  ces  mots  : 

et  gts!  Igoti'rot)  ïiartncnxe'pncr  titcn  ponr  hv- 

Et  plus  bas ,  en  lettres  gravées  : 

n  gtsi  trcs  noble  excellent  prince  Igon  ïc  hïxnguen 

qnint  rog  lafm  ïin  ronanme  ïiarmcme 

qni  renïii  lame  a  îiien  a  pans 

le  XXIX  jonr  îe  noncmbre  lan  ïe  grâce  mil  trois  cens  qnatre  mngts  treiïe- 

Ses  armes  y  sont  représentées  d'Arménie,  parues  de  Hiérumlem ,  ri 
tiercées  de  Lusignan.  L'Arménie  est  d'or,  au  lyon  couronné  de  gueules, 
brisé  sur  Vespaule  d'une  croiselte  d'or. 

[Ce  tombeau,  (juc  l'on  a  vu  pendant  vingt  ans  au  musée  des  Monuments 
français ,  est  maintenant  dans  l'église  de  Saint-Denis.  Il  a  été  représenté  dans 
la  Statistique  monumentale  de  Paris,  par  M.  Alliert  Lenoir'.] 

L'Histoire  de  Charles  VP  remarque  qu'il  mourut  fort  chrestienne- 

'  Statistique  monument,  de  Paris,  -nf  li-  inscription  peinte  n'existe   plus.    Elle    est 

vraison,  Céiestins,  \k'  planche.  —  Hurtaut.  remplacée  par  une  table  de  marbre,  gravée 

Dictionnaire  de   Paris,    t.  II,   p.    io3.  —  -   au  xvni'  siècle,  où  on  lit,  en  capitales  ro- 

Dans  la  planche  de  M.  Lenoir.  la  première  maines  : 

LEO  •  LVSIGNANE^   ARMENORV  -REX-NOVIS 
SIM-?  •  AB  •  OTOM ANNIS  ■  SOLIO  •  DETVRBATVS 
ET  ■  A  •  C  AROLO  ■  VI  ■  FRANC  •  REGE .  BENI 
GNISSIMEEXCEPT''  -IPSI-'  •SVPTIB''  -HOC 
IN-LOCO-REGALITER-SEPVLT^FVIT  AND1393- 

'  Hisl.  ms.  Caroli  VI ,  ann.  \?>q^  .  etc.  —  Les  Gr.  Cliron.  de  France. 


If)/!  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

nient,  el  que,  par  son  lestamenl,  il  dislrihua  tous  les  grands  biens 
(|u  il  avoit  amassez  des  lihéralitez  des  princes;  sçavoir,  une  partie  aux 
pauvres  et  aux. religieux  mendians;  la  seconde  à  Guy,  archidiacre  de 
Hrie ,  son  lils  naturel  ;  la  troisième  à  ses  domestiques ,  et  la  quatrième 
aux  intendans  de  sa  maison.  Elle  ajoute  que  son  corps  fut  porlé  aux 
(ïélestins,  revestu  d'ornemens  royaux  blancs,  sur  un  lit  de  parade  blanc, 
ayant  près  de  sa  teste  la  couronne  d'or.  Ses  domestiques  assistèrent  à 
ses  obsèques,  en  habits  pareillement  blancs,  suivant  la  coutume  d'Ar- 
ménie, ceux  qui  portèrent  les  torches  et  les  flambeaux  estant  revestus 
d'habits  de  mesnie  couleur. 

[L'historien  Tchamitch  '  dit  ([ue  Léon  VI  laissa  au  couvent  des  Céiestins 
•i.ooo  sick's  (s»f)  pour  dire  des  messes.] 

Ce  roy  estant  décédé  sans  entans  [mâles],  Jacques,  roy  de  Cypre , 
se  pi'éleudant  son  héritier  au  tiers  degré,  se  fit  couronner  roy  d'Armé- 
nie; ce  qui  donna  sujet  à  plusieurs  de  s'étonner  qu'il  prist  le  titre  de 
roy  de  trois  royaumes,  luy  qui  à  peine  en  possédoit  un. 

Calcondyle-,  Phranzes^  et  les  Annales  des  Turcs*,  écrivent  que  Ba- 
jazeth,  sultan  des  Turcs,  se  rendit  maistre  de  l'Arménie,  au  comnience- 
ment  de  son  règne ,  avant  la  bataille  de  Nicopoli,  qui  se  donna  l'an  1896. 
Mais  il  semble  cpie  cette  Arménie  est  autre  (jue  celle  où  les  Lusignans 
commandoient ,  (pii  esloit  proprement  la  (lilicie,  Calcondyle  taisant 
assez  connoistre  que  cette  province,  qui  lut  conquise  par  les  Turcs, 
estoit  voisine  de  l'Euplirate,  et  que  la  capitale  fut  Ertzique,  et  la  prin- 
cipale forteresse  Lamaque. 

[  Chalcondvle  dit  seulement  que  Scander,  alors  roi  d'Arménie,  étendait  sa 
domination  jusqu'à  l'Euplu-ate;  ce  qui  n'emjiêclie  pas  que  l'Arménie  dont  il 
était  souverain  ne  soit,  en  grande  partie,  l'Arménie  des  Roupènes  et  des 
Lusignans.  ] 

Vchamed,  fils.de  Guerapec,  en  l'Histoire  de  Tamberlan^,  fait  men- 

'   llisf.  d'Arméme^  t.  III.  ''  Annnl.  turc. 

'  Lnoiiic  Cliaicoiifl.  1.  II,  p.  4i.  ia.  '  Hist.  de  Tumhcrl.  1.  VI,  n°  5. 

'   Plirnnzf's.  1.  I.  e.  \\i\. 


LES  ROIS  D'ARMÉNIK.  I55 

tion  de  ces  deux  places,  nommant  la  première  Avzangène ,  et  la  se- 
conde, fpii  en  est  à  une  demi-journée,  Camaque  ou  CamacJie  ;  la- 
quelle ,  suivant  cet  auteur,  est  située  sur  l'EupIirate.  Du  temps  de  Ba- 
jazeth,  ScENDER  [ou  Iskander,  appelé  le  Grand  Karaman]  estoit  ro\ 
de  cette  Arménie,  et  estoit  le  plus  puissant  prince  des  Barbares  (ce 
sont  les  termes  de  Laonic) ,  c'est-à-dire  Turcs,  qui  régnoient  en  l'Asie, 
et  avoit  rendu  des  preuves  de  sa  valeur  conti-e  ses  voisins. 

Sa  fennne  le  fit  tuer  et  prit  le  gouvernement  avec  son  fils .  et  ce  fut 
sur  eux  que  Bajazelli  s'empara  de  cette  Arménie.  Il  la  restitua  inconti- 
nent après  à  ce  prince,  que  les  annales  des  Turcs'  nomment  Tech«i.\ 
Beg  ,  et  Achamed  Taharkan  ,  ayant  retenu  ses  enfans  pour  otages.  Tam- 
berlan  [Ling-Timour]  enleva  celte  province  aux  uns  et  aux  autres,  el 
particulièrement  les  deux  places  que  j'av  nommées. 

[Les  provinces  qui  formaient  le  royaume  de  la  Grande  et  de  lu  Petite  Ar- 
ménie retombèrent  bientôt  au  pouvoir  des  Turcs,  et  constituent  aujourd'iuii 
les  pachaliks  d'Adana  et  de  Marascli.] 

Annal,  liirc.  un.  logG.  —  Le  miel .  n'Ou.  —  Acliameil.  1.  V[,  c.  xii:  I.  Vil.  c.  i. 


Les  Tableaux  généalogiques  des  rois  de  la  Petite  Arménie,  ({ue  nous  ddu- 
nons  ci-après ,  sont  extraits  du  mémoire  intitulé  :  Étude  sur  l'orgamsatwn  poli- 
tique, religmise  et  adminislratwe  de  la  Petite  Arménie  à  l'époque  des  Croisades,  jiar 
M.  Edouard  Dulaurier,  membre  de  l'Institut  de  France.  Nous  sommes  encore 
redevables  à  son  obligeance  de  plusieurs  des  notes  qui  sont  jointes  à  cette 
partie  de  notre  travail. 


1 50 


LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 


LEGENDE  EXPLICATIVE. 


'  SempntI ,  Chronique,  ad  anti.  56i  et  Big. 

■■  Guillaume  df  Tyr,  X,  i;  Albert  tl'Aix  . 
Hist.  llieros.  III,  m. 

'  St-mpad  ,  ad  ann.  5ig  et  578. 

*  JUst.  flicros.  XI ,  XL. 

^  Vahram,  Chronique  rimêe. 

5  Aboulfaradj ,  Chron.  «>/r.  p.  3i5  ;  Matthieu 
«rÉdesso  et  (Jr«'(joiri-'  U'  Prêtre,  ad  ann.  585 
.(  586. 

"  Si^mpad  ,  ad  ann.  678  ,  585  et  588. 

**  Guillaume  do  Tyr,  XIV,  ni. 

^  /(/.  X.  i;  Orderic  Vital,  1.  V,  p.  676; 
I.  VIII.  p.  GSo- 

'"  Guillaume  d-'  Tyr,  .M,  i. 

"  Inscription  de  la  chapelle  du  château  d'A- 
iiazarbe.  [Inscriptions  de  la  Cilicie,  recueillies 
par  Victor  Lanpiois,  p.  10-1 5.) 

'-  \'ahrain  ,  CVirow.  rimcV,  et  Samuel  d'Ani, 
Chron.  ad  ann.  57/i  ;  Tchamitch  ,  t.  III,  p.  iSg. 

■>  Aboulfaradj,  p.  365. 

'^   Sempad  ,  ad  ann.  617. 

'*  Id.  ad  nnn.  6i3. 


'■^  Sëmpad  ,  ad  aiin.  585  ;  Tchamitch  ,  l.  UI, 
p.  5.. 

"  Héthoum .  Table  chronolog.  ad  onn.  685. 

'^  Guill.de Tyr,  XX,xs¥;  Cionam.VI,  xi-\ii. 

'^  Michel  le  Syrien,  Chronique. 

'^°  Sëmpad,  ad  ann.  6ai. 

21  Guillaume  de  Tyr,  XX  ,  xxviii.      , 

'■'^  Aboulfaradj,  p.  393  ;  Matthieu  d'fcldfsse, 
ad.  ann.  £65. 

-^  Sëmpad  .  ad  nnn.  6ii). 

^*  Id.  ad  ann.  600. 

35  Id.  ad  ann.  Gai. 

="  Id.  ad  ann.  636. 

^'  Id.  ad  ann.  63o,  638  et  GSg. 

-''  Du  Gange  .  Histoire  ms.  des  Prinnpautés  de 
HiérusaUm,  de  Cypre  et  d'Annénie,  fol.  i3  v°; 
Lignages  d'outre-mer,  p.  343,  et  Etienne  de 
Lusignan  ,  Histoire  de  Chypre,  c.  xsii. 

-^  Paoli ,  Codice  dîplomatico ,  t.  I ,  p.  517. — 
Dans  les  Lignages  d'outre~mer,  c.  1,  p.  i65, 
<^dil.  Beugnot,  elle  est  appelée  Douce,  niesse 
don  ruy  Livon  d'Ermmie.  —  De  Guignes,  t.  I , 


p.  i6o,  d'après  Tëdition  des  X-ig'nflg'es  donnée 
par  le  P.  Labbe,  l'appelle  Clolet,  leçon  vi- 
cieuse ,  mais  qui  se  rapproclie  davantage  de  la 
vëritable  forme  Doletn. 

^■^  Guillaume  de  Tyr.  XX  ,  xxvni. 

■^'  Vahram  ,  C/iro7i.  rtmi'f. 

^■^  Sëmpad ,  ad  ann.  6/i3  -,  Tchamitch ,  llis 
toire  d'Arsncnie,  t.  III,  p.  lii  ;  Continuai.  (U 
Guill.  de  Tyr,  p.  308  et  31a. 

^'  Charte  de  IU07. 

'*  Sëmpad  et  Tchamitch,  loc.  cit. 

^^  Valiram,  Chron.  rimée  :  Lignages  d'outrt- 
mer,  p.  iiS  et  462. 

^^  Bongars,  t.  I ,  p.  1 197. 

^'  Lignages  d'outrc-mer,  p.  hUZ  et  ii5  ;  lu- 
nocentii  lU  ,  Epistoîœ,  t.  II ,  p.  555 ,  édit.  Ba- 
luze;  Etienne  de  Lusignan  ,  c.  sxu ,  et  Du 
Gange,  Hisl.  des  Principautez,  etc.  fol.  21  r°. 
De  Mas-Latrie  ,  Hist.  de  Chypre,  l.  I ,  p.  167. 

^*  Vincent  de  Beauvais,  bpec.  hist.  XXXI, 
xiix  ;  Lignages  d'outre-mei\  c.  iv  :  Ci-dit  des  rois 
d'Ermenie. 


III.— THOROSl". 

baron  en  1  lOo  ; 

-|-  1 139^; 

Anievellus  "d'Albert 

d^Ais\ 


(kcHIN    ".  (^.OSSTAMTN  , 

mort 
t-nipoisonné 
en  1  j  16  '3. 


RoiipÈ.v , 
mort  en  captivité 

Conslantinople. 


I 
V.  — (fl)THOF,OS  I 

Pausébaste , 

-\-  décembre  1 167  ' 

ou  1168'*. 


Sdépu'a:(Ê  épouse  Rïtha . 

fiilede  Sëmpad . 

seigneur  de  Babar'ou  . 

-I-  116/1 '5. 


VI.  — ROLîPKMI. 

sous  la  tutelle 

de  Thomas , 

son  cousin , 

mort  tout  jeune . 

à  Hr'om-gia , 

en  1 170  ^'. 


1 

X.  liHe. 

mariée 

à  Héthoum  II , 

iils  d'Oschin  II. 

prince 
de  Lanipron  3*. 


1 — ; — 

Mil.  -(c)ROUPÉN  m, 

baron  en  1 175  -^j 

épouse  Isabeau , 

fille  de  Honfroy. 

seigneur  de  Thoron 

et  de  Krak,  en  1181  ; 

-|-ii87^«. 


IX. —  ((i)  LEON  II. 

baron  en  11S7,  épouse:  t"  Zabét 

(Isabeau)  d'Antioche  ,  en  1189; 

2°  Sibylle,  fille  (du  second  Ut)  d'Ami 

roi  fie  Chypre,  et  d'Isabeau  de  Planlaj 

reine  de  Jérusalem  ,  en  13 10".  '' 

—   Sibylle    était    née   après    1189, 

puisque  son  père  se  maria  h.  cette  époqi 


(e)  Alice  (  Aalis) , 

mariée  en  ii8q,  à  Héthoum,  fils  de  Tchordonanèl . 

prince  de  Saçoun  (Hayston  de  Sasoigne)  ^^. 

et  en  1  if)i,  à  Boémond  , 

Iils  cadet  de  Boémond   le  Bambe ,  prince  d'Antioche  . 

et  frère  de  Boémond  le  Borgne  ^'. 


I 

[g]  Ratmo.vd  Rcpin  (RocpêN) , 

pruice  d'Antioche,  épouse  Helvis  ou  Héloise, 

deuxième  fille  d'Amaury, 

roi  de  Jérusalem  et  de  Chypre  , 

«l'Eschive  d'ibelin,  sa  première  femme. 

Helvis  était  déjà  mariée  légitimement 

à  Eudes  de  Dampierre . 

à  qui  Raymond  Rupin  l'enleva  en  19 10'". 


RiTHA. 


(/)  Plilippa 

épouse,  en  nSg,  Schahenschah 

fils  de  Tchordonanèl  '^S 

puis  Théodore  Lascaris, 

empereur  à  Piicée'^. 


(A)    CONSTAM, 

mort  en  bas  ilge. 


X.  fille, 
épouse  André,   fils  iPAndré  II. 
Hongrie  ". 


I       ,  1 

(1)   EscBivE.      ( j  )  Marie  ,  dame  de  Thoron  . 
épouse  Philippe  de  Montfort . 
seigneur  de  Tyr^\ 


LES  ROIS  D'ARMENIE. 


157 

i\"  TABLEAU.  1 


SOUVERAINS    DE    LA    PETITE    ABMENIE. 

PHEMIKHE  BRANCHE:   HOUPÉNIENS. 

BARONS. 


1.  —ROtJPÉN  1",  i\H  leGraud, 
parent  du  dernier  roi  bagratide ,  Kakig  II ,  vers  i  o8o . 


M.  —  CONSTANTIN  V. 

En  iOya  ,  ii  sVmpare  de  la  forteresse  de  Vahga  , 

et  établit  définitivement  la  domination  arménienne 

dans  la  Cilicie;  -}-  iioo  '. 


IV.  -LÉON  I" 

:  1°  la  tille  d'Uaac  ,  frère  de  l'empereur  Jean  Coninène'  ; 

la  sœur  de  Baudouin  ,  du  Bourg,  comte  d'Kdesse^; 

1 190  ,  fait  prisonnier  et  conduit  à  Constanlinople  ,    1 136  ; 


N.  Ulle, 

mariée  à  Josselin  de  Gourtenay, 

dit  le  Vieux  \ 


Tafrik.  ou  Tapiimiz  - 


Ahoa,  iiianee,  eu  iioo,  àBiiuduuin, 
fi'ère  de  Godefroy  de  Bouillon,  \euf  de  Godtwile  * 
répudiée  et  forcée  d'entrer  au  couvent  de  Sainte- 
Anne,  Ji  Jérusalem  '°. 


t 

,  fils  naturel . 
eus  crevés 
?s,  eu  uSg  '^. 


VII. -(6)MLEH, 

autrement  appelé  Mleb  Khodoiou  '^ 

(Milo,  Melier,  Meslier,  Mf\i':tî  '^), 

marié  à  une  tille  du  cathoUcos  Grégoire  IV  Degh  a  '". 

règne  sept  ans  ;  tué  en  1 1 7  5  ^^ . 

n  avait  d'abord  été  templier  et  avait  apostasie^'. 


N.  mie 


(Id.- 


N.  U 


Thomas  ^" ,  fi  s  de  la  tante 

maternelle  de  Thorns  II ,  suivant 

Aboulfaradj(C/tron.si/r.p.365); 

son  beau-père . 

d'après  Tchakedj'an  ; 

ambassadeur  d'Arménie 

à  Anlioche". 


N.  fille, 

épouse  le  prince  Vasil 

Degh'a^-'. 


ir,8 


LES  FAMILLES   DOUTRE-VIE 


LKfil'NDK  EXIM.ICATIVI 


'    Abultaimlj  .  Clnou.  syr.  p.  658. 

•  Coiitinunlrur  (Ipriuiliaume  (le  Tjr,  \\\(, 
IX  ,  p.  3ao  ;  et  Chartes  des  Roupouieiis,  Padi . 
[.  I,  p.  3o/i-3o5,  379-380. 

3  Conlitiual.  de  GÙiil.  de  Tyr,  \.\.\I1 .  xvi . 
p.  3/19;  SamUn  ,  p.  aoq;  Olivier  le  Sclioias- 
ti(iue,  apud  Ecrard  .  t.  II.  col.  i.'i3.'i:  de  Mas- 
I.alrie  ,  liist.  dr  Cht/pir .  t.  I .  p.  tH)'». 

"    Sempad  ,  ad  nnii.  G7  1 . 

^  /(/.  tid  anit.  nig  el  730. 

*  Id.  ad  ann.  b-jô. 

'  Trhamilch ,  t.  III ,  p.  370  et  382  ;  Con/é- 
ronce  du  docleur  Mekliitliar  de  Daschir  avec  le 
légat  du  pape  à  Saiiit-Jcan-^I'Acre,  manuscrit 
do  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris,  n"  la  ; 
Lifrnagcs  d'mitrc-mcr.  p.  ii5. 

^  Sémpad ,  ad  ann.  719  et  720. 

■■  Continuateur  de  Sempad.  nd  ann.  703; 
Lignages  d'outrc-tner,  p.  /i/i5. 

'*•  Continuât,  de  Sempad.  ad  ann.  7i5; 
Ahulfaradj .  p.  ''i  f| 


"   V.'dir;i[ii,  Citron,  rimce. 

'2  Continuai,  de  Guill.  de  Tvr,  X.\.\iV,  11; 
cf.  Leliris,  ihid.  note  11  ;  Sanuto  ,  p.  aao. 

'*  Aboulfaradj ,  p.  570  ;  D'Ohsson  ,  Hist.  dex 
MongoU,  l.  in  ,  p.  U']i'>. 

^*  Lignages  d'outve-mer,  ch.  xviii.  Ci-dit  des 
Jtiers  de  Smette.- 

'^  ('oulinual.  de  Sempad,  ad  ann.  756: 
Kt.  de  Lusigiian,  c.  \%\i. 

'*  Continuai,  de  Sempad,  «d  hhh.  7-^18;  Li~ 
gnages  d'ontre-mer,  p.  iîi  ;  Et.  de  Lusignan  , 
c.  SX  et  XXII.  (Cet  historien  appelle  Chehis  la 
femn)e  de  Thoros.) 

''  Buchon  .  Becherclies  et  matéria7i.T,  l'^'part. 
tableau  géni^alogîque  des  rois  chrétiens  d'Ar- 
ménie. 

"*  Spondanus,  Annal,  ecdesiast.  t.  I,  199S, 
viii  ;  Conlin.  de  Samuel  d'Ani/fi^i  ann.  -jftG. 

'^  Conlin.  de  Sémpad  .  ad  ann.  -^kH. 

-°  Id.  ad  ann.  "j^^- 

■'    /(/.  ad  ann.  7^7. 


•^  Continuât,  de  Sémpad,  ad  ann.  769. 

^'  Ktal  nominatif  des  seigneurs  etfeudalair'; 
de  la  Petite  Arménie,  n°  :i. 

'^»  Tchamitch,  t.  III ,  p.  379. 

^^  Étal  nominatif,  etc.  n"  5. 

-^  Continuât,  de  Sémpad  ,  ad  ann.  758. 

"^'  Lignages  d^outte-mer.  p.  ttùà. 

2»  TLdiauûtch,  t.  II! ,  p.  270  et  379, 

-'  Nicéphore  Grégoras,  VI,  ix. 

^'^  Aboulfaradj .  p.  576  et  584-585. 

^'  Continuât,  de  Sémpad.  ad  anu.  7'iS: 
Et.de  Lusignan  ,  c.  xxii ,  fol.  soi  v°. 

3^  Conlin.  de  Sémpad,  ad  ann.  766. 

^3  État  nominatif,  etc.  n*  3. 

3»   Villani,  VIII,  35. 

^^  Continuai,  de  Sémpad.  ad  ann.  780. 

■  «  ïd.  ad  ann.  k-^o  ;  Villani .  XIl .  39. 

*'  Tchamitch.  t.  Ul,  p.  34i. 

2*  El  de  Lusignan  .  c.  xxii. 

^'  Burhon  .  liecherches  et  matériaux.  i"[>.it. 
p.  395 


\I1.-  (»)LEON  in- 

( 0}  Tboros  . 

RnLPB%  . 

né  (Il  1326^, 

tué  en  126G  . 

mort 

épouse  Guér'an  ,  ou  Kvra  Anna  . 

leaâ  août'" 

en  bas  âge 

fille  du  grand  baron  d'Arménie, 

Constantin  de  Lampron; 

é  en   1371  ',  veuf  le  99  août  ii85^; 

+    12890. 

XIII.  —  (ti)  HÉTHOUM  M, 

sacré  en  1289 . 

épouse  Marie . 

fille  de  Hugues   III 

de  Lusignan  .  roy  de  Chypre, 

lue  en  i3o7  "^ 


(p)  Sibylle 
épouse  Boémond  VI ,  prince  d'AntincIr 


|u)BokmondVII.     (  r)  Is.\BE.Ai.      (.r)  JMaiuf,.         I 


I 

XIV.  —  (i/)  THOROS  111, 

épouse;  1*  une  fille  de  Gazan  , 

Ivhan  des  Mongols; 

2"  Helvis , 

autre  lille  de  Hugues  III  ; 

d'abord  seigneur  de  Babar'on  ; 

roi  en  1296  ; 

tué  par  son  frère  Sempad 

en  139g  ^^. 


WIl.  — (s5)LÉ0MV 

épouse  .4gnès , 

fille  d'Amaury 

de  Lusignan . 

prince  de  Tyr. 

sa  cousine; 

roi  après  1299  ^'  ; 

lue  en  i8f»7  3"-. 


XVni.  — OSCHIIN, 

seigneur 
de  Oazan  ^'\ 


\V.— (A-A-)  SEMPAD, 

roi  en   1297, 

épouse  :  1*"  Isabeaii , 

fille  de  Guy, 

comle  do  JaQa  ^'  : 

2"  une  princesse 

tarlare'*- 


N.  fille 

devient  la  femme 

de  Gazan , 

khan  des  Tarlares**. 


^\VI.— (//)CONSTAiSTm  II 
seigneur  de  Gaban  en  1277. 
roi  en  1299  '". 


XVIII.  —  (mm)OSCl 

seigneur  de  Gaban  ,  épouse  : 

sœur  d'Amaury  de  Lusi 

prince  de  Tyr; 

2°en  i3i7,  Anne  (Jeannedan 

ad  ann.  i3i8  ,  S  17; 

fille  de  Philippe  de  SSt 

prince  de  Tareule,  morte  ei 

roi  en  i3o8-';  -|-  i3î 


XIX.-  LEON  V, 

né  en  i3io  ,  dWnne;  succède  k  son  père 

à  l'âge  de  dix  ou  douze  ans^^;  sacré  en  iSai; 

épouse  :  i"  la  fille  d'Oschm  ,  comte  de  Gor'igos  . 

baile  du  royaume,  qui  est  tuée  par  lui; 

a" Constance  .  fille  de  Frédéric  II ,  roi  de  Sicile, 

et  veuve  de  Henri  H  .  loi  de  Chypre,  en  i33i  ^'': 

mort  sans  enfants. 


LES  ROIS  D'ARMENIE. 

SOUVERAINS  DE   LA   PETITE   ARMÉNIE. 

PREMIÈRE   BRANCHE  :  ROUPÉNIENS. 

(SlllTIÎ.) 


I  :V,) 

\i'  TABLK/Vl] 


HiTHA  , 

m-e  d'Isabenu , 
jjrt^niière  feriimc  tle  Léon- 


ROIS. 

,     b 

!\.  _  (/;)  I.EON,  <Iit  i.'  (Irautl, 

sacré  le  G  janvier  ikjS;  -f  1219. 

AprL'ss;i  mort,  sire  Adam  de  Cîaslim  exerce  les  fondions 

tlebaiie  du  rovaurae  ou  régent  pendant  deux  ans, 

au  bout  desquels  il  est  tué  par  les  Ismaéliens, 

et  remplacé  par  le  grand  baron  Cunslantin  ' . 


ESTÉPUÉUIE 

épouse  Jean  de  Brienne,  roi  titulaire  de  Jérusalem, 

ivant  le  mois  de  maiiaii-;  +  laao  ^  ayant  eu  un  fils 

4-  îi  Vàg*}  de  h  ans ,  cette  même  année  *. 


(0  Isabkm: 
épouse  :  1"  X.  Pliilippe  (/  dis) . 

(Ils  de  lïoéniond  le  Borgne, 
prince  d'Anlioche  ,  en  isas* 


DEUXIÈME  BliANCHE  :  HÉTHOUMIENS. 

^-Xl.  —  {m)  HÉTHOLIM  l'\ 
fils  du  grand  baron  Constantin  ;  -f-  1268^. 


(q)  FÉMiE 

épouse  Julien , 

fils  de  Balian  I". 

sire  de  Saiette; 

Julien  -j-  1  959  ''^ 


l 

(r)lUTU,\ 

épouse  le  sire 

de  la  Roche. 


I 

(  .t)   IsiBEAK. 


(/)  Mahif. 
épouse  Guy  d'itielin  , 

fils  de  Baudouin  . 
sénéchal  de  Chypre. 


IV.  fille. 


fiancée  au  Sabih-Pervané  Moni-eddii 

Soieyman  , 

principal  ministre  de  Hokn-edihn  . 

snllan  d'Iconium  ; 
4-  avant  le  mariage,  en  ia(J7  '^, 


(2)   BAL1A^ 

épouse  Marie, 
du  sieur  de  Cibelet 


i 

(an)  Jehan. 


1 

(bb)   MAltGUEUlTli  , 

mariée  à  Cuy, 
seigneur  de  Gibelet. 


(ce)  Ttioros  (ild)  Isabe\u 

épouse  Sibylle,  épouse  Hélhoum        , 

d'Oissin  de  la  Hoche,      (llaytonus)  l'historien. 


ÉMIE  (^  IsiBEAL' 

um  {cc() .         épous^ 

iréchal  !\lancel  de 

Inie.  Bouillon  'V 


(/;;/)   Lko\.      U'h)  HiTn\ 


(Hn)NEnsÈs,     (vo)   Uoiipî.x  ,  dit  Alitini-k  . 

■j-  i?78"'''  seigneur  de  Tarse, 

puis  de  Lampron  , 

de  Mauléon  , 

■  h-  Cogclaquus  (Gongîag) 

>-l  de  Roisso^'  ; 

+  »3o9^^ 


T 


{pp)    IsIVBEAll  , 

ioîur  aiuée  de  Héthoum  l!  . 

épouse  le  ]irince  deTjr, 

Aaïaury  de  Lnsignan  . 

connétable  de  Chypre , 

haiio  du  royaume 

de  Jérusalem  ■'. 


I 
Tkschkho 
(  reine)  ; 

+  ..78-^^ 


(qq)  RlTIlA    ou    MiElB-'       (rr)  TuÉOPIIAm') 


épouse , 
le  fi  janvier  1296  , 

Michel  , 
fils  d'Andronic  le  Vieux. 

empereur 
de  Constantinople. 


fiancée 
il  Jean  l'Ange  . 

fils  de  Jean 

S'-Iiaslocralûr  ; 

+  ijyfi. 

.ivant  le  mariage 


N.  fille. 

née 

(I  uuecouculiuif. 

ntai'iéc  au  liN 

du 

S.ililb-P^Tvaiir 

Mo  in-etldiii 
Solevman  '". 


(un)  Hemii  ,     \X.  —  (  vr  )  JEAN  ,      BoEMoxn^' 


en  prison  , 

à  Sis , 

avec  sa  mèr'-. 


(lit 
Conslanlin  II  ' 


Wi. 


-(XX)  CU\. 


i  yy  jMakie 

(appelée 

A^nès 

par  Etienne 

de  Lnsignan  , 

C.    X\Iï). 


Aisne 
épouse  :  1"  Thomas  , 
comte  de  Céphalonie; 

2"  le  neveu 

de  ce  dernier,  Thomas  , 

despote  dWcarnanie 

etd'ÉtoHe". 


160 

|3«  TAISr.KAIi.l 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


SOUVERAINS   DE   LA    PETITE   ARMENIE. 

TROISIÈME   BRANCHE  :   LUSIGNANS. 


XX.  -  JRAN  (Djc-van),  ilil  r.ONSTAMlN  111, 

roi  en  i3/i2  . 

tup  par  sps  troiipps  après  un  an  de  règne  '. 


XXI.  —GUY  (Kouidon), 

irabord  princ!  d'Achaie  ,  épouse  ia  cousine  de  Jean  Cantaciizéiie 

puis  la  fille  de  sire  Jean  ,  ZvpYixyurt .      » 

commandant  des  troupes  d'Occident  ^: 

roi  en  i343  ;  tué  par  les  grands  ,  après  deuï  années  de  règn»- 

N.  fille, 
fiancée  à  Manuel ,  fils  de  l'empereur  Jean  Cantacuxène  ^. 


XXll.  — CONSTANTIN  IV, 

fils  du  maréchal  Baudouin  , 

épouse  une  fille  de  l'empereur  d'Orient  ; 

roi  en  i3i5  ;  -f-  i362  *. 


liÉOS. 


OsfiHIS  ^ 


INTERREGNE. 

PMiSIKURS  r.OMPÉTITECRS,  PARMI  LESQUELS  PIERRE  I".  RO!  DE  (IHYPRE  ^1-268^ 


XXIIl.  — LEON  VI. 

roi  en  i365;  Cis  de  Constantin  IV  (de  Léon  ,  suivant  Et.  de  Lusignan  ),  et  Arménien  par  sa  mère  ' 

épouse  Marie ,  appelée  par  les  Arméniens  la  reine  Marouu  ,  nièce  de  Philippe  de  ïarente  , 

empereur  titulaire  de  Constantinople ,  et  parent  de  Louis,  roi  de  Hongrie; 

fair  captif  par  les  Égyptiens,  eu  1875;  -(-à  Paris,  le  1"  dimanche  de  PAvent  (39  novembre)  iSgS.- 

Marie;  -j-  à  Jérusalem,  iio5. 


P!N^A 

épouse  Schahan  . 
ronite  de  Gor  iços. 


PlUSIEI  BS   ENFANTS  LEGITIMES  * 


Philippe  , 

fils  naturel ,  archidiacre  de  Brîe 

en  i'éghse  de  Paris  ^. 


Guy  ou  Gvïot- 

fils  naturel . 

capitaine  de  la  tour  d'Amldeux  ' 


LEGENDE  EXPLICATIVE. 


'  Tchamitch,  I.  III.  p.  36i. 

'  fd.  ibid.  p.  2i5;  Nicéphore  Grégoras.  XII ,  xv. 

*  Cantacuzène,  III ,  xx\i. 

■'  Juvénal  des  Ursïns,  Charles  VI,  IV,  v. 

^  Mémorial  d'un  évangile  manuscrit  du  couvent  de  Sis.  (Victor 
Langlois,  Voyage  à  Sis  ,  Jount.  asiat.  février-mars  i855  ,  p.  287.) 

''  Guillaume  de  Mâchant,  apud  M.  Dp  Mas-Latrie.  Hist.  de 
t'hiijni'.  t.  II,  Dnctiments.  p,  3ii-.'îi3. 


"'  Tchamitch  ,  t.  III ,  p.  355  ,  Et.  de  Lusiguan  .  ■ 

^  Juvénal  des  Ursins,  loc.  laud. 

^  Testament  de  Léon  VI.  (  Cf.  Becueil  d'épitapbes 
Tombeau  de  Léon  VI  de  Lusignan  .  manuscrit  de 
impériale,  supplément  français,  n"  5o2i.) 

'"  Même  recueil  d'épilaphes.  Ibià. 


,  t.  ll,p.  127.) 
la  Bibliothèqnf 


LES  ROIS  D'ARMENIE. 


ifyl 

[II'  TABLEAU.  I 


TRANSMISSION  DE  LA  COURONNE  DE  LA  PETITE  ARMENIE 

DANS   LA   MAISON   DE   SAVOIE, 

P.iVR  LES  BOIS  DE  CHYPRE  DE  L.\  FAMILLE  DES  LUSIGNANS. 


PIERRE  I", 

élu  par  les  Arméniens  pour  leur  souverain  ' 

(1359-1369.) 


PIERRE  II. 

(i3G9-i.'(S2.t 


.lAcnu 


ES  I". 


(i384-i398.) 


JANl'S. 

(i398-iïi32.) 


JE.AN  II, 
roi  de  Cliypre  (  i/i32-ii58). 


Jacqics . 

tib  naturel , 

épouse  Catherine  Cornari 


Anne 

t-'pouse,  en  liSa  ,  Louis  I"^ ,  duc  lie  Savoie, 

fiisd'Amédée  VIU. 


Charlotte 

t'pouse  ,  en  i6i8  ,  son  cousiq  ,  Louis  II , 

prince  de  Savoie  ;  -f-  à  Rome ,  en  1/187  ^ 

transnii't  ses  droits  à  son  neveu  . 

r.liarles  1'^',  duc  de  Savoie,  dit  le  Guerrier, 

iils  d'AinM.V'  IX. 


LOUIS  II. 
iik  puiot^.  priiirr  de  Savoie. 


'  Suivdiit  ie  témoignage  lU'  Guillaume  de  Mâchant  {apud  de 
Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II,  Documents,  p.  3ii),  ce  fut 
vers  i368  que  les  Armi^-niens,  ou  plutôt  une  partie  de  la  nation 
arménienne,  appelèrent,  pour  les  gouverner,  Pierre  !'%  roi  de 
Chypre.  Le  trône  de  la  Petite  Arménie,  qui  appartenait  alors  à 
Léon  V! .  cousin  de  Pierre,  était  ébranlé  et  presque  ruiné  par  les 
désordres  intérieurs  et  les  attaques  des  ennemis  du  dehors.  Le  titre 
de  souverain  de  la  Petite  Arménie  ne  devint  définitif  et  officiel  dans 
la  famille  des  Lusijjnans  di-   Chypre  qu^^p^^s  que  Léon   VI,    le 


dernier  des  Lusignans  d'Arménie,  fut  mort  Ji  Paris,  le  29  no- 
vembre iSgS.  Nous  savons  que  Jacques  I"  le  portait  déjà  au  com- 
mencement de  Tannée  suivante,  i3gi,  par  un  mémorial  qui  se 
trouve  h  la  suite  d'un  recueil  de  chants  arméniens  ,  ^utntunuiii ^ 
provenant  de  la  hibliothètjue  de  feu  M^''  Garabed,  d'abord  arclu'- 
vèque  d'Erzeroum ,  et  ensuite-  dp  Tillis.  {Cf.  Haïasdan ,  Journal 
arménien  de  Constantinople,  numéro  du  3i  janvier  (12  février) 
i85a.) 


ir>2 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MEU. 


'  Alexiatlc  ,  Hv.  XII.  Cf.  Trhamitch  .  t.  111 . 

p.    10. 

^  Matliirn  d'IvUsse,  ad  ann.   5/i6.   (if.  Sa- 
muel irAni.  ad  ann.  533. 
■'  Àlcxiade >  Ivr.  liiud. 
'  TrhaiTiitrli ,  t.  111,  p.  lo. 
■'  Sompad  ,  ad  niin.  (hjo, 
''  Id.  ibid. 

'  Id.  ihid. 

•*  Id.  ad  a»u.  6/17. 
^  Id.  ad  ann.  fioo. 
i"'  /(/.  ihld. 

"  AbouH'aru<lj  .  Chron.  syr.  p.  i85. 
'-  SémpatI .  ad  ann.  6^7  ;  el  mon  extrait  de 
Cuiragos  ,  Journal  asiatique,  i858  ,  c.  xst. 
''  Gniragos.  ifcifL  Si-rapad  .  ad  ann.  665. 


LEGENDE  EXPLICATIVE. 

'*  Mémorial  d'iiue  Biliie  de  la  bibliothèque 
d'Edcliniiadzm  ;  Brossct .  Itapports  sur  un  voyage 
en  (léorgie  cl  en  Ai^mènic,  iiv.  i,  p.  28-39. 

'^  Sémpad  ,  ad  ann.  761. 

'^  Abouifaradj ,  p.  hSh;  Sempad ,  passim. 

"  Conliiiuateur  de  Sempad ,  ad  ann.  7/;!. 

'^  Sérapnd,  ad  ami.  665. 

'*  Id.  ad  ann.  667;  Abouifaradj,  p.  58o  ; 
Assises  de  Jérusalem ,  Haute  cour,  1. 1,  c.  cxlv, 

p.   230. 

^'^  Mémorial  de  la  traduction  arménienne 
(le  Michel  le  Syrien  ,  Journal  asiatique,  i8i8  , 
cahier  d'octobre;  Rubruquis,  Mémoires  de  la 
Société  de  Gcof^raphie ,  t.  IV,  p.  Saa-SgS-,  Sém- 
pad  ,  ad  ann.  7  i  4. 


^'  Mémorial  d'un  évangile  de  la  bibliothèque 
du  couvent  de  Venise,  collection  de  Zohrab, 
Ms.  Bibi.  impér.  supp.  arni,  n^  97. 

'^"  Mémorial  cité  ci-dessus,  noleao. 

^*  Rainaldi ,  .flnnfl/.  eccles.  ad  ann.  1389, 
S  58  ;  Sémpad  .  Liste  des  connétables. 

^*  Collection  précitée  de  Zohrab. 

^^  Continuât,  de  Sémpad,  ad  ann.  778,  et 
Liste  des  connétables. 

'^  Le  chroniqueur  Antonin  dit  ([u'Oschin  de 
Lanipron  était  oncle  du  roi  Oschin.  Rainaldi , 
ad  (iH)i.  iSaa,  S  i6;  i333,  SS /i  et  6  ;  Sém- 
pad ,  «ri  ann.  767. 

■-'  Continuât,  de  Sémpad,  ad  ann.  778. 

^^  /(/.  ad  ann.  770  et  776. 


OSCHÏN  H,  Sébasie, 

seigneur  de  Lampron,  épouse  Schahanloukhd  ,  fille  o 

frère  de  saint  Nersès  Scbnorhali;  fait  prisonnier  par' 

en  1  i5i  ,  il  donne  eu  otage  sim  jeune  fils  nétbi) 


HETHOUM  II,  Sébasie, 

seigneur  de  Lampron  . 

grand  chambellan  d'Arménie , 

épouse,  en  ii5i,  N.  bile  de  Thorus  II  '  ; 

assiste  au  couronnement  de  Léon  II .  en  1 19 

Ce  prince  lui  enlève  Lampron, 

et  lui  donne  Trazarg*. 


I 

Seupad , 

nommé  ensuite 

Wersès  de  Lampron  ; 

archevêque  de  Tarse; 

né  en  1 153  ; 

•j-  lA  juillet  j  198. 


I 


OSCHÏ.N  II, 

bis  aîné  '^. 


I 

Co^sTASTL^", 

seigneur  de  Lampron  , 

thakatir^K 


I 
ScHAnENSCIUfl  , 

seigneur 

de  Loulva, 

assiste  au  sacre 

de  Léon  II , 

en  iiq8. 


— \ n 

Geoffkoï  '*.  ÎN.  fille, 

épouse  le  grand  baron  Constantin, 
baile  d'Arménie. 


OsCHlN  . 

maréchal . 

seigneur  d'Asgour'îi 

f  I  de  ftlar'niach  ;  -f  1 392  ' 


Sémpad  , 

maréchal , 

seigneur  d'Asgour'a , 

succède  ^  son  père 

en  1295. 


icCC)  HÉTUOltBI 

épouse  Fémie , 
fille  de  Balian  , 
sieur  de  Gibelel. 


I 

OSCHIJV  , 

créé  seigneur  de  Gautclii 

et  sénéchal  en  1277. 

puis  connétable , 

par  Léon  III. 


IS.  bile, 

mariée 

sire  Adam  de  Gaslim  , 

baile  d'Arménie  **. 


Le  baron  Seupad,  fiisaî' 

connétable  d'Arménie  ,  seigneur  di 

auteur  de  la  Chronique  dur» 

de  la  Petite  Arménie,' 

né  en  laoS;  -j-  le  vendredi  6  m* 


Le  baron  Léon  ,  connétali! 


GitKnomE,  (ddd)  Héthoum  (Hajtonus)  l'historien, 

créé  connétable  ; 

!>eigueur  de  Gor'igos  remplace  Grégoire  comme  soigneur  de  Gor'igos; 
et  baile  en  1377,  é])ouse  Isabeau  d'ibelin; 

par  Léon  111,  -f-  en  France  en  i3io. 


(eee)  Constamin  , 

seigneur  de  Lampron , 

connétable  ^^. 


(Jff)  Oschin,  comte  de  Gor'igos, 

baile,  Gubemator,  regiœ  procurator^^  ; 

tué  en  i3ag. 


HÉTHOIM  , 

mort  tout  jeune,  en  iSas^ 


N.  fille, 
épouse  le  roi  Léon  V,  en  ' 


LES   ROIS  D'ARMENIE. 


163 

\y  TABLEAU.) 


HÉTHOUMIENS. 


PRINCES   DE   LAMl'RON. 


OSCHIN  1" 

émigré  en  107a  de  la  province  d'Artsakh  avec  ses  frères  ilalgani 

sa  mère  ,  sa  femme  et  sa  noblesse. 

11  enlève  aux  musulmans  la  forteresse  de  Lampron  , 

dont  la  possession  lui  est  confirmée  par  Abêlgharib  ,  prince  ardzrouni 

qui  tenait  Tarse  en  fief  de  l'Empire;  -|-  1110.  — 

Appelé  ActiîiÉttïs  par  Anne  Comnéne';  née  par  l'empereur  Alexis  prince  .le  T, 

en  remplacement  d'Isaac  ,  gendre  de  ce  dernier,  décédé". 

HKTHOUiM  I".  Sébasie. 


t  Pazouni*. 


Halgoim  ' 

et  Pazouxi". 

frères  d'Osclnu. 


io85, 


1 

Semi'au  . 

seigneur  de  Barbnr'ou  , 

lui5  pn  1  liji  •*. 


N.  fiii 


mariée  à  Vasil  , 

frère  île  salut  Nersès 

Schriorhali. 


Marie. 


SiCHOUSCUi> 

(  Susanna  ). 


Dalitha 

ou  DOLBTA 


le  Sl- 
i3oa'' 


Li(ios  ■', 
marié 

à  (liime  Agatlie, 

\ 

Sire  LÉON 
^l  trois  fille?'"'. 


(fl(l«)  MâltlE  , 

mariée  à  Jean  d'ibeiin  , 

seigneur  d'Arsour, 
oonnélable  du  royaume 
lie  JénisRleni  ;  -f-  i958. 


I 

Pagoi:i!an 

succède  à  sou  père  , 

comme  seigneur 

de  Baba  r  on  ^; 

asiste  au  sacre 

de  Léon  II,  en  1 198. 


1 

Va(;a(;  , 

seigneur 

d'Asgour'a 

et  de  Lamos  "^ 


Sire  Geoffroy, 

seigneur 

de 

Sarvanlik'ar". 


(22)    CoNSTA>TI\  , 

grand  baron,  connétable,  baile  d'Arménie, 
épouse  sa  cousine  ÎN.  fille  de  Hélliouin  II  " 


1 

RiTUi 

épouse  le  prince 
roupénieii 
Sdéph  .-nié. 


I 


HETHOUM  I", 

roi  d'Arménie. 


I 

Basile  , 

îigneur  du  couvent 

de  Trazarg'^. 


Léoi 


Jean  Rapoun, 

archevêque  de  Sis, 

ensuite  catboHcos 

sous  le  nom  de  Jean 

le  Magnanime  ; 

+  laar,. 


I 

Stéphajiie  . 

mariée 

au  roi  de  Chypre, 

Hcnn , 
fils  dt-  Hugues  V' . 


(m)  Dif 


FAMILLES   ARMENIENNES 

ET   LEURS   ALLIANCES  AVEC   LES   FAMILLES   FRAÎNÇAISES. 

D'APRÈS  LE  LIVRE   DES  LIGNAGES    ll'OVTHE-MEII , 
A  PARTIR  DU  RÈGNE  DE  TIIOROS  II  (IIU).  .USOirA  LÉON  V  (  1321  i. 


(Les  minuscules  entre  parenibèses  indiquent  les  renvois  aux  talileanv  Rériéalo.piiues  ci-dessus.) 


CHAPITRE  II.  —  Cl  PARLE  DES  LIGiNAl.ES  DES  ROIS  DE  CHIPRE. 

Marguerite  [l'une  des  filles  de  Hugues  111.  roi  de  Chypre]  esposa  Tiiouros  {jj } .  le  fils 

au  roi  Livon  de  Ermenie Amaury  [fils  de  Hugues  HF]  esposa  Ysabeau  (pp),  la  fille 

au  roi  Livon  d'Ermenie,  et  oreiit  quatre  fils  et  une  fille:  Hugue  («) ,  Henry  («»).  Gui  (,ra-) 
et  Jehan  (vv)  et  Marie  (yy). 

CHAPITRE  IV.  —  CI  DIT  DES  ROIS  D'ERMEME. 

Thoros  de  la  Montaigne  («)  fu  sire  d'Ermenie,  et  raoru  sans  heir,  et  escheul  Ermenie  aii 
.Melih  son  frère  (t),  lequel  Mclih  ol  deus  fis,  Rupin  (c)  et  Sanoii  '.  P.upin  esposa  Isaheau. 
la  fille  Hanflroy  don  Thoron,  et  orent  deus  filles,  Aalis  (e)  et  Phelippe  (/).  Aalis  esposa  le 
prince  Beimont  et  orent  un  lis  (pii  ot  nom  Piupin .  que  Ton  appelait  le  prince  liupin  (g). 
et  esposa  Helvis,  la  fille  dou  roy  Eincri  de  Chipro.  si  coin  est  dit,  et  orent  deus  filles. 
Eschive(i)  et  Marie  (_/').  Eschive  moru;  Marie  esjiosa  Phelippe  de  Monllbrt,  sire  de  Sur. 
Phelippe  (/) ,  l'autre  fille  P.upin  de  la  Montaigne,  esposa  Pacre',  et  orent  un  fils  Coiislans  (Vil. 
qui  moru.  Puis  la  mort  de  Ilupin  de  la  Montaigne.  Livon  son  fi-ère  ((0  se  saisit  de  la  tcriv 
et  se  fil  coroner  à  roy,  et  fu  le  premier  roy  d'Ermenie,  et  esposa  Sehille,  la  fille  dou  ro\ 
Eiraeri  de  Chipre  et  de  la  royne  Isaheau,  et  orent  une  fille  qui  ot  nom  Isaheau  (/).  Après 
la  mort  dou  roy  Livon,  la  dite  Isaheau  espousa  Phelippe,  le  fis  dou  jinnce  Boi'gue,  lequel 
valut  moul  poi,  et  le  tuèrent  li  haron  d'Arménie;  puis  esposa  la  royne  Ysaheau  d'Ermenie 
Heilou  (m),  le  fis  Gonstans  {;:),  qui  esloit  conestahle  et  haill  d'Ermenie',  et  orent  deux  fis 

'  Lisez  Livott  ou  Léon  (rf).  Le  cominlateur  commet  sire  Philippe  de  Naples,  on  lit  de  plus  :  «Et  les  filii'N 

ici  une  grave  erreur  en  attribuant  à  Melih  ou  Mleb,  dou  baiil  si  lurent  mariées,  l'une  [hbb)  au  roi  de 

les  deux  fils  du  frère  de  ce  dernier,  Sdépb'anè.  Chipre,  et  l'autre  (aaa)  à  Johan  de  Ybelin ,  qui  lu 

■  Lisez  Lascre  (Lascaris).  conte  de  Japhe.r 

■  Au  chapitre  xv.  Ci  dit  des  filles  qui  Jurent  de  mes- 


'16fi  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

ol  cinq  filles  :  Livon  («).  Tlioros  (o),  Sehille  (}i).  Femie  (t/).  Ritta  (r),  Isaheaii  (s).  Marie  {t). 
Seliille  esposa  le  prince  Beimont  d'Antioehe,  Femie  esposa  Julien  le  sire  de  Saictte,  Rilta 
esposa  le  sire  de  la  Roche ,  Marie  esposa  Gui  de  Ibelin ,  Ysabeau  nioru ,  Thoros  fu  occis  de 
Sarrasins.  Livon  fu  roy  après  la  mort  de  son  père,  et  esposa  Guiran,  la  fille  nu  seignoui' 
dou  Lambron,  et  orent  sept  fis  et  trois  filles  :  Hcïton  {ii),  Tlioros  (ji}'),  Semblât  (hic),  Cons- 
tans  (//),  Horses ',  Rupin  que  ils  nomerent  Aiinah  (oo) ,  Oïsim  (mm),  Ysabeau  (pp), 
Ritta  (77)  et  Jefanon  (rr).  Puis  la  mort  du  roy  Livon.  Ileïton  son  fis  (ii)  ot  la  seignorie  et 
ne  se  vost  coroner,  eins  vesti  nbit  de  nienours,  et  dona  la  seignorie  a  Thoros  son  frère  (jj): 
puis  li  toli  et  la  dona  a  Semblant,  son  autre  frère  {kk)  et  fu  eoroné  dou  royaume  d'Ermenie. 
Thoros  esposa  Marguerite,  la  fille  dou  roi  Hugue  de  Chipre,  et  ot  un  fis,  Livon  (ss);  Isa- 
beau  esposa  Amauri,  le  fils  dou  roy  Hugue  de  Chipre.  si  com  vous  avez  oy;  Ritta  esposa 
le  fis  de  l'emperem-  de  Constantinople  ;  Jefanon  morut.  Le  dessusdit  Semblât  fit  tuer  Thoros 
son  frère,  puis  Heïton  le  fit  prendre,  et  dona  la  seignorie  h  Constans.  son  frère  (//);  puis 
fit  il  prendre  Constans,  et  manda  Semblât  et  Constans  en  Constantinople;  là  morut  Cons- 
tans, et  il  dona  la  seignorie  a  Livon  son  neveu  {ss).  qui  fu  fis  Thoros  et  de  Marguerite,  la 
lille  dou  roy  Hugue  de  Chypre,  come  a  esté  dessus  dit. 

CHAPITRE  V.  —  CI  PARLE  DES  PRINCES  D'AN TIOCHE. 

Beimont  fut  prince  puis  la  mort  de  son  père,  et  esposa  Sebiile  (p).  la  fille  au  roi  Heiton 
d'Ermenie,  et  orent  un  fis  et  trois  tilles  :  Beimont  (m).  Isabeau  {v),  Marie  (x)  et  Lucie  (y). 
Ysabeau  moru  damoiselle;  Marie  esposa  Nicole  de  Sainct  Orner,  et  nioru  sans  heir:  Lucie 
psjiosa  Nerio  de  Toussi .  et  nioru  sans  heirs. 

CHAPITRE  VI.  —  CI  DIT  DES  HOIRS  QUI  DESCENDIRENT  DOU  PRINCE  BORGNE 

Le  prince  Borgne  si  ot  a  feme  Plaisence .  qui  estoit  fille  de  Hue  de  Gibelet  et  de  Este- 
fenie,  le  segonde  fille  de  Henri  le  Buffle,  et  orent  quatre  fiz  et  deux  filles  :  Reimont  et  Bue- 
mont  et  Phelippe  (/  bis)  et  Henri  et  Orgueilleuse  et  Marie Marie  fu  feme  de  Thoros  ^ 

et  ot  un  fiz  Bueniont ,  et  morut Phelippe  fut  baron  de  la  royne  Isabiau  d'Ermenie  (  /) , 

et  les  Ermins  le  tuèrent. 

CHAPITRE  VHI.  —  CI  DIT  ET  PARLE  DE  CEAUS  DE  YBELIN. 

Gui.  le  fis  Baudouin  de  Ibelin.  seneschal  de  Chipre.  esposa  Marie  (().  la  fille  au  roy 
Heiton  d'Ermenie,  come  a  esté  dit.  et  orent  un  fis  et  une  fille,  Thoros  (ce)  et  Isabeau  (dd). 
Thoros  esposa  Sebiile,  la  fille  Oissin  de  la  Roche,  et  orent  un  fis  et  une  fille,  Livon  (gg)  et 
Riffa  (Ritta)  (hh);  Isabeau  esposa  Heiton  le  sire  dou  Coure  (ddd),  et  orent  quatre  fis  et  une 
fille.  Oïssm(Jff),  Constans  {eee).  Livon  (ggg)  et  Baudouin  (lilili)  et  DilTa  (iii). 

'  Lisez  A'ersM  l^nn).  —  -  Ce  Thoros,  qui  m'csl  inconnu,  ne  ti[;nre  pas  dans  mes  Tableaux  généalogiques. 


LES  ROIS  D'ARMENIE.  167 


CHAPITRE  XVIII.  —  CI  DIT  DES  HIERS  DE  SAÏETTE. 

Julien  (lils  de  Raliaii  d'Ibeiin)  fut  sire  de  Saïette,  et  esposa  Feniie  (r/),  la  liiie  au  roy 
Heïton  d'Ennenie,  etorent  deux  fils  et  une  lille  :  Balian  (:  ),  Jolian  {na)  et  Marguerite  (ii), 
qui  esposa  Gui,  le  seignor  de  Gibelet.  Johan  noia  en  Ermenie;  Baliau  esposa  Marie,  la  lille 
au  seignor  de  Giblet,  et  orent  deus  filles,  Femie  (ee)  et  Isabeau  (Jf).  Femie  esposa  Heïton. 
le  fils  dou  maraschal  d'Ennenie  [ccc]  ,  et  orent  deux  fis  et  une  fille.  Isabel  esposa  Manse 
de  Buillon.  et  orent  une  fille. 


LES   PRINCIPAUX   SEIGNEURS 

DES  ROYALMES  DE  HIÉRLSALEM   ET  DE  CYPRE. 
LES  SEIGNEURS  D'ADELON. 


Adam  est  le  premier  que  Ton  remarque  avoir  esté  seigneur  d'Adeion'. 
[Il  était  fils  de  Hugues  de  Giblet,  seigneur  de  Besmediu,  et  d'Agnès 
de  Ham,  si  l'on  en  croit  un  nouveau  chapitre  du  Lignage  d'outre- 
mer-.] Il  ne  laissa  qu'une  fille  unique,  qui  suit  : 

Agnès,  dame  d'Adeion,  fille  d'Adam,  espouse  Thierry  de  Tenre- 
MONDE  [ou  Terremonde],  qui  estoit  fils  puisné  de  Gautier,  II"'  du  nom, 
seigneur  de  Tenremonde,  en  Flandres ^  Il  se  voit  au  cartulane  de 
Manosque  un  titre  d'Aymery,  roy  de  Hiérusalem,  de  l'an  1 198,  où  il 
souscrit  avec  plusieurs  autres  barons. 

[Cet  acte  est  celui  qui  se  Ut  à  la  date  d'octobre  1  iy3,  dans  le  recued  de 
Sébastien  Paoli*.  Tbierri  de  Tenremonde  a  souscrit  aussi  deux  actes  du 
comte  Henri  de  Champagne,  roi  de  Jérusalem^  (janvier  1198,  et  5  janvier 
i  1 9  4  ),  un  acte  du  roi  Amauri  °  (  août  1  1 9  8  ),  et  le  diplôme ,  suspecté  de  faux , 
du  même  roi"  (octobre  1  1  98),  en  faveur  de  la  commune  de  Marseille.] 

'   Lignages  d'outre -mer,  c.  xxiu;  édition  '   Cod.  diplomat.  1. 1,  giiinta  n"  8,  p.  287. 

Fîeiignot,  e.  xxxv.  '  Cod.  diplomat.  t.  I,  p.  87,  216,  5i  1  el 

'  Lignages  d'outre-mer,  c.  xwi.  5 12. 

'  Du  Chesne,  Hist.  de  Guines,  1.  IV.  en.  '   Cod.  diplomat.  t.  I.  i\°  i8(j,  p.  235. 

p.  lia  .  et  preuves,  p.  287.  — Lindan.  1. 1.  'De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  Il, 

c.  VI  p.  2  5. 


170  LES  FAMILLES  DOIITRE-MER. 

Ayant  quitté  la  terre  sainte,  il  vint  au  service  de  Baudouin  I", 
empereur  de  Constantinople,  qui  luy  donna  la  charge  de  connestable, 
de  Ronianie,  et  l'ut  tu»'  en  un  combat  contre  les  Bulgares,  comme  Vil- 
Iciiardouin  raconte  plus  au  long'.  11  fut  père  de  Daniel,  qui  lui  suc- 
céda [et  d'Isabelle,  nommée  seulement  par  le  Lignage  d'outre-mer -. 
sans  autre  indication  ;  elle  est  appelée  ailleurs  Marguerite]. 

Daniel  de  Tenremonde,  seigneur  d'Adelon,  espousa  Agnès  de  Franc- 
ien, qui  pouvoit  estre  (ille  de  Gérard  de  Franco  hco,  qui  souscrit  le 
titre  dont  je  viens  de  parler;  laquelle,  après  la  mort  de  son  mary. 
s'allia,  en  secondes  noces,  à  Garnier  Aleman  le  Jeune ^  ainsy  que 
sendjle  dire  le  Lignage  d'outre-mer,  quoyque  ses  termes  ambigus 
peuvent  faire  attribuer  le  mariage  à  Agnès,  fdle  de  Daniel. 

[Le  Lignage"  dit  qu'Agnès  de  Francien  épousa  Garnier  Aleman  le  Jeune. 
S'il  .s'agissait  de  la  mère,  le  texte  devrait  indicpier  un  mariage  en  secondes 
noces,  après  la  mort  de  son  premier  mari,  Daniel  de  Tenremonde  D'un  autre 
côté,  s'il  s'agit  de  la  fdle,  celle-ci  devrait  s'appeler  de  Tenremonde  on  d'Ade- 
lon, comme  son  père,  et  non  de  Francien,  (pii  iHait  le  nom  de  Famille  de  la 
mère.  André  Du  Cllesne^  ijui  s'appuie  uniquement  sur  le  texte  du  Lignage. 
|)ense  que  cette  Agnès  de  Frandeu,  qui  épousa  Garnier  Aleman,  était  la  fdle: 
La  Thaumassière  ^  suppose  (pie  c'est  la  mère  qui  se  remaria.  Labbe  ''  reste  dans 
le  vague  du  texte  du  Lignage. 

Un  des  nouveaux  chapitres  du  Lignage* présente  ces  alliances  d'une  manière 
plus  claire,  mais  toute  difTérente.  Suivant  ce  texte, 

Thierri  be  Tenremonde,  époux  d'Agnès  d'Adelon,  eut  deux  enfants,  Daniel. 
(|ui  lui  succéda,  et  une  fdle,  nommée  Marguerite,  au  lieu  d'Isabelle,  première 
femme  de  Philippe  de  Maugasteau,  et  morte  sans  enfants. 


'   Villelianl.  n"  i  ()8  ,  210  .  -il  i,  -JiS,  et  '  A.  Uu  Ctiesne  ,  loc.  cil. 

p.  334,  édition  Du  Gange.  '   As.<!ises  de  Jérusalem,  noies  et  ubscrm- 

-  Lignages  d'oui re-iiœr.  c.  \vm.  éflition  liriits,  p.  288. 
Beuffnot.  '   Abrégé   roijal  de    l'alliance   ckromhg. 

Voir  La  Famille  Aleman.     -  t.  I,  p.  hof). 

"  Lignages  d'outi-e-mer,  Labbc.  c.  wni.  '  Lignages  d'outre-mer,  c.  \\\i.  édition 

p.  ?io6,  &/17;  édition  Beugnot.  c.  vwv.  Bengnot. 


LES  SEIGNEURS  DADELON.  .  171 

Daniel  épousa  Isabelle,  sœur  de  ce  même  Philippe,  sou  heau-frère,  et  eu 
eut  deux  fdles,  Agnès  et  Isabelle.  Ce  texte  ne  mentionne  pas  sou  (ils,  Da- 
niel II,  mort  sans  héritiers. 

Isabelle  eut  le  titre  de  daine  d'Adelon,  et  n'eut  point  d'enfants. 

Agnès  de  Tenremonde,  sa  sœur,  épousa  Garnier  l'Aleman,  qui  était  lils 
d'Aimé  l'Aleman  et  d'Agnès  de  Frandeu  ^  etc. 

Dans  ce  texte  on  ne  voit  qu'une  personne  qui  porte  le  nom  d'Agnès  de 
Frandeu ,  et  qui  n'a  d'autre  rapport  d'alliance  avec  Daniel  que  par  le  mariage 
de  leurs  deux  enfants,  par  conséquent  il  n'y  a  plus  de  didicullé  à  résoudre: 
reste  à  savoir  de  quel  côté  est  la  vérité. 

Ce  Daniel  de  Tenremonde,  époux  d'Agnès  de  Frandeu,  ou  d'Isabelle  de 
Maugasteau,  paraît  être,  par  les  dates,  celui  qui  est  nommé,  dans  la  Continua- 
tion de  Guillaume  de  Tyr^,  parmi  les  dievaliers  qui,  eu  1220,  accompa- 
gnèrent la  reine  Isabelle,  fdle  de  Jean  de  Brienne,  lorsqu'elle  se  rendit  de 
Tyr  à  Brindes  pour  épouser  l'empereur  Frédéric  II.] 

Il  laissa  trois  enfans,  Daniel,  Agnès,  femme  de  Garnier  le  Jeune, 
suivant  A.  Du  Chesne,  et  Isabeau. 

[C'est  probablement  cette  Isabelle  à  laquelle  Jean  Aleman  ou  l'Aleman, 
seigneur  de  Césarée,  s'engage,  par  acte  du  1"  mai  1  2-55  ^,  à  payer  une  rente 
annuelle  de  600  besants,  conmie  faisait  le  seigneur  de  Césarée,  Jean,  son 
beau- père.  I 

Daniel  [II]  de  Tenremonde,  seigneur  d'Adelon,  décéda  sans  enfans. 

[En  lao/i,  on  voit  un  Pierre  d'Avalon,  qualifié  de  seigneur  d'Adelon*.' 
vassal  de  Julien,  seigneur  de  Sajette ,  dont  il  souscrit  un  acte  (août  laBà). 
Nous  ne  pouvons  dire  s'il  succéda  immédiatement  à  Daniel  II  de  Tenremonde , 
ni  à  (piel  titre  il  possédait  la  seigneurie  d'Adelon.  Il  y  avait  bien  quelque  alli- 
nité  entre  les  familles  d'Avalon  et  d'Adelon,  puisque  Gilles  Aleman,  fils  de 
Garnier  Aleman  le  Jeune  et  d'Agnès  de  Francien,  épousa  une  nièce  de  Pierre 

'  Voir  la  suite  Je  cette  généalogie  à  Lu  '  Cod.  diplomat.  t.  1,  11°  i8i,  p.  -22  3, 

Famille  Aleman.  5Ai  et  56-2. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXH,  '  Cod.  diplomat.  t.  1,  n"  laS,  p.  i43. 
c.  \x,  p.  358,  et  note  e. 


172  LES  FAMILLES  DOIJTRE-MER. 

(l'Avalonle  Jeune  '.  Ce  Pierre  d'Avalon  est-il  le  même  que  le  neveu  d'Eudes  de 
Montbëliard,  nommé  par  Joinvilie^;  son  cousin,  par  le  Continuateur  de  Guil- 
laume de  Tyr '.  et  par  le  Lignajje  d'outre-mer' ?  Est-il  aussi  le  même  que 
Pierre  d'Avalon,  seigneur  d'Adelon  ?  Enfin,  quand  toutes  ces  identités  seraient 
prouvées  et  bien  établies,  nous  n'y  verrions  pas  encore  comment  un  sire  d'A- 
valon se  trouvait  l'héritier  de  la  seigneurie  d'Adelon.] 

Les  Assises  de  Hiérusaieni  parlent  de  Jourdain  de  Tenremonde  ^ 
qui  devoit  un  chevalier  de  service  à  cause  du  fief  qu'il  possédoit  en  la 
baronnie  d'Acre;  il  estnit  probablement,  issu  de  la  mesme  famille. 

'   Lignages  d'outri'-mcj',  Labbe.  c.  .\xiii.  '   Lignnges  d'outre -mer,  Labbe.    c.  vu. 

p.  /io6 ,  667;  édition  Beugnot,  c.  XXXI.  p.   876.    633.    —    €nd.   diplomatie.   I.   I. 

-  Joinviile,  (klition  Du  Gange,  p.  37,  89.  p.   527. 
el  observations,  p.  70.  *  Assises  de  Jérusalem,  Labbe,  p.  5,17: 

^  Continuât,  de  Giiill.  de  Tyr,  L  XXXIIl .  édition  Beugnot,  t.  I,  p.  4-25  :  Assises  de  la 

c.  xxxviii,  p.  4o3  et  lioU.  haute  cour,  c.  cclxxi. 


LES  DUCS  D•A^TIOGHE.  i73 


LES   DUCS  D'ANTIOCHE. 


La  ville  d'Antioche,  assise  sur  la  rivière  d'Oronto ',  niétropolitaiiii' 
de  la  Cœlésyrie,  lut  autrefois  la  capitale  des  roys  de  cette  contrée,  et 
depuis,  le  siège  d'un  patriarche.  Elle  vint,  comme  les  autres  villes  de 
l'Asie,  en  la  puissance  des  Romains,  qui  se  la  conservèrent  jusques  au 
temps  de  l'empire  de  Justinien^,  que  Cosroes,  roy  de  Perse,  sen  em- 
para, et  la  ruina  presque  de  fond  en  comble.  L'empereur  Justin^  le 
Thracien  la  rétablit  incontinent  après,  et  iuy  donna  le  nom  de  Tluo- 
polis ;  ce  que  Théoplianes*  attribue  à  Justinien.  Omar,  roy  des  Arabes. 
l'enleva  derechef  aux  empereurs  d'Orient,  sous  la  conduite  de  Mua- 
vias,  l'an  21  d'Héraclius,  ou,  comnu'  escrit  Cedrenus^,  après  Tlieo- 
phanes,  le  28.  Elle  demeura  ensuite  sous  la  domination  des  Sarrazins. 
jusques  à  l'empire  de  Nicéphore  Phocas  •',  sous  lequel  Michel  Burzès. 
patrice,  l'un  de  ses  généraux,  s'en  rendit  le  maistre,  vers  l'an  966. 
Depuis  lequel  temps  elle  obéit  aux  empereurs  de  Gonstantinople,  qui 
y  envoyoient  de  temps  en  temps  des  gouverneurs''  avec  le  titre  de 
ducs,  jusques  à  ce  que  les  Turcs  s'en  emparèrent. 

L'histoire  nous  ayant  marqué  les  noms  et  les  familles  de  la  plusparl 

'  Wiilelnius  Tyren.  I.  IV,  c.  ix.  —  Joan.  I.  XVIII,  p.  58a.  —  Niceph.Constantinojiu- 

Phoeas,  Descn'pt.  terrce  sanctœ ,  n°  t2  ;  apiid  litanus,  p.  69.  —  Sigebert.  ann.  6io.  — 

Allatium,  Sufif^iiXTa.  Aithon,  c.  w. 

^  Hisloria.  miscell.  1.  XVI .  p.  1x6.  —  Pro-  '  Zonar.  p.  161,  1 G3.  —  Manass.  p.  228. 

cop.  De  Bello  Persico,  1.  II.  —  Evagrius,  — Scyiiizes.  —  Abiilfaragius,  p.  207. 
I.IV.c.  xsiv.  —  (îregoi'iusTur.  1.  IV,  c.  XXIII  ;  '  Zonar.  p.  i8i.  —  Balsam.  ad  cari.  K 

1.  X.c.  XXIV.  synodi   Eplios.  —    Niceph.   Callist.   ).    \ 

'  Evagr.  I.  II.  c.  XII;  I.  IV.  c.  v,  vi.  c.  xi;  I.  XII,  c.  iv.  —  Anna  Cmnn.  I.  XIII 

*  Theophan.  p.  i.5i.  ]).  /ii3.  —  Sebast.  Paoli,  Cod.  dijAninnl.  t.  I . 

'  Cedrenus,  p.  629.  — Histonn  miscell.  p.  /ii5. 


174  LES  FAMILLES  l)OUTRE-MER. 

«le  ces  ducs,  il  lu;  sera  pas  hors  de  propos  d'en  donner  la  suite  avant 
que  de  parler  des  princes  d'Antioche. 

Ki,iiiii:\T  ',  patrice  ou  duc  d'Antioche,  sous  l'empire  d'Arcadius. 

Michel  BiRZÈs^,  fils,  si  je  ne  nie  trompe,  du  premier,  qui  senipara 
d'Antioche  sur  les  Arabes,  tenoit  cette  qualité  sous  l'empire  de  Ba- 
sih'  et  de  Constantin. 

Damianus  ^  et 

NicKi'HORUS  LJRANUS  '  la  tinrent  sous  Basile  Porphyrogénète .  comme 

MiciiAEL  SpoNDYLAs^  euuuque,  sous  Constantin,  frère  de  Basile,  et 

CoNSTAiNTiNUS  Carantenus '^,  SOUS  Boiuain  Argyre,  dont  il  avoit  es- 
pousé  la  sœur.  Celuy-cy  eut  poui'  successeurs  : 

SpOM)VLAS  "".  et 

NicÉTAS  de  Mysthée\  qui  turent  suivis  par  un  autre 

NicÉT^s'^,  et  par 

Co^sTANTiNus,  frères  de  lerapereur  Michel  Paphlagon,  sous  son  em- 
pire. 

MAtROCATACALON'"   et 

MicHAEL  [surnommé]  Vranls  Magistère'  tinrent  ensuite  cette  dignité 
sous  1  empire  de  Michel  Stratiotique''^. 

'  Coclinus,  Origin.Constimtinop.f.bd.  '  Zouar.  188.  —  Cedrenus.  p.  j'ii') 

'  Georg-.  Cedrenus.  p.  68/=i .  685.                       '"  Gedreiuis  (p.  798)  et  Zoiiare  (p.  -jog) 

^  Cedi-enus,  p.  701.  ne  l'appellent  que  Catucalon,  surnommé  k 

'  Cedrenus,  p.  706.  Brûlé,  ^exavfiévos. 

'  Cedrenus,  p.  790-726.  "  Ce  mot.  dans  le  grec,  indique  sa  fonc- 

'  Cedrenus,  p.  72.5.  tien:  Uiynlpos  ktnioxei^s. 

'  Glycas,  p.  689.  '■  Cedrenus,  p.  798.  —  Micli.  Cérulaire 

'  Cedrenus,  p.  7-27.  patr.  Constantinop.  Epist.  n°  1  1 . 


LES   DUCS  D'ANTIOCHE.  '  175 

ScLÈRE  ',  sous  celuy  de  Constantin  Monnmaque.  el 

Catatirius-,  Arnif'nien  de  nation,  sous  celuy  do  Romain  Diogèni'. 
Après  eux. 

NlCEl•HoRITZÈs^  eunuque,  fut  duc  d'Anlioclie  sous  Michel  Ducas  [Vil. 
surnonnné  Parapinace],  et  eut  pour  successeur 

Joseph  Trachaniote  *,  protoproèdre ,  et,  celuy-cy  estant  mort. 

IsAAc  CoMNEINus^  IVère  aisné  d'Alexius,  qui  fut  depuis  empereur. 
iuy  succéda.  11  obtint  le  gouvernement  de  Michel  Ducas,  lequel  il  iif 
tint  pas  longtemps,  car  Phylarète,  Arménien,  que  rempereur  Diogèue 
avoit  élevé  à  la  dignité  de  domestique,  ayant  porté  impatiemment  la 
disgrâce  de  son  maistre  et  de  son  bienfaiteur  ^  et  le  mauvais  traite- 
ment qui  Iuy  avoit  esté  fait  par  ses  ennemis,  qui  lui  avoient  fait  crever 
les  yeux,  se  souleva  en  sa  faveur,  et  se  saisit  de  la  ville  d'Antioche. 
Mais  conune  il  n'estoit  pas  assez  puissant  pour  la  conserver  contre  les 
incursions  et  les  attaques  continuelles  des  Turcs  voisins,  il  prit  réso- 
lution de  s'allier  étroitement  avec  eux,  en  embrassant  leur  religion,  el 
se  faisant  circoncire.  Son  fils  eut  horreur  d'une  action  si  impie  el  si 
extraordinaire  \  et,  voyant  qu'il  ne  pou  voit  rien  gagiun-  sur  son  es- 
prit, pour  le  démouvoir  de  cette  résolution,  traita  avec  Soliman,  sul- 
tan de  Nicée,  fils  de  Ptolomée,  et  Iuy  persuada  de  s'emparer  de  la 
ville  d'Antioche;  ce  qui  fut  exécuté  sous  le  caliphat  de  Muquetadibellc 
[Moctadi-Bamrillah].  Ce  sultan  ne  la  [)osséda  pas  lonj;temps.  car. 
ayant  esté  vaincu  en  bataille  par  Ragroldule,  nonnné  jjar  les  Grecs 
Tumsès  [Toutousch],  sultan  [seldjoucide]  de  la  ville  de  Hiérusalem 
et  de  Damas,  il  se  retira  par  désespoir,  et  laissa  par  ce  moyen  An- 

'  Baronius,  Annal,  ami.  1054,  ifscj.  '  Anna  Gomnena.  I.  Il,  p.  li'A. 

■  Zonar.  p.  222,  aaô.  — Scylitz.p.839.  '  Anna  Gomnena    i.  VI.  p.  itib.  iG<i 

S'ili.  —  ^'icf■ph.  Bryemie.  1.  I ,  n"  aa.  —  Zonar. 

'  Scylitz.  p.  845.  '  Georg.Eïmacin.  Hisioiic  ilr.'i  '.nliiplus. 

'  Bryenn.  1.  II.  n'  28.  p.  289,  29.8.  296. 


J76  ■  LES  FAMILLES  I)  OLTRE-MER. 

tioche  à  son  eiuioiuy.  Cela  ai'i-iva  vers  I  an  108/1,  sous  1  empire  d'A- 
lexis Comiiène  ',  coninie  011  peut  colliger  de  ce  que  Raymond  d'Agiles^, 
Orderic  Vital  ',  Guillaume  de  Tyr',  et  les  autres  auteurs  escrivent  que, 
lorsque  Antioclie  vint  au  pouvoir  des  François,  (jui  lut  le  3"  jour  de 
juin,  lan  de  Nostre-Seigneur  1098,  elle  avoit  esté  sous  la  domination 
des  Turcs  et  des  Sarrazins  de  la  Syrie  l'espace  de  quatorze  années. 
\iiss\  Georges  Elmacin  rapporte  la  mort  de  Soliman  à  l'an  de  l'hé- 
gii'e  /178,  qui  revient  à  l'an  de  Nostre-Seigneur  io85.  Les  nostres  la 
leur  enlevèrent  après  neuf  mois  de  siège ^  ou,  comme  veut  un  autre 
auteur'^,  huit  mois  et  un  jour. 

'   Willelmiis  Tyr.  I.  I,  c.  i\.  —  Aitlion.  '  Wiiielmus  Tyr.  I.  V.  c.  11. 

<:.  \i\.  \\.  —  Matli.  Paris,  anri.  1 176.  Alberlus  Aquensis,   I.  IV,   c.  \\\.  — 

"  Raym.  d'Agiles,  p.  i'jH.  Hiiym.  «l'Agiles.p.  169. — Guiberlus.  i.I\. 

^  Onlericus  Vital.  I.  \.  p.  796:  I.  XIII  .  r.  \i.  —  Wiiielmus  Tyr.  I.  V.  r.  xmii. 

p.  ()i  V                                    .  "  Roberl.  Monaclius.  1.  VIII.  p.  68. 


LES   PRINCES  D'ANTIOCHE.  177 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE. 


BoÉMOND  '  fut  choisy  par  ies  chefs  de  l'armée  pour  prendre  le  gou- 
vernement et  la  seigneurie  de  la  ville  d'Antioclie,  après  sa  prise,  à  cause 
qu'il  s'estoit  signalé  plus  que  les  autres  au  siège  qui  y  fui  dressé,  et 
de  ce  qu'après  sa  reddition  il  la  défendit  vigoureusement  contre  les 
forces  et  les  efforts  de  Corbaham,  sultan  des  Sarrazins,  qui  l'estoit 
venu  assiéger  incontinent  après  (pie  les  nostres  s'en  furent  rendus 
maistres;  encore  que  par  le  traité  qui  avoit  esté  arresté  entre  l'empe- 
reur Alexis  Comnène  et  les  François,  lorsqu'ils  passèrent  à  Constanti- 
nople,  il  eust  esté  convenu  (ju'au  cas  ([u'ils  vinssent  à  la  prendre  ils 
seroient  tenus  de  la  remettre  au  pouvoir  de  cet  empereur-. 

H  estoit  fils  aisné  de  Robert  Guichard  •''  [Guiscard],  prince  de  la 
Pouille,  et  de  sa  première  femme,  Alberade,  quoyque  Anne  Com- 
nène, qui  vivoit  de  son  temps,  ait  escrit  (ju'il  estoit  frère  pnisné  de 
Roger.  Orderic  *  nous  apprend  qu'il  eut  pour  son  nom  de  baptesme 
celuy  de  Marc,  et  que  son  père,  ayant  ouy  raconter  en  un  festin  fami- 
lier la  fable  du  géant  Boémond pu  Buamond,  luy  en  donna  le  surnom 
par  forme  de  raillerie,  probablement  pour  la  hauteur  de  sa  taille,  pas- 
sant le  commun  des  hommes  d'une  coudée,  comme  escrit  Aime  Com- 
nène ^  qui  l'avoit  veu,  et  qui  nous  l'a  dépeint  au  naturel  dans  son 
Alexiade.  Elle  ajoute"^  (|n'il  fut  surnommé  Sanisque,  sans  (pie  j'en  aye 


'   Albertus  Aquensis,  I.  V,  c.  ii.   —Tu-  1.    lll,    c.   m.  —  Anna  Comnena,    I.   XL 

,lel,od.  —  Willelmus  Tyr.  et  alii.  —  Abul-  p.  333. 
faragius,  p.  2/4-2.  '   Malaterra. 

'  Albert.  Aqiiensis,l.V,c.  11. — Tudebocl.  "  Ordericus,  1.  IX,  p.  yai  ;  1.  XI.  p.  817. 

p.  ygg.  —  Willelmus  Tyren.  I.  V,  e.  xvi.  —  '  Anna  Comn.  1.  XIII,  p.  ioA. 

P.aklrir.  I.  II.  p.  108.  109. —  Guiberlus.  '   Anna  Cnnin.  I.  IV,  p.  11. "j. 

a3 


17R  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

pu  deviner  la  raison.  Luy-mesnie  se  qualifie  ainsi  en  quelques  litres  '  : 
FJgo  Maucvs,  qui  et  Abbamomte,  Rubberd regisjilius  :  c'est-à-dire  BaemoiH. 
Il  tut  (jualifié  ])rince  d'Antioclie  à  cause  qu'avant  qu'il  entrasten  pos- 
session de  celle  ville,  il  esloit  et  se  qualifioil  prince,  au  rapport  de 
Guillaume  de  Tyr-,  sçavoir  de  Tarente  en  Italie,  comme  on  recueille 
du  Lignage  d'outre-mer  ^  et  de  Jean  Villani  *.  Car  entre  les  places  qui 
luy  furent  laissées  en  son  partage  par  son  frère  Roger  *,  furent  celles 
de  Bari  el  de  Tarente. 

[Dans  lin  acte  où  le  roi  Foulques'',  coinmo  haile  d'Antioclie,  confirme  les 
concessions  faites  par  Boémond  I"  et  H"  en  faveur  de  l'église  du  Saint-Sé- 
pulcre de  Jérusalem,  ces  deux  princes  sont  appelés  «seigneurs  d'Antioclie,?; 
(lomiin  Antiocheni.] 

Je  ne  prétens  pas  rapporter  icy  tous  ses  combats,  ni  comme  il  fut 
l'ait  pi'isonnier  par  les  Sarrazins,  puisque  cela  seroit  de  trop  longue 
haleine,  et  que  tous  les  auteurs  de  son  temps  en  ont  escril  amplement. 
Il  suffit  de  remarijuer  qu'il  mourut  en  la  ville  de  Bari,  en  la  Fouille, 
non  sans  quelque  sou])çon  de  poison,  comme  il  se  prcparoist  pour 
passer  à  Antioclie^  et  qu  il  fut  inhumé  en  l'église  de  Saint-Nicolas*. 
Les  auteurs  ne  s'accordent  pas  ])0ur  l'année  de  son  décez.  Anne  Com- 
nène  ^  et  Gudlaume  de  Tyr  '"  disent  qu'il  mourut  six  mois  après  la  levée 
du  siège  qu'il  avoit  mis  devant  la  ville  de  Duras  en  Albanie,  (jui  fui 
en  l'an  1 109.  Albert  d'Aix'^  escrit  qu'il  mourut  au  temps  que  l'empe- 
reur Henry  IV  esloit  à  Rome,  oîi  il  se  vengea  de  ses  ennemys  par  le 
fer  et  par  le  glaive.  Pierre  diacre'-,  dit  la  mesme  chose,  et  (jue  Boé- 
mond et  Roger,  duc  de  la  Fouille,  son  frère,  finirent  leurs  jours  du- 
rant ces  mouvemens;  d'oiî  il  faut  conclure  que  Boémond  mourut  en 

'   Angel.  a  Nuce.  ail  lilj.  IV  Chr.  Cnxsin.  '   Gniberlus,  1.  VII,  c.  \\\iv    —  Math, 

c.  \.  Paris,  ann.  1109,  p.  hh. 

'  Willelmiis  Tyr.  I.  VI,  c.  \xiii.  '  Alberlus  Aquensis,  I.  XI,  c.  \lviii. 

'  Lig-iwgcg  d'otiUe-mer,  c.  iv.  '  .\nna  Gomnena,  1.  XIV,  p.  4 19. 

''  J.  Villani,  I.  IV,  c.  xvHi.  '"  Willelnius  Tyr.  I.  XI,  c.  vi. 

^  Ordericus  Vital.  1.  VIII.  p.  077.  "  Albertus  Aquensis,  1.  XI,  c.  xlmii. 

''   Cartuhiriinn   Sar.cii  Septilchri ,  n'  8(1,              ''   Petriis  diac.  C/ir.  C«.Mm.  I.  IV,  c.  \Lii. 

p.  167.  —  VÀron.  Foss/r  Novœ ,  ami.  1  1 1  ] . 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  '  179 

l'année  1 1  lo,  comme  escrit  Mathieu  Paris,  ou  la  suivaiik-,  ausf[uelles 
les  auteurs  rapportent  le  voyage  d'Italie  de  l'empereur  Henry.  Ho- 
muald,  archevesque  de  Salerne,  dit  qu'il  mourut  l'an  1 1 1 1,  quatorze 
jours  après  la  mort  de  sou  frère,  et  qu'il  fut  inhumé  près  de  l'église 
de  Saint-Sabin,  en  la  ville  de  Canusio.  La  Ghroni(pie  de  Maillezais', 
celle  de  Fosse-Neuve'-  et  Orderic  Vital  ^  cotent  aussi  cette  mort  en 
l'an  1111.  Mais  le  dernier  se  méprend  lorsqu'il  escrit  qu'elle  arriva  à 
Antioche.  Enfin  le  Nécrologe  de  l'abbaye  de  Molesmes*  la  rapporte  au 
8'' jour  d'octobre.  Un  auteur  ancien^  dit  (ju'il  mourut  au  mois  de  fé- 
vrier; un  autre  ^  au  mois  de  mars.  Le  cardinal  Baronius '^  a  rapporté 
diverses  épitaphes  qui  luy  furent  dressées  à  Canusio  eu  la  Pouilie,  en 
l'église  de  Saint-Sabin,  où  il  fut  inhumé. 

Il  espousa  ^  Constance,  fille  de  Philippe  I'',  roy  de  France,  l'an  i  i  o/i. 
Les  noces  s'en  firent  en  la  vdle  de  Chartres,  avec  grand  appareil,  iu- 
continent  après  la  feste  de  Pasques.  Elle  estoit  pour  lors  veuve  de 
Hugues,  comte  de  Champagne.  Il  eu  procréa  deux  fils  ",  dont  l'aisné. 
nommé  Jemi,  mourut  jeune  dans  la  Pouilie;  l'autre,  nommé  Bor- 
moiid,  fut  prince  d'Antioche.  Constance  demeura  dans  la  Pouilie  avec 
son  fils^",  et  l'histoire  remarque"  qu'elle  lit  plusieurs  bienfaits  à  l'église 
de  Jyvenazzo  en  l'an  i  i  i3,  au  monastère  des  religieuses  de  Brindes, 
en  l'an  1 1 1 6,  et  qu'elle  fit  bastir  le  monastère  des  religieuses  de  Saint- 
Bartliélemy  de  Tarente.  Elle  vivoit  encore  l'an  1120,  en  laquelle 
année  l'histoire  remarque  que  le  pape  Calixte,  estant  venu  à  Béné- 


'  Chron.  Malleac.  aiiii.  1111.  Suger,  in  Lud.  VI,  c.  i\.  —  (Jrdericiis.  1.  V. 

■   Citron.  Fossœ  Novœ,  anii.  1111.  VIII,  XI.  — Fragm.  Iiistor.  [Hislorieiis   de 

'  Uideiicus  Vital.  1.  XI,  p.  82/1.  et  not.  France,  t.  IV,  p.  9/1,  98.1  -Anna  CiOmnena, 

ad  Annam.  I.   XII,  p.  3/i(3.  —  Citron.  Marcum.  I.  III 

*  Necrol.  Molism.  c.  iv.  — Conin.  Aimoini.  I.  V,  c.  \lviii. 

'■  Necrol.  Ctissiu.  — -Falco  Denevenl.  '  Fulcherius  Carnot.  I.  II,  c.  wviii.  — 

"  Anonyni.  Barensis.  Guibert.  I.  VII,  c.  \\\iv. —  Roinunld.  ami. 

'   Baronius,  Annal,  ann.  iiii.  iio5.  — Suger,  in  Ludonic.  VI,  p.  û88. 

'  Chron.  Cnssùi.  I.  IV,  c.  l.  —  Fulcherius  '°  Chron.  Fossœ  Novœ,  ann.  1 1!20. 

Carnot.  I.  Il,  c.  wvni.  —  Guibert.  I.  VII.  "  Uglielii,  Arch.  Benev.if  17;  Arch.  Tti- 

c.  x.wiv. —  Willelmus  Tyren.  1.  XI.  e.  1. —  rcnl.  n°  ai  ;  Arch.  Juvenaccitsi ,  epist.  n"  It. 

23. 


180  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

vcnl,  y  reçut  les  hommages  du  duc  Guillaume  et  des  grands  de  la 
Pouille;  et,  de  là,  estant  allé  à  Bari,  il  mit  eu  liberté  la  femme  de 
Hoémoud,  à  la(|uellc  elle  donne  le  nom  de  reyne,  parce  qu'elle  estoit 
fille  de  roy.  [Elle  était  morte,  en  1 12G  '.] 

.  Tancrède  [prince  de  Galilée]  fut  clioisy  -  pour  prendre  le  gouver- 
ueuieiit  de  la  seigneurie  d'Antioche,  durant  la  prison  de  Boémond. 
(|ui  avoit  esté  [tris  en  une  rencontre  par  les  Sarrazius,  l'an  1100. 
comme  son  principal  héritier,  et  jusques  à  ce  quil  auroit  recouvré  la 
liberté.  Il  estoit  fils  d'Eudes*  Bon-Marchis,  ou,  comme  quelques  an- 
leurs  le  nomment,  Marchis  ou  Marquis,  et  d'une  des  filles  de  Robert 
Guichard,  dont  le  nom  a  esté  supprimé  par  l'histoire.  [Elle  est  nommée 
Ennna  dans  IHistoire  de  la  guerre  sacrée,  publiée  par  Mabillon  *.] 
D'où  vient  cpi'Eudes  est  nommé  par  Orderic^  sororius  de  Guillaume 
de  Grantmesnil,  c'est-à-dire  beau-frère  de  par  sa  femme,  1  un  et  l'autre 
ayant  espousé  deux  sœurs,  filles  de  Robert,  dont  l'une,  femme  de  Guil- 
laume, fut  Mabile.  Ainsy  Tancrède''  estoit  neveu  de  Boémond,  qu'Al- 
bert d'Aix ''  et  quelques  autres  qualifient  oncle,  avunculus,  de  Tan- 
crède^. Boémond  fut  deux  ans  prisonnier,  au  rapport  d'Albert  d'Aix'-' 
et  de  Foucher  de  Chartres  '",  ou,  selon  Guillaume  de  Tyr^'  et  Mathieu 


'  Voir  plus  bas .  ;i  i'niticle  dp  son  lils  Boé- 
mond IL 

^  Albertus  Aquensis,  I.  VU,  c.  \xvir, 
\Lv.  —  Fulclier.  Carnotens.  1.  Il ,  c.  vi. 
—  Willel.  Tyr.  I.  X .  c.  v.  —  Gesta  Fran- 
cor.  exp.  Hier.  1.  I,  c.  xxxviii.  —  Abb.  Us- 
perg.  ann.  1102.  —  Mathieu  Paris,  ami. 
1101. 

'  Ordencus  Vital.  1.  Vlil ,  p.  717;  1.  i\. 
p.  -j-ih.  —  Romuaid.  ami.  iiii.  —  Tu- 
dpbod.  I.  I  et  IL  —  Anna  Comnena,  I.  XI, 
p.  34i. 

'  Voir  la  note  ci-après. 

'  Ordericus  Vital.  I.  VII,  p.  6i5. 

"  Anna  Comnena.  I.  XIII.  n.  iio. 


'  Albertus  Aquensis,  I.  Il,  c.  xix.  —  Wil- 
lelmus  Malmesb.  1.  IV,  p.  i5i. 

■'  Du  Gange ,  dans  ses  Familles  Normandes . 
fait  la  mère  de  Tancrède  sœur  et  non  pas 
lille  de  Robert  Guiscard,  de  sorte  que,  dans 
ce  cas,  Marc  Roémond  et  Tancrède  auraient 
été  cousins.  C'est  aussi  l'opinion  de  Sébas- 
tien Paoli  {Cod.  dtplomat.  t.  I,  p.  38(î);  il 
cite,  entre  autres  preuves,  l'Histoire  de  la 
guerre  sacrée,  publiée  par  Mabillon  {Mu- 
sœuiH  halicum,  t.  I,  p.  i36). 

"  Albertus  Aquensis,  I.  IX,  c.  xxxvi. 

'"  Fulcber.  Carnot.  I.  II,  c.  xxi. 

"  Willelmus  Tyr.  1.  X ,  c.  xxv  ;  i.  XI .  c.  iv. 

V,  VI. 


LES  PRINCES  D'AINTIOCHE.    ^  '  181 


Paris  ',  quatre  ans.  La  chronique  du  Vigeois^  dit  qu'il  lut  délivré  pai- 
l'intercession  de  saint  Léonard.  Estant  retourné  à  Atitioche,  il  entre- 
prit incontinent  après  son  voyage  d'Italie,  d'où  il  passa  en  France  ^ 
durant  lequel  il  donna  la  garde  de  sa  principauté  à  Tancrède,  son 
neveu,  et  ayant  espousé,  durant  son  voyage  de  France,  Constance, 
fille  du  roy  Philippe  \",  il  obtint"  en  mesme  temps,  pour  Tancrède. 
Cécile,  fille  naturelle  du  mesme  roy,  et  qu'il  avoit  eue  de  Bertrade 
de  Montfort.  Enfin,  Boémond  estant  décédé  en  Italie,  Tancrède  retinl 
la  principauté  d'Antioche  tant  qu'il  vécut,  c'est-à-dire  jusques  en 
l'an  1 1  1  -i  ^,  qu'il  décéda  au  mois  de  décembre.  Il  lut  inhumé  en  la 
ville  d'Antioche,  en  l'église  de  Saint-Pierre.  La  princesse  Cécile", 
après  la  mort  de  son  mary,  duquel  elle  n'eut  point  d'enfans,  es- 
pousa,  en  secondes  noces,  Pons,  comte  de  Tripoli. 

Roger,  très-illustre  et  jeune  chevalier,  dit  Albert  d'Aix\  fut  cli<)is\ 
par  Tancrède  ^  et  par  sa  dernière  disposition,  pour  lui  succéder  en  la 
princi]iauté  d'Antioche,  à  condition  de  la  restituer  au  jeune  Boémond, 
fils  du  prince  Boémond,  et  à  ses  iiéritiers,  lorsqu'ils  en  feroient  la 
demande.  Guillaume  de  Tyr^  Foucher  de  Chartres^»,  et  quelques 
autres  ",  luy  donnent  pour  père  Richard,  qu'Orderic  Vital  '^  qualifie  du 
titre  de  prince,  parce  qu'il  estoit  prince  de  Salerne ,  en  Italie.  C'est  ce 
Richard  qui  fut  fait  prisonnier  par  les  Sarrazins  avec  Boémond,  et  qui 
estoit  fils  de  Guillaume,  comte  du  Principat  au  royaume  de  Naples. 


'   Mathieu  Paris,  p.  42.  "  Alberlus   Aquensis,  I.  XII,  c.  \i\.  — 

^  Chroii.  Vasiense,  part,  i,  c.  xv,  xxxiii.  Willelmus  Malmesb.  1.  IV.  p.  i53. 

'  Alberlus  Aquensis,  1.  IX,  c.  xlvii.  —  '  Alberlus  Aquensis,  I.  XII,  e.  a. 

Fulcher.  Carnol.  1.  II.  c.  xxv.  *  Willelmus  Tyrens.  I.  il,  e.  x;  I.  \I. 

'  Willelmus  Tyr.l. XI,  Cl.  —  AnnaComn.  c.  xvni. 

I.  XII,  p.  346.  '  Willelmus  Tyr.  1.  XI,  c.  xvin,  xxii. 

'  Albertus  Aquensis,  I.  XII,  c.  viii.  —  "  Fulcber.  Carnot.  I.  II,  c.  xlvu. 

Fulcher.  Carnol.  1.  II,  c.  xlv.  —  Hisi.  Hier.  "   Mathieu  Paris.  — ,Egidius  de  Roya. — 

p.  609.  —  Willelmus  Tyr.  1.  XI,  c.  xviii.  —  Willelmus  Malmesb.  I.  IV,  p.  i5o.  —  Ro- 

Robert.  de  Monte,  ann.  1112.  — yEgidius  'muald.  ann.  1119. 

de  Roya,  ann.  1119.  '"  Order.  Vilal.  I.  X .  ]>.  802. 


182  LRS  FAMILLES  DOUTRE-MRR. 

IVère  de  Robert  Guicliard,  d'où  vieiil,  qu'/\lbert  d'Aix'  dit  qu'il  estoit 
Norman  de  nation,  et  proclie  parent  de  Tancrède -.  Le  nicsnie  auteur^ 
nous  apprend  que  Hoger  estoit  neveu  de  Tancrède  par  sa  sœur;  d'où 
il  faut  conclure  que  le  prince  Richard  avoit  espousé  la  sœur  de  Tan- 
crède, (jui  estoit  sa  proche  parente.  Les  escrivains  du  temps*  louent 
le  prince  Roger  pour  sa  valeur,  mais  ils  le  blasment  tous  pour  ses  dé- 
fauts et  ses  vices,  racontant  qu'il  fut  dans  le  dernier  abaiidonnement, 
dans  la  dissolution  et  l'avarice;  que  c'estoit  un  adultère  public,  et  qui 
ne  gardoit  ny  foy  ni  parole^,  ayant  refusé  tout  le  temps  de  sa  vie  de 
leslituer  la  principauté  d'Aiitioche  au  jeune  Boémond,  qui  estoit  dans 
la  Pouille,  et  à  qui  elle  appartenoit  de  droit.  Le  Cartulaire  de  Ma- 
nosque  nous  représente  quelques  titres  de  luy,  avec  la  qualité  de 
prince  d'Antioche,  de  l'an  1 1 18. 

I  Par  un  de  ces  actes,  du  h  juin'',  il  confirme  à  l'hôpital  de  Jérusalem  les 
donations  (|ui  lui  ont  (''té  faites  dans  toute  l'étendue  de  la  principauté  d'An- 
tioche.] 

II  mourut  l'année  suivante,  ayant  esté  tué  en  une  bataille  contre  les 
Sarrazins,  vers  Arcas\  11  espousa,  selon  les  auteurs  du  temps  ^  la 
sœur  de  Baudouin  II,  roy  de  Hiérusalem;  mais,  si  ce  qu'Orderic^  a 
escritde  Melaz,  fdle  du  sultan  Daliman,  est  véritable,  sçavoir  que  cette 
dame  ayant  embrassé  le  christianisme  à  la  persuasion  du  prince  Boé- 
mond ,  durant  sa  prison ,  et  ce  prince  en  estant  échappé  par  son  adresse , 
la  maria  à  Roger,  fils  de  Richard,  qui  estoit  tenu  captif  avec  luy.  il 


'   Albertus  Aquensis,  1.  III.  c.  xv;  1.  VII . 

C.   WMII. 

"  Anna  Comnena,  I.  XIII.  p.  ioa. 
Albeilus  Aquensis,  i.  XII,  c.  ix,  xii. 

'  Wilk'lmus  Tyr.  1.  XII,  c.  x.  —  Willel- 
rans  Maimesb.  i.  IV. 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XII,  c.  ^.  — Fulcher. 
Carnot.  1.  III,  c.  m. — Ganter.  BellaAntioch. 
—  Historia  Hierosolym.  ann.  1119. 

'■  Cod.  diplom.  t.  I,  n"  6.  p.  6,  389,89(1, 
40/.. 


'  Fulcher.  Carnot.  \.  III .  c.  iir.  —  Ganter. 
]).  i53.  —  Ilisi.  Hieros.  ann.  1119. — ^Wil- 
ielmus  Tyr.  I.  XII,  c.  i\.  x.  —  Ordericus 
Vital.  1.  XI,  p.  8-3i.— Robert,  de  Monte  — 
.Egidius  de  Roya.  —  Willelmus  Mnlniesb. 
1.  IV,  p.  i5i. — ^elnaad ,  Extraits  des  hist. 
iirahes ,  p.  Sg-ZiS. 

*  Fulclier.  Carnot.  1.  Ill,  cm.  —  Ganter, 
p.  i6  1 . — -Willelnius  Tyr.  1.  \l.  c.  \xn;  I.  \II. 
c.  vni,  xn. 

'  Ordericus  Vital.  I.  X.  p.  802. 


LES  PRINCES  D'ANTIOGHE.  183 

faut  inférer  que  Roger  espousa  cette  dame  en  preniièn^s  noces,  quo\- 
que,  pour  dire  le  vray,  ceia  ressente  un  peu  le  roman,  et  vu  d'ailleurs 
que  les  escrivains  qui  demeuroient  outre-mer  n'ont  rien  laissé  par  escril 
de  cette  circonstance.  11  ajoute  '  encore  que  l'empereur  Alexis  Coin- 
nène  rechercha  la  fille  de  Roger  pour  Jean  Comnène,  son  fils  aisné. 
qui  fut  depuis  empereur,  ce  qui  ne  peut  estre,  d'autant  que  Jean  estoit 
marié'-;  et  Irène,  sa  femme,  ne  décéda  qu'en  l'an  i  126. 

Raudouin,  1^  du  nom^,  ro\  de  Hiérusalem,  ensuite  de  la  défaite  et 
de  la  mort  de  Roger,  vint  avec  Pons,  comte  de  Tri])oly,  et  une  armée 
considérable  en  la  ville  d'Antioclie,  après  avoir  combattu  les  Sarra- 
zins,  et  les  avoir  vaincus  en  bataille,  et  y  fut  reconnu  [)rince  et  sei- 
gneur de  cette  principauté  par  le  clergé  et  le  peuple,  à  condition* 
(}ue,  pour  le  bien  public,  il  donneroit  sa  fille  en  mariage  au  jeune 
Boémond.  à  qui  la  principauté  d'Antioche  appartenoit,  si  ce  prince  \ 
donnoit  son  consentement,  et  qu'il  vinst  à  Antiocbe.  pour  gouverner 
cet  Estât  par  ses  conseils  et  par  ses  secours. 

Boémond,  IP  du  nom  ^  surnommé  le  Jonne,  prince  de  Tarente,  ayant 
terminé  les  différens  qu'il  avoit  avec  Guillaume,  duc  de  la  Fouille, 
son  oncle,  pour  les  Estats  d'Italie  qu'ils  disputoient  respectivement, 
avec  cette  clause  que,  l'un  d'eux  venant  à  décéder,  le  survivant  lui 
succéderoit  en  tous  ses  biens,  passa  de  la  Fouille,  où  il  fut  élevée 
dans  la  Syrie,  après  l'an  1  ia6;  car  en  cette  année  il  estoit  encore  en 
la  Fouille,  comme  on  recueille  d'une  de  ses  patentes'',  datée  du  mois 

'  Ortiericus  Vital.  I.  II,  p.  83o.  clicr.  Caiiiot.  !.  111,  r.  lvii.  lxi. —  Orderic. 

-   DuCangc,  Familles By tant.  \^.  179.  Vital.  I.  XI,  p.  8-i5,  83i.  —  Math.  Paris. 

'   Gauter.  p.  i58.  —  //w(.  Hkrol.  ann.  p.  48.  /ig. —  Uglielli.  Italia  sacra,  t.  Vil, 

1119,  p.  61.5. — Willelmus  Tyrens.  1.  XII.  p.  1 1 'j  ;  t.  IX,  p.  173.   —   Romuaid 


ann. 


c.  XII.— Orderic.  Vital.  1.  XI.  p.  8o5. —  Ro-  1127. 

bertus  de  Monte,  ann.  iiio-  —  Willelmus  "  Chron.  Cassin.  1.  IV.  c.  l. 

Malinesb.  1.  IV,  p.  i5i.  '  Paulus  yEmilius  Sanctorius.  Hist.  (An- 

'  Gauter.  p.  i58.  bon.  motitisl. 

'  Willelmus  Tyr.  1.  XIIl,  c.  xxi.  —  Fiil- 


18A  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(If  janvior  fie  l'an  du  monde,  selon  les  Grecs,  6636,  indiction  6,  qui 
revient  à  l'an  de  Nostre-Seigneur  1126,  par  laquelle  il  donne  le  mo- 
nastère de  Saint-Bartliéiemy  de  Tarente,  que  Constance,  sa  mère, 
alors  décédée,  avoit  fait  bastir  pour  des  religieuses,  à  Nilus,  abbé  de 
Saint-Anastase  de  Carbon;  et  ce,  du  consentement  des  archevesques 
de  Rari,  d'Otrante  et  de  Brindes.  11  passa  donc  dans  la  terre  sainte, 
dans  la  persuasion  qu'il  avoit  que  le  roy  Baudouin  luy  restitueroit 
la  principauté  d'Antioche,  qui  luy  appartenoit  légitimement  de  la 
succession  du  prince  Boémond  ^%  son  père.  En  quoy  il  ne  fut  pas 
déceu,  car  le  roy,  sur  l'avis  de  son  arrivée,  luy  alla  au-devant,  et 
luy  rendit  la  ville  et  toute  la  principauté,  qu'il  avoit  conservée  avec 
beaucoup  de  soin  et  de  peines  contre  les  attaques  des  Sarrazins;  et 
ensuite  il  luy  donna  en  mariage  la  princesse  Alix,  sa  seconde  fdle.  Ce 
prince  estoit  alors,  au  rapport  de  Guillaume  de  Tyr',  un  jeune  sei- 
gneur, bien  fait  de  sa  personne  et  d'environ  dix-buit  ans,  baut  de 
taille,  ayant  la  teste  blonde  et  un  visage  affable  et  courtois,  (pii  mar- 
quoit  la  grandeur  de  sa  naissance,  mesine  à  ceux  qui  ne  la  coiuiois- 
soient  point,  libéral  et  magnifique  comme  son  père;  et  qui  enfin  eust 
esté  un  des  plus  grands  princes  de  son  temps,  si  la  mort  prématurée 
ne  luy  eust  trancbé  le  fil  de  ses  jours.  Car,  après  avoir  repris  Ca- 
pliarda,  au  siège  de  laquelle  place  il  signala  sa  valeur,  il  fut  tué  en 
un  combat  ■•^,  qu'il  entreprit  inconsidérément  avec  Rodoan  ^  [Zengbi, 
nommé  par  les  Occidentaux  Sanguin],  sultan  d'Halape  [Alep],  où  il  fut 
abandonné  lascbemenl  des  siens,  l'an  ii3i,  laissant  de  son  mariage 
ime  fille  unique,  nommée  Constanco^.  Son  corps  fut  trouvé  sans  teste ^, 
et  fut  iniiumé,  au  mois  de  février,  au  monastère  de  Nostre-Danie,  qui 

'  Willelmus  Tyr.  1.  XIII,  c.  \\i.  en  1 1 1  h.  Le  sultan  actuel  était  Emacl-eddin- 

"  Willclnnis  Tyr.  I.   XIII,  c.  .xxi,  xxvi,  Zonfflii  I",  ou  Sanguin,  comme  le  nomme 

wvii. —  Matli.  Paris,  j).  luy —  Ordericus  ()rdericVital.SelonGuillaumedeTyr(l. .XIII, 

Vital.  I.  XI ,  [).  83 1 . —  RomualJ.  ann.  1 1  çi-  e.  xxvii).  Sanguin  était  un  autre  chef  des 


1 .1 1 


Turcs,  dont  Alix  rechercha  l'alliance, 
kl  (Jaugea  suivi  ici  Guillaume  de  Tyr.  ''  Willelnuis  Tyr.  1.  XXI.  c.  \xvii. 


r|ui  nomme  Rodoan  le  sultan  d'Alep  régnant  '  Roniuald.  nnn.  1 1 3 1 .  — Muratori,  t.  VU, 

alors;  mais  Rodoan  ou  Rodonan  était  mort        col,  187  d. 


LES  PRINCES  DANTIOCHE.  '        185 

estoit  près  du  sépulchre  de  Nostre-Seigneur,  à  costo  du  niosme  sépid- 
chre  '  [sur  la  droite]. 

Après  la  mort  de  Boémond,  le  roy  Baudouin,  son  beau-père,  prit 
derechef  le  soin  et  le  gouvernement  de  la  principauté  d'Antioclie,  d'où 
il  chassa  sa  fdle  Alix,  veuve  de  Boémond',  qui  vouloit  s'en  rendre  la 
maistresse.  Estant  mort  incontinent  après,  la  princesse  fit  ses  efforts 
pour  y  rentrer,  et,  à  cet  effet,  fit  alliance  avec  Pons,  comte  de  Tri- 
poly,  et  Joscelin  le  Jeune,  comte  d'Édesse^  Mais  Fouques,  roy  de  Hié- 
rusalem,  ayant  esté  appelé  par  ceux  d'Antioche,  défit  le  comte  de  Tri- 
poly,  et  prit  possession  de  la  place  et  de  la  principauté,  dont  d  donna 
le  gouvernement  à  Renaud  Mansuer,  seigneur  de  Margat,  personnage 
de  naissance  et  vaillant. 

[En  l'année  1 134,  le  roi  Foulques  confirma,  comme  haile  d'Antioche,  une 
donation  faite  au  Saint-Sépulcre  de  Jérusalem  ^  L'acte  est  daté  de  son  palais 
d'Antioche.  ] 

11  est  probable  ^  que  ce  fut  après  la  mort  de  Baudouin  que  ceux 
d'Antioche  envoyèrent  offrir  la  fille  de  Boémond  à  l'empereur  Jean 
Comnène,  pour  son  jeune  fils.  Manuel,  qui  luy  succéda  depuis  à  l'em- 
pire; ce  que  cet  empereur  ayant  négligé,  il  se  forma  entre  les  François 
et  les  Grecs  une  inimitié  mortelle,  ijui  donna  depuis  matière  à  de 
grands  démeslez  entre  eux.  Cependant 

Raymond  de  Poitiers,  ou  le  Poitevin ^  comme  d  est  nommé  par  les 
Grecs  et  par  le  juif  Benjamin",  fut  mandé  à  Antioche  \mxv  le  roy  Fou- 

'  La  phrase  latine  de  Romuald  semble  '   CartuL  S.  Sepiilc.  n"  8.1,  ji.  iG.5,  iGti. 

plus  claii-e  que  celle  de  Du  Gange  :  «...  et  '  Cinnamus,  1.  I,  p.  i4.  i5,  1"  édit. 

rrsepultus    in   inonasterio    Sancta;    Maria?.  °  Nicetas. 

fquod  estjuxtasepulclirum  nostri  Redeiup-  '  Le  mot  Pitibin,  pr&édé  de  l'article 

fftoris,  in  dextera  parte  ejusdem  sepulcliri."  l''3il2''Dn,  qu'on  lit  dans  le  texte  de  Benja- 

-  .-Eoid.  deRoya,  ann.  1128.  min,  immédiatement  avant  le  mot  papa. 

'  Willelmus  Tyr.  i.  XIV,  c.  v,  ix.  —  Or-  également  précédé  de  l'article,  NCDH  (édi- 

dericus  Vital.  I.  XII.  p.  88((.  —  Mathieu  tion  Constantin  Lempereur.  p.  3i),  ne  pa 

Paris,  p.  .TO.  ann.  11  33.  raît  pas  devoir  s'appliquer  au  prince  Ray- 
ai 


186  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

([ues',  à  qui  il  estoil  parent,  pour  ospouser  la  princesse  Constance.  Il 
esloil  pour  lors  en  la  cour  d'Henry,  1"  du  nom,  roy  d'Angleterre,  du- 
(juel  il  avoit  receu  l'ordre  de  chevaltu'ie.  Ce  seigneur-  estoit  [comme  il 
il  le  dit  lui-même,  de  l'illustre  iamille  des  Poitevins,  c'est-à-dire  des 
comtes  de  Poitiers],  (ils  puisné  de  Guillaume,  IX^  du  nom,  duc  de 
Guyenne  (et  non  d'Austriche,  comme  veut  un  auteur  aleman^),  et  de 
Philippe,  dite  Malhildc,  de  Tolose,  et  frère  de  Guillaume  X,  dernier 
duc  de  Guyenne.  11  prit  naissance  en  la  ville  de  Tolose,  comme  nous 
a])prenons  de  la  Chronique  de  Maillezais  *,  et  estoit,  au  rapport  de 
Guillaume  de  Tyr\  un  personnage  d'une  riche  taille  et  d'une  helle 
prestance,  alTahle  et  courtois  à  tout  le  monde,  qui  surmonta  ceux  qui 
le  précédèrent  en  valeur  et  en  expérience,  au  fait  des  armes,  grand 
amateur  des  gens  de  lettres,  sobre  dans  son  vivre,  magnifique  et  libé- 
ral à  l'excez;  et,  pour  achever  son  éloge  par  celuy  que  luy  donne  Guil- 
laume de  Neubourg^  il  fut  le  bouclier  et  le  défenseur  des  chrestiens 
dans  l'Orient,  et  se  transmit  en  quelque  façon  par  le  nombre  de  ses 


iiiond  (le  laitiers.  I^a  phruse  tie  lauleur 
sernljle  signifier  :  it  Cette  ville  (Anlioclie)  est 
rr lapins  f'orlo  de  tout  l'empire  de  ceshniiiiiies 
'fiers  qui  suivent  la  foi  du  pape  l^ilivin." 
Est  toi  lus  imperiiferociuii!  Piliviiii  piijnr  Jidi'iii 
(impleclcntiinn  munili-tsiiiKi.  Telle  est  la  tra- 
duction de  Constantin  Lempereur.  L'autre 
Iraducteur,  Arias  Montanus,  s'est  conlenlé 
(le  dire  (p.  3i)  :  Esicjiic  miiiiilissima  m-bs  di- 
lionis  diJpdcHtiiiin  a  fidr  uostrii.  (ionslantin 
l>eni])ereur.  dans  ses  notes,  pense  que  jinpiv 
signifie  ici  le  patriarche  d' Anlioclic ,  et  il  cher- 
che vainement  dans  Pitivini  un  nom  propre 
(le  palriarclie.  Mais  il  faut  plul(')t  regarder  ce 
mot  comme  un  adjectif,  et  l'expliquer  par 
le  patriarche  poitevin ,  soit  parce  que  ce  pa- 
triarche d'Aiitioelie,  quel  qu'il  fût  en  ce  mo- 
ment, était  le  patriarche  d'une  ville  soumise 
à  un  seigneur  poitevin  d'origine ,  soit  parce 
que  le  patriarche  vivant  au  moment  où  écri- 
vait Benjamin  était  Aimeri,  natif  de  Limo- 


ges, élevé  à  la  dignité  patriarcale  par  la  fa- 
veur du  prince  Raymond  le  Poitevin ,  et  que 
Limoges,  alors  vicomte  mouvant  des  comtes 
de  Poitiers,  était  eu  qnelque  sorte  mie  dé- 
pendance du  Poitou.  Dans  tous  les  cas,  ce 
ne  peut  être  à  la  personne  mt'me  de  Ray- 
mond, mort  en  i  lit),  que  s'applique  cette 
qualification .  de  la  part  d'un  auteur  qui  écri- 
vait en  1  17;!  et  qui  parlait  de  ce  qu'il  avait 
vu  trois  ans  auparavant.  (Voir  plus  loin  Lex 
Seigneurs  de  Gihlet.) 

'  ^Villelnu^s  Tyrcns.  I.  XI\  ,  c.  ix,  \\. — 
Willehims  Genietic.  I.  MI,  c.  \lhi. —  Math. 
Paris,  ann.  1  lo-?. —  Rohert.  de  Monte,  ann. 
1  i3o. 

'"  Cliron.  Vosiense ,  1.  I,  c.  xxxiii ,  xxxix. 
—  Ph.  Mouskes. — Cartiil.  S.Sepiilc.\i.  178. 

'  Jac.  Wimpheling.  Ejjit.  rerum  Genn. 

'  Citron.  Malleac.  ann.  1099. 

"'  Willelmus  Tyr.  1.  XIV,  c.  xxi. 

"  Willelmus  Neuhriff.  I.  I,  c.  xxi. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  187 

belles  actions  et  de  ses  victoires  la  gloire  de  l'ancien  Machabée.  Enfin, 
Cinnamus  '  dit  qu'il  estoit  un  autre  Hercules.  Mais  tous  ces  avantages 
furent  ternis,  ou  plutost  obscurcis  par  quelques  défauts ^  car  il  estoit 
d'un  naturel  prompt,  se  laissoit  emporter  par  l'impétuosité  de  son  es- 
prit dans  les  occasions  ;  il  n'estoit  pas  niaistre  de  luy-mesme  quand 
d  estoit  en  colère,  raisonnoit  peu,  n'estoit  pas  beureux,  avoit  peu 
de  prévoyance,  et  enfin  il  estoit  adonné  extraordinairement  aux  jeux 
de  dez. 

11  commença  à  entrer  en  possession  de  la  principauté  d'Antioche 
vers  l'an  ii36,  comme  on  peut  recueillir  d'un  titre  ^  de  luy  et  de 
Constance,  sa  femme,  du  mois  d'avrd  [19],  l'an  11/10,  indiction  3. 
qui  est  marqué  estre  le  quatrième  an  de  sa  principauté  [extrait  du 
Cartulaire  du  Saint-Sépulcre,  d'un  autre  acte  du  même  joui',  môme 
année,  tiré  du  même  cartulaire*];  et  d'un  autre  qui  est  au  Cartulaire 
de  Manosque^  en  Provence,  du  1"  février,  l'an  1 1/18,  indiction  12. 
qui  est  marqué  estre  le  treizième °.  Or,  en  cette  année  1186,  Constance 
n'avoit  pas  encore  atteint  i'age  nubile,  son  père  n'ayant  contracté  son 
mariage  qu'en  l'an  1126,  ce  qui  est  aussi  remarqué  ])ar  Guillaumi- 


de  Tvr  \ 


D'abord  que  Jean  Comnène,  empereur  de  Gonstantinople,  eut  ap- 
pris (jue  la  ville  d'Antiocbe  avoit  esté  mise  entre  les  mains  de  Ray- 
mond, et  que  Constance  luy  avoit  esté  accordée  en  mariage,  oiïensé 
de  ce  que  cela  s'estoit  fait  sans  sa  participation,  prétendant  estre  sei- 
gneur direct  de  cet  Estât,  [il]  leva  une  puissante  armée,  avec  laquelle  il 
s'acbemina  vers  Antiocbe;  enleva  d'abord  au  prince  les  villes  de  Tarse. 

'  Cinnamus,  1.  III.  p.  i35  de  la  1"  éJi-  ''  Cartul.  Manosc.  —  Cnd.  dqilom.  t.  I 

tiiin.  "°  2S'  P-  a?- 

-  Willelnms  Tyr.  1.  \IV,  c.  xxi;  i.  XVI.  "  Nous  pensons  que  l'acte  donné  dans  le 

Gei-ta  Ludovici  VU,  régis  Franco-  Codlce  diplomatko  est  celui  que  Du  Cange 


c.  IV 


rmn,  c.  xxv.  avait  vu  dans  le  Cartulaire  de  Manosque . 

''  Aux  Preuves  de  XHisl.  des  Chasteign.  et  qu'il  est  de  l'an  11 49  (nouveau  style),  cj 

p   3_  qui  s'accorde   avec   les  autres  indications 

"  Cartul.  S.  Sepulc.  n"  88,  89,  p.  169-  chroiiolog-iques  de  l'acte. 
,j.2-i^S.  '  Willelmus  Tyr.  I.  XIV,  c..\v. 

24.  ' 


188  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(lAdaïui,  (le  Maniistre  et  d'Aiiavnrse  [Anazarbo],  dans  la  Cilicie,  qui 
avoienl,  esté  possédées  parles  |)riiires  d'AiiUoche  depuis  quarante  ans; 
mit  le  siège  devant  la  place,  et  la  pressa  de  si  près  que  Raymond ,  voyant 
[lien  ([u'il  nepouvoit  espérer  aucun  secours  duroy  de  Hiérusalem,  traita 
avec  l'empereur,  et  consentit  de  luy  l'aire  hommage  lige  de  sa  princi- 
pauté et  de  luy  accorder  l'entrée  de  ses  places  à  grande  et  petite  force  ', 
c'est-à-dire  aux  conditions  ordinaires  des  fiefs  jurables  et  rendables '■^. 
11  semble  qu'en  conséquence  de  cet  accord  lempereur  laissa  dans  An- 
tioche  un  gouverncui'  de  sa  part,  avec  le  titre  de  duc  de  la  mesme 
ville,  comme  ses  prédécesseurs  avoient  fait  au])aravant,  et  que  celuy 
(pii  eut  pour  lors  cette  qualité  fut  Léo  MaiopoJns,  dux  Antiochiœ.  qui 
souscrivit  avec  les  barons  de  cette  principauté  le  titre  de  l'an  i  lio, 
dont  je  viens  de  parler. 

[Ainsi  (jue  le  second  acfe^  du  iikmik- jour,  et  un  autre,  également  du  prince 
Raymond,  du  i"  lévrier  1 1  Acj  \ 

Mais  si  Léon  fut  duc  d'Antioclie  pour  l'enipereur,  il  avait  ('té  établi  dans 
celte  dignité  par  Jean  Conniène,  avant  le  mariage  arrêté  de  Raymond  et  de 
Constance,  puisqu'on  le  voit,  en  i  i3/i  et  1 135,  souscrire  comme  témoin  deux 
actes  du  roi  Foulques °.  Dans  ces  difl'érentes  souscriptions,  il  est  nommé  Léo 
Maiopolus,  (lux  Antiochiœ;  Léo  Maiopoli ,  (lii.v;  Léo,  dux  MeopoJis,  ou  Mngnopo- 
lis:  ou  enfin  seulement  Lco  (hcr. 

Léon  eut,  dans  sa  dignité  de  duc  d'Anlioclie,  des  successeurs  dont  nous 
donnons  la  suite  un  peu  plus  bas,  à  l'article  de  Roémond  III.] 

Guillaume  de  Tyr '\  pai'le  du  dessein  que  l'empereur,  estant  entré 
dans  la  place,  eut  d'y  laisser  des  trouppes,  et  qu'il  en  fut  détourné  par 
une  sédition  qui  s'émut  parmy  le  peuple  sur  ce  sujet. 

Raymond  se  repentit  incontinent  après  de  ce  traité,  du(juel  il  se 

'  Willelmus  Tyr.  1.  XIV,  c.  sxiv,  xxx. —  '  Cni-iul.  S.  Scpuk.  )>.  171,  177. 

Nicetas,./o(7«îi.c.vii.—  Orderic.  Vital.  1. XIII.  ''  Codic.  diplomat.  t.  I,i)°  a. 5,  p.  27. 

p.  (ji4.  —  Cinnamus,  I.  I,  p.  17,  18,  )35,  '  Girtul.  S.  Sepulc.  n"  85,  86,  p.  166, 

1'"  édition.  167.  —  Assi.sci  deJérus.  (-dit.Beugnot  J.  II, 

'   Voir  Du  Gange,   3o'  dissertai imi   sur  p.  igi,  11°  i,"5. 
Jninville,  p.  Sig  et  suiv.  ''  VVilletnius  Tyr.  I.  XV,  c.  ni,  i\. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  '  189 

rétracta,  par  les  persuasions  de  Hugues,  cvesque  de  Gibei  ou  Zebol'. 
L'empereur,  irrité  de  celte  infraction  de  paix,  retourna  en  la  province 
d'Antioche  et  ravagea  la  campagne.  Mais,  comme  il  estoit  dans  la  CÀ- 
licie,  la  mort  le  surprit  en  l'an  nlx'd.  Manuel,  ayant  succédé  à  son 
père,  envoya  une  armée  navale  et  une  autre  de  terre,  pour  achever 
de  réduire  ce  prince,  qui  se  trouva  à  de  si  grandes  extrémitez  qu'il 
l'ut  obligé  de  venir  à  Constantinople  et  de  faire  hommage  lige  à  l'em- 
pereur'-. Estant  de  retour  à  Antioche,  il  y  reçut  Louys,  VIP  du  nom. 
roy  de  France,  lorsqu'il  passa  dans  la  terre  sainte,  et  le  traita  magni- 
fiquement, dans  l'espérance  qu'il  obtiendroit  de  lui  un  secours  consi- 
dérable pour  recouvrer  ses  places ,  qui  luy  avoient  esté  enlevées  par 
les  payeuse  Mais,  s'estant  vu  frustré  de  ses  pensées,  il  en  conçut  un  si 
grand  dépit  qu'il  résolut  de  s'en  venger  :  ce  qu'il  fit  en  persuadant  à 
sa  nièce,  Aliénor  de  Guyenne,  femme  du  roy,  et  qui  estoit  une  de  ces 
femmes  folles,  connue  écrit  Guillaume  de  Tyr,  de  se  sépai'er  d'avec 
son  mary.  Enfin,  il  fut  tué  dans  une  bataille  contre  Noradin,  qui  estoit 
venu  ravager  ses  terres,  s'estant  avancé  trop  avant  dans  les  troupes 
ennemies,  desquelles  il  se  trouva  accablé,  et  finit  ainsy  ses  jours,  le 
27- jour  de  juin,  l'an  1168*,  après  avoir  tenu  la  principauté  l'espace 
de  treize  années. 

[il  faut  reculer  la  mort  de  Raymond  au  mouis  jusqu'en  l'année  iiAy. 
puisqu'on  a  de  lui  un  diplôme  ^  en  faveur  de  l'hôpital  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem ,  daté  du  1"  février  1  1  ig ,  indiction  1  -2  ,  la  treizième  année  de  son  priii- 
cipat.   Mais  il  est  très-probable  qu'il  ne  vécut  pas  au  delà  de   cette   année. 

'  Willeimus  Tyrensis,  I.  XV,  c.  i,  11  et  mus  Tyr.  1.  XVI.   c.   xxvii.  —  Willelmus 

seq.  XIX,  XX,   xxi,  xxii.  —  Ollio  Frising.  Nanguis.  Cliroii.  ann.  iiig. 
I.  Vn  ,  e.   xxvni.  xxxin.  —  Nicel.  Joann.  "  Willeimus  Tyr.  1.  XVH,  c.  i\, — Wil- 

c.  n.  _  Jo.  Tzetzes.  Episl.  ad  Mclrophav.  ielmus  Neubrig.  i.  I,  c.  xxi.  ~  Math.  Paris. 

patriarcli.   [).    afiy.   —   Gimiamus.    1.    III.  ann.  iikS.  — Chron.  Normann.  ann.  iii6 

p.  ,3i.  et  11 53.  —  Robert,  de  Monte,  ann.  11 40. 

-  Cinnamus.    I.    II,    p.    33,    34,    36;  —  Ginnamus,  1.  III,  p.  i3i. —  Mog-.  C/iron. 

I.  m,  p.    i35.  --iNicetas,  Manuel,   i.  I.  Belg.  —  Peu.  Ven.].\l,  ef.  18 ,  içf.  —  Wic. 


c.  II. 


Trivett.  ann.  1  i5o. 
Gesta  Ludorici  VU,  c.  xv.  —  Willel-  '   Cod.  dlpIomaH.  I.  n°  25,  p.  27. 


190  I.ES  FAMILLES  IVOUTRE-MElî. 

puisque,  on  i  i  So,  la  princesse  Constance  conlirme  une  donation  en  laveur  du 

inèine  ordre,  par  des  lettres'  où  il  n'est  pas  lait  mention  du  prince  Raymond.] 

Son  corps  fut  poi-t*'"  i\  Aiitioche,  où  il  l'ut  iuhuiné  au  vestibule  de. 
l'église  (le  Sainl-Pierre,  au  tombeau  de  ses  pi'édécesseurs. 

[Dans  ses  diplômes  2,  Raymond  se  dit  prince  d'Antioclie,  et  a|)pelle  son  do- 
maine royaume.  Dans  l'un  de  ces  actes,  il  remarque  que,  depuis  la  troisième 
anm^e  qu'il  a  obtenu  le  trône  du  roijaiime  d'Antioche,  il  s'est  rendu  à  Jérusa- 
lem pour  y  adorer  les  lieux  saints.] 

Il  laissa ,  de  sa  femme  Constance  *,  deux  fils  et  deux  filles  :  sçavoir, 
Boémoiid,  qui  fut  prince  d'Antioche;  Baudouin,  qui  suivit  la  cour  et 
les  armées  de  l'empereur  Manuel,  et  mourut  à  son  service,  vers  l'an 
117/i'';  Pbilippie,  qui  espousa  Andronique  Comnène,  qui  fut  depuis 
empereur  ^  et,  en  ayant  esté  répudiée,  se  remaria  avec  Humfroy  de 
Toron,  connestable  de  Hiérusalem,  vers  l'an  1176;  et  Marie,  mal 
nommée  Marguerite  dans  le  Lignage  d'outre  -  mer '^,  et  Constance  par 
le  Continuateur  de  Sigeberf.  Cette  seconde  lille  fut  mariée  à  Manuel 
Comnène,  empereur  de  Constantinople,  et  fut  nommée  par  les  Grecs 
Xène,  c'est-à-dire  et  estrangère*.  n  La  princesse  Constance ,  après  la  mort 
de  son  mary,  mit  ses  Estats  en  ia  protection  de  l'empereur  Manuel  °, 
qui  voulut  luy  faire  espouser  Jean  Roger'",  qui  estoit  revestu  de  la  di- 
gnité de  césar  de  l'empire,  et  qui  s'estoit  allié  en  premières  noces  avec 
Marie  Comnène,  fdie  aisnée  de  l'empereur  Jean";  mais  l'ayant  rebuté 


'   Cod.  diplomat.  t.  I,  n°  ay,  p.  29,  3o.  '  Chron.  Nonn.  ann.  1 1  40. — Robert,  de 

'  Cart.  S.  Sepulc.  n"'  88,  89,  p.  170.  Monte,  ann.  iiGi. 

171,  178,  177.  '  Ginnaraus.  —  Nicetas. — Hoveden. — 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XVII,  c.  x.  —  Rain.  Chron.  Vosiense,  c.  xxxui.  -  -  ^Egidiiis  de 

Epist.  [Historiens  de  France,  t.  IV,  p.  580.")  Roya,  ann.  1 166.  —  Du  Gange,  Famil.  Btj- 

—  Cod.  diplomat.  t.  I,  n°  76,  p.  76.  lunt.  p.  186. 

*  Nicetas.  Manuel.  I.  V.  c.  viii;  1.  VI .  '  Ginnanius,  I.  IV,  p.  ig.S. 

c,  11.  "  Ginnanius.  I.  III,  p.  i3i,  i3-j;  I.  IV. 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XXI,  c.  xiii.  —  Du  p.  198. 

Gange,  Famil.  Bij~ant.  [>.  190,  191.  "  Voir  la  famille  des  Goninènes,  dans  Du 

'   Lignriffes  d'outre-mer^  c.  iv.  Gange,  Famil.  Aug.  Bijzanl.  p.  180. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  191 

n  cause  fie  son  âge,  elle  se  remaria,  sans  en  donner  avis  à  Manuel, 


avec 


Renaud',  de  Chastillon  sur  Loire,  seigneur  de  Gien  sur  Loire ^  qui 
avoit  pour  sœur  ia  mère  de  Renaud,  seigneur  de  Montiaucon  en  Rrie. 
et  d'Aveline,  femme  d'Ursion,  seigneur  de  Nemours  et  de  Tracy.  Ce 
mariage  se  fit  sur  la  tin  de  Tan  1 15;:!,  ou  sur  le  commencement  de 
l'an  1 1  53 ,  durant  le  siège  d'Ascalon  [comme  on  peut  le  conclure  d'un 
diplôme  de  Renaud  et  de  Constance  ',  en  faveur  de  l'hôpital  de  Jéru- 
'salera,  daté  de  l'an  1 155,  et  de  la  troisième  année  du  principat  de 
Renaud,  c'est-à-dire  la  troisième  depuis  son  mariage];  car  Gdles  de 
Roye*  le  rapporte  mal  à  l'an  ii6o.  11  s'est  pareillement  mépris  au 
surnom  de  Neeïle,  qu'il  donne  à  ce  prince  contre  la  vérité.  H  estoit 
pour  lors  à  la  suite  et  dans  les  troupes  de  Baudouin  111,  roy  de  Hié- 
rusalem,  du  consentement  duquel  il  parvint  à  cette  illustre  alliance  ^ 
la  princesse  l'avant  préféré,  quoyque  simple  chevalier,  au  frère  (hi 
prince  de  Capoue,  qui  estoit  en  la  cour  de  ManueP,  et  à  plusieurs 
autres  seigneurs  de  haute  condition  qui  la  recherchoient.  Cinnamus' 
dit  qu'elle  fit  ce  mariage  à  la  persuasion  de  la  noblesse  d'Antioclie. 
qui  appréhendoit  que,  si  elle  se  laissoit  marier  par  l'empereur,  tout 
son  Estât  ne  devinst  tributaire  de  l'empire. 

Incontinent  après  estre  parvenu  à  cette  dignité,  il  [Renaud]  se  con- 
cilia les  Pisans,  qui  estoient  en  ce  temps-là  puissans  sur  la  mer.  et. 
avec  la  princesse  Constance,  sa  femme,  il  leur  donna  une  portion  de 
terre  près  le  port  de  Laodicée,  pour  y  construire  une  maison  au-des- 
sous de  l'église  de  Saint-Hélie.  vis-à-vis  de  la  maison  du  Temple  ^  Il 
leur  donna  encore  une  maison  en  la  ville  d'Antioche,  qui  avoit  appar- 

'   Alhericus,  ann.  1167.  laoi.  1.  XVIII.  c.  i,.\,  xvii.xviii. — Sanutus,  1.  III . 

'  Histoire  manuscrite  d'outre- mer.  part.  6,  c.  xx. 
^  Cod.   diphmiil.  t.   I,  n"    3i ,    p.   36.  "  Cinnamus,  I.  III,  p.  i3i. 

399.  '  Cinnamus,  1.  IV.  p.  19a,  198  etsecj. 

*  yEgidius  de  Rop.  '  UghelJi ,  Italia  sacra  .  t.  III .  p.  663  ,  Ar- 

^  Willelmus  Tyr.  1.  XVII,  c.  xxi,  xxvi;  clàep.  Pisanico. 


192  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

tenu  h  une  dame  nommée  Odette  de  Tyr,  et  leur  donna  l'exemption 
de  la  moitié  des  péages  dans  toutes  ses  terres.  Ces  lettres  furent  expé- 
diées au  palais  d'Antioche,  le  lo'' jour  de  may,  l'an  i  i5Zi. 

lienaud  se  concilia  aussy  l'amitié  de  Manuel,  <jui  l'employa  contre 
Toi'os,  prince  de  Cilicie  et  d'Arménie,  lequel  il  défit.  Mais  comme  il 
vit  que  l'empereur  diiïéroit  de  hiy  donner  la  récompense  qu'il  luy  avoil 
promise,  il  se  jeta  sur  l'isle  de  Cypre,  la  ravagea,  et  défit  une  partie 
des  trouppes  impériales  '.  Cette  action  donna  sujet  à  Manuel  de  faire 
marclier  l'armée  qu'il  avoit  levée  contre  Toros  dans  l'Estat  d'Antioche 
contre  Renaud,  lequel  voyant  bien  qu'il  n'avoil  point  de  forces  pour 
résister  contre  un  prince  si  puissant,  (ju'il  avoit  grièvement  offensé,  le 
vint  trouver  en  Cilicie,  en  liabil  de  coupable,  la  teste  nue,  les  mains 
découvertes  jusques  au  coude,  les  pieds  nus  et  la  corde  au  col,  suivy 
du  peuple  d'Antioche,  et  obtint  par  ce  moyen  son  pardon.  Le  mesme 
auteur  semble  dire  que  ce  ])rince  se  trouva  nécessité  à  cette  bassesse 
])ar  la  considération  du  patriarche,  qu'il  avoit  autrefois  maltraité  et 
mesme  emprisoiuié,  <pii  avoit  promis  à  l'empereur  de  le  livrer  entre 
ses  mains  avec  la  place.  Manuel  entra  ensuite  à  Antioche  et  y  fut  reçu 
avec  grand  appareil,  comme  il  est  amplement  rapporté  par  Gudlaume 
de  Tyr^  et  Nicétas.  Le  dernier  donne  mal  en  cet  endroit  le  nom  de 
Gérard  au  prince,  s'estant  probableuient  mépris  par  la  rencontre  du 
nom  de  Gérard,  évesque  de  Laodicée,  par  le  conseil  et  en  la  compa- 
gnie duquel  Renaud  vint  trouver  l'empereur  en  CiHcie.  Estant  ainsy 
rentré  en  la  paisible  possession  de  ses  Estats,  sous  l'hommage  de  l'em- 
pire, il  fit  diverses  entreprises  contre  les  Sarrazins,  dans  l'une  des- 
quelles^ il  fut  fait  prisonnier,  près  de  Marésie,  par  Magedin,  gou- 
verneur  d'Halape,  et   conduit  en   cette  ville,  le   28   de   novembre, 

'  Cinnauius,  i.  IV.  —  Nicetas,  Manuel,  '  WillelQuis  Tyr.  I.  XVIII,  c.  xwiii.  — 

I.  m.  c.  m.  —  VVillcInius  Tyr.  1.  XVIII.  Epist. inincip.in  Gest.  Dci ,  p.  1176,  1178, 

c.  xxiii,  .\sv.  et  Historiens  de  France,  t.  IV,  p.  689.  692 . 

"  VVilielnius  Tyr.  1.  XVIII,  c.  1.  —  Ciiina-  Ggi.  —  Sanutus,  1.  III,  part.  6,  c.  xx.  — 

mus,  1.  IV,  p.  196. — Du  Gange,  .3o' rf/i-  Robert,  de  Monte,  ann.  116',.  —  Nicol.Tri- 

sertntion  sur  Joinville,  p.  857.  vct.  ann.  1 1O2. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  193 

l'ail  1 1  Go  '  ;  où  il  fut  en  captivité  l'espace  de  seize  années,  après  lequel 
temps  il  fut  élargi  par  Tentremise  de  ses  amis  et  au  moyen  d'une 
grande  rançon  qu'il  paya'^. 

La  princesse  Constance  estant  décédée  durant  ce  temps-là,  Boi'-- 
mond,  son  fils  aisné,  qu'elle  avoit  eu  de  Raymond  de  Poitiers,  son 
premier  mary,  devint  prince  d'Antioche,  et  le  prince  Renaud,  après 
avoir  recouvré  sa  liberté,  se  remaria  avec  Estiennette,  au  droit  de 
laquelle  il  devint  prince  de  Montréal,  et  mourut  l'an  i  187,  comme 
nous  dirons  ailleurs.  Albéric  *  dit  que  Renaud  eut  trois  filles  de  son 
mariage  avec  Constance,  dont  la  première  espousa  Manuel,  empereur 
de  Constantinople,  qui  en  eut  le  jeune  Alexis;  la  seconde,  Agnès,  fut 
alliée  avec  Bêla,  roy  de  Hongrie,  qui  en  procréa  Aiinery  et  André, 
successivement  roys  de  Hongrie,  et  deux  reynes,  sçavoir,  Constance, 
reyne  de  Bohesme,  et  Marguerite,  reyne  de  la  Grèce.  La  troisième, 
nommée  Alix,  fut  mariée  au  marquis  d'Esté,  en  Italie.  Quant  à  la  pre- 
mière, il  est  constant  (ju'il  s'est  mépris,  et  ([ue  la  fille  de  Constance 
qui  espousa  Manuel  estoit  du  mariage  avec  le  prince  Raymond,  comme 
Nicétas=^  et  les  autres  auteurs  escrivent  formellement,  car  Manuel  l'es- 
pousa  vers  l'an  116/1,  auquel  temps  Renaud  ne  pouvoit  avoir  des  filles 
en  âge  nubile,  ne  s'estant  marié  qu'en  l'an  1162.  D'ailleurs,  Guillaume 
de  Tyr'>  dit  qu'elle  fut  la  dernière  fille  de  Constance,  et  sœur  ger- 
maine de  Boémond  111,  prince  d'Antioebe.  Nicétas'Tait  mention  du  ma- 
riage d'Agnès  avec  Bêla,  roy  de  Hongrie.  Quant  à  la  troisième,  qu'es- 
pousa  le  marquis  d'Esté,  Jean-Baptiste  Pigna  et  Hiérome  Falet,  qui 

'   Au  mois  de   mai-s    précddent,    1160  ami.    1162.   —   %iclius   de   Roya.  ann. 

{more  roniano),  de  concert  avec  sa  femme  1 176. 

Constance,  Renaud  avait  confirmé  la  vente  '  Voir  Les  Princes  de  Montréal. 

d'une  gastine,  ou  terre  inculte,  faite  aux  '  Alljeric.  ann.  1167. 

Templiers  par  Rainald  ou  Renaud,  seigneur  '  Nicetas,  Manuel,  1.  UI,  c.  v. 

de  Margal.  {Codke  diphmat.  t.  1,  n"  i63.  '  Willelmus  Tyr.  1.  XVIII,  c.  xxx,  xxxi  : 

p.  206.)  1.  XIX,  CXI. 

■  Willelmus  Tyr.l. II, CXI, siv.—Monac.  '  Nicetas,  Mnnwe/,    1.  V,  c.  viu;  Alei. 

S.  Mariani,  p.  89.  —  Roger  de  Hoveden.  Manuel,  filitis,  c.  xvi:.  —  Cinnamus,  1.  VI 

ann.  1187.  p.  635.  —  Robert,  de  Monte.  p.  3 19. 

â5 


19'.  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

oui  écrit  l'histoire  et  la  généalogie  ilc  la  famille  d'Esté,  ont  ignoré  cette 


alliance. 


BoÉMOND,  11^  du  nom',  surnommé  le  Bègue,  ou  k  Banbe,  comme 
(III  ])arloit  alors,  qui  est  un  terme  qni  vient  du  latin  halbm,  fils  aisné 
di"  Raymond  de  Poitiers  et  de  la  princesse  Constance,  prit  possession 
de  la  principauté  d'Antioche  après  le  décez  de  sa  mère,  et  durant  la 
captivité  du  prince  Renaud,  son  beau-père,  en  l'an  1 164,  comme  écrit 
Gilles  do  Roye -,  ce  qui  s'accorde  avec  un  titre  de  ce  prince,  de  l'an 
I  170,  <ju'il  dit  estre  la  septième  année  de  sa  principauté.  Ainsy  la 
|)rincesse  Constance  mourut  en  cette  année  1 166. 

[Constance  serait  morte  dès  l'année  précédente,  s'il  n'y  a  pas  erreur  dans 
la  date  (ii63)  d'un  dijilônie  de  ce  seigneur^  par  lequel  il  confirme  toutes 
les  donations  faites  à  l'hôpital  de  Jérusalem  par  son  pore,  et  les  autres  sei- 
gneurs et  harons  de  la  principauté  d'Antioche. 

L'Art  de  vérifer  les  dates''  place  aussi  à  l'année  1 163  l' avènement  de  Boé- 
mond  III  au  principat  d'Antioche;  mais  il  se  fonde  sur  un  acte  ^  de  ce  prince 
et  (le  sa  femme  Orgueilleuse ,  par  lequel  ils  accordent  à  l'hôpital  de  Jérusalem 
90  hesants,  en  échange  de  plusieurs  maisons.  Or  l'acte  étant  daté  de  sep- 
temhre  1 1  72  ,  la  neuvième  année  de  son  principat,  la  première  année  du  prin- 
cipat de  Boémoud  III  semble  appartenir  naturellement  à  l'an  1  i(î4.  Il  n'en 
est  pas  de  même  d'un  autre  diplôme  de  Boémond  '',  également  en  faveur  de 
l'Hôpital,  daté  de  janvier  11G7,  la  quatrième  année  de  son  principat.  Cette 
date  permet  de  supposer  que  le  principat  de  Boémond  a  commencé  dans  le 
cours  de  l'année  1 163.] 

Far  ce  titre  [de  1 170],  il  confirme  avec  la  princesse  Orgueilleuse 
(Urgolosa),  sa  femme,  les  donations  et  les  privilèges  que  le  prince 
Renaud,  son  beau-père,  avoit  accordez  à  ceux  de  Pise. 

H  fut  fait  prisonnier  en  la  bataille  qui  fut  livrée  par  les  François 

'  Lignages  d'outre-mer.  '  Princes  latins  ou  francs  d'Antioche. 

^  /Egidiusde  Roya,  arm.  1  i6i. —  Ughell.  ^  Cad.  diplomat.t.l,  n°  i98,p.  aûa. 

//«?!«  «ncm,  t.  III.  p.  Û76.  '  Cad.   diplomat.   t.    I.   n"  i3.   p.    i3. 

■   Cnd.  diplomat.  t.  I,  n°  87,  p.  .38,  89.  hk. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  195 

du  royaume  de  Hiérusalem  contre  Noradin,  près  d'Harenc',  piace  as- 
sise dans  les  limites  de  son  Estât,  et  emmené  à  Hala|)o,  le  i  o*^^  jour 
d'aoust,  l'an  ii65,  où  il  demeura  l'espace  d'un  an,  et  jusques  à  ce 
qu'avec  beaucoup  de  peine  et  une  grande  rançon ,  il  recouvrast  sa 
liberté-.  Gilles  de  Roye^  dit  qu'il  passa,  au  sortir  de  sa  prison,  à 
Constantinople,  pour  y  visiter  l'empereur  Manuel,  qui  avoit  espousé 
sa  sœur. 

Il  est  probable  que  ce  fut  durant  sa  minorité,  et  après  la  prise  du 
prince  Renaud,  que  ceux  d'Antiocbe  secouèrent  le  joug  des  Grecs, 
qui  s'estoient  réservez  la  souveraineté  sur  cette  principauté,  pour  se 
mettre  en  la  protection  de  Baudouin  III,  roy  de  Hiérusalem,  ce  qui 
donna  quelque  chagrin  à  Manuel.  Mais  A  mairie,  successeur  de  Bau- 
douin, ayant  fait  alliance  avec  luy,  il  relascha  ce  droit,  au  rapport  de 
Ginnamus  *. 

[Nous  ne  pourrions  dire  si  les  personnages  qu'on  voit  revêtus  de  la  dignité 
de  ducs  d'Antioclie,  après  Léon  Maiopule,  étaient  des  officiers  établis  par  les 
empereurs  de  Constantinople  pour  les  représenter  et  constater  leurs  droits 
comme  seigneurs  suzerains  de  cette  ville,  ou  des  dignitaires  nommés  par  les 
princes  d'Antiocbe.  On  en  voit  encore  après  l'époque  où  les  empereurs  grecs 
semblent  avoir  renoncé  à  cette  suzeraineté,  même  après  la  mort  de  Manuel: 
et  les  noms  des  personnes  indiquent  des  Latins  plutôt  que  des  Grecs.  Voici  la 
liste  de  ceux  que  nous  avons  remarqués  : 

GeolTroi  Fahard,  ou  Falzard,  souscrit  des  actes  de  Renaud  de  Chatillon  et 
de  Boémond  III,  aux  années  ii55,  1160,  1167^. 

Simon,  Simon  de  Diiritwis,  Simon  de  Burgevin,  si  toutefois  ces  trois  déno- 
minations désignent  un  même  personnage,  paraît  comme  duc  d'Antiocbe 
parmi  les  témoins  de  plusieurs  actes  de  Boémond  III, en  1175,  1179,  ii8i*^. 


'  WiUelmus  Tyr.  1.  XIX ,  c.  ix.  —  Episf.  ^  yEgidius  de  Roya,  ann.  1 176.  —  Cod. 

regum,  in  Gesl.  Dei,  p.  1 179,  1180,  elHis-  diplomat.  t.  I,  n°  3o,  p.  Sog. 

toriens  de  France,  t.  IV.  —  Sanut.  i.  III.  '  Cinnarnus.p.  a58. 

part.  9,  c.  II.  —  Cinnamus,  1.  V,  c.  xvu. —  '"  Cod.  diplomat.  t.  I,  n"  3i,  43,  i63, 

Niç.  Trivet.  ann.  ii64.     .  p.  3/i,  hh,  207. 

-  VVillelmus  Tyr.  1.  XIX,  c.  xi.  °  Cod.  diplomat.  1. 1 ,  n"  58 ,  Cr],  p.  59, 68. 


lOfi  LES  FAMILLES  D^OUTRE-MER. 

Il  signe  encore  un  acte  du  même,  (Je  septembre  i  igS  ';  mais  il  n'a  plus  le 
titrc!  de  duc  d'Antioclic,  qui  appartient  à  un  autre. 

Guillaume  de  Saint-Paul  signe  des  actes  de  Boémond  III,  de  i  i8()  et 
1  1  ()0  -. 

I^aoul  de  la  Rivière,  d'abord  châtelain  d'Antioche,  dans  le  titre  de  i  içjo, 
est  duc  d'Antioche  dans  celui  de  septembre  i  ic)3  '.] 

Cependant  Noradin,  après  la  défaite  des  nostres,  prit  Harenc  et 
assiégea  la  ville  rrAntioche,  s'estant  rendu  maistre  du  reste  de  la  prin- 
cipauté *.  De  son  temps  encore,  Saladin,  sultan,  après  la  défaite  des 
clirestiens  en  la  bataille  [de  Huttin]  où  le  roy  Guy  fut  pris,  l'an  i  187, 
s  empara  de  toutes  les  places  en  l'espace  de  ti'ois  mois,  excepté  le  ciias- 
teau  imprenable  de  Cursat,  qui  estoit  du  domaine  du  patriarche  d'An- 
tioche, et  la  ville  mesme  d'Antioche,  dont  il  abandonna  le  siège  moyen- 
nant une  grande  somme  d'argent  que  le  patriarche  luy  donna''. 

[Quoique  Boémond  III  eût  accueilli  avec  empressement,  en  1  186,  Bau- 
douin do  Rames  et  les  chevaliers  c[ui  avaient  refusé  l'hommage  au  roi  Gui  de 
Lusignan  '',  cependant  il  envoya  au  secours  de  ce  prince,  en  1 187,  avant  la 
bataille  de  Huttin,  son  iils  aîné,  Raymond,  avec  cinquante  chevaliers.] 

L'histoire  remarque"  qu'en  l'an  1191  il  vint  avec  BoémomI,  comté 
de  Tripoiy,  son  fils,  trouver  Richard,  roy  d'Angleterre,  en  l'isle  de 
Cypre,  lorsqu'il  faisoit  la  ;;uerre  à  Isaac  Gomnène,  qui  s'en  disoit  em- 
pereur, estant  alors  à  la  suite  de  Guy,  roy  de  Hiérusalem,  et  cjuil  luy 
olTrit  son  service;  et  que,  lorsque  le  roy  Pliilijipes-Auguste  s'en  re- 
tourna de  la  terre  sainte  en  France,  laissant  la  conduite  de  ses  troupes 
au  duc  de  Bourgogne,  il  donna  à  ce  prince  cent  chevaliers  et  cinq  cens 
escuiers,  pour  la  défense  et  la  garde  de  ses  terres,  le  roy  Richard  lu\ 

'   Cod.  diplomal.  n"  80,  p.  86.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tvr.  I.  Wlii. 

'   Cod.  diplomat.if  'j'j,  210,  p.  81,  aôi.  c.  xxu.  p.  3i;  c.  xxix,  p.  i6. 

'  Cod.  diplomal.  n"  80,  p.  86.  '  Hoveden,  part.  post.  p.  (Jai.  —  Be- 

'  Episl.  regum,  [).  iijij.  ned.     Petroburg.    (HistorieiK   de   France, 

Jacobus  de  Vitriaco,  i.  I,  c.  xcv.  —  Sa-  t.  XVII,  p.  5 18  a.)  —  Rrompton,  p.  1  198. 

nutuô,  1.  III,  part.  9,  c.  ix.  —  /Eg-idins  de  laoq. 
Roya.  ani).  1 165. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  197 

ayant  fourny  un  pareil  nom])re  de  clievaliers  et  cinq  cens  seigeaiis. 
avec  cinq  grands  navires  équipés  de  toutes  choses  nécessaires  ;  mais 
Hoveden  et  Brompton,  qui  l'ont  ce  récit,  se  sont  mépris  lorsqu'ils  l'ont 
nommé  Raymond.  Il  vendit,  en  l'an  i  182,  la  ville  de  Tarse  à  Rupin, 
prince  d'Arménie',  lequel  il  fit  depuis  arrester  prisonnier  contre  la  toi 
publique.  Ce  prince  porta  une  si  particulière  affection  aux  chevaliers 
hospitaliers,  qu'il  fit  un  traité  de  société  avec  eux,  au  mois  de  sep- 
tembre, l'an  1 193,  indiction  1 1-,  par  lequel  il  entra  en  confraternité 
avec  eux,  sous  cette  condition  qu'au  cas  qu'il  voulust  entrer  en  religion, 
il  ne  le  pourroit  faire  en  autre   maison  que  celle  de   l'Hospital,  et 
que,  lorsqu'il  viendroit  à  décéder,  si  son  corps  n'estoit  pas  inhumé  en 
l'esglise  de  Saint-Pierre  d'Antioche,  il  ne  pourroit  eslre  inliumé  ail- 
leurs qu'en  la  mesme  maison  de  l'Hospital,  à  laquelle  il  donne  après 
sa  mort  son  haubert,  son  heaume,  sa  lance,  le  meilleur  de  ses  chevaux 
sans  selle,  s'a  mule,  qui  portoit  son  haubert,  et  tous  ses  somniiers;  et, 
en  outre,  pour  reconnoissance  de  cette  fraternité,  il  luy  donne  tous 
les  ans  cinq  cens  anguilles.  L'année  suivante,  il  eut  quelque  démeslé 
avec  Léon,  prince  d'Arménie,  qui  le  fit  prisonnier^;  mais  l'empereur 
Henry  apaisa  ce  différend. 

[Le  fait  est  raconté  avec  plus  de  détails  dans  Les  Roys  d'Arménie,  page  1  -30: 
mais,  dans  les  deux  passages.  Du  Gange  omet  de  dire  que  Léon  avait  attiré 
Boémond,  avec  sa  femme  Sibylle,  dans  une  embuscade,  sous  prétexte  d'une 
partie  de  plaisir  ^,  et  qu'en  apprenant  cet  acte  de  violence  et  de  perfidii'  le 
comte  de  Champagne  Henri,  roi  de  Jérusalem,  et  non  l'empereur  Henri  VI. 
s'entremit  activement  auprès  de  Léon  pour  la  délivrance  de  Boémond,  lequel  ne 
recouvra  sa  liberté  qu'en  tenant  Léon  quitte  de  l'hommage  qu'il  lui  devait.] 

Il  survécut  peu  d'années  après  ce  traité,  estant  décédé,  au  récit  de 
Sanudo^  l'an  1201.  Les  auteurs  parlent  diversement  de  ses  mariages 

'  VVilleimus  Tyr.  1.  XXII.  c.  xxn.  —  Sa-  '  Sanut.  ).  III.  iiart.  10,  c,  viii. 

iiutus,  I.  III,  part.  10.  e.  viii.  —  Voir  Les  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  \.  XXVI, 

Rois  d'Arménie ,  p.  1 1 8.  c.  xxvi .  p.  216.  a  1 5. 

"  Cartul.  Manosc.  —  Cod.  diplomai.  t.  1.  Sanut.  I.  III.  part,  m  ,  c.  1. 

n°8o.p.  86. 


198  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEP.. 

et  de  ses  femmes;  car  Guillaume  de  Tyr  '  dit  qu'il  espousa  Tliéodora, 
nièce  de  l'empereur  Manuel,  et  que,  l'ayant  renvoyée  vers  le  temps  de 
la  moi't  de  cet  empereur,  qui  arriva  en  l'an  1 180,  il  s'allia,  au  mépris 
des  censures  ecclésiasti([ues,  avec  une  dame  nommée  Sibylle,  qui  pas- 
soit  pour  une  sorcière,  et  qu'à  l'occasion  de  cette  conjonction  illégitime, 
tout  l'Estat  des  chrestiens  d'Orient,  et  particulièrement  la  principauté 
d'Antioclie,  fut  en  de  grands  troubles.  Le  Lignage  d'outre-mer ^  ne  s'ac- 
corde point  avec  Guillaume  de  Tyr,  escrivant  que  Boémond  espousa 
Irèue  [celle  que  Guillaume  de  Tyr  appelle  Théodorn^,  nièce  de  l'em- 
pei-eur  Manuel  [on  ne  sait  par  quel  frère  ou  par  quelle  sœur]';  après 
la  mort  duquel  il  la  renvoya  à  Constantinople,  avec  la  fdle  nommée 
Couslance,  qu'il  avoit  eue  d'elle,  et  qu'aussitost  il  espousa  une  noble 
dame  de  la  principauté  d'Antioche,  fille  du  seigneur  d'Hareiic  ou 
d'Harène,  comme  porte  l'imprimé,  nommée  Orgueilleuse,  et  qu'il  en 
procréa  Raymond  et  Boémond;  l'ayant  encore  répudiée,  il  prit  pour 
femme  cette  Sibylle,  de  laquelle  il  eut  une  fille  nommée  Alix,  mariée 
depuis  à  Guy,  seigneur  de  Giblet  [et  à  laquelle  son  frère,  Boémond  IV, 
constitua  10,000  besants  de  rente,  en  décembre  1206,  à  l'occasion 
de  ce  mariage*].  Enfin  il  se  défit  pareillement  de  cette  dame,  et  s'allia 
avec  une  autre,  nommée  Isabeau,  dont  le  mary  vivoit  encore;  lequel 
il  confina  aux  Meseaux,  c'est-à-dire  en  la  maison  de  Saint-Lazare  ou 
des  lépreux,  et,  de  cette  conjonction  illégitime,  il  en  eut  deux  fils, 
sçavoir,  Guillaume,  qui  mourut  sans  enfans,  et  Boémond,  qui  fut 
seigneur  du  Boutran  [Botron]^,  au  droit  de  sa  femme. 

Comme  je  ne  fais  pas  de  doute  que  ce  que  cet  auteur  anonyme  ra- 
conte des  femmes  du  prince  Boémond  ne  soit  pour  la  pluspart  véri- 
table, il  est  cependant  constant,  par  le  titre  de  1 170  dont  je  viens  de 
parler,  qu'il  estoit,  dès  cette  année-là,  marié  avec  Orgueilleuse,  et 
qu'ainsy  il  n'espousa  Tliéodora  ou  Irène  qu'après  avoir  répudié  cette 
première  femme,  de  laquelle  il  eut  Raymond  et  Boémond,  qui  u'au- 

'   VVillelmus  Tyr.  1.  XXII,  c.  vu.  *  Cod.  diplomat.  t.  I,  n"  98,  p.  io3. 

'  Lignages  d'outre-mer,  c.  iv.  '  Voir  Les  Seigneurs  du  Boutran. 

'  Du  Gange,  Fainil.  Bijmnt.  p.  i85. 


LES  PRINCES  D'ANTIOGHE.  199 

roient  pas  pu  estre  issus  de  ce  mariage  s'ii  ne  l'avoit  espousée  (ju'aprèï^ 
la  mort  de  Manuel,  arrivée  en  l'an  1 180;  car  Raymond,  fils  aisné  de 
Boémond,  estoit  âgé  en  ce  temps-là,  puisqu'en  l'an  1  196  il  esponsa 
Alix,  fille  de  Rupin',  prince  d'Arménie,  et  qu'il  mourut  avant  l'an 
1 1  99-,  ayant  laissé  son  fils  Rupin,  qu'il  avoit  eu  de  sa  femme,  en  la- 
quelle année  Boémond,  frère  de  Raymond,  prétendoit  à  la  princi- 
pauté d'Antioche,  son  père  estant  encore  vivant;  n'estant  pas  probable 
que,  si  Raymond  eust  pris  naissance  après  l'an  1 1  80,  il  eust  esté  marie 
et  eust  eu  un  enfant  avant  l'an  1 199,  et  que  Boémond,  frère  de  Ray- 
mond, eust  esté  en  âge  assez  avancé  pour  disputer  la  principauté  à  son 
père  et  à  son  neveu,  s'il  estoit  né  après  l'an  1 180. 

[Ce  qui  est  une  preuve  sans  réplique,  c'est  que,  dans  deux  actes ^  de 
l'année  1  186,  par  le  second  desquels  Boémond  III  cède  aux  Hospitaliers  la 
cité  de  Valenie  et  le  château  de  Margat;  ce  prince  déclare  agir  avec  l'assen- 
timent de  sa  femme.  Sibylle,  et  de  ses  fds,  Raymond  et  Boémond,  déjà  che- 
valiers; ce  qui  suppose  environ  quinze  ans  au  moins  pour  le  plus  jeune  des 
deux.  (Voir  Boémond  F/.)] 

D'autre  part  [il  existe]  un  titre  de  ce  prince*,  de  l'an  1  176,  par 
lequel  il  fait  quelques  donations  aux  Hospitaliers  de  Manosque.  en 
Provence,  du  consentement  de  sa  femme.  Orgueilleuse,  et  de  ses  eu- 
fans,  ce  c[ui  fait  voir  qu'il  avoit  alors  plusieurs  enfans  d'elle,  et  que  le 
mariage  de  Boémond  avec  Théodora  ou  Irène,  ne  se  fit  qu'après  la 
dissolution  de  celui  qu'il  avoit  fait  avec  Orgueilleuse.  Il  est  parlé  d'Isa- 
belle, dernière  femme  du  mesme  ])rince,  dans  les  épistres  d'Inno- 
cent III  ^,  en  l'an  1 199. 

Boémond,  IV'-  du  nom,  surnommé  le  Borgne,  pour  avoir  perdu  un 
œil  en  une  rencontre  près  du  mont  Liban  ^  comte  de  Tripoly,  succéda 

'   Saillit.  1.  III,  part.  10,  c.  vi.  "   Cariul.  Manosc.  —  Cod.  diplomat  l.  I 

-  Innoc.  III,  Epist.  1.  II,  p.  55o.  — Vin-  n°  58,  p.  58,  .59,  5 19. 
cent.  Bellov.  1.  XXXII,  c.  xxix.  '  Innoc.  III,  Epist.  1.  II,  p.  55a. 

'  Cod.  diplomat.  t.  I,  n"'  76.  77,  p.  76,  '  Continuateur  de  Giiill.  de  Tyr.  l.XXXI. 


77.  «1 


81.  .  c.  IV.  i).  3i  h. 


200  LES  FA  MILICES  0  OUTRE-MER. 

à  son  père  en  la  principauté  d'Anlioche,  maigre  les  efforts  de  Livori. 
roy  d'Arménie,  qui  tasclia  de  s'en  em[)arer  pour  Hayniond  Puipin,  son 
petit-neveu,  qui  en  estoit  l'héritier  légitime;  ce  qui  donna  matière  à 
une  longue  et  fascheuse  guerre.  Raymond  Rupin  estoit  fils  unique  de 
Raymond,  fds  aisné  de  Roémond  IIP,  lequel  Raymond  avoit  espousé 
\li\.  lille  de  Rupin,  prince  d'Arménie,  et  nièce  du  roy  Livon;  et,  en 
ayant  engendré  ce  prince,  estoit  tombé  en  frénésie,  laquelle  l'emporta 
en  la  Heur  de  son  âge  [longtemps  avant  son  père^];  mais  estant  à  l'ex- 
trémité, dans  les  bons  intervalles  qu'il  eut,  il  pria  son  père  de  con- 
server sa  succession,  qui  luy  appartenoit  de  droit \  à  son  fds  Rupin, 
ce  que  Boémond  III  promit  et  exécuta  ensuite,  après  la  mort  de  son 
fils,  avant  déclaré  son  héritier  et  son  successeur  en  la  principauté 
d'Antioche  son  petit-fds. 

RAYMOiND-RuriN  reçut,  en  qualité  d'héritier  apparent  de  la  princi- 
pauté d'Antioche*,  les  hommages  liges  de  ceux  d'Antioche,  sauf  la 
iéauté,  qui  estoit  due  à  son  ayeul,  qui  luy  donna  en  outre  le  nom  de 
son  père,  qu'il  ajouta  à  celuy  de  Rupin,  et  se  réserva  la  seigneurie 
de  la  principauté  dui'ant  sa  vie;  mais  Boémond,  comte  de  Tripoly,  ne 
pouvant  digérer  qu'il  eust  esté  privé  de  la  succession  de  son  père, 
s'éleva  contre  luy,  et .  assisté  des  forces  des  chevaliers  de  l'Hospital 
Ht  du  Temple,  et  mesme  de  ceux  d'Antioche,  le  ciiassa  de  la  ville, 
et  cassant  ou  annulant  l'hommage  qui  avoit  esté  fait  au  prince  Rupin, 
reçut  celuy  (jui  luy  fut  fait  par  ceux  d'Antioche.  Toutefois,  il  n'en 
fut  pas  longtemps  possesseur;  car  le  prince  Roémond,  son  père,  fut 
rétably  incontinent  après  par  le  secours  de  Livon,  roy  d'Arménie. 
Roémond  estant  décédé ,  le  comte  de  Tripoly,  son  fils ,  fut  derechef 
reçu  par  ceux  d'Antioche,  et  reconnu  en  qualité  de  prince^,  ce  qui 

'  Continuateur  de  Guill.  (le  Tyr.  1.  XXIV.  '  RainalJ.  ann.  i  aoS.  n.  87.  —  Manriq. 

c.  xxv,  p.  iSy.  Annal.  Cislerc.  ann.   i2o5,  c.  iv,  n°  fi.  — 

'  Continuateur  de  Guill. de  Tyr.  1.  XXXI.  Innoc.  IIl.£);/s(.  ].ll,p.55i  ;1.XVI,  epist.  7. 

c.  in.  p.  3i3.  '  Sanut.  i.  III,  part.  1 1    c.  1.  —  Contin. 

'  Odor.  Rain.  ann.  1  iriç).  n°  67.  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXXI,  c.  ni.  p.  Sio. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  '         201 

alluma  une  grande  guerre  entre  luy  elle  roy  d'Arménie,  et  le  prince 
Rupin,  son  neveu  ',  aiisquels  les  chevaliers  de  THospital  et  le  patriarche 
mesme  d'Anlioche  se  joignirent,  les  chevaliers  du  Temple  et  le  [)eii- 
ple  d'Antioche  prenant  le  party  du  comte;  et  mesme  le  roy  d'Armé- 
nie entra  dans  la  ville  du  costé  du  chasteau,  et  se  saisit  de  toute 
la  partie  qui  est  jusques  à  l'église  de  Saint-Pierre,  et  y  campa  trois 
jours  entiers;  mais  le  comte,  estant  sorty  du  chasteau  avec  des  troujt- 
pes,  chassa  le  roy  de  la  place,  défit  son  armée  et  emprisonna  le  pa- 
triarche, ([ui  lavoil  favorisé;  ce  qui  arriva  en  l'an  i2o3.  11  y  eut 
ensuite  plusieurs  pourparlers  daccomodemens  et  de  soumission  au 
jugement  du  pape  Innocent  III,  qui  ordonna  des  juges,  mais  sans 
aucun  effets 

Enfin  Rupin,  par  le  moyen  du  patriarche,  rentra  derechef  dans  la 
place  avec  le  roy,  son  oncle  ^,  et  y  fut  reçu  par  tous  les  hahitaiis  et  toute 
la  nohlesse,  ([ui  luy  fil  hommage,  et  fut  investy  solemnellement  [)ar 
l'étendart,  en  l'église  de  Saint-Pierre,  de  la  principauté  d'Antioche, 
par  le  patriarche,  aucjuel  il  fit  de  sa  part  l'hommage  accoutumé.  Cecy 
se  passa  sans  effusion  de  sang,  en  l'an  i2o5''.  Mais  ([uel([ue  tem])s 
après,  sçavoir  l'an  1208,  ceux  d'Antioche,  à  la  persuasion  du  mesme 
patriarche,  se  révoltèrent  contre  le  prince,  et  firent  retourner  les  sol- 
dats qu'il  avoit  chassez  ^  Ensuite  de  quoy  le  comte,  prenant  occasion 
de  cette  division,  descendit  du  chasteau,  qu'il  tenoit  toujours,  et,  es- 
tant venu  à  bout  des  bourgeois,  arresta  le  patriarche  et  le  mit  eu  pii- 
son.  où  il  lui  fit  soufirir  plusieurs  tourniens.  Le  comte  tint  Aiitioche. 
jusques  en  l'an  12  iG,  qu'elle  fut  rendue  au  prince  Rupin  par  la  tra- 
hison  du  séneschal  d'Antioche''.   Mais,  troi'^  ans  après  [1219]''.  le 

'   [niioc.  lit,  apud  Rainalil.  ann.  lao.i,  '  Samil.  I.  III.  [larl.  11,  c.  m.  —  liinoc. 

n'  38.  —  Continuateur  de  Guill.  du  Tyr,  111,1.  XVI.  epist.  7. 

I.  XXVIII,  c.  VI,  p.  257.  °  Sanutus.  j.  111.  pail.  1 1  .  c.  vi.  i\.  — 

''  Innoc.  m.  I.  XllI,  epist.  i23;  I.  XVI.  Gont.deOiiill.deTyr.  I.  XX\I.  c.\ii .  p.  3iS. 

epist.  '   Oliverius,  Hist.  Damial'ma ,  apud  Ec- 

'  Rianald.  aiiii.  1 -205  ,  n' 37.  chard.  t.  II,  col.  1617.  1  ii8.  —  Contiu. 

'  Rainald.  ann.  1 '20.5  ,  n"  ;)5  et  suiv.ann.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XWl.  c.  \ii.  p.  3i8: 

laio.  n"  8.  I.  XXXII.  c.  \v,  p.  i'-i-j. 

26  ■ 


i)()-2  LES   FAMILLES  I)-OUTRE-Mi:P.. 

coiule  la  re])ri(  sur  Puipiii,  pni'  riiilclli<n'n(c  ([ii  il  eut  avec  Guillaume 
,1e  Faral.el. 

I  \inis  lie  croyons  pas  (iii'oii  piilssr  (Irteniiinei-  les  années  où  Rayniond- 
l'iiiiiiM  resla  niaîtii'  d'Antioclir,  ni  crllrs  où  il  en  lut  exclu,  d'après  les  dates 
(le  piiisii'urs  de  ses  diplômes,  donm's  par  lui  connne  prince  d'Antioche,  en 
l'aNciir  des  chevaliers  de  l'Hôpital  de  Jérusalem.  Peut-être  ces  concessions  n'é- 
laicii(-(dles  pour  lui  (ju'un  moyen  de  les  attirer  ou  de  les  retenir  dans  son 
harli.  lors(pril  clicrcliait  à  recouvrer  ci'  (pi'il  ajipelait  l'hêntnge  de  son  père. 
(ii's  diplômes,  d'ailleurs,  ne  portent  pas  le  nom  du  lieu  où  ils  ont  été  donnés, 
cl  plusieurs  ont  été  expédiés  par  le  cliancelier  ou  pai'  le  |)roto-notaire  du  roi 
d'ArnK'nie;  ce  (lui  fait  supposer  (pie  Haymond-Rupin  les  a  donnés  lorsqu'il 
é'Iait  réfugié  auprès  du  roi  L(''on,  son  grand-onde  maternel. 

Tels  sont  :  un  acte  du  29  mai  1207  '.  par  leipnd  il  donne  à  rilôj)ital  de 
.li'rusalem  la  ville  de  (iihel,  avi'c  toutes  ses  tlépendances,  du  consentement  de 
son  oncle  etbaile,  Léon,  roi  d'Arménie;  concession  qu'il  se  propose  de  con- 
firmer (piand  il  sera  parvenu  à  l'âge  convenable  ;  et  un  acte  de  se|)teml)re  1  2  i  o'''. 
par  lequel  il  confirme  celte  donation  et  y  ajoute  le  château  de  la  Vieille  [ats- 
h'Ihiij)  Vctulœ).  dans  la  principauté' d'Aulioche. 

Deux  autres  actes,  du  1"  avril  1  2  1  5  ^,  par  lesquels  il  conlirme  aux  Hospi- 
laliers  toutes  les  donations  l't  l'oncessions  de  ses  prédécesseurs,  les  princes 
d'Antioche,  sont  expédiés  par  son  chancelier,  Jourdain.  Ce  Jourdain  était-il 
chancelier  de  la  principauté  d'Antioche,  ou  seulement  du  prince  Raymoiid- 
ISupin  en  particulier? 

Mais  on  voit  qu'en  121^  Raymond-Rupin  était  hors  de  la  principauté  d'An- 
tioche, puisqu'il  signe,  comme  témoin,  un  ai-te  du  roi  Léon,  donné'  à  Tarse, 
le  2  3  avril  de  cette  même  année*. 

De  même,  une  lettre  d'Honorius  111 ,  aux  Ilo.spilaliers  ',  du  2.")  juillet  1  2  1  (J. 
par  laipielle  il  leur  recommande  instamment  les  ind'rèls  de  ce  |jrince,  prou- 
verait assez  qu'en  ce  moment  Raymond-Rupin  n'élail  |)as  encore  rentié  dans 
Aiilioche.  I 


'    ','o(/.  diploiiKit.  1.  1,  II'  91  .  p.  ()."),  i)ti .  '   Cud.  dii)lumuH.  1 ,  11  '  1  0  1 .  1  o-!  .  p.  lull. 

■  M  7.  107,  5--Î0,  5:!1. 

'    (h(l.  fiijiloi/iiil.  I.  1,  II"  f)5.  p.  Ç)().  100.  '    <mI.  iliiiloiiKit.  (.  1.  11°  100.  p.   io5. 

.)!((.  '   Cuil.  (liplomat.  t.  I,  n'  .'lo,  p.  o-io. 


LES  PRINCES  DANTIOCHE,  '         "iO-'i 

Il  est  probable  que  la  division  qui  arriva,  en  l'an  1208,  on  la  villi- 
d'Antioche,  se  fit  en  faveur  du  roy  d'Arménie,  qui  désiroit  se  rendre 
maistre  de  la  place.  Ce  que  Ton  peut  induire  de  Sanudo,  qui  écrit  qu.- 
Rupin,  (pioyqu'il  eut  esté  chassé  d'Antioclie  par  le  comte,  ne  laissa  pas 
d'aller  trouver  Livon,  roy  d'Arménie,  oncle  de  sa  mère,  dissimulani 
et  oubliant  l'injure  que  ce  roy  lui  avoit  faite  lorsqu'd  le  chassa  d'An- 
tioche ^  Tant  y  a  qu'il  trouva  le  roy  à  l'extrémité,  et  tout  mourant. 
qui  ne  le  voulut  pas  voir.  Ce  qui  obligea  Rupin  d'aller  trouvei'  le  légal 
du  pape,  ([ui  estoit  à  Damiette,  et  de  hiy  demander  du  secours  |)onr 
recouvrer  la  principauté  d'Antioche  et  le  royaume  d'Arménie,  qui  lin 
estoit  échu  par  la  mort  de  Livon,  décédé  depuis  ce  temps-là.  Ce  (|u'auuit 
obtenu,  il  vint  en  Arménie,  et  fut  reçu  en  la  ville  de  Tharse  par  les 
habitans.  Mais  Constans,  qui  avoit  esté  laissé,  par  Livon,  gouverneur 
d'Arménie,  vint  avec  une  puissante  ai-mée,  le  prit,  et  le  coidina  dans 
une  prison,  où  il  mourut  api'ès  1  an  1922. 

[Après  la  mort  de  Raymond-Rupin,  loiil  ce  (pfil  avnit  donné  aux  Hos|iil;i- 
iiers  fut  rendu  aux  princes  d'Antioche,  excepté  Gilx'l  et  Civila-VerHiia,  rommr 
on  le  verra  plus  bas  -.] 

Ruphi  avoit  espousé  Helvis,  lilic  d'Aimery,  roy  de  Cypre,  veis 
l'an  1210,  laipelle  d  enleva  à  Eudes  de  Dampierre,  qui  l'avoit  esfteuséi" 
en  légitime  mariage  ^  et,  sur  h  ditférend  qui  survint  à  ce  sujet,  le  pape 
Innocent*  en  commit  le  jugement  au  juitriarche  d'Antioche.  Il  en  eut 
Eschive,  décédée  sans  alliance,  et  Marie,  dame  de  Toron,  femme  di- 
Pliilippes  de  MontforL,  seigneur  de  Sur  ou  de  Tyr. 

Quant  à  Boémond  IV,  prince  d'Antioche  et  comte  de  Tripoly,  i\  se 
gouverna  avec  tant  de  rage  et  de  violence  à  l'égard  des  habitans  et  des 
Hospitaliers,  ausquels  la  garde  du  chasteau  avoit  esté  commise  par  le 

'   Voir  Les  Bois  d'Arménie,  p.  i-2(J,  où  ^  Rainakl.  ann.  1-5 10,  11  '  17. —  Couti- 

nous  avons  proposé  une  antre  interprétation  nuateur  fie  Guill,  de  Tyr.  1.  XXVI.  c.  xvi. 

du  texte  de  Sanudo,  combiné  avec  celui  du  .xxv,  p.  908,  aiS. 
Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr.  "  Innoc.  III.  1.  XI\ ,  epist.  io5.  —  Coil. 

'   Cod.  diphinit.  t.  I.  n°  1 1-2.  p.  iQO.  etc.  diphmul.  t,  1 .  n°  g.5,  p.  99.  100. 

à(i. 


20i  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

légat  du  pape,  qu'il  s'attira  les  censures  ecclésiasti(|ues,  dont  il  ne  fui 
absous  qu'en  l'an  latiG.  Il  mourut  l'an  i233. 

I  Voici  (|ucl(|ncs  actions  (]«  sa  vie .  coiniiic  prince  d'Anlioclic  : 

Kn  1  2  1  7  ',  invite  par  in  roi  de  Hongrie,  Andr('',  et  le  duc  d'Autriche,  Léo- 
luild.  aji|)el('  aussi  Berlol ,  à  ])rendre  part  à  une  expédition  contre  les  Sarra- 
sins, il  se  rendit  à  l'année  des  Croisés,  amenant  avec  lui  plusieurs  seigneurs 
de  distinction;  mais  celte  campagne  se  borna  à  quelques  chevauchées,  et  à  la 
Chandeleur  de  l'année  1218,  Boémond  était  de  retour  à  Tripoli,  où  il  épousa 
.M('lissende. 

En  1228'^,  il  était  du  jiarti  de  Frédéric  II  contre  Jean  d'Ihelin,  seigneur 
de  Baruth,  baile  du  royaume  de  Jérusalem. 

PJn  vertu  d'un  accord  du  2  y  octobre  1  2  3 1  avec  les  Hospitaliers  ^,  ménagé 
par  Giraud,  patriarche  de  Jérusalem  et  légat  du  Saint-Siéjje,  Boémond  IV 
recouvra  tout  ce  que  Raymond-Rupin  avait  donné  aux  Hosj)ilaliers,  comme 
prince  d'Antioche,  excepté  Gibel  et  chastel  Velulœ;  mais,  par  un  acte  du  même 
jour*,  il  leur  assigna  878  besants  de  revenu  annuel,  assis  sur  la  commune 
d'Antioche,  en  dédommagement  de  cette  restitution.  Par  un  autre  acte,  éga- 
lement du  même  jour"',  il  leur  accorda  aussi  3i6  besants  de  rente  annuelle 
sur  Tripoli,  en  échange  de  certains  droits  que  l'Hôpital  lui  cédait.  Ces  deux 
derniers  actes  sont  en  français  et  datés  de  la  ville  d'Acre,  comme  la  lettre  du 
|)alriarche. 

Ce  prince  fut  un  habile  jurisconsulte ,  au  jugement  de  Philippe  de  Navarre  ^ 
qui  résume  en  ce  peu  tle  mots  toutes  les  vicissitudes  de  son  règne  :  «Le  viel 
■prince  Bemonl,  qui  premier  fut  conte  de  Triple,  après  la  mort  dou  conte 
•'  Raumont,  et  après  fu  prince  d'Antioche,  dont  il  fu  moult  traveillié  ,  aucunes 
"i'eiz  la  perdi  et  après  la  recevra,  et  vigoureusement  tint  puis  les  deus  sei- 
-fgnories  jusqu'à  la  mort.  (M  moult  fu  sages  et  soutil  de  science  en  court  et 
■'  dehors.  "] 

II  fut  marié  deux  fois",  la  première  avec  Plaisance,  lille  de  Hugues, 

'   (Jonliiuiat.  Je  Giiill.  de  Tyr,  I.  XXXI ,  *  Cod.  diplomai.  t.   I,  11°    1 1  ^i ,  p.  la-J. 

c.  \,  p.  022,  323;  c.  xni ,  p.  3a5.  laS. 

'  Continuât,  de  Guili.  de  Tyr,  1.  XXXIll.  "  Assises  de  la  haute  cour,  livre  de  Pln- 

c.  ni,  p.  368.  lippe  de  Navarre,  t.  I,  c.  xciv,  p.  Syo. 

'  Cod.  diplomai.  t.  I.  n°  112.  p.  120.  '  Sanut.  I.  111,  part.  ii,c.  xin. —  Alberic. 

'   Cod.  difihmat.  (.  1,  n°  ii3.  ().  121.  ann.  ia33.  —  Ligiwges  d'outre-mer. 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  205 

seigneur  de  Giblet;  puis  avec  Mélisende',  fille  d'Ainiery,  roy  de  Cypre, 
et  de  la  reyue  Isabelle.  Du  preuiiei-  mariage  vinrent  HaymoiuF,  cpii 
lut  tué  en  la  ville  de  Tortose  par  les  Assassins,  priant  Dieu  dans  Tes- 
glise  de  Nostre-Dame .  devant  l'autel ,  vers  l'an  1219;  Boéniond,  prince 
(l'AntiocIie;  Philippe,  roy  d'Arménie;  Henry,  surnommé  prince  pai-  Sa- 
nudo  ^  (jui,  au  droit  de  sa  femme,  Isabelle,  fille  de  Hugues  II,  roy  df 
Cypre ,  obtint  le  bad  et  la  régence  du  royaume  de  Hiérusalem  ,  l'an 
ia63,  et  fut  noyé  dans  la  mer,  comme  il  passoit  en  Cypre,  son  vais- 
seau ayant  esté  brisé  contre  un  rocher,  le  27'' jour  de  juin,  l'an  137(1. 
II  fut  père  de  Hugues  III,  roy  de  Cypre,  et  de  Marguerite ^  Boémond 
eut  encore  de  ce  mariage,  outre  ces  deux  fils,  deux  filles,  Orgueil- 
leuse et  Marie,  décédées  en  enfance;  et,  de  son  second,  deux  autres 
filles,  sçavoir,  Helvis  et  Marie,  qui  transporta  ses  droits  sur  le  royaume 
de  Hiérusalem  à  Charles  I",  roy  de  Sicile  ^. 

BoÉMOND,  V^  du  nom,  prince  d'Antioche*^  et  comte  de  Tripoly,  lut 
menacé  d'irruption  \  dès  l'an  1  -jUk,  par  le  roy  des  Tartares,  qui,  après 
s'estre  reifdu  maistre  de  plusieurs  provinces,  l'obligea,  et  le  roy  d'Ar- 
ménie, à  luy  rendre  tribut.  II  eut  aussy  de  fasclieuses  guerres  contre 
le  mesme  roy  [d'Arménie,  Hélhoum  I'^"'],  que  saint  Louys*,  allant  en 
la  terre  sainte,  en  l'an  12^8,  tasclia  de  pacifier,  ayant  moyenne  une 
tresve  de  deux  ans  entre  ces  deux  princes. 

[Au  commencement  de  cette  guerre  (i  233),  Boémond  V  avait  pour  aliii's  les 
Templiers^,  qui  bientôt  s'accommodèrent  avec  le  roi  d'Arménii-,  et  |)iu-  là  t'or- 

'   Continuateur   de   Cuitlaunie  de    Tyr.  — Vigner.  --   Rainald.  ann.  i-j-j-j.  n"  16 . 

1.   XXX,  c.  XI,  p.  .3o.5,  et  I.  XXXI,  c.  .\iu.  ly. 
p.  80,5.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyi,  I.  XXXIII, 

"  Jacobus  de  Vitriaco.  i.  III,  p.  itia. —  c.  xxxvni.  p.  io3. 
Vincent.  Bellov.  I.  XXXI.  c.  xciu.  '  Matli.  Paris,  ann.  i-ilitt.  laûO,  p.  i38. 

'  Sanut.  1.  III,  part.  1 1 ,  c.  vu;  part,  is,  àj'è.  —  Vincent.  Bell.  I.  XXXII,  c.  xcvi. 
c.  VII,  XIV.  '  Willelnuis  Nangiiis.  fiesta  S.  Liidovici, 

'   Lignages  d'oidre-mer,  c.  H.  ann.    1268.    p.    35-2.   —   Vincent.   Bellov. 

'  Lignages  d'oxUre-mer.  —  Assis.de  Jérus.  1.  XXXII,  c.  xcvi. 
—  VVillelmus  Nangius.  Cliron.  ann.  1278.  '  Voir  Les  Rois  d'Arménie,  p.  i3i. 


206  LES  FAMILLES  1)  OITKE-MER. 

ccruiil  Boéiiuiiul  (k'  resk'i'  t|uel(jiR'  tem()s  cii  paix.  l'(ni  après,  il  fu(  engage'' 
dans  un  débat  d'un  autre  genre  avec  les  Hospitaliers.  Cet  ordre  réclamait  le 
domaine  de  Maraclée,  dans  le  comté  de  Tripoli;  Boémond,  comme  comte  de 
Tripoli,  le  leur  contestait.  Barthélémy,  administrateur  de  l'église  deValénie, 
délégué  par  le  Sainf-Siége  pour  terminer  ce  différend,  adjugea  aux  Hospita- 
lier.s  le  domaine  en  litige  (22  novembre  128/1)'.  Mais,  Boémond  ayant  pro- 
testé, les  débats  se  renouvelèrent,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  par  une  décision 
d'Alberl,  palriarclie  d'Antioche -,  Boémond  gardât  Maraclée,  et,  en  dédom- 
magement, concédât  aux  Hospitaliers  une  renie  annuelle  de  i,3oo  besants. 
(1  8  novend»re  1  2  4i.)j 

H  mourut  l'an  i25i  ^.  Il  espousa  en  premières  noces*,  vers  l'an 
12-22,  Alix,  liile  d  Henry,  comte  de  Champagne,  et  d'Isabelle,  reyne 
de  Hiérusalem,  pour  lors  veuve  de  Hugues,  roy  de  Cypre  ;  mais  ce 
mariage  ayant  esté  dissous  par  l'autorité  de  l'église,  à  cause  de  la  pa- 
renté, qui  estoit  entre  eux  du  troisième  au  quatrième  degré,  vers 
l'an  12-38,  il  s'allia  avec  une  dame  nommée  Lucie  [ou  Lucienne],  fille 
du  comte  Paul  de  Rome  ^,  et  sœur  de  Paul,  évesque  de  Tripoly ,  de 
laquelle  il  eut  Boémond  M,  prince  d'Antioche,  et  Plaisance^,  mariée 
premièrement  à  Henry,  loy  de  Cypre,  puis  à  Balian  d'Ibelin,  seigneur 
dArsuf.  Il  est  parlé  de  cette  princesse  Lucie  en  l'assignat  de  douaire  ' 
qui  l'ut  fait  par  Hugues,  roy  de  Cypre,  à  Marie  de  Valois  [lise:  de 
Bourbon],  femme  de  Guy  de  Cypre,  son  lils,  de  Tan  i3'38,  par  lequel 
il  luy  assigne  la  maison  (pii  est  à  Nicosie,  lacjuelle  fut  de  la  princesse 
Lucie,  que  le  roy  avoit  achetée  de  sa  tante,  la  princesse. 

[Cet  acte  original,  tiré  de  la  Chambre  des  comptes  de  Paris,  a  déjà  été 
'   Cad.  diphmat.   t.   l.  n"  117.   p.    it^y-         I.  XXXII,  c.  \si,  p.  .36 1;  I.  XXXIII.  c.  xli. 

1-2CJ.  p.    608. 

^  Cod.  diplomnl.  t.  I.  11°    iiS.  p.  lat)-  *  Lignages  d' outre-mer.  —  Continuat.de 

i33.  (iuill.  de  Tyr. /oc.  cîV. — Saiiut.  1.  III,  part.  19. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV.  c.  xn.  —  Rainald.  ann.  1279.  n°  /19. 
c   II.  p.  hho. — Sanut.  1.  III,  part.  1 1,  c.  .\.  "  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  \.  XXXIV. 

■  Sanut.  I.  111,  part.   11.  c.  x,  xiv.  —  ci,  p.  h'it^. 
Rainald.    ann.   12'j5,   n°  9;    aiin.    laaO.  "  Original  de  la  Chambre  des  comptes  de 

n'    58.   —   Continuât,    de  Guill.   de   Tyr,  l'aris. 


]AiS  PniNCES  D'AMIOCIIE.  '  207 

iiiontioniK'.  p.  72.  dans  l'IIistoiri^  dos  roys  de  (Jliypre;  c'csl  le  inèiiic  aclo.  ou 
une  expédition  de  ce  même  acte,  qui  se  trouve  aux  Arcliives  de  l'Empire,  sec- 
lion  domaniale,  et  rpie  M.  de  Mas-Latrie  a  publié  sous  ce  litre  '  :  Expéditinu 
notariée  de  l'assise  de  la  liante  cour  de  CInjpre,  qui  assigne  à  Mûrir  de  Bourbon  un 
domaine  de  5, 000  florins  sttr  le  secrète  roijalc.  Fait  à  Nicosie,  le  3i  junner  iS:ii). 

Dans  co  document,  dont  les  dispositions  primitives,  faites  par  le  roi,  sont  en 
français,  et  la  confirmation  ofllcielle  en  latin,  le  roi  Hnjrues  IV  dit  en  ellcl 
avoir  acheté  de  sa  tante  Lucie  une  maison  sise  h  Nicosie.  Mais  comment  niic 
tante  de  Hugues  IV,  qui  réj;na  de  iSa/i  à  i36i,  pourrait-elle  avoir  été  la 
femme  de  Boémond  V,  en  1228,  un  siècle  avant  le  mariajn'  du  [irmce  (iiii 
avec  Marie  de  Bourbon-?  Lucie,  femme  de  Boémond,  fut  la  tante  par  alliance 
de  Hugues  111,  aïeul  de  Hugues  IV.  Quant  à  la  tante  Lucie,  mentionnée  dans 
l'acte  de  i33o,  il  faut  croire  que  c'est  une  sœur  inconnue  <le  fini,  père  de 
Hugues  IV,  d'Amauri  et  du  roi  Henri  II  de  Chypre.] 

Boémond,  VP  du  nom,  prince  d'Antioche et  comte  de  Tripoly  ^  [ayant 
succédé  à  sou  père],  reçut  Tordre  de  chevalerie  par  les  mains  de  saint 
Louys.  roy  de  France,  estant  à  Japhe,  vers  l'an  i^5^î,  et  comme  à 
peine  il  avoit  atteint  l'âge  de  seize  ans,  il  obtint  de  sa  mère,  à  la  prière 
du  roy,  que,  nonobstant  qu'il  n'eust  pas  encore  l'âge  de  majorité,  (pii 
estoit  d(!  vingt  et  un  ans,  suivant  les  usages  du  royaume  de  Hiérusalem. 
il  auroit  l'administration  et  le  gouvernement  de  la  principauté.  En  mé- 
moire et  reconnoissance  duquel  bienfait,  le  sire  de  Joinville  dit  (|ue. 
rrdès  lors,  pour  l'Iionneur  du  roy,  il  escarteila  ses  armes,  ijui  sont  \ei- 
frmeilles,  avec  les  armes  de  France,^  d'où  il  semble  ([ue  les  armes 
de  ces  princes  estoient  de  gueuUes  simplement,  comme  Albert  d  Ai\  ' 
représente  en  quelque  endroit  l'étcndart  de  Boémond  I".  Néantmoins. 
un  titre  original  de  Boémond  VP,  de  l'an  i^J)-2,  an  9  de  son  prince 
(s('f),  porte  en  l'escu  de  son  sceau  une  croix  fichée. 

'    Ue  Mas-Latrie,  Hist.  ilc  Clviprc ,  t.  II.  Observai,  p.  9.8.  —  Continuai,  do  fliiill.  'le 

|,.  i(j:!-i6/i.  Tyr.  I.  XXXIV,  c.  ii,  p.  Vio. 

^  llist.  de  Clii/ptr.  t.  Il,  p.  t(j;i,  note  2.  '   Albertus  Aquensis,  I.  IV,  c.  wvi. 

'  Sanut.  1.  III.  paît.  11 .  c.  iv,  v.  —Join-  *  Carlulaire  de  Manosipœ.  —  Du  flange  . 


Vllll> 


p.  aot):  édition  Du  (lange,  p.  98.  et         Observai,  sur  Joinvilli' ,  p.  ()'■'>. 


208  LES  FAMIIJJ:s  D'OlITIiE-MER. 

Ce  prince  ne  possikla  pas  lon|;loinps  depuis  cette  principauté;  car 
Bendocbai-,  sultan  d'Egypte,  après  avoir  ravagé  T Arménie,  prit  la  ville 
dAnliochc,  sans  presque  aucun  siège,  le  ag'^jour  de  may,  l'an  1267, 
selon  Stéron',  ou  le  suivant,  selon  quelques  auteurs,  et  particulière- 
riiciil  Sanudo-,  (jui  ajoute  qu'en  cette  prise  il  y  eut  17,000  hommes  de 
tuez,  el  plus  do  100,000  faits  captifs  et  prisonniers;  et  que  cette  belle 
ville,  fameuse  par  son  antiquité  et  pour  la  magnificence  de  ses  basti- 
mens,  fut  réduite  en  une  espèce  de  solitude. 

I  Des  débats,  suivis  d'injures  et  de  voies  de  fait  de  part  et  d'autre,  eurent 
lieu  entre  ce  prince  et  les  Hospitaliers,  comme  sous  son  père  et  ses  autres 
prédécesseurs,  il  fut  convenu  par  un  accord^,  d'avril  1266,  que  les  deux  par- 
ties se  tiendraient  quittes  réciproquement  de  tous  les  torts  mutuels  qu'elles 
s'étaient  faits  pendant  leurs  différends  antérieurs;  et,  par  un  second  accord, 
du  1"  mai  1  26-3  \  cpie  les  débats  qui  pourraient  s'élever  entre  elles  seraient 
jugés  par  trois  arbitres  que  nommeraient  les  deux  parties.  Ces  deux  actes, 
dont  le  second  est  peut-être  le  titre  du  cartulaire  de  Manosque,  cité  précé- 
demment, sont  en  français,  et  sont  signés  par  plusieurs  des  vassaux  de  Boé- 
niond,  parmi  lescpiels  les  nus  sont  les  grands  odiciers  de  la  cour  d'Antioche. 
If  bailli,  le  connétable,  le  sénéchal,  le  maréchal  d'Antioche;  et  les  autres,  des 
seigneurs,  vassaux,  pour  la  pliqiart.  du  comté  de  Tripoli,  les  seigneurs  do 
(iibelet.  du  Boutron,  de  Maracl/'o,  do  la  Gibrouille,  du  Puy,  de  Flamecourl, 
dp  Montolive,  deCamerdais,  otc] 

Le  prince  Boémond  mourut  le  1  i^' jour  de  may,   l'an  1276^  [le 
mars  127^,  selon  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr**].  11  avoit 
q)ousé,  dès  l'an  laS^i,  Sibylle,  fille  d'Aithon  l",  roy  d'Arménie,  de 
laquelle  il  eut  Boémond  VII,  comte  de  Tripoly,  décédé  sans  enfans, 

'   Stero,  ann.  isliT.  '   (''xl.  ili/ilumal.  1.   I.  ii"  i-ig,   [).    i53. 

-  Sanul.  I.  III,  [)art.  la,  c.  ix. —  \ithoii.  i5/i. 

c,  xxxii.  —  .lo.  Villani,  1.  Vil,  c.  xviii.  —  "   Cml.  iliplomnt.   (.    I.   ii°  o-'i  ,  p.   aGa  , 

Monach.  l'adiiens.  I.  Ill.ann.  1267. —  Risli-  -iGS. 

nnger.  — Rainald.  aun.  i2.56,  n°  /<5;  ann.  ^  Saiiiit.  1.  III,  [lait.  i-3,c.  xiv. —  \i(lion. 

î  967,  n  Gg. — Nie.  de  Trivetto.  ann.  1967.  c.  xxix. 

—  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIV.  "  Continuât,  de  Guiil.  de  Tyr.  I.  XXXI\ . 

c.  Il,  p.  65G,  457.  c.  n,  p.  lili-i;  c.  xix.  p.  /i()6. 


I 

es 


LES  PRINCES  D'ANTIOCHE.  20!) 

l'an  1 287 ;  Isabelle,  morte  à  marier;  Marie , femme  de  Nicolas  de  Saint- 
Omer,  et  Lucie,  alliée  à  Narjot  de  Toucy  '. 

[A  la  mort  de  Boémond  VII,  Lucie,  sa  sœur,  lut  la  véritabio  princesse 
d'Antioche;  son  fils,  Philippe  de  Toucy  ou  Tocy,  seigneur  de  la  Terza,  prit, 
du  chef  de  sa  mère,  le  titre  de  prince  d'Antioche,  et  mourut,  dit-on,  san> 
postérité  ^. 

Cependant,  si  nous  en  croyons  Etienne  de  Lusignan  ^  dans  ses  Tableaux 
généalogiques,  Hugues,  (ils  d'Amauri,  prince  de  Tyr,  frère  du  roi  Henri  II. 
épousa  la  fille  du  prince  d'Antioche,  Ugo,  cou  lafiglimla  del principe  de  Antio- 
chia.  Quel  était  ce  prince?  Narjot  de  Touci,  ou  Philippe,  son  fils? 

Toujours  est-il  certain  qu'on  voit,  en  i3io,  un  prince  d'Antioche,  nommé 
HuGiES,  figurer  parmi  les  chefs  du  parti  dévoué  au  prince  Amauri.  Lorsque 
le  retour  du  roi  fut  résolu  *,  Hugues  d'Antioche  prêta  serment  au  roi  Henri  II . 
entre  les  mains  de  la  reine  mère,  avec  les  principaux  chefs  du  parti  qui  avail 
soutenu  Amauri;  et,  peu  après,  ils  s'en  remirent  à  la  clémence  du  roi  ^ 

Ce  Hugues  était-il  le  fils  aîné  d'Amauri?  Ce  n'est  guère  probable.  En  effet, 
par  l'article  li^  du  traité  (jui  rendait  la  liberté  à  Henri  II  il  est  dit  que  le  roi 
cédera  à  son  neveu  le  château  de  Crusocho,  et  l'on  ne  le  (jualifie  pas,  en  cet 
endroit,  de  prince  d'Antioche.  En  1011,  il  est  dif  que  Henri  II  ne  montra 
aucune  mauvaise  disposition  contre  le  fils  aîné  du  prince  Amauri ,  à  cause  de 
son  jeune  âge;  et,  en  iSi/i  ^  que  le  roi,  après  la  mort  de  ses  frères,  était 
tranquille ,  parce  que  ses  neveux  étaient  dans  un  âge  à  ne  lui  donner  encore 
aucune  inquiétude. 

Ce  jeune  prince,  presque  enfant  en  1  3  1 '1 ,  pouvait-il  avoir  joué  un  rôh' 
politique  en  1 3  1  o,  comme  chef  de  parti  ? 

A  l'avénement  de  Hugues  IV,  fils  du  connétable  Cui  (  1  3'^  'i).  personne  n'osa 

'   Voir  Les  Comtes  de  Tripoli.  '  Loredano.  I.  V,  p.  -i 70-271  ;   traducl 

•  Du  Gange.  Hisl.  de  Constantinopk  sous  t'ianç.  t.  i,  p.  •297-'29g. 
les  Français,  \>.  126.  —  Anselme.  Hist.  des  "   I.oredano.  I.  V.  p.  -aCi  ;  Iradiict.  ti-anc 

grands  ojjiciers ,  t.  II,  p.  Sgi.  —  Moréri ,  t.  l.  j).  -jSS. 
Dict.  hislor.  t.  VI,  p.  536.  '  Loredano.  I.  V,  \)  -381  ;  traduct.  franr 

'   Chorograffia  delV  isola  di  Cipro ,  ■?.'  ta-  t.  I.  |).  3io. 
hleau,  à  la  lin  du  volume.  "   Loredano,  I.  V.  p.  285;  traduct.  fra 

'  Loredano  ,  I.  V .  p.  a58  ;  traduct.  franc.  t.  1 ,  p.  3 1 5. 
l.  I.  p.  a86. 


raiic 


^10  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MEU. 

parler  en  laveur  des  enfants  d'Amauri  ',  prince  de  Tyr,  (jui  était  l'aîné  de  Gui, 
à  cause  du  crime  de  leur  père;  et,  d'ailleurs,  leur  mère  n'était  plus  là  pour 
l'aire  valoir  leurs  droits.  Ce  rpii  suppose  Hugues,  le  fds  aîné  d'Amauri ,  encore 
bien  jeune,  puisqu'il  ne  |)ouvait  les  revendiquer  lui-même. 

IMus  de  cinquante  ans  après  la  mort  de  son  père,  ce  même  Hugues,  lils 
d'Amauri,  appelé  aussi  Hugues  d'Antioclie,  réclama  ses  droits  au  trône,  et  dis- 
puta la  couronne  à  Pierre  I"  (1369)^.  11  abandonna  bientôt  ses  prétentions, 
moyennant  une  pension  de  .t,ooo  ducats  ';  puis  il  épousa  la  fdle  du  comte  de 
Rohas,  ce  qui  déplut  au  roi '. 

Il  y  eut  donc  très-probablement  deux  personnages  du  nom  de  Hugues  d'Aii- 
tioche;  mais  d'où  venait  le  premier?  De  qui,  et  comment  avait-il  reçu  son 
titre  à  une  époque  où  le  véritable  titulaire,  Philippe  de  Toucy,  vivait  encore? 
En  quelle  année  mourut-il,  et  quand  Hugues,  fds  d'Amauri,  lut-il  investi  de 
son  titre  ?  Enfin  quand  mourut  ce  deuxième  Hugues  ?  N'est-ce  qu'après  sa 
mort  que  Jean,  frère  de  Pierre  I",  fut  appelé  prince  d'Antiocbe^ 

Du  Gange '^  a  placé  le  premier  Hugues  d'Antiocbe  parmi  les  membres  de  la 
famille  du  surnom  d'Antioche,  sans  dire  aucunement  qu'il  ait  été  prince.  Quant 
à  Jean,  Thomas,  Pierre  d'Antioche,  nommés  dans  les  histoires  du  temps,  de 
1299  à  1 383 ,  ils  étaient  très-probablement  membres  de  cette  famille,  comme 
l'a  pensé  Du  Gange.] 

'   Loredano,!.  VI.p.  296;lraduct.  tranç.  '  Voir  Les  Comtes  titulaires  d'Édease  ou  de 

t.  I,  p.  826.  Rohas. 

-  Loredano,  1.   VU.    p.  35i  ;   traducf.  '  Voir  farticie  suivant, 

tranç.  t.  I,  p.  386.  '  Voir  plus  bas  la  généalogie  de  la  la- 

'  Loredano.  1.  VII,  p.  35-i  ;  trad.  p.  087.  mille  surnommée  d'Antioche. 


LES  PRINCES  TITULAIRES  DANTIOCHE.  211 


LES   PRINCES   TITULAIRES   D'ANTIOCHE. 


Les  roys  de  Cypre,  ayant  perdu  le  royaume  de  Hiérusaiem,  conser- 
vèrent les  titres  et  les  noms  des  principales  dignitez  de  ce  royaume, 
qu'ils  affectèrent  à  quelques  terres  ou  fiefs,  dont  ils  revestoient  les 
plus  grands  seigneurs  de  leur  cour.  Entre  ces  titres,  le  premier  fut 
celui  de  prince  d'Antioclie  ',  lequel  ils  donnoient  ordinairement  aux 
premiers  princes  du  sang.  Le  premier  que  je  trouve  en  avoir  esté  re- 
vestu  -  est 

Jean  de  Luzignan,  fils  puisné  de  Hugues  IV,  roy  de  Cypre,  qui  fut 
créé  prince  d'Antioche  (et  non  de  Galilée,  comme  escrit  le  chevalier 
Loredan  '),  par  le  roy  Pierre,  son  frère,  incontinent  après  son  avène- 
ment à  la  couronne  ;  lequel  luy  confia  encore  le  gouvernement  de  ses 
Estats  durant  ses  expéditions  contre  les  Turcs  de  la  terre  sainte". 

[Selon  Amadi  ^  Jean  fut  fait  prince  d'Antioche  et  connétable  de  Chypre, 
par  son  père,  le  roi  Hugues  IV,  au  moment  où  celui-ci  fit  couronner  roi  de 
Chypre  Pierre  son  fils  aîné,  h  ak  novembre  i358.  D'après  ce  qui  vient  d'être 
dit  dans  l'article  précédent,  Hugues  d'Antioche,  fils  du  prince  de  Tyr,  Amaun, 
vivait  encore.  Ces  titres  de  j)rincipauté  n'auraient  donc  pas  été  à  vie?  Quant 
au  titre  de  prince  de  GaUlée,  il  serait  possible  alors  qu'on  l'eût  aussi  accordé 
à  Jean,  quoirp'il  appartînt  au  prince  Hugues,  fils  de  Gui,  fils  aîné  de 
Hugues  IV  ,  lequel  ne  mourut  cju'en  i386.] 

'  Hist.  de  Chypre,  c.  xviii,  p.  79.  "  Loredano,  l.  VI.  p.  345;  trad.  franc 

^  Cette  assertion  paraît  devoir  être  modi-  t.  I,  p.  38 1. 
fiée  par  ce  que  nous  venons  de  dire  sur  les  '  De  Mas-Latrie.  Ilisl.  Je  Chypre,  t.  Il 

héritiers   et    les   successeurs  des  derniers  p.  9  5o,3o8. 
princes  d'Antioche.  ^  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  325. 


212  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

Mais,  depuis,  il  conspira  contre  liiy  '  avec  les  barons  qui  deman- 
doient  l'observation  des  anciens  usages,  et  se  joignit  avec  eux  pour 
l'assassiner.  Après  le  décez  de  Pierre  -,  il  fut  étably  par  la  haute  cour 
baile  et  régent  du  royaume,  durant  la  minorité  du  jeune  roy  Pierre  II, 
son  neveu,  le  i (3  de  janvier  i  368.  Il  fut  tué  par  le  commandement  du 
roy^,  à  la  persuasion  de  la  reyne,  sa  mère,  en  vengeance  de  l'assas- 
sinat du  roy  Pierre  I",  l'an  iSyS.,  et  fut  inhumé  en  l'église  des  frères 
prescheurs  de  Nicosie.  Il  avoit  espousé  la  fille  de  Jean  du  Morf,  comte 
de  Rohas\  de  laquelle  il  eut,  entre  autres  enfans,  Hugues,  qui  mou- 
rut en  otage  en  la  ville  de  Gênes,  et  Jaques  de  Lusignan,  qui  fut 
comte  de  Tripoli.  Il  eut  encore  un  fils  naturel  ^  d'Alix  de  Gibelet, 
femme  de  Philippes  de  Costa,  nommé  Jean  de  Luzignan,  qui  estoit  à 
la  cour  du  roy  Pierre  II,  en  l'an  iS-jli. 

[Ce  prince  Jean,  fils  naturel  de  Jean  d'Antioche '^,  épousa,  en  i385,  une 
autre  fille  du  comte  de  Rohas,  par  les  soins  de  son  oncle,  Jacques  I",  qui  l'avait 
ramené  de  Gênes,  et  qui  le  fit  baron  ou  seigneur  de  Baruth. 

Plus  tard,  de  iSg.^  à  i3()8\  le  prince  Jean  fut  employé  par  Jacques  I", 
comme  ambassadeur,  à  des  négociations  avec  les  princes  d'Occident,  et  con- 
clut une  alliance  entre  Cbarles  VI  et  le  roi  de  Chypre,  le  7  janvier  iSgS. 

En  i38o,  Jacques  I"  nomma  prince  d'Antioche  Jean  de  Brie  ^  pour  le  ré- 
compenser de  ses  fidèles  services.  Ce  seigneur,  devenu  lieutenant  général  du 
royaume  à  la  mort  de  Pierre  II,  avait  puissamment  contribué  à  la  décision  du 
conseil  qui  donna  la  couronne  au  prince  Jacques,  alors  retenu  prisonnier  à 


'  Loredano.  i.  VIL  —  Et.  de  Lusignan.  ^  Loredann,  1.  VIII,  p.  679;  trad.  franc. 

Hist.  de  Chypre,  foi.  là-j.  t.  Il,  p.  69. 

^  Assises  de  Jérusalem,  p.  Ii5&,  563 -,1.1,  ''  CAron.  de  Strambaldi. — De  Mas-Latrie , 

p.  /*.  —  Hist.  de  Chypre ,  j).  \k'].  — Wad-  lUst.  de  Chypre ,  t.  U,  p.  896.  —  Loredano, 

ding-,  ann.  iSyi,  n°  9;  ann.  iSya,  n°  26;  I.  IX,  p.  5iG;  trad.  franc,  t.  II,  p.   110. 

ann.  iSyS,  n°  3.  (Voir  Les  Seigneurs  titulaires  de  Baruth.) 

'  Loredano,  1.  VIII,  p.  690;  trad.  franc.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.   /lo/i,    698. 

t.  II,  p.  82.  —  De  Mas -Latrie,  Hist.  de  ^99,  438-6^1. 
Chypre,  t.  II,  p.  365  et  note  3.  '  Loredano,  I.  IX,  p.  5ii,  5i6;  trad. 

'  Loredano,  1.  VIII.  p.  455,  661  ;  trad.  franc,  l.  II,  p.  loli-  109,  iio.  —  De  Mas- 

Cranç.  t.  II,  p.  'n .  /19.  Latrie,  t.  II.  p.  891 ,  893-394. 


LES  PRINCES  TITULAIRES  D'ANTIOCHE.  in 

Gênes.  Il  eut  aussi  le  titre  de  prince  de  Galilée',  et  fut  pourvu  de  la  dignité 
de  turcoplier  de  Chypre.] 

Jean  de  Luzignan,  fils  aisné  du  roi  Janus,  porta  la  qualité  de  prince 
d'Antioche^  du  vivant  de  son  père,  avec  laquelle  il  paroist  au  contrai 
de  maria|Te  de  sa  sœur  avec  Louys,  duc  de  Savoye,  l'an  1682. 

Charlotte  de  Luzignan,  fille  unique  et  héritière  du  roy  Jean  11', 
['ut  créée  par  son  père  princesse  d'Antioche;  lequel  titre  elle  commu- 
niqua à  Jean  de  Portugal,  duc  de  Coymbre*,  petit-fils  de  Jean,  I"  du 
nom,  roy  de  Portugal,  que  son  père  luy  fit  espouser  en  l'an  ii56  . 
en  laquelle  année  il  fut  associé  à  l'ordre  des  chevaliers  de  la  Toison 
d'or,  par  Philippes  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  au  chapitre  tenu  à  la 
Haye,  en  Hollande,  prenant  alors  la  qualité  de  prince  dAntioche  et 
de  régent  du  royaume  de  Cypre.  Mais  il  jouit  peu  de  temps  de  ce  titre, 
ayant  esté  empoisonné  incontinent  après  par  le  chambellan  de  la 
reyne,  et  par  l'ordre  de  cette  princesse.  11  fut  inhumé  en  l'église  de 
Saint-François  de  Nicosie.  Charlotte  fut  depuis  reyne  de  Cypre. 

SoR  Di  Naves  ayant  esté  laissé  par  la  reyne  Charlotte  '  pour  com- 
mander dans  Cerines  durant  la  guerre  qu'elle  eut  avec  Jaques,  son 
frère  naturel,  fut  gagné  par  ce  roy,  et  luy  remit  la  place  entre  les 
mains,  aux  conditions  de  le  faire  prince  d'Antioche  et  de  luy  donner 
Charlotte,  sa  fille  naturelle,  en  mariage;  ce  qui  s'çxécuta  en  l'an  1  /16/1. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II,  fol.  79  v°.  — Loredano,  I.  X,  p.  687;  tratl. 

p.  396-600.  franc,  t.  II,  p.  i85.  —  De  Mas-Latrie,  Hist. 

'  Guichenon,  Hist.  de  Savoye.  de  Chypre,  t.  III,  p.  8i,  note  2. 
^  Généalog.  de  Lusignan,  p.  91  v'.  '  Loredano,  1.  II,  p.  680,   (J8i  ;  trail. 

'  Et.  de  Lusignan,  Histoire  de  Chypre,  franc,  t.  II,  p.  a8o,  281. 


■2\>i  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


DE  LA  FAMILLE  QUI  PORTA  LE  SURNOM   D'ANTIOCHE, 

ISSUE  DE  L'EMPEREIR  FRÉDÉRIC  II. 


La  taïuille  qui  porta  le  surnom  d'Antioche  est  fort  célèbre  dans  l'his- 
loire  d'Italie.  Gomme  il  est  constant  qu'elle  est  issue  de  l'empereur  Fré- 
déric 11,  il  n'est  pas  bien  certain  pourquoy  elle  a  pris  ce  surnom.  Cet 
eaqjereur  eut  plusieurs  bastards,  dont  l'un  mourut  en  prison  en  la 
Pouille,  l'an  i235,  suivant  Alberic';  un  autre  mourut  aussy  en  la 
Fouille,  l'an  1269,  au  rapport  de  Mathieu  Paris ^,  qui  fait  encore  men- 
tion de  Henry,  que  l'empereur  Frédéric  avoit  coutume,  dit  cet  auteur, 
d  appeler  son  fds  naturel.  Cet  Henry  n'est  autre  que  celuy  qu'il  appelle^ 
indifféremment  de  ce  nom  ou  de  celuy  d'Encius'',  qui  fut  roy  de  Sar- 
daigne  au  droit  de  sa  femme,  Adelasie,  qu'il  espousa  en  Sardaigne 
fan  1238,  au  rapport  d'un  auteur^  de  son  temps.  Ptolémée  de  Lu- 
ques  s'est  asseurément  mépris  lorsqu'il  a  avancé  que  cet  Encius  estoit 
légitime,  et  qu'il  estoit  issu  du  mariage  de  Frédéric  avec  la  fdle  de 
Jean  de  Brienne,  roy  de  Hiérusalem,  contre  l'autorité  des  meilleurs 
écrivains.  Un  auteur  du  temps  de  Frédéric  ^  dit  qu'il  vint  du  mariage 
de  cet  empereur  avec  une  dame  de  la  famille  Anglienne.  Outre  ces 
bastards,  il  en  eut  encore  deux  autres",  fameux  dans  l'histoire,  sça- 
\n\]\  Mainfroy,  qui  fut  roy  de  Sicile,  et 

Frédéric,  qui   fut  surnommé  d'Antioche,  que  Ricordano   dit  avoir 

'  .Alberic.  ann.  ii235.  '  Ricard,  de  S.  Gerniano,  Chron.  ann. 

'  Matb.  Paris,  p.  5i3.  1289,  laio. 

'  Math.  Paris,  p.  38o.  '  knonymus.  De  Gestis  Frederid,  p.  jB!i. 

'  Matli.  Paris,  p.  376.  679,  dS-],  5i3.  '  Monach.  Paduaii.  C/o-.  1. 1.  ann.  1967. 


FAMILLE  QUI  PORTA  LE  SURNOM  D'ANTIOCHE.  l>I5 

esté  le  premier  de  ses  fils  naturels'.  Il  est  parlé  de  ce  dernier  dans  une 
lettre  qui  est  insérée  dans  Mathieu  Paris  ^,  de  laquelle  nous  appre- 
nons que,  non-seulement  il  estoit  son  fils,  mais  encore  qu'il  Tavoil 
estably  son  lieutenant  général  dans  la  Toscane,  d'où  quelques-uns^ 
luy  ont  donné  le  titre  de  roy  de  celte  province.  Il  est  qualifié  frère  dp 
Mainfi'oy,  roi  de  Sicile,  en  l'histoire  de  ce  prince*.  Hicordano  Males- 
pini^,  qui  vivoit  en  l'an  1281,  en  laquelle  année  il  a  fini  son  Histoire 
de  Florence,  écrit  qu'outre  les  enfans  légitimes  que  Frédéric  eut  di- 
ses  femmes,  il  eut  encore,  d'une  autre  dame,  Frédéric,  duquel  soiil 
issus  ceux  qui  furent  surnommez  d'Antioche,  Mainfroy  et  le  roy  Enzo. 
Ptoiémée  de  Luques  convient  aussy  que  Mainfroy  estoit  fils  de  Fré- 
déric, ajoutant  c[u'il  l'eut  de  la  fille  du  prince  d'Antioche,  que  cet  em- 
pereur espousa  publiquement,  luy  ayant  fait  croire  que  sa  femme  es- 
toit morte.  Mathieu  Paris''  parle  en  quelque  endroit  de  la  mère  de 
Mainfroy,  et  dit  qu'estant  près  de  sa  mort  elle  pria  l'empereur  de 
l'espouser,  tant  pour  mettre  son  ame  dans  le  repos  de  conscience,  que 
pour  légitimer,  par  ce  moyen,  les  enfans  qu'elle  avoit  eus  de  luy,  ce 
qu'il  fit;  d'oii  Mainfroy  prit  sujet  depuis  de  prétendre  aux  Estais  de 
son  père.  Il  est  constant,  néanlmoins,  que  Mainfroy  ne  vint  pas  de  la 
fille  d'Anlioclie,  et  que  la  mère  de  Mainfroy  esloil  Italienne,  et  se  nom- 
mait Bianca  Lama,  et  qu'elle  estoit  de  la  noble  famille  des  marquis  de 
Lanza,  en  Lombardie'.  De  fait,  d  est  nommé  en  son  contrat  de  ma- 
riage avec  Béatrix  de  Savoye,  Manfredus  Lancea.  Elle  estoit  sœur  de 
Cauvain  et  de  Frédéric  Lanza,  qui  eurent  plusieurs  dignilez  dans  le 
royaume  de  Naples  sous  le  règne  de  Mainfroy,  leur  neveu.  S'il  est 
véritable'  que  cette  dame,  mère  de  Frédéric,  qu'Anmiirato  '  et  Cos- 

'   Ricordano,  c.  cxxiii.  '  Ricordano,  c.  cxlviii. —  Anonyniiis,!»! 

^  Matli.  Paris,  p.  679,  ann.  la/iG.  relms  gestis  Frederici  et  Maiifredi,  p.  ySi  . 

'  Cuspinian.  Freder.  II. — Zurila.l.IIL  76/1,  8o5,  81 1,  845.  — Gostanzo,  i"parl. 

c.  Lxvii.  Dell'  islor.  Sicil.  1.  VU ,  p.  958. —  Preuves  du 

'  Anonynius .  De  Gestis  Frederici  et  Man-  l'histoire  de  Savoye,  p.  7 1 . 
fredi,  p.  789.  '  Cuspinian.  loc.  cit. 

'  Ricord.  c.  cxn,  p.  77.  '  \mm'u alo.  Nella  famigl.  Gesnalda  ,l-U. 

'  Matli.  Paiis.  ann.  1256.  p.  62G.  p.  5. 


2ir>  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(aiizo  '  nomment  Béalrix,  ail  esté  fille  du  prince  d'Antioche,  comme 
veulent  encore  ces  derniers  auteurs ,  ce  fjiie  j'estime  fort  incertain,  il 
faut  qu'elle  ait  esté  fille  de  Boémond  III,  comme  Coslanzo  escrit  for- 
mellement, et  qu'elle  soit  issue  de  l'un  de  ses  mariages,  dont  la  plu- 
jiarl  furent  illégitimes.  D'autres'^  tiennent  que  Frédéric  eut  le  surnom 
d'Antioche,  pour  ce  qu'il  y  fut  élevé  durant  le  voyage  de  son  père  en 
la  terre  sainte.  Mais  Ricordano  Malespini^  semble  dire  que,  lorsque 
Frédéric  II  se  banda  contre  le  pape  Honorius  III  {su),  U  revestit  ses 
iMifans  légitimes  et  naturels  de  divers  titres;  qu'il  fit  élire  Henry  roy 
d'  \iemagne;  qu'il  fit  Conrad  duc  de  Savoye;  Frédéric,  le  premier  de  ses 
enfans  naturels,  duc  d'Antioche;  Enzo,  roy  de  Sardaigne,  et  Mainfroy, 
duc  de  Tarente;  d'où  il  est  à  présumer  que  c'est  de  là  qu'il  fut  sur- 
nommé d'Antioche.  L'histoire  remarque  que  Frédéric  acconq)agna  son 
frère  Mainfroy  en  toutes  ses  expéditions,  et  dans  les  soulèvemens  qu'il 
entreprit  contre  l'Église;  ce  qui  attira  à  l'un  et  à  l'autre*  les  censures  et 
les  excommunications  de  l'Eglise. 

Costanzo  dit  que  Frédéric,  qu'il  qualifie  mal  prince  d'Antioche, 
aussy  bien  qu'Estienne  de  Lusignan^  en  ses  Généalogies,  espousa  une 
dame  romaine  qu'il  nomme  Marguerite,  et  qu'il  eut  d'elle  Conrad  et 
Marguerite  d'Antioche,  laquelle  eut  une  fille  nommée  Béatrix,  mariée 
avec  Opicin  Spinola,  gentilhomme  génois,  et  mère  d'Argentine,  qui 
espousa  Théodore  Paléologue,  marquis  de  Montferrat.  Filadelfe  Mu- 
gnos  parle  autrement  des  enfans  de  Frédéric,  écrivant  qu'il  eut,  outre 
Conrad,  deux  filles,  dont  l'une,  nommée  Isolde,  espousa  Berthold. 
marquis  d'Hérembourg[Hokenbourg],  en  Allemagne,  et  Béatrix,  femme 
d'Opicin  Spinola.  Quelques-uns''  tiennent,  sans  beaucoup  de  fonde- 
ment, que  Frédéric  fut  allié  avec  Marie,  fille  de  Boémond  IV,  prince 
d'Antioche,  et  de  Mélissende  de  Cypre,  sa  femme;  laquelle  céda  ses 
droits  sur  le  royaume  de  Hiérusalem  à  Ciiarles  \",  roy  de  Sicile. 

'   Oostanzo,  toc.  cil.  aiin.  1382,  11°  26;  ann.  laSi,  n°  i5;  ami. 

'  Filadelfe  Mugnos.  1 285  ,  n"  9. 

'  Ricordano,  c.  cxxiii.  '  Et.  de  Lusignan.  c.  xxv.  foi.  35. 

*  Oderic.  Rainald.  ann.  i-2i>li.   n"  5a;  "  iil.  de  Lusignan. 


FAMILLE  QUI    PORTA   LE  SURNOM  DANTIOGIIE.  "217 

Conrad  d'Antioche  est  vulgairement  surnommé  par  les  auteurs ^  Ca- 
/)itlo  ou  Cajmtio,  à  cause  de  la  terre  de  Capici,  en  Sicile,  (|iril  eut  du 
chef  de  son  père.  Il  posséda  aussy  les  comtez  d'Alba  et  de  Gclauo,  eu 
Calabre,  et  les  terres  d'Albaïde  et  de  Catribil,  en  la  Catalogne,  (\u\ 
luy  furent  données  par  Constance,  reyne  d'Aragon,  sa  cousine.  11  fut 
pris-  par  les  troupes  de  Charles  I",  roy  de  Naples,  après  la  bataille 
de  Bénévent,  dans  la  Sicile,  où  il  avoit  esté  envoyé  par  Conradin  pour 
s'en  rendre  maistre.  Ricordano  escrit  <[ue  Guy  de  Montfort,  chef  des 
troupes  de  Charles,  qui  le  prit^,  luy  ht  crever  les  yeux,  et  Fazel' 
ajoute  qu'il  le  fit  pendre  ensuite;  mais  ces  auteurs  se  sont  mépris,  car 
d  vécut  longtemps  depuis  et  fut  un  de  ceux  qui,  en  1  an  ia8i,  por- 
tèrent le  roY  Pierre  d'Aragon  à  embrasser  l'entreprise  du  recouvrement 
de  la  Sicile,  proposée  par  Prochyte^;  ce  que  nous  apprenons  de  Su- 
ritaS  et  d'une  épistre  du  [jape  Martin  IV  ^  qui  ajoute  qu'il  fut  pris 
avec  Conradin,  en  la  bataille  que  le  roy  Charles  renqiorta,  et  qu'il 
eust  esté  décapité  conmic  luy,  si  le  pape  Clément  IV  n'eust  intercédé  en 
sa  faveur,  Charles  luy  ayant  accordé  sa  grâce  sous  les  sermens  qu'il 
luy  fit  de  luy  estre  fidèle;  ce  qu'il  ne  tint  point.  Il  est  probable  que 
Conrad  d'Antioche,  qui,  en  l'an  1012,  vint,  avec  la  noblesse  romaine 
f.t  cinquante  chevaliers  de  sa  suite,  au-devant  de  l'empereur  Henry  VII 
loi'squ'il  arriva  à  Piome,  estoit  quelqu'un  de  ses  enfans^  Car  on  ne 
peut  pas  dire  que  ce  soit  le  premier  Conrad.  Tant  y  a  que  Fazel ,  et 
après  luy  Vignier',  se  méprennent  quand  ils  luy  donnent  le  titre  de 
prince  d'Antioche;  et  le  dernier  encore  plus,  lorsqu'il  dit  que  ce  fut 
sur  luy  que  Bendocbar  s'euqjara  de  la  ville  d'Antioche. 

[Le  récit  de  Du  Gange,  l'ii  eu  qui  concerne  Frédéric  et  Conrad  tl  Anliothe, 

'  Ricordano.  e.  clxxx.  —  Rainald.  ann.  '  J.  Villani. 

1267,  n"  9,  19;  ann.  1268,  n°'  i5.  34.  "  Surita,  I.  II,  imiic.  |).  1  iG. 

■"  Anoiiymus,  De  Rébus  gcslis  Frederici,  '  Rainald.  ann.  1282.  n"2(J;  ann.  128/1 . 

p.  859,883.  n°  i5;  ann.  1286,  n°  9. 

'  Vignier, /)/W(oî/(.  ann.  1268.  '  Albertin.  Mussal.  De  G'cs/w //f/»7V/ 177  . 

"   VaicW.UeRehmsicul. poster. decA.WW  I.  \III.[).  U'i.ho. 
I-.  m,  p.  /1.58.  '■'  Fazt'li.  l'I  Vignier.  locis  citai is. 


218  LES  FAMILLKS  DOUTRE-MER. 

est  (rès-confiis.  Nous  résumons  ici,  d'après  les  renseignements  qui  nous  sont 
ronnnuni(|U('s  |)ar  M.  Huillard-Bréiiolies,  ce  que  l'on  sait  de  plus  certain  sur 
ces  deux  persoiuiages.  Frédéric  d'Anliocbe  était  le  second  des  fds  naturels  de 
l'emijereur  Frédéric  11.  Au  connnencement  de  l'année  i  aie,  il  était  déjà  marié 
el  investi  d'un  apanage  dans  l'Abrazze.  Il  ne  porte  pas  encore  à  cette  date  le 
surnom  d' AutiorJic ,  (pii  lui  lui  donné  plus  lard ,  probablement  parce  qu'il  avait 
sur  la  j)rincipauti'  (rAnlio(  be  des  pré'Ienlions  doni  la  cause  nous  est  inconnue. 
De  juillet  la/iT)  ius(prà  la  mort  de  Fiédéric  11  en  i25o,  il  fut  vicaire  général 
de  l'Fmpire  en  Toscane;  il  porta  même,  en  iq/iS.  le  titre  de  roi  de  Toscane 
et  di^  prince  d'Anfioclie;  mais  la  \\wv\  de  l'empereur  fit  évanouir  ces  belles 
espérances.  Frédéric  d'Anliocbe  lui  créé  ou  confirmé  comte  d'Alba,  de  Celano 
et  de  Loieto,  parle  roi  Conrad;  il  mourut  sid)itemenl  peu  après  le  couronne- 
ment de  Mainl'roi,  vers  la  fin  d'août  ifjôS. 

Sa  femme  Marguerite,  d'une  noble  famille  r(jmaine,  bii  avait  apporté  en 
(loi  le  cbàteau  de  Saracinesco.  situé  aux  environs  de  Tivoli.  File  lui  donna, 
comme  le  dit  Du  Gange,  deux  enfants,  Conrad  et  Marguerite  d'Antiocbe.  Mais 
ce  Conrad  ne  fut  jamais  surnounné  Caputo  ni  ne  fut  seigm-ur  de  Capici.  Notre 
auteur  le  confond  avec  Conrad  Capece,  un  des  derniers  ])artisans  en  Sicile  de 
l'infortuné  Conradin.  Ce  qui  a  pu  causer  cette  méprise,  c'est  (pie  tous  deux 
eurent  une  fin  lragi(pie  et  à  peu  près  semblable.  Conrad  d'Antiocbe,  étant  alb^ 
rejoindre  Conradin,  (pii  le  créa  prince  des  Abruzzes,  fut  fait  prisonnier  à  la 
bataille  de  Scurcola  (août  i  •2i\S).  F|(argné  par  Charles  d'Anjou,  il  fut  échangé 
contre  les  frères  du  cardinal  Gaétan,  que  Béatri.x,  sa  femme,  gardait  en  otage 
dans  le  cbàteau  de  Saracinesco.  Ayant  ensuite  réussi  à  gagner  la  Sicile,  il  y 
lui  pris  deux  ans  après  |)ar  Guj  de  Monlfort,  (pii  le  lil  aveugler,  châtrer  et 
pendre  à  un  gibet.] 

CoiinuP  espousa  Béatrix,  fille  de  Gaivano  Laiiza,  second  comte  de 
Fundi,  et  en  eut  trois  lils,  Frédéric,  Henry,  Gaivano,  Bartliéleniy,  ar- 
chevesqiie  de  Palernie  en  l'an  lagB,  et  François,  (jui  luy  succéda  en 
cette  dignité,  en  l'an  i  3 1  i '.  llocchus  Pirriis  nous  ^  a  donné  les  épitaphes 
de   ces   deux   archevesques,  qui   les  disent  issus   du   sang  impérial; 

'  Costanzo. —  \uinnra(o. —  \lugnos.  '  Roccluis   Pirrus,    l.   1.    p.  i5.5,  i5G. 

■   Siirita,  tnd.  aiin.  i  ;i  i  S.  .'iSo. —  Cnahcrus.  T(diul.i<ic>ills,n°'6'j,()>'>. 


FAMILL1-:  OUI   PORTA  LE  SURNOM  D'AMIOCHE.  219 

comme  aussy  celle  de  Frédéric,  qui  y  est  qualifié  chevalier  et  frère 
de  Barthélémy,  archevesque  de  Panorme,  et  ra])|iorle  sa  mort  au 
22*=  jour  de  juillet,  l'an  i3o5.  Ce  dernier  fut  inhumé  en  la  mesmc 
église  cathédrale,  en  une  chapelle  qui  est  sous  terre. 

Fkédéiuc  d'Antioche,  II^  du  nom,  paroist  après  ccux-cy.  Il  fut  créé 
comte  de  Capizzi  par  Frédéric,  roy  de  Sicile,  en  l'an  i  336  '.  Mais,  deux 
ans  après,  il  se  révolta-  contre  le  rov  Pierre,  qui  avoit  succédé  à  Fré- 
déric, et  se  rangea  du  costé  de  Robei't,  roy  de  Naples;  et  enfin  mou- 
rut en  combattanl  '  poui'  luy,  au  siège  de  Melazzo,  au  mois  d'aoust, 
l'an  iSia. 

11  fut  inhumé  honorahleinent  en  l'église  du  cliasteau  de  Sainte- 
Lucie,  près  de  cette  ville,  par  le  roy  Pierre,  dont  il  estoit  parent.  Ses 
biens,  qui  estoient  grands  dans  la  Sicile,  au  rapport  de  Fazel  et  de 
Costanzo,  furent  donnez  à  Rémond  Pei'alto,  sous  le  titre  de  comté  de 
Calatabilleta.  Il  avoit  espousé  Marguerite,  comtesse  d'Escolo,  dont  il 
eut  un  fils,  nommé  Pelruccio,  et  quelques  filles,  sçavoir,  .leauue . 
mariée  en  l'an  i3i5  à  Francesco  Gesualdi,  avec  1,200  onces  d'or  de 
dot,  Antonella  et  Caternella  *. 

Fazel  dit  que  ce  Frédéric  estoit  lils  de  Pierre  d'Axtiociie,  lequel, 
quoyque  noble  d'extraction,  avoit  peu  de  biens,  et  fut  enrichy  par  le 
roy  Frédéric,  qui  luy  donna  divers  emplois ,  et  le  lit  son  grand  chan- 
celier, laquelle  dignité  il  possédoit  en  l'an  i325.  Costanzo  parle  de  ce 
Pierre  d'Antioche  en  divei's  endroits,  de  sorte  qu'il  seroit  piobable  que 
Pierre  fust  fils  de  Conrad.  Filibert[Filadelfe]  Mugnos  escrit,  plus  proba- 
blement, que  son  père  se  nommoit  pareillement  Frédéric,  et  (|iril  décéda 
l'an  i3o5;  et  ainsi  ce  Frédéric  111  estoit  fils  de  Frédéric,  lils  de  Con- 
rad. Ces  deux  auteurs  font  encore  mention  de  François  et  de  Simon 

'   Fnzell.  De  Rehus  skul.  poster,  dcc.  1.  IX.  — Surita.  ind.  I.  III.  p.  18a.  —  (iostafizu. 

c.  m,  p.  48a  ;  c.  iv.  p.  48.5,  48G,  /187.  —  i.  X,  p.  .3/ii  et  seq. 

Costanzo,  Dell' istor  Sicil.  part.  1",  i.  IX.  '  Fazell. — Surita,  p.  187.  -Costanzo. 

p.  436  a,  437  c.  p.  346. 

"  Fazell.  De  llelnis  firnl.  poster,  ilee.  1.  IX.  '  .Aiiiiiiirato.  1.  II.  p.  h.  —  Fazell. 

28. 


'2-2Ù  LES  FAMILLES  DOllTRE-MER. 

I)  Antioche,  cousins  germains  de  Frédéric.  Simon  fut  père  de  Bauthé- 
i.KMV  d'Antiociif.  ',  ([ui  eut  du  roy  Pierre  I"  le  gouvernement  de  la 
ville  (le  Randazzo,  et  espousa  la  iille  de  Nicolas  Gesareo,  chevalier. 
iialilMe  Messine.  Ce  Rartliéleiny  eut  aussy,  du  roy  Pierre  II,  la  confis- 
cation des  biens  de  Lujx)  Gai'diola.  Enfin  le  duc  Délia  Guardia,  en  la 
Généalogie  des  lliilli  de  Naples -,  dit  cpie  (Conrad  d'Antioche,  comte 
de  Gapizzi,  espousa  Govella  [fdle]  de  Giordano  Rufli ,  comte  de  Montalto. 
et  (le  Margueiilc.  comtesse  de  Cleiinont,  sa  seconde  femme,  et  le  qua- 
lilic  ai'rière-petit-fils  de  I'em])ereur  Frédéric.  De  sorte  qu'il  faut  qu'il 
ail  esté  (ils  et  successeur  de  Frédéric  d  Antioche,  comte  de  Capizzi. 

.Te  ne  veux  |)as  oublier  en  cet  endroit  que  j'ay  remarqué  un  Geokoks 
I)  Amiochk,  (pii  s(niscrlt.  avec  li'  litre  d'amiral  de  Sicile,  quelques  titres 
du  roy  Hogei',  des  années  i  i  •>')  el  i  i  'i>,  sans  (pie  je  s(;ache  d'où  ce 
stniiitm  hiv  esl  ddiinc  \ 

'    Mufjiios.  '   Roccbiis   PiiTiis.    Archiepisc.    Messnn, 

'   l'ciffc  :^)'>i.  |).  '^o-2\  Arrhippisc.  C.iiUin.  |).  20. 


LES  SEIGNEURS   IVAP.SUR.  -l-Il 


LES   SEIGNEURS   D'ARSUH. 


La  ville  d'Arsur,  dite  par  quelques  auteuis  Arsul'  cl  Aisutli  [on 
même  Assur],  place  maritime  assise  j)iez  du  comté  de  Japlic,  l'ut  au- 
trefois appelée  i4Ma))a«n's,  du  nom  d'Aiitipater,  père  d'Hérodos'.  Gode- 
froy  de  Boudlon,  l'ayant  assiégée,  fut  contraint  de  lever  le  siège  par  le 
défaut  de  vaisseaux  qui  coupassent  les  vivres  du  costé  de  la  mer;  la 
gloire  de  la  prise  de  cette  place  ayant  esté  réservée  à  sou  frère  Bau- 
douin, qui  s'en  rendit  maistro  incontinent  après,  par  le  secours  des 
Génois  et  des  Pisans".  L'histoire  ne  remarque  pas  à  qui  elle  liil  donnée 
alors,  ny  qui  en  fut  eslabli  gouverneur;  mais  il  est  probable  que 

.Iean,  surnommé  d'Amir  par  Guillaume  de  Tyr^,  et  qui  accouq)agna 
le  roy  Amaury  au  voyage  ({u'il  fit  à  Gonstantinople,  Tan  i  170,  en 
estoit  seigneur  [])uisqu'en  cette  qualité  il  signa,  connue  témoin,  un 
acte  du  roi  Amauri,  18  avril  1  17^  \  et  un  autre  de  Baudouin  I\ ,  en 
1  1  77  ■'].  et  que  Mélissende,  qui  espousa 

Jean  d'Ibelin,  fils  de  Balian,  H''  du  nom,  seigneur  d'ibelin  [appeb' 
communément  le  vieux  sire  de  BarulJi\,  estoit  sa  fille;  au  droit  de  la- 
quelle son  mary  devint  seigneur  d'Ai'sur,  ainsy  que  nous  apprenons 


'    \lbr!rtus  Aquensis,  1.  Vil,  c.  i  et  seq.  Willelmus  Tyr.  I.  X.   c.   \iv.  —   Ecknnl. 

—  Willelmus  Tyr.  1.  I\,  c.  ix.  —  Cliron.  a[uifl  Marlène.  Ampliss.  Coll.  (.  V.  cnl.  5-25 
oWcH/.p.Si. —  Samit.  I.  II ,  part. /i ,  c.  x.w  ;  e.  .5a()  e. 

I.  ni.  part.   1/1,  c.  11.  —  Fiileher.  Carnot.  ^  Willelmus  Tyr.  1.  XX,  r.  \\i\. 

I.  Il,  c.  vu.  —  Cod.  diplomnl.  t.  l,  p.  hho.  '  Coi.  diphmat.  t.  I.  ii'  -.^oi,  |).  -ihh. 

—  Cartul.  S.  Sepulc.  p.  doi^.  ''  Cartularliirii    Simcti  Sepiilc.     n"    i(i(). 
'   .Ali)ertus   .Aqiiensis.   I.  \lt.  c.   i.iv. —  p.  3o8. 


^22  MvS   FAMIM.KS    I) OLiTIîE-MKIt. 

tlii  lJ[iiia{;o  froiitre-nicr ',  où  loiildnis  rinipriiiu'  poi'lo   mal  lo  siffiiof 
(If  Sin;  au  lieu  d'Arstir. 

I  Un  (li's  (liaiiilies  du  liijjiiajje  (rouirc-iiior  (|iie  n'ont  publiés  ni  Labbe,  ni 
i-a  Tliauniassiùre'-,  nous  a]i[iren(l  (juo  le  picMnicr  Jean,  seij;ncur  d'Arsur, 
ilonl  le  ])('■!■(■  n'est  pas  nommé,  mais  (■lait  avant  lui  seigneur  d'Arsur,  épousa 
Helvis,  lille  d'Aiiseau  de  Brie,  et  mourut  avant  elle  sans  postérité '. 

Sa  sœur  Méi.isse^de,  héritière  de  la  seigneurie  d'Arsur,  épousa  en  premières 
iiores  Tlieri  d'Orguenes,  doiil  elle  n'eut  que  des  filles,  mortes  jeunes. 

(le  Thehi  ou  TiiiERRi  fut  donc,  par  sa  femme,  un  seigneur  d'Arsur,  ipii  doit 
se  placer  entre  le  premier  Jean  et  Jean  d'Ibelin,  le  Vieux  Sire  de  Barutb.  On 
voit  en  efl'et  un  Thicrri  d'Orgue,  ou  de  (hra.  figurer  j)armi  les  témoins  de 
deu\  actes,  l'un  de  Henri  de  (Ibampagne,  roi  de  Jérusalem  (5  janvier  t  igi)''- 
l'autre  du  roi  Aimeri  (août  i  198)^,  et  un  Thierri  de  Asca,  avec  le  titre  de 
seig'ueur  d'Arsur.  souscrire  un  acte  du  roi  Aimeri  (octobre  i  1  98)''.  Les  témoins 
sont  à  peu  près  les  mêmes  dans  les  trois  actes. 

il  n'est  guère  douteux  (pie  ce  Thierri  de  Asca,  seigneur  d'Arsur,  ne  soit  le 
même  ([ue  Tliiei'ri  de  Orcn,  d'Orgue,  d'Orgueiies.  |)remier  mari  de  Mélissende, 
et,  comme  tel,  seigneur  d'Arsur. 

OuanI  à  la  femme  du  \  ieu\  Sire  de  Baiiitli.  l'ancien  texte  du  Lignage 
d'outre-mcr  "  la  nomme  Mélissende:  la  (lontinualion  de  (iuillaunie  de  Tyr  * 
(lit  ipi'il  était  marié  à  la  suair  de  Henouart  de  Népliin,  contre  lequel,  non- 
obstant cette  alliance,  il  prit  parti  en  faveur  de  Boémond  IV,  le  Borgne,  vers 
l'an  1  9  0  6 . 

Le  nouveau  chapitre,  déjà  cité'-*,  du  Lignage  d'outre-mer.  acçord(»  les  deux 
passages.  Cette  sœur  de  Benouart,  fille  de  Baimond,  seigneur  de  Néphin, 
nommée  Heln's.  fut  In  iiremière  femme  de  Jean  d'Ibelin.  sire  de  Barutli:  elle 


'   Lignages  â'oulrc-mer.  c.  vi,  p.  43o;  "   Coil.  diploinal.  t.  I,  n"  8.  p.  287. 

«lit.  lîeugriot,  t.  11,  c.  viii,  p. /|/i8.  '    Lignages  d'oulre-iner,  é(\il.Lahhf.c\i: 

^  Lignages  d'oulre-mer.  édil.   Beiignot.  édil.  Beugiiot.  c.  mil 

t.  II.  c.  XI,  p.  /i5i.  '  Coiitinuiil.  (le  (iuill.  de  Tyr.  I.  \\\l . 

'    Lignages d'oulrc-mer,éà\i.Lix\)he. cm;  e.  i\.  ji.  3i5. 

f^flit.  Beugnot.  c.  vin.  "  Lignages  d'oulre-mer,  c.  xi.  éiJit.  Beu- 


Cod.  diplomal.  I.  I.  11°  81,  p.  87. 
(ïod.  diplomal.  I.  1,  n"  189.  p.  235. 


LKS  SEIGNEURS  DARSIJR. 


22H 


eut  do  lui  nni\  fils,  qui  moururent  jeunes,  et  elle  nidurut  peu  aprrs.  Jean  d'I- 
belin.  en  secondes  noces,  épousa  Mélissende.  Ainsi  il  n'était  pas  encore  sei- 
gneur d'Arsur  en  1206. 

Voici,  pour  plus  de  clarté,  le  tableau  de  la  ;;énéalogie  et  des  alliances  des 
seigneurs  d'Arsur,  tel  (]u'il  résulte  du  Lignage  d'outre-nier  "  : 


}ÎAi,nx  11  .  d'Ibelin. 


seigneur 

(l'A 

rsur. 

— 

"jEAN^r 
seign''iir  <- 

JEAN  , 

seigneur  d'Arsur. 

épouse  Helvis, 

aiio 

d'Anseau  de  Brie , 
mort  sans  postérité 

a.  Mélissende, 
veuv.-  ,h-  TIkmI 
d'Urguenes , 
dont  sept  lilles 
niorf  es  jeunes. 

'Ibelin  , 

ni.r , 

0  Barulh. 

1          1 

Ci^'i  FILS    1.  Isabelle, 
morts            nonnaJD. 
jeunes. 

3 

LE 

1                      1 
Hue     a.  Baiidouin  , 
Fort.      st^ni.'<-hai. 

2 
co 

de 

.GlI,          a.  B 
inélablo            s 
Chypre,    de  1 

ALU.N  ,      2.    JEAN 

eur         d'Ibelin  . 

iirulb.    seigneur 

d'Ai-snr. 

Raiuo.nd, 
Sf'igneurde  Néplnn. 

1  .   ÏIkLOïS      KcLANTlNE,       KESOUAnT. 

OU  Hblïis.        épouse         stig;neui 
Rohart      de  N.i|ilii]]. 
seigneur 
deCayphas. 


IltLvi^,  Agnès. 

épousi'  épouse 

Geoiïroi  Bovere! . 

Pinilniti.  à  Gènes. 


BALIAN, 

seigneur  d'Arsur 

actuel. 


Gilles  Polilaix 

seigneur 

deCayidias. 


Jean  d'Ibelin,  seigneur  de  Baruth,  et  d'Arsur  par  sa  l'enune  Mélissende 
mourut  après  le  7  août  12  3.6,  date  d'une  lettre  adressée  à  lui  probablement 
par  le  pape  Grégoire  IX '^;  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que,  dans  le  courant 
d'août,  même  année,  il  figure  encore  comme  téinoin  d'un  acte  du  roi  de 
Chypre,  Henri  V' \] 

Je  crois  que  ce  fut  de  son  temps  que  Saladin  prit  Arsur*,  que  le 
vaillant  Hugues  de  Tabarie,  fds  du  prince  Gautier,  reprit  depuis  sui' 
luy;  car,  après  la  délaite  du  roy  Guy,  l'an  1  187,  par  ce  sultan,  Hugues 
sortit  de  Tyr  avec  quelques  troupes,  prit  d'assaut  cette  place,  tua 
tous  les  Sarrazins  qui  se  rencontrèrent  à  sa  défense,  et  fit  prisonnier  le 
gouverneur,  ce  qui  étonna  lellemenl  Saladin  qu'd  n'osa  hazarder  en- 


'  Lignages  d'outre-mev,  édit.  Lai)l)e,  r.  \  1  ; 
édit.  Beugnot,  c.  viii,  xi. 

'  De  Mas-Latrie,  llist.  de  Cln/pre .  t.  II. 
]).  Tm);  l.  III ,  |).  0/10. 


■'  De  Mas-Latrie.  Hisi.  de  Chypre.  [. 
p.  (JSg. 

'  Expcdil.  iisint.  Frcder.  1 ,  p.  ôo. 


03'i 


T. ES   PA MILLES  l)()I  THE-MEP,. 

coir    une   lois  k"  siéjjc  <1  Arsur,  ([iioujuil  se   lusl  rnidii   iiiaislre  de 
|)i('S(|U('  toutes  les  autres  places  fie  la  terre  sainte. 

\)u  rnariafTc  de  Jean  avec  Milesende  ou  Mélissende,  vinrent  entre 
autres  eid'ans,  Balian,  seigneur  de  Barut,  Baudouin,  séneschal  de 
(i\pre,  et 


Jkan  n'IisKLi.N,  III'' du  nom,  connestable  du  royaume  de  Hiérusalem  ' 
[vers  laai],  (|ui  eut  en  partage  la  seigneurie  d'Arsur-,  du  consente- 
ment de  ses  trères.  Il  fut  encore  clioisy  baile  ou  régent  de  ce  royaume^ 
pour  [Henri  l",  en  1260,  puis  pour]  Hugues  II,  roys  de  Cypre  [di- 
gmtr  «|u'il  céda  à  son  cousin,  Jean  d'ILelin*,  comte  de  Japlie  et  d'As- 
calon,  et  qu'il  recouvra  trois  fois.  Il  en  était  investi]  en  l'an  1268;  en 
laquelle  année  il  mourut.  Il  espousa  Alix,  lîlle  de  Rohart,  seigneur  de 
<lavplias^,  de  laquelle  il  eut  un  lils  qui  suil. 

B\LiA.\  d'Ibelin,  fds  de  Jean,  succéda  à  son  père,  en  la  seigneurie 
d'Arsur,  et  en  la  dignité  de  connestable  de  Hiérusalem  [dont  il  ne  fut 
revestu  qu'en  1  968*'].  Le  roy  saint  Louys,  estant  à  Acre,  en  Fan  1  •2.'")6". 
le  fil  chevalier  le  jour  de  Pasques,  auquel  temps  Balian  esj)ousa  Plai- 
sance, fille  de  Boémond  V,  prince  d'AntiocIie,  pour  lors  veuve  d'Henry, 
roy  de  C-ypre.  Mais  le  mariage  ayant  esté  dissous*  d'un  mutuel  consen- 
tement [et  par  linjonction  expresse  d'Alexandre  IV  ^],  quatre  ans  après 
[1268],  il  s'allia  avec  Lucie'",  fille  de  Jean  Gauvain,  de  laquelle  il  eut 
Jean;  Ermelliue,  qui  l'ut  mariée  dans  la  Pouille;  Jeanne,  fenune  de 


'  Joiiiville.  [).  âi8;  édition  Du  (iange, 
j).  102,  et  Oljserv.  [I.  yo. 

"  Cad.  diploinat.  t.  1.  n'  lai.  p.  ikh: 
Il  iSa.  p.  107-161,  528.  —  Lignages 
d'nvtre-mer.  c.  vi. 

Saillit.  I.  III,  part.  12.  c.  iv,  \,  \i.  — 
Ai-sises  du  royaume  de  Jrnis.  apud  Lalibe. 
t.  I,  p.  50 1. 

'  \  oir  les  Bois  de  Cliypre,  [1.  ()3. 

'  Lignages  d'oulrc-mer.  c.  vi. 


'  Goiiliiiuat.  de  (niill.  de  Tyr,  I.  .\XXI\  . 
c.  \i.  p.  ho"]. 

'  Saiiut.  1.  m,  part.  la.c.  iv. — •Contiii. 
ileGuili.  de  Tyr.  \.  XXXIV,  c.  11,  p.  44 1. 

'  Siinut.  I.  III.  part.  la.  c.  \.  —  Conti- 
nuât, de  Gnill.  de  Tyr,  1.  XXXIV.  r.  m. 
p.  hh'i. 

°  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  68.  6(|. 

"'Lignages  d'outre- mer.  c.  vi.  |i.  ?)-j!i. 
édit.  Labbe. 


LES  SEIGNEURS  DARSUR.  225 

Baudouin  du  Morl',  seigneur  de  Stambole;  et  Nicole,  mariée  à  Tliibaul. 
de  Bessan.  Balian  '  vendit  la  ville  d'Arsur  avec  ses  dépendances,  eu 
l'an  i25i,  aux  chevaliers  de  i'Hospital  de  Hiérusalem,  à  la  charge  de 
luy  payer  tous  les  ans  i,ooo  bezans  sarrazinois-,  qu'il  (|uilta  depuis  à 
Hugues  Revel,  grand  niaistre  de  I'Hospital  en  l'an  laOy,  à  cause 
que  le  sultan  Bendocbar  s'estoit  enijjaré  d'\rsur   sur  luy,    dès  lan 

[Dans  un  acte  du  i"  mai  1261  ',  Balian  d'Iljclin  énumère  les  vassaux  di- 
la  seigneurie  d'Arsur  qui ,  en  vertu  de  cette  vente ,  devaient  être  payés  par 
l'Hôpital,  et  réciproquement  lui  devaient  service.] 

Enlin  ayant  esté  fait  bade  ou  régent  du  royaume  de  Hiérusalem  ■' 
[en  1268,  et  laissé  avec  cette  quahté  dans  Acre,  en  octobre  i-jyti. 
lorsque  le  roi  Hugues  III  abandonna  cette  ville],  il  mourut  peu  de 
temps  après*^,  sçavoir  l'an  1277.  Sanudo''  dit  (|ue  les  chevaliers  hos- 
pitaliers ne  laissèrent  pas  de  payer  au  seigneur  d'Arsur,  après  sa  ])erte\ 
la  somme  de  28,000  bezans,  tous  les  ans,  ce  qui  se  doit  entendre 
ius(|ues  au  quittement  qu'il  en  fit. 

Jean  d'Ibelln,  fds  de  Balian,  qualifié  seigneur  d'Arsur",  s'allia  avec 
Isabelle,  fdle  de  Balian  d'Ibelin,  séneschal  du  royaume  de  Cypre,  et 
eut  d'elle  Balian,  Guy,  Alix,  Marguerite  et  Lucie. 

[Jean  d'Ibelin  fut  nommé  connélahle  du  royaume  de  Jérusalem'"  (hi  vivant 


'  Saillit.  1.  III,  part.  12.  c.  vi,  vu.  — 
—  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  \XX1V, 
c.  IV,  p.  6/iG. 

"  Caiiiil.  de  Manosqiie.  —  Cad.  diplomal. 
t.  1,  n"  1/49,  p.  189-191. 

'  Rainald.  11°  h\.  aiin.  ii>G5.  —  Contin. 
Inc.  cit.  p.  hbo. 

'  Cod.  dijtlomnt.  t.  1, 11°  1  /to,  p.  1 7  !  -1 7,]. 
-—Assises  de  Jerusnlern,  édit.  Beufjnot,  t.  I. 
p.  355 ,  note. 

"  Saniit.  I.  III ,  c.  XIV.  -    Contin.  de  Ciiili. 


de  Tyr,  1.  XXXIV.  c.  .\i..  p.  ôk'j:  c.  xwiii. 
p.  h^h. 

"  Saiiul.  I.  tu,  c.  \u.  —  Continuât,  de 
(iuill.  de  Tyr,  I.  XXXIV,  c.  m.  p.  '.78. 

''  Sanut.  1.  III,  part.  1^1.  c.  11. 

'  (>'est-à-dire  après  la  [lerle  d'Arsur  :  [ins 
cjus  amissioueiii ,  comme  dit  Saiiudo. 

'■'  Ligiiagcs d'oulrc-incr,  édit.  Labbe,  cm  . 
p.  i39;édit.  Beugnot.  c.  vin,  p.  hUiy 

"•  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  \X\  \  I . 

c.   \VI .  p.   /l()3. 


39 


-22(1  LES  FAMILLES  DOIITRE-MER. 

même  de  son  père,  en  127a.  Il  vivait  encore  en  i3ofi.  puisqu'il  est  nommé 
comme  témoin  d'un  traité  deconnnerce  '  du  prince  Amauri,  régent  du  royaume 
de  Chypre,  avec  Venise,  à  la  date  du  3  juin  de  cette  année. 

11  (uit  pour  successeur,  au  titre  de  seigneur  d'Arsur.  ^Al.IA^,  son  fils.  (pu. 
eu  cette  (pialilé,  souscrivit  un  acte-  du  roi  Hugues  IV,  de  (Ihypre,  le  ^j  sep- 
lend)r(^  1  0'i(S.| 

Piiii.ii'PK  i)"li!ELi\.  lieutenant  de  Jaques  de  Luzignan,  séneschal  du 
ro^jaunie  de  Cypre,  est  (jualilié  seigneur  d'Arsur,  en  l'an  i368  [ou 
plutôt  i;5G()].  aux  Assises  du  royaume  de  Hiérusaleni^  [lors  de  la 
réunion  des  seigneurs  qui  suivit  immédiatement  la  mort  du  roi 
Pierre  l' [ 

[Le  -30  mai  précédent,  i3()8,  ilu  vivant  de  Pierre  1",  il  avait  été  témoni 
d'un  acte  *  relatif  au  payement  du  douaire  de  Marie  de  Bourbon. 

Le  l'y  janvier  i3(k),  il  lut  un  des  assassins  de  Pierre  I"  ^  et  Guillaume  de 
Machaui  lui  impute  d'avoir  porté  les  premiers  coups. 

Le  16  novembre  i36(),  il  fut  un  des  seize  notables  désignés  pour  la  révi- 
sion du  livre  des  Assises  ". 

On  ne  sait  s'il  était  lils  ou  pelil-liis  de  Halian  d'Ibeiin,  ou  de  Gui.  son 
frère.] 

Le  seigneur  d'Arsur  avoit  droit  de  haute  cour,  c'est-à-dire  coin-, 
coin  ou  monnoye,  et  justice,  et  avoit.  à  Saint-George  de  Sébaste,  coin- 
de  bourgeoisie  et  justice''. 


'  De  Mas-Lalrie,  t.  II,  p.  io3. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  i43. 
Assises  de  Jérusalem,  p.    456.   660, 
édit.  Beugnol,  t.  I,  préf.  p.  111.  vi.  —  ^Voir 
Les  Rois  de  Chjpre ,  p.  76.) 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  391. 


■^  De  Mas-Lali-ie.  t.  II.  p.  335.  34 1. 
*  Assises  de  Jérusalew ,  édil.  Beugnol . 

l.    I,  C.   VI. 

'  Assises  de  Jérusalem ,  édition  Labbe . 
p.  559;  édit.  Bengnnt ,  t.  1.  p.  4->.o. 


Les  Comtes  d'Ascalon,  voyez  Lus  Comtes  de  Japhe. 


LES  SEIGNEURS  DE  1! ARUT. 


227 


LES   SEIGNEURS   DE   BARllT. 


Baudouin,  I"  du  nom,  roi  de  Hiérusalem,  après  la  prise  de  Tn- 
poly,  entreprit  le  siège  de  Barut\  ville  de  la  terre  sainte,  appelée  par 
les  géographes  Berylus,  célèbre  pour  son  université,  dans  laquelle  on 
enseignoit  le  droit,  et  où  Ton  venoit  de  tous  costez  pour  y  étudier  la 
science  des  loix-;  et,  s'en  estant  rendu  inaistre  à  l'aide  de  Bertrand, 
comte  de  Tripoly,  et  des  Pisans,  le  23*^  jour  de  février,  l'an  iiio. 
ou,  selon  Gudlaume  de  Tyr,  le  27"=  jour  d'avril  de  l'année  suivante, 
il  la  donna,  au  rapport  de  Lambert  d'Ardres^  et  de  Meier\  qui  l'a 
suivy,  à 

FouQUES  DE  GuiPiES,  secoud  fds  de  Baudouin,  I"  du  nom.  comte  di' 
Guines,  et  d'Adèle,  sa  femme.  Ce  seigneur  paroist  avec  son  père  et  ses 
frères  en  quelques  titres  de  l'an  io84,  et  obtint,  au  récit  de  ces  au- 
teurs, le  comté  et  la  ville  de  Barut,  en  la  terre  sainte,  où  il  fut  in- 
humé ^  Après  luy,  ce  titre  est  donné,  j)ar  le  Lignage  d'outre-mer" 
[qui  ne  fait  pas  mention  de  Foulques],  à  un  autre  seigneur,  nonuné 


'   Albertus  Aqiiensis ,  1. XI ,  c.  xv,xvi,xvii. 

—  VVillelmus  Tyr.  i.  XI,  c.  xiii.— Pulcher. 
Garnot.  I.  Il,  c.  xl. —  Arnold.  Lubec.  1.  V, 
c.  m. 

■  Digest.  proœm.  \ii  :  Hœc  autem  tria. 

—  Cad.  lib.  X,  tit.  69  :  Qui  icUtle.  — 
Gregor.  Tliaumat.  p.  18G.  187,  188.  — 
Liban,  or-at.  2O,  p.  5g5  b.  —  Agathias. 
I.  II,  c.  XV.  ^  Nonn.  1.  IV,  c.  v,  p.  i/i.3, 
.3c)i.  —  Alypius  Anliocb.  —  Jo.  Phocas, 
n°  5.  —  Willebr.  ab  Oldeiiboi'g .  \\.  127. 


—  Bayle ,  Dictiuiinniic  cnlifjiic ,  au  iiiol 
Bérijte. 

■'  Lambert.  Ard.  |i.  17. 

''  Meier,  I.  IV,  anii.  luçi;).  —  Versus  rie 
illustribus  viris  diœc.  Tarvnneiis.  apud  Mar- 
tène,  Ampliss.  Collecl.  t.  V.  col.  5io  a. 

^  Lambert.  Ard.  p.  25,  27.  —  Meier, 
ann.  1099.  — D'Acliery,  S/«'c//.  I.IX.  p.  8/17. 

°  Lignages  d'outre -mer,  édition  Labbc. 
c.  XVII,  p.  891;  c.  XXI  ;  édition  Reugnol, 

c.  XX. 


ag- 


22«  LES  FAMILLES  DOUTnE-MER 

Pierre  [le  premier  que  le  Lijjriage  présente  comme  seigneur  de  Ba- 
rutli],  (le  la  famille  duquel  il  ne  spécifie  rien,  se  contentanl  de  dn'e 
(pi'il  Inl  sire  de  Baiiil.  de  sorte  que  l'incertitudti  reste  toujours  s'il 
cstoit  fils  de  Fouques  ou  de  la  même  famille  que  lu\.  [L'époque  où  il 
vivait  est  à  |)eu  prés  détei-minée  i)ai-  ce  l'ail  ',  que  le  roi  (Baudouin  111) 
lui  donna  Damas,  qu'il  assiéoait  alors  (i  i  68),  et  le  mit  en  possession 
d'une  partie  de  la  terre  et  du  jardin  (jui  sont  devant  la  ville.]  Ouoy 
<pi"il  en  soil,  de  la  l'ennnc  (pi'H  espousa  il  laissa  quatre  fils  et  deux 
filles,  sçavoir,  Gantier,  prince  ou  seijpieur  de  Barut;  Guy,  surnommé 
de  Barut,  par  Gudlaume  de  Tyr-,  dans  les  années  i  167  et  iii8  [et 
1102,  lors  du  siège  d'Ascalon],  lequel  espousa  Julianne,  princesse 
de  Césarée;  Bernard  et  Hugues,  décédés  sans  ent'ans;  Marie,  qui  s'allia 
(Ml  premièi'es  noces  avec  Guillaume  de  Tabarie,  fils  de  Gudlaume  de 
Bures,  prince  de  Tabarie,  et  en  secondes,  avec  Girard  de  Ham,  con- 
nestable  de  Tripoly^  et  Béatrix,  fenune  de  Jean  le  Tor,  seigneur  de 
Ma  n  net. 

[Cette  généalogie  est  inadmissible  \n\v  son  invraisemblance;  Sébastien 
Piioli*  en  donne  une  autre,  où  il  suppose  (pie  Gui  de  Barutb,  qui  devint  sei- 
eneur  de  Césarée  par  son  mariage  avec  Julienne,  est  le  lils  de  Pierre,  et  le 
|)ère  de  Gantier,  d'un  second  Gui  de  Barutb,  de  Bernard,  etc.  Mais  il  n'ap- 
porte pas  à  l'appui  de  son  opinion  des  preuves  snllisantes,  et  la  principale 
dillicullé,  résultant  de  la  dilTérence  des  temps,  subsiste  toujours.  D'ailleurs 
les  chapitres  ix  et  xvn  du  Lignage  d'outre-mer  (xi\  et  xxi  de  l'édition  de  Beu- 
gnol),  et  les  nouveaux  clia|)itres  ix  et  xx  de  la  même  ('dition,  s'accordent 
tous  les  (juatre  ])our  donner  |)our  fils  à  Pierre  :  Gautier,  qui  tut  après  lui  sei- 
gneur de  Barutb;  Gui,  mari  de  Julienne;  Bernard,  etc.  Cependant,  lorsqu'on 
songe  à  l'intervalle  qui  sépare  les  divers  documents  où  il  est  (juestion  de  (iaii- 
tier  et  de  Gui  de  Barutli.  de  1  i2()  à  1  182,  l't  même  1  i()a  environ,  on  est 
forcé  de  reconnaître  qu'il  doit  \  avoir  eu  des  intermédiaires  entre  Foul(|ues 
et  Pierre,  et  (pie  Gautier  et  Gui  de  Barutli.  mentionnés  dans  des  actes  de 

'   Lignages  d'outre -mer,    c.    x\,    édition  '   Marie  Ae  Bjii'iilii  liil  wmwq  trois  fois. 

Beiiiynot.  •  {\  .n-a\ms  LesSeignem-sdeluBlaiicliegiink.) 

-   Willelmiis  Tvr.  I.  Wll.  c.  1 .  \v.  \\i.  "   Cod.  diphnwt.  I.  L  p.  '-icf?^ .  't^'t- 


LES  SEIGNEUHS  DE   RAllUT.  :2'iO 

1  125,  ii9(J,  1  i36,  1  i38,  1  i-'io,  1  i/iA,  I  1  '17,  et  même  des  amiées  1  liVi. 
11 55,  iioT),  ne  peuvent  pas  être  les  mêmes  que  Gautier  et  Gui,  qui  liguicnt 
dans  des  actes  de  1  iSy,  1  i(Jo.  1  178,  1  182  '.  Dans  ce  système,  Pierre  occu- 
perait un  espace  assez  restreint  entre  1  i5(j  et  1  157;  et  après  Un  vicndrau-ut 
ses  fds,  Gautier,  qui  échangea  Barutli  contre  Blancliegarde,  et  Gui,  mari  de 
Julienne  de  Gêsarée.  Quant  aux  deux  frères,  Gautier  et  Gui,  cpii  auraient  pn- 
cédé,  nous  ne  pouvons  dire  s'ils  étaient  (Ils  de  Foulques,  ni  si  l'un  des  deu\ 
fut  le  |)ère  de  Pierre,  ni  s'ils  furent  successivement  ou  conjoinlemeiil  seigneurs 
de  Barutli.  Gette  dernière  supposition  néanmoins  paraîtrait  la  plus  vraisem- 
blable, et  la  seule  capable  d'accorder  des  faits  ([ui  semblent  coiilradictoire^. 

Un  acte  du  roi  Baudouin  II,  du  2  mai  ii95"\  est  souscrit  par  Gautier. 
seigneur  de  Barutb,  surnomiin''  Briseb'irrc. 

Un  acte  de  1  126,  28  juin  ■\  nomme  (iaulier  ilf  Bnriilh .  puis  son  frère  Gui. 
sans  aucune  qualiticatioii. 

Un  acte  de  1  i34  *  est  souscrit  par  Gautier  de  Baruth. 

Un  acte  du  roi  Foulques  ^  5  février  i  i38,  est  souscrit  par  Gui,  seigneur 
de  Barutb. 

Gui  de  Barutb,  souscrit  un  acte  de  Baimond,  comte  de  Tri|)oli  "  (1  lio. 
décembre). 

Gautier  de  Baruth  souscrit  un  acte  du  roi  Baudouin  III  (  1  1  A/i  )''. 

En  11/17,  ^'  juillet  ^  Gui  de  Baruth  est  témoin  d'un  acte  du  même  roi. 

Gui  de  Baruth  souscrit  encore  des  actes  du  3  0  juillet  1  i  5  6  ^  1  3  juillet  t  5  '^  5  '". 
7  juin  1  1  56";  et  il  est  nommé  aussi,  par  Guillaume  de  Tyr,  dans  les  aiini'es 
11. '17,  1  1/18,  11  5a,  ainsi  qu'on  l'a  vu,  comme  s'il  était  le  seul  seigneur  de 
Baruth,  sans  qu'il  y  soit  fait  mention  de  son  frère  Gautier,  qui.  prohahle- 
ment,  était  mort  depuis  plusieurs  années. 

Mais  les  frères  Gautier  et  Gui,  nommés  dans  l'acte  de  1 1  57  '-,  sont  évidem- 
ment les  fils  de  Pierre,  et  nécessairement  distincts  des  précédents ,  leurs  liomo- 
nynies. 

'    Cod.  iliplomiit.  t.  I.  iV'7-!,  |).  7-.!.  '   Corlul.  S.  Sepiilc.  n"  ;Ui,  p.  (jH. 

•   Fontes    reniiii    Avslrliiciinnii  .    \.  \II .              '   Co/l.  diplomal.  l.  \.  n'  -2!* .  [t.  ai'>. 

n°  lit ,  p.  0/4.  "  Cod.  dijAomat.  t.  1,  11'  3o,  p.  33. 

'   Cod.  diploiiwl.  l.  1.  11°  10,  p.  10.  '"   Cni-liiliiriiiiii    Saticti  SrpnJehn .  n" 

"   Cod.  diphmat.  t.  1.  11'  1.58,  p.  9oa.  p.  101. 

'   Cnrtd.  S.  Sepuk.  if  33  ,  p.  63.  "   Cod.  diplonmi.  t,  I ,  u"  3-. .  p.  35. 

"  Cnrtiil.  S.  Septilc.  n"  g'i.  p.  187.  "  Cod.  diphmut.  t.  I.  n"  3i  ,  |i.  3(i. 


.).5  . 


r.iO  I.ES  FAMILLES  D'OLTRE-MER. 

(it'peiuliuit  toutes  les  dinirult(''s  ne  sont  j)as  encore  levées.  D'abord,  Pierre, 
au  moment  où  il  reçoit  le  don  de  Damas  en  expectative  (  i  ii8),  est  indiqué 
(lar  le  Lignage  '  comme  seigneur  de  Barutli;  et  cependant,  par  les  actes,  Gui 
en  l'sf  encore  seigneur  en  1106.  Ensuite,  comment  et  à  quel  titre  le  roi  Amauri 
donna-t-il,  vers  1  ifiy,  la  seigneurie  de  Barutli  à  Andronic  Comnène,  puiscjue 
Gautier  en  était  alors  légitime  seigneur,  et  (ju'il  vendit  Barulh  à  la  reine  Isa- 
belle''  et  au  roi  (Conrad,  Henri,  Aimeri?)  pour  avoir  les  moyens  de  racheter 
sa  mère,  (|ui  était  restée  en  otage  chez  les  inlidèles,  après  avoir  payé  une  partie 
ili'  la  rançon  de  ses  trois  fils,  prisonniers  comme  elle,  sans  doute  après  les  dé- 
sastres de  1  187  ? 

On  peut  sup])oser  (|ue  Pierre,  en  1  ihS,  n'était  pas  encore  seigneur  de  Ba- 
ruth,  et  (pi'il  est  désigné  ainsi  dans  le  Lignage  par  anticipation;  qu'après  la 
mort  de  Gui,  vers  1  i56,  il  aura  reçu  du  roi  la  seigneurie  de  Baruth  en  dé- 
dommagement de  celle  de  Damas,  (|u'on  ne  prit  jamais;  à  moins  que  Pierre 
ne  soit  le  même  personnage  que  ce  premier  Gui ,  tous  deux  étant  qualifiés  sei- 
gneurs de  Baruth  dans  le  même  temps,  Pierre  par  le  Lignage.  Gui  par  les 
actes  où  il  souscrivit  comme  témoin. 

Quant  au  don  de  la  seigneurie  de  Baruth  l'ait  à  Andronic,  on  peut  dire  que 
ce  l'ut  une  espèce  de  titre  honorifique  assez  semblable  à  ceux  du  même  genre 
que  l'on  accorda  plus  tard  à  des  personnages  notables,  après  la  perte  de  toutes 
les  places  de  la  terre  sainte:  ou  une  jouis.sance  leMq)oraire,  à  titre  d'hospita- 
lité, qui  ne  préjudicialt  point  au\  droits  du  véritalde  seigneur.  | 

Gautier,  sire  de  Barut  [souscrivit  en  cette  cjualité  plusieurs  actes 
des  rois  Baudouin  III  et  Baudouin  IV,  dans  les  années  1160  (26  juil- 
let ^  et  29  novembre^),  et  1178  (17  novembre),  puis  il]  céda  cette 
seigneurie  au  roi  de  Hiérusaleiu*,  qui  luy  donna  en  échange  la  l'orte- 
resse  de  la  Blanchegarde,  (jui  avoit  esté  bastie  par  le  roy  Fouclues^ 
l'an  1  1  38,  sur  une  colline  distante  de  la  ville  d'Ascalon  de  liuit  milles. 


'   Lignages  d'outre-mcr,  c.  \x,  édit.  Ben-  '   Coil.  âiphmal.  t.  1. 11°  30.  p.  87  ;  n'  65. 

yiuil.  p.  60. 

•  Lignages  d'tmlre-mer,  loc.  cil.  '  Lignages  d'oulre-iiier,  iklilion  l.alilie. 

■   Caiiulariuiit    Snncti  Sepidchri ,   n    fih  .  c.  wii;  édit.  Beiij;not.  c.  i\,x\.  \m. 
p.  iny.  '    Wilieiniiis  Tvr.  I.  X\.  c.  \\\. 


LES  SEIGNEURS  DE   I5ARUT.  i>31 

[Gautier  de  Baruth  était  le  seigneur  suzerain  tlu  château  de  Banins,  (|ue 
Humfroi  de  Tlioron ,  connétable  du  royaume  de  Jérusalem ,  tenait  de  lui  en  lie!'. 
Par  un  acte  du  h  octobre  i  167  ',  il  permet  à  Humfroi  d'en  donner  lu  moitié 
à  l'Hôpital  de  Jérusalem,  avec  l'approbation  de  ses  frères.  Gui  et  Bernard.] 

Sa  postérité,  qui  sera  représentée  après  les  seigneurs  d<'  BariiL. 
prit  de  là  le  surnom  de  la  Blanchegarde.  Ensuite  le  roy  Amanry,  que  je 
crois  estre  celuy  qui  fit  cet  échange,  donna  la  seigneui'ie  de  Bai'ut, 
vers  l'an  1 167,  à 

Andronique  Gomnène-,  qui  l'ut  depuis  empereur  de  (lonstantinople, 
lorsque  ce  prince  vint  en  la  terre  sainte  sous  prétexte  d'y  visiter  le 
roy,  mais,  en  effet,  à  dessein  d'enlever  et  d'espouser  Théodora  Gom- 
nène,  sa  parente,  veuve  du  roy  Baudouin  III.  Ce  qu'ayant  exécuté  il 
se  retira  furtivement  en  Grèce,  et  abandonna  par  ce  moyen  la  ville  de 
Barut,  que  le  sultan  Saladin  prit  depuis  sur  les  noslres  en  l'an  1  187, 
après  la  malheureuse  défaite  de  Guy  de  Lnzignan^  Gette  prise  n'em- 
pescha  pas  que,  par  l'accord  qui  fut  moyenne  par  les  roys  de  France 
et  d'Angleterre,  en  l'an  1191,  entre  Guy  de  Luzignan  et  Goni-ad,  mar- 
quis de  Montferrat,  cette  place  n'ait  esté  comprise  entre  celles  (|ui 
furent  laissées  au  marquis  ".  Mais  elle  ne  ftd  reprise  par  les  chrestiens 
qu'en  l'an  1 197,  aidez  du  secours  des  Alemans^  Quelque  temps  après. 
Henry,  comte  de  Champagne,  qui  avoit  espousé  Isabelle,  reyne  de 
Hiérusalem,  veuve  du  marquis  [ou  plutôt  Aimeri,  roi  de  Chypre  el 
de  Jérusalem,  quatrième  mari  d'Isabelle,  qui  avait  repris  la  ville  de 
Baruth],  la  transporta  à 

Jean,  seigneur  d'Ibelin.  tils  de  Balian,  IP  du  nom,  seigneur  d  Ibe- 

'   Cod.  diplomat.  f.  I,  n'  3à  ,  p.  3G.  '  Pioger  de  Hoveden.  697.  —  Bromijfon  . 

-  Willelnius  Tyr.  1.  XX,  c.  n.  ami.  1908. 

^  Jacobus  de  Vitriaco,  1.  I.  c.  xcv,c.  —  '  Innocoiit.  III,  I.  I,  Epist.  p.  ii-j.  — 

Sanut.  i.  III,  part.  9,  c.  V.  —  Roger  deHo-  GodelVidus  mon.   et   Mon.    Altissiod.   anii. 

veden,   p.   ().36.   —  Radulph.   Goggeshal.  1197.  —  Mngu.  Chruii.  Bclg.  p.  -ao!.  — 

Martène,  .l»i/)//M.  CoH.  t.  V,  col.  5(53,  e.  Will.   ali   Oldenborg.    limer,    p.    ia(i.    — 


232  l-ES  FAMILLES   1)  OLÎTI'.E-MKR. 

lin,  qui,  euécliaiige,  liiy  rciuil  la  comiesUiblie  ilii  rujaiimc  de  Hiéru- 
salem  '.  Ce  seiffneur  cslaril  devenu  par  ce  moyeu  propriétaire  de  cette 
place,  il  en  rostablil  les  tours  et  les  murs,  qui  avoicnt  esté  ruinez  par 
les  sié<>es,  et  la  icndil  incomparablement  plus  lorte  cpi  elle  n  cstoit 
aiq)iii'a\anl. 

I  C'est  l'r  Jean  d  Ibelin  ipii  est  si  connu  sous  le  nom  de  Vieux  Sur  de  Barntli , 
l'I  (|U('  inrntionnciil  souvent  avec  éloges  Jean  d'ibelin,  son  neveu,  rédacteur 
di's  Assises,  et  l'hilippe  de  Navarre-,  comme  un  homme  sn|)érieur  par  ses 
talents  militaires,  riiabiicté  de  son  administration,  et  son  protond  savoir  en 
jurisprudence.] 

II  survint  ensuite  un  grand  démeslé,  en  l'an  luaS  et  1229',  entre 
reni])ereur  Frédéric  II  et  Jean  d'ibelin,  à  l'occasion  de  la  ville  de  Ba- 
rut  et  de  la  régence  du  royaume  de  Hiérusalem,  qui  avoit  esté  doimée 
à  ce  prince*,  après  la  mori  du  roy  Amaury  de  Luzignan,  dès  1  an 
1  -iof),  l'empereur  luy  contestant  l'une  et  l'autre;  et,  sur  ces  différends, 
il  se  tit  plusieurs  traitez,  qui  sont  rapportez  par  les  historiens^;  et 
iiiesme  [après  des  succès  variés],  il  délit  en  bataille  le  niareschal  de 
lempereur,  au  mois  de  may,  l'an  laSs.  [Cette  affaire  eut  lieu  le 
)  T)  juin  i!20'j  ^,  à  la  Gride  de  Cérines.] 

Quelques-uns  estiment  (jiiil  lui  encore  comte  de  Japhe,  se  persua- 
dant que  c'est  ce  Jean  d'ibelin  ",  comte  de  Japhe ,  cpii  mourui  1  an  1  -266**. 


Sanut.  I.  m,  part.  10.  c.  \iti.  —  Continuât. 
iIp  Giiill.  de  Tyr,  I.  XXVII,  c.  vi,  vn,  p.  aai, 
■.•>5. 

Sanut.  1.  III ,  pari.  1 1 ,  c.  ni ,  xi ,  xiri. — 
Ldiedano.  De' re  Lusigmini,  i.  I,p.52  ;  trad. 
franc  t.  1,  p.  60.  —  WiH.  ab  Oldenborg. 
Iliiicr.  p.  12O. 

"  Assises  de  Jerus.  l.  I.  [).xxx,  io3,  loç). 
I  12,  11;!.  327.  383.  5 1 5,. 525,  539,  559, 
."170 .  etc.  édit.  Beugnof.  (Voir  Les  Seignem-s 
d'Arsur.  \ 

'  Sanut.  loc.  eh.  —  Goleirid.  Mon.  ann. 
1232.  —  .'Uberic.  ann.  i233.  — Oderic. 
hainald.  ann.  1229,  n°  29. — .Math.  Paris. 


ann.  1 129,  p.  267.  —  Contin.  de  Guill.  de 
Tyr,  I.  XXXIII.  c.  n.  m.  iv,  p.  367-369; 
c.  X,  p.  376.  377. 

'  Il  faudrait  dire  plutôt  à  ee  seigneur;  car 
il  est  question  ici  de  Jean  d'ibelin .  et  non 
de  l'empereur  Fri'déric  II. 

^  Sanut.  1.  III,  part.  11,  c.  m.  n,  xi. — 
Richard,  de  S.  Geriu.  ann.  1232.—  Contin. 
detiuill.  de  Tyr.  I.  XXXIll,  c.  \i .  p.  377; 
c.  XX.  x\i,  p.  38('),  387. 

"   Voir  Les  Bois  de  Clii/pie .  p.  61. 

'   Sanul.  I.  III.  part.  12.  c.  \ni. 

"  Voir  plus  bas,  Jeim  d'ibelin  ,  coiule  de 
Japhe. 


LES  SEIGNEURS  DE  B.VRUT.  233 

Ce  qui  uesl  pas  probable,  (rautant  que  Balian,  fils  de  Jean,  se  disoit 
seigneur  de  Barut,  dès  Tan  12^0',  joint  (pi'Albéric-  dit  en  termes 
formels  qu'il  mourut  Tan  laSS.  [Nous  avons  vu,  dans  l'article  des  sei- 
gneurs d'Arsur,  qu'il  mourut  au  plus  tôt  en  l'année  128/1.]  D'où  il  ré- 
sulte encore  que  le  chevalier  Lorédan  ^  rapporte  mal  son  décez  à  l'an 
1286,  écrivant  qu'il  mourut  de  la  chute  de  son  cheval,  au  retour  de 
la  chasse.  Les  Annales  de  Marseille*  racontent  qu'en  l'an  1222  il  fit 
un  traité  avec  les  marchans  de  cette  ville,  par  lequel  il  leur  donna 
plusieurs  immunitez  et  exemptions  pour  le  trafic  qu'ils  feroient  dans 
ses  places. 

[En  19  33  ^,  choisi  pour  médiateur  entre  Marseille  et  les  frères  du  Temple 
et  de  l'Hôpital,  qui  réclamaient  des  privilèges  exorbitants,  il  amena  ces  der- 
niers à  restreindre  leurs  exigences.] 

Il  espousa  Mélissende ,  fille  du  seigneur  d'Arsur,  au  droit  de  laquelle 
il  devint  seigneur  d'Arsur  ^  et  laissa  de  cette  alliance  Balian,  seigneur 
de  Barut;  Baudouin,  séneschal  de  Cypre;  Hugues,  décédé  sans  en- 
fans;  Jean,  seigneur  d'Arsur;  Guy,  connestable  de  Cypre;  et  Isabelle, 
qui  fut  religieuse. 

Balian  d'Ibelin,  seigneur  de  Barut  [autrefois  donné  en  otage  par  son 
père''  à  Frédéric  II  (1228)],  paroist  avec  ce  titre  en  l'an  1260^ 

[Il  l'avait  déjà  en  octobre  1937^,  et  même  plus  anciennement,  depuis  la 
mort  de  son  père.] 

11  espousa  Eschive,  fille  de  Gautier  de  Montbéliard  "^,  et  de  Bour- 

'   Sanut.  i.  III,  part.  u.c.  xvi.  '  Continuât,  fie  rmill.  de  Tjr,  1.  WXIII . 

"  Alberic.  loc   cit.  c.  11,  p.  SGy. 

^  Loredano,    De  re    Liisigmni ,    I.    II.  "  Sanut.  1.  Ht,  part,  ii.c.xvi. 

p.  1  2 1  ;  liaduct.  franc,  t.  I ,  p.  1 4o.  '  Cod.  diplomal.  1. 1 .  n°  1 1  o,  p.  1 1 7.  1 1  <S, 

'  Guesiiaius,  Annal.  Massil.  p.  355.  523. 

*  Codic.  diplomat.  t.  I,  n°  iiG.  p.  i-ik-  '"  Lignages  d'outre-mer,  c.yi\  édit.  Beu- 

197.  gnot,  c.  viii.  —  Continuât,  etc.  1.  XXXIII. 

"   \'oir  Les  Seigneurs  d'Arsur.  et  plus  bas.  c.  x,  p.  320;  c.  Xixiii,  p.  899 .  —  Loredano, 

le  tableau  généalogique  des  Ibelin.  I.  II.  p.  96:  trad.  franc,  t.  I,  p.  11  t. 

3o 


^34  LES  FAMILLES  nOIlTIiE-MER, 

ootnie,  nilc  (lu  roy  Aimory,  qui  est  appelée  cousine  du  comie  de  Moiit- 
béliard  par  le  sire  de  Juiiiville^  Elle  estoit  veuve  de  Girard  [de  Moul- 
ainu],  neveu  d'Eusloroe,  arclievesque  de  Nicosie.  Ce  mariage  fut 
dissous  par  sentence  de  l'archevesque  de  Nicosie,  à  cause  de  la  pa- 
renté qui  estoit  entre  eux. 

fEscliive  do  Montbélianl  -  était  la  petito-lillo  d'Esrliive  d'Ibelin,  première 
foiimie  du  roi  Ainicri,  laquelle  était  cousine  germaine  de  Jean  d'Ibelin,  sei- 
jrrieur  de  RariiUi,  père  do  Balian  III.] 

Mais  depuis,  le  })ape  Grégoire  IX  leur  accorda  la  dispense.  De  cette 
alliance  vinrent  Jean,  seigneur  de  Barut;  Hugues,  qui  fut  conjoint  par 
mariage  avec  Marie  de  Tabarie,  et  mourut  sans  enfans;  Balian,  dé- 
cédé jeune;  et  Isabelle,  femme  de  Henry,  seigneur  de  Giblet. 

[Balian  III  d'Ibelin,  seigneur  de  BaruUi,  lut,  au  rapport  de  Pbilippe  de 
Navarre^,  un  habile  jurisconsulte,  ^personnage  moult  courtois,  aimable  et 
«gracieux,  qui  chassa  de  Tyr  les  Lombards,  îi  c'est-à-dire  les  troupes  de  Fré- 
déric II.  En  effet,  en  la/io,  réuni  à  d'autres  seigneurs,  il  reprit  la  ville  et  le 
château  de  Tyr*,  sur  Ytier,  frère  de  Bichard  Filangieri,  et  fut  préposé  à  la 
garde  de  cette  ville  \  Dès  l'an  i  207,  il  était  connétable  du  royaume  de  Chypre. 
En  cette  qualité^  il  donna  à  l'Hôpital  de  Jérusalem,  de  concert  avec  sa  femme 
Eschive,  deux  casaux  qu'il  avait  reçus  du  roi  Henri  I",  de  Chypre  (i-aSy.  oc- 
tobre). On  no  dit  pas  quelle  l'ut  l'année  de  sa  mort.] 

Jean  d'Ibelin,  seigneur  de  Barut,  qu'il  y  a  lieu  de  croire  estr(^  le 
mesme  qui  fut  comte  de  Japhe,  et  qui  décéda  l'an  i266\ 

'   Joiuville.  |).  07.  — Du  Gange,  p.  28,  p.  3i(j.— Coiitiii.  ilctuiill.  ileTyr,  I.  XXXiii . 

ag,  et  Ohscrv.  p.  Go.  —  Hisloi:  de  France,  c.  1,11,  lui,  lv,  p.  'la-i ,  h-ià .  iaG,  /127. 

t.  XX,  p.  ai'i,  1).  11.  '  Siiccessibililc  au  trône  et  à  h  régence, 

'  Voir  plus  bas  la  généalogie  des  Ibelin.  c.  u.—  .issises  de  Jérus.  t.  II,  p.  ioo,  4oi. 

—  Math.  I\iris.  ann.  ia3f),  p.  0/11.  —  De  "  Cwl.  diphmat.  t.l.ii"  100, p.  117.  ti8. 
Mas-Latrie,  Ulsl.  de  Chmire ,  t.  II.  p.  tia  et 


,;>•!.'.. 


notes  G,  7.  10;  t.  Ill ,  p.  629.  G3o.  '  Le  comte  de  Japhe.  .lean  dlhelin,  uiori 

'  Phili[)|)e  de  Navarre ,  c  \h\\.  —  Assises  m  1  aGG ,  était  le  neveu  de  Jean  d'Ibelin ,  le 

de  Jérus.  t.  1 ,  p.  670  ,  édit.  Ikugnot.  Vieux  Sire  de  iiaruth.  (  Voir  plus  bas  les  ia- 

'  Marin.  Sanut.  1.  III,  part.  11,  c.  xvi,  l.leaux  généalogirpies  de  la  famille  dlbeliii.  > 


LES  SEIGNEURS  DE  RARUT.  235 

[Ne  fut  pas  comte  de  Japlie  et  mourut  en  laGi  '.  Dans  un  acte  du  roi 
Hugues  III  (octobre  1270)-,  où  ce  prince  fonde  un  service  pour  le  repos  des 
âmes  des  membres  de  la  famille  royale,  il  est  appelé  rJean  d'Ibelin  le  Jeune. 
jadis  seigneur  de  Barulh;  "  et,  dans  le  discours  de  Jaccpies  d'Ibelin,  vers  1  37  i^ 
pour  maintenir  les  droits  des  barons  contre  le  roi  Hugues  III,  on  mentionne 
le  K Jeune  seigneur  de  Baruth,  petit-fils  du  sire  de  Baruth  le  Vieux,  moil 
il  n'y  a  pas  encore  longtemps.  55  En  1260,  Jean  d'Ibelin  avait  été  vaincu  ('\ 
pris  par  les  Turcomans  \  et  s'était  racbeté  pour  la  somme  de  '>o,ooo  be- 
sants.  Il] 

Espousa  Alix^  fille  du  duc  d'Athènes,  de  la  maison  de  la  Roche,  et 
eu  procréa  deux  filles,  dont  l'aisnée  fut 

Isabelle,  dame  de  Barut,  qui  eut  qualre  maris  et  décéda  sans  en- 
fans.  Le  premier  fut  Hugues,  fils  de  Henry,  roy  de  Cypre,  (pii  mourut 
à  i'age  de  quatorze  ans;  le  second  [quelle  épousa  en  1272],  Aymon 
[ou  Heimont]  le  Strange  [l'Estrange],  seigneur  ang^ois^  qui  pouvoit 
eslre  issu  de  Bernard,  surnommé  Extraneus  par  AJlbert  d'Aix '.  Le  docte 
Spelman  ^  a  donné  la  généalogie  de  cette  famille ,  qui  subsiste  encore 
au  comté  de  Norfolc,  et  ses  armes",  qui  sont  de  gueules  à  deux  hjons  pas- 
sans d'argent.  Je  ne  scay  si  elle  n'estoit  jjas  issue  dune  autre  du  mesme 
nom,  en  France,  de  laquelle  estoit  Claude,  baron  de  l'Estrange^",  de 
Hautefort,  vicomte  de  l'Eslrange,  et  de  Glieyiane,  baron  de  Boulogne 
et  de  Privas,  qui,  de  dame  Marie  de  Chambaud,  laissa  Marie  de  l'Es- 
trange, qui  espousa  Charles,  seigneur  de  Seneterre,  manjuis  de  Chas- 
teauneuf,  dont  le  fils  aisné  porte  le  titre  de  vicomte  de  l'Estrange.  Le 
troisième  mary  d'Isabelle  fut  Nicolas  Alemaii,  ])i'ince  de  Césarée  [tué 

'   Coiitiriuîil.  «le,  Guill.  de  Tjr.  1.  \XX1V.  ''  Lignages  d'mitn'-mer,  c.  vi. 

c.  IV,  ().  i/17,  /44.S.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  !.  XXXI\ 

-  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chi/pre.  t.  III,  c.  xv,  p.  46-2. 
p.  660.  '  Albertus  Aquensis,  I.  VIII,  e.  \l,  xlii. 

'  Assises  de  Jeriis.  i.  Il,  p.  h'ii.  *  Spelman,  Aspilogia,  p.  ih\. 

'   Marin.  Saiiul.  I.  III,  part.  1-2,  c.  VI. —  '  Monaslic.    anglican.    ]>.  SSO.  —  Gai/. 

Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIV.  c.  m.  clirist.  t.  I,  p.  696. 
j).  /a/i.'î.  '°  Béjard.  Eslats  de  Langtiedoc. 

■.iu. 


2;i6  LES   FAMILLES  D  OUTRE-MEIi. 

peu  i\[)vès  son  mariage  \  qui  eut  lieu  en  1277];  et  le  (juatrième,  Guil- 
laume Barlais. 

EsoiiivK,  seconde  fille  de  Jean,  seigneur  de  Barut,  fut  dame  de  Ba- 
vut.  Elle  fut  alliée  en  premières  noces  avec  Humkroy  de  Montfort,  fils 
puisné  de  Philippes  de  Montfort,  seigneur  de  Tyr  ou  de  Sur;  et  de  ce 
mariage  naquirent  Almaric  et  Bupin  de  Montfort,  et  une  fille  décédée 
en  jeunesse. 

I  Amauri  et  Rupiii  portèrent  peut-être  l'un  a[)rès  l'autre  le  titre  de  sei- 
i^neur  de  Baruth.  Amauri  mourut  sans  enfants  -.  Rupin  de  Montfort  épousa 
Marie  d'Ibelin,  fille  de  Balian  d'Ibelin ',  sénéchal  de  Chypre,  et  en  eul 
deux  enfants,  une  fille,  nommée  Jeanne,  et  un  fils,  Humfroy  de  Montfort,  sei- 
gneur de  Baruth  et  connétable  de  Chypre.  Ce  seigneur  est  mentionné,  comme 
neveu  du  roi  Hugues  IV,  dans  une  lettre  du  roi  d'Aragon'',  Jaynie  II,  au 
roi  de  Sicile,  Frédéric  II,  son  frère  (iSaS,  k  mai),  relative  aux  divers  pré- 
tendants à  la  main  de  la  reine  Constance,  veuve  du  roi  de  Chypre,  Henri  II, 
parmi  lesquels  on  voit  figurer  Humfroy  de  Montfort:  mais  il  mourut  peu 
après,  le  2 A  juin  iSaG.] 

Puis,  ajirès  le  décez  de  son  raary,  elle  espousa  Guy,  fils  de  Hugues  111, 
roy  de  Gypre^  et  en  eut  un  fils  et  une  lille,  Hugues  IV,  roy  de  Cypre, 
et  Isabelle  [qui  épousa  Eudes  de  Dampierre'*,  connétable  du  royaume 
de  Jérusalem].  Ce  fut  du  temps  de  Guy  et  de  cette  princesse''  que  la 
ville  de  Barut  vint  au  pouvoir  des  Sarrazins,  avec  le  reste  des  places 
de  la  terre  sainte,  vers  l'an  1291.  \ucuns*  cotent  sa  mort  [celle  du 
prince  Gui]  en  l'an  i3o3. 

'   Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  \.  XXXIV,  ^  Lignages  d' oulrc-mcv ,  c.  ii. 

c.  xxxiv,  p.  iyg.  °  Voir  Les  Rois  de  Clnjpre. 

-  Lignages  d'outre-mer,  c.  xii.  '  Sanut.  1.  III,  part,  la,  c.  xxii.  —  Rai- 

'  Voir  les  généalogies  d'Ibelin ,  r'tableau  nald.  ann.  1291,  n°  iG.  —  Ptol.  Luc.  Hisl. 

et  tableau  C.  ceci.  I.  XXIV,  c.  xxiv. 

■'  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  111,  '  Loredano,  1.  IV,  p.   9o5;  trad.  franc, 

p.  7i3  et  note  1.  t-  I,  p.  saj- 


LES  SEIGINEURS  DE   BARUT.  ■         237 

Anioul  de  Lubec'  escrit  que  coinnie  les  roys  de  Hiéiusaieiii  avoieiil 
coutume  de  recevoir  en  la  ville  de  Barut  la  courmine  royale,  ainsy 
Saladin,  rayant  prise,  s'y  fit  pareillement  couronner,  et  fut  reconnu 
ensuite  roy  de  Hiérusalem  par  les  siens. 

'   Arnold.  l-ul)ec.  I.  V,  c  m.  i\. 


238  MÎS  Fy\MILM;s  D  OIJTiiE-MEli. 


LES  SEIGNEURS  TITILAIUES  DE   BARl  T. 


Entre  ies  dignitez  lionoraires  du  l'oyauiue  de  Hiérusaieni  que  les 
rn\s  de  Cypre  conservèrent  dans  leur  cour,  lut  celle  de  la  seigneurie 
de  Barut,  à  la(|uelle  on  annexa,  comme  aux  autres,  certains  fiefs  situez 
dans  le  royaume  de  Cypre.  Entre  ceux  qui  se  sont  qualifiez  seigneurs 
de  Barut  après  sa  prise,  je  remarque  les  suivans  : 

Guy  [ou  Balian]  d'Ibelin',  séneschal  de  Cypre,  père  de  Loyse  ou  Alix 
d'Ibelin,  l'emme  de  Hugues  IV,  roy  de  Cypre,  tenoit  cette  dignité  en 
lan  1  33o. 

.ll•:v^  DE  LuziGNAN,  neveu  du  loy  Jaques,  n  estant  âgé  que  de  quatorze 
ans,  l'ut  fait  clievalier  par  ce  prince,  et  seigneur  de  Barut,  l'an  i38i'-: 
en  laquelle  année  Jacques  hiy  fit  espouser  la  fille  de  Jean  du  Morf, 
comte  de  Rohas.  Ce  loy  l'envoya  en  qualité  d'ambassadeur  en  France'', 
poui'  traiter  d'alliance  avec  le  roy  Charles  VI,  dont  le  traité  se  fit  en 
la  maison  du  chancelier  de  Corbie,  à  Paris,  le  7'' jour  de  janvier,  l'an 
i3()7,  more  gallicano  [c'est-à-dire  iSgSJ,  où  il  est  qualifié  neveu 
du  i-oy  Jaques;  la  procuration  duquel,  passée  à  Nicossie  \  est  du  16*= 
jour  d'aoust,  l'an  1895.  11  presta  au  duc  de  Bourgogne,  avec  Branca- 
léon  Grille  et  Nicolas  Matharas ,  bourgeois  de  Péra,  172,000  ducas, 
|)onr  la  délivrance  du  comle  de  Nevei's,  détenu  prisonnier  par  Bajazel 

'  Etienne  de  Lusiguan ,  Hist.  de  Chypre .  '  Titres  du  trésor  des  chartes ,  Archives 

p.  il\li.  —  Loredano,  i.  V.  p.  -288;  trad.  de  TEnipire,  sect.  hist.  J.  /i33,  n°  9.  —  De 

franc,  t.  I.  p.  018.  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  Sig-Ziii. 

■   liOieduno, De'rcLusign(iiii,\AX. \i.BiC).  "  DeMas-Lalvie.  Hi-it.  de  Cliium  .   t.  II. 


\oir  Les  Prhiri's  liliil/iiri'^  d'Aiilioclii'.  n.  iaS.  It9. 


y- 


LES  SEIGNEURS  TITULAIRES   DE  BARUT.  '         239 

après  la  bataille  de  Nicopoli,  sous  la  raulion  du  seigneur  de  Mellieliii 
et  de  quelques  Génois,  le  ai  de  juin  1897  '. 

Je  crois  que  c'est  le  mesme  que  cehiy  ([ui  csl  iioniinr  iiiessiie  .Icau 
de  Leaigimn,  seigneur  de  Barut,  chevaUer,  chambellan  dn  roij,  dans  un 
auti'e  titre  du  Trésor  des  chartes  du  roy,  de  Tan  liio,  qui  [)oitt'  qu  il 
estoit  venu  en  France  pour  les  affaires  de  la  cliresticnté.  Nous  ne  lisons 
pas  qui  fut  son  pèi'e;  aucuns  le  nomment  Jean  et  le  qualifient  [la- 
reillement  seigneur  de  Barut.  Mais,  si  cela  est  vray,  il  faut  cph'  ce 
Jean  ait  esté  le  mesme  que  Jean,  prince  d'Antioclie,  (ils  puisné  de 
Hugues  IV.  Loredan^  le  qualifie/ifs  du  frère  du  roy  Jacipies  {' '  ;  ce  <|iii 
est  conforme  au  titre  dont  je  viens  de  ])arler,  qui  le  (jualifii'  neveu  de 
Jacques.  L'auteur  de  l'Histoire  de  Dalmatie^,  dit  qu'il  estoit  oncle  de 
Marie  de  Cypre,  femme  de  Vladislas,  roy  de  Hongrie;  d'où  il  sensui- 
vroit  qu'il  auroit  esté  frère  de  Jacques  I".  père  de  cette  princesse;  ce 
qui  est  contre  la  vérité,  d'autant  qu'il  estoit  cousin  germain,  et  non 
pas  oncle  de  cette  reyne.  Le  mesme  auteur  remai-que  (pi'il  estoit,  en 
l'an  i6o5,  au  service  de  Vladislas,  roy  de  Hongrie,  qui  avoit  esjHuisé 
sa  nièce,  et  que  ce  roy  luy  donna  le  gouvernement  de  Zara,  sous  le 
titre  de  duc  de  Trau;  de  sorte  que,  s'il  m'est  permis  di;  c(injectui'('i-. 
je  crois  ipi'il  estoit  pctit-rds  du  prince  d'Antioche,  et  iils  de  Hn<;iie^. 
son  fds.  (pii  mourut  en  otage  à  Gènes. 

[On  a  vu,  dans  Les  princes  titnhiires  d'Aiitioclic,  (jue  ce  Jean  (!i,'  LusigiiHii. 
dont  il  est  ici  longuement  question,  était  le  fils  nnîurel  de  Jean,  \mnci-  d  An- 
tioclie,  tué  en  iSyB,  et  par  conséquent  frère  de  Hugues,  mort  en  otage  à 
Gènes,  et  de  Jacques,  comte  de  Tripoli.] 


'   Histoire  des  durs  de  Ikiiirgojpie .  t.  II.  '   Lcii-cd;iiio,  I.  I\.  |i.  .nC). 

).  3fli.  ■   .fonii.  I.ni'ins.  Ilisl.  D'ihunl.  1.  \.  c.  iv . 


■2'il) 


LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 


LES  SEIGNEURS  DE  LA  HLANCHEGARDE. 


GENEALOGIE   DE   LA    MAISON   DE   LA    BLANCHEGARDE, 

ISSUE  DES  PREMIERS  SEIGNEURS  DE  RARUT. 


PIERRE  ', 

seigneur  de  Baru(. 

1 

Gai;t[eb   de   Babit, 

Gdt  de  Barlt, 

1 
Bebnabd 

Marie                 Béatrii 

seigneur 
(!e  ia  BUnchegarde , 

espouse  Juliane, 
dame  deCésarée. 

Hugues 

espouse  ; 
i"  Guillaume  de 

espouse  A^nès . 

(Voir  Les  Princes 

[morts  jeunes]. 

Tabarie  ; 

nièce 

d'Eschive , 

»/f  Césart^e.) 

i"  Girard  de  Ham  . 

(lame 

de  Taliarie. 

connestable 

de  Tripoli. 

Voir  plus  loin  A.] 

! 

Gilles  , 

Kaimonde, 

Maugueritb 

ESCBIVE 

Ob 

1 

àBLE 

seigneur 
de  la  Bianchegarde 

femme 
do  Bertrand.                 Gui 

espouse 
laumePorcellet. 

espouse               de  la  B! 
Joscelin  de  Gibiet .       [épouse 

anchegardê 
Eustache- 

«poust 
deLi 

Agnès 

éron. 

S'*!gneur  de 
[Voir  pins 

Margat. 
loin.  1 

seigneur  d'Anegore            de 
[ou  Avegore]. 

Neuville]. 

Rao 

L'L  . 

1 

Renaud. 

Marie  Porcellet. 

Renier  de  Giblbt. 

seigneur 
de  ia  Blancliegarde 

Bertrand. 
Hugues  , 

espouse 
1°  Léonard 

seigneur  d'Anegore . 
espouse  Isabelle . 

e5;pouse  Isabelle  . 

sans  enfans. 

de  Baphe ; 
ij"  Hugues  de  Gibiet 

tille  de  Renaud 

lili'^  du  seigneur 

de  Mimars^. 

de  Caviihas. 

[Voir  plus  loin  B.] 

[Voir  plus  loin  G.  ] 

1 

Gautier  II . 

1 

Thomas 

1 

1 

EsTÉFÉ-ME 

Agnès                    Marie  , 

1 

Alii  . 

seigneur 
delà 

espouse  Agnès 
fille  de  Jean 

Nicolas. 

espouse 
Gautier 

espouse                   femme 
Thomas,               deBalian 

femnit 
de 

Blanchegarde. 

de  Fleun-. 

Julien. 

prince               de  Lanclée. 

Uerlheiot 

espouse  Agnès. 

maréchal 

de  Césarée. 

lie  Garuiei . 

fille  de  Gilles 

de  Tabarie. 

noble  pisan. 

Aleman. 

1 

■  fille. 


Raoul. 


l^vEELLB . 


I  (^e  tableau  est  incomplet,  et  ne  reproduit  [)as  même  toutes  les  indications 
données  par  l'ancien  texte  du  Lignage  d'outre-raer.  d'où  il  a  été  tiré.  Nous 
avons  cru  devoir  les  y  ajouter,  comme  complément  indispensable  du  travail  de 
Du  Gange,  en  y  joignant  celles  que  nous  ont  fournies  les  nouveaux  chapitres 
du  Lignage,  publiés  |)ar  M.  Beugnot .  et  quelques  autres  documents  contem- 
|)i)rains. 

Ligiuifjcs  d'outre -mer  j  édition  Labbe.  "  LiB^)ingesd'outre-»ier.c.\x.éàit.\ieugn. 

c.  vvii  :  ôdilinn  Rpunnot.  c.  wi.  Ligiingex  fVojitre-mer.  c.w  .  éilit.  Bfug'n. 


LES  SEIGNEURS  DE  LA  BLANCHEGARDE.  2i1 

A.  Marie,  fill(?  fie  Pierre  de  Baruth',  eut  (rois  maris  ;  Baiuloiiiii  d'ibeliii-, 
(ils  (lu  premier  Baliau  ifHjeliu,  dont  elle  fut  la  troisièuie  i'euuiie;  Guillaume 
de  Tabarie^;  Gérard  de  Ham,  connétable  de  Tripoli.  De  ce  dernier  elle  eut 
deu\  enfants  :  Thomas,  connétable  de  Tripoli,  lequel  épousa  N.  lille  de  Julien 
de  Ravendel  de  Méradée,  et  mourut  sans  postérité:  Agnès,  mariée  à  Hugues 
de  Giblet,  seigneur  de  Besmedin. 

p  RAIMONDK', 

fille  (le  Gautier  ili.' Barulh  . 
épouse  Bertrand,  seigneur tle  Marjjat. 


r 


Rt\.VL'D. 


I 


Bkatrix  , 
sans  h^irs 


Agnès 
épouse  HeyiiuTi  Barhiis. 


ClNn  flLS. 


N.  (Philippe). 

épouse  Gui  J'ibeiin , 

coQuelable  de  Chypre^. 


C.  Marie  Porcellet*^',  fille  de  Marguerite  et  de  Guillaume  Porcellet,  eut  de 
son  premier  mari,  Liénard  ou  Léonard  de  r>a[)Iie.  une  fille,  Marguerite,  ma- 
riée à  Guillaume,  vicomte  de  Tripoli,  etc. 

(îette  généalogie  compliquée  sera  mieux  représentée  par  un  tableau  : 


épouse 


Mafie  Pobcellet 
:  1°  Léonard  de  Baplie;  3"  Hugues  de  (iiblel. 

I.  Mahgueuite 
épousL'  Guiliauine  ,  vicomte  de  Tripoli. 


1 

vicomte  de  Tripoli ,  épouse  Eschive  . 
liiledeJean  deFarabel ,  seigneur  du  Pin. 

i 

liuGliES  , 

seigneur  du  fief  Saint-Jt 
éjiouse  Esléfénie  ,  fille  de  Jean 

an  , 

du  Four. 

épou.'ie  N. 

Alk 
seigneur  de  Mimkt-. 

B*[,ia\,              Marie            Maugueuite 

tué                  épouse                 épouse 
;i  la  prise          Benand        JeaoBeduiu. 
de  Tripoli          Beduiu.                fils 

{1288).                                      de  Renaud. 

Je\> 

épouse  Isabeau 

fille  d'Anseau, 

mnrécbal 

do  Chypre. 

Sans  poslérilé. 

Marc 
épo 
Bal 

Maug 

Esté 

épo 

Jean  d'^ 

Sans  pc 

1 

DEBITE 

use 
ian 
eriiy. 

FÉME 

use 

ntiocbe. 

stérile. 

épouse  Je 

Mi 
m  du 

nui 
'lass. 

ou  Plessis. 

Jeax. 

1 

Baiooi'is. 

Esté 
épo 
Geo 

iel 

lÎME 

use 
iïroi 
ror. 

1           1 

MAIIGUEniTE         AnSELLE 

épouse  Jean 
de  Giblel. 

'  Lignages  d'oiilrc-tner,  éd.  Labbe ,  c. xvii , 
p.  oÇ)i,  Ai-!;  éilil.  La  Thaumassière,  c.  xxi 
et  XXXI,  p.  n3i.  9.8/1  ;  édit.  Beugnot.  l.  II. 
p.  iSg,  IxGC). 

'  Voirci-apres,  GcncaLdcs  Ibclln ,  1"  tabl. 


'  Voir  ci-dessus  Les  Seigneurs  de  Baru th. 
"  Lignages  d'outre-mer,  édit.  Beiig.  c.  xx. 
'  Voir  La  Famille  de  Barlais  et  Généa- 
logie des  Ibelin,  tableau  C. 

'   Lignages  d'otitre-mer,  c.  xvu.  ' 

3i 


2/i2  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

l).  Hciiicr  (le  (ilhlcl,  siM;;i:ciir  d'Aiionoro',  ctiL,  tris;il)rllt>,  (illo  do  Renaud 
de  Mlmars,  deux  iils  cl  (lrii\  lillcs  :  l'uMiiiiid:  I'lilli|i|)c,  lin'  ii'uiio;  N.  inari(5e 
à  Oltc  ou  ()>!(>  Potier;  N.  Icuiiiie  de  Simon  de  Navelles. 

Vers  le  temps  oi'i  Gautier  de  Barutli  éclumgea  sa  seigneurie  de  Barutii  pour 
celle  de  Blanchegarde,  ou  voit  un  Arnoul  de  Blanchcgarde  signer  connue 
témoin  deux  actes,  l'un  du  roi  Amauri  I",  7  avril  1 165  ^;  l'autre  de  Constance 
de  France^,  comtesse  de  Saint-Gilles,  eu  1170.  Mais  il  n'était  pas  le  sei- 
giuHir,  il  u'é'Iait  (pie  le  cliàlciain  de  Blancliegarde,  soit  pour  Gautier,  devenu 
seigneur  de  ce  lief.  soit  pour  li-  roi  de  Jérusalem,  avant  rechange.] 

Ro.i^er  (l<>  Hovedeii ''  cscrit  que  la  forteresse  de  la  Blancliegarde'* 
\iiit  an  pouvoir  de  Saladiii,  avec  plusieurs  autres  places  de  la  terre 
sainte,  après  la  défaite  de  Guy  de  l^usignan,  Tan  1  1  87. 

L'auteur  des  Assises  de  Hiérusaleui  ''  fait  mention  de  niessire  Haoul 
de  Baruf,  ([ui  vivoit  du  temps  d'Aimery  de  Lusignan,  roy  de  Hiéru- 
salem,  lequel  contribua  beaucoup  à  compiler  et  à  rédiger  les  Assises, 
c'est-à-diie  les  loix  et  les  statuts  du  royaume,  avec  ce  roy,  cpii  estoit 
aussy  très-liabde  et  sçavant  en  ces  matières;  et  ce,  avant  qu'il  survins! 
quelque  démeslé  entre  eux,  (pii  fit  esloigner  ce  seigneur.  Le  temps 
auquel  il  vivoit,  c'est-à-dire  l'an  1  200,  me  fait  croire  que  cela  se  doit 
rapporter  à  Raoul,  seigneur  de  la  Blancliegarde,  dont  il  est  parlé  en 
la  généalogie  précédente.  .Je  doute  que  ce  soit  le  mesme  qui  se  trouva 
à  une  assemblée  générale  des  barons  de  Hiérusalem,  l'an  1  â5o  ^  pour 
la  rédaction  de  ces  mesmes  Assises. 

[Nous  sommes  persuadé  au  contraire  que  le  Raoul  de  i  aSo  est  Raoul  de 
la  Blancliegarde.  et  (jue  Gilles  ou  Gilon  de  Baruth,  qui  assista  au  couronne- 
ment de  Jean  de  Brienne',  en  laio,  et  ([ui  est  nommé  comme  témoin  dans 

'   Lignages  d'otilix-wci;  c.  wii.  "    Assises  de  J crus.  édit.  Labljc,  p.  hijfi; 

■  Cod.  diplomiit.  t.  I,  n°  197,  p.  ail.  wlit.  Boiignot.  t.  I.  [i.  /i3o. 

■■'  Cod.  diploiiKtt.  t.  I,  11°  5-j.  p.  5.3.  ^  Assises  de  Jénis.  édit.  Labbe,  p.  5(i-j  ; 

'  Hoveden.  p.  G36.  <^dit.  Beuonol,  t.  II,  p.  a/16. 

'  Aujourd'luii  7V// e5-S(/y^/(/c/(,  misérable  '  Le  texte  de  ràlitioii  de  M.  Beugnot 

village  arabe,  à  35  kilomètces  a  \'0.  S.  0.  (t.   I,   p.  lido)  l'appelle  Raoul  de  Taharie. 

de  Jérusalem;   on  y  voit  encore  quelques  '  Continuât,  de  Gnill.  de  Tyr,  1.  XXXF, 

restes  du  château  construit  par  les  croisés.  c.  i,  p.  3ia. 


LES  SEir.NEURS  DE  LA   BLANCHEGARDE.  24:5 

un  acte  du  roi  Jean  do  Brienne  '  (janvier  i'!i7),  est  Gilles  de  la  Blamlie- 
fjarde,  père  de  ce  Raoul.  Quant  au  premier  Baoul  de  Barulli,  qui  vivait  en 
1200,  c'était  ou  un  membre  de  cette  faniill(>,  non  nientionn(''  dans  le  Li{;na<;'e, 
ou  un  chevalier  de  cette  seigneurie,  ou  enlin,  s"d  faut  s'en  rapporti'r  au  texte 
de  l'édition  de  La  Thaumassière^  et  de  M.  Beuynot,  c'était  Raoul  de  Tabarii'. 
<[ui  pouvait  en  effet  vivre  à  la  même  épocpie.  Cette  variante  est  peut-(Hre  la 
v('rital)le  leçon. 

Raoul,  seigneur  de  la  Blauchegarde,  souscrivit  deux  titres  de  ii>5/i':  el , 
par  un  acte  du  3  mars  12G0  *.  passé  en  présence  de  la  liante  cour  de  .Jéru- 
salem, il  vendit  à  son  cousin,  Amauri  Barlais,  pour  6,000  hesants,  une  renie 
de  /ioo  Lésants,  assise  sur  l'Hôpital  de  Jérusalem.  Amauri  ou  Heymeri  Bar- 
lais était  son  cousin  par  alliance,  ayant  épousé  Agnès  ^,  fdle  de  sa  tante  Rai- 
monde.] 

Un  autre  [auteur]"  a  parlé  de  Baliaii,  archevesquc  de  Rhodes,  et, 
depuis,  de  Spalato,  en  Dahnacie,  qui  nioiirut  en  l'an  iSsS,  qui  estoit 
originaire  de  Baruth,  ce  qui  me  fait  croire  qu'il  estoit  issu  de  ia  famille 
des  seigneurs  de  cette  place. 

[Enfin  on  voit,  en  i3/i(j'',  Agnès  et  Helvis  de  la  Blancliegarde  sceller  un 
acte,  seulement  indiqué,  de  la  haute  cour  du  royaume  de  Chypre.  Ces  deux 
personnes,  signant  un  même  acte,  ne  pouvaient  être  tontes  deux  souveraines 
ou  titulaires  de  la  Blancliegarde.  Ce  titre  doit  indiquer  ici  seulement  leur  nais- 
sance, et  être  comme  un  nom  de  famille.  On  pourrait  croire  (|ue  ces  deux 
dames  sont  Agnès  et  Aalis  ou  Helvis,  toutes  deux  filles  de  Raoul,  seigneur  de 
la  Rlanchegarde;  mais  les  dates  s'y  opposent.  On  a  vu  que  Raoul  vivait  en 
i'î54  et  1265,  c'est-à-dire  près  d'un  siècle  auparavant.  R  faut  donc  (pie  cotte 
Agnès  et  cette  Helvis  soient  des  descendantes,  peut-être  les  filles  de  Raoul, 
petit-fils  du  jjrécédent,  le  dernier  seigneur  de  IMaiichegarde  nommé  dans  le 
Lignage.] 

'   Cnd.  (llploiiHit.  t.  I.n°  -3 1-2.  p.  -20?).  ^  Ligiiiiges  d'oiitre-iiicr.  c.  \x  .  édil.  Beii- 

"  La  Tliaumassière.  Assises  de  Jériisal.  gnol. 
c.  (XLXxxr,  p.  187.  "  Miclios  Mod.  de  Barhnzanis.  Ilinl.  Spu- 

'  Cod.  (liploiiiiit.  t.  I,  11"   lai.  [I.   i44;  lut.  c.  xvv,  wvi. 
11°  17.  ji.  -njô.  '   Assises  de  Jénisnl.  l'oimulo  •.',9'.  t.  II. 

'   Cod.  diploiiuil.  l.[.n°  ilik  .[).  iSo-ii'i'i.  p.  ^89. 

;ii. 


•Ihh  LES  FAMILLES  D'OLTP,E-MER. 


LES   SEIGNEURS   DE   BELINAS. 


Pancas',  ville  très-ancienne,  assise  au  bas  du  mont  Liban,  fut  pre- 
mièrement nommée  Lcseï),  et,  depuis,  Cœsarea  Pltilippi,  parce  que  Phi- 
lippes,  tétrarque,  fils  de  Hérodes  le  Vieil,  l'ayant  agrandie  et  restablie 
(le  nouveau,  luy  donna  ce  nom  en  liionneur  de  lempereur  Tibère 
(César);  ayant  pris  dans  les  derniers  siècles  celuy  de  Belinas. 

[Baiiias,  ville  située  au  sud  de  Djebel  esch-Scheik,  Anti-Liban.  Son  nom 
de  Paneas  venait  du  Paneion,  grotte  consacrée  à  Pan,  et  oii  le  Jourdain  prend 
sa  source.  Dans  l'antiquité,  elle  porta  aussi  le  nom  de  Nerouias,  que  lui  donna 
le  roi  Agrippa  le  Jeuno.] 

Emir  Alid^,  l'un  des  eliels  des  peuples  nommez  Assassins,  qui  l'a- 
voient  possédée  longtenqjs,  la  mit  entre  les  mains  de  Fouques,  roy  de 
Hiérusalem,  moyennant  rescompense.  Ensuite  de  quoy. 

Renier,  surnommé  Brus^,  l'obtint  en  fief  de  ce  roy,  tant  pour  luy 
que  pour  ses  héritiers.  A  peine  fut-il  entré  en  possession  de  la  place, 
(jue  Tefjelmelnch*  [Tadge  el-Monlouk  Bonri,  fils  de  Toghteghin]  ou 
Doldequin,  roy  on  sultan  de  Damas,  l'assiégea  et  la  prit  durant  que 
Pienier  faisoit  la  guerre  d'un  autre  costé  avec  le  roy.  Le  sultan  la  re- 
mit entre  les  mains  d'Emir  Ali,  qui  en  avoit  esté  seijfueni'  auparavant; 
mais,  sur  le  bruit  que  le  sultan  Sanguin^  venoit  attaquer  le  sultan  de 

'  Eusèbe,  llist.  eccl.  1.  MI,  c  wii.  —  Sobasticii  Paoli.  Cod.  diploiimt.  c.  i.p.  'i33, 

Cedrenus,  p.  i8i,3o5. — -  W illelmus  Tyr.  43/i. 

I.  XV,  c.  ix;  1.  XIX,  c.  X.  —  Jacobus  de  Vi-  =  Will.  Tyr.  1.  XIV,  c.  xix. 

niaco,!.  I,  c.xxv. —  Joinville,p.  io6,  228;  '  Will.  Tyr.  1.  XIV,  c.  xix. 

l'dil.  Du  Cang-o,  p.  276.  —  Hishiriciis  de  ''  Will.  Tyr.  L  XIV,  c.  x\ii.  xxvi;  1.  XV, 

France,  Bongars ,  t.  XX,  p,  1179.  —  D'An-  c.  viii. 
ville,  Gèograph.  une.   col.    i3G,    137.  —  ^  Will.  Tyr.  1.  XV,  c.  vu,  viii,  ix,  x,  xi. 


LES  SEIGNEURS  DE  BELINAS.  245 

Damas,  Aiiiard  [Moïn-Eddin-Auar],  son  s;viu'ral  d'arméç,  fil  alliance 
avec  les  chrestiens  et  leur  promit  de  les  ayder  à  reprendre  Belinas, 
qui  cstoit  entre  les  mains  d'Emir  Ali,  qui  avoit  pris  le  ])aity  de  San- 
guin, et  de  leur  restituer  la  femme  de  Renier  et  tous  les  prisoimiers 
qui  avoient  esté  faits  à  la  prise  de  cette  place  par  son  maistre;  ce  qui 
ayant  esté  exécuté,  Belinas  vint  au  pouvoir  des  nostres,  après  un 
fasclieux  sié{i;e,  et  fut  remise  entre  les  mains  de  Renier.  Ce  seigneur 
estoit  issu  probablement  de  l'dlustre  famille  de  Brus,  en  Angleterre', 
qui  estoit  originaire  de  Normandie,  où  le  village  de  Brus  se  rencontre - 
au  diocèse  de  Constantin''.  L'histoire  fait  mention  \  vers  ce  mesine 
temps,  de  Robert  Brus,  vaillant  chevalier  <pii  suivit  Guillaume  le  Bas- 
tard  en  Angleterre,  et  de  Robert,  son  fils,  qui  se  trouva  avec  les  sei- 
gneurs anglois  en  la  bataille  apelée  r/e  VEtendarl,  contre  les  Escossois, 
l'an  1  i3S.  Son  fils  Adam  fut  aussy  de  la  partie^  et  mourut  depuis,  en 
l'an  lihh.  De  luy  est  issu  Robert  Brus'',  surnommé  le  Noble,  baron 
d'Anandal  ou  de  Cleveland,  en  Angleterre,  qui  espousa  Isabelle,  fille 
de  David  d'Escosse,  comte  d'Huntington,  et  mourut  en  l'an  13G7.  De 
ce  mariage  vint  Robert  Brus,  comte  de  Caritt  [Carrickj,  à  cause  de 
sa  femme,  père  de  Robert  Brus,  roy  d'Escosse  [en  i3o6],  et  de  Ber- 
nard Brus,  qui  eut  postérité. 

Renier,  seigneur  de  Belinas  ^  fut  marié  deux  fois.  L'histoire  n'a  re- 
marqué ny  le  nom  ny  la  famille  de  sa  première  femme,  mais  seule- 
ment qu'ayant  esté  faite  prisonnière  à  la  prise  de  Belinas,  et,  depuis, 
renvoyée  à  son  mary  après  deux  ans  de  captivité,  il  la  i-eçut  d'abord; 
mais  sur  ce  qu'il  apprit  qu'elle  s'estoit  mal  gouvernée  durant  qu'elle 
estoit  avec  les  ennemis,  ce  qu'elle  avoua,  il  l'cmferma  dans  un  monas- 


'  Brouipton,  p.  <)<34.  *  Elbelred.  De  hello  Stand,  p.  338. 

-  Malli.  Paris,  p.  ia3. —  Rad.  de  Diccto,  ^  Siineon  Dunelm.  p.  278. 

p. 673. — Mon. Angl. l.l, p. 58 i  ;l.II,p.  ii8.  "  Buclian.  1.  VIII.  —  Rougecroix,  c.  vu. 

'  Constantiensis  diœcesis,  le  Gotentin.  Le  —  Monast.  Aiigl.  t.  I,  p.  557,  58 1  ;  t.  II, 

village  de /?/■««  est  probablement  ZJ/'«f/ie('(/fe  p.  liS. 

(Manebe,  arr.  Valognes,  caiit.  Saiute-Mère-  '  Willeliiiiis  Tyr.  1.  XIV,  c.  xix. 

Église.) 


•2'iC>  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEll. 

lèiM^,  et,  après  son  clôcez,  il  ospousa  Agnès,  nièce  de  Guillaume  de 
Mures,  prince  de  Taharie;  laquelle,  après  la  mort  de  son  mary,  se 
remaria  avec  Girard,  prince  de  Sidon  ou  de  Sajelle. 

[C'est  ce  Renier,  vraisemblablement,  ipii  a  souscrit,  comme  tt-moiii.  plu- 
sieurs actes  (les  rois  Baudouin  11,  en  i  126,  et  Foul([ues,  en  1 106  et  1  1  38. 
sous  le  nom  de  Renier  Brusco,  de  Bruso,  Bruns  ou  Brusdi  '.] 

HuMFROY,  seigneur  de  Tlioron,  I"  [ou  ])lus  probablement  I^]  du 
nom,  connestable  de  Iliérusalem,  succéda  à  Reniei'  en  la  seigneurie 
de  Belinas,  connue  son  héritier,  au  rapport  de  Guillaume  de  Tyr'-. 
Ce  qui  me  donne  sujet  de  croire  qu'il  avoit  espousé  queicjue  fille  de 
Renier^.  Tant  v  a  que  ce  seigneur,  ne  se  croyant  ])as  assez  puissant 
pour  la  défendre  contre  les  Sarrazins,  estant  assise  sur  les  frontières 
du  royaume  de  Hiérusalem,  associa  par  forme  de  pariage*  [en  1  107], 
du  consentement  du  roy  Baudouin  III  [et  de  Gautier,  seigneur  de  Ba- 
ruth,  dont  il  la  tenait  en  lief],  les  chevaliers  de  IHospital  en  la  sei- 
gneurie de  cette  place;  lesquels,  y  ayant  reçu  quelque  échec,  rési- 
lièrent au  traité  incontinent  après,  et  se  retirèrent.  Ce  cjue  INoradin 
ayant  appris,  il  y  mit  le  siège,  et  s'en  fusl  rendu  maistre,  si  la  vigou- 
reuse résistance  qu'Humfroy  et  son  fils  y  apportèrent,  jointe  au  bruit 
de  l'arrivée  du  roy  et  d'un  puissant  secours,  ne  leust  obligé  de  se  re- 
tirer. Mais  après  la  défaite  des  nostres  près  d'Harenc,  en  la  principauté 
d'Antioche,  il  la  réassiégea,  et  enfin  la  prit,  durant  (pie  le  connestable 
estoit  en  Egypte,  le  18'^  jour  d  octobre,  lan  1  1G7,  et  la  ruina  de  foiul 
en  comble  ^  Gautier  de  Quesnoy,  qui  en  avoit  esté  laissé  gouverneur 
par  Humfroy,  fut  soupçonné  de  négligence  et  de  lascheté  en  la  con- 
servation et  en  la  défence  de  cette  place,  qui  estoit  une  des  plus  fortes 
de  toutes  celles  qui  estoient  dans  le  royaume  de  Hiérusalem. 

'  Fontes  renim  Anstriuc.  I.  XII.  n"  i  1  .  '  Cnd.  diploiiuit.  I.  I,  11°  36,  p.  36. 

p.  i)i. —  Cod.  (Uplomat.  t.  1,  n°  17.  p.  18.  Wiliclniiis  Tyr.  I.  XIX.  c.  x.  —  Epist. 

—  Carlvl.  S.  Sepiilc.  n"  Sa  ,  33  ,  p.  5g  ,  63.  principiau  ,  apucl  Boiigars ,  p.  1178,  1180. 

-  Willelraus  Tyr.  1.  X^III.  c.  xii.  \iii.  el  Du  Ctiesne.  Hislorlciis  de  France.  I.  t\  . 

^  Voir  Les  Seigneurs  de  Tlioron.  p.  Cgi.  695.  Cg6. 


LES  SEIGNEURS  DE  BELINAS. 


247 


Le  sire  de  Joinville  '  raconte  que  les  François  qui  estoieut  avec 
saint  Louys  jjrirent  d'emblée  la  ville,  mais  non  pas  le  chasteau  [nonmié 
Subeibe,  situé  sur  la  montagne,  à  une  demi-licue  de  la  viJh;). 

Le  seigneur  de  Thoron -,  de  Belinas,  de  la  Sebelc  [ou  la  Sebelie. 
ou  Subeibe],  et  de  Gbasteauneuf,  avoit  droit  de  liante  cour,  c'est-à- 
dire  cour,  coin  ou  nionnoye,  et  justice;  et  il  y  avoit  en  ces  ti'ois  lieux 
cours  de  bourgeoisie  et  justices'. 


'  Joinville,  j).  007,  édit.  Du  Cniige.  — 
Historiens  de  France,  t.  X\ ,  |i.  ■).']'].  et 
note  1. 

"  Assises  de  Jérusol.  édit.  L;\l)be,  t.  I. 
p.  553;  édit.  Beugnol,  t.  I,  p.  4a  1. 

'  Le  texte  de  Labbe  {M Abrégé  royal  de 
l'alliance  chronol.  t.  I,p.  553),  qu'a  suivi 
notre  auteur,  porte  «-le  seignor  don  Tjioron 
tret  de  Belinas  et  de  la  Sebele  [Sehehe,  dit 


rclitalieii)  et  de  Chasteaunoul',  a  court  et 
rrcoins  et  justice;  et  au  Thoron,  et  à  Beli- 
rrnas  et  à  Gbasteauneuf,  a  court  de  bour- 
ftgosie  et  justice.  «  Le  texte  de  l'édition  de 
M.  Beugnot  (t.  I,  p.  621  )  divise  toutes  ces 
seigneuries,  et  s'exprime  ainsi  pour  la  sei- 
gneurie de  Belinas:  rrLa  seignorie  de  B(;li- 
trnas  a  court  et  coins  et  justice,  et  Belinas 
tra  court  de  borgesie  et  justice,  n 


2Ù8  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 


LES   SEIGNEURS   DE   IJETHSAN 

ou    DE    BESSAN. 


La  ville  (le  Bethsan  ou  Bessan,  dite  anciennemeiil  SculliopoUs\  poiii' 
avoir  esté  bastio  par  Tlioas,  roy  des  Scythes,  assise  entre  les  montagnes 
(le  Gelljoë  et  ic  Jourdain-,  dans  une  belle  campagne  arros('e  de  ri- 
vières, fut  autrefois  la  capitale  de  la  Palestine.  Ses  vieilles  masures  et 
les  restes  de  ses  beaux  (''difices  de  marbre  estoient  la  marque  de  sa 
grandeur^*;  mais,  ayant  estij  ruinée  par  les  guerres  et  Tinjure  du  temps, 
elle  fut  pres(jue  réduite  au  néant,  au  rapport  de  Guillaume  de  Tyr,  et 
habitée  de  peu  de  personnes,  n'en  estant  resté  qu'une  petite  bour- 
gade ,  dont  la  prérogative  et  le  titre  archiépiscopal  fut  ti'ansféré  à  la 
vdle  de  Nazareth,  à  cause  de  la  dignité  du  lieu  et  du  respect  deu  h  la 
naissance  de  Nostre-Seigneuv. 

Adam  de  Bétliune"  [(|ui  prit  part  à  la  jiremière  croisade],  fils  puisné 
de  Robert,  111=  du  nom,  seigneur  de  Réthune,  surnommé  le  Chaiwc, 
et  frère  de  Robert  IV,  dit  k  Gros,  fut  le  ])remier  (pii  en  posséda  la  sei- 
gneurie. 11  fut  père  de 

'  Cedrenus,  p.  i35.  baslien  Paoli.  Coil.  diploiiKit.  t.  1.  p.  li-'>r\. 

■  Willelmns  Tyr.  i.  VIII,  c.  iv;  1.  XIII,  iio. 

c.  xviii;  I.  XXII.  c.  \vi.  xwi.  —  Fulcher.  ''  Les  niiiies  nommées  aujourd'hui  Kltar- 

Carnoleiis.   1.   III  .   c.  \xx  .   l.  —  Flavius  het  Beijsan  conservent  encore  de  nombreux 

.losephus.  Aiiii<i<iiUil.  jmliiiciv.  1.  V.  e.  ni;  vesliges  dos  mominients  de  l'anliqiie 5n//Ao- 

!.  XII.  c.  \n.  —  Marinus  Sanulus.   1.  III,  jxjUs. 

part.    li.    c    I.  —    Jacobus    do  \iliiaco,  '   Lignages  d'uiitrc-mcr,  c.  w.  *\\\u. — 

i.    1  .    c.    i.M.    —    Eugesipp.    De    distant.  A.  Du  Cliesne.  Ilixt.  de  Béthune .  \.  Mil. 

locpium    terne    sanctœ ,    part.    3.   —  .Se-  c.  r  et  suiv. 


LES  SEIGNEURS  DE  BETHSAN.  '         249' 

Adam,  IP  du  nom,  soigiiour  de  Bossan,  qui  eut  deux  onfans,  Gi'é- 
inout,  seigneur  de  Bessan,  et  Hugues,  qui  souscrit  un  titre  du  ro\ 
Baudouin  IV,  de  l'an  ii55\ 

Gremoînt  ou  Guermond  [Guarmond,  Guormond,  Gormond]  (nom  fami- 
lier à  la  famille  de  Piquigny)  succéda  à  son  père  en  la  seigneurie  de 
Bessan.  11  espousa  Agnès  de  Giblef-,  iille  de  Hugues  do  Lembriac, 
prince  ou  seigneur  de  Giblet,  et  de  Sanclie,  sa  femme;  et  [il]  laissa 
de  cette  alliance,  Adam,  11^  du  nom,  seigneur  de  Bessan  ;  Gautier,  qui 
eut  postérité;  Amaury  et  Pbilippes,  qui  décédèrent  jeunes  ^;  Riclient, 
femme  de  Baudouin  d'ibelin,  seigneur  de  Rame  [dont  on  peut  voir  la 
postérité  dans  Du  Chesne*];  Isabelle,  mariée  au  connestable  de  Ta- 
barie,  et  Estéphénie,  qui  espousa  Piiilippes  de  Pioux,  qui  en  procréa 
Isabelle,  mère  d'Aimery  Barlais. 

[D'après  ie  texte  ancien  du  Lignage^,  au  commencement  du  chapitre  xv, 
Grémont  I"  eut  tous  ses  enfants  d'une  seule  et  même  femme.  Agnès  de  Gi- 
blet. laquelle,  selon  le  chapitre  des  seigneurs  de  Giblet,  était  lillc  de  Hugues 
de  Lembriac  et  de  Sanche,  Provençale  de  nalion.  Puis  à  la  fin  de  ce  même 
chapitre  xv,  Gautier,  le  second  fds  de  Grémont  de  Bessan,  est  dit  être  le  lils 
de  Marguerite,  la  sœur  de  Gautier  de  Baruth,  comme  si  cette  Marguerite  eiil 
été  une  seconde  femme  de  Grémont.  Mais  d'aljord  nous  ne  voyons  aucune  Mar- 
guerite, sœur  de  Gautier  de  Baruth''.  D'un  autre  côté,  la  généalogie  des 
r  Hoirs  de  Giblet  ''  -n  nomme  Marguerite  comme  l'unirpie  épouse  de  Grémont  I". 
et  la  mère  de  tous  ses  enfants,  André  ou  Adam  III.  Gautier,  Amauri,  Phi- 
lipjie,  etc.  Elle  est  fdle  de  Hugues  de  Giblet  et  d'Agnès,  lillc  de  Marie  de  Ba- 
ruth et  de  Gérard  de  Ham,  son  troisième  mari.  Ainsi,  dans  les  anciens  cha- 


'   Cai-tul.  S.  Sepidc.  —  Beiignot.  Assises.  plus  jeunes  alors.  Amauri  surtout,  qui  peul 

t.  II,  p.  5-20;  édit.  de  Rozière,  p.  iia.  avoir  vécu  jusqu'en  laSo  et  au  delà. 

"  Lignages  d'outre-mer,  édition  Labbe.  '  Uisl.  de  la  maison  de  Drthune,  1.  Mil. 

c.  .xv,  xix;  édit.  Beugnot,  c.  xxvii ,  xxx  et  ]).  5/i8,  ôig. 

XXXI.  ^  Lignages  d'ouire-mer, édi\..Lahhe,c.\\ . 

'  Le  Lignage  dit  seulement  qu'ils  mou-  xix;  édit.  Beugnot,  c.  xxvu,  xxx. 

1-urent:  ce  qiii  veut  dire  qu'ils  moururent  '  Lignages  d'outre-mer,  c.  \x,  éd.  Bewgn. 

sans   postérité;  mais  peut-être  nétaient-ils  "   Lignagesd'outre-mer, c.wxi, éd. lieugn. 

39 


'250 


LES  FAMILLES  DOllTHE-MEIt. 


nlliTS  \v  et  \i\.  A|jnès,  i'einiiie  (le  (iiv-nioiil  I",  esl  la  fillo  de  HiiyiR's  de  Lciii- 
bi'iac,  nrumior  seigneur  de  (illjleU  diiiis  le  nouveau  cliaj)itrc  wxi,  iMaijjucrile, 
l'eninie  du  même  Grémont,  es!  la  pelile-lille  de  Guillaume,  (|uatriènie  (ils  de 
llujfiies  de  Lenilniac  (ies  deux  personnes  sonl  donc  séparées  par  deux  g('n(''- 
ralions,  c'esl-à-dire  par  un  intervalle  d'environ  quaranle  ans  au  moins.  La 
coni'ordance  des  dates  peut  seule  nous  décider  entre  ces  deux  monuments 
d'iuie  ('".«'aie  aulorit('.  Hugues  de  Lembriac  '  fut  établi  seigneur  de  Gd)li'l  eu 
I  I  08,  lors  de  la  inùse  de  cette  ville  jiar  les  croisés.  Sa  fille  Agnès  l'orme,  avec 
ses  (puitrc  lils-,  la  seconde  génération;  elle  a  donc  dû  vivre  prim'i[)alenii'nt 
dans  la  première  moitié  du  xii°siècle.  Grémonl  I",  petit-fils  du  premier  seigneur 
de  Hessan,  le(pud  était  contemporain  du  premier  seigneur  de  Giblet,  forme  la 
Inu'sième  génération  de  sa  famille,  il  a  donc  pu  être  le  mari  de  Marguerite 
plutôt  (|uc  d'Agnès,  qui  devait  être  de  vingt  ou  trente  ans  plus  âgée  que  lui. 
Mais  comment  le  chapitre  \v  nomme-t-il  celt(^  dame,  d'abord  Agnès  puis  Mar- 
guerite^? C'est  par  suite  d'une  confusion  que  nous  ne  prétendons  pas  expli- 
(Hier.  Ceci  prouve  que  ces  chapitres  ne  sont  ni  tous,  ni  tout  entiers  l'ouvrage 
d'une  même  main,  et  qu'ils  ne  méritent  notre  confiance  que  dans  une  certaine 
mesure.  Cette  considération  nous  semble  un  motif  sullisant  pour  adopter  de 
préférence  la  généalogie  du  nouveau  chapitre  xxxi,  où  la  filiation  se  suit,  du 
moins  sans  contradiction  apparente. 

\]n  extrait  des  deux  généalogies  l'(;ra  mieux  apprécier  la  vraisendilance  de 
iu)li'e  opinion  : 


SKICXEI'RS  DE  r.ESSAJi. 

A[>\M   OE  IjLTIil  \E. 

Adam  II. 
CtliÉMOM  r'.  r'ir. 


SEICNEUns  DE  CIBLKT, 

Hl'GUES  de  LhUBltlAL. 


Agnès, 
iiiariéL-  i'i  Grt'inonL  i".  (?) 


CilULULMt 

(ou  lîuMo^n) . 
/i"  lils. 

HlGLES  l»E  G1IILKT. 

seigneur  do  licsniedin  , 
'-'pouse  Aguès  de  Haui- 

Maiicueiute, 
épouse  Grémont  I". 


'  Voir  ci-api'ôs  Les  Seigneurs  de  Gibkt. 

'"  Au  comnieucement  Je  l'article  des  Gi- 
lilrl..  nous  reci liions  la  généalogie  donnée 
par  le  Lignage  d'oiitre-mer,  et  adoptée  par 
Du  Gange;  mais   cette   i-eclilication   laisse 


au  même  intervalle  et  au  même  degré  de 
parenté  les  deux  Agnès ,  ou  .Ignès  et  Mar- 
guerite. 

'  Labbe,  L'Abrégé  royal  de  rulliance  ehm- 
nohgiqne,  etc.  t.  l,  p.  Sgo,  'iSg. 


LES   SEI^.^EURS  DE  BETHSAN.  251 

Du  Canf^e  sest  annuvé  siii-  riinlorilL'  de  Du  Cliesne,  dons  son  Histoire  do 
la  maison  de  Béthune;  mais  Du  Cliesne  lui-même  renvoie,  pour  ses  preuves, 
à  des  exlrails  du  Lignage  d'outre-mer. ] 

(jiiaiil  à  Gautier,  second  fils  de  Giéiiioiit,  il  soiisci'ivit,  en  l'an  i  :'.  lo 
j  an  mois  de  novembre],  la  charte  que  Hugues,  1'=''  du  nom.  ro\  de 
Cvpre',  octroya  à  l'église  du  Saint-Sépulcre. 

[La  même  année,  en  septembre'-,  il  souscrit  des  lettres  du  même  roi  en  la- 
veur des  Hospitaliers.  Il  avait  contribué  plus  qu'aucun  autre  ^  à  la  vicloire  d'Ar- 
sur.  remportée  sur  Saladin.  en  i  192.  Profitant  de  son  influence  et  de  celle  de 
sa  famille'',  il  s'entremit  ellicacement,  vers  1  ig5,  pour  rétablir  la  bonne  intel- 
ligence entre  les  rois  Henri  de  Jérusalem  et  Aimeri  de  Cbypre.  En  11117,  '' 
se  rendit^  avec  Grémont  II,  son  neveu,  seigneur  de  Bessan,  à  la  réunion  con- 
voquée pour  une  croisade  par  André,  roi  de  Hongrie,  et  Boémond  IV  le 
Borgne,  prince  d'Antioclie.  La  même  année,  on  le  voit  souscrire  deux  actes, 
l'un  de  Bertrand  ^  seigneur  de  Alargat,  l'autre  du  roi  de  Cbypre  ^  Hugues  1"': 
en  1-320*,  il  souscrit  un  acte  de  la  reine  Alix.  Nous  ne  savons  si  ce  person- 
nage, un  des  plus  remarquables  de  son  temps,  prolongea  sa  carrière  long- 
temps an  delà  de  cette  année.] 

Il  fui  marié  deux  fois"  :  la  première  avec  Douce  Porcelet,  fille  de 
Renaiit  Porcelet,  chevalier  provençal,  pour  lors  veuve  du  seigneur  de 
Nefin,  (|ue  je  crois  avoii-  esté  nommé  Renouard,  et  dont  parle  Guil- 
laume de  Tyr'";  ij  eut  de  cette  alliance  Amauri  de  Bessan,  qui  passa 
dans  la  Poudle,  où  il  posséda  la  seigneurie  de  Tricari  ou  Tricarico; 
Eschive,  mariée  à  Jean  irAnlioclie,  marcschal  de  Cypre,  el  Estéphénie, 

'   (Àirtiil.  de  Mmwsqne.  —  (jiiiiil.  S.  Se-  '"  Conlinuat.  de  Guili.  <le  Tyr.  I.  XXXI. 

;)!(/(•.  n°  176.  p.  3i4,3i5.  c.  X,  p.  322. 

-   Cod.   diphmnt.   t.   I.   11°   97.    p.    io-3.  "   Cod.  dqtlomat.  i.  \ ,  n'  loO.p.  110. 

.5.J0.  '  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  111. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXVI,  p.  Gog. 
c.  Vil,  p.  i-S/i.  '  Dl' Mas-Latrie ,  t.  III,  p.  Gi4. 

"  Continuai,  de  Guili.  de  Tyj'.  variante  '  Ligntijresd'oulre-mer, éàxi.Lahhe .ti.\\\ 

ilu  nis.  de  Fittrence,  p.  qi3,  col.  1.  —  De  édit.  Beugnot,  c.  xxvii  et  \x\i.  —  Voir  Les 

Mas-La(i-ie,  t.  III.  p.  697. — Voii'  Les  Cntntes  Seigneurs  de  Nephiti. 
lie  .Iiijiheel  d'Ascaloii.  '"  Willeimus  Tyr.  I.  XX .  c.  xxiv. 


252  I-ES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

l'ciiimc  de  Guy  (\e  Soissons,  fils  de  Renaut  de  Soissons,  niaresclial  do 
Gypre.  En  second  lit,  Gantier  esponsa  nne  dame  de  Romanie  appelée 
Tliéodora  Lalhoumena\  on  plnstost  Comnena,  ainsy  que  je  présume,  et 
en  procréa  deux  filles,  sçavoir,  Alix,  femme  de  Baudouin  dlbelin, 
sénesclial  de  Gypre;  et  Femie,  mariée  à  Guy  du  iVIoi'i',  fils  de  Jean.  Il 
est  probable  que  Baudouin  de  Bessan,  qui  souscrit  un  titre  du  roy 
Aimery,  de  Tan  i  198 -,  (pii  est  au  cartulaire  de  Manosque  [et  d'antres 
encore  \  dans  l'un  desipiels  '  (-29  septembre  1195)  il  est  qualifié  de 
coiniélable].  estoil  pareillement  fils  de  Grémont  on  d'Adam  11. 

[Nous  lo  croirions  plutôt  fds  de  Grémont.  En  1 1  9/1,  5  janvier  »,  il  souscrit, 
avec  son  frère  Amauri,  un  titre  de  Henri  de  Champagne,  roi  de  Jérusalem. 
Or,  si  cet  Amauri  est  celui  qui  est  mentionné  parmi  les  iils  de  Grémont,  il  est 
clair  que  Baudouin  sera  éj;alement  Ids  de  ce  seijjneur.  11  est  toutefois  étonnant 
i|ue,  dans  la  j;énéalogie  de  la  famille,  le  Lignage  d'outre-mer  ait  omis  1111  per- 
sonnage revêtu  d'une  dignité  si  importante.] 

L'bistoire  de  Gypre  fait  encore  mention  d"nn  Amalric  de  Bessan, 
(pii  fut  un  des  cinq  barons  qui  furent  choisis  par  l'empereur  Frédé- 
ric 11,  pour  gouverner  le  royaume  de  Gypre,  sous  la  minorité  du  jeune 
l'oy  Henry  ^  vers  l'an  1280;  lequel  est  peut-estre  le  inesme  [fils  de 
Gautier]  (jue  l'on  dit  s'esti'e  retiré  en  la  Fouille. 

-  [A  moins  que  ce  ne  soit  Amauri,  frère  de  Baudouin,  que  nous  présumons 
être  le  fils  de  Grémont,  et  par  conséquent  l'oncle  d'Amauri,  fds  de  Gautier. 
(les  clcu\  o|)iin'(>ns  sont  l'galement  probables.] 

Vdam,  111'  du  nom  [Adrs  ou  Adon,  nommé  aussi   Vndué  dans  un  des 
nouveaux  cbapitres  du  Lignage   d'ontre-mei- '],  seigneur  de  Bessan, 

'  Dh Gange,  F(i»i//.  Bi/imit.  p.  i85,  i8(5.  '  (M.  diplomal.  t.  I,  n'  81  .  [>.  87. 

'  CoJ.  iJiplonmi.  t.  t .  11°'  1  89 ,  8  ,  p.  3.35  .  "  Lorcdano ,  De  rc' Lusignani ,  \.  I ,  p.  (53  ; 

.jgy.  Irnd.  l'ianr.  t.  I,  p.  yS.  —  Conlinuat.  do 

■'  Cod.  diplomui.  t.  I,  II"  17.3,  p.  -jiG.  Guill.deTyr,  LXXXIll.e.  m,  p.  368;  c.  i\, 

*   De  Mas-Lnliie.  Ilist.  de  Chi/pre .  I.  III,  p.  876;  C.  x,  p.  877;  c.  xxvii,  p.  3<)3. 
,).  5nn.  '  G.  XVI,  XXXI.  édil.  Beugnot. 


LES  SEIGNEURS  DE  BETHSAN.  '         253 

lils  (le  Grémont,  s'allia  avec  Helvis,  fille  de  Henry  de  Milly,  dit  le  Bufjle, 
et  d'Agnès  de  Césarée;  duquel  mariage  procéda  un  fds  unique,  qui  fut 

Grémont,  11'=  du  nom,  seigneur  de  Bessan,  qui  souscrit  la  charte 
de  Hugues  I",  roy  de  Cypre,  de  l'an  i'mo',  de  laquelle  je  viens  de 
parler. 

[Il  îivait  succédé  à  sou  père  dès  i  uj.S,  puisqu'en  cette  année ^  il  souscrivit 
un  des  actes  du  roi  Ainieri,  ci-dessus  mentionnés.  Ce  seigneur,  comme  on  l'a 
vu,  se  rendit  avec  son  oncle  Gautier^  à  l'assemblée  des  croisés  tenue  en  1217. 
Avec  lui  aussi  il  souscrivit  les  actes  de  Hugues,  roi  de  Chypre  *,  octohre  1217, 
et  de  la  reine  Alix  ^,  octohre  1220.] 

11  s'allia  en  premières  noces  avec  Juliane  de  Soissons,  fille  de  Ue- 
jiaud  de  Soissons,  mareschal  de  Cypre;  de  laquelle  il  eut  Baudouin, 
seigneur  de  Bessan;  Thibaut,  qui  mourut  à  Tripoly,  que  je  crois  estre 
ce  Thibaut  de  Bessan  qui  se  trouva  à  une  assemblée  des  barons '"'  en 
la  ville  d'Acre,  l'an  laBo  [qui  assista  comme  témoin''  à  un  acte  de 
Jean  d'ibelin,  seigneur  d'Arsur,  du  10  août  laBy],  et  (jui  esponsa 
Isabelle  de  la  Mandelée  «;  et  [probableunnit  encore]  Gautier  de  Bes- 
san ^  qui  espousa  Alix  d'ibelin,  fille  de  Pliilippes  d'ibelin,  connestable 
de  Cypre,  et  eut  d'elle  une  fille  nonunée  Marie. 

[Ce  Gautier  qui  embarrassait  Labbe'",  et  dont  La  Thaumassière '^  n'a  rien 
dit  dans  ses  Tableaux  généalogiciues ,  n'est  pas  nommé  d'abord  dans  le  Lignage 
avec  les  lils  de  Grémont  II.  Mais,  par  la  place  qu'il  occupe  ensuite   dans  ce 

'   Caiiidiiriiiiii  Saiicti  Sepulcri .   11°   i^li.  p.   ôGa;   édition  Beugnot,    I.   II.  c.   xiii. 

p.  3i5.  P- aCi. 

■'  Cocl.  diplumat.  t.I.n'  189,  p. -35.  '  Cod.d{plomat.l.\,n' io-?.,\).  157,161. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXI.  '  Lignages  d'outrc-mcr.  c.  xii,  xvi.  édit. 

c.  X,  p.  32  3.  Beugnot. 

'  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Cliijprc,  t.  III.  '  Lignages  d'outrc-mcr,  édit.Lahhe  ,c.\\ . 

p.  609.  édit.  Beugnot ,  c.  xxvii. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  III ,  '°  Labbe,  t.  I,  p.  Syo. 

p   6,/,.  "  LaTliaumassière, /l.ssise«(/eJe;'i/-s«/em, 

'  Assises  de  Jérus.  editinn  Labbe.  1.   I.  [).  -383. 


OiV,  LES  FAMILLES   DOIITUE- MEP.. 

même  cliaiiili'c.  apn^'s  Uniulouin   d  Tliil)nii(l.   on  voit  ([u'il   devait  rirr  leur 

frère.  ] 

Juliiiiic  cstaiil  déft'd ('■(.'',  Girnioiit  csjioiisa  une  autre  dame  dont  le 
nom  est  inconnu,  do  laquelle  il  procréa  Helvis,  alliée  avec  Rolland  de 
Luques,  qui  en  eut  Baudouin,  Thomas,  et  Esléfénie,  religieuse. 

B.UDOLiN,  seigneur  de  Bessan,  fut  conjoint  par  mariage  avec  Macée. 
tille  de  Guillaume  Vicomte,  dont  il  eut  Gautier,  seigneur  de  Bes- 
san; Pliilippes  et  Amaury,  décédez  en  jeunesse;  Philippe,  mariée  à 
.lean  Bahin,  fds  de  Raymond,  dont  issit  Raymond  Bahin;  et  Eschive 
de  Bessan.  femme  de  Nicolas  Boule,  qui  en  eut  Thomas  Gautier;  Mar- 
guerite, alliée  avec  Pliilippes  de  Cafran;  et  Philippe,  conjointe  avec 
Thomas  de  Verny. 

Gautier,  seigneur  de  Bessan.  espousa  Marguerite,  fdle  de  Raymond 
Babni;  de  laquelle  alliance  naquirent  Thibaut,  seigneur  de  Bessan, 
et  Agne  [Ague  ou  AygueJ  de  Bessan,  lieutenant  du  royaume  de  Cypre 
et  gouverneur  de  Famagouste-  sous  Henry,  roy  de  Cypre,  Pan  1013: 
(jui  espousa  Alix  de  la  Mandelée,  fille  de  Guillaume  de  la  Mandelée, 
pour  lors  veuve  de  Guillaume  Barlais. 

f  Aguc  est  nommé  avec  sou  père,  romiiie  téiiunn  d'uri  Irnitr  de  pai\  cl  de 
commerce 3  conclu  à  Nicosie,  le  3  juin  i3o(),  entre  Amanri  de  Lusignan. 
prince  de  Tyr,  gouverneur  du  royaume,  el  riiudiassndeiir  de  Pierre  (irade- 
nigo,  doge  de  Venise. 

Après  la  mort  du  régenl  Amauri,  il  dirigea  les  aflaires,  de  concert  avec  la 
reine  mère,  jusqu'au  retour  du  roi  Henri  II:  on  le  voit,  en  conséquence, 
donner  des  instructions  à  une  ambassade'  rpie  le  gouvernement  envoyait  à 
Venise  (qo  août  1010).  Dans  cet  acte,  et  ailleurs-',  il  a  le  litre  de  capitaine 
lies  barons  de  Chypre.    Ague  était  mort  en   i338.  puisipie  ses  héritiers  .sont 

'   Lignages  d'outre-mer,  c.w-.édH.hahhe.  '  De  Mns-Liilrie.  llisl.  <le  Chiipre,  t.  Il, 

-   Lovedano,Dc'rcLusignant_,\.\'.[t.i5li,  p.  io;i. 
a66:  traducl.  frmir.  I.  1.   p.  -tSo.    9.81.  ''  De  I\ins-Latrie,  I.  II.  [).  117.  n^- 

3„g_  '  De  Mns-Latrie.  I.  II.  p.  i36. 


LES  SEIGNEURS  DE  BETHSA.N.  255 

mentionnés'  dans  un  traité  du  roi  Hugues  I\    avec  la  républùjue  de  Gènes, 
(lu  2  1  lévrier  de  cette  même  année. 

Quant  à  Gautier,  son  père,  il  paraît  avoir  été  partisan  du  régent  Amauri. 
Après  la  mort  de  ce  dernier  (i3io),  il  fut  forcé  de  prêter  serment  au  roi 
Henri  H"^  entre  les  mains  de  la  reine  mère;  et,  après  le  retour  de  ce  prince 
en  ses  Ktats,  il  vint  avec  d'autres  seigneurs  du  même  parti  ^  lui  demander 
liumblement  pardon.  Nous  ne  savons  s'il  vécut  longtemps  encore,  mais  il  est 
clair  ijuo  son  fils  Thibaut  ne  lui  succéda  pas  avant  cette  époque ,  et  qu'une 
partie  de  ce  que  Du  Gange  rapporte  de  Tbii)aut  appartient  à  Gautier.] 

Thibaut,  seigneur  de  Bessan,  fut  conjoint  en  premières  noces  avec 
Nicole  cVIbelin,  fiiie  de  Balian,  seigneur  de  Sur,  et,  en  secondes  noces, 
avec  Alix  de  Montolif,  fille  de  Simon,  qui  mourut  au  siège  d'Acre, 
l'an  1  -jgG.  Je  crois  que  ce  fut  de  son  tem|)s  (ju'Olivier  de  Termes,  chef 
des  troupes  françoises,  estant  arrivé  à  Acre,  le  20''  jour  de  septembre, 
l'an  l'iGk,  en  sortit  le  r>''  du  mois  de  novembre  *,  avec  les  chevaliei's  du 
Temple  el  de  FHospital  pour  aller  faire  des  courses  sur  les  Sarrazins. 
et  prit  sur  eux  la  ville  de  Bethsan,  qu'il  ruina  entièrement,  estant 
probable  qu'elle  avoit  esté  ])rise  par  les  infidèles  quelque  temps  aupa- 
ravant. 

[Nous  avons  vu  que  Thibaut  n'avait  pu  succéder  à  son  père  en  la  seigneurie 
de  Bessan,  avant  l'année  i3io;  l'expédition  d'Olivier  de  Termes,  antérieure 
de  quarante-six  ans  à  cette  époque,  doit  avoir  eu  lieu  au  tenq)s  de  Baudouin, 
aïeul  de  Thibaut,  ou  dans  les  premières  années  de  Gautier,  son  père.] 

Ce  seigneur  se  retira  comme  les  autres  barons  du  royaume  de 
Hiériisalem  en  celuy  <le  Cypre,  où  il  maria  l'une  de  ses  filles^  à 
.lean  de  Brie,  favory  d'Amalric,  jtrince  de  Tyr,  qui  s'empara  du  gou- 
vernement du  rovaume  sur  le  roy  Hemy,  son  frèi-e.  Il  vivoit  encore 
l'an  1  3o(). 

'  De  Mas-Lalrio.  Hist.  de  Chypre,  t.  Il,  '  LorcJanu,  I.  V,  |i.  ■iyu;   tiad.  fi-aiK;. 

]).  171!.  t.  I,  p.  298. 

■  Lorcdano,  1.  V.  p.  2.35:  tiad.  Iranç.  '  Saiiut.  1.  III,  part.  i2,c.  vu. 

1.  ] ,  p.  285.  '  Loredano,  1.  V,  p.  aiS-ayo. 


256  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MEK. 

[Tout  ceci  convient  beaucouj)  mieux  à  Giiutier.  C'est  de  son  temps  qu'arrive 
la  prise  d'Acre  (lagi);  c'est  lui  ([ui  était  le  beau-père  de  Jean  de  Brie,  el 
([ui,  quoique  du  même  parti,  l'empêclia  de  parler  trop  insolemment  au  roi 
Henri  II ,  déjà  prisonnier  de  son  frère  '  (1807).  Dans  les  passages  de  Lorédau 
indiqués  par  Du  Gange,  mais  suj)j)rimés  il  est  vrai  lors  d'une  seconde  révision, 
il  est  ipiestion  de  Gautier  de  Bessan,  et  nullement  de  Thibaut.  Enfin.  Gautier 
vivait  encore  en  1809,  et  même  en  i3io,  comme  on  vient  de  le  voir.  OuanI 
à  Thibaut,  nous  ne  connaissons  de  lui  que  ce  que  nous  en  apprend  le  Lignage 
d'outre-mer. 

Vers  la  fin  du  siècle,  nous  trouvons  un  Baimer  de  Scolare,  sire  de  Betll^all. 
parmi  les  douze  conseillers  nommés  pour  gouverner  le  royaume  en  l'absence 
de  Jacques  I"-  (octobre  iSSa).  Dans  cet  extrait  de  l'historien  Strumbaldi,  il 
est  nommé  Erine  Collar.  On  le  voit,  l'année  suivante  ^,  capitaine  de  la  secrète: 
puis  en  1386-1887,  'iiubassadeur  du  roi  Jac(pies  1",  auprès  de  la  républi'quc 
de  Gênes".  Etait-ce  un  fils  ou  un  petit-fils,  soit  de  Thibaut,  le  dernier  sei- 
gneur connu  de  Bessan,  soit  d'Ague,  son  frère?  C'est  cfe  que  l'histoire  ne 
nous  apprend  pas.] 

Le  seigneur  de  Bessan  avoit  droit  de  haute  cour^  c'est-à-dire  cour, 
coin  ou  monnoye  et  justice,  et  il  y  avoit  à  Bessan  cour  de  bourgeoisie 
et  justice. 


'   Loredano,  1.  V,    p.   262,  268;   trad.  '  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Chi/jin .  I.  11. 

franc,  t.  I,  p.  268.  p.  4o6.  ii2. 

"  De  Mas-Latrie,   t.  II.p.  3(|i.  '  AssiscsdeJérus. édiLLahhc A. \.\1.nb9.; 

'  Loredano,  L  IX.  p.  01 1  ;  Irad.  frniif.  édil.  Beugiiot,  t.  I.  p.  620. 

t.  II.  |i.  )o/|. 


/ 


LES  SEIGNEURS  DU  BOUTRON. 


257 


LES  SEIGNEURS   DU   BOUTRON. 


Raymond  dWgout  ou  Agot,  ainsi  ([uil  est  escrit  au  Lijjiia^e  d  outre- 
mer, probablement  originaire  de  Provence',  où  la  tamille  d'Agout  a 
esté  fort  illustre,  et  où  elle  a  possédé  la  vallée  de  Saut,  aujourd'liu\ 
érigée  en  comté,  fut  le  premier  seigneur  de  Boutron-,  <[ui  est  uw 
ville  maritime  de  la  Syrie,  dite  des  Grecs  BoTpvs^,  entre  Tripoly  et 
Baruth. 

(Il  eut  de  ^.  w  rpriiMic'l  " 


1 

ROSTASG  OU  RoSTàlfi  d'AcoT, 

seigneur  du  Boutron 

[épouse  N.]. 

M 

de  H 

1                    ,  1 

IRGUERITE  d'AgOT,                               IsàBEAU  , 

femme                        femme  de  Meilleur, 
igues  de  Monlclar.        seigneur  de  Maraclée. 

N.  fille, 

IIIH 

riée  à  Plival\  .  genlillioniiue  Pisaii, 
qui  devint  seigneur  du  Boulron  . 
au  droit  de  sa  femme. 

N.  fille, 

mariée  à  Boémond  d'Antiocue  . 

lils  piiisné  de  Boémond  III . 

prince  d'Antioche . 

et  d'Isabelle. 

1 

1 

JbA«  d'AnTIOCBE,                         GlILLàUSIE 

ourut  en  la  prison               seigneur  di 

de  Tours  ^                           espousc 

tiiie  de  Balian  ,  p 

d'Axtiochk, 
Boutron , 
Aguès , 
rince  do  Sajette. 

1 

Jacques  d'A-ntiochi:. 

espouse  Clarence ,                            1 

lille  de  Guillaume  HazarL, 

connestable  d'Antioche. 

1 

1 

Isabelle, 

■mine  de  Meilleur 

seigneur 

de  Maracléf. 

Jeas  d'A 

seigneur  d 

espoQst 

fille  de  Bertra 

NTIOCHK  , 

i  Boutron  . 
Lucie, 
nd  de  Giblet. 

1                    1 

RosTAi?(                              Alix, 
et  Guillaume.            femme  de  Ouillauiu'' 

moururent                        Farabel , 
en  la  Pouille.               seigneur  du  Puv. 

Gfill 

AUME. 

Deux  filsel  une liil.-. 

'  Nostradainus ,  Hist.  de  Provence ,  part.  3 , 
p.  290;  De  Dom.  lit.  26,  n"  7. 

^  Sanutus,  1.  III,  p.  ik,  c.  11. — Jacobus 
de  Vitriaco,  I.  I.  —  Willebr.  ab  Oldcnborg. 
p.  1  9K. 


'  Tbeophan.  Justin,  p.  nji.  —  Sur  la 
prise  de  Boutron  par  les  Sarrasins,  voy.  Rai- 
nald.  ann.  1291 ,  n°  17. 

'   Lignages  d' outre-mer,  c.  x\ii ,  'x\s.i\ . 

''  .^linsi  porte  l'ancien  texte  du  Lig;nage 

33 


->58  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MEIV 

I  Malgrô  la  (liffi'rence  des  noms,  il  semble  dillicilc  de  ne  pas  admettre  i'i- 
ili'iilll(''  (le  RnsTAiMG  d'AcouT  et  de  Guillaume  Dorel,  nommés,  l'un  par  le 
Li;;na<fe,  l'antre  par  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr ',  comme  seigneur 
du  Boutron.  En  effet,  la  fille  de  Guillaume  Dorel,  comme  celle  de  Rostaing, 
iii'i'  d'une  prcuurre  feinme  inconnue,  épouse  Plivain .  gentilhomme  pisaii,  et 
lui  a|)|)orte  des  droits  à  la  seigneurie  du  Boutron. 

(iuillaume  Dorel  épousa  en  secondes  noces  Stéphanie .  tille  de  Henri  le 
Bnlllc-,  laipielii',  devenue  veuve,  épousa  Hugues  de  Gtbiel  ;  mais  il  ne  paraît 
pas  en  avoir  ru  d'enraiifs.  Il  avait  l'-lé  témoin  d'un  acte  de  Raimond  11,  comte 
de  Tripoli^  (décembre  i  lyi).  Il  mourut  ipu:'l<|ues  années  avant  ce  prince. 
puis(jue  ce  lut  RaiuKuid  11  ipii  dis|)osa  de  sa  fille  el  la  maria  de  la  manière 
ipi'il  jugea  la  plus  avantageuse  pour  ses  intérêts. 

Plivain  l'acheta,  à  la  lettre,  son  pesant  d'or  '.  ipioiqu'elle  eut  été  promise 
à  (i('Tard  de  Ridelort,  plus  tard  grand  maître  du  Temple,  cpii  devint,  dès  ce 
moment,  ri'nnemi  irréconciliable  du  comte  de  Tri])oli.  Nous  avons  vu  (jue  ce 
dernier  mourut  l'U  i  i<'^7. 

Plivain.  Pleven,  Plehninis.  souscrivit,  dès  1181.  comme  seigneur  du  Bou- 
Iron,  des  actes  de  Raimond  11,  comte  de  Tripoli^;  en  1  198,  -j  1  août,  il  sous- 
crivit, avec  un  sien  neveu  nommé  Henri'^,  un  acte  de  Roémond  IV,  comte  de 
Tripoli  l't  jirince  d'Anlioche:  un  acte  du  même'',  décembre  120/1.  el  un  acte 
de  GeofTroi  le  Ratb.  grand  maître  de  l'Hôpital '*,  en   jqoCi. 

Son  gendre  et  successeur,  Boémond  d'Antioche,  était  seigneur  du  Boutron 
dans  les  années  1281,  1  2/1 1  ^,  où  il  souscrivit  des  actes  de  Boémond  IV,  prince 
d'Anlioche,  et  d'Albert,  patriarche  de  cette  ville.  Il  l'était  encore  en  iikk. 
1  8  octobre,  lors  de  la  défaite  de  Gaza  '".  où  s(^s  dfuix  fils,  .lean  et  Guillaume, 

iloiiiié   par  I^nlibe,   p.   '167.  Mais  dans  ses  '   Cad.  (lijjhiiiut.  n"  '>'t .  [>.  ^^h. 

Tableaux  généalogiques  qui  précèdeni,  ce  '  Continuât,  de  (luill.  de  T\r.  I.  Wiil. 

même  éditeur  a  dit  (p.  ioS).  tmiort  en  la  c.  axxiv. 

frprison  des  Turcs. "  Conjecture  justifiée  de-  ^  Cod.diploiiiid.  I.  1,  n'  70.  p.  70;  n'  'i , 

puis  par  le  nouveau  texte  de  M.  Beugnot  :  p.  -jH;!. 

ren  la  [)nson  des   Turs.-^  {As.flses,   I.  II.  '  Cud.  dijiloiiHit.  u°  -n  i  ,  \>.  -jS-!. 

p.  A68.)  '  Cod.  diphmat.  n"  98,  p.  1  o.3. 

'   Continuai,  de  Cuill.  de  Tyr,  I.  XXIII.  '    CW.  diidomat.  n°  175.  p.  -218. 

c.  xxxiv,  p.  5 1  et  noie  a.  '  (lud.  diplomat.  u"  1  1  3 .    1  1  '1 .  p.  1  -i  1  . 

'  Continuât,  de  (iuill.  de  Tyr.  I.  Will.  i-ia;n"  1  iS    p.  i3.">. 

c.  \xxiv  et  note  ''.  —  Liomigos  d'riHlro-wfv.  '"  Continuât,  de  Cuill.  di'  i'yi'.  I.  WXIII . 

C.  \\1.  Pllit.  RpllPIMlt.  C.   LVII.   p.    'i3o. 


LES  SEIGNEURS  DU  BOUTRON.  259 

lureiil  laiL-.  |)nsoiinier.s.  Jean  avait  souscrit  avec  lui  racle  du  jialriarclic  Albert, 
de  1  24i  '. 

Guu.L\i]ME  l'ut,  après  son  père,  seigneur  du  Boulron.  Il  élail,  coiiinu^  Ions 
ses  prédécesseurs,  vassal  du  comte  de  Tripoli;  et,  en  cette  qualité,  il  signa, 
comme  témoin,  plusieurs  actes  de  Boémond  VI,  mars  ia55'^  avril  i256\ 
i"  mai  1262  *.  En  cette  même  année,  1  262 ,  il  lut  un  des  arbitres  choisis  par 
le  légat  pour  terminer  à  l'amiable  certains  dilTérends  survenus  entre  le  Temph- 
et  l'Hôpital.  Dans  l'acte  dressé  pour  cet  objet  (19  décembre)-',  il  esl  (pialilii'^ 
connétable  du  royaume  de  Jérusalem. 

On  voit  un  RosTAn'G,  seigneur  du  Boutron,  parmi  les  signataires  de  I  acte 
d'accusation  dressé  contre  Gui  de  Giblet  (1282,  18  février)'',  qui  avait  voulu, 
à  l'instigation  du  Temple,  enlever  la  ville  de  Trijioli  au  prince  d'Antioche.  Ce 
ne  peut  être  que  Roslaing,  lils  de  Jacques  d'Antioche,  et,  par  conséquent, 
neveu  de  Guillaume.  Mais  à  (juel  titre  était-il  seigneur  du  Boulron.  puis(|ue 
Guillaume  avait  un  héritier  direct  en  la  personne  de  Jean,  son  lils,  du  moins 
selon  le  Lignage  d'outre-mer?  Uostaing  a-l-il  été  chargé  de  la  seigneurie  comme 
tuteur,  par  exemple,  de  Guillaume,  petit-lils  du  premier  Guillaume,  qui  aurait 
succédé  à  son  père,  Jean,  dans  an  âge  encore  tendre?  Nous  n'avons  point 
trouvé  d'autres  renseignements  sur  les  derniers  seigneurs  du  Boutron.] 

'    Cod.  diijlmiml.  t.  I.  11"  1  i.S,  p.  i.'JS.  '   (ùod.  diplviiial.  t.  I,  11°  q-m,  [).  ■i6'^. 

'-  Cod.  diplomnt.  t.  l.  n   iqG,  p.  i48.  '  Cod.  diplomat.  t.  \.  ii°  lûa.  p.  177. 

•   (lod.  diploiii/it.  t.  I.  ié"  io().  [}.  1.S/4.  "   l>p  Mas-Latrie,  t.  ill.  p.  Ii()7. 


.33. 


■260  l,KS  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LES  SEIGNEURS  DE  CVIMONT. 


Les  Assises  de  Hi/rusalem  '  parlent  du  seigneur  de  Gaimont  et  disent 
(|uil  avoit  cour,  coing  et  justice,  cest-à-dire  haute  cour,  et  qu'il  avoit 
à  Caimont  cour  de  bourgeoisie  et  justice.  Sanudo'-  l'ait  mention  de  cette 
|)iace  de  Cainiout,  et  dit  que  ce  fut  en  ce  lieu  où  Lamecli  tua  Gain 
d'une  llèche.  Mais  il  ne  me  souvient  pas  avoir  remarqué  le  nom  d'au- 
cuii  seigneur  jtarticulier  de  cette  place. 

[Le  (iayini)iil  l'^t  iiiciilioniié  dmix  lois  par  le  Coiilimiateur  de  Guillaume 
de  Tyr^  comme  un  lieu  voisin  de  la  ville  d'Acre,  et  paraît  s'identifier  parfaite- 
ment avec  la  localité  moderne  iiommi'c  Tell-Kiiimàn ,  située  au  ])ied  des  inon- 
tafjfnes  qui  iniiilent  à  l'ouest  la  |)laine  d'Esdrelfiii.] 

'   .4.m/sm  (/p  ./(TUS.  édit.  Labbe.  p.  .55-3  ;  ^  (luiilinuatinir    de    Giiiilaiime    de   Tyr. 

édit.  Reugnot.  l.  1,  p.  h-io.  I.  WVl.  c.  \xvii,  p.  iS3:  I.  XXXll.  c.  n. 

'  SanuUis,  I.  III,  part.  1  4  ,  c.  m,  p.  î^f).         p.  3'iii. 


LES  COMTES  DE  GARPASSO.  261 


LES    COMTES   DE   CARPASSO 

AU   ROYAUME    DE   CYPRE. 


Jaques  leBastard,  roy  de  Cypre,  érigea  Caipasso',  ville  mantiiiie 
et  fort  ancienne,  située  sur  le  promontoire  de  Saint- \ii(lré,  en  litre  de 
comté  en  faveur  de 

Jean  Ferez  Fabrice,  qu'U  avoit  fait  p(Mi  auparavant  comte  titulaire 
de  Japlle^  et  voulut  ([uen  cette  qualité  [de  comte  de  darpasso]  il 
précédast  tous  les  autres  comtes.  Il  le  fit  aussy  capitaine  général  de  ses 
galères,  et,  par  sou  testament  [l673]^  il  le  nomma  l'un  des  gouver- 
neurs du  royaume,  et  lun  des  tuteurs  du  ji'une  roy  Jaques,  son  (ils. 

[Jean  Ferez  Fabrice  fut  l'aïeul  mati'rncl  du  [>ère  d'Etienne  de  Lusignan  \ 
Isabelle,  sa  fille,  ayant  ('pousé  Fiiilippe,  (]ui  fut  le  grand-pèr(>  de  notn-  liislo- 
rien.  comme  ce  dernier  nous  l'apprend  lui-même.] 

LouYS  Ferez  Fabrice,  son  fils,  luy  succéda  en  ces  deux  dignitez. 

[Mais  peu  après  (i  47^1,  1  0  lévrier),  la  reine  Catherine  ',  lui  retira,  moyen- 
nant un  échange,  le  titre  de  comte  de  Jaffa  et  d'Ascalon,  et  le  donna  à  son 
cousin,  Georges  Contarini.  en  le  nommant  premier  comti'  du  royaume  de 
Chypre.] 

'    llisl.(leClii/pre.M.\!t]h.  —  Lorednno,  I.  II.   p.   3iu.  —  De  iMas-Liilrie,  Hisi.  de 

I.  XI,  p.  G7/1;  Irnd.  IVanç.  t.   II.   p.   27,3,  Clti/pre.  t.  III,  p.  3/iG. 

■37/1.  '  llist.  de  Chijpre ,  fol.   ■!()  //.  —  Clioio- 

-  Voir  Les  Comtes  de  Japlie.  —  De  Mas-  gniffi"  •  c(c. Tableaux  généalogiques,  à  la  lin; 

Latrie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  III,  p.  3  1  0,  3i  1.  ^  Et.  de  Lusignan  ,  Gcnéatogie  des  comtes 

note  1 .  de  Curpatie ,  loi.  Go  I). — De  Mas-Iyatiie .  Hist. 

'  Loredano,  I.  XI,  p.  707;  liad.  franc.  deClnjpre,  l.  III,  p.  366-36f), 


.2rr2  l-KS   l'A  MILLES  D  OLTRE-MER. 

I.oiiys  l'(M'('z  cslaiit  drcrdi''  sans  |ios|('m  ih'. 

Nicolas  .Iistimw  ',  lils  du  |)rciiii('r  ((iii  lui  eslabh  lieiileiiaiil  pour  la 
rénublmiic  de  NCiiise  au  royauuu'  de  C)pre,  dcvinl  comte  de  Cai- 
nasso.  au  dioil  de  sa  l'euime,  Charlotte,  fille  aisnée  de  Jeau  Pei'ez,  et 
MiMU-  de  L()u\s.  Il  laissa  d'elle  un  Ids  .■!  nne  lille ,  allii'c  en  la  maison 
de  Gradoiucd. 

LKo^  .hsTiMAN,  lils  de  Nicolas  el  de  Charlotte,  sa  ienime,  succéda 
au  comté  de  Carpasso.  Il  eut  procès  devant  le  sénat  de  Venise  pour  la 
préséance  avec  le  comte  de  Japhe,  (pu  l'ut  adjugée  à  celuy  des  deux 
launlles  (pii  seroit  le  |)lus  ancien.  Il  vivoit  en  Tan  i566,  et  laissa, 
enlie  autres  enfans,  Nicolas,  qui  ln\  succéda,  et  Ursat,  cjui  lut  pris 
des  Turcs  à  Nicossie,  l'an  1^70,  et  (pu  lut  depuis  mis  en  liberté. 

Nicolas  .h:sTiNr\N,  lils  de  Léon,  l'ut  comte  de  (iai'()asso  après  son 
père.  Il  espousa  la  lille  de  Nicoiao  Benetti,  dont  il  eut  des  enl'ans.  11 
vivoit  [à  Venise],  l'an  1^79-  [avec  sa  femme  et  ses  deux  enfants]. 

'   Et.  de  Lusigiiaii.  Généalogie  des  comlen  '  Et.  de  Lusignan.  (iénéologic  iks  aiinles 

h  Cnrp/itie,  fol.  (mi  /'.  —  Lnredano .  i.  \1.         ''''  C.nrpdiie .  fol.  fii  v". 
[).  (lyi:  trad.  IVaiir.  I.  II,  p.  -l'/k. 


LES  SEIGNEURS  DE  CAVl'llAS. 


263 


LES   SElGNELliS   DE    CAYPHAS. 


Cayphas  [CaïlTa]  est  uii»^  ville  de  la  Priéaicie  niaiiliiiic  ',  au  pied  du 
mont  Garmel,  du  costé  du  septentrion,  qui  fut  premièi'enient  nonnuée 
Porpliyria  et  Ella.  Elle  prit  ensuite  le  nom  de  Cayplias,  de  celii\  du 
prince  des  prêtres  dont  il  (>sl  parlé  dans  rÉvangile,  si  nous  en  cioioiis 
Albert  d'Aix^,  et  vint  en  la  puissance  des  François,  (pii  l'inent  secondez 
en  cette  occasion  par  les  Vénitiens,  l'an  iioo.  Le  duc  Godel'rox  de 
Bouillon  l'avoit  promise,  estant  au  lil  malade,  au  cas  qu'on  la  pi-isl.  à 

Geldemar  Garpeîsel  ou  Gharpenel,  1  un  des  plus  vaillants  clievaliers 
de  l'armée  ^  et  qui  estoil  des  troupes  et  de  la  suite  du  comte  de  Sanil- 
Gilles.  Mais,  après  la  prise  de  celte  place,  Tancrède,  *\m  avoit  en  avis 
de  la  mort  du  duc,  s'y  jeta  et  en  chassa  Geldemai',  (|ui  se  letii'a  au 
chasteau  de  Saint-Abraham,  qui  avoit  esté  pris  peu  auparavant  pai'  les 
chrestiens.  De  sorte  que 

Tancrède  lut  (juelque  temps  en  possession  de  Ga}])has\  Guillaume 
de  Tyr''  escrit  qu'elle  luy  lut  accordée  par  le  duc.  contre  la  \érile  ih' 
l'histoire.  Car  Albert  d'Vix*^  nous  ajiprend  (pie  Baudouin,  I"  du  noni. 
a\ant  succédé  à  son  Irèi'e  au   rovaume  de  lliéiusalem,  Geldemar   lil 


'  Willehims  Tyr.  1.  \I11,  c.  ii.  -  Saniit. 
I.  lit,  part.  (),  c.  m;  ])art.  li.  c.  ii.  —  Ja- 
eobus  de  Vitriaco.  I.  1,  c.  lu.  —  Willeljr. 
al)  Oldenbojg.  Iliiierarimn,  p  ihli.  — Bur- 
chard.  Descriptio  Icrrip  saiicla',  c.  ii,  .^  -î.  — 
SpI).  Paoli,  CoJ.  diplnmat.  1. 1,  p.  438,  iSg. 

'  Albertus  AqiK'iisis.  1.  V,  C  XLi;i.VIl. 
c.  \x  et  seq.  xxii ,  xxvi. 


■  Tiidf'liod.  I.  V.  {I.  (Skj.  -  liayiiioiiil 
d'Agiles.  [).  17Ô.  -  Willelmus  T\è-.  I.  \  III. 
c.  i\.  —  Albertus  Aquensis.  I.  Ml.  r,  wvi. 
—  Historin  llifrosoli/ii/iliiiiii .  seounda  pars, 
p.  598. 

"  Fulelier.  Carnol.  1.  U.c.  11. 
\\  iilelniiis  Tyr.  I.  I\  ,  c.  \iii. 
Mberliis  Aqneiisis.  I.  VII.  ( .  i.\i\. 


-2C!i  LES  FAMIIJ,i:s  DOllTRK-MER. 

cil  (M-  TniicnVle  en  l'asscinlrlée  j[('nc'i'ak'  (|U('  ce  roy  tint  an  palais  fie 
Saloiaon,  en  la  ville  de  Iliérnsalem,  et  hiy  deinanila  la  festitution  de 
celte  jdac(î.  Tancrède  en  lit  d'abord  refns,  ce  qui  excita  une  grande 
ijuerelle  entre  le  roy  et  luy;  mais  à  la  fin,  sur  ce  que  Tancrède  tut 
mandé  par  ceux  dAntioche  pour  jjicndi'e  le  gouvernement  de  la  place, 
durant  la  captivité  du  prince  Boémond,  dont  il  estoit  Tliéritier  appa- 
rent, il  consentit  à  la  restitution  de  Cayphas  et  de  Tabarie,  qui  luy 
esloient  disputés,  à  condition  que,  s'U  retournoit  dans  quinze  mois, 
elles  luy  seroient  remises  de  bonne  foy.  Ensuite  de  quoy  le  roy  rendit 
(layphas  à  Geldemar,  après  avoir  tii'é  de  luy  la  promesse  d'accomplir 
cette  condition  ^  Mais  il  ne  survécut  pas  longtemps,  ayant  esté  tué  in- 
continent api'ès  en  une  rencontre  contre  les  Sarrazins  de  Babylone. 

RoRGius  ou  UoHART  obtiul  Cette  place  en  fief  du  roy  Baudouin  !"% 
après  la  niurt  de  Geldemar.  Il  décéda  en  l'an  1 107,  et  fut  inhumé  au 
ceuietière  du  [)ortiche  (.s/c)  de  l'église  du  Saint-Sépulcre  de  Hiérusa- 
lem^  Il  [parait  qu'il]  tut  aussy  seigneur  de  Saint-Abraham*  [après  la 
mort  de  Hugues;  mais  après  luy  Gautier  Mahomet  fut  investi  de  ce 
tief  par  Baudouin  1"]. 

Païen,  son  fils^  luy  succéda  en  la  seigneuiie  de  Cayphas.  Mais,  Tan- 
crède estant  retourné  d'Antioche  ",  cette  place  avec  Tabarie  et  Nazaret 
luy  furent  restituées  par  le  roy  Baudouin,  auquel  il  •■n  lit  hommage. 

[D'après  le  récit  d'AlItert  d'Ai\^  ce  fut  en  1  109.  pendant  le  siège  de  Tri- 
poli j)ar  Bertrand,  fds  de  Raimond  de  Sainl-fiilles.  (|uc  Tancrède,  s'étant  ré- 


\LV. 


AUjertiisAqucnsis.  tVIl.c.  \liii  ,  xliv,  ou  de  ciinoiière.  (Voir  (, argentier,   Glossm: 

nov.   t.   l,    voce  Airivm.  n°    i,    col.    36 1; 

Aibertiis  Aquensis.  i.  IX,  c.   \,  xlviii;  ot  l.  III,  voce  Slillicidium ,  n°  5.  col.  87:^. 

I.  \,c.  XVI.  «74.) 

'  Le  texte  porte  :  Stillicidio  potilciis  eccle-  '   Ailiertus  Aquejisis .  1.  X .  c.  \xxii. —  Voir 

■siœ .  elc.  Le  Slillicidium  ou  impliiriiim  était  un  Les  Sciiinciirs  de  Saint- Abraham. 
espace  en  avant  de  lYglise,  et  couvert,  pour  '  Albertus  Aqnensis,  1.  XI,  c.  x. 

mettre  à  l'abri  de  la  pluie.  Ce  porclie  ex-  '  Albertus  Aquensis.  I.  XI,  c.  xii. 

lérieiu-  servait   ordinairement  de  charnier  '  Albertus  .\quensis.  I.  XI ,  c.  ix-xii. 


LES  SEIGNEURS  DE  CAYPIIAS.  265 

concilié  avec  ce  seigneur,  reçut  du  roi  Cayplias  le  Temple  du  Seijjneur,  Ta- 
harie  et  Nazareth,  avec  tous  les  revenus  de  ces  places.  Que  devint  alors  Payen? 
11  est  probable  qu'il  conserva  au  moins  le  titre  de  seigneur  de  (Jayplias.  et 
même  la  possession  du  territoire,  sous  la  suzeraineté  de  Tancrède ,  puisqu'on 
le  voit,  en  i  i  lo,  donner  à  l'Hôpital  de  Jérusalem'  un  villain  avec  des  mai- 
sons et  des  terres,  situées  à  Caypbas  et  à  Gapbarnaûm  -.  Comme  nous  ne  con- 
naissons pas  d'autre  acte  de  Payen ,  nous  ne  savons  si ,  après  la  mort  de  Tan- 
crède (  1  1  1  q),  le  roi  Baudouin  I"  lui  rendit  la  seigneurie  de  Cayphas.] 

Albert  d'Aix  ^  écrit  ([uc,  après  la  mort  de  ce  roy,  Baudouin  II,  son 
successeur,  retira  et  réunit  au  domaine  du  royaume  plusieurs  places, 
entre  lesquelles  fut  celle  de  Cayphas,  laissant  néantmoins  les  revenus 
de  quelques-unes  aux  principaux  de  sa  cour.  11  est  probable  que  Cay- 
phas en  fut  une,  puisqu'il  se  trouve  qu'elle  a  eu,  depuis  ce  temps-là. 
des  seiorneurs  particuliers.  Car,  en  Tan  i  190,  un  autre 

Païen  ''  en  estoit  seigneur. 

[Nous  n'oserions  affirmer  (jue,  depuis  le  |)remiiM-  Payen,  il  y  ail  eu  conti- 
nuité dans  la  suite  des  seigneurs  de  Cayphas.  Nous  voyons  en  1  1  qo,  1 1  20 . 
11-38,  des  diplômes  du  roi  Baudouin  II  en  faveur  du  Saint-Sépulcre^,  signés 
par  Payen,  chancelier  du  roi.  Ce  Payen  était-il  l'ancien  seigneur  de  Cayphas. 
à  qui  le  roi  aurait  accordé,  en  dédommagement  de  son  fief,  une  charge  à  la 
cour?  Quant  au  second  Payen,  il  ne  succéda  pas  immédiatement  au  premier, 
car  il  était  fds  de  Vivien,  comme  nous  le  démontrerons  un  peu  |ilus  bas.] 

Il  fut  un  de  ceux  qui  déposèrent  en  faveur  de  Conrad,  marquis  de 
Montferrat^  pour  la  dissolution  du  mariage  d'Isabelle,  qui  fut  depuis 
femme  de  ce  marquis,  avec  Humfroy  de  Toron.  Le  grand  intervalle 

'   Cod.  (liplomat.  t.  I.  n°  2  ,  p.  -2.  Beugnot,  t.  1,  p.  4-i5.  —  Lignages  d'outre- 

-  Ce  Capliarnaûm  semble  devoir  être  situé  mer,  c.  xxv,  xxxvn. 
près  de  Cayphas  (Guill.  Tyr.  1.  X,  e.  xxvi)  '  Cartid.  S.  Sepidc.  n"  3o,  M,  45  .  p.  56. 

et  paraît  pouvoir  être  identifie  avec  le  lieu  82  ,  84. 

nommé  de  nos  jours  Tell  el-h'eiiiseh.  (Seb.  "   Hist.  Hicrosol  p.  1  171.  —  Radulpluis 

Paoli,  Cod.  diphmmt.  t.  I,  p.  454.)  .  de  Dicelo.  ann.  1 1  90 .  p.  657.--  N.  Trivett. 

Aibcrtus  Aquensis.  i.  XII,  c.  xxx.  ann.  1191. 
'  Assises  de  Jérus.  I.  II,  c.  XLVin;  édil.  ' 

3^ 


•2M,  LES  FAMILLES  DOLITUE-MEI!. 

(le  temps  ([u'il  y  a  entre  ces  deux  Payeii  peut  persuader  fpie  ie  dernier 
pouvoit  estre  lils  de  l'autre,  ou  fils  de  \  iviau  de  Cayplias,  qui  sousci'il 
lui  litre  du  roi  Baudouin  111,  de  Tan  i  iSo  ',  en  qualité  de  vassal,  et 
iiM'c  les  autres  vassaux  de  ce  roy.  Ce  (pii  me  fait  croire  que  Cayjthas 
ayant  esté  annexé  au  domaine  particulier  des  l'oys,  Vivian  (n'est  que 
ce  soit  le  mesm(^  que  Payen)  en  fut  seigneur. 

I  II  l'sl  bien  icioiuiii  (juc  Vivien  n'est  pas  le  même  (pie  le  second  Payen. 
Vivien  esl  le  père  de  Payen  11,  et  pent-iUrc  le  lils  de  Paven  1".  On  li^  voit 
souscrire  dill'érenls  tilres,  connne  seigneur  de  Cayplias,  d(;s  l'année  ii38^ 
où  il  est  témoin  d'un  acte  du  roi  Fouhpies  en  faveur  du  Saint-Sépulcr(\  Kn 
1  I  .ôiS  ^.  il  souscrit  des  actes  d'Aniauri,  comte  de  Japiin,  du  roi  Baudonui  111. 
(I(^  Hiijjues  (l'ihelin.  connne  lionune,  baron  ou  vassal  du  loi.  En  iiU'i  '.  li 
lionne  une  (erre  au  Sainl-Sé|)ulcre;  et,  de  m('nie,  en  i  iCô"';  ce  dernier  acte 
esl  improuv(''  et  confirmé,  au  niomenl  même,  par  son  lils  Payen,  sa  femme 
Béatrix,  et  sa  bru  Hodierne,  dont  le  nom  était  resté  inconnu  à  l'auteur  du 
LiiTiiaiTC  d'oulre-mer.  Parmi  les  l('moins  de  cet  acte  on  voit  un  autrt^  Vivien, 
vicomte  de  (laypbas. 

(le  même  Vivien,  vicomte,  souscrit  aussi  un  acte,  postérieur  à  i  i65".  de 
Roger  de  Cayplias,  leipiel  était  un  des  hommes  du  seigneur  Vivien,  et  avait 
signé,  comme  témoin,  ainsi  ipie  son  frère  Jean,  l'acte  de  1 165. 

Pioger  et  .Ican  ('talent  peut-être  des  parents  de  Vivien  et  de  Payen,  son  fils: 
c'étaient  du  moins,  à  ce  ([u'il  paraît,  des  personnages  considérables.  Par  l'acte 
dont  nous  venons  de  parler,  Roger  et  Jean  accordent  au  Saint-Sépulcre  six 
charmées  de  terre,  libres  et  franches  de  tout  impiM.  L'acte  est  signé  par  l'ar- 
chevêque de  (lésarée,  le  maréchal  du  roi,  le  chapelain  de  Cayphas,  Guillaume 
de  Monigisart,  Henri  de  Giblet,  etc.  et  un  nommé  Humbert,  (pialifié  miles  P<i- 
)(ani,  c'est-à-dire  «homme  ou  vassal  de  Payen, d  qui  était  alors  seigneur  de 
C.ajphas.  Plus  tard,  en  i  201  ^,  la  fille  de  Roger  de  Cayphas,  nommée  Chris- 

'   CarluL  S.  Scjiulc.  aux  Preuves  dcŒist.  '   Carliil.  S.  Sepiilc.  n°  \hk.  p.  226. 

(/f  i5e;/)HH(',  p.3.">8. — Beugnot.  l.ll,  j)..520.  '  Qniiil.   S.   Sepidc.   11°    127,   p.  a3i  . 

—  De  Itozière,  ]).  112,  11°  56.  23-3. 

^  Ca7-tul.  S.  Scpiilc.  n°  33,  p.  63.  '  Carlul.  S.  Sepulc.  n°  126,  p.  229. 

-  '  (^'flrtu/.S.5e/jM/c.  n°'56.  59.  62.p.  1  la.  '  Co(/.  r;/())/o»!(((.  t.  I.  11°  86,  p.  91. 
119,  127. 


LES  SElGiNEURS  DE  GAVPHAS.  267 

tiane,  faisait  à  l'Hôpital  do  Jérusalem  uik'  concession,  conlirniée  par  son  sei- 
gneur Roard. 

On  voit  un  André  de  Cayphas  signer  un  acte  de  Baudouin  dr  Saint-fiiUes  ' 
en  laveur  du  Saint-Sépulcre  (18  décembre  1175).  C'était  un  clievalier,  si.il 
allié  à  la  maison  de  Cayphas,  soit  attaché  à  son  service. 

Enfin  on  lit  les  noms  de  plusieurs  autres  chevaliers  de  la  seigneurie  de  Cay- 
phas, Miles.  Eustache,  Jean.  Etienne,  Thomas,  etc.  parmi  les  signataires  de 
l'acte  de  Christiane  (mai  1^01)  -.] 

Hovedeu^  écrit  que  Cayplias  lui  pris  par  Saladiii  avec  plusieur.s 
autres  places  après  la  prise  du  roy  Guy,  i'aii  1187.  Tant  y  a  ((ue 
Payen  eut  deux  fils,  Rohart,  seigneur  de  Cayphas,  et  Uenaut,  (jui  eut 
la  postérité  (|ui  sera  déduite  cy-après.  11  est  probable  aussy  (pi  Isa- 
belle.  qualifiée  fiHe  du  seigneur  de  Cayphas,  ([ui  espousa  Uaoïd,  sei- 
gneur de  la  Blanchegarde,  estoit  filie  de  Payen. 

Rohart,  II"^  du  nom,  seigneur  de  Cayphas,  espousa  Eglaiiliiie ',  fille 
de  Rayniouil,  seigneur  de  Nelin,  dont  il  eut  trois  filles:  Helvis,  dame 
de  Cayphas;  Alix,  femme  de  Jean  d'Ibelin,  seigneur  d'Arsur;  et  Agnès. 
mariée  à  Bouveret  Grimaldi  ou  de  Griuuiut,  noble  génois.  Il  n'est  j)as 
bien  constant  si  c'est  ce  seigneur  de  Cayphas  ^  ([ui  perdit  la  vie  en  une 
bataille  contre  les  infidèles,  l'an  12^/1,  ou  (piebprun  de  ses  succes- 
seurs, l'histoire  ne  maiMpiant  pas  jirécisément  le  temps  auipiel  ds  vi- 
voient,  et,  par  la  racsme  raison,  il  est  incertain  si  ce  l'ut  de  son  temps 
que  Conradin,  sultan  de  Damas'',  détruisit  cette  place ^  laquelle  le  roy 
saint  Louys^  estant  eu  la  terre  sainte,  répara  et  fortifia  de  nou\eaii , 

'    Cniitil.  S.  Seinilc.  n"  lii,  p.  a58.  "  Saïuitiis.  i.  111,  part,   i  1 .  c.  \. 

'   CdiI.  diplomai.  t.  I ,  n°  86  ,  p.  9-2.  '   Cayphas  n'est  pas  noniun'  dans  ce  clia- 

'  Roger  de  tloveden.  p.  60G,  G/i3.  —  [)iti-e  de  Marin  Saniido.  PeiU-êlie  Du  Caiige 

liadulpluis  Coggeslial.  Chron.  terne  sancUe .  aura-t-il  ciiiilonilu  avi'c  t'M-sIniin  Cœsareœ  . 

apud  Mart.  Ampliss.  Collecl.  t.  V,  col.  56o  d.  mentionné  à  la  lin  du  cliapitir  eoninie  ayant 

'  Lignngen  d'oulre-mer.  c.  xxv,  p.  607,  été  déti'iiit  par  (Jonradin. 

/,/i8.  —  Assises  de  Jériis.  ras.  c.  ccvi;  édit.  "   Willeini.Nangius,  Siiiic!.  Liidoe.[).di)(j. 

Beugnot.  t.  1.  c.  tcin.  p.  325,  326.  {Historiens    de    France,    t.    \\  .    ji.    38/i . 

'  Math.  Paris,  ann.  laii.  p.  iig.  385.) 


268  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

vors  rail  i!'.r)ti;  t'iifiii  si  ce  fut  sur  Iiiy  <|in'  Bendocbar  la  prit  en  l'an 

1  ■'A'iîy  ',  cl  (|n  il  la  iiiiiia. 

[Nous  |ioiivoiis,  |i:ir  les  dales  (li>  cprlaiiis  actes,  (l/'lomiiiicr  à  jicu  |)rùs  la 
piiiodi'  (II'  t(iii|is  pciidaiil  hujuelie  Roliarl  II  l'ut  sciifnciir  de  Cayphas. 

En  1  1  ()cS  ,  août  ol  octobre,  il  souscrit  deux  actes  du  roi  Aimeri  ^  ;  en  i  ao  i , 
mai^  il  couliruie  le  don  d'un  casai  fait  à  l'Hôpital  de  Jérusalem  par  Chris- 
liane  de  (layplias;  on  le  voit,  en  1210,  assister  au  couronnement  de  Jean  de 
Brienne^;  au  1"  juillel  1  -i  1  1  .  il  souscrit  un  acte  de  ce  roi^;  en  I9i3,  18  oc- 
tobre, il  si|;iie  im  acte  d'Adéuiar  di>  désarée'';  en  1217,  janvier,  un  acte  du 
roi  Jean  de  Brienne ''.  Ayant  été  dessaisi  de  son  fief'  par  Balian,  sire  de 
Saj<>tte,  Laile  de  l'empereur  Frédéric  II,  roi  de  Jérusalem,  il  en  fut  investi 
de  nouveau  au  temps  où  Fri'déric  fut  lui-même  baile  du  royaume  pour  son 
iils  Conrad.  F>n  laSa,  lors  des  débats  pour  la  bailie  du  idyaunie  de  Chypre 
entre  Fréih'-ric  et  les  Ibelin,  il  fut  d'avis  de  se  joindre  au  roi  d(>  Chypre  et  à 
Jean  d'Ibelin'',  contre  Richard  Filangieri.  Au  3  mai  de  cette  année'",  il.se 
trouvait  dans  Acre  lors  de  la  bataille  de  Gasal-Imbert.  Eniin  il  ligure  parmi 
les  signataires  d'un  accord  conclu  avec  les  Génois''  (i-joo,  ai  octobre).  A 
partir  de  celle  époque,  nous  le  perdons  de  vue,  et  rien  ne  .s'oppose  à  ce  (pie 
le  seigneur  de  Cayphas.  (pii  |)i''rit  en  laAi,  ne  soit  en  elïet  Robart  II. 

En  laSo,  f-t  mai'-,  on  voit  un  Garsias  Alvarez,  sire  de  Cayphas,  mari 
(I'Helvis,  dame  de  Cayphas,  donner,  du  con.sentement  de  sa  femme,  une  terre 
à  l'abbé  et  à  l'église  du  Montliabor.  Ce  personnage,  qui  n'est  pas  nommé  par 
le  Lignage  d'outre-mer,  était  peut-être  un  second  mari  d'IIelvis,  qui  piil  le 
titre  de  seigneur  de  Cayphas  lant  (pie  V(''cut  sa  femme,  et  (pii  n'aura  pas  laiss(' 
(le  posiérih''.] 

'    Rainald.  nnn.  i  iCS,  11°  'i3.  '   Assises  de  Jrriis.  Itaule cour.  l.\,v.(.r,u\. 

'  Cnd.  illjilowat.  t.  I,  11°  189,  |).  -l'ib. —  p.  3^5. 
De  Mas-Latrie,  llist.  de  Chi/iirc .  l.  II,  p. -25.  '  Continuât,  de  (juill.  deTyr.  I.  XXXIIi. 

'   Cod.  dlplomal.  t.  I.  n°   8G.  p.  ()i  .  (j-3,  c.  xxvni.  p.  3gi. 
5i/,.                                               "  '»  Conlinual.de  Guill.de  Tyr.l.  XXXIII. 

'  Continuât,  de  Cuill.  de  Tyr.  I.  XXXI.  c.  xxxi,  p.  898. 
c.  I,  p.  3 1-2.  "   De  Mas-Latrie,  llist.  de  Chjpre .  I.  Il, 

^  Cari.  S.  Seimic.  n"  l'if),  p.  atig.  p.  58,  note  1. 

"   Cod.  diiihimitl.  t.  I,  n"  11,  p. -igo.  "   Cad.  diploiiiiil.  t.  I ,  n°  1 -23  .  p.l'io.  (^1 

'   Cod.  dipiowdt.  t    I ,  n°  2  1-2,  p.  -253.  Scenu.v,  n°  58.  pi.  VI. 


LES  SEIGNEURS  DE  GAYl'HAS.  269 

Helvis,  dame  de  Cayplias,  l'ut  conjointe  |)ai'  inaiiajic  avec  Jofi'iio^ 
Poulain,  duquel  elle  eut  Gilles  et  Hoberl. 

GiLLKS  [d'EstbainJ,  I'''  (lii  uoin ,  seijjuciir  de  Gayplias',  s'allia  avec 
Marguerite,  fdle  de  Jean  de  Brie  et  d'Alix  de  Cjhappes,  et  laissa  d'elle 
Joffroy,  seigneur  de  Cayphas;  Roliart  et  Helvis,  leninie  de  Hugues  Ka- 
douf.  Roliart,  second  fds  de  Gilles,  fui  marié  deux  lois,  et  première- 
ment avec  Alix,  fille  de  Pierre  de  Gloire,  noble  Pisan;  ])uis  avec  Béa- 
trix,  fille  de  Guillaume  de  Piquigny  et  de  Marie  des  Baux.  De  la 
première  alliance,  vinrent  Gilles,  Pliilippes  et  Marguerite  de  Cayphas, 
femme  de  Réniond  de  Montolil'. 

[Gilles  d'Estraiii  avait  signé  un  acte  d(^  Philippe  de  Montierf-,  seigneur  de 
Tyr,  avec  la  qualité  de  fds  du  seigneur  de  Cayplias.  L'acte  est  de  juillet  i  -îlif): 
mais  il  y  a  ici  erreur  dans  la  date,  puisque  Philippe  de  Montfort  était  mort 
en  I  260^.  Peut-être  faut-il  lire  1209.  De  là,  ou  peut  inférer  qu'à  cette  époque 
Garsias  Alvarez,  beau-père  de  Gilles,  vivait  encore,  ainsi  qu'Helvis,  et  que 
l'héritier  du  premier  mari  d'Ilelvis  se  contentait  d'un  titre  (pu  rappelait  son 
origine  et  son  droit.  C'est  peut-être  ce  même  Gilli^s  ipii  avait  souscrit  un  acte 
de  Jean  d'Ibelin,  seigneur  d'Arsur*  (12.^7,  10  août),  avec  la  (pialité  de  che- 
valier de  Cayphas. 

Ainsi  Geoft'roi  Poulain,  premier  mari  d'Ilelvis,  aurait  été  seigneur  de  Cay- 
phas de  12/iA  à  i25o  tout  au  plus;  Garsias  Alvarez,  de  1260  au  moins  à 
1269;  et  Gilles  d'Estrain.  depuis  1260,  au  plus  tôt.  Mais  voici  une  autre 
dilliculté  :  cet  acte  de  Jean  (rib(din,  de  12 ."j'y,  souscrit  j)ar  Gilles,  chevaliei- 
de  Cayphas  ^,  est  fait  du  consentement  et  en  présence  de  Jeaiv  he  Valenciemves, 
seigneur  de  Cayphas;  et  deux  lettres  d'Urbain  IV,  du  29  mars  1268  et  du 
26  janvier  i9(34*',  chargent  Gilles,  arcbevè(|ue  de  Tyr,  et  Jean  de  Valea- 
ciennes,  seigneur  de  Cayphas,  de  recevoir  les  produits  de  toutes  les  quêtes 
faites  pour  la  terre  sainte.  Jean  de  Valenciennes  était-il  un  troisième  mari 
d'Helvis,  et  Gilles  d'Estrain  n'a-t-il  été  seigneur  en  son  nom  (pi'après  126/1? 

'  Ligii.  d'witrc-mcr,  c.  xw,  |).  4o8,  4/18.  *   <m/.  iliplumal.  [t.  Ljy,  161.  5-28,  h-2{). 

-  Cod.  diplomal.  l.  I,  n"  -ifli,  p.  267.  "   Marlène,  Anecdol.  t.  II.  col.  iy.  — ■  De 

'  Voir  Les  St'igiiems  de  Tijr.  Mas-Lalrie,  Hist.  de  Cliijpre,  L  II,  p.  70. 

'  Cod.  diplomat.  t.  1,  n°  182,  p.  ilii.  71.  — Trésor  des  chartes,  J.  /445.  n°  3. 


•lli)  LES  FAMILLES  D'OUTHE-MER. 

Du  icslf,  ce  Jean  de  Valciicirinii's  pi'ul  trrs-liicii  l'irc  celui  diiiil  parle  Joinville 
(voir  j)lus  bas),  mais  imii  pas  l<'  luèiiic  i|ni'  ccliii  (jui  est  nifiilioiiné  en  i3io 
couiine  scifjneur  de  (iavplias;  car  alors  il  laudrail  sii|)primer  les  Irois  g('néra- 
lioiis  (le  scijjiuMU's,  (lllles  I",  GeoH'roi ,  Gilles  II,  ijui  remplissent  l'intervalle  (le 
1  ami(''(^   1  •)()  A  à   I  '^  1  o.l 

.i()rKiU)\  nu  (lEoi-i-iiov,  seigneur  de  Cayplias',  Mis  aisné  fie  Gilles. 
es|)()usa  Bediiine,  tille  de  Jean  Beduin,  de  laquelle  il  eut  Gilles,  sei- 
gneur de  Gayphas.  et  Mai'guerite,  femme  do  Tlmmas  de  Gihlet. 

Gilles.  W^  du  nom,  seigneur  deGaypIias,  eut  pour  lemme  Philippes, 
lille  de  .lean  d  \ntioche,  maresclial  du  royaume  de  Cypre.  Après  luy 
paroisl 

Jean  »e  V\lenciennes,  seigneur  de  Cayplias,  sous  le  pape  Clément  V^, 
cest-à-dire  vers  l'an  i3io.  Oi'deric  '  semide  faire  cette  famille  Nor- 
mande. 

[On  voit  un  Jean  de  Yalentina,  de  Vidanàim'^  si  toutefois  c'est  le  même 
personnage,  souscrire  plusieurs  actes  de  rois  et  de  seigneurs,  en  faveur  du 
Saint-Sépulcre  ou  de  f  Hôpital  de  Jérusalem,  de  i  i  A.'i  à  i  17  i .  ] 

Le  sire  de  JoinvHle^  fait  mention  d  un  Jean  de  Valenciemies,  che- 
valier, (|ui  se  tiouva  avec  le  roy  saint  Lou^s  en  son  pi'emier  voyage 
ddulre-mer,  ([ui  peut  estre  le  raesme  que  celuy  (pii  lut  seigneur  de 
Cayj)has  ^  [Nous  venons  de  montrer  que  cette  identité  est  très-peu  pro- 
bable.] En  un  registre  de  la  Chambre  des  com])tes  de  Paris,  je  trouve 
Estiennot  de  Valenciennes,  escuier,  fils  de  feu  Jaipies  de  Valenciennes, 
pannetier  du  roy  ''. 

'   Lignages  d'oiUrc-mei-,  c.  \\\.  '  Joiiiville.  p  108.  a3i  ;  édil.  t)u  Gange. 

'  Trésor  des  chartes  du  roy.  p.  96  et  Observât,  p.  277.  c.  (  Hisloviens  ilr 

'  Ordorie.  Vital.  1.  VI,  p.  6o(');  édit.  Le  France,  t.  XX.) 
Prévost,  t.  III,  e.  VIII,  p.  7^6.  '  Rainald.  ami.  126a.  n°  17.  —  Wad- 

"  Cart.  S.  Sepulc.  n"  48 .  Sa  .  1 1  2  ,  1 86.  ding.  Reg.  t.  I .  p.  lij. 
—  Coll.  illphmal.  t.  I.  Il"  171.  p.  21 4.  '    Le  Livre  rouge,  p.  36 1. 


LES  SEIGNEURS   DE  CAYPHAS.  -271 

L'iiistoii'c  fait  mention  de  Miles  de  (jayplias'  (|iii  vivoit  sons  le  un 
saint  Loiiys,  vers  lan  i'2'jo,  sans  que  jaye  |)u  décoiivrii'  ilc  ({iii  il 
estoit  issu.  [En  1277,  il  succéda  à  Guillauuii'  de  Rnussilioii -,  coinnic 
chef  (les  liduimes  d'armes  du  l'oi  de  Fi'aiice,  dans  la  vdic  d  \(i('.  Il  esl 
diflicdc  de  lin  Irouver  une  place  parmi  les  seigneurs  de  Cavplias.  a 
inciius  (juil  ne  soit  le  nuMue  que  (iilles  II.J 

Le  seigneui'  de  (layphas  a  voit  coin-,  coin  ou  moiMHi\e.  d  justice; 
c'est-à-dire  haute  coui':  et  il  y  avoil  à  (]a\plias  coui'  de  liourgcoisie  el 
justice^. 

'   VA.   Meiiard.   Observai,  sur  le  sire  de  '  Coiil.  ilr- (iuill.  de  Tm     \\\1\  .  \.\\iii. 

Joiiwille,  yt.  '^ih  ;  ét\ii.]'>n  Cauf^p ,  I Ih.'ifriiil .  Assises  de  .lériis.  «lit.  I,alil»f.  p.  ôô:»  : 

p.  3Sl.  l'dil.  lipug-nol.  t.  1.  [I.  /4>n. 


■)73 


1,1'S   l'AMILLES   DOliTRE-MER. 


o 


1-3 


Q 

W 

o 

■< 
-M 


O 

5 


5  ~   o   aj   g  "6 


o   =   £ 


rj^ 


2*  a 

a  _ 
S  5  ■ 


r^  ^5     œ-î 


S    4)    ^    o    C  J»    E 


"  -  5  S       I 


J=    S    g    D    o^    g 


-T-    c    F    i,    o    ■ 


r=  £-=''^ 


-11^  NI 

ÇI 

<-s    ■!    £ 

.<^ 

reZ^ 

„      '   —    ,■ 

JZ      QJ 

;  1 1  â  ?  = 

,  a^ 

—    2  .i    a.    c   £ 

ScS.i 

^Jj.  =  .f2 

<  o  — 

-   -TS     «-C 

5^  S 

2   3   to 

-  -^ 

™             t.      !-      ^ 

fi 

,|||{î7 

£ 

1— s-  2.g  g.-i:-£ 

:S-S  ïiS  --st 

%  ri-i" 

E       fc:  1 — « 

c=         c         o 

-=—;&. 

Il 


LES  SEIGNEURS  DE  CEREP.  273 


LES    SEIGNEURS   DE   CEKEP. 


Le  chasteau  cleCerep'  estoil  assis  dans  I  cstendue  de  la  priiicipaulV: 
d'Antioche.  Al-Gazi,  amiral  dos  Turcoinans,  y  vint  mettre  le  siège  en 
lan  1  1 15,  et  l'enleva  sur  les  nostres;  auquel  temps 

Alain  en  estoit  seigneur^,  qui  la  défendit  généreusement,  et  rendit 
toutes  les  preuves  imaginables  de  valeur  dans  le  cours  de  cette  guerre. 
Je  remarque  qu'il  y  a  eu  trois  ou  quatre  seigneurs  de  ce  nom  qui  vinienl 
en  la  terre  sainte  avec  nos  premiers  conquérans,  scavoir^  Alain,  sé- 
nesclial  de  l'archevesque  de  Dol,  en  Bretagne:  Alain  de  Guaer,  fils  (l(^ 
Raoul  de  Guaer,  qui  se  trouva  en  la  mesme  expédition,  et  Alain  Fer- 
gand,  duc  de  Bretagne.  Te  crois  qu'Alain  de  Guaer  est  celuy  qui  lui 
seigneur  de  Cerep,  Gautier''  le  représentant  comme  un  jeune  seigneui- 
plein  de  feu,  celuy-ci  devant  avoir  esté  paieillement  jeune,  puisqu  il 
accompagna  son  père  en  ce  voyage.  Les  écrivains  de  ce  temps-là^  l'ont 
assés  voir  (piil  estoit  Breton,  le  mettant  avec  les  seigneurs  de  cette 
nation  qui  vim'ent  en  la  terre  sainte  avec  leur  duc  Alain.  Il  estoit  de  la 
l'amille  de  Kaër,  en  Bretagne,  qui  fondit  en  celle  de  Malestroit,  qui  a 
possédé  ensuite  la  seigneurie  de  Kaër.  Augustin  du  Pas^  a  parlé  de 
cette  maison  entre  celles  de  Bretagne.  Foucher  de  Chartres''  tesmoigne 
que  Gère]»  esoit  encore  au  pouvoir  des  François  lan  i  irîB.  si  toute- 
fois Cerep  est  la  mesme  place  cpiil  nomme  ('.(ireph. 

t. 

'  Gautec.  De  Bello  Autioch.  apuil  l'on-  "  Page  4/i3. 

pars.  p.  hàh  ,  /io8.  "  Raidric.  i.  II,  p.  97,  apud  Roiigars.  — 

■  Gauter.  Do  Bello  Antioch.  a[iuil  lion-  Urderic.  Vital,  p.  729. 

gars,  448,  /i5i ,  iSg.  '  Du  Pas,  p.  199 ,  6-22 ,  628,  820. 

'  Raldr.l.II,p.97.— Oïder.Vilal.l.lX.  '  Fulch.  Carnot.  1.  III.  c.  xxxu. 
p.729;édit.LePiévost.  t.  III.  c. viii  .p.  007. 

35 


27/1  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEH. 


lh:s  seigneurs  de  cesaree. 


Elstaciie.  siiiiiomiiK'  (h-ananua.  par  Albert  dAix^  Garnier,  par  lei< 
Lignages  d'outre-mer -.  Grener'i'i  Gramcrs ,  par  Guillaume  deTyr^, 
après  la  prise  de  Césarée,  dite  de  PaJcsiine,  en  Tan  iioi*.  en  fut 
estably  seigneur  par  les  cliiestiens,  (jui  luy  donnèrent  encore  la  prui- 
cipauté  de  Sidon  ^  on  de  Sajette,  en  suite  de  la  prise  de  cette  place, 
arrivée  an  mois  de  décembre  lan  i  i  i  i.  Il  lut  anssy  connestable  ''  du 
ro\anme  de  Hiérusaleni. 

[On  m-  le  voil  lias  cyiiciidant  avec  ce  tilie  ilaiis  les  (liplùiiics  (juil  a  (loiiiiés 
('11  sou  nom.  on  signés  seuleinenf  coiiinic  léiiiom  ".  iiio,  a8  septembre: 
1  1  I  () .  h  mai  ;  I  1  -M).! 

Le  ro\  Baiiiliiiiin  11  a\iinl  esté  lait  piisouiiier  |iar  les  Sarraziiis^  il 
lui  éleu  par  les  barons  pour  gouverner  le  royaume  en  (pialité  de 
liaile  ou  de  régent,  en  lan  i  i-jo.  Mais  il  jouit  [leii  de  temps  de  cette 
dignité'',  estant  décédé  le  i  5"^  jour  de  juin  de  la  mesme  année,  il  av(ul 
espousé  Enielote  ou  Hermeline '"[on  Emma],  nièce  d  AiikhiI.  jtatiiarclie 

'    Alliei-I.  A(]ii('iis.  I.  M,  c.  \;  I.  XII.  c.  VI.  '   FulcliiT.  Cnriiof.  i.  If.  c.  \i.ii. 

"   Lignages  d'outve-im'r.  pilitinii  Labbe.  "  Willelinus  Tyr.  i.  XII,  '■.  \\i. 

<•.  i\;  édition  Beujjiiot,  c.  \i\.  '   Codic.  diplomat.  t.  I.  ii"  -2  p.  -i  et  453: 

'   \\  illeliiiiis  T\i'.   I.   XI.   c    w  :   I.  XII.  Il    ;î(i,  |).  3a.  —  Ciirliil.  S.  Sepiilc.  ii"  /i.S. 


c.    Mil. 


5.^,  11  g,  p.  85.  y8,  (jg,  -i-.i-j. 


•   Fulchcr.  CiuiKil.  I.  Il,  c.  MU. —  Albert.  "  Fiilclipr.  Caniot.  I.  III.  c.  \vi.  —  Hisl. 

.Aquensis,  I.  V.  c.  \i.i;  I.  VII.  c.  i.v.  lvi. —  //î'eroso/.  p.  (i  17.  Hongnrs. —  WilIpiiiiiisTyr. 

(îiiibert.  iXovig.  I.  \II.  p.  ôIJo.  —  Inccrti.  i.  XII.  c.  wii. 

apiul  lîongars. —  Ecchar(\.  De  Sitmi  cxpedil.  '  Fulcher.  Carnot.  I.  III.  c.  wii.  —  Wii- 

hnisùhjm.  {Ampli'is.  cvllect.  I.  V.col.  5-i5e.)  iclmiis  Tyr.  1.  XII,  c.  \\i. 
—  ]'ersiis  de  r<, ,,.  jlliislrihiis  dioces.  Tarne-  '°   Willelnins  Tvr.   I.   \1.  r.   \\  :  I.  Xl\ 

iicnK.  etc.  {Amplis-s.  Cnllrci.  I.  V.  col.  5 '10  a.)  c.  \v. 


LES- SEKINEURS  DE  CÉSARÉE.  275 

(le  Hiériisalem,  laquelle,  après  la  mori  tle  son  inary,  se  remaria  avec 
Hugues  de  Puiset,  II"  du  nom.  comte  de  Japhe. 

[Elle  élail  déjà  remariée  mii  S  avril  i  i  a 'i .  ainsi  (|ue  l'atlesle  un  acte  de  ce 
jour'.  |)ar  le(jue]  Emma,  du  coiiseiilemeiil  de  ses  fds,  Eiistaclic  el  (iaului'. 
confirme  et  au;;menli'.  parla  main  de  son  mari.  Hufjues,  comte  de  Ja|dii'.  Ii- 
don  qu'elle  avait  fait,  avec  son  premier  mari,  d'une  terre  d'un  moulin  l'I  d  un 
cours  d'eau,  à  l'église  île  la  Sainle-(Juarantaine.| 

il  [Euslaclie  Graniei]  eut  d'elle  deux  tilz  et  une  fille-,  scavoir,  Gi- 
rard. ))riiice  do  Sajette  [nonuné  aussi  Eustaclie  dans  l'acte  précédent, 
et  par  Guillaume  de  Tyr'].  Gautier,  prince  de  Gésarée,  et  Aonès. 
femnie^de  Henry  de  Milly,  dit  /c /^»///c,  l'rère  du  pi'ince  de  Naples.  Je 
trouve  plusieurs  familles  de  ce  nom  de  Granier  ou  Grenier  en  France. 
Besiy\  en  son  Histoire  des  comtes  de  Poitou,  ra])]iorte  un  titre  ex- 
pédié du  temps  du  roy  Hobert.  en  l'Aquitaine,  de  Ganlernia,  roi>ii(i- 
inenU)  Granerius,  et  de  sa  lennne  Auiid .  sui  inunmée  Blanche.  Il  est  fait 
mention  île  lîertrand  Garners.  clievaliei'\  en  im  autie  d'un  abbé  de 
Tulles,  en  Limosin,  de  fan  f^- 19.  In  titre  de  Thierry",  évesque 
d'Annens,  de  l'an  1  1  67,  parle  (Wilehiius,  (■(fpmminc  Graimrim.  che- 
valier, qui  estoil  seigneur  du  lieu  nounné  Le  Grenier,  jjrès  de  la 
chaussée  de  Piipiigiiy.  H  estoit  lilz  de  Pierre  (îrenier,  qui  lit  ijuebjnes 
biens  à  l'abbaye  de  Saint- \(dunil,  au  diocèse  d'Amiens,  et  qui,  oulre 
cet  Aleaume,  eut  un  fils  nommé  Simon,  et  deux  filles,  Agnès  et  Emnie. 
comme  ou  recueille  d'un  autre  titre  de  fan  i  i85,  qui  l'ait  encore  men- 
tion de  Gautier  et  de  Guy,  b'ères  de  Pierre.  Il  est  malaisé  de  deviner 
si  Eustache  estoit  originaire  d'AqmIaine  ou  de  Picardie,  ou  mesme 
de  Flandres,  comme  veut  Meier '.  qui  luy  donne  le  surnom  de  lieccam, 
sans  que  j'en  sache  la  raison. 

[Il  l'appelle  Bi'camensis.  r'est-à-dire  natif  de  Brccaiii.  lieu  qui  devait  être  en 

'    (JirHil.  S.  Sipulc.  11°  1  Kj.  p.  -i-M.  ■2-2'à.  ■   lîesly.  p.  363. 

'  Lignages  (V  oulre- mer,  c.  vui.  i\;  P>eu-  '  insip\.PreuresdeFliist.ilrTi'rrmn'.[>.ho. 

o-not.  c.  wiii,  M\.  "  ('Mrhd.  (k  Saint-Achetil. 

'■  Willplinus  Tyr.  1.  XIV.  c.  xv.  '  Meier,  ami.  1099. 

.35 . 


,(' 


27f.  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

Fhuulro  011  (liHis  (|iicl(|iMin  dos  pays  voisins,  |)uisque  l'aulcur  remarque  (\iir 
Godefroi  de  Bouillon,  dans  la  distril)ution  des  places  ron(|uises  faite  aux  ba- 
rons croisés,  n'oublia  |)as  ses  conipatrioles.  Mais  nous  ne  trouvons  pas  de  villr 
ou  de  boure  du  nom  de  Beccam. 

Des  vers  latins  en  l'Iionnein-  des  personnages  originaires  du  diocèse  de 
Thérouanue  '  <pii  se  sont  illustrés  dans  la  première  croisade  nous  apprennent 
(pi'Eustache,  surnonuiK*  (lernirs,  qui  devint  prince  ou  seigneur  de  Césarée. 
était  Hnrhcl  Rrimcnsis.  Cet  adjectif,  qui  dans  l'imprimé  est  divisé  en  deux  mots, 
est  pinit-('tre  une  forme  altérée  pour  Hnrbelhmensis ,  ou  quelque  chose  d'ap- 
prochant, et  peut  signifier  natif  à' Harbel  ou  HerbeUes,  village  situé  près  d 
l'ancienne  Tliérouanne  (Pas-de-Calais,  arrondissement  de  Saint-Omer,  canton 
d'Aire-sur-la-Lys).  Y  a-t-il  quelque  rapport  entre  Harhcl  Ramensis  et  Becai- 
metisà?  Sont-ce  deux  altérations  différentes  d'un  même  nom?] 

Gautier-  succéda  à  son  père  Eustache  en  la  seigneurie  de  Césarée. 
et,  en  celte  (jualité,  il  se  trouva  avec  les  autres  barons  du  royaume  de 
Hiérusalem  à  une  assemblée  générale,  qui  fut  tenue  à  Acre,  l'an  i  i  67. 
en  présence  de  l'empereur  Conrad. 

[En  l'année  1  i3i  il  avait  pour  femme  Julienne;  par  un  acte  du  -21  sep- 
tendîre  de  cette  même  année-',  il  déclare  confirmer,  de  concert  avec  elle,  tout 
ce  qui  a  été  coiu-édé  par  son  père  et  d'autres  barons  à  l'Hôpital  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem,  sur  le  territoire  de  Césarée  et  en  d'autres  lieux. 

En  1  i/iq,  il  consentit,  avec  sou  fils  Eustache*,  à  la  cession  d'un  casai  don! 
ils  étaient  les  seigneurs,  faite  aux  Hospitaliers  parla  reine  i\Iélissende.| 

Guillaume  de  Tyr^  luy  donne  l'éloge  d'avoir  esté  bien  l'ait  de  corps 
et  vaillant  de  sa  personne.  Il  eut  un  fds  nommé  Hugues  [peut-être  le 
même  (lue  celui  qui  est  nommé  Evslache  dans  le  diplôme  de  i  1^9]- 
surnommé  ordinairement  de  Cémrcc,  par  le  mesme  auteui  ^  «|uy   luy 


'  Martèiie,  Ampliss.  Coll.  t.  V,coi.  34oa.  '■  VVillelmus  Tyr.  1.  XIV.  c.  \vi.  —  Li- 

-  WillelniusTyr.  l.XIV.c.  xv.xvi;  L  VII.  jrnages  (VouUe-mer,  Lalibe,  c.  ix;  Beiignol . 

c.  1.  —  CarUil.  S.  Sejjulc.  n"  hh ,  p.  8-2.  —  c.  Mx. 

Cesta  Lmlov.  VU,  <■.  xviii.  °  Wiilelmus  Tyr.  I.  XIX,  c.  xvi.  xviii . 

^   Cod.  iliplowal.  t.  I,  11°  i3,  p.  i4.  \xiv,  xxvHi,  XXX.  —  Preuves  de  l'histoire  de 

"  Cod.  diplumal.  1. 1,  n°  aC.  p.  ag.  Bèlhune,  p.  358. 


LES  SEIGNEURS  DE  CÉSARÉE.  '        277 

donne  aussy  l'éloge  d'avoir  esté  un  personnage  d'une  piMidciice  el  (rniie 
circonspection  admirable,  lorsqu'd  raconte  comme,  en  I  an  11(17,  il 
fut  envoyé  en  ambassade  par  le  roy  Amaury  vers  le  calyplie  d'Egypte. 
Un  titre  du  Gartulaire  de  Manosque'  [probablement  l'acte  de  Gautier, 
seigneur  de  Tibériade,  en  faveur  des  Hospitaliers  (avii!  11  68),  H 
qu'il  a  signé  comme  témoin]  le  fait  encore  vivant  Tannée  suivante. 
[Dès  l'an  ii5/i  il  avait  succédé  à  sou  père,  pulsip'il  souscril ,  eu  qualité 
de  seigneur  de  Césarée,  un  acte  du  roi  Baudouin  111-,  du  3o  juillet  de  celte 
même  année.] 

il  espousa  Isabelle,  lille  île  Jean  de  Gomas  ou  de  Gothman  \  comme 
il  est  nommé  dans  un  titre  du  roy  Baudouin,  de  l'an  11  55,  l'un  des 
principaux  barons  de  Hiérnsalem  ,  (b^  laipieile  il  eut  Gautier  (d  Juliane. 

[Nous  trouvons  aux  anui'cs  1  17/1,  11  75,  un  Asi.ubi  di;  (Iésaiiiîi:.  ipti  sous- 
crit quelques  diplômes  des  rois  Aniauri  et  Baudouin  IV  '.  Le  dernier  de  ces 
actes  est  souscrit  aussi  par  s(ui  lils  Gehvais.  Deux  ibis  cet  Ainauri  signe  immé- 
diatement après  Rourd  de  Joppé,  comme  étant  un  personnage  du  même  rang. 
Fut-il  réellement  seigneur  de  Césarée?  A  quel  titre?  Il  n'est  poiul  mentionné 
dans  le  Lignage  d'outre-mer.  On  ne  voil  pas  ikui  plus  ce  que  devint  son  lils 
Gervais.  N'était-ce  ([u'un  chevalier  sans  lief  nltai-ln-  au  service  des  seigneurs  de 
Césarée,  ou  l'ut-d  un  frère  aîné  de  Gautier  II,  mort  avant  lui,  ou  bien  un 
oncle,  tuteur  de  ce  jeune  seigneur  durant  sa  minorité?  C'est  ce  que  f absence 
des  monuments  nous  empêche  de  décider.] 

Gaiitieiî,  Ib"  du  nom,  fut  seigneur  de  Gésarée.  II  se  trouva,  en  l'an 
1182'',  avec  les  autres  barons,  en  l'armée  qui  fut  levée  pour  s'o[)- 
poser  à  Saladin.  ([ui  estoit  entré  dans  les  Estats  dn  royaume  de  Hié- 
rusalem. 

[La  même  année °,  il  vendit   aux  Hospitaliers   le  casai  de  Galilée,  pour  le 

'    (Àirlul.dc Manoncjue.  —  Coilir.  (/Ijiltiinnl.  100,     iS,5.    \).     i()5.     i()().     197-     a7<>. 

l.  I,  n°  46,  p.  1*8.  -^78,  etc. 

■^  Cofl.  (liplmnal.  t.  1,  11°  3u  .  ]i.  'Xi.  "  Cod.  diploiutit.  1.  1.  ii"  !îoi,  -jo-i,  -jo^. 

'  Lignages  d'outre-mer,  c.  i\.  —  Prcii-^  \).  -ihh ,  245  ,  a/i(5. 
ces  de  l'histoire  de  Béllnine,  Reiinnot ,  I.  II.  *  Willelmus  Tyr.  I.  XXII.  <•.  xxvir. 

p.  5-Jo.  —  Carlulurium  S.   Sepulc.  n"  1)9  ''   Cod.  diplomat.  (.  I,  11°  7:?.  p.  72. 


278  I.RS  FAMll.LRS   DOlITliE-MER 

iirix  (le  f),ooo  lipsants.  avoc  la  permission  du  roi  Baudouin  l\.  du  conscnlc- 
iiienl  lie  sa  somit  .liilicnni'  l'I  de  son  licaii-lrèrc.  Gui  de  I5arulli.| 

L(,'  Lij'iiaj;c  (rdiili'c-iiKM' '  dit  (ju'il  l'iii  liiô.  sans  spocilier  en  f|ii('li(' 
occasion;  ce  (|iii  ne  peul  cslrc  airivo  (|u"a|i!ns  l'an  i  i<)H,  en  laquelle 
année  il  souscrit  un  lilre  d'Ayinery-,  roy  de  Hiérnsalein  el  de  <lv|)re. 
avec  les  antres  liaroiis  du  rovaniiie. 

[Du  (ianin'  a  ninl'ondii  ici  Gantier  II.  fils  t\r  Mumui's.  a\i'c  Gautier  III.  lils 
(le  Julienne  el  de  Gui  de  Barulli.  Gantier  II  était  mort  entre  les  années  i  iSd 
ei  I  iSn,  !ors(|ue  Giii  de  liUsijjiian  était  roi  de  Jérusalem,  ou  du  moins  en 
avait  enrore  le  litre.  Julienne  sa  sœur,  par  nn  acte  du  an  octobre  i  i  97^.  con- 
lirme  le  don  d'un  casai  iine  ce  seigneur,  an  uioiiienl  de  sa  mort,  m  e.rtri'min 
jionitu>i.  avait  l'ait  aux  Hospitaliers,  en  présence  de  (ini,  roi  de  Jérusalem,  et 
de  .Monaco,  à  celle  épocpie  arclie\è(]ue  de  Gé'sarée.  et  au  moineiii  de  cet  acte 
(  1  I  ()7  ),  palriarclie  de  J(''rusaleni  '.] 

L'IiistoM'e  rcinarrjue  ■  (|ue.  (i.antiei-  estant  seignenr  de  Césarée,  cette 
ville  lut  prise  après  la  défaite  dn  roy  Guy  par  Saladin,  l'an  iiSy, 
et  ipien  I  an  1  1  9  i''  il  se  lit  nn  accord  par  Philippe-Auguste,  ion  de 
Pi'ance.  et  liicliaid.  lov  (rAnoleterre ,  entre  (\u)  de  Lnsignan  et  Con- 
rad. iiiaiNjuis  (le  Monlleriat .  loiicliant  le  royaunie  de  Hiérusaleni. 
pai'  leipud  il  l'nl  conveiui.  entre  autres  (dioses.  ((ue  Guy  tiendroit  le 
roYaunie  de  Hiérusaleiii  durant  sa  \ie,  et  (|ue  Geoll'roy  de  Liisignan. 
son  frère,  aiiroit  le  comté  de  Japlie  et  Gésarée.  à  la  cliarge  de  l'iioni- 
inage  et  du  service  ordinaire.  Ils  ajoutent  (pie,  lîicliard  ayant  rebasl\ 
Gésarée,  il  la  mit  entre  les  mains  de  (JeoIVroy.  Mais  il  semble  ([ue  cela 
se  doit,  entendre  de  la  seigneurie  directe. 

JiLiAM'.  "^   snccéda    à   son    frère   en   la    seigneurie    de   Gésar('"e.    Elle 

'    limiu'i-p-'!  (Vdiilrc-mo-.  c.  i\.  l'Iii'   mif  excellente   ilisscrl;ilion    inlilulée  : 

'   Cartul.  lie  Maiiosiliic.  —  Cari,  iliiilimiat.  Ilinjmiirl  Mniinchi  de  r.rjniipmla  Arconr  lilm- 

t.  1.  \i'  X.  p.  -287.  IclriisticliKS .  Liigduiii .  l'errin.  1866. 
Cnil.  (liploimil.  t.  I.  11°  83.  |).  8().  ''   Hojjcr  de  hnvedeii .  p.  (536,  6Zi3. 

'   Voir  Les   raliiarvlies   de  .h'rusdkm  et  '   l{n;;er  de  Hovcden,  p.   (J97.   71  i-  — 

/,p*.4>T/(«'c7»p.sr/(;Cc««w.  Sur  Ityiiinr  Moine  Jo,  l')ioiii|)ton  ,  p.  i-2o8,  1-21/1. 

ou  Monaco  en  particulier.  M.  1*.  Riant  n  pu-  Liinmges  d'mitri'-mer,  c.  w. 


LKs  siiiCiNKLiP.s  i)i;  (;i<;s\[!i:k.  ->7;i 

espousa  preiiiièreiiieut  Gcv  de  Baiut.  (luqiH'l  (luilhiiiinc  d»-  Tyr'  p.uic 
eu  divery  endroits  de  son  liistoire,  depuis  l'an  i  i  /17  jus(pies  en  1  1  5-2. 
qui  estoit  tilz  puisué  de  Pierre,  seigneur  de  Bai-ui. 

[Nous  avons  vu  Gui  laeutioiuié  couuue  uiari  de  Julienne  (i;ni>  lui  ;ii-U'  dr 
Gautier,  son  beau-frère,  de  l'année  1189^.  11  l'i'taii  déjà  en  1  17(1.  si  tdu- 
tet'ois  c'est  lui  i[ui  souscrit  un  acte  de  Bandonin  di'  Raim-s.  de  rrltc  tnèine 
année ^  sous  le  nom  de  Gui  de  Césarée.  Avait-il  donc  di''j;\  je  droit  de 
prendre  le  titre  dp  fJsnréc.  comme  étnnt  marié  m  j'iKM-itière  |ir('S(iii]|)tive  de  l;i 
seigneurie?] 

Elle  en  eut  Gautier,  seigneur  de  Césarée,  Bernard,  Isabelle  etBerte. 

Isabelle  fut  uiai'iée  à  Benaud,  chandiellaii  de  Hiérusaleni,  fi'ère  de 
Boliard,  seigneur  de  Cayplias,  et  Beile  espousa  Benaud  de  Soissons, 
luareschal  du  royaume  (b'  Gypie. 

La  princesse  Juliane,  a[)rès  la  uioi't  de  Guy,  lepril  niu"  seconde 
alliance  avec  un  seigneur  noniuié  Ai/mir  ou  Adliémar  \(li'  Ijuran.  et 
non  bu'oii,  cnunue  il  est  dit  dans  le  Lignage  d'outre-iuer ':  leipiel 
sousci'it  déjà,  connue  seigneur  de  Gésai'ée,  en  janvier  1  iç)?)  \  un  acte 
du  comte  Henri,  l'oi  de  Jérusalem J,  avec  lequel  elle  paroist  [dans  des 
actes  du  -i-J  octobre  1197.  février  i-joo",  et]  au  cartnlaire  de  Ma- 
nosipie,  dans  deux  titres  du  mois  de  février,  fan  1-207 ';  dont  le  sceau 
représente  ini  cavalier  avec  cette  inscription  alentoiu'  :  .S.  Adhemur.  dei 
Eron. 

[Le  sceau  dont  parle  Du  Gange  a|)jiartienl  au  |ireuiier  de  ces  deux  di|ilônie>. 
H  est  n'présenté  dans  le  recui'il  de  Sé])aslien  Paoli^:  il  porte  d'un  côté'  ini  ca- 
valier, la  lance  en  arrêt,  avec  cette  légende  alenienr  :  S.  Adt-miir.  dr  Lron ,  et 
au  revers,  des  l'orliticatiiuis  de  \ille.  et  alenioiir:  .luhini'i  dowuia  G'cwnw.j 

'   Wilieiinus  Tvr.  I.  XVII,  c.  r.  xv    xxt.  '    ^W.  diplonwt.  t.  I.  ri°  8.S  ,  |i.  Sy  ;  n°  <) . 

■   Coll.  diplomut.  t.  I,  if  -]■!  ,  p.  73.  p.  -J^H  ,  -389. 

'   Cod.  (liplomnt.  t.  I.  ii°  (i  i .  |i.  (Ji.  '   (M.  diphiimt.  l.  I.  n"  90.  |i.  9'-!.  9.",: 

'   LigHOi'e.'i    d'imire-wrr.    I.    II.    c.    x\.  n"  10,  p.  089. 
p.  UM.  éflit.  Beugnot.  '   Oxl.  diphwnl.   I.  I.  pi.  n.  a'  'i.5.  à  la 

'   (lod.  diplfimnl.  I.  I.  il"  \ -]'■'< .  p.  -iid.  lin  (lu  volume. 


280  LRS  FAMILLES  DOUTRE-MEH. 

Saiiudo  '  l'ail  iiuMilioit  (l(^  luy  avec  la  qualité  de  prince  de  (lésarée, 
qu'il  possédoit  dn  clioi'  de  sa  l'enune,  et  nous  ap[)rend  qu'en  l'année 
suivante  il  l'ut  choisy  par  les  barons  avec  Tévesque  d'Acre,  pour  passer 
eu  France  vers  le  roy  Philippe-Auguste,  à  dessein  de  luy  demander  un 
cspoux  |)iiiir  Marie  de  Montferrat,  héritière  du  royaume  de  Hiéru- 
salem,  qui  |insl  [{ouverner  cet  Estât  et  le  défendre  contre  les  infidèles, 
qui  ratta(|Moient  de  tous  costez. 

rAdhéniar  souscril  lui  aric  du  roi  Jean  de  Briennc-,  i -n  i.  i"  juillet;  ot 
|i;ir  un  acii'  en  son  nom.  (In  18  octobre  iai;3''.  il  concède  aux  Hospitaliers, 
de  concert  avec  sa  femme  Julienne,  les  fruits  de  trois  casaux,  jusqu'à  ce  (pi'il 
leur  ait  remboursé  1 ,000  besanis.  qu'il  leur  avait  empruntés  dans  un  moment 
de  pressante  nécessité. 

Depuis  cette  époque  nous  ne  voyons  plus  paraître  ni  Adhémar  ni  JiiHenne. 
(iette  dernière  était  morte  en  1219,  puis(pn'  l'on  remanpie'',  au  sujet  d'un 
Avniar  de  Lairon,  envoyé  au  secours  de  Raymond  Rupin,  qu'il  était  le  neveu 
d'Aymar  de  Lairon  qui  avait  été  seigneur  de  tiésarée;  ce  (pii  peut  faire  su])- 
noser  qu'Adliémar  vivait  encore,  mais  que,  par  la  mort  de  sa  fennue ,  il  avait 
perdu  son  titre  de  seigneur  de  Césarée,  (pii  avait  passé  dès  lors  au  fils  de  Ju- 
lienne.J 

Gaitu'H  [111],  seigneur  de  Césarée,  fds  de  Guy  de  Barut  et  de  Jii- 
liane,  fut  connestable  de  Cypre\  avec  laquelle  qualité  il  souscrit  un 
titre  de  Hugues  de  Cypre,  de  Tan  1210. 

[Du  vivant  de  .sa  mère,  on  le  voit  souscrire  plusieurs  actes,  avec  le  simple 
titre  de  Gautier  de  Césarée,  dans  les  années  1  1  98  ^  1  aoc  ^  1 12 1  0  ^  et  même 
1  ^!  1  7  '.  Cependant  à  cette  dernière  année,  où  il  prit  part  à  la  croisade  d'An- 

'  Marin.  Saimt.  I.  III.  part.  11.  c.  m,  '   Preuves  de  l'hist.  de  Béthmie,^.  Mo. 

p.,,  o5.  —  Coiitin.  de  Guiil.  de  Tyr,  1.  XXX ,  '    Cod.  diphmat.  l.  I .  n°  8  ,  p.  287. 

c.  XIII.  p.  3o().  '   (^od.  diplomal.  l.  I,  n"  9.  p.  a88. 

-   Carlul.  S    Scpiilc.  11°   i45.  p.  aGç).  —  °   Cod.  diphmat.  t.  I,  n°  97,  p.  102.  — 

Assis,  de  Jérusal.  t.  II.  p.  536,  11°  5o.  (Àirtiil.  S.Scptilc.  n°  176,  p.  3 10. 

'  Cod.  diplomat.  t.  I .  n"  11.  p.  •y.()0.  "   Cod.  diplomat.  1. 1 ,  11"  1  oO ,  2 1  a  ,  p.  1 1 3, 

'  Contimial.  de  Guiil.  dcTyc.  I    WXII.  953.  —  De  Mas-Lntiie.   Ilist.  de  Chiiprr, 

c.  XV.  p.  367.  l.  m.  p-  <'09. 


LES  SEIGNEURS  DE  CÉSAHÉE.  281 

dré,  roi  de  Hongrie,  et  de  Boémond  IV.  le  Borgne,  l'histoire'  le  nomme  sei- 
gnetir  de  Césarée,  et  en  même  temps  connétable  dn  royaume  de  Chypre.  Il 
souscrit,  en  cette  double  ([ualité.  un  acte  de  la  reine  Ali\  -  (octobre  1920). 
En  1219,  il  se  rendit  au  siège  de  Damiette  avec  cent  chevaliers  de  Chypre^: 
en  1225,  il  assista  au  couronnement  de  la  reine  Isabelle,  fille  de  Jean  de 
Brienne  *.  Il  fut  tué  le  2/1  juin  1229^  devant  Nicosie,  en  conibatlnnl  pour 
Jean  d'Ibelin,  seigneur  de  Barutb ,  contre  les  partisans  de  l'empereur  Frédéric.  | 

H  espousa  Marguerite'^',  fille  de  Baliaii  (ribelin  et  de  Marie  Com- 
iiène,  veuve  du  roy  A  mairie,  et  laissa  de  cette  alliance  Jean,  prince 
de  Césarée;  Isabelle,  décédée  à  marier;  Alix',  femme  de  Ja([ues  de 
la  Mandelée,  et  Eupiiémie,  alliée  à  Jean  de  Giblet,  marescbal  du 
royaume  de  Cypre'. 

[Une  lettre  où  Frédéric  II  se  plaint  de  Grégoire  IX  (  1  aSg,  20  avril  )'  non,-- 
apprend  que  ce  pape  avait  accordé  une  dispense  à  Jacques  de  la  Mandelée  pour 
son  mariage  avec  Alix,  parce  que  Jacques  avait  précédennnent  épousé  sa  sœur  '".j 


'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXI. 

C.   X,  p.   322. 

-  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  I.  III. 
p.  6ià. 

^  Coiitiniiflt.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXII. 

c.   s.,  p.  339,  3'40. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXII. 
0.  .\x,  p.  358. 

'■"  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIII, 
c.  X,  p.  376. 

°  Du  Gange,  Famil.  Bij:mil.  généal.  des 
Coninènes,  p.  182.  —  Assisen  de  Jénisal. 
t.  I .  c.  Lxv.  p.  lor). 


Math.  Paris,  ann. 


I2.jr),  |). 


'  Le  Lignage  d'oulre-mer  dit  seulement 
du  royumne  ;  nous  verrons  plus  bas.  aux  5e/- 
gneurs  de  Giblet.  que  ce  Jean  tiil  maréchal 
du  royaume  de  Jérusalem. 

''  De  Masd>atrie,  Hisl,  de  Chypre,  l.  II. 
p.  6-2 ,  63.  —  \  oie  plus  bas  le  tableau  gé- 
néalogique des  Seigneurs  de  la  Mandelée ,  à 
la  suite  des  Comtes  d'Edesse. 


"  M  de  Mas-Latrie  (lli-st.  de  Chijjjn' . 
t.  11.  p.  63,  note  1)  suppose  que  cesl 
Jean  de  Césarée  qui  avait  épousé  la  sœur 
de  Jacques  de  la  Mandelée;  mais  le  moly//v".v 
seuible  indiquer  un  premier  mariage;  et  qui , 
placé  inunédialement  après  Jacol/o.  se  ra[;- 
porte  beaucoup  mieux  à  ce  mot  qu  à  Joan- 
iiisde  Cesaria,  qui  précède  Jacobo.  La  phrase 
est  ainsi  conçue:  Dispensutiones... per  ijiias... 
Aalidem  sororem  Joannis  de  CesariaJucobn  de 
Ainendolia,  qui  prius  sororem  ipsias  despoii- 
sarerat. . .  concessit  uxorem,  etc.  Cette  [ihrase 
peut  s'ex])liquer  aussi  en  ce  sens  que  Jacques 
de  la  Mandelée .  après  avoir  promis  d'épou- 
ser une  autre  sœur  de  Jean  Césai'éo.  mode 
avant  la  célébration  du  mariage,  aurait  en- 
suite demandé  la  main  d'.Alix  et  obtenu  dis- 
pense pour  épouser  la  sœui'  de  sa  première 
fiancée.  Du  Gange  s'est  figuré  tpi'il  s'agissait 
d'une  sieur  de  Grégoire  IX  {sororem  ipsius). 
que  l'histoire  ne  nomme  pas  et  que  Jacques 
aurait  épousé  en  Fouille.   (Voir  ci-après. 

3C 


2S2  LES  FAMIM.F.S   DOIITHE-MEP,. 

(1(!  l'ut  peut-estro  du  temps  de  ce  prince  [niaintenant  on  peut  l'at- 
lii'uicr,]  (pie  le  roy  .Tenu  de  Brienne  et  le  duc  d'Autriche,  avec  les  che- 
\aliers  de  rilospital  [(jautier  d'Avesnes  et  plusieurs  autres  pèlerins'], 
iortilièrent  le  chasteavi  de  Césarée,  ce  que  Vincent  de  Beauvais -,  Go- 
ddroy  ■',  moine  de  Saint-Pantalénn,  et  Mathieu  Paris  ra])portent  à 
r.in  1-117. 

I  Dapivs  le  (lonliiiualeur  do  Guiljauiiic  de  Tyr,  ce  .serait  l'ii  lévrier  ou  mars 
I  •>  18:  ce  <|ai  |>('ut  s'accoriicr  avec  la  (la(o  doniiéi'  par  les  autours  précédents. 
i|iii  ont  |ii'oljalil('ment  compté  more  l'alhanio.  \)ims  W'-lv  de  la  même  année, 
I  •!  I  (S  ",  la  ville  de  Césarée,  quoi([U('  vaillamment  détendue  par  les  Génois, 
iiiiiis  de  Gautier,  l'ut  prise  par  Conradin,  (pii  en  détruisit  les  fortifications.  En 
II'  moment  le  roi  Jean  de  Brienne  r(>tenait  la  |)lace  et  refusait  de  la  rendre  ;i 
(iautier,  jusipi'à  ce  (pie  celui-ci  lui  oui  remboursé  les  dépenses  faites  quelques 
mois  auparavant  pour  en  r('parer  les  fortificatious.] 

Jean,  seigneur  de  (Césarée,  l'ut  conjoint^  par  mariage  avec  Alix. 
nièce  d'Eustorge,  archevesque  de  Nicosie,  et  en  eut  un  fils,  décédé  en 
has  âge;  ^!arguerite,  princesse  de  Césarée;  Isahelle,  Alix,  mariée  à 
Richard  de  Dampierre,  de  la(pielle  alliance  vint  Eudes  de  Dampierre, 
(pii  espousa  \lix,  fille  de  (iuv  d'Ibelin,  comiestable  de  Cypre. 

|.lean  de  (iésarée  fut  un  des  plus  zélés  partisans  de  son  oncle  Jean  d'Ibelin, 
seigneur  de  Barulli.  En  ia3-i  ''  il  vendit  un  casai  aux  Hos|)italiers,  au  prix  de 
I  (i.ooo  besants,  tpi'il  prêta  à  Jean  d'Ibelin  pour  lui  donner  les  moyens  de  ré- 
coutorliT  l'armé'c  l'vpriole.  décoiiraj[ée   par  la  (b-iailc  de  (lasal-Imberl.  On   le 


p.  3u:! ,  liote  li.)  Miiis.  outre  que  le  sens  de 
In  phrase  se  priMc  mnl  à  une  telle  interpréta- 
lion,  il  faut  se  rappeler  que  le  pape  Gré- 
g^oire  IX  .  mort  presque  centenaire  .en  1  a  4 1 , 
]\i'  ])Ouvail  pas  avoir,  selon  toute  vraiseni- 
Idance,  une  sœur  assez  jeune  pour  être  ma 
riée ,  vers  1  -îSo  ,  au  seigneur  de  la  Mandelée. 
'   Continuât,  .le  r.uill.  de  Tyr.  I.  XXXi . 

C.    XIII  .    p.    .'')!î.5. 

Vincent.  Bellovac.  I.  XXXI.  c  i,xx\i . 


Lwvu;  apud  Iteinecciuin .  lolio    i  lnj  verso. 


'  Godefrid.  Mon.  ann.  i-2i' 


Mathieu 


Paris,  ann.  1217. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXll. 
c.  V,  p.  33/1. 

^  Lignages  d'outre-mcr,  Joc.  cil. 

"  Assis.  dnJerus.  t.  I,  e.  cciii,  p.  3  a  S. — 
Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIII. 
e.  XXV.  xxviii.  XXXI.  xxxii.  p.  390.  3()3  . 
39/1.  398. 


LES   SEIGNEU.KS   DE   CESAIiEE.  283 

voit  figurer  parmi  les  témoins  de  [ilusieiirs  actes  de  laSa  et  i2  33  '.  Mais  il 
vécut  plusieurs  années  au  delà,  ijuoi([ue  nous  ne  connaissions  pas,  connue  pour 
son  père,  l'époque  |)récise  de  sa  mort.  Deux  lois  il  refusa  la  licutenance  de  la 
bailie  du  royaume  de  Jérusalem^,  d'abord  aj)rès  la  mort  de  l'impératrice  Isa- 
belle; ce  ([ui  dut  avoir  lieu  dès  les  |)remiers  lemj)s  de  son  avènement  à  la 
seigneurie  de  Césarée,  puis(pie  la  princesse  Isabelle  était  morte  en  1298:  la 
seconde  fois,  vers  l'an  i20(),  lorsque  les  barons  di'clarèrent  l'empereur  Fn-- 
déric  II  décbu  de  l;i  bailie,  depuis  ipie  son  fils  Conrad  était  l'econnu  èlre  en 
âge  de  régner  par  lui-même.] 

Marguerite,  dame  du  Césarée',  s'allia  avec  Jeain  l'Aleman,  du([ii('l 
elle  eut  trois  fils,  sçavoir  Hugues,  qui  mourut  de  la  chute  d'un  cheval 
[qui  tomba  sur  lui  et  lui  brisa  le  cou];  Nicolas,  seigneur  de  Césarée, 
qui  espousa  Isabelle,  dame  de  Harut,  et  Thomas,  (|ui  d'Agnès,  fille 
de  Raoul  de  Barut,  surnommé  de  la  Bhmchegarde,  ne  laissa  aucune 
postérité. 

[Jean  Aleman  ou  l'Aleman,  seigneur  de  Césarée  [)ar  sa  fennne,  fut  en  celle 
qualité  et  comme  Iionmie  lige  du  roi,  conv(j(pié  par  .leaii  d'Ibelin.  seigm'ur 
d'Arsur*,  à  une  assemblée  générale  (pii  se  tint  dans  la  \ille  d'Acre,  en  février 
laSo. 

Par  un  acte  du  i"  mai  laSô,  il  donne  aux  Hospitaliers,  sans  iaire  men- 
tion de  sa  femme,  tout  ce  qu'il  possédait  dans  Acre,  moyennant  (pielques  messes 
perpétuelles  et  d'autres  conditions,  par  exemple  la  charge  d'une  renie  perpé- 
tuelle de  600  besants  à  Isabelle  d'Adelon  Par  un  autre  acte  du  mois  de  juin 
suivant,  il  se  déclare,  ainsi  que  sa  femme  Marguerite,  confrère  de  l'ordre  de 
IHôpital,  avec  promesse  de  l'aider  et  de  le  secourir  en  toute  circonstance. 
Dans  cet  acte  sont  nommés  plusieurs  liommes  ou  vassaux  de  la  seigneurie  île 
Césarée,  Guillaume  de  Picquigny,  Simon  de  Tro\es,  Amauri  de  Saint-Bertin, 
Gautier  de  Châtillon,  Hélie  Charles. 

Jean  Aleman.  ou  Marguerite,   ou   tous  deux  peut-être  vivaient  encore  en 

'    Cod.  cliplom.  l.  I ,  Il  '  ih  .  1  1  0  ,p.  SQ'i  ,  4ou.  Sncccsailiilili'  un  tiviic  on  à  In  réyeiivc  . 

1-jG    — De  iMiis-Lati'io,   ilist.  de  (Ihi/pre,  c.  11. 
t.  Il,  p.  55,  50,  58;  t.  m,  p.  (536.  '  Lignages  d'ouU-c -nier.  lue.  cil. 

'  Assises  (le  Jérusuleiu ,   t.  11,   p.   oyy,  '   Assises  de  Ji'rus.  1.  ll,c.  viii.  p.  ■>![(■>. 

36. 


•2M 


LES  FAMILLES  D"OUTRE-MER. 


196^1,  lorsque  péril  Hugues,  leur  fils  aîin' '.  (jul  [("('liiil  ((^iiendaiil  alors  que 
l'héritier  de  la  seigneurie  de  (Jésarée. 

Nicolas,  leur  second  fils,  était  seigneur  de  Césarée,  on  ne  peut  dire  depuis 
quand,  li>rs(|u'en  1277.  pi'ii  après  son  maruige  avec  Lsabelle  de  Barulli-,  d 
lui  liK'  pai'  Beaudouin  d'Ibtdin,  qui  vengeait  ainsi  la  mort  de  son  Irère  Jean, 
tué  par  ce  même  Nicolas,  pour  qui>l(pies  nmu\ aises  paroles  qu'ils  avaient  eues 
à  Nicosie.  Ces  deux  frères,  Jean  et  Baudouin,  étaient  vraisemblablement  fils 
de  Gui  d'Ibelin  ^,  coiniétable  de  Chypre,  quatrième  fils  de  Jean,  le  vieux  sire 
de  Baruth. 

Avec  Nicolas  linil  la  lamille  et  s'arrête  la  succession  des  seigneurs  de  Césarée.  J 

La  ville  de  Césai'ée  reçut  plusieurs  secousses  durant  les  guerres 
d'iiutre-mer,  ce  qui  paroist  assez  par  les  soins  que  l'on  prit  de  la  Ibr- 
lilier  de  temps  en  temps  et  de  réparer  ses  brèches;  car,  outie  ceu\  de 
Hicliard,  roy  d'Angleterre,  et  de  Jean  de  Brienne,  roy  de  Hiérusalem, 
dont  j'ay  parlé,  les  auteurs*  remarquent  que,  l'an  1  '^27  [ou  1  228],  les 
|)èlerins  y  refermèrent  et  restablirent  le  cliasteau,  qui  avoit  esté  détruit 
par  Coni'adin,  sultan  de  Damas;  et  qu'en  l'an  1  2  53  "\  saint  Louys,  roy 
de  France,  estant  en  la  terre  sainte,  fortifia  la  place  de  nouvelles  mu- 
railles et  de  nouvelles  tours,  au  lieu  de  celles  qui  avoient  esté  abattues 
par  les  Sarrazins,  sans  néaiitmoins  ([ue  l'iiisloire  ait  coté  les  temps 
ausquels  les  ruines  arrivèrent.  Enfin  nous  apprenons  de  Sanudo*^  et 
des  épistres  du  pajie  Clément  l\ ,  (pie  le  sultan  Bendocbar''  se  rendit 


'  CoiilimiiU.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXIV. 
c.  IV,  p.  4i8. —  Ligiui'rrs  d'niitir-iiifr,  c.  ix  . 
p.  3So,  /i34  ,  édit.  Labbe. 

"  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  L  XXXIV. 
c.  wxiv.  p.  iyg.  —  Lignages  d'oiitre-mer, 
I".  VI  et  i\,  p.  ."iya.  38o,  43o,  h?th  .  édil. 
I^abbe. 

■  Voir  phis  bas  la  g'énéalogie  des  Ibehii. 
tableau  C. 

'  Marin.  Sanul.  I.  111.  part.  1  1  ,  c.  \.  — 
Gontin.  de  (luill.  de  Tyr,  I.  XXXIl.  c.  \x\, 
p.  365. 


''  Join ville,  ji.  89,  édit.Dn  CangQ(Hislor. 
de  France,  t.  XX.)  —  Willenius  Nangius. 
S.  Lud.  ann.  1  aSS  [Hislor.  de  France ,  t.  XX . 
p.  38/i ,  38.J.)  —  Malh.  Paris,  p.  852. 

"  Marin.  Sanut.  I    111,  part.  1  a  ,  c.  vu. 

—  démentis  IV,  papœ,  I.  Il,  episl.  iy,  I18 . 
apud  Rainald.  ann.  1266,  n"  Sg,  ho,  h'S. 

—  Martène ,  Thcsaur.  anecdot.  l.  11 ,  col.  699. 

—  (Ind.  diplomal.  t.  I,  n"  i5,  p.  395. 

'  On  a  vu  que  c'est  ainsi  que  l'appelle 
ordiiiairenienl  Du  Gange,  quoique  Marin 
Sanudd  le  nuirune  Rendocdar. 


LES  SEIGNEURS  DE  GÉSARÉE.  285 

maistre  de  Césarée  par  intelligence,  le  2 G'' jour  de  janvier,  l'an  ladh. 
c'est-à-dire  laCS,  à  la  l'açon  de  compter  d'à  présent. 

[La  leLlre  de  Clément  IV  est  datée  du  -jô  octobre,  un  2"  de  son  [xmliliçul . 
c'est-à-dire  ia66.  Il  dit  que  Césarée  avait  été  prise  peu  de  jours  aupara\aiil. 
Mais  il  ne  faut  pas  prendre  trop  à  la  lettre  cette  expression  figurée  et  bil)li(pie.| 

Le  seigneur  de  Césarée'  avoit  sa  liante  cour,  c'est-à-dire  coui',  coin 
ou  monnoye  et  justice;  et  il  y  avoit  à  Césarée  cour  de  bourgeoisie  el 
justice. 

[Certains  actes  nous  ont  conservé  les  noms  de  quelques  officiers  de  la  cour 
de  Césarée,  vicomtes,  qui  présidaient  la  cour  des  bourgeois  2,  et  sénéchaux,  ou 
maîtres  de  l'hôlel  ^  chargés  de  l'aire  exécuter  les  ordres  du  seigneur  et  de 
veiller  à  l'administration  de  ses  revenus. 

Parnn  les  vicomtes  nous  voyons  Gautieii  de  Cihco  '.  ipu  doinie  à  l'Hôpital  dr 
Jérusalem  un  courtil,  du  consentement  du  seigneur  Gautier  Granier,  1  toi  . 
21  septembre.  Ce  même  acte  est  signé  par  Richard,  (pu  s'inlitnie  également 
vicomte  de  Césarée.  Comment  y  en  avait-il  deux  à  la  l'ois?  Ganli(!r  de  Cbaco 
est  nommé  dans  le  corps  de  l'acte  dressé  au  nom  de  Gautier  Granier,  G.  mceaimes 
weiis.  Pdchard  signe  l'acte,  Riclnmlus,  ricecomen  CV.synw.et  sa  signalnre  pn'-cède 
celle  de  Gautier  de  Chaco,  qui  signe  ainsi,  Gimllerius,  cwcconies  Cluiro.  L'un 
était-il  le  vicomte  du  seigneur,  l'autre  celui  de  la  seigneurie?  ou  comme  Gan- 
tier Granier  était  seigneur  à  la  fois  de  Césarée  et  de  Sidon,  les  deux  vicomte^ 
se  jiartageaient-ils  ces  deux  villes  dans  l'exercice  de  leurs  fonctions  ? 

Un  acte  de  Hugues  de  Césarée,  de  1160^.  est  souscrit  par  Gervais.  nrnnili . 
On  peut  croire  que  c'était  un  vicomte  de  Césarée. 

En  1  iSa,  SiBO-',  vicomte  de  Césarée,  signe  un  acte  de  son  seigneur  Gau- 
tier IL 

Les  sénéchaux  de  Césarée  connus  sont  :  Uichaiu),  (jui  lut  ténioni  d\nu:  do- 
nation faite  au  Saint-Sépulcre''  par  Ebremar,  archevêque  de  Césarée;  el  Bai- 
DoiiN,  ipii  signe  en  cetlf  qualité  l'acte  du  21  septend^re  1  i3i.| 

'   Assises;  livre  rie  Jean   crihelin,  t.  L  '  Cod.  (h'plomiil.  i.  l,  11'  i.3,  |i.  i4. 

c.  ccLW ,  ]).  h-20.  '  Cod.  diploiiiitl.  (.  I.  11'  liy-î  .  p.  -jott. 

^  Assises  de  .lérn<:.  t.  H,  c  xxxv,  p.  'ih~  '  Cod.  diplomal.  t.  1.  n"  j-?.  .  |>.  7-1. 

et  note  «.  '  Ctnluhirinm  S.  Sepiih-,  11°  711.  p.  1^3. 

^  Assises  de  .lériis.  t.  Le.  cclvi,  p.  407. 


28(;  LES   FAMILI^ES  DOUTRE-MER. 

I.t's  comtes  de  Mercenasco ,  en  Piémont,  du  surnom  de  Gi-anen,i^e 
(iisciil  issus  (les  princes  de  Césarée  et  de  Sajette';  iis  portent,  pour 
aimes,  r: d'azur  à  la  fasce  d'or,  accompagnée  en  pointe  de  trois  espics 
de  l)led  d"or  sur  une  mesnie  tige  qui  sort  de  la  pointe,  et  en  cliel, 
diin  chasteau  sommé  de  trois  tours,  aussy  d'or.  i^  On  dit  que  ces 
armes  se  voiiwit  dépeintes  en  l'église  de  Saint-Georges,  à  deux  milles 
(le  liâmes,  où  l'on  croit  que  l'ut  l'ancienne  ville  de  ce  nom,  qui  est 
ilcsservie  par  des  caloiers  grecs,  au-dessus  de  cette  épitaphe  :  rr  Ambrosio 
rrde  Turre  Mediolanensi,  nobilitate  ac  virtutibus  insigni,  hic  deposito; 
frcpiem  ut  egregia  ejus  opéra,  dum  viveret,  gesta,  eternum  liominibus 
crconnnendant,  sic  eum  immortaiem  cœlicis  civibus  Deus  aggregare 
'•dignetur.  Julius  Pusterla  et  Celsus  de  Graneriis,  ejus  vices  gerens, 
crcum  fletu  ac  mœrore  magno  in  tanti  viri  patrii  gloria  hoc  merenti  me- 
rr  mores,  inscripserunt  monumentum  septimo  idus  julii  Mcxx.n  Au- 
dessus  sont  les  armes  de  cet  Ambroise  de  Turre,  qui  sont  ft d'argent  à 
une  tour  de  gueules, r  et  au-dessous,  Ambrosius  de  Turre.  Elles  sont 
accompagnées  de  deux  écussons,  le  premier  trd'or  à  un  puits  de 
gueuhîs  au  chef  d'or  chargé  de  trois  girons  en  pal  d'azur,  n  Au-dessous 
est  escrit  :  Julius  Puslerla.  Le  second  est  rr  d'azur  à  trois  espics  de  bled 
d'or,  avec  leurs  feuilles  sur  une  terrasse  de  mesme,ii  et  au-dessous 
est  escrit  :  Celsus  de  (h-aneriis.  Au-dessus  de  cliacun  île  ces  écus  sont  les 
croix  potencées  de  Hiérusalem  avec  leurs  croisettes.  Il  esl  ])robable 
(jue  les  Graneri  de  Piémont  sortirent  avec  la  reyne  Charlotte  du 
royaume  de  Cypre.  où  la  maison  des  Greneri  a  subsisté  longtemps, 
et  y  a  possédé  le  titi'e  de  comtes  de  Holias,  et  vinreiit  avec  elle  en 
Piémont. 

'   Mémoires  qui  m  uiit  mlr  communique/,  pur  M.  ImMjc'  d  iùilreiiionts,  de  celle  tamiilc 


LES  SEIGNEURS  TITULAIRES  DE  CESAREE.  287 


LES  SEIGNEURS  TITULAIRES  DE   GÉSARÉE. 


h\s  DE  Nevilles  [(jui  t'iaii  vicomte  de  Nicosie  ',  el  (jiii  avjiit  éli- 
nommé  un  des  douze  membres  du  conseil  ou  gouvernement  |n-ovisoire 
formé  à  la  mort  de  Pierre  II,  en  iSSa],  lut  ciéé  seigneur  de  Césarée 
par  le  roy  Jaques-,  l'an  i88i  [en  récompense  de  ses  services  et  de 
son  dévouement  envers  ce  prince  lorsqu'il  s'était  agi  de  le  faire  noanner 
roi].  Je  crois  qu'il  estoit  père  de  ce  seigneur  de  Césarée  ^  (|ui  recher- 
cha en  mariage,  vers  l'an  lùSa,  Amie  de  Luzignan,  sœur  du  roy 
Janus,  laquelle  espousa  depuis  Louys,  duc  de  Savoye. 


[Depuis  i38i  nous  perdons  de  vue  Jean  de  JNeviile.  Un  accord  di'  (iliypre 
avec  Venise*,  1889,  a  octobre,  mentionne  Jean  Goi\ai'  ou  (ioiiAB,  comnn^  spi- 
gneur  de  (lésarée.  Jean  Gora|),  ini  des  meurtriers  de  Pierre  l"^  avait  l'Ié  aussi 
un  des  douze  membres  du  gouvernement  provisoire  de  1  3(85  '',  et  le  roi  Jacques 
avait  récompensé  son  zèle  et  son  dévouement  en  le  nommant,  en  iScS'i''.  au- 
flitcur  du  royaume  de  Chypre,  il  est  très-probable  que  le  seigneur  de  Césarée 
qui,  en  l432^  recherchait  l'alliance  d'Anne  ou  Agnès,  fdie  et  non  pas  sœur 
du  roi  Janus,  n'était  plus  Jean  Gorap;  mais  nous  ne  pouvons  dire  si  c'était  son 
fds,  ou  un  de  ses  parents,  ou  un  personnage  (pu  lui  fût  tout  à  lail  étranger.) 

'   Loredano,  I.  IX,  p.  5ii  ;  IraH.  fi-anc.  '  t>  Mas-Latrie,  Hisi.  de  Chijpi-i' .  t.  II. 

t.  II,  p.  loi.  —  StramlialJi.  —  De  Mas-  p.  373  et  note  3. 

Latrie,  liisl.  de  Chypre,  t.  II.  p.  3()i.  "   Loredano,  1.  IX.  p.  .31  1  ;  Irad.  traiiç. 

'   Loredano.  I.  IX.  p    ô  1  Ci  ;  Irad.  fiam;.  t   II,  p.    io4.  —  De  Mas-Lalrie.  Ilisl.  dr 

t.  II,  p.  109.  Chypre,  t.  Il,  p.  391. 

'   Loredano.   I.  X,   p.  .^76;  trad.  t'ranç.  '  Loredano,  I.  IX,  p.  5i<k  Irad.   lran<-. 

t.  II,  p.  170.  t   II-  P-  109. 

'  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II.  '  Loredano,  I.  X.  [i.   576;   Irad.   tranç. 

[).  '117  et  note  3.  t-  IL  p-  17"- 


288  LES  FAMILLES  DOITRE-MEP.. 


F.ES   SEIGNEURS   DE   LA   CILIGiE. 


La  Cilicie,  (jui  est  bornée,  à  l'orient,  de  la  Gélésyrie;  à  l'occident, 
(l(^  llsaurie;  au  septentrion,  du  mont  Taurus,  et  au  midy,  de  la 
inei'  (le  Gypre,  tut  presque  la  première  des  provinces  que  les  fa- 
meux paladins  de  la  terre  sainte  conquirent  sui'  les  iididcMes,  au  sortii' 
(les  Icries  du  sultan  de  Coni  [Iconlum,  aujourd'hui  KoniehY-  Elle 
avoil  l'ail  auti'elois  partie  de  l'empire  d'Orient-,  et  avoit  esté  envaliie 
avec  les  autres  provinces  de  l'Asie  par  les  Arabes  et  les  Sarrazins,  au 
lemjis  qu'ils  vinreni  fondre  en  cette  partie  du  monde,  sous  l'empire  de 
(Constantin  le  Barbu,  d'Apsimar  et  de  Justinian  Iiliinotmète.  L'histoire^ 
fait  mention  d'Esman,  sultan  ou  seigneur  de  Tarse,  et  d' Vpafdèle,  sei- 
gneur d'Anavarze,  sous  Basile  le  Macédonien,  contre  lesquels  cet  em- 
pereur eut  diverses  guerres  par  ses  généraux  avec  dilïérents  succès. 
Nicéphore  Phocas  **  ayant  entrepris,  l'an  96^,  <pii  estoit  le  deuxième 
de  son  empire,  et  l'année  suivante,  d'en  chasser  les  Sarrazins,  prit  les 
villes  d(>  Tarse,  d  Anavarze  [Anazarbe],  d'Adane  [Adana],  et  les 
autres,  et  rendit  les  sultans  de  Tripoly  et  de  Damas  tributaires.  Pour 
mémoire  d'une  si  mémorable  victoire,  il  fit  apporter  à  Conslantinople 
les  portes  de  Tarse  et  d'Anavarze,  qu'il  revestit  tout  d'or,  et  fit  mettie 
l'une  dans  la  citadelle  et  l'autre  sur  la  porte  Dorée  de  la  ville. 

La  Cilicie  demeura  en  la  puissance  des  Grecs  jusques  à  l'empire  de 
Romain  Diogène  et  de  Michel  Ducas,  sous  lesquels  les  Turcs  s'en  eni- 
paièrenl  ^  De  sorte  que,  lorsque  les  nostres  entreprii-ent  ce  fameux 

'   Willelmiis  Tyr.  I.  lit,  c.  ix.  t;iii(iii.  Poipliyrog.  Basilio,  c.  \\\m.  wwn 

-  Tlicnpluiii.  .Iiisliii.  p.  lifi,  -lOfk.  .3i  i.  \lii  .  \liii. 
■.U[>.  "  Scylilzès,  p.  Go4,  G65.  65G. 

(jcdrenus.  p.  570.  SyS,  58o. —  Cons-  '"  Scylilzès,  p.  82/1,  820,  8ii. 


LES  SEIGNEURS  DE   LA   CILICIE.  389 

voyage,  elle  estoit  en  leur  |)Ouvoii'  et  sous  la  domination  de  Soliman, 
sultan  de  Nicée^ 

Tancrède  lut  le  premier  qui  l'attaqua;  lequel,  estant  entré  en  cette 
province,  y  assiégea  la  ville  de  Tarse,  et  ayant  obligé  les  Turcs  d'en 
sortir,  les  habitans  le  reconnurent  pour  seigneur,  et  élevèrent  son 
étendard  sur  la  principale  tour,  jiour  marque  de  seigneurie-.  Ce- 
pendant 

BviDOdiiv,  frère  de  Godelroy,  duc  de  Boudlon,  estant  survenu  in- 
continent après,  la  luy  enleva,  ayant  persuadé  aux  liabitans,  partie 
par  belles  paroles,  partie  par  menaces,  d'abattre  l'étendard  de  Tan- 
ci'ède  et  d'élever  le  sien^  et  ainsy  devint  niaistre  de  la  ville  de  Tarse, 
qu'il  se  conserva  malgré  les  efforts  de  Boémond,  (|ui  avoit  pris  la 
querelle  de  Tancrède,  et  y  mit  une  foi'te  garnison.  Au  mesme  temps*, 
un  seigneur  aleman,  nommé  Guelfe,  prit  sur  les  Turcs  la  ville  d'Azara, 
que  Gudlaume  de  Tyr  semble  confondre  avec  la  ville  d'Adane,  et  Tan- 
crède, poursuivant  son  chemin,  prit  aussy  Mamistre,  dite  des  Grecs 
Mopsuestie,  l'une  des  principales  places  de  Gilicie^  Ensuite  Bau- 
douin et  Tancrède  s'estant  rencontrez  avec  leurs  troupes,  il  se  livra 
combat  entre  eux,  où  Tancrède,  qui  n'avoit  pas  des  forces  égales,  lut 
obligé  de  céder  et  de  prendre  la  fuite '^.  Mais  cela  n'empesclia  pas 
qu'il  ne  prist  sur  les  Turcs  Alexandrete  et  la  pluspart  des  autres  places 
de  la  Gilicie,  tandis  que  Baudouin  faisoit  d'autres  conquestes  du  costé 
de  l'Arménie  et  vers  le  fleuve  d'Euphrate''.  Ce  fut  en  ce  temps-là  que 


'   All)prlus  Aquensis,  I.  III.  c.  v.  Rnli.  Mon.  1.  III.  p.  liB.  lil>,  apud  Bou,cfars. 

^  Tucleboil.  I.  II.  p.  784.  —  Alljcrtus  '  Atbertus  Aquensis,  I.  III,  c.  \,  xiv. — 

Aquensis,  t.  III,  c.  v,  vi.  —  lîaldric.  I.  II.  WitlelniusTyr.  I.  III,  c.  xx.  wii. — Tiidelioil. 

p.  100,  apud  Bongars.  —  Guibei't.  Novig.  I.  Il,  p.  78/1. 

1.  III,  c.  XII. —  Witielmus  Tyr.  1.  III,  c.  xix,  '"  lialdric.  I.  II,  p.  i  00.  -  Allicrt.  Aqueii- 

XX.  — Fulchor.  Garnot.  1.  I,  c.  vi.  —  Belli  sis,  I.  III,  c.  xv.  —  Willplmus  Tyr.  1.  III. 

sacri histor.  c.  xxxi,  apud  Matjillon,  Muséum  c.  xxi.  —  Guibert.  .\ovig.  I.  lit,  c.  xii. 
Italiciim,  t.  i,  p.  107,  108.  ^  Atbertus  Aquensis,  t.  III,  c.  xvi. 

'  Alb.  Aqueiis,  1.  III.  c.  ix,  x,  xi,  xiv. —  '  Willetmus  Tyr.  I.  III.  cap.  utt. 

37 


300  LES  FAMILLES  D^OUTRE-MER. 

BoÉiVKiND,  qui  lui  depuis  prince  d'Anlioclie,  prit  sou  temps  pour 
reprendre  les  vilhîs  de  ia  (lilicie,  lesquelles  il  enleva  à  Baudouin  et  à 
ceux  ([ui  les  lenoicnt',  el  se  l'endiL  niaislre  de  celles  de  Tarse,  d  Adane. 
de  Maniistre,  d'Anavarze,  de  Longinias  et  autres,  où  il  estahlil  des 
gouverneurs.  [*our  s'en  assurer  davantage  la  possession^,  il  en  obtint 
l(!  (Ion  de  Talie,  gV'néral  de  l'empereur  Alexis.  Cet  empereur,  piqin' 
de  ce  (pie  Bo(''moii(l  ne  luy  avoit  pas  remis  la  ville  d'Antioche  entre 
les  mains,  comme  il  avoit  esté  convenu,  envoya  Monastras  avec  une 
armi'e  de  terre,  et  Cantaeuzène  avec  une  arnn^e  navale,  pour  enlever 
aux  François  les  places  (|ui  luy  dévoient  demeurer  suivant  les  traitez 
(]u"il  avoit  faits  avec  eux  loisqu'ils  passèrent  par  Conslantinople^.  (lan- 
tacuz(''ne  prit  Laodicée,  et  Monastras  se  i-endit  maistre  des  villes  de 
Longinias,  de  Tarse.  d'Adane,  de  Mamistre  et  de  toutes  les  places  de 
la  (^jilicie.  Mais  les  Grecs  ne  les  possédèrent  pas  longtemps;  car  durant 
(|ue  Boénioiid.  piqué  contre  I  empereur  de  celte  invasion,  passa  dans 
la  Dalmatie  pour  lui  faire  la  guerre,  Tancrède,  à  qui  il  avoit  laissé  le 
gouvernement  d'Antioche,  ])r(^nant  l'occasion  du  rappel  de  Monastras 
et  de  ses  troupes  poui"  les  ojiposer  à  Boémond,  en  sortit  avec  dix  mille 
hommes,  prit  Mamistre  et  tout  le  reste  de  la  Cilicie,  sans  que  Aspiétès. 
qui  en  avoit  esté  laissé  gouverneur  a])i'ès  le  départ  de  Monastras,  eusl 
apporté  beaucoup  de  résistance*.  Gecy  ari'iva  vers  l'an  iio4.  Il  est 
probable  que 

Bebinard^,  surnommé  Leslrange  ou  Extmneus,  de  la  famille  duquel 
jay  parlé  ailleurs,  qui  est  qualifié  gouverneur  de  Longinias  en  Cilicie. 
par  Albert  d'Aix  '^,  et 

Guy,  surnommé  Capreolus  ]n\v  le  mesme  auteur',  ([ue  je  crois  avoir 
esté  de  la  maison  de  Chevreuse,  qualilié  prince  des  villes  de  Tai'se  el 

'   Willdraus  Tyr.  1.  Vil,  c.  il.  *  Anna  Comm.  i.  XII,  p.  oig. 

'  Raiiiioncl.  de  Agiliis,  p.  i4(3.  '  M oW  Les  Seigneurs  de  Banith. 

'  Anna  Comm.  1,  II,  p.  389.  .Sin.  —  "  Albertus  Aquensis,  I.  VIII,  c.  xl,  \lii. 

Gesin  Frnncor.  p.rpiigiianl .  HieriisnI.  c.  i,m.  '  Albertus  Aquensis,  I.  XI.  c.  xi,. 


LES  SEIGNEURS  DE  LA  CILIGIE.  291 

de  Mamistre,  qui  vivoit  ou  Tau  i  i  lo  et  i  i  i5  \  eurent  ces  places  en 
CTOuvernemeut  ou  en  fief,  sous  llionmiage  des  princes  d'Anlioche.  Du 
moins  il  est  constant  que  Tenipereur  Jean  Gomuène,  fils  d'Alexis,  les  prit 
toutes  sur  Raymond  de  Poitiers,  prince  d'Antioche,  lorsque  ulcéré  du 
refus  qu'on  luy  fit  de  donner  en  mariage  l'héritière  de  cette  piinci- 
pauté  à  son  fils  Manuel,  et  de  ce  que  Raymond  luy  avoit  esté  préféré, 
il  vint,  l'an  i  lia,  avec  une  puissante  armée  pour  l'obliger  à  luy  res- 
tituer, suivant  les  anciennes  conventions,  cette  place  et  let,  autres  de 
l'empire  grec  qu'il  tenoit  -.  D'abord  l'empereur  se  rendit  maistre  des 
villes  de  Tarse,  d'Anavarze,  d'Adane,  de  Mamistre  et  du  reste  de  la 
Cilicie,  après  cpi'elles  eurent  demeuré  en  la  puissance  des  princes 
d'Antioche  l'espace  de  tfuarante  ans,  ainsy  qu'escrit  Guillaume,  arche- 
vesque  de  Tyr;  puis  il  vint  mettre  le  siège  devant  la  ville  d'Antioche, 
et  ayant  obligé  le  prince  à  luy  faire  hommage,  il  luy  restitua,  par  le 
traité  qui  se  fit  entre  eux,  toutes  les  places  qu'il  luy  avoit  enlevées,  et 
luy  en  accorda  l'investiture,  à  condition  de  les  relever  de  l'empire^. 
L'année  suivante,  le  prince  s'estant  repenti  de  ces  traitez,  obligea 
l'empereur,  qui  avoit  hyverné  à  Tarse,  de  retourner  vers  Antioclie: 
mais  d  décéda  en  chemin,  dans  la  Gilicie,  l'an  ii/iS*.  Manuel,  son 
successeur,  continua  cette  gueri'e,  et  envoya  deux  généraux  avec  une 
armée  dans  la  Gilicie,  où  ils  prirent  les  places  et  les  chasteaux  que 
le  prince  y  tenoit,  qui  demeurèrent  depuis  ce  temps-là  aux  Grecs, 
quovi[ue  Raymond  eust  fait  sa  paix  avec  Manuel^.  Mais 

ToRos'',  prince  d'Arménie,  voyant  (jue  l'empereur  estoit  occupé  en 
d'autres  guerres,  et  se  fiant  d'ailleurs  sur  ce  (pi'il  estoit  éloigné  de  luy. 
entreprit  la  conqueste  de  la  Gilicie,  de  laquelle  il  se  rendit  maistre. 
Vlannel,  ([ui  ne  pouvoit  venir  en  personne  jiour  réduire  cet  insolent. 

'   Gauler.  De  Bello  Anlioclieno ,  \-).  Il  hj.  '    S mv  Les  Princes  d'Anlioche. 

-  Wilielnms  Tyr.  1.  XIV,  c.  x.\i\.  —  Gin-  '  Cinnamus,  I.  It ,  c.  m  .  p.  19.  3/!.  — 

naiiius,  1.  I.  c.  VII,  .\.  p.  8.  9.  19.  li).  —  Odo  deDiogilo.  I.  IV.  p.  liu. 
Nicet.  in  Joann.  c.  \i.  "   Voir  Les  Rois  d'Arménie. 

'  Willelmus  Tyr.  1.  XIV,  c.  .vx. 


292  LES  FAMILLES  D'OUTP.E-MER. 

donna  charge  ;\  Renaud,  prince  d'Aiilioclie,  de  le  chasser  de  cette 
piovince;  ce  qu'il  fit.  Mais  ce  prince,  offensé  de- ce  que  l'empereur  ne 
luy  avoit  pas  donné  la  rescompense  qu'il  luy  avoit  promise  pour  un  ser- 
vice si  signalé,  quitta  son  |tarty  et  se  joignit  à  Toros,  qui  entra  dere- 
chef dans  la  Cilicie,  où  il  juit  les  villes  de  Tarse,  d'Anavarze,  et  les 
autres  de  cette  province.  Cette  seconde  irruption  de  Toi'os  '  attira  Ma- 
ruiel  et  son  armée  dans  la  Cilicie,  où  il  reprit  Longinias,  Tarse  et  les 
autres  plac(>s  qui  lui  avoient  esté  enlevées,  et  y  établit  pour  gou- 
verneur 

Calaman -,  auquel  les  Grecs  donnèrent  le  nom  de  Constantin^,  filz 
de  Borilz,  bastai'd  de  Calaman,  roy  de  Hongrie,  et  ainsy  proche  pa- 
rent de  renq)ereur'',  (jui  estoit  filz  de  la  sœur  du  roy  Calaman,  outre 
<{ue  Boritz  avoit  espousé  une  parente  de  l'empereur  Jean  Comnène,  de 
laquelle  ce  Calaman  na(|uit^  Ce  gouverneur  est  reconnu  dans  nos 
histoires  sous  le  titre  de  duc  de  Mamistre".  Elles  racontent  comme  il 
tut  l'ait  prisonnier  en  une  bataille  que  les  nostres  perdirent  au  mois 
d'aoust,  l'an  j  i(U.  Durant  la  prison  de  Calaman,  Manuel  envoya 

Andromque  Euphorbène,  son  cousin,  pour  gouverner  la  Cilicie,  sur 
le(|uel  Toios  prit  plusieurs  places  de  la  Cilicie,  piqué  de  ce  que  ce 
gouvei'iieui'  avoit  fait  mourir  son  iVère  Estienue''. 

ANDRONiyLË  CoiiisÈNE  y  fut  euvoyé  ensuite  avec  la  mesme  qualité  et 
fut  défait  plusieurs  fois  par  Toros**. 

MiLos  ou  MILAS^  qui  succéda  à  Toros,  fit  la  guerre  à  Calaman,  (|ui 


'  Ginnamus,  I.  IV,  p.  195.  '  Epist.  pnnci[).iii  Ge.s(.  De/,e/f.[j.  1  1  79, 

^  Ciiinaïuus,  p.  3i2.  1182. 

'  Thwiocz,  part.  2,  c.  lxi.  '  Cinnamus,  p.  aiy. 

'  Willelinus  Tyr.  I.  XIX,  c.  ix.  "  Cinnamus,  p.  27  1 .  — Nicet.  in  Manuel. 

'  Cinnamus,  1.  III,  p.  126.—  Ollio  Fri-  \.  IV,  c.  iv. 

sing.  Annal.  I.  Vit,  c.  xxi.  '  Cinn.p.  ?,  1-2. —Voir  Les  Rois  d'Arménie. 


LES  SEIGNEURS  DE   LA  CILIGIE.  293 

estoit  sorty  de  prison,  le  défit  et  luy  enleva  plusieurs  places,  il  vain- 
quit encore  Michel  Brauas  et  Andronique  Eupliorbène,  qui  furent  en- 
voyez contre  iuy.  Il  est  probable  ((ue  ce  fut  en  ce  temps-là  cpie  I  l'in- 
pereur  (juitta  la  ville  de  Tarse  (laquelle  il  pouvoit  malaisément  garder 
à  cause  des  Arméniens  qui  s'estoient  joints  aux  Sarrazins)  k  Boé- 
mond  III,  prince  d'Antioche;  lequel  voyant  qu'elle  estoit  trop  esloignée 
de  ses  Estats  pour  la  conserver,  la  vendit  à  Rupin,  prince  d'Arménie, 
fds  et  successeur  de  Milon,  l'an  i  182  '.  Depuis  ce  temps-là  les  princes 
et  les  roys  d'Ai-ménie  furent  possesseurs  de  la  Cilicie,  et  y  firent  leur 
principal  séjour;  à  cause  de  quoy  cette  province  fut  reconnue  depuis 
sous  le  nom  d'Arménie  ,  comme  nous  apprenons  des  auteurs  de  ce 
temps-là  ^. 

'  Willeimus  Tyr.  1.  XXll .  c.  \xi\.  tara.  c.  ixiv,  p.  2/11.  —  Mann.  Sanut.  I.  I . 

'  Tageno  Palav.  p.  i3.  —  Geog.  grœc.         part.  5,  f.  i. 
apud  Allatiiim.  notée  in  Georg.  Acropoli- 


^>!)'i  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LES  COMTES  D'EDESSE 

ou    DE    ROHAS. 


Ëdesse,  ville  très-célèbre  des  peuples  nommez  Osroènes  et  de  la 
Vlésojjotamie,  fut  appelée  JuslinopoUs,  du  nom  de  lempereur  Justin 
le  Tliiacien,  ipi  la  fil  rebastir  après  qu'un  tremblement  de  terre  leul 
ruinée'.  Ensuite  elle  prit  le  nom  de  Roclias  ou  de  Rohas'^,  qui  luy  fut 
donné  par  les  Arabes.  [On  a  cru  aussi  ^  que  c'était  l'ancienne  Rages 
on  Ragnu  des  Mèdes.]  Elle  est  assise  sur  le  fleuve  de  Scyrte  *,  et  lut 
autrefois  la  capitale  du  royaume  d'Abgare  ^.  Elle  vint  au  pouvoir  des 
Perses  sous  le  fds  et  le  successeur  de  ce  roy,  qui  se  rendit  volontaire- 
ment à  eux.  Les  habitans  se  soulevèrent'  ensuite  contre  les  Perses  et 
se  donnèrent  aux  Romains,  qui  la  conservèrent  jusques  en  lainiée 
iju'Héraclius,  après  avoir  fait  mourir  le  tyran  Phocas,  fut  fait  empe- 
reur, Cosroès  l'ayant  inutdement  assiégée  auparavant,  sous  1  empire 
de  .lustinian''.  Héraclius  la  reprit  incontinent  après  sur  eux,  lan  19'' 
de  sou  empire;  mais  il  ne  la  garda  pas  longtemps,  cai'  dix  ans  après. 
Jad  ayant  esté  envoyé  en  Mésopotamie  par  Umar,  roy  des  Arabes,  ré- 
duisit Edesse  et  toute  cette  province  en  sa  puissance*.  Ensuite  l'empe- 
reur Romain  Lécapène,  y  ayant  mis  le  siège,  le  leva  à  la  prière  des 

'   Evagrius,  \.  IV  c.  viii.  —  Procojj.  1.  1.  '  Cedrenus.  p.  365. 

!)f  Bello  Persico ,  edit.  Paris,  c.xvii,  p.  27.  '  Procop.  De  jEdif.jmtA.U,  c.\u,]).  -n. 

'19.  —  Anastas.  Hisl.  eccl.  p.  yS,  86. 

"  Constant.  Porphjrog.  De  Imag.  Edess.  "  Cedrenus,  p.  607.  —  Anastas.  p.  88. 

|).  g/i.  '    Piocop.  De  Bello  Persico,  1.  II. 

'  Ecchard.  De  Sncra  cxpeit.  lerosoli/m. —  '  Thooplian.  —  (Jir.  Ak\va7id.  p.  8'jli. — 

.Mai'tène,  Ampliss.  coUect.  t.  V.  coi.  Saô  h.  Anastas.  p.  loC).  —  Paul.  Diiic.  Hist.  miscell. 

—  Cod.  diphm.  (.  I .  p.  493 .  I>i'i.  \.  XVIIL 


LKS  COMTES  D  EDESSE.  295 

liabitans.  qui  pour  reconiioissaiice  de  ce  bienfait  luy  firent  piésent  de 
l'image  de  Nostre-Seigneur,  imprimée  dans  un  mouchoir,  qu(>  nous 
appelons  vulgairement  veVonùyMe,  quasi  vera  icon  Christi  d'où  quelques- 
uns  ont  Formé  le  nom  d'une  sainte'. 

Enfin,  sous  l'empire  de  Romain  Argyre,  Georges  Maniacès,  prolo- 
spatliaire  ou  grand  escuier,  l'ayant  reprise,  elle  demeura  en  l'obéis- 
sance des  empereurs  de  Constantinojile -,  qui  y  envoièrent  des  gou- 
verneurs de  temps  en  temps,  dont  le  premier  fut  Maniacès \  auquel 
succéda  Léon  Lependrène,  qui  défendit  généreusement  la  ])lace  contre 
les  attaques  des  Arabes;  puis  Parasuatzas  *,  Ibérien  de  nation,  (jui 
défit  ces  mesmes  peuples  qui  avoient  tasclié  de  s  en  emparer  par  eiii- 
Ijusches  et  par  fraudes.  Après  luy  l'histoire  fait  mention  de  Paul, 
proèdre-'  (c'est  une  dignité),  gouverneur  et  capitaine  d'Édesse,  sous 
Diogènes,  sous  l'empire  duquel  la  Palestine  et  les  provinces  voisines 
ayant  esté  envahies  et  occupées  par  les  Turcs ^  la  seule  ville  d'Edesse 
demeura  exempte  de  leurs  attaipies;  et,  quoyque  environnée  de  toutes 
parts  de  peuples  infidèles,  elle  ne  reconnut  pas  tant  les  empereurs  de 
Constantinople  (ju'elle  se  vit  assujettie  à  ses  gouverneurs,  qui  se  trou- 
vèrent presque  indépendans  d'eux,  à  cause  qu'ils  n'en  recevoient  au- 
cun secours.  Car  il  semble  qu'Orderic  Vital ''  s'est  mépris  (piand  il  ;: 
escrit  (jue  la  ville  d'Edesse  estoit  en  la  puissance  des  Turcs  lors([ue 
Baudouin,  frère  de  Godefroy  de  Bouillon,  y  fut  appelé  par  le  gouver- 
neur, quoyque  Aithon^dise  de  mesme,  et  qu'elle  fut  assiégée  et  prise 
par  Artot,  général  de  Dogrissa  ou  Tegralbe,  second  sultan  des  Turcs, 
avec  toute  la  Mésopotamie  ;  ce  qui  semble  se  rapportera  c(;  que  Geoiges 
Elmacin  a  écrit,  que  les  villes  d'Antioche  et  de  Rohas  vinrent  en  la 
puissance  des  Turcs  au  mesme  temps,  sous  le  caliphat  d'Abulcasem. 
Mais  Foucher  de  Chartres  ^  qui  accompagna  Baudouin  en  cette  expé- 

'  Cedrenus.  ]>.  63 1.  —  Léo  (irammat              "  Wiilelmus  Tyr.  1.  1\ .  c.  ii. 

p.  5o8.  '  Ortleric.  Vital.  1.  !X.  p.  7/1/1;  édil.  Lt- 

'  Gedi-eniis.  p.  y-Si.  prevost,  c.  u. 

'  Cedrenus,  p.  787,  709.  *  Aitlion.  c.  .\\.  p.  l'i. 

Cedrenus,  p.  787.  '  Kuicher.  Carnol.  1. 1 ,1;.  \i.  -  Willeltiiiis 


'  Cedrenus.  p.  843.  Tyr.  I.  IV,  c. 


11. 


±H->  LES  FAMILLES   D'OUTRE-MER. 

(litioii  et  estoit  son  cliappellaiii,  nous  apprend  formellement  que  celuy 
(jui  commandoit  alors  en  la  ville  dEdesse  estoit  Grec  de  nation.  Con- 
rad, aljl)é  d'L'sperge',  le  qualifie  très-chrestien ;  lequel  y  ayant  esté  en- 
voyé, par  l'empereur  de  Constantinople,pour  la  gouverner  en  son  nom, 
et  se  voiant  environné  de  toutes  parts  des  Turcs,  (jui  avoient  occupé 
les  provinces  voisines,  en  sorte  qu'il  ne  pouvoit  avoir  aucun  commerce 
avec  les  Grecs  d'Orient,  ny  tirer  aucun  secours  d'eux,  commandoit  à 
la  place  et  aux  pays  voisins  avec  indépendance,  et  en  quelque  manière 
.'Il  souveraineté.  Mais,  comme  il  n'estoit  pas  assez  puissant  pour  re- 
pousser les  continuelles  courses  et  les  attaques  des  Turcs,  il  manda, 
du  consentement  des  liabitans,  Baudouin,  dont  la  réputation  en  t'ait 
de  guerre  avoit  remply  de  terreur  toutes  les  provinces  occupées  pai- 
les  nifidèles,  pour  le  sccouiir  contre  eux,  et  l'adopter  et  le  faire  son 
successeur  au  duché  et  au  gouvernement  d'Edesse,  ce  duc  grec  n'ayant 
aucuns  enfans '.  Cai-  Orderic^  s'est  encore  mépris  en  cecy,  quand  il  a 
esci'il  que  le  duc  donna  sa  fille  en  mariage  à  Baudouin. 

Baudouin  donc,  attiré  par  ces  belles  promesses,  [)rit  quelques  troupes 
avec  lesquelles  ayant  passé,  non  sans  beaucoup  de  péril,  jusques  dans 
Edesse,  il  v  fut  receu  par  le  duc.  qui  non-seulement  le  fit  gouverneui 
de  la  place  conjointement  avec  luy,  mais  encore  l'adopta  en  fils  \  sui- 
vant la  coutume  du  pays. 

J'av  remarqué  ailleurs  les  cérémonies  qui  s'observèrent  en  cette 
adoption.  Le  duc  ayant  esté  tué  par  les  habitans  quinze  jours  après", 
-;ur  l'avis  qu'ils  eurent  qu'd  machinoit  la  mort  de  Baudouin;  ce  prince 
fut  reconnu  et  estably  par  eux  duc  d'Edesse,  vers  l'an  1097.  Depuis, 
ayant  esté  esleu  roy  de  Hiérusalem,  après  le  décez  de  Godetroy  sou 
frère,  en  Fan  i  100.  il  céda  le  comté  d'Edesse  à 

'   Gonrnd.  Usperg.  ann.  1  100.  berl.  I.  III.  c.  xiii.  —  -i-i'  Dissert.  siir.loiri- 

'  Fulrliei".  Cnniotens.  — Willplimis  Ty-  ville,  p.  270. 

i-eiibis.  *  Fulcher.  Cariiot.  1. 1,  c.  vi.  —  AUjertus 

•  Ofderic.  Vilul.  t.  III.  \.  IX.  0.11.  p.  508.  Aquensis,  1.  HI.  c.  xxii.  wiii.  xxiv.  —  \\\\- 

-jhïi.  lelnnis  Tyr.  I.  IV.  c.  iv.  v.  —  Ecchard.  apiid 

'    \ll)Prliis  Aquensis.  I.  IH.  c.x\i. —  Gui-  Martèiie.  Ampliss.  collect.  t.  V.  col.  oao  b.c. 


LES  COMTES  D'EDESSE.  297 

Baudouin,  seigneur  de  Bourg  en  Retlielois,  son  cousin,  fils  puisiK'  de 
Hugues,  comte  de  Retliel  en  Champagne  '.  Ce  comte  ayant  esté  tail 
prisonnier  en  une  course  contre  les  Turcs, 

Tainciiède  fut  choisy  par  ceux  d'Edesse  pour  gouverner  la  |)lace  d 
l'Estat  d'Édesse^;  ce  ([u'il  fil  jusques  à  ce  que  Baudouin,  estant  de 
retour  après  cinq  ans  de  captivité,  rentra  en  sa  principauté.  Enlin 
Baudouin  de  Bourg  avant  succédé  au  royaume  de  Hiérusalem  à  Bau- 
douin 1'%  il  donna  le  comté  dEdesse  à 

.loscKLl^  DE  CoLRTENAï,  SOU  cousiii,  auquel,  n'estant  encore  (pu- 
comte  d'Edesse,  il  avoit  l'ait  don  à  son  arrivée  en  la  terie  sainte,  vers 
1  an  1101,  de  la  partie  de  son  comté  qui  est  vers  le  fleuve  d'Euplirate '. 
en  laquelle  estoient  les  villes  archiépiscopales  de  Coritium  et  de  Tn- 
lupe,  et  les  villes  et  les  chasteaux  de  Turbessel,  de  Haitab,  de  Ra- 
vendel  et  quelques  autres,  pour  tenir  le  tout  en  fief  de  luy  ;  d  oii  il 
est  souvent  surnommé  de  Turbessel  dans  les  auteurs  \  Joscelin  estoit 
issu  diuii'  très-illustre  famille,  ainsy  qu'écrit  Albert  d'Aix  ^  et  estoit 
fils  de  .foscelin,  seigneur  de  Gourtenay,  et  petit-fils  d'Athon.  fils  d'un 
chastellain  de  Ghasteau-Renard,  qui  le  premier  l'oitilia  le  chasteau 
de  Courleuay  ^  Ce  Joscelin  n'eut  de  son  |)]'eniier  mariage  avec 
Férole,  lille  de  Geofroy,  comte  de  Joigny,  qu'une  fille,  qui  fut  mère 
de  Guy  et  de  Renaud,  comtes  de  Joigny.  De  sa  seconde  femme,  Eli- 
zabeth,  fille  de  Miles  de  Montlhéry,  il  laissa  Miles,  seigneui'  de  Gour- 

'  AllieitiisAqiiensis.  I.Vll.c.  \\xi;l.  tX.  Ordeiic.  Vil.il.  I    X,  p.  yMç);  I.  \l.  |i.  8a5. 

c.  xxxix,  XI,;  I.  XI.  c.  vu;  1.  XII.  c.  xi\.  —  S26. 

Fuleher.  I.  II.  c.  xx\i.  —  W  ilielnuis  T\  r —  '  Albeilus  Aquensis.  1.  VII .  c.  xwvi  ;  1. 1\. 

Math.  Paris.  c.  xxxix;   I.  X.   c.  xxxvi:   I.  XI.   c.  x.  xii, 

-  Aibertus  Aquensis.  I.  IX,  c.  xli;  I.  X,  xxxviii.xl. 
e.  xxxvi. —  Marin.  Sanut.  1.  III.  p.  l^.'k  —  ^  Alberlus  Aquensis.  I.  XII.  c.  xxxi. 

WillelmusTyr.  1.  X.c.  xxx;  I.  XI.c.  vmi.  "  Gnniinuat.  Aimonii.  I.  \.  c.  xlvi.  — 

'  AlbcrUis  Aquensis.  I.  IX.  c.  xxxix;I.X.  Ilist.  de  CliaslUlon .  I.  II.  c. 


\i . 


c.  xxxvi;  1.  XI.  c.  xxxviii;  1.  XII, c.  xxxi. —         Labbe.  Lignages  d'otilre-mer,  1:.  \\\ .  \i.  090. 
Willelmus  Tvr.  1.  X.  c.  xxiv.  xxix.  xxx.  —         —  Cad.  dqdoimt.  t.  1.  p.  '110. 


38 


298  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

lenay;  Joscelin  II  [coinriK!  ineinbre  de  la  famille  de  Courtenai,  el  1"', 
coinnie]  conite  d'Édesse,  (;l  GeollVoy  de  Courtenay,  surnoiniué  Char- 
palii  par  Giullaunie  de  Tyr  \  qui  mourut  aux  guerres  saintes.  Cette 
Élizahetli  estoil  sœur  de  Mélissende,  mère  de  Baudouin  [de  Bourg], 
ce  (jui  a  l'ait  dire  au  mesiiie  auteur  [Albert  d'Aix-]  (jue  Joscelin  II  [1] 
estoit  Iils  de  la  tante  de  ce  roy.  Miles,  seigneur  de  Courtenay,  espousa 
Agnès,  sœur  de  Guillaume,  comte  de  Nevers,  et  eut  d'elle  Benaud  ou 
Renard,  seigneur  de  Courtenay  ^  qui,  de  la  sœur  de  Guy  du  Donjon, 
eut  Élizahetli,  dame  de  Courtenay,  mariée  à  Pierre  de  France,  lils 
puisné  de  Louys  le  Gros,  roy  de  France,  dont  la  postérité  prit  le  sur- 
nom de  Ç.ourlenajj. 

[On  voil  lin  Joscelin  de  Courtenai  souscrire,  comme  baron  du  royaume, 
un  acte  du  roi  Baudouin  III*,  en  i  i/iA.  Nous  ne  pensons  pas  que  ce  soit  Jos- 
celin II,  comte  d'Kdcsse,  qui  alors  n'avait  pas  encore  [)erdu  sa  principauté. 
Rtail-ce  un  frère  ou  un  fils  de  Renaud,  seigneur  de  Courtenai?] 

Joscelin,  comte  d'Édesse,  se  fit  tellement  signalei-  dans  les  guerres 
saintes  (pi'il  en  acquit  \o  surnom  de  Grande  qui  luy  est  donné  ])ar  les 
auteurs  et  par  son  fils  mesme,  (pii,  dans  des  lettres  de  [mai]  ii3i, 
où  souscrit  Tramon  [Francon],  arclievesque  de  Tulu[)e,  j»rend  ce 
litre:  Goscelimis,  magni  Goscelini  flim,  cornes  Edessanus.  Guillaume 
de  Tyr''  parle  avantageusement  de  ses  rares  qualitez,  aussy  bien  que 
les  autres  escrivains  des  gueri'es  d'outre-mei' \  (pii  racontent  au  long 
toutes  ses  belles  actions.  II  mourut  l'an  i  i3i  ^  laissant  de  sa  femme, 
qui  estoit  sœui'  de  Levon  ou  Léon,  princ<>  d'\rm(''m'(>  ou  dans  1  \r- 
nnînie,  Joscidin,  qui  luy  succéda. 

'   VVilielrmi.s  Tyr.  I.   \[V.  c.  vw.  —  f)u  "   Willelimis  Tyr.  I.  \.  r.  \xiv. 

Tillet,  [).  8(i.  '   I*'iilctier.  1.  111,  c.  \ii.  \\\u  .  \\\\ .  \i.ii. 

-   Albeiliis  Aquensis.  I.  Xll,  c.  \xm.  —  —  (ieiiiler.  De  hello  Aiiliochem ,  p.  'i(i(). — 

Ciid.  diploiiiiil.  t.  1,  p.  /iio,  'ii->.  Hist.  Hierosol.  ann.  iifla;  apud  Bongars, 

Uist.  de  Courtenay,  p.  ii.  -18.  ]).   (Ji<).  —  Willelimis  Tyr.   1.  X.  c.   .wiv. 

'   (lartul.  S.  Sepiik.  n"  S'i ,  |).  OS.  \xix,  \\x;  1.  \11,  c.  iv,  xvn  et  seq.  1.  XIII, 

'  jEgidiiis  (le  Itoyn  ,  ann.  iiOT). —  dar-  c.  xi,  \vi,  xxii. 
lui.  de  Manosfjue.  —  Cod.  diphmal.  1 .  1 ,  n°  1  .^,  '   Wiilelmus  Tyr.  1.  XIV.  c.  m.  —  f'yid. 

p.  1 6 .  4  I  ] .  lie  Roya ,  ann.  1 1  ."i  1 . 


LES  COMTES  DÉDESSE.  299 

JoscELiN,  II'  du  nom,  comte  d'Édesse,  suriioiiiiiR'  le  Jeuiic\  lut  tiiV- 
iibéral  et  vaillant  de  sa  personne,  mais  adonné  extraordinairemenl 
aux  femmes,  à  l'ivrognerie  et  autres  vices,  ((ui  le  plongèrent  avec  le 
temps  dans  le  mallieui-,  et  luy  firent  perdre  en  un  nu)ment  ce  que 
son  |)èie  avoit  acquis  avec  beaucoup  de  gloire  et  de  réputation,  et 
conservé  avec  beaucoup  de  jieine.  Car  Sanguin  %  sultan  de  Musule 
[c'est  Emad  Eddin  Zenglii  1"',  sultan  de  Mossoul  et  d'Ale|)],  ayant  mis 
le  siège  devant  Édesse,  la  prit  en  l'an  11^2,  ou  selon  d'autres^  en 
l'an  11  45  \i\hh,  selon  L'Art  de  vérifier  les  dates].  Guillaume  de 
Neuboiii'g"  dit  qu'un  habitant  de  la  ville.  Arménien  de  nation,  piqué 
sensil)lement  de  ce  que  le  comte  avoit  abusé  de  sa  t'einine.  iniroduisil 
les  ennemis  dans  la  place,  le  propre  jour  de  Noël,  durani  les  matines. 
Mais  le  comte,  fayaiil  recouvrée  et  reprise^  incontineni  après,  par 
l'intelligence  des  liabitans,  Noradin,  fils  de  Sanguin,  la  leprit  encore 
une  lois  sur  lui. 

La  nouvelle  de  celte  disgrâce,  arrivée  ù  la  terre  sainle",  excita  les 
princes  chrestiens,  particulièrement  l'empereur  Conrad  et  Louys  le 
Jeune,  roy  de  France,  à  prendre  la  croix  pour  arrester  les  progrez 
des  infidèles.  Enfin  le  comte  lut  tait  prisonnier  par  eux  dans  des  em- 
buscades ((u'ils  lui  di-essèrent  comme  il  alloit  à  Antioclie,  vers  1  an 
1168,  et  l'ut  conduit  à  llalape  [Alep],  où  il  mourut  misérablemenl '. 
Sa  femme,  voyant  que  son  mary  avoit  esté  pris,  transporta  et  céda. 


'  Willelmus  Tyi-.  1.  XIV,  c.  m.  xxvi  ; 
i.  XV,  Cl.  Il,  III,  IV,  \iv.  wiii;  I.  XVII. 

c.  XI. 

-  L'Art  (le  ocrificr  les  dates:  Si(ltiiiis  (F  Alep 
et  de  Damas. — Nicet.  in/onnn.  c.  mi,\iii. — 
Willcliniis  Tyr.  1.  XVI.  c.  iv.  v.  —  .lacob. 
de  Vilr.  I.  I ,  c.  xcii.  —  Chr.  Usperg.  —  CItr. 
Mnuriii.  [Histor.  de  France,  t.  IV,  p.  388  ). 
■ —  Gcsla  Lnd.  Vil,  c.  m.  —  Chr.  Novmnnn. 
anii.  1  i()A.  —  Otho  Frisiiig.  De  Gest.  Frider. 
I.  I.  c.  xxw.  —  /Egid.  de  Roya,  ann.  1  i3i. 

'  Malh.  Paris,  ann.  ii4-j.  —  Robert, 
de  Monte,  ann.   iiiS.  —  Cliron.  lîeiclicr- 


sperg.  aijii.  1  ikb. —  Nic.Trivet.  ann.  1  lATi. 

"  VVill.  Neubr.  I.  I ,  c.  xviii.  —  CItr.  Vo- 
sieme ,  c.  \\x.  —  Reinaud,  Extraits  des  Ht.':- 
toriois  avales,  etc.  p.  71-78,  9(1-9.3. 

'  Willelnuis  Tyr.  I.  XVI.  e.  xiv,  xv,  xvi. 
—  Saniit.  I.  III,  part.  y.  c.  n.  —  Alberir. 
Aquensis.  —  Magn.  chr.  Bcigk. 

°  Willeinuis  Neubrig.  loc.  cil.  —  Willel- 
mus Tyr.  I.  XVI,  e.  xviii.  —  Otbo  Frising. 
De  Gest.  Frid.  i.  I,  c.  xwv,  x\x\i.  —  Rn- 
bert.  de  Monte,  ann.  1  i/i5. 

'  W  ilieimus  Tyr.  I.  XVII.  <•.  xi— Jacob, 
de  Vitriaco,  I.  I,  c.  xcii. 

.38. 


.■iOn  LES  FAMILLES  IVOUTRE-MEP,. 

(In  (-(1118611161116111  de  Baiidoiiiii  111,  roy  de  llii'riiyalcin,  à  reniperoiir 
(le  (loiisliiiiliiioplc,  l(^s  villes  de  Tiubasscl,  de  Saiiiosale,  de  Ravendel. 
et  les  autres  places  cjuelle  possedoit  encore  au  comté  d'Edesse,  à  la 
cliai'fje  de  cpielque  pension  annuelle;  mais  Noradin  les  prit  toutes  en 
l'espace  d'un  an'.  Cette  dame  se  nommoit  Béatrix,  et  estoit,  au  rap- 
piiil  (le  (iuillaume  de  Tyr-,  autant  recoinmandable  pour  ses  belles 
(Mialilez  (pie  pour  la  noblesse  de  son  extraction.  Elle  avoit  espousé  en 
pi('un(''res  noces  Guillaume,  seigneur  de  Sehuna,  ou,  comme  porte  le 
[.ij;na<;e  doutni-iner,  de  Saône;  d'où  (piel(]ues-uns  ont  estinn^ ,  contre 
la  vi'rilé,  (pi'il  estoit  comte  d'Outre-Saone  en  France;  car  il  estoit 
de  la  mesme  l'amille  (pi'un  autre  Guillaume  de  Sehuna,  si  ce  nest  le 
mesme  dont  parle  encore  cet  auteur '\  H  esl  parlé,  en  un  registre  des 
comtes  de  Tolose*.  de  Sicai'd  de  Saomi,  (pii  souscrit  un  titre  du  comte 
i'ijnmond,  de  Fan  ni/id.  Mais  le  Lignage  d'outre-mer''  l'ail  de  ce  nom 
une  seigneui'ie  en  hi  teiic  sainte  ". 

.loscelin  eul  de  ce  maiiage  Josceiin  III  et  deux  tilles".  La  [uemière. 
nommée  A<>iirs,  espoiisa  prenn(''rement  Uenaud  de  \lar(''s,  ipn  lut  tué 
en  la  bataille  où  Haymond,  prince  d'Antioclie,  |)erdil  aussi  la  vie. 
l'an  1  1/18:  ])r()bablenieiit  fils  de  Baudouin,  seigneur  de  Marès\  que 
Guillaume  de  Tvr"  (pialilie  noble  et  pnisHunt;  puis,  en  secondes  noces, 
elle  fut  conidinle  avec  Abnaiic,  comte  de  Japbe '^  (pii  lui  depuis  roy 
iéiiisalem.  Ge  uianage  ayant  esté  dissous  à  cause  de  la  parenté 
[ui  estiiit  entre  eux.  elle  prit  pour  lioisiènie  mary  Hugues,  seigneur 
l'ibelin  el  de  liâmes.  L'autre  fille  de  Josceiin  "  l'ut  Isabelle  |  (pi'il  donna 
en  otage,  en  j  i'i->,  à  l'empei'eur  Jean  G(unn(''ue]. 

'   ,lac(il)Ms  lie  Vili'iaoo,   I.   I,   c.    xc.ii.  —  '    \inv  \)\u^hM  Les  Seigncuis  de  Suuiied. 

Willeliiius  Tvr.  I.  Wll,  c.  \\i.  WilIflniLis  Tvr.  I.  XIV.  c.  m;  I.  XVII , 

'    Willoiiiius  Tyr.  1    XIV.  c.  m;  I.  Wll.  r.  i\,  \i. 

c.  \i.  — Lignages  d'oiili-e-iiier.  c  \vi .  xwiii.  "   \ dir  Les  Seigneurs  de  Mares. 

\\  illelmiis  Tyr.  1.  XIV,  r.  iv.  \Viiit?lmiis  Tyr.  !.  X\l.  c.  \iv.  \\i.  — 

'    lleg.   lie   Tolosc ,    (le    la   chaïKlMv    des  (iiunaiiius,  1.  I,  p.  lO. 

i'iiiii|iU's  (If  Paris.  ''  Lignages  d'outre-mer,  c.  1. 

Lignages  d'anlre-mor,  c.  \\\\ .  |i.  'iio.  "    W'iliel.  Tyr,  I.  XV,  c.  xix.  —  Lebeau  . 


<:,|il.  l,nl(hc.  Ilisl.da  Bas-Empire,]  lAXXVI,  I.XIX.  p.  S 


I,KS  COMTES   DÉDKSSE.  301 

JosoELiN,  11b'  du  nom,  qualifié  comte  par  Guillauiiic  de  Tyr',  voyant 
qu'il  ne  lui  restoit  plus  rien  au  comté  d'Edesse,  se  retira  au  royaume 
de  Hiérusalem,  où  la  charjJie  de  séneschal  du  royaume  luy  lui 
donnée. 

III  siiiiscril  l'ii  celte  (|ii;iiit<''  jiliisiour.s  acti's,  de  i  i  77  à  i  iS-','-;  en  1  17(1. 
il  signe  un  acte  aver  la  seule  qualification  de  inmte  Joscelin  ^.  et  nu  antir 
comme  sén(''clial  '.| 

11  l'ut  lail  [irisfunucr  eu  une  rencontre  par  les  Tuics  ',  a\ec  iiciiaiid 
de  Chastillon  et  autres,  (;!  de|niis  l'ut  uns  en  lilierté.  lau   1  17(1. 

[Joscelin  prit  une  part  active  aux  affaires  du  royaume.  Oncle  de  Sil)\ile. 
comtesse  de  Japlie,  fille  d'Agnès  de  Courtenai  et  du  roi  Amanri.  il  lut  chargé 
de  la  tutelle  et  de  la  garde  du  petit  roi  Baudouin  V  (i  i8,5),  et  enuneiia  l'en- 
iant  dans  la  ville  d'Acre".  A  la  mort  de  Baudouin  V  (1  18 G),  il  persuada  à 
Baimond,  comte  de  Tripoli,  de  se  rendre  à  Tabarie  et  de  laisser  aux  Templiers 
le  soin  de  porter  le  corps  du  roi  défunt  à  .lérusalem''.  Le  comte  de  Tripoli  crut 
son  conseil,  et  Joscelin,  prolilant  de  sou  absence,  fit  proclamer  reine  à  Jéru- 
salem .sa  nièce  Sibyll''.  l'ris  l'anm-e  suivante  à  Tibériade**,  il  lut  relâché  pro- 
bablement en  même  temps  ijue  le  roi  (nii  el  les  autres  seigneurs  hiits  prison- 
niers avec  lui  (  i  188)^.] 

H  vivoit  encore  Tan  i  ii)o"'  [puisqu'il  a  souscrit  un  diplôme  de  Gui 
en  laveur  de  Marseille,  daté  du  siège  d'Acre,  eu  celte  même  année). 
11  espousa  Agnès",  fille  de  Henry  de  Milly,  surnomini'  le  HiiJJIe,  tVèie 
de  Pliilippes,  prince  de  Naples,  au  droit  de  laijuelle  il  posséda  le  Ciias- 
teau  du  Roy  el  Montfoi't.   De  ce  maiiage  vinrent  deux  lilles,  Héatrix, 

'   WillelniusTyr.  I.XIX.c.  IV.  i\;l.  \\l.  ''  Cmilimuil.  de  Ciiill.  il.-  T\i'.  I.   Wll 

c.  wii;  1.  XXII,  c.  i\,  xxvii.  r.  V,  XVII.  p.  -jo,  -jç). 

■  Corf.  rfî)>/ow(rt(.  1. 1,  n"' (53,  tiô.  liC».  71.  '  (Continuât,  (le  Giiill.  de  Tyi'.  I.  Wtl 

■H17.  p.  Go.  ()<J,  (>■].  71,  i'.'k).  c.  \liv.  |).  0(3. 

'  Cod.  diplomat.  \\°  (Ji,p.  61.  "  (lonliniial.  de  ("iiiill.  de  Tyr.  I.  XMV. 

■'   (lod.  diiihmal.  n"  Go,  p.  (il.  c.  xn.  p.  i->,  1. 

'    E"i(liiis  di' liov;i .  iinii.  117G.  '"  (juesiiay.    Proniic.   ]l(i>.silinis.   nniinl. 

'    (Jontiiiual.  de  (Jiiill.  i\r  Tvr.  I.  Will  .  n.  33G. 


c.  V.  XVII  ,  p.  10,  o.r>. 


f.ii'iiiiiiex  d'oiilrc'iiwr,  c.  \\i. 


.)():;  I.KS   FAMILi-ES  D'OUTRE-MER. 

iiiariôe  à  un  conilo  îilciuaii  [  (''est-à-dire  Allemand  do  nation,  nommé 
Ollon,  comto  de  Ilinncbci';,  comme  on  le  voit  j)ar  nn  acte  de  ce  sei- 
j'neur'  (octobre  19,08),  en  raveiii"  des  Hospitaliers  de  Jérusalem],  (jui 
vendit  ces  deux  places  aux  chevaliers  Thciilons,  n'ayant  laissé  aucuns 
cnfans  de  lu  y. 

[Un  acic  (le  janvier  1 -2  1  7 -,  pa)'  lequel  Bi'.ilnv  cède  ù  l'Hôpital  de  .léru- 
salem  ses  droits  sur  un  casai  contesté,  sendile  nKli(|ner  (pie  le  coinle  son  mari, 
ipn  lui  avait  remis  l'administration  de  tous  leurs  biens  communs.  l'Iail  mort  à 
cette  é[)0fpie.  ] 

L'autre,  nommée  Agnès,  .s'allia  avec  Guillaume  de  la  Mandelée^ 
(pii  en  (Mil  la  postéi'ité  (|ui  suit  : 

TABLEAU  GÉNÉALOGIQUE  DES  SEIGNEURS  DE  LA  MANDELÉE. 

(ililLLAHME  PE  LA  MAINDELKK  ■', 

espousc  Agnès , 

fille  (le  Joscclin  111. 


Jacques  dk  i.\  Masdelkb, 

espouse  : 

1"  utin  clame  native  de  la  PuuiMe; 

•2"  Alix  ,  fille  (le  Gautici-, 

prince  de  Césarée  *. 


liL]    (ItlI.I.AL'ME  DE  LA    MwDBLEE, 

ps|)nuse  Agnès . 

lillo  (le  Pierre, 

seigneur  de  Scniulelidn. 


"1 


[ù'  Irl.J    UABELLt   t)t   LA  Ma%DELFE  , 

fi'fnim-  (le  Tliibniil  de  Bossan  , 

ijis  puisnô  lie  Crémont  II  . 

spijfneiir  de  Bessan. 


.lOfiCELIN     PB    I.A    MaNDBLKE 

^e  relira  en  la  Pouille, 
nii  il  s'habitua. 


Cillï  et  PlEnRE  DE  LA  MaNDBLRE 

furent  ohevaliers  de  Tordre Theutniiique. 


Alix 

espousa  : 

1"  Guillaume  Barlais; 

n"  Agne  de  Bessan  , 

lils   puisné  de  Gautier, 

seijjneur  di-  Bessan. 


'    Cofl.    lUpkimut.    t.    I  ,    11"   93 ,    p.    96 . 

'113. 

"   Cod.  (liptoiiiiit.  l.  1,  n"  -1 1  a  ,  p.  a 53. 

^  J^ignngcs  d'oiilre-mer,  c.  \vi;  I,abiie, 
p.  391,  /i/io;  La  Thauuiassière.  p.  a3o. 
?,86;  lîeugiiol,  c.  \ii ,  xwm.  —  Livre  do 
Pliiiippc  de  Navari'e,  c.  lxxii.  —  Asxises  de 
Jénisnl.  l.  1.  p.  5/1 3. 

'  tril  est  parle  de  eeUe  seconde  aliianoe 


en  une  l'pisti'c  de  reni[)erenr  Ffédt'i'ic  II. 
dans  Malhieu  l'at'is,  en  l'an  1  3,39  (p.  oh  1). 
où  il  est  noniiiK'  .laques  de  Amendnba,  et  où 
il  est  remarque^  que  re  seigneur  espousa  eu 
premières  noces  la  sœur  du  papcGiégoite  IX. 
qui,  en  celle  considération,  donna  des  dis- 
penses pour  son  second  mariage  avec  Alix. 
quoyque  eslans  parens  au  troisième  degt  é.  - 
[Nous  avons  montré  comhien  celle  opinion 


I,KS  COMTES   DÉDESSE.  '       303 

I  Ces  seigneurs  sont  appelés  indifféremment  de  La  Mandei.ée,  dk  l^v  Mamik- 
LiÉ.  de  Amemhilia.  de  Amigdalen ,  de  Amaiidoleto.  Ils  paraissent  être  orl;;inain's 
tl'ltalie. 

Le  premier,  Guillaume  de  la  Mandelée,  mari  frA;;nès,  fille  de  Joscelin,  était 
un  chevalier  natif  de  Calabre'.  Il  combattit  dans  l'armée  du  roi  Aimeri,  en 
I  ^o3  et  1  2o4,  contre  les  Sarrasins,  qui  faisaient  des  courses  jusqu'aux  portes 
d'Acre. 

Son  fils  Jacques,  témoin  d'un  acte  en  i  aS  i  -,  fut .  en  i  933 ,  l'un  des  signa- 
taires d'un  traité  d'alliance  avec  les  Génois^.  En  i  207,  il  approuva  et  scella, 
avec  d'autres  hommes  liges  du  royaume  de  Jérusalem,  un  acte  de  Jean  d'ibe- 
lin,  seigneur  d'Arsur ',  baile  du  royaume,  accordant  des  franchises  et  des 
exemptions  aux  maicliands  d  Ancùni'.] 

de    Durante   était    peu    \rais(niil)lal)le.    l't  reste  la  parenté  entre  les  ileu.v  époii.x  était 

comment   il   l'ullail  interpréter  la  phrase  à  bien  plus  éloignée,  à  en  juger  par  le  tableau 

laquelle  il  lait  allusion.  (Voir  jjIiis  haut  Les  généalogique  suivant  extrait  des  Lignages. 

Seigneiiis  ih  fjsnri'p ,  ]).  -'.Si,  note  10.)  \u  c.  \vi  et  xwui  .  édition  lîengnot  : 

IClsTICIIE  (llii.MEir.  ,    riK  CtSARKIi. 


tiVlïiKil  i^'.  m:  r.t,suiv:K.  \g>ês. 

I  «pousi:  H'-nri  le  llulllf 


tluCLBS. 

I 

Jl'LIENMir. 


ê|j0.t^c  Jns-.lui  m.  d.-  Holu 


(itLTiGn  11.  é[ioiisc  (.luillaumc  de  ia  Mariiicifi 

Alix.  Jacjik';  de  m  M(\Dti.KE.J 


'  Contuiiuil.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  WVIU,  De  Mas-Latne,  Him.  <lf  Clii/jnf,  I. 

\i ,  p.  •?(>•.'.  p.  58,  note  1. 

'   CoJ.  diploma!.  n°  -M '1  .  p.  ^55.  '    ('ixl.  (liptoiiint.  n°  i3o.p.  1.17.   1  ()  1 . 


;50/i  LES  FAMIU.KS  D  OLTIiC-MEH. 


DE   LA   iMAISOrS    UE   GOllUTENAY 

i;.\  A.\(;LETEiiP,i;. 

ISSLE,    SELUA   (HELQLKS   AITEIUS,    DES    COMTES   D'ÉDESSE. 


<iiit'l(|iies  iiK'iuoiix's  iiuimiscrils  dAiigleterie,  (|ia'  j  ai  \('uy,  et  qui 
m  ont  esté  coiiiiiiiiiiiijiiez  |)ai'  M.  dHérouval,  Idiil  desociidre  la  mai- 
son de  Coiu'teiiav,  (|iii  v  sidjsisle  encore  à  préseiil,  d  nu  lils  ])Misné  de 
.losceiiii  I'^^',  comte  d'Edesse,  sans  donner  la  pi'oiive  de  cette  descente, 
(|iii  est  incei'taine.  (Hioy(|irii  soit  probable  que  les  sei}jneurs  de  cette 
iamille,  en  Angleterre,  sont  sortis  de  la  niesme  ti'je,  c'est-à-dire  de 
la  maison  ancienne  de  Gourtenay,  dont  ils  ont  porté  les  armes  avec  le 
lambel  pour  brisure. 

Le  jircmici'  cpii  a  [lassé  en  Anf'leterre  a  esté  Renaud  de  (jOtrtenw', 
chevalier,  (pu  l'ut  ('uq)lové  en  1  an  i  lo-i  pour  la  conclusion  du  mariage 
d'Aliénor  d'A(piitaiiie,  <|ni  avoit  esté  répudiée  par  le  roy  Louys  \ll. 
avec  Henry,  comte  d'Anjou  et  depuis  roy  d"An(;leterre,  et  vint  a\ec 
elle  en  ce  royaume,  estant  jjour  lors  âgé  de  cpiarante  ans,  avec  (uiil- 
laume,  son  fils  du  premier  lit,  où  il  obtint  divers  biens,  et  \  prit  une 
seconde  i'enune.  Roger  de  Hoveden  ^  escrit  qu'il  fnt  présent  au  traité 
ipii  se  lit  entre  le  roy  Henry  et  Roderic,  roy  de  (lonact  en  li'lande, 
l'an  1  176.  D'autres  ont  estimé  avec  peu  de  l'ondemenl  (pie  ce  seigneur 
estoit  fils  de  Pierre,  fils  de  Louys  le  Gros,  ro\  de  France,  qui  espousa 
l'héritière  de  Courtenav.  Car,  posé  (pie  Renaud  ait  eu  ([uarante  ans 
en  l'an  1  iBa,  il  ne  peut  pas  estre  issu  de  ce  prince.  L'histoire  de  la 
rondation  de  l'abbave  de  Forde,  en  Angleterre^,  a  avancé  cette  opi- 

'    Mém.  de  Camden.  ''  Monust.  niigl.  I.  1.  |>.  ySG. 

"  Hoveden,  p.  bl>-j. 


MAISON   DK  COUMTENAY    KiN    ANGLETEHUK.  '       305 

iiioii,  t'I  iiéanlinoiiis  elle  se  truiiipi'  an  iium  de  Picnr.  s('i;;iifMi  «k- 
Courteiiay,  luy  doniianl  le  nom  de  FIciiin,  ([ui  fui  cidin  d'un  des  en- 
faiis  du  roy  Pliili])|)es  l'"'  ft  de  Berti'ade  de  Montlort.  (Idininc  doiir  il 
est  plus  probable  (|uc  la  uiaisoii  de  (louileuay  eu  Antjleli'iie  esl 
descendue  de  l'aneienne  maison  de  (loiirleiiay  en  Franc.',  en  ayani 
déjà  tracé  les  commencemens  et  l'origine,  j'ay  jugé  à  j)ro|jos  de  douriei 
la  table  généalogi([ue  de  celle  de  ce  nom  (|ui  subsiste  encore  en  \n- 
glelerre,  estant  d'ailleurs  peu  connue  eu  France. 


39 


306 


LKS   F\iVIIIJJ<;S  IVOUTRE-MER. 


—  ■S.'B 


fc3 


z 

y.-' 

o 


Q 
O 


-SI 

Q 

O 
O 

-<! 


o  _3 

■go' 


-^  o 


? 

=  ^    3    g- 

3 

^"^   o_i;   3:= 

^  ^  2  ^ 

C 

5   ^   ^:   3=^ 

s  s  S-a 

_jf    ^    a^    =    o    a. 

o    ^    ^    CJ 

" 

'     ^        ^     C     3 

-2  E= 
~'5      i 

s  2  =-5  s=  t\ 


--J   o  7D  t; 


a  o   tu 

.■^  j  i 


5  c  c-r 


g     07      ;_ 

S        3  3 


J  ï  i 


2     <=i.-3 


—  "3  -  s  f  ~ 


-   9   o  ■? 


^  =_  cj  z.  5  - 


V  I 

i    i 


■  2  -:  .tf  =  i* 


C-.=    3      .   - 

'  c  "S  <  t.  ( 

2  s  ===;§: 


"  1    =    o  "cJ  ^   :  : 


MAISON   UE  COURTENAV   E\     AMII.ETElilU:; 


3(»7 


u   a.-   ■-j  - 


a  -r:    Iz    —  ^ 

«   S   =    o  ^  " 
*  o  =  c-n. 


Q   o   ^   C   2 
o    £  m    i    5 

a  -  ë  3  ;: 

2  c  P  o  = 

2  o  ^   a,— 


;  ir>  —   —  —   s   ■ 


£  £  ô  2  ; 


i  =  Se-  - 


s     C     a-    tj     ' 

o  ?  X   o  ■ 


o   o   «    s 


i^'S 


-^         i:        «        S        i        CJ     C/j     - 


.-£  ^' 


i  1  ë  li  a 

^  '^     QJ     O 


3y. 


308 


LES  FAMILLES  DOliTRE-MKR. 


..■=  =  ^  ..  s?=  û  s    = 

£  2.^^  i' '^  K  .Si  5  w^ 


=  tS  î  2  3  -S  g 


t  3  —  r^ 
§  c   .7      ■ 


£   i,    2   ^    =:  -^ 
=  "î   5  "^  ~  — 


,,3   = 


â  — "i"  =  î 

ï!    t.    i;    O    o  — 

s  s        eu—  ' 


>^   o   î 


3  =  =«;  =• 


H    o    C    ^ 

w     i,    -i    , 


MAISON   DE  COURTENAY   Ei\    \N(iLETKi;i!i:. 


;i09 


_.^ï'ËÔ  = 


I        ^ 


g  ■:'  =     i 

^   tj    c        ■  = 

f=  ce.  _■- 

; 

s 

p    - 

tï-r  H  ^  c  -p 


s_|^ssg.|=sî.=  |s 


!   o    "^   oOo®    =    ®-^-- 


-  "    ,.      '   .     o 

5  *f ,   .y,  -  ^   o 
-^    il    =   c=   =  "i  - 


310  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 


Li:S   COMTES  ÏITILAIUES  D'EDESSE 

01     DE    ROHAS. 


Les  roys  de  ('ypi'f  liront  revivre  clans  leur  coui'  les  (lijjiiitez  (jiii 
avoienl  eslé  les  jtlus  relevées  dans  le  royaume  de  Hiérusalem,  et  cori- 
servèreiit  les  titres  de  comtes  et  de  princes  qui  y  a\ oient  eu  cours, 
comme  si  les  places  dont  les  noms  y  estoient  annexez  eussent  encore 
esté  dans  leni'  [)uissance.  Entre  les  titres  imaginaires,  alTectez  néant- 
moins  à  (pi('l([ues  seigneui'ies  du  royaume  de  Cypre,  fut  celuy  de 
comtes  de  llolias  ou  de  Ruchas.  Le  premier  que  je  lis  en  avoir  esté 
revestu  l'ut 

JEA^  DE  MoNTFORT,  maresclial  de  Cy[)re,  l'rère  de  Pliilippes  de  Mont- 
tort,  seigneur  de  Tyr  ou  de  Sur,  et  fds  de  Pliilippes  de  Monlfori  et 
de  sa  première  l'ennne.  [Jean  de  Montl'ort  était  lils  de  la  seconde  femme 
de  Pliili[)pe  d(^  Montl'ort  '.  Voir  pour  plus  de  détails  Les  Princes  et  sei- 
gneurs (le  Tijr.\  Il  mourui  sans  postérité,  avec  grande  opinion  de  sain- 
teté, veis  Fan  i3oo'-,  et  fui  inhumé  eu  l'église  de  Nostre-Dame-des- 
Cliainps  (le  Nicossie,  au  lombeau  du(iuel  il  s'est  fait  grand  nombre 
de  miracles,  (pii  ont  fait  changer  de  nom  à  celte  église,  qui  fut  de- 
puis appelée  de  Sainl-Jean  de  Montfort.  Sa  feste  se  solenmise  au  mois 
de  may. 

Jean  du  Monr  [[)eul-ètre  le  même  (pii  avait  été  témoin  d'un  acte  de 
Hugues  IV,  en  i338j  paroist  ensuite  avec  cette  qualité  de  comte  de 

'   Lignages  (Vontrc-mer,  c.\\\.  89.  — Gallnnil,    Du  Fraric-dllcu,   j).  ido. 

'  Et. deLusigmm,  Ilist.  de  Chypre,  \K6'i,        t6i. 


LES  COMTHS  TITULAIRES  D'ÉDESSE.  311 

Rolias',  et  de  mareschal  du  royaume  de  <-^ypre  [eu  Taïuiée  io6u'-. 
comme  tesmoiu  d'une  confirmation  de  privilèges  en  faveur  des  Véni- 
tiens (16  août);  eu  i36i^,  comme  ambassadeur  du  roi  l^ieri-e  1" 
au])rès  du  doge  de  Venise;  et]  eu  l'an  1303  [ou  i3fi9];  eu  laquelle 
année  '  il  fut  envoie  par  le  roy  Pierre  eu  qualité  d'ambassadeur,  avec 
Thomas  de  Montolif,  auditeur  de  Cypre,  vers  le  pape  Innocent  VI. 
au  sujet  du  démeslé  que  ce  roy  eut  avec  Hugues,  prince  d'Autioche  '. 
son  oncle,  pour  la  succession  du  royaume.  II  l'establit  encore  gouver- 
neur du  royaume*^  dui'aut  le  voyage  ([u'il  fit  en  Italie  et  à  Avignou. 
[Pendant  l'absence  du  roi,  sa  conduit;  à  l'égard  de  la  iciiu^  Kb-onon- ' 
ne  fut  pas  exempte  de  reproches.] 

Après  la  mort  du  roy  Pierre  \  il  fut  un  de  cfu\  ([ui  élurent  .leaii 
de  Luzignau,  ])riuce  dAntioche,  baile  ou  régent  de  (jyju'e,  durant  la 
minorité  du  jeune  roy  Pierre  II,  l'an  ]3G8.  L'aimée  suivante '^  il  coui- 
mauda  six  vaisseaux  de  guei-re  contre  les  Turcs.  [Lors  du  niassacie 
des  Génois  dans  Nicosie"^,  à  la  suite  du  couronnement  de  Pierre  H, 
il  contribua  plus  qu'aucun  autre  à  arrètei-  le  désoidic.]  Il  uioiirut  de 
mort  subite,  non  sans  sou|)i;on  d'avoir  esté  empoisonné",  estant  à  la 
table  du  roy,  l'an  1379.  Il  eut  entre  autres  enfans  deux  filles  [ou 
plutôt  trois  ],  dont  l'une  es])ousa  [Hugues  d'Antioche'-,  couq)étiteur  de 
Pierre  1"  au  trône  de  Ghypi'e;  une  seconde,]  Jean  de  Luzignau ,  prince 
d'Vntioche  '^;  l'autre  fut  donnée  en  mariage  après  la  mort  île  son  père 

'   De  Mas-Latrie.  Hist.  do  dli/uji-e.  L   It.  ^   Assises  de  Jérus.  édil.  I>alj]je ,  |j.  /i.^7. 

p.  179.  '((jo,  563;  édit.  Beugnot,  I.  I,  ji.  (J. 

-  De  Mas-l^alrie.  Hist.  de  Clwjpn' ,  t.  II.  '   Loredano,  I.  VtlI.  p.  h\<.h  ;  li-a(L  tiaiiç. 

p.  3.30.  t.   11.  J).  ■>. 

'  De  Mas-Lalrie,  Hist.  dr  Chijirc ,  t.  11.  '"  Loredano,  I.  Vtll.i).  43i  ,  633;  trad. 

[I.  233.  franc,  t.  II,  p.   10.  i3.  —  De  Mas-Lalric 

'  hoïtàann.  De  reLmifrii.  I.  Vil ,  p.  3.5 1  ;  t.  II.  p.  35(j. 
Irad.  franc,  t.  1,  p.  386.                            .  "    Loiedano,  1.  Vill .  p.  5oG;  Irai!.  tVani;. 

■   Voir  Les  Princes  d'Antiuche.  I.  Il .  p.  99. 

''   Etienne  de  Liisignan,  Hist.  de  Chypre,  ''   Loredano,  I.  VII.  p.  35i  ;  li'ad.  Iiarn;. 

p.  i'i5,  i46.  I.  I.  p.  386. 

'   Loredano.  I.  Vil.  p.  391  ;  Irad.  franc.  '    Loredano.  I.VIll.  p.  /i55.  '461  ;  liad. 

[.  l,p.  428.  l'ranç.  t.  Il,  p.  '41  .  iy 


;512  LES  FAMILLES  DOliTHE-MEK. 

j  en  i385j,  par  If  roy  Ja(|iit's',  à  .(eau  de  l.iizij;iiaii.  lils  [aalurelj 
(le  son  frère,  pour  lors  a};é  de  i|uai()i'ze  ans.  |  I.e(|uel  épousa  ainsi  la 
sœnr  de  sa  lielle-nièie,  si  lonlefois  il  laiil  s'en  tenii'  an  l'éril  de  Lo- 
ii'dan.  I 

MoKK  i)i:  (iiiiMKii  un  iiK  (]i!ENn;ii  [on  Gin\n:K  de  Morpho  ]  fnl  fait 
comte  de  lîdlias -.  par  le  roy  .Ia(pn\s  leHaslard,  I  an   1/170. 

111  l'i'hul  déjà  depuis  |iliisieurs  iinnées.  puis(prii  est  iioihuk'  avec  ce  titre 
jijinni  les  témoins  de  l'acte  du  G  janvier  i/ifi/i  ^,  pnr  le(|uel  Jacques  II  coiilir- 
mait  dans  le  sein  de  la  haute  cour,  à  Nicosie,  les  conditions  proposées  par 
les  Génois  pour  la  reddition  de  Famagouste. 

Il  fut  toujours  un  des  seigneurs  les  plus  dévoués  au  parti  et  à  la  personne 
de  Jaccines  11,  et  un  de  ceux  auxquels  ce  ])rince  témoigna  le  plus  d'attache- 
ment et  (le  conliance.  Il  en  recul  à  différentes  reprises,  surtout  en  1  A68'',  des 
casaiix,  des  sommes  d'argent,  des  produits  en  nature,  elc.  | 

(le  fut  nu  des  seigneurs  (|ui  furent  eslablis  [par  le  testament  de 
.lac(|nes  II   ]  gonvei-neuis  du  jeune  roy  .laf[ues,  son  fils,  fan  1  A73. 

[Ap|)elé  à  Venise,  en  1A7/1,  par  ordre  du  conseil  des  Dix'',  connue  sn>- 
pect  de  trop  de  dévouement  à  la  reine  Catherine,  ou  à  la  cause  de  la  natm- 
nalité  cypriote,  (Irinier  de  Morpho  ne  put  rentrer  en  (ihypre  ipi'en  i/uSb.] 

Il  mourut  [à  Nicosie,  le  26  juin  i5oi  ',  âgé  de  soixaule-cjualre 
ans,]  sans  postérité.  Je  crois  que  ce  comte  estoit  issu  de  la  mesme 
famille  ([ue  les  seigneurs  de  Césarée  et  de  Sagetle. 

'   EomlaïKi.  I.  I\.  [).  5i0:  trad.  fianç.  '  ÉudcLmigiian.  Hisl.(leCtjjirc,\^.  18,-2. 

!.  11.  p.    110.  —  De  Mas-Lalrie.   ///W.    tic  —  Lomlaiio .  1.    XI,  [>.  707;  trad.   franc. 

Clifipi-e.  1. 11,11.  3f)G.  ^-  '''  I^'  '^*'^''  ~  ^'^  Mas-Latrie,  Hi.1l.  de 

'  Et.  de  Lusijrnan.  Géiicaloijic  des  comU\i  Chiprc ,  t.  lil.  [1.  366. 
il'Édesse,  fol.  '11  Ij.  '  De  Mas-Lalrie,  Hist.  de  Chypre,  1. 111. 

'  De  Mas-Lalrie.  llisi.  de  CInjpre,  t.  111.  [>.  366  et  noie  a,  377  el  note  1 ,  896  .  noie  a. 

p.  i-z.2,  395.  396  el  noie  2. 

"  De  Mas-Lalrie.  Ilist.  de  Chiipre,  t.  111.  '  De  Mas-Lalrie,  Hisi.  de  Clitjpic .  t.  IK. 

p.  a6c>  el  noie  li.  cl  p.  a6t.  p.  397,  896  note  a. 


LES  COMTES  TITULAIRES  D'ÉDESSE.  313 

Eugène  Synclitique,  gentilliomme  de  l'isle  de  Pdiodes  '  [mais  issu 
d'une  noble  famille  de  Chypre  2,  dont  on  voil  plusieurs  membres^ 
Thomas,  Nicolas,  Philippe,  figurer  dans  les  actes  du  loi  Jacques  H], 
estant  passé  de  l'isle  de  Cypre  à  Venise,  vers  l'an  i^gS,  acheta  de  la 
république  le  titre  de  comte  de  Uohas,  avec  le  fiel'  <pii  y  estoit  an- 
nexé. 11  laissa,  entre  autres  enfans.  Jaques,  ([ui  luy  succéda  au  comté, 
Marc,  qui  espousa  Marguerite,  fille  de  Mulio  Costanzo,  admirai  de 
Cypre;  et  deux  autres  filles. 

Jaques  Synclitique  succéda  à  Eugène,  son  père,  au  comté  de 
Hoas,  et  espousa  la  fille  de  Pierre  Podocator,  et  sa:'ur  d'Hercules,  de 
la(pielle  il  eut*  Eugène  II,  comte  de  Roha.s;  Tiiomas,  qui  fut  allié 
avec  Hélène,  fille  de  Diomèdes  Strambali;  Hiérosme;  Micolas  Marie; 
Mathieu,  qui  fut  conjoint  avec  Magdelène,  fille  de  Jean  Muscorno; 
Marie,  femme  d'Augustin  Barbarigo,  qui  mourut  proviseur  de  l'armée 
contre  les  Turcs,  l'an  1.^71  ;  Marie,  femme  de  Scipion  Carall'a;  Flo- 
rence, femme  d'Anloine  d'Avila,  connestable  de  Cypre;  Cécile,  mariée 
à  Mutio  de  Zimblet;  et  Catherine,  femme,  en  premières  noces,  de  Ja- 
zon  de  Nores,  et,  eu  secondes,  du  fils  de  Telagridia. 

Eugène  Sïnclitique,  1I*=  du  nom  ^  comte  de  Rohas,  fils  de  Jaques, 
espousa  la  fille  unique  d'Onufre  de  Requesens,  séneschal  de  Cypre,  en 
lacjuelle  dignité  il  succéda  à  son  beau-père.  Mais,  après  la  mort  de  sa 
femme  et  de  son  filz  unique,  estant  allé  à  Venise  pour  en  obtenir  la 
confirmation,  la  républi(pie,  qui  voulait  supprimer  cette  charge  et 
cette  dignité,  luy  accorda  au  lieu,  sa  vie  durant,  celle  de  collatéral  de 
l'Estat  des  Vénitiens.  Il  mourut  en  Cypre,  capitaine  général  de  la  ca- 

'  Et.  de  Lusignan,  Géncnlogie  des  comtes  "  Et.  de  Lusignan,  Généalogie  des  comtes 

d'jidesse,  [i.  /ii  b  et  ia  a.  -  d'Édesse,  p.  ia.  —  Ange  Calepien,  De  ta 

'  Éliennc  de  Liisigiian,  Jlist.  de  Cijprc,  prise  de  Nicossie. 
p.  i83  b.  =  El.  de  Lusignan.  Généalogie  des  comtes 

'  De  Mas-Lalrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  III.  d'Edesse,  p.  ia  b. 
p.  1-37,  i()i.  aiS.  268,  ayS,  281. 


31/1  I.KS  FAMILLES  D  OUTP.E-MER. 

vale,ii(^  (lu  io;yaiime  coiilic  les  Turcs',  à  la  prise  de  la  ville  de  Nicossie, 
avec  [pres<iue]  tous  ses  iVères  [et  beaux-frères],  l'an  1670.  li  eut,  de 
sa  première  lenime,  Ja(|ues  et  Cornille,  décédez  (wifans:  et,  de  sa 
seconde,  (|ui  estoit  Bressane,  Jaques  Synclitique,  qui  vivoit  en  l'an 
iSyq-,  à  Tarvisio.  Elle  s('  uonimoit  Cara,  et  estoit  fille  de  Deiphobc 
Betegen,  de  Bresse,  et  de  Lama,  native  de  Tarvisio. 

'   Fr.  Aiijff^  Caippien.  p.  jGf)  1).  —  '  Hist.  Tamsina.  I.  IV.  p.  (Ui-j. 


LES  SEIGNEURS  DE  FEMIE.  Ml 


LES  SEIGNEURS  DE  FEMIE 

01    D'APAMIE. 


Tanciîkdk,  neveu  de  Boémoiid,  l'ut  le  piciiiie)' '  (|ui.  iuec  ses  gens, 
alla  mettre  le  siège  devant  la  ville  d'Apaniie,  capitale  et  métropole  de 
la  (lélésyrie,  et  l'enleva  aux  Sarrazins  vei's  Tan  11117.  1''^''  iain'i'*"- 
\lhert  d"\i\  iinmine  eette  ])lace  Ff'mie'^. 

hjNGi!;u(.i;ii,  seigneui-  ou  guuvenieui'  de  Féinie",  se  trouva  avec  les 
liaions  du  conilé  d'Edesse  et  de  la  principauté  d'Antioche,  avec  le  roy 
Baudouin  1'',  lorsqu'il  vint  à  Antioclie.  Tan  1  1  1  •< .  à  dessein  de  faii'e 
une  (■oui'S(*  sur  les  Sariazins. 

I  Nous  111'  vovoii.s  plus  de  seigneurs  d'Aj)auiii';  on  11e  peul  uiihiic  dire  (jue 
Taucrèdc  et  Rngeljjpr  l'aient  possédée  en  fu'l'.  dette  ville  devint  une  dépen- 
ilanrc  ilc  la  |)riiK-ipaul('  d'Anlioclie  ".] 

(  Les  PuiNCKs  DE  (jai.ii.i;i:,  voyez  Les  Seigneurs  de  Tabaiue.  j 

'   WilleliiiusTyr.  l.X,  c.  xxiii.  '  AlberUis  Aquensis,  1.  XI.  c.  \l. 

'  Ail).  Aq.  1.  X ,  c.  xvii  et  seq.  I.  Xll ,  c.  w.  '  Cod.  diidom.  t.  1 ,  p.  ia  1 . 


ko. 


.116  LES  FAMIM.ES  nOlJTRE-MER. 


LES  SEIGNEURS  DE   GIBLET 

ou    DE    GIBELET. 


Hugues,  surnomme  de  FEmbriac  dans  le  Lignage  d"oulre-mer '. 
Ehriaais  dans  les  histoires  des  guerres  saintes-,  et  Ansald,  nobles 
génois  ^  estant  arrivez  en  la  Palestine  avec  une  armée  de  soixante-dix 
vodes,  assiégèrent  la  ville  de  Giblet  ou  de  Gibelet.  comme  elle  est 
nommée  par  Jaques  de  Vitry,  vHle  maritime  de  la  Pliénicie  [garnie  de 
hauts  murs  et  de  fortes  tours ',  située  entre  Tripoli  et  Béryte],  dite 
en  latin  BibUiim,  et  la  prirent  en  Tan  1 108  [ou  plutôt  1 109,  d'après 
le  texte  même  de  Gudlaume  de  Tyr^].  L'un  d'eux,  sçavoir,  Hugues 
de  l'Emhriac,  en  obtint  la  seigneurie  pour  un  certain  temps,  ta  cnndi- 
lion  de  payer  à  la  république  de  Gènes  un  cens  animel. 

[Tel  est  1(>  réch  de  Gtiillaunio  de  Tyr.  Selon  Albert  d'Ai\  *.  au  mois  de 
mars,  la  quatrième  année  du  règne  de  Baudouin  (en  1  100,  si  l'auteur  compte 
Ips  années  de  ce  roi  du  commencement  de  l'année  commune,  a 5  mars;  1 1  oA  . 
s'il  les  compte  seulement  de  l'avènement  et  du  couronnement  de  Baudouin, 
le  jour  de  Noël,  1  100),  les  Pisans  et  les  Génois  s'emparèrent  de  Giblet,  et 
remirent  cette  villfi  à  Raymond  de  Saint-Gilles,  comme  devant  en  élre  le  soi- 
gneur naturel.  Si  l'on  ado|)tc  de  préférence  ce  récit  d'un  contemporain.  01 


01- 
1 


'  Lignages  d' outre-mer,  c.  .\ix,  xw.  sale  mhtli  ili  Gemva,  j)!.  iv.)  D'après  lagra- 

-  Allïei-liis  Aquensis.l.V,  c.xxxviii;  i.lX-  viire.  l'écu   est  d'argent  à   trois  lions   de 

c.  XXVI.  —  Roljerl.  Monaeli.  l.VIll.j).  71.  jj-ueules. 

apud  Bongars.  —  Jacoljus  de  \  itriaco  ,1.1.  '   Scliast.  Paoli ,  (M. diplomal.  1. 1 .  p.  /i3o. 

p    ^Liv.  —  lo.  Pliocas,  n'  5.  'i3i. — Gontin.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXVII, 

'  Emhriachi  de  Gênes,  selon    VArmorial  c.  vni.  p.  aatj. 

de  Gênes  du  Fransoncî,  rror  à  trois  lions  de  '  Willclmus  Tyr.  1.  XI,  c.  ix. 

sable,  -2,  1."  (Ag.  Franzone,  AriM  délie  ca-  ''  Alberlus  Aquensis,  I.  IX.  c.  xxvi. 


LES  SEIGNEUliS  DE  GIlîLET.  .'ilT 

pourra,  sans  trop  forcer  les  textes  el  les  claies,  admettre  la  possii)ililé  d'im 
diplôme  de  Raymond  de  Saint-Gilles,  du  17  janvier  1  100  '  (  1  io4".')-  pai- 
lecniel  le  chef  de  la  croisade,  Princeps  militiœ  cltristianœ  in  Jerosolimitano  itnwrc. 
donne  à  l'abbaye  de  Sainl-Victor-lez-Marseille,  la  moitié  de  la  ville  de  Giblel 
et  de  tout  ce  qui  en  dépend,  églises,  villœ.  châteaux,  casaux,  terres  incultes 
et  cultivées.  Si  l'acte  n'est  pas  supposé,  et  personne  jusqu'ici  n'en  a  contesté 
l'authenticité,  quoirpie  aucun  autre  document,  dans  le  Carlulaire  de  Saint- 
Victor,  ne  rappelle  cette  donation,  peut-être  Raymond  donnait-il  ce  qu'il  ne 
possédait  pas  encore  (c'est  l'opinion  de  dom  Vaissete),  comme  ont  fait  f[uelques 
rois  de  Jérusalem,  ainsi  qu'on  l'a  vu  précédemment.  Mais  ce  diplôme  n'indi([ue 
aucune  condition  d'éventualité.  Raymond  y  parle  comme  étant  à  ce  moment 
seigneur  de  Giblet  sans  opposition.] 

"  Les  François  en  avoieiil  tenté  le  siéj'je  auparavant  ',  mais  sans  aucun 
eiïet.  Hugues  espousa  une  dauie  provençale,  nommée  Sanchc,  et  en 
eut  Hugues  II,  seigneui'  de  Giblet-;  Bertrand,  Raymond,  Guillaume, 
qui  eurent  postérité;  et  Agnès,  femme  de  Garmond  ou  Grémond,  sei- 
gneur de  Bessan  ^  L'histoire  fait  encore  mention*  d'un  Guillaume  de 
l'Embriac  ou  Ehriacus,  noble  génois,  qui  se  trouva  à  la  prise  de  la 
ville  de  Hiérusalem,  ((ui  possédoit  quelques  biens  en  la  ville  de  Lao- 
dicée,  en  l'an  ii5û-',  comme  on  recueille  d'un  titre  d(!  Renaud, 
prince  d'Antioclie,  de  celte  année-là.  11  eut  pour  fils  Hugues  Embriac, 
qui  possédoit  les  mesmes  biens  et  vivoit  en  l'an  1170  [ainsi  que  le 
prouve  un  acte  de  Boémoiid  III,  prince  d'Antioche'\  confirmant  celui 
de  Renaud.]  Mais  il  n'est  ])as  constant  en  quel  degré  de  parenté  il 
atlouchoit  le  prince  ^  de  Gddet. 

'   llist.  gciwi:  de  Langtied.  t.  Il,  p.  SSy.  clans  rarlicle  concernant  Les   Seigneurs  de 

et  Preuves,   col.    r>6o.  36 1.  —  Beng-not.  Bessan,  p.  •2hç). 

Assises  de  Jériis.  t.  Il,  p.  '179.—  Cm-tul.  ms.  "  Raymond  d'Agiles,  |).  1  77.  —  Tudeb. 

deSaint-Viclor-let-Marseille ,  fol.  iS.'i.  Cnrt.  p.  808.  — Willelnuis  Tyr.  1.  VIll,  c.  x. 

imprimé,  t.  11,  p.  i5i.  '   Llghelli,  Itidia  sacra,  t.  111,   col.  hdlt. 

-  Raymond  d'Agiles,  p.    iliô.  —  Belli  "  Vi^lieWi,  Itniia  sacra,  co\.  h-jo ,  h']6. 

«icn /i/iwr.  Mabilloii,il/«s. //»//V.  l.l,p.-3o/i.  '   H  fanl  lire  ici  seigneur  de  Giblel;  par- 

—  Lignages  d'outre-mer,  loc.  cil.  tout  ailleurs,  dans  cet  article.  Du  Cange  a 

'  Voir,  sur  cette  alliance  d'Agnès  avec  suhstituéleraot  dese/g-HCKr  à  celui  dey^ciHce, 

Gre'mond,  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut,  qu'il  avait  éeiit  d'abord. 


.318  m;s  familles  d  uutp.l-mei;. 

I  L'iiiccr(i(ii(lc  (Ir  Dm  (laii|;t;  à  I  égard  de  (iiiillauiiic  de  LciiiLriac  l'I  de 
Hugues,  sou  lils.  |)r(i\ienl  de  re  (|ue  le  Liguage  d'outre-mer  a  évidemmenl 
omis  une  gén(''rali()ii  au  lomuieuceujeul  di'  sa  géuéalogie  des  Giblel,  comnu' 
le  |)r(iii\eii(  plusieurs  actes  et  d'autres  documents  hisloritjues;  et  d'abord  le 
(ïiii.LAtMi;  i)K  LKMiiniAC  (|ui  Se  Irouva  à  la  [)rise  de  Jérusalem,  en  )0()C),  est 
distinct  de  celui  (|ui  vivait  eu  l'an  i  i5A.  On  peut  croire,  et  c'est  l'avis  de  Sé- 
bastien Paoli  '.  ipie  le  premier  est  le  père  de  Hdgues  de  Lembriac;  mais  nous 
nr  trouvons  aucune  indication  ipu  nous  autorise  à  supposer,  avec  cet  auteui-. 
(]ue  Hugues  de  Lembriac  et  Ansald  aient  été  frères. 

Hugues  de  Lembriac ,  resté  seigneur  de  Giblet  sous  la  suzeraineté  des  princes 
de  la  maison  de  Toulouse  qui  furent  depuis  les  comtes  de  Tripoli,  vivait  en- 
core en  l'an  i  197,  année  où  il  souscrivit  un  acte  de  Pons-,  comte  de  Tripoli. 
Il  ne  vivait  |)lus  en  1  i35.  comme  l'atteste  un  acte  de  sa  veuve,  Adalaxu'  ou 
Adélaïde  ^,  ijui,  d'accord  avec  son  fds  Guillaume,  donne  au  Saint-Sépulcre  une 
rente  annuelle  de  douze  besants  et  de  cent  vingt  litres  d'buile,  pour  l'âme  de 
son  mari,  Hugues  Ebriac;  pour  son  propre  salut,  et  pour  celui  de  ses  lils  et 
de  ses  filles.  Dès  cette  épocjue,  et  même  auj)aravant,  Guillaume  Edhiac,  ou  de 
Lembriac.  était  donc  le  seigneur  de  Giblet,  d'abord  peut-être  sous  la  tutelle  de 
sa  mère.  Il  est  nommé  GuiUaume  Ebriac.  dans  un  acte  de  Raymond  I",  comte 
de  Tripoli  '  (1  iH(j,  i3  décembre),  comme  étant  un  de  ses  barons.  Il  souscrit 
un  autre  act<'  du  même  seigneur^  (1 1  65),  sous  Iç  même  nom,  sans  autre  fjua- 
lilication.  Il  est  témoin  d'un  acte  d'Armesende  de  Château-Neuf"  (  1  i.5i  ).  où 
il  est  nonnué  Guillaume  Embriac.  Enfin,  dans  un  acte"  dressé  en  son  nom 
(  t  i5c)).  Guillaume  Ebriacus  prend  le  titre  de  seigneur  de  Giblet,  ce  tpii  ne 
veut  pas  dire  cependant  (ju'il  n'ait  pas  joui  de  ce  titre  avant  cette  époque,  car. 
déjà  vingt-deux  ans  au  moins  s'étaient  écoulés  depuis  la  mort  de  son  père.  Par 
let  acte,  (niillaume  Lembriac  vend  une  maison  à  lui  appartenant  dans  la  ville 
de  Tripoli,  du  consentement  de  sa  femme  Sansa  et  de  son  fils  Hugues.  On  lui 
voit  aussi  un  autre  fils  iinnnué  Raymonfl .  mentionné  dans  les  actes  de  ce  même 


'    Cod.  diplomal.  l.  1,  p.  '177,  /i7(S.  ''  Cod.  dlplomnt.  l.  1  .  11'  :>.'.>.  [i.  -'.L. 

'   Cod.  diplomal.  I.  1 .  lï'  1 1  .  ]>.  it>.  "  (^od.  diploimil.  l.  I.  11"  19A,  p.  yiit). 

■   Cniiiil.  S.  Scpiilr.  n"'  f)('),  97.  |).   iSf).  '  (Àid.  diplomal.  t.  I.  11°  31),  p.  35. 

i()i.  ^  Coll.  diplotiiulA.\  .n"  ^i'\ .  \).^.}:  n' ii')']. 


Cod.  diplomal.  I.  I.  11"  i<S.  p.  u).  p.  -.mu. 


LES  SEIGNEURS  DE  GIHLET.  319 

Ainsi  c'est  Guillaume  de  Lembriac.  et  non  son  père  Hugues,  (jui  eut  |)oiu' 
l'einme  Sansa,  ou  Sancbe,  et  pour  fils  Hugues  H  et  Raymond.  Quant  aux  trois 
autres,  Bertrand,  Guillaume  appelé  aussi  Raymond^,  et  Agnès,  mentionnés 
par  le  Lignage  d'outre-mer,  ils  peuvent  avoir  été  en  effet  les  enfants  de  Hugues 
de  Lembriac  et  d'Adélaïde,  et,  par  conséquent,  frères  et  sœur  de  Guillaume. 

Voici  donc  comment  on  pourrait  établir  le  commencement  de  cette  généa- 
logie : 


tiuiLUlME  DE  LeMBRUC  , 

au  sit'ge  d**  Jérusalpni. 

1 

Hugues  de  LEMonuc , 

premier  seigneur  de  Gibiet, 

épouse  Adiilaide, 


\.  Ac\tS.  (ilItLilME   DE  LeMBBUC  GviLLALME  DERTRANC, 

fille  inconnue.  tipoust?  Sanclie.  ou  Raïuomj. 


1170-1186.         '  lÎAlllONP. 

Hugues  II.  j 

1184-1196.  Jean  DE  filBLET, 

Hugues  UI  ,  le  Boiteux,  maréchal  du  royaume  ,  etc. 


épouse 


Estéfémie. 


Gui .  Hcgdes  , 

seigneur  de  Giblet,  etc.  tué  vers  1306. 

Nous  développerons  plus  tard  les  motifs  qui  peuvent  faire  supposer  deux 
seigneurs  du  nom  de  Hugues  entre  Guillaume  de  Lembriac  et  Gui.  | 

Hugues,  H*^  du  nom,  seigneur  de  Giblet,  surnommé  le  Boueux-,  es- 
pousa  Estiennette,  fiUe  de  Henry  de  Milly,  dit  le  Buffle,  frère  de  Phi- 
lippes,  seigneur  de  Naples  [laquelle  était  veuve  eu  premières  noces 
de  Gudlaume  Dorel  ou  Rostain,  seigneur  de  Boutron'].  Il  eut  de  cette 
alliance  Guy,  seigneur  de  Giblet;  Hugues,  décédé  sans  enfans;  Plai- 
sance, femme  de  Boémond,  dit  le  Borgne,  prince  d'Antioche;  et  Pavie. 
mariée  à  Garnier  Aleman. 

'  Lignages  d'outre-mer,  c.  xavi.  édition  '  Continuai,  de  Guill.  tle  Tyr.  I.  XXI II . 

Labbe.  c.  xxxiv,  p.  5i.  —  Assises  de  Jerusal.  l.  I. 

^  Lignages  d'oiitre-mer,  loc.  cit.  p.  5i3,  note  a. 


320  F,KS  F\MILI>i;s  I)  OUTRE-MER. 

Guy,  sei|{(i('iir  de  Gil)l('l,  osl  iioinnH'  Hlglks  par  (jiiillaume  de  Tyr', 
du  teiii[)s  du(|iiel  il  vivoil,  eesl-à-dirc  sons  l'ompire  de  Manuel,  escri- 
\aiil  (jiril  esloit  pctit-lils  (\u  ])remier  de  celte  famdle  (jiii  posséda  Gi- 
blet.  Mais  il  \  a  lieu  de  cioii'e  (iu'il  s'est  mépris,  d'autant  (pu;  le  Juil' 
Benjamin  eu  son  ltinéiaii'e'%  (pii  vivoit  au  mesme  tem^iJS  (pH3  Guillaume 
de  Tyi'.  nous  ajtprend  (ju'il  s'appeloit  Guy,  nous  ayant  mesme  marqué 
quelques  vestiges  de  son  surnom  et  de  sa  nation,  que  les  deux  inter- 
pi'ètes  de  cet  auteur  ont  mal  conceuz  et  et  expliquez. 

I  Le  texte  liébreu  porte  -v-i^^iW  DiiN'^'?''^,  Gillmms  Ainhmmi,  ce  (jui  rapj)elle 
Guillname  Eiiibriac,  et  se  rapporte  à  ce  seigneur  beaucoup  mieux  qu'à  Gui, 
sou  petit-lils.  En  elïel ,  lors([ue  Benjamin  arrivait  à  Giblet,  peu  de  jours  aupa- 
ravant. Tri|ioli  avait  éli'  alllijjé  d'un  violent  IremJjiement  de  terre.  Or  cette 
catastrophe  eut  lieu  en  i  170.  selon  L'Arl  (k  vrnjier  lesd/ites,  on,  selon  Guil- 
laume de  Tjr '^  '^^  septième  année  du  règne  d'Anuuu-i,  au  mois  de  juin,  c'est- 
à-dire  en  1  I  Gf).  Guillaume  Embriac  aurait  donc  vécu  au  moins  jusqu'en  cette 
année  ou  la  suivante,  mais  pas  au  delà,  puis(pie  nous  avons  vu,  en  1170, 
Hupues  en  possession  des  liiens  de  son  père '.  | 

D'ailleurs  VVillebrand  d'Oldenbourg  \  descnvant  le  \oyage  qu'il  lit 
en  la  teiTe  sainte,  l'an  1  •>.  1  1 ,  dit  que  le  seigneur  de  Gibiet  qui  vivoit 
alors  se  noiumoit  6»//. 

I  Du  Gange  connnencc  Iroj)  tel  et  ne  prolonge  pas  assez  la  vie  de  Hugues  II. 
On  a  vu  (ju'il  succéda  à  son  père  en  1170,  et  divers  actes  prouvent  qu'd  a 
vécu  au  moins  juscpi'en  1  18/1,  l'année  même  où  s'arrête  le  récit  de  Guillaume 
de  Tyr.  Gonune  seigneur  de  Giblet  et  va.ssal  dn  comte  de  Tripoli,  Hugues 
souscrit*,  avec  Ravmond,  son  frère,  un  acte  de  Raymond  11.  comte  de  Tripoli 
(1  17/1,  décembre):  la  même  année,  du  consentement  du  comte  de  Tripoli, 
de  concert  avec  Raymond,  son  frèn;,  et  Hugues,  son  fils  ',  il  accorde  une  terre 
à  l'Hôpital  de  Jérusalem.  Parmi  les  témoins  de  l'acli',  on  remar((ue  Henri  et 

■   Willelimis  Tyr.  I.  XI,  c.  ix.  "   Ujflirlli.   Ilali'i  ■■<iicni .  i.  Itl,  col.  /lyo, 

-  Benjarii.  Itiiirr.  l'dition  Arias  Monlani.  'lyCi. 

p.  35;  édition  Const.  L'Empereur,  p.  33.  '   \Viliel)r.  Olclenlj.  ]>.  i-jy.  1-38. 

'  Willelnius  Tyr.  1.  XX,  c.  xu  .  p.  38G.  "  CW.  (Ilploinrii.  L  1 .  11°  5/i,  p.  55. 

édit.  Boiijjars.  '   <mI.  diphiimt.  l.  1.  n"  1G7,  p.  a  10. 


LES  SEIGNEURS  DE  G1I5LET.  '  321 

Rainaud  de  Giblct;  mais  nous  ne  pouvons  dire  s'ils  appartenaient  à  la  l'ainille. 
ou  si  c'étaient,  seulement  dos  chevaliers  habitants  de  la  ville.  Henri  de  Gihiet 
avait  déjà  souscrit  deux  actes',  de  Roger  de  Cayphas,  et  de  Vivien,  seigneur 
de  ce  fiel':  le  dernier  de  ces  actes  est  de  1 165. 

Hugues  II,  seigneur  de  Giblet,  souscrivit  encore  un  acte  de  Baudouin 
de  Rames'-  (iiyG),  et  trois  titres  de  Raymond  H,  cmnte  de  Tripoli  ■ 
(1177.  octobre;  1181,  mars;  1186.  juin);  ces  trois  derniers  avec  son  fils 
Hugues.  Ici  s'arrêtent  les  documents  c[ue  nous  possédons  relativement  à  ce 
seigneur. 

Son  frère  Raymond  souscrit  avec  lui  plusieurs  des  mêmes  actes;  dans  celui 
de  mars  1181,  il  a  le  titre  de  connétable  de  Tripoli^;  seul,  il  en  signe  en- 
core d'autres,  avril  1  i85  ';  1"  février  1  186'^^.  Au  même  mois  de  la  même 
année  ^,  il  vend  un  casai  à  l'Hôpital  de  Jérusalem.  Dans  cet  acte,  il  s'intitule 
Raymond  de  Giblet,  fils  de  Guillaume  Embriac,  et  déclare  agir  avec  l'assenti- 
ment de  son  seigneur,  Boémond  (III),  prince  il'Antioche.  Depuis  cette  époque 
nous  le  perdons  de  vue,  aussi  bien  que  son  frère.  Sa  postérité  est  rapportée 
par  le  Lignage  d'outre-mer,  et  donnée  ci-après  dans  le  premier  tableau  généa- 
logique de  la  famille  des  Giblet. 

Quant  à  Hugues,  fils  de  Hugues  II,  que  nous  voyons  souscrire  des  actes 
de  son  père  entre  les  années  1  177  et  1  1 84,  il  y  a  tout,  lieu  de  croire  que 
ce  fut  Hugues  le  Clopin  ou  le  Boiteux,  mort  avant  1  kj'^.  De  son  vivant,  la 
forteresse  de  Giblet  était  tomb('e  au  pouvoir  de  Salali  ed-Din,  après  la  bataille 
de  Hatlin.  Sa  femme  Estéfénie,  restée  tutrice  de  ses  enfants,  parvint  à  re- 
prendre la  seigneurie  de  Giblet  en  1  197^.  grâce  aux  intelligences  qu'elle  avait 
su  se  créer  dans  la  garnison  nmsuimane. 

De  son  mariage  avec  Estéfénie,  Hugues  III  paraît  avoir  eu  deux  fils,  dont 
l'aîné.  Gui,  lui  succéda  comme  seigneur  de  Giblet-',  étant  encore  mineur,  et  le 
second  fut,  selon  toute  apparence.  Hugues,  tué  en  1906  '".  durant  la  guerre 

'    Cininlarhnii  Sanrti  Sepulcri .  n°'   laS.  '    f^od.  diphimat.  (.1.  n'  77.  p.  «^i. 

197,  p.asg,  aSfl.  —  Voir  Les  Seigneurs  de  '   Cod.  diplomot.  t.  I.  n"  76.  p.  7G,  77. 

Cayphas.  '  Continunt.  île  (niill.  de  Tyr,  1.  XXVIl, 

'   Cod.  diplomnl.  I.  [,  11°  Gi.  ji.  (h .  C-  '-  P-  217.  a  18. 

'  Cod.  diplomat.   t.  I.  11°  170.  p.  21  3  :  '  Continuât,  de  Guiil.  de  Tyi.  1.  XX III, 

n°  70,  p.  70;  n°  75,  p.  7G.  c-  xxsiv,  p.  5i. 

*   Cod.  diplomat.  t.  I,  n°  70.  p.  70.  '"  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  i.  XX Xi  , 

^   Cod.  diplomat.  t.  1.  n"  7,  p,  287.  c.  iv.  p.  ?>ili.  3i.'i. 

Al 


;!-22  I.HS  FAMILLES  i)OUÏRE-MER. 

ijui  eut  lieu  entre  lioénioiul  l\'.  (rAntioclu".  et  Renaurl.  seiptKMir  de  Méphin. 

Telle  est  (lu  moins  l'opinion  de  Paoli  '. 

De  ce  (]ue  nous  venons  de  dire,  on  peut  conclure  qu'en  i  i8A,  iiu  monienl 
où  (iuillauine  de  Tyr  arrêtait  la  composition  de  son  Histoire,  Hugues  H  était 
encore  le  seigneur  de  Giblet,  et  que  par  conséquent  cet  historien  ne  s'est  pas 
trompé.  Rien  n'empêche,  sans  doute,  qu'en  1211  le  seigneur  de  Giblet  n'ail 
été  Gui,  son  fils  ou  son  petit-lils.  Et,  s'il  n'y  a  point  eu  deux  seigneurs  du 
même  nom  (|ui  se  soient  succédé  de  père  en  fils.  Gui  a  pu  hériter  du  titre 

son    père  dès  l'année  1187.  comme  le  pensait  Du  (lange;  mais  rien  ne  le 


iirouve. 


Ainsi  [ou  ne  peut  «lire  avec  certitude  si]  ce  t'ul  de  son  temps  [,  ou 
du  vivant  de  son  père,  Hueues  II'-,]  que  Saladdin  se  rendit  niaistre 
(le  la  ville  de  Giblet,  l"an  1  187.  Mais  après  la  mort  de  ce  suitan,  les 
Sarrazins  qui  la  gardoient  ayant  esté  gagnez  par  argent  par  celui  à 
qui  elle  appartenoit'\  la  luy  livrèrent  sans  que  le  sultan  qui  gouvei- 
noit  alors  eust  avis  de  cette  trahison.  Ce  qui  arriva  vers  l'an  1  199. 

I  Ou  1197.  Nous  avons  vu  (pie  c'est  l'ancienne  dame  de  Giblet  ',  Estélénie, 
veuve  de  Hugues  le  Boiteux,  qui  ménagea  cette  affaire  et  l'amena  à  un  heu- 
reux r(5sultat.  Les  héritiers  dont  parlent  Jacques  de  Vitry  et  Marin  Sanudo,  sans 
mentionner  cette  dame,  étaient  les  enfants  de  Hugues  et  d'Estéfénie ,  desquels 
Philippe  de  Navarre^  ne  nomme  (pie  Gui,  et  Pavie,  l'emme  de  GarnierLaleman. 

Gui  peut  donc  être  considéré  comme  étant,  à  cette  époque,  le  seigneur  de 
Giblet,  mais  peut-être  encore  mineur  et  sous  la  tutelle  de  sa  mère.] 

II  espousa  Alix",  sœur  de  Boémond,  dit  le  Borgne,  prince  d'Antioche 
[qui  lui  apporta  en  dot  i.ooo  besants  de  rente],  de  laquelle  i\  eut 
Henry,  seigneur  de  Giblet;  Raimond  [dit  le  Jeune],  chambellan  du 
prince  d'AntiocIie,  qui  souscrit  un  titre  d'Aimery,  roy  de  Hiérusalem  ■. 

'   Cod.  diplomal.  t.  1 ,  p.  /178.  "  Cmitiiiual.  de  GuilL  de  Tyr.  I.  XXVll, 

-  Jac.  de  Vitiiaco,  L  1,  c.  m;v. —  Saiiut.  c  1.  \i-  -217-  218. 

i.  III ,  part,  (j,  c.  V. —  I\a(L  de  Diceto .  p.  (J4 1 .  '  As.iises  de  Jérus.  l.  I ,  p.  o43. 

—  Hovedeii .  p.  (130.  —  Rad.  Coggesli.  apiid  Lignages  d'oiitre-tnei:  —  Cod.  diptomat. 

Martèrie,  Ampllss.  collect.  l.  V,  col.  564  a.  t.  I,  n"  98,  p.  10a  ,  108. 

■  Jacobus  de  Vitriaco.  i.  I.  c  c— Sanut.  '  Cartul.  de  Manosque.  —  Cod.  diplomal. 

\.  111.  part.  10,  c.  i\.  t.  i,  n-S.  p.  aSy. 


LES  SEIGNEL'IÎS  DE  GIT.F.ET.  '  323 

de  Tau  1  198  [octobre,  ol  un  aiUie  litre'  de  Boéiuoud  111  d'Aiitioche, 
comte  de  Tripoli  (91  août,  même  année),  avec  son  l'rère];  Bertrand, 
décédé  sans  enfans  [le  môme,  peut-être,  (jui  souscrivit,  en  itaoG'^ 
un  acte  de  Geolîroi  le  Rath,  grand  maître  de  rHopital];  et  Agnès, 
femme  de  Barthélémy  du  Sacliin,  ou  Donssacliin,  seigneur  du  Soudin  ■ 
(Seleucie,  aujourd'iiui  Souedieli),  ([ui  est  une  place  assise  à  l'embou- 
chure du  fleuve  d'Oronte. 

[Gui,  en  janvier  1  2  1  ■>,  concéda  à  rHôpilul  de  Jérusalem  les  1,000  besanls 
de  rente  qu'il  avait  reais  de  Boémond  IV  pour  la  dot  de  sa  femme  *.  Eni  2  1  7, 
il  prit  une  part  active  à  la  croisade^  avec  Bertrand  de  Giblet,  petit-fds  du 
ureniier  Bertrand,  Irère  de  Guillaume  Endiriac,  et  Guillaume  de  Giblet,  fds 
de  Hugues  de  Giblet,  seigneur  de  Besmedin.  Dans  le  cours  de  cette  expédi- 
dition.  au  mois  de  septembre  de  la  même  année'',  il  |)rêla  au  duc  d'Autriche 
00,0  0  0  besants  pour  l'engager  à  rester  au  siège  de  Dannette,  et  ce  prince  ne 
se  retira  qu'à  Pâques  1218. 

En  1928'.  il  prit  parti  pour  l'empereur  Frédéric  II  contre  les  Ibelin,  el 
Aia  à  ce  prince,  lors  de  son  arrivée  en  Chypre.  3 0.000  besants  sarrasinois.] 


on 


Henry,  seigneur  de  Giblet,  s'allia  avec  Isabelle  ^  fille  de  Balian 
dlbelin,  seigneur  de  Barut,  et  eut  d'elle  Balian,  décédé  en  enfance; 
Guy  II,  seigneur  de  Giblet;  Jean,  (|ui  eut  deux  enfans  morts  en  jeu- 
nesse, de  la  fille  de  Hugues  Salaman  ou  Alaman;  Baudouin^,  décédé, 
sans  enfans;  et  Marie,  femme  de  Balian  le  Jeune,  ])rince  de  Sagelte. 

|i\ous  ne  pouvons  dire  en  ([uel  temps  Henri  succéda  à  son  père.  Il  signe, 
comme  vassal'",  un  acte  de  Boémond  VI,  prince  d'Antioche  et  comte  de  Tri- 

'    Cod.  diplomat.  1.  I.  n'  211.  p.  a5a.  '   Coiiti}inat.  de  (!uill.  d(?  Tyr,  t.  XXXIII, 

^  Cod.  diplomat.  (.  1.  n°  1  70 .  p.  ai8.  ci,  p.  366;  c.  m.  p.  368. 

'  Voir  iV^of.  ad  Aiiii.  Coin.  p.  Sig.  368.  °  Lignages  d'outic-mer. 

"  Cod.  diplomat.  1. 1.  n"  98,  p.  loj-io'i.  »  Du  Gange  a  mis  dans  son  toxle  Ber- 

^  Continuât,  de  Guill.  do  Tyr,  1.  XXXI .  trand,  mais  le  Lignage  d'outre-mer,  seul 

c.  X.  p.  332.  monument  sur  lequel  il  s'appuie  en  cet  en- 

"  tvontinual.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXll.  droit,  dit  Baudouin. 

I-.  Ml.  p.  332.  "  Cod.  diplomat.  t.  1,  n°  221,  p.  203. 

il. 


30/,  |,ES  FAMIM.es  D'OUTRE-MER. 

poli  (i"  mai  i  aGti).  Dans  un  acle  de  Hugues  do  Revel,  {jiaud  maître  de  l'Hô- 
iiilal  '  (i  -171 ,  s  juin),  il  est  rappelé  eomme  défunt,  et  nommé  père  de  Gui  II. 
alors  seigneur  de  Giblet.] 

(ji:\.  II"  (lu  nom,  seigneur  de  Giblol,  succéda  à  son  père;  mais  l'his- 
loiie  ne  marijnaiit  pas  pi'écisémcnt  le  temps  auquel  il  vécut,  il  est 
incertain  si  c'est  lu\  ([ui  eut  a  démesler  avec  Boémond  VU-,  comte 
de  Tripoli,  en  l'an  1275,  ou  quelqu'un  de  ses  descendans,  encore  que 
le  mariage  <pi'il  contracta  avec  Marguerite,  fille  de  Julian,  seigneur 
de  Sagclte^,  qui  vivoit  vers  ce  temps-là,  le  doive  faire  présumer.  Il  en 
eut  deux  fils  et  deux  filles;  sçavoir,  Pierre,  décédé  sans  eni'aus;  Sauve, 
Marie,  femme  de  Piiilippe  d'ibelin,  séuesclial  de  Gypre:  et  Catlierine. 
n)ariée  à  Jean  d'Antioclie. 

I  Quelques-unes  des  époques  où  vécut  Gui  H"  sont  marquées  par  des  actes 
ou  par  les  récits  de  l'histoire.  Ainsi  le  diplôme  du  -2  juin  1271,  que  nous 
venons  de  mentionner,  nous  apj)rend  que  ce  seigneur  avait  redemandé  et  re- 
•  •ouvré  quarante -quatre  chartes  de  privilèges  qui  avaient  été  déposées  chez 
les  Hospitaliers  par  son  père,  Henri,  seigneur  de  Giblet;  ce  qui  peut  faire  sup- 
poser que  ce  dernier  était  mort  depuis  peu  de  temps.  L'histoire  ^  nous  ap- 
prend aussi  (pie  c'est  Gui  H,  (pii,  en  1275,  ayant  pris  parti  pour  l'évéque  de 
Tripoli,  Paul,  et  pour  le  Temple,  contre  l'évéque  de  Tortose,  que  soutenait 
Roémond  VIL  s'attira  ainsi  la  haine  de  ce  prince.  Par  suite  des  démêlés  qui 
s'élevèrent  entre  eux,  il  essaya  trois  fois,  à  l'instigation  du  Temple,  d'enlever 
Tripoli  au  prince  d'Antioclie.  G'est  ce  qu'atteste  une  relation  ''  dressée  sur  les 
aveu.v  du  seigneur  de  Giblet,  et  faite  à  Néphin,  le  26  février  1282,  jiar-devant 
notaire,  en  présence  du  prince  d'Anlioche  et  de  nombreux  témoins.  La  ville 
de  Giblet  avait  été  enlevée  aux  chrétiens  peu  de  temps  auparavant.  Gui  II  fut 
donc  le  dernier  seigneur  réellement  possesseur  de  Giblet.] 

■  Cod.dijdowal.l.  I .  il"  ili-a,}).  196,195.  '   Continuât,  de  Guill.  fie  'fyr,  I.  \X\1V. 

'  Sanut.  I.  lit.  part.  12,  c.  xiv,  xvn.  c.  .x\i,  p.  '168,  iOg. 

'  Lignages  d'uiiii-c-mci:  "  De  Mas-Latrie.  Hisi.  di' Chypre .  t.  111. 

'  Cof/.  f///;/»»»»/.  I.  l.n"  1 .12  ,  p.  ifl'i,  195.  p.  (5 ((•■>-(■)(■) S. 


I.KS  SEIGNEURS  DE  GIBLET. 


;iiG 


i  o  o  : 
-  a-c  .. 


&- 
t; 
J 


5; 


'^  "S  -<  ;--  S 
-'■■■=   I  - 


o  :=    SD 


ri  i  ^  =  "  E."  p -5 

-   S,       =   ^   .r   =    -^^ 


=  Jci 


^   .^  .2P^ 


o    ^     - 

s 

g 

g=_a,'2< 

II 

S 

f  S  1" 

J:;  ~ 

a   bo 

bO 

'S 

S 

—    s   o         -■ 

-O   3-^^-  = 

„    CD  3    t-  C 

y,^s-— 

g  3-.  ^-3  ^ 

_     3     1*            ^ 

rtl| 

-  i-i     .B» 

"  î           ii 

■^       —   - 


—    ^£10 


"S  "^  <   lc  = 


o 


-_s  -=  o  a 
— '  o  ■«  -o 

i^-    3    o  -c 


3 

(/2 


2-«  o 

O  =3,.5 


g-3  2 

o   cj   s 


'iiji 


.2  3 


-  xZD    ^    tiO=S 


_  =  H  C-  -3 


g-5  ;; 


K.  ■■§ 


-5  E"  râ~ 


32fi  IJ'S   F<AMIMJ:s  T)OI!TP.E-MEli. 

[Hu(,ii,b  DK  (iiiiLET.  lils  cl(j  Bertrand  cl  petil-lils  du  premier  Hugues  de  Lein- 
briar  csl-il  celui  doiil  parlent  lo  Gontinualeur  de  Guillaume  de  Tyr  el  le  cava- 
lier Lorédan.  dans  les  années  i  927-1  •>.'.]  1  ?  On  peul  en  douter;  car  il  se  trou- 
verait à  cette  époque  séparé  de  son  aïeul  par  un  espace  de  plus  de  cent  vingt 
ans.  Si  l'on  admet  (pie  Bertrand,  son  père,  soit  iils  et  non  frère  de  Guillaume 
de  Leinbriac  (voir  plus  jiaut,  p.  3i8),  on  aura  une  génération  de  plus  pour 
remplir  cet  intervalle.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  Hugues  de  Giblet  du  xiii' siècle  ne 
se  présente  pas  sous  les  rapports  les  plus  honorables.  On  le  voit,  en  1227  ^ 
prendre  part,  avec  quatre  seigneurs  de  ses  amis,  à  un  infâme  guet-apens 
contre  un  chevalier  toscan,  cousin  de  Philippe  d'Ibelin.  En  1229,  de  concert 
avec  ces  (piatre  mêmes  seigneurs-,  il  acheta  de  Frédéric  H  la  bailie  du  royaume 
de  Jérusalem  pour  trois  ans,  moyennant,  la  somme  de  10,000  marcs  d'argent. 
Après  la  défaite  de  l'armée  des  bailes  à  Nicosie  ^  (2  4  juin  1  2  2  9  ) .  par  Jean  d'Ibe- 
lin le  \ieu\,  sire  de  Barulh,  il  se  retira  dans  le  château  de  Dieu-d'Amour,  où 
il  entraîna  le  roi  de  force.  Plus  tard  (i23i),  persistant  dans  son  animosité 
contre  les  Ibelin  '',  il  .se  joignit  à  Richard  Filangieri ,  sous  prétexte  que  le  roi 
Henri  I"'  était  trop  jeune ,  et  que  son  véritable  chef  était  i'empereur.  Après  la 
défaite  de  Richard  à  Cérines.  et  l'expulsion  des  Impériaux  hors  de  l'île  de 
Chypre  (1202),  Hugues,  sur  la  plainte  du  roi,  fut  déclaré  rebelle  par  la  haute 
cour  du  royaume  ^,  et  ses  biens  furent  confis(|ués.  Dejiuis  ce  moment,  nous  ne 
voyons  plus  qu'il  soit  fait  mention  de  lui  dans  Thistoire.] 

'   LoredaïKi.  I.  I,  p.  Sy-AM;  ti;i(l.  franc.  c.  \,  ]>.  377. —  Loredano.  1.  11.  p.  71  bis. 

I.  1.  p.  ii-/i().  —  Assixcs  lie  .lenisiil.  t.  I.  7^  :  trad.  franc,  t.  I,  p.  83.  84. 
|).  /1/18.  note  a.  '  (iontiniiat.  de  Guill.  de  Tyr,  i.  XXXIU, 

-  Continuai,  de  Guill.  de  Tvr.  I.  XXXlll.  c.  xxvn,  ]).  31)3. 
c.  IX,  p.  37.').  —  Loredano.  1.  1.  |).  63-(ii:  '  Loredano.  \.  II,   p.    ni.    1 1  .t:  tind. 

trad.  franc.  1.  1.  p.  73-7^.  franc,  t.  I.  p.  i33.  i34. 

'  Continuât,  de  Guill.  do  Tvr,  1.  XXXlll. 


LES  SEIGNEURS  DE  GIDLET. 


:i-21 


AUTRE   SUITE   DE  LA   MESME   GENEALOGIE. 

fTABLEAli    AI 


GUILIALME  DE  (îlELET    . 

liis  pui^né  (le  Hugues,  seigueur  de  liesmedin  . 
espouse  Anue  de  Mnnlifjnac. 


El- DES , 

GininD, 

morts 

JeaS   de  r.IBLET, 

seigneur  de  Sainl-Foucv, 
espousL-  Giietk' , 

1 
KSTÉFÉME. 

feniinr- 
'le'Ainauri  le  lîeniier. 

Marie  de  GielKt, 
femme  d'Amalric  le  Fiameiic. 

ans  pnJ'niis. 

lillc  (lu  spi^m^ur  il'Aiigillcr, 

1 

Fémif.. 

AC«KS. 

1 

ClILLAIME 

ItE 

ÎIBELET.                        MaBIR. 

ESCHIVI.,                                 EcKBMlE 

ft'ninie 
.le 

[A 

1 

i,E  Flamem:  . 

d'Aiigelier 

r.ibk-t. 

1 

MaRGIEIU'I].  , 

;lllié.' 

il  Riijmond  dAiiliin-l 

opouse  Heivis, 

de  (ïibiet-  de  Fleurv. 


[Guillaume  de  Giblet,  lils  \minô  de  Hugues,  seigneur  de  Besiuediii,  es(-i! 
le  même  qui  souscrit,  en  décembre  i  aoi  ',  un  acte  de  Boémond  IV  d'Antioche; 
le  même  qui,  en  février  i  207  ',  souscrit  un  acte  de  Julienne  de  Césarée,  sous 
le  nom  de  Guillaume  Embriac  ?  Il  est  probable  que  c'est  lui  qui  prit  part  à  la 
croisade  de  1917  •'  avec  Boémond  IV,  d'Antioche,  et  André,  roi  de  Hongrie  ; 
et  qui.  en  i-iiq,  fut  envoyé  par  les  chrétiens  réunis  devant  Damiette  vers  Ir 
sultan  iMalek  el-kamel,  pour  traiter  de  la  paix;  mais  le  légat  enqxVliH  d"a(- 
cepter  les  conditions  raisonnables  proposées  par  le  sultan. 

Relativement  aux  Aivcelier  de  Giblet,  voir  au  tableau  des  Seigiteum  <lr  Muni- 
cli'e.  p.  38 7.  note  •j..\ 


'  Lignages  d'outre-mer,  édition  Labbe. 
I-.  \i\  ,  p.  098.  h!ifi\  édit.  Bpugnot.  c.  x\\. 

•  Gihkl  n'est  (jii'uiie  faute  (rimpression 
dans  les  lableaux  généalogiques  de  Labbe 
[Ligiuigen.c.  vix  .  p.  398):  il  faut  lire  Gis- 
Jebert ,  comme  le  porte  le  texte  même  du  cha- 
pitre XIX.  dans  I^abbe.  p.  ^l'i^i;  ceux  de  La 


Thaumassière ,  p.  -i'i-i ,  et  de  M.  Beuguot. 
Assises,  t.  II,  c.  XXX,  p.  466. 

'■  Cod.  diplomiU.  t.  I .  n°  98,  p.  lu-"). 

'  Cod.  diplomiil.  t.  I .  n"  91)  ..p.  90  ;  n"  1  o. 
p.  989. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXI. 
c.  X,  p.  3'2-2;  1.  XXXII.  c.  i\,  p.  339. 


328 


LES  FAMILLES  DOLTIiK-MER. 


LES  SEIGNEURS   DE    PILES 


DE  LA  MAISON  DE  GIBLET. 


JEA^  DB  GlBLET, 

seigneur  ilc  Piles  '. 

espousp  Tortcrelle  . 

lllle  (rÂiiiaury  le  CtlamlR'rlan 

et  (le  Marie  de  Tor. 


(itlLLArUE  DB  ItlBLBT, 

espouee  : 

1°  Douce . 

tille  de  Jean  de  Brie; 

2°  Isabelle . 

fille  de  Gautier  Ijambert. 


Suio\E , 

es  pou  se 

Philippe  le  Petit. 


Léoaor  ,  Jei>ne,  Catheri^ie. 

fut  aveugle.  espouse  religieuse  '". 

Baudouin  de  Mimars. 

seigneur  d'Aquie. 


Amai^hï  pe  Giblet. 

[épouse  N. 

lille  de  Jean  Babin^I 


ToRTEl.LE  DE  GlBLBT. 


rfHfOHS    r>fi    (ilRI.ET  ^ 


\Ullf.l  tItITE  . 

éiiôuse 
Raymond  d'Antioclie? 


'  Lignages  d'outre-wer,  édition  Labhe, 
c.  xviii.  p.  .'>9^-  àli'7:  (•ilition  Beugnot. 
c.  xm,  xxix. 

^  A  la  place  de  Catherine .  Du  Gange  avait 
mis  ffHelvis.  l'enimede  riaulier  le  Norman,^ 


qui  se  retrouvera  dans  la  généalogie  de  la 
famille  de  Tor.  Nous  avons  rectilié  cette  er- 
reur d'après  le  Lignage  doutre-iner. 

^  Voir  La  Famille  de  Babin. 

'    Voir  L((  Famille  du  surnom  d'Anhnchf. 


AUTRES  SEIGNEURS  DU  SURNOM  DE  GIBLET.  329 


AUTRES  SEIGNEURS  DU  SURNOM  DE  GIBLET. 


[Nous  avons  déjà  vu,  parmi  les  sires  tic  Giblel  dont  on  ne  peut  établir  la 
généalogie,  Henri  et  Rainaud,  témoins  d"un  acte  de  Hugues  II.  seigneur  de 
Giblet.  en  1176.] 

Renier  de  Giblet'  fut  envoyé  en  l'an  1  196,  par  Guy  de  Luzignan, 
roy  de  Hiérusaleni,  vers  l'empereur  Frédéiic  II,  pour  obtenir  de  luy 
ie  titre  de  roy  de  Gypre. 

Arnaud  [de]  Giblet"^  estoit  en  la  cour  du  roy  de  Gypre  Tau  i23a. 

[Renier  ou  Rainier  de  Giblet,  dit  le  Vieux,  homme  sage,  subtil  et  bon  plai- 
deur', au  témoignage  de  Philippe  de  Navarre,  est  peut-être  celui  qui  avait 
été  témoin  d'un  acte  de  Hugues  de  Césarée  en  i  1  (3 1  ".  En  1  1 C)  1  ,  3  1  janvier^, 
il  souscrivit  un  acte  du  roi  de  Jérusalem,  Gui  de  Lusignan.  En  1 1  gi  ou  1 1 95. 
il  fut  envoyé,  non  par  Gui  de  Lusignan '',  vers  l'empereur  Frédéric  11,  mai.s 
par  Aimeri,  successeur  de  Gui,  vers  l'empereur  Henri  VI,  pour  obtenir  de  lui 
le  titre  de  roi  de  Chypre.  Il  souscrivit  encore  deux  actes  du  même  Aimeri^ 
(  1  ig5,  2g  septembre;  1 1  97,  i'"  novembre).  Nous  ne  savons  s'il  prolongea  sa 
carrière  beaucoup  au  delà.  Mais  il  mourut  avant  le  roi  Aimeri.  En  mourant  il 
partagea  ses  fiefs  entre  ses  tjuatre  fils'*,  Amauri,  Arnéis,  Rainier  le  Jeune  et 
Josselin. 

'  Loredano,  I.  1.  p.  17.  c.  x.xn ,  j).  209.  —  Loredano,  I.  I.  |i.   17: 

*  Loredano,  I.  II,  p.  119.  trad.  fianç.  t.  I,  p.  19. 

'  Assises  de  Jcrus.  t.  1,  c.  lxxiv,  p.  6/i5;  '  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  III, 

c.  \civ,  p.  070.  ■  p.  599,607. 

'   Cod.  dqilomiil.  t.  I.n°  196,  p.  -2/11.  *  Assises  de  Jénts.  t.  I,  p.  fi/iS;  c.  lixiv 

*  Cod.  diphimni.  f.  I,  11°  79,  p.  8G.  de  Philippe  de  Navare. 
'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXVI, 


no  MvS  FAMII-LES  D'()IJT1\E-MER. 

Amauih,  rpii  «'tail  l'aiiii",  avait  reçu  de  soa  père,  soit  tie  son  vivant,  soit 
après  sa  mort .  lont  ic  fief  de  Piles;  mais  il  prélendit  avoir  seul  tout  l'Iiéritage 
paternel,  et  réclama  auprès  du  roi  Aimeri,  qui  mainlinl  le  parlaj;e  entre  les 
quatre  livres.  V  a-l-il  (pu^hpie  rappori  entre  cet  Amauri,  possesseur  du  fief 
de  Piles,  et  Anuuiri  de  (iiblel ,  (ju'on  a  vu  mentionné  dans  le  tai)leau  généa- 
lo;ji(pie  des  seigneurs  de  Piles  de  la  maison  de  Giblet  ?  L'ascendance  n'est  pas 
la  mênu';  et  les  dates  ne  concordent  pas;  car,  d'après  le  nombre  des  généra- 
tions de  la  famille  de  Piles,  depuis  Pierre  de  Barutli,  bisaïeul  de  Torterelle, 
jusqu'à  cet  Amauri  de  (iiblet,  (pii  eu  est  le  dernier  représentant,  il  a  du  s'é- 
couler environ  un  siècle  et  demi.  Pierre  de  Bnrufli  vivait  en  i  i.56.  Amauri 
devait  vivre  à  la  fin  du  siècle  suivant. 

AuNÉis,  Heisnois  ou  Arnacd  de  Giblet,  le  second  (ils  de  Rainier  le  Vieux,  eut 
une  part  des  liei's  de  son  père,  mais  on  ne  dit  pas  laquelle,  (le  fut  aussi  un 
bon  plaideur,  c'est-à-dire  un  habile  jurisconsulte  '.  dont  Philijipe  de  Navarre 
fait  l'éloge  en  plusieurs  endroits  de  son  livre.  En  1282,  laissé  capitaine  de  la 
terre  de  Chypre  par  Jean  d'Ibelin  le  Vieux ,  sire  de  Baruth  "^,  il  défendit  le 
château  de  Dieu-d'Anio(n',  qu'assiégeait  Richard  Filangieri.  En  i233,  il  était 
membre  de  la  haute  cour  du  roi  de  Chypre,  Henri  I"  ^.  Nous  voyons  des  actes 
sionés  de  lui,  en  mars  i2!U):  laoS,  2  décembre;  i234,  juillet  et  aoiit: 
1289,  décembre''.  On  a  pensé  qu'il  était  l'auteur  de  la  première  partie  des 
Continuations  de  Guillaume  de  Tyr^. 

.Iean  de  Giblet,  signe  comme  homme  lige  ou  vassal  de  Boémond  V,  prince 
d'Antioche  ",  un  acte  d'Albert ,  patriarche  de  cette  ville  (  1  a  A  1 ,  18  novembre). 
C'est  peut-être  le  même  qui,  maréchal  du  royaume  de  Jérusalem  ^  fut  vaincu 
et  pris  par  les  Turcomans,  en  1  260,  puis  racheté  peu  après;  et  qui  .signa, 
avec  la  qualité  de  maréchal,  un  accord  entre  l'Hôpital  et  le  Temple'*  (1262. 
I  c)  décembre).  Mais  il  est  bien  difficile  d'admettre  que  ce  personnage,  maré- 
chal du  royaume  en  1  2(10.  si>it  le  même  f[ue  celui  qui.  dans  le  premier  ta- 

'   Assiseii(leJériis.l.[.i-.\\\\\\i.]).î>i[i:  t.    Il,  [>■    âG;   I.  III,  p.   lin,  (138,  tJSg, 

c.\Lix,  p.  5-25;  c.  \civ,  p.  570.  ()5?>. 

'  Continuât,  de  (niill.  de  Tyr.  1.  XXXIll.  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  do  Chypre,  t.  II. 

1;.  xxxiu,  p.  3()r).  ]).  .î(),  note  7. 

'  Assises  (le  .lenis.  l.  I .  p.  08!)  ;  c.  cc\\m\  "   Cod.  tliplotniil.  t.  1 ,  n '  1  1 8  ,  p.  1  33. 

lie  .lean  d'Ibelin.  —  Loredano,  I.  I   p.  i  1  9  ;  '  Continuât.  île  Guili.  <li'  Tyr,  1.  XXXIV, 

had.  franc,  t.  I,  p.  i38.  c.  m,  p.  i45. 

'   De   Mas-Latrie.    Histoiie    de    Clii/prr.  ''  Coil.  diplomul.  t.  1,  n"  l'i-j.  p.  179. 


s 


AUTRES  SEIGNEURS  DU  SUliNOM   DE  (.llil.l'/r.  331 

bleau  jjénéalogi([ue  des  Giblet,  est  présenté  oomiue  petit-lils  de  HiiPues  de 
Lembriac,  établi  premier  seigneur  de  Gililet  plus  de  cent  cimpiante  ans  au|)a- 
ravant.  D'après  la  rectification  que  nous  avons  faite  du  commencement  de 
cette  généalogie,  Jean  de  Giblet,  maréchal  du  royaume,  n'est  plus,  il  est 
\Tai,  que  l'arrière  petit-fds  de  Hugues  de  Lembriac.  Trois  générations,  sans 
doute,  suilisent  à  grand'peine  pour  remplir  cet  intervalle.  Cependant,  on  en 
trouve  des  exemples.  Nous  remarquerons  aussi  cpie  l'alliance  de  Jean  de  Giblet 
avec  la  fdle  de  Gautier  111.  seigneur  de  Césarée, nommée  Fémie  ou  Euphémie 
dans  la  généalogie  des  seigneurs  de  Gésai'ée,  concorde,  pour  le  temps  où 
vivaient  Gautier  III  et  Fémie,  avec  l'époque  où  Jean  de  Giblet  fut  maréchal 
du  royaume  de  Jérusalem.  Ainsi  nous  nous  en  tiendrons,  jusqu'à  de  plus 
jn-écis  renseignements,  à  ce  tableau  généalogique  et  au  Lignage  d'outre-mer 
rectifiés;  car  nous  n'avons  point  de  données  suffisantes  pour  attribuer  le  titre 
de  maréchal  du  royaume,  et  les  deux  mariages  mentionnés  dans  la  généa- 
logie, d'après  le  Lignage  d'oulre-mer,  à  tel  ou  tel  autre  Jean  de  Giblet,  que 
nous  voyons  dans  ce  tableau  généalogique  ou  dans  le  suivant. 

Philippe  ue  Giblet  est  mentionné  comme  un  des  seigneurs  de  la  cour  du 
roi  de  Chypre  '.  Henri  I",  dans  un  traité  d'alliance  offensive  conclu  pour  cinq 
ans,  le  a  décembre  laSS,  entre  les  Cypriotes  et  les  Génois.  C'est  lui  qui 
refusa  formellement  le  service  à  ce  même  roi  '-.  s'il  n'était  payé  de  ce  qui  lui 
était  dû,  l'ait  dont  fut  témoin  Jean  d'Ibelin,  le  rédacteur  des  Assises. 

RaimoiX'd  de  Giblet,  qui  avait  été  fait  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem  par 
l'empereur  Frédéric  H,  et  baile  du  royaume,  au  nom  de  son  fils  Conrad,  lut, 
selon  la  coutume  du  royaume,  dépossédé  de  cette  charge^  quand  Alix,  reine 
de  Chypre,  fut  reconnue  reine  de  Jérusalem  en  1289  ou  12/10. 

Nous  ne  pouvons  dire  si  ce  Raimond  est  Raimond  de  Giblet,  seigneur  de 
Besmedin,  ou  Raimond,  chambellan  d'Antioche,  fds  de  Gui  L',  seigneur  de 
Giblet.] 

Henry  de  Giblet,  chancelier  de  Cypre  sous  le  roy  Hugues  \\ ,  i  an 
i33o,  el  archidiacre  de  Nicossie*,  ayant  esté  éleu  arclievesque  de  la 

'   De  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Clii/pre,  t.  II.  '  Assines  de  Jériis.  t.  II,  p.  4oo. 

p.  5y.  *  \Vadding.  t.  II,  In  regestro,  p    182. 

^  Assises  de  Jérns.  1. 1.  p.  SiGrc.  cciii  de  iNicolaslV.  A.  i.  ep.  aSy. 
Jean  d'Ibelin. 


332  MvS   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

mesme  ville  a|)ri's  le  déccz  de  l'archevesque  Ranuire,  Tau  1298,  se 
(léinit  (le  sou  élection  eiilre  les  mains  du  pape  Nicolas  IV,  c{ui  pourvut 
de  celte  di<;uité  Jean,  de  l'ordre  des  frères  Mineurs. 

[Mais  il  |;ar(la  son  ancien  lilrc  d'arcliidiacre  de  Nicosie.  En  conséquence. 
l'est  avec  la  double  (|uali(ica(ion  de  chancelier  et  d'archidiacre,  qu'il  est  men- 
lionni'-'  coinuie  témoin  du  Irailé  de  paix  et  de  commerce  (1  828 ,  h  septembre) 
(•oiulu  eulre  le  roi  Hugues  IV  et  Jean  Soranzo,  doge  de  Venise;  de  la  rali- 
(icatiou  du  contrat  de  mariage-  eulre  Gui,  le  fds  aîné  du  roi,  et  Marie  de 
Bourbon  (  i33o,  1 /i  janvier);  el  de  la  constitution  du  douaire  de  celte  priu- 
îsse  ■\  3  )  janvier,  même  année.] 


ce 


PiERiiK  Di:  GuîLET  suivil  la  fortune  de  Henry,  ro\  de  Cypre  *,  et  l'ac- 
compagna [dans  son  exil  à  Strovilo,  proche  Nicosie;  mais  non  peut- 
être  en  Ai'niénie,]  lorscpril  fut  [dépouillé  de  la  royauté,  puis]  chassé 
du  royainne  par  son  frèi'e  Alméric,  l'an  i3o5. 

I  Ou  mieux  1807.  Il  hit  un  de  ceux  qui  signèrent  l'accord  fait  en  mai 
i3o6'\  par  lequel  le  roi  abandonnait  l'autorité  à  son  frère,  lequel  s'enga- 
geait en  retour  à  lui  payer  une  pension  annuelle  de  1/18,000  besants.] 

Je  crois  (pie  c'est  celuy  qui  est  (jualilié  tils  de  Guy,  11''  du  nom. 
seigneur  de  Giblet,  dans  le  Lignage  d'outre-mer. 

Henry  de  Giblet  fui  un  des  barons  de  Cypre  [précédemment  par- 
tisans du  prince  Almericj  ([iii  allèrent  au-devanl  du  roy  Henry  [pour 
faire  leui'  soumission  '',  el  lui  preslèrent  serment  de  fidélité  entre  les 
mains  de  la  reine  mère.]  lorsqu'il  rentra  en  ses  Estais,  l'an  iSog  [ou 
plutôt  1010]. 

[(iuiLLAUME  DE  (jiBLET  siguc ,  coiume  témoin,  uii  traité  ihi   roi  Hugues  IV 

'  De  Mas-Lalrio.  Ilisi.  de  Chypre.  I.  11.  *  Loredano.  1.  IV,  j).  -jiS.  319;  trad. 

n.  i/i3.  franc,  t.  I,  p.  aii,  aifl. 

'  De  Mas-L;iliie,  Hint.  de  Cliijpre ,  t.  II.  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre ,  t.  Il, 

p.  1G3.  p.  101,  102. 

'  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  11.  "  Loredano,  1.  V,  p.  ^58;  trad,  franc, 

j).  iCylx.  t.  1,  p.  -iSô. 


AUTRES  SEIGNEURS  DU  SUIt.NOM  J)E  GIRLET.  '  333 
avec  Gènes',  du  i  (j  levriei-  lo-jy.  Il  e>l  |ieiil-r(re  le  père  Av  Jean  de  (iililel. 
nommé  en  i  3  6  c)  et  i  3  7  :i .  ] 

Jean  dk  Giblet  [est  nommé  comme  témoin  (l'un  traité  (h;  commerce - 
conclu  avec  Venise  ])ar  Amauri,  prince  de  Tyr,  gouverneur  de  Cypce. 
H]  se  trouva  présent  au  traité  de  maria|;c  de  Fernand  de  Majorcpie. 
prince  de  la  Morée,  et  d'Isabelle  d'Ibelin,  conclu  eu  la  présence  An 
roy  Hugues ^  Tan  i3i5.  Il  souscrivit  encon;  lassinat  du  douaire  de 
Marie  de  Bourbon,  femme  de  Guy  de  Cy|>i-e  -,  fils  aisné  du  mesnu^  ro\. 
avec  les  autres  barons  de  ce  royaume,  l'an  i33o  |3i  janvier.  Dans 
cet  acte,  il  est  nommé  sireJolian  de  Giblet  d'Araizon].  Je  ci'ois  (pie  c  esl 
ce  Jean  de  Giblet  cpie  Cantacuzène^  (pialiiie  baron  et  noble  de  (apie. 
([ui  altouclioit  de  parenté  aux  roys  de  ce  royaume,  et  ([ni,  eu  I  an 
iSâS,  estant  dans  les  armées  d'Andronique  le  Jeune,  empereur  de 
Gonstantiuople,  lut  clioisy  par  luy  avec  Andronique  Tornices,  grand 
cliambellan  de  cet  empire,  pour  aller  faire  la  recbercbe,  au  nom  de 
l'empereur  Andronique  le  Jeune,  d'Anne  ou  de  Jeanne  de  Savoye. 
fille  d'Ame,  V*"  du  nom,  comte  de  Savoye. 

I  C'est  probablement  aussi  le  même  Jean  de  (iiblel  ipii  écril,  le  ad  mai'. 
année  inc(n'taine,  au  roi  d'Aragon,  Ja(-(pies  11,  une  lettre  où  il  se  félicite  de 
ce  (jue  le  roi  de  Chypre,  Henri  H,  dont  il  est  l'homme  lige,  l'a  admis  au 
nombre  de  ses  conseillers,  et  où  il  se  promet  de  lui  conserver  une  lidélité  à 
toute  épreuve.  M.  de  Mas-Latrie''  pense  (pi'il  pourrait  bien  être  le  fils  de  cet 
Henri  de  (iiblet,  partisan  d'Amauri,  d'abord  exilé  par  le  roi  Henri  11,  malgré 

'   De  Mas-Latrie,  llist.  de  Chiipii' .  I.  II.  les  einpeiriirs/ruiiçiiis,  de  Dii  (loiiije.  -i'  éd. 

1).  i58.  (loiiiiiV;   |)ar  Diiclion .   (.   11.    |i.    371-370. 

■  De  Mas-Latrie,  llisl.  de  (Jnjiire,  t.  11,  xuiii'  pièce,  a  la  ilale  du  .')  ocluhre  i3iâ. 
p.  ,o3.  '  Titres    originaux.  —  l'i'   Ma---Latrif. 

'  Du  Gange  n'indique  [las  ici  ses  aiUo-  lUst.  de  Unjpre ,  t.  H,  )i.  iG'i. 
rites.  Mais  comme  ce  mariage  l'ut  réellement  '   (ialilaciizène,  !.  I,  c.  xi.. 

conclu  en    i3i.5    [llist.  de   Cotislanliuople,  "  \h  Mas-Lalfia.  llist.  de  Cliiijir(  .  l.  {[[. 

I.  VII,  n'  18,  p.  -(.îo),  il  faut  lire  lleitri  au  p.  700.  701. 

iitu   de  Unîmes.   Ge   traiti'  ou   coniral,   se  '   De  Mas-Latrie.  /7w;.  de  Chijpre ,  i.  II. 

trouve  dans  ïllistoiie  de  ('.onstuntinople  sous  p.   i-'i;  I.  111.  p.  700.  note  'i. 


.33'r  LKS  KAMILLKS   l)  0 llTUK-MHIi. 

sa  soumission  ;  mais  (|iii  rentra  plus  tard  en  grâce,  el  recou\ra  ses  biens  coii- 
lis(jLiés.  C'est  ce  (jiii  e.\|)li(|iienut  la  reconnaissance  el  le  dévouement  de  son 
fils. 

En  135^.  on  voit  un  (lu  de  GnsLET,  seigneur  de  Anisio  (tu  d'AraisoiiK 
évèciue  de  iNémosie  (Limassol),  com'onner,  dans  Sainte-Sophie  de  Nicosie. 
Pierre  I",  du  vivant  et  par  la  volonté  de  son  père,  Hugues  IV.  11  est  nommé, 
dans  la  (Jlironiipie  do  Diomèdes  Strambaldi,  rpii  nous  apprend  ce  fait,  Gîte 
Iniijoli.  i-f  i|iii  jKiiivait  signifier  aussi  Gui  dlbelin ;  et.  en  effet,  un  acte  de 
Pierre  1"  (  i  o6o  ,  i  3  août)  le  nomme  expressément  Gui  d'Ibelin.  Mais  le  titre 
de  seiîTueur  de  Arasio ,  que  nous  avons  vu  appartenir  incontesiahlemenf  à  un  Jean 
de  Giblet.  nous  l'ait  incliner  pour  la  première  interprétation.  On  pourrait  in- 
férer de  celle  circonstance  que  l'évêque  de  Némosie  était  son  lils.  et  avait 
hérité  de  son  titre.] 

Carion  de  Giblet.  vicomte  de  Nicossic.  Tan  1867 '^  fut  tué  par  les 
Génois,  ioi'squils  semparèreiit  de  Famaj-ouste,  Fan  13-3. 

[Carion,  Charin  ou  Henri  de  Giblet,  était  le  père  de  cette  dame  Marie  ^ 
nui,  outragée  par  le  roi  Pierre  I  ".  provo(|ua  le  complot  des  seigneurs  qui  mit 
fin  aux  jours  de  ce  prince.  Il  y  prit  une  part  active.  Le  1  6  novembre  suivant 
(  i36()),  il  fut  choi.si  avec  quinze  autres  seigneurs*  pour  la  réunion  des  assises 
du  rovaume.  11  fut  mis  à  mort,  avec  quelques  autres  nobles  personnages^,  par 
les  Génois,  en  137/1.  jieu  après  qu'ils  se  furent  emparés  de  Famagouste.] 

Jean  de  Giblet  vivoii  en  la  cour  du  roy  de  Gypre.  1  an  1372''. 
[C'est  lui  sans  doute  (|ui  est  nommé //.s  de  sire  Guillaume'  parmi  le,s 
seize  .seigneui-s  chargés,  en  1369,  de  i-éviser  les  Assises  du  royaume 
de  Cxpre.] 

'   De  Mns-lAdvu: .  HisL  lie  Cliijiiir,  I.  U.              '   Assms   ik    .li'nisa/nii,   Préface,    t.    1. 

\i.  aai  et  note  3,  aaS.  [>■  •>• 

'  Loi-eilaiio.  1.  VII.  S.  '  Lorediuio.  1.  \  lit.  y.  '171  :  trad.  t'raiu;. 

■   Loredaiio.   1.  VII.  [i.   ioli-icuS,  /118.         l.  II.  p.  IJo. 

iig;  Irad.  IVaiiç.  f.  I.  p.   44i-ii6.  455,              '   Loredano.  i.  \lli.  |i.  'jOo;  trad.  franr. 
'450.— De  Mas-Lalrie .  Ilisi.  r/c  Cliiipre .  t.  II .         t.  Il .  p.  48. 

ij.  336.  338.  36i.  '   Assises  de  Jvrns.  I.  I .  |).  ti. 


AUTUES  SEIGNEURS  DU  SURNOM   DE  GIHLET.  335 

[Jacques  DE  GiBLET,riiPvali('r.  signe  coiiinif  lénioin  un  acti>  du  rdi  .la((iui'>  I"' 

(  i3q5,   16  août).  Il  est   inoiilioiiné,  dans  h  traité  de  paix  <■!   de  coiiiiiifrci- 

(in  roi  .lacipiPs  aver  la  r(>|iulili(|nf  de  (iènos-  I  1  'lo.'î.  7  jnillcl).  coiiinic  /•lanl 

nn  des  ministres  (pii  i'avaieni  négocié. | 

Cario^  [du  HE^^.l  I  m:  (jiiiLKT^  vivoil  en  l'an  i/iaf).  [!!  lui  nuinnié  à 
cette  époque  gouverneur  «le  Nicosie,  après  la  désaslreusc  journée  de 
Chierocbitia.] 

Hemu  i)k  GuiLiiT,  uiaistre  iriioslel  Au  roy  .îauus',  se  trouva  préseiil 
au  traité  de  uiaria'je  d'Aune,  tille  de  ce  ro\,  avec  LoiijjS,  comte  de 
Genève,  et  depuis  duc  de  Savoye  [1"  janvier]  Tau  1  ioa.  |  Ce  person- 
uage  est  très-probablement  ie  uiême  (jue  le  |)récédent.  | 

[Une  dame  de  Giblet,  Eschive,  demanda  an  mi  .lacques  11  -'  et  obtint  de  ce 
prince  (1/168,  19  mars),  pour  elle  et  ses  entants,  un  secours  annuel  de 
36  muids  de  froment,  36  mesures  de  vin,  et  3oo  besanls  en  argent.  Cette 
libéralité  du  roi  est  d'autant  pins  remanpiahle  (|ne  la  famille  des  (iiblet  se 
distingua  en  général  par  son  attachement  au  parti  de  la  reine  Charlotte. 

Nous  pensons  c[ue  c'est  la  même  dame  qui,  dans  un  autre  article  du  re- 
gistre de  la  secrète''  (i468,  ?!7  janvier),  est  nommée  Cleiia  de  Ciblet,  par 
altération  du  nom  de  Cliivn,  ou  Eschive;  la  même  qui,  dans  une  liste  des  ca- 
saux  de  l'île  de  Chypre  est  appelée",  par  suite  d'une  altération  encore  pluN 
forte,  Vera  Zumbet,  pour  Cira  Zinihlet.  forme  italienne  de  Chive  on  Eschive  de 
(nblet. 

Enlin  nous  voyons  un  Tbistan  de  (iiBLET\  nommé  dans  la  Cluoniipir  grecque 
de  Georges  Bustron,  comme  un  adversaire  di'clari''  de  .lacqni's  II.  lorsque  ce 

'  De  Mns-r>atrie,  Hist.  île  Cliiiprc .  I.  II.  '   De  Mns-Eatrie ,  Hisi.  de  Clii/jne.  t.  III. 

p.  lio.t).  )).  i()/i  et  note  h.  195. 

'  De  Mas-Eatric.  Ilist.  de  Cliijprc .  l.  11.  "  De  Mas-t.atrie.  Hisi.  de  Idnipir .  i.  III. 

j).  '167.  [>■  -y^^i- 

'  Lovcdano.  I.  IX,  p.  ôtii);  ti-ad.  IVanç.  '   De  Mas-Latrie,  Hkt.  de  Chi/pre.  I.  III. 

t.  II.  p.  i6i.--De  Mas-Lalric,  I.  Il,  p. .'162  p.  ôt?>  et  note  2. 
et  note  1.  '  De  Was-Latrie .  Hist.  de  Chypre ,  t.  III. 

'  Hist.  de  Saroije,  de  (jiiiclienoii .  l.  II.  p.  85  et  note  3.  —  Et.  de  Ijisigiian.  Hist. 

Preuves,  p.  3G5.  de  Cypre,  fol.   iGS  a. 


;J3C  I.KS  FAVIUJ.ES  I)  OliTI'.K-MEli. 

|irincc'  n'était  ciicorc  (|ir;ircli('V('''(|iio  noniiii('  de  Nicosie  (i^i^cSj.  En  ili-jli,  il 
l'tail  siisppff  au  iTOUvoriiPiiu'iil  vénitien',  eonnne  [lartisan  de  la  reine  Oliar- 
Idtle.  Quand  (ont  espoir  fut  pi'rdu  |)(>iii'  lliéritière  légitime  des  Lusignans.  il 
naraît  im'll  --e  rallarlia  à  la  reine  (Catherine  pnur  sauver  du  moins  la  natio- 
nalité du  pays.  En  octobre  i'i.S8'-.  une  entpnlle  lut  ordonnée  par  le  conseil 
des  Dix,  sur  les  menées  faites  |)ar  Tristan,  de  concert  avec  Rizzo  de  Marin. 
|)onr  marier  Catlierine  à  un  lils  du  roi  de  Naples.  Pris  par  les  agents  de  la 
Répul)li(pns  et  conduit  de  Chypre  à  Venise  (  i  /i8S).  Tristan  de  (iiblet  se  donna 
la  mort'  pendant  la  travers(''e.  en  avainni  une  liiepie  de  brillants  (pi'il  avait  au 
doigl,  I 

'    De  Mas-b.itnr.  /7^^■/.  ilc  Clujinf .  I.  !ll.  '   l->c  Mas-l.atne.  Hisl.  ili-  Chyinc .  t.  il!  . 

p.  HyS  et  noie  i.  i'-  'i'"'  <"*  ""'''  '• 

'"  ])(>  AIas-F,ali'ii'.  /.  c.  p.  ?)iW-'i9(). 


LES  SEIGNEURS  DE  HARICH.  '        337 


LES   SEIGNEURS   DE   flARICH. 


Glido  Fkwims,  seigneur  de  Haricli,  en  la  [)iincipaulé  d "Aniioclie. 
est  nommé  par  Albert  d"Ai\  '  entre  les  seigneurs  voisins  de  la  princi- 
pauté d'Antioclie,  ou  qui  esloient  de  cette  niesme  principauté,  qui  se 
trouvèrent  à  Antioche  avec  le  roy  Baudouin  l",  lorsqu'il  entre})rit 
d'aller  faire  une  course  sur  les  Sarrazins,  l'an  iiia.  Il  semble  (jue 
(•est  le  mesiue  (|ui  se  nomiiu^  GuiDO  Fiiemel  [et  VVido  Traimel,  dans  le 
texte  de  Sébastien  Paoli,]  en  un  titre  de  Roger,  prince  d'Antioclie,  du 
/i'=  jour  de  juin,  l'an  i  1 1  8  ,  au  Cartulaire  de  Manosque  ^;  et  encore  le 
mesnie  que  ce  Glido  Frenellcs,  dont  Gautier^,  chancelier,  et  Guil- 
laume *,  arclievesque  de  Tyr,  racontent  les  actions  dans  cette  princi- 
pauté, dans  les  années  i  i  i5  et  1119. 

GriLEAUME  Fremel  OU  Fn.vis\EL  luy  succéda,  comme  je  crois,  eu  cette 
seigneurie,  et  fut  probablement  son  fds.  Tant  y  a  qu'il  se  trouve  nommé 
dans  un  titre  de  Raymond,  prince  d'Antioche,  de  l'an  1  1  60  [1 9  avril  ■. 
et  dans  un  second  titre  du  même  piince,  daté  du  menu.'  jourj,  au  Car- 
tulaire du  Saint-Sépulchre.  Au  reste,  je  ne  scay  si  Haricli  est  la  mesme 
place  qui  est  nommée  Harenc,  qui  estoit  le  plus  fort  chasteau  de  la 
principauté  d'Antioche,  et  qui  appartint  depuis  en  domaine  au  pa- 
ti'iarcbe  d'Antioche'',  de  laipielle  ville  il  estoit  distant  d'environ  qua- 
torze milles.  Orderic  Vital  "  parle  de  la  maison  de  Fresnel  en  divers 
endroits  de  son  histoire,  et  fait  voir  qu'elle  estoit  Normande. 

'   Albeitiis  Aquensis,  XI.  I.  c.  xl:  I.  XII.  '   Willelni.  Tyi-.  I.  \II.  c.  ix. 

e.  \x.                                       ■  '  Oirt.  S.  Sep.  n"  8(S.  89,  p.  171.  177. 

"   Ccirliil.  (le  Manosque.  —  Coil.  diphmat.  "  Willelni.  Tvr.  1.  V.  c.  vi.  mi. 

I.  I.  n°  6.  j).  G.  Orderic.  1.   \.  p.  C).  l'i;  p.  687.  bgti, 

'  Gauler.  Anlioch.  p.  i68.  453.     _  625.  85o. 

h:>, 


338  LES  FAMILLES  D'OL'TliE-MER. 


LES  COMTES  DE  J4PHE  ET  D'ASCALON. 


Gorldroy.  <Uu-  de  Bouillon,  ayant  tronvr  la  ville  de  Japhe',  dite  en 
latin  Joppc,  démolie  et  ruinée,  se  résolut,  après  la  prise  d'Arsur,  de 
la  rebaslir  et  de  la  l'ernuM-  de  murs,  afin  d'y  faire  un  poii  où  les  vais- 
seaux des  chrestiens  pussent  aborder  et  y  estre  en  seureté.  Ce  qu'ayant 
l'ait,  il  en  donna  la  {jaide  à 

Roger,  seigneur  de  Rosay  [ou  Rosoy],  en  Tierasse"-;  mais  il  ne  jouit 
pas  seul  des  revenus  de  la  place,  car  Gérard,  chevalier  de  la  maison 
et  de  la  suite  de  Baudouin  1".  roy  de  Hiérusalem.  en  eut  une  partie 
pour  récompense  des  services  qu'il  avoit  rendus  dans  les  guerres. 
Après  eux. 

HiGiES  Dr  PuisET^,  filsd'Everard,  vicomte  de  Chartres,  qui  se  trouva 
pareillement  en  la  première  entreprise  des  guerres  saintes,  et  d'Adèh; 
de  Montlhéry,  du  diocèse  d'Orléans  [sœur  de  Mélissende,  mère  du  roi 
Raudouin  11 J,  seigneui-  d'illustre  extraction  et  puissant  en  biens,  estant 
arrivé  par  dévotion  en  la  teri'e  sainte  avec  sa  femme,  Mabile  ou  Ma- 
milié,  fille  de  Hugues,  surnonnné  Chokt,  comte  de  Roucy,  obtint  du 
rov  Baudouin  II  soi  cousin  germain,  le  comté  de  Ja|)lie  avec  ses  dé- 
pendances, pour  en  jouir  par  luy  et  ses  héritiers. 

'  Albert.  Aquens.  1.  Vit.  I-.  \ii. —  Ilayni.  "  VVillelmus    Tyreiisis.    I.  XIV,    c.    \v. 

de  Agiliis,   p.    17.1.   —  Georg.  Elmacin,  — Ivo.  Carnotens  epist.   168,  et  ibi  Sou- 

ann.  Iieg.  /i()û.  —  Chron.  orient,  p.  81.  —  cliet.   Histoire  de    Chistilhn  .  1.    II,   c.    xi. 

Ecchard.  Aiiipliss.  collect.  t.  V,  col.  oo.ln-. —  —  Henrir.  Huntindon.  I.  \ll,  p.  Syi.  ■ — 

Sebast.Paoli,  Cod.  diploniA.  I,  p.  Vio,  4'i->.  L'Art  de  vérifier  les  dates  :  Sires  de  Mont- 

'  Albert.  Aquens.  1.  III,  c.  wviii;  I.  \,  llieri. 

c.   IX,  X,  XI. 


LES  COMTES   DE  JAIMIE  ET   DASGALON.  '         339 

|0n  voil  un  acte  de  Baiulouin  I"  ',  du  -H)  septembre  i  i  lo.  confirmant  le 
don  fait  aux  Hospitaliers  par  Hugues,  dit  Picilli.  ou  du  Pitixel .  d'un  casai  situé 
dans  le  territoire  d'Ascalon;  et  ce  même  Hugues  est  le  premier  des  témoins 
(pii  signent  ce  diplôme.  Paoli  conclut  di-  la  date  (jue  ce  ne  peut  être  le  sei- 
gneur de  Japhe,  et  pense  (pi'il  était  seiilemeul  un  de  ses  [)arents;  mais,  avant 
d'être  investi  du  comté  de  Japlie  [lar  Baudouin  11,  Hugues  du  Puiset  a  pu 
recevoir  de  Baudouin  I"  (piehpies  domaines  dans  ces  parages.  ] 

L'histoire  reiiiarqiuï  (|u"il  accoiiipagiia  le  |)riiice  Boéiiioiid  lorsque. 
après  son  mariage  avec  Constance  de  France,  il  reprit  le  clieinin  d  Ita- 
lie, d'où  Hupues  passa  dans  la  terre  sainte.  Estant  décédé  inconti- 
nent après,  le  niesme  roy  fit  espouser  sa  veuve  à 

Albkrt,  fils  d'Albert  et  frère  de  Godefroy,  comte  de  Namur-.  L'un 
et  l'anti'e  estaiil  pareillenn^nt  morts  peu  do  temps  après  leur  mariage, 

HiGUKs  DU  Pliset\  fils  de  Hugues  T'  et  de  Mabile  de  Fioucy,  de- 
manda au  roy  le  comté  de  Ja|)he,  qui  lui  appartenoit  du  chef  de  son 
père,  (le  qu'avant  obtenu  [avant  i  i  22.  ])iiis(pie  eu  cette  année*,  sous  le 
titre  de  consul  de  Joppé,  il  permet  à  Baliaii,  son  connétable,  de  faire 
un  don  à  l'hospice  des  pauvres  de  l'église  de  Saint-Jean,  à  INaploiise], 
il  espousa  Émelote  [Emma  ou  Ermeline  ),  nièce  d'Arnoul,  patriarche 
de  Hiérusaleni,   pour  lors  veuve  d'Eustache  Graner,' prince  de  Gé- 


saree ■ 


[Ce  mariage  semble  avoir  eu  lieu  [leu  avant  le  8  avril  de  l'année  ii-ilx. 
époque  où  Emma*^  confirma  le  don  d'un  moulin  (pi'elle  avait  fait,  d'accord 
avec  son  premier  mari,  à  l'église  de  Sainte-Quarantaine.  On  voit  encore  cette 
dame  mentionnée  dans  des  actes  de  Hugues  11  du  Puiset.  du  -28  juin  1  ia6, 
et  de  l'anné-e   1  1  33".]     . 

'    Coilic.  diplomat.  t.  I.  11"  ■>. .  {).  y  ,  65a,  "    Cuil.  diploimil.  l.  1,  ii'  191  ,  [J.  aSG. 

'i.'')3,  et  11°  3o.  1).  3a.  ^  Voir  Les  Seigneurs  de  Césmée. 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XIV,  c.  xv.  "   Ciirtiil.  S.  Sepiilcr.  11°  119,  p.  aaS. 

'   Willelmus  Tyr.  1.  \IV.  c.  xv,  wi.xvii.  '   Cod.  diplomat.  t.  1.  n"  10  ,  p.  10.  1 1  ; 

\vin. —  %icl.  deRoya,  ann.  ii33.  n°  lôy,  p.  aoi. 

43. 


;V,0  LES   l'WlILI.ES  DOUTHE-MKR. 

Jl  eut  ensuite  nu  jjrand  déiiieslé  avec  le  roy  FoiujMes,  (kniiiel  il  es- 
toit  cousin  jjcrniain,  («slans  cnfans  des  deux  sœurs. 

|(iuillaiMiic  (l(>  T\r  '  (lil  scidiMiieul  ([iio  Hn;jues  H  du  Puiscl  était  |)aren( 
de  la  roiuc  Mélissendi'.  al  tendu  ([uc  leurs  |)ères  étaient  cousins  germains, 
comme  on  vient  de  le  xoir  dans  l'article  de  Hu;',ues  1"  du  Puisel.  | 

Le  sujet  iiCn  est  pas  hieu  constant,  sinon  que  Guiihuune  de  Tyr 
dit  (lue  le  coniti',  estant  ])lein  de  cœur  et  orné  de  tontes  les  qnalitez 
(ini  relèvent  un  seigneur,  avoit  peine  à  se  soumettre  an  ro\  [  Guillaume 
de  Tyr-  dit  aussi  que  le  roi  était  animé  par  un  violent  sentiment  de 
jalousie];  lequel  suborna  Gautier,  prince  de  Gésarée,  fils  de  la  com- 
tesse Émelotte.  pour  l'appeler  en  duel,  s'oH'rant  de  prouver  le  crinn- 
de  ti-ahison  dont  il  Faccnsoit.  D'abord  le  comte  se  trouva  en  la  cour 
des  barons,  on  le  duel  l'ut  arresté;  mais,  soit  qu'eireclivement  il  se 
sentist  coupable,  ou  qu'il  appi'éhendast  la  puissance  du  roy,  il  alla  cher- 
cher du  secours  à  Ascalon,  qui  estoit  alors  tenue  par  les  Sarrazins,  à 
dessein  de  Iny  l'aire  la  guerre.  Enfin  les  bai'ons  s'entremirent  d'accom- 
modement, et  firent  un  traité  par  le(jn(d  le  comte  seroil  tenu  de  .s'ab- 
senter du  royaume  l'esjjace  de  trois  ans,  pendant  lesquels  ses  revenus 
du  comt(''  de  Japlie  seroient  enqjloiez  au  payement  de  ses  dettes.  Le 
comte,  irrité  de  ce  ipi'il  avoit  esté  maltraité  en  la  ville  de  Hiérusalem 
par  un  soldat  breton,  comme  il  estoit  prest  d'en  partir,  et,  d'ailleurs, 
ne  pouvant  souffrir  de  se  voir  dépouillé  de  ses  biens  dans  des  pays 
inconnus,  quitta  la  terre  sainte  et  vint  im  la  Fouille,  en  la  cour  de 
Roger,  qui  Iny  donna  le  comté  de  Gargano.  d'où  il  ne  l'elourna  plus 
ontre-mer,  ayant  esté  ])ré\enu  d'une  mort  prématurée. 

I  Les  actes  (pi'on  voit  donnés  eu  son  nom  ou  signés  j)ar  lui.  et  ijui  suji- 
|)i)senl  sa  |irésence  dans  la  terre  sainte,  sont  des  années  i  i-j-î.  i  i  -î/i,  i  i  '2(3. 
1  I  38,  11  39  et  1  I  33  ^.  Ce  doit  donc  être  peu  après  cette  dernière  année  (ju'il 
aliandonna  le  ])ays  pour  toujours.  Dans  ce  diplôme  de  11  33,  il  concède  un 

'    Wiilelmiis  Tyi'.  I.  \1\ .  c.  \\  1.  11°  hh  .  \).  8-.!  ;  n'  O7,  )>.  1  .'îg.  —  f.W.  diploni. 

-   Wijieimus  Tjr.  loc.  cit.  I.  I.  11'    m,  la,  107.   i()i  :  ]).  ui.  11.  i.3. 

^   Cartul.  S.   SeptiIcT.  n"    iii),   |).    i-io;         -.'.o  1 ,  aoO. 


LES   COMTES   DE  .lAl'HE    ET    DASCAEON.  '  .l'i  I 

casai  aux  IIospitalicM's,  sur  la  rccoiiiiiiandalioii  de  sa  rcininc  Kinnia  (  jurovc  ii.ninx 
mee  Emme).  (H  coiiliriiic  le  don.  l'ail  lii  Irnr  la\riir  par  un  de  ses  vassaux,  de 
plusieurs  (tMTCs  ot  de  f[uel(iues  moulins.  Kn  rclour,  il  reçoit  comnie  cadeau. 
|)res(|ue  comme  aumône  [caritalwc),  loo  besanls  et  une  nulle.  On  pourrait 
induire  de  ce  fait  qu'il  était  déjà  dépouillé  d'une  partie  de  ses  biens,  on  du 
moins  d(>  ses  revenus. 

Il  en  résulte  (|ue  Hupues  de  Joppé.  (pii .  pai'  un  aile  du  •>.)  mars  i  ilto  '. 
reçoit  du  Saint-Sépulcre  une  place  pour  bàlii'  el  <les  concessions  de  terres, 
n'est  pas  le  seigneur  Hujfues,  mort  depuis  longtemps,  mais  un  personnage 
considérable.  Iiabitaut  de  Joppé,  peul-ètre  un   lils  de  Hugues  II   du  Pniset.  | 

Gioxeiiazzo-  nous  appieiid  (lUc  la  l'aniillc  du  Pui.s('t,  ([u'il  iKunincf/f 
Puleaco,  subsistott  eiicort:"  au  royaume  de  Naples  sous  le  l'oy  Charles  I'". 
et  niesme  je  crois  qu'elle  s'habitua  pareilleuient  en  Cypre,  si  toutefois 
c'est  la  inesnie  qui  porta  le  surnom  de  Pinani ,  aiiisy  que  les  escrivaiiis 
des  guerres  saintes  nomment  toujours  la  maison  du  Puiset,  l'hisloiie 
de  ce  royaume  faisant  mention  de  Scirro  de  Puisât  ^  chevalier,  (pii  fut 
envové  en  ambassade  en  Savoye,  l'an  ià58,  pour  le  mariage  de  Louys 
de  Savoye  avec  la  fdle  du  roy  de  Gypre  (que  je  crois  esti-e  celuy 
qn'Estienne  deLuzignan"  nomme  Thétore  ou  Théodore  Pansât);  et 
d'Augustin  de  Puisât,  l'avory  de  la  reyne  Ghailolte. 

[Il  parait  (pie  Hugues  il  du  Puiset  n'eut  pas  de  successeur  innnédial  au 
comté  de  Joppé,  et  ipu'  ce  iief  resta  entre  les  mains  des  rois  Foul([ues  et  Bau- 
douin lll .  jusipi'à  c(>  (jue| 

Alméric  [Amaliuc,  ou  AiiAURij,  IVère  de  Baudouin  lll,  roy  de  Hiéru- 
salem  ^,  estant  en  l'agc  de  pouvoir  estre  chevalier  et  de  porter  les 
armes,  fut  fait  [on  ne  sait  en  quelle  année]  comte  di'  Japhe,  ]jar  le 

'  (larUd.  S.  Sepukr.n"  t'^6.  p.  aai.  ''  Loredano,  De'  re  Liisign.  I.  X,  p.  (i-j^i; 

'  Ammirato  ndla  famigl .  Caracc.  \>.  loS.  I.  XI,  p.  71  i. 

\IatteodiGiovenazzo,S  ig^.pariebiend'anc  '  Etienne  de  Lusip,'nan  .  Hi.tt.  de  C.inire , 

raniillc  napolitaine  C|u"il  nomme  c««r(  di  Pu-  p.  idi  1). 

'/jco/o,  ceqiii  |)euls'er]tendref/ePoMî;o/c«;  en  '  VVillelmus  Tyr.  I.  Wlil.  c.  \i\  ;I.X1X, 

tout  cas  il  n'y  a  pas  de  Puleaco  dans  son  texte.  c.  1. 


3i2  LES  FAMILLES  DOLTRE-MEi;. 

rov  son  frèrf,  (|iii  Inv  donna  encore  (le])iiis  la  \illc  dAscalon'.  quil 
a\oil  enl('V(''('  ;m\  inlidrles  le  i'?/'  jonr  daoïisl.  lan  i  i5/i,  dont  il  se 
(|naldioil  coiiilc  des  Ijih   i  luB. 

I  Ihins  ili'iix  :i(li'>.  (lu  'i  jiiillcl  1  l'i'^  cl  di'  I  lôo.  Ainaiin  ik^I  (|Ui'  (Us  de 
hi  iciiii'  cl  Iri'i'i'  (lu  roi  ".   i-c  plus  ancien  aclc  (pic  ikhis  jnons  de  lui.  c(innne 

(■(iiillc  (le  .IdlilK'.  esl  (le  I  1  . >  I  ■*,  et  le  ])|-einler  (lù  il  se  (|lilllllie  (le  (■(inile  d'As- 
(  aldii  esl   (lu    1  'l   |;iii\  ICI'  1  I  .).i.  I 

Le  ro\  lîaudoMin  II  avoit  fait  don  aupai'avant  an\  ViMiitiens  de  la 
li'oisi('Mne  [larlic  d  \sralnn\  au  cas  (|n"elle  vins!  an  ponvoir  des  ehres- 
liens. 

Aniaur\,  n'eslani  encore  que  conile  d  \scalon  el  de  .laplie  '.  donna 
à\illain.  arclievesque  de  Pise,  el  à  la  coiuiniinanh'  des  Pisans,  du 
consentenienl  du  rov  Baudouin,  son  Irère,  la  uioiti(''  des  droits  d'en- 
li'ée  et  de  sortie  (juils  luy  pourroient  devoir  dans  .la])lie  ])our  leurs 
niarcliaadises,  et  encore  une  rue  dans  la  mesnie  \ille,  pour  y  bastir 
des  maisons  à  leur  usajje,  avec  une  place  jiour  y  (d(>ver  une  église, 
par  lettres  doinn-es  à  .\scalon  au  mois  de  jnni,  1  an  iiby.  [Sans 
compte)-  plusieurs  autres  concessions  faites  au  Saint -Sépulcre'''  et  ta 
Tordie  des  IIos|)itaiiers  '.J  II  succéda  de[)uis  à  s(ui  lièic  au  royaume 
de  Hiérusaleiii. 


Guillaume  \  marquis  de  Montferrat ,  suriiounné  Longue  Espée,  fds 
de  Guillaume,  dil  le  McU,  et  frère  de  Conrad,  ayant  esté  mandé  par 
le  rov  Baudouin  IV.  ai-riva  à  Sidon  vers  Tan  i  lyB.  au  commencement 
du  mois  dOctobre,  et.  ayant  espousé  Sibylle,  sœur  de  ce  roy,  il  fut 

'    Willenuis  Tvrpiis.  1.  WII,  c.  xxi-xx\:  '   \A'illclimis  Tyr.  I.  MI.  c.  \\v,  p.  S3i. 

I.  XVIII.  c.  xxiv.  xxi\.  —  Cliroii.   'Sormann.  '    Ugliell.  luilla  nacra .  t.  III.  p.  h*ih. 

nnn.  i  lôs  .    i  1.51).  —  ("laiifr.    IV^;  .S.  Bei-  "■   Cartul.  S.  Scptiki:  n"  'ig.  58.  Ô9.  60. 

lundi.  I.  1,  \il.  .').  c.  n.- — Malli.  Paris,  ann.  Gi. 

t  i.Vi.  —  Prctiics  do  r Histoire  de  liélliune ,  Cod.  di/doiiiiit.  1.1.  11"'  -'./j  ,  -28.  p.  -iG. 

p.   358.  —  ('od.  diphniwt.  l.  I,  p.  hhh.  00.  etc. 

■'  Cod.diidiiiiiiiiA    I.  p.  aG-3o.  '  VVillelinus  Tyr.  I.  WI.c.  xiu.  —  Abl). 

'   Cartul.  S.  Si'i)alcr.  n"  '13.  p.  91  ;n°59.  Uspoig.  ann.  1  187.  —  Alberic.  ann.  1 191  . 


p.  1 17-iao. 


190-!.  —  Hovedeii.  [i.  5i5.  G3i.  635. 


LES  COMTES  DE  JAPHE  ET  DASCAI.ON.  '         3/i3 

ci'i'é  coiulc  dt'  Japlie  cl  d'Ascaloii.  H  niouiiil  iiicontiiiciil  apirs.  sravoir 
au  mois  dt;  juin  de  laniu'c  suivante,  a\ant  laissé  sa  feniuic  ;;i()ssi'  d  lui 
lils,  (|ui  lut  Baudouin,  V''  du  nom,  roy  de  Hiérusalcm. 

|(iiiilhuiiiir  sei-ail  iiKHi  en  i  17G,  d'après  co  |)assa!;c  de  Du  (Ijiumv.  (,(_>|icii- 
(lajil  nous  voyons  (|u'il  visiiil  encore  en  1  177.  |iiiis(|H"il  ^oiiscrll  un  acto  du 
roi  Baudouin  IV,  et  esl  nicutiouné  dans  un  autriMle  sa  fcninii'  Sili\llr.  iiclcs  i|ui 
tous  (leu\  sohI  de   I  177.  sans  date  du  mois'.] 

Giv  DK  LizHiNw-  succéda  au  marquis  au  comté  de  Japlie  et  d'Asca- 
lon,  par  le  mariaoe  (pi'il  contracta  avec  sa  veuve,  au  droit  de  laquelle 
il  lut  aussy  depuis  roy  de  Hiérusalem,  en  ayant  esté  l'ait  réjfent  au|)a- 
ravant,  durant  l'indisposition  du  roy,  son  beau-frère.  [Dès  le  i''  mars 
Il8l^  il  si.cne  un  diplônu"  du  roy  Baudouin  IV,  avec  la  (pialité  de 
comte  do  .loppé  et  d'Ascalon.]  Au  tenqis  de  son  rèone  ',  les  Sarrazins 
prirent  la  ville  d'Ascalon  sur  les  clirestiens,  le  k  de  seplend)re,  l'an 
1187,  en  laquelle  année  ce  roy  fut  pris  et  déliait  en  bataille,  avec 
toutes  les  forces  du  rovamiie,  par  Saladin,  à  cpii  les  cliicstiens  furent 
obligez  de  rendie  pour  sa  délivrance  plusieurs  places,  et  entre  autres 
celle  de  Japlie. 

I  II  y  a  ici  inoxaclilndc  et  coufusion  dans  l'ordre  des  l':iils.  V|irès  la  bataille 
de  Tibériade^,  livrée  le  samedi  '(juillet,  où  (iin  l'ut  lail  |alM>nuirr.  .Sapliadin, 
frère  de  Saladin,  soumit  |iluslnirs  villes,  mais  ne  put  jinMidir  d  abord  Asca- 
lon,  parce  tpi'elle  était  soliilement  fortifiée.  Saladui'^  en  forma  cusiute  le  si('f;-e 
et  le  poussa  vigoureusement;  [)rès  de  s'en  rendre  maître  par  la  force,  il  olirit 
aux  habitants  de  les  recevoir  à  composition  \  et,  en  échange,  il  mettrait  en 


'  Cartul.  S.  Sepiilcr.  11°  1O9,  p.  .3o8.  — 
(Jod.  (liplomat.  t.  I,  n"  63.  p.  63. 

-  Willel.  Tyr.  1.  XXII,  c.  i,  \\v,  xxvii, 
wvin;  I.  WIII,  c.  I.  —  Wiith.  Paris,  ann. 
118/1,  ]).  68. 

■   (jiid.  (liplotiuil.  I.  I.  1]°  .') .  |).  a83. 

*  Monach.  S.  Mariani .  p.  90.  —  i'Àron. 
orient,  p.  100. 

'  Piadulph.  Ciigijeshal.  Chr.  lerrœ  sanctte. 


AiiipUsR.  collect.  t.  V,  col.  o5f),  5 60.  — 
Benofliet.  Petrolmrg.  Viln  Hrniki  II.  His- 
tmioHS  (le  France,  t.  XVII.  p.  /176,  iyy. — 
Conlin.  ileGuiii.  de  Tyr,  I.  \\\1II,  c.  xlv, 
p.  68;  c.  XLMI,  ]).  71;  c.  LI,  p.  78. 

'  liadulpli.  VjOgg(i%\\i\\.(^hr.  lerrœ  sanclœ. 
A iiipliss.  collect.  t.  V,  coi.  564,  565. 

'  Conlinuateur  de  Guill.  de  Tyr,  i.  XXIII . 
c.  Li,  p.  78,  79;  1.  XXIV,  c.  XI,  ]j.  121. 


.•î'i-'i  LES   FAMILLES   D  OLTME-MEU. 

Iil)('rl(''  le  l'di  :i\('c  dix  aiilrcs  m'isoniiicrs  dv  iiiar(|iie,  au  clioiv  de  ce  pniicii: 
ce  (iiii  lui  arci'pli'.  Selon  (iojfjjcslialc .  rc  liirciil  les  habitants  d'Ascalon  eux- 
mêmes  (lin  iiniiKisèi'ciil  ci's  ruiidilKiiis  r'ii  laxeiir  du  l'oi.  tie  s(in  Irère  Aimeri . 
de  l'évêiiiie  de  Saiiil-tieorjjes  ou  de  Raines,  l't  di'  douze  aiili'es  nobles  person- 
iia;jes.  La  reddition  de  la  place  eut  Heu  le  'i  septembre  i  iSy.  Aussitôt  rpie 
ia  ville  d'Acre  eut  été  reprise  par  les  chrétiens.  i3  juillel  i  i  y  i  ',  et  même 
a\aiit  sa  d(''laile  du  ■>■>  août  suivant.  Saladin  lil  abattre  les  lortilications  d'As- 
calon afin  ipie  l'ette  ville  ne  |iùl  ofïrir  auciiiie  ressource  aii\  cliri'tiens.  Le  roi 
I\ic!iard  en  lit  relever  les  murs'-;  mais  il  fut  obli;[(''  de  les  ({l'Iruire  en  \ertu  de 
sa  Iréve  avec  Saladin '(q  septembre  i  H)->.).  tpii  assurait  aii\  cliréliens  la  jxis- 
session  de  Jojipé,  Arsur,  (lésarée,  Gayplias.  Acre  et  ïyr. 

.lapbe  ou  Jojipé  '  fut  prise  par  Saladin .  immédiatement  après  la  bataine  de 
Tibériade:  mais  Saladin  la  di'iiiantela  en  nn'nie  temps  cprAscalon,  et  pour  le 
ini'me  motif.  La  trêve  de  i  icp)  la  rendit  à  Richard,  (pu  en  lit  réparer  les 
forlilications.  | 

Depuis,  par  i  accord  ([ui  se  fil  le  •^7'' jour  de  juillel  ou  le  suivant, 
laii  1191  ■'.  par  Pliilippes-Auguste,  ro\  de  France,  et  Richard,  roy 
(lAngleterre,  entre  le  roy  Guv  et  Conrad  de  Montferrat.  touchant  le 
royaume  de  Hiérusalem.  il  fut  convenu  ipie  Guv  tiendroit  le  royaume" 
sa  vie  dui'ant,  et  que 

GEOFi-nov  iJE  Llzignan,  sou  frère,  aiiroit  pour  lii\  cl  ses  hoirs  le 
comté  de  Japlie  et  Césarée,  sous  rhomiiiaoc  el  le  service  ordinaire 
deus  aux  l'ovs  de  Hiérusalem. 

I  (le  seijjneiir.  C(Uinu  sous  le  nom  de  denffroi  à  hi  jn-mulc  ilnit  '.  était  célèbre 

'    Benedicl.   l'elrolmrg.  lilu   Uenviii  II.  — Loiiliiiiial.  de  Giiill.  de  T\r.   I.  WXill, 

p.    53o  e.  —  (lonlinuat.  de  Guili.  de  Tyr.  c.  li.  p.  78;  I.  XWI.  c.  m,  p.  17M;  c.  vu. 

I.  WVI.  c.  m.  |).   178;  c.  vu.  p.  182.  p.  18a;  c.  wii.  p.  iy8.  199. 

■  Continuai,  de  Guili.  de  Tyr.  1.  XWI.  ^  Hoveden,  p.   G97.  —  Jo.  Brompton. 

c.  i\.  p.  187;  c.  X.  p.  188,  189.  C(jl.  i-ioH.  —  Benedict.  l'etrobuig.  Histor. 

'   Continuât,  de  Guili.  de  Tvr.  I.  WVI.  ilc  France .  I.  XMI  ,  p.  5aG.  a.  b. 
c.  \\n.  p.  198,   1  (19.  '   (i Vsl-ii-dir(^  le  titre  de  co; .  eoninie  il  a 

*  Radulpli.  Coggeshal.  Clir.lerrwsanclœ .  été  dit  ji.   18.  à  l'nriicle  des  Rois  de  Jêni- 

col.  559  d.  —  Benedict.  Petroburg.  Hktnr.  salem. 
de  Frrince.  t.  XVII.  p;  ^76.  .53oe.  53o  L.  '   De  Mas-Latrie,  llist.  de  Chypre,  t.  11. 


LES  COMTES  DE  JAPHE  ET  D'ASC ALON.  345 

par  sa  vaillance  et  s'était  notamment  dislinjjué  an  siège  crAcre.  Il  était  allé 
ensuite  se  joindre  à  Richard,  en  Chypre,  avec  son  frère  (lui.  et  plusieurs 
antres  jjrands  |)ersonnages.  | 

La  ville  de  Japhe  esloit  |)nii]'  lors  en  la  puissance  des  Turcs  et  de 
Saladin',  lequel,  après  la  perte  de  la  ville  d'Acre,  ayaiil  esté  dell'ail  en 
bataille  par  le  roy  Richard,  le  23'=  jour  d'aoust  de  la  mesiiie  année,  sur 
l'avis  qu'il-eut  qu'il  avoil  dessein  d'attaquer  Japhe,  donna  ordie  de  la 
démanteler  en  diligence,  el  en  fit  enlever  tout  ce  qu'il  y  avoit  de  ])lus 
précieux.  Cependant,  Richard  y  estant  ari'ivé  avec  trois  galères  et  dix 
clie\aliers  de  sa  suite,  el  s'en  estant  emparé,  il  la  lit  leleiiner  et  y 
ajouta  de  nouvelles  t'ortifications.  Raoul  de  Dieet'  semble  attribuer  la 
prise  de  Japhe  à  Margarit,  amiral  de  Sicile,  (]ui  avoit  esté  envoyé  ]»ar 
le  loy  Guillaume  au  secours  de  la  terre  sainte  avec  quatre-vingts  ga- 
lères, escrivant,  en  Tan  1  189,  (pi'il  s'en  rendit  le  maistre,  et  y  tua  tous 
les  Turcs  qui  s'y  rencontrèrent.  Tant  y  a  que  Richard  ^  ayant  rebasly 
Japlie  et  Césarée,  mit  ces  deux  places  entre  les  mains  du  comte  GeolTroy, 
à  qui  elles  appartenoient.  Mais  à  [leine  il  fut  entré  en  possession*,  ijue 
l'année  suivante,  1  icj-î,  Saladin  vint  assiéger  Japhe.  Albéric  de  Rains, 
(itii  V  avoit  esté  laissé  gouverneur  j)ar  Richard,  se  delliant  de  la  pou- 
voii-  garder,  lui  rendit  la  ville  sous  quelques  conditions,  le  ciiasteau 
tenant  toujours  bon.  La  garnison  ayant  donné  avis  à  Richard  de  l'ex- 
trémité en  la(pielle  elle  estoit,  le  roy  s'y  rendit  en  diligence  pai-  nier, 
avec  sept  galères,  tandis  que  Henry,  comte  de  Champagne,  venoit  par 
terre  avec  la  cavalerie;  et  fit  si  bien,  qu'il  arriva  devant  Japhe  le  sa- 
niedv  devant  la  leste  de  Saint-Pierre-aux-Liens  [aS  juillet],  et  estant 
entré  dans  le  chasteau.  il  fit  une  sortie  sur  les  assiégeans.  (ju'il  delTit, 
prit  la  ville,  et  esloigna  ainsy  les  <;nnemis^  Elle  demeura  depuis  ce 

p.  aa  ,  a 3.  —  Çoiitinufit.  de  (iuill.  de  Tvr.  ilen,  p.  iu)-j. —  Jac.  deVilriaco.  I.  1 .  r.  xcix. 
I.  XXIV.  c.  XVIII,  |).  129;  c.  MX,  p.  i3o. —  '  Rad.  de  Diceto  ,  hnagines  liistnrmrum , 

Benedicl.  Petrobur;;.   Historiens  de  France:,  col.  6'ii. — Jac.  de  Vitriaco,  I.  J.  c.  xcv. 
t.  XVII.  p.  5i8  a.  '  Hoveden,  p.  716. 

'   Jîriimplon.  ]i.  i".  1/1.  — Sanut.  1.  III.  *  Hoveden,  p.  717. 

part.  10,  c.  V.  —    Malli.  Paris,  ann.  1191.  '   Remaud,  Extraits  des  Hislorieiis  iirabe-: , 

—  Rad.  de  Diceto .  [k  (IO-j  .  6G7.  —  Hove-  p.  3/i8-.3.5i . 

Uli 


346  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

temps-là  en  la  {juissaïu'c  des  chreslieiis  jnsques  en  Tan  i  197  ',  que  les 
Turcs,  irritez  fie  ce  que  les  Ailemans,  qui  estoient  arrivez  nouvellemenl 
dans  la  terre  sainte,  avoient  rompu  les  tresves  par  la  prise  de  Barutii, 
mirent  le  sié<Tc  devant  la  ville  de  Japhe,  (|ui  avoit  esti'  l'ortiflée  peu 
auparavanl",  ]  tuèrenl  Idus  ceux  qui  se  irouvèreni  dedans,  el  rui- 
nèrent de  fond  en  comhie  toutes  les  i'ortifications. 

Uieollroi  iiV-lail  pas  rest('>  ioiijjliMiips  iiosscsscnr  du  ('(iinlé  et  de  la  ville  de 
.loppé.  il  souscrivit ,  avec  ce  titre,  un  acte  du  loi  (lui  de  Lusifjnan,  son  frère, 
(lu  01  janvier  1  1  9  1  "  (  1  1  ()•>  h  mais  il  paraît  qu'il  rclouriia  en  France  au 
mois  d'octobre  1  19Q  ';  et  ([u'après  son  d(^|)art 

AniERi .  son  frère,  ipn  déjà  avait  été  investi  du  comté  de  Jojipé  par  dui  et 
Sibylle ',  c'est-à-dire  a\ani  1  njo.  épocpie  de  la  mort  de  cette  reine,  recouvra 
la  possession  de  ce  comté,  puisque,  en  1  1  ()'i,  au  moment  où  il  fut  appelé  à  Ja 
souveraineté  de  Chypre,  il  fut  obligé  de  le  céder  au  comte  Henri  de  Cham- 
pagne, roi  de  Jérusalem.  Vers  l'an  1  j  gS  ,  le  roi  Henri .  réconcilié  avec  Aimeri . 
lui  vendit  le  comté  de  .loppé  ".  à  condition  (pie  ce  comté  formerait  le  douaire 
de  sa  fille  Alix,  qui  devait  épouser,  el  qui  épousa  en  efTet  Hugues  1",  (ils 
d'Aimeri.  En  i  197,  le  roi  H(>iiri,  vovani  Joppi'  menacé  par  les  Sarrasins,  d(^- 
inaiida  du  secours  à  Aimeri'.  Celui-ci  exigea,  jiour  pouvoir  mieux  défeufh'e  la 
place,  qu'elle  fût  remise  entre  ses  mains,  conformément  aux  conditions  du 
traité  précédent,  qui,  en  rj;  point,  n'avait  jias  encore  reçu  son  exécution.  Il 
l'obtint  en  etTel .  et  y  établit  pour  la  défendre  un  riche  personnage  de  Chypre. 
Renaud  Barlais,  (pii  agit  niolieinent,  et  ne  |)ut  empêcher  les  Sarrasins  de 
prendre  te  château  aussi  bien  (pie  la  ville\| 

Elle  fut  toutefois  répai'ée  depuis;  car 

'  Innocent.  111.  Episl.  I.  I,  p.  ■>  1 -^  .   îiq.  (Jontimiaf.  de  Guill.  de  Tyr,  t  \XVI. 

—  Monncli.  S.  Mariani ,  p  9^1.  p.  ■>.  1  ?> .  grande  variante.  —  De  Mas-Latrie. 

■  Jac.  de  Vilriaco.  I.  1,  <:.  c.  —  Sanul.  Ilim.  de  Chypre ,  l,  li!.  p.  .igy,  extrait  du 
I.  111,  part.  10,  r.  viii.  ins.  de  Florence.  —  Lignages  d'outre-mer. 

■  Cod.  diplo/iiiit.  t.  1,  n°  79,  p.  8().  c.  111,  l'dit.  Reiignol. 

'  De  Mas-Latrie,   Hist.  de  Chypre,  t.  11,  "   Continuât,  de  Gnill.  de  Tyr,  1,  XXVH, 

p.  -39,  -20.  1;.  ii-iv.  p.  a  18-29  1. 

'  Continuât,  de  Onill.  de  Tyi'.  I.  XXVl,  *   De  Mas-Laliie.  Illsl.  de  Chypre,  t.  11. 

c.  XVI,  p.  908.  p.  -iô. 


LES   COMTES   DE  JAPHE   ET    D  ASCALON. 


Ul 


Gautikr  [ÎIl''  ou  1\"'  ',  Je  Grand],  comle  de  Brienne.  en  Clianipagne, 
et  de  Japhe,  la  tint  [probablement  du  roi  Jean  de  Brienne ,  son  oncle  '^ 
sous  la  tutelle  duquel  il  avait  été  élevé]  et  la  conserva  tant  ([tiil  vécut, 
ayant  delTait  les  Sarrazins  en  plusieurs  rencontres,  au  rapport  i\u  siie 
de  Joiuville^  et  des  antres  auteurs '. 

[De  son  t(:'iii|is.  lenipcreur  Frédéric  11  ■'.  .sur  la  riemande  de  (ieoliVoi  Ba- 
iian.  l'rèrp  de  rHôpital  de  Jérusalcin,  confia  aux  Hospitaliers  la  !;arde  d'As- 
calon  (la-jS).  Cette  disposilnm  Inl  conlirmce  jiar  un  acte  de  son  lils  (iom'ad 
du  3o  novembre  i9  43''.| 

Enlin  il  l'ut  lait  prisonnier  au  siéjje  de  la  Cliamelle  "  par  Barba- 
ipiau,  sultan  de  Perse,  (pii  l'envoya  au  sultan  de  Babylone,  et  liiy  eu 
fit  présent,  ensemble  du  maistre  de  THospital  et  de  plusieurs  autres 
chevaliers,  en  l'an  126/1;  où,  après  avoir  souffert  tous  les  tourmens 
imaginables  durant  sa  captivité,  le  sultan  n'ayant  pu  obtenir  de  luy  la 
reddition  de  Japlie,  qui  estoit  gardée  par  ses  gens,  ou  plus  probable- 
ment, comme  escrit  le  sire  de  Joinville,  ayant  esté  livié  aux  marchands 
de  Babylone,  (piil  avoit  destroussez  plusieurs  fois,  il  lut  mis  à  mort, 
ce  que  Mathieu  Paris**  semble  rapporter  à  fan  laSi'';  mais  il  y  a 
lieu  de  croire  ((u'il  mourut  avant  ce  temps-là.  L'année  suivante  "*, 
le  rov  saint  Louys  estant  venu  à  Japhe,  le  1  5"  jour  d'avril,  il  fit  re- 
t'ortifier  la  place,  comme  il  avoit  l'ait  auparavant  Césarée;  et,  vers 
ce  niesme  temps '\  Marguej'ite  de  Brienne,  princesse  de  Sidon  ou  de 


'   Du   (langp.  Histoire  de  ('.unslunluwjile , 
[).  317. 

'  Continuai,  de  Guili.  de  Tyr.  1.  XWII , 
c.  XVI.  p.  a.38;  I.  XXX.  c.  xiv,  p.  3o8. 

'  Joinville.  p.  ().S-ioi  .  édit.  Du  Cange; 
et  Ohscmitioits  .  p.  gS-gi. 

'  Alberic.  anii.  1  aSy. 
Co<l.  {lijiIoiiKii.  1.  1 .  n'  1  1 1,  p.  1 1<|. 

"   Cod.  diploiiHit.  iiiênie  charte. 

■   Math.  Paris,  ann.  i-ihh  ,  p.  619,  h-n. 
iaS.  —  Sanut.  I.  III,  part.  l'î.  c.  1. 


Malli.  Paris,  ann.  i-ih\  ,  p.  ïjUk. 

'  Cod.  dijilomal.  t.  I .  n°  43  ,  p.  3a3.  — 
Conlin.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIU.  c.  lvii, 
(I.  h'io.  —  Sauut.  I.  III ,  part,  i  ■>. ,  c.  iv. 

'"  Joinville.  édit.  Ménard.  p.  -207,  aai; 
édit.  Du  Cange,  p.  gy,  io5.  —  Xangis,  in 
S.  Liidov.  ann.  it>5fl.  Ilistoriois  de  France, 
I.  W.p.  3,S/i.  —  (jaufrid.  de  lîello  Loto, 
c.  .\vv!.  Ilisivr.  de  France,  t.  XX,  p.  iG. 

"  Joinville,  édit.  Ménard,  p.  189;  édit. 
Du  Cange.  p.  88,  89. 

hli. 


.ViS  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEU. 

Sagetlo.  cousine  {jerinaiiie  de  Gautier,  lit  rapjioiter  ses  os.  et  les  lil 
iiiluiinei'  hniioi-aWcîiiieiit  en  l'église  de  lllospital  d'Acre.  Ce  comte 
Gautier  esl  mal  nommé  Walleran  par  Jean  Viliani  '•  |  Il  avait  épousé, 
en  1  933-.  Marie,  lllle  du  l'oi  Hugues  1'',  de  Chypre,  et  d'Alix,  de  Jéru- 
salem, j 

Jkan  n'IiîiaiN  '  luy  succéda  au  comté  de  Japhe,  jiour  la  conservation 
(hnpiel  il  fit  <le  grandes  dépenses. 

I  Innoiciil  IV,  j)ar  une  lettre  du  â6  mars  laSa  \  lui  confirme  la  donation 
qui  lui  a  éti'  taile  du  comté  do  Joppé  par  le  roi  de  (ihypre.  Ce  qui  suppose 
la  donation  du  roi  autérunn-e  de  peu  à  la  lettre  du  pape.  | 

H  est  nommé  avec  ce  titre  en  l'an  l 'ib'],  dans  Sanudo,  qui  rapporte 
sa  mort  au  mois  de  décembre  1266. 

I  Jean  d'ibelin  avait  éti'  baile  du  royaume  de  Jérusalem  en  t-jïih^;  il  rcm- 
plarait  dans  cette  dignité  Jean  d'ibelin.  seigneur  d'Arsur,  sou  cousin,  en 
faveur  duquel  il  se  déuut  en  ta56.  On  a  plusieurs  actes  de  ce  seigneur 
en  tàvenr  des  Hospitaliers,  et  d'autres  aux  années  lûSa,  m'Oi,  t-yJi'j. 
1  -î.^t)  ",  etc.  I 

II  semble  ijue  c'est  le  nn'sme  (pii  tut  seigneur  de  Barntli',  car  le 
sire  de  Joinville^  dit  ipu-  le  comte  de  Ja])he  qui  se  ti(niva  a\ec  le  ro\ 
sain!  Louys  en  son  voyage  d'Egypte,  l'an  it^iS,  et  (jui  estoil  à  Japbe 
lorsque  ce  roy  entreprit  de  la  fo.rtifier,  estoit  cousin  {jermain  du  comte 
de  Montbéliard,  et  du  lignage  de  la  maison  de  Joinville,  c'est-à-dire 
allié  de  celte  l'amille,  pintant,  pour  armes,  d'or  aune  croix  patlée  de 


'   .1.  Villaiii,  I.  IV,  .,■.  xu. 

'  Continuât,  do  (hiill.  de  Tyr,  I.  XWJI. 
r.  \\i  ,  |).  .'Uin;  i.  XXXIll  ,  i:  xswiii  . 
f).  /io3. 

'  Sanut.  I.  m.  part.  1-2.  c.  v.  vin.  — 
liainaid.  anii.  ia56,n"  '46. 

'  De  Mas-Latrie.  Hisi.  ilr  (llii/jirr.  1.  il, 
p.  ()G;  t.  III,  |).  6A(),  G.5o. 

'   Voir  Le«  Seiirneurs  d'Arsur.    -  Conti- 


nuateur lie  (lui!!,  lie  Tyr,  1.  XXM\.  c.  m. 
p.  64 1,  44-2. 

"  (jod.  diploiimt.  l.  1.  p.  \'Mt,  i.35,  i.5o. 
1.55,  -'.ga.  —  De  Mas-Laliie,  Histoire  de 
Chfipre,  t.  III,  p.  636,  G/17.  648. 

'  Voir  Les  Princes  de  Raruth  et  l'addition 
ci-après. 

'  Joinville.  édit.  Ménard,  p.  Tig,  207, 
édit.  du  Gange,  p.  -19,  97. 


LES  COMTES   DE  .lAl'IlE   ET   D  ASGAF.ON.  '  349 

(Tueules.  Or  la  iim'Iv  de  Jean  (lllx'liii  ,  l'ciiiiiio  do  Baliaii  .  s.m|;ii("ui- 
de  Barutii,  se  noniiiKjil  Esclave,  el  esloit  (ille  de  Gaiilier  de  Moiil- 
béliard,  frère  du  coiiili'  de  Monlbéliai'd.  Ji'  ciois  encore  que  cesl  le 
niesnu' (jui  mit  les  Slaluls  et  les  \ssises  du  royaume  di'  îliôrusalcin 
en  ordi'e  '. 

IJean  d'Ibelin.  coiuîe  de  ,ln])lie  ou  de  J(>|ii)i'.  don!  d  l'sl  ici  i|iii'sIi(Mi.  piirail 
être  le  même  (jue  le  comte  de  Jnphe  dont  parle  Joinville  %  mort  l'ii  i  •>()(). 
selon  Sanudo\  et  le  même  aussi  qui  rédigea  le  priiicipai  livre  des  Assises  de 
la  haute  cour  de  Jérusalem;  mais  il  élail  dilléreut  de  Jean  d'Ilx'liu  \  seigneur 
de  Barutli,  fds  d'Eschive  de  Monlhéliard,  (|ui  était  son  pelil-cousin. 

En  effet,  les  ral)ri(|ues  du  livre  des  Assises  (|ui  existe  s(Uis  le  nom  de  Je;in 
d'Ibeliu  nomment  ainsi  l'aulenr  au([uel  il  esl  allribué*'  :  -Jolian  de  \l)elni. 
:5 comte  de  Japhe  et  d'Escalone,  et  seignor  de  Rames.;' 

Cet  auteur  parle  souvent  des  membres  de  sa  i'amille.  Au  cluqiitre  ia\  ".  il 
nomme  Belian  ou  Balian  d'Ibelin,  son  aïeul,  père  de  madame  Marguerite  de 
Césarée,  qu'il  appelle  iiiiidiiiiu'  Mante',  c'est-à-dire  mmldinc  wn  latitc .  ainsi 
que  Balian  d'Ibeliu,  seigneur  de  Barutli.  neveu  de  cette  dame,  et  lils  d'un 
frère  aîné.  Ce  frère  aîné  de  ^blrgue^ite  "^  est  cet  oncli'  que  .)ean  d'Ibeliu  raji- 
pelle  fréquemment  sous  cette  désignation  :  ■•Mon  oncle,  le  vieux  seigneur  de 
Barulli.v, 

Au  chapitre  ccni^,  il  parle  aussi  du  seigneur  de  Cesaire  ou  de  Césarée.  suii 
cousin,  ([ui  était  Jean,  lils  de  la  tante  Mar;;uerite  nommée  plus  haut,  et  de 
(jautier,  prince  de  Césarée. 

Au  chapitre  ii  '"  De  h  successibilili^  au  Iroiic  cl  de  la  régence,  il  luiuniie  l'ii- 
core  son  cousin  Jean,  seigneur  de  Césarée;  son  cousin  Belleem  ou  Balian. 
seigneur  de  Seette  ou  de  Sajetle;  et  sa  cousine,    la  jeune  reine  Isabelle   ou 

'    Assi-^e.i  lie  Hin-usnlem  .   p.    467,   561,  iwtofficiiic ,  t.  I,  p.  ''iSy,  ôlià.   —  Mpugiml . 

56i.  édil.  I-ablii",  Abrégé  royal  de  l'alliance  t.  1 .  p.  i  ,  (j  ,  a)  .  sa. 
chronologique.  "  Beugiiot,  t.  I ,  p.  108.   1  o(|. 

-  Joiiiviile,  p.   ai).   ;)(),   97.  ('■ililiiiii  Du  '   Mamisciil  Saint-Omiain.    'i3o.   citi'' 

Ganffp.  |»ar  M-  lieugnot. 

'   Saillit,  /oc.  tv>.  '   Beuifiiol.   I.    I,   c.   i.xiu   bis.    \>.    luo: 

'   Voirla  Généalogie  Jc.s  Ibeliii .  i"  tableau  c.cciii.  p.  oaSi  t.  11,  p.  3;)!).  oie. 
et  tableau  D.  "  iJeugnot,  t.  I,  p.  3a. f). 

^  Labbe,  Abrégé  royal  de  l'alliance  ehro-  '°  Beugnot .  t.  H.  p.  3y(). 


350  LES   FAMllJ.ES  1)  OLiTUE-MEU. 

Yolande,  fonime  de  rein|icri'iir  KiY-dt^ric  II.  pclile-niii'  d'Isabelle,   reine   de 

.lérusaleiii. 

Dans  un  acte  de  Jean  d'Ilieiln,  seljjiienr  de  lîaruth,  el  de  Jean,  seijjneur 
de  Césarée,  du  '\  avril  i  •!;)■>  ',  il  est  lail  nieulion  de  Jean  d'Ibelin,  fils  de 
défunt  Pliili|i|)e.  el  de  feu  la  comtesse  Alix,  l'enune  de  Pliilippe,  el  de  Marie, 
leur  fille. 

Ces  données  el  d'autres  que  |)ûurrait  encore  nous  fournir  le  livre  des 
A.ssises  de  Jean  d'll)elin,  con)l)inées  avec  les  chapitres  vui  et  xni  du  Lignage 
d'outre-nier'-.  dmil  le  premier  seul  était  connu  de  Du  Cange,  nous  font  con- 
naître claiienient  la  généalogie  de  ce  Jean  d'ibelin  et  ses  rapports  de  parenté 
avec  les  différents  personnages  qu'il  a  nommés  dans  son  livre. 

Nous  voyons  au  chapitre  viii,  (jue  Balian  11,  lils  du  premier  Balian,  dit  le 
François,  ou  Barisan,  eut  de  Marie  Comnène,  veuve  d'Amauri ,  roi  de  Jéru- 
salem, et  mère  de  la  r(Mne  Isabelle,  Jean  d'Ibelin,  sire  de  Baruth ,  baile 
ou  régent  du  royaume  de  Jérusalem  3;  Philippe;  Helvis,  qui  épousa  Re- 
naud, le  seigneur  de  Sajette;  et  Marguerite,  femme  de  Gautier,  seigneur  de 
Césarée. 

Le  chapitre  xiii  nous  apprend  que  Philippe,  qui  fut  baile  de  Chypre,  eut 
d'Alix  de  Monthéliard.  sœur  de  Gantier  et  tante  d'Eudes  de  Montbéliard,  Jean, 
comte  de  Japlie.  Or  Jean  (ribelin .  comte  de  Japhe,  auteur  du  livre  des  Assises, 
(}ui  avait  pour  tante  Marguerite,  |>our  cousins  les  seigneurs  de  Sajette  et  de 
Césarée.  ne  peut  être  que  le  fils  de  Philippe,  baile  de  Chypre:  lequel  est 
évidemment  le  même  que  le  Philippe  du  chapitre  \iii,  frère  d'Helvis,  de  Mar- 
îmerite  el  de  Jean  d'Ibelin,  sire  de  Baruth,  cet  oncle  dont  parle  si  souvent 
Jean  d'Ibelin  dans  son  livre. 

On  voit  par  là  comment  Jean  d'Ibelin,  comte  de  Japhe,  était,  ainsi  que  le 
dit  Joinville.  cousin  germain  du  comte  de  Montbéliard.  Sa  mère,  Alix,  était 
sœur  de  Richard  et  tante  de  Thierri  III,  comte  de  Montbéliard  après  1387; 
sœur  de  Gautier  et  tante,  par  conséquent,  d'Eudes  de  Montbéliard  et  d'Es- 
chive,  enfants  de  ce  dernier.  Eschive  fut  mariée  au  fils  du  Vieux  Sire  de  Ba- 
ruth,  Balian   III  \   celui-là  même  (pii    disputa  en  vain   la  |)ossession  du  fief 

'    Cod.  dijilomat.  I.  1.  11'    \h.  \^.  ag-J.  —  '   Voir  Les  Seigneurs  de  Baïuth  et  \es  Gé- 

Lignages  d'outrc-mcr.  c.  xiii.  édit.  Reugnot.  nèalogics  de  In  famille  d'Ibelin. 

-  Lignages  d'ovlre-mev.   édit.    Beugnot.  "  Beiigiiot.  t.  I.  c.  lxv.  [>.  108.  107. 

c.  vni.  xni:  édit.  Labbe.  c.  vi. 


LES  COMTES   DE   JAPHE   ET   D'ASCALON.  '         351 

(l'Ilicliii  H  sa  lante  Mar;;ii(^i'itc.  coouik^  l'Iaiil  lils  du  l'W'n'  aîiK'.  Ainsi  Eschivc 
au  lieu  (ViMtc  la  inèiv  do  iiotro  Jean  d'Ilx'lii),  élail  doid>liMiiciil,  sa  i-(iusiiic. 
par  naissance,  du  côté  de  la  dame  Alix,  mère  de  Jean:  par  alliance,  élanl 
devenue  la  femme  de  Balian  III,  cousin  j;ei'niain  du  même  Jean  d'Ihelin. 

Jean  d'Ibelin ',  comte  de  Japlie,  eut  pour  femme  Marie,  lille  de  Constant. 
haile  ou  ré(5ent  d'Arménie,  et.  sœur  d'Etiennette,  première  femme  de  Henri  I". 
roi  de  (lliypre. 

Les  actions  militaires  de  Jean  d'Ihdin.  siu'tont  dans  la  guerre  (pu-  son 
oncle,  Jean  d'Ibelin,  le  Vieux  Sire  de  Barutli,  soutint  en  i-jo-^  contre  Richard 
Filanijieri,  maréchal  de  l'empereur  Frédéric  II,  (pii  voulait  le  dépouiller  de 
la  régence  du  royaume  de  Jérusalem  el  de  la  seigneurie  de  Barulh,  sont 
mentionnées  d'après  Bustron  -  et  le  Continuateur  de  Guillaume  de  T\r  '.  par 
M.  Beupnot',  dans  une  courte  notice  siu-  Jean  d'Ihelin.  et  |)ar  l'Ilisloire  litté- 
raire de  la  France  '\| 

Deux  aiis  après  sa  inoi'L",  Beiiclocbar,  sultan  (J'Egyplv.  |)iil  la  \ili 
(ieJaphe  par  intelligence,  durant  les  tresves,  le  7"  jour  de  mars,  la 
12G8.  Je  nay  point  reinarcpié  le  nom  de  celuy  cpii  estoit  ahus  eonit 
de  Japlie,  n'est  que  ce  soit 


(■■ 

an 

e 


(jV\,  comte  de  Japlie,  duquel  il  est  parié  dans  les  auteurs  '.  sous 
les  années  1  298  et  fiQy,  qui  espousa  Marie  \  fille  di'  Philippe  d'Ibe- 
lin, connestable  de  Cyj>re,  prince  de  Tabarie.  Le  cavalier  Lorcdano' 
luy  donne  le  surnom  (ïJheJm,  en  Tan  i3o^i.  Il  lut  père  d'Isabelle'", 
qui  espousa  Senibat,  roy  d'Arménie. 

I  Ce  (iui,  presque  iiK'oniui  à  UuCiange.  est  le  lils  de  Jean  d'Ihelin  dont  on 


'    Voir  ics  Bois  de  Chi/pi-e  el  trArmoiiie. 

—  Lign.  (l'oHlrc-mer,  c.  w.  édil.  Iicugnol. 

'  Buslron.  Cniiiiiienl.  de  Cipro.  loi.  100. 

—  Martène,  Ampliss.  collecl.l.  \.  col.  680, 
711,  71-?. 

CoiUiiui.'il.  detiuill.  ilc  Tyi',  I.  XWIIL 
0.  XXX,  j).  097. 

'   Reu{;'iiot,    Assises  de  .lèiusakm,   t.   1. 
p.  ■>  1,  i-> ,  nnfes. 


'   Hist.   littéraire  de  In   France.    \.   XM, 
|).  àl,8.  Ixhç,. 

'  Sanut.  I.  III,  part,  i-j,  c.  i.v. 

'  Oflor.  Rainald.  anii.    i-k)8.  n.  20.  — 
Saïuit,  I.  m,  part.  10,  c.  x. 

'   fj/riiiiires  d'onire-iiier.  r.  \i,  \iii. 
De'  re  Lxisiguiini .  I.  iV.  p.  tîoO. 

'^  Rainald.  ann.  1298,  n.  200. 


352  LES   FAMILLES  D'OUTRE-\IEP,. 

vicnl  (lo  parinr  loii{>ueiiK'nl,  coninic  nous  l'apprciKl  un  des  iioiivoniix  chapitres 
(lu  LijjUiijjc  (roiitre-nior '.  (pii  le  iiomnic  rrs/»/  (iitiolin,  c'est-à-dire  actuelle- 
ment vivant  au  moment  de  la  n^action  de  ce  chapitre.  On  sait  déjà  (pi'il 
épousa  Marie  (Tihelin.  laipirlle  é-tail  veuve  de  lui  en  i  ;^>  A ''.  peut-être  dès 
i;]io,  et  i|u'il  lui  père  disahelle.  Ou  j)eul  supposer,  sans  invraisemblance, 
(ju'il  était  aussi  le  père  ou  l'aïeul  de 

HcGiiES  d'Iiif.i.in,  comte  de  Joppé  et  d'Ascalon,  seigneur  de  Rame,  sénéchal 
lu  royaume  de  Jérusalem  en  i338.  et  tpii  épousa  Isabelle  d'Ihelin \  veuve 
le  Fernand  de  Majocrpu'  '.  Seid  des  seigneurs  de  la  cour  du  roi  Hugues  IV.  il 
témoigna  de  l'intérêt  au  prime  Fernand,  (ils  du  premier  mari  de  sa  femme, 
qui  avait  épousé  Esclave,  la  (ille  du  roi-'.  Ludolphe.  dans  le  récit  de  son 
vovage  en  terre  sainte*^  (i3.^)o),  fait  mention  de  la  magnificence  de  ce  sei- 
gneur, ipii  entretenait  plus  de  cin(|  cents  clnens  de  chasse.] 

Le  coiulc  (le  Japlie  et.  d'Ascaion  '  avoit  cour,  cniii  ou  droit  de  iiioii- 
noye,  et  justice;  et,  dans  ces  de'ux  villes,  il  y  avoil  coiii'  de  bourgeoisie 
et  justice. 

ftjuehpies  actes  du  xii"  siècle  nous  font  connaître  les  titres  de  plusieurs 
ollices  existant  dans  le  comté  de  Joppé,  avec  les  noms  de  ceux  qui  les  rem- 
j>lissaient.  Ces  ollices  ou  dignités  existaient  é;;alement  dans  les  autres  seigneu- 
ries importantes  du  royaume. 

Connétable,  Balian'.  en  i  i  i '1 .  i  i  ofi  :  chancelier,  Eudes''.  ii33:  maré- 
chal, Hugues'".  M  33:  sénéchal.  Halelme  ".  ii33,  et  peut-être  André'-, 
I  I  -îfi;  vicomte,  Séjorrt  '■\    i  1 1)3:  châtelain.  Jean  de  Welves  ''.   i  193.] 


'    Lignages  d'oiilir-iiicr.   r.    \iii,   ('■dilioii  '   Axxisi's   de  .Irnixiilrm .    édition  l>ahl)e. 


IJeugnot. 


lîOUfTIIOl  .   l.    f .    c.    cci.xx . 


'   De  Mas-I^atrie.  ///.W.  de  CJnjiK-e  .  I.  il .  |i.  'ii<). 
p.  1 1  /i ,  1 1 5  .  1  30.  '   '  ''"'■  'lijiloiiiat.  l.  l .  Il"  1  o  ,  p.  1  o  :  n°  1  ()  1 . 

'   De  Mas-L;itri(',  llisl.  île  Cliijprc .  t.  II.  p.  o.'M);  n"  iSy.  p.  -îoi  el  469. 
p.    178.  i7()   cl    iKilc   3,   i83   el   note   >! .  "   Cud.  dlphimil.  i.  l.  n"  iSy,  p.  aoi. 

,,j5^  etc.  '"   Cod.  diphmiil.  t.  1,  n"  iSy.  p.  201. 

'   Voir  la  Généalogie  des  Iheliii .  labl.  C.  "    Cod.  diplomiil.  I.  I ,  n"  lô;.  p.  -Jo  1 . 

'   Voii-  Les  fhis  de  Cln/prc.  "    Cod.  diphwnl.  t.  1 ,  11"  lo.  p.   11. 

°   De  Mas-l-nirie.  Hisl.  de  Clujprc .  t.  II.  "   Cod.  diphmmt.  t.  I ,  n"  1 78  .  p.  9  1  G. 

"    Cod.dijdotnat.  t.  I.  n"  178.  p.  -M 6. 


FAMILLE  QUI   A   PORTÉ  LE  NOM    DE  JAPHE.  353 


FAMILLE  ()U(  A  PORTÉ  LE  NOM  DE  JAPHE. 


Guillaume  (le  Tyr  parle  assez  souvent  do  deux  chevalieis  (]u"il  sur- 
nomme de  Japhe,  sans  que  j'aye  pu  descouvrir  d'où  ce  surnom  leur  a 
esté  donné;  sçavoir  de  Rohard  de  Japhe',  dit  le  Jeune-,  (pii  iïit  cliiistel- 
lain  de  Hiérusaiem;  lequel  il  traite  assez  mal,  escrivant  que  c'estoit  un 
chevalier  du  bas  étage,  grogarivs.  Iiomo  [et  un  homme  peu  capable. 
minus  siijficiens].  L'autre  l'ut  Ballan  de  Japhe,  son  frère \  (jui  tut  [ainsi 
que  Rohard]  employé  en  quelques  négociations.  Je  crois  que  l'un  et 
l'autre  estoient  enfans  de  Rohaud,  dit  l'Ancien,  et  qui  depuis  lut  sur- 
nommé de  Naples,  au  rapport  du  mesme  auteur  \  lequel  vivoit  au  temps 
du  règne  de  Fouques  et  de  Baudouin  IIL  vers  l'an  ii3o  et  ii5o. 
Quant  à  Rohard  le  Jeune  et  Balian,  ils  vécurent  sous  les  règnes  du 
mesme  Baudouin  III.  d'Amalric  et  de  Baudouin  IV, 

I  Quand  on  parcourt  une  suite  d'actes  de  i  i  -jo  à  i  170,  où  l'on  voit  figurer 
le  nom  de  Roard,  seul  ou  avec  la  (jualification  de  Joppé;  quchpiei'ois  avec  le 
titre  de  vicomte  ou  châtelain  de  Jérusalem;  (pu^hpiefois  associé  au  nom  de 
Balian  ou  Barisan,  son  frère,  il  est  impossible  de  ne  ]ias  admettre,  avec  i'his- 
torien  des  croisades,  deux  Roard,  dont  l'un  est  siu'iiommé  l'Ancien,  et  l'autre 
est  son  parent,  peut-être  son  iiis. 

L'ancien  Roard  ^.  qui  prit  ensuite  le  nom  de  Roard  de  Naples  ou  Naplouse, 
et  (pi'ou  voit,  dans  les  premières  années  du  règne  de  Foulques  d'Anjou,   haï 

'   Willclnuis  Tyr.  1.  XV,  c.  x\i;  1.  XVTII.  dénominntioii  pour  le  distinguer  de  Rohard 

c.  \iv;  I.  \X.  c.  .\xiv;  L  XXI,  c.  IV.  r Ancien. 

"  Nous  ne  trouvons  pas,  dans  les  quatre  ^  Will.  Tyr.  I.  XVIII,  c.  xiv;  1.  XXI, c.  iv. 

passages  de  Guillaume  de  Tyr  inditpids  par  '  Will.  Tyr.  I.  \1V.  c.  wiii  :  I.  XVII .  c.  xiv. 

Du  Gange ,  fpie  ce  Rohard  ait  été  surnommé  '  Will.  Tyr.  1.  XIV.  c.  wiii.  -  Voiries 

Ir  Jeune;  mais  on  peut  lui  conserver  cette  Scii^nciiis  de  Xaples. 


35/1  LES   FAMH.LES  nOlITRE-MER. 

ot  porsériilô  par  In  roino  Mélisscndc;  (]iii  es(  iioninié  vers  i  i  48  par  Guillaume 
de  Tyr ';  (jui  (^sl  Iriiioiti  on  iiSS'-,  d'un  ado  de  la  reine  Mélissende  ,  en 
I  i6o-^  d'un  ado  du  roi  Baudoin  111,  est  poul-èiro  aussi  celui  qui  a  souscrit 
des  actes  de  Baudoin  H  '  (  i  i  '!().  i  i  98)  sans  aucune  <|uali(ication  ;  un  acte  de 
Hneues  di'  .loppé  ■  (i  1  -jG ,  a  8  juin),  sous  le  nom  de  Roard  de  Jérusalem;  celui 
encore  qui  éfail  cliàlelain  de  Jt-rusalom  en  1  i36'',  et  qui  souscrit,  en  qualité 
de  châtelain  et  de  vicomte  de  Jérusalem,  des  actes  de  1  1 35  à  1 1 62  ',  et  peut- 
être  jusqu'en  1  i65. 

Dans  les  signatures  de  ce  dernier  acte'  (7  avril  1  1  Go  ),  on  voit  immédiate- 
ment avant  son  nom  celui  de  Roard  de  Joppé.  Si  ce  n'est  pas  une  inadvertance 
des  copistes  ou  des  imprimeurs,  qui  auront  séparé  les  deux  qualifications, 
Joppnisis,  castellanus  turris  David,  données  à  un  seul  personnage,  il  faut  re- 
connaître que  Roard  l'Ancien  a  poussé  sa  carrière  au  moins  jusqu'en  cette 
année. 

11  avait  ou  pour  femme  Gilla  ou  Geltide,  nommée  dans  deux  actes,  l'un  de 
11/11',  comme  vivante;  l'autre  de  1  i  Sa  '",  comme  défunte.  Roard  signe  ce  der- 
nier diplôme  avec  son  neveu  Raoul  ;  ce  qui  pourrait  faire  supposeï'  qu'il  n'avait 
pas  d(^  fils. 

Après  lui,  Roard  le  jeune  eut  roffice  et  le  titre  de  châtelain  do  Jérusalem, 
qu'il  posséda  depuis  l'année  1  1G8  "  au  moins  (s'il  ne  l'avait  pas  déjà  en  1  iG5), 
jusqu'à  sa  mort'-;  mais  nous  ne  lui  voyons  pas  le  titre  de  vicomte. 

(Test  lui  qui  était  le  frère  de  Balian  de  Joppé,  avec  lequel  il  l'ut  fait  prison- 
nier par  les  infidèles  '^,  ainsi  que  Hugues  d'Ibelin,  fils  de  l'ancien  Balian,  vers 
1  I  5G  ou  1  tSy.  Avec  son  frère,  il  souscrivit  un  acte  d'Ainauri,  comte  d'As- 
calon  ''  (  3o  novembre  1  160). 

Roard  le  Jeune  fut  comme  le  prèto-nom  de  Miles  de  Plancy,  qui  périt  assas- 
siné dans  une  rue  d'Acre,  par  suite  de  la  haine  universelle  que  lui  avait  attirée 

'  (îuill.  de  Tyr,  I.  XVII,  c.  xiv.  i6/i.  197.  p.  18,  îm,  -i-?. .  jG,  9,07,  aii. 

'   Carinl.  S.  Scpulc.  n"  00,  p.  g:!.  ^   CmI.  dipimnnt.  t.  1,  n"  197,  p.  iki. 

■'   Cod.  diplnnml.  t.  1,  n"  5o,p.  T)!.  '    Cnd.  di plumai,   t.  I,  n"  -lo.  ■?  1 ,  Ji.  ai. 

'   Cnrlul.  S.  Scpulc.  n"  Vi ,  'iT) ,  p.  83 .  8,î.  ■>.•?..  —  V.avUd.  S.  Scpulc.  n"  1 1 7,  p.  220. 

'   Cod.  dl.plnmal.  t.  I,  11'  10,  p.  10.  '"   Cuilul.  S.  Sepulc.  n"  48,  p.  88,  89. 

°  Giiill.  lie  Tyr,  I.  \V,  0.  \xi.  "   (iuill.  il(3  Tyr,  I.  XX,  c.  xxiv. 

'   Cartul.S.  Sepulc. n'  02,  33,  34,  lo-!,  '"  Ciuill.  de  Tyr,  1.  XXI,  c.  iv. 

112,  1 1  7.  p.  59,  03  ,  68,  202  ,  2t4  ,  220.  '^  Giiill.  de  Tyr,  1.  XVIII,  c.  xiv. 

—  (lOd.  diplomal.  t.  1,  n"'  17,  ao,  21,  ai,  "   Cuitul.  S.  Scpulc.  11°  58,  p.  1  t6. 


FAMILLE   QUI    A   PORTÉ   LE   NOM   DE   JAPHE.  '         35î 

son  insolence  (i  ly'i)'-  Depuis,  il  a  soiiscril  des  ades,  tanlôl  sous  le  nom  de 
Roardde  Joppé,  tantôt  avec  le  fifre  de  cliàfeiain  de  Jénisal.-ni.  juscpi'en  l'année 
Il  77-. 

Dans  un  acte  du  18  décemlire  1175^  il  est  mentionné  comme  père  de 
Stéphanie,  qui  avait  épousé  Baudoin,  seijjneur  du  casai  de  Saint-Gilles. 

Un  acte  de  Balian  d'Ibelin  *,  seigneur  de  Naples  (1  180),  est  signé  de  Roger, 
abbé  du  Teni|)le,  fils  du  seigneur  Roard.  Ce  seigneur  était  pi'uf-élre  Roard  de 
Joppé,  le  jeune,  châtelain  de  Jérusalem. 

Quant  à  Balian  de  Joppé,  frère  de  Roard  le  Jeune,  nous  éprouvons  encore 
plus  d'i'nibarras.  D'après  l'inspection  attentive  de  divers  actes  de  1  120  à  1  178, 
souscrits  des  noms  de  Balian  ou  Barisan,  sans  qualification,  Balian,  connétable 
de  Joppé,  Balian  de  Joppé,  Balian,  frère  de  Roard,  on  esf  amené  à  dislinguer 
trois  Balian.  vivant  en  même  temps,  mais  de  diflerents  âges.  Le  premier  et  le 
plus  ancien  paraît  être  un  Ralian  qui  prend  le  titre  de  connétable  de  Joppé 
dans  un  acte  ^  où  il  concède  des  dîmes  à  l'hospice  des  pauvres  de  l'église  Saint- 
Jean  de  Naples  (mai  1129),  et  dans  la  souscription  d'un  acte  de  Hugues  de 
Jopjié  (1  laf))'^.  Le  premier  de  ces  deux  actes  mentionne  un  autre  Balian. 
Plusieurs  diplômes  des  années''  iiao.  112/1,  1129-  11 33,  ii3(j,  11 38, 
1  lû/i,  sont  signés  de  Balian  sans  autre  qualiiicafion.  Il  nous  est  impossible  de 
décider  si  ce  Balian  est  le  connétable,  ou  l'autre  personnage  du  même  nom. 
Un  acte  de  1 1  5o  est  signé  de  Balian  et  de  son  fils  Hugues  \  Ce  même  Balian, 
avec  les  noms  de  ses  fils,  Hugues,  Baudouin,  Balian,  etc.  se  retrouve  dans  des 
actes'-"  de  1  i58  et  1160.  Il  n'y  a  pas  de  doute  sur  celui-ci;  c'est  Balian,  dit 
le  Français,  premier  seigneur  d'Ibelin,  dont  nous  parlerons  ci-après  dans  les 
seigneurs  de  Rame.  Enfin  nous  voyons  Balian ,  frère  de  Roard  le  Jeune ,  nommé 
par  Guillaume  de  Tyr,  vers  ii56  ou  1157'°.  et  signant  un  acte  d'Amauri, 
comte  d'Ascalon",  avec  son  frère  Roard  de  Joppé  (3o  novembre  t  160).  Ce 

'   Guill.  de  Tyr,  i.  XXI,  c.  iv ,  et  voyez,  °   Cod.  diplomat.  n°  10,  p.  10. 

pfusloiil.  Les  Seigneurs  de  Montréal.  '    Curl.  S.  Sepulc.  n"  4.'j,  119,  67,  3i, 

'-  Cod.  dlphmaïAA ,  n"  l>8 .  &o .61,  i88,  33,  36,  p.  85.223,  1 39,59,  63,67.— 

197,  aot,  9  02.  2o3,  p.  5o,6i,  234.  266,  Cod.  diplomat.  (.1.  n"  17,  167,  p.  67,  201. 

245,   946.  —  Cnriul.  S.  Sepulc.  n"   i44,  '   Cod.  diplomat.  t.  I,  11°  28,  p.  3o. 

169.  170,  i84.  p.  268,  3o8,  309,  328.  '  Cartul.  S.  Sepulc,  n°  60,  p.  lao,  121; 

'  Cnrtiil. S. Sepulc.  n°  i4i,  p.  257.  258.  11°'  64,  65,  p.  i3i,  i33. 

'   Cod.  diplomat.  t.  I,  n"  68,  p.  69.  '°  Guiil.  delyr,  l.XVllLc.  xiv;XXI,c.it. 

'   Cod.  diplomat.  t.  I.  n°  191.  p.  236.  "   Cartul.  S.  Sepulc.  li"  58,  p.  116. 

45. 


356  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

troisième  Balian  vivait  encore  an  moment  de  la  mort  de  son  frère,  en  1177.  (j'est 
peut-être  lui  qni  sij^ne  un  acte  du  roi  Baudouin  IV  (  i"  avril  1  1  78)  ',  comme 
châtelain  de  Jèrusali'ui  ;  il  a  |iu  être,  en  effet,  revêtu  de  ce  titre  après  la  mort 
de  son  frère  Roard.  mais  il  ne  le  conserva  |)as  louijtemps,  puisqu'un  diplôme 
du  même  roi-,  du  17  novembre  suivant,  nous  montre,  parmi  les  témoins  qui 
l'ont  souscrit,  Pierre  de  Cveseca  ou  de  Creseto,  châtelain  de  Jérusalem,  et  en 
même  temps  Balian,  seif^neur  d'Abylène;  ce  qui  nous  paraît  être  un  titre  ho- 
norifique (pii  lui  aura  été  donné  en  dédommagement  de  sa  châtellenie,  si  tou- 
tefois il  s'ajjit  dans  ces  deux  actes  de  Balian,  frère  de  Roard.  ] 

H  est  encore  probal)le  que  ce  Guy  de  Japhr,  Guido  Joppeiwi>,  qui 
souscril  un  litre  (lu  roy  Baudouin  IV  avec  GuiHauu)e,  arclievesque  de 
Tyr,  chancelier  de  Hiérusalem,  de  Tau  1181,  au  carlulaire  de  Ma- 
nosque\  estoit  issu  de  liin  d'eux. 

[Si,  comme  il  est  vraisemblable,  ce  diplôme  est  celui  que  rapporte  Sébas- 
tien Paoli  ',  ce  Gri  DE  Joi'PK  n'est  autre  que  Guy  de  Lusignan,  le  mari  de  Si- 
bylle, qui  souscrit  l'acte  avec  cette  (jualification  :  Domiino!  Guido.  Joppoisis  et 
AschûlomtiDins  cornes.  Guy,  comte  de  Joppé  et  d'Ascalon.] 

'    Cod.  (Upinmnt.  t.  I,  n"  sol),  p.  ".h?,.  '   Cnrtul.  Mnnosc. 

-  Cod.  diphmwt.  t.  I .  n"  65 .  p.  66.  '  Cod.  diphmal.  t.  ! ,  n'  ?, ,  p.  aSa  .  -i.SS. 


LES  COMTES  TITULAIRES  DE  JAPHE.  '         357 


LES  COMTES  TiTULAIRES  DE  JAPHE. 


Entre  les  litres  de  dignité  qui  ont  eu  cours  dans  le  royaume  de  Hié- 
rusaleni,  que  les  roys  de  Cypre  conservèrent  dans  leur  cour,  fut  celuy 
de  comtes  de  Japlie,  (jui  tut  premièrement  possédé  par 

Guy  d"1beli?j,  dont  je  viens  de  parler',  letpiel  vivoit  en  Tan  i3o/i. 

Quelques  anciens  mémoires  de  la  Chambre  des  comptes  de  Paris, 
de  l'an  loAo,  font  mention  du  comte  et  de  la  comtesse  de  Japlie,  et 
donnent  à  cette  comtesse  la  qualité  de  mère  de  Fernand  de  Majorque, 
qui  espousa  Eschive,  fdle  du  roy  Hu<jues  IV.  Elle  se  nommoit  Isabelle 
(fibelin,  et  estoit  fdle  de  Plnlippes  d'ihelin,  hail  du  royaume  de  Hié- 
rusalem,  et  a  voit  espousé  Fernand  de  Majorque,  prince  de  la  Morée, 
décédé  ou  tué  en  la  Morée,  l'an  i3i6  ;  de  sorte  qu'il  faut  que  cette 
comtesse  ait  esté  remariée  en  secondes  noces  à  un  comte  de  Japhe 
dont  j'ignore  le  nom  [Nous  avons  vu  que  ce  second  mari  d'Isabelle, 
veuve  de  Fernand,  était  Hugues  d'Ibelin,  iils  ou  petit-iils  de  Gui 
d'ibelin.] 

Nous  ne  lisons  point  (pii  ait  tenu  le  titre  [de  comte  de  Japhe]  après 
Guy  d'Il)clin  [ou  plutôt  après  Hugues  d'ibelin]  jusques  à 

Floisin  ou  FioRiNo'%  qui  fut  fait  comte  titulaire  de  Japhe  par  le  roy 
Jean  II,  et  qui,  ayant  esté  envoyé  par  la  reyne Charlotte, à  Constanti- 
nople,  en  ambassade  vers  Mahomet  II,  sultan  des  Turcs,  y  fut  mis  à 
mort  par  le  principal  Bassa,  l'an  i  6G3. 

'  Voir  p.  35 1 .  Cypre ,  p.  1 77  b.  —  Loredann ,  De'  re  Lusi- 

'  Etienne   de  Lusignan,    Généalogie  des        giiani,  I.  X  à  XI,  p.  678;  trad.  franc,  t.  II 
coynif.i   (le   Joppé ,  p.  48  b;  —  Histoire  de        p.  278. 


358  LES   FAMILLES  DOUTHE-MER. 

[Florin  (Mait-il  ce  S{'i|;noiir  de  Japlie  et  de  (larpasso^  qui,  en  i/i33,  seion 
Lorédan.  avail  prétendu  à  la  main  d'Anne  ou  d'Affnès ,  lille  du  roi  Janus,  ou 
était-il  un  de  ses  suceesseurs  ?  (lonnue  Lorédan  ne  Ta  pas  nommé,  nous  ne  pou- 
vons ru'ii  di'i  idi'r  là-dessus. 

En  I  47/1  nous  voyons  Florence  de  Rames,  comtesse  de  JafTa,  à  laquelle  le 
grand  maître  de  Rhodes,  sur  la  demande  de  la  reine  Charlotte,  accorde,  ainsi 
qu'à  plusieurs  autres  noiahles  personnages,  des  lettres  de  sauf-conduit^ 
(1"  juillet  i/i^'ijpour  pouvoir  lilirciuent  habiter  ou  quitter  Rhodes  à  son  gré. 
Cette  dame  nous  |)araîlrait  assez  vraisemblablement  être  la  veuve  de  Florin, 
mort  au  service  de  Charlotte ,  si  l'Iiistoire  ne  nous  apprenait  tpie  la  femme  de 
Florin  était  la  sœur  d'une  Cantacuzène.  Florence  de  Rames  était  peut-être  la 
femme  ou  la  veuve  d'un  autre  comte  de  Jaffa  postérieur  à  Florin. 

Les  mêmes  lellres  du  1"  juillet  ifijli  nous  montrent  une  Charlotte  Canta- 
cuzène de  Flory,  femme  de  Hugues  de  Bussat.  qui  pourrait  bien  être  la  fdle 
de  Florin,  dont  elle  rappelle  le  nom  ainsi  (jue  le  nom  de  famille  de  sa  mère.  | 

.Iean  Pebez  Fabrice,  gentilhomme  espa;;nol  ou  catelan,  s'eslant attaché 
au  party  de  Jaques  leBastard  contre  la  reyne  Charlotte,  fut  honoré  par 
luy  de  la  dignité  de  comte  titulaire  de  Japlie  ^  puis  fut  l'ail  comte  de 
Carpasso,  premier  baron  du  royaume  et  capitaine  général  de  ses  ga- 
lères. Il  luy  donna  en  mariage  Appollonie  de  Pandes,  de  laquelle  d  eut 
Louys  Ferez",  qui  luy  succéda  aux  comtez  de  Japhe  et  de  Carpasso; 
Charlotte,  comtesse  de  Carpasso;  Isabeau,  mariée  à  Philippes  de  Lu- 
siunan,  père  d'Estienne  de  Lusignan;  Jacobin,  auteur  de  lliistoire  de 
Cypre,  et  Ursule,  femme  d'Eugène  Podocator,  frère  du  cardinal  Louys 
Podocator,  archevesque  de  Cypre.  [Lucrèce,  fille  naturelle,  épousa  Ni- 
colas Strambali,  qui  fut  le  premier  ambassadeur  envoyé  au  sénat  de 
Venise  pour  lui  prêter  serment  d'obéissance,  lorsque  le  royaume  vint 
au  pouvoir  des  Vénitiens.] 

Louys  Perez  Fabrice  succéda  à  son  père  aux  comtez  de  Japhe  et  de 

'   Loredano,   I.  X,  p.  67/1;  trnd.  fianç.  '  Et.  dehusignunjlisl.  deCypre,^.!']-. 

t.  II.  p.  170.  '  ^^'t-  de  Lusignan,  Gcnéalogie  des  comtei 

■  De  Mas-Laine,  t.  III,  p.  127,  note  3,        de  Japhe,  p.  .'19,  5u 


LES   COMTES   TITULAIRES   DE  JAPIIE.  '         359 

Carpasso.  Mais,  depuis,  la  rcyne  Catherine  Cornaro  Itii  osta  le  rointé  de 
Japli(>  et  le  donna  à  Geoi'oe  Contai'fii.  Il  fiiourul  jeune  sans  avoir  pris 
alliance. 

Georges  Cointaren.  noble  Vénitien,  fut  fait  comte  de  .laphe  par  la 
reyne  Catherine  Cornaro  sa  parente,  laquelle  ordonna  en  sa  laveur 
que  ce  comté  précéderoit  tous  les  autres,  au  contraire  de  ce  que  le 
roy  Jaques  le  Bastard,  son  mary,  avoit  fait.  Il  laissa  entre  autres  enfans 
\.  comte  de  Japlie,  et  Jides  Coidaren,  procurateur  de  Saint-Marc.  Il 
fut  inhumé  dans  le  chœur  de  léjjlise  des  jacobins  de  Aicossie'. 

N.  Gor<T,\REN  fut  comte  de  Japhe  après  le  decez  de  son  père,  et  eut 
pour  successeur  en  ce  titi'e 

Georges  Go^TAHi;^^,  son  fds.  lequel  fut  mai'ié  deux  fois,  ayant  laissé 
des  enfans  de  ses  deux  femmes.  Il  vivoil  l'an  i^^g. 

'    Et.  de  Lusignian.  llisl.  de  Ciipir .  p.   i5.3  b. 


360  LES   1<^AMILLES  DOL'TRE-MER. 


LES   SEIGINEl  KS   D'IBELIN   ET    DE    RAME. 


Fouques,  roy  de  Hiérusalem ',  fil  construire  un  cliasleau  et  une  for- 
teresse sur  une  colline  près  de  la  ville  de  Rame  et  assez  près  de  Lidde 
ou  Diospolis,  en  un  lieu  appelle  Ibelin.  mal  nommé  AbcHn  dans  Albert 
d'Aix.  pour  répi'imer  les  courses  des  Sarrazins,  qui  leuoient.  pour  lors 
la  ville  d'Ascalon,  et  en  investit 

Idelfe  loi'alil(''  jiaraÎL  s'idciitilier  avec  lebiieli .  viila;;c  arabe  qui  a  reiuplacé 
i;i  .hniiiiiii  anliijue  el  J'ibeiin  des  croisades;  on  y  voit  encore  une  chapelle  et 
une  grosse  nuiraille,  derniers  vestifjes  du  château.] 

Balian  ou  Bauisan-.  ainsi  (|u"il  es!  nommé  dans  les  anciens  litres, 
brave  cbevalier,  lequel  s'acquitta  avec  beaucoup  d'bonneur  et  de  répu- 
tation de  la  !;arde  de  cette  place,  comme  fii-ent  encore  depuis  ses  en- 
l'ans,  jusques  à  ce  que  la  \ille  d'Ascalon  l'ust  réduite  sous  l'obéissance 
des  chrestiens.  Le  Lignage  d'outre-nier  le  nomme  Balian  le  François^, 
et  dit  qu'il  esloit  frère  au  comte  Guillin  de  Cbartres,  et  qu'il  vint  en 
la  terre  sainte  tcsoy  dixiesme  de  cbevaliers,n  c'est-à-dire  de  ses  vas- 
saux, et  que  le  rov  Fouques,  qui  avoit  alors  élevé  la  forteresse  d'Ibelin, 
la  luy  donna,  avec  celle  de  Mirabel,  et  autant  de  terre  qu'il  en  falloit 
])our  le  service  de  dix  chevaliers,  et  enfin  ([ue  de  ce  cliasteau  luy  et  sa 
postérité  prirent  le  surnom  iYlbeJiii.  Il  n'est  pas  aisé  de  deviner  (jui  fut 
ce  Guillin,  comte  de  Chartres,  veu  qu'en  ce  ten)ps  là  le  comté  de 
(Ihartres  estoit  tenu  ]»ai'  les  comtes  de  Blois;  ce  (pii   pouiroit  donnei' 

'   Willelnnis   Tyrciisis.    I.    \tt.    c.    \\i;  t.  M,  [>.  i55 .  iiolon.  —  ^W/.  f//y'A»/("'.  t.  I . 

1.    \V,   c.   xxi\.  —  Jnrolms    do  Vitriaco.  p.  hUli. 

1.  I.  c.  xLi.  —  Albfitus  Aqiiensis,  1.  I\.  =  Witl.  Tyr.  1.  XV.  p.  lU;  1.  XIV,  c.  xvi. 

c.     vLMii.    Li.    —    Assises  (le    Jérusalem-  '"  Lignages  d'outr'e-tner,  c.  m. 


LES  SEUINKLJRS  DIBELIN   ET   DE  RAME.  361 

sujet  de  croire  que  ce  Guillin  esloit  vicuuilc  de  Chartres,  (|ui  n'auroit 
pas  esté  nommé  Guillin,  mais  Gilduiii;  duquel  nom  il  se  voit'  un  vicomte 
de  Chartres  en  des  titres  de  Tau  i  0-2^  .  (jui  a  donné  l'origine  aux  autres 
vicomtes  de  la  famille  du  Puiset.  Entre  les  ent'ans  de  Hugues  du  Puiset, 
vicomte  de  Chartres,  des  titres-  nomment  Hugues,  (|ui  hii  succéda, 
Guy,  vicomte  d'Estampes,  Valeran,  seigneur  de  Villepreux,  et  Gdduni. 
Ce  qui  peut  confirmer  cette  pensée  est  que  le  sire  de  Joinville^  donne 
pour  armes,  à  la  famille  d'ibelin,  (For  à  nue  croix  patléc  de  gueule,  la- 
quelle croix  les  hérauz  d'Angleterre"  donnent  à  la  maison  du  Puiset, 
quoiqu'ils  ne  conviennent  pas  pour  les  émaux.  Tant  y  a  que  Balian^es- 
|)ousa  Helvis  ou  Haloïs,  fille  de  Baudouin,  seigneur  deRame,sœui'  uté- 
rine de  Philippes,  prince  de  Naples^  de  la([uelle  alliance  sortirent  trois 
fils.  (|ui  tous  prirent  le  sniiiom  iyibeUn\  et  deux  filles,  sçavoir  :  Hugues, 
seigneur  de  Piame ,  Baudouin ,  qui  succéda  à  son  frère ,  et  Balian  le  Jeune , 
aussi  nommé  Barisan.  prince  de  Naples.  Les  filles  furent  Hermengarde^ 
princesse  de  Tabarie,  et  Estéfénie.  Helvis,  estant  devenue  veuve  de  Ba- 
lian ^  espousa  en  secondes  noces  Manassès  d'Hierges,  connestable  de 
Hiérusalem. 

[Bafian  était  mort  avant  l'uniiée  11  55,  comme  le  prouvent  phisieurs  (h- 
plômes '"  de  son  fils  aîné,  Hugues  d'Ibeliii,  du  1  i  janvier  de  cette  année. 

Baudouin,  .seigneur  de  Rame,  beau-père  de  Balian  et  aïeul  de  Hugues 
d'ibelin  qui  suit,  est  dit.  dans  un  diplôme  de  ce  dernier"  (1  iGo).  avoir  été 


'  Aux  preuves  de  l'Histoire  géiiédloglijtie 
de  Broyés,  par  Du  Chesnc,  p.  6. 

-  Souchet.  Ad  Ivon.  epist.  i(h). 

■  .loinvilie.p.  307, édition  Méiiaid;  [i.  97. 
édition  Du  Gange. 

^  Ralf.  Rrooke.  aux  Comtes  de  ^'ortlnlm■ 
berliiiid. 

'  LifpKiges  d'oiitre-iiier,  c.  vi,  p.  S,  ik; 
lîeugiiot. 

"  Pliiii|)[ies  de  Naples,  Gui  le  François. 
Henri  le  liullle.  étaient  les  trois  tils  de  Gui 
le  François  ou  de  Milly,  et  d'Esléfénie,  la- 
quelle ,  veuve  de  Gui ,  se  remaria  à  Baudouin . 


seigneur  de  Rame ,  et  en  eut  Helvis.  [Lignages 
d'outrc-mcr.  c.  xiv,  édit.  Beugnot.  —  Carliil. 
S.  Sepulc.  n"  60,  p.  1  -20.) 

'  VVillelmus  Tyr.  I.  XV,  c.  .vxiv. 

'  Preuves  de  VHist.  de  Béthiiic,  p.  357 
et  suiv.  —  Cartul.  S.  Sepulc.  n"  60 ,  p.  1  au , 
1-!  1 . 

"  VVillelmus  Tyr.  I.  Wll.  c.  xui.  — 
Lignages  d'outre-mer,  c.  xiv,  édition  lieii- 
gnot. 

'"  (Airtuliir.  S.  Sepulc.  n*"  JJG.  09.  G-.!, 
p.  110.  1 13.  117,  iju ,  i-j'i ,  1J7. 

"    Cartul.  S.  Sepulc.  u"  135.  [).  i3i. 

l>6 


362  LliS  FAMIIJ,KS  DOUTRfi-MER. 

le  premier  seii[neui'  lai  in  de  Haine.  Mais  d'autres  actes  eonlredisent  cette  as- 
sertion. Un  diplôme  de  i  i-^a  ',  nomme  IIugdks  seigneur  de  Rame,  et  Bau- 
douin, son  frère,  seigneur  de  Miçebel.  Nous  avons  des  actes  de  Hugues  de  Rame 
ou  seigneur  de  Rame'-,  pour  les  années  i  laG  et  i  12g.  Il  paraît  qu'il  mourut 
sans  poslérili';  et  après  lui  son  frère  Bacdouin  devint  seigneur  de  Rame,  comme 
l'attestent  des  actes-'  de  i  \'.}i>.  1  i38.  C'est  ce  Baudouin  dont  la  fdle  Helvis 
épousa  Balian  le  Français,  et  |)orta  les  seigneuries  de  Alirebel  et  de  Rame  dans 
la  famille  desibelin.  Ainsi, avant  Baudouin,  se  place,  comme  seigneur  de  Rame. 
son  frère  Hugues,  probablement  son  aîné;  mais,  avant  l'un  et  l'autre,  nous 
voyons  un  Baïïdocin  donner  à  l'hôpital  de  Jérusalem  un  vilain,  des  terres  et 
des  maisons  dans  le  territoire  de  Rame;  don  conlirmé  parle  roi  Baudouin  I"  ' 
(a8  septembre  1110)  et  par  Baudouin  111  (00  juillet  ti5/i).  Baudouin, 
l'aïeul  de  Hugues  d'Ibelin ,  n'était  donc  que  le  second,  peut-être  le  troisième  sei- 
gneur latin  de  Rame.] 

Hugues  d'Ibelw,  qualifié  par  la  grâce  île  Dieu  seigneur  de  Ranie^, 
en  un  titre  de  l'an  1  1  fio  ,  se  trouva  au  siège  et  à  la  prise  de  la  ville  d'As- 
calon''  l'an  1  iB/i.  Deux  ans  après'',  il  fut  fait  prisoiniier  eu  une  ren- 
contre par  les  Sarrazins  avec  quelques  autres  barons  du  royaume  de 
Hiérusalem. 

I  Devenu  par  la  mort  de  son  pèie  chef  de  la  famille,  il  n  est  appelé  dans  ses 
premiers  actes  donnés  en  1  1  55  ^.  et  même  dans  un  diplôme  de  1  108'',  que 
Hugues  d'Ibelin;  ce  n'est  (|u'en  1  itio'",  (|u'il  jinMid  pour  la  première  fois  le 
titre  de  seigneur  de  Rame.  Dans  les  actes  du  1  h  janvier  1  i55  ",  sont  men- 
tionnés les  divers  membres  de  sa  famille,  sa  mère  Aloïs  ou  Helvis.  son  frère 
lîaudouin,  sa  sœur  Hermengarde,  dame  de  Tabarie;  un  frère  encore  mineur. 

'    (lod.  diplmiKit.  t.  t.  Il'  M)  1 .  |p.    '.36.  [).-].')(). — (Aiiiidiniinii  Smirli  Sc.pidc.  n"  f>h  . 

'   Cod.  diphiiiKil.  I.  1 ,  11"'  10,1'!.  .')(>,  p.  1  ().  p.  1  ;^/i. 
i3,33.  '   WilleliuusTyr.  I.  WIl.  r,  xm. 

'  Cod.    diidniiwi.    (.  I,    n"    17,    ]).    iS.  '  WilleimusTyr.  I.  XVIIJ,  e.  XIV.  \xi\. 

—  Cm-tiiliirniiii   Siinrli  Srj)iilc.  n"'  3o  .   33.  '   Ciiiiiil.  S.  Scpiik.  11"  .TO.  .5i.  5-1.  .5(1. 

]).  09.  63.  .'m),  (j.i. 

*   Cod.  dijiloiiiiil.  t.  [.  n"  -j ,  p.  •_!  ;  11'  3(> .  ''   Ciiiliil.  .S.  Sepidc.  11'  Go,  p.  120. 

|i.  33.  '"   Ciiviul.  S.  Sepulc.  Il-  65,  p.  l3i. 

''   Preuves    «te    VHisloire    dr    Uéïkmc .  "   G()-(«/.  S.  &/)«/c.  n"  .56,  5() .  62. 


LES  SEIGNEURS  DIBELIN    ET  DE  RAME.  36:5 

Barisaii  ou  Baliaii,  une  soeur  tout  eul'ant ,  Tlii-ophanie  ou  plutôt  Stq)luuiic; 
ses  oncles  maternels,  Pliilii)[)e  de  Naples,  Gui  le  Français,  Henri  le  Buffle:  des 
jjarenls  [cognati),  Philippe  de  Cal'ran  et  sou  irère,  Pierre  de  Teillet. 

L'acte  de  i  i58^  nomme  toutes  les  mêmes  personnes,  et  Balian,  avec  son 
frère  Baudouin  comme  majeur;  Stéphanie  est  encore  mineure;  parmi  ceux 
(|ui  jurent  pour  les  mineurs  mentionnés  dans  l'acte,  figure  aussi  un  nommé 
Nicolas  (ïlheUn.  Nous  ne  savons  s'il  était  membre  de  la  famille. 

Par  cet  acte  et  plusieurs  autres  de  i  ilîo'-.  Hugues  d'Ibelin  vend  deux  ca- 
saux  aux  chanoines  du  Saint-Sépulcre  pour  accpùtter  sa  rançon,  et  leur  lait, 
en  outre,  des  concessions  en  reconnaissance  de  ce  qu'ils  ont  contribué  à  sa  dé- 
livrance. Dans  le  dernier  acte  '.  ce  don  est  confirmé  par  ses  frères  Baudouin 
et  Balian  et  par  ses  sœurs  Hermengarde  et  Stéphanie,  celle-ci  devenue  ma- 
jeure; pour  lui  donner  plus  de  validité,  Hugues  scelle  son  di|ilôme  du  sceau 
de  son  aïeul  Baudouin,  rie  premier  seigneur  latin  de  Rame. 'i  Nous  avons  lait 
voir  ce  (pie  cette  assertion  avait  de  contestable.  11  est  à  remarquer  que  dans 
un  diplôme  de  i  i58*,  où  il  nomme  plusieurs  de  ses  hommes  ou  vassaux,  Hu- 
gues d'Ibelin  déclare  l'avoir  lait  sceller  du  sceau  de  son  seigneur,  Ainieri, 
comte  d'Ascalon,  |)arce  cpi'il  n'a  pas  de  sceau  en  propre. 

En  1  167  ■',  Hugues,  de  concert  avec  son  épouse  Agnès,  permet  à  son  frère 
Baudouin  de  Mirebel  de  vendre  un  casai  à  l'Hôpital  de  Jérusalem;  en  1168, 
1  1  octobre'',  il  signe  comme  té'moin  un  diplôme  du  roi  Amauri.  C'est  le  der- 
nier acte  où  nous  le  voyons  paraître.  11  n'y  prend,  comme  ilans  le  précédent, 
que  le  litre  d'IoELiN  ou  SEiciNEur.  d'Ibelin.] 

11  espousa,  vers  Tau  1  iG/i  ',  Agnès,  lille  tie  Joscelin  le  Jeune,  comte 
d'Édesse,  (ju'Ainaiiry,  comte  <le  Japlie,  el  depuis  roy  de  Hiérusalem, 
(jui  la  luy  avoit  enlevée  durant  ses  fiançailles,  avoit  esté  obligé  de 
quitter  à  cause  de  la  parenté  qui  esloil  entre  eux;  de  la(|uelle  Hugues 
n'eut  aucune  postérité  ^ 

'   Carhd.  S.  Sepulc.  11°  (5o,  p.  i'20-ia3.  '   Cod.dijilomnt.  L  I,  n°  If],  p.  ig.". 

-  Cfirtul.  S.  Sepuk.  n°'  ."17,  (Ji  ,  (i5.  '   Willelinus  Tyr.  1.  \IX.  c.  iv,  xxi,  xxii. 

'   Cai-lul.  S.  Sepulc.  11°  G.J  .  p.  i33,  i35.  —  Lignages  d'oulre-mer.  e.  vi.  xvi;  vui, 

"   Cartxil.  S.  Sepuk.  11°  '53.  p.  19.9.  xxvih. 

''   Coll.  diplomiit.  t.  I.  11°   171.   p.  -2  13.  '   Willelnius  Tyr.  I.  XIX,  c.  iv.  —   Li- 

.2)/|.  fpidges  d'outre-mei;  \oc.  cil. 

M. 


sr,'!  LES  famim.es  DOUTRE-MER. 

BvuDOiiiiN,  surnomini^  de  Mimhel  [Mirebel,  Mirbolj,  (311  un  titre  de 
l'an  1167',  parce  que  dans  l'Iiéritaj^e  ])aternel  il  eut  cette  place  en 
partage,  et  de  Rame  par  Guillaume  de  Tyr-  [ainsi  que  dans  plusieurs 
actes,  dont  le  [ilus  ancien  est  du  18  avril  1  17^^],  parce  qu'il  succéda 
à  son  frère  en  cette  seigneurie,  ayant  appris  que  Guy  de  Lusignan  avoil 
esté  couronné  roy  \  il  ne  voulut  pas  luy  faire  hommage,  mais  re"mit 
ses  terres  entre  les  mains  de  son  fds,  qui  le  fit  au  roy; 

I  Le  rnl  ne  reçut  pas  riioinmaMe  du  jeune  homme;  alors  le  père  recommanda 
son  fi(>r  au  roi  jusqu'à  ce  ipie  son  lils  fut  en  àjje,  et  confia  celui-ci  à  Balian. 
son  frère.  | 

Et  luy  se  letira  vers  le  pi'ince  d'Antioclie.  Il  passoit  pour  le  plus 
vaillant  chevalier  de  son  temps  et  estoit  en  cette  réputation  auprès 
de  Saladin.  11  espousa  Hichent  ■'  ou  Richilde .  fille  de  Guermond , 
seigneur  de  Bessan,  au  droit  de  laquelle  il  devhit  seigneur  de  ce 
chasteau,  suivant  le  Lignage  d'outre-nier.  De  ce  mariage  naquirent 
Thomas  ddhelin,  décédé  sans  enfans,  après  Tannée  1181  ",  en  laquelle 
il  souscrit  un  litre"  avec  son  père**;  Eschive,  femme  d'Aimery,  roy  de 
Cypre'-',  et  Estéfénie,  mariée  à  Amauiy,  vicomte  de  Naples.  Baudouin 
fait  mention  de  ces  filles  en  un  titre  de  Tan  1176'",  au  cartulaire  de 
Manosque. 


'  Cartiil.  Manosc.  —  Cad.  iliplumiil.  I.  I  , 
11°  171 .  [i-  ai  3  ,  -aii. 

■'  Willnlmus  Tyr.  L  MI.  r.  \ui  ;  I.  \1\  , 
c.  .\xv[;  1.  Wll.  r.  xiii,  xiv  ;  1.  MX.  c.  iv  : 
1.  XXI,  c.  i-x\ir.  vxix;  I.  XXII,  c  vi,  xvi. 
\xvn. 

'   Cad.  dij)hnwl.  l.  I ,  n°  aoi,  j).  -ihh. 

"  llisl.  iiiilll.  des  guerres  saintes.  —  Con- 
liiiuat.  de  Iniill.  ilo  Tyr,  en  français.  —  Mai-- 
tène,  Aiiijjl.  coll.  1.  V,  col.  Sg'i ,  Tk)!).  — 
Hist.  des  llniisndes ,  l.  il,  p.  3?.  34. 

'■  Willflnius  Tyr.  I.  IXX,  c.  iv.  —  Li- 
gnages d'untre-mer,  c.  VI,  \ui.  i\.  —  Cod. 
diplomal.  t.  I,  n°  171,  p.  ai 3. 


"  Ici  ces  trois  mots,  après  l'aimce  1  181  , 
ont  élé  billes  par  Du  Canjre. 

'    Carfiil.  Manosc. 

*  Raiidouin  de  Rame,  du  consentemenl 
de  son  frère  Balian  et  de  son  fils  Thomas . 
conllrme  la  vente  d'un  casai  faile  à  l'Hôpital 
de  .lérusalem  par  Ihigues  de  Flandre,  qui 
le  tenait  en  lief  de  lui.  (Cod.  diplomal.  ann. 
1 1  S 1 .  t.  J ,  n°  2  ,  p.  283 .)  Nous  croyons  que 
c'est  ce  même  diplôme  que  Du  Gange  avait 
vu  dans  le  Cartulaire  de  Manosque. 

"  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXVI, 
c.  XXI.  p.  208  et  note  6. 

'"   Cod.  diplomal.  t.  I,  n°  th.  p.  (il. 


LES  SEIGNEURS  D'IBELI.N   ET   DE    UAME.  365 

I  Devonii  vciil',  Baiulouiii  de  Rame  épousa  Elisabolh  ou  Isabelle',  lilli'  de 
Jean  de  Gothnian,  veuve  alors  de  Hugues  de  Césarée.  il  la  iKinuiie  dan--  un 
diplôme  de  i  i  y.)-.  | 

L'hisloii-c  maïuisciile  des  gueri'es  saintes  dil  ([u'il  es|)()iisa  la  lille  du 
connestable  de  Tripoli. 

[Nous  n'avons  |)as  Iroiivé  ce  fait  énoncé  dans  la  continuation  de  l'histoire  de 
GuUlaunie  de  Tyr;  mais  nous  apprenons  par  le  cha[)itre  du  Lignage  cité  plus 
haut,  que  Baudouin  épousa  en  troisièmes  noces  Marie,  iille  de  Pierre,  sei- 
gneur de  Baruth,  lacpielle  eut  ensuite  deux  autre  maris.  Guillaume  de  'I  a- 
harie  et  Girard  de  Hani,  connétable  de  Tii|ioli. 

Le  château  de  Mirebel ,  ipii  avait  été  le  premier  apanage  de  Baudouin  d'Ibelin , 
fut  pris  par  Saphadin  en  i  187  ^  Le  titre  de  seigneur  de  Rame  fut  donné  plus 
tard  à  Jea\  d'Ibelin,  seigneur  de  Joppé  et  d'Ascalon,  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut.  Quant  à  la  seigneurie  d'Ibelin ,  elle  devint,  après  la  mori  de  Tlninias . 
le  partage  de 

Balian  II,  son  oncle",  troisième  lils  de  Balian  le  Français  (dont  nous  parle- 
rons plus  en  détail  dans  les  seigneurs  de  Naples).  Balian  II,  dit  le  Livre  des 
assises  rédigé  par  Jean  d'Ibelin,  son  petit-fds,  mourut  r^le  dernier  cbrestien 
saisi  et  tenant  d'Ibelin.  ■« 

H  semblerait  résulter  de  ces  paroles  que  Balian  II,  au  niomenl  de  sa  ukuI. 
é'tait  encore  possesseur  d'Ibelin  :  cependant  le  château  fut  pris  et  brûlé  par 
Saphadin  en  1  1  87  •',  et  Balian  II  ne  mourut  pas  avant  1193,  puisque  en  cette 
année  il  souscrit  un  diplôme  du  roi  Henri  de  Jérusalem'^.  Il  faut  donc  expli- 
quer ainsi  la  phrase  du  Livre  des  assises  :  Balian  II  fut  le  dernier  baron  chré- 
tien qui  tint  Ibelin,  el  à  sa  mort  personne  ne  )iut  lui  succéder  dans  cette  sei- 
p-neurie,  qui  était  au  pouvoir  des  infidèles. 

II  ])ara!t,  par  le  même  texte  des  assises,  (pi'Ibelin  fut  reconquis  au  teuqis  de 

'   Lignages  d'niilrc-mcr,   c.  i\,   éd.  Beu-  p.  109.  —  Lignages  iV outre-mer,   c.    vui, 

jrnot.  édit.  Beugiiot.  —  Voir  Les  Comtes  de  Jnphe, 

■  Cod.  diplomat.  t.  1,  II"  5;,  p.  58.  addition  à  Jean  d'Ibelin. 

'  Rad.  Coggesh.  Ampliss.   coUect.   t.  V.  '  Rad.  Coggesli.  AnipL  collect.  t,  V.  col. 

col.  559  e,  5(Jo  a.  559  c,  d. 

*  Beugnot,  Assises  de  Jénis.  t.  I,  c.  lxv.  "   Cod.  diplomat.  t.  I,  n"  lyS,  p.  aïO. 


.■506  LES  FAMILLES  DOLTUE-MER. 

Gautier  (h  Gosarée,  ('poii\  de  Marguerite,  fille  de  Baliaii  II,  mais  seuiemeul 
a|)rès  la  mort  du  fils  aîné  de  Balian  II,  Jean  le  Vieux,  seigneur  de  Baruth,  dé- 
ridé en  130/1:  car  cette  seigneurie  lui  aurait  dès  lors  appartenu  sans  conlc^- 
lation.  Marguerite  rerpiit  la  seigneurie  d'ibclin  contre  son  neveu  Balian  Ili. 
fils  de  Jean  d'Ifielin  le  Vieux.  En  vertu  de  la  coutume  du  royaume  de  Jérusa- 
lem, le  droit  de  représentation  ne  fut  pas  admis  en  cette  circonstance,  |)arce 
(]u'il  y  avait  eu  interruption  dans  la  possession:  et  la  seigneurie  fut  adjugée 
à  Marguerite  comme  directe  héritière  de  celui  qui  l'avait  possédée  en  dernier 

lil'U  '.| 

Le  seigneur  dlbelin'-  avoit  cour,  coin  ou  moniioie  et  justice,  et  il  y 
avoil  à  Iheliii  cour  de  liourgeoisie  et  justice. 

[\ous  n'avons  truuvi'  i|u"un  seul  vicomte  d'ibelin.  I'aleikl,  (jui  signe  un 
acte-'  de  Hugues  dlbelin.  seigneur  de  Rame  (1  i58).] 

Ou  donne  à  la  taïuille  d'Ibeliu  qui  se  retira  eu  Cy[)i'e,  pour  armes, 
d'aztir  à  une  Jasce  d'or''.  Mais  cela  ne  s'accorde  pas  avec  le  sire  de 
Joinville,  qui  donne  pour  armes  au  comte  de  Japhe  de  son  temps  et 
qui  esioil  de  la  maison  dlbelin^,  comme  je  fay  l'ait  voir,  une  croix 

juitlce. 

[On  peut  voir  (juelie  fut  la  puissance  et  pres(pie  la  souveraineté  de  la  maison 
d'ibelin  en  Chvpre,  pendant  les  deux  premiers  tiers  du  xiii'  siècle,  dans  le  dis- 
cours de  Jacques  dlbelin'',  proiionc('  en  1271  en  faveur  des  privilèges  des 
seigneurs  contre  les  prétentions  du  roi  Hugues  111.] 

La  maison  d'ibelin  passa  du  royaume  de  Hiérusalem  en  celuy  de 
Cypre.  où  elle  posséda  les  premières  dignités'^.  Les  seigneurs  de  ce 
nom  tii'cnt  bastir  et  londèrenl  à  Nicossie  le  monastère  de  Saint-Domi- 


'  \o]ez Les Scigimirs de Naples, de  Hidiitli  *  .loinviile.p.  97,  édit.  Du  (Jange. 

el.  de  Itame{d'Arf:iir  cl  de  Jnplic].  "  Assises  de  Jérus.  t.  Il,  p.  h?)0-h'ih  et 

■   Labbe,  Assises  de  Jêrus.  p.  552;  Beu-  iiole  c 
oiiot,  t.  I,  c.  ccLw.  p.  àig.  '   Il  caval.   Loredan.  De'  re  Liisiguani , 

^  Cartul.  S.Sej}i(k.  n°  un.  [>.  i3o.  I.  111,  p.   i55:  traduction  française,  t.  I, 

'  La  Cliiesa  .  Joëlle  jiori  di  hlnsoneriu.  p.  173. 


LES  SEIGNEURS  D'IBELIN   ET   DE   lUME.  •       367 

nique,  où  ils  ('•ieureiil  leur  sépulture.  C'esloit  eu  cette  éolise  '  (|iu'  ré- 
sidoit  le  patriarche  de  Hiérusaiem  depuis  la  ])erte  de  ce  i'o\auiue.  (Julre 
les  seigneurs  de  cette  famille  dont  il  est  parlé  dans  les  tables  généalo- 
giques, qui  ont  estably  leur  domaine  en  Cypre,  il  s'en  rencontre  en- 
core (piel([ues  autres  dans  l'Iiistoire  et  dans  les  titres. 

|Nous  les  présenlerons,  aillant  que  possible,  dans  l'ordre  chronologique  .-1 
nous  y  joindrons  plusieurs  de  ceux  qui  sont  nommés  dans  les  généalogies  en  y 
ajoutant  (pielques  indications  cpii  les  feront  mieux  connaître,  détermineront 
répo(pie  où  ils  ont  vécu,  et  serviront  à  distinguer  certains  personnages  du 
même  nom. 

Philippe  u'Iiîklin,  frère  de  .lean  d'Ibelin  le  Vieux,  sire  de  Barulli .  et  [)ère  de 
Jean  d'Ibelin,  comte  de  Joppé,  le  rédacteur  des  assises. 

En  1  •307  -  il  fut  un  des  seigneurs  qui  conclurent  le  mariage  du  roi  Hugues  1" 
avec  Alix,  fille  de  la  reine  Isabelle  et  du  comte  Henri  de  Champagne.  En  1  y  1  o 
il  fut  laissé  avec  Garnier  l'Alman  et  quelques  autres  chevaliers  à  la  garde  de 
la  ville  d'Acre^  pendant  le  couronnement  du  roi  Jean  de  Brienne  à  Tyr.  C'est 
lui  dont  on  voit  le  nom  parmi  les  témoins  d'un  acte  de  ce  prince  en  faveur  du 
Sainl-Sépuhre  *  (1"  juillet  l'iti).  En  1217,  il  se  rendit  avec  son  frère,  le 
sire  de  Baruth,  et  beaucoup  d'autres  seigneurs,  à  l'assemblée  convoquée  pour 
une  croisade  =*  par  André,  roi  de  Hongrie,  et  Boémond  IV  le  Borgne,  prince 
d'Antioche.  La  même  année,  en  octobre,  il  fonde  dans  l'église  de  Nicosie*^  un 
service  annuel  pour  sa  mère  Marie  Comnène.  Des  lettres  de  la  reine  Alix ,  de 
dillet  1918',  nous  apprennent  qu'à  cette  époque  d  était  déjà  baile  de  Chypre , 
lignite  à  laquelle  l'avait  nommé  cette  princesse  sa  nièce,  alors  veuve  de  Hu- 
gues I",  roi  de  Chypre ,  pendant  la  minorité  de  son  fils  Henri.  En  1  2  2  a  .  il  fut 
maintenu  dans  la  hailie  du  royaume  par  les  seigneurs  ^  malgré  les  réclamations 


'   ÈLde\Ais\gi\an.Hist.dc  Ciii)>e,[^.5û.  '  De  Mas- Latrie.    Ilistoiie   ik   Chypre, 

-  Maiime,  Tliesam:  aiiecdni.  t.  I .  col.  806,  t.  III,  p.  O08 ,  G09. 

^07.  '   De   Mas -Latrie,    Histoire  de    Chypre, 

'  Continuât,  (le  Guili.  de  Tyr,  1.  WXI.  l    H-   |).    3f).   —  Continuateur   de   Guii- 

e.  I,  p.  3]. 2.  lauine  Je  Tyr,  1.  XXXll,   c.  xxi,  p.  .36o, 

"   Cnrtnl.  S.  Sepulc.  n"  1  65  ,  p.  269.  36 1 . 

-  Continuât,   de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXI.  '  Cmitinual.  de  Guill.   de   Tyr,  c.  xxi, 
c.  X,  p.  322.  P-  36i,  362. 


.168  I.KS   FAMILLES  !)()(  TliE-MER. 

d'Alix;  el  [)ar  iiiir  IcUrf  du  i  (i  IV'vrier  t  ^-aG  ',  h  pape  Iloiioriiis  III  lui  rocoiii- 
inandail  do  Lien  remplir  ses  fonctions  de  baile  pour  l'inlérêl  du  jeune  roi  d 
du  royaume  :  il  les  conserva  |us(|u'à  sa  mort. 

Philippe  d'Ibelin  mourut'-  dans  l'été  de  i  ayîS.  Une  bulle  de  Grégoire  IX,  du 
'i  noni  même  année,  le  mentionne  comme  défunt,  il  avait  épousé^  Alix  de 
\lonl])éllar(l,  encore  vivante  en  i  2/1  Zi,  et  dont  il  eut  Marie  et  Jeaiv  d'Ibelin,  du- 
(lui'i  nous  avons  parlé  lonjjuement  à  l'article  des  comtes  de  Japlie  et  d'Ascalon. 

HuGLEs  D"liii;i,iN,  troisième  lils  de  Jean  le  Vieux,  sire  de  Baruth",  fut  remis 
par  son  iière  comme  otage  à  Frédéric  II,  en  1228,  avec  son  frère  aîné  Balian. 
On  \oit  son  nom  dans  diflerents  actes  de  i233'',  128/1,  1287.  Celui-ci  est  le 
dernier  qu'il  ait  souscrit.  Il  ne  vécut  peut-être  pas  beaucoup  au  delà;  il  mourut 
>ans  héritiers  ''. 

Baidouin  i)'Ibeli.\ '.  deuxième  bis  de  Jean,  sire  de  Baruih,  frère  du  [)récé- 
dent.  Son  nom  paraît  dans  divers  actes  de  1288  à  12^47.  Dans  le  plus  ancien, 
du  2  décembre  l2  88^t|ui  est  un  traité  d'alliance  entre  les  Cypriotes  et  les 
(iénois,  il  est  mentionné  avec  son  père  et  ses  frères  Balian  e(  Hugues.  Il  sous- 
crit deux  actes  du  roi  Henri  I"".  de  juillet  et  août  128/1.  également  avec  son 
père  et  ses  d(;ux  mêmes  frères:  un  acte  du  même  roi  (octobre  1287)  '",  avec 
MH\  frère  Hugues  seulement.  Leur  frère  Jean  "  (jui  fut,  à  la  mort  de  son  père, 
seigneur  d'Arsur,  n'est  |)oint  nommé  dans  ces  actes;  ce  qui  fait  présumer  qu'il 
était  plus  jeune  et  n'était  (|ue  le  quatrième  fils,  par  l'âge,  de  Jean  le  Vieux, 
seip-neur  de  Baruih,  après  Balian,  Baudouin  et  Hugues.  En  19/16,  Baudouin 
d'Ibelin'-.  séni'chal  de  Chypre,  fut  envoyé  avec  huit  galères  par  le  roi  Henri 

'   Dp  Miis-Latrie,  Hist.  iln  Chyitrv ,  l.  Il,         y.  .")(.:  I.  III.  p.  638.  (iSy.  —  Coil  diplom. 

1).   /18.  :  I-   '  •  ""   1  1  'I  •  P-    1  ''^• 

-   Continuai,  de  Guill.  (le  Tyr,  1.  XXXII.  '    Liyiiancs  d'oiilrr-nu-r.    <■.  m.    I.ahlie  : 

c.  \\\.  p.  3(Jo.  —  Marin.  Saniil.  L  III.  c.  x.  c.  \ni.  lleugnol. 
p,  .j  1  ] .  —  I)^.  Mas-Latrie .  Hixl.  ilr  Clnjpi-e ,  '    Gi'iiàilogie  des  Ibclin ,  labl.  A. 

I.  III,  p.  6-25.  '   f'c  Mas-LaUie.  ///.(/.  de  CJiHjne.  I.  II. 

■  Cod.  diplomiit.  l.   I.   11"    I '1 ,  p.   -2t)-î.  p.  .')(). 
—  Lignages  d'oiilre-iiicr,  c.  xiii,  édit.  Beu-  '   De  Mas-Latrie.  Ilisl.  de  C/itij/ie.  t.  III, 

onot. —  De   Mas-Lalrie.   Histoire  de  Cliij-  p.  638,6.39. 

lire,    t.  III,  p.   6i4.   6/1.5.  et  noie  7  de   la  '°   Cod.  diplomnl.  I.  1.  n    110.  p.  118. 

pape  6/ii.  "   \oiv Les  Seignevrs  d'Arsur  el  hGéncii- 

"   Continuai,  de  Cnill.  de  T\r.  I.  XWII.  higic  des  IhcUn ,  laid.  15. 
c.  11,  p.  3G7.  '■   Continuai,  de  (luill.  de  Tyr.  I.  X.X.\111. 

'  De  Mas-Laine.  Ilist.  de  IJuipre.  I.  11.  c.  Lx.p.  433. 


LES  SEIGNEURS  DIBEI.IN   ET   DE  RAME.  369 

lui  secours  d'Ascaloii.  serré  de  ])rès  par  les  Turcs,  et  leur  fil  lever  h'  siét^e.  Il 
souscrivit,  comme  sénéchal  '.  un  acte  de  ce  prince,  de  i  g/iy.  Il  se  trouvait  avec 
son  frère  Gui  à  la  bataille  de  la  Mansoure  -  (i  a'jcS),  et  tous  deu\  y  furent  faits 
j)risonniers.  Il  fut  père  de 

Philippe^,  connétable  de  Chypre,  qui  est  témoin  d'un  acte  du  roi  Hujjues  III  ' 
(novembre  i^Gq)  et  est  mentionné  dans  un  acte  de  Hugues  de  Revel,  grand 
maître  de  l'Hôpital,  comme  fds  de  feu  IJaudouin  d'Ibelin  (•!  juin  i\>.'ji):  à 
cette  époque  il  n'était  pas  encore  connétable. 

Jacques  d'Ibelln",  petit-fils  de  ce  Philippe,  était  liLs  de  Balian  d'Ii)elin,  prince 
de  Galilée  et  d'Alix  de  Lusignan,  fille  du  roi  Hugues  III.  Il  est  nommé,  dans 
le  Lignage  d'outre-mer-',  à  l'aiticle  des  rois  de  Gliypre.  Une  lettre  de  .sa  mère 
au  roi  d'Aragon ,  Jaccpies  II ,  son  beau-frère  '',  du  mardi  i  8  mai  i  3  i  6  ou  l'i-m  , 
le  nomme  .laques,  et  en  parle  connue  d'un  très-jeune  enfant,  ipii  envoie  -cent 
iuille  salulsî)  au  roi  d'Aragon  son  oncle.  C'est  donc  bien  à  tort  '  que  l'on  a  pris 
cet  enfant ,  à  peine  né  en  1 3 1  o  ou  i  3  i  5 ,  j)Our  le  Jacques  d'Icki.in  qui ,  en  l '^  7  i , 
parla  devant  le  prince  Edouard  d'Angleterre  et  le  roi  Hugues  IIP,  pour  sou- 
tenir les  droits  des  barons  de  Chypre  et  prétendit  (pi'ils  n'étaient  pas  tenus  de 
faire  le  service,  s'ils  ne  le  voulaient  bien,  hors  du  rouuune.  11  avait  souscrit  en 
novembre  1  260'  un  acte  de  Hugues  III,  comme  honuue  du  roi.  C'est  lui  vrai- 
semblablement qui  rédigea  le  Livre  de  jurisprudence  féodale  publié  dans  le  re- 
cueil des  Assises  de  Jérusalem  '".  (Quoique  à  la  rigueur  cet  ouvrage  puisse  appar- 
tenir à  Jacques  d'Ibelin,  né  vers  1  3  1  5 ,  cependant  la  nature  et  la  gravité  du 
sujet  doit  plutôt  le  faire  attribuer  à  Fauteur  de  la  remontrance  de  1271.  Le 
premier  Jacques  d'Ibelin  ne  paraît  pas  dans  les  tableau.x  généalogiques  de  la 
famille,  et  rien  ne  peut  nous  faire  conjecturer  à  quelle  branche  des  Ibelin  on 
pourrait  le  rattacher. 


Gm  d'Ibelin  ,  connétable  de  Chypre",  cinquième  fils  de  Jean  d'Ibelin  le\  ieux. 


'   I^abbe,  Alliance chronolog.l.  II,  p.  65(j. 

"  Joiiiville.  édit.  Du  Gange,  p.  5-2,  Gy. 
68.71. 

^  Ligiwijcs  d'otitre-iiier.  c.  vi.  p.  878 . 
'i3i,  édit.  Lcilibc. 

'  Cofl.  ilijiloinal.  I.  1,  11°  1^8.  p.  iSç): 
11°  ib-2.  [).  i()h,  if)â.  535.  —  Gênéal.  des 
Ibelin,  taljl.  A. 

'   Lignages  d'unlic-iiici,  e.n  .  p.3til.Aî!G. 


éflit.  Labijf. —  Généahg.  des  Ibelin,  tabl.  A. 

"  f)e  Mas-Latrie,  llisl.  de  Clujpre ,  t.  lil, 
[I.  6ç)C)  et  Ilot.  3.4. 

'  Assises  de  Jenis.  t.  I,  p.  453,  note  n. 
—  Hisl.  lillrr.  de  la  France ,  t.  XXI,  p.  457. 

'  Assis,  de  Jérus.  t.  H,  p.  43u,  /!3/i. 

'   Cad.  diplumat.  t.  1,  n"  1/18,  p.  i8i|. 

'"   Assises  de  Jerxs.  l.  t,  p.  453  et  suiv. 

"    (Jéncalng.  des  Ibelin ,  tfibl.  G. 


.•{70  ■  LKS  FAMILLES  DOUTUE-MEU. 

seigneur  de  Biinith,  fut  témoin  de  deux  actes  du  roi  Henri  1"  '  (décend)re  i-ioij 
et  1967).  C'est  lui  probablement  qui  est  nommé  dans  une  lettre  du  pape 
Alexandre  IV-  (1^1  mai  ia55)  comme  étant  un  des  ex(''ruteurs  leslamenlaires 
de  CQ  roi. 

lÎAiJDOLiN  n'JBKLn  ,  fils  du  précédent,  mourui  jeune.  Henri  H,  roi  de  Chypre, 
son  neveu,  fonda  à  Sainte-Sophie  de  Nicosie^  (janvier  1  aSfi  )  une  messe  quo- 
tidienne pour  le  repos  de  son  âme.  Dans  cet  acte  il  l'ajjpelle  connétable  des 
rois  de  .Jérusalem  et  de  Chypre.  C'est  lui  peut-être  '  qui  en  1277  avait  tué  Ni- 
colas de  Césarée  pour  venger  la  mort  de  son  frère  .Jean  tué  par  Nicolas. 

S'il  est  le  même,  le  Jean  d'Ibelin,  dont  il  vengea  la  mort,  serait  égalemeni 
fils  de  Gui  d'Ibelin  le  connétable.  Baudouin  et  Jean  seraient  ces  deux  seigneurs 
indiqués  dans  la  généalogie  des  Ihelin  ^  avec  Airaeri ,  un  de  leurs  frères,  comme 
('■tant  fous  trois  décédés  jeunes  et  sans  postérité. 

Balian  d'Ibelin,  leur  frère  aîné'',  sénéchal  de  Chypre,  fut  témoin  de  l'acte 
de  laSG^  par  lequel  le  roi  Henri  II  fondait  une  messe  quotidienne  jiour  son 
oncle  Baudouin.  Du  Cange,  dans  son  troisième  tableau  généalogique  des  Ibelin, 
renvoie  pour  ce  seigneur  à  Loredan,  1.  IV,  p.  999,  mais  c'est  par  erreur.  Il 
n'est  point  l'ail  mention  en  cet  endroit  de  Balian  d'Ibelin.  Le  sénéchal  était 
alors  Philippe  d'Ibelin  ^  frère  des  précédents,  et,  par  conséquent,  comme  eux, 
oncle  du  roi  Henri  II,  par  leur  sœur  Isabelle,  femme  du  roi  Hugues  III. 
Nommé  par  son  neveu  baile  du  royaume  de  Jérusalem  en  1286  °,  il  devint 
sénéchal  de  Ji'rusalem  et  de  Chypre,  après  son  frère  Balian.  Il  l'était  déjà  en 
i3o.i'".  Dans  le  grand  différend  qui  s'éleva  entre  le  roi  Henri  II  et  son  frère 
Amauri,  il  resta  constamment  attaché  au  parti  du  roi.  Son  nom  paraît  dans 
plusieurs  accords  entre  Henri  II  et  Amauri(mai  i3o6)";  entre  la  reine  mère 
Isabelle  et  Gui  son  fils  i-,  connétable  du  royaume  (  1  3  juin  1 3 1 0  );  entre  les  rois 

'   De  Mas-Lnti-ie,  Hist.  de  C.hijprr ,  t.  III.  ■"■   Généalog.des  Ibelin,  lah].  C. 

p.(;43. —  Lnhhe,  Alliance  chi-imologifiiic ,  elc.  "   Génénhg.  des  Ibelin.  labi.  C. 

I.  Il,  \^.  656.  '  De  Mas-Lalrie,  t.  III,  p.  670. 

'  De  Mas-Laliio,  HIsl.  de  Chi/pre.  1.  III.  '   Génénhg.  des  Ibelin,  tabl.  C. 

p.  65j.  '  Marin.  Sanut.  1.  III,  part.  XII,  c.  xix. 

'  De  Mas-Latrie, /to.  f/e  C%//e,  t.  III,  '"  Loredan.   1.   IV,   p.    206;   traduction 

p.  669  et  note  1,  p.  670.  française,  t.  I.  p.  'j-iS.  —  De  Mas-Latrie. 

"  Continuât,  de  Guiil.  de  ïyr.  I.  WXIV,  I.  II.  ji.  i36. 

c.  XXXIV.  p.  '179.  —  Voir  Les  Soigneurs  de  '■'   De  Mas-Lalrie.  t.  II,  p.  10a. 

Césarée.  '   De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  112. 


LES  SEIGNEURS  DIBELIN  ET   DE  UAME.  '        371 

de  Chypre  et  d'Arménie',  sur  les  conditions  du  relour  de  Henri  li  en  Chypre 
(4  août  tSio);  lui-même  devait  rester  en  otafje  auprès  du  roi  d'Arménie;  il 
rentra  en  Chypre  deux  mois  après  le  retour  du  roi'-. 

11  écrit  deu\  lettres  au  roi  d'Aragon  •\  Jacques  11  (  3  i  janvier  i  3  i  A  (?  ).  8  oc- 
tobre I  3  1  5  (?).  Il  est  nommé,  dans  une  lettre  de  François  des  Forii  '  au  même 
roi  d'Aragon  (29  mai  i3i6).  peu  de_ temps  après  cju'il  avait  marié  sa  fdie 
Isabelle-'  à  Fernand  de  Majorque.  11  mourut  en  i3i8  (î)*^. 

Gautier  d'Ibelin ''  souscrit  deux  actes  de  Jean  d'ibelin,  comte  de  Joppé  et 
d'Ascalon,  en  qualité  de  maréchal  de  Jop[>é  (janvier  et  2  février  1266).  Le 
même,  peut-être,  mais  sans  qualification  ■\  souscrit,  comme  liomme  du  roi, 
un  acte  du  roi  Hugues  111,  de  novembre  1269.  Nous  ne  pouvons  dire  à  quelle 
branche  de  la  famille  il  appartenait. 

Baldolin  d'Ibelin",  fils  de  Jean  d'ibelin  et  d'Isabelle,  est-il  celui  qui  figure 
comme  témoin  dans  un  traité  de  commerce  avec  les  Vénitiens  '"  en  date  du  3  juin 
i3o6('?),  et  le  même  qui  fut  donné  comme  otage  au  roi  d'Arménie",  pour 
assurer  le  retour  du  roi  Henri  II  à  Chypre  1 

Balian  d'Ibelin'-,  prince  de  Galilée,  seigneur  de  Tabarie,  |)ère  du  jeune 
Jacques  d'ibelin,  dont  nous  avons  parlé  précédemment,  est  nommé  dans 
le  traité  de  commerce  avec  Venise'^  (3  juin  i3o6)  et  dans  un  accord'* 
entre  le  roi  Henri  II  et  le  prince  Amauri  son  frère  dont  il  était  zélé  par- 
tisan'^.  Ce  n'est  pas  sans  doute  le  même  Balian  d'ibelin  qui  fui  témoin 
(i'un  premier  accord  entre  ces  deux  prinCes '"  (mai  i3o6):  il  y  est  nommé 
sans  qualification  avec  le  surnom  de  Malguarnito  ,  et  parmi  des  person- 
nages qui  sont  cités  dans  l'histoire  '''  comme  inviolablement  attachés  à  la  for- 

'  De  Mas-Lalrie.  Hint.  de  Chypre,  t.  II,  '°  De  MasLalrie,  f.  II,  p.  100. 

p.  11/t  et  note  G.  "  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  ni. 

*  Loredan.  i,  V.  p.  977:  Iratl.  franr.  l.  I.  "   Gihu'alog.  des  Ibelin,  tabi.  A. 

p.  :^o6.  "  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  10?,. 

'  De  Mas-Lalrie.  t.  III,  p.  Gçi'i-GgC.  "  De  Mas-Latrie,  t.  il,  p.  nu.  i36  et 

'  De  Mas-Latrie,  p.  7o5.  note  i3. 

^  De  Mas-Latrie,  p.  706.  ''  Loredan.    I.  IV,  p.  2116;  trad.  franc. 

'   Loredan.  I.  V,  p.  o8(i:  trad.  liarii;.  (.1.  t.  I .  p.  -.îtii  ;  L  V,  p.  a 58;  Irad.  franc,  t.  I, 

ji.  3i6.  p.    al^r>;  1.  V,   p.   '270;   trad.  fraii(,-.    t.    I, 

'   Codicc  diplonidt.   l.  I,  n"   laS.    i3o.  p. -igS. 

p.  153,  i55.  '"  De  Mas-Latrie,  t.  11,  p.  102. 

'   Cod.  diploiiKit.  n°  i/icS,p.  189.  "   Loredan.  1.  IV,  p.  -219;   trad.  liamj. 

Gi'iu'diog.  de;:  Ilieliii .  taLI.  .■\.  l.  1.  [).  s!)-),. 


372  LES   FAMILLES   DOIiTP.L-MEn. 

lune  du  roi  Henri  II.  lisl-œ  Balinn,  lils  do  riiilij)|)c  d'ibelin,  sénéchal  de 
Chypre  \  conlro  leriuel  se  forme  une  conspiralion  -  ainsi  que  contre  le  roi 
et  plusieurs  nulr(\s  seigneurs  allachés  à  sa  personne  (i3i  i  )".'  Du  Canjj'e"'  ren- 
voie à  tort  pour  ce  personnage  à  l'autorili'  de  Lorédan  (1.  \',  p.  ayo);  dans 
ce  dernier  passage,  il  est  évidenunent  (picslion  de  Balian  d'Ibclin,  prince  de 
(lalilée. 

Hugues  d'ihelin  ',  qui  souscrit  le  traité  de  commerce  avec  Venise  (i3oC  ), 
est  peut-èlre  le  i'rère  de  Balian  d'ihelin,  ])riuce  de  Galilée-'.  C'est  lui  proha- 
hlemenl  ipii  était  entré  dans  le  parti  d'Amauri  contre  le  roi  Henri  II,  et  qui. 
en  1  3  1  o ,  après  la  mort  d'Amauri  ",  vint  avec  plusieurs  seigneurs  faire  ses  sou- 
missions et  prêter  serment  au  roi  entre  les  mains  de  la  reine  mère.  Parmi  ces 
seigneurs  l'histoire  nounne 

Philippe  et  Jean  d'Ibelin,  frères.  Seraienl-ce  les  deux  fils  de  Balian  d'ihelin  ' 
et  de  Marguerite,  fille  de  Haymond,  vicomte  de  Tripoli  ? 

Ce  Philippe  parait  être  celui  que  Lorédan  appelle  Philippe  le  Jeune,  par 
opposition  avec  Philippe  d'ihelin  le  sénéchal.  Après  avoir  prêté  serment  à  la 
reine  mère,  il  n'osa  im])lorer  lui-même  son  pardon  auprès  du  roi  *,  qui,  pré- 
cédemment, l'avait  comblé  de  bienfaits.  Ce  prince  d'abord  le  condamna  à  mort, 
puis  se  contenta  de  le  faire  enfermer  dans  une  prison. 

Par  un  accord  entre  les  rois  de  Chypre  et  d'Arménie,  sur  les  conditions  du 
retour  du  roi  Henri  II,  en  Chypre',  il  fut  arrêté,  article  8,  que  le  roi  ferait 
tout  son  possible  pour  marier  la  veuve  de  Gli  d'Ibehn  et  sa  fille  avec  les  fils 
du  seigneur  de  Tyr  (défunt  Amauri  son  frère),  comme  la  chose  avait  été  con- 
venue entre  eux  de  leur  vivant.  Cet  article  ne  se  trouve  pas  dans  Lorédan  '". 
qui  a  reproduit  toutes  les  autres  conditions  du  traité,  à  peu  près  comme  elles 
sont  exprimées  dans  Amadi  et  Florio  Buslroni. 

On  ne  sait"  s'il  est  ici  question  de  Gui  d'ihelin,  nommé  aussi  Baliaii  par 

'   Gènéalog.  des  Ihelin,  labl.  (1.  '   Gcnéalog.  des  Ihelin,  labl.  A. 

'   Lorcilaii.  \.  V,  p.  -179  ;  trail.  iVanr.  1.1,  "   Lorédan.  1.  V,  ]).  376  ,  277  ;  trad.  trarir. 

1>.  3o8.  '■  I  ■  p-  -JijS.  3o6. 

"  Génènlog.dex  Ihelin,  \.ah\.C.  "  Extrait  tl'Amaili.   —  De   Mas-Latrie. 

*  De  Mas-Lnlrie,  Hisl.  de  Chijpre ,  t.  II.  llUt.  de  Cliijpre ,  t.  II,  p.  ii4,  ii5. 
p.  ,  o3.  '"  Lorédan.  i.  V,  p.  -(fio,  aCa  ;  trad.  franc. 

■■   Génénlnn-.  de.s  Ihelin,  Inlil.   \.  l.  l,]).  :!88,  289. 

'   Lorédan.  1.  V.  p.  2.)8;  Irad.  i'ranr.  I.  L  "   De  Mas-Latrie,  Uist.de Chypre. \^.  1  i5. 

p.  aSû.  "Ole  2. 


LES  SEIGNEURS  D'IBELIN  ET  DE  RAME.  '       373 

Lorétlan  K  dont  la  fille  Alix  épousa  le  prince  Hugues- (depuis  Hugues  IV.  roi  de 
Chypre),  ou  de  Gui,  uouiuié  aussi  (luiottis.  iils  de  Jean  d'ibelin'.  rédacteur 
des  Assises,  dont  nous  avons  parlé  précédemnienL  '  :  iM.  de  Mas-Lalrie  pen- 
clierait  plulôt  pour  cetle  dernière  supposition.] 

Guy  d'Ibelb',  lieuteiiaiil  du  séneschal  de  Gypre,  lefiuol  vivoit  eu  Tau 
l'd-jlx  [fut  élu  en  celte  année  ^  pour  présider  la  haute  cour  où  Hu- 
gues [IV]  de  Lusignan,  connétable  de  Chypre,  demanda  et  obtint  la 
couroinie  |.  En  un  roUe  de  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  intitulé 
Coinpotus  hospilii  (loi)iiiii  régis  ad  lermimim  Candelosœ,  anno  1-288,  il  esl 
parié  de  Guy  d'Ibelin  ]iarmy  les  oentilshommes  qui  furent  faits  cheva- 
liers par  le  roy  à  Melun.  à  la  feste  de  Noël. 

[Nous  ne  pouvons  dire  si  ce  Gui  d'Ibelin  est  le  même  ([ue  le  lieutenant  du 
sénéchal  de  1 3  a  A .  ni  si  ce  dernier  est  Gui  d'Ibelin  le  beau-père  de  Hugues  IV  '' 
(ce  qui  est  assez  probable,  quoique  rien  dans  le  récit  ne  fasse  soupçonner  la 
parenté  de  ces  deux  personnes),  ou  bien  Gui,  fils  du  rédacteur  des  Assises 
(mais  ce  dernier  mourut  au  plus  tard  en  cette  année  iSa/i),  ou  enfin  Gui, 
cousin  du  beau-père  de  Hugues  IV,  fils  de  Philippe  d'Ibelin  le  sénéchal.  | 

Sire  Jean  d'Ibelin  fut  présent  avec  les  autres  barons  du  royaume  de 
Gypre"  à  Tassinat  du  douaire  de  Marie  de  Bourbon,  femme  de  Guy, 
fds  aisné  de  Hugues  IV,  roy  de  Gypre,  l'an  i33o. 

[C'est  peut-être  le  Jean  d'Ibelin,  frère  de  Philippe  le  Jeune  S  dont  nous 
avons  parlé  à  la  page  précédente.] 

Guy  d'Ibelin,  séneschal  de  Gypre  [qui  est  peut-être  le  même  que  le 
lieutenant  du   sénéchal  de  1826],  souscrivit  avec  les  autres  barons 

'   Lorednn.  1.  V.  Documents  relatifs  à  la  snccessiliitité.  I.   Il, 

-   Géiiciiloo-.  (les  Ibelin,  labl.  C.  c.  xviii,  p.  i-jo,  h-2i. 

'   Généalog.  des  Ibelin,  \a\)\.T).  "^   Gcnéalog.  des  Ibelin,  lah\.C 

'  Voir  Les  Comtes  de  Japhe  et  d'Ascalon.  '  Titres  orig-inaux.   —  De  Mas-I-,alrie, 

*  Assises  de  Jénis.  —  Labbe,  p.  54a. —  ///*/.  de  Uiijpre ,  t.  II,  p.  lO/i. 

I.a    Thauiiiassiine.    p.    Sog.   —   Beugnot,  °   Gcuéaloff.  des  Ibelin,  tah\.  A. 


374  LES  FA  M  IF,  LES  D'OUTRE-MER. 

(lu  iiiriiio  loyauiiio  ]a  ratification  du  contrai  do  mariage  d(;  Gn\   et  d(,' 
Mai'ie  à  Nicossio,  l'an  i.')3o'. 

I II  V  rsl  a|i])ri(''  wti!jiii/icu!<  vir,  qnalificafioii  i|ui  convenait  Ijien  au  beau- 
pcrc  du  roi.  idiniiR-  il  est  proljable  (|u'il  Irlail  on  clieL  Par  un  acte  de  i3y(). 
1  o  mai  '-.  il  ('lahlit  dans  l'éjjlisc  de  Nicosie  cin(|  assises  ou  londations  de  prêtres, 
dont  le  payement  était  assuré  sur  les  rentes  (pi'il  avait  reçues  du  roi  Hugues  i\ 
à  Sivouri  (i  ooo  besants,  ce  qui  faisait  aoo  besants  par  an  ])0ur  chaque  prêtre  ). 
se  réservant  pour  lui  et  ses  héritiers  le  droit  de  nomination  et  de  patronage 
sur  les  cin(]  préircs  cbar;;(''s  du  service  religieux. 

Un  acte  du  roi  Pierre  I"^  (i  6  août  i  36o)  mentionne  un  Gui  d'ibelin .  évècjue 
de  !N(''mosie  (Limassol):  nous  avons  expliqué  plus  haut,  [)age  33/i,  [)our(juoi, 
malgré  cette  autorité,  nous  penchons  à  croire  que  cet  évêque,  qui  couronna 
Pierre  1"  du  vivant  de  son  père,  en  i358,  s'appelait  jilulôl  Gui  de  Giblet. 

On  voit  un  Jean  dlbchii.  s('ni''chal  du  royaume  de  Jérusalem,  dans  un  acte 
du  .1  mars  i3G3  ^  où  Pierre  1"  conlirme  aux  Génois  les  privilèges  (jue  leur 
avait  accordé's  le  roi  Honri  1".  1 

l'iiilippes  d'ibelin  vivoil  en  1  an  iByi.  Il  est  parlé  de  luy  en  l'his- 
toire du  cavalier  Loredano\  |  C'est  le  même  personnage  que  le  suivant.] 

Pliilippes  d'ibelin,  seigneur  d'Azot'\  (jui  est  une  place  forte  entre 
Ascalon  et  .lapbe,  dite  Azolitur.  paroist  en  un  titre  de  Fan  i368. 


'   Titres  orioiiiaux.   —    De    Mns-l,ntric.  '   De  Mns-Eatrie,  Hisl.  de  Chi/pre,  I.  II. 

t.  fl.  ji.  iG-i.  p.  'ïig. 

"  De  Mas-L;i(fie.  flisl.  de  fdii/pre.  I.  lli .  I.oreilyn.  i.  \III,  p.  'l'io:  U'nd.  liane. 

p.  7-23.  'J9.5.  t.  Il,  p.  20.  —  Voir  Les  Seigneurs  de  Tijr. 

'  De  Mas-I.iilrie.  llisl.  de  CInjpie .  l.  Il .  "   Titres  originaux. 

]).  a-^ 'i--îoo.  '   Jacoijus  de  Vilriaco.  i.  I .  c.  \li. 


LES  SEIGNEURS  D'iBELIN  ET  DE   HAME. 


•5  S'a 


I    is|- 


Ë  -S  '-i  -S  ô 

_^  ^  ■-    SJ  -Q 


—  5=0.2  ^ 


'  ë-S  2 


Cl  2  H  = 


3  cri. 


_  G-    CJ 


-  J-ll' 

3    =  -3      -_^ 


2    —    1J 


»■-    3  ■<  _  ^ 
3    CI  .S  -Jî 


5  S  -^  5 ,5p.t3 


—  o   a>  -ï-ï 


ïï   '=* 

o 

c 

7^ 

-=  = 

^_ 

G 

~" 

—  J« 

"z; 

C 

-' 

ï  T 

2 

tJ 

3  a 

'S 

^  = 

t5 

a' 

i 

t  g 

p 

^ 

~ 

j-. 

t_ 

S 

5-— 

3 

'™ 

Cj 

-i 

%o  ? 

c 

i^   = 

1- 

"S   ~ 

, 

's 

f 

^ 

Li' 

t. 

1 

£ 

c 

=  == 

Ë 

-3 

o 

Si 

■4  -^ 

— 

j. 

2 

~  "C 

'5 

te 

-<o 

£= 

-    c 

C 

i 

§: 

376 


LES  FAMILLES  DOUTKE-MEK. 


-i  s. s. 


1^  " 


PQ 
P 


ce 


-e 
^ 


K 


ta 
c 


_j     3  —  _tO'- 


—  E  c  ^  .i:  -'^  - 
_3  î<:       = 


9,   T—   eu 


||-ô'| 


Es: 


Ci: 

ce 

CL 


ê«  Il 


t'^.ert;  S-; 


^  ïr  =  ::  c:       c  . 


ï  =      K 


'j-2  Hé"f If   ^l'i 


LES  SEIGNEURS  D'IBELIN  ET  DE  RAME. 


37"; 


5  = 


tL2 
02 


O 
_5 


O       i 


SïiT  £--#^ 


1^    £    S    =  = 


=  p  -p     ^ 


^  3  -y. 


--^^    * 

C'a,     . 
cu-=  eu 


-2|J 

.Ho   . 


^=* 


1s  s 


O 


5 

c 

, 

a 

-^ 

_2 

.a 

lâ 

< 

4 

_5 

c 

-3  . 

K 

p 

1 

S 

3 

=â 

U 

.^ 

o 

1--^ 

£ 

:-B- 


Î1I 


.178 


LES  FAMILLES  DOIITRE-MEli. 


1-3 


2: 
O 

CZ3 


H 
O 

H 


•a 

3 


s 

ce 

O 


"^    w    -    o 

;  3  "^  S  a 


3^  s,ï;  5 


■^  ,S  "ô  a. 


J  t;  ■**  —    Q- 
;:   o   3   1.  — 


10 


"S  S    -"g  S 


-  _r  "^  .  x  0 

-3     .     ,  cnx    - 

i 

é"  ^'^  °! ~  " 

-    -         >^ 

S  ^       ^  i-  — 

ÙD'^lT     .     i   " 

l~"°si- 

.    "3;     a>     C-.—  > 

K  5^"     .     .    • 

J-'     =  -^     -     >^"~ 

.0  s  i-  0  = 

g-  ■-  s  :  ^  § 

-j  _^  -^  -j  -:  ty: 

LES  SEIGNEURS  D'IBEMN  ET  DE   IIAME. 


379 


O 


a. 
—      ^ 


—  ^    a    br>  - 
O  tO  »r  -CJ  "O 


^  .t3--~^  ;^ 


3  -         .  :r 
oj    C     ■    _    — 

H  ^  "=  .5  o 


4<  a  £;  S  E 


1-^    :;•. 


5    ^      -ë    = 


"5        £     ' 
!-    =    tc.i 


1111 


I    6. 


S.=  C-.F-- 

0--3  ^     ï 


^  -S  = 


s 

to  a   = 

'     r:     t2 

C  C/D     = 

CD      ^    J;' 

CL,  ^       . 

to  1  -t:; 

=            V 

:b     '      = 

^    «:= 

—    —  -o 

c;  ^  = 

~ 

^^■=^ 

48. 


380  •  LES  FAMILLES  !)()UTUE-MER. 


LES  COMTES  DE   LAODICEE. 


Wiiieinar',  origiiiain'  du  comté  de  Boulogne  sur  la  iiiei',  s  estant 
t'ait  cliel"  de  plusieurs  capitaines  de  vaisseaux  de  Hollande,  de  Flandre, 
de  Frise  et  autres  provinces  voisines,  après  avoir  couru  la  mer  en  qua- 
lité de  pirate,  l'espace  de  sept  on  huit  ans,  arriva  en  la  teri-e  sainte - 
au  temps  que  les  François  y  estoient  nouvellement  venus;  et,  s'estanl 
|oint  à  eux  en  la  ville  de  Tarse  ■\  il  entreprit  le  siège  de  la  ville  de  Lao- 
dicée,  qui  estoit  la  seule  ville  de  la  Syrie  qui  estoit  possédée  par  les 
Grecs,  ainsy  que  veut  Guillaume  de  Tyr;  mais  Albert  d'Aix"  écrit  plus 
probablement  qu'elle  estoit  tenue  par  les  Turcs  et  les  Sarrazins.  Tant 
y  a  que  Winemar,  l'ayant  emportée,  la  garda  peu  de  temps,  ayant  esté 
fait  prisonniei-  parles  Tnrcoples  et  les  troupes  de  l'empereur  Alexis,  qui 
s'emparèrent  de  la  place  et  tuèrent  plusieurs  des  siens.  L'histoire  est 
assez  confuse  en  cet  endroit,  car  Guillaume  de  Tyr  semble  dire  qu'il  ne 
la  prit  pas,  mais  que  les  babitans  se  tlonnèrent  àGodefroy  de  Bouillon, 
(pii  relira  d'eux  Winemar  et  le  mit  en  liberté.  Albert  d'Aix  dit  le  con- 
traire formellement,  et  ajoute  ijue  Winemar  et  ses  compagnons  mirent 
la  place  en  la  puissance  du  comte  de  Saint-Gilles,  (jui  la  restitua  à 
l'empereur,  suivant  les  conventions  que  les  nostres  avoient  avec  luy.  Ge 
(jui  s'accorde  avec  ce  qu'Anne  Gomnène^  écrit,  que  ce  comte  la  remit 
à  Andronique  Tzintziluces,  envoyé  par  l'enqiereur  à  cet  effet. 

Winemai'  estoit  natif  du  comté  de  Boulogne,  et  vassal  du  comte  Eus- 
tache,  père  de  Godefroy  de  Bouillon,  au  ra])port  des  historiens  de  ce 

'   Aibertus  Atjuensis,  1.  m,  c.  \iv;l.  \L  '  Albcrtus  Aquensis,   I.  IlL  c.   lix.  — 

c.  Lv.  Wilieinius  Tyr.  I.  VII,  c.  xvi. 

"  Willelmus   Tyrensis.    I.   III,   c.   xxiii;  "  Albeikis  Aquensis,  I.  VI,  n.  lv. 

I.  VII,  c.  x\i.  *  Anne  Comnène,  1.  M,  p.Sat). 


rc 


LES  COMTES  DE  LAODICÉE.  '  381 

temps-là'.  Or  je  trouve  deux  Wincmar  en  celte  contrée,  (|ui  \ivuieHl 
lorsque  les  nostres  entreprirent  la  conqueste  de  la  lerre  sainle.  Le 
premier  est  Winemar,  surnommé  Grasse-Vache,  dans  un  lilic  di'  Ma- 
nassès-,  comte  de  Guines.  L(!  second  est  Wincmar,  cliastellain  ilc  Gaiid. 
qui  espousa  Gisle,  fdle  de  Baudouin  1'',  comte  de  Guines.  Je  doute  (pu- 
ce cliastellain'  soit  ce  Winemar  qui  s'achemina  en  la  terre  sainte, 
parce  ({u'il  paroist  qu'il  estoit  en  Flandres  dans  les  années  i  ogfj ,  1097 
et  1101,  et  encore  depuis;  auquel  temps  le  premier  estoit  outre  mer. 
Guibert  et  Orderic  Vital  '  disent  que  dans  l'armée  navale  (pii  vint 
avec  Winemar  estoit  Edj][ai',  fils  d'Edouard,  roy  des  Danois,  qui  avoit 
esté  esleu  roy  d'Angleterre  après  la  mort  d'Harold,  avec  plusieurs  An- 
glois,  (]ui  abordèrent  au  nombre  de  vingt  mille  hommes  en  la  terre 
sainte  pour  y  visiter  le  saint  sepulchre  de  Nostre  Seigneur,  et  (ju'estant 
descendus  à  Laodicée,  les  habitans  les  receurent  et  se  mirent  en  la  pro- 
tection d'Edgar,  (|ui,  après  l'avoir  gardée  «juolque  temj)s,  la  mit  entrt 
les  mains  de  Robeit.  duc  de  Normandie;  lecjuel  estant  allé  en  Hiéru- 
salem,  y  laissa  garnison.  Cependant  les  Grecs,  estant  venus  assiéger  1; 
place,  l'emportèrent  à  la  laveur  des  habitans. 

Quoy  ([u'il  en  soit,  Boëmond^  ne  pouvant  soufîrir  que  Laodicée  eust 
esté  remise  au  pouvoir  des  Grecs,  entreprit  de  l'assiéger,  contre  la  vo- 
lonté des  princes,  (jui  l'obligèrent  de  lever  le  siège;  ensuite  de  quoy  le 
comte  de  Saint-Gilles  entra  dans  la  place  et  y  fit  arborer  son  étendart. 
Mais,  durant  la  prison  de  Boëmond  ^  Tancrède,  son  neveu,  l'enleva  aux 
Grecs  et  la  remit  entre  les  mains  de  son  oncle,  après  (pi'il  eust  esté  mis 
en  liberté;  lequel  luy  en  bailla  rescompense  [an  1  io3  ou  1  lo/i]. 

Cependant  Alexis,  sur  l'avis  qu'il  eut  (jue  les  nostres  avoient  pris 


'  Atbertus  Aquensis,  I.  VI,  c.  lv.—  Wil-  ^  Albertus  Aquensis,  I.  VI,  c.  lv  et  seq. 

lelnius  Tyr.  1.  VII,  c.  xvi.  —  Anne  Comnène,  p.  33o. 

-  Preuves  (le  l7//.y/.  f/e  Gume«,  p.  36.  '  Alliertus  Aquensis,  I.X,c.\ix. —  Fulcli. 

^  Lambert,  Ard.  p.  17. —  Hist. de  Guines,  Carnot.  L  II,  c.  x\ii.- —  Guibert Novifj.  1.  VII, 

I.  II,  c.  IV.  c.  XXXIV.  — Willelmiis  Tyr.  L  X,  c.  xxui. — 

"  Guibert,  I.  VU,  c.  xxxiv,  —  Orderic,  Gesln  Francor.  c.  li,  lui;  Bongars,  p.  690, 

I.  X,  p.  778.  Sgi.  —   Jacobus  de  Vitrinco,  j.  I,  c.  xliv. 


a 


382  LES  FAMILLES  DOl  TRE-MER. 

Laodiccc  '.  ciivoui  une  juiik'c  [xjiir  \  iiiellic  le  su''j;e  sous  la  cuiKliiite 
ilf  (laiiliicii/.riic,  (jui  (laboid  jiiil  la  \ilK".  \e  rliasteau  estant  toujours 
ilciciiilu  pai'  les  François.  A  la  lin.  Boëinond  vint  au  secoui's,  et  après 
avoii'  ()l)li;((''  l<"s  (Jrocs  de  se  rctirci-.  il  cnlia  dans  la  placi'  et  la  t'ortifia 
de  udincau. 

Il  scndjk'  (|U('  Tancrède  rentra  eu  la  possession  de  cette  place;  cai'. 
par  le  traité  ([ue  Boëniond  lit  avec  Alexis '\  il  promit  de  faire  restituer 
à  1  euijiereur  Laodicée  par  Tancrède  ;  ce  que  ce  seigneui-  ne  lit  pas  tou- 
lelois.  An  contraire,  nous  lisons  qu'il  en  jouit  depnis,  et  (piil  v  establit 
M\r.ri\,  (jui  est  qualifié  conite  de  Laodicée  par  Albert  d'Aix^. 

Apiès  la  nioi't  de  Boëniond,  pi'ince  (r,\iitioclie,  Boëniond  son  lils  se 
conserva  la  seigneurie  de  Laodicée  et  de  Zebel,  quovque  dabord  il 
11  entra  pas  en  la  possession  de  la  principauté  dAiitiocbe  ;  ce  ([ue  Ton 
recueille  d"nn  titre  où  il  prend  ces  (jualite/.  '  :  Ego  Boemuiidns  Boannmdi 
(jiioiidani  Aniiorliur  nobilisshni  priiicipis  fîlitis,  habeiis  domiiiiuin  Laodidœ  et 
ZahiiJi.  Mais  il  y  a  erreur  en  la  date,  qui  porte  i  i63;  car  ce  titre  est 
avant  1  an  i  i;i(),  vers  lequel  temps  il  entra  en  possession  de  la  jirin- 
cijiauté  d  .\ntiociie. 

Les  liistoires  des  guerres  saintes,  escrites  en  IVaiiçois  ou  en  roman, 
nomment  cette  place  h  Liclie. 

[Cette  ville,  située  sur  le  territoire  d'Antiociie ^,  appartint  toujours  au\ 
souverains  de  cette  principauté.  11  paraît  qu'elle  fut  donnée  en  douaire*' à  Adèle 
ou  Alix,  liUe  du  roi  Baudcniin  II,  lorsque  cette  princesse  épousa  le  prince 
Boëniond  11,  car  un  acte  de  sa  lille  Constance  (ii5o)''  la  qualifie  princesse 
•  le  Laodicée.  A  sa  mort.  Laodicée  rentra  dans  le  domaine  direct  des  princes 
d'Anlioclie.  Ln  acte  de  Boémond  III,  de  1 183  ^.  est  souscrit  [)ar  Guillaume  de 
Cava,  duc  (le  Laodici'e.  Celait  seulement  un  gouverneur  de  la  ville,  sous  la 
domuialioii  et  les  ordres  ilii  iirince. 


'  Aline  Coninene.  1.  \t.  p.  3)î().  "   L' An  de  mijler  les  dates  ;  Princes  d' An- 

'  .\nnc  Comnène ,  1.  XllI.  [i.  /iiu.  tioclic;  Rainwnd.  t.  V,  p.  78. 

^  AlberUis  Aqueiisis.  1.  XI .  c.  xi..  "   Cod.  diplomal.  t.  I.  n°  27.  p.  -jg. 

'  Lgliolli.  Ilalid  Sdcni,  t.  Vil.  p.  -lùS.  '   Cod.  diphiiiiit.  1.  I.  11°  -loS.  p.  25o. 


Tof/.  dipbniiiit.  I.  i.  p.  /i2' 


LES  COMTES  DE  I.AODIGEE.  .'i-s;; 

On  voit  que  Laodict-c  possédait  à  celte  épO(|iie  uin'  maison  (riiospiUilic  r.s  : 
par  un  acte  de  la  même  annc'e  i  i83  ',  Boi-mond  111  conc(klo  à  cet  étahlisM'- 
ment  la  propriété  de  plusieurs  hommes,  Latiu';.  Grecs.  Juils.  Arméniens, 
francs  et  quittes  de  toute  espèce  de  taille,  j 

'   Cod.  (liplomal.  t.  1.  n°  .5,  p.  a8/i. 


;58'i  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


LES   SEIGNEURS    DE   MARACLEE. 


Lï)  \ili(_'  (le  Maraciéc,  dile  Manicka  et  Mareclea  par  Gmllaïuiie  di' 
Tyr  ',  l'ut  une  ville  épiscojiale  dépendante  de  l'archevesché  de  Tyr,  et 
l;t  jM'cmièie  -  des  places  de  la  Phénicie  (pii  se  présentent  à  cen\  qui  v 
ari'iveiil  du  costé  du  sepientiion ;  elle  est  située  près  dAntarados  ou 
Tortose  et  [non  loin]  du  ciiasteau  d'Archas.  Les  chrestiens^  qui  estoient 
à  la  suite  et  en  la  compagnie  de  Raymond,  comte  de  Saint-Gilles,  sV.n 
rendirent  maîtres.  D"où  vient  qu'Anne  Comnène"  écrit  que  cette  ville, 
quelle  apj)eile  Maxaps'js,  ajipartenoit  à  ce  comte,  lorscjue  l'empereur 
Alexis  en  demanda  la  restitution  aux  jjarons  de  l'armée.  11  est  toutelnis 
probable  qu'il  la  laissa  en  bel'  à 

'  Willelimis  Tyr.  1.  XXII.  c.  m.  dric.  I.  IV,  p.  laS.  —  Guibert.  I.  VI.  c  xv. 

"  Willelimi?   IM'.  I.  \  IL  r.  wii.  —  Cad.  diplomat.  t.  I,  ji.  iaS. 

'  Robert.  Mnnnch.  I.  VIII.  jj.  -•:>. —  lîal-  '  Anne  Comnène.  Akxiad.  I.XI.  |).  3-hj. 


I,ES   SKIGINEURS   DE   MAKACI.KE. 


385 


BEUNAni)  ou  UEMAHD 

(cyr  le  Lifîiiafje  iroulie-nicr  '  vario  à  ce  sujel  ). 

qui  en  est  qualilïé  premier  seigneur, 

et  eut  les  enfans  (jiii  suivent. 


Meillolr  [!"]  , 

seigneur  tle  Maraclée  . 

espouse  Marie , 

1 
Hugues  de  Maraclbe, 

(jLillaubie  de  Mai'.aclue, 

Hsnouse  la  sœur  d^Ati|^i'lici' ■ 

espiilise  IshIk. 

'111  . 

d-  GiMe 

Iilie  de  M;inuc(nu 
de  Pisaii. 

Mauric-  j 

fille  (i'Amaury  de  Tborol 

ou 

lie  Thorote. 

1 

1 

1 

1 

1 

,    1 

IUnmidIP. 

Agnès,     v 

lltniES  . 

Katiiohd  . 

lUïMOMi           HuiUiKS, 

Isabelle  , 

seigneur 
(le 

fut  donnée 

sire  iTArbais. 

décédé 

de  MAr.ACLl'.K  , 

espouse 

en  mariage, 
par 

sans  enfans. 

espouse 

Baudouin 

Maraclée  . 

Ciarenre . 

de  Piquiffuv 

fut 

le  prince  d'Anlioclie, 

iille 

.lésliérilé 

à 

de  Ciuillnunie 

par 

Pierre  de  Havendel . 

Angelier. 

le  prince 

avec  la  seigneurie 

d'Antiocho. 

de  Ma 

raclée. 

lÎAlMOMi*. 

Mbillo 

nflli 

1          1 

Jran.        Isabelle, 

TUOMAS 

i'S[)Ouse  ^. 
tille 

seigneur  de  Maraclér. 

femme 

DE  Maraclée. 

espouse  Isabelle , 

de  Guillaume 

de  Heiiaut 

lille  de  Raymond  , 

de  Beauvais. 

de  Margal. 

seigneur  du  Boutron. 

- 

IsACELLK. 

,1           J 

JeaX  ,                        l'iERÏIt, 

Gautier  , 

Mauie, 

B 

1          ,  1 

alun                [Nicolas 

espouse 

Jean 

espouse  X.             ilécédé 
fille                  jeune. 

'seigneur  de  Maraclée 

,     religieuse. 

DE  M 

ARACLÉE  .        UE  MaRACLÉe 

espouse  Malhilde, 

d 

•cédé             espouse  N. 

Angelier. 

de  Thomas  de  Ham . 

ntie 

sans 

cnfaiis       fille  deHenn 

■onnestable  de  Tripoli . 

de  Pasclial  delà  Cave 

IMivaiii. 

et  iiVn  eut  point 

rrenfans. 

Hut^its 

Meillulu  [III]. 

Angelieh  , 

seigneur  de  M;irac!ée 

tué 

ii  la  porte 

de  Tripoli. 

il  y  a  au  cartuiaire  des  chevaliers  hospitaliers  de  MaiiosqiK''  un  tili  e 
de  Boëmond,  comte  de  Tripoli,  fds  de  Boëmond  [lll],  piiiice  clAii- 
tioche,  (lu  mois  de  seplemhre  1229  [Usez  i3  septembi-e  1199],  pin 
lequel  il  prie  Geoffroy  de  Domou  [Doniou  ou  Duissou  |,  jjraiid  maislrc 


'  Labbe,  Lignages  d'outre-mi'i-,  c.  w. 
p.  ioo,  'l'iô.  —  Beugnot,  Assises  deJénis. 
I.  11,  c.  .\x\ii,  p.  467. 

'  Angelier  ne  paraît  être  qu'un  suinoni 

pris  (le  Gilette  d'Angilier,  épouse  île  Jean  tle 

Gibiet  d'Angelier,  seijjneur  de  Saint-Foucy. 

Henard  11  ou  Renoart  est  appelé  aussi 

par  le  Lignage  Reimonb,  et  c'est  lui-même 


qui  épousa  une  fille  de  Itenaud  de  Margal. 
soit  le  premier,  soit  le  deuxième  Renaud  Ma- 
soer.  (  Voir  Les  Seigneurs  de  Margat.)  Il  n'eiil 
pas  de  (ils  nommé  Raimoiid.  Sa  lille  Isabelle 
épousa  Jean  Angelier;  il  faut  donc  supprimer 
de  cette  branche  la  génération  de  Rainiond. 
*  Oirtiil.  Manosq.  —  Cod.  dijiloiiial.  I.  I, 
n°  82,  p.  88. 

^9 


386  LES  I''AMII,LES  n'OUTRE-MEH. 

(lo  rHospiliiI  (lo  Hiérusaleiii,  ni  sibi  niiinnodarcl  dmiininin  Maimicœ  cl 
Camcli,  ijHoad  ri.rpfil.  Ci-  (nù  peiil  l'aire  croire  (juc  cette  place  fut 
laissée  aux  Hospitaliers  par  les  seigneurs,  qui  n'estoient  pas  assés  puis- 
saiis  pour  la  couserver,  s'en  estant  toutefois  réservé  le  titre. 

[Dans  Paoli',  cet  acte  |)i)rlc  la  date  (lu  i3  soptoniLre  ii()(j,  (laie  vrai- 
semblable, celle  (le  i9  3()  élaiil  inadmissible,  puis([ue  Boëmond  111,  j)rincc 
d'Antiocbe,  et  Donion ,  grand  maître  de  l'Hôpital,  y  sont  nommés  comme  vi- 
vants :  or  ils  moururent  l'un  et  l'autre  en  i90i.  Par  cet  acte,  le  comte  de 
Tripoli  cède  aux  Hospitaliers  Maraclée  et  la  (Ibamel,  moyennant  la  remise 
d'iuie  renie  de  .3oo  besants  (pi'il  payait  à  l'ordre;  il  est  aussi  stipulé  dans  cette 
•  harte  ipie  Hoi'mond  se  réserve  le  droit  de  garder  ces  deux  places  sa  vie  du- 
rant, cà  UKiiirs  ipie  les  seigneurs  de  Maraclée  ne  consentent  à  leur  occupation 
inmiédiate  par  les  Hospitaliers,  cpii,  dans  ce  cas,  devront  payer  au  comte  de 
Tripoli  6,000  besants  en  en  prenant  possession.  11  paraît  (pie  Boéniond  IV 
garda  Maraclée  toute  sa  vie.  Les  Hospitaliers  la  redemandèrent  à  Boémond  V. 
Bartbélemi '-.  ministre  de  l'église  de  Valénie,  juge  délégué  parle  pape, pour 
cette  aflaire,  adjugea  alors  la  quasi-possession  de  ce  domaine  aux  Hospitaliers, 
malgré  les  oppositions  et  les  vexations  du  comte  de  Tripoli,  prince  d'Antiocbe 
(•39  novembre  12 Si).  Boëmond  V  réclama;  et  par  une  nouvelle  décision  du 
légat  Albert-'  (18  novembre  laii),  Maraclée  resta  à  Boëmond  V,  (pii  accor- 
dait en  dédommagement  aux  Hospitaliers  i,3oo  besants  de  rente  annuelle. 
L'acte  de  cession,  dressé  par  le  grand  maître  de  l'Hôpital,  devait  rester  à  In 
garde  de  l'Hôpital  des  Allemands'  (cbevaliers  de  l'ordre  Teutoni(jue)  jus({u'à 
la  majorité  du  seigneur  de  Maraclée.  Ce  seigneur,  (pii  n'est  pas  nommé ''.  était 
fils  de  Jean  de  Ravenel,  on  Rnvandel;  on  lui  laissait  la  faculté,  lorsqu'il  serait 
devenu  majeur,  c'est-à-dire  h  quinze  ans  accomplis,  d'être  à  son  gré  vassal 
e  l'Hôpital  de  Jérusalem  ou  du  prince  Boëmond  V. 
Nous  |)arlerons  avec  détail  de  certains  membres  de  cette  famille,  qui  pa- 
raît avoir  possédé  pendant  ipielque  temps  la  seigneurie  de  Tortose  avant  que 
cette  ville  devînt  une  des  principales  commanderies  de  l'ordre  du  Temple, 
puisque  nous   voyons  un  Guillaume  de  Maraclée''  qui,  par  un  acte  de  jan- 

'   Cod.  di'jilomal.  t.  I.  n"  8-2  .  j).  SS.  "   CoiI.  (Ilplomtil.  t.  I.  n'  1 18,  p.  i3o. 

Cod.  diplomiiHA,»"  II-,  p.  i-i-j-\-icf.  '   Cod.  diploimil.  l.  l,  ti'  1  18,  p.  i3i. 

'  Cod.diploiiml.  [.I.if  118.]).  lay-io;!.  '   Cod.  diploiiwt.  t.  I,  11"  38.  p.  Sg-io. 


(I 
r 


LES  SEIGNEURS  DE  MARACLÉE.  '  387 

vier  1 1 63  .  de  concert  avec  sa  femme  Béatrix .  et  du  consentement  de  sou  père 
GuiLLALMF.  Rainoiaiid,  et  de  ses  frères  Rainoard  et  Raimond.  vend  ;i  l'Hôpital  de 
Jérusalem,  pour  i.46o  besants,  un  château,  une  vallée  et  un  casai,  dans  le 
territoire  de  Tortose;  laquelle  vente  est  confirmée  par  Raiinond  11,  comte  de 
Tripoli. 

Meliouet  de  Maraclée'.  qui  souscrit  deux  actes  de  Raimond  il.  comte  de 
Tripoli,  en  mars  i  i8i  et  juin  i  i8/i.  paraît  n'être  autre  que  Meilleur  1".  fds 
aîné  de  Rainoard. 

Jean  de  Ravandel-,  nommé  dans  l'acte  de  i  o/i  i ,  doit  être  le  mênn'  que  celui 
que  le  Lijpiage  et  Du  Gange  appellent  Pierre,  et  auquel  le  prince  d'Antioclic 
avait  donné  en  mariage  Agnès  de  Maraclée,  avec  cette  seigneurie,  dont  il  avait 
dépouillé  Rainoard  11.  frère  d'Agnès  et  fils  de  Meilleur  1'.  Le  lils  d'Agnès  et 
de  Jean  ou  Pierre  de  Ravandel.  non  nommé  dans  ce  même  acte,  et  qui. 
en  i^/ii  ,  n'était  pas  encore  majeur,  est  Meilleur,  d'après  le  Lignage.  Jusqu'à 
sa  majorité,  son  tuteur,  Renaud  Barlais  ",  ipii  avait  pour  femme  Agasse,  eut 
le  titre  de  sire  de  Maraclée.  En  cette  qualité,  il  fit  hommage  pour  ce  fief  à 
Boëniond  V,  prince  d'Antioche.  comte  de  Tripoli  ;  mais  il  ne  figure  pas  dans 
la  généalogie  de  cette  famille. 

Meillocr  ou  Melior  II,  sire  de  Maraclée,  souscrit  trois  actes  de  Boëmond  VI. 
comte  de  Tripoli  ■,  mars  ia55,  avril  i256,  i ''  mai  1262,  comme  étant  son 
vassal. 

Nous  trouvons  en  1278  un  Balian  de  Maraclée  ^  vassal  de  Boëmond  VU. 
dont  il  souscrit  un  acte.  C'est,  selon  toute  apparence,  le  Balian  que  l'on  voit  à 
la  cinquième  génération  de  cette  famille.  On  peut  douter  ([u'il  ait  été  sei- 
gneur de  Maraclée,  puisque  Meilleur  II,  Gautier  son  fils.  Meilleur  III  son 
petit-fils,  semblent  former  à  cette  époque  la  suite  non  interrompue  des  sei- 
gneurs de  Maraclée. 

Melior  ou  Meillor  de  Ravandel,  qui  signe  l'acte  dressé  en  1282  contre  Gui 
de  Giblet  '^,  nous  paraît  être  sans  nul  doute  Meilleur  III ,  le  fils  de  Gautier. 

Cette  seigneurie  de  Maraclée  se  retrouve  de  nos  jours  dans  le  lieu  nommé 
Merakieh,  situé  à  l'embouchure  de  la  rivière  de  ce  nom,  entre  Markab  et  Tor- 

'  (:<}d.  (liplomat.    n"    70,    76.  p.    71.  '  6W.  rfijo/omn/.  t.  I ,  n°'  126,  1-29,  as  1 . 

•76.  p.  ii8>  i5û,  263. 

'  Cod.  diplomiit.  l.  I.  |i.  ilii.  ^   Cod.  diplomat.  11°  i5.5.  p.  199-200. 

'  Cod.  diptomul.  t.  I.  ji.  nÎ!.  °  De  Mas-Lalrie.  t.  111.  \>.  667. 


388  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

loso;  ('Ile  (li''|)cii(lail  du  coiiiti'  do  Tripoli,  et  c'est  à   lorl   (jiie  Paoli  l'altribiie 
;"i  la  |irinci|)aiilr  d'Aiiliochc.l 

l'Idl/'iiK'c  (le  |ji(|iips'  a  j)arlé  de  sa  |)ris(î  par  les  Sarraziiis. 

'   Hisi.  nrks.  I.  XXIV.  |).  6-)S,  —  Ai>iid  liainald.  lygi,  ii"  17. 


LES  SEIGNEURS  DE  MARES.  •  .'58',) 


LES  SEIGNEURS  DE  MARES. 


Mares  est  une  ville  de  la  terre  sainte',  appellée  par  les  Grecs  Mâ- 
pccSis,  et  par  les  écrivains  latins  Maresch  ou  Mares,  aujourd'hui  Ma- 
resch,  ville  du  paclialic  d'Adana  ,  et  est  assise  sur  les  confins  des  terres 
du  sultan  de  Coni.  [Cette  ville'-  paraît  avoir  fait  pailie  du  comté  d'E- 
desse.] 

Richard^  est  le  premier  <[ui  est  nommé  seigneur  ou  gouverneur  de 
cette  place ,  qui  luy  fut  confiée  incontinent  après  sa  prise. 

Geoffroy,  surnonmié  le  Moine,  est  qualifié  comte  de  Mares,  cornes 
de  Mareis,  par  Orderic  Vital',  qui  raconte  qu'estant  venu  au  combat 
avec  Ralac,  roy  d'Alep,  l'un  et  l'autre  y  perdirent  la  vie.  Guillaume 
de  Tyr  et  Gautier  d'\nlioche  font  mention  de  luy  dans  les  années  i  1 1 ,5  , 
1119  et  ii3i,  et  luy  donnent  l'éloge  d'avoir  esté  noble  et  vaillant 
dans  les  armes. 

Baudouin,  seigneur  noble  et  puissant,  et  qui  signala  sa  valeur  en  plu- 
sieurs occasions'',  au  rapport  de  Guillaume  de  Tyr,  seigneur  de  Mares, 
accompagnoit  Joscelin  II,  comte  d'Edesse,  lorsqu'd  reprit  cette  ville  sur 
Noradin,  fils  de  Sanguin,  et  fut  tué,  incontinent  après,  en  une  sortie 
qu'il  fit  avec  ce  comte  sur  le  sultan,  qui  y  avoit  mis  le  siège,  vers  l'an 

'   Voir  Niilas  iioslnus  nd   Amt.    Cumnm.  '   AIIjl'iIus  Aqiiensis,  I.  XI,  c.  xl. 

p.  ;j:y,._  WilleliiiusTyr.  1.  XVlIi.c.  xxvii,  '  Onler.  1.  XI,  p,  S-îg.  _  Ganter.  De 

xwiii.  —  Saïuit,  1,  111,  part.  12.  c.  11.  Bello   Anlioch.  p.   45:?.  —  Willelmus  Tyr. 

'   Cod.  diplomal.  l.  I,   p.    4?.6,    h-2'].  —  I.  XII,  c,  ix;  1.  XIV,  c.  m. 
Jacob.  (Mini,  des  (jvixiidcs,  p.  xliii.  ^   Willelmus  Tyr.  I.  XVI.  c.  xiv.  xvi. 


••590  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

1  1  6().  Ciiiiiaiiuis  '  fait  nicutioii  de  liiy,  et  dit  <|ue  lorsque  ie  sultan 
Sanjjuin  assiégeoit  le  chasleau  de  Monti'ei'rand,  ([ui  appartenoit  au 
roMitc  de  Tri[)()li,  où  le  roy  Fouques  s'esloit  enfermé,  il  \iiit  avec 
Raymond,  prince  d'Antioche,  et  les  autres  barons  du  loyaume  de  Hié- 
l'Msalem  jiour  faire  lever  le  siège. 

Hi;\AUi).  seigneur  de  lMarès'%  que  je  crois  avoir  esté  tiis  de  Baii- 
rjouin,  l'ut  tué  en  la  bataille  où  Raymond,  prince  d'Antioche,  perdit  la 
vie.  le  27  de  juin  lan  1 1 48.  Il  avoit  espousé  Agnès  ^  ûllede  Joscelin  II, 
comte  d'Edesse:  laquelle,  après  la  mort  de  son  marv,  se  remaria  avec 
Amaury  de  Lusignan,  comte  de  Japhe,  et  depuis  roy  de  Hiérusalem. 

Guillaume  de  Tyr*  semble  dire  que  cette  place  tomba  en  la  puis- 
sance du  sultan  de  Coni.  et  (|ue  IMoradin  la  prit  sur  luy  vers  l'an  1  iB5. 

I  On  voit  en  1  i(33''  un  Baudouin,  seigneur  de  Mares,  concéder  à  l'Hôpital 
de  Jérusalem .  du  consentement  de  sa  femme  Agathe ,  des  héritiers  de  sa  fennne , 
de  Hugues  de  la  Hoche  ou  de  Rocca.  seigneur  de  Vnnaverium,  voisins  et  pro- 
|)riétaires  en  partie  du  terrain  dont  il  voulait  disposer,  une  place  avec  un  ter- 
rilon-p  de  deux  lieues  alentour.  Ce  Baudouin  n'était  plus,  selon  toutes  pni- 
halnlités,  (]ue  seigneur  titulaire  de  Mares,  qui  avait  dès  lors  cessé  d'appartenir 
.iu\  chrétiens.] 

'  llinnanius.  1.1.  p.  itj;l.  1\ .  p.  aii/i.  '   Willelnuis  ïvr.  i.  WllI.  c.  x\mi. 

'  W  illelmus  Tyr.  I.  WII ,  c.  ix.  °   Cod.  iliplomal.  I.  1,  n"  ho.  p.  ^ii. 

"   \\  lilelimis  Tvr.  1.  \IV.  c.  in. 


LES  SEIGNEURS  DE  M  A  KG  AT.  391 


LES  SEIGNEURS  DE  MARGAT. 


Margat'  estoil  un  cliasteau  assis  sui'  les  rivages  de  la  inei',  dans 
retendue  de  la  principauté  d'Antioche,  ap])eli''  par  Anne  Coninène 
'S]ap-)(âTis ,  voisin  de  Maraclée,  de  (îaljuliini  ou  Gibel,  el  <le  Valénie. 
I  Ce  château,  appelé  aujourd'hui  Kiihuil  cl-Markah,  est  situé  sur  une 
montagne  dominant  Valénie;  c'est  un  des  plus  beaux  monuments  que 
nous  ait  laissés l'arcliitecture  militaire  des  croisades.]  Cette  place  eschut 
à  un  noble  chevalier  appelé 

Renaud,  surnommé  Mansuérus  dans  les  historiens  latins  cpii  ont  traité 
des  guerres  saintes,  et  Le  Mazoir,  dans  le  Lignage  d'outre-iner.  Ce 
seigneur,  <pi'nn  auteur  de  son  temps-  dit  avoir  été  d'une  illustre  nais- 
sance, puissant  en  biens,  d'un  grand  esprit  et  courageux  de  sa  per- 
sonne, fut  fait  prisonnier  par  les  Sarrazins  en  la  bataille  où  Roger, 
prince  d'Antioche.  perdit  la  vie,  l'an  1119,  après  y  avoir  combattu 
vaillannnent.  Et,  comme  il  estoit  en  une  haute  réputation  par  sa  con- 
duite, le  roy  Fouques  luy  donna  la  garde  de  cette  principauté  ^  après 
la  mort  de  Roëmond  II  :  laquelle  il  conserva  jusques  au  mariage  de 
Constance,  fdle  et  héritière  de  ce  prince. 

[Il  souscrit  deux  actes  du  roi  Foulques  en  1  i36.  1 135  ',  comme  baron 
de  la  principauté  d'Antioche,  et,  dans  le  premier,  il  prend  le  titre  de  conné- 
table (le  cette  principauté.] 

'  Willelmus  Tyr.  1.  Vil,  c.  xvii.  —  Ja-  c.  xxi,  p.  33.  —  Cod.  diplomnt.  t.  1,  [>.  4-j3. 

cobus  de  Vitrinco,  I.  I,  c.  xliv.  —  Aithon.  °  Gauler.  De  Bello  Aiitlocli.  p.  i53-'i.^6. 

c.  Lix.  —  Saillit.  1.  III,  part.  lA,  c.  11.  —  —  Willelmus  Tyr.  1.  XII,  c.  x. 

Willebr.  ail  Oldenib.  p.  i3o. —  Anne  Comn.  ^  Willelmus  Tyr.  I.  XIV,  c.  v. 

1.  XI.  p.   33g.  —  Lignages  d'outre -mer,  '  Cart. S. Sepuk.ii"  Si,  86, \).  liid  ,  lii-]. 


392  LES   FAMH.LES  DOUTUE-MER. 

Il  jiiil  la  |)i'olL'cliou  '  (lu  patriarciic  d'Aiilioche  contre  le  prince  Boë- 
Miond  111.  ((ui  l'avait  arrêté  et  le  nialtraitoit  pour  l'avoir  excoinnuinié 
à  cause  (II'  son  mariage  avec  Sibylle:  et,  l'ayant  enlev(''  de  ses  mains,  il 
le  r(>tira  dans  son  chasteau,  (|ui  estoil  imprenable,  au  rappoit  de  Guil- 
laume de  Tyr.  Ce  qu'estant  arrivé  vers  l'an  i  1 80  ,  il  s'ensuit  qu'il  vécut 
un  grand  âge,  puisque  dès  l'an  1119  il  alloit  à  la  guerre,  et  possédoil 
Margal:  car  on  ne  peut  pas  dii'e  que  ce  Renaud,  ([ui  vivoit  sous  Roi'-- 
mond  111,  soit  le  fds  de  celuy  qui  vivoit  sous  le  prince  Roger,  puis(|ue 
(iuillaume  de  Tyr  surnomme  celuy-cy  Mansuer  et  ([ue  le  Lignage 
d'outre-mer  dit  formellement  qu'il  ny  eut  qu'un  Renaud,  seigneur  de 
Margat,  lequel  laissa  une  fdle  mariée  à 


lie 
) 


GuiLLALMii  OE  TnoROT,  OU  plutôt  de  TiiOROTE,  qui  est  le  nom  du 
noble  famille  qui  a  possédé  les  chaslellenies  de  Noyon  et  de  Coucy,  ci 
Picardie,  et  dont  la  généalogie  a  esté  décrite  par  André  Du  Cliesne- 
en  l'histoire  de  la  maison  de  Dreux.  De  ce  mariage  a  lurent  deux  fils, 
Bertrand  et  Amaury,  qui  eurent  postérité. 

[Le  peu  d'acles  (|ue  nous  possédons,  où  sont  mentionnés  les  premiers  sei- 
gneurs de  Margat,  donnent  un  démenti  formel  au  Lignage  d'outrc-mer,  que 
Du  Cange  a  suivi  en  cet  endroit,  comme  en  beaucoup  d'autres,  peut-être  avec 
Irop  de  (oniiance.  Le  Lignage  ne  nomme  cpi'un  Le  Mazoir  ou  Ma.nsoer,  sei- 
gneur de  Margat.  et  Du  Cange  en  conclut  que  ce  Reinald  Mansoer,  déjà  homme 
fait  en  1119,  vivait  encore  en  1180.  Mais  il  y  eut  deux  Renaud  Mansoer, 
|)ère  et  fds,  (|ui  se  succédèrent  et  remplirent  prestpie  tout  l'espace  du  xn'  siècle. 
Le  premier  était  mort  en  1  1  60  ;  car,  par  un  acte  de  cette  année  (mars)  3,  Re- 
wiD.  fils  de  Renaud  Mansoer,  vend  aux  Hospitaliers  une  gastine  du  consen- 
tement de  sa  fennue  Agnès,  fille  du  comte  de  Tripoli,  et  de  sou  fils  Thomas. 
Sébastien  Paoli  '  penche  à  croire  que  cette  Agnès  était  fille  de  Pons  et  de  Cé- 
cile. Ce  Renaud  ou  Rainald  est  surnommé  Mansoer,  comme  son  père,  dans  la 
souscription  d'un  acte  du  prince  Roèmond  111  d'Antioche^  (janvier  1167).  H 

'  Willeliiius  T)  !■.  I.  XXIl .  c.  vu.  '  Cod.  diplomat.  1. 1 .  ii"  1 63 .  p.  noô ,  aoj. 

'  Du  Ciiesne,  Histoire  de  lu  HKituon  de  '   Cod.  diplomat.  t.  t.  n°  iG3.  p.  /109. 

ïlreu-x,  1.  I.  C.  l.  p.  28.  '   Cod.  diplomat.  11°  ho.  p.  hh. 


LES  SEIGNEURS  DE  MARGAT.  '         393 

figure  encore  dans  des  actes  de  1181,  i"  janvier  1  182,  juin  1  18. 3.  Dans  les 
deux  derniers  il  agit  avec  l'assentiment  de  Bertrand,  son  fils,  il  [)araît  que 
Thomas  était  mort  à  cette  époque. 

Rainald  Mansoer  II  avait  cessé  de  vivre  en  1 186,  comme  le  prouve  un  acte 
du  1"  février  de  cette  année  ^  donné  par  Bertranu  son  fils,  seigneur  de  Margat, 
acte  sur  lequel  nous  reviendrons  plus  loin.  La  succession  des  seigneurs  de 
Margat  est  donc  bien  établie  pendant  trois  générations,  de  père  en  fds  ;  et 
nous  n'y  trouvons  aucune  |)lace  pour  Guillaume  de  Tliorole  (aujourd'hui 
Thourote,  près  Compiègne),  mari  d'une  fille  de  Raiivald  MA^soER.  Mais, 
quoique  ce  Guillaume  ne  paraisse  pas  avoir  été  seigneur  de  Margat,  (pioique 
nous  n'ayons  rencontré  sou  nom  dans  aucun  des  actes  contemporains,  nous 
ne  prétendons  pas  contester  son  existence.  11  »  pu  èlre.  en  effet,  le  mari 
d'une  fille  du  premier  ou  du  second  RainakI  Mansoer  et  être  le  père,  sinon 
de  Bertrand,  du  moins  d'Amaury,  qui.  dans  la  généalogie  des  seigneurs  de 
Maraclée -,  est  appelé  Anunirij  de  TJwrnL\ 

Le  temps  auquel  vivoit  Robert  de  Margat,  chevalier  qui  l'ut  envoyé 
par  Léon,  roy  d'Arménie ^  vers  le  pape  Innocent  III  en  Tan  1  199,  peut 
faire  croire  qu'il  estoit  encore  un  fils  de  (iuiilaume. 

Bertrand  de  Thorote  |  un  vient  de  voir  que  ce  surnom  ne  lui  convient 
pas,  puisqu'il  était  fils  du  second  Rainald  Mansoer]  espousa  Raymonde 
[ou  Bermonde,  comme  le  portent  deux  actes  de  juin  1 183  et  1''  lé- 
vrier 1 186]  S  fille  de  Gauthier  de  Baruth,  seigneur  de  Blanchegarde-', 
et  en  procréa  Renaud,  seigneur  de  Margat;  Béatrix  décédée  à  marier, 
et  Agnès,  qui  succéda  à  son  frère  et  fut  conjointe  par  mariage  à  Aimery 
Barlais,  qui  en  eut  quatre  fils  et  uue  fille,  comme  il  sera  remarqué 
incontinent. 

Renaud,  seigneur  de  Margat,  céda  et  vendit  cette  seigneurie  pour 
une  pension  annuelle  de  quatre  mille  bezans  sarrazinois,  et  mourut 


Cod.  illplomat.  n°  77,  p.  77,  81. 
Ligiuiges  d'oittre-wer,  c.  xx. 
Innocentii  111  Episl.  I.  11,  p.  55 1. 


*   Cod.  diplonuit.  p.  78,  260. 
'  Lignages  d'outre-mer,  c.  xvu. 


394  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER, 

sans  ciitaiis,  au  ra])port  de  l'auteur  du  Lijjiiage  d'outre  mer,  qui  ne 
dit  pas  à  qui  cette  vente  fut  faite.  Mais  il  est  probable  que  ce  fut  aux 
chevaliers  Hospitaliers,  qui  la  possédoient  dus  l'an  i  a  1 1,  au  rapport  de 
Willebrand  d'OldendiOurjj' ;  ce  qui  est  confirmé  par  Jean  Brompton  -, 
qui  escrit  ()ue  Margat  appartenoit  aux  Hospitaliers." 

I  (l'pst  certainement  aux  Hospitaliers  que  lut  vendue  la  seigneurie  de  Margat: 
mais  ce  n'est  pas  Renaud,  c'est  Bertrand  son  père,  qui,  moyennant  une  rente 
annuelle  de  a,900  besants,  leur  cikla.le  cliâteau  de  Margat  et  la  ville  de  Va- 
lénie,  qu'il  ne  |)()uvait  jilus  défendre  contre  les  attaques  des  infidèles^. 

L'acle  est  du  i"  février  1186.  Cette  vente  fut  confirmée  immédiatement 
parle  suzerain  de  Bertrand,  Boëmond  III,  prince  d'Antioche,  avec  le  consen- 
tement de  sa  fennne  Sibylle  et  de  ses  deux  fils,  Raimond  et  Boëmond,  déjà 
chevaliers. 

Dans  cet  acte,  Bertrand  mentionne  sa  fennne  Bermonde,  et  plusieurs  che- 
valiers de  Margat,  Zacarie ,  Renier,  Joscebn  et  Amelin ,  châtelain  de  la  place. 

Depuis  cette  époque,  divers  faits  nous  montrent  les  Hospitaliers  possesseurs 
de  Margat.  Richard  y  fait  enfermer  Isaac,  tyran  de  Chypre ',  en  i  iQi. 

Les  Templiers ■"',  en  1  i<)''^,  leur  disjnilenl  certaines  possessions  sur  ce  ter- 
ritoire, etc. 

La  cession  de  Bertrand  est  rappelée  dans  des  actes  de  Baoul  de  Baruth", 
seigneur  de  la  Blanche-Garde  (.'5  mai  1360),  et  d'Amauri  Barlais  ",  petit-fils 
de  Bertrand  (g  novembre  lafij)). 

Bertrand  vivait  encore  en  1217.  Le  93  juillet  de  cette  année'*,  il  confirme 
une  réduction  de  200  besanls  par  an,  accordée  aux  Hospitaliers,  de  son  propre 
consentement,  par  feu  son  fils  Renadd,  sur  la  rente  des  2,200  besants,  prix 
de  la  vente  de  Margat.  Cette  concession  est  confirmée,  dans  le  même  acte,  par 
Agnès,  fille  de  Bertrand,  femme  d'Aimeri  Barlais. 

Bertrand,  cpii  survécut  à  son  fils,  fut  donc  le  dernier  représeiilanl  de  la 
branche  masculine  de  sa  famille,  et  en  même  temps  le  dernier  seigneur  de 

'   Willebr.  abOldcnli.  /» ///h.I.V,]).  i3o.  '   Cad.    diplomal.    (.    I,   11°   39,   p.   3l8, 

"  Biomplon,  [).  \-?.\o.  3i(j. 

'  Cod.  diploiml.  l.  1 ,  11°  77,  |i.  77-S 1 .  "   Cod.  diplomal.  11°  1  /i  '1 ,  p.  181. 

'  Continuât,  de  Guill.  fie  Tyi',   I.    XXV,  '   Cod.  diplomnt.  11"  liG,  p.  i8i,  185. 

c.  xxvi,  p.  iGy.  '   Cod.  dijilomat.  n°  ioC,p.  lia,  11 3. 


LES  SEIGNEURS  DE  MARGAT.  3!)5 

Margat.  Dans  iaclc  de  laiy,  il  ne  s'intitnlo  plus  que  Bertisand  di;  Maiigat:  la 
seigneurie  appartenait  depuis  1186  à  l'ordre  de  l'Hôpital. 

Après  lui,  on  ne  trouve  plus  que  des  châtelains  nommés  par  l'cn'drc,  conime 
auparavant  [)ar  les  seigneurs,  pour  la  garde  et  la  défense  du  cliâteaii. 

Les  actes  du  temps  nous  l'ont  connaître  les  noms  de  quelques-uns  de  ces 
châtelains. 

Zacharie  ',  en  1182,1180. 

Amelin'-,  en  1186,  1"  fé-vrier,  pour  le  seigneur  de  Margat. 

Henri,  en  1186,  1"  février,  au  moment  de  la  cession,  pour  les  llospiialiers. 

Pierre  de  Scutai  ou  Scotai  ^,  en  1 198,  '199. 

Anfred  de  Margat',  ainsi  nommé  dans  un  acte  de  Raimoiid  Rupin  (sep- 
tembre 1210),  sans  la  qualification  de  châtelain. 
'     Guillaume  de  Fores  ^,  en  12^1. 

Pierre",  en  12/18. 

Nicolas  Lorgue",  vers  1260,  peut-être  le  même  qui  devint  grand  niaiire 
de  l'ordre  en  1278. 

Jean  de  Bubie  ^,  en  1  2  53. 

Jean  de  Bomb',  en  12  04,  vraisemblablement  le  même,  dont  le  nom  est 
altéré,  etc.] 

Le  sullan  de  Babyloiio  se  rendit  maistre  de  cette  place '°  et  la  prit 
après  un  siège,  le  -ay*^  jour  de  may,  l'an  128/1. 

[D'après  les  travaux  les  plus  récents,  c'est  au  27  mai  1286  qu'il  faudrait 
placer  la  prise  de  Margat  par  le  sultan  Kelaoun,  après  un  mois  de  siège.] 

'   Cod.  ilii>lomut.   n""  78,    ûoij.   [>.   -j'i .  ''   Cod.  cliplonwt.  n" -i^ ,it}h,  p. 'iS,  198, 


200. 


3/1 3. 


■  Cod.  dijilomat.  11°  77,  p.  79.  '   Cod.  dijilomut.  11°  i-Ji,  |).  i38,  139. 

■  Cod.  diplomat.  n"  8â,  211,  p.  88,  aôa.  '  Cod.  diplonuU.  n°  i-îti,  p.  i45. 

■'  Cod.  diplomat.  n°  gS,  p.  100.  "  Saniit.  1.  III,  part,  i-j,  c.  xi.\.  —  Gior. 

'  Cod.  diplomat.  n°  1 18,  p.  i32  ,  i33.  Villani,  I.  VII,  c.  c.  —  De  Mas-Latrie,  Hisi. 

"  Cod.  diplomat.  n°  219.  p.  260.  de  Chypre,  t.  II,  p.  i3i. 


5o. 


396 


LES  FAMILLES  DOUTUE-MER. 


GÉNÉALOGIE  DES   SEIGNEURS   DE   MAlUiAT. 


RENAUD  LE  MAZOIll , 
seigneur  de  Margal. 


N.  lille, 
mariée  Ji  Guillaume  de  Tliorole. 


Bertrand  , 

soigneur  d*'  Margat, 

espouse 

Rnymon'lt'  <lf-  Bnnilh  '. 


Amaubt  de  SIatcat 

[on  piiit<M- de  Tliorote]. 


Robert?  de  Margat, 
chevalier. 


Renavd  , 

seigneur 

de  Margal, 

[sans  liêriliers] 


litauix.             Acnés,  M\niE 

sansenfaus.           espouse  de  Margat, 

Aymery  Bariais ,  espouse 

fils  do  N.  Bariais  Meillour, 

et  d'Isabeau  seigneur 

]e  Roux  ^.  de  Maraclt^e. 


N.  fille, 


AmAOFT.                  (ÎUII.I-ACMIÎ,  ReNAIT                     l'ilILIPPE. 

mort              espouse  Alix  et  Adiekï,               femme 

sansenfans.      de  la  3Iandel(?e,  décédez  de  Guy  d'Ibelin  , 

et  mourut  sans  enfans.         oonnestable 
sans  enfans.                                     de  Gypre. 


\ î 

y.  aile,  iV.  mie. 

espouse 
iluiliantufie  Berner. 


ACABIE               AUâURT    LE    BeR\ER  ,  MaBIB  LE  BbKNBB  , 

E  Marcat.       f spouse  Estti-féuie ,  espouse  Thomas 

fille  de  Guillaume  de  Flaive  Conle. 
de  Giblet. 


~1 

i\.  lille,       Guillaume      Béatris.       Jean.      Gl'illalme. 
marii^e  Berner.  Anne. 

à  Reliant 
de  MiuKtrs. 


[D'après  ce  qui  vient  d'elre  dit,  on  peut  reclifier  ainsi  le  comnienceineiit  de 


cette  généalofjie 


RAINALD  ou  RENAUD  MAiNSOER , 
connétable  d'Antioclie. 


épouse  Renard  11 
ou  Raimond . 

seigneur  de  .Mar.iclt^e. 


RilNALD  IMaNSOER  U  , 

épouse  Agni'îs, 
fille  du  comte  de  Tripoli. 


Reutra.m>  , 
épouse  Bermonde 


Ben  ALT» , 
mori  avant  son  père. 


Thomas  , 
mort  sans  postérité. 


N. 

épouse 
Guillaume  deThorole? 


AwAi'itï  DE  Thoroïk. 


Maril  , 

épouse  Meillour. 

seigneur  de  Maraclée  ,  etc.] 


'  Labbe.  Lignages  d'outre-mer,   c.  xxi, 
p.  io3.  hh^  ;  Beugnot,!. II.c.xxxHi,  p.  A68. 


Lignoges  (Voxitre-mer,  édil.Beug^n.c.  xï. 


LES  SEIGNEURS  DE  MONTGISART.  •  397 


LES   SEIGNEURS   DE   MONïGISAIiï. 


Montgisart,  place  de  la  terre  sainte'  [située  près  de  Haiidali],  re- 
nommée pour  la  delTaite  de  Saladiii  par  les  nostres  près  de  ce  lieu 
là,  sous  le  roy  Baudouin  IV.  Tan  i  lyM  [ou  plutôt  i  17.^),  le  35  no- 
vembre de  la  troisième  année  du  rèfjne  de  Baudouin;  et  1  176-.  si 
Amauri,  son  prédécesseur,  n'est  mort  qu'en  117^],  a  donné  le  nom 
à  une  noble  famille  qui  l'a  possédée;  de  laquelle  j'ay  remarcpu'  ceux 
(jui  suivent  : 

Guillaume  de  Montgisart  souscrit  un  titre  de  Baudouin,  III'  du 
nom,  roy  de  Hié^usalem^  de  l'an  1 155  [ik  janvier],  avec  les  autres 
barons  de  ce  royaume. 

[Et  deux  autres  actes  du  même  jour\  l'un  d' Amauri,  comte  de  Joppé, 
l'autre  de  Hugues  d'I])eliu,  relatifs  à  la  uiême  affaire.  11  souscrit  encore  •\  vers 
1 165,  un  acte  de  Roger  de  Cayphas,  avec 

Jean,  son  frère,  dont  nous  ne  trouvons  pas  d'autre  mention. 

Aymard  de  Moxtgisart  est  nommé  parmi  les  témoins  du  diplôme  suspect  du 
roi  Aimeri°  en  faveur  de  Marseille  (octobre  1  198).] 

Renaut  de  Montgisart  avoit  son  fief^  dans  l'étendue  de  la  seigneurie 


'   Willclm.  Tyr.  1.  XXI,c.  xxin.— Gaul'r.  '  Cnrt.  S.  Sepulc.  Mil.  Woùtnv.  n°  i-io. 

Vosiens. i.I.c. Lxv;apudLabljc,t.II,[). 3i6.  p.  229. 

*  Voir  Les  Rois  de  Jcnisnlcm.  °  De  Mas-Latrie,  Hisl.  dr  Chypre,  t.  II. 
'  Cart.  S.  Sepiik.  —  Beugnot,  Assises,  p.  aS. 

1.  II ,  p.  5ao;  uJit.  P.ozièie,  p.  1 13.  '  Assises  de  Jérus.  édil.  Labbe,  p.  .^58; 

*  Cart.  S.  Sejmlc.  édit.  Rozière,  n"  59,  édit.  Beugnot,  t.  I.  c.  cclxxi,  p.  iaO. 
6-2  ,  p.  119,  127. 


398  LES  FAMILLES  D'OUJRE-MER. 

(I(;  Sur,  à  laisoii  diKjucl  il  devoil  un  chevalier  de  service.  H  vivoit  vers 
l'an  1200. 

[Le  lexlc  dos  Assises,  aju'ès  avoir  dit  (|lio  la  cité  de  Sur  doU  vingt-huit  che- 
valiers, en  détaille  la  devise,  c'est-à-dire  la  division  ou  répartition  de  cette  re- 
devance entre  les  vassaux  de  la  cité.  Ensuite  il  passe  à  la  seigneurie  ou  cité 
du  Daron,  (jui  doit  deux  chevaliers,  et  la  devise  ou  répartition  en  est  faite 
ainsi:  Gérard  de  Douai,  un  chevalier;  Renaut  de  Montgisart,  un  chevalier,  il 
esl  donc  hien  évident  (|ue  c'est  du  Daron ,  et  non  de  Sur  ou  Tyr,  que  rele- 
vait le  château  de  Montgisart. 

Guillaume  de  Montgisart  signe,  comme  témoin  ',  un  acte  du  roi  de  Chypre 
Henri  I".  du  lojuiu  iQoa.J 

RoBEIiT  DK  jMoNTGISART, 

[Dont  nous  ignorons  les  relations  de  parenté  avec  le  précédent,  souscrivit 
un  acte  du  roi  Henri  P',  de  Chypre,  du  2  décemhre  1233'-,  et  un  autre  du 
même  ^  (décemhre  1289).  Il  est  nommé,  comme  étant  un  des  exécuteurs  tes- 
tamentaires de  ce  prince*,  dans  une  lettre  du  pape  Alexandre  1\ ,  du  1 /i  mai 

1255.11] 

Eut,  entre  autres  enfans^,  deux  filles;  Tune  qui  espousa  Raymond 
du  Four,  fils  de  Simon  du  Four  et  d'Anselle  la  Belle,  l'autre  nommée 
Estél'énie,  femme  de  Tliibaiid  du  Plessié. 

Henrï  de  Montgisart  lut  père  d'Eschive  '-',  qui  lut  conjointe  par  ma- 
riage avec  Renaut  de  Soissons,  IIP  du  nom. 

B.\LiAN  DE  Montgisart"  espouse  l'une  des  filles  de  Roland  de  la 
Baume. 


'  De  Mas-Latrie,  Hi.it.-de  Chypre,  t.  II,  '  De  Mas-Latrie.  Hisi.  de  Chypre,  t.  III, 

p.  56.  p.  662. 

'"  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  11.  '  Lignages  d'ouire-mcr,  c.  x.wii,  xxmii  , 

p.  57.  XL. 

'  De  Mas-Latrie,  Hint.  de  Chypre  ■  t.  Ili ,  '  Lignages  d'oiilre-iiier,  c.  xi,  xxui. 

p.  6i3.  Lignages  d'oulre-mer,  c.  xxvni,  XL. 


LES  SEIGNEURS  DE  MONTCISART.  '         399 

[Lisez,  d'après  le  Lijjiiage,  de  Baudouin  de  Nores  et  d'Estéfénie.  fdle  de 
Baudouin  du  Morf.  Il  est  nommé  comme  témoin '  dans  le  traid'  de  commeire 
conclu  le  3  juin  i3o6  entre  Chypre  el  Venise.] 

Guillaume  de  MoNTGis,vr.T  -  [nonuiié  de  Montgensart  dans  ie  cha- 
pitre XXVII  du  Lignage  d'oulre-iner]  s'allia  avec  Alix,  fille  de  Ray- 
mond de  Mimai-s,  et  fut  père  d'Isabeau,  qui  espousa  Renier  le  Petit, 
fils  d'Eustache  le  Petit. 

[Par  la  nature  de  ses  alliances,  (uiillaume  parait  appartenir  au  xin'  siècle 
pluLôt  qu'au  xiv".  et  pourrail  h\m  être  le  même  que  celui  qui  a  él/-  mentionné 
à  l'année  i  i2  32.]  , 

Baudouin  de  Montoisaist^  se  maria  avec  Esclave,  fille  de  Philippes 
de  Brie. 

Robert  de  Montgisart,  l'un  des  premiers  barons  de  Cyj)re'',  fut  un 
de  ceux  qui  conservèi'ent  la  fidélité  au  roy  Henry,  qui  avoit  esté  chassé 
par  son  frère  Amalric  ;  lequel  ayant  esté  mis  à  mort  par  Snnéon  de 
Montolimpe  en  l'an  iBog,  Robert  fut  éleu  lieutenant  général  avec 
Agne  [ou  Aiguë]  de  Bessan  et  Renaud  de  Boissons  [ap])elé  Renaud 
Sanson  dans  Loredan],  et  en  cette  (jualité  récent,  au  nom  du  roy,  les 
sermens  des  peuples.  Il  se  trouva  encore  au  traité  de  mariage -'  <[ui  lut 
arresté  en  présence  de  ce  roy,  en  la  ville  de  JNicossie,  entre  Fernand, 
prince  de  la  Morée,  et  Isabelle  d'Ibeliii,  Tan  i3i5;  el  cim}  ans  après 
le  roy  luy  donna  la  conduit(!  de  quatre  galères  et  de  six  fiistes  contre 
les  Génois. 

Jean  de  Montgisart  l'aisné,  chevalier ^  souscrivit  avec  un  autre  Jk\x 


'  De  Mas-Enlrie.  ///s/,  rfe  r%)T,  Lit.  traduction  française.   I.   F.   |).  -îyg,   îSo. 

p.  io3.  -i^i- 

-  De  Miis-I.alrie,  Hlsl.  île  Cliijjire,  t.  Il ,  '   Lorcdano,  //«/.(/(>%>*•<•.  1.  VI.  p.  -iSti, 

0.  xxvn,  x\x,  xxxix,  xi.ii.  389;  Irad.  franc,  t.  I,  p.  3i(),  o-io. 

'  Ligiingcs  (l'oittrc-mei;  c.  xxvi,  xxxvni.  °   Tn'sor  des  chartes  du  roi/.  —  De  Mas- 

'  Loredano.  Hisl.  deCyprc,  i.  V.p.  354;  Latrie,  Hist.  de  Chypre,  l.  H,  p.  if>i. 


/,00  I.KS   KAMILLKS  DOUTHK-MIM;. 

DE  MoA'TGisAiîT,  clicviilinr,  (il,  Ifis  autrcs  hiiroiis  du  loyaiiiiK!  de  Cypre, 
i'assinal  du  douaire  accordé  à  Marie  de  Boui'J)Oii,  leiume  de  Guy,  fds 
aisiié  (le  Hugues  IV.  roy  de  Cypre,  l'an  i.'i-jH. 

1(3 1  jaiivin'  i.i.io.)  Dans  cet  acte,  I(î  premier  nomni('!  des  deux  Jean  de 
Montgisarl  est  (|iialilir  d'rt»»',  (;e  (|iii  fait  supposer  qu'ils  (étaient  frères.  L'un 
des  deux,  sous  cette  (|ualification,  souscrit  un  traité',  du  ai  février  i33cS, 
entre  le  roi  Hugues  IV  cl  la  répuMique  de  Gênes. 

,l,\c(^>UKs  i)K  iMoNTGisAiiT,  ciievalicr.  est  témoin  de  la  coidirmation -,  l'aile  le 
t8  octobre  i3(|7,  d'un  accord  conclu  le  )  i  (x^tobre  i  o(i()  entre  (lliypre  et 
Venise.] 

'   De  M;is-L;ili-ii',  tllxl.  ilc  Climm,  1.  11.  '   Ue  Mas-Latnc,  lli>,l.  de  Cliy/rre ,  t.  11. 

p.  179.  p-  'iSS,  note  3. 


LES  SEIGNEURS  DE  MONTRÉAL.  iOl 


LES  SEIGNEURS  DE  MONTREAL 

ET   DE    LA    TERRE    D'OUTRE    LE   JOURDAIN. 


Baudouin,  I"  <\n  nom,  roy  de  Hiériisaleni ',  désirant  estendre  les 
limites  de  ses  Estais,  et  n'ayant  au  delà  du  Jourdain  aucune  forteresse 
poui-  réprimer  les  courses  des  Arabes,  prit  résolution  de  traverser  la 
mer  Morte  et  l'Ai'abie  Déserte  ou  Pétrée,  puis  arriva  en  celle  appelée 
Sy7'ia  Sobal,  près  de  la  mer  Rouge;  et  là  il  fil  eslever  sur  une  colline 
un  chasteau.  Fort  d'assiette,  (ju  il  garnit  de  tout  ce  qui  esloil  nécessaire, 
auquel  il  donna  le  nom  de  Mont-Royal  ou  iVoiiln'al,  parce  qu'il  avoit 
un  l'oy  pour  tondaleur. 

[La  jiosilion  de  Montréal  esl  aujourd'hui  parfaitement  identifiée  avec  celle 
(lu  village  de  Scliau])eek,  à  l'est  de  l'Ouad-Arba.] 

Depuis,  celle  partie  d'Arabie''^  prit  le  nom  de  la  terre  de  Montréal, 
estant  aussy  appelée  quelquefois  la  Terre  d'outre  le  Jourdain.  Ce  chas- 
teau fust  basty  en  l'an  i  i  if),  et  se  trouve  avoir  esté  possédé  avec  ses 
dépendances  par 

RojiAiN  DU  PuY  (Roinaiiiis  de  Podioj,  qui  esl  qualifié  seigneur  de  la 
Terre  d'outre  le  Jourdain  par  Guillaume  de  Tyr  ^,  et  eut  un  fils  nonuné 
Raoul. 

[Romain  du  Piiv  est  sans  doute  le  même  que  l'on  voit  faire  des  conces- 

'  \Mllelnius  Tyr.  1.  11.  c.  xwi.  —  Hist.  c.  iv.  —  Sanut.  l.lll,  part,  ili.c.  i. —  Vin- 

liierosol.  part,  n,  p.  (il  i.  —  Fulclier.  1.  Il,  cent.  Beliov.  1.  XXXI,  c.  Lx.\xvn. 
c.  LUI.  '  Willeluius  Tyr.  1.  XIV,  c.  sv;  I.  XV, 

'  Willelmus  Tyr.  \.  XVI,  c.  vi;  I.  XXI,  c.  xxi. 


Zi02  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MEli. 

sions  à  l'Hôpital  de  Jérusalem  '  cl  au  Saint-Sépulcre'-,  en  1 1  lo  et  i  i  98,  et 
signer  des  diplômes  du  roi  Baudouin  IP  et  de  Hugues  de  Joppé  *  (1120, 

L'un  ot  l'autre  ayant  esté  accusez  et  convaincus  d'avoir  conspiré 
contre  Fouques,  roy  de  Hiérusaiera,  lurent  privez  de  leurs  seigneu- 
l'ies,  qui  funMit  données  par  le  roy,  au  plus  tard  en  1  iSa,  à 

Païen,  stirnoinnié  le  Bonteiller^  [Pincerna),  parce  qu'il  avoit  esté 
escliançon  du  roy. 

[En  cotte  (puilité  il  avait  signé  des  diplômes  du  roi  Baudouin  11°  (1120, 
I  128).  comme  seigneur  de  Montréal;  il  est  témoin  d'un  acte  de  Guillaume 
de  Buris,  seigneur  de  Til)ériade  "  (1182);  cependant  il  souscrit  encore  un 
acte  du  roi  Foulques^  (1  i3(j),  avec  la  simple  (jualitication  de  Puicerm.] 

Lequel  estant  devenu  ])osscsseur  de  cette  vaste  et  grande  seigneurie, 
lit  coiistruir(!  un  très-fort  chasteau  sur  les  confins  de  l'Arabie  seconde, 
près  de  Raba,  dite  la  Pierre  du  Désert,  qui  en  est  la  ville  capitale,  et 
luy  donna  le  nom  de  Crahr.  [Cette  seconde  forteresse  domine  encore 
de  nos  jours  la  ville  modci-ne  de  Karak  dans  la  Moabitide.] 

Ce  seigneur  se  trouva  avec  les  autres  princes  du  royaume  de  Hié- 
rusalem  à  une  assemblée  générale',  qui  fut  tenu^»  eu  la  \ille  d'Acre, 
l'an  1  ]  /17. 

Maurick  succéda  à  Payen  '*,  son  oncle,  en  la  seigneui'ie  de  Montréal, 
avant  Tan  1162;  en  laquelle  année  il  se  trouva  au  siège  d'Ascalon. 

[En  cette  même  année,  il  concède  à  l'Hôpital  de  Jérusalem"  plusieurs 
terres  et  casaux  avec  différents  privilèges,  entre  autres  le  droit  de  libre  passage 

'   Coll.  dijAoïiiiU.  t.  i .  Il"'  -j  ,  3o  ,  p.  1,'i-i.  '   Cart.  S.  Sepulc.  11"  7'! ,  p.  1  69. 

/i5'4,  /lyf).  "   Cod.  d'qilomut.  n"  1  7,  p-  18.  /17G. 

'   Cart.  S.  Scpiilc.  n"  kà,  p.  8-2  ,  83.  '    Vilii  Liidov.  VII,  rcg:  fi:  c.  xvin.  apud 

'   Cart.  S.Sepuk.  n°  â.5,  p.  8.5.  l'illwu,  édit.  Du  Cliesiie. 

'  Cod.  dlploinat.  t.  I,  11°  157.  p.  301.  "  WiilelmusTyr.l.XVU,  c.vxi;  1.  WII. 

'  Wiiielnnis  Tjr.  1.  XV,  c.  xxi;  I.  XVII,  c.  xvmii. 
c.  i;  i.  XXII,  c.  xxMii.  "    (,W.  dlplomnl.  t.  I,  n"'  -29,  62  .  p.  3), 

"  Cart.  S.  Scpulc.  n"  hk .  i5,  p.  83,  85.  62,  63. 


LES  SEIGNEURS  DE  MONTRÉAL.  liO?, 

sur  la  mer  Morte.  Ces  concessions  furent  confirmées,  en  1177,  par  Renaud  de 
Châtillon.] 

Nous  ne  lisons  rien  des  alliances  de  ces  princes,  mais  seulement  que 

Phu-ii'I'e  de  Milly,  prince  de  Naples  ',  fils  de  Guy  de  Milly  et  d'Es- 
tiennette,  succéda  à  Maurice  [dont  il  aurait  épousé  la  lille,  selon 
Etienne  de  Lusignan],  et  (jue  le  roy  Baudouin  III  luy  donna  cette 
principauté  avec  la  seigneurie  de  Saint-Abraham,  en  échange  de  la 
vdle  de  Naples,  qu'il  luy  transporta.  11  laissa  de  sa  femme  une  fdle, 
Estiennetle -,  qui  espousa  en  premières  noces  Humfroy  de  Toron, 
11"  du  nom,  et,  en  secondes. 

Miles  de  Plancy,  séneschal  de  Hiérusalem^,  qui  fut  par  ce  moyen, 
au  droit  de  sa  femme,  seigneur  de  Montréal.  Il  estoit  François  de 
nation,  et  fds  de  Hugues,  seigneur  de  Plancy*,  au  comté  de  Cham- 
pagne. 11  posséda  les  bonnes  grâces  du  roy  Amaury,  duquel  il  estoit 
proche  parent,  qui  luy  donna  la  dignité  de  séneschal,  et  luy  fit  es- 
pouser  la  dame  de  Montréal.  Cette  faveur  le  rendit  insupportable  et 
arrogant,  et  luy  attira  à  la  fin  la  dernière  disgrâce;  car,  après  la  mort 
d'Amaury,  voulant  s'emparer  du  gouvernement  sous  le  jeune  roy  Bau- 
douin IV,  son  fils\  ses  ennemis  subornèrent  des  assassins,  (|ui  le  tuèrent 
sur  le  matin,  en  pleine  rue,  dans  la  ville  d'Acre.  [11  fut  témoin  de 
plusieurs  actes  du  roi  Amaury'',  des  années  1168,  1169,  1171  et 
18  avril  1 17^.] 

L'histoire  le  note  encore  de  trahison  et  de  méchanceté  ''  pour  avoir 
rendu  à  Saladin,  moyennant  de  l'argent,  la  ville  d'Alexandrie,  qu'il 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XXII.  c.  v,  xxviii.  "  H'''!-  ''''  Chaslll/o,,,  p.  Sa.—  Hist.  de 

—  Llgmiffes  il'outre-mer,  c.  xiv,   xxvi.  —  MoiUmor.  1.  XII,  e.  m. 
Généalogie    des     barons    de    Mont- Royal,  MVillelmus  Tyr.  1.  XXI ,  0.  iv. 

fol.  5G  r.  {\v\r  Les  Princes  ou  Seigneurs  de  '   Cart.  S.  Sépale.  n°   18/1,   p.  828.  -- 

If  aptes.  )  ^°d-  diplomat.  l.  I,n"i7,i8,20i,p.  69, 

=  Willelmus   Tyrensis.   1.   XXI,   c.   m,  5o,  sii,  5oo,  5oi. 


IV. 


Jacobus  de  Vitriaco,  I.  1,  c.  xlviii. 
Willelmus  Tyr.  1.  XXI .  c.  m.  iv.  Sanut.  1.  III.  part.  6.  c.  xxu. 


/lOA  LES   FAMILLES  D'OUTliE-MER. 

avoit  enlevée  sur  liiy,  et  persuadé  le  roy  Amaury  d'abandonner  le 
siège  qu'il  avoil  mis  devant  la  ville  du  Caire,  qui  estoit  preste  à  se 
rendre.  Sa  veuve,  Estiennette  de  Milly,  espousa,  en  troisièmes  noces, 

Renaud  de  Cblvstillon  sur  Loinjj,  ([ui  avoit  esté  prince  d'Antioclie  ', 
à  cause  de  sa  première  fenune,  Constance  de  Poitiers,  et  qui  devint 
seigneur  de  Montréal  à  cause  de  cette  seconde  alliance. 

rCe  mariaije  parait  avoir  pu  lieu  dans  le  cours  de  l'anuée  i  177;  far,  en 
cette  année-,  Renaud  de  Chùlillon  souscrit,  comme  prince  d'AntiocJie,  un 
acte,  sans  date  de  mois,  de  Sibylle,  comtesse  de  Joppé  et  d'Ascalon;  et,  dans 
un  acte  de  novembre'',  même  année,  où,  de  concert  avec  sa  femme  Sté- 
phanie, il  confirme  toutes  les  concessions  faites  par  Maurice  à  l'Hôpital  de 
.lérusalein,  il  se  nomme  Renaud,  autrefois  prince  d'Antioclie,  maintenant  par 
la  fjrâce  de  Dieu   soinnenr  d'Hébron  ou  Saint-Abraham  et  de  Alontréal.j 

Saladin  assiégea  de  S(hi  temps,  en  l'an  ii83',  la  ville  de  Crncli, 
laquelle  il  dclTendit  avec  beaucoup  de  valeur,  le  sultan  ayant  esté 
obligé  de  se  l'etirer.  Mais  en  suite  de  la  delTaite  du  roy  Guy,  avenue 
en  l'an  1  187,  elle  luy  fut  rendue  faute  de  vivres,  après  deux  ans  do 
siège. 

I  Cette  jdace  résistait  encore  à  Saladin  cpielipio  temps  après  la  jirise  de  Jé- 
rusalem '. 

A  la  mort  de  Baudouin  IV  (1  186),  Renaud  si-  montra  lui  des  plus  zélés 
partisans  de  Sib\lle  et  do  Guy  de  Lusignan  ",  et  contribua  de  tout  son  pouvoir 
à  faire  nounncr  ce  dernier  roi  de  .lérnsalem.] 

Quebjues  historiens  blasuient  le  prince  Renaud''  pour  avoir  esté 

'   \o\r  Les  Princes  d'Aiili(jclir.  ^  Rnooi-   île   llovcilen  ,  p.  6i6. —  Cod. 

-   Cod.  diplomal.  t.  I.  n"  63  ,  p.  03.  dijilnii/a/.  I.  I.  n"  36.  p.  3i5. 

'   Cod.  diplomal.  t.  I.  11°  63,  ]).  6-2.  "   Coiitiniuit.  de  Guiil.  de  Tyr,  1.  XXIII, 

"   WiiletniusTyr.  i.  XXII.c.vn.xiv.wvn,  c.    xvii.  p.   o(j,   .ig,   —   Rad.    Coggeshal. 

xxvui,  XXIX.  —  Sanut.  1.  III,  part,  g,  c.  i\.  Ampliss.  coll.  l.  V,  col.  5/17,  G. 

—  Willelinus  Neubrigius,  1.  III,  c.  xvii.  —  '   Hist.  llierosoliiii.  p.  11 5-2.  —  Monach. 

Monach.  S.  Mnrimii.  ann.  1187.  —  Incerti  S.  Mariiin.   —  Willelmiis  Tyrens.  I.  XXII, 

aucl.  Hist.  Hierosol.  ]).  ii5G.  c.  xiv. 


LES  SEIGNEURS  DE  MONTRÉAL.  /lOu 

la  cause  priiicipaKi  des  l'uiiestes  révolutions  (jui  arrivèrcul  dans  le 
royaunio  de  Hiérusalem,  par  ropiniaslrelé  qu'il  tesmoigna  à  ne  point 
vouloir  déférer  aux  tresves  que  les  chrestiens  avoient  avec  Saladin.  ce 
(lui  irrita  tellement  ce  sultan  que,  n'ayant  pu  tirer  aucune  satisfaction 
des  nostres  pour  cette  infraction',  il  \int,  en  1187,  fondre  avec  une 
puissante  armée  dans  la  terre  sainte,  y  ravagea  la  campagne.  deOil 
les  forces  du  royaume,  fit  le  roy  Guy  prisonnier,  et  le  prince  Renaud, 
auquel  il  coupa  la  teste  de  sa  main  propi'e.  Guillaume  de  Neubourg 
luy  donne  cet  éloge  d'avoir  esté  un  ])rinc(^  très-clireslien,  très-vaillant 
de  sa  personne,  et  ipii  s'estoil  signalé  dans  une  infinité  de  cond)ats. 
L'abbé  d'Usperg-  s'est  mespris,  le  qualifiant  prince  de  la  Morée,  au 
lieu  de  Montréal;  aussy  bien  que  l'auteur  de  la  Gbroni(iue  orientale', 
publiée  par  Abraliam  Echellensis,  qui  luy  donne  le  nom  d'\rnat,  au 
lieu  de  Renaud.  Il  ne  laissa  point  d'enfans  de  sa  femme  *. 

Le  seigneur  du  Crach  et  de  Montréal-'  avoit  droit  de  liante  coui, 
c'est-à-dire  coin  ou  monnoye  et  justice.  Il  y  avoit  en  ces  deu\  places 
cour  de  boui-geoisie  et  justice. 

[(ielle  seigneurie  élail  for!  iui|iorlanle  ;  elle  (lésait  au  mi  "^  soixante  oheva- 
fiers.  dont  la  devise  ou  répartition  était  telle  :  fJu  (Irac  et  de  M(jiiln'al,  ([ua- 
rante  chevaliers;  de  Sainl-Abraham,  vingt  clievaiiers.| 


'   Malli.  Paris,  aim.  nTu  .  p.  56i.  —  *  Aljh.  Lîspeig.  p.  oiî. 

Hisl.e.rpeil.  nsiiit.Jkd.it.  'iii.  —  Cliroii.  iiingi}.  '   Cliraii.  orient .  p.  nui. 

belg_  —  Sanut.  I.  lit,  C.  iv,  p.  9.— Fulgos.  '   Ilisl.  munuscr.  d'uiiti-r-Dirr. 

rov.  niciiior.  I.IX,  c.  V. — Gcr\as.  Barobern ,  '  J s.s/w.s'  de  lénis.  édil.   lîrugiiol.  c.  i. 

p.  i5o-3.  —  Ncubrig.  1.  Itl.c.  XVII, /lyj/jm/.  cci.w,  p.  /120;  \jMw ,  p.  iJTvj. 
nd  cliron.  Marcian.  p.  900.  —  Continuât,  de  "  Assises  de  .h'nis.  c'dil .  t'onrfiidl .  |).  h  ■>  2  . 

Guili.  i\e  Tyr,  1.  XXIII.  c.  xi.iv,  xlv,  p.  60 ,  Labbe,  p.  55'j. 
67.  —  liad.  Coggesh.  Ampliss.  coll.  558. 


iOe  LES  FAMILLES  D  OUTUE-MER. 


LES  PRINCES  OU  SEIGNEURS  DE  NAI»LES. 


Baudoin,  1"  du  nom,  roy  de  Hiérusaleiii ,  se  rendit  maistre  de  la 
ville  de  .Naples',  dite  autrelbis  Sichur  et  Sainane,  sans  aucun  siège  ny 
appareil  de  j",uerre. 

Philippe  dk  Milly  la  posséda  avec  le  titre  de  prince,  comme  nous 
apprenons  de  Guillaume  de  Tyr-,  sous  les  années  1 1^2,  1 1A7,  1 168 
et  1 1 65.  11  la  céda  au  roy  Baudouin  IIP,  en  échange  des  seigneuries 
de  Montréal  et  de  Saint-Abraham;  et  enfin,  ayant  pris  résolution  de 
quitter  le  monde  ',  il  se  fit  templier,  et  devint  grand  maistre  de  cet 
ordre,  laquelle  dignité  il  quitta  depuis.  Il  estoit  fils  de 

Guy  de  Milly,  gentilhomme  champenois,  que  l'on  peut  présumer 
avoir  possédé  la  seigneurie  de  Naples  avant  son  fils,  et  d'Estéfénie  ou 
Estienette,  native  de  Flandres. 

[Il  paraît  douteux  que  Gui  de  Milly  ait  été  jamais  seigneur  de  Naples.  Dans 
les  divers  actes  qu'il  a  souscrits,  comme  témoin'',  en  1110,  1120,  1126, 
1126,  comme  dans  ceux  où  il  est  mentionné^',  1  127,  11 38,  11 54,  il  n'est 
jamais  appelé  que  Gui  de  Miluico,  de  Milet,  du  Milieu,  sans  autre  qualification. 
En  outre ,  un  des  nouveaux  chapitres  du  Lignage  d'outre-nier  '  dit  que  sire 

'  Albert.  Aquens.  1.  X,  c.  xxvi.  —  Gui-  '  Willelinus  Tjr.  1.  XX,  c.  x\iv;  I.  XXtL 

Itert.  1.  Vn,  c.  XIV.  —  Jo.  Pliocas.  note  i.'i.  c.  v. 

—  Joiiiville.   p.  -225;  édition  Du  Caiige,  '   Cari.  S.  Sepiilc.  n°  Û5,  p.  85.  —  Cad. 

[>.  io5.  —  Seb.  l'aoli,  Cod.  ilipluiiinl.  t.  I,  diphinat.  1.  1,  n°'  a ,  8,  10 ,  p.  3 ,  9 ,  10. 
p.  hho.  ''  ('"!'/■  ^-  Sepulc.  n°  33,  p.  63.  —  Cod. 

•  Willeimus  Tyr.  I.  XVI,  c.  iv;  \.  XVII,  dlphiimt.  m"  12,  3o,  p.  i3,  33. 
c.  i,  xiv;  1.  XVIII,  C.  xui;  I.  XIX,  c.  xxi.  '  Lignages  d'oiitre-mer,   édit.   Beugnol , 

'  Lignages  d'outre-mer,  c.  xiv,  xxvi.  c.  xiv. 


LES  PRINCES  OU   SEIGNEURS  DE  NAPLES.  407 

Païen,  bouteiller,  était  seigneur  de  Naples;  qu'il  mourut  sans  liiTitieis,  et 
qu'après  lui  son  neveu,  Philippe  de  Milly,  fut  seigneur  de  Naples;  ce  qui  ne 
permet  guère,  ce  semble,  de  supposer  d'intermédiaire  entre  Payen  et  Phi- 
lippe. 

Philippe  de  Milly,  ne  |)araîl  pas  avoir  eu  le  litre  de  seijjneur  de  Naples 
avant  iiAq'.  Dans  un  acte  du  roi  Foulques-,  du  5  février  ii38,  il  est 
nommé  parmi  les  témoins  avec  cette  seule  qualification  :  Philippe,  fis  de  (hii 
de  Milly.  Il  n'était  donc  pas  encore  seigneur  de  Naples;  mais  son  ))ère,  en  ce 
moment,  ne  l'était  pas  non  plus,  comme  tout  semble  le  prouver. 

Philippe  de  Mdly  signe,  comme  témoin,  sous  le  nom  de  Philippe  de  Naples, 
ou  seigneur  de  Naples,  une  série  d'actes^,  de  i  i65  à  116/1,  ([u'il  serait  inu- 
lile  d'énuniérer  ici.  Nous  ne  voyons  pas  en  (|uel  temps  Roard  l'Ancien,  du 
nom  de  Joppé,  et  qui  fut  surnommé  de  Naples",  aurait  eu  la  possession  de 
cette  seigneurie;  au  moment  où  il  est  appelé  Roard  de  Naples,  Philippe  de 
Mdly  en  était  incontestablement  seigneur,  et  plusieurs  actes  ^  de  la  reine 
Mélissende  (ii55),  du  roi  Raudouiii  111  (iitio).  du  roi  Amauri  (  1  16/1), 
signés  par  Roard  de  Neapoli  et  Neapolilmuts,  le  sont  également  par  Philippe, 
avec  la  même  qualification,  Neapolitanus.  Nous  ne  pouvons  dire  à  quel  litre 
Roard  avait  pris  ce  surnom. 

A  la  mort  de  Maurice,  seigneur  de  Crac,  son  cousin,  Philip|)e  lui  succéda 
dans  celle  nouvelle  seigneurie,  ainsi  ipi'on  l'a  vu '^.  mais  à  la  condilion  d'a- 
bandonner Naples  au  roi  Amauri.  Les  rois  de  Jérusalem  n'auraient  [las  voulu 
sans  doute  voir  ces  deux  fiefs  importants  réunis  en  une  seule  main.  Philippe 
de  Millv  ne  fut  j)as  longtemps  seigneur  de  Crac  et  de  Montréal  ;  il  avait  ac(|uis 
celle  seigneurie  vers  1 16.5  \  au  plus  tôt;  en  1  169  il  était  ^  déjà  grand  maître 
(le  f ordre  des  Templiers.] 

L'histoire  ne  nous  a  pas  marqué  le  nom  et  la  famille  de  sa  femme, 


'  Guill.  de  Tyr,  1.  XYI^  c.  iv.  ^  Carlul.  S.  Scpnla:  n"  5o  ,  1  /i4  ,  p.  98  , 

-   Carlul.  S.  Sepiilc.  n"  33.  p.  G3.  167.  —  Cod.  diplomnt.  l.  I,  11°  .5o,  p.  5i. 

"   Carlul.  S.  Scpiilc.  n"  ig-SS,  56,  Sg,  "  Voir  Les  Seigneurs  de  Crue  et  tic  Moiit- 

60,  Ga  ,  G3  .    l'i'l.  —  Cod.   diploumt.   t.    I,  n'ai. 
\r  23,  2/1,  3o.  3i,  00.  '  Guiil.  de  Tyr,  I.  XIX,  c.  xxi. 

'  Voir  La  Famille  qui  a  jtorU'  le  nom  de  *  Voir,  plus  bas.  Les  Grands  Maîtres  du 


Jnplie.  Temple. 


i08  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

mais  bien  tju'il  en  eul  deux  filles,  sçavoir,  Estieuuelte  et  Helvis,  qui 
décéda  à  marier  '. 

[Helvis  niourul  sans  poshTilù;  mais  elle  avait  été  mariée  à  un  neveu  du 
seigneur  de  Tabarie '-.  qni  cul  des  dillérends  avec  le  roi  et  quitta  le  pays.] 

Estieniietle  fui  mariée  trois  fois;  la  première,  avec  Humfroy,  sei- 
gneui'  de  Toron:  puis  avec  Miles  de  Plancy;  et,  en  troisièmes  noces, 
avec  Renaud  de  Cdiastillon  %  prince  de  Montréal.  Pliilippes  eut  encore 
deux  f'rèies,  Henry  et  Guv.  suinomuié  le  François  en  un  ancien  titre*, 
lecjuel  mourut  sans  enl'ans. 

I  (jui  le  Français  a  souscrit  un  grand  nombre  de  titres  du  roi  Baudouin  III 
et  de  plusieurs  seigneurs-',  de  i  i55  à  i  160.  Il  était  sénéchal  du  royaume'' 
en  I  I  64. 1 

Hem  y  de  Milly,  surnommé  le  Buffle,  espousa  Agnès,  fille  dEiis- 
taciie  Garner  ',  premier  seigneur  de  Sagelte  [ou  seulement  sa  petite- 
fdle*,  sœur  de  Renaud,  seigneur  de  Sajette],  el  laissa  d'elle  trois  filles, 
entre  lesquelles  il  y  eut  difîerend''  pour  le  partage  de  la  succession  de 
leur  père.  L'aisnée '°  [Helvis]  fut  mariée  à  Adam  [ou  André],  seigneur 
de  Bessau:  la  seconde,  Esliennette,  à  [Guillaume  Dore!  ",  seigneur  du 
Boutron,  puis  à]  Hugues  [le  Boileux],  seigneur  de  Giblet:  et  la  troi- 
sième, nommée  Agnès,  à  Joscelin  III,  comte  d'Edesse. 

Estienuette,  estant  veuve  de  Guy  de  Milly  ^-,  se  remaria  avec  Bau- 
douin, seigneur  de  Rames,  qui  en  procréa  Helvis,  femme  de  Balian 
le  François,  premier  seigneur  dlbelin. 

'   Lignages  d'oHlre-mer,   c.    xiv,   édition  '   Lignages  iVoulrc-iner,  <:.  Mn,  \i\,éA\.i. 

Labbe.  Labbe. 

"  Lignages  d'oxdrc-mer,   c.    xv.   édition  *  Lignages  d' outre-mer,   c.   xvi,    édition 

Beugnot.  (Voir  Les  Seigneurs  de  Tabarie.)  lîeugnol. 

'  \o\T  Les  Princes  de  Montréal.  '  /l«s/se«(/eyé)«s.  p.  520 ;  édit.  Beugnot. 

*   Preiires  de  l'Iiist.  de  Bétkune ,  p.  Sôy.  t.  II.  p.  ioS.  hhh. 
;î58.  ''  Lignages  d'oulre-mer,  édition   Lal)bL'. 

^   C.artularium   Saneti  Seimlrri ,    n"  5i-  c.  x\  ;  édition  Beugnot,  c.  xvi,  XXM. 
■  57.  59,  Co.  (j-J  ,  (J3.  —  Codice  dijihnialico ,  "   Voir  Les  Seigneurs  du  Boutron. 

n°'  3i,  36.  '"  Lignages  d'outre-mer,  c.    xiv.  édition 

'  Cart.  S.Sepuk.  n°  i/ii.  p.  2G7.  Beugnot. 


LES  PRINCES  OU  SEIGNEURS  J)E  NAPLES.  '         /i09 

[C'est  ainsi  que  Philippe  de  Milly  se  trouvait  l'oncle  maternel  de  llunues, 
Baudouin  et  Balian  d'Ibelin ,  fils  de  Balian  le  Français.] 

Balivn  d'Ibelin,  nommé  diversement  dans  les  auteurs  Balis.\int  et 
Barisan',  et  rds  de  Balian,  dont  je  viens  déparier,  ayant  espousé 
Marie  Comnène-,  veuve  d'Amalric,  roy  de  Hiérusalem,  vers  l'an  1 17G, 
sous  l'aveu  du  jeune  roy  Baudouin  IV,  devint  seigneur  usufruitier  de 
la  ville  de  Naples,  que  cette  princesse  possédoit  à  titre  de  douaire;  doù 


vif 


L'ut  rpi'il  est  appelé  NapoUtniii  ^  pai'  Guillaume  de  Tyr. 

[Dans  plusieurs  actes  de  ii55  \  Balian  II,  d'Ibelin,  est  nommé  conune 
étant  un  enfant  mineur.  Il  ne  l'est  plus  en  1  1  58  "'.  Kn  1  160  ''',  il  confirme  el 
sijfne  un  acte  de  Hugues  d'Ibelin,  son  frère.  11  souscrit  encore,  conune  té- 
moin, (liflerents  actes  des  années"'  1  167,  1170,  1  17^,  1  176.  1  176.  11  est 
iiientionné  pour  la  première  fois,  comme  seigneur  de  Najjles,  dans  un  acte 
d'Amauri,  vicomte  de  celle  ville*  (1178),  et  dans  l'acte  du  roi  Baudouin  IV, 
confirmatif  du  précédent  (1  178,  17  novembre).  En  1  180'^,  de  concert  avec 
sa  femme  Marie,  reine  douairière  de  Jérusalem,  il  fait  une  concession  de 
(erres  à  l'ordre  des  Hospitaliers.  On  le  voit  ensuite  souscrire  diflerents  actes, 
en  1  181  '",  1  182,  et  jusqu'en  janvier  1  ic)3.  On  ne  sait  s'il  vécut  beaucoup 
au  delà.  En  1180  ",  au  couronnement  du  [lelit  roi  Baudouin  V,  il  le  porta 
dans  ses  bras,  pour  (pie  cet  enfant  ne  parût  pas  plus  petit  que  les  barons  qui 
l'entouraient.  En  1  186'-,  il  fut  un  de  ceux  qui  s'entremirent  le  plusactivemenl 


'  Hislor.  Ilierosol.  p.  1171.  (Voir,  plus 
lunil,  p.  87.5,  Les  Sclffueuis  d'Ibelin  et  de 
Ruines.  ) 

•  VViilelimis  Tyr.  1.  XXI,  c.  xviii,  \\ii. 
—  Assises  de  Jihus.  édition  Labbe.  I.  II, 
c.   XLVii,  p.    hbB.   556;  (îdilion  Beiigfnuf. 

t.    I,   c.    I.XV,   CCLXXI  ,   p.    10(),  4-!3,    llilli.   — 

.ilberic.  aiin.  ia33.  Ilisloricns  de  Frnncc. 
t.  XXI,  |).  C  1  0,  b.  c. 

'  Willelimis  Tyr.  I.  XXII,  c.  \xvn. 

''  Cdii.  S.  Sepiilc.  n""  5(3 ,  5i),  (J-2.  p.  1  1  1  , 
118,125. 

^  Oiri.  S.  SejMile.  n"  (3o  ,  (33,  p.  lao. 
1-21,  1  a8. 


"  Ciiil.  S.  Sepiilr.  n"  (35,  p.  i35. 

'  Cod.  diphnmt.  1. 1 ,  11°'  5 1 ,  57.  (3 1 .  171. 
•!0i.  20a  ,  p.  52  ,  58,  fil ,  2  1  3,  2  1  à,  2  44. 
2  45. 

"  Cod.  diplonwi.  1.  I.  Il"  64.  65,  p.  04, 
65. 

(!od.  diploiiKii.   t.    I,   n"   68,  p.    68, 
69. 

' "  Cod.  diplomnt.  1. 1 ,  n°'  2  ,  7 1 ,  72  .  178, 
p.  71  ,  72,  70,  2 16,  282. 

"  Cnntiniuit.  de  Guiil.  de  Tyr.  1.  XXllI. 
I-.  V,  p.  8. 

'"  ContiniKit.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXIII, 


r.  wiv,  XXV.  p.  35,  37. 


'ijn  ij:s  rAMii.LKs  DOUTr.E-Mi-r,. 

pour  rétablir  la  paix  onlro  le  roi  el  le  comte  de  Tripoli.  Après  la  bataille  de 
Hattin.  en  iilS'y  '.  il  s'ciilnit  d'abord  i^i  Tyr,  puis  revint  à  Jérusalem,  où 
s'étnil  réliiipi'c'  la  reine  Marie,  sa  l'einmi'.  Il  voulait  se  retirer  avec  elle  à 
Ascalon;  mais  il  se  trouva  pres(|ue  forcé  par  le  patriarche  et  le  peuple  de 
rester  dans  Jérusalem  ])our  la  défendre.] 

Un  auteur  arabe-  escrit  quil  se  signala  au  siège  cjue  Saladin  mit 
devant  Hiérusalem,  et  qu'il  obligea  le  sultan  à  se  départir  de  la  fierté 
avec  laquelle  il  vouloit  traitei'  les  assiégez,  (|ui  deniandoient  à  capi- 
tuler. 

I  (le  fait  est  raconté  par  le  Contiiniateur  de  Guillaume  de  Tyr  avec  plus  de 
détails  et  d'une  manière  plus  intéressante''.  Balian  resta  donc  dans  la  ville  de 
Jérusalem  pour  la  défendre  contre  Saladin,  (pii  l'assiégeait.  Quand  il  la  vit 
sans  ressources,  il  demanda  un(,'  capitulation  à  Saladin,  cpii  la  refusa.  Puis  il 
eut  avec  lui,  sur  le  prix  de  la  rançon  des  habitants  de  la  ville  et  surtout  des 
pauvres,  une  discussion  où  se  montrent  toute  la  franchise  et  la  générosité  qui 
caractérisaient  le  vainqueur  des  chrétiens.] 

II  eut  de  son  mariage  Jean,  qui  lut  seigneur  de  Barut;  Pliilippes. 
qui  fut  bail  ou  régent  de  Gypre  sous  le  l'oy  Henry,  et  qui  décéda  en 
1  227  ;  Raoul  et  Hugues,  dont  il  est  parlé  dans  Alberic;  Helvis,  femme 
de  Renaud,  piince  de  Sagette;  et  Marguerite,  mariée  à  Gautier,  prince 
de  Césarée.  Cette  place  vint  incontinent  après  en  la  puissance  des  Sar- 
razins*,  après  la  delïailc  du  roy  Guy,  Tan  1  187. 

[A  la  nonv(dle  de  ce  (h'sasti'e,  les  habitants  (1(3  Naples  l'avaient  presque 
entièrement  abandonnée,  et  la  reine  Marie,  que  son  mari  Balian  y  avait 
lais.sée  pendant  la  bataille,  se  réfugia  à  Jérusalem. | 

Et  quelque  temps  apiès  nous  lisons   qu'en  l'an  lâog-'   le   sultan 


'   Continuateur  de   Guillaume    de  Tyr,  c.  xlvi,  i.vi,  lix,  lv,  p.  68-70,  S.") ,  88-93. 

1.   XXIU,   c.    \Lu,   xLvi,   p.  05,    (J8-70.  "  Royer  de  Hoveden,  p.  G/i3.  ^  Rad. 

—  Rad.    Cogg-eshal.    Aiiijilm.    coll.    l.    V.  Cofjgesh.  Ampliss.  coll.  t.  V,  col.  56-j.  — 

col.  557,  d.  Contiimalour  detniillaunie  de  Tyr,  1.  WIIl. 

-  Albufaraz,  fol.  -173,  27^.  c.  xlvi,  p.  08. 

-'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXlll,  '  AlLme.  ann.  i23(j. 


LES  PRIiSCES  OU  SEIGNEURS  DE  .\.\1'LES.  '        'Ml 

Naissere,  fils  de  Conrad,  qui  avoit  {jucire  avec  le  sultan  de  Damas, 
en  estoit  possesseur. 

[Le  lexle  d'AlL(^ric  '  j)orte  Conradin.  Les  [jalins  ilonnaiont  le  nom  do  Cora- 
din  à  Malek  al-Moadliam  Scliarler-Eddin .  sullaii  de  Damas.  Du  reste,  dans  te 
passage,  il  est  dit  que  Naissere  ëtait  maître  du  Crac  de  Montréal;  il  ii'v  est 
pas  question  de  Naples  ou  Naplouse.] 

'   Hisloiiens  de  France .  t.  \\I.  p.  Goj  e.  noie  g,  e(  j).  G-jû  j. 


h\-2  LIvS  FAMIIJ.ES  1)  OUTli  K-MEH. 


[LES   VICOMTES   !)E  NAPLES. 


Nous  oonnaissons  trois  viroiiites  de  Naplns  (|iii  so  sont  siicciklé  de  père  en 
lils: 

Olric,  HiiLRic  ou  HiRRic'  sigiie  en  cette  (|ualité  plusieurs  actes,  de  i  i  a8 
à  110  1.  Ce  dernier  acte  avec  son  lils 

.   Baudouin'^,  qui  souscrit,  comme  vicomte  de  Naples,  un  acte  du  roi  Amaun 
(iifii,    16  juillet)  et  du   patriarche  Amauri,  en   1168. 

Enfin  Amacri,  lils  de  Baudouin,  était  d(^jà  revêtu  de  celle  charge  en  1  1  yU-*. 
Dans  un  acte  de  1178*.  où  il  confirme  la  vente  d'un  casai,  faite  par  lui  à 
l'Hôpital  de  Jérusalem,  il  déclare  avoir  agi  avec  l'assentiment  du  roi  Bau- 
douin IV,  de  la  reine  mère  Marie ,  de  Balian ,  seigneur  de  Naples,  de  sa  femme. 
Stéphanie,  fille  de  Baudouin  de  Bames,  de  sa  mère,  Isabelle;  de  ses  frères. 
Bainald,  Jean.  Baimond,  Boger.  Balian;  et  de  ses  sœurs.  Mélissende,  Gille, 
Afni.ès.l 


() 


'    CnrIiiL  S.  Scpiilc.  n"  !iS ,  hh,   /ig.  —  Cnd.  iliploiiiat.  (.  I.  n°  fi  1  .  y.  (>i, 

Cod.  diplonml.  t.  I,  11°'  17.  3a,  33.  '   Cod.  diphiiial.  (.  1.  n"  6'i.  6,5,  p.  (i'i. 

"   uni.  S.  Sepulc.  11°'  \hh  .  1  (io  ,  p.  -208  .  (If) .  (i(i. 
•1S9. 


LES  SEIGNEURS  DE  iNEPIlIN.  '  /il3 


LES   SEIGNEURS  DE  NEPHIN. 


>jephin  estoil  im  fort  chasteau,  à  cinq  iniiies  de  Tripoly ',  el  ail- 
lant de  Botron.  Il  l'ut  possédé  par  des  seifjiKHirs  qui  en  portèrent  le 
surnom,  entre  lesquels  Guillaume  de  Tu'-  fait  mention  de 

Reinuard  ou  Renouard  de  Nepiuns,  qui  accompagna  Amaury,  roy  de 
Hiérusalem ,  avec  les  autres  barons,  au  voyage  qu'il  fit  à  Constanli- 
nople- poui-  y  aller  visiter  Tenqiereur  Manuel,  Tan  i  1O9.  Il  espousa. 
comme  je  le  présume  par  la  cii'constancc  des  temps,  Douce,  fdle  de 
Renaut  Porcelet ^  gentilhomme  originaire  de  Provence;  laquelle, 
estant  veuve  de  luy,  se  remaria  avec  Gautier  de  Bessan,  (pii  \ivoit 
en  Fan  1210.  [Ce  (|ui  lait  présumer  quelle  avait  été  |)lulol  la  leiiunt' 
de  Raimond  ou  Renaud,  qui  suit.]  Je  me  persuade  aussy  ipiil  lui 
père  de 

Raymond,  seigneur  de  Nepliin  [cpie  nous  voyons  .souscrire  j)Insieurs 
actes*  de  Raimond  II,  comte  de  Tripoli,  en  117/1,  1  '81,  118/1:  de 
Boémond  IV,  en  1196^;  et  peut-être  le  rnème  Renaid '^  qui  pilla  in- 
liuniaineinent  les  chrétiens  expulsés  de  Jérusalem,  en  1  1S7  '],  dont  la 

'   J.  tle  Vitriaco,  I.I,  c.  xliv.  —  Samil.  ''  D.  Vaissette,  Hisl.  (h  Languedoc,  I.  II. 

I.  II[,|)nrl.  i/i,c.  II.  —  Willcbr.  ab  Olden-  pr.  n°  /iô3.  col.  4(jH. 
Iiorg.  in  llliiorc,  p.  128.^  Innocent.  III,  "  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  Wlll 

Hpist.  I.  il,  p.  565. —  De  Mas-Latrie,  l.lll.  c.  lxiv,  variante,  p.  100,  101. 
p.  (508.  '  En  punition,  il  devint  aveugle,  et  ses 

\Villeliiius  Tyr.  I.  \\  ,  c.  xxn .  héritiers  perdirent  la  seigneurie  de  Népli 


m. 


Lignages  d'outre-mer,  c.  xv,  xwii.  de  leur  vivant.  (Continuât,  de  Guill.  de  Tyr 

'  Cad.  iliphwwt.  t.  I.  n"  .Vi .  70.   75.         loc.  cit.  p.  101.)  Ce  n'est  donc  pas  lui  <\u 
p.  55-  71  .  70.  lu'  dépouillé  par  r>oéiiiond  IV. 


'il'i  LES  FAMIM.l'S  DOUTRE-MER. 

fillo.  Ai;;limtine '.  espoiisa  IJoliarl ,  II"'  du  nom,  seigneur  de  Cayplias, 
el  sur  ]e(|uel  vrayseinblablenienl  Buéniond  [IV],  prince  d'Antioclie 
[comte  de  Tripoli],  s'empara  de  la  seigneurie  de  Nephin-  en  l'an  1206. 
Ce  seigneur  [nommé  Renoart^  par  le  Continuateur  de  Guillaume 
de  Tyr,  et  ti'ès-probablement  lils  de  Raiuiond  ou  Renaud],  ayant  es- 
pousé  Isabelle,  fille  du  seigneur  de  Gil)eletar,  qui  estoit  vassal  du 
prince,  sans  lui  en  avoir  donné  avis,  et  sans  avoir  pris  son  consente- 
ment, fut  cité  en  sa  cour,  et,  n'ayant  pas  voulu  se  présenter  [parce 
qu'il  se  sentait  soutenu  par  dillerents  seigneui's,  par  le  roi  d'Arménie, 
et  même  par  Aimeri,  roi  de  Cbypre  et  de  Jérusalem],  il  l'ut  condamné 
par  contumace,  et  déclaré  échu  en  commise''.  En  suite  de  quoy  le 
prince  [avec  lequel  était  Jean  d'ibelin,  seigneur  de  Barulii  ^  ([uoique 
beau-frère  de  Renoart,  dont  il  avait  épousé  la  sœur  Helvis]  alla  atta- 
quer à  main  armée  les  cbasteaux  de  Ncpliin  et  de  Gibeletar,  ot  s'en 
rendit  le  maistre ''.  Depuis  ce  temps,  ils  demeurèrent  en  la  possession 
des  princes  dAntiocbe,  sur  lesquels  le  sultan  Bendocbar,  en  suite  de 
la  prise  de  Tripoly,  prit  Nepliin,  l'an  1  288,  el  le  fit  ruiner  de  fond  en 
comble. 

[Outre  les  seigneurs  de  IVépluii  mentionnés  précédoiinnent ,  nous  trouvons 
plusieurs  personnages  du  surnom  de  I\éjihin,  (pic  nous  ne  pouvons  affirmer 
avoir  été  ou  n'avoir  pas  été  seigneurs  de  ce  lici.  Tels  sont  : 

Raimond  de  Nesinz'',  forme  altérée  probablement  pour  Nefinz,  qui  souscrit 
un  acte  dans  la  ville  d'Acre,  en  faveur  des  Hospitaliers  (août  1  i55); 

Gaston  '  et  Olivier  de  Néphin,  qui  souscrivent  un  même  acte  de  Guillaume 
de  Maraclée  (janvier  1 1()3); 

El.  après  (pie  ce  lief  eut  ét(''  coiiliMpK'  par  le  comte  de  Tripoli, 

'  Lignages  iVonlrc-mcr,  c.  xxv,  xxxvii.  note  e.  )  Ce  fait  est  lexemple  le  plus  mémo- 

"  Sanut.  1.  III,  part.  1 1 ,  c.  m,  p.  3o5.  rnble  de  l'application  tliine  assise.  [Assises 

■'  Conliiui.it.  lie  Guill.  de  Tyr,  I.  \X\I,  de  Ji'nis.  t.  I ,  c.  xwi,  livre  au  l'iui.  p.  G27 

c.  m,  p.  3i4,  3i5.  e!  note  h.) 

'   Ou  toiiihc  en  coroiiiise ,  c"esl-à-dire  con-  ^   Voir  Les  Seigneurs  d'Arsiir. 

(Ianin(;  à  perdre  son  lief  par  cimlisi  alion.       .       '  Sanut.  I.  III,  |iar(.  19,  c.  xi,xvii,  x\. 

(Laurière,  (îlossaire  du  droit  frnnç.  p.  -jG-i  ,  '   Cvd.  dijiltiiiin/.  t.  I,  n"  i<)5,  p.  2^0. 

263.  —  Beugnot,  Assises ^    t.    1,   p.    287,  '   Cod.  diphmiit.  t.  I,  n"  38,  p.  Sg. 


3 


LES  SEIGNEURS  DE  NÉPHIN.  '  /il." 

Jean  de  Néphin  ',  descendant  peut-être  du  dernier  seigneur  dépossédé,  sous- 
crit un  acte  du  3  avril  i-î'ifi.  Le  même-,  vraisemlilablement ,  est  nommé  |)arm 
les  membres  de  la  cour  des  bourgeois  d'Acre,  réunie  le  i"  février  laSo.  pou 
rédiger  les  décisions,  statuts  et  coutumes  de  cette  cour  de  justice. 

Nous  ne  comptons  pas,  parmi  les  membres  présumés  de  la  famille  ,  un  Guil 
LAUME,  vicomte  de  Néphin,  cpii  paraît  avoir  résidé  en  Chypre,  où  il  s'engage 
(avril  1991)  à  entretenir  un  chapelain  au  vlllaije  de  Nicia,  près  de  Nicosie.] 

Cette  famille  passa,  comme  les  autres  du  royaume  de  Hiéiaisalem, 
en  celuy  de  Cypre,  où  elle  tint  les  premiers  rangs  parmi  les  barons; 
entre  lesquels  sire  Guillaume  de  Nefuv  *  sonscrit  un  titre  de  Hugues, 
roy  de  Cypre,  de  Tan  1828  [et  l'acte^  qui  constituait  le  douaiie  de 
Marie  de  Bouibon,  du  3i  janvier  i33o  |. 

'    Cod.  diplomat.  l.  I,  11°  2  17,  p.  9  58.  '    Trésor  dex  charlex. 

-  Assises  de  Jérns.  \.  il,  p.  a/jy,  c.  xn  .  '   De  Mas-Latrie.  Ilist.  de  Clniprc  .  I.  11. 

'  De  Mas-Lalrie,  t.  IIl,p.  OiG,  017.  p.  iliA. 


4t6  LES   FAMILLES   I)  OUTRE-MER. 


LES   SEIGNEURS  DU   PLAISSIE 

ou    1)1     l'LAISSIEU. 


Thibald  de  Dahiane,  fut  scijiMt'iu'  (lu  l'Iaissit",  à  cause  tle  quoy  sa 
postérité  ou  prit  le  suruoiu.  .Iç  crois  qu'il  estoit  de  la  maison  des  chas- 
tellaius  d  Amiens,  et  qu'il  faut  lire  au  Lignage  d'outre-mer'  Tliibaud 
d'Amiens  au  lieu  de  Tliibaud  de  Damiane.  Car,  outre  la  ressemblance 
de  ces  noms,  c'est  qu'il  se  rencontre  un  Tliibaud  d'Amiens  au  temps 
que  celui-cy  vivoit,  c'est-à-dire  vers  1  an  1990.  Ce  Tliibaud  estoit  fils 
puisné  de  Dreux,  chastellain  d'Vmiens,  et  frère  de  Pierre  d'Amiens, 
avec  lequel  i\  souscrit  un  litre  de  l'an  1  igS,  et  ([ui  décéda  l'an  1  90/1. 
à  l'entreprise  de  Constaiitinoplc,  comme  il  est  amplement  raconté  par 
Villeliardouin'-.  Si  toutefois  Tliibaud  lit  le  voyage  d'outre-mer,  il  faut 
qu(»  c'ait  esté  après  l'an  l'ior)  et  1216,  au(|uel  temps  il  estoit  encore 
en  Picardie,  comme  on  recueille  de  quelques  titre-;  de  Renaud  d'A- 
miens, son  frèi'e,  qu'il  souscrit  avec  Aleaume  et  Rernard,  ses  autres 
frères.  Ce  Tliibaud,  seigneur  du  Plessié,  espousa  Estélenie,  fille  de 
Laurens  du  Plessis,  dit  du  Morf,  ['"■'  du  nom,  et  en  eut  le  fils  ([ui  suit. 

Pierre,  seigneur  du  Plaissié,  lils  de  Tliibaud,  est  probablement  ce 
Pierre  que  Saïuido^  nomme  Daiiiiiicis,  au  lieu  d  Amiens,  ipii,  en  l'an 
1278,  amena  trois  cens  arbaleslriers  pour  la  garde  d'Acres.  Il  espousa 
Ancelle  la  Relie  et  en  eut  Tliibaud. 

TiiiBMi).  Ib'  du  nom,  seigneur  du  Plaissié,  lut  conjoinl  pai'  mariaj'e 

'   Lignages  â' nuire  -  mer.    c.    \vii .    wi.  *   Villelinrd.n.8  .  j).58,77,ëd.  DiiCanoe. 

wviii,  XL.  "  Saillit.  1.  lit,  part.  12,  c.  xii. 


LES  SEIGNEURS  DU  PLAISSIÉ.  '         417 

avec  Estéfénie,  fille  de  Robert  de  Montgisart,  (|iii  h\)  prociéa.  ciilic 
autres  enfans,  Jean,  sei;;iieiir  du  Plaissié;  Hugues,  el  l'ieire.  arclii- 
diacre  de  Limessol.  au  royaume  de  (îypre. 

Jean,  seigneur  du  Plaissié,  iils  de  Thibaud  11,  sallia  avec  Marie, 
tille  de  Hugues,  vicomte,  seigneur  de  Sainl-Jean,  et  laissa  de  celle 
alliance  Jean,  Baudouin.  Estéfénie,  femme  de  Joiïroy  le  Tor;  Mar- 
guerite, mariée  à  Jean  de  Giblet;  et  Ancelle. 

Cette  famille  subsistoii  encore  en  Cypre  l'an  i368  '.  au([uel  temps 
MvTHiEt  DU  Plaissié  y  possédoit  le  titre  de  Boiiteillier  de  Hicnisakm.  \  il 
fut  uii  des  seize  seigneurs  désignés  dans  l'assemblée  <lii  i  (»  nnvi'inbre 
1  />(>()  pour  la  révision  des  Assises.] 

'  A-f-fi-ses  deJi'rus.  iiiip.  en  iliilien.  p.  'ido  .  itli  :  SdH:  ('.(lit.  I^abb(!.  t.  I:  (■dil.  lî.'iigiiol. 
l.  I.  |>.  ti. 


53 


418  LES  FAMILLES   I)  OUTl'.E-MHl!. 


LES  PRl^(;l:s  dk  r h i lippes. 


\ll)iil  (IAIn  ^  esciii  (|ii(',  (luraiil  (jiie  les  François  imn'ut  le  siégé 
(levant  ia  ville  (rAntioclic,  il  ieui'  survint  une  fascheuse  uouveHe,  de 
la  fleiïaile  de  Suenon,  (ils  dn  roy  de  Daneinarcli.  ([iii  venoit  à  leur 
secours  avec  quinze  cens  iidnimes  délite,  pai-  Soliman,  sultan  de  iNicé. 
(|U!,  assisté  des  Grecs,  les  tailla  en  pièces  comme  ils  se  reposoient 
dans  une  forest,  vers  Pliilomelium.  Suenon.  après  s'estre  généreuse- 
ment deffendu,  y  perdit  la  vie,  comme  aussy  une  noble  dame  nommée 
Florivc,  fille  du  duc  de  Bourgogne,  [)oiir  lors  mariée  au  prmce  de 
Pliilip'pes  [Phitippensium  principi) ,  (jui  s'esloit  mise  à  la  suite  de  Sue- 
non, espérant  d'aller  ti'oiiver  son  mary  (^sperans  posi  triuinplmm  jide- 
hinii  linii  niaipio  tanloquc  sociun  iiiarilo).  Voilà  les  ternies  d(^  cet  auteur. 
(pu  iiiériteroient  d  esti'e  explicjuez:  car,  premièrement,  les  titres  et  nos 
histoires  ne  ioiii  pdint  mention  de  cette  Florine  en  ia  généalogie  des 
ducs  de  Bourgogne,  (|iu?  le  temps  peut  l'aire  présumer  avoir  (.'sté  fille 
de  Eudes-,  I"  du  nom.  duc  de  Bourgogne.  En  second  lieu,  ce  prmce 
de  PliilipptiS  nous  est  inconnu,  ou  du  moins  la  situation  de  cette  prin- 
cipauté nest  pas  hien  constante.  11  est  vray  (piil  est  ])arlé  dun  prince 
de  Philippes  dans  les  épistres  dHoiioi-ius  III ,  en  l'an  i  a  i  y  ■'.  des(juelles 
nous  aj)()renoiis  (|ue  ce  pajie  le  reprit  aigrement,  et  mesme  le  punit 
de  (pielipies  ])eines  poui'  avoir  lait  moui'ir  son  éves(pie.  Il  escrivit 
mesme  à  Rverard.  patriarclie,  et  aux  évesques,  ses  suffragans ,  et 
leur  enjoignit  de  rexconmiunier  s'il  n'expioit  ce  crime,  \lais  nous  ne 
lisons  rien  de  cet  Evci'ard.  iiy  s'il  lui  patriarche  dAiitioche  ou  de  Hi(- 

'    All)ei't.  A(]ucns.  1.  III ,  c  i,i\.  Hunnr.  I.  11.  Epist.  ôyô.  apiul  lîaiiiairl. 

"    l/Ali  (le  ri'rifii'r  Ira  {h:ii:s  :  l^i-x  Diicft  de  ami.    ]-il~.   17. 

Doiiigognc .  Eudes  /  . 


LES  PRl^cIvs  \)\i  i'Hii,ii'f'r:s,  ■      /j19 

l'usaleiii.  Cil  cette  aiinéo  1^17,  ne  se  Lrouvaiil  |ioml  de  |»aU'iaiclie  fie 
ce  nom  dans  ces  deux  églises.  Ainsi  nous  n  en  tirons  |»as  de  lumières 
pour  apprendre  où  estoit  la  ville  dont  ce  seigneur  est  ([ualilié  piince. 

Les  géograplies  ne  remarquent  particulièrement  que  celle  de  ce  n 

qui  est  en  la  Tlirace.  Mais  ce  (pii  pourroil  faire  donicr  (jue  ce  soil 
cette  place,  est  ipiil  est  constant  ([u'elle  appartenoit  en  ce  temps  là 
aux  Grecs,  et  ([n'il  si'nd)le  ([ue  les  pi'inces  de  Philippes  reconnoissoieiii 
l'église  romaine,  et  (|u'ils  estoient  François,  n'estant  pas  probable 
<|u"un  duc  de  Bourgogne  eust  marié  sa  tille  à  un  seigneur  grec,  les 
François  ayant  en  ce  tenq)S  là  peu  d'alliance  avec  cette  nation.  D  ail- 
leurs nous  ne  lisons  pas  flans  liiislone  byzantine  de  ce  temps  là  qu'il 
y  ait  eu  des  seigneur's  grecs  qui  ayent  possédé  aucune  place  de  l'em- 
pire en  propre.  Enfin,  ce  qui  augmente  mes  doutes,  est  (pi'Honorins  lli 
fait  voir  que  la  ville  de  Philijipes  n'avoit  qu'un  évesque.  et  nous  ap- 
prenons, des  Épistres  du  pape  Innocent  IIP.  cpie  la  ville  de  Philijijn,  en 
Thrace,  estoit  gouvernée  pour  le  spu'ituel  |)ar  un  archevesque,  tiepuis 
que  les  nostres  se  rendirent  maistres  de  l'empire  de  (lonstantinople; 
auf[uel  temps  cette  église  commença  à  lecomioistre  le  Saint-Siège, 
comme  il  est  disertement  remarqué  en  l'une  de  ces  épistres.  Quoy  «pi  il 
en  soit,  j  ay  creu  (pie  je  ])ouvois  placer  en  cet  endroit  cette  observatioii 
touchant  le  prnice  de  Philippes.  «pioyque  je  ne  sois  pas  certain  s'il 
appartient  aux  coiir[uest.es  de  la  terre  sanite. 

'   Innocent  Ht .  i.  XV.  li^insl.  ho.  56. 


/i20  LES  FAMILLES   DOUTRE-MER. 


LES  SEIGNEURS  DU   PllY 


HioL'ES  SANS  Avoir,  seigneur  du  Piiy\  vraysemblablement  fils  ou  issu 
(lu  fameux  Guillaume  sans  Avoir  [Du  (lange  a  voulu  probablement 
dire  Gautier'-],  lun  des  plus  vaillans  chels  qui  se  trouvèrent  à  la  pi'e- 
mière  entreprise  des  guerres  saintes,  espousa  Eschive,  fille  de  Guil- 
laume de  Tabaiie,  qui  esloit  lils  de  Guillaume  de  Bures,  prince  de 
Tabarie,  et  de  Marie,  fille  de  Pierre  de  Baruth. 

[Hugues  Seiizaver,  ou  sans  Avoir,  sine  Ccitsu,  souscrit  des  actes  depuis 
1  1  /i5  jus(|u'en  1  i84^,  la  plupart  de  Raimond  1", et  de  Raimond  II,  seigneur 
de  Tripoli,  dont  il  paraît  qu'il  était  vassal.  Dans  un  acte  de  ii63\  il  est 
qualifié  connétable  de  Tripoli.  Nous  ne  pouvons  dire  si  c'est  le  même  person- 
nage dont  on  voit  figurer  ainsi  le  noni  dans  des  actes  pendant  quarante  ans, 
ni  si  cet  Hugues  sans  Avoir  est  le  mari  d'Escliive;  ce  qui  est  cej)eiidant  assez 
probable,  d'après  l'accord  des  faits  et  des  dates.] 

11  en  eut  la  fille  qui  suit  : 

A'hniE  SANS  Avoir,  dame  du  Puy,  porta  cette  seigneurie  en  mariage  à 
Jean  de  Farabel,  duquel  elle  eut  Guillaume,  seigneur  du  Puy;  Thomas 
et  Guy,  décédez  sans  enfans;  Escliive,  femme  de  Jean,  vicomte  de 
Tripoly;  Mabaut  et  Anne. 

GuiLï^AUME  DE  Farabel,  seigueur  du  Puy,  est  probablement  celuy  par 
la  trabison  duquel  Raymond,  prince  de  Tripoly,  recouvra  la  ville  d'An- 


Lignages  d'niilir-mer,  c.  vu ,  wii.  1 70 ,  i  ç)3 .  19/1.  |).  aS  ,  70 .  76  ,  2 1 3  ,  208  , 

Seb.  Paoli.  Cod.  diplotuat.  t.  I,  ]).  /182.         289. 

Cnd.dijilomnl.  t.  I.  n"  aS,  38,  70,  70,  '   Cod.  diphmal.  t.  I,  n°  i65,  p.  209. 


LES  SEIGNEURS  DU   PUY.  '  'i21 

tioche'  siii'  1»'  prince  Rupiii,   Yim    i->\[)-   Il  espoiisn    '\li\',    lillc    de 
Jaques  du  Boutroii  jet  en  eut  deux  fils  et  une  fille]. 

[Jean  de  Fahauel,  peut-être  un  des  deux  (ils  de  Guillaume,  houscril  un  acte 
d'Albert,  patriarche  d'Antiociic,  du  18  novembre  laii'':  une  sentence  en 
laveur  des  Hospitaliers*  (3i  mai  i-i/i3);  un  ade  de  Boémond  IV,  prince 
d'Antioclie^  (avril  laTiC);  dans  les  deux  derniers  litres  il  est  (pialifié  seigneur 
du  Puy.  Il  était  vassal  du  prince  d'Antioclie  comme  comte  de  Tripoli. 

En  i-jSa,  Gluj-aume  de  Farabel,  connétable  de  Tripoli,  et  Simon  de  Faha- 
BEL,  frère  de  l'ordre  du  Temple  «,  lipurent  comme  témoins  dans  la  relation  ou 
accusation  dirigée  contre  Gui -de  Gibelet,  qui  avait  voulu  enlever  Tripoli  au 
prince  d'Antiocbe.  Étaient-ils  frères?  fils  de  Jean  de  Farabel  (|ni  précède?  Les 
documents  nous  manquent  |)Our  établir  celte  (ilialion,  même  par  conjecture.  | 

'   Samil.  I.  tll,  prl.  11  ,  c.  xi.  '   Coil.  diplomat.  t.  I,  m'  179.  |).  '221. 

-  Lignages  d'outre-mer,   édition   Ijalibe.  *  (^od.  diplomat.  t.  I,  11"  129,  p.  i.'i'i. 

c.  xxii;  ëilition  Beiigiiot,  e.  xxxiv.  '   De  Mas-Latrie,  Ilist.  de  Chtipre .  t.  III. 

'  Cad.  diplomat.  t.  I,  11°  1 18.  p.  i33.  [j.  605,  GG6.  O67. 


LES.  FAMILIERS   I)  OUTlUvMRP.. 


LES  SEIGNEURS   DE   lUME 


La  ville  dv.  tiaiiic,  diï^laiile  de  Hiénisaleiii  de  i  (i  tiiilles,  ayant  esté 
aliaiidoimée  ])ar  les  Sairazius  à  l'arrivée  des  iiostres  en  la  terre  sainte, 
l'a)!  !()()().  le  comte  de  Flandres  y  lui  envoyé  pour  s'en  rendre 
Miacsli'e'.  et,  l'ayant  trouvée  déserte,  il  y  lit  entrer  ses  jjens.  et  v  lit 
élire  un  éves(|ne.  Normand  de  nation,  estant  probable  (|ue  celuy  à 
(pu  on  eu  laissa  le  gouvernement  teiup(»rel  estoil  pareillement  des 
-u]els  du  coude'.  Il  sappeloit 

Baldouin,  seigneur  de  Kame,  lequel  se  trouva  au  concile^,  tenu  en 
la  ville  de  lNaj)les  de  Saniarie,  par  le  patriarche  Gormond,  l'an 
ii;io.  Il  es])ousa  Estiennette,  native  de  Flandres,  veuve  de  [Gui  le 
François,  et  sceur  utérine  de]  Philippes  de  Milly,  seigneur  de  Naples, 
de  la(pHdle  il  eut  une  lille  uinque,  nommée  Hclvis,  (pii  porta  la  sei- 
gneurie de  Hame  en  mariage  à  Balian,  seigneur  d'Ibelin.  duquel  sont 
sortis  les  autres  seigneurs  de  Rame  remarqués  ailleurs. 

Voyez  Les  Seigneurs  d'Ibelin  [et  m:  Rame]. 

Le  seigneur  de  Rame'  avoit  cour,  coin  ou  diod  de  moimoye  et  jus- 
tice, (pii  est  la  haute  cour:  et  à  Rame  [il  y  avait]  cour  de  bourgeoisie 

e|    pislice. 


'  Willelnuis  Tyr.  I.  Vtl,  c.  \\n.  —  Sn-i/i- 
tnrcs  i-eniiii  Hicros.  passini. 

"  La  phinse  nous  semblerait  [lius  claire 
ainsi  construite  :  rril  est  probable  que  celui 
r'.î  qui.  etc.  était  un  des  sujets  du  comte. - 
c  est-à-dire  l'^iainand  de  nation.  1-e  mol  pa- 


reillement donnerait  à  entendre  que  l'évêque 
était  aussi  un  de  ses  sujets;  et  cependant  on 
a  vu  qu'il  était  Normand. 

Willelmus  Tyr.  I.  XII,  c.  \ni. 
'   Assises  (le  Jérvs.  p.  55 1  ;  édit.  F-abbe 
I.  l ,  c.  ccL.w  ,  p.  619. 


LES   SEIGNEURS   DE   SA  1NT-AI5IUH  Afvl.  -  'rlP, 


LES   SEIGl\EURS   DE    SAINT-ABKAMAM. 


Le  cliU8lt'Hii  (le  Saiiit-Ahi'aliaiii  ',  dislaiil  (je  la  ville  de  Hiei  iisHiem 
(le  6  milles,  liil  basty  |)ar  ce  saint  |)ati'iai-che,  (jiii  l'Iiaijila.  et  oi'i  oii 
(ieiil  qu  il  lut  iiihuiiié  avee  Isàc  et  Jacol).  Il  estoit  situé  vers  les  iiKin- 
tagiies-,  près  du  lleine  (|ui  aii'osnit  les  villes  de  Sodonie  et  de  do- 
niorrhe,  en  la  vallée  (r!lélir(tii.  et  l'ut  sié{{e  irévesché,  reconrui  ordi- 
îiaireineiit  sons  le  nom  Alh'bron.  Il  a  esli'  de  toni  temps  en  grande 
vénération,  lanl  envers  les  Tui-cs  l't  les  payeiis,  ([iie  les  juils  e1  le- 
clirestiens,  à  cause  des  sacrés  desposts  de  ces  saints  patriai'ches  qui! 
conservoit. 

Godelroy  de  Bouillon^  s'en  i-endil  maistre  sur  les  inlidèles,  et  le 
donna  en  fiel,  comme  je  le  présinne.  à  nu  certam 

Hugues.  <|ui  es!  suiiiommé  de  Sauit-  ihralmui  par  Alliert  d  Ai\ '.  i-l 
qui  se  trouva  en  (pielques  entreprises  avec  le  roy  Baudouin  b'.  \Ieier  ' 
le  fait.  Flanien,  et  iuy  donne  le  surnom  de  Bnheajiir.  [Il  était  natii  de 
cetle  ville,  au  diocèse  de  Térouenne'^.] 

Fiotr\iiT  on   Iloiuiius,  tini  auss\    ce  cliastean.  >^i   nous  en  croions  le 

'   AIL).  Aijiwnsis,  I.  VII,  c  xwi;  I.  XIJ.  sancUe'.p.  106. —  SpI».  VaohJ'.od.  <(ifil<iiHiil. 

c.  xwiii.  —  Willelnius  Tyr.  I.  XX,  c.  m.  —  t.  1,  p.  hliî> ,  hki'i. 

(lesta  franc,  expugnant.  Hierus.   c.  \xxvii,  Alberlus  AquL'ilsis.  i.  VII.  (-..wm. 

]).  .tRo.  '  Albertus  Aquensis.  I.  I\,  c.  xi.vni. 

'  Albertus  Aquensis.  I.  VII,  c.  xLi,  xLiii,  ^  Meier,  ann.  1099. 

—  Jo.  Wiocas,  in  Descript.    W-rœ  sanctip,  '  Martèiie,   AiiipUssimu    < Inllectiu  .   l.   \. 

V.  xxvii.  —  Eligesip.  (Ir  Dfulniit.  locor.  ternr  i:i>\.  5io,a. 


li'2à  l,liS  FAMIJJ.KS   DOI  TliE-MER. 

inesmc  Alhcil  '.  Il  [Xjsscda  encore  celuy  de  (iayplia.s'-.  el .  ostaiil  décédé 
Tan  1  1  oy. 

Gal'tiimi.  siii'iiomnié  MaliiDiicl  [ou  BiiffvmclhY,  ohlint  le  chasteau  de 
Saint-Abraliani  en  fiel'  dn  roy  Baudouin.  Les  Turcs  d'Ascalon  en  en- 
treprirent le  siège  incontinent  après;  mais  le  roy  leur  donna  la  chasse 
et  les  obligea  de  se  i'elir(>r  '.  Il  accompagna  ce  roy  en  ses  gnerres 
contre  les  infidèles. 

I  C'est  ce  Gautier  BatTuiiiotli .  probablenieiil ,  (|in  lit  à  iliôpital  de  Jéru- 
>aleia  le  don  d  lui  casai,  ronliriné  par  le  roi  Baudouin  1"^  (-28  septembre 
t  1  1  0  )  :  il  csl  uomnié  dans  ce  diplôme;  il  le  signe  comme  témoin;  mais  il  n'v 
prend  pas  le  lilre  de  seijpieur  de  Saint-Abraliain.] 

La  propriété  de  ce  chasteau  retourna  aux  roys  de  Hiérusalem  '',  <'t 
tomba  à  la  fin  en  la  possession  des  seigneurs  de  Cracli  el  de  Montréal, 
ayant  esté  donné  par  le  roy  Baudouin  111  à  Piulippes  de  Milly,  sei- 
gneur de  Naples,  avec  les  seigneuries  de  Crach  et  de  Montréal  '  en 
échange  de  celle  de  Naples. 

[On  voit,  avant  Phili[ipe  de  Milly.  un  Baldouln  de  Saint-Abraliam  sous- 
crire deux  actes  du  roi  Baudouin  11"'  (1120,  et  mars  1  128).  el  un  autre  du 
roi  Foulques''  (1  i3(î).  Ce  dernier  acte  mentionne  aussi  IIugies  de  Saint- 
Abraham,  (pu,  à  la  prière  du  roi.  avait  d(inii(''  j)lusieurs  casaux  à  1  Hôpital 
de  Jérusalem.  Le  second  de  ces  personnages  ne  fut  peut-être  fpie  le  châ- 
telain,  ou  même  un  simple  chevalier  du  fief.  Sous  les  nouveaux  seigneurs, 
Saint-Abraham  tut  coutié  à  la  garde  de  barons  (pu  avaient  le  litre  de  châte- 
lains. Tel  lui  AxrRED,  qui  lit  un  don  à  un  particulier,  par  un  acte  de  juillet 
I  1  'ig  '".  oii    il  se  nomme  de  Sanrto-Admluim  ctislcllanus.  Hcgles,  peut-être  le 


'  AlberUis  Aqufiisis,  1.  \.  c.  x\xn.  '   Voir  Les  Sciffiicnis  de  Crac  et  de  Motit- 

'  Voir  Les  Seigneurs  de  Cayphas.  rcnl. 

'  AlberUis  Aquensis,  1.  X.  p.  xxxii.  "   Cartitl.  S.  Sepiilc.  n"  klx.  45.  p.  83. 

■*  Albeitus  Aquensis,  i.  XI,  c.  xl.  85. 

'  Cod.diplo}iMtA.l,n°''i,'èo  ,p.-i,'i  ,'i-2.  ''  Cod.  diplomat.  l.  \.  n°  ij,  p.  18. 

"  Lignages  d'outre-mer,  c.  xiv,  xxvi.  —  '"   Cartiil.  S.  Sepulr.   11°    112.    p.   21  4. 


Sanut.  I.  III.  part.  9,  c.  iv. 


■2  lit. 


I-ES  SE1(;NEURS  de  SAINT-ABRAHAM.  425 

même  ijue  celui  ddiit  il  vieiil  d'être  (|uesti(ju.  accorde  un  don  semblable,  ou 
le  confirme  seulement,  au  même  particulier,  par  un  acte  d'une  date  incer- 
taine, mais  certainement  postérieure  à  i  i^ig,  [)uis(|ue  la  femme  du  donataiie, 
mentionnée  dans  le  premier  acte,  ne  l'est  plus  dans  le  second,  et  que  son  ii<'- 
ritier,  mentionné  dans  le  second,  ne  l'est  pas  encore  dans  le  premier.  Il  signe. 
par  la  grtice  de  Dieu,  de  CasteUo  Sancti- Abraham ,  ce  qui  semble  indiquer  un 
châtelain.  Ce  même  acte  est  signé  de  Guillaume  d'Alesnes,  de  Saint-Abraham, 
i|ui  n'i'tait  prolia])lement  qu'im  chevalier. | 

Ces  seigneurs  dévoient  vingt  clicvaiieis  de  service  au  roy  de  Hié- 
l'usalein,  en  cas  de  guerre,  pour  la  seigneurie  de  Saint-Abraham'. 

Le  seigneur  de  Saint-Abraham^  avoit  droit  de  haute  cour,  c'est-à- 
dire,  cour,  coin  ou  monnoye,  et  justice;  et  à  Saint-Abraham  [il  y 
avoit]  cour  de  bourgeoisie  et  justice. 

'   Assises  de  Jcriis.  p.  5o/i;  l.iiljbe,  t.  1 .  ''  Assises  de  Jénis.  p.  552;  Labbe,  t.  1, 

c.  ci;l\x[,  p.  Uio..  ('.  ccLxx,  |i.  hao. 


/i26  LES   l'AMlLLES  DOUTRE-MER. 


LKS   SEIGNEURS   DE   SARMIT. 


B()i\Ai'i.n  s  tonoil  ol  [lossi'floit  lu  ville  do  Sarmit  ',  liin   1112. 

|Cct(e  localité  parait  s'idnnlifier  avpc  le  villaije  de  Sarmeda,  situé  entre 
Anlioclii'  et  Alep.] 


Allierliis  Aqiiensis.  I.  M.  c.  xl. 


LES  SEIGNEURS  DE  SCA!\DALJON.  '        427 


LES  SEIGNEURS   DE  SCANDALION 

011    SCANDELION. 


Baudouin  1"  du  nom,  roy  de  Hiéiusaiem,  pour  brider  el  bloquer  ia 
ville  de  Tyr',  qui  estoil  tenue  par  les  infidèles,  fit  élever  en  lan  1117 
un  fort  chasteau  entre  celle  ville  et  celle  d'Acre,  au  lieu  niesme  où  Ton 
tenoit  que  le  grand  Alexandre  en  avoit  basti  un,  lorsqu'il  assiégea  la 
ville  de  Tyr,  l'ayant  nommé,  de  son  nom.  AJexandnum ,  qui  lut  changé 
avec  le  temps  en  celuy  de  Scandalion,  du  mot  Scander,  qui  chez  les 
Arabes  signifie  Alexandre.  Baudouin  y  mil  une  forte  garnison,  et  donna 
la  place  à  quelqu'un  des  siens  pour  la  tenir  en  fief  de  la  couronne. 

Guy.  surnommé  de  ScANDALioNpar  Guillaume  de  Tyr'-,  en  1  an  1  1  5o  . 
proche  parent  d'Humfroy  de  Toron,  coimestable  du  royaume  de  Hié- 
rusalem,  en  estoit  seigneur. 

[11  avait  donné  à  l'Hôpital  de  Jérusalem  deux  vignes  sur  le  territoire  de  To- 
ron'. Humfroi  confirma  cette  donation;  cl  ia  concession  de  Humfroi  fui  con- 
firmée elle-mèinc  par  un  acte  du  roi  Baudoin  III,  du  '4  oelolire  1  157.  Gui 
est  encore  témoin  d'un  acte  du  roi  Amauri',  du  20  août  1  iCç).] 

Ceux  qui  portent  le  surnom  de  Scandalion  descendent  probablement 
de  luy;  entre  lesquels  je  remarque 

Pierre,  seigneur  de  Scandalion,  (lui  eut,  entre  autres  enfans^,  deux 

'  /fo;.  Hieros.  j'  paît.  p.  Gi-j.— Willel-  '  VVillelmus  Tyr.  1.  XVIII.  c.  xv. 

mus  Tyr.  I.  XI,  c.  x\x. —  J.  de  Vitriaco,  1.  I ,  ^   Cod.  diplomat.  t.  I ,  n"  3/i ,  p.  3G.  htyi. 

c.  XXIX.. —  Saillit.  1.  III.  part.  G.c.  viii;  part.  *   Cod.  diplomai.  t.  I,  11°  /18,  p.  5o. 

i4,  c.  11.  —  Fulclier.  I.  Il,  c.  lx.  —  Seb.  ^  Liijniiffes  d'out7-c-iiii'r,  c.wi ,  \i\ .  xwiu , 

Paoii,  Cud.  diplomat.  t.  I,  p.  435.  xxx,  p.  hào,  hkh. 

5â. 


/i28  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

lilles,  Ajjiiôs.  ([ui  espousa  Guillaunic  delà  Mandoléc,  elHelvis.  ([uitiit 
alliée  à  Bailliolemy  de  Giblet,  iils  de  Bertrand.  Pierre  eut  une  sœur 
nommée  Hehts,  mariée  à  Raymont  tle  Giblet,  seigneur  de  Besniedin, 
([ui  vivoil  en  l'an  i  i  98. 

Ha\mond  dk  Scandalion  vivoil  vers  h  mesme  temps'.  Il  est  nommé 
par  l'auteur  des  Assises  de  Hiérusalejn  entre  les  vassaux  de  ce  royaume 
((ui  dévoient  service  à  la  cité  d'Acre,  et  devoit.  à  raison  de  ses  fiefs, 
sept  chevaliers. 

[il  souscrit  deux  actes-  de  Boëiiiond  IV.  prince  d'Aiitioche,  comte  de  Tri- 
poli (21  août  1  198,  3  septembre  1199),  et  un  acte  de  GeofTroi  le  Ratii^. 
jrrand  maître  de  l'Hôpital  (laoG).] 

Le  même  livre  [des  assises]  fait  mention*  du  seigneur  de  Scandalion 
qui  se  trouva  à  l'assemblée  des  barons  du  royaume  tenue  à  Acre,  lan 
1  •jSo  .  sans  le  nommer. 

[Ce  seigneur  pourrait  être  GiiLLâiyME  de  la  Mamielée '",  seigneur  de  Sca.miv- 
LiON,  mari  d'Agnès,  fdle  de  Pierre,  qui  est  mentionné,  comme  membre  de  la 
liaute  cour  île  Jérusalem,  dans  un  acte  de  Raoul  de  Raruth,  seigneur  de  la 
Blanchegarde,  du  3  mars  1266. 

Après  lui  on  voit  un  second  Raijio.nd  de  Scandalio.n  souscrire  un  acte,  de  juil- 
let 1  269'', de  Philippe  de  Montfort,  seigneur  de  Tvr  et  de  Toron,  dont  il  était 
vassal,  et,  en  janvier  1270,  un  acte  de  Jean  de  Montfort,  iils  et  successeur 
de  Philippe,  confirmatif  du  précédent.  Dans  le  même  temps  vivait] 

PHiiU'PEs  DE  Scandalion,  dont  il  est  parlé  dans  le  Lignage  dOutre- 
mer'',  [et  qui]  espousa  Leonor,  fille  de  Thomas  de  Maugasteau  et  (h' 
Marguerite  de  Maraclée. 


'  Assises  de  Jérns.  édit.  Labbe.  p.  Sôy:  '  Cod.  diplomal.  l.  1.  n    l'ii,  p.  182. 

édit.  Beugnot,  t.  I,  ]».  Zia5.  '  Corf.  r/;/^/omrt/. 1. 1,  n"  iSg.  226  , p.  17 

'  (jjd.  dipl.  t.  I ,  n"  8-2  ,  â  1 1 ,  p.  88 ,  263.  367. 

■  Cod.  diploimit.  t.  I.  n"  175,  p.  218.  '  Lignages d'outre-mer.c.  w.  xxiv.  \\\i 

'  Assises  de  Jèrus.  édit.  Labbe,  p.  56a:  xxwi ,  p.  i45.  k'iiî. 
édit.  Beugnot.  t.  H,  p.  aiO. 


(I. 


LES  SEIGNEURS  DE  SCANDALION.  ■  /i29 

[II  était  homme  du  mi  Hugues  III'.  et  louait  tle  lui  viii<]èri:'M)»Mi(  nu  casai 
près  de  Nicosie,  coiunio  ou  le  voit  par  uu  acte  d'octobre  i  270. J 

Anfre  [Amfrey,  Amfrei)  ou  Humkroi]  de  Scaindalion,  chevalier,  paroist 
après  ceux-ci.  Il  demeuroit  à  la  cour  du  roy  de  Cypre-  en  l'an  1807; 

[Sou  nom  figure  dans  un  traité  de  commerce  entre  Chypre  et  Venise  '.  du 
3  juin  i3o6;  le  1"  juin  1807  ',  il  fut  envoyé  par  le  prince  de  Tyr,  Amauri, 
régent  du  royaume,  pour  dresser  un  inventaire  des  biens  de  l'ordre  des  Tem- 
pliers en  Chy[ire.] 

Et  en  l'an  l'd-iS  il  fut  présent  avec  les  barons  de  ce  royaume  à  1  as- 
sinat  du  douaire  de  Marie  de  Bourbon\  femme  de  Guv  de  Cypre, 
prince  de  Galilée,  par  Hu[jues,  rov  de  Cypre.  père  de  Guy,  en  1  an 
1828.  Il  espousa  Thomase^  fdle  de  Jean  de  Floury,  mareschal  de  Ta- 
bary.  Je  ne  sçay  si  c'est  le  mesme  qui  fut  encore  marié  en  premières 
ou  secondes  noces'  avec  Marguerite,  fdle  de  Jean  de  Soissons. 

[La  chose  n'a  rien  que  de  vraisemblable;  Anfred  a  pu  épouser  successive- 
ment Marguerite  et  Thomase,  rpii  descendaient  toutes  deux,  à  la  quatrième 
génération,  de  Julienne,  dame  de  Césarée^.  Mais  il  est  moins  probable  que 
cet  Anfred  de  Scandalion  soit  celui  (jui  avait  été  en  1287'  un  des  arbitres 
choisis  par  un  seigneur  de  Chypre  et  par  l'archevêque  de  Nicosie  pour  pro- 
noncer sur  les  droits  respectifs  de  deux  casaux  qui  leur  appartenaient.] 

L  histoire  du  royauuie  de  Cypre  parle  encore  de  Cive^"  ou  Esciuve 
DE  Scandalion,  1  une  des  premières  dames  du  pays,  qu'elle  note  pour 
ses  amours  infâmes  avec  le  roy  Pierre,  sous  lan  1 .308. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  m,  p.  6G1 ,  6Ca.  "  Lignages  d'outre-mer,  a.  \,\\n,\t.h'i(). 

^  Loredano,  1.  V,  p.  2  36;  traduct.  franc.  '  Lignages    iV  outre -mer.    c.    xi,    xxiit. 

t.  I ,  p.  atii.  ]i.  687. 

'  De  Mas-Ijatrie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  II.  '^  Lignages  d'outre-mcr,  édit.  Labbe.  c.  x 

p.  io3.  et  xi;  (Sdit.  Beugnot,  c.  xxii,  xxiii. 

'  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II ,  °  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chjjire.  I.  111. 

p.  109  et  note  a.  p.  Ct'jh. 

^   Titres  01-iginau.r.   —  De  Mas-Latrie,  '°  Loredano,  1.  Vil,  p.  Zn8 ;  liad.  fianç. 

t.  11.  p.  16/1.  t.  1,  p.  655. 


^30  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEP.. 

Le  seigneur  de  Scandalioii'  avoit  cour,  coin  ou  moniioye,  et  justice, 
c'est  à  dire  droit  de  haute  cour;  et  il  y  avoit  à  Scandalion  cour  de 
bourgeoisie  et  justice. 

'  Assises  dpJcnts.  p.  553;  ddit.  Beugnol.  l.  I.  c.  cclxx.  p.  /iq,. 


LES  SEIGNEURS  DE  SIDON. 


/i31 


LES   SEIGNEURS   DE   SIDON 


01)    DE    SAGETTE. 


Baudouin  I"  du  nom,  roy  de  Hierusaicin ',  s'estant  rendu  maislre 
de  SiDON,  ville  maritime  de  la  Palestine,  dite  dans  les  derniers  siè- 
cles Saoette-  [ou  Sajette  |,  le  19"  jour  de  décembre,  Tan  1111.  en  fil 
don  à 

EusTACiiE  Garnier  OU  (jUENER  ^  jK'ince  de  Césarée,  lun  des  grands 
seigneurs  de  la  cour,  (jui  l'ut  aussy  connétable  du  royaume  de  Hiérusa- 
leni.  Ce  seigneur'  eut,  entre  autres  enfans,  d'Emelote  sa  femme,  nièce 
d'Arnoul  patriarche  de  Hiérusalem,  Girard  ^  prince  de  Sagetle.  el 
Gautier,  prince  de  Césarée. 

Girard,  appelé  Eustache  Lejeune'^  par  Guillaume  de  Tyr  [et  dans 
un  acte  du  8  avril  1126'],  sire  de  Sagette  [et  de  Beaufort-j.  se  trouva 
en  l'an  1  liG  "  avec  les  autres  barons  du  loyaume  à  l'assemblée  géné- 
rale (|ui  se  tint  en  la  ville  d'Acre,  où  l'empereur  Conrad  présida,  et  au 
siège  d'Ascalon'"  en  Fan  1  i5/i. 


'   Albortus  Aquensis,  l.XI,  c.  xxxiv. 

-  Willelinus  Tyr.  I.  Xi,  c.  xiv.  —  Sebast. 
Paoli,  Cod.  iliplomul.  t.  I,p.  633. 

'  Willdimis  Tyrens.  I.  XI,  C.  xii,  xv; 
I.  XIV,  c.  XV.  (Voir  Les  Princes  de  Césarée.) 

'  Lignages  d'oiilre-nicr,  t^dition  Labbe , 
p.  VIII  ;  édition  Ikugnol.  c.  xviii.  xviii  bis. 

'  Seb.  Paoli,  Cod.  diplomat.  (.  i ,  p.  hSk  . 
485. 


'  WillelmusTjr.  I.  XIV,  <•.  x\. 

'  Cartuliirium  Saiicli  Sepulc.  n  '  i  i  g . 
p.  a2Q ,  2^3. 

'  Assises  de  Jértis.  éilit.  l!ennno( ,  I.  i, 
p.  'Il II. 

"  Willelmiis  Tyr,  I.  XVII,  c.  i.  --  Vila 
Liidno.  VU .  c.  xviii. 

"  Willclmus  Tyr.  I.  XVIi.  c.  xxi.xxiii. 

XXV. 


432  LES  FAMILLES  DOUTIiE-MLi; 

I  On  If  voil  souscrire'  coiiune  témoin  des  actes  des  rois  iiiuidouiri  111  et 
\mauri .  de  11/17  ^  1  )  fi^i.J 

II  <Mit  à  déinesler  avoc  Aniaury,  roy  de  Hiérusaleni'-,  pour  avoir 
déshérité  un  sien  vassal,  sans  connoissance  et  sans  esgard  de  court, 
d'un  fiei  (ju'il  tenoit  en  la  sei;;neurie  de  Sagette.  Il  espousa  Agnès  ^, 
nièce  de  Guillaume  de  Bures,  prince  de  Tabarie,  pour  lors  veuve  de 
Renier  Brus,  prince  de  Belinas,  de  laquelle  il  eut  Renaud  prince  de 
Sagette,  et  Eustache,  dont  il  est  parlé  dans  Guillaume  de  Tyr*,  qui 
mourut  sans  enfans.  Le  Lignage  d'outre-mer"'  dit  [de  ce  dernier]  qu'il 
n'estoit  pas  bien  séné,  c'est  à  dire  qu'il  ii'avoit  pas  l'esprit  bien  fait. 


Renaud,  sire  de  Sagette,  se  trouva  en  diverses  expéditions  militaires*^ 
sous  les  roys  Baudouin  IV  et  Guy  de  Luzignan,  et  particulièrement  en 
la  bataille  où  ce  dernier  roy  fut  pris,  l'an  1  187,  par  Saladin,  qui  prit 
aussi  la  ville  de  Sidon  sur  ce  prince. 

Il  favorisa''  le  mariage  de  Conrad,  marquis  de  Montferrat,  avec  Isa- 
belle, femme  d'Humfroy  de  Toron. 

[11  souscrit  un  certain  nombre  d'actes \  entre  autres,  des  rois  Baudouin  IV, 
Henri  de  Champagne  et  Aimeri,  de  1  178  à  1 198.  Quelque  temps  avant  la 
défaite  de  Tibériade  (1187),  il  s'était  entremis",  ainsi  que  jdusieurs  autres 
seigneurs,  pour  réconcilier  le  roi  avec  le  comte  de  Tripoli.  Ayant  échap[)é,  avec 
peu  de  gloire'",  au  désastre  de  l'armée,  il  s'(>nfiiit  à  Tyr,  et  songeait  à  rendre 


'  Cod.  dijildiniit.  t.  I,  n"  ai,  3o,  32, 
?,li.  3(i.  —  Cari.  S.  Sepulc.  n"  53,  54, 
i/./i. 

'  Assisi'.'!  ilr  Ji'nis.  ms.  c.  cxxwi;  édition 
Heugnot,  t.  I.  c.  cxl,  p.  ai4,  517.  (Voir 
Les  Rois  (le  Jenisnieiii.) 

■   WilleJiiuis  Tyr.  I.  XIV,  c.  xix. 

'  Willelinus  Tyr.  1.  XXI,  c.  viii. 

'  Lignages  d'outre-mer,  c.  viii ,  xvni. 

'  Willeimus  Tyr.  I.  XIV.  c.  xix;  I.  XXI, 
c.  iir,  VIII.  XXII,  XMx;  1.  XXII.  c.  xwii.  — 
Hoved.  p.  630,  O37.  —  Matli.  Paris,  ann. 
1187. —  Rad.  de  Dicelo.  p.  C4o,  054.  — 


Will.  Neutr.  1.  III,  c.  xix.  —  Gewas.  Dorob. 
p.  i5o-3.  —  Godefrid.  Monach.  ann.  1187. 

'  Hist.  Hicras.  p.  1171.  —  Rad.  de  Di- 
celo, p.  058. 

"  Cod.  diplomut.  t.  I ,  n"  Sa  ,  60 ,  05 ,  66 , 
8 1  ,  1 73 ,  1 89  ,  et  suppl.  n°'  3 ,  8 ,  p.  58 , 
O1,  06,  67,  87,  216,  934,  283,  287.— 
De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  26. 

'  Continuât,  de  GuiU.  de  Tyr.  I.  XXIII , 
c.  V,  p.  37. 

'"  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXIII. 
c.  xLii.  p.  65.  —  Coggesli.  —  Marlène. 
AmpUss.  Coll.  t.  V.  col.  557  d. 


LES  SEIGNEURS  DE  SIDON.  '         ASS 

cfille  ville  à  Salailin  ',  lorsque  Conrad  y  aborda.  Alors,  à  la  faveur  de  la  nuil, 
il  s'enfuit  à  Tripoli.  En  1192,  assiégé  dans  son  château  de  Beaufort '^  il  fut 
retenu  prisonnier  par  Saladin,  avec  ief|uel  il  était  en  conférence,  parce  qu'il 
refusait  de  lui  abandonner  ce  château.  Mais,  ses  vassaux  de  Beauforl  s'étant 
rendus^  il  fut  remis  en  liberté;  etSaladin,  pour  le  dédommager  du  traitement 
qu'il  lui  avait  fait  subir*,  lui  donna  la  moitié  de  la  terre  de  Sagetle  et  la  ville 
de  Sarfent  ou  deSarepta.  à  ([ualr(^  mdl(\s  de  Tyr.| 

H  espousa^  Agnès,  fille  de  Joscelin  le  jeune,  comte  d'Edesse,  poui' 
lors  \enve  de  Hugues  d'ibelin.  Mais,  ce  mariage"^  ayant  esté  dissous  pai- 
autorité  de  l'Église  à  cause  de  la  parenté  (jui  estoit  entre  eux,  il  se 
remaria''  avec  Helvis,  fdle  de  Balian  11,  seigneur  d'ihelin  et  de  Marie 
Comnène,  de  la(|uelle  il  eut  Balian,  prince  de  Sagette,  Agnès  alliée  à 
Raoul,  prince  de  Tabarie,  et  Eufémie,  femme  de  Oste  de  Taharie, 
i'rere  de  Raoul.  Le  prince  Renaud  estant  décédé  ^  Helvis,  sa  veuve,  se 
remaria  avec  Guy  de  Monlfort,  frère  de  Simon,  comte  de  Montforl, 
vers  fan  1202, 

[Ou  120/1",  comme  semble  l'indiquer  le  récit  du  Continuateur  de  Guillaume 
de  Tyr,] 

Qui  au  droit  de  sa  femme,  et  comme  ayant  le  bail  de  ses  eiifans, 
est  c[ualifié  seigneur  de  Sagette'"  par  Guillaume  le  Breton  et  autres 
auteurs.  11  n'est  pas  toutefois  constant  si  Sagetle  estoit  alors  en  la  puis- 
sance des  noslres.  Gar  Godefroy,  moine  de  saint  Pantaleoii  ",  assure 
que  cette  place  fut  prise  par  les  Sarrazins  en  fan  1  197.  El  elle  ne  lut 

'  Conliiiuat.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXII.  Beugnal ,  c.  \,  xviii  et  wiii  Ins. —  Albenc. 

c.  XLix,  11.  76.    '  nnn.  12.33. —  Historiens  de  France,  t.  XXI . 

^  Conlinuat.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXVI,  p.  Tmo,  c. 

c.  IV.  p.  187.  *  Lignafres  d'nulrc-nier,  c.   \ii,  x.\iv.  — 

'  Conliiiiuit.  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXVI,  Saiiul.  j.  III,  pari.  1 1  ,  c.  mi. 

c.  i\,  p.  18S.  '  Conlinuat.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXVIII, 

■'   Continuai,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXVI.  e.  xii.  p.  963. 

c,  xvu.  ]).  i()i),  '°  Petrus  Mon.  Vall.  Sam.  c.   ia  [Hislo- 

'   VVilleliuus  Tyr.  1.  XIX,  c.  iv.  riens  de  France,  t.  XIX,  p.  58.  a). — Will. 

'   Ilisl.  de  la gncrre  sainte,  aux  Prctires  de  Brilo.  l'iiilipp.  I.  VIII ,  p.  1 1^^)  .  vers  O78  et 

l'Iiisl.  de  Tiirenne,  p.  3Go.  suiv. 

'  Lignages  d'outre-mer.  e.   vin;  édition  "   Godefr.  Mon.  ann.  iiy7. 

55 


',V,  LES  FAMILLES  D'OUTUE-MER. 

restituée  aux  chresticns'  (lue  vers  Tan  isi'jg,  l()rs(jiie  I  euipereui'  Fré- 
il(''ric  passa  en  la  lenc  sainte.  Hoveden  et  Brompton'-^  disent  que  par 
l'accoid  (pii  lui  arresté  en  l'an  1191  entre  Guy  de  Lusijjnau  et  Conrad, 
Miar-quis  de  Moiitlei  rai,  an  sujet  du  royaume  de  Hiérusaleni,  les  villes 
de  Tyi\  de  Sagette  et  de  lîaruth  furent  laissées  au  marquis  pour  en 
jouir  liéréditairemenl;  ce  (jui  se  doit  entendre  pour  ces  deux  dernières 
places  poui'  la  seigneurie  directe.  Alberic^  écrit  (\u('  Guy  de  Montlort 
eut  de  cette  alliance  un  fds  nommé  Guy. 

I  Ce  fils,  (un'  n'est  |)as  noiinné  par  Alberic,  est  Pliili|i|)c  (li>  Mdudort '. 
seigneur  de  Tyr.J 

Ballon,  sire  de  Sagette ^  (ils  de  lienaud,  gouverna  le  royaume  de 
Hiérusalem  sous  l'enqjereiir  Frédéric,  qui  lui  rendit  la  ville  de  Sagette, 
après  quelle  luy  eut  esté  remise  par  les  Sarrazins,  connue  je  viens  de 
leinarijuer. 

[Balian  est  ce  ])ersonnage  dont  Philippe  de  Navarre  °  vante  la  sagesse  et  les 
connaissances  appnitondies  en  jurisprudence.  En  19  10  il  assista''  au  couron- 
nement du  roi  Jean  de  Rrieiuic  ('.'esta  lui*  (pi'en  novembre  1219  le  gouver- 
neur de  Damicfle  rendit  le  clu'ileaa  de  la  ville.  En  12  25  il  assista  au  couron- 
ncmenl  de  la  reine  Isaludle'.  tille  de  Jean  de  Brienne.  et  l'accompagna  à 
Hrindes.  où  elle  épousa  l'empereur  Frédéric  II.  Lorsqu'en  1  •228  '"  on  apjirit  la 
mort  de  cette  princesse,  les  barons  du  royaume  nommèrent  Balian  lieutenant 
de  l'empereur  Er(''déric,  «pii  était  naturellement  baile  du  royaume  pour  son  tils 


Miilli.    l'iiris.  aiiM.   iaa<),   |>.   -'.ki').  —  i,\\\m  .  \c;iv. —  Assi-svs  do  JeriisA.  \,  [>..>->.î). 

Willelir.  iili  Oldcnliorg'.  in  Ilincre .  p.  lao.  •>>"'{)•  ''7'^  et  noie  e. 

lloper  de  Hoveden.  \>.  (h)7. —  Pnoiiip-  '  (loiilinuat.  de  Guill.  de  Tyr.  1.  \XXI. 

ton.  p.  i-ioS.  e.  \i,  p.  3ii  et  note  i. 

Ailjeric.  inin.  la.'l.'!.  '  '  Continuai.  <le  (iiiill.  de  Tyr.  I.  XXXII. 

'  Liguagc-s  d'oKlre-mey,  (édition   Lnldie.  c.  xiv.  p.  3/i(i. 
c.  \ii;  édition  Beugnot.  c.  \,  wiv.  "  Coiilinnat.  de  (inill.  de  Tjr.  I.  \\\ll. 

'  Assises  lie  Jérus.  ms.  e.  e.cvi;  édit.  La  p.  o58. 
'i'iiaumassière,  c.  cr.xn  ;  édit.  lîcnjjnol.  t.  I.  '°  Jean  d'Iljelin,  Sitcccssibilllé  au  trône  et 

c.  ccin;  t.  Il ,  p.  ogy.  /;  lu  régence,  c.  ii. —  Assises  de  Jérus.  t.  Il . 

"   Lii're  de  Philiiijje  de   \iie(irn-.  c.  \h\\ .  <■.  w.  p.  3()(). 


LES  SEIGNEUnS   DE   SII)0\. 
'    "I     lors(|uo 


/i35 


(Jonrad.  L'Empereur  agréa  ce  choix  ',  cl,  lors(|ue  la  uiëiiic  année  ce  |n-init' 
vint  en  Chypre-,  Bahan  alla  à  sa  renconire,  el  se  mit  avec  hii  ^  contre  Jean 
d'Ibelin,  seigneur  de  Barulh,  son  onch'.  Il  fut  envoyé  par  l'empereur"  au 
Soudan  pour  lui  demander  la  remise  des  saints  lieux ,  puis  fui  établi  par  lui 
son  lieutenant  au  royaume  de  Jérusalem^,  avec  Garnier  l'Allemant,  lorscpie 
ce  prince  quitta  la  terre  sainte  (isî^;)).  La  même  année  Bulian  alla  au  se- 
cours de  Jérusalem'',  maltraitée  par  les  Sarrasins,  malgré  les  trêves,  et  U'> 
en  chassa. 

il  résidait  à  Acre  avec  le  titre  de  haile  du  royaume.  PcndanI  son  gouver- 
nement, il  paraît  avoir  d'abord  cédé  trop  facilement  aux  exigences  du  parti  im- 
périal, et  il  dépouilla''  ses  neveux  el  ses  ann's  des  fiefs  (pi'ils  [)ossédaient  dans 
Acre.  Bevenu  à  des  sentiments  plus  moih'rés,  il  fil*,  avec  d'autres  seigneurs 
(1281),  des  représentations  énergiques  à  Richard  Filangieri,  maréchal  du 
royaume,  sur  sa  conduite  à  l'égard  du  sire  de  Barulh,  (pi'il  avait  dé[iouillé  de 
cette  seigneurie;  mais  ils  ne  purent  rien  obtenir.  Aussi,  l'amiée  suivante" 
(isSa),  sollicité  [lar  son  oncle,  Jean  d'Ibelin,  il  se  joignit  à  lui  au  siège  de 
Barutli,  et  l'accompagnait  lors  de  la  déroute  de  Casal-Imberl,  ([u'ils  ne  purent 
empêcher.  Vers  ce  temps  l'empereur  voulut  ôter  la  lieutenance  au  sire  de  Sa- 
fette'";  mais  l'assemblée  des  seigneurs  la  lui  maintint,  malgré  les  ordres  de 
Frédéric,  qui  nommait  I*hilippe  de  iMaugasteau  pour  le  renq)lacer.  Il  sem- 
blerait, d'après  le  texte  du  document  Sur  In  successilnlité  au  Inhie  et  à  lu  iri>mct', 
d'où  nous  tirons  ces  détails,  que  Balian  mourut  peu  de  temps  a|)rès  celle  déci- 
sion ;  mais  il  vécut  encore  quchjues  années.  Il  fut  témoin  d'un  traité  avec  les 
Génois",  du  2/1  octobre  laSS;  et  en  1  289  il  alla  '-  avec  plusieurs  chevaliers, 
tenter  contre  Gaza  une  attaque  qui  fut  infructueuse.  C'est  le  dernier  événemeni 
où  on  le  voit  paraître.] 


'   Assises  lie  Jcriis.  t.  II.  p.  Mç)(). 

=  Continuai.  dcGuili.  dcTyr,  i.  XXXIII. 
c.  I,  p.  067. 

'  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIII , 
c.  III,  p.  3(J8. 

»  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIII, 
e.  IV,  VI,  p.  309,  370,  372.  (Voir  Les 
Rois  de  Jénisii/eiii.  ) 

'■"  Assises  de  Jcria.  l.  il',  p.  399. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIII, 
c.  XVIII,  XIX.  p.  3SÛ-386. 


'  Philippe  de  Navarre,  c.  lu. 

'  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIII, 
c.  XXIV,  x\\,  p.  389,  390.  —  Saiiul.  1.  lit. 
pari.  1 1  ,  c.  Mil,  p.  -2  I  (i. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIII. 
e.  xxvii.  p.  393 ,  39^1. 

'"  Assises  de  Jénts.  t.  H.  p.  399. 

"  De  Mas-Latrie,  Uisl.  de  Chijpre,  t.  Il, 
p.  .58,  noie  1 . 

'-  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.XXXill, 

c.   XLIV,   p.    /|  1  '4. 

55. 


'i,3fi  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Il  espousa  [on  i  -i  i<S  ',  lors([u'il  l'Iail  au  siège  de  Daiiiiotlc]  une  dame 
nommée  Marp-vciitr ,  (|ue  le  Lignajje  dOtilre-mer-  dit  avoir  esté  nièce 
de  Jean  de  Jîrienne,  roy  de  Hiérusalem;  ce  qui  s'accorde  avec  ce  que 
le  sire  de  Joinville  dit^,  que  cette  princesse  estoit  cousine  germaine  de 
Gantier,  comte  de  Brienne  et  de  Japhe.  qui  l'ut  lue  jtar  les  Sarrazins 
en  Tan  l'ihh,  et  dont  elle  fit  rapporter  le  corps  à  Acre,  où  elle  le  fit 
iidiumer  en  l'église  de  lllospital.  11  est  probable  qu'elle  estoit  fille  de 
Guillaume  de  Brienne,  i'rèrc  de  Jean,  ([ui  mourut  vers  l'an  1200; 
lequel,  au  rapport  de  Yigner  *,  laissa  des  enians  qu'il  ne  nomme  pas, 
quoy([u"il  y  ait  lieu  d'en  douter. 

[Deux  nouveaux  textes,  uiconnus  à  Du  Gange,  ne  laissent  plus  de  doute  sur 
la  filiation  de  cette  dame  et  sur  sa  parenté  avec  le  roi  Jean  de  Brienne.  Join- 
ville^  dit  qu'elle  était  cousine  du  comte  Gautier  de  Brienne,  mort  en  iq/j/i, 
et  sœiu"  de  Gautier,  seigneur  de  Bisnel.  celui  dont  Joinville''  épousa  la  fille  en 
secondes  noces  quand  il  revint  d'oulre-nier.  Marguerite  et  Gautier  de  Bisnel 
étaient  les  enfants  de  Hernol  ",  Arnold  ou  Arnoul,  seigneur  de  Bisnel,  et  de 
Ide,  sœur  du  roi  Jean  de  Brienne.] 

Tant  y  a  que  cette  dame  vivoit  encore  en  l'an  1  aoa  . 

[Epoque  du  mariage  de  son  fils  Julian.  Dans  l'acte  ou  le  contrat  de  ma- 
riage ^  sont  mentionnées  aussi,  mais  non  nommées,  sa  lille  et  sa  helle-sœur. 
Elle  mourut  le  '.■>  juin  1  2  54  '  :  en  cet  endroit  l'historien  l'appelle  Marthe,  sans 
doute  par  erreur.] 

Le  prince  Balian  laissa  d'elle  plusieurs  enl'ans,  sçavoir  Gilles,  Julian, 
Isabelle  et  Agnès.  Gilles  et  Isabelle  décédèrent  sans  alliance;  Agnès 
épousa  Guillaume  du  Bontron,  et 

'   Continuât,  de  Guilj.  de  Tyr,  1.  XXXII.  '   Ilisloi:  de  France ,  t.  XX,  p.  -jt)!  c. 

c.  m.  i>.  3.3-3.  "  Du  Gange,  Généalogie  de  la  maison  de 

■  Lignages  d'outre -mer,  ôdition   Labije,  Joinrille .  p.  m. 
c.    vni;   édition   Beugnot,    c.    m,  xvin  et  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXII , 


w 


"I  l'is-  c.  m,  p.  332. 
'  Joinville,  cdit.  Ménard,  p.  189;  édit.  '   Cad.  diphmat.  t.  I,  n"  1 19 ,  p.  i34. 

Du  Gange  p.  88,  89.  et  Oherr.  p.  88.  "  Continuât  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIV. 

'  Vigner,  Hist.  de  Lu.venihinirg.  c.  \\ .  p.  Vu  et  note  n. 


LES  SEIGNEURS   DE  SIDON. 


'i.*57 


JiLiAN  fut  sire  de  Sagette;  laquelle  place  ayant  este  piise  cl  ruim-e 
par  le  sultan  de  Damas  en  Tan  i353',  elle  l'ut  restablie  par  le  roy 
saint  Louys  durant  son  voyage  d'oulre-mer.  Mais  Julian,  voyant  ([u  il  ne 
la  pouvoit  pas  conserver,  la  vendit  en  l'an  i-'.Go^  avec  le  cliasteau  diî 
Belfort,  qui  estoit  de  la  dépendance  de  cette  principauté,  aux  cheva- 
liers templiers;  à  l'occasion  de  laquelle  vente  il  s'émut  une  grande 
querelle  entre  le  roy  d'Arménie,  dont  Julian  avoit  es[)ousé  la  fdle,  et 
les  chevaliers. 

[Le  roi  lui-même  (Hugues  11  ou  Hugues  111?),  ofTeusé  de  celle  vente  con- 
clue sans  l'aven  dn  suzerain,  lui  pardonna  enfin ^  son  méfait,  et  le  reçut  à 
hommage  pour  ce  ipi'il  avait  reçu  en  échange  de  ces  princi[)aulés. 

Quelques  années  auparavant  (août  iq5/i),  étant  encore  seigneur  de  Sa- 
gette et  de  Beaufort ,  il  avait  cédé  à  l'Hôpital  de  Jérusalem  un  casai  *  au  prix 
de  2/1,000  hesants.  A  la  lin  de  l'acte  sont  les  noms  de  plusieurs  de  ses  vas- 
saux :  Pierre  d'Avalon,  seigneur  d'Adclou;  Jciui  de  La  Tour,  l'onuélahle  de 
Sagette;  Geoftroi  de  Villiers,  Philippe  de  Beaufort,  Guillaume  de  Buillon, 
Raoul  d'Achy,  Barthélémy  Maineheuf ,  Eudes  de  Creel.  Un  acte  du  a  9  sep- 
temhre  suivant  ^  fait  connaître  les  fornudes  ("t  le  cérémonial  de  la  prise  de 
possession  de  ce  casai  par  les  chevaliers  de  l'Hôpital;  les  mêmes  prohahlemeul 
qui  étaient  en  usage  dans  toutes  les  circonslances  analogues.] 

Enfin  les  Tartares  s'emparèrent  de  cette  place  et  la  riiinèrenl  de 
fond  en  comble,  connue  raconte  le  moine  Aitlioii*^.  Julian  avoit  espousé, 
dès  l'an  1262^  la  lille  d'Aitlion,  roy  d'Arménie  [nounnée  Féinie  ou 
Euphémie,  avec  une   dot  de  35, 000  besants  sarrasinois'^],  et  eut  de 


'  Saimt.  I.  III,  part,  la,  c.  vi.  —  .loin- 
ville,  édition  Mdnai-d,  p.  220,  221,  226, 
288;  ëdition  Du  Canjje,  p.  io3,  io5,  1 1 1. 
— -  Nan{f.  iii  S.  Lndoi-.]).  o5g.  3(>o.  —  Du- 
chesne ,  t.  V,  et  Ilistor.  de  France,  t.  XX , 
p.  .38/1  c,  385  I),  c. 

^  Saiiut.  I.  III,  part,  la,  c.  vi.  —  Coiit. 
de  Giiill.  d,;  Tyi-,  1.  XXXIV,  c.  m.  p.  /)/i5. 
—  Assises  (le  Jènisnl.  t.  I,  p.  53o,  note  a. 

^  Philippe  de  Navarre,  c.  lxvu. — -Assises 
tic  Jénis.  t.  I.  p.  53o,  53i  et  note  a. 


'  doil.  diplomnl.  t.  I,  u"  128,  [i.  i/iî- 
1/1 3. 

^  Cod.  diplomnl.  t.  I,  n"  12A.  [i.  lA'i, 
1/.5. 

'   Aillion  ,  c.  XXX. 

'  Sanut.  I.  III, part.  12,  c.  iv. — Ligntines 
d'oulre-mer.  c.  vui,  xvui.  —  (_'.ontinuat.  de 
Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  c.  u,  p.  i/io, 
note  e. 

'  Cod.  diplumfit.  t.  I,  II"  iiy,  p.  lo'i. 
i3.5.  — .assises  de  .Jérus.  t.  I.  p.  53 1.  — 


/i38  lj;s   lAMILLES  D'OIJTRE-MER. 

(M'll<'   jilliaiicc  |{;iliaii   II,  Jean  [ou  JohaiiiiiiiJ,  (|ui  se  iKiya  dans  I  \|- 
iiirnic.  et  Marjjuerilc,  feinnip  de  Guy  11,  seigneur  de  (îil)let. 

|ll  mourut  à  Tripoli,  eu  i-fy-),  ('(aul  Ircri'  de  l'ordre  de  la  Trinité,  après 
avou'  l'h''  Irèrt'  du  Tcninle.  I 

Balian  II  du  nom,  (|ualiri<^,  par  quelques  uns  sire  de  Sagette,  espousa 
Marie,  lille  de  Henrv,  seigneur  de  Gil)lel,  et  sœur  de  Guy  II,  de  la- 
•  [uelleii  eul  <leux  (illes,  sçavoii' Euphémie,  mariée  à  Aitlion,  mareschal 
d'Arménie,  (pii  en  eut  deux  (ils  et  une  fille,  et  Isabelle,  l'emme  de  Man- 
sel  de  Buillon,  qui  en  eut  une  lille.  Ce  l'ut  de  son  temps  que  la  ville 
<le  Sagelte  fut  prise  pour  la  dernière  lois  pai-  les  Sarrazins  sous  le  pon- 
tificat du  pa]»e  Nicolas  IV  ',  vers  lan  i-^iji. 

[Balian  II",  qui  no  possédait  plus  de  terres,  avait  un  iiel  de  soudée,  c'est- 
à-dire  qu'il  recevait  du  roi  7,000  basants,  et  lui  devait  eu  échange  service  de 
son  corps  et  d'une  certaine  (piautité  de  chevaliers.] 

Le  .seigneur  de  Sa!>ette  avoil  haute  cour  \  c'est  à  dire  cour,  nion- 
noye  et  justice;  et  à  Sagette  il  y  avoit  cour  de  bourgeoisie  et  justice. 

Lignages  d'utUrc-miT,  édit.   I.al)lie.  c.  viii;  "   Assixcs  de  Jcnis.  t.  I,  |i.  63i.  — i'Iii- 

éflit.  Beugnot,  c.  wiii.  lippe  de  Navarre,  c.  lvn. 

'   Ptolein.  Luc.  Hisl.  ceci.  1.  1\.  c.  xxv.  ^  .l«me«  rfe/cViw.  p.  .55a  ;  édil.  Beugiinl . 

;ipnd  Rainald.  aim.  1^91 ,  n°  17.  t.  1,  c.  cclxx,  p.  ^20. 


LES   SEIGNElJiiS  TITULAIUKS  DE  SAGETTE.         '  'i30 


Li:S   SEIGNEURS   TITULAIRES   DE    SAGETTE. 


Phoebis  de  Lusignan',  siMjjiieiir  de  Sagelle,  <|ue  je  ci'ois  fsliv  !.■  lils 
naturel  du  roy  Jaiuis,  qui  porta  ce  nniir%  suivil  la  IVoiuue  de  la  revue 
Ghaiiotte,  après  qu'elle  eut  esté  dépossédée  de  sou  royaume  |)a]le  roy 
Jacques  le  Bastard,  el  fui  présent  à  la  donation  ([u'elle  fit  du  royaume 
de  Cypre  à  Louys.  duc  de  Savoye^,  en  l'abbaye  de  Saint-Maurice  de 
Chablais,  le  18  de  juin  Tan  1/162.  .le  ne  sçay  s'il  fut  père  du  seigneiu- 
qui  suit,  ou  si  c'est  le  mesnie. 

Philippes  de  Lusignaiv,  seigneur  de  Sagette*,  paroist  dans  un  titre  de 
la  niesme  revue,  de  l'an  1  663  [1 /i()o ,  go  février]. 

[11  l'sl  infiniment  probable  (|ue  ce  n'est  i|ii'uuc  faute  du  copiste,  et  (pie  ce 
Pbilippe  est  le  même  (pic  l'Iicbus. —  Pbcbus  est  encore  témoin ''d'un  acte  de 
Louis  de  Savoie,  (lu  i8septend)re  iù63. 

11  eut  un  fils  nommé  Hugim''.  dont  on  a  parlé  plus  liaut,  et  une  fille. 
Éléonore  de  Lusignan,  ipi,  dans  un  acte  du  10  février  1/1 .5 9'',  se  dit  fili( 
(le  ma}{nifif[ue  seigneur  Phébus  de  Lusignan,  chevalier  et  maréchal  d'Ar- 
ménie. 

'   Guiclieiioii.  Hist.  de  Savoye,  [>.  .54  1 . —  De  Mns-Latrie,  Hisi.  de  Cliijiire,  I.  111 . 

É(.  (le  Lusignan,  ïuhleaux gènéalofriques  des  [t.  ia6  et  note  i. 

Lusignan  :  généalogie  des  mis  de  Chypre,  "  Guiclienon,  Gè)(;al.  de  In  ISalme.  Ilisl. 

loi.  23  v°  et -i/i.  de  Bresse  et  du  Biigei/.   I.   il.    suile  de   bi 

"  Janus  porta   le  titre  de  prince  (LAn-  3'  partie,  p.  So. 

tioclie  (De  Mas-Latrie,  t.  11,  p.  'i-ji  ),  mais  '  De  Mas-Latrie,  Ilis/.  de  Onjpn-,  l.  il!, 

non  celui  de  seigneur  de  Sidon  ou  de  Sa-  p.  i'i.5,  note  i. 

gette.  l'hehus  ('lait  bien  cerlainemenl  son  '   Voir  Les  Rois  de  Chypre. 

lils  naturel,  comme  l'atteste  Et.  de  Lusi-  '  De  Mas-Lalrie.  Hist.  de  Chypre .  [.  III. 

gnan  dans  les  ouvrages  citf^s  en  note.  p.  \\h  et  note  3. 


iliO  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

Dos  Icllres  de  sauvegarde'  (1/466,  22  décembre)  lui  son!  accordées  à  elle 
et  à  son  mari,  Velasco  Gil  Mony,  noble  liomme  de  Portugal,  par  le  grand 
maître  de  Rhodes. 

Kléonore  n'est  pas  mentionnée  par  le  père  Etienne  Lusignan.  ipii  a  dressé 
cependant  une  généalogie  de  sa  i'amille,  aussi  complète  que  possible.] 

'   De  Mas-I>;itno,  llist.  du  Chijprc ,  t.  III,  j).  liti,  167. 


LES  SEIGNEURS  DE  SOHORGIE. 


iil 


LES   SEIGNEURS  DE   SORORGIE. 


La  ville  de  Sororgie',  assise  dans  la  même  [ji'oviuce  (|iu'  cellt'  d'E- 
desse^  tomba  en  la  puissance  deBEMinouiN,  frère  de  Godefroy  de  Bouil- 
lon, incontinent  après  cpi'il  eut  esté  l'ait  sei;;neur  d'Edesse,  lui  ayant 
esté  livrée  par  les  infidèles,  (|ui  ne  croyoient  pas  se  pouvoir  deffendre 
contre  ses  attaques.  Il  la  donna  en  ;;arde  à 

FoucHER  DE  (Chartres ^  ou  d'Orléans  "  (car  il  est  ainsy  surnommé  in- 
diÛéremment  par  les  auteurs),  avec  cent  chevaliers  d'élite.  J'ay  remar- 
qué, en  mes  Observations  sur  Villeliardoin-',  ([u'il  estoil  fils  d'Albert 
d'Orléans,  ou  du  moins  de  la  mesme  faniHle,  qui  ayant  tenu  la  terre 
deCliampigne  en  la  province  d'Anjou,  eniic  la  Sarthe  et  la  Maine,  la 
quitta  au  comte  Fouques  Nerre,  en  eschanjje  de  quelques  auti'es  terres 
en  France.  L'histoire  des  guerres  saintes  est  remplie  de  ses  actions, 
que  je  passe  à  dessein,  nu:;  contentant  de  cotterà  la  marge  lesemlroils 
où  il  en  est  parlé'"'.  [Nous  savons  (jue  ce  [)rince  périt,  en  l'an  i  nu, 
dans  une  bataille  contre  les  Persans  \]  Je  remarque  seulement  qu'il 


'  CfUe  ville  s'idontilie  nvec  le  village 
modcnie  de  Seroudj  en  Mésopotamie,  qui 
se  trouve  à  i  h  kilomètres  au  sud-est  de  Bir 
ed-.Iik.  entre  cette  ville  et  Harran;  elle  fut 
enlevée  aux  chrétiens  pai-  Noureddin. 

-  Alltertus  Aquensis,  I.  lit,  c.  xxv. — 
Seb.  Paoli,  Cad.  diploiiml.  t.  i,  p.  ^ia5. 

'  Albertus  Aquensis.  I.  III,  c.  xxv. 

'  Willelnuis  Tyr.  I.  I.  c.  xxv.  —  Albert. 
Aquens.  I.  I,  c.  xui,  xx.  —  Math.  Paris, 
1).   18. 


''  Du  Gange,  lUalnirc  (h  l'cwjiirr  de  Imiis- 
tiintinoplc  sviis  les  empereurs  françois  ;  Obser- 
vations sur  Villehardouin.  11°  r>.  p.  a.5G. 

°  Rayai,  de  Agiles.  |).  1A9.  —  Alberlu.-* 
Aquensis,  I.  I.  c.  xxn;  I.  III,  c.  \xv;  1.  V, 
c.  XV,  XXII. — Willelm.  Tyr.  I.  VII,  c.  \n. — 
Gestnvùe  Hicros.  p.  gog,  col.  1  et  ^î,  b,  c. 
—  Robert  Monach.  I.  V,  p.  .5/i,  55.  —  Gui- 
bert,  Gesta  franc,  e.rjniffiiaiit.  Hieros.  I.  VII. 
c.  xxxvui.  p.  5  G  a. 

'   Mathieu  d'Edesse.  c.  ci.wui.  p.  i-'>->. 

5(i 


i42  LES  FAMILLES  D'OUTKE-MEH. 

lui  le  inciuior  (|ui  escalada  la  ville  d  Antioche.  Sou  irère',  ([iii  lac- 
coai|)a(Tiia  en  ce  voyage,  estaioinmé  Doel  de  Chartres^  dans  Ihistoire 
(|in  l'aconte  aussi  ses  actions. 

PwKN  DE  Chartres  on  dOisléans,  succéda  à  son  père  an  goiivei- 
ncMicnl  on  en  la  seigneurie  de  Sororgie,  d  on  il  est  nommé,  par  Albert 
d'Aix'.  I'ayen  de  Sororgie.  Il  se  trouva  avec  ho  chevaliers  et  3o  pié- 
tons à  Vntioche,  lors(|ue  le  roy  Baudouin  I'"  assendjla  les  barons  de  la 
terre  sainte  [)oui'  marcliei'  contre  les  Sarrazins  Tan  i  102.  Je  noserois 
pas  assurer  que  ce  soit  ce  Payen  d'Orléans  qui  fut  grand  bonteillei'  de 
Fi-ance  sous  le  règne  de  Pliilippes  I". 

'   Raym.  de  Agiles,  p.  169.  I.  Vit,  p.  yoy.  —  Chroit.  Cnssm.  I.  IV.  c.  xi. 

"  Balderic.  p.  91.  —  GesUi  viœ  Hieros.  '  Albertus  Atpiensis.  L  XI.  c.  .\l. 


LES  PRINCES  rJE  TABARIE. 


443 


LES   PRINCES   DE   TABARIE 


ET    DE    GALILEE. 


La  ville  de  Tabarie  '  fut  enlevée  [aux  Romains]  par  les  Vrabes  el 
par  Omar  leur  calife,  du  temps  d'Hcraclius.  Elle  fut  appelée  première- 
ment Tibriiade,  et  estoit  assise  (bins  la  (ialilée.  près  de  la  mer  siir- 
nonnnée  de  Tihériade. 

Tancrède -,  neveu  du  prince  Bôemund,  lobUni  en  lief  do  Godelmy 
de  Bouillon,  incontinent  api'ès  qu'il  l'eut  réduite  sous  sa  puissance. 
Ayant  esté  appelé  au  gouvernement  de  la  principauté  d'Antioche  ^  du- 
rant la  prison  de  son  oncle,  il  la  l'emit  sous  certaines  conditions  au  ro\ 
Baudouin,  (pn'  la  doima,  lan  i  loi,  à  Hujjues  de  Fau(|uenljergue. 

HiGUKS  DE  Fauquenbergue  [aiusi  nommé  parce  qu'il  était  natif  de  Faii- 
quenbergue'S  du  diocèse  de  Tbérouenne  (Pas-de-Calais,  arrondissement 
de  Saint-Omer)],  prince  de  Galilée  et  seigneur  de  Tabarie  ^  issu  de 
la  famille  des  cbastellains  de  Sainl-Omer,  dans  TArtois,  perdit  la  vie 
en  un  cond^at  contre  les  Sarrazins,  l'an  i  107. 

[il  avail  lionne  à  l'Hôpital  de  Jérnsnlcni  dos  vilains  cl  des  terrrs  on  Talia- 


'  Etmacin.  —  Seb.  Paoli.  Cod.  diplomat. 
t.  I,  p.  Ix'i8. 

^  Albertus  Aquensis,  1.  VII,  c.  xvi. 

'  Albertus  Aquensis,  I.  Vit,  c.  xi,v.  — 
Willelmus  Tyr.  1.  tX.  c.  xni;  I.  X.  c.  ix,  x. 
—  GeslH  franc,  exinig.  Hierus.  c.  xxxvni. — 
Matli.  Paris,  p.  Sg. 


'  Martène,  Amplmima  Collectio ,  I.  V, 
col.  56o,  a. 

*  Albertus  Aquensis  ,  I.  Vil ,  r.  xlv,  lxiv  ; 
1.  IX,  c.  XLvni;  1.  X,  c.  II,  m.  —  Fuloher. 
1.  Il,  c.  XX.  —  Ge.s/ii  friDic.  eijnin.  ffiema, 
C.   XXXVIII,  XLIX. 


/i/ii  1,ES   F\MII,I.KS   DOlJTRE-MElî. 

rie  ',  in  Tluiluiria,  don  ronliniK'  par  les  rois  Baiulouin  1",  28  se[)tembre  1  110, 
p|  Baudouin  III,  3o  juillet  1  i5/i.] 

Son  livre,  Gerai'd-,  prévost  de  Saiul-Oiner,  coiinit  un  tel  despiaisii- 
(le  .'•a  iiiDrl ,  (|iril  tomba  en  inie  griève  maladie,  qui  l'emporta  huit  jours 
après.  L'un  cl  Inuti-c''  esloient  enl'ans  de  Guillaume,  cliastellain  de 
Sainl-Omer,  et  de  Milesonde,  fille  d'Arnoid  de  Pirjuigny,  vidame  d'A- 
miens, la(|uelle  tiroit  son  extraction  du  grand  Cliarlemagne,  au  rap- 
port de  Lambert  d'Ardres.  Guillaume  eut  de  cette  alliance  plusieurs 
cnfans,  qui  sont  nommez  par  cet  auteur  en  cet  ordre  :  Guillaume. 
Il"  du  nom,  cliastellain  de  Saint-Omer,  Hoste  ou  Hoston,  chevalier  du 
Temple";  Gérard,  prévost  de  Saint-Omer;  Hugues  de  Fauquenbergue, 
etWautier,  auquel  il  donne  le  titre  de  prince  de  Tabarie.  H  eut  encore 
plusieurs  filles,  dont  l'une  espousa  Arnoul  de  Gand.  Le  lignage  d'outre- 
mer^ doinie  la  qualité  de  cliastellain  de  Saint-Omer  à  cet  Hugues,  et 
escrit  iju'il  eut  deux  filles  de  sa  femme,  laquelle  il  ne  nomme  point; 
sçavoir  Escliive,  dame  de  Tabarie,  et  Elvis,  qui  espousa  un  gentilhomme 
d'outre-mer,  c'est  à  dire  de  France,  qui  en  eut  une  fille  nommée 
ignés,  mariée  à  Gautier  de  Baruth  [premier],  seigneur  de  la  Blan- 
chegarde''.  Le  roy  Baudouin,  après  la  mort  de  Hugues,  vint  en  la  ville 
de  Tabarie,  pour  donner  ordre  à  la  conservation  de  la  ])lace  et  du  pays 
circonvoisin,  et  y  établit  j)our  prince  etjiour  gouverneur 

Gervais,  seigneur  illustre  pour  sa  naissance'',  qui  [d'abord  mécon- 
tenta le  roi  par  son  insolence;  mais  sa  bravoure  et  ses  succès  contre  les 
infidèles  le  remirent  bientôt  en  faveur].  Ayant  esté  fait  prisonnier  [un 

'   Coii.  (Ujiloi/iiit.  t.  1.  j).  -2.  3a,  /liôS.  on  voit  un  Hoston  de  Saint-Omer,  frère  de 

"  Albertus  Aquens.  1.  X,c.  v. — Fulcher.  la  milice  du  Temple,  souscrire  un  acte  de 

I.  H.  c.sxxiv. — Willelmus  Tyr.  1.  XI,  c.  v.  Gautier,  seigneur  de  Césarée,  en  1 1 /i  5.  (Cnr?. 

—  Hist.  Hieros.  pars  2,  p.  GoS.  S.  Scpuk.  n"  71.  p.  xhh.)  S'il  nest  pas  le 

'  Lambert  Ard.  p.  79  (i/istoj-.f/c  F;vîHfc,  frère   de    Hugues    de   Fauqiiembergue,    il 

t.  XUI,  c.  xLvi  .p.  629  ,  d,  e.) — Seb.  I^aoli,  était  certainement  de  la  même  famille. 

Cod.  diphmat.  t.  I,  p.  'jg6.  *  Lignages  d'oulre-mcr.  c.  vu,  xvii. 

''  Lambert  d'Ardi'es,  loc.  cit.  ne  dit  pas  '  Voir  Les  Seigneurs  de  In  Blnnchegnrde. 

que  Hoste  ait  été  chevalier  du  Temple;  mais  '  Albertus  Aquensis  ,  I.  X  ,  c.  vu. 


M-:s   PRINCES  DE  TAP.ARIE.  'l'if) 

jour  de  Pâques]  par  ceux  de  Damas \  en  nue  Ijataille  [il  fui  menacé  de 
ia  mort  s'il  lùibjurail;  sur  son  refus],  il  lui  tué  par  eux  à  coups  de 
flèches,  ayant  ainsi  terminé  sa  vie  par  le  martyre. 

L'abbé  Guibert^  nous  apprend  qu'il  liroit  son  extraction  du  cluisteau 
de  Basoches,  qu'il  nomme  Basilica,  au  comté  et  au  diocèse  de  Soissons, 
d'où  André  du  Chesne^  a  pris  occasion  d'asseurer  qu'il  estoit  issu  d'une 
branche  de  la  famille  de  Cliastillon  sur  iMarne,  qui,  pour  avoir  eu  ce 
chasteau  en  partage,  en  porta  le  surnom.  Incontinent  après,  Baudouin 
restitua  les  villes  et  les  chasteaux  de  Tabarie,  de  Cayplias  et  de  Laza- 
re tli  à 

Tancrède,  à  son  retour  d"Antioche\  et  après  la  délivrance  de 
Boëmond,  son  oncle.  Après  sa  moit,  avenue  au  mois  d»'  décembre 
l'an   1112, 

JoscELiN  DE  CouRTENAY ^  obtint  du  loy  Baudouin  la  principauté  et  la 
ville  de  Tabarie,  qu'il  (juitta  pour  aller  recueillir  le  comté  d'Edesse. 
et  aussitosl 

Guillaume  de  Bures  ^  connestable  do  royaume  de  Hiérusaiem,  qui 
avoit  espousé  Eschive,  fille  aisnée  de  Hugues  de  Fauquenbergue,  prince 
de  Tabarie,  recueillit  la  succession  de  son  beau  père,  et  devint  par  ce 
moyen  prince  de  Tabarie  :  laquelle  qualité  il  possédoif  lorsqu'après 
la  mort  d'Eustacbe  Graner,  prince  de  Sagette  et  de  Césarée,  il  lut 
choisi  par  les  barons  de  Hiérusaiem  pour  gouverner  ce  royaume  sous 
le  litre  de  bail,  durant  la  captivité  du  roy  Baudouin  II,  l'an  ii2.*î. 


'  Aibertus  Aquensis,  I.  X,  c.  lui,  Lrv.  lv,  *  Alberlus  Aqiieiisis,  1.  XI 1,  c.  x\m.  — 

Lvi.  Willelmtis  Tyr.  I.  XI .  c.  vu ,  viii ,  \xn  :  1.  XII , 

'  Giiibert.   I.  VII,    c.    XLI,   XMV.  —  c.  iii,xvii. 
Assises  de  Jérusalem ,  t.  II,  p.   i8a,   \H?>.  *   Lignages d'oiUre-mei;  c.  \u  ,  wii. 

note.  '  Fulcher.   I.    III.  c.  xxii.  —  Bongars, 

'  Hist.  (h  Chastillon,  1.  XI!.  r.  i.  p.  /i3/i.  —  Willelmus  Tyr.  1.  XII,  c.  xiii, 

*  Aibertus  .Aquensis,  i.  XI.  c.  xii.  \xi;  I.  XIII,  c.  xiii;  I.  XIV,  c.  xxvi. 


/i/i6  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

[Plus  tard,  l'ii  i  12S',  il  l'tit  envoyé  par  ce  roi  en  ambassade,  avec  Gui 
Brisbarre,  auprès  de  Foulques,  comte  de  Tours,  du  Maine  et  d'Anjou,  pour 
lui  proposer  la  main  de  iMelissende,  fille  de  Baudouin,  et  la  perspective  du 
Irône  de  Jc'rusalem ,  a|)rès  la  mort  du  roi.] 

fiiiillamin'  de  Tyi'  lui  (loiuic  l'éloge  d'avoir  esté  un  seigneur  niagni- 
[i(jiu'  et  (ligue  de  louange  eii  toutes  ses  actions.  11  laissa  de  son  mariage 
avec  la  pi'incesse  Escliive-  quatre  fils,  scavoir  Hugues,  ([ui  mourut  sans 
enfans,  Guillaume,  Hoste  et  Raoul.  Guillaume  l'ut  conjoint  avec  Marie, 
fille  de  Pierre,  seigneur  de  Baruth,  et  eut  de  cette  alliance  Eschive, 
femme  de  Hugues  sans  Avoir,  seigneur  du  Puy.  Hoste  ou  Oste  de  Ta- 
harie,  troisième  fils  de  Guillaume  de  Bures,  espousa  Euphémie^,  fille 
de  Renaud,  sire  ou  prince  de  Sagette,  de  la((uelle  il  laissa  deux  en- 
fans,  sçavoir  Oste  deTabarie,  décédé  sans  postérité,  et  Eschive,  femme 
d'Emery  Rivet,  qui  en  eut  une  fille  nommée  Isabeaii,  mariée  à  Jean 
dlbelin,  fils  de  Baudouin,  sénescbal  de  Cypre.  Enfin  Raoul,  dernier 
fils  de  Gudlaunie  de  Bures,  s'allia  avec  Agnès,  fille  de  Renaut,  sire  de 
Sagette,  et  en  procréa  deux  filles,  Eschive.  dame  de  Tabarie,  mariée 
à  Eudes  de  Montbelliaid,  comme  il  sera  remai'qné  dans  la  suite;  et 
Helvis  ou  Heloïs,  femme  de  Pierre  d'Avalon,  chevalier  champenois*, 
duquel  le  sii'e  de  .loinville,  qui  se  qualifie  son  cousin,  fait  mention  en 
l'an  1268. 

G  es!  ainsi  que  le  livre  du  Lignage  d'outre-mer  rapporte  la  postérité 
de  Guillaume  de  Bures.  Mais  il  y  a  lieu  de  douter  de  la  qualité  de 
[trince  de  Tabarie  qu'il  donne  à  Raoul,  veu  (jue  le  livre  des  Assises  dii 
royaume  de  Hiérusalem^  dit  en  termes  formels  que  la  dame  de  Taba- 
rie posséda  cette  principauté  du  chef  d'Eschive  son  ayeule,  et  non  pas 
de  celui  de  son  père,  qui  estoit  décédé  du  vivant  de  sa  mèi'e.  D'ail- 


Guill.  (le  Tyr.  I.  XIV,  c.  II.  —  Gesta  pon-  '  Lignages    d'outre- mer.    c.    x.   e'dilion 

lijic.    Cciiomaiwiis.    Miibill.    AnaJecl.    t.    III,  Beugnot. 

p.  3;15.  —  Uisl.  (le  France,  t.  XII.  p.  5)(),  '  Joinville,  p.  76,   176,  1"  édit.  ou  dp 

b,  552,  d,  e.  Mënard;  p.  07,  82  ,  édit.  Du  Gange. 

'  Lignages  d'oiilre-iner.  —  tiinoc.  Episl.  ^  Assises  de  Jérus.[i.  5-i9.;  Mil.  ]^engnol. 

I-  H,  p.  ;i5.S.  t.  II,  p.  /106,  ioy. 


LES  PRINCES  DE  TABARIE.  '        hkl 

leurs  cette  Eschive  n'entra  pas  sitost  en  la  possession  <li'  Tabaric. 
ny  incontinent  après  le  décès  de  sa  mère;  car  Guillaume  de  Tyi'  •■) 
quelques  autres  auteurs  remarquaient  plusieurs  seigneurs  cjui  eurent 
le  titre  de  princes  de  Tabarie,  après  la  mort  de  Guillaume  (1(!  Bures,  ' 
et  avant  qu'Eudes  de  Montbelliard,  mary  d'Escliive,  en  fust  enfié  eu 
possession. 

Je  crois  que  c'est  ce  messire  Raoul  de  Tabarie  que  1  auteur  des 
A'^sises  de  Hiérusalem'  dit  avoir  esté  banuy  du  royaume  par  le  ro\ 
Amalric,  quoyqu'il  eust  oH'ert  de  se  purger  devant  ses  pairs  des  crimes 
qu'on  lui  imposoil. 

[C'est  le  même,  mais  il  était  fils  de  Gautier  et  d'Escliive;  comme  on  le  verra 
plus  bas.] 

Elina^d,  prince  de  Tabarie,  avoit  cette  qualité  dès  lan  i  i  h-2'\  et  se 
trouva  avec  les  autres  barons  du  royauuic  à  une  assemblée  générale 
qui  se  tint  en  la  ville  d'Acre,  l'an  1 1/17  K  Après  luy  paroist 

Simon,  prince  de  Tabarie,  qui  se  signala  au  siège  de  la  ville d"Asca- 
lon\  lan  1162,  et  que  je  crois  avoir  espousé  cette  Hebmengarde  d'ÎBELi.v. 
fdle  de  Balian  ^ancien^  seigneur  d'ibelin,  et  sœur  de  Hugues  et  de 
Baudouin  d'ibelin,  qui  est  qualifiée  dame  de  Tabarie,  en  un  titre  du 
roy  Baudouin  de  l'an  iiSo^  Outre  ces  deux.  Guillaume  de  Tyr  lait 
encore  mention  de 

GuABMOND,  qu'il  surnomme  de  Tabarie,  parce  que  probablement  il 
en  estoit,  ou  en  avoit  esté  prince\  lequel  accompagna  le  roy  Amaury 
au    voyage  qu'il  fit  à  Constantinople,  Tan  1  170.  Mais,  comme  il  est 

'  Assises  de  Jcrus.  ms.  c.  ccvii;  édition  '   Gèiienlngie  de  !n  nidison  il'fMiii .   1"  ta- 

Beugnot,  t.  I,  c.  cciv,  p.  .Say,  828.  lilcaii. 

.'  Willelmus  Tyr.  1.  XVI,  c.  iv;  I.  XVII.  '   ùirlul.   du  S.  Se[mlc.   ;m.\  |ireiiv.'s  lU- 

c.  1.  —  Vita  Ludov.  VII,  Fr.  reg.  c.  wiii.  \  Hist.  deBéihune,  p.  .Sôy;  éilil.de  M.deRo- 

■  Voir  plus  loin  nos  oijservations.  .-ière.  n°'  56  et  6i.  p.  iiu.  l'î.'i. 

'  Willelmus  Tyr.  1.  XVII.  c.  wi.  '■   Willelmus  Tyr.  I.  XX.  c.  xxiv. 


liliH  LES  FAMILLES   DOUTIiE-MER. 

incertain  dOù  ces  trois  seijjiieurs  eurent  cette  qualité,  il  est  pareille- 
ment constani  (|ue 

(lAiiTiKii  ',  (|iie  le  niesiue  auteur  (jualilie  quelquefois  cliastellain  de 
Saint  Onier,  et  qu'il  surnomme  en  d'autres  endroits,  de  Fauquenber- 
gue.  fui  prince  de  Tabarie.  Car,  outre  le  témoignage  de  l'archevesque 
de  Tvr'-',  il  se  voit  un  titre  de  lui  au  cartulaire  de  Manosque',  de 
l'an  1  168,  où  il  se  dit,  par  la  grâce  de  Dieu  seigneur  de  Tabarie  et 
prince  de  Galilée.  H  y  est  aussy  parlé  de  sa  femme  Escliive  et  de  Hugues 
son  fils,  et  de  ses  autres  enfans,  qui  toutefois  n'y  sont  [)as  nommez.  11 
en  souscrit  un  autre  de  la  mesme  année*,  du  roy  Amauiy,  en  faveur 
de  ceux  d'AmalpIii,  avec  la  qualité  de  prince  de  Galilée.  Cette  date 
semble  justifier  que  Gautier  jouissoit  de  cette  princi[)auté  au  temps  que 
i'ay  remarqué  que  Guarmond  vivoit.  11  souscrivit  encore  le  titre  ^ 
qu'Amaury,  roy  de  Hiérusalem  fit  expédier,  en  faveur  des  Pisans,  au 
mois  de  septembre  l'an  1169.  Guillaume  de  TyrMait  aussi  mention 
d'Escliive,  femme  de  Gautier,  et  dit  que,  son  niary  estant  décédé,  Ray- 
mond 111*-'  du  nom,  surnommé  k  Jeune,  comte  de  Tripoli,  l'espousa  en 
l'an  1  170;  et  (pie  c'esloit  une  princesse  qui  avoit  nombre  d'enfans  de 
son  premier  mary,  et  qui  estoit  riche  en  biens  et  dame,  de  son  chef,  de 
la  principauté  de  Tabarie';  à  cause  de  quoy  le  comte  de  Tripoly  jouit 
de  cette  principauté  durant  le  mariage,  duquel  il  n'eut  point  d'enfans. 
(~le  prince  ayant  rompu  les  trêves^  avec  les  Sarrazins,  Saladin  vint 
avec  toutes  ses  forces  assiéger  Tabarie;  prit  la  ville  d'emblée,  et  battit 
la  forteresse,  011  Ravmond  avoit  laissé  la  princesse  sa  femme  pour 
la  garder.  Ce  siège  attira  malheureusement  toute  l'armée  chrestienne 


'  Willeimus  Tyi-.  1.  XVII.  c.  xi\,  xmii  .  '  Willelmus  Tyr.  I.  XXI,  c.  v. 

\\i.  '  Willeimus  Tyr.  1.  XXII,  c.  ix.  —  Jac. 

"  Willeimus  Tvreiisis.  I.  XVII.  c.  xviu.  de  Vitriaco.  I.  I,  c.  xciv. 

x\i.  "   Ciotefr.  Mon.  aim.    11  (Sj.  —  HisWrln 

'  Cod.diplfiiiiiil.'i.  I.  11°  Mj.  [).  h-,  48.  Hierosolymit.  apud  Bongars,  p.   ii55.  — 

*  Ughell.  Iliil.  Sacra,  i.  \  II .  p.  yyo.  Hoveden  .  p.   635.  —    Gervas.   Dorobein. 

"  Ughell.  I.  m.  p.  iyS.  p.  1601.  1002. 


LES  PRINCES  DE  TABAHIE.  •         'l'i!» 

el  lo  roy  Guy  de  Lusiguan,  à  liiislnnce  des  enlaiis  de  la  [niticesse, 
le  roy  ayant  perdu  ia  bataille  (jui  causa  la  ruine  entière  de  cet  éfai 
naissant. 

J'ay  peine  à  me  persuader  que  Gautier  de  Saint  Onier,  prince  de 
Tabarie,  fut  ce  Gautier  l'rère  de  Hugues  de  Fauqucnbergue,  premier 
prince  de  cette  famille,  à  ([ui  Lambeit  d'Ardres  donne  cette  qualité 
que  les  autres  donnent  à  son  frère.  D'ailleurs,  Gautier  estant  formelle- 
ment appelé  cbastellain  de  Saint  Omer  par  Guillaume  de  Tyr,  il  semble 
que  ce  qu'il  écrit  de  lui  se  doive  rapporter  à  Gautier  cbastellain  de 
Saint  Omei',  que  nous  volons  à  la  suite  de  Tbéodoric',  comte  de  Flan- 
dres, en  quelques  titres  de  l'an  i  i  5/i  :  et  en  ce  cas  il  y  a  lieu  de  croire 
qu'estant  arrivé  en  la  terre  sainte,  et  ayant  espousé  la  princesse  de  Ta- 
barie, il  cjuitta  la  cbastellenie  de  Saint  Omer  à  Guillaume,  qui  esloit, 
ou  son  filz,  issu  d'un  premier  mariage,  ou  son  frère'-,  lequel  se  dit 
cbastellain  de  Saint  Omer  en  l'an  i  ifii,  et  par  conséquent  du  vivaiil 
de  Gautier.  Il  n'est  pas  plus  aisé  de  deviner  qui  fut  cette  Escbive,  ipie 
Tarcbevesque  de  Tyr^  dit  avoir  esté  danie  de  Tabarie  de  son  chef:  car 
on  ne  peut  pas  avancer  ([ue  c'est  la  niesme  qui  espousa  Guillaume  de 
Bures,  avec  lequel  elle  estoit  mariée  en  l'an  1128,  veu  que  cet  auteur'' 
ajoute  que  cette  dame,  quoyque  naturellement  féconde  en  la  pi'oduc- 
tion  des  enfans,  cessa  de  1  estre,  sitost  qu'elle  eut  espousé  le  comte  de 
Tripoly  ;  et  ce,  par  une  cause  occulte;  ce  qui  fait  voir  qu'elle  estoit  en- 
core pour  lors,  c'est  à  dire  en  Fan  1176,  en  âge  d'avoir  des  enfans;  ce 
(jue  l'on  ne  pourroit  pas  dire  d'Eschive,  femme  de  Guillaume  de  Bures. 
Ce  ne  peut  pas  estre  aussi  cette  Escbive  qui  espousa  Eudes  de  Montbe- 
liard,  qui  fut  à  cause  d'elle  prince  de  Tabarie;  car  le  temps  y  répugne, 
comme  je  le  feray  voir  incontinent. 

Entre  les  enfans  que  Guillaume  de  Tyr  attribue  au  piince  (îaulier 
et  à  la  princesse  Escbive  sa  femme,  qu'il  dit  avoir  esté  en  nombre, 
Raoul  de  Dicet^  et  riiistoire  des  guerres  saintes^'  en  nomment  quatie, 

'   Malbranq.  I.  X,  De  Morinis ,  c.  xiv.  xv.  *  Willelmus  Tyr.  I.  XXI,  c.  v. 

^   Malbranq.  I.  X,  De  Mnriuis,  c.  .\x.  '   Rad.  de  Diceto.Muth.Paiis,  anii.  i  ii)o. 

'   Willelmus  Tyr.  1.  XXIl,  c.  ix.  °   Ilisl.  UKiiniscr.  des  guenes  saiiiles. 

57 


Ii50  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

sçavoir  Hugues,  Guillaume,  Haoïil,  et  Olliou  ou  Ilosle  de  Taharie,  qui 
tous  se  trouvèrent  à  la  prise  de  la  ville  d'Acre,  l'an  i  igo. 

[On  voit  (|ue  ce  sont  les  mêmes  noms  que  le  Lignafje  (l'oiitre-mer  altribue 
aux  enfants  de  Guillaume  de  Bures  et  d'Eschive'.] 

Hugues,  l'aisné  de  ces  enfans,  est  loué  j)ar  Guillaume  de  Tyr  en  di- 
vers eiidroitz  de  son  histoire,  pour  son  courage  et  sa  valeur,  dont  il 
rendit  une  infinité  de  preuves  dans  les  occasions.  H  se  trouva  [très- 
jeune  encore-,  odolesceiis]  à  la  bataille  qui  fut  donnée  en  l'an  i  178, 
dans  les  terres  de  la  principauté  de  Sidon,  entre  les  chrestiens  et  Sa- 
ladin,  où  ce  sultan,  qui  y  remporta  la  victoire,  fit  plusieurs  des  nostres 
prisonniers,  et  entre  autres  Hugues  de  Tabarie.  Quelques  romans^  ont 
avancé  que  ce  fut  durant  cette  captivité  que  Saladin,  qui  avoit  conçu 
une  liante  estime  de  la  valeur  de  ce  chevalier,  désira  prendre  par  ses 
mains  l'ordre  de  la  chevalerie,  dont  il  luy  donna  les  instructions.  Quoy- 
qu'il  y  ait  lieu  de  douter  de  cette  circonstance,  veu  que  l'histoire' 
nous  asseure  que  Saladin  prit  cet  ordre  non  de  Hugues  de  Tabarie, 
mais  d'Humfroy  de  Toron.  Estant  de  retour  de  captivité,  il  continua 
de  rendre  des  tesmoignages  de  sa  valeur  contre  le  mesme  sultan,  parti- 
culièrement^ au  combat  qui  se  livra  avec  lui  vers  le  chasteau  de  For- 
belet  en  la  Galilée  l'an  1  182,  où  avecles  trouppes  qu'il  avoit  amenées 
de  Tabarie ,  il  perça  les  escadrons  des  ennemis ,  et  les  mit  en  fuite ,  au- 
quel temps  il  estoit  encore  tout  jeune  au  rapport  de  Guillaume  de  Tyr. 
Mais  la  prise  d'Arsur  par  lui^',  a])rès  la  delTaite  de  Guy  de  Lusignanen 
1  187,  fut  une  action  qui  donna  de  l'étonnement  à  Saladin.  Gar  après 

'   (joiitiuuat.  lie  Guill.  de  Tyr,  I.  XXIII,  '  Ilisl.  Hieros.  p.  11 5-2.  (Voy.  ci-après 

c.  \i\ ,  p.  04.  Variant,  au  bas  de  la  page.  Les  Seigneurs  de  Toron.) 

-'  Willelimis  Tyr.  1.  XXI,  c.  xxix.  '  Willelinus  Tyr.  1.  XXIl,  c.  vvi. 

'  L'Ordvne de  chevalerie, ms.6i\.deMeon,  °  E.rped.  Asiat.  Freder.  Cauis.  Anliq.  lec- 

l.  I,  [1.  Go  et  suiv. —  Uist.  tnanuscr.  d'outre-  tiones,  t.  V,  part,  a,  p.  .5o,  in -4°.  (Voy. 

mer.  (Voy.  ci-après  Les  Seigneurs  de  Toron.)  Abulfarag.  p.  278  *.) 

*  D.ins  le  passage  cité  J'Abuifarage,  il  n'est  pas  du  tout  ([ucstion  de  ce  fait. 


LES  PRINCES   DE  TABABIE.  •         651 

s'esti-e  signalé  en  la  deflense  de  la  ville  de  Tyr',  dont  ce  snllan  avoil 
entrepris  le  siège,  il  en  sortit  avec  quelques  trouppes  et  vint  prendre 
d'assaut  la  ville  d'Arsur,  tua  tous  les  Sarrazins  qui  s'y  rencontrèrent, 
et  fit  le  gouverneur  prisonnier.  Enfin  la  nouvelle  estant  venue  aux 
chrestiens  de  la  terre  sainte  de  la  prise  de  Constantinople  par  les  Fran- 
çois^  il  fut  un  de  ceux  qui,  durant  les  trêves  qui  estoicnt  outre-rner, 
vinrent  offrir  leur  service  à  l'empereur  Baudouin,  et  iiit  suivi  en  ce 
voyage  par  son  frère  Raoul,  connue  nous  apprenons  de  Ville  Har- 
douin. 

Guillaume  de  Tabarie\  probaljleuient  frère  de  Hugues,  souscrivit  le 
titre  d'Amaury,  comte  d'Ascalon,  en  faveur  de  ceux  de  Pise,  l'an  1 1  67. 

Guillaume  de  Tyr*  fait  encore  mention,  sous  l'an  1 18a  ,  de  Fouques 
DE  Tabarie  [qui  rendit  aux  Sarrasins  un  château  fort  au  delà  du  Jour- 
dain, à  6  milles  de  Tabarie,  dont  il  avait  la  garde;  et]  auquel  il  donne 
l'éloge  de  noble  et  puissant  en  biens,  sans  spécifier  neantmoins  s'il 
estoit  issu  du  prince  Gautier.  11  est  paredlement  incertain  si  ce  Fouques 
ou  Hugues  de  Tabarie  possédèrent  la  principauté  de  Tabarie  après  le 
décès  du  comte  de  Tripoly  et  de  la  princesse  Eschive. 

Roger  de  Hoveden^  parle  d'un  Laodicius  de  Tabarie,  qui,  en  l'an 
1187,  avec  quelques  uns  de  ses  compagnons,  se  rangea  du  party  de 
Saladin,  et  eudjrassa  sa  rebgion.  [Ce  ne  peut  être  qu'un  simple  baron, 
dépendant  du  seigneur  de  Tabarie,  qui  était  alors  Hugues.] 

[Avant  de  poursuivre,  il  est  indispensable  de  revenir  sur  nos  pas  pour  tâcher 
de  débrouiller  ia  confusion  qui  existe,  de  l'aveu  même  de  Du  Gange,  dans  plu- 
sieurs points  de  la  succession  des  seigneurs  de  Tabarie  et  de  la  généalogie  de 
leur  famille. 

La  circonstance  du  mariage  de  Guillaume  de  Bures  avec  Eschive,  tille  et 
héritière  de  Hugues  de  Fauquembergue ,  et  les  noms  de  leurs  quatre  fds. 


XV. 

"  (inc. 


'   Hist.  Hieros.  p.  11 55.  '  Willelmus  Tyr,  I.  XXII,  c.  > 

^  Villehanloiiin,  11°  168.  '  Hoveden.   p.   G35.  —  Histor.    Fn 

'  Ughellus,  It<il.  Sncra,  t.  III .  j).  665.  t.  XVII .  p.  67a  .  .1. 

57 


i52  LES  FAMILI.KS   I)OUTP.E-MEH. 

Hiijjues,  Gnillaiinic,  Oste  cl  Raoul,  no  nous  sont  connus  quo  par  li-  Lignage 
d'oulre-niiT  '.  Mais  ce  document  a  omis  ici  une  génération.  Escliive,  mère  de  ces 
i|ualro  seigneurs,  était  la  femme  de  Gautier-,  successeur  de  Guillaume  de 
Bures. 

GciLLADMK  DK  BuRES  OU  DE  Biiti  n'cut  poiut  d'héritier  direct.  Par  un  di- 
plôme de  ll32^  il  donne  au  Saint-Sépulcre  deux  casaux  entre  Bethsan  et 
Tibériade,  et  le  droit  de  pèche  dans  ses  viviers  pendant  huit  jours,  de  la  Sep- 
tuagésimeà  Pâques,  avec  l'assentiment,  de  ses  deux  neveux,  ses  héritiers,  Raoul 
d'Ysis  et  Simon  :  don  confirmé,  par  Gautier,  en  ii(j5''.  Dans  aucun  acte 
émané  de  lui  ou  souscrit  par  lui  il  n'est  fait  mention  ni  de  sa  fenune,  ni  de 
ses  enfants.  Sa  femme  peut  avoir  été  une  Eschive,  fille  de  Hugues,  de  même 
qu'Eschive.  femme  de  Gautier,  son  successeur,  peut  avoir  été  sa  fille;  la  chose 
est  même  assez  probable:  mais  nous  ne  pouvons  rien  aflirmer  là-dessus,  dès 
<pie  le  Lignage,  notre  principal  guide,  est  ici  convaincu  d'erreur.  Nous  ne 
pouvons  même  assurer  (jue  Gautier  ait  été  le  successeur  immédiat  de  Guillaume 
de  Buri,  quoiipn^  dans  l'acte  de  ii65  il  l'appelle  son  prédécesseur.  En  elTel, 
Guillaume  a  souscrit  des  actes''  de  1120  à  11  58;  mais  il  est  à  remarquer 
(jue  dans  ces  actes,  à  partir  de  1  1  .^)0,  la  souscription  porte  Guillaume  de  Ti- 
bériade. et  non  |ilus  Guillaume  de  Buri.  Un  acte  du  3  h'vrier  11/11''  est  le 
dernier  où  il  se  trouve  avec  ce  surnom. 

•  Ne  pourrait-il  pas  se  faire  que  son  successeur  immédiat  eût  été  Elinaxd,  dont 
a  parlé  Du  Caiige?  nous  observerons  cependant  que,  dans  les  deux  passages 
de  Guillaume  de  Tyr  cités  (m  note,  il  est  appelé  seuli'ineut  Elinand  de  Tibé- 
riade. C'est  le  même  probablement  qui  souscrit  un  acte  du  roi  Baudouin  111, 
du  h  juilet  1  1  .'17'',  sous  le  nom  d'EliniDid  de  Tihérludc.  Mais  l'auteur  de  la  Vie 
de  Louis  VU*  l'appelle  formellement  comte  de  Tabarie,  et  le  nomme,  avec  le 
comte  de  Sidon,  le  comte  de  Césarée,  le  comte  de  Thoron,  etc.  d'où  l'on  voit 
riue  chez  cet  écrivain  le  titre  di>  comte,  pour  les  fiefs  du  royaume  de  Jérusalem, 
es!   le  synonyme   du  mot  sei<j-)ieur.  Etienne  de  Lusignan '■'  l'appelle  Ei.iaxd  de 

'   Lignages  d'outre -mer,   l'dilioii  Labbe,  1.5  0.  —  Cod.  diphmal.  t.  1,  11"  8,  lu,  17, 

c.  vu;  édit.  Beuynol,  c.  xvii.  -20  .  -i-j.  3o  ,  3'i ,  p.  9,  10,  18,  -21.  3o  ,  33  . 

■   Voir  ci-(|pssiis.  mi.  de  Gautier.  3G,  666,  /167,  670. 

'  Cnriul.  S.  Srjitilc.  11°  -h.  p.  16S,  i5o.  '  Cod.  diplomat.  n"  9.0,  p.  21. 

*   (lariul.  S.  Sepulcn'  13/1 ,  p.  aQ7,  aag.  '   Cod.  diplomal.  l.  I.  irai,  p.  26,  liHi. 

'  Cartul.  S.  Sepidc.  n"  Sa,  33,  4.5,  60,  '  Gestn  Ludon.  Vil,  c.  xviii. 

O-j .  •]  à  ,  \y.  09,63.84.   12-2,   139,  1Û8.  '   Généalogie  desprinces  de  Galilée,  f.  5i , 


LES  PRINCES  DE  TAIÎAFÎIE.  '  /i53 

HiiRES,  fils  et  successeur  de   Guillaume  de  Bures,  r|  il    lui  (ioiiiic   |ioiir   (illc 
Escliive,  qui  lui  la  femme  de  Gaulier. 

Après  cet  Élinand  viendrait  un  second  Guilladme,  de  ii5o  à  i  iSS,  sans 
que  nous  puissions  dire  si  ces  deux  porsonnancs  tiennent  à  la  famille  Guillaume 
de  Buri,  ou  à  celle  de  Hugues  de  Fampiemberipie. 

C'est  à  ce  Guillaume  que  paraît  se  rapporter  ce  que  Du  Can;;e  a  dit  de 
Guillaume  de  Tabarie  en  1 167  '.  C'est  peut-être  lui  qui  eut  pour  femme  Hi'r- 
mengarde  d'Ibelin,  qualifiée  dame  de  Tabarie'^  dans  trois  actes  du  1/1  jan- 
vier 1  i55.  Mais  dans  deux  autres  actes  de  1  i58,  sans  date  du  jour  ni  du 
mois,  elle  n'est  plus  que  Hermengarde,  sœur  de  Hugues  d'Ibelin;  ce  qui  ferait 
supposer  qu'alors  son  mari  était  mort. 

Quant  aux  deux  neveux  de  Guillaume  de  Buri ,  Raoul  d'Ysis  ne  nous  esl 
connu  que  par  les  deux  actes  (|ui  le  mentionnent.  Simon  se  distinjjua  à  la 
prise  d'Ascalon,  en  11  Sa,  comme  l'écrit  Guillaume  de  Tyr'.  qui  l'appelle 
seulement  Simon  deTibériade.  Il  souscrivit  aussi  un  acte  du  3o  juillet  1  1  5/i''. 
du  roi  Baudouin  III,  sous  le  nom  de  Simon  de  Tibériade  :  mais  ce  même  acte 
est  souscrit  aussi  par  Guillaume,  Guarmond,  Mabengot,  tous  surnommés  de 
Tibériade,  et  par  Raoul,  fils  de  Mabengot.  Il  est  donc  Irès-présumable  (pu' 
Simon  ne  fut  pas  un  seigneur  de  Tibériade  nu  de  Tabarie. 

Guarmond  ou  Gormond  de  Tabarie  souscrit  un  acte  de  Guillaume  de  Buri 
en  1  1  82  ^  On  ne  le  voit  plus  reparaître  qu'en  1  1  5  A  °,  où  il  souscrit  un  diplôme 
du  roi  Baudouin  III,  avec  plusieurs  barons  ou  cbevaliers  de  Tabarie.  et  peut- 
être  même  s'agit-il  d'un  autre  personnage  portant  aussi  ce  nom;  puis  il  sous- 
crit diil'érents  autres  actes  dans  les  années  suivantes  ^  jus(pi'en  117/1.  Mais 
ni  l'un  ni  l'autre,  en  supposant  deux  Guarmond,  n'ont  pu  être  seigneurs  de 
Tabarie,  puisque,  dans  les  mêmes  années,  en  était  incontestablement  sei- 
gneur Guillaume  de  Buri,  puis  Gautier. 

Ce  fut  aussi  sous  le  même  Gautier  que  Foulques  de  Tibériade*  fut  témoin 
de  plusieurs  actes,  de  1  16/1  à  1  170  environ.  Si  c'est  encore  le  même  Foulques 

'   Voir  ci-dessus ,  p.  45 1 .  '   Cod.  diphmal.  li"  34  ,  36 ,  4  1 ,  46 ,  /17. 

'  Oiriul.   S.   Scpidc.   n"  56,   69.   69,        48,  5o,  197,  201,  p.  36,  38, /ta .  48,  ig. 

|).  1 10,  1 1 1,  1 17,  118,  1  a 4,  19  5.  5o,  9  4i.  9  44.  —  Cartul.  S.  Sepuk.  n°'54, 

'  Giiill.  Tjr.  I.  XVII,  c.  XXXI.  99,  193,  194,  i44,  [>.  107.  196,996. 

'   Coil.  diphmal.  1. 1 ,  11°  3o  ,  p.  33.  298  ,  967. 

'  Cdiiiil.S.  Scpuk.n"  ']l>,p.  149.  '  Ctirlul.  S.  Scpul.  n°'  laS,   194.  i44. 

"   Cod.  diplomat.  I.  I.  n°  3o,  p.  33.  p.  296,  998,  967. 


/iS'j  I.ES  FAMILLES  DOL'TRE-MER. 

dont  Guillaume  de  Tyr  fnil  iiicution  en  i  182',  on  voit  qu'il  n'a  pu  être  à  au- 
cune époque  seigneur  de  Tabarie,  puisqu'on  1  182  le  seigneur  était  Hugues, 
fils  de  Gautier. 

Gadtier,  prince  de  Tabarie  et  châtelain  de  Saint-Omer^,  paraît  avoir  été  de 
la  famille  de  Hugues  de  Fauquembergue;  mais  il  no  peut  être  le  même  que  le 
Gautier,  frère  de  ce  Hugues,  mentionné  par  Lambert  d'Ardres  comme  ayant 
été  aussi  seigneur  de  Tabarie. 

En  edel,  Hujjues  et  ses  frères  étaient  déjà  des  hommes  faits  au  commen- 
cement du  \if  siècle  ;  et  Gautier,  qui  tint  la  seigneurie  de  Tabarie  pendant  les 
années  1 1  60-1  1  72  environ,  mourut  laissant  ([uatre  fds,  dont  l'aîné  était  en- 
core un  tout  jeune  homme  en  1 178^  et  même  en  1 182. 

Gautier,  en  signant  comme  témoin  certains  actes,  se  nomme  seigneur  de 
Tibériade*,  châtelain  de  Saint-Omer  et  seigneur  de  Tibériade^,  prince  de 
Galilée'";  et  dans  les  actes  émanés  de  lui,  il  s'intitule,  par  la  grâce  de  Dieu, 
prince  de  toute  la  Galilée'';  par  la  grâce  de  Dieu,  prince  de  Galilée  et  châte- 
lain de  Saint-Omer';  par  la  grâce  de  Dieu,  seigneur  de  Tibériade,  prince  de 
Galilée '•-. 

D'après  l'époque  de  sa  mort  et  le  bas  âge  de  ses  fils,  il  n'y  a  plus  lieu  d'être 
surpris  que  sa  veuve,  remariée  en  1 17 3  au  comte  de  Tripoli,  fût  encore  en 
état  d'avoir  des  enfants,  et  qu'on  ait  remarqué  connne  une  singularité  que  dès 
lors  elle  avait  cessé  d'en  avoir. 

Eschive  avait  consenti  à  plusieurs  donations  de  son  premier  mari'",  en  1  1  65 
et  1  168,  en  faveur  de  l'Hôpital  de  Jérusalem  et  du  Saint-Sépulcre.  Après  la 
mort  de  Gautier,  elle  fit ,  en  1  1  7/1  ",  une  nouvelle  donation  à  l'Hôpital ,  en  son 
nom,  comme  dame  de  Tabarie,  et  au  nom  de  son  fils  Hugues.  Dans  cet  acte,  il 
n'est  aucunement  question  de  son  second  mari;  cependant,  selon  Guillaume  de 
Tvr'-,  elle  avait  épousé  Raimond  de  Tripoli  l'année  même  où  il  avait  été  chargé 

'  Guill.  Tyr.  1.  XXII,c.  XV,  p.  loaC.  '  Cariul.  S.  Sepul.  n"  tiB .  iih  .p.  ^-ifi . 

"   Cod.  (Uplomat.  t.  I,  p.  igG.  227. 

'  Guili.  Tyr.  L  XXI,  C.  xxix;    \.  XXII,  '   Cod.  diplomat.  n"  ku  p.  /12. 

c.  XVI.  "  Cod.  diploinat.  n°  66,  p.  '17. 

'  Cod.  diploinat.  t.  I,  n""36,  5o,  p.  87.  '"   Cod.  diplomat.t.l,  n"  i  1 ,  46,  p.  62. 

5i.  —  Cnrtul.  S.  Sepid.  n°  96,  p.  107.  à-j. —  Carlulmiiim  Saucti  Sepulcri ,  n°  126. 

'   Cartul.  S.  Sepul.  11°  99,  p.  196.  p.  227. 

'    Cartul.  S.  Sepul.  n°  ikk,  p.   267.  —  "    Ccd.  diplomal.  n"  199,  p.  262.  243. 

Cod.  diploinat.  a"  67,  197,  p.  69,  261.  ''  Guill.  Tyr.  1.  XXI,  c.  v. 


LES   PRINCES  DE  TABARIE.  '         i55 

de  la  régence  du  royaume  de  Jérusalem ,  c'est-à-dire  en  1178,  [)eu  après  i"a- 
vénement  de  Baudouin  IV.  Eschive  participe  aussi  à  une  donation  de  Raimond' 
en  faveur  de  l'Hôpital  (octobre  1  177);  et  elle  est  nommée  incidemment  dans 
un  autre  acte  du  même-  (septembre  1181). 

Tout  ce  fjui  a  été  dit,  d'après  le  Lignage,  des  fils  de  Guillaume  de  Buir 
doit  s'entendre  des  (ils  de  Gautier  et  d'Eschive.  On  a  vu  ipiecesont  absoluni<'iit 
les  mêmes  noms.^ 

Hugues,  l'aîné,  nommé  dans  plusieurs  actes  de  son  père  et  de  sa  mère^.  fut 
seipneur  de  Tibériade  jusfiu'à  la  prise  de  cette  ville  par  Saladin,  en  1  187, 
peu  après  la  désastreuse  bataille  de  ce  nom,  d'où  lesfjuatre  frères  écliappèniit 
avec  leur  beau-père^  Raimond  de  Tripoli.  Hugues  est  déjà  mentionné  dans 
un  acte  du  98  avrU  11 65*,  où  Gautier  déclare  cpi'il  agit  d'après  le  consen- 
tement de  sa  femme  et  de  son  fds  Hugues.  Mais  si  Hugues  était  déjà  capable 
à  cette  époque  d'avoir  une  volonté,  comment  peut-on  dire  qu'en  1  178  et  sur- 
tout en  1182  il  était  encore  tout  jeune?  Il  faut  croire  que  la  mention  faite  de 
son  assentiment  à  un  acte  de  1  1 65  n'est  qu'une  formule  constatant  l'existence 
de  l'héritier  du  seigneur  de  Tabarie,  car  il  devait  avoir  alors  deux  ou  trois  ans 
au  plus. 

Hucues,  sous  le  nom  de  Hugues  de  Tibériade^,  souscrit  des  actes  de  1181 
à  I  19/1.  En  1  ic)2,  il  commandait,  avec  Jacques  d'Avesnes,  l'arrière-garde  de 
l'armée  du  roi  Richard'',  se  rendant  d'Acre  à  Joppe. 

11  avait  épousé  Marguerite  d'Ibelin,  sœur  utérine  de  la  reine  Isabelle  \  la- 
quelle, devenue  veuve,  se  remaria  à  Gautier,  seigneur  de  Césarée.  En  1197.  il 
chercha  vainement  à  faire  épouser  la  reine  Isabelle'  à  son  frère  Raoul.  On  a  vu 
qu'il  vivait  encore  en  120/1,  puisqu'il  alla,  avec  ce  même  frère,  otfrir  ses  ser- 
vices à  Baudouin ,  empereur  de  Constantinople.  Il  ne  laissa  pas  d'héritiers.  Guil- 
laume de  Tibériade'",  le  second  de  ses  frères,  l'ut  le  deuxième  mari  de  Marie 

'   Coâ.  diplomat.n"  170,  p.  si9.  '  Continuât,  de  Cuill.  de  Tyr.  I.  WVl. 

'-   Coll.  âipkimat.  n"  4,  p.  a83.  c.  vu,  p.  i83. 

'  Cod.  diplomat.  t.  I,  n""  i  1,  iO,  198 ,             '  Continuât,  de  Cuill.  de  Tyr,  I.  WVII. 

n.  h-i.  k-],-2!f2,  a/iS.  c.  v,  p.  aaa. —  Lignages  d'outre-mer,  c.  xii. 

'  Continuât,  de  Cuill.  de  Tyr.  1.  XXIII,        wii,  édition  Beugnot.  (Voy.  Généalogie  des 

c.  XLV,  p.  G8.  Ibelin,  1"  tableau.) 

'  Cod.  diplomat.  n°  4i,p.  ia.  "  Continuai,  de  Cuill.   de  Tyr.  p.  aaa. 

°    Cod.   diplomat.    t.   I.  n"   4,   81.  178;          3  23. 

p.  87.  -116,  283.  '°  Lignages  d'oulre-mer,c.\x\i.  éd. Weii^. 


Û56  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(Il'  I5anilli,  l'I  cil  oui  une  lilln  noiiuiiée  Esclave,  connue  on  l'ii  vu  précMcni- 
incnl'.  Marie,  (ievcmic  veuve,  ('pousa  en  Iroisiùnies  noces  Gérard  de  Hani;  ce 
(|ni  avail  eu  lieu  avant  ino'i,  |iuis(|ue.  dans  un  acle  de  décembre'-  de  cette 
année,  il  est  lait  mention  d'Agnès,  iille  de  Gérard  de  Ham  et  de  Marie. 

Otte,  Hosle,  llostius,  le  troisième  frère,  prit  parti  avec  son  frère  Raoul, 
pour  Renoard-',  seigneur  de  Nepliin,  contre  Roéinond  IV,  le  borgne,  en  iao6. 
Il  souscrit  un  acte  de  ce  prince  en  1 196*,  et  des  actes  de  Raimond  Rupin^  et 
de  Léon  I",  roi  d'Arménie  de  1  a  1  0  à  1  a  1 5.  Sa  postérité  est  rapportée  à  l'article 
de  Guillaume  de  Buri. 

Raoul,  le  plus  jeune  des  quatre  frères,  est  ce  personnage  si  versé  dans  la 
connaissance  des  lois,  que  Philippe  de  Navarre''  et  Jean  d'Ibelin  mentionnent 
souvent  avec  éloge.  W  refusa  au  roi  Aimeri',  qui  l'en  avail  prié,  de  composer 
un  nouveau  code  de  lois,  t' parce  qu'il  ne  voulait  pas,  disait-il,  apprendre  ce 
([u'il  savait  à  des  légistes,  hommes  du  peuple,  et  les  rendre  ainsi  ses  égaux.» 
Peu  après,  en  1197,  il  se  brouilla  avec  le  roi  iî  cause  du  mariage  de  ce  prince 
avec  Isabelle,  la  reine  de  Jérusalem,  dont  il  avait  lui-même  recherché  Fal- 
liance';  mais  les  barons  du  royaume,  les  templiers  et  les  hospitaliers  avaient 
j)référé  Aimeri  à  Raoul ,  parce  que  ce  dernier  ne  leur  offrait  pas ,  par  ses  biens , 
assez  de  ressources  pour  la  défense  du  royaume.  En  1  198,  soupçonné  par  le 
roi  Aimeri  d'avoir,  par  vengeance,  aposté  (juatrc  chevaliers  allemands  pour  l'as- 
sassiner, Raoul  fut  forcé  par  le  roi^,  wsans  esgard  et  connoissance  de  court,') 
de  quitter  sa  terre  en  huit  jours.  11  se  retira  auprès  du  comte  de  Tripoli,  Boë- 
mond,  ([ui  lui  donna  un  iiel;  mais  il  le  perdit  encore,  quitta  la  terre  sauite, 
se  rendit  à  (ionslanlinople,  auprès  de  Baudouin,  et  ne  revint  en  Syrie  qu'en 
1  i2o5,  après  la  mort  d'Aimeri. 

Raoul  fut  sénéchal  du  rovaume  de  Jérusalem.  Il  signe  en  cette  ([ualité  des 


'   Voy.  ci-dessus,  p.  -jhi. 

-  Cad.  diplomat.  l.  I,  n'  87,  p.  99,  98. 

■  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  L  XXXI, 
'■.  IV,  p.  3ii.  (Voir  Les  Seigneurs  d'A)'sur 
ri.  de  Nephiti.) 

■  Vaisselle.  Histoire  de  Lunguedoc ,  t.  Il, 
r.  ccccxcvni. 

^  Cod.  diplomat.  t.  1,  n°'  gS,  96,  99, 
100,  101,  p.  99.  100,  io4.  195.107.  — 
(Voy.  plus  haut,  p.  45-2.) 


'  Assises  de  Jeriis.  t.  1.  p.  827,  383, 
5i5,  5/i3 ,  5  Vi ,  559  ,  670. 

'  Assises  deJérus.  t.  I,  p.  ioo,  52  3. — 
Labb.  1. 1 .  p.  hofh.  —  Lalhaumns.  c.  cclxx.vi, 
p.  187. 

'  Conlinual.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXVII, 
c.  v,  p.  222 ,  228. 

'  Assises  de  Jériis.t.  I,  c.  cciv,  p.  827, 
328.  — Gonlinuat.deGuili.deTyr,!.  XXVII, 

c.  X,  M.  p.  280.    281. 


LES   PRINCES   DE  TABARIK.  hUl 

acles  '  de  i  iq/i  à  1S17.  Il  s'ap[)elle  (onjoiirs  Raoul  dr  Tabariu  ou  de  Tibi'-- 
riade,  mais  il  ne  prend  jias  le  fiire  de  seigneur-,  (|ui  paraît  ne  lui  avoir 
jamais  appartenu,  quoi  qu'en  dise  le  Lignage  d'outre-mer,  non  plus  qu'à  ses 
frères  Guillaume  et  Otte,  ses  aînés.  En  1219,  Raoul  se  distingua  au  siège  de 
Damiette',  où  Pl)ilip|)e  de  Navarre,  jeune  encore,  conversa  plusieurs  l'ois  avec 
lui.  Le  Lignage  d'où  Ire- nier''  dit  qu'il  avait  é|)ousé  Agnès,  lille  de  Renaud,  sire 
de  Sagetle,  et  d'Helvis  d'ibeliu.  Un  nouveau  cliapitrc'  dil  quHehis.  lille  de 
Pliilipjte  de  Naples,  épousa  le  neveu  du  seigneur  de  Tabarie,  qui  eut  des  dif- 
férends avec  le  roi  et  quitta  le  pays,  et  qu'elle  mourut  sans  héritiers.  On  pour- 
rait croire  d'abord  (|u'il  s'agit  ici  de  ce  Raoul  dont  Helvis  aurait  été  la  première 
femme.  Mais  Raoul  était  lils  el  frère,  cl  non  neveu  du  seigneur  de  Tabarie. 
Peut-être  s'agit-il,  dans  ce  chapitre  du  Lignage,  de  Raoul  dYsis,  eu  de  Si- 
mon, tous  deux  neveuN  de  Guillaume  de  Buri,  mais  dont  nous  ne  connaissons 
pas  autrement  la  vie  et  les  actions. 

Raoul  laissa  d'Agnès*"  une  fille  nommée  Enclave,  cpii  épousa  Eudes  de 
iMontbéliard ,  et  lui  apporta  ses  droits  à  la  seigneurie  de  TLbériade,  comme  on 
le  verra  ci -dessous. 

Nous  remarquons  un  Guillaume,  châtelain  de  Saint-Omer'',  qui  se  rendit 
au  siège  de  Dainiette  en  lâig.  Nous  ne  savons  s'il  était  de  la  famille  des  sei- 
gneurs de  Td)ériade:  mais  il  est  bien  sûr  que  ce  n'était  pas  Guillaume,  le 
second  fils  de  Gautier,  que  nous  avons  vu  mort  avant  l'année   120/1. 

Enfin,  sans  rappeler  le  Laodicius  de  Roger  de  floveden.  nous  mention- 
nerons un  Foubjues  de  Tibériade,  qui  souscrit,  le  -j /i  novembre  ihqô^.  un 
acte  de  Marie,  abbesse  deSainte-Marie-Magdelène,  à  Acre.  Mais  nous  ne  [)en- 
sôns  pas  qu'il  soit  de  la  famille,  ni  surtout  (|u'il  ait  été  seigneur,  plus  que  cer- 
tains autres  personnages  que  nous  avons  déjà  remarqués  avec  cette  simple 
qualification,  (pii  paraît  simplement  désigner  leur  lieu  tforigine.! 


'  Cod.  cllplomal.  n"  81 ,  1 8g ,  'j  1  2  .  p.  87, 
aSi.  253.  —  Cartul.  S.  Sepul.  n°  i/i5, 
!'•  269. 

"  Jl  faut  en  excepter  le  diplôme,  si  juste- 
ment suspect,  du  roi  Aiineri  en  faveur  de  la 
comniiiiie  de  Marseille  (octobre  1198),  où 
il  est  uommr  parmi  les  témoins  t:Radulfi, 
r-doraini  Tdjeriiide,  regni  scnescalci.i  (De 
Mas-L;itrie.  Hisl.  de  f'Inijire.  1.    II.  p.  25.) 


'   As.ii.sesdeJénin.  t.  1  .c.  xi.i.x,  p.  525. 

'  Liij-tifiges  d'outre- mer,  édition  Labbc 
c.  \ii,  cdif.  l'eiignot.  c.  wii. 

'"   Lignages  d'onlre-mcr,  c.  w,  Bengnot. 

'  Lignages  d'ovtre-mer,  édil.  Lnlibe,  c.  \  11  ; 
édil.  Beugnot,  c.  wii. 

■  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXil, 
c.  Ml.  p.  Si;'. 

'    Cod.  dijdomal.  t.  I .  n"  21  3.  p.  2  5/i. 


lihH  I.KS  FAMILLES   l)OUTRE-MEr,. 

Tant  il  y  ;i  (|iiil  (;.sl  constant  que 

Eudes  de  Mombéi-iaud  [nommé  Huoijes  '  par  Marin  Sanudo],  fils'-, 
connnc  je  crois"',  de  (iautiec  de  Montbéliard,  bail  et  réfjent  du  royaume 
de  Cypre  [et  <pii  avail  |iiuir  neveux'  Pierre  d'Avalon  et  Gautier  de 
l)ampiei]('|.  lint  la  jirincipauté  de  Tabarie  en  l'an  196/1;  auquel 
temps  liarl)a([uan,  enq)ei'eur  de  Perse,  estant  descendu  dans  la  terre 
sainte,  prit  sur  lui  la  ville  et  le  cbasteau  de  Tabarie,  au  rapport  du 
sire  de  Joinville''. 

[Eudes  do  iM()nlI)i'iiard  fut  connétable  du  rovaunie  de  Jérusalem.  Il  l'était 
déjà  eu  l 'A  1  8'",  lorsfpi'il  prenait  part  avec  le  roi  Jean  de  Brienue  à  l'expédi- 
ùon  de  Daiiiietle.  Laissé,  en  1  saS'',  gouverneur  de  la  terre  sainte  par  Jean  de 
lîrienne  partani  |iouf  lllalie.  il  assista*  au  couronnement  de  la  reine  Isabelle, 
sa  fille,  on  i-is'ô;  et  resta  baile  du  royaume  de  Jérusalem''  au  nom  de  Fré- 
déric II,  comme  il  l'avait  été  pour  Jean  de  Brienne.  II  eut  pour  successeur 
dans  cette  cliarge  "^  Tlionias  Galan  ou  d'Acerra,  puis  Balian  de  Sagette  et  Gar- 
nier  l'Aleman",  (pie  Frédéric  II,  à  son  départ  de  la  terre  sainte,  en  1299, 


'   Marin. Snniil.LIIL pari.  1 1  ,c. .\,p. -2  1  1 . 

"  Du  Gange  a  raison  de  iloulei'.  Dans  un 
chapitre  du  I.ijjii.ige  d'oulre-nier,  (c.  :vi\, 
édit.  Beugn.  ).  il  est  dit  qu'Alix,  veuve  du 
comte  Berlot .  l'enuiie,  en  secondes  noces,  de 
l^hilippe  d'Ibelin,  fils  de  15alian  H,  était 
sœur  de  Gaulii  i-  de  Montbéliard  et  tante  de 
Eudes  de  Munti)('b'aril;  ce  ijui.  sans  rien 
atîii mer.  peut  faire .  il  est  vrai .  supposer  que 
Eudes  était  le  (lis  de  Gautier.  Mais  inie  va- 
riante d'un  autre  chapitre  (\vu'  de  ledit. 
Beugn.  )  dit  posiliveiuent  qu'Eudes  était  le 
neveu  de  Gautier.  Le  Lignage  (en,  des  Pwis 
(le  Cypic)  nomme  Escliive  llllc  de  (îautier  de 
Montbéliard  et  de  Bourgogne  de  Chvpre, 
mais  ne  fait  en  cet  endroit  aucune  mention 
d'Eudes d.'3  .MonLbélinrd.  Le  chap.  i\°  (édit. 
iSengn.)  ne  le  mentionne  pas  non  plus. 

'  Cod.  diplomat.  t.  I.  p.  5a3. 


'  Lignages  d'outfc-mcr,  c.  .xvn,  édition 
I5eugnot.  variante.  —  Continuât,  do  Guill. 
de  Tyr,  1.  WXIit.  c.  xxwni,  p.  hoh. 

^  Joinville,  p.  99,  au.  —  .\lbufara». 
p.  078.  —  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr, 
I.  XXXIII,  c.  Lix,  p.  /i3a. —  Lignages 
d'oiilre-iiiei-j  c.  vu,  xvn. 

"  Contmuat.  do  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIi. 
c.  IV.  p.  n33. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  \X\II. 
c.  \i\ ,  p.  355. 

'  Continuât,  de  (îuill.  de  Tyi',  I.  XWII. 
c.  x\,  p.  358. 

■'   Continuât,  de  Guill.  de  Tvr.  1.  XXXII. 


I' 


\  o:i'  Les  Itois  de  JéniS(dem. 
Voir  Les  SeigiieJirs  de  Sngelle. 


—  Assises  deJériis.  SucccssihUité  au  trône  et 
à  la  régence,  t.  I[.  p.  3()t). 


LES  IMSIWGES  DE  TABAHIE.  i5<J 

établit  ses  lieutenants,  comme  baile  du  royaume  de  Jérusalem  pour  son  fils 
Conrad.  Garnier  l'Aleman  s'élout  retiré  du  monde  vers  i  ri3  i ,  Eudes  de  IMonl- 
héliard  le  remplaça,  et  queli[ues  années  après  (  i  q.Scj),  à  la  mort  de  Baiian, 
il  resta  seul  lieutenant  de  la  Lailie  du  royaume  de  Jérusalem.  Dans  ses  rapports 
avec  Frédéric  II  \  et  lors  des  débats  entre  Jean  d'ibelin  et  Piicliard  Filanjjieri, 
il  agit  presque  toujours  de  concert  et  en  société  avec  Baiian  de  Sagette. 

Il  souscrivit-,  comme  connétable,  plusieurs  actes  dans  les  années  ia3i- 
123.3. 

Vers  l'an  i9  3(j,  lorsque  le.s  bommes  liges  du  royaume  de  Jérusalem  décla- 
rèrent Frédéric  II  déchu  de  la  bailie',  parce  que  son  fils  Conrad  était  en  <àge 
de  régner,  il  l'ut  choisi  ou  maintenu  par  eux  connue  lieutenant  de  la  bailie. 
Mais  seul  '  il  s'opposa  à  ce  qu'on  reconnût  Ali\  j)our  reine  de  Jérusalem  avant 
d'avoir  de  nouveau  prévenu  (Jonrad. 

L'an  i23()  ^,  il  se  trouva  au  nombre  des  seigneurs  qui  tentèrent  contre  Gaza 
une  attaque  infructueuse. 

Il  avait  fortifié  Tabarie'',  qui  fut  cependant  prise  par  le  Soudan  d'Egypte, 
en  1  2/17.] 

H  devint  seigneur  do  cette  principauté  au  droit  de  sa  femme  Eschive, 
fille  aisnée  de  Raoul  de  Tabarie,  troisiesmc  fille  de  Guillaume  de 
Bures  et  de  la  princesse  Eschive,  comme  nous  apprennons  du  Lignage 
d'outre-nier.  JMais  ce  qu'il  ajoute,  que  Raoul,  père  d Eschive,  futaussy 
prince  de  Tabarie,  semble  estre  directement  contraire  à  ce  que  lau- 
teur  des  Assises  du  royaume  de  Hiérusalem  en  a  escrit. 

[Nous  avons  vu  que  Raoul  était  le  quatrième  fds,  non  de  Guillaume  de 
Bures,  mais  de  Gautier,  et  qu'il  ne  fut  pas  seigneur  de  Tabarie.] 

Car  [lauleur  des  Assises],  traittant  la  c[uestion^  sçavoir  si  en  ligne 

'  Continuât,  de  Guili.  de  Tyr,  I.  XXXII,  '  Assises  de  Jénis.  t.  Il,  p.  ioo. 

c.  .\xni,  p.  36i;  I.  XXXIII, c.  viii.p.  87/1;  *  Assises  de  Jenis.  t.  II,  p.  lioo. 

c.  xiv,  p.  890;  c.  xxvin,  p.  396;  c.  xxxi,  '  Continuât.  deCuill.  de  Tyr,  I.  XXXIII. 

p.  898.  c.  xLiv.p.  hih. 

^  Cod.  diplomat.  l.  l,n°' i  l'd ,  i  ili ,  116 ,  '  Continuât,  de  Guili.  de  Tyr,  1.  XXXII, 

2 1 6  ,  •-!  i5 ,  p.  121,  122 ,   126,  i2(j ,  205 ,  c.  Lix,  p.  à3-3  ,  et  note  f. 

256. —  De  Mas-Latrie ///si.  rfeC/()/;)re,  t.  Il,  '  Assises  de  Jérus.  I.  Il,  c.  \iv;  édition 

p.  58,  note  1;  t.  III,  p.  G36.  Beugnot.  t.  II.  p.  4u6,  hoj. 

58. 


/J(i0  l-KS   l'AMlM.KS   DOUTHE  Ml'Ii. 

(liit'clc  la  icpii'sciilalioii  avoil  lieu  en  ce  royaiiiur,  parinv  })liisieiiis 
('\('mj)l(>s  (|ii"!l  ia|)|>()i'l('  j)()iii'  la  ii(''j;ativo,  il  incl  ocliiy  de  la  dame  de 
Taharlc;  la(|iielle  (|ii()y([iie  issue  ilii  |iuisiié,  fui  prélérée  en  cette  priii- 
cipaiili''  à  iiunlaiiie  Mscliive,  |)ai'ce  (lu'elle  esloil  ])liis  âgée  qu'elle;  cet 
héi-ilajuc.  (|ui  navoit  jauiais  appartenu  aux  pères  de  ces  dames,  et  du- 
quel ils  navoieut  jamais  esté  saisis,  pour  cstre  décédés  devant  leur 
mère,  estant  écluni  à  cette  dame  de  Tal)arie  du  chef  de  la  princesse 
Escliive  son  ayeulle.  Ce  qui  semble  dahord  ne  pouvoir  se  rapporter 
qu'à  la  princesse  Esclave,  femme  de  Eudes  de  Montbéliard,  qui  au- 
roit  esté  jiréférée  en  celte  succession  à  lune  des  deux  [autres]  Escliive 
[ses  cousines],  I  une,  lille  de  Guillaume  (ils  aisné  [ou  plutôt  deuxième 
fils]  de  Guillaume  de  Bures  [c'est-à-dire  de  Gautiei'];  l'autre,  fille  de 
Hoste,  second  lils  du  mesme  Guillaume, 

[(rest-à-dire  Gautier.  Hostc  élail  le  troisième  lils.  L'aîné,  Hugues,  mou- 
rut, comme  on  l'a  vu,  sans  postérité.  C'est  plus  probablement  Escliive  de  Ta- 
barie,  fille  de  Hosle,  qui  disputa  la  seigneurie  de  Tabarie  à  Escliive,  lille  de 
Raoul.  Les  deux  dames  étaient  encore  vivantes  en  i  3*'  i  •] 

Mais  n'estoit  que  le  Lignage  d"outre-mer'  dit  formellement  quEs- 
cliixe,  feiuiiie  de  Eudes,  estoit  fille  de  Raoul  de  Tabarie,  fils  de  Guil- 
laume de  Bures,  je  me  serois  plulost  persuadé  qu'elle  auroit  esté  fille 
de  Raoul  de  Tabarie,  frère  de  Hugues,  dont  j'ay  parlé  cy-devant,  l'un 
et  l'autre  enfans  de  Gautier  de  Saint-Omer  el  de  la  princesse  Escbive, 
qui  seroient  décédés  du  vivant  de  leur  mère,  ayant  laissé,  de  leur 
mariage,  cbacun  une  fille  du  nom  d'Escbive,  et  que  la  fille  de  Raoul 
auroit  esté  préférée  à  la  fille  de  Hugues,  à  cause  qu'elle  auroit  esté 
plus  âgée. 

[Par  cette  supposition,  Dn  Cange  rentre  dans  la  vérité;  puisipie  le  Raoul 
prétendu  fils  de  Guillaume  de  Rures  et  Raoul  fils  de  Gautier  ne  sont  iju'iui 
seul  e(  même  personnage.] 

Quoy  qu'il  en  soit,  Eudes  de  Aloiitbéliard  laissa  de  son  mariage  avec 
Eschive,  ti'ois  filles,  scavoir  Marie,  qui  espousa  Hugues  dlbelin.  dont 

•'    Liijiiage  d'oiitrc-iair.  r..  vu.  l.nlil).  17.  Binig-nol,  él  v;u'i;iiile  de  la  iin.  —  Asslucs  de 
.lél-KS.  I.  1! .  p.   'lol). 


LES   Pli  INC  ES   DE   TAliARlE.  /i(ii 

tîlle  n'eut  point  d'enfans;  Jeanne,  déccdée  en  jeunesse;  et  Simone, 
mariée  à 


PniLippES  d'Ibelin,  coiHiestable  de  Cypre,  lils  de  Baudouin',  sénes- 
lial  de  Cypre,  et  pelit-fils  de  Jean  d'Ibelin,  seif'neur  de  Bariitii.  De 
cette  alliance  naquirent  Baudouin  d'Ibelin,  uiort  jeune'-;  Balian,  prince 
de  Tabarie;  Hugues  et  Guy,  déciklés  sans  postérité;  Marie,  l'emnie  de 
Guy,  comti;  de  Japlie;  Alix,  mariée  à  Gautier  de  Bessan;  Escliive, 
l'emme  de  Gautiei'  de  Dampierre;  Helvis  et  Marguerite,  mortes  en 
jeunesse. 


(', 


Baijan  d'Ibelin,  prince  de  Tabarie  et  de  Galilée,  lut  un  des  barons 
de  Cy])re  ({ui  s'attachèrent  au  service  du  roy  Henri  IP,  contre  les 
entreprises  du  connestable  Almeric  de  Lusi,guan,  Irère  du  roy,  et  qui 
allèrent  au-devant  de  lui  pour  le  recevoir,  lorsqu'il  rentra  en  ses  états 
l'an  1809. 

[Nous  avons  vu  au  coulraire  ijui.'  le  prince  do  Galilée  fut  un  des  plus 
ardents  partisans  du  connétable  contre  le  roi  Henri  Il.J 

11  fut  depuis  prince  de  Tyr  ',  comme  on  peut  recueillir  des  Epistres 
du  pape  Jean  XXII,  la  cpielle  dignité  il  possédoit  en  l'an  i3i8  et 
i33i.  Il  tut  conjoint  par  maiiage  avec  Alix^,  fdle  de  Hugues  HI,  roy 
de  Cypre,  de  la  qu(dle  il  jjrocréa  Jacques  d'Ibelin  ou  de  Tabarie,  du 
quel  peut  estre  issu 

Jean  de  Tabarie,  maresclial  du  royaume  de  Cypre'',  qui  estoit  à  la 
suite  de  Jac(jues,  roy  de  Cypre  l'an  1895,  comme  on  recuedle  d'un 
titre  du  Tbrésoi'  des  cliartes  du  rov. 


'   Lignage  d'oulre-mei-,  c.  vr.  p.  370  ,  '  Joann.  XXII,  pap.  1. 1,  £)«'47.  st'iT.  55-2  . 

A3i,  éilit.  Labbe.  apud  Rayii.  ami.  i3i8,  c.  xvii;ann.  i33i, 

■   Voir  Lu  Gcnôitlûgic  dr  la  maison  d'ibc-  c.  xxx. 
lin,  i"suiti\  '  Lignages  d'niitre-mcr.   c.   11,   p.   36 1, 

'  Loyei]ano,  De  Re' Lusigii.l.W ,  f.  liij;  '126. 
l.V.p.370.-    Trad.  franc,  l.  I.p.  9,'ji  et-jgS.  *    Tlirésor  du  roy  :  layelic  Ci/pre ,  lit.  \ . 


402  LES  FAMILLES  D'OL  TilE-MLIi. 

I  hii  i3iS(J  ',  il  élait  iiuibas.sfuk'iir  du  roi  Jacniics  I"  auprès  de  lu  répuLliiiuo 
de  Gênes.  Il  lui  témoin  de  plusieurs  actes  de  ce  prince,  en  )3c)i,  i3q5, 
i3(j'y.  Dans  les  deux  derniers  il  prend  le  litre  tie  iiiaréilial  d'Arménie^, 
et  non  pas  de  Cypre.  On  ne  voit  point  qu'il  ait  porté  le  litre  de  prince  de  Ga- 
lilée. 11  mourut  le  2a  août  i/ion'*.  Son  épilaplie  porte  cpnl  l'Iail  fils  de  Bmi- 
TiiiaEsu  DE  Tabahie.] 

L'histoire  manuscrite  des  guerres  saintes  remarque*  que  la  ville  de 
Tabarie  fut  la  première  que  les  chrestiens  prirent  sur  les  Sarrazins 
dans  la  Syrie,  et  quelle  fut  la  première  que  ces  inlidèles  repi'irent  sur 
eux  [en  1187]. 

Les  princes  de  Galilée^  avoient  cour,  coin  on  droit  de  monnove  et 
justice;  et  à  Tabarie  il  y  avoit  cour  de  bourgeoisie  et  justice,  coumni 
aussy  au  Saphet,  qui  dépendoit  de  cette  principauté. 

[Nous  terminerons  cet  article  parla  nomenclature  de  quel(|ues-uns  des  olli- 
ciers  supérieurs  de  la  principauté  de  Tibériade. 

Connétables  : 

Foulques'^',  témoin  de  deux  actes  de  Gautier,  seigneur  de  Tibériade  (28  avril 
1  1  65  ,  avril  1 1  68). 

N. . .  mari  d'Isabelle  do  Bessan  '',  fdie  de  Grémon  I".  Etait-ce  Bertrand  de 
Porcellet,  qui  épousa  une  Isabeau  de  Bessan? 

Maréchaux  : 

Guillaume'^,  vers  1165-1170. 

Gautier  de  Flori^;  nommé  d'abord  comme  sinq)le  baron  dans  un  accord  de 
Marseille  avec  les  Hospitaliers  (3  octobre  i933),  il  obtint,  avant  1261  '",  la 
dignité  de  maréchal  de  Tabarie  contre  Ilélie  Charles,  qui  la  lui  disputait.  Il 
.semble  que  ce  fut  à  titre  héréditaire. 

'  De  Mas-Ijcilrie  Ilist.  de  Chypre,  l.  Il,  '  Assittcs  de  Jenis.  p.  552;  édit.  Beugu. 

p.  io6,  il 2  ,  et  note  3  ;  p.  iaS,  /t28  ,  /t.'ÎG  .  t.  I ,  c.  cclxx,  p.  il 9. 

note  3.  '   Cod.dijdomitl.l  l.  n"  ài,  h(j  ,[).  à-i,!i8. 

^   De    Mas-Ijatrie,  Insciipl.  de   Clnjpvc ,.  '   Ligiinjies  d'oulrc-mcr.  ili  A.WWl.Vi. 

n°  39,  p.  519.  et  c.  xxvii,  0. 

'   Voir   plus   loin  Les  Marêchmix  d'Ar-  "   Ciiiiid.  S.  Scpulc.  p.  227. 

ménie.  ■'  CW.  diphmat.  t.  I ,  n"  iiO,  p.  126. 

''  Hist.  mauuscr.  des  Guerres  saintes.  '"  Assises  de  Jerus.  t.  II.  p.  /107. 


LES   PRINCES   DE  TABAIUE.  'i(i3 

Ji:a\  de  Flori',  uoiumé  coiiiinc  liomme  lige  de  la  seigneurie  du  ruyauuie  di' 
.li'iusaleni.  en  i-iôo  et  i  2 5 7.  souscrit ,  comme  maréchal  de  Tabarie'-.  des 
actes  de   i  alî-i  cl   1  -i ''>((• 

Vicomtes  : 

GuALA  ou  GiALON^  cst  témoiii  (rnii  acte  de  Guillaume  de  Buri,  seigneur  de 
Tibériade(  1  i3>j).  et  d'un  acte  du  roi  Baudouiii  111  (  '1  juillef  1  1/17).  Ce  der- 
nier acte  n'est  pas  signé  par  le  seigneur  de  Tibériade,  quel  qu'il  fût  alors. 

Gautier''  signe  plusieurs  actes  du  seigneur  Gauiier,  de  1  i65  et   1  i()8.| 

'    Assi-ies  de  .lérux.  I.  II.  c  Mir.  p.  -ihi).              ''   Cnrtiil.  S.  Sepulc.  n"  -jh.   p.   liç).  — 

—  Cod.  diploiinil.  Il'  i?>-i,  p.  ih-.  Cad.  diplomat.  u"  ai,  p.  aG. 

-   Cod.   diplniml.    n"    li-'.    1 '17.  i6y.              '   Cod.  diplomat.  n"'  hi.  Mi .   p.   'i-? ,  48. 

[).  171),  188,  i()o.  — CrtW.,S..SV;jwfc.ii°'ia3,  i94.p.-vi7.-i>:>8. 


!iU  Li;S   l'AMlLLES  1)  01  TKE-MEli. 


LES  PRINCES  TITULAIRES  DE   GALILEE. 


Los  rovs  de  Cypre,  qui  lostoioiit  aiissy  di'  Hiéiusaieiii.  apiès  la 
perte  de  ce  dernier  royaume,  ne  laissèrent  pas  de  conserver  en  leui- 
cnurles  titres  des  principales  dignitez  (|ui  v  avoient  subsisté  loneieinps. 
Entre  ces  titres  imaginaires  ausquels  (ui  all'ecla  quelques  fiels  dii 
royaume  de  Cypre,  connue  jay  remarqué  ailleurs,  tul  celuv  de  j)riiice 
de  Galilée  [le  plus  honorable  après  celui  de  prince  d'Antinche'  el  ] 
(\uo  nous  lisons  avoir  esté  possédé  par  les  seigneurs  suivans  : 

BoEMOND  DK  Li SIGNAI,  socond  fds  de  Hugues  III.  roy  de  Cy[)i'e.  s'es- 
tant  fait  religieux  de  loi'dre  des  frères  prescheurs,  et  ayant  cpiith'  le 
froc'-,  fut  créé  par  son  pèi'e,  prince  de  Galilée;  mais  il  mourut  dans 
l'an  qu'il  fui  revestu  de  cetle  dignité,  par  nne  punition  exemplaire  de 
Dieu,  pour  avoir  quitté  la  condition  où  il  avoit  esté  appelle,  l'an  i  288. 
[Selon  Et.  Lusignan',  il  ne  mourut  que  peu  de  temps  avant  son  frère 
le  roi  Henri  II.]  Son  corps  fut  premièrement  iidiurné  en  l'église  de 
Nicossie,  puis  fui  revendiqué  par  les  frères  prescheurs  qui  le  dépo- 
sèrent au  milieu  de  leur  cliapitie. 

Gly  de  Lusignax.  fds  aisné  de  Hugues  IV,  roy  de  Cypre,  fut  fait,  par 
son  père,  prince  de  Galilée;  avec  la  quelle  dignité  il  espousa  Mûrie  de 
Bourbon,  filh'  de  Louys  I".  duc  de  Bourbon,  et  de  Mavie  de  Hainaut, 
l'an  i328.  connue  j'ay  remar(jué  ailleurs'.  Ce  prime  décéda  du  vivant 

'   El.  de  Lusit^jum.  Gcni'dhgie  di's  pi'inccs  '   lit.  de  Lnsijjnaii.    Histoire  de  Chjprc . 

de  Galilée,  p.  S-j.  p.  i63. 

■  Loredano.  Z>c' /!(;Ih.s/^'-«.  t.  lit.  p.  167  :  '   Hisl.  de  (!oii-sl(iiiiiii(iple.  \.  \U\ .  u°  11. 

trad.  fraijç.  t.  I.  p.  iMO.  p.  aOt). 


LES  PRINCES  TITULAIRES  DE  GALILEE.  '         /iGf) 

de  sou  père,  avant  Tan  lolx'j,  en  laquelle  année  sa  veuve  se  remaria 
avec  Robert  de  Tarente,  empereur  de  Coustanlinople.  11  laissa  de  son 
mariage  avec  celle  princesse  un  fils  unique,  sçavoir, 

Hugues  de  Lusig.nan,  prince  de  Galilée,  (jui  fut  exclus  de  la  succes- 
sion du  royaume  de  Cypre  par  le  roy  Pierre,  son  oncle,  sous  prétexte 
que  la  représentation  en  ligne  directe  navoit  point  de  lieu  en  ce 
royaume.  Il  mourut  sans  postérité  vers  l'an  1 386 ,  avant  Marie  de  Bour- 
bon, sa  mère. 

[Longtemps  avant  ^a  mort,  dès  l'an  i3Gi,  le  titre  de  prince  de  Galilée' 
avait  été  donné  par  le  roi  Pierre  I"  à  son  frère  Jean,  au<inel  en  1 3. "')(].  il 
confia  le  gouvernement  du  royaume.] 

Jean  de  Brie,  qui  avoit  esté  éleu  lieutenant  général  du  royaume 
de  Cypre  après  la  mort  du  roy  Pierre  II,  fut  élevé,  par  le  roy  Jacques 
son  successeur,  à  la  dignité  de  prince  de  Galilée,  et  non  d'Antioche, 
comme  escrit  le  chevalier  Loredan -,  incontinent  après  le  décez  de 
Hugues;  avec  laquelle  dignité,  et  celle  de  turcoplier  du  royaume,  il 
se  trouve  nommé  en  la  procuration  du  roy  Jacques^  de  l'an  iSgB, 
pour  traiter  d'alliance  et  de  confédération  avec  le  roy  Cdiarles  \1. 

Henri  de  Lusignan,  fils  du  roy  Jacques  1"',  fut  fait  [)riuce  de  Galilée 
par  son  père  :  après  la  mort  dutpiel,  voyant  qu'il  n'a\oil  aucune  pari 
au  r-ouvernernent  sous  le  rov  Jean  son  frère,  il  se  retira  mécontent  en 
Italie,  fan  i  A  i  i',  avec  Hugues  de  Lusignan,  éleu  archevesque  de 
Cypre,  son  autre  frère.  Depuis,  estant  de  retour,  le  ruy  le  fit  son  lieu- 
tenant général^  et  luy  donna  la  conduite   de  ses  trouppes  contre  les 

'   Loreclano.  L  VI.  p.  345;  Iracl.  franc.  —  De  Mas- Latrie,  Hist.  de  Chypre .  I.  II, 

l.  I,p.  .3<Si;l.  VIl,p.38.3;tra(l.  franç.t.I,  p.  898,  ioo.  iaS. 
I).  /i-20,  h-îi.  *   Loredano,  De'  Ile  Luslgnani,  I.  IX.  — 

'  Loredano,  j.  IX,  p.  5iG:  trad.  franc.  Uisl.  de  Cliijpre,  p.  5/i3. 
t.  II,  p.  101.  110.  *  Loredano,  De'  Bc  Lusignani,  p.  5^7  ; 

'  Titres  du  Trésor,  Layette,  Cypre,til.  7.  trad.  franc,  t.  II,  p.  lii. 


466  LES   FAiMI]-LES  DOUTRE-MER. 

Turcs,  i|ui  csloionl  entn'z  en  Cypre;  et  en  cslaiiL  venu  ;ui\  mains  avec 
eux,  il  perdit  la  bataille  [de  Cdiierokitia]  en  laquelle  il  fut  tué  et  le  roy 
tait   prisonnier,    l'an   i/i-af),   «tu   rannée  suivante   [le  7  juillet    i/ia6]. 

POSTÉIUTÉ  DE   HENRY   DE   Ll 


c-spous 


PniUPPES  DE  LCSIGSAS, 

prince  de  Galilée,  seigneur  de  Lapyllie  et  de  Chity,  dit  Prinzip\ 
pspouse  Cive  de  Noves,  sœur  de  Jaques,  comte  de  Tripoly^ 

Charles  [ou  Cuubios]  de  Lusicsas,  dit  Gaurie, 

ayant  suivy  le  party  de  la  reyne  Charlotte, 

lui  niallrailé  de  Jaques  le  liastard ,  qui  luy  confisqua  tous  ses  b: 

Il  espouse  Hélène  ,  dame  de  Simie  , 

sœur  de  Paul  Zappe,  séneschal  de  Uiérusalem. 


PniLIPPES  DE  Lrsio>A\  , 

seigneur  de  Pliimolophie  et  de  Siniie, 
■spouse  Isabenu.  fille  de  Jean  Perez  Fabrice,  comte  de  Japlie. 


Phoeris  de  Lt!&ic>A>, 

gouverneur  de  Lioiisso,  alla  à  Venise  l'an  lyai  , 

pour  demander  les  biens  confisquez  sur  son  ayeul . 

et  mourut  âgé  de  vingt-huit  ans. 

U  espouse  :  1*  la  sœur  de  Jean  de  Verny  ; 

2"  Isabeau,  fille  de  Bertrand  de  Zerban. 


Agnès  . 
espouse  Gaspard  Palol, 


PiEniiE  Antoixb 

DB  Ll'SIOAN  , 

espouse  Marie, 

m  le 
d"Olivifr  Cunr'ino 


Jaso.n, 

succède  j't  son  friïre 

au  gouvernement  de  Limisso. 

Il  espouse  Lucie, 

fille  de  iialian  de  Flatres. 


Je,v\  . 

Philippes, 

Hercules  , 

prisonnioj-s  des  Turcs, 

JeiN , 

religieux 

<le  Saint-linzile, 

mort  au  siège 

de  Famagousle.  iSyi 


JiQlES  DE  Lfsn^NAX  , 

religieux  de  l'ordre 
des  frères  Prêcheurs , 

nommé  Estienne 
en  son  nom  de  religion  . 

au  leur 

de  rilisloiri'  de  Cyprc 

i5H6. 


Do! 


sur 

fils  pu: 
espou 


1.    PniUPPES  DE  Ll'SIGMS  ,  *         1.    HiÉllOSME, 

vint  en  France  l'an  ir>5o,  chanoine  de  Paplie. 

puis  alla  à  Rome,  où  il  mourut, 
à  la  suite  du  cardinal  Cornaro. 


Est.  (le  Liisij']nan .  GchchI.  des  prtuccs  de  Gid'dcc ,  fol. 


-Tybieaii  [jéneai.  à  la  suiie  de  Chovog-nil 


LKS  PRINCES  TITULAIRES  DE  GALILÉE.  •  i67 

Son  corps  lut  [torlé  à  Nicossie,  el  inhumé  en  l"é<;iist'  des  firios  \n'é- 
clieurs. 

De  lui  procéda  la  postérité  qui  osl  remarquée  en  la  lable  qui  suit: 

TITULAIRE  DE   GALILÉE. 


MaFIIE  de  Ll  Slf.NA\  , 

espousc  Honoré  de  Requesens, 
séneschal  de  Cypre. 


Heltis  , 
femme  d'Hector  (iliivides. 


/ 

PuSCE. 

espousc  Médite  Pndocat 

1 

Jea>-  , 

jr.               niorl 

1 

.Mélissevde. 
espouse 

1 

iMaiue. 
femme  rie  Jaques 

en  Savoy 

(.ouys  Pa 

iiphyle  d  Acre. 

1 

Gun^me. 

PiEnnK 

1              1 

CllâULES.               MÉUSSExnF,, 

CnsiLF. . 

1 

CnÉltlBIVE 

Pantésilée. 

espousv  iS. 

de  itaslron. 

mort 
snns  enfans. 

cspouse 
jouys  d'Acre. 

espouse 

Cnrrernn 

de 

espouse 

AnnLbal 

Paléologuf. 

RoqueseuN 
séneschal 
de  Cypre. 

Llsi 

GNAS 

1 

PlElLBE  . 

Jean  Peiik/. 

niQie 
0 

X. 

es pu use 
Miiscovno. 
Lois , 

religieux 
Augustin. 

PhlLIPPES. 

pALÉOLOCtE, 

capilain»* 
à  Trévise. 

lio. 

iS' 

espousc 
Devemer. 

PlER.lE. 

MincrEiiiTK. 

OGIE   PRECEDENTE. 


moiophie , 
l'-orzalemi. 

El 

spo. 

1      . 

2.     AMCrOISE 

Je\n  Peuez. 

HEItCl'LBS. 

'jûit  Seigneurs  de  Sagettc. 


2.     MARGlEniTE, 

l'spouse  Pierre  Prévost. 

IjAunE , 
t'spouse  .^.  de  liuslroii. 

LfCBÈCE, 


59. 


468  LES  FAiMILLES  DOUTRE-MER. 


LES  SEIGNEURS  DE   ÏORON. 


Hu(iUES  DE  Saint-Omer,  pHiice  de  Tabarie',  pour  garantir  ses  limites 
des  courses  continuelles  des  ennemis  [et  ménagera  ses  troupes  un  lieu 
de  refuge  et  un  point  d'appui  dans  les  attaques  contre  Tyr,  éloigné  de 
Tabarie  d'environ  trente  nnlles],  fitbâtir  [à  lo  milles  de  Tyr]  un  fort 
château  au  lieu  nommé  l'ancien  Tibenin.  auquel  i\  donna  le  nom  de 
Toron,  parce  qu'd  fut  élevé  sur  une  haute  montagne  et  pointue.  Il 
estoit  assis  en  égale  distance  des  villes  de  Tyr  et  de  Paneas  ou  Belinas. 
en  la  tribu  d'Aser,  entre  la  mer  et  le  mont  Liban,  dans  un  agréable 
pays,  planté  d'arbres  et  de  vignes,  et  propi-e  pour  l'agriculture.  Après 
le  décès  de  Hugues,  arrivé  en  Ynn  i  107, 

[Peu  (le  ieinps  après  la  fontlatinii  du  Toron,  par  suite  des  blessures  qui) 
avait  reçues  dans  un  combat  de  cavalerie  avec  ceux  do  Païuas,] 

HiMFuoY.  [HiiMEROi  OU  Henfued]  I'''  du  noui",  sumommé  le  \  ieil  on 
l'Ancien,  obtint  [du  roi  Baudouin  1"']  ce  cbasteau,  à  la  faveur  duquel  il 
se  rendit  maistre  de  tout  le  pays  qui  est  depuis  le  mont  Liban,  jusqu'à 
la  ville  de  Tyr,  qui  estoit  sous  l'obéissance  des  Sarrazins  et  des  Turcs, 
.le  n  ay  rien  remarqué  de  la  famille  d'Humfroy  dans  les  écrivains  des 
giH'rres  d outre-mer,  qui,  entre  les  seigneurs  et  les  gentilshommes  qui 
se  trouvèrent  à  la  première  entreprise  de  la  tei-re  sainte,  ne  font  men- 
tion que  de  deux  de  ce  nom,  qui  estoienl  à  la  suite  de  Boëmond^,  sca- 
voir  Humfroy  de  Montcayeux  [de  Moule  Scabioso),  gentilhomme  de  la 
Pouille,  et  Humfroy,  fils  de  Raoul;  estant  incertain  le  quel  des  deux 
posséda  Tnion.  11  nesl  pas  aussi  constant  si  c'est  cet  Humfrov,  ou  son  fils. 

'   Willclimis  Tyr.  1.  XI.  c.  v.  —  Jac.  rie  '   Willçlimis  Tyr.  I.  XIII.  c  xiii. 

Vitriaco.  1.  I.  c.  m.iii.  ^  \]a\(\.  Tyr.  Chioii.  Cassiii.  Oi-ihvk  Vital. 


LES  SEIGNEURS  \)E  TORON.  •  W.) 

HuMFROV,  IP  du  nom,  dit  k  .]r.uiie\  qui  lut  l'ait  conncstahhi  de  Hii';- 
rusaleui  par  le  roy  Baudouin  III,  Gudlaunie  de  Tyr  ne  s'accordant  pas 
avec  soy-mesme  sur  ce  sujet.  Car  en  cest  endroit  il  attribue  cotte  di- 
gnité au  Jeune-,  conrorniément  au  Lignage  d'outre-nier;  et  ailleurs  il 
la  donne  à  Humfioy  Je  ViciP,  ce  qui  est  plus  probable \  comme  on 
peut  recueillir  de  ce  que  le  mesme  auteur  raconte  en  divers  lieux,  et 
particulièrement  en  cellui  où  il  marque  que  le  jeune  Humfroy  décéda 
du  vivant  de  son  père\  et  que  Toron  et  Paneas  échurent  au  troisième 
Humfroy,  de  la  succession  de  son  ayeuj  palernel,  qui  décéda"^  d'une 
blessure  qu'il   reçut  en    un  combat  contre  les  infidèles,  le  vingt  el 
unième  jour  d'avril  l'an  1178.  Je  crois  pareillement  qu'il  faut  rappor- 
ter au  premier  Humfroy"  le  mariage  qu'il  dit  avoir  esté  fait,  deux  ans 
auparavant,  entre  Humfroy  de  Toron,  connestable  de  Hiérusaleni,  et 
Philippe,  fille  de  Raymond,  prince  d'Antioche ,  qui  avoit  esté  répudiée 
par  Andronique  Comnène,  laquelle  décéda  incontinent   après  :   veu 
qu'ailleurs  il  dit  que  le  jeune  Humfroy,  fils  de  l'ancien*,  eut  pour 
femme  Esliennette.  fille  de  Philippes,  prince  de  Naples;  laquelle  ayant 
survécu  [à]  son    mary,  espousa  en  secondes  noces  Miles  de  Plancy, 
gentilhomme  champenois,  séneschal  de  Hiérusaleni;  et  en  troisièmes. 
Renaud  de  Gliaslillon,  prince  d'Antioche.  D'où  se  tire  cette  induction, 
qu'il  faut  attribuer  ce  que  Guillaume  de  Tyr  raconte  des  belles  actions 
d'Humfroy  de  Toron,  connestable  de  Hiérusaleni',  au  premier  Hum- 
froy i«. 

Les  auteurs  ne  parlent  point  de  son  premier  mariage,  duquel  il  eut 

■  Willelmns  Tyr.  I.  XVIt,  c.  xiv.  '  Willelmus  Tyr.  1.  XXI,  c.  xxvn. 

-  Willelmus  Tyr.  I.  XIII.  c.  xiii.  —  Lt-  '  Willelmus  Tyr.  I.  XXI,  c.  xui,  —  Du 

gnage  d'outrc-mer,  c.  xin,  n°  2.5.  Gange. Famil.  Augustol.  Dyznid.^t.  190, 191. 

=   Willelmus  Tyr.  1.  XXII ,  e.  v.  '  \\  illelmus  Tyr.  I.  XXI,  c.  iv. 

'  Cet  Humlroi  le  Jeune  est  le  même  qui,  '  Willelmus  Tyr.  1.  XIV,  c.  xxvi;l.  X\II, 

plus  tard,  fut  appelé //KH;/ra(/eFîeM.f.  (Voir  c.  i,x,   xiv,  xv,  xvii,  xxi;  1.  XIX,  c.  xxi; 

notre  addition  ci-après.)  I.  XX,  c.  viii,  xxvui;  I.  XXI,  c.  ni,   vin. 

^  Ce  nouvel  Humfroi  le  Jeune, mort  avant  xxvn. 

son  père ,  est  le  fils  du  connétaljle.  (Voir  ci-  '°  C'est-à-dire  au  second.  Il  y  a  évideu)- 

après.)  ment  quatre  Hamfroi. 


/i70  ■  LES  F  \M  11,1.1-:  S  1)  OU  TUE- M  El!. 

le  i<'mi('  lliiinlVoy;  mais  il  est  |)iul)al)l(^  (in'elle  estoit  (sirj  (ille  de  Re- 
nier de  Brus,  scijjneur  de  Paneas  ou  de  Beliiias,  d'autant  ([u'il  succéda 
à  Renier  en  cette  principauté,  et  la  posséda  comme  à  luv  éclieuc  de 
succession,  ainsy  qu'il  est  rcnuuMpié  par  (luillanme  de  Tyr'.  Ce  cjui  est 
constant  est  ([ue.  le  jeune  IliunlVoy,  qui  esioit  né  du  premier  mariage 
de  son  père,  laissa  deux  enl'ans  de  sa  l'ennne  Stéplianie-  ou  Estien- 
nette,  sçavoii'  Humfroy  III.  et  Isabelle,  l'emme  de  Rupin  de  la  Mon- 
ta<;ne,  prince  d'Arménie. 

Ml  n'y  a  (jUMu  moyen  de  concilier  les  conlradiction.s  de  Guillaume  de  Tyr  : 
("esi  (radmellre,  d'a|)rès  son  récit  même  et  les  divers  actes  où  se  voit  le  nom 
d'Humfroi  de  Toron.  f[ua(re  ;j(Miérations  de  ces  llumfroi,  au  lieu  des  trois  (jue 
pri'senle  le  Lif^unge  d'oulre-mer''. 

1°  Humfroi,  seigneur  de  Toron  depuis  i  i  07,  possédait  presque  tout  le 
pays  depuis  le  Liban  juscpi'aux  faubourgs  de  Tyr',  au  moment  de  la  reddition 
de  cette  ville  aux  chrétiens,  en  1  1  -ih.  Il  fut  le  père  dv  Humfroi,  dit  le  Jeune, 
qui  fui  ensuite  coiun-talile.  (ic  premier  Humfroi  souscrit  un  acte  du  roi  Bau- 
douin 11.  d(.'  l'an  1  128^,  et  pi'ul-èlre  aussi  un  acte  de  Foulques'',  de  1  i36. 

a°  En  1  107,  après  la  mort  de  Pons,  comte  de  Tripoli,  le  roi  Foulques, 
délibérant  sur  ce  qu'il  y  avait  ti  faire",  admit  à  son  conseil,  avec  d'autres  per- 
sonnages mjtables.  Humfroi  de  Toron,  encore  jeune  homme  :  liro  cl  imimim 
adohscens.  Ce  jeune  bonune  ('tait  probablement  le  lils  du  personnage  impor- 
tant qui  avMit  facilité  aux  cluM'tiens  la  conquête  de  Tyr.  Il  venait  de  succéder  au 
titre  de  son  père,  mort  récemment,  si  c'est  re  dernier  qui  avait  souscrit  l'acte 
de  11 36.  Humfroi,  le  fds  ou  le  jeune,  assista  avec  tous  les  grands  person- 
nages du  royaume  à  l'assemblée  générale  d'Acre^,  tenue  en  i  1A6.  Vers  1  1/18, 
lors  des  démêlés  de  Baudouin  III  avec  sa  mère  Mélissende,  ce  prince  le  nomma 
eonuétable'-'  [coiitiliihuhinus  reijiiis'),  dignité  (pu_^  IlundVoi  rouserva  jusqu'à  sa 
mort,  en  1  178.  Attiré  par  sa  renommée  de  bra\oure.  Saladin  vint  le  trouver, 

'   Wiilelnnis  Tyr.  I.  XVIII ,  c.  xii  ;  I.XXII .  =>   ùirlul.  S.  Sepnk.  n"  lili ,  p.  82. 

c.  xxvin.  ''   Cod.  ilijjlovitit.  t.  I,  n°  17.  p.  18.  /176. 

"  Lignage  d'oiilre-iiiei;  c.  xiii ,  x\v.  '   (luill.  de  Tyr,  1.  XIV.  c.  xxvi. 

'  Lignage  d'oiilre-nier.   c.  xiii.   ('tlilion  '  Guill.  de  Tyr,  1.  X\II,   c.  1. —  Gesia 

Labbe;  c.  xv,  xxv,  (■dit.  Beugnot.  Ludor.  Mil,  5,  18. 

'  Guiii.  de  Tyr,  1.  XIII ,  c.  xui.  '   (uidl.  do  Tyr,  I.  XVII,  c.  xiv. 


LES  SEIGNEURS  DE   TORON.  •  'i7l 

dit-on',  pour  recevoir  de  lui  l'ordre  de  la  chevali^rie;  faveur  que  ne  lui  rel'usa 
pas  Hunifroi  de  Toron.  On  a  vu  le  même  iail  aldibué  à  Hugues  de  Tabarie. 
C'esl  ce  même  Hunifroi,  le  conni''fal)le,  cpii  ('iiousa  l^liilippe,  iille  de  Rainiond 
d'Antioclie. 

3°  Hundroi  H  avait  eu  un  llls  mort  avant  lui;  parmi  les  nombreux  diplômes 
(piil  signe  conuni^  ti'inoin,  (b;  ii/i.^)  à  i  178,  il  en  est  trois  (pu  font  mention 
de  ce  fils,  nonnné  comme  lui  Huinlroi,  et  surnommé  le  Jeune,  tan<lis  que  le 
père  était  devenu  Hunifroi  le  \  leux  ou  l'Aucien.  Par  un  acte  du  A  octobre  i  107-, 
Hunifroi ,  le  connétable,  fait  don  aux  Hos[)italiers  de  J('rusalem  de  la  moitié  du 
cbâteau  de  Panéas,  avec  le  consentement  de  son  fils  Huinfroi  et  de  ses  filles. 
Dans  deux  actes  des  rois  Raudouin  111  et  Amauri,  1  160  2G  juillet^,  et  1  16/1, 
16  juillet*,  le  fils  signe  connne  témoin  avec  son  père.  Il  avait  épous(''  Estéfé- 
nie.  Il  mourut  avant  1170,  puis(|ue  en  cette  année  le  roi  Baudouin  IV^  fit 
épouser  sa  veuve  à  Miles  de  Plancy  ■',  mort  avant  son  père.  Ce  troisième  Huni- 
froi ne  porta  jamais  le  titre  de  seigneur  de  Toron;  c'est  là  probablement  ce 
uni  a  causé  l'erreur  de  GuillauiiKi  do  Tyr  et  des  généalogistes,  auteurs  du 
Lignage  d'outre-mer,  puis(|u'il  ny  eut  en  elfet  que  trois  seigneurs  de  Toron 
nom  de  Huinfroi  :  le  père  du  connétable,  le  conin'lable  et  son  petit-fils,  qui  bu 
succéda  immédiatement  en  1  178.] 

Humfroi,  Kl''  [ou  plutôt  IV']  du  nom^  fut  seigneur  de  Toron  et  de 
lîelinas  après  le  décès  de  son  ayeul.  Guy  d(^  Lusignan,  roy  de  Hiéi'u- 
saiem  [secondé  par  Renaud  de  (jiiâtillon,  troisième  mari  de  sa  mère 
Estét'énie,]  lui  fil  espouser  Isabelle,  mal  nommée  Melissende  par  Roger 
de  Hoveden^,  sœur  de  sa  femme,  et  seconde  fdle  d'Amaury,  roy  de 
Hiérusalem,  et  de  Marie  Gomnène.  Les  conventions  en  furent  arrestées 
au  mois  d oclobi'e'*.  Tau  1  180,  en  la  ville  de  Hiérusalem;  mais  il  ne 
l'espousa  rpie  quatre  ans  après,  à  cause  du  bas  âge  de  la  ])rincesse. 

'  Hist.   Hieros.   Bongars,   p.    ii5i>. —  ^  Cart.  S.  Sepuk.  n°  5lx,\).  106. 

Cliron.  Guill.  deNniijj'.  nnii.  11  y-.!. —  Paoli,  '  Cari.  S.  Sepulc.  \\°  xhh,  p.  367. 

Cod.  diploiniit.  L  I,  p.  A7G.  —  Vertot,  His-  ^  Guill.  de  Tyr,  1.  XXI,  c.  iv. 

toire  de  l'ordre  de  Maltlie,   t.   I,   p.   kjo.  '  Willelnius  Tyr.  I.  XXII,  c.  v. 

(Voir  plus  Iinut,  p.  A.^)o,  Les  Seigneurs  de  '  Hoved.  p.  .5io,  C79. 

Tubarle.)  '  Willelnius  Tyr.  1.   XXII,  c.  v.  -  lli.sl. 

^   Cod.  diiihmml.  t.  1 ,  11°  ?)h  .  p.  30.  Ilieros.  p.  1 170. 


472  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

[de  prince  était  faihh^  d'esprit  comme  de  corps.  A  la  iiioil  de  Baudouin  V, 
en  1  i8(j,  a|)prenanl  (pn'  les  liarons  songeaicnl  à  le  faire  roi, avec  sa  femme 
Isabelle',  il  s'échappa,  vint  à  Jérusalem,  et  fit  hommage  à  la  reine  Sibvlie  et 
au  roi  Gui  de  Lu.si{jnan.] 

Cependant  ia  icyne  Sibylle-  estant  décedée  sans  enl'ans,  l'an  i  190, 
et  la  succession  du  royaume  devant  tomher  à  Isabelle,  Conrad,  mar- 
quis de  Montferrat  et  seigneur  de  Tyr,  poussé  d'ambition  de  régner, 
fit  tant  par  présens  et  par  promesses,  que  les  barons  du  royaume  per- 
suadèrent à  la  princesse  de  demander  la  dissolution  de  son  mariage, 
sous  le  prétexte  du  défaut  de  consenteniejit,  et  d'espouser  ensuite  le 
marquis.  Les  barons  se  laissèrent  aisément  emporter^  dans  la  croyance 
qu'ils  avoient  qu  Humfrov  n'esloit  pas  capable,  à  cause  de  sa  jeunesse 
et  du  peu  d'expérience  qu'il  avoit,  de  porter  le  fais  du  gouvernement, 
dont  le  marquis,  qui  avoit  rendu  des  preuves  de  sa  valeur  en  diverses 
occasions,  s'acpiiteroit  beaucoup  mieux.  Isabelle,  ayant  esté  ainsi  per- 
suadée*, lit  appeler  en  jugement  son  mary,  et  produisit  des  tesmoins  de 
la  violence  dont  Ion  avoit  usé  envers  elle,  pour  l'obliger  à  lespouser. 
Les  tesmoins  furent  Payen  de  Caypbas,  Balissant  mary  de  sa  mère,  et 
Renaud,  prince  de  Sidon  ou  de  Sagette.  L'arcbevesque  de  Tyr  et  un 
autre  évesque  de  la  terre  sainte,  juges  nommez  par  le  palriarcbe  de 
Hiérusalem,  qui  estoit  d'intelligence  avec  Conrad,  ayant  donné  leur  ju- 
gement de  dissolution,  le  marquis^,  assisté  de  Henry,  comte  de  Cham- 
pagne et  des  autres  barons  de  l'armée,  enleva  la  princesse,  et  ensuite 
l'évesque  de  Beauvais  les  maria  publiquement. 

Humfroy  fut  lait  piisonnier  par  les  infidèles*'  [à  la  défaite  de  Tibé- 
viade,]  au  rapport  d'un  ancien  auteur,  et  recouvra  la  bberté  après  la 

'   Conlinuat.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  \X11I,  '  Ancienne  enqueste  au  Cartul.de  Cham- 

c.  xviii.  x\\.  pngnc. 

-  Willelmus  Tyr.  1.  WIl.  c.  wvni. —  *  Rad.  de  Diceio,  ann.  1  1  90.  p.  GSy. — 

Aiberic.  aiin.  ii()i.  —  Iloved.  j).  Gyf).  —  Hisi.  liicros.  p.  ii-i-u-j. 

flist.  Hiei-os.  p.  1170,  1170.  —  Gi'sla  lu-  ^  Enqueste  de  fann.  laii!  au  CortnI.  de 

iiocent.  III,  1.  XVI.  epist.   i5i.  —  Jae.  de  Champagne. 

Vitriaco,   !.   I,   c.  c.  (Voir  pins  liaiil   Les  ''  lllst.  Ilieros.]).  1 1 06. —  <  Continuât,  de 

Rois  de  Jérusalem.  )  Guill.  de  Tyr,  I.  XXllt,  c.  xi.iv,  p.  06. 


LES  SEIGNEURS  DE  TORON.  /i73 

prise  de  Cralic  par  Saladiii.  H  lut  aussi  un  des  haroiis  du  ruuuiiiu'  de 
Hiérusalem'  (|ui  vinrent  oflVir  leur  service  à  Hicliard,  l'oy  d'Angleterre, 
lorsqu'il  i'aisoit  la  guerre  en  Cypre.  Il  avoit  eschangé  dès  l'an  i  180-, 
Toron,  [le  Chàteau-Neut]  et  Belinas  avec  le  roy  Guy 3,  sous  certaines 
conditions;  mais  Toron  vint  incontinent  après  en  la  puissance  de  Sala- 
din  '.  ensuite  de  la  dell'aile  de  Guy,  l'an  1  187.  11  mourut  sans  enl'ans 
ian  1  l98^  et  eut  pour  successeur,  [mais  non  pas  immédiat,] 

Pfulippes  de  Montfort,  seigneur  de  Tyr^  (|ui  se  qualifia  seigneur  de 
Toron,  au  droit  de  sa  i'enune  Marie,  dame  de  Toron,  qui  esloit  lille 
(le  Raymond-Rupin,  pi'ince  d'Antioche,  et  petite-fille  de  Raymond 
d'Vnlioche  et  d'Alix,  ([ui  estoit  fille  de  Rupin  d'Arménie  et  d'Isabelle, 
sœur  du  derniei'  Huudroy  de  Toion. 

[Ce  fut  en  vertu  de  son  litre  (le  nièce  de  Huntroi  le  Jeune  (|u'Ali\  récliuiia 
de  l'empereur  Frc'déric  H.  alors  à  Acre,  la  restitution  du  cliàleau  de  Toron, 
et  l'obtint  après  ;ivoir  prouvé  son  bon  droit  (avril  1  329).  Le  roi  (iuy  de  Lum- 
(nian  et  sa  fenune  SibvHe  avaient  coniinné  l'accord  interveiui  entre  le  roi  Bmu- 
douin  IV  et  Hunfroi  le  Jeune.  Il  avait  été  stipulé  ([ue  le  comte  Joscelin  d'Edesse 
serait  mis  en  j)ossession  de  Toron  et  de  Gbâteauueuf  avec  leurs  dépendances, 
ainsi  tpie  de  Maron  et  de  plusieurs  autres  casaux;  mais  que,  s'il  arrivait  (pi'un 
jugement  de  la  cour  du  royaume  retirât  Toron  et  Châleauueul  àJoscch'u, 
'celui-ci  aurait  en  liel'  à  titre  perpétuel,  non -seulement  Maron  et  les  casaux 
ipii  en  dépendaient,  mais  encore  tout  ce  que  Hunl'roi  aurait  reçu  en  écliange 
de  Toron.  Ajuès  la  mort  de  Joscelin,  sa  fdle  aînée,  Béatrix.  mariée  au  coude 
Olbon  de  Hemieberg,  vendit,  connne  on  l'a  vu.  aux  cbevaliers  Teutonicpies 
le  cbàteau  du  roi,  probablement  le  même  ((ue  Çliâteauneuf,  et  Guillauuie  de 
l'Amandelée.  mari  de  la  seconde  fdle  de  Joscelin,  engagea  à  des  créanciers  la 

'    Hoved.  p.  Chji.  —  Bfiicdict.  Pctroburg.  "  Jac.  de  Vitr.  I.   I.    c.   xcxv.  —   Siiiiiit. 

t.  II.  p.  G48.  —  llisi.  de  Frimce,  t.  XVII,  I.  ill.  part,  lu,  c.  viii. 

p.  5i8,  '(.  '  Hoveden,  p.  789. 

'   VVillelinusTyr.  I.  XXll.  c.  V.  "  Lignage  d'outre-mer,  r.    xii,  \in.  .xv, 

■"  Ceci  est  une  inadvertance  de  Du  Caiige.  xxiv.  x\v.  — Assises  de  Jerus.   p.   .jCi-j.  — 

car.  à  la  date  indiquée  par  lui,  c'était  Bail-  Vincent  lifllov.   t   XXXil,   c.   xxi\.    (Voir 

iloiiin  IV  qui  était  roi  de  Jérusalem.  Les  Seigneurs  de  Tijr.) 

60 


fiHt  f.ES   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

|);irl  (In  siiccossion  f|ul  nncnail  n  sa  IViiimc.  En  janvier  ir!-i(!,  Frédéric  11  cl 
lsa!)t'lli'  (le  l!rii'nni>  conlii-nièrcnl  aii\  ciicvalli'rs  la  possetisnin  de  toutes  les 
leni's  de  .Liscelin,  aussi  hien  de  eellrs  (|ui  relevaieril  du  domaine  royal  (jue 
de  celles  (|ui  étaient  encore  occupées  par  les  Sarrasins;  mais  peu  après  les 
chevaliers  investirent  Jaccpies  de  l'Aniandelée,  lils  de  la  seconde  iille  de  Jos- 
celin,  de  la  portion  qui  lui  revenait  du  chef  de  sa  mère,  à  la  condition  qu'il 
leur  rembourserait  la  somme  (prils  avaient  avancée  pour  dégager  cet  héritage. 
il  est  prohalile  (jue  Jacques  ne  put  rem|)lir  cet  engagement,  car  en  1239  les 
Teutoniqnes  étaient  maîtres  de  toutes  les  terres  qui  avaiiMit  appartenu  à  Jos- 
celin  d'Edesse.  sauf  de  Toron,  resté  jusqu'alors  entre  les  mains  des  infidèles, 
et  dont  le  château  avait  été  détruit  en  1  •>  1  <)  par  doradin'.  Néanmoins  les 
Teutoniqnes,  pour  constater  leur  droit,  le  nommaient  le  Torvn  des  cJievuhers, 
Tiiro  militiiiii'-.  Toron  ayant  été  rendu  aux  chrétiens  en  vertu  du  traité  conclu 
avec  Malek-Kamel,  les  Teutoniques  demandèrent  à  en  être  mis  en  possession: 
mais  Frédéric  II  adjugea  celte  place  à  Alix.  Toutefois,  comme  il  devait  un  dé- 
dommagement aux  chevaliers,  il  leur  donna  en  fief  une  rente  de  7.000  Lé- 
sants à  percevoir  sur  le  port  d'Acre,  cette  rente  étant  précisément  celle  C[ue 
Hunfroi  le  Jeune,  dans  l'accord  primitif,  avait  reçue  en  échange  de  Toron.  Les 
actes  qui  nous  révèlent  les  péripéties  de  cette  afl'aire  très-einbrouillée  '  ne 
parlent  pas  du  mari  d'Alix ,  la(jueile  paraît  avoir  agi  alors  comme  entièrement 
libre  de  ses  actions.  Elle  était  probablement  déjà  veuve  et  avancée  en  Age. 
Nous  ignorons  à  quelle  époque  elle  transmit  la  seigneurie  de  Toron  à  sa  petite- 
lille  Marie.] 

De  son  mariage  avec  Marie,  il  eut  Jean.  Hiiinfroy,  Alix  et  Eléoiiore 
de  Montfort. 

[Philippe  de  Montfort  avait  eu  de  sa  première  femme'',  Éléonore,  Iille  du 
comte  d'Auxerre,  Pierre  de  (lourtenai,  un  fils  nommé  Philippe,  (pu  lui  suc- 
céda dans  ses  fiefs  de  France',  et  deux  filles,  Éléonore  et  Jeanne,  (pii  ne  sont 

'   Contiiuiat.  de  Guiil.  de  Tyr,  1.  \\\il .  I.  H! ,  p.  1  so ,  d'après  le  carlulaire  des  Teii- 

r.  \.  p.  339.  tniii([nps  aux  archives  de  licriid. 

"   Olivier   le  Scolastique,    apud   Eckard.  '   Lignage  d'oulre-mer,  c.  xii.Labb.  a^, 

doi-jj.  Iiisl.  mod.  wi-i ,  l.  II.  col.  l'Aff.).  B. —  Le  P.  Anse\me, llist.gcnéal.  etchronol. 

'   Huiliard-lîn'linjies,    Hislor.    dipbiiml.  t.  1,  j».  478;  t.  VI,  p.  79-80. 
Firderici  sec.  1.  II.   p.  .53]  .  i^t'.U) .  C)'ji.  e(  ''   Paoli,  Cod.  diphmalA.  I,  p.  53o. 


LES  SEIGNEURS  DE  TOP.OiV.  475 

point  nommées  par  le  Lignage  (l'outre-mer.  De  sa  seconde  femme,  Marie  d  Aii- 
tioche,  il  laissa  Jean  et  Humfroi,  ou  AulTroi.  (loiil  il  a  été  (|uestion  |)liis  liant  '. 
et  deux  fdles,  Aalis,  ou  Alix,  et  Helvis. 

Ses  actes,  comme  seigneur  de  Tyr,  seront  rappelés  ci-après.  INous  menlion- 
nerons  seulement  sa  présence,  en  qualité  de  seigneur  de  Toron,  à  l'assemblée 
convoquée  dans  Acre,  par  Jean  d'ibelin,  seigneur  d'Arsur.  en  février  i-aao-. 
et  nous  observerons  que  sa  mort  est  fort  mal  placée  par  Seb.  Paoli.  avanl 
janvier  1260^.  malgré  un  diplôme  de  son  fils  Jean,  à  cette  date,  qui  le  men- 
tionne comme  défunt.  On  voit  en  eflet,  en  laG^i',  Phdippe  assiégé  dans  Tjr 
par  les  Vénitiens.  En  1268,  avril,  il  supplie  saint  Louis^  d'accorder  à  son  fils 
aîné  Pliilippe  les  fiefs  (pi'il  lenail  du  roi  dans  l'Albigeois,  le  Narbonnais  et  le 
Garcassez;  et  des  lettres  du  roi,  de  iqIjS^  décembre,  annoncent  qu"il  a  reçu 
à  riiommage  lige  Pbili])pe,  le  lils  aîné  du  seigneur  de  Tyr,  (pii  reste  son  bomme 
lige  pour  une  portion  de  ces  terres.  Paoli  cite  ces  deux  pièces  à  l'appui  de  son 
opinion.  Dans  la  première  il  suppose  la  date  fausse;  dans  la  seconde  il  la  lit 
mal;  elle  porte  en  elTet  :  Ainw  inillesinw  ducentesimo  sexagesiiiio  oclaro,  menue 
decembri.  Paoli  a  placé  la  virgule  avant  octuro,  et  interprète  ainsi:  L'an  1-260. 
8  du  mois  de  décembre.  Mais  ainsi  la  pbrase  ne  serait  pas  latine.  Enfin  Plii- 
lippe de  Montfort  cède  un  casai  à  l'Hôpital  de  Jérusalem  par  un  acte  de  juil- 
let 1269".  C'est  cette  donation  qui  est  confirmée  par  un  acte  de  son  lils,  de 
janvier  1260,  postérieur  à  la  mort  de  son  père.  Paoli  suppose  en  consé- 
quence que  l'acte  précédent  est  de  1259  ^  Mais  la  date  de  1  269  y  est  écrite  en 
toutes  lettres.  Ainsi  il  passe  sous  silence  le  fait  qui  se  rapporte  à  l'an  126/1, 
date  qui  est  donnée  par  plusieurs  bistoriens;  et  il  suppose  des  erreurs  de  date 
dans  trois  diplômes.  Ne  serait-il  pas  plus  simple  d'admettre  que,  dans  le  di- 
plôme seul  de  janvier  1260  '',  la  date  est  erronée,  et  qu'au  lieu  de  dues  cens  et 
soixante,  il  faut  lire  dites  cens  et  setante,  comme  dans  un  autre  diplôme,  où  ce 
même  Jean  confirme  aux  Hospitaliers  un  don  de  sa  bisaïeule  Alix?  Ce  serait 


'  Voir,  ci -dessus.  Les  Seiffueurs  de  B(i-  c.   iv.  p.   Mij.  —   De  Mas-Latrie,   t.   Il, 

ruth,  p.  236.  p.  74  et  not.  1. 

^  Assises  de  Jcnisal.  Labb.  p.  56i-562;  ■■  Paoli,  p.  53o. 

Beiign.  t.  Il,  c.  xui,  p.  966.  "  Paoli,  p.  53o-53i. 

'  Paoli,   Cod.  diplomat.   t.   I,  n"    iSg,  '  Paoli ,  t.  I,  n"  asi ,  p.  -iOC-aOy. 

p.  168,5-29,531.  '  Paoli,  p.  168-170. 

'  Continuât,  de  Giiiil.  de  Tyr.  I.  XXXIV,  '  Paoli.  n°  i5o ,  p.  191. 

60. 


'i7(i  LES  FAMILLES  D'OIITHE-MER. 

(loue  (liiiis  lo  (Icrnii'i's  mois  di'  l'an  i  ai'xj  ijih'  Ton  [lourrait  ll\rr  l"i''p()(juc  très- 
probable  (Ir  la  iiiori  do  i'Iiilljipi'  de  Monifort.] 

Jean  de  Montfort,  seigneur  de  Tyi-,  iiis  aisiié  [des  enfants  du  second 
iil]  do  Philippe,  se  fit  appeler,  du  vivant  de  son  père',  seigneur  de 
Toron,  comme  on  voit  en  des  lettres  de  I  an  11268  [celles  mêmes  qui 
ont  été  données  par  Paoli  dans  ses  notes.]  Il  espousa  Marguerite-,  sœur 
de  Hugues,  loy  de  Cyjjre. 

[Nous  avons  vu  qu'on  janvier  11270^  il  coiitirnia  aux  Hospitaliers  de  Jéru- 
salem des  concessions  de  son  père  et  de  sa  brsaïi'ule  Alix.  En  1  ■!73,les  Véni- 
tiens l'avant  empêcbé  de  séjourner  à  Acre^  il  si;  retira  à  Nazareth,  puisa  Tvr. 
Il  mourut  en   1  •tS3'',  In  même  année  que  son  Irère  Humfroi.  | 

'   \.  GaWand.  Du  Franc  A  leii ,  \i.  i  (Jo. —  De  Mas-Latrie,  Hisloiri'  dr  Clitipic .  I.   IL 

De  Defos.  Du  comté  de  Castres,  p.  •^.'j.  p.  j'i  et  note  3. 

"   Cod.   diplomut.   t.   I.   p.    53o.  —  Li-  '   Cod.  diplomal.  t.  l,p.  i-jo-np. 

gnage  d'ontre-mer,  édition  Lobb.  c.  iii,  \ii.  '  Continuât. etc. I. XXXIV. e.xviii. p. /i(ji. 

\ni:  édition  Beiignot ,   'i .    i5.  ait,  90.  —  ^  Sanut.  I.  III.  jjart.  1  ■> .  c.  \ix .  |).  2-2t). 


LES  COMTES  DE  Tlill'OfA.  477 


LES  COMTES  DE   TRIPOLY. 


Raymond,  comte  de  Saint  Gilles',  ou  de  Tolose,  après  avoir  pris  la 
ville  d(>  Tortose  sur  les  Sarrazius,  ap])liqua  ses  soins  à  leur  donner  la 
chasse  et  à  étendre  ses  limites.  Pour  y  parvenir  il  prit  résolution  d'as- 
siéger la  ville  de  Tripoly;  ce  qu'il  fit.  Mais,  comme  il  vit  qu'il  lui  estoit 
presque  impossible  d'en  venir  à  bout,  à  cause  des  secours  continuels 
que  les  habitants  recevoient  de  ceux  de  Babylone,  d'Ascalon.  de  Sy- 
don  et  de  Tyr,  il  changea  le  siège  en  blocus,  et  fit  élever  à  deux  lieues 
de  la  place  une  forteresse,  à  laquelle  il  donna  le  nom  de  Monl  Pcknn, 
pour  incommoder  les  habitants  de  Tripoly,  et  pour  servir  de  retraite 
aux  siens  lorsqu'ils  feroient  des  courses. 

Phacerol  Melic-,  fils  de  Guemarre,  estoit  pour  lors  seigneur  de  Tri- 
poli. Ce  fut  durant  ce  temps  là  que  Raymond  bastit  une  esglise  en 
l'honneur  de  Saint-Ruf^  et  qu'il  la  dota  de  revenus  dans  la  contrée  de 
Tripoly;  laquelle  il  soumit  à  l'abbaye  de  Saint-Ruf  en  Dauphiné. 

[Raimond  de  Saint-Gilles  était  considéré  coinine  le  chef  des  croisés  pen- 
dant le  voyage  à  Jérusalem,  prùiccps  viiltcie  christiaiw  in  Jerosolimitano  itinere'.  et 
comme  le  premier  prince  des  chrétiens  établis  en  Syrie,  chrisliaiic  tmliite  ex- 
cellentissimus  princeps  in  parlibus  Sijne^. 

On  a  parlé  ci-dessus '^  de  la  donation,  peut-être  contestable,  (pi'il  tit  en 
iio3  ou  1  lo/i  de  la  moitié  de  la  ville  de  Giblet  à  l'abbaye  de  Saint-Victor 
de  Marseille.  Vers  ce  temps  il  donna  à  l'église  du  Saint-Sépulcre"  une  maison 

'   .ilbert.   Aquensis,   I.  IX,  c.  \x\ii. —  '  Assises  de  Jérus.  t.  II,  édil.  Beugnot; 

—  Wiileliiuis  Tyr.  1.  X,  c.  xxvii.  —  Ann.  Charles,  n°  i,  p.  67;). 

Conin.  I.  XI. —  Alex.  p.  33o.  —  Willebr.  '■"  Cartul.  S.  Sepuk.  u°  91,  p.  180-181. 

Au  Oldenboig.  in  ilinere,  p.  129.  "   Voiries  Seigneurs  de  Giblel ,  p.  817. 

*  Elniacin.  ann.  Hegir.  695.  '  Cartul.  S.   Sepuk.    n'    91.    p.    180- 

'  Sammarth.  in   abjjat.  S.   Rutli.  n.  3.  i83. 


/i78  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

située  sur  le  Mont-Pèlerin,  nue  ('ylise  de  Saint-Geor|;('s  clans  les  montagnes 
(les  environs,  enlin  l'église;  (|iii  serait  la  picniiôre  de  Tri|)oii  a[)rès  la  eallié- 
drale,  ipiand  Dieu  aurail  doiuK'  aux  ilirétiens  la  possession  de  celle  ville.  Cette 
donation  l'ut  conlirmée  par  son  successeur,  Guiihuinie  Jourdain,  en  i  106,  et 
colin  par  Rainiond  H,  arrière-petit-lils  du  comte  de  Saint-Gilles.  D'autres 
donations  '  de  ce  seigneur,  faites  à  des  époques  incertaines,  en  faveur  du  Saint- 
Sépulcre  et  de  l'Hôpital  de  .Jérusalem,  furent  également  confirmées  par  ses 
successeurs.] 

Raymond  estant  décédé  en  ce  chasteau-  [du  Monl-Pèlerin],  le  der- 
nier jour  de  février,  Tan  1  io5. 


Guillaume  Jourdain,  comte  de  Cerdagne,  son  neveu ^  et  lils  de  sa 
sœur,  lui  succéda,  en  vertu  de  sa  dernière  disposition,  en  la  sei^jneurie 
de  Tortose  et  du  Mont  Pèlerin. 

[11  prend  comme  lui  le  titre  de  christtmiœ  mililiœ  ductor'^,  dans  un  acte  du 
9  2  août  1  io(i,  où  il  confirme  les  donations  faites  par  son  prédécesseur  à  l'é- 
glise du  Saint-Sépulcre.] 

Il  estoit  lils  de  Guillaume  Raymond,  comte  de  Gerdagne,  et  de  la 
fille  de  Pons  III,  comte  de  Tolose,  sœur  de  Raymond,  comte  de  Saint 
Gilles,  que  quelques  écrivains  espagnols-'  nomment  Adahïdc,  la  faisant 
fdie  de  Pierre  Raymond,  comte  de  Bèses''.  [ou  plutôt  comte  de  Car- 
cassonne,  vicomte  de  Béziers;]  cependant 


'  Cartul.  S.  Seinilc.  n"  gS,  g/i ,  97, 
p.  i85,  186,  190.  —  Cod.  diplomat.  t.  I. 
n°'  7,  9,  1  i.  18.  p.  7,  9.  1 1.  1  9. 

"  Aibertiis  Aqiiensis,  I.  IX.  c.  \x\ii.  — 
Fulclier.  I.  II.  c.  .\xi\,  xxxviii.  —  Wilieliuus 
T)r.  1.  XI .  c.  II.  —  Hisl.  Hieios.  ann.  1 1  o5, 
p.  606. —  Gestii  Franc,  c.  liv. — Anna  Conin. 
1.  XI,  p.  33-3.  —  Catel.  1.  II,  Hisl.  de  Toi. 

'  Alhertus  Afjuensis,  1.  IX,  c.  l. —  Fnl- 
clier.  1.  Il,  c.  XXIX.  —  Gesta  Fniiic.  c.  liv. 
—  Willelmusïyi-.  1.  XI.c.  ix. —  Hist.Hicros. 
ann.  1 100. —  Ann  Conin.  1.  XI.  p.  Soa. 

'   Cartul.  S.  Sepiilc.  n°  91.  p.  i8a. 


'  Svrit.  in  hd.  emn.  iio3. 

°  Surita,  cité  en  note  par  Du  Gange,  ne 
(lit  rien  delà  leninie  de  Guillaume  Raimond. 
mère  de  Guillaume  Jourdain;  cette  dame, 
nommée  Adélaïde,  ou  Saiicia,  n'était  pas 
fille  de  Pons  III.  Sur  ses  rapports  de  parenté 
avec  Raimond  de  Saint-Gilles,  on  peut  con- 
sulter Yllistoire  géiiâtik  de  Languedoc ,  l.  II, 
note  37.  p.  ftgg-Goo.  On  y  voit  cjue  Guil- 
laume Jourdain,  quoi(|ue  ([ualilié  toujours 
nercu  de  Rainiond  de  Saint-Gilles,  ne  l'était 
cependant,  comme  on  dit.  (ju  à  la  mode  de 
Bretagne. 


l.KS  COMTES  DE  TRIPOEY.  479 

Bertrand,  comte  de  Tolosc',  fils  naturel  de  Raymond,  comte  de 
Saint  (lilles,  ayant  levé  plusieurs  trouppes  dans  ses  terres,  accompagné 
d'une  flotte  considérable  de  Génois,  partit  de  France  en  Caresme, 
l'an  1  109,  et  arriva  en  la  terre  sainte,  où  d'abord  il  eut  à  démesler 
avec  Guillaume  Jourdain  toucliantla  seigneurie  de  Tortose  et  du  Mont 
Pèlerin,  qu'il  pretendoit  lui  appartenir,  comme  héritier  de  son  père. 
Ce  différent  n'empescha  pas  qu'il  ne  formast  le  siège  devant  la  ville  de 
Tripoly,  avec  le  secours  des  Génois  et  de  Baudouin  1",  roy  de  Hiérusa- 
lem;  laquelle  lui  fut  enfin  rendue  le  dixième  jour  de  juin  de  la  mesme 
année,  et  en  fit  hommage-  au  roy,  qui  la  lui  avoit  accordée.  [Il  fut 
donc  en  réalité  le  premier  comte  de  Tripoli.  ]  Durant  ce  siège,  il  y  eut 
plusieurs  propositions  d'accommodement,  par  les  seigneurs  françois, 
entre  les  deux  princes;  et  enfin'  le  traité  fut  conclu  entre  eux,  par  le- 
quel il  fut  convenu  que  Bertrand  entreroit  en  la  possession  du  Mont 
Pèlerin  et  de  Tortose,  et  que  le  comte  de  Cerdagne  posséderoit  Arcas 
et  les  autres  places  ([u'il  avoit  prises.  Il  relira  aussi  de  Tancrède  celles 
qui  avaient  appartenu  au  comte  de  Saint  Gilles,  son  père,  et  dont  il 
s'estoit  emparé.  Mais,  incontinent  après*,  il  survint  quelque  division 
entre  les  familles  de  Bertrand  et  de  Guillaume  Jourdain,  où,  le  dernier 
estant  accouru,  il  y  reçut  un  coup  de  flesclic,  dont  il  mourut.  Ce  qui 
fait  voir  Terreur  de  Surita^  qui  rapporte  sa  mort  à  l'an  1  io3;  et  de 
ceux'^  qui  ont  écrit  qu'il  mourut  au  siège  d'Huesca,  l'an  1096, 

[Guillaume  Jourdain,  ainsi  que  Rainiond  de  Saint-Gilles,  est  nommé  par 
Pons  et  Raimond  II,  comme  comte  de  Tri|)oli\  quoique  ni  l'un  ni  l'autre 
n'ait  possédé  cette  ville,] 

'  Albei'tus  Aquensis,  I.  XI,  c.  in,  iv. —  '  Aibertus  Aquensis,  I.  XI,  c.  xii. 

Hist.  Hieros.  p.  608,  ann.  1108. —  Fui-  *  Aibertus  Aquensis,  I.  XI,  c.  xv.  —  Ful- 

cher.  i.  II,  c.  xvxvni,  xl,  xliu.  —  Wiil.Tyr.  cber.  i.  II,  c.  xxxix. 
I.  II,  c.  IX,  X.  '"  Surita,  indic.  anii.  1  io3,  p.  44. 

"  Aibertus  Aquensis,!.  XI,  c.  XV. —  Wiii.  '  Andr.  Bosch. 

Tyr.  XI.  I,c.x.— 67(roM.  OncH/.  p.  81.—  '  Cod.  diplomal.   t.    I,  n"  9,    11,    18, 

Hist.  des  Calt/jàes,  de  Watier,  p.  3o6.  —  p.  9,  1 1,  18.  —  ùntul.  S.  Sepiilc.  n°'  98, 

Cod.  diplomat.  t.  I,  tioS-li-i-].  97,  p.  i85,  190. 


480  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Après  son  décez,  le  conik'  Bcrtiaiid  devint  maislic  dArcas,  et  de 
toutes  les  places  qui  avoient  esté  possédées  par  le  comte  de  Cerdagne. 

[Entre  autres  donations  qu'il  fit  à  des  établissements  religieux,  nous  reniar- 
i|u<'rons  celle-ci.  f|ui  est  (lu  i"  décembre  iii^,  ou  peut-être  du  3o  no- 
M'inine  i  i  lo'.  Il  rend  à  l'église  du  Sâint-Sé[)ulcre  située  au  Mont-Pèlerin 
trois  nasaux  (ju'il  lui  avait  déjà  donnés  autrefois  pour  le  repos  de  i'àme  de 
(juitlaunie  Jouiduin,  son  cousin,  et  qu'il  avait  depuis  repris  et  réunis  à  son 
domaine. 

En  reconnaissanre  de  cette  générosité,  le  piieur  de  l'église  donne  au  comte 
lin  bon  clieval  et  un  excellent  mulet.] 

Il  uiourul-  en  l'année  que  le  siège  de  la  ville  de  Tyr  l'ut  levé,  c'est 
à  dire  en  l'an  i  i  i  i  ou  i  i  i  y. 

Quelques  auteurs  ont  douté  s'il  fut  fds  légitime  ou  naturel  du  comte 
de  Saint  Gilles,  veu  qu'il  lui  succéda  en  tous  ses  estats  tant  de  France 
que  d'outre-rner,  et  <jue  dans  son  testament  qu'il  fit  au  Mont  Pèlerin. 
il  ne  parle  d'aucun  autre  de  ses  héritiers  que  de  Bertrand.  IVIais^  Or- 
deric',  Guiberl  et  Guillaume  de  Malmesbury  disent  formellement  (pi'il 
esloit  né  d'une  concubine,  et  que  le  comte  de  Saint  Gilles,  son  père, 
le  choisit  poui-  son  liéritier,  (juod  in  aUquantis  patrissarci,  parce  qu  il 
a  voit  beaucoup  de  rapport  à  son  humeur,  à  son  esprit  et  à  son  incli- 
nation. Le  dernier  ajoute  qu'il  lui  fit  espouser  une  dame  de  Lombardie. 
nièce  de  la  fameuse  comtesse  !\b\thilde,  et  qu'il  en  eut  Pons,  qui  lui 
succéda  au  comté  de  Tripoly.  Ce  que  Gatel=*  et  quelques  autres  qui 
l'ont  suivv  ont  mal  conçu,  ayant  inventé  ipi'il  avoit  espousé  une  Ma- 
tliilde.  niepce  de  Maruse.  Orderic"  dit  iju'il  espousa  Hele  ouAlix.  fille 
de  Eudes  I",  duc  de  Bourgogne,  de  la  (pudle  il  eut  Pons,  et  que  cette 
dame  se  remaria,  après  le  décez  de  son  mary.  avec  Guillaume  Talevas. 


'   Cartul.  S.  Septik.  n"  ^8  .  i^.   19-2-194.  '  Orderic  ne  dit  rien  de  la  naissance,  lé- 

'  .4)1».  Coin.  I.  XIV,  p.  li^8.  —  Willelnuis  g-ilime  ou  non,  du  comte  Bertrand. 

Tyr.  1.  U.c.  wii.  wiii.  '"  Cale\ .  en  i' Hisloiie  des  comtes  de  Tolosc , 

'  Orderic,  1.  Mit.  p.  897.  —  Wilieim.  p.  lo.j.  —  Labbe.  en  ses  talileaux  ge'néa- 

Malniesb.  1.  IV.  p.  lôa.   i53.  — ■  Guiberl.  logiques. 

I.  If .  c.  XVIII.  ''  Orderic. /occ.  c/(. 


LES  COMTES  DE  TRIPOLV.  481 

comte  de  Poatieii.  Catel^  a  rapporté  le  contrat  de  son  mariage,  qui 
est  de  l'an  logS,  passé  en  présence  du  comte  de  Toloso,  son  père; 
d'où  il  s'est  persuadé  que  cette  dame,  qu'il  espousa  alors,  se  nommoil 
Electe.  Mais  le  même  titre,  inséré  aux  preuves  de  l'histoire  des  ducs  de 
Bourgogne  d'André  du  Ghesne'-,  fait  assez  voir  que  le  mot  à'ekcta  n'y 
signifie  autre  chose  (\\.\e  promise  {pacta),  son  nom  y  estant  seulement 
designé  par  la  lettre  A,  c'est  à  dire  Alix.  La  date  de  ce  mariage  me 
l'ait  croire  que 

Pons,  qui  lui  succéda  au  comté  de  Tripoly  n'en  estoit  pas  issu,  mais 
du  premier,  d'autant  cpi'au  tenqjs  du  décès  de  son  père  il  auroit  esté 
trop  jeune  pour  se  marier  avec  la  veuve  de  Tancrède,  et  pour  agir 
comme  il  fit;  l'histoire  faisant  foy  qu'il  entra  aussy  tosl  dans  le  manie- 
ment des  affaires.  Elle  est  pleine  des  actions  de  ce  prince^  que  je  passe, 
me  contentant  de  remarquer  qu'il  fut  tué  en  un  comhat  contre  ceux  de 
Damas,  (pii  estoient  venus  faire  des  courses  dans  ses  terres,  ayant  esté 
ahandonné  méchamment  par  les  Suriens  qui  habitoient  les  montagnes 
de  Liban,  vers  l'an  1 1  36.  Il  espousa**  Cécile,  veuve  de  Tancrède ,  prince 
d'Antioche,  à  la  persuasion  de  ce  prince,  qui,  estant  au  lit  malade,  et 
vovant  à  ses  costez  sa  femme  et  Pons,  qui  promettoit  beaucoup  à  ce 
temps  là ,  crut  qu'il  devoit  les  convier  de  se  marier  ensemble  après  sa 
.  mort,  pour  le  bien  et  l'utilité  de  la  terre  sainte.  Il  laissa  de  cette 
alliance  le  comte  Raymond  (jui  suit. 

Raymond,  II" du  nom^  succéda  à  son  père  au  comté  de  Tripoly  et  ven- 
gea généreusement  sa  mort,  ayant  défait  les  Suriens  et  les  ayant  punis 

'   Catel ,  on  l'Histoire  des  comtes  de  Tolose .  \i\  ;  i.  XtV,  c.  v,  wiii.  —  Ann.  Comit.  I.  \IV, 

p.  15-2.  P-  àû8. 

-  knd.duLhesne.Hisl.  des  ducs  de  Bout;-  "  Albertiis  Aquensis  ,  I.  XII,  c.  \i\.  — 

gogne ,  Preuves ,  p.  87.  Willelmus  Tyr.  1.  XI ,  c.  xviii  ;  I.  XIV,  c.  vi  ; 

Alberlus  Aquensis.  I.  XII.  c.  xi\.  —  1.  XXI.  c.  v.  —  Malmesljur.  I.  IV,  p.  i53. 

Fuiclier.  I.   lit.  c.  xi,  xxxiv,  .\lii.  li.  —  —  Continuât.  Aimoin.  1.  V,  c.  l;  c.  xlix, 

Hist.  Hicros.  umi.   112-2,  p.   G 16. —  Will.  édit.  iSCy,  ia-8°. 

Tyr.  1.  Xi     c.  xix;  I.  Mil.  c  vu.  ix.  xvi.  '  Willelmus  Tyr.  I.XIV,c.  -xxm. 


/i82  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

|)ai'  (livors  supplices.  Au  mesmc  temps'  le  sultan  Sanguin,  ayant  apfiiis 
la  dellaile  de  Pons,  vint  dans  le  couilé  de  Tripoly,  et  y  assiégea  le 
chasteau  de  Montlenand.  Mais  comme  le  comte  le  poursuivoit,  après 
hiy  avoir  l'ait  lever  le  siège,  il  fut  fait  prisonnier  par  luy-  dans  un  com- 
bat dans  lequel  il  se  vit  engagé,  et  où  se  trouvèrent  aussy  le  roy  de  Hié- 
rusalem  el  le  prince  Raymond  d'Antiochc,  qui  estoient  venus  à  son 
secours.  Ensuite  de  cette  deflaite,  Sanguin  remit  le  siège  devant  la 
place,  dans  laquelle  le  roy  et  le  prince  s'estoient  enfermez,  et  la  pressa 
de  près.  Enlin,  sur  lavis  qu'il  eut  de  l'arrivée  d'un  grand  secours  et  de 
l'approclie  de  Jean  Comnène  avec  une  puissante  armée,  il  traitta  avec 
les  assiégez ,  dont  la  principale  condition  fut  qu'ils  lui  remetteroient  (sic) 
la  place  entre  les  mains,  et  que  lui  il  metteroit  le  comte  en  liberté.  Il 
se  trouva  ensuite^  au  siège  et  à  la  pi'ise  de  la  ville  de  Belinas,  dite  en 
latin  Paiieas;  et  quelque  temps  après  il  fut  tué  par  les  Assassins*, 
comme  il  rentroit  dans  Ti'ipoly,  vers  l'an  i  i  Ha.  Il  avoit  espousé  Odiarte 
ou  Hodieriie'',  lille  de  Baudouin  II,  l'oy  de  Hiérusalem,  et  laissa  de 
cette  alliance  Raymond'',  comte  de  Tripoly,  et  Melissende '',  qui  lui 
accordée  en  mariage  à  l'empereur  Manuel;  mais  elle  ne  l'espousa  pas. 
(îinnamus'*  s'est  mespris,  écrivant  que  ce  fut  à  cause  qu'elle  n'estoit  pas 
issue  de  lègiliuic  mariage.  Elle  mourut'  sans  avoir  esté  mariée. 

Havmoâd,  HE'  du  nom  '",  surnonnué  IpJrtdic,  comte  de  Tri[)oly,  avoit  à 
peine  atteint  l'âge  de  douze  ans  lorsque  son  père  mourut.  Il  fut  fait  pri- 
sonnier" avec  plusieurs  autres  qui  estoient  venus  pour  faire  lever  le  siège 
mis  devant  Harenc  par  Moradin,  au  mois  d'aoust  l'an  i  i(i5;  et  api'ez 


'   \Villf'liiuis  Tyi'.  I.  XIV,  c.  XXV,  xxwi. 

XXVIII. 

"  La  construction  de  cette  jihrase  la  rend 
obscure.  C'est  le  comte  de  Tripoli  qui  fut  fiiit 
prisonnier  par  Sanguin. 

'  WiilelmusTjr.  1.  XV,  c.  ix,  x. 

'   Wiilelnius  Tyr.  I.XVlI.c.  x\i.  xvii.xix. 

'  Willelmiis  Tyr.  1.  XII.  c.  n;  1.  X\II. 
c.  XIX  :  1.  XXI,  c.  V. 


'   VVillelinns  Tyr.  I.  XVII,  c.  xix. 

'  Wiilelnius  Tyr.  I.  X\lll,  c.  \\\,  wxi. 

'  Cinnaïuus,  i.  IV,  p.  Q27. 

'  Lignage  d'outre-mn-,  c.  v,  vu. 

"  Willelmns  Tyr.  I.  \Vtt.  c.  xix. 

"  Wiilelnius  Tyr.  1.  XIX  ,  c.  ix.— Cinna- 
ïuus. p.  a34.  —  Boiijjai's,  p.  118a.  — 
Cod.  diplomal.  t.  I,  n°  3o,  p.  Sog,  n°  5i. 
|).  â-2. 


LES  COMTES  DE  TRIPOLY.  .         /i8:i 

liiiit  ans'  de  captivité,  pendant  les  quels  il  souffrit  beaucoup,  il  fui  mis 
en  liberté,  moyennant  une  rançon  de  80,000  besans  d'or;  et,  inconti- 
nent après,  le  roy  Aniaury  estant  décédé  Tan  1  170'-,  il  l'ut  éleu  bail 
et  rc;!;ent  du  royaume,  et  tuteur  du  jeune  Baudouin  IV.  Eu  la  (pielle 
année  il  espousa  Escbive,  veuve  de  Gautier,  prince  de  Galilée  et  de 
Tabarie,  au  droit  de  laquelle  il  posséda  cette  pi'incipaiité.  Il  eut  de 
grands  démeslez^  et  de  fasclieuses  ([uerelles  avec  Guy  de  Luzignan, 
comte  de  Japbe,  qui  causèrent  par  leurs  suites  funestes  la  ruine  pics- 
que  entiéie  de  la  terre  sainte  et  relevèrent  le  cceur  des  Sarrazins.  Car 
(iuy'  ayant  esté  fait  roy  après  Baudouin  IV,  dont  la  mort  est  imputée 
]iai'  (piebpies  auteurs  au  comte  de  Tripoly,  il  conçut  un  tel  dépit  de  ce 
qu  il  lui  avoit  esté  préféré^,  que  dans  la  bataille  (jne  les  clirestiens 
eui'eiit  contre  Saladin,  sous  la  conduite  de  ce  roy,  (pii  y  fut  fait  pri- 
sonnier, il  prit  lascbenienl  la  fuite,  et  exposa  toutes  les  forces  de  cet 
estât  à  la  boucberie  de  ce  sullan,  qui  sci-ut  bien  s'en  ])révaloir  dans  la 
suite,  pour  satisfaire  à  sa  vengeance  particulière*'.  Mais  il  ne  jouit  pas 
longtemps  du  fruit  de  sa  trabison  :  car  comme  il  relournoil  en  la  xillc 
de  Ti'ipoly,  dans  le  dessein  de  la  livrer  entre  les  mains  de  Saladin, 
suivant  les  traitez  qui  estoient  entre  eux,  il  fut  trouvé  moif  (piin/!e 
jours  après  cette  deffaite,  l'an  1  187. 

Quelques  auteurs^  disent  fpi  on  trouva  après  sa  mori  des  mar([ues 
de  la  circoncision,  qu'il  avoit  l'eceue  depuis  peu. 


'  Willehiuis  Tyr.  1.  \X ,  c.  xxx. 

'  Willelmiis  Tyr.  I.  XXI,  e.  v.  —  Math, 
i^aris,  ann.  ii8'i.  p.  98. —  Conliiniat.  de 
Giiill.  (le  Tyr.  I.  XXIII,  e.  1.  iv,  vi. 

'  Willelmiis  Tyr.  I.  X\1I.  c.  ix. 

''   Voir  Les  Itoys  de  HU'rustileiii. 

'''  Jaeobus  do  Vitriaco,  1.  I.  c.  xcxiii. 
xcxiv,  xcxv.  —  Satiul,  1.  III,  part.  9, 
c.  IX. —  Iloveden.  p.  G3G.  —  Rndiilpli.  de 
Dicelo.  pages  Gio,  (ii-a.  —  Malli.  Paris, 
ann.  ii88,  p.  lo.'i. —  Vincent.  Beliov. 
Siicciil.  Iiixt.  I.  \\X,  c.  xLiii.  —  Giiill.  de 
INang.  Cliitiii.  arni.  i  i  87.  p.  8/1 ,  édit.  de  Gé- 


raud.  —  Gontin.  I.  Wlll,  c.  xxi\.  xxvi,  xi.ii. 

'  Selon  Coggesliale(  C/)ro)(.  Terne  Sanclir 
apiid  Marten.  Ampliss.  coll.  t.  V,  col.  55fl- 
55G),la  l'éconciiiation  du  comte  de  Tripoli 
avec  Gui  de  Lusignan,  avant  la  bataille  de 
Tibt^iiade,  avait  été  sincère,  et  sa  conduite 
dans  la  bataille  fut  à  l'abri  de  tout  reproche. 
\  aissette  (fllst.  de  Languedoc  A. W^  p.  ioy- 
6O0  et  p.  G46-6i8)  et,  d'après  lui,  L'Aride 
vcrijkr  les  dates  (Comtes  de  Tripoli),  on( 
adopté  le  récit  de  Coggeshale. 

'  .Monach.  S.  .Mariaui .  p.  90. —  Sauut. 
I.  m,  pari.  9.  c.  IX. 

Gi. 


/i8-'i  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

D'aulros  escrivenl  (jnil  iiioiii'iil  après  avoir  perdu  IV'S[)rit',  ol  sans 
recevoir  les  derniers  sacreinens.  Alberic-  [et  Cogffeshale  |  tasche[nt] 
(le  l'exempter  dn  blasnie  de  cette  trahison;  d'autres  tiennent^  qu'il  tut 
empoisonné,  on  (|u"il  mourut  de  desplaisir  d'une  perte  si  signalée  que 
la  terre  sainte  soulïroit  par  cette  delVaite.  Tant  y  a  qu'il  mourut  sans 
enfans.  Il  se  voit  un  sceau  de  ce  prince*  attaché  à  des  lettres  de  l'an  1181. 
parles  (juelles  il  lait  quelques  donations  à  Elize,  danioisellc  de  chambre 
de  la  comtesse  Eschive,  sa  femme,  qui  représente,  d'un  costé  un  che- 
valier descendant  d'un  rocher,  et  tenant  un  étendart  baissé  avec  cette 
inscription  :  RAYMVNDVS  COMES  TRIPOLITANVS;  et.  de 
l'autre,  une  ville  fermée  avec  cette  légende  :  Et  hec  sua  civitas  Tri- 

POLIS^. 

[La  ville  de  Tripoli''  l'ut  assiégée  en  1  1  98  par  Saladni,  qui  leva  le  siège  peu 
après.] 

Raymond,  fds  de  Boëmond  IIP,  prince  d'Antioche,  succéda  au  comte 
Haymond,  non  comme  son  plus  proche  parent,  comme  veut  le  moine  de 
Saint  Marion  d'Auxerre  ^  mais  en  vertu  de  la  dernière  disposition  de 
ce  comte,  qui  le  fit  son  héritier  universel  en  tous  ses  biens"-',  à  cause 


'  .Matli.  Paris,  ad.  de  Diceto. 

"  Alljei'ic.  nnn.  1187. —  Voir  la  iioU> 
précédente. 

■  E.rjivdit.  Asitit.  Fridcr.  I ,  p.  ig.  — 
(lonliiiual.  de  Ciuiliaiime  de  Tyr.  I.  XXIII, 

C.   \LVI1. 

'  Ciirtiil.  (le  Manos/jue.  —  Cod.  diplomal. 
1. 1.  Il"  i,  p.  983. 

'  D.  Vaissette  {Hist.  génér.  de  Langued. 
I.  11 ,  Preuves,  col.  igy  )  et,  après  lui .  L'Ail 
de  vérifier  les  dates  (Comtes  de  Tripoli] ,  ont 
décrit  un  sceau  semblable ,  mais  appartenant 
à  Raimond  II ,  à  la  suite  d'un  acte  de  jan- 
vier 1 1  io.  Ce  seigneur  est  Raimond  I".  Dans 
L'Art  de  vérifier  les  dates,  qui  n'n  pas  compté 
Raimond  de  Saint-Gilles  parmi  les  comtes 


<le  Tri[)oli .  ce  sceau  n  était  pas  particulier  à 
ce  prince.  Séb.  Paoli,  à  la  suite  de  l'acte  de 
1  1 81 ,  dit  qu'à  ce  diplôme  était  joint  le  sceau 
ordinaire  des  comtes  de  Tripoli;  et  la  repré- 
sentation qu'il  en  donne  (t.  1,  pi.  2%n"'  aS)  se 
rapporte  à  la  description  de  Du  Gange. 
(jMoique  ce  sceau  appartienne  à  un  diplôme 
lie  l'an  1  i(j3.  n°  3iS.  p.  io.  Le  nom  y  est 
écritRâiMCiXDUs.etla légende  Et  iiec  soa,  etc. 
On  n'y  voit  point  la  trace  du  roclier  dont 
parle  Du  Cango. 

"  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.   I.   \\l\, 

c.   XI,   p.    1  lÇ)-l-i0. 

'   Marin.  Sanut.  I.  lit,  part,  y,  c.  w. 
'  Monacb.  S.  Mariani,  ]).  90. 
'  Lignage  d'outre-mer,  c.  iv,  \. 


LES  COMTES  DR  TRIPOLY.  'i85 

qu'il  Tavoit  tenu  sur  les  fonts  de  baptesme,  pourveu  qu'ils  ne  vinssent  à 
estre  réclamez  par  les  comtes  de  Tolose;  au  quel  cas,  il  seroil  tenu  de  les 
restituer.  Depuis,  le  prince  Boëmond  111  traita  avec  son  fds  Raymond 
et  l'institua  son  héritier  en  la  principauté  d'Antioche  et  ses  dépendan- 
ces, à  condition  qu'il  abandonneroit  le  comté  de  Tripoly  à  Boëmond 
son  frère  puisné,  qui  prit  ensuite  le  titre  de  comte  de  Tripoly.  Roger 
d'Hoveden^  dit  que  la  fennin'  du  comte  Raymond  III,  voyant  son  mary 
décédé,  mit  la  ville  de  Trijioly  au  pouvoir  de  Raymond,  prince  d'An- 
tioche, qui  en  donna  après  le  gouvernement  à  son  fds  Joscelin.  Mais 
cet  auteur-  se  mesprend  premièrement  au  nom  de  Raymond,  ([u'il 
donne  au  prince  d'Antioche,  qui  se  nommoit  Boëmond;  en  second  heu 
en  celui  de  Joscelin,  qui  n'est  reconnu  par  aucun  auteur. 

Boëmond  IV,  fds  puisné  de  Boëmond  111,  ])rince  d'Antioche,  fut  non 
seulement  comte  de  Tripoly,  mais  encore  prince  d'Antioche,  comme 
j'ay  remarqué  parlant  de  ces  princes.  Guillaume  de  Neubourg-  dit  que 
de  son  temps  le  comté  de  Tripoly  eut  quelque  relasche.  et  ne  fut  pas 
si  fort  mquiété  par  les  Turcs.  Il  eut  pour  successeur'  en  ces  deux 
eslats  son  fds 

Boëmond  V,  prince  d'Antioche  et  comte  de  Tripoly',  qui  fui  père 
de 

Boëmond  VI,  sous  le  quel  les  Sarrazius  se  rendn-cnt  maistres  de  la 
principauté  d'Antioche.  Il  mourut  le  i  i'- jour  de  may,  l'an  1276.  En  la 
quelle  année 

'   Hoveden,p.  636.  relet,  son  mari.  Il  nomme  son  frèic  Henri 

■  Will.  Neubrig.  1.  III,  c.  \\\.  en  tête  des  hommes  qui  composaient  la  cour 

'  Voir  ci-dessus ,  Les  Princes  d'Antioche,  où  cette  vente  fut  produite.  {Carlulaive  des 

1).  .2o5.  Tectoniques,  aux  archives  de  Berlin.)  Nous 

'  Ce  prhice,  dans  mi  diplôme  de  l'an  n'avons  trouvé  nulle  part  aillem-s  la  men- 

i-i36,  conlirme  aux  chevaliers  Teutoniques  lion  de  cet  Henri  d'Andoche  ou  de  Tripoli, 

la  vente  de  deux  casaux  que  leur  avaient  qui  n'était  peut-être  c|u'un  lîls  naliirej  de 

faite  Isabelle  de  Betlisan  et  Bertrand  Por-  Boémond  IV. 


'i8G  I.KS   FAMILLES  DOUTIiE-Ml:;». 

BoËMOND.  Vll'dii  nom',  coiiito  de  TripoU.  son  fils  et  de  Sihylle  d'Ar- 
ménie, <nii  esloil  en  l;i  lulelie  de  l'évesque  de  Tortose,  recul  l'oi'dre  de 
chevalerie  |»iii  les  nuiins  du  l'oy  dAiménie,  sou  onde.  11  lil  lioniuiage^ 
de  son  coinlé  èi  (lliailes,  1"  du  nom,  loy  de  Sicile,  en  qualité  de  roy  de 
Hiérusaleiu.  1  an  i277.  H  eut  à  démeslei'^  avec  le  seigneur  de  Giblet 
en  Tan  i->, 70.  et  avec  Paul,  évesque  de  Tripoly,  sou  oncle'',  en 
1  au  I  ■<7<S  el   I  •^79.  et  ToMigea  de  se  retirer  de  la  terre  sainte. 

Le  roy  conserve  une  luonnoye  d'argent  de  ce  jtriuce  qui  a  diincosté 
cette  incri|iliou  :  Boemvm)vs  sei'Timvs,  et  de  l'autre  un  cliasteau  à  trois 
touis,  et  ces  mots  à  l'entonr  :  Tripolis  civitas  Sïrie. 

11  mourut  le  19"  jour  d'octobre,  l'an  1  287  ^  sans  laisser  aucuns  en- 
fans  de  Marguerite,  fille  de  Louys  d'Acre,  vicomte  de  Beaumont,  qui 
est  qualifiée  niepce  de  Marguerite  de  Bourgongne,  comtesse  de  Ton- 
nerre, reyne  de  Sicile.  Celte  princesse,  ayant  survécu  à  son  mary'^,  se 
letira  en  la  cour  de  Fi'ance,  el,  y  estant  décédée,  elle  lut  iuliumée  eu 
l'esglise  du  monastère  de  Maubuisson,  où  se  voit  encore  son  épila])lie. 
qui  manpu'  le  tem])s  de  sa  mort,  en  ces  termes,  sur  un  loudjeau 
élevé  et  couvert  de  plaques  de  enivre,  sur  le  quel  se  voit  la  figure  de 
cette  princesse  : 

ffCy  gist  Marguerite,  lille  monseigneur  Loys,  lils  le  roy  de  Jérusa- 
"lem,  vicomte  de  Biaumont:  femme  monseijjneur  Bemont,  prince 
rf d'Antioche,  conte  de  Triple,  (jni  trespassa  l'an  mil  trois  cens  vingt 
rrkuict,  le  neufviesme  joui'  en  avi'il.^' 

Le  tombeau  est  parsemé  de  croix  de  îliérusalem  dans  des  losanges 
de  gueulle,  et  de  lyons  rauq)ans  dans  des  losanges  de  sable  fleurdelyzé. 
il  est  encore  couvei't  aux  costez  de  plaques  aussy  de  cuivre,  toutes 
parsemées  de  lleui's  de  lys,  sur  un  fond  en  azni'''. 

'   Snnut.  I.  Il],  part.  i-i.  c.  \i\.  wii.  ^  Lignage  d'outre-mer,  c.  iv,  v. 

"  Saillit.  I.  III,  part.  i-i,c.  \vi.  °  Du  Caiige,  Histoire  de  Conskiiiliiiojjlc, 

^  Saiiiil.  I.  111.  part.  1  a  ,  c.  \iv,  wii. —  ji,  10G. 
De   Mas-I^atiie,    llinl.   de  Clii/pre,    t.   III.  '  (le  mominient  a  été  (li'triiit  en  1798, 

p.  G62-G68.  avec  tcms  ceux  que  Ton  voyait  autrefois  dans 

*  Raynald.  anii.  1978.11"  81;  lo.-jfj,  hit.  l'église  de  Maubuisson.  (Dulaure,  Environs 

—  (lontin.  deCiuill.clo  Tyr.  I.XXXIV.  c.  wi.  de  Paris.  (.  II.  p.  .3.3i .  et  note  a.) 


LES  COMTES  DE  TlUPOLY.  ,         'iH7 

Après  la  mort  do  Boëmond,  la  comtesse  Sibylle  sa  mère  fil  ses 
elïorls  pour  se  conserver  le  comté  de  Tripoly,  et  voulut  engager  les 
habitans'à  lui  faire  hommage.  Mais  ils  lui  respondirent  qu'ils  ne  le  pou- 
voient  faire  au  préjudice  de 

Lucie,  sœur  du  prince \  qui  esloit  en  âge  pour  tenir  terre,  et  estoil 
pour  lors  mariée.  Ils  luy  accoi'dèrent  neantmoins  qu  elle  pourroit  gou- 
verner le  comté  de  Tripoly  jusques  à  ce  que  Lucie  et  son  mary,  qui 
estoient  absens,  fussent  de  retour.  Ensuite  de  quoi  la  comtesse  Sibylle 
eslablit  Bertrand  de  Gibelet  pour  gouverneur  de  la  ville.  Lucie,  ([u' Aui- 
mirato-  nomme  mal  Luciane,  esloit  mariée  à  Narjot  de  Tocy  ou  de 
ToucY,  gentilliomme  françois  du  diocèse  d'Auxerre,  et  [qui]  esloit  fils 
de  Narjot  de  Toucy,  qui  avoit  esté  bail  et  ré;;ent  de  l'empire  de  Cons- 
tantinople',  et  de  la  fille  de  l'impératrice  Agnès  de  France  et  de  Théo- 
dore Branas  ou  Vranas.  [Aussi  le  roi  Louis  IX  l'appelait-il  son  cou- 
sin*.] Le  cavalier  Loredano^  luy  donne  mal  le  nom  de  ÏS(U'[fe  Triulci. 
S'estant  retiré,  après  la  prise  de  Conslanlinople®  par  Michel  Paléo- 
logue,  au  royaume  de  Naples,  le  roy  Charles  P'' lui  donna  la  seigneurie 
de  la  Terza  en  la  terre  d'Otrante,  et  le  fil  amiral  du  royaume,  avec  la 
quelle  dignité  il  paroist  dès  l'an  1272;  et, ayant  espousé  Lucie,  le  comté 
de  Tripoly  lui  échui  au  di'oil  de  sa  femme,  estant  pour  lors  absent  et 
probablement  au  royaume  de  Naples.  Mais  à  peine  il  en  entra  en  pos- 
session ^  la  vdle  de  Tripoly  ayant  esté  prise,  incontinent  après  que  ce 
comté  lui  échut,  par  Mclec  Messer  [Kelaoun-Malek  el-Mansour],  sul- 
tan de  Babylone  [c'est-à-dire   d'E;;y])le],  qui  s'en   rendit  le  niaistre 

'   Snnul.  I.  111.  jiail.  \.-i,c.  \x.  "   Ainniiriilo  Siiinmonle,  I.  III. 

-  AiimiiiMlo,  DeUc  failli  o-l.  Ycujiolit.  t.  1 ,  '  Samit.  1.  III,  part.  ia,c.  ao. —  Steru. 

|).  197.  ann.    ia8().  —  Wadding^.   ann.    ia88.  — 

'  Hist.  de  Coiistiiiitinoiilc.l.  W.  u'  -iù.  Aithoi).  cap.    .5a.  —  Gio.    Villani,  I.  \1I, 

*  Joinville,('ilit.  do  Du  Cauge,  |i.  f)'i.  l'I  c.  cxwiii.  —  Pacliyni.  1.  VII,  c.  xxxii.  — 

Observ..  p.  90.  —  Ilist.  de  France,  1.  \.\,  RaynakI.  anii.    laSg,  n.   G5,  66  et  suiv. 

p.  365,  rf,  et  note  8.  ann.    lago,   n°'   1,    a. —  Nicol.    Trivelt. 

^  Il   caval.   Loredano,    ///.f/.   de   Clitjjire .  ann.  laSS.   —  Cad.  diphmal.  I.  I.  n"  aai), 

p.  18a;  I.  IV,  V,  Irnd.  lï-auç.  t.  1.  p.  aoi.  p.  a68. 


'i88  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

apiTs  un  mois  de  siégo,  le  •îG"  jour  d'avi'il  lan  i  288  ,  ou  l'aunée  sui- 
vante, comme  écrit  Aitliou,  et  la  fit  démolir.  Il  mouiiit  au  royaume 
de  INaples,  lan  1292,  laissant  la  comtesse  Lucie  sa  femme,  veuve  de 
lui.  Il  eut  d'elle  Pljilippe  de  Toucy  \  seigneur  de  la  Terza,  amiral  de 
Sicile,  au(|uol  Léonor,  fille  de  Charles,  If'  du  nom,  roy  de  Sicile,  fut 
accordée  en  mariage;  mais  les  promesses  en  furent  déclarées  nulles,  à 
cause  du  bas  âge  de  la  princesse,  par  bulle  du  pape  Bonil'aceVIII,  du 
mois  de  may  lan  i3oo. 

[Le  comté  de  Tripoli  avait  été  dès  l'origine,  comme  on  l'a  vu,  une  des 
quatre  grandes  baronnies  ou  seigneuries  de  tout  le  rovaume,  et  non  pas. 
romme  le  prétendent  rpieifpies  personnes  mal  instruites -,  une  des  (jualre  ba- 
ronnies de  la  seigneurie  de  Jérusalem  en  particulier.  On  peut  lire  dans  deu\ 
diplômes,  l'un  de  Boëraond  VI  (i955)^,  l'autre  de  BoëmoncI  VII(l278)^ 
les  noms  et  les  titres  de  plusieurs  des  vassaux  des  comtes  de  Tripoli.  Quant 
aux  seigneuries,  villes,  châteaux,  renfermés  dans  les  limites  du  comté  de  Tri- 
poli, on  en  trouve  la  nomenclature  dans  les  Notices  géograpliiipies  de  Sébas- 
tien Paoli  ■'. 

Ln  diplôme  du  comte  Raimond  II  (  1  i/i3)^  nous  donne  i'énumération  de 
fous  les  lieux ,  terres  et  casau.x  de  ce  comté  qui  avaient  été  concédés  par  di- 
verses personnes  au  Saint-Sépulcre  de  Jérusalem,  et  dont  ce  miMuc  comte  lui 
conbrme  la  possession.] 

'  .\nselme.  Généalog.tAl.  p.  ugû.  (Voir  '  Cod.  diplomat.  (.  I,  n°  isG.  p.  ii8. 

Les  Princes  d'Antiochc.)  "  Cod.  diploimil.l.l  ,n"  1  55  ,  p.  199-aoo. 

"   I^abbe,  Abrégé  royal  de  l'iilUiuicc  chro-  Cod.  diplomat.  I.  1.  p.  iay-iSa. 

nol.  etc.  I.  I,  p.  55o-55i.  "  Curlul.  S.  Sepulc.  u'  97.  p.   190-192. 


LES  COMTES  TITULAIRES  DE  TRIPOLV,       •         .       Zi89 


LES   COMTES  TITULAIRES   DE  TUII'OLV. 


[Le  (ilre  de  comte  de  Tripoli'  élail  généralement  réservé  à  l'héritier  du 
trône  de  Chypre.  Ainsi] 

PiERUE  DE  Llsignan,  fils  aillé  do  lingues,  1V'=  du  nom,  roy  de  Cypre, 
lut  créé  par  son  père  comte  de  Tripoly-.  Estairt  parvenu  à  la  couronne, 
il  fit  une  entreprise  avec  les  chevaliers  de  lîhodes,  les  Vénitiens  et  les 
Génois,  sur  la  coste  de  la  terre  sainte;  mit  le  siège  devant  la  ville  de 
TripolY\  la  piit  d'assaut  cl  la  démolit;  ce  ([ui  arriva  en  l'an  1360.  En 
la  quelle  année  il  fit 

Pierre  de  Lusignan,  son  fils  uni([ue,  comte  de  Tripoly '.  Lequel  ayant 
succédé  à  son  père  au  royaume  de  Cypre  en  l'an  i3G8, 

Jeain  de  Llsigxan,  piince  d'Antioche,  son  oncle  et  son  tuteur,  eut 
cette  dignité,  suivant  un  auteur  moderne ^  ce  (pi'il  y  a  lieu  de  révo- 
(juer  en  doute. 

[Ce  même  auteur,  Est.  de  Lusignan  '',  ne  nomme  pas  Jean  parmi  les  comtes 
titulaires  de  Tripoli  dans  ses  Généalogies  placées  en  tète  de  son  Histoire  de 
Chypre.] 


'  De  Mas-Latrie ,  t.  II.  p.  5 19,  noie  G.  "  Il  caval.  Loreilaiio,   llisl.  de   Uiiijjiv. 

-  Il  caval.   Loredano,   Hisl.  de    Chjprc ,  I.  VU,  p.  384;  t.  1,  p.  h-?.u  —  Assises  de 

I.  VI,  p.  3-3.'i ,  329  ;  trad.  l'raiiç.  1. 1,  p.  358-  .Jcvusal.  éàit  de  Labbe,  p.  iSy.  /i.58  ,  .''i63. 

;if;'4.  — Waddin(j.  ann.  i3G8,  ri°  3. 

■■'  Il  caval.  Loredano,  Uisi.   de   Cliijpie .  '  Est.  de  Lusignan,  en  ses  Gc'««(/og(M  (/c 

I.  VII,  p.  38i;  Lrad.   frani;.   t.  I .  p.  /ii8-  67  nobles  mriisoiis ,  elc.  c.  1,1.  |i.  Ç).^. 

^i,,-,,  '   (Inii'id,  des  coiiiles  de   Tripoli,  loi.  'i;i. 

G  2 


ÛM  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

.I\(.)i]i:s  i)K  IjUSIGnan,  son  lils,  la  Iciioil  en  laii  iSy/i',  si  nous  (MI 
iM'oions  le  cavalier  Loredano. 

1 11  l'avait  reçue  de  son  cousin,  le  roi  Pierre  11,  f|ui,  le  l'y  oclobre  1872  ^. 
donna  ou  confirma  les  orands  ollices  et  les  litres  lionoriliques  du  royaume  à 
divers  jjrands  |)ersonna;;es.  | 

(Jaeicjucs  uns  oscrivenl  (luil  Tohliiil  du  loy  Pierre  11,  eu  laveur  de 
son  niaria;;e  avec  Marie  de  Lusijjnan,  sœur  de  ce  roy;  le  quel  par  son 
testament  du  17  octobre  1082,  institua  ce  sien  beau-frère  héritier  de 
tous  ses  estats;  mais  tous  les  barons  deCypre  adjugèrent  la  couronne  à 
.laques  de  Lusiguan,  connestable  de  Cypre,  qui  estoitpour  lors  prison- 
nier dans  Gennes.  11  eut  de  sa  femme  Pierre,  comte  de  Tripoly,  Jean, 
Escliive  et  Léonor. 

PiERBE  DE  LusuiNAN  succéda  à  SOU  père  au  comté  de  Ti'ipoly^.  i.e  loy 
Jaques  I"'  lui  lit  espouser  en  ian  1887,  sa  lille  Isabelle  de  Lusignan, 
de  la  quelle  il  n\n\[  point  denfaus. 

Jean  de  Lusignan,  son  frère,  paroist  ensuite  avec  celte  qualité,  sous 
le  roy  Jaques,  Tan  1  896  ;  en  la  quelle  année  il  se  trouva  ])résent'',  avec 
les  barons  du  royaume,  à  la  procuration  que  le  roy  lit  délivrer  à  Jean 
de  Lusignan,  seigneur  de  Barul,  son  neveu,  pour  aller  en  France  con- 
tracter alliance  avec  le  roy  Charles  VI,  où  il  est  nommé  le  premier. 

Pierre  de  Li'sig.nan,  comte  île  Tripoly,  se  trouva  présent  au  traité 
de  mariage-'  d  Anne,  fdle  de  Janus,  roy  de  Cypre,  avec  Louys  de  Sa- 
voye,  comte  de  Genève,  et  depuis  duc  de  Savoye,  l'an  iho9,. 

[Il  est  nommé  aussi  comme  témoin  d'un  acte  de  la  même  année,  8  juillet". 


'    Loredfliio,  I.  \ttl,  1\.  p.  ôog,  ôii.—  ncal.  des  rois  de  Ci/pre ,  l'ol.  :ia  v'.  —  Clioiv- 

llisi.  de  Ci/pre ,  p.  2o3.  ^''^ff'" '  ^''^-  '^'  t'il'lenu  gt'nénlogique. 

-  De  Mas-Lnlrie,  lli.ti.  de  Chypre,  t.  II,  "  Titre  du  Trésor  du  roy.  —  De  Mas-La- 

p.  o5i.  Irie,  l.  II,  p.  iaS,  et  noie  1. 

Loredano,  l.l\.  p.  Ti-îo;  liad.  IVaiiç.  '  Preuves  de  Vhisloire  de  Savoye ,  p.  305. 

t.    H.  p.   ii/i.  —  Est.  do  Lusignan.    Gc-  "  De  Mas-Latrie,  t.  Ht.  p.  •'?. 


LES  COMTES  TITULAIRES  DE  TRIPOLI.         .  ^t91 

par  lequel  le  roi  Jean,  lils  de  Janus,  dunne  procuralioii  an  cardinal  Hugues  de 
Lusignan  pour  s'occuper  de  tout  ce  qui  pourra  intéresser  le  royaume  de  Chypre. 
Selon  Etienne  de  Lusignan',  ce  Pierre  est  le  même  que  le  fils  de  Jacques, 
comte  de  Tripoli;  car  il  vécut  longtemps,  dit-il,  mourut  sans  héritiers,  et  eut 
Jean  Fures  ou  Tal'ures  [)our  successeur.  Mais  comment  concilier  son  lilre  de 
comte  de  Tripoli,  qu'il  scmlile  avoir  acquis  dès  1887  en  épousant  la  lille  du 
roi  Jacques,  et  qu'il  portait  encore  en  i/iSa.  avec  le  même  lilre  donné  à  son 
frère  Jean  en  iSgô  ? 

Ce  dernier  n'est  pas  nommé  par  Elienne  de  Lusignan  parmi  les  comtes  de 
Tripoli.  Cependant  nous  l'avons  vu  qualifié  de  ce  (ilre  dans  un  acie  de  i3f)5. 
Etait-il  l'aîné,  et  Pierre  fut-il  son  successeur?  Alors  ce  serait  par  anlicqiation 
(|ue  l'historien  Lorédan  aurait  nommé  Pierre  comte  de  Tripoli,  dès  iSSy.  Si 
Pierre  était  l'aîné,  il  faut  que  Jean  ait  ét(''  son  successeur,  et  que  le  Pierre 
vivant  en  iA3a  soit  un  personnage  difTérent  du  premier.  C'est  ce  qui  paraît 
le  plus  probable;  car,  entre  Jean  et  le  second  Pierre,  il  faut  placer  le  prince 
Jean,  fils  du  roi  Janus,  qui  fut  dès  sa  naissance,  en  l'ii/i-,  nonnui-  prince 
d'Antiocbe  et  comte  de  Tripoli  :  titre  ([u'il  conserva  probablement  jusqu'à  son 
avènement  au  trône  en  i/i3a.  La  suite  des  coniles  titulaires  de  Tri{)oli  sera 
donc  telle  que  l'a  établie  Du  Cange,  sauf  l'omission  du  prince  Jean,  que  nous 
avons  rétabli  à  sa  place.] 

Jean  Flres  nu  Tafures^,  qui  l'ut  créé  comte  de  Tripolv  par  le  roy 
Jacques  le  Bastard,  en  reconnoissance  de  ce  qu'il  lui  avoit  preste  ses 
vaisseaux,  pour  l'aider  à  se  rendre  maistre  du  royaume  de  dypre.  Ce 
roy  lui  fit  espouser  la  fille  d'un  des  plus  riclies  barons  de  sa  cour,  doul 
il  n'eut  point  d'enfaiis;  et  par  son  testament,  qu'il  lit  en  l'an  1/170  ',  il 
voulut  qu'il  fusl  un  des  barons  cpii  dévoient  gouverner  le  royaume  après 
sa  mort,  durant  la  minorité  du  jeune  prince  qui  naquit  posthume. 

[Après  la  mort  de  Jacques,  son  alfachement  à  la  mémoire  de  ce  prince  le 
rendit  suspect  au  gouvernement  vénitien,  qui  le  fit  poursuivre  (i/17/i^).  Il 

'    Gciwiil.  des  Comtes  de  Tripoli ,  fui.  hl>\".  —  Liisij|ri.  Gcm'iihg.  des  comtes  de  Tripoli, 

'-  De  Mas-Latrie,  Hisl.  de  Clnj/tre.  I.  11.  Idl./iG. 
p.  539.  *  Les  mêmes  et  De  Mas-Latrie,  t.  III, 

'  Loredaiio.  I.  XI,  j).  Gç).');  tmil.  franc.  [i.  345.  340,  3.55  et  noie  1. 
I.  II,p. '2f|7.  —  Ilist.  de  (ihiipre,\>.  )8->.  '  DeMas-Latrie.  t. III  .p. /loj. 4o3eln.  1 . 

Ga. 


w-2  m:s  FAMHJ.KS  DOUTRE-MER. 

i''cliap])a ,  à  ce  (|ii'il  |i;ini[l,  mais  sa  lamillc  lui  aiiieiléi'  à  Vonise  en  i  fi-jj  ',  par 
ordre  du  coiisi'il  tli's  l)i\.  1 


i)i\y  DE  ÎNoiiEs,  fils  piiisiu''  de  Jaques  de  INorcs  -,  ruii  des  premiers  ba- 
rons de  Cypre,  aciiela  de  la  république  de  V'eiiise,  qui  possédoit  alors 
le  royaume  d(!  ('vpre,  le  litic  de  comte  de  Tiipuly  avec  quelques  vil- 
lages v  aiuiexés,  et  la  (pialilé  de  priMuiei'  barou  de  Cypre,  ])oui'  eu 
jouir  par  biy  el  ses  lioirs.  Il  espousa  une  dame'  qui  se  rendit  religieuse 
de  lordi-e  de  Sainte  Claire  après  la  mort  de  son  mary,  et  vécut  près 
de  cent  ans.  Il  eul  d'elle  entre  autres  enfaus  le  comte  deTripoly  qui  suit  : 

fiOvs  DE  JNoiiES,  comte  de  Tripoly,  fdz  de  Jean*,  fut  fait,  par  le  sénat 
(le  Venise,  capitaine  de  cent  gentilshommes.  Il  lut  conjoint  par  ma- 
riage avec  une  dame  de  la  maison  de  Ficardi,  de  la  (|uelle  il  eut  Jaques 
de  Nores,  comte  de  Tripoly;  Jean  de  Nores,  qui  espousa  la  (ille  de 
Pierre  Flatri;  Jean  Marie  de  Nores;  Octavio  César  de  Nores,  éves(pie 
de  liovigo  et  de  Parenzo  en  Istrie;  Laure.  mariée  à  Louys  Podocator; 
Marguerite,  femme  d'Hector  Podocator;  Emilie,  alliée  à  Scipion  Cos- 
tanzo;  Constance,  mariée  à  Pezaro,  genlilliomme  vénitien;  et  deux 
autres  filles,  l'une  mariée  à  Jazon  de  Bustron,  l'autre  à  Jean  Baptiste 
Benetti  [ou  Benedetti]. 

Jaques  DE  Nores,  conile  de  Tripoly,  capitaine  général  de  l'artillerie 
pour  les  Vénitiens^,  fut  tué  avec  ses  frères  à  la  prise  de  Nicossie 
l'an  iSyo,  après  y  avoir  signalé  sa  valeur.  Sa  femme,  fdle  d  Hercules 
Podocator  et  sœur  d'Hector,  ayant  esté  prise  par  les  Turcs  au  mesme 
temps'*,  fut  submergée  avec  ses  enfans  dans  la  mer,  comme  on  l'em- 
menoit  à  Constantinople. 


'  De  Mas-I.atiio,  p.  ioi)  et  notu  a,  et 
]).  hi-î. 

^  Est.  tle  Liisign.  Ilisl.  <le  Clujprc .  p.  Pi.>, 
2  j  0.' — GéïK'iil.  des  comtes  de  Tripoli,  fol.  /i(). 

'  Est.  de  Lusignnn  en  ses  Généalogies , 
c.  Li,  p.  r)(j. 


''  Esl.  (le  Lusigniin,  Généalogie  des  comtes 
de  Tripoli,  loi.  h()  v°  et  h-. 

''  Aiitj-c  Calp[)ien ,  Disc,  de  lu  prliise  de  Ni- 
cosie,  fol.  -iOg  v°. —  Thuan.  1.  XI^IX. 

°  Est.  de  Lusignan ,  Généalogie  des  comtes 
de  Tripidi,  fol.  h~ . 


I.KS  COMTES  TITULAIRES  DE   TRIPOI.V.         .  /i93 

Louvs  [ou  AlviskJ  dk  Nores,  chaiioino  de   Padouo,  fils,  roininç  je 

présume,  de  Jaques',  prcnoit  le  lilre  do  couile  de  Tripoly  en  Taii  i  ô8(;. 
[Nous  croyons  plutôt  que  c'était  un  fils  de  Jazon  de  iNores-,  piusijiul  ('l;iil 

cousin  de  Lancclot.  Les  enfants  de  Jacques  n'existant  plus,  c'est  à  lui  <[ut' 

revcnnit  le  titre  de  comte  de  Tripoly.] 

Je  trouve  encore  un  TiuruoN  de  Nores,  comte  de  Tri[)oly  \  qui 
eut  pour  fille  Sophie,  femme  d'Octave  Baldigare  de  Cepliales  de 
Chypre  [sic). 

11  est  parlé  dans  un  iitrc  delà  chambre  des  comptes  de  Savoie,  dr 
Tan  i^i&5,  de  (Jcillaume  ou  Gicotix  de  Nores,  chevalier,  consoillei- 
président  du  conseil,  résidant  à  Chamhéry. 

TABLE   (1É\ÉAL()(;I0LL  DES   COMTES  DE   TRIPOLY 
DE  LA  MAISON  DE  NORES. 


JAQUES  r>F>  Nonrs, 

clipvjilii'r  1. 


J*rjCES  i>K  NonBS. 


PiEnr.E  pE  Nores  , 
seigneur  de  dont  baronniVs. 


vivait  Tan  t  aSo  , 

à  PadouL-, 
avec  3PS  i.nftins. 


LiSCELOT 

DE  Nores 

vivoit  enl'Vancp, 

Pan  i58o , 

î\  la  suite 

du  duc 

d'Espernon. 


[Alvise  ou  Loltm 

DE  Noues, 

chanoine 

de  Padoue-, 

00  i58(). 

prt'tiait  ie  litre 

de  comte 
do  Tripoly,] 


CARCEnAIV  MtLL'SISB 

DE    ÎSonES.         DE     NonEs. 


jEix  DE  Nores  , 
comte  de  Tripoly 


Maiirierite 

L 

otis  Dï Nores, 

DE  Noues, 

coml<.-  de  Tripoly 

niî'ce 

d'Antoiiu'  d'Avîla  » 

con  II  e  stable 

de  Cypre. 

Jaques, 

Je 

\. 

Lit  RE. 

comte 

JeAS  MilllE. 

Margvep.ite 

de  Tripoly. 

OCTATIO. 

Emilie. 

CtSAR. 

[  ro\sTA_\cr:. 

[N.  y.\ 

LoiYS  D 

.  Nores 

? 

'   Est.  (le  Lusigiiaii.  Grncdlogie,  elc.c.u. 
fol.  96. 

-  Voir  le  tableau  g'L'n('alojj-i(^ne  ([ui  suit. 
"  Biicellin.  p.  gO. 


'  Esl.  (leLiisign.  Gcm'diog.  c.  li,  fol.  9G. 
—  llist.  de  Oijl/irr,  f(il.  80.  —  Géncahg. 
(les  comlex  de  Tripoli,  loi.  'iG-'iy.  (Voir  ci- 
après  la  famille  de  Nores.  ) 


'i!)'i 


LES  l'AMIM.KS  I)  OlîTRE-MEH. 


LES   VICOMTES   DE   TRIl'OI.^ 


lïAYMOM)'. 

vicomt'^  (le  Tripolv  [  V  | . 
lépouse  Eschivp  do  Gjljld  |. 


vicomte  de  Tripolv. 

l'Spousc  Marguerilf. 

Iill(.'  (lu  Léonard  de  lîîiplu- 

el,  do  -Marie  Porcellet , 

lai|U('lle  se  venin  ri;i 
,Tvt'c  Hugues  de  Giblel. 


fiiimie  de  Bali.in  d'Uielm 
fils  de  U;Midoiiiii . 
s'nesclial  de  T-ypre. 

[  ESCIIIVE  , 


\i<uiiile  de  Tripolv, 

e?[tO(ise  Eschivc, 

fille  de  Jean  de  Fiirnbcl , 

seigneur  du  I*uy. 


lIlGLES, 

seigneur  du  Gefde  Saint-Jean  , 
espouse  Estiennellc, 
liile  de  Jean  du  Four, 


Aux     y 

■ninic  ilu  seigneur  île  Mené 


iÎAUAX 

M  MUE, 

1 

.'^Iakolerite, 

1 
Jean  , 

MilSCLEIinK.  . 

1 

.Marie  , 

l'ut  occis 

fi.'tiirne 

espouse 

sei(fneur  de  Saint-Jean  . 

femme  de  D;ili; 

n 

rrnnie  ( 

e  Jlm 

n  du  Piessié*^ 

1  la  porte 

de  lîi'nnml 

Jean  Beduin  . 

espouse  Isabelle. 

Maugarni. 

e  Tripoli. 

n-duiti. 

(ils 

(ille  d'Anseau  , 

(l'-'S9.| 

di- Renaud, 

niareschal  de  Cypre. 
Il  décéda  sans  enfans. 

EsTIE.V 

\ETTt  . 

1. 

EsTlE.N.VETTf,  . 

mariée 

n 

tinoi  i\ 

espouse 

à  Jean   d'Antiof 

le. 

Jodroy  ie  Tor. 

(ils  de  Gfiulier 

- 

MAUGLEfllTE  . 

femme 
IcJeandeGiL.tel 

A^SEl.E. 

Il  fsl  jiail('',  (Ml  (li\('i's  endroits  (lu  li\  rc  du  Lij;iia;;c  d  oulrc-iucr^  de 
lîwMOM),  vicouilo,  (pii  de  Eschivc  de  GihIcI  cul  (|ucl(nics  filles,  s(;avnir 
\lar|;ucn(c,  (|ui  cs|)0usa  Raliaii  (Vlbcliu.  lils  de  Baudouin  (lHjcIiii,  s(''- 
iicsclial  de  (Apre;  Escliivc,  l'emnic  de  Siiiion  du  Four;  et  Jeanne. 
n)ari('>e  à  Baliaii  d" Antioclie.  Il  y  est  encore  paidc  de  GriLLAiME.  vicomte. 


'  Lignage  (Vonti-c-mci-,  c.  \\\\.  \\i.  — 
\nir  /j?s  Seigneurs  de  la  Blmtclicguvilc , 
p.  -l'i  I . 


"  Voir  ia  gt>néiiloj;ie  du  Plaissif'. 
'■Lignages  d'oulic-jner .  c.   \i .  \.   \\\. 

WIX;'  MU.   N\l(.  \\\ .  \I,I. 


LES  VICOMTES  UE  TISli'OEY.  .  /.!)5 

(lui  sallia  avec  Marie  le  Tor  :  mais  je  ne  scay  s  ils  esloieiil  de  la  l'aiiiille 
(les  vicomtes  de  Tripoly. 

[Ainsi  c'esl  nar  supposition  seuleniLMit  (pie  dans  ce  taljleaii  on  a  donni'  an 
premier  Raimond  le  litre  de  vicomte  de  Tripoli,  et  qu'on  l'a  lait  père  de 
Guillaume,  vicomte  de  Tripoli.  Mais  cette  supposition  n'est  (;uère  admissii)|i'. 

Ce  tableau ,  ([ui  a  été  déjà  donné  en  partie  dans  la  généalogie  des  seigneurs 
de  la  Blancliegarde,  ne  nous  présente  en  définitive  que  deux  personnages  re- 
connus par  le  texte  du  Lignage  pour  avoir  été  vicomtes  de  Tripoli,  Guillaunir 
et  Jean  son  iiis.  Nous  ne  savons  au  juste  si  Raimond,  mari  d'Escln've  de  Giblci. 
a  été  vicomte  de  Tripoli;  mais  les  actes  du  xii"  siècle  nous  en  loni  coiiuaili'' 
ipielques  autres  : 

RAnIO^D^  présent  à  un  acte  dr  Pons,  comte  de  Tri|)oli,  rii   i  lo-j. 

GuiLi-ALiiE-,  témoin  de  plusieurs  actes,  des  années   ii'i.),    iitiS,    1170, 

Gérard^,  frère  de  Raimond  de  Montolif,  souscrit  deux  actes  de  liaineind  II 
comte  de  Tripoli  (mars  1181,  et  juin  1 1  S'i  ). 

Raimond'',  témoin  d'un  acte  de  Boémond  IV,  comte  de  Trip(di  (  8  août  i  1  ;)()). 
avec  le  titre  de  vicomte,  sans  autre  désignation.  Est-ce  un  vicomte  de  Tri- 
poli? 

Bertrand,  témoin  du  même  acte,  qualifié  seulement  vicomte,  comme  le 
précédent.  L'un  des  deux  fut-il  vicomte  île  Tripoli?  Ont-ils  pu  l'èlre  tous  les 
deux  ensemble? 

Guillaume^,  vicomte  de  Tripoli,  ligure  deux  l'ois  conune  témoin,  en  i-!o(i. 
de  la  confirmation  du  comte  Roémond  V  en  faveur  des  Teutoniques.  cl  en 
13^1,  le  18  novend)re,  d'un  acte  d'Albert,  palriarcbe  d'Antioche. 

'  D.  Vaisselle,  llist.  de  Lfinfrucilov ,  l.  Il .  '  CmL  diphin.  1. 1 ,  u"  70  ,  75  ,  j)-  7  1  •  /<'■ 

Preiiv.  n°  /i53,  col.  igC.  '  D.  Vaisselle,  Uist.  de  Languedoc .  I.  il 

^  Cod.  diplomat.  t.  I,  11"   i'.'i,    ?<<).   5i.  Preiiv.  11°  453,  col.  hç)H. 
54  ,  p.  aS  ,  4o.  5a  ,  5.5.  '   Cod.  diplomat.  11"   i  iK.  |i.  100. 


V.)(i  LKS  FAMILLES  DOUTHE-MER. 


LES   IMUNCES  ET  SEIGNEURS  DE   TYR. 


Lii  \ill('  lie  T\  r,  ;i|)|)('l('i'  dans  les  derniers  siècles  Sto;  dont  l'anliquité 
el  la  piéi'ogafivc  ont  esté  suffisamnient  exagérées  par  Foucher  de  Cijai- 
li'cs',  Giiiilannie,  archevcsque  de  la  mesnie  ville  [de  Tyr]  et  autres  au- 
teurs, lut  assiégée  par  les  barons  du  royaume  de  Hiérusaleui  et  les  Vé- 
nitiens, le  20'' jour  de  niai's,  et  prise  le  7*^  de  juillet,  selon  Foucher-: 
>elou  Guillaume  de  Tyr,  le  29^  jour  de  juin;  et  selon  Sauudo,  le  der- 
iiiei'  du  mesme  mois  l'an  112/1;  et  ensuitte  du  traité^  qui  avoit  esté 
airesté  en  la  ville  d'Acre,  Tannée  précédente,  entre  les  barons  de  Hié- 
rusalem  dune  ]Kut  et  les  Vénilieus  d'autre,  il  fui  fait  un  ]tartage  de  la 
ville  et  de  ses  dépendances  en  trois  ])arls,  dont  les  deux  ajiarlinreni 
au  roy*,  qui  les  donna  depuis  à  Fouqucs,  comte  d'Anjou,  sou  gendre, 
et  la  troisième  aux  Vénitiens.  Elle  fut  ainsi  gouvernée  jusqnes  après  la 
delTaite  de  Guy  deLusignan,  roy  de  Hiérusalem,  que  Saladin,  conti- 
nuant de  recueillir  le  fruit  de  ses  victoires,  (it  marcher  ses  trouppes 
contre  la  ville  de  Tu-,  h  dessein  de  l'assiéger;  mais  par  bonheur, 

(iOXHAD,  maripn's  de  Montferl•at^  quis'estoit  retiré  de  Conslantinople, 
V  arriva  le  mesme  jour  que  le  combat  s'estoit  dorme,  et  ayant  trouvé  la 

'   Fukher.  \.   111,  c.   xxix,   xxv.  —   le.  '  Willelnius  Tyr.  I.Ml.  c.  x\\. 

l'hocns.  note  8.  —  Willelmus  Tyr.  1.  Mil,  *  Willelmus  Tyr.  L  Mil,  c.  wn. 

c.    I.  • —  Ilist.  Illeios.  j).    II  55.  —   Sniiul.  '  Nicelas  in  Isaac ,  1.  Il,  n°   i.  —  llisL 

1.  Ill,  part.  G,c.  XII.  —  Chron.  <)rifiil.ii.8-2.  Hkrosol.    p.    ii5/i,    il  55.  —   Uovedeii. 

—  Reinaud,  Exlruit  des  historiens  arabes,  p.  6û6.  ■ —  Jac.  de  Vilriaco,  1.  1,  c.  .xcxv. 

p.  68,  69,  5o.  —  Exped.  nsiat.  Fredcr.  I.  I.   \.  —  Canif 

-  Fulchcr.  \.  III.  r.  xxxiv.  —  Wilielimis  p.  69.  —  Monacli.  iiltissiod.  —  Continuai. 

Tyr.  ].  Xlll.c.  \iv.  —  Sanut.l.  ill.  part.  (i.  de  Guill.  de  Tyr.  i.  \\!1I,  r.  \i.iv.  p.  -'1. 

c.  \]\.  76. 


LES  PIUÎNCES  ET   SEIGNEinS  DE   TVH.  /i97 

ville  presque  déserte,  à  cause  que  la  plupart  des  liahilaiits  estoieut 
demeurez  sur  la  place  on  cette  lialaille,  entreprit  de  la  delTemliv 
contre  Saladin,  à  coiiditinu  c[ue,  s'il  la  pouvoit  conserver,  elle  lui  ap- 
partieudroit  en  propriété  :  à  quoy  le  l'este  des  lialiitans  et  les  dires- 
tiens  ([ui  s'y  estoieut  retii'ez  consentirent  volontiers.  11  se  conq)orta 
avec  tant  de  valeur  et  de  conduite  contre  les  atlacpics  de  ce  sultan, 
qu'après  y  avoir  perdu  inutilement  son  temps,  il  fut  contraint  de  sr 
retirer. 

I  Irnmrdiatemenl  iiixès  sa  victoire  do  Hattin',  Calali-Eddin  |iril  Tabaric,  Na- 
zarelli.  Acre;  mais  il  n'osa  d'abord  allai|iirr  Tyr,  allendu  (|ue  là  s'(''laionl  réunis 
les  chevaliers  qui  avaient  ('clinppé  au  désastre  de  l'armée  çbn'licimi'.  A|i[((>lé 
eusuitepar  le  châtelain  2,  (pii  a\ail  promis  de  lui  rendre  la  vilh'.  il  so  présenta 
devant  les  murs;  mais  Conrad^  venait  d'y  entrer  et  de  mollro  la  jiln(?e  en  étal 
de  défense.  Devenu  maître  de  Jérusaiom,  Salab-Eddin  résolut  d'emporter 
Tvr  de  vive  force.  Mais  il  la  trouva  défendue  par  (lonrad  avec  les  Hospitaliers 
et  les  Templiers,  et,  après  deux  mois  d'elforts  infructueux,  il  se  vil  contraint 
de  se  retirer  le  1"  janvier  1  188.] 

Cependant  le  roy  Guy'',  estant  sorty  de  captivité,  voulut  rentier  en 
possession  de  la  ville  de  Tyr,  à  quoy  le  marquis  s'estant  ojiposé,  il  s'é- 
mut enti'e  eux  une  grande  querelle,  (pii  s'accrut  encore  par  les  droits 
que  Conrad  prétendoit  avoir  au  royaume  de  Hiérusalem  i)ar  son  ma- 
riage avec  Isabelle,  sœur  tie  la  femme  de  Guy.  Sur  le  sujet  du  qu(d 
différend,  Geoffroy  de  Lusignan,  frère  du  l'oy,  appela  le  marquis  de 
foy  menlie  et  de  ])arjure,  en  présence  de  Philippe  Auguste  et  de  IVi- 
chard,  roy  d'Angleterre,  (|ui  estoieut  partagez  d'inclination  pour  les 
deux  parties;  car  Richard  lavorisoit  Guy,  et  Philippe  avoit  esté  gagné 
par  Conrad,  qui  luy  avoit  cédé  la  moitié  de  la  ville  de  Tyr.  Mais  à  la 
fin  les  deux  roys  moyennerent  un  accord  entre  eux,  par  le  quel  il  lut 

'  Conlimint.  de  Giiill.  de  Tyr.  I.  XXIll,  '  Continuât,  de  Giiill.  th  Tyr,  1.  XXIll. 

c.  .TLV,  p.  (18;  c.  XLvii,  p.  71.—  P.adiilpli.        r.  i-,  p.  77,  78;  1.  X\!V,  e.  11,  n  ,  p.  106, 
Coggesli.  Ampliss.  Coll.  l.  V,  cnl.  ,")03,  d,  c.         1 10. 

'  Conlimint.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXIII,  "  J.  de  Vilriac.  1.  I.  c.  xclviii.  —  Rnd. 

c.  xLvni,  [1.  78;  c.  xLix,  p.  76.  Coggesli.  Ampliss.  Coll.  t.  V,  col.  â-jh  .,  a. 

63 


/.!)H  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

iiiiTsl(>  oiilie  aiilros  choses'  (|iic  Guy  jomïoit  de  la  dignité  de  roy  sa 
\i('  (liiraiil;  (|U('  les  revciiiis  du  royaniiie  seroient  partagés  entre  Guy 
et  Goniad;  cl  ([uc  (loniad  possédei'oit  les  villes  d(!  Tyr,  de  Sagelte  et 
de  Haiiilli.  et  la  uioilié  de  la  ville  d'Acre,  dont  lui  et  ses  successeurs 
leroient  lionnnage  et  le  service  accoustunu!  au  roy.  Conrad  ayant  esté 
tiu'  (juel(|iic  temps  après  par  les  Assassins, 

Henry,  comte  de  Champagne'-,  qui  estoit  arrivé  peu  auparavant  au 
siège  d'Acre,  espousa  Isabelle,  sa  veuve,  le  troisième  jour  après  la 
mort  de  son  inary,  et  devint  par  ce  moyen  seigneur  de  Tyr,  d'Acre, 
et  des  autres  ])laces  qui  avoient  esté  possédées  par  le  marquis,  n'ayant 
|)as  voulu  se  Taire  couronner  roy  de  Hiérusalem,  à  cause  qu'il  faisoit 
élat  de  s'en  retourner  en  France.  Mais  estant  décédé  l'an  i  198,  avant 
(pie  d'exécuter  ce  dessein, 

\iMERY  ou  Almeric  de  Lusignan,  frère  de  Guy,  roy  de  Hiérusalem. 
espousa'  la  reyne  Isabelle  sa  veuve,  au  moyen  de  la  quelle  alliance  il 
devint  non  seulement  roy  de  ce  royaume,  mais  encore  seigneur  des 
villes  de  Tyr  et  d'Acre*;  la  quelle  seigneurie  passa  ensuite  aux  autres 
roys  ses  successeurs,  les  Vénitiens  estant  cependant  demeurez  en  la 
possession  de  celle  de  la  tioisième  partie  de  la  ville  de  Tyr,  jusques 
environ  lan  iri^G,  comme  je  remarqueray  incontinent. 

BvLLw.  sei;;neui'  de  Tyr\  ])aroist  en  l'an  1228,  dans  Sanudo. 

|ll  y  a  [)i()l);d)lrmcnt  erreur  dans  le  tevie  de  Sanudo.  (ici  auleur  dit  qu'en 
I  098  l'enipprenr  Frédéric  II  envoya  comme  députés,  au  sultan  Malec  el-kamel- 
heu-Adel.  IJaliaii,  seigneur  de  Tyr,  et  Thomas  de  Lacenie;  mais  on  lit  dans 
1,1  (loMliniialioii  de  (linllauuie  de  Tyr'',  Balian,  seigneur  de  Sacte  ou  Sagetlc 

'   tloveileii.  [1.  0<)7. —  r.roiiiploii.  1 -508  ,  '   \\  illebrandus  ab  OldenJJOig.  iii  lùncv. 

i-i\h.  Teirw  Sniiclie ,  ]).  i s 5. 

"  .lac.  lie  \ilriaio.  I.  I.  c.  i:.  (Voir  Les  '  Sniiiil.  I.  III,  pail.  i  i ,  c.  \ii. 

Iloix  tic  Jmisnlcm.)  "  Conlimint.    elc.   I.   XXXIII,   c.  iv,  vi. 

'  Sanul.  1.  III.  jiail.  lu,  c.  \iii. —  il  ca-  p.  070,  07-2.  (Voir  Les  Rois  de  Jcritsalcw , 

val.  I.on-daiio,  De'  ir  l.iisirpuiiii .  I.  IV.  et  Les  Seigneurs  de  SiijrUc.) 


LKS  PRINCES  ET  SEIGNEURS  DE  TVR.  /l'J'J 

ce  qui  s'accorde  bien  mieux  avec  toute  la  suite  de  l'histoire,  à  moins  que  ce 
même  Balian  de  Sajette  ne  se  soit  aussi  (lualifié  seigneur  de  Tyr,  litre  qu'il 
aurait  pu  recevoir  de  l'empereur,  dont  il  était  à  cette  épo([ue  zélé  partisan.  Dans 
tous  les  cas,  ce  Balian,  seigneur  de  Tyr  en  1228,  ne  peut  être  le  Balian  de 
Barutli,  fils  aîné  du  vieux  Jean  d'Ibclin,  puis(pn>  en  cette  aniK'c  il  venait  d'êtn' 
livré  par  son  père  en  otage  à  Frédéric,  et  l'Empereur  n'aurait  pas  chargé  d'une 
mission  importante  auprès  du  sultan  le  fils  de  son  ennemi.] 

Je  crois  que  c'est  celuy  qui  fut  depuis  seigneur  de  Bai'ut,  et  qui 
estoit  fils  de  Jean,  seigneur  cVlbelin  et  de  Barut.  Mais  il  semble,  de  ce 
que  le  mesme  auteur'  raconte  ailleurs,  qu  d  ne  devint  seigneur  de  cette 
place  qu'en  Tan  laio  :  en  la  quelle  année  il  s'en  enq)ara  sur  le  gou- 
verneur qui  la  gardoit  au  nom  de  l'empereur  et  de  son  fils  Conrad, 
n'ayant  pas  voulu  la  remettre  entre  les  mains  d'Alix  de  Lusignan ,  reyne 
de  Cypre,  fille  d'Aimery,  roy  de  Hiérusalem,  et  de  la  reyne  Isabelle, 
qui  avoit  esté  reconnue  reyne  du  royaume  de  Hiérusalem  par  les  Ita- 
rons  et  les  estais. 

[En  12/10,  Balian  de  Barutb,  ayant  aidé  Philippe  de  Montfort  à  reprendre 
Tvr  sur  Ytier  Filangieri -,  qui  en  était  le  gouverneur  pour  l'empereur,  lui  pré- 
posé à  la  garde  de  celte  ville;  mais  il  n'en  fut  point  seigneur.] 

On  ne  lit  pas  à  quel  titre  cette  seigneurie  passa  ensuite  à 

PiiiLippES  DE  Montfort,  fils  de  Guy  de  Montfort,  seigneur  de  la  Ferté- 
Aleps,  et  d'Helvis  d'ibelin,  dame  douairière  de  Sagette,  le  quel  durant 
la  division  et  la  guerre  survenue  entre  les  Vénitiens  et  les  Génois  ^ 
Tan  1  25G,  se  rendit  maistre  de  la  j^artie  de  la  seigneurie  que  les  Véni- 
tiens avoient  en  la  ville  de  Tyr,  estant  probable  (pi'il  avoit  le  reste  de 
la  seigneurie  qui  avoit  esté  tenue  par  Balian  et  ses  prédécesseurs. 

[Le  titre  de  Philippe  de  Montfort  à  la  seigneurie  de  Tyr  fut  en  quelque 

'  Sanut.  1.  m,  part.  1 1 ,  c.  xvi.  p.  216. —  Assises  de  Jenis.  t.  II,  c.   11. 

-  Coiilinuat.  de  Giiill.  de  Tyr,  1.  XXXIII,         p.  ioo,  ioi.  (Voir  Les  Seigneurs  de  Bn- 
c.  LU,  LUI,  Lv,  p.  4-22,  /i-2.3,  AsC,  h-2'].—         ruth ,  p.  233.) 
Marin.  Sniiut.  i.  III ,  part.    11.  cap.  xm,  '  Sanut.  I.  III.  part.  12.  c.  v. 

03. 


iOO 


LES  KAMILLKS  DOUTRE-MER. 


xiilc  II'  (Iroil  lie  i'(im|ii/'l(' ;  il  a\ai(  ri'iiris  i-i'llc  ville  en  i:i/io,,siir  les  impé- 
riaux '.  e(  il  refusa  tie  la  reiiiellie  à  l'iaoïil  Je  Soissons,  alors  baile  du  royaume 
(le  Jérusalem,  au  nom  de  sa  Icnuiic  Alix,  reine  douairière  de  Chypre.  Il  fut, 
vers  ce  tcm|)s,  préposé  avec  Nicolas  Anteaume,  à  la  garde  du  cliàleau  d'Acre'-, 
lui  \'?Jih,  il  «'lait  connétable  d'Acre,  lorsrpi'il  écliappa  à  la  di'faile  des  chré- 
liens  par  les  Kaiisiiiicns,  et  se  réfugia  à  Ascalon^.  Quel  que  lui  son  droit  au 
litre  de  seigneur  de  Tvr,  on  le  voit,  avec  cette  «pialification,  convoqué  à  une 
assemblée  dans  la  ville  d'Acre",  par  Jean  d'ibelin,  seigneur  d'Arsur  (i25o). 
Kn  laBy,  10  aoùt^,  il  est  témoin,  comme  seigneur  de  Sur  ou  de  Tyr,  d'un 
acte  du  même  Ibelin.  En  i  2  G/i ,  il  fut  assiégé  dans  Tyr  par  les  Vénitiens  ''',  qui 
fureiil  repoussés.] 

Tant  y  a  (juil  se  trouve  qualifié  prince  ou  seigneur  de  Tyr  en  cjuel- 
(|ues  litres  de  Tan  1268',  et  dans  l'Histoire  du  sire  de  Joinville.  iVous 
ne  lisons  pas  précisément  le  temps  au  quel  il  passa  en  la  terre  sainte, 
mais  seulement  qu'il  y  estoit  dès  l'an  12/16;  en  la  quelle  année^  il  se 
liouva  à  la  bataille  oij  Gautier,  comte  de  Brienne  et  de  Japlie,  fut  fait 
])risonnier,  s'eslant  à  peine  sauvé  de  cette  déroute,  le  bruit  niesme 
ayant  esté  qu'il  y  estoit  mort.  Il  se  trouva  encore  au  voyage-'  que  le 
l'oy  saint  Louys  lit  en  Egypte  l'an  1  a/i8,  et  y  fut  fait  ])risonniei' comme 
luy  par  les  Sarrazins;  et  après  avoir  recouvré  la  liberté  il  suivit  le  roy 
dans  la  terre  sainte,  où  il  estoit  seigneur  de  Tvr,  non  toutefois  sans 
contestation    de   la   ])art  des  Vénitiens,  (pii  luy  firent  la  guei're;   la 


'  Coiitiiniat.  lie  Giiill.  Je  Tyr,  i.  XXXllI, 
c.  LU.  LUI.  Ole.  p.  Aaa,/ia3,  etc. 

"  Assis.  (kJéiiis.  t.  II.  p.  /loi. 

'  Math.  Paris,  nnii.  12/ii,  |i.  /ia8.  — 
(m(I.  iliphm.  t.  I,  11°  '1').  p.  Sao. 

'  Assises  de  Ji'nis.  t.  Il,  c.  xiii,  p.  oJii). 
—  Lalibe.  Alliance  clironologiijiie .  t.  t, 
p.  SCa. 

'  (mL  tlipliDiini.  1.  I.  11°  i3a.p.  iSy. 
i()  1.  5 a 8. 

^  Coiilinnal.  de  (Juill.  de  Tyr,  I.  WXIV, 
c.  lY,  p.  hlq. —  Marin.  Sanul.  1.  III .  |).  12  , 


e.  M,  p.  aa  1 .— De  Mns-l.atrie,  1.  Il .  [I.  7/1 . 
et  note  1 . 

'  Calel ,  en  XHisi.  de  Larigned.  p.  706.  — 
Gatland,  Du  Franc  -  Alleu ,  p.  160.  (Voir 
Les  Seigneurs  de  Toron.)  Joinville,  p.  loG 
de  la  nouvelle  édilion.  —  Du  Gange,  el 
observât,  p.  96. 

*  Malli.  Paris,  ann.  lai/i,  p.  iaS. — 
Madi.  Paris,  ann.  lai/i,  p.  iai. 

'  Joinville,  édit.  Ménard.p.  129,  lia. 
iG3,  228;  t'dil.  Du  Gange,  p.  61,  67,  76. 
77,  io(j. 


LES  PRINCES  ET  SEIGNEURS  DE  TVR.  501 

([uelle  dura  jiis(|iics  eu  r<m  i''-77'.  'lue  les  clievalicis  du  Tcimilc 
nioyeunèreiil  lui  traité  de  paix  eiitic  eux  et  Pliilippes. 

[Pliilippe  était  mort,  ainsi  qu'on  l'ii  \u-,  dans  les  derniers  mois  de  l'an- 
née 1  aGf).  Le  traité  fut  conclu  avec  le  sei|;nenr  de  Tyr,  qui  était  alors  Jean  de 
Mon  I  fort.] 

Par  ce  traité,  les  Vénitiens  recouvrèrent  la  seigneurie  de  la  troisième 
partie  de  la  ville  de  Tyr  qui  leur  avoit  esté  enlevée  [par  Philippe]. 
Philippes  [on  plutôt  Jean  de  Montlort,  son  successeur]  ne  laissa  pas 
toutefois  de  conserver  le  titre  de  seigneur  de  Tyr,  à  cause  des  auli'es 
parties  de  la  seigneurie  qu'il  posséda  probablement. 

Jean  de  Montfout,  seigneur  de  Toron,  en  conserva  le  litre  jnsrpies 
à  sa  niort\  ari'ivée  sans  enfans  l'an  is83.  Il  avoit  espousé  Marguerite, 
sœur  de  Hugues  III,  roy  de  Cypre.  Enfin  la  ville  de  Tyr  vint  en  la  puis- 
sance des  Sarrazins  le  mesme  jour  ([ue  celle  d'Acre ',  le  19  de  may, 
l'an- 1  9.91,  ayant  esté  abandonnée  des  clirestiens.  Aucuns  attribuent  la 
perte  de  cette  place  à  la  pluralité  des  seigneurs  aux(piels  elle  obéissoit 
et  à  la  diversité  des  nations  qui  l'habitoient. 

La  Maison  de  Monttbrt,  en  France,  est  très  illustre  pour  avoir  pro- 
duit de  grands  hommes  qui  se  sont  signalez  dans  les  guei'res  de  nos 
roys,  et  j)articulièi'ement  en  celles  contre  les  Albigeois  et  les  Sarrazins. 
Elle  a  étendu  ses  branches  dans  l'Angleterre,  dans  l'Italie  et  dans  la 
terre  sainte,  où  elles  n'ont  pas  moins  acrpn's  de  réputation  et  dhon- 
neiii'  que  la  principale  souche  en  France. 

'   Sanut.  t.  lit,  part.  19  ,  c.  \vi. —  Con-  —  Lignage  (rontre-mer,  c.  xn,  xxiv.  —  De 

liniiat.  (le  (iuill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  c.  xxxni ,  Mas-Latrie .  llisloire  de  Cài/iji-c ,  t.  11 ,  p.  78  , 

p.  ^78.  et  note  3. 

"  Voir  Les  Seigneurs  de  Toron,  p.  fi^'i.  "  Sanut.  1.  III ,  part.  u.c.  xxn.  —  Magn. 

^  Sauut.  1.  m,  part.   12,  c.  xn  et  xix.  Cliroii.  helg. 


AUTRES   FAMILLES 


in  B  1  T  l,  E  E  S 


Al  X  ROYAUMES  DE  HIÉRUSALEM  ET  DE  CYPHE. 


LA  FAMILLE  D'A  LE  M  AN. 


La  laiiiilli;  crAleinaii  ou  dAlaïuaii  est  I  une  des  plus  illustres  de  la 
Proven-ce,  doù  elle  a  passé  en  la  lerre  sainte,  dans  le  royaume  de 
(j\pre  cl  dans  celuy  de  ^aples.  Animiralo  et  Philibert  Campanile'  oui 
doinH'  la  oénéalo;{ie  de  la  braiiehe  qui  s'étalilil  au  royaume  de  Xaples. 

111  ne  nous  csl  pus  possible  d'/'lablir,  niènn'  d'une  inanii'^i'e  (•iinieclui';d<  . 
la  iiliatioii  do  tous  les  ineiubres  de  cotte  fniuillo  ipu  sont  nommés  dans  Tlus- 
toire  ou  dans  les  actes  dos  soigneurs  d'outro-mor,  ni  do  reconnaître,  parmi  tant 
de  personnages  du  même  nom,  quels  furent  les  véritables  cliels  do  la  lamilie 
dAlonian. 

h'  premier  ipu  se  présente  avec  ce  surnom  est  Wicker'-^,  chevalier  distingni' 
par  sa  bravoure  et  ses  exploits.  Il  accompagna  Godefroi  do  Bouillon  au  premier 
siège  d'Arsur,  et  mourut  l'année  suivante,  peu  après  la  reddition  de  refte  ville 
aux  chrétiens. 

\près  lui,  pendant  un  sli"'cle  nous  ne  \oyons  plus  aucun  soigneur  de  ce 
nom.  I 


'  Scipione  Aminirato,  |)art.   i,  p.  <■]?>,  '  Albertus  Aquensi*.  I.   \ll    '.   i.  i.w 

lyC.  —  Campanile,  p    ai  G.  p.  sf)H  .  Pu 'i. 


50/1  LKs  F\Mii.i,i:s  doutiif;-mer. 

CiAitMich  \i,i;m\n  csjMUis;i  P;nii'',  lillc  de  lliinjuos,  II''  du  iioin  [siii- 
wnmwii'  Ir  I)iiilcii.t\,  si'ijjnciii- (lo  (îil)li't ,  cl  aiiisv  il  V(''(iii  xci'slau  i  i8û: 
au  (|U(']  (('ni|)s,  (iuv,  sci;;ii('ur  de  (iililct,  liric  de  celle  dauic  vivoit. 

I  Nous  av<iiis  vil-  (|ii('  (iiii.  Ills  (le  lliieiics  le  IJoileiix.  l'Iail  encore  niiiieiir 
en  1197.  l'ar  1  oiiséfjueiit,  sa  sieiir,  si  elle  élail  à  jieu  près  du  niôiiie  âge,  a 
pu  u'èlre  iiiarn'i!  (|ue  dans  les  premières  années  du  xiii'  siècle.  Ainsi  Gar- 
iiirr  AleiiKui  ('•lait  tout  à  fait  conlein])orain  du  personnafjc  qui  suil.] 

lîiuuui.i:  I  nom  alh'n'-  jioiii'  lliuuii  ou  Hehri]  Aleman  souscrit  un  litre 
(le  Juliaue,  dame  de  (a^aiée  de  lan  1307  [lévrier],  au  cartulaire  de 
Vlanosque^  [el  un  secoiul  de  la  mi^iie  damo.  à  la  nu^'ine  i'[)0(|ue]. 

(lARNiER  Aleman  cl  .IeaiV  Alema\,  scigiicurs  de  S\  ria  [c  est-à-dire 
Gauïieu  Aliîman,  avec  sou  frère  Heime,  el  Jean  Aleman,  seigneur  de  Cé- 
sarée  jiar  sa  femme  Marguerite], 

Se  lron\èrenl  à  rassemblée  des  barons  de  Hiérnsaleiu  ([ui  fui  tenue 
à  Acre  jiar  le  seigneur  d'Arsiif,  lan  1250".  Je  crois  (jue  ce  Gai'nier 
est  celuy  (|ui  est  surnommé  le  Jchuc'-',  et  (|ui  espousa  Agnès  de  Fran- 
cien ou  de  Tenremonde  *"',  de  la  (|uelle  il  eut  les  enlans  (|iii  Miivent  : 

//»//«  .v«(/-i(,  1.  \  Il .  |i.  Go. — Lign.d'ou-  '   On   voit  (|iie  ce  (iariiier  le  Jeune  est 

tre-mer,  c.  xix,  p.  S.jO,  /i/i 3,  édition  LaljLe.  (lilT(?rent  de  GarnierAlemnn,  mari  de  l'avie, 

"  Voir  Les  Seigneurs  de  Gihlel,  p.  AyS.  puisque  le  vrai  nom  de  celui-ci  est  dautier. 

'  Cod.  dlplovKil.t.  I,  n°  90  ,  p.  gS  ,  5i6  ,  Mais  nous  verrons  plus  bas  un  vc'ritable  Gar- 

el  n°  10,  p.  989.  nier  le  Jeune. 

"  Assises  de  Iliénis.  1^.  ^ùi  ,  Mil.  Lahhe;  °  Lignage  d'oulre-mer,   c.   xix  bis.    F>. 

1.  11.  c.  .\ni,  p.  aie,  (îdit.  Beugnot.  (Voir  Les  Scignetirs  d'Adelou.) 


LA  FAMILLE  D\\LEMAN. 


505 


GÉNÉALOGIE   DE  LA   FAMILLE  D'ALEMAN.] 


[AIME  IVALEMAN', 
c'pouse  Agnès  de  Fianelcu.] 

[Gabmeh  Aleman, 

suriioiiiiinî  le  Jenve , 

rpousc  Ajnijs  il'.'  TenreEiionde,] 


GiLES  ALEMiS-, 

espouse  Alix, 

nièce  de  Pierre  d'Avaloii 

le  Jeune. 


I 


AïMii  Alemas  , 

s'iiabitua  en  l'isie  de  Corfou , 

el  espousa  Isabeau, 

fille  de  Raymond  Faisan. 


IsABEf,I.K    AlEMAN  , 

-    espouse  IMiilippe  de  Cossié, 
de  la  maisoji  de  Cayplias, 
chaniltelinn  du  rovaunie  delliérusalem^ 


SES  Ali 


Agsès  Alemin  MiciE  Alema:ï,         IsAutu  Alf,iia\. 

[ou   A>ESDIE*1- 


[GARMER   ALEMAN, 
épouse  Pavie  ^.  ] 

jBiN  Albman^, 

qui  est  peut-esirc  celui  qui  est  qualilié  seigneur  de  Syria", 

fut  conjoint  avec  Marguerite,  dame  de  Césarée. 


II  L'eu  ES  , 
mort  cil'  la  chule  d'un  cheval. 


NlCOHÇ  ALEMi\  , 

<^^])0us('  Isabelle  ,  dame  de  Barul , 
de  laquelle  il  n'eut  point  d'enfans. 


Thomas  Âlema'i  . 

espouse  Agnès. 

lille  de  Raoul  de  la  Blanchegarde 

et  décède  sans  enfans. 


JEAN  ALEMAN*. 

espouse  Isabeau  df  Piquigny, 

fille  de  Guillaume  de  Piquigny  et  de  Marie  des  Beaux. 


Jaqies  Alemas. 


PniLippES  Alemax 


I 


femme  de  Macé  Valiêre. 


GiLEs  Aleman^,  père  (l'Agnès,  qui  espousa  Gautier  de  Barul  ou,  de 


'  Lignages  d'nutre-mer,  c.  \xxi,  édition 
Beugnot. 

^  Lignages  d'oiilre-mer.  c.  xxiii.  édition 
Labbe;  c.  xxw,  édit.  Beugnot. 

'  Lignages  d'outre -mer.  c.  \\\  lus,  xxii, 
ëdit.  Beugnot. 

'  Lign.  d'outre-mer,  c.  xxxi ,  édit.  Beugn. 

'  Lign.  d'outre-mer,  c.  xvi ,  édit.  Beugn. 

'  Lignages  d'outre -trier,  1.  XIX,  c.  is, 
édit.  Beugnot. 


'  Ce  mot  Syria  n'est  qu'une  aite'ration  de 
celui  de  Césarée,  dans  la  version  italienne. 
Ainsi  il  n'y  a  aucun  doute  sur  lidentité 
du  personnage.  (Comparez  Labbe.  t.  I. 
p.  56a  ,  et  Beugnot ,  Assises  de  Jcrus.  t.  11 . 
p.'o./iG.) 

'  Lignages  d'outre-mer.  édit.  Labb.  c.  xx; 
édit.  Beugnot,  c.  xxxn. 

'  Lignages  d'outre-mer,  I.  XXI.  c.  wu. 
édit.  Beugnot. 

6/i 


566  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

la  Blaiiclic(;arde  [paraît  èli'C  le  aième  (jue  le  lils  de  Garnier  Aiemaii, 
(lll   le  .Iriiiir^. 

Hugues  Alem.vs  enl'  une  fille  mariée  à  Jean,  fils  d(;  Henry,  seigneur 
de  GibleL 

[Les  trois  éditions  du  Li;;nai;(!  rappelluiil  IIugue  Salaman;  ce  qui  pourrait 
n'être  qu'une  mauvaise  dis[)osilion  de  lettres,  pour  Hugdes  Alaman. 

Après  avoir  présenté  le  résultat  des  recherches  de  Du  Canjje,  en  l'accouipa- 
puant  (le  quelques  observations ,  nous  essayerons  de  relier  ensemble  certaines 
portions  des  diverses  généalojjies  dont  il  nous  a  tracé  le  tableau. 

Un  nouveau  chapitre  du  Lignage-  nous  apprend  que  Garmer  i.'Aleman,  dit 
leJpime,  mari  d'Agnès  de  Tenremonde,  était  lils  d'AiMÉ  l'Alejian  et  d'Agnès 
de  Francien.  Nous  avons  vu,  dans  la  nouvelle  édition  des  Assises  de  Jérusa- 
lem'', que  Gaitiei!  Aleman  assistait,  avec  son  frère  Heimé,  à  l'assemblée  d'Acre 
(le   1  iibu. 

Plusieurs  diplômes  de  Frédéric  1!,  datés  d'Acre,  avril  1229*,  sont  souscrits 
par  Garmep.  l"Ai.ema>'  et  par  Avmon,  son  neveu.  Eniîn  un  nouveau  chapitre  du 
Lignage^  allirnie  positivement  que  Garaiei;  (selon  une  variante,  Gautier) 
i.'Aleman.  qui  épousa  Pavie,  était  père  de  Jea\  l'Alejian  qui  fut  seigneur  de  Cé- 
sarée  par  son  mariage  avec  Marguerite. 

D'a])rès  ces  données,  en  admettant  l'identité  fort  vraisemblable  d'Aimé,  père 
(le  Garnier  le,l(iune,  d'Heimé,  frère  de  Gautier,  et  d'Aymon,  neveu  de  Gar- 
nier l'Ancien,  on  voit  le  lien  (pii  unit  les  deux  branches  principales. 

GARNn:n  i,"\ncien,  épouv  de  Pavie,  était  le  frère  du  père,  encore  inconnu, 
d'AiMK  et  (le  Gaitieh.  11  était  l'oncle  de  ces  deux  chevaliers,  et  grand  oncle 
par  conséquent  de  Garnier  le  Jeune.  Les  dates  ne  s'y  opposent  pas  :  Gautier, 
\imé,  son.  frère,  et  Jean  Alenian,  seigneur  de  Gé.sarée,  leur  cousin  germain, 
•  iiit  pu  s(>  trouver  ensemble  à  l'assemblée  de  i25o. 

Aimé  peut  être  encore  le  même  que  Aimes  li  Alemans,  possesseur  d  ini  lief  à 
Acre*"',  qui   fui   ('nvo\é   par   Frédéric   11    au    roi   de  Ghyprc,  en   1200,  pour 

'   Liffiidge-'i  d'oulrc-iiicr.  l'jiUl.  Lab.  c.  \]\  ,  '   llisl.  diploinal.  Frcdcrici  II ,  Ihiillaril- 

j>.  •)<)(),  ttk'.):  vtYd.  CoLignot,  c.  xx\.  Bréliolles,  t.  lit,  p.  121,  la.j,  i->5  etc. 

^   Ligiwgef!  d'oii!rc-iiicr,  c.  \\\i.  C'ditinii  *  Ligii.  d'oiilre-incrj  c.  \\\,  (idit.  Reugii. 

iîeiijjiiol.  "  Gonliimal.  de  Gaill.  de  Tyr,  1.  XXXlll , 

'  Assises  de  .li'nis.  t.  \] ,  c.  \iii,  p.  -jùG.  c.  \x,  p.  38(1,  et  note/;  et  c.  xxi,  p.  087. 


LA  FAMILLE  D'ALEMAN.  •  507 

réclamer  la  garde  ilii  royaume,  de  préfi'rence  à  Jean  d'Ibclin,  s('i;;iieur  de 
Baruth. 

Oiianl  à  Garmer  l'Aleman,  l'Ancien,  le  mari  de  Pavie,  il  paraît  ([iie  c'est  le 
Garmeu  (|ui  joua  un  rôle  assez  actif  dans  les  aflaires  du  royauuK;  de  Jérusa- 
lem. Il  fut  laissé  avec  Philippe  d'ibelin  à  la  garde  d'Acre',  pendant  le  cou- 
ronnement de  Jean  de  Brienne  à  Tyr,  en  laio.  11  souscrivit  un  acte  de  ce 
prince-  du  i"  juillet  1211,  et  un  autre  d'Adémar  de  Césarée  \  du  18  oc- 
tobre i2i3.  En  1217,  il  fut  envoyé  par  Boémond  IV  d'Antioclie''  et  André. 
roi  de  Hongrie,  au  roi  Hugues  I"  de  Chyjire,  pour  l'inviter  à  se  joindre  à  la 
croisade.  L'année  suivante,  lieuten^?nt  du  roi  dans  Acre^  il  envoya  des  secours 
à  la  ville  de  Gésarée  contre  Coradin.  En  122;),  il  résidait  encore  à  Acre, 
comme  lieutenant  de  Frédéric  IF',  et,  la  même  année ^  il  alla  (l(''fendi-e  les 
chrétiens  de  Jérusalem  maltraités  j)ar  les  Sarrasins,  et  chassa  ces  derniers  de 
la  ville.  Quoique  attaché  au  i)arli  de  l'empereur,  il  fit,  en  1  20  1 .  ])révenirJean 
d'ILelin*^,  seigneur  de  Baruth,  des  mauvaises  dispositions  di'  Hichard  Filan- 
gieri  à  son  égard.  Cette  même  année  il  sigiui  comme  t(''inoi!i  un  acte  de  Ba- 
lian,  sire  de  Sajette'  (q8  septembre),  et  deux  de  Boémond  IV  d'Antioche '" 
{27  octobre).  Après  cette  époque  on  ne  le  voit  plus  paraître.  C'est  ])robable- 
ment  alors  qu'il  entra  dans  l'ordre  des  frères  du  Temple  ". 

Garnier  l'Ancien  eut  deux  iils  et  une  fille  : 

Jean  l'Aleman  '-,  seigneur  deCésarée  par  son  mariage  avec  Marguerite,  l'hé- 
ritière de  cette  seigneurie,  et  dont  la  postérité  est  décrite  par  Du  Gang(^  d'après 
l'ancien  texte  du  Lignage  ^^,  au  chapitre  des  seigneurs  de  Césarée; 

Hue  ou  Hdgues,  qui  épousa  la  dame  d'yVdelon  '',  vraisemblablejnent  Isabelle, 


'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXI, 
c.  I  et  H,  ]).  3ia,  et  noie  e. 

■   (Aiviuhir'mm  S.  Scpiik.  n°  ii5,  p.  26;). 

'   Cod.  diphmiil.  t.  I,  n°  11,  p.  290. 

»  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXXI. 
c.  X,  p.  .322  ,  et  note  li. 

'-  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXII, 
c.  V.  p.  334. 

"  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIII, 
c.  IX  ,  j).  075. — Assises  dcJi'nts.  t.  II.  p.  Sgg. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXlïl , 
c.  x\Mi ,  MX,  p.  38i ,  386. 


'  Continuât,  de  Guill.  do  Tyr.  I.  XXXIll. 
c.  XXV,  p.  390. 

"  Cod.  diplomat.  t.  I,  n"  21  4.  p.  aSS. 
'"   Cod.  diplomat.  n"  ii3,  ii4,  p.  121, 

122. 

"   Assises  de  Jèrus.  l.  II,  p.  399. 

'"  Lifiiw'gcs  d'outre-mev,  c.  xvi,  édition 
Bcugnol. 

'  '  Lignages  d'outre-iiier,  ('dit.  Labbe .  c.  1  \  : 
édit.  Beugnot,  c.  xix. 

'*  Lignages  d'oulrc-mer fC.wi .  xxxi,édil. 
Beugnol.  —  Voir  Les  Scignenrs  d'Adelon. 

6!i. 


508  LES  FAMIM.ES  D'OUTRE-MER. 

l'iiioïc  \iv.iiil('  ;iii  iiiomoiil  (lù  ('(rivnit  Ii'  rôdaclciir  <\r  ciTlaiiis  cliapitres  du 
Lignage,  cl  i|iii  ('lail  iikuI  a\;uil  rllc.  sans  laisser  d'héritier; 

Helvis,  ('nouse  de  Baiidoiiiii  de  Ijimjjui'vaiis,  (|iii  alla  outre  mer,  c'est-à-dire 
dans  les  pays  d'Occident. 

Les  nouveaux  chapitres  du  Lignage  n'ajoutent  rien  aux  détails  de  la  posté- 
rité de  Gaiîmei!  l'Aleman  le  Jeune,  telle  que  l'a  donnée  Du  Gange  d'après  l'ancien 
texte,  au  (  liapilr(^  des  seigneurs  d'Adelon  '. 

Les  deux  premières  parties  de  la  généalogie  des  Aleman  peuvent  donc  ainsi 
se  rejoindre  avei'  assez  de  vraisendilance.  (Juant  à  la  troisième,  nous  ne 
voyons  pas  à  (piél  rameau  se  rattache  Jean,  mari  d'Isabelle  de  Pic(piign\, 
non  plus  (pic  Hcgues  Aleman,  qui  termine  l'article  de  Du  Gange.  Ge  person- 
nage, si  loulelois  il  est  de  la  iamille  des  Aleman,  ne  peut  être  celui  qui 
iq)Ousa  la  dame  d'Adelon,  puiscpie  ce  dernier  mourut  avant  sa  fennne  sans 
laisser  d'hérilier. 

On  voit  encur(i  plusieurs  autres  personnages  du  nom  d'AiEMAiv  figurer  dans 
l'histoire  d'outre-mer.  Nous  allons  les  énumérer  rapidement,  sans  nous 
arrêter  sur  les  autres  Ale.ma.x  (pie  mentionnent  les  historiens  des  afl'aires  d'Oc- 
cident '-. 

Guillaume  Alaman  était  un  seigneur  résidant  en  Thessalie  en  lai"!'. 

Amauri  Saleman,  homme  liji-e  du  prince  Boémond  V  d'Antiochc,  est  nonniié 
comme  garant  d'un  acte  d'Alhert,  patriarche  d'Antioche,  du  i8  novembre 
12/it*.  On  poiH'rait  admettre  ipie  son  nom  de  i'amdle  a  subi  une  altération. 
couiUK?  celui  de  Ilugue  Saleman  doiil  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Iîaoul  Aleman  ou  l'Allema.M),  chevalier,  honmie  lige  du  royaume,  assiste  à 
l'assendjlée  d'Acre  en  i25o'\  Il  est  nommé  Jeax  dans  la  traduction  italienne 
des  Assises.  En  laS/i,  il  souscrit  un  acte  de  Julien",  seigneur  de  Sajette. 

Amis  l'Alkmax  sousci'il,  le  .'1  mars   ia()5,  comme  membre  de  la  haute  cour 

'   Lignages  d'oitlir-mcr,  édition  Laiiljc.  ilAiiglelerri',  l'oiiservation  d'un  traité  eoii- 

r.  xxru.  édilidii  IU'iijthoI.  c.  x\\\.  du  entre  ce  prince  et  le  roi  d(;  France,  en 

■  Tels  soiil  le  .Iean  Amnx  qm-  Idn  vnil  laay.  (  llislor.  de  France,  1.  XVIII,  p.  San, 

recevoir   une   pave   connnc    ai-Lah'Irier    de  note.  ) 

l'hôtel,   an    service  de  Louis   IX    (Tuhulir  ■'  Du  Gange,  Hist.tlc  (J/pie ,  ]>.  ,)çi. 

reraUv,  i.'>it\-\-aiTm.  Ilisl.  de  Franir  ,L\\\ .  '   (Md.dijihmal.  t.  I.  n°  118.  p.  io3. 

p.  iSOa,,  a-,  oO'i  .  a;  oiyi .  h),  cl    |in   di'iix  ''   Assises  de  Jérnsal  A.  H.  c.  xin.  p.a'il); 

(jautU'R  et  HuGur-s  ALAJiAx,(jui  jiiical  puui-  l'dil.  Ijalil).  1.  1.  p.  56-2. 
liicjiard.   conilc   de  l'iiiiiei's,    trcrc  du    nii  '   (!nd.  dijilunifil.  t.  I ,  n°  lai,  p.  l'i'i. 


LA   FAMILLE  DALEMAN.  •  -V)!) 

(lu  lovaunie  de  Jénusalrin  ',  un  acte  de  Raoul  de  Barulli.  .seii;iHiii-  de  la  UliU]- 
clieprde.  Serait-ce  encore  le  même  (jue  Aimé  ou  Aymoii,  IVère  (\r  (iaiilici. 
(|ui  avait  assisté  à  rassemblée  de  i  qôo? 

PiKiuiE  l'Alemaiv,  al)l)é  de  In  maison  de  iJeanniont.  ordre  de  C.îlcauv.  deviiiil 
Tripoli,  est  nommé  -  commi;  (;arant  de  rexacliludi' de  la  relalion  lailc  le  iS  IV'- 
vrier  198:!,  conlri' (iui  de  Giltlel. 

Hkme  Akama>,  vicomie  de  Nicosie,  est  nommé  comme  témoin  d'un  traité  ' 
enire  le  roi  Hu!;ues  I\    ri   la  ré|iul>li(|ue  de  (lènes.   1  (1  lévrier   1  •'•!<).  | 

'   Cod.diplomui.  Il    l'./i.  |..  18:!.  '  !)'■  Mns-i.nlri.;.  Ilisi.  :li-  Chijpiv .  I.  II. 

'   De  Miis-l;;ilrii'.  ///.s7.  ,1c  Cluiprr .  I.lll.  p.  ifi.S. 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MEIi. 


L\    FVMILLE   SURNOMMEE   D'AI^TIOCIIE 

EN    L\    TERRE    SAINTE. 


Hasse  i)k  (jAiiiiE,  jjeiitillioiiuiic  du  romté  <!c  Flandres,  vint  on  la  terre 
sainte,  an  r(''cil  de  l'auteur  du  Lignage  doutre-mer ',  avee  Guy  de 
Lusignan.  rov  di;  Hiérusalein.  du  ([uel  on  disoit.  qu'il  estoit  parent.  .le 
crois  (|ue  c'est  celui  que  Pieriv  d'Oudegherst-  dit  avoir  suivi  Philippes 
d"  \lsacc,  comte  de  Flandres,  eu  son  voyagedola  terre  sainte,  l'an  1177, 
l'I  (jui  souscrit  (|U(dques  litres  de  ce  comte  avec  la  noblesse  de  Flandres, 
l'ii  l'ail  I  i(i()\  Il  s'Iiabiiua  ontre  mer,  et  y  espousa  une  dame  native 
d' Aiilioclic.  d'où  sa  ])ost(''rit(''  prit  le  surnom  d' Vntuiciii: . 

'    UjpmgOi  (Foiitre-mcr,  e.  \\i\.  \l,i.  '  Hi>il.  ilc  liclhuiie .  I.  II.  p.  l'iy. 

"   (  Judentieiwl .  ^/(fO)i.  de  FInnd.  i'.  lxwii. 


LA   FAMILLE  SURNOMMEE  D'ANTIOrjl  K 


)li 


— ■       cz 


-ï   ^   ˰=^   fS 


5  ■*•  -3  ^ 


o 


c-r        'ii  " 


512  LES  FAMILLKS  DOUTRE-MER. 

I  JNdiiN  ,i|iiiiliTiiiis  peu  (II'  cliosr  au  lahlcati  dr  |)ii  (iauge. 

(n  \nil  lin  |irriii[i'r  ,\i:\y  h'Antiociir  souscrin;  un  acte  di.'  Boéiiioiid  III. 
jirincc  (rAulioclic',  en  i  iS.S.  l']lai(-(e  un  frère  aîné  (l'Adam? 

Adam,  (ils  de  Hasse,  souM-ril,  le  t"  novembre  i  i  <)7  -,  un  ado  d'Aiineri.  roi 
de  Clnpie. 

.1i:a\  irANiiociiiî,  son  lils,  soiiseril  un  acte  de  Henri  1".  roi  deC-hypre-' 
(  1  o  juin  1  2.")'j  ),  el .  comme  man'clial  de  (lliypre.  un  second  arli^  de  ce  nn^ne 
roi  '.  en  i  -j/iy. 

GuTiEi!  ii'AM'iociiE,(liand)i'rlain  du  royaume  de  (iliypre.  vraisemblabienieni 
le  l'ière  (le  Balian,  et  lils  connue  lui  de  Jean  el  d'Eschive,  souscrit,  en  jaii- 
\ier  1  2SG'',  un  acte  du  roi  Henri  II  de  Cliyj)re. 

La  gi'ni'alojjie  de  celte  famille  s'arrête,  dans  le  Lignajje,  apivs  Jean  I)'A>- 
TiociiE,  lils  (le  Balian,  el  tous  les  individus  de  la  même  génération. 

Nous  n'avons  jiu  trouver  d'après  ([uelle  autorité  Du  Gange  l'a  continuée  de 
irois  degrés,  el  a  fait  descendre  en  ligne  droite  de  père  en  lils,  Hugues,  Tho- 
mas et  Pierri',  du  dernier  Jean  d'Antioche. 

II  a  été'  parlé'  longuement  de  Hiigces  d'Amiociie  dans  l'article  des  princes  de 
ce  nom  ''. 

Thomas  scelle  un  acte  de  la  haute  cour  du  royaume  de  Chypre''  (  5  mai  1  3  4(i  )  ; 
nommé  chevalier  en  1 366  ,  par  le  roi  Pierre  !"**,  il  fut,  en  ipialité  d'homme  lige 
de  la  cour  de  (lliypre,  un  des  seize  seigneurs  désignés-'  (i36f).  16  novembre) 
pour  la  révision  des  Assises.  ■ 

PiERHE  fut ,  en  octobre  i'iS-2.  un  des  douze  conseillers  du  royaume'",  en  l'ab- 
sence de  Jacipies  1".] 

'    Cod.  dijiloiiiiit.  (.  1.  11°  5,  ]).  28/1.  '   Assises  drJcnis.  t.  11,  p.  089,  for.  •?.(). 

-  De  M,is-L;ilri('.  I.  111,  p.  (ioy.  '  Lor(!(lano.  1.  Vil.  p.  .J72;  tiad.  franc. 

"  De  Mas-Lalii(^  I.  II,  p.  5lj.  1.  1,  p.  -'i<>9. 

"  Abn'gé  (le   rtilliancc   chroiiohig.  l.   11,              '  Assises  de  JéiiisA.  \.  y.  ù. 

65G.  <îdit.  Labbe.  '"  De  Mas-Laliie,  t.  II,  p.  Sqi.  —  Lo- 

"  De  Mas-Lali-ie,  t.  III,  p.  G70.  redaiin,  I.   1\,  p.   5ii;  liail.  IVanç.  t.  II, 

"  Voir  Les  Princes  d'Anliochc,  [).  yo;).  p.  io5. 


LA  FAMILLE  DE  BABIN.  •  513 


LA   FAMILLE   DE  BABIN. 


I  Avant  le  premier  membre  de  cette  famille  présenté  par  Du  Cange,  on  voit 
un  personnage  du  nom  de  Babin,  sans  prénom  connu, mentionné  comme  étant 
le  seigneur  et  le  suzerain  d'un  nommé  Jean  Patrice,  auquel  il  permet, sous  le 
roi  Foulques,  un  échange  de  certains  casaux  avec  le  Saint-Sépulcre';  échange 
qui  est  confirmé  par  la  reine  Melissende  en  i  i  5  i .  Ce  même  Babin  est  ensuite 
témoin  d'un  acte  de  celte  reine-  en  1 1  Sa  ;  d'un  acte  du  roi  Baudouin  III  ^,  du 
ay  juin  1 155;  et  d'une  donation  faite  au\  Hospitaliers*  par  Eustache,  Adam 
le  Noir  et  autres,  en  i  i63.] 

Anseau  [ou  Anselme]  Babin  vivoit  vers  l'an  1200  ^  Jldevoit,  à  cause 
de  ses  fiefs  situez  dans  la  seigneurie  de  la  ville  de  Hiérusaiem,  cintj 
chevaliers. 

[11  avait  été  témoin,  en  1  178,  d'un  acte  de  (lonstance  '^',  comtesse  de  Saint- 
Gilles,  femme  de  Raimond  V,  de  Toulouse;  et,  en  1 1 76  ,  d'un  acte  de  Renaud  ', 
abbé  du  mont  Sion. 

La  date  ajjproximative  de  1200,  donnée  par  Du  Cange,  est  fournie  par  le 
document  intitulé  t-Le  service  que  la  sainte  cité  de  Jérusalem  doit'*."  où  fi- 
gurent un  certain  nombre  de  personnages  tous  à  peu  près  de  cette  époque.] 

Raymond  [ou  Boiïmond]  Babin  vivoit  au  niesme  temps'',  et  avoit  ses 
tei-res  en  l'étendue  de  ia  seigneurie  de  Mapies,  à  raison  des  quelles  il 

'    Ciirlul.  S.  Scpiik.  n"  /ig,  5i,  5o,  120,  '   Cod.  diploiiiat.  t.  I,  n'  5-?, ,  p.  53. 

p.  90,  90,  2-îi.  '   Cari.  S.  Sepiilc.  n'  170,  ]).  Sog. 

^   Cartul.  S.  Sepiilc.  n°  /i8,  p.  89.  '  Abrogé  royal  de  l'alliance  cliroii.  édit. 

^  Cartul.  S.  Sepiilc.  11°  5-2  ,  p.  97.  Laljbe,  1. 1 ,  c.  xlvi,  p.  55i  ,  555  ;  Assises  de 

*  Cod.  diplomat.  t.  I,  n°  iGi  ,  p.  9,07.  Jè-us.  ëdit.  Beugnot.  t.  I,  c.  cclxi,  p.  àûS. 

'  Assises  de  Jcnis.  p.  554.  t.  I,  p.  iaS.  '  Assises  de  Jériis.\).b5G  ^Beiigaol,  It^à. 

65 


iVl'i  LKS   FAMILLES  D'OUTRE-MEl'.. 

l'sloiL  ohlii;/'  de  scivii'  dans  les  jjiierics  avec  lui  ciie\aIioi'.  Il  fui  père 

(le  Jean  Baliin  '  et   de  Maijjuei'ile,   iiiaiiée  avec  Gautier,  seigneur  de 

Bessan. 

Jean  Babin  es])onsa  Isal)eaii,  lille  de  TJioinas  [le  Lignage'-  dit  Phi- 
lippe] de  Maiigasteau,  et  en  eut  une  lillc,  qui  fut  mariée  à  Aniaury  de 
Giblet  [peut-être  le  seigneur  de  Piles^],  qui  en  eut  Tlionias  de  Giblet 
et  Marguerite,  l'eniuie  de  Reinond  d'Anlioclie '. 

Jean  Babin,  II"  du  nom,  fut  conjoint  avec  Pliilip[)es  de  Bessan  •',  sœur 
de  I  Gautier  de  Bessan,  et  par  conséquent  helle-sœur  de]  i\lar;;uerite, 
de  la  quelle  je  viens  de  parler;  du  quel  mariage  vint 

Baymond  Babin,  W  du  nom. 

|Jean  Babin  fut,  en  l'année  i3io,  député,  avec  Anseau  de  Brie,  par  la 
reine  mère  auprès  d'Isabelle  d'Arménie'",  veuve  du  prince  Amauri,  pour  la 
presser  de  (piitter  Chypre  au  plus  tôt,  puisque  le  retour  de  cette  [irincesse  en 
Arménie  était  une  des  conditions  de  la  délivrance  du  roi  Henri  IL] 

Il  se  trouve  [)résent  avec  les  barons  du  royaume  de  Gliyj)re  au 
traité  de  mariage  conclu  en  la  ville  de  î^icossie^  entre  Fernand  de 
Majorque,  prince  de  la  Morée,  et  Isabelle  d'Ibelin,  lan   i3i5. 

Baymond  Babin  II  estoit  bouteiller  de  Gjpre  en  Lan  i368^  Il  fut 
père  de 

Jean  Babin,  III  du  nom'',  (|ui  esloil  à  la  coiH'  du  roy  de  Gypre. 
lan  i3y3  |  ou   i  07/1  j. 

'   Lignages  d'oiUrc-mer,  Labb.  c.  w  ;  Beu-  '   Ijoredmio .  1.  \  .  [j.  ado  ;  (rad.  franc.  1.  I , 

gnot,  c.  \xvn.  ■  ji.  fif)i. 

'  Lignages  d'outrc-mcv,  c.  xxiv,  xxxvi;  et  '   lîucboii ,  lUst.  de  Chjiire ,  sous  les  cni- 

C.  XXIX,  XLi.  pcvcars  français  ,  t.  II.  p.  07 'l. 

'   \o\v  Les  Seigneurs  de  Piles ,  de  la  Maison  ^   Assises  de  llicrus.  p.  hi>h;  t.  I.  p.  G. 

de  Giblet.  rAlii.  Beugnot. 

■'   VoirLrt  Maison  d'AnUoche.  '  Loredano,  I.  VllI,  p.  563;  trad.  franc. 

'^  Lignages  d'oulrc-mer,  c.  xv,  \xvii.  I.  11.  p.  5a. 


LA  FAMILLE  DE  BABIN.  •  515 

[On  a  pu  remarquer  une  certaine  confusion  et  des  lacunes  dans  la  suite 
de  ces  seigneurs.  Ainsi,  selon  Du  Gange,  Jean  Babin  I"  est  frère  de  Marjjuerile. 
nui  épousa  Gautier  de  Bessan,  vivant  en  l'année  i3oo;  comment  peut-il  ('irc 
le  fils  de  Uaimond  Babin,  qui  vivait  en  1200?  Il  doit  se  trouver  entre  i'u\ 
plusieurs  intermédiaires. 

Et  d'abord  nous  voyons  un  Jean  Babin  qui  souscrit  un  acte  de  la  reine 
Alix  1  (octobre  1  2  2  0  ).  Le  même ,  lors  de  l'affaire  de  Gasal-Imbert-  (3  mai  1  2  3  2  j , 
fit  conduire  à  Acre  le  jeune  roi  Henri,  et  resta  à  la  bataille,  où  d  fut  blessé 
dangereusement  au  visage.  Alix\  qui  épousa  Baudouin  du  Morf,  était  proba- 
blement sa  fdle.  Ge  Jean  Babin  n'est  certainement  pas  celui  di>nt  le  benu-iVèrr 
vivait  en  1  3oo. 

Précisément  à  cette  dernière  époque  existait  un  autre  Jean  Babui,  <elui 
que  Du  Gange  appelle  Jean  Babin  II.  mari  de  Pbilippes  ou  Pbilippine  de 
Bessan,  sœur  de  ce  même  Gautier  de  Bessan  qui  avait  épousé  Marguerite,  lillo 
de  Raimond  Babin.  Quel  lien  de  parenté  unissait  ces  deux  Jean  Babin?  Le 
premier,  (pie  ron  voit  agir  en  i232,  a  pu  être  le  fds  de  Raimond  Babin  I" 
(mais  rien  ne  le  prouve)  et  le  mari  d'Isabelle  de  Maugasteau,  dont  le  frère 
Tbomas  était  vivant  vers  le  milieu  du  siècle.  Mais  il  ne  peut  être  le  frère  de 
Marguerite,  épouse  de  Gautier  de  Bessan. 

Raimond  Babin,  père  de  Marguerite,  nécessairement  distinct  du  premier  Rai- 
mond Babin,  paraît  être  intermédiaire  entre  les  deux  Jean  Babin.  Etait-il  le  lils 
du  premier,  le  père  du  second?  Nous  n'en  savons  rien.  Par  la  concordance  des 
temps,  Jean  Babin  II  peut  être  le  frère  de  Marguerite,  comme  l'a  supposé  Du 
Gange,  quoique  le  Lignage  ne  le  dise  pas.  Seulement  il  faut  appli(pier  à  Jean 
Babin  II  ce  que  Du  Gange  avait  dit  sur  ce  point  de  Jean  Babin  I". 

A  partir  d'ici  il  n'y  a  plus  de  ditRculté.  Jean  Babin  II,  mari  de  Pbilippes 
de  Bessan,  est  celui  ([ui  signa  comme  témoin,  en  mai  i3o6'',  un  acte  de 
Henri  II,  roi  de  Ghypre;  que  nous  avons  vu  en  i3io,  agir  pour  le  retour  de 
ce  roi ,  qui  assista  en  1 3  1  5  au  traité  de  mariage  entre  Fernand  de  Majorque 
et  Isabelle  d'ibelin,  et  qui  souscrivit,  le  4  septembre  1828  '',  un  acte  du  roi 
Hugues  IV,  comme  maréclial  du  royaume  do  Jérusalem. 

'  De  Mas-Latrie,  Illift.ih'  Chijpre ,  t.  III,  '  Lignages  d'oulrc-mcr.  LalAe,  c.xwiii; 

p.  (3 1/1.  lieugnot,  c.  xl. 

=  Continuât,  de  Giiill.  de  Tyr,  1.  XXXIll,  "  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  10-3. 

c.  xx\i.  11.  ?)()7.  '  fe  Mas-Latrie,  p.  ii3.  ii4- 

65. 


516  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Son  llls,  lÎAiMONn  Babln  111,  (juil  iivait  eu  de  Pliilippes  do  Bcssan,  fut  pré- 
sent au  traité  de  Huijiios  IV  avec  Gênes',  du  21  février  i338.  Le  méme(?), 
bouleiller  de  Chypre-,  fut,  en  iSfit),  un  des  seize  seigneurs  nommés  pour  la 
révision  des  assises  du  royaume. 

Il  était,  en  iSy/j,  le  favori  du  prince  de  Galilée,  et  l'on  voit,  par  le  récit 
d'un  historien  (|ui  écrit  à  celle  époque  ',  (pi'il  avait  alors  un  lils  nommé  Jean. 

On  peut  croire  (jue  c'est  ce  lils,  Jean  Babin  III,  qui  fut  envoyé  à  Gènes  par  le 
roi  Jacipies  I"',  en  t383  ,pour  y  diriger  l'éducation  desonfils  Janus,qui,  cham- 
bricr  du  royaume  d'Arménie,  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Jaccpies  I''(  16  août 
i3f)5  •'),  comme  membre  de  la  haute  cour  du  royaume  de  Chypre;  le  même, 
enlin  (pu,  amiral  du  royaume,  signa  un  acte  du  roi  Janus°  (9  octobre  ]  /iio). 

On  voit,  après  lui,  Amauiii  ou  Camerin  Bakin  ".  qui  fut  tué  à  la  bataille  de 
Chierokitia,  où  le  roi  Janus  fut  fait  prisonnier,  le  7  juillet  1/126. 

Telle  pourrait  être,  quoique  en  partie  conjecturale,  la  suite  des  seigneurs 
du  nom  de  Babin  : 

Babin,  sans  pri'noni,  vers  ii/io-ii63; 

Anseau  Babin,  ann.  ii'yS-iaoo?; 

Raijiod  Babin  I",  1200? 

Jean  Babin  V',  fils  ?  1  2  2  o- 1  2  3  2- 1  2  5  0  ; 

Raimond  Badin  II,  lils?  père  de  Marguerite,  qui  vivait  en  i3oo,  et  peut-être 
aussi  de 

Jean  Babin  II,  i3o6-i328; 

Raimond-Babin  III,  fils,  1338-137/4; 

Jean  Babin  III,  lils,  137/1-1/110; 

Amauhi  Babin,   1/126. 

On  trouve  encore  un  Gui  Babin  qui  scelle  un  acte  de  la  haute  cour  du 
royaume  de  Jérusalem^  (5  mai  i3A6),  et  Hugdes  Babin,  baron  de  Chypre, 
qui  souscrit  un  acte  du  16  août  l395^  du  roi  Jacques  I",  et  un  autre  du  roi 
Janus'",  à  la  date  du  7  juillet  1  /io3  ;  ce  sont  vraisemblement  deux  membres  de 
la  même  famille.  J 

'  De  Mas-Latrio,  t.  II,  p.  179.  '■  De  Mas-Latne,  t.  II,  p.  if)5. 

'  Assises  de  Jénis.  t.  I,  p.  6.  '  De  Mas-Latrie,  1.  Il,  p.  ôSg,  note  1. 

■'   Loredan.  loc.  cit.  '  Assises  île  Jérusalem ,  t.  H ,  p.  889 ,  for- 

'  Loredan.  I,  IX,  p.  517;  trad.  franc.        mule  2(). 

t-  IL  P-  1  n-  '  Do  Mas-Latrie,  t.  il,  p.  ''40,9. 

'^  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  iaS.  '»  De  Ma.s-Latrie.  t.  II,  p.  lié-j. 


LA  FAMILLE  DE  BARLAIS.  517 


LA  FAMILLE  DE  BARLAIS. 


[Renaud  Barlais,  riclie  personnage  fie  Chypre  ',  fut  cliargc  en  1197.  par  le 
roi  de  Chypre  Aimcri,  de  di'fendre  JalTa,  que  le  comte  Hciiil  de  Champagne 
lui  avait  rendu.  Il  était  capitaine  de  quarante  chevaliers  formant  la  garnison  de 
cette  ville-;  mais  il  se  conduisit  mollement,  et  la  place  l'ut  prise  par  le  soudan^.J 

Camerin  [ou  AiMERï]  Barlais,  OU,  comnie  il  est  nommé  par  le  clieva- 
lier  Loredan*,  Barlas,  lut  estably  [en  1  ;i2'j]  par  Alix,  reyne  de  Cypre, 
bail  régent  du  royaume  de  Cypre,  [à  la  place  de  Pliili[i[»e  d'Ibolin.] 
sous  la  minorité  du  jeune  roy  Hugues  I",  au  lieu  du  seigneur  de  Barut, 
qui  s'estoit  démis  de  la  régence;  mais,  n'ayant  pas  esté  receu  par  la 
liante  cour,  il  fut  obligé  de  se  retirer. 

[Aimeri  Barlais  avait  souscrit,  en  octobre  1290'',  un  acte  de  la  reine  Alix. 
En  1227,  frappé  dans  un  jeu  par  un  chevalier  toscan,  cousin  de  Philipp(Mri- 
belin'^,  il  l'assassina  par  surprise,  de  concert  avec  quatre  de  ses  amis.  Poursuivi 
par  Philippe  d'Ihehn,  celui-ci  lui  fit  grâce  à  la  recommandation  de  son  frère, 
Jean  d'Ihelin,  le  vieux  sire  de  Baruth.  En  122g,  ayant  reparu  à  Nicosie", 
dans  l'espoir  de  voir  arriver  l'empereur  Frédéric  II,  dont  il  était  partisan, 
Aimeri  Barlais  accusa  et  provocpia  en  combat  singulier  Anseau  de  Brie, 
qui  l'avait  appelé  déloyal  et  traître;  mais  le  vieux  sire  de  Baruth  interrompit  h; 
combat  et  sépara  les  deux  adversaires.] 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXVII ,  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  Ilist.  de  Cli;ipie. 

c.  n,  p.  219.  p.  Gii. 

'  Assises  de  Jcrus.  t.  II,  p.  ^9.8.  '  Loredano,  1.  I ,  p.  38,  /lo;  trad.  IVam;. 

•''  Lignages  d'outre-mer,  c.  xx,  Beiign.  1. 1.  p.  hh,  iG.  —  Assises  de  Jénis.   t.  I, 

'  Loredano,!.  I,  p.  ia;  trad.  franc. 1. 1,  p.  i88,  note  a. 
p.  4g. —  Voir  Les  Rois  de  Chypre , -p.  Qi.—  '  Loredano,  1.  I,  p.  i5;  Irad.  franc.  1. 1 , 

Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  l.  XXXII.  c.  xxi,  p.  5i,  ^'d.  — Assises  de  Jérus.  t.  I.p.  ^89, 

p.  30 1  et  note  d.  note. 


518  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Qiielqiii'  Iciiijts  nprrs  1  ciiijx'reiu"  Fi'rdéric  II  s'esliuil  cmparr  ilc 
i'isle  de  Cyjii'e',il  fui  un  des  ciiui  barons  qii  d  rlioisil  [loiir  [jouvcriier 
ce  royaiiiiic;  ce  (|iii  arrna  verslaii   i  ;>.,')<)  |  ou  |ilulol.  i-î-.hj]. 

[Vaincu  à  Nicosie,  le  2 A  juin  de  la  niêiiKî  année'-,  par  l'arniéo  du  vieux  sire 
de  lîarulli,  il  si;  relira  avec  le  roi  an  cliAloau  de  Dieu-d'Aniour.  En  1281, 
lorscjue  Jean  d'Ihelin  eut  attiré  le  roi  dans  son  parti,  Aimeri  refusa  de  se 
joindre  à  eux''  contre  Richard  Fiiangieri,  maréclial  de  l'empereur.  Après  la 
halailie  d  V;;ridi  (  1  282),  où  il  se  trouvait  avec  un  commandements  il  fut  en- 
vové  par  Richard  vers  l'empereur  pour  lui  demander  du  secours;  mais,  pen- 
dant son  absence  ^.  le  roi  Henri  1"  le  fît  déclarer  rebelle  par  la  haute  cour  du 
royaume,  et  tous  ses  biens  lurent  confisqués.  Depuis  cet  événement,  l'histoire 
ne  fait  plus  mention  d'Aimeri  Rarlais;  le  diplôme  de  Roémond  VI.  comte  de 
Tripoli,  cili'  plus  liant,  p.  liSh.  note  h,  prouve  qu'il  était  mort  en  i23r).  et 
qu'il  avait  un  fils  nommé  Jean  Rarlais.] 

La  circonstance  du  temps  me  fait  croire  que  ce  fut  lui  qui  espousa 
Isabelle'',  fille  de  Phili[)pes  le  lîoux  etd'Estéféiiie  de  Bessan,  de  laquelle 
il  eut  Aimery. 

[D'après  la  pièce  précitée,  il  y  a  lieu  de  croire  que  Jean  Rarlais  était  (ils 
de  cette  Isalxdle  qui,  après  la  mort  d'Aimeri,  se  serait  remariée  à  Rertrand 
Porcelet;  mais  on  ne  ])eut  supjioser,  comme  le  croit  Du  (lange,  (pie  l'autre 
Aimeri  dont  il  va  être  qtieslion  soit  le  fils  du  premier  Aimeri.] 

A1MKHV  nARLAlS  ' 

s'nlii.n  iivec  Aijnès.  lillc  de  Derlrand  ,  Sfiçiu-ur  Ji'  Murgal. 

[11  t'-tail  <U^à  mark'  en  1317.] 


Amauiit  dkBaulais.  Guillaume,  REr^AUT  et  Aimery.  Philii'Pes  Uaulais. 

mort  sans  cnfans.  espoiise  AIi\  île  la  Mandel<^e ,         décédez  sans  enlans.         femme  de  Gny  d'ibelin  , 

et  mourut  sans  postélit''.  connestahle  de  Cypre. 

AiMÈRï  Barlais  '  s'allia  avec  Agnès,  fille  de  Bertrand,  seigneur  de 
Margat.  [Il  était  déjà  mavi<î  en  1917.] 

'   Voir  Les  Itois  de  Chypve ,  p.  (i  i .  '   tiOredano.  j.  I,  ]>.  i  i  A  ;  tr.  franc,  t.  1 . 

"  Continunt.  de  (-liiill.  de  Tyr,  1.  .\.\X11I,  p.  i3o. 

C.  X,  p.  877.  "   Uijii/iires  d'oiilre-mer,c.  \\.xx\u,\\\]. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIH,  '  Lignages  d' outre-mer,  c.  xv,  xxi,  xxvn. 

c.  xxvn ,  p.  .Tgo.  xxxiii  ;  cdit.  lîeugn.  c.  xx.  Cod.  diplomat.  t.  I , 

*  Loredano,  \.  I,  p.  102,  1 12  ;  tr.  franc.  n°  loG,  p.  112. 

t.  I,  p.  120  ,  12  1.  *  Lignages  d'oiitrc-mcr,  c.  vi.  vin. 


LA   FAMILLE  DE  lîARLAlS.  51!) 

[On  voit,  en  même  temps  qii'Aimeri  Barlais,  mari  d'A;;nès  de  Marjjal,  nn 
Renaud  Bahlail  ou  Barlais,  ayant  pour  femme  A(;asse,  et  iLiteiir  du  jeune 
seifneur  de  Maracléc  ' ,  faire  liomnia}je  pour  ce  (ief,  en  iii'ii,  à  Boémond  V 
d'Antioclie.  Nous  ne  savons  cpiels  liens  de  parenté  l'unissaient  au  premier 
Renaud  et  à  Canierin  Barlais. 

Amauri  Barlais,  seigneur  d'Arrabe,  est  le  fds  d'Aimeri  et  d'Agnès.  Par  un  acte 
du  3  mars  i  o65-.  son  cousin,  Raoul  de  Baruth,  seigneur  delà  Blancliegarde. 
lui  vendit  pour  6,000  bcsants  d'or  une  rente  de  /loo  Lésants,  qui  était  une 
partie  de  la  rente  de  ;^,ooo  besants  que  Amauri  Barlais  recevait  des  Hospita- 
liers de  Jérusalem,  p(jur  la  cession  t[ui  leur  avait  ('lé  faite  du  cliàleau  de  Mar- 
pat,  et  (pie  lui-même  avait  vendue  autrefois  à  ce  même  Raoul,  son  cousin. 
Par  un  autre  acte  du  9  novend>re  inGç)^,  il  lit  remise  aux  Hospitaliers  d'une 
rente  annuelle  de  84  besants  sur  le  total  de  la  rente  (pii  lui  était  due  par 
rilôpilal  pour  la  cession  du  cbâteau  de  Margat. 

Ses  armes  sur  son  sceau  sont  représentées  au  n°G3,  table  VI,  des  plancbes 
gravées  (pii  terminent  le  premier  volume  du  dodicc  diplomutuv  de  Sébastien 


Gi:iLLAL.wiî  Baulais  l'ut  le  (juatrièmc  iiiary  d'Isabelle,  dame  de  Barut\ 
Hlle  de  Jean  d'ibelin,  seigneur  de  Barut,  de  la  (|uel!e  il  n'eut  point 
d'enfans. 

[11  peut  être  le  même  (pie  Guillaume,  tils  d'Aimeri,  (jui  aurait  eu  [Ruir 
seconde  femme  Alix^  fille  de  Guillaume  de  la  Mandelée,  kupielle,  devenue 
veuve,  ('pousa  Ague  de  Bessan.] 

'    Cod.  âiplomnl.  t.   I,  11°  1 18,  p.  i3o  ,  ''   Cod.  dlploiiiat.  t.   1,  11'   1  ^lO .  jj.    i>S4. 

iSa.  —  Voir  Les  Seigneurs  de  Mnraclée.  i85. 


Cod.  diplomat.  t.  1,  11°    1/1  A,  p.  180,  *  Lignages  d'outre-mer,  c.  vi,  viii. 

ig3.  _  Voir   Les  Seigneurs   de    Margat,  °  Lignages  d'ontrc-mer,  \.  XXVIl.c. 

1).  3f)G.  '^'l''-  Beugiiot. 


\v. 


520  LKS  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LA  FAMILLE  DE   LA  BAUME. 


Il  y  a  en  France  plusieurs  familles  du  nom  de  La  Baume,  desquelles 
celle  (|iii  porla  mesme  nom  et  qui  s'establit  en  Cypre,  peut  eslre  issue; 
mais  il  est  probable  qu  elle  tire  son  orifjine  de  celle  de  Bresse  ',  de  la- 
quelle les  comtes  de  Montrevel  sont  sortis,  couune  un  auteur  judicieux 
de  ce  temps  a  avancé,  sans  neaiitmoins  (juon  en  ayt  aucune  certi- 
tude. Voici  ceux  qui  y  paroissent  avec  ce  surnom  dans  l'histoire  et  dans 
les  titres. 

[Guillaume  de  la  Baume  (r/c  PxiJma)  souscrit  un  iliplôiiie  du  roi  Aimeri'- 
(  i"  novembre  i  157),  et  un  autre  du  même  roi-'' (mars  1201).  Dans  le  pre- 
mier, il  signe  avec  son  frère  Rola.nd;  dans  le  second,  avec  son  frère  Ralnald. 
Sonl-ce  deux  frères  difi'èrents,  ou  Roland  et  Rainald  ne  sont-ils  qu'un  même 
individu,  dont  le  nom  aurait  été  altéré  par  les  copistes?  Nous  ne  pouvons  dé- 
cider, car  nous  n'avons  pas  d'autres  renseignements  sur  ces  personnages.] 

Jeaîv  de  la  Baume  paroist,  avec  sa  mère  Agnès,  en  un  titre  de  Hufjues 
roy  de  Cypre',  du  mois  de  septembre  l'an  1210,  au  cartulaire  des 
Hospitaliers  de  IManosque-'. 

[Un  acte  du  même  roi  cl  de  la  même  époque'',  si  ce  n'est  le  même  acte, 
mais  qui  dans  tous  les  cas  en  diflere  par  quelques  souscriptions,  mentionne 
un  GiLLAUME  (le  Bchna,  précepteur  de  la  maison  des  Hos])ilaliors  en  Chypre. 


'  (jiiiclienon  ,   en    l'Histoire   de  Bresse,  roi  Hugues,  de  septembre  1210;  mais  on 

3° partie,  p.  la,  iSetsuiv.  ne  voit,  ni  dans  le  corps  de  l'acte,  ni  parmi 

^  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  607.  les  souscriptions,  les  noms  de  Jean  de  in 

'  Cartul.  S.  Scpulc.  n°  177,  p.  3ilj.  Baume  et  de  sa  mère  Agnès.  (Cod.  diptomal. 

'   Carltil.  de  Maiiosque.  l.  I,  n°  97.  p.  lOi,  102.) 
^  Nous  avons  dans  Paoli  un  diplôme  du  °   Cod.  diplomul.  t.  1.  n"  97.  p.  101.  102. 


LA   FAMILLE  DE  LA   BAUME.  ■  521 

(^e  nom  ne  pourrait-il  pas  représenter  celui  de  Balma  légèrenienl  iilléré,  et  ce 
Guillaume  être  ainsi  le  Guillaume  précédent,  qui  depuis  serait  entré  dans  la 
milice  de  l'ordre  de  l'Hôpital?  Nous  ne  voulons  point  insister  sur  cette  con- 
jecture. 

Un  GuiLLADJiE  DE  LA  Baume,  possesseur  d'un  casai  en  Chypre,  est  mentionné 
comme  défunt  dans  un  acte  de  Hugues',  abbé  du  Temple  Domini  [io  sep- 
tembre 1233]. 

Thomas  de  la  Baume  ^  espouse  Eschive,  fille  de  Raymond  de  Mimars, 
seigneur  de  Traissades,  et  de  Douce  de  Soissons.  [Il  ne  laissa  pas  d'hé- 
ritier.] 

Bernard  de  la  Baume  s'allia  avec  [Odiart,  ou]  Hodierne^  fille  de 
Manassis  [ou  Menassier]  de  Mimars  [et  cousine  germaine  d'Eschive, 
qui  vient  d'être  nommée]. 

Bernard  de  la  Baume,  se  maria  avec  Bienvenue*,  fille  de  Philippes 
de  Gafran,  laquelle,  en  secondes  noces,  se  remaria  avec  Jean  Letor,  qui 
vivoit  en  1  an  i  aiy. 

[Ce  peut  être  ce  Bernard  rpii  est  nommé  comme  témoin  d'un  acte  du  roi 
Henri  I"  de  Chypre^,  en  date  du  i  o  juin  1282.] 

Rolland  de  la  Baume  ^  fut  conjoint  avec  l'une  des  filles  de  Baudouin 
de  Nores  et  d'Estéfénie  du  Morf. 

Hugues  de  la  Baume  [un  des  douze  conseillers  du  royaume  de 
Chypre,  en  l'absence  de  Jacques  P''\  octobre  i382]  fut  fait  conné- 
table [de  Chypre  en  1 38i ,  [luis]  du  royaume  de  HiérusalemM'an  1 896, 
par  le  roy  Jaques,  qui  luy  avoit  l'obligation  de  sa  promotion  et  de 

'  De  Mas-LaU-ie,  t.  III,  ]).  6.37.  '  Lignages  d'outre-mer,  c.  xxviii,  xl. 

^   Lignages  d'mdre-mer,  c.  xxvii,  xxxix.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  891. 

■  Lignages  d'oulre-mer,  c.  \\\n,  wwx.  '   Trésor    des    chartes    du    roi),    iayette 


'•ij""ij 


Lignages  d'outre-mer,  c.  \\\n .  \\i\..  Chypre,    lit.  7.  —  De  Mas-Latrie,  t. 

De  Mas-Latrie,  t.  II,  \>.  55.  p.  628. 


66 


522  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

.son  ('loclioii '.  Il  lui  briislé  dans  son  palais  par  les  Turcs,  lors  de  la 
prise  do  la  ville  de  Nicossie,  l'an  i  627. 

[Du  (liiiij;i'  paraît  nvoir  mal  coiiiiiris  le  (cxto  de  Lorédan.  Ci'l  ('criNain  dil - 
que  le  roi  .laiiiis,  au  retour  de  sa  captivité,  alla  loger  dans  le  palais  de  Hugues 
de  la  Baume,  parce  que  le  sien  avait  été  brûlé.  Hugues,  si  toutefois  c'est  le 
niêine^,  est  encore  nommé  dans  un  acte  de  Jaiuis  de  i.'joS'  et  dans  la  chro- 
nique de  Strand)aldi,  en  i^ig.] 

Guy  de  la  Baume  [frère  de  Hugues ^  et,  comme  lui.  un  des  douze 
conseillers  du  royaume  en  i38'2,  était]  mareschal  du  royaunu-  de 
Hiérusalem,  enla  mesme  aimée  [1 896  ],  sous  le  règne  de  Jaques,  rnv 
de  Gypre.  [Ce  prince  l'avait  créé  maréchal ,  vers  i38/i,  en  récompense 
de  ses  services,]  Le  chevalier  Loredan  parle  de  ces  deux  derniers  en 
son  histoire  de  Gypre".  Guy  [de  la  Baume]  fut  fait  prisoiniier  à  la 
prise  de  Famagouste  par  les  Génois'',  Tan  i^'jlx.  [Et.  de  Lusignan  ni 
Lorédan  iiCii  disent  rien.  Ce  Guy  n'est  peut-être  pas  le  maréchal.] 


'  11  (-aval.  Lorednno.l.  IX,  p.  5ii,5i.3.  *  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  h6~.  5.3o. 

5i6;  trad.  franc,  l.  II,  p.  10/4,  lo."),   107,  ''  De  Mas-Latrie,  I.  II.  p.  ?.f)i ,  el  note /i . 

109,  etc.  p.  4.28. 

'  Loredano.  I.  IX,  p.  .369;  trad.  fianç.  '  Loredano .  1.  IX.  p.  ôii,  Siô.  etc. 


t.  II.  p.  16.5.  '   Guiclienon.enia  GpH('"/o^ierfc/" /)'" 

Voir  plus  bas  Les  (jOnnéuMes  de  Cypre.         p.  1 .3  ;  Hist.  de  Bresse  et  de  Btigey. 


urne. 


LA  FAMILLE  DE  BEDUIN.  •  523 


LA  FAMILLE  DE  BEDUIN. 


Thomas  Beduin  est,  si  je  ne  me  trompe,  le  premier  qui  se  rencontre 
(le  ce  nom'. 

[C'est  lui  probablement  ipii  soiiscrivil  un  acte  de  Henri  I",  roi  tle  Cliyprc-, 
du  '7  dc^cembre  luSS.] 

Il  y  eut  grand  procez  pour  sa  succession  entre  ses  petits  enfants, 
sçavoir  [Othe,  ou]  Oste  Beduin,  fils  de  l'aisné,  et  Thomas  de  Malan- 
dre,  cousin  germain  de  Osté,  qui  la  prétendoit  comme  plus  âgé.  Mais 
elle  fut  adjugée  à  Oste  par  la  haute  cour.  On  allégua,  pour  exemple, 
ce  jugement,  au  différend  qui  fut,  en  l'an  1209^,  entre  le  comte  de 
Briemie  et  Hugues,  dejuiis  roy  de  Gypre,  sur  le  hail  et  la  régence  des 
l'oyaumes  de  Gypre  et  de  Hiérusalem  sous  le  jeune  roy  Hugues. 

[Arnodl  Bedciiv  souscrivit,  ainsi  que  Thomas,  l'acte  du  roi  Henri  1",  île 
l'année  12.33.  Rien  ne  nous  indique  quel  était  le  lien  de  parenté  qui  existait 
entre  eux.] 

Renaud  Beduin*  espousa  Marie,  fille  de  .lean,  vicomte  de  Tripoly. 

[Nous  ne  pouvons  dire  non  plus  si  Renaud  était  issu  d(î  ruii  des  deux 
seigneurs  précédents.  Il  vivait  vers  la  fin  du  siècle.  Balian,  frère  de  Marie,  sm 
seconde  femme,  fut  tué  à  la  prise  de  Tripoli  par  les  Turcs,  cpii  eut  lieu  en 
i-j88.  Renaud  pourrait  donc  être,  par  les  dates,  le  fils  de  Otiie  Beduin. 

'   Assises  de  Hiérusalem ,  t'dit.  de  Labbe,  '  On  ii  vu  plus  luuit,  Les  liais  de  JériisH- 

p.  5i8,  5ai  ;  ëdit.  Beugnot,  t.  Il,  p.  ici  ,  lem,[).  4  1 ,  que  ce  débat  ;ivail  eu  lieu  en 

A06,  l>o8.  it'.Gi. 

'  De  Mas-Lalrie.  Hisl.  de  Chypre,  t.  Il,  *  Lignages  d''oiitrc-iner,  c.  xvii.  \\i. 


66. 


52'i  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Une  sœur  ilc  Renaud,  non  nommi'e  ',  fut  la  deuxième  femme  de  Renier  le 
IViit.] 

Jean  Bediin-,  fils  de  Renaud  et  de  sa  première  femme,  fut  marié 
avec  Marguerite,  sœur  de  [Marie]  la  seconde  femme  de  son  père. 

[Jean  Beduin  fut  témoin,  le  3i  janvier  i33o  ^,  de  l'acte  qui  assignait  le 
douaire  de  Marie  de  Bourbon.  Il  paraît  avoir  eu  trois  filles  : 

Beduine,  épouse  de  GeolTroy  Poulain*,  seigneur  de  Caïphas. 

N.  mariée  à  Balian  de  Soissons^. 

Alix,  feniine  de  Jean  de  Tabarie,  maréchal  d'Arménie,  morte  le  8  se])- 
tembre  iSSy,  comme  l'indique  son  épitaphe'^. 

Dans  le  même  temps  que  Renaud  et  Jean  Beduin  vivaient, 

Simon  Bauduin  ou  Beduin,  mari  de  Catherine  de  Gaurelée'',  et 

AMAtJnY  Beduin,  leur  fils.  Ce  dernier  fut  témoin,  le  ai  février  i338*^,  d'un 
traité  du  roi  Hugues  IV,  avec  la  république  de  Gênes. 

Ces  Beduin  étaient  tous  vraisemblablement  membres  d'une  même  famille. 
à  laquelle  devaient  appartenir  aussi  les  personnages  qui  suivent,  et  dont  les 
deux  premiers  ('taient  contemporains  de  Renaud  et  de  Jean  Reduin,  aussi  bien 
(pie  Simon  et  Amauri.j 

Jaques  Beduin'^  fut  conjoint  avec  [N.  fille  de]  Marguerite  [du  Morf, 
et]  de  Pliilippes  Gihlet. 

Hugues  Beduin  suivit  la  foi'tune  de  Henry,  roy  de  (lypre '**,  lni's(ju'il 
fut  chassé  du  royaume  |)ai'  son  frère  Almeric,  lan   i3o,5. 


'    Ligniigcs  d'outre-mer, éilil.  Lalilj.  c.  wu  . 
\\\;  éilit.  Binijjn.  c.  \xi,  xLii. 

'    Lignages  d'imlre-mer,  c.  x\ii,  \xi. 
De  Mns-I>ntrin.  Hist.  de  (Jn/pre .  t.  IL 

"   Lignages  d'oulre-mer,  c.  \xv.  p.  '108 . 
'1/18.  éd.  Lobl.. 

''  Voii'  ei-a|)r(''s  LafaiiiiUe  de  Soissons. 
'    De  Mas-Latrie.  Inscriptions  de  l  île  de 


(]lii)pre.  —  Bibliothèque  de  l'école  des  Chartes , 
■>'  séi'ie,  t.  II,  p.  .iiH.  —  Magasin  pitto- 
resque,   18/17,  p.   -220,    99-1. 

'   Voir  ci-après  La  famille  du  Morf. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  178. 

'  [lignages  d'outrc-mer.  c.  xxviii.  \i.  — 
Voir  [iliis  bas  In  Maison  du  Morf.  A. 

'"  Loredano,  1.  IV,  p.  919.  991  ;  trad. 
l'raiK;.  t.  H,  p.  9/18 ,  a/i.'i. 


LA   FAMILLE  DE  REDUIN.  ■         525 

[En  i3o6  ,  Hugues  Beduin  est  nommé  comme  un  des  dix  liommes  liyes  i|iii 
devaient  rester  attachés  au  service  du  roi  ',  lors  de  la  convention  de  Henri  H  . 
avec  son  frère  Amauri.  au  sujet  du  gouvernement  du  royaume  et  des  revenus 
publics.  Par  l'accord  du  /i  août  i  3  i  o  entre  les  rois  de  Chypre  et  d'Armé- 
nie "^  relatif  au  retour  du  roi  Henri  11  dans  son  royaume,  Hugues  Bediiiii 
devait  rester  comme  otage  en  Arménie,  avec  le  sénéchal  Pliili|ipe  d'iheliu 
et  cinq  autres  seigneurs,  pour  garantir  l'exécution  des  articles  de  cetlf  rrm- 
vention.] 

Henry,  roi  de  Gypre,  l'envoya  en  Tan  i3i/i^  avec  l'évesiiue  de  .^i- 
niocie  en  ambassade  vers  le  roy  d'Aragon  pour  son  mariage  avec  Ma- 
rie, sœur  du  roy.  11  souscrivit  l'année  suivante  le  traité  de  mariage  de 
don  Fernand  de  Majorque*  avec  Isabelle  d'ibelin,  arresté  en  présence 
du  mesme  roy,  en  la  ville  de  Nicossie.  En  l'an  1822,  il  fut  envoyé  en 
Arménie  avec  une  armée ^  pour  secourir  h'  roy  de  ce  royaume;  et 
quelque  temps  après  il  fut  fait  amiral  de  Gypre;  avec  hupielle  qualité 
il  souscrivit  en  l'an  [iSsS,  h  septembre,  un  traité  de  commerce  du 
roi  Hugues  IV  avec  Venise^  et  en]  1  33o  la  ratification^  du  mariage  de 
Guy,  fils  aisné  du  roy  et  de  Marie  de  Bourbon. 

[En  1839,  il  avait  été  un  des  députés  nommés  par  le  roi  pour  conclure  un 
traité ■'  entre  ce  prince  et  la  république  de  Gènes.] 

Jaques  Beduin,  surnommé  l'Aisne  [homme  lige  de  la  cour  de  Chypre], 
se  trouve'  à   l'assendîlée  des  barons   de  Gypre '«,  (jui   fut  tenue    en 


'   DeMas-Lalrie,  Hisl.  de  Cluipre.  I.  II.  '  Loredaiio,  I.  V.  p. -jcjo;  Irad.  Ihmç.  1. 1. 

p.  103.  !'■  •^■5'J- 

-  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chijpre,  t.  II.  '  De  Mas-Lah-ie,  Hisl.  de  Cliijprc .  t.  Il, 

p.  1  1/1;  et  t.  Ill,  p.  70.5,  note  3.  —  Lore-  p.  lia,  lU. 
dano,    lib.   V,  p.  261;  trad.    franc,   t.   I,  '  De  Mas-Latrie, //is(.  de  Cliijiire,  I.  Il, 

p.  289.  P-  '''2- 

'  Surita,   1.   II. —  Indic.   Wadding-.   in  '  De  Miis-Latrie,  t.  II,  p.  lôo. 

nddit.  ad  t.  III,  IV,  c.  11,  t.  VII.  '   Assises  de  Hiérus.  p.  hiïi. 

"  Titres  originaux.  —  Buclioii,  llisl.  de  '"  Assises  de  Jènrnil.  t.  I,  |).  î> .  IJ .  edit. 

C.  P.  t.  II.  p.  37/1.  Beiigiiot. 


526  l>F,S   FAMILLKS  D'OUTRE-MER. 

r;iii  I  3()H  |()ii    plutôt  le   iH  iiov(uiibi'<'  iSGq]  apiTS  l;i    niort  du   l'oy 
Pierre,  pour  aviser  h  la  régence  (lu  royaume 

[Etala  révision  des  assises.  11  avait  scellé  uti  acte  du  7  juillet    i8/i3  '.  ijui 
Il  l'sl  (|u  iii(lii|ui'  paiiiu  les  fornuiles  des  actes  de  l;i  cliancellerie  du   r(ivaiiiiie|. 


Assises  dr  Jrriniil.  t.  II.  |).  'M() .  11°  ay.  Mh.  lipiijfnrif. 


LA  FAMILLE  DE  15R1E.  •        527 


[LA    FAMILLE   DE   BRIE.] 


La  faiiiille  de  Brii;  a  joué  un  rôle  important  durant  la  domination  chré- 
tienne en  Orient,  et  doit  être  comptée  parmi  les  familles  qui  s'élablirenl  dans 
le  royaume  de  Jérusalem,  puis  ensuite  à  Cliypre. 

La  généalogie  de  cette  maison  nous  fait  presque  complètement  déiaut: 
c'est  une  des  lacunes  de  l'œuvre  de  Du  Gange,  et,  malgré  tous  mes  efforts, 
je  crains  de  n'avoir  pas  été  beaucoup  jilus  heureux  (pie  mon  illustre  devan- 
cier. 

Comme  les  noms  d'un  assez  grand  nombre  des  membres  de  cette  famille 
sont  parvenus  jusqu'à  nous,  je  vais  les  donner  par  ordre  chronologique;  ce 
seront  autant  de  jalons  auxquels  un  jour  quelque  érudit,  plus  heureux  que 
moi,  ])0urra  rattacher  de  nouvelles  di''couver(i's. 

Ancel  ou  Anselme  de  Brie  signe,  au  mois  de  mars  i  i  -^cS  ',  un  acte  du  roi 
Baudouin  II.  Nous  le  retrouvons  encore  comme  témoin  de  divers  autres  actes 
du  roi  Foulques,  en  l'année  i  i38-. 

Anselme  ou  Anscieau  de  Brie,  peut-être  le  fils  du  j)récédent,  ('pousa  Helvis 
d'Hierges.  De  ce  mariage  naquirent  Jean,  Isabelle,  mariée  au  seigneur  de 
Saonne,  et  Helvis,  qui  épousa  en  premières  noces  Jean,  seigneur  d'Arsur, 
puis  à  JeofTroy  de  Cafran.  Nous  voyons  Anselme  de  Brie  signer  plusieurs 
actes  des   rois  Amaury   1"'  et  Beaudouin  IV,   pendant   les  années   116/1   et 


11773. 


Anceau  de  Brie,  paraît  être  son  pclil-lils,  si  nous  en  jugeons  par  sa 
pari'nti'  avec  Jean  d'Ibelin,  le  vieux  sire  de  Baruth,  qu'il  accompajjna  en 
Syrie  jiour  s(uilever  ce  pays  contre  l'autorité  de  l'Empereur.  Surpris  par  h- 
maréchal  Bichard  Filaugieri,  il  essuie  une  sanglante  délaile  à  (Jasal-lmbcrt, 

'   C/irt.  S.  Seimlcr.  ]).  S-2.  "  Continuât.  île  Guill.  de  Tjr,  I.  XWill, 

'   Caii.  S.  Sejndcr.  p.  Sy,  09,  6?).  c.  \\i\,  p.  'i()^). 

'  Ciirl.S.  Sejmla:  p.  li'i,  a(J8. 


.-.l)x  lks  familles  DOUTRE-MER. 

l'u  133-1  '.  lii'  )  0  juin  (le  l;i  iiH^nic  année  on  le  trouve  coiiune  témoin  dans  un 
acte  (lu  roi  Henri  I",  de  Chv[)re.  Ce  chevalier  mourut  l'année  suivante,  d'une 
blessure  reçue  au  siège  du  château  de  Cérines. 

Jean  kr  Brie,  frère  d'Anceau,  figure  dans  deux  actes  du  roi  Henri  1".  de 
Chypre,  le  premier  de  1288  et  le  second  de  12/17^. 

D'après  les  indications  que  nous  trouvons  dans  plusieurs  chapitres  des  Li- 
gnages, on  peut  dresser  le  tableau  suivant  de  la  filiation  des  de  Brie  : 

'  De  Mas-Latiie.  I.  II.  p.  56.  '  Labbe.  Mélinig.  t.  II.  p.  656. 


LA  FAMILLE  DE  l$RIE. 


529 


3-= 
.  S  ô 


0= 


a- 


Cl 
O 


M     C   - 


■SS-'JSg.^  g  s-^  ôg..=  |  g..= 


3—  ~  _a;  I 

S  £  1  = 


-°1 


67 


330  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

TABLEAUX    SUPPLÉMENTAIRES. 


RAMAN  DE  BRIE. 

i^poiiee  :  i"  Isiiln'.ni .  IHU-  «lo  Manjjon  ,  Pison  ; 

«"  Gilh-,  liM.'.l.-  lioni.-rde  Gililrt. 


1.  .Iea\  de  lîniB  ,  2.  Alix, 

l'-poiise  .leanne,  épouse  Balian  île  Vomi, 

lillc  (1>.'  Ilpiin  (le  Ciurelle. 


I  I 

IUliw  de  BniE.  Isabeai  , 

épouse  Thomas  «rAnlioche. 


B. 


BACD0U1^'  DE  BRIE, 
f'pnnso  Fcmie  ,  fille  àc  CnnrnrI  rAlleinan. 


III  ' 

Anseai.  ,  GiiiAitD,  .Mauguerite  ,  \i.]\ . 

opouse  Marguerite,  Pierhe,  épouse  Hugues  du  Four.  épouse  Ramlmiin  du  Morf. 

lillc  dr  Laurent  du  Morf  Balian, 

Jean  , 


boémond  dk  brie  , 

épouse  ;  1°  Alix  ,  sa'ur  de  Julien  de  James  ; 
5°  Tortereli?,  lïlle  de  Baudouin  de  Miinars. 


].  Jea\  de  BniE,  1.  KsciiivE,  ■'.  Jacohe' 

épouse  Alix,  épouse  :  x"  Raymond  Rabin; 

lie  d'Adam  du  Morf.  s"  Thomas  de  Picquigny. 

D. 

PHILIPPE  DE  nniE, 

«épouse  Marie,  (ille  do  Tlionins  tk-  Sjiiiil-Uerlin. 


Jean  DE  Brie,  Eschite, 

épouse  Marguerite,  épouse  :  i"  Thomas  Bourdin  : 

fille  lie  Jean  lîoiirdin.  2"  Baudouin  de  Mongisarl.] 

Nous  frouvons  encore  la  mention  des  autres  membres  de  cette  familh'  dont 
tes  noms  suivent  : 

Brimont  de  Brie  paraît  au  mois  de  janvier  1286  ',  dans  un  acte  du  roi 
Henri  11 .  de  (iiiypre. 

Jean  de  Brie  fut  turcoplier;  il  est  nommé  parmi  les  seigneurs  de  (di^jne. 
au  temps  du  roi  Henri  H'-,  et  épousa,  d'après  Du  Gange,  une  lille  de  (lautliici 

'  De  Mas-l.alrie ,  t.  III,  p.  670.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II.  [).  i3(i. 


LA  FAMILLE  DE  15RIE.  531 

de  Bessan,  tandis  que  les  Lignages  en  font  le  gcndri,'  de  Henry  de  Gaurelle. 
A  la  mort  d'Aaiauri,  régent  du  royaume,  dont  il  était  le  favori,  Jean  de  Briiî 
fut  forcé  de  céder  le  gouvernement  et  la  forteresse  de  Famagouste  à  Ague  île 
Bessan',  en  i3io.  De  son  mariage,  il  eut  une  tille  nommée  Isabelle,  (jui 
épousa  Thomas  d'Antioche. 

Anseac  de  Brie-,  chevalier,  que  nous  voyons  dans  un  accord  de  Henri  11, 
roi  de  Chypre,  avec  son  frère  Amaury.  H  est  encore  mentionné  dans  deux 
actes  de  l'année  iSag. 

PiERBE  DE  Brie,  chanoine  et  trésorier  de  l'église  de  Nicosie,  est  cité-'  dans 
un  acte  du  roi  Hugues  IV,  le  h  septembre  iSaS. 

Jean  de  Brie,  (pii  figure,  le  6  mars  1878,  dans  un  acte  de  Piern'  II,  roi  de 
Chypre,  fut  élu  lieutenant  général  du  royaume  à  la  mort  de  ce  prince,  pen- 
dant la  captivité  de  Jacques  I"  à  Gènes  *.  Il  était  marié  à  Philippe  de  Veriiy. 
En  i385,  le  roi  Jacques,  en  récompense  de  ses  services,  le  nomme  prince 
d'Antioche,  et,  le  i3  février  iSgo,  il  lui  confère  également  le  titre  de  prince 
de  Galilée  et  la  charge  de  turcoplier  de  Chypre.  Nous  le  trouvons  encore  di'- 
signé  avec  ces  divers  titres,  le  18  octobre  i3()7,  dans  la  confirmation  d'un 
accord  du  roi  de  Chypre  avec  les  Vénitiens.] 

'   Loied.  I.  V,  p.  a.i'i;  trad.  liaiu;.  [>.  a8().  '  De  .Mas-Latrie,  t.  Il .  p.  ih'à. 

-  De  Mas-Latrie.  1.11.  p.  los.  -  "  De  Mas-Latrie    l.  il.  p.  '^j-i  et  898. 


C'V 


,32  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LA   FAMILLE  DE  CAFRAN. 


[(Jalrnii  était  le  nom  d'un  casai  qui  avait  été  donné  par  Guillaume  de  Huri. 
prince  de  Galilée,  à  l'église  de  l'Ascension,  sur  le  mont  des  Oliviers'.  V^ers 
l'an  1  178,  Bernard,  ministre  ou  précar  de  cette  église,  le  céda  par  échange 
aux  Hospitaliers  de  Jérusalem,  dont  le  maître  était  alors  Joshert,  sous  le  règne 
d'Amauri  I". —  Est-ce  de  cette  localité,  qui  paraît  s'identifier  avec  le  village 
moderne  de  Keferana,  au  nord-ouest  de  Jérusalem,  que  la  famille  de  Cafiu.\ 
avait  pris  son  nom? —  Quoi  (pi'il  en  soit,  nous  ne  voyons  parmi  les  témoins 
de  l'acte  de  cession  aucune  personne  du  nom  de  Cafran.] 

Cette  famille  est  assez  connue  pour  les  alliances  qu'elle  a  prises  dans 
les  plus  nobles  du  royaume  de  Hiérusalem;  de  laquelle  je  remarque 
mesnie  ceux  qui  suivent  : 

Philippes  de  GAFRAiN,  et  SOU  iVère  [([ui  n'est  pas  nomméj.  sont  qua- 
liliez  cousins-,  c'est-à-dire  germains  [ou  simplement  parents,  cognati] 
de  Hugues  d'Ibelin,  seigneui'  de  Rames  [en  deux  titres  du  cartulaire 
du  Saint-Sépulcre,  de  l'an  1  i55  et  1  i58,  et  en  plusieurs  autres  des 
mêmes  années,  et  de  1 160]. 

Outre  ce  PhHippes,  j'en  trouve  encore  deux  autres  du  mesme  nom, 
sçavoir  : 

Philippes  de  Cafran,  qui  eut  pour  lille  Bien\enue  de  Cafran ^ 
femme  en  premières  noces  de  Bernard  de  la  Beaume,  et  en  secondes 
de  Jeax  [lisez  Geoffroi  ]  IjE  Tor,  ([ui  vivoit  eu  lan  i-î^iy; 

'   Cod.  diplomat.Ll,n'  18H  ,]^.^2'i'i  .i'Slx.  p.  121;  et  n"  (ia  ,  03.  ()ô,  p.  i-!.ï.  lu», 

'  Preuves  de  l'Uist.  de  Béihune,  p.   357  '''''• 

et 359. — Caiiul.S.  Sépuk.  édiL  de  lîosii'res ,  ''  Lignages  d'oiilre-mer,  c.  .wiii.  \\i\. — 

n"  50.  ]).    111;    11"    5().   ]).    iiH;    11°   Oo.  Soiv  \)\wi  bas  La  Famille  Le  Tor. 


LA  FAMILLE  DE  GAFRAN.  533 

PiiiLipPEs  DE  Cakuan,  (jui  s'allia  avéc  Agnès,  fille  de  Realdoin  du 
Mouf'  et  d'Alix  Babin,  de  laquelle  il  neut  point  d'enfans. 

[Nous  ne  savons  lequel  île  ces  deux  Pliiliiipe  de  Cafran  était,  en  i-aSa, 
châtelain  du  château  de  Dieu-d'Amour,  en  Chypre-,  et  figure,  parmi  les  sei- 
;rneurs  conseillers  du  roi  Henri  I",  dans  le  traité  d'alliance  conclu  par  ce 
prince  avec  les  Génois,  le  2  décembre  laSS^  Nous  n'oserions  même  affirmer, 
inaljjré  l'autorité  de  Du  Gange,  que  ce  soient  deux  personnages  dilTérents, 
car  ils  paraissent  avoir  vécu  à  peu  peu  près  dans  le  inéme  temps;  et  Phihppe 
de  GaiVan,  qui  n'eut  point  d'enfants  d'Agnès  du  Morf,  peut  avoir  eu  Bien- 
venue d'une  autre  femme.] 

JoFFROV  DE  Cafran  espousa  Helvis,  fille  d'Anceau  de  Brie  et  dHel- 
vis  d'Hierges*,  pour  lors  veuve  du  seigneur  d'Assur,  et  de  Vilain  Da- 
NEVl^  et  n'en  eut  point  d'enfant,  ayant  esté  tué  d'un  coup  de  pied 
de  cheval. 

[En  1210,  il  assista  au  coaroiniement  de  Jean  de  Brienne  <';  vers  1  a  1  1 .  il 
était  capitaine  des  cin(piante  chevaliers  que  le  roi  envoya  contre  le  roi  d'Armé- 
nie pour  reprendre  le  château  de  Gastim'';  et.  en  janvier  1217,  il  fut  témoin 
d'un  acte  du  même  roi  ^  De  ces  dates  on  peut  présumer  ([u'il  était  de  quel- 
ipies  années  plus  âgé  cpie  Philippe  de  Gafraii.] 

Hem\y  de  Cafran  fut  conjoint  par  niai'iage  avec  Bienvenue,  lille 
d'Eustacho  le  Petit '\  et  en  eut  Piulippes,  GunxAiME,  Jean,  et  Marie. 
femme  de  Balian  Maugarni. 

[De  ces  ipiatre  seigneurs  de  Cafran  nous  ne  connaissons  que  les  noms.] 

Cette  famille  passa  à  la  fin  an  royaunui  de  Cypre,  où 

[Nous  voyous 

Adam  df  Caphan,  un  des  trois  envoyés  [mis.ii)  du  prince  de  Tyr,  Amaini  de 

'   Liifmiges  d'oiilre-iiicr,  c.  \\\m.\i,.  '   Coiilirmat.  di'  CiLiill.  de  Tyr,  I.  WXl. 

Miontiniiat.  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIU.  cLp.  3i-3. 
c.  \\\in,  1).  ?>99.  '  (lontiiiueit.  de  (uiill.  de  Tyr,  1.  \\\l, 

'  De  Mas-Latrie,  t.  IL  p.  5G  el  note  3.  c.  l\i,  p.  817. 
'   Lignages  (Voulre-mei-,  c.  xxvi ,  xvxviu  "   Cod.  diplomat.  11'  a  1  j  ,  p.  ■lô'^. 

■■  Lig„.  d'ontvc-mer,  c.  \ii,  p.  hh\  ,édil.  B.  "    Lignages  d'outre  mer,  e.  \xx,  xlm. 


53/1  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

Liisignari',  cliai'Kc's,  en  1007,  de  dresser  l'état  des  biens  des  Templiers  dans 

rtjc  de  (;!i\j)ri'. 

AiMKiii  DE  Cafhan  ('?),  associé,  le  16  mai  i355,  au  bailli  de  Ba|)lie,  pour 
jujjerles  allaires  de  ce  diocèse^,  il  est  nommd  dans  l'Imprimé  Henry  d'Ysa- 
Iran.  J 

PiERRK  i)K  Gafhan  Iciioit  ia  dignité  d'amirai  en  l'an  i386^ 

ni  en  l'ut  revêtu  par  le  roi  Jacques  I",  qui  récompensa  ainsi  son  dé- 
vouement. Nommé,  par  ce  prince,  son  ambassadeur  auprès  de  Gênes,  il  con- 
tribua à  la  conclusion  de  plusieurs  traités  ou  conventions  entre  son  maître 
et  cette  république  \  1887,  4  juillet,  3o  mai  1891,  et  avec  Venise  2  oc- 
tobre 1389. 

Une  inscription  tombale  découverte  dans  la  mosquée  de  Sainte-Sopbie , 
à  Nicosie,   nous    apprend  qu'il   eut   une    fille  ^   D es,   qui   mourut  le 

I  1  avril  1 3  g  3 . 

D'autres  épitapbes  trouvées  en  Cbypre  mentionnent  une  Agnès'',  lille  d'un 
seigneur  de  (lafran,  et  une  Eschive,  fille  de  Thomas  de  Cafran. 

Mais  ces  inscriptions  frustes  ne  donnent  aucune  date.  —  Tliomas  ne  nous 
est  pas  autrement  connu. 

Jacques  de  Gafban,  maréclial  du  royaume  de  Cbypre,  est  témoin  d'un  acte 
du  roi  Janus ,  du  2  5  août  1  A  2  7  \  et  d'un  acte  du  roi  Jean  11 ,  du  8  juillel  1  43  2  **. 

II  est  nommé  avec  éloge  dans  le  rapport  des  ambassadeurs  de  Savoie^,  cbargés 
de  se  rendre  en  Chypre  pour  épouser,  au  nom  du  prince  Louis,  Anne  de  Lu- 
signan,  sœur  du  riii  Jean  11.  J 

'   De  Mas-Latrie,  IJist.  de  Chypre,  t.  11.  Bihliotli.  de  l'école  des  Chartes ,  -2' séïie  A.  U -, 

p.  109,  note  2.  p-  5o8. 

-  Bnns  et  ordonnâmes  des  Rois  de  Chypre.  '  De  Mas-Latrie, /Hwn>ï.  (/c  Chypre.— 

—  .Assises  de  Jcrus.  t.  Il ,  p.  878.  Biblloth.  de  l'école  des  churles,  -2'  série,  t.  II. 

'  Loredano,  I.  IX,  p.  5i5,  5i8;  tiad.  p.  5io,  Gag. 
franc,  t.  Il,  c.  ni,  [).  109.  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II. 

"  De  Mas-Latrie,  llisl.  de  Chypre,  t.  II.  p.  5a  1. 
p.  /11.3.  !no.  /117,  4-20./IU.  *  DeMas-Lalrie,//w«.(/eC/ii/7«(>,t.Ill,p.3. 

'  De  Mas-Lalrie.  Inseripl.  de  Chypre.  —  '  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  17,  18. 


LA   FAMILLE  DE  DAMPIERRE.  53Ô 


LA  FAMILLE   DE   HAMPIERRE. 


Entre  les  familles  qui  ont  porté  lo  surnom  de  Dampierre,  en  France, 
il  y  on  a  deux  entre  autres  au  comté  de  (Champagne,  dont  Tune  est  celle 
qui  a  esté  alliée  à  la  maison  de  Bourbon  ancien  et  a  possédé  le  comté 
de  Flandres;  l'autre  est  celle  des  comtes  de  Dampierre,  en  Estenois. — 
Les  seigneurs  de  l'une  et  l'autre  fajuille  se  sont  signalez  dans  les  guerres 
d'outre-mer.  —  J'ay  touché  quelque  chose  de  la  dernière  en  mes 
observations  sur  l'histoire  de  Geoffroy  de  Ville  Hardouin',  lorsque  j'ay 
parlé  de  Renard  [ou  Reivaud]  de  Dampierue,  en  Estenois  i^Marne),  (jui 
passa  dans  la  terre  sainte  Tan  1206,  on  il  fut  longtenqis  prisonnier. 

L'histoire  fait  encore  mention  de  deux  autres  seigneurs  de  ce  sur- 
nom ([ui  se  signalèrent  dans  les  guerres  saintes  :  l'un  est  Guillaume  de 
Dampierre-,  sous  le  règne  de  Louys  Vil,  roy  de  France;  l'autre  est 
Guy  i)k  Dampierre^,  qui  se  trouva  au  siège  d'Acre,  l'an  1  190.  Le  pre- 
miei-  estoit  bouteiller  de  Champagne,  et  fut  père  du  second,  ([ui 
e.spousa  Mahaut,  dame  de  Bourbon,  fille  d'Archambaud  VII,  seigneui- 
de  Bourbon,  du  quel  mariage  vint  Guillaume,  seigneur  de  Dampierre, 
mary  de  Marguerite,  comtesse  de  Fli;mlres  et  de  Hainaut. 

[Gin.LAiJME  DE  Dampieiire,  tîis  aîiié  de  Guillaume  et  de  Marguerite,  accom- 
pagna saint  Louis  dans  sa  preiiiière  croisade''.  Var  plusieurs  actes  d'avril  et 
mai  1  2/10,  il  se  reconnaît  débiteur^  de  certaines  sommes  (jue  lui   avaient  prè- 

'   Du    Gange.    Villeliaidniiin;    Observai.  '   Matli.  Paris,  liad.rlcUicL'to,  Bromptun. 

p.  a5.5,  306,  a66.  —  Continuât,  de  Guill.  '  Clironique    de    Beaudoiii    d'Avesnes, 

de  Tyr, L  XXVII,  c.  xxu,  XXIV,  XXV,  p.  2  44  ,  Hislov.  de  France,  t.  XXI,  p.    i55,   iG-. 

et  note  e,  p.  aiO,  oM^.  166,  etc. 

*  Gesla  Dei ,  etc.  p.  1170. — Hist.  franc.  "  De  Mas-Latrie.  Ilist.  de  Chypre,  t.  II. 

t.  IV,  p.  (K)8.  Du  Chesne.  p.  64. 


536  LES  FAiMILLES  DOUTRE-MER. 

ti'os  les  frères  du  Temple,  et  divers  inurcliaiids  de  Sienne  el  de  Montpellier, 
sous  la  cnnlion  du  i!U  (\r  Fninee.J 

J»^  n'oserai  i'umi  assurer  Iducliaiil  lexlraclioii  des  seigneurs  de  ce 
iiiini  ([ui  shahituèroiil  on  la  terre  sainte,  ny  de  laquelle  des  deux  fa- 
milles ils  sont  issus.  En  tous  cas,  voicy  ce  que  j'en  ay  remarqué. 

Richard  de  Dampierre  espousa  Alix',  fdle  de  Jean,  seigneur  de  Cé- 
SAUÉE  [ou,  selon  un  des  nouveaux  chapitres  du  Lignage,  Isabelle, sœur 
d'Alix],  et  en  eut  Eudes  de  Dampierre,  qui  suit  : 

Eudes  de  Dampierre,  fils  de  Richard ',  fut  conjoint  par  mariage  avec 
Alix  d'ihelin,  fille  de  Guy  d'ibelin  et  de  la  fille  d'Emery  Barlais. 

[11  eul  trois  enfants  :  Jean,  Gautier  •',  dont  on  parlera  ci-après,  et  Eschive. 
(pii  se  fil  religieuse. —  C'est  elle  |(robablenient  qui  mourut  abbesse  '  de  la 
(iroi\-d'Antiocbe  et  de  Notre-Dame  des  Trois-Rois.] 

Jea?{  de  Dampierre  suivit  le  party  de  Henry  H,  roy  de  Cypre  ^  lors- 
qn  il  fui  cliassé  par  son  frère  Almeric.  Le  cavalier  Loréclan  le  qualifie  . 
cousin  germain  de  ce  roy  et  neveu  de  la  reyne,  sa  mère,  ([ui  fut  Isa- 
beau  d'ibelin,  sœur  aisnée  d'Aux,  d'où  il  s'en  suit  qu'il  fut  fils  de 
Heudes  [comme  l'avance  le  Lignage  d'outre-mer  **].  Il  vivait  l'an  i  3o5. 
[Il  est  nommé  dans  un  accord  du  roi  Henri  II  avec  son  frère  Amauri'' 
(mai  i3o6)  et  il  y  est  qualifié  de  cousin  germain  du  roi  et  neveu  de 
la  reine  mère.] 

Hugues  de  Dampierre,  qui  vivoitau  mesine  temps,  suivant  le  mesme  • 
auteur  (Loredanj,  peut  aussy  avoir  esté  fils  de  Eudes. 

[11  n'est  nommé  ni  par  le  Lignage ,  ni  môme  par  Loredan ,  dans  les  livres  IV 
et  V  de  son  histoire,  qui  comprennent  tout  le  règne  de  Henri  IL] 

'   Lignages  d'oiiirc-7nei-,  c.  IX,  \i\;  c.  \u.  '  [.oreflano,  1.  IV,  p.   919,225;  trad. 

'  Ligiiiiges  d'oiitrc-nier.  CM  .  \m,  xn. —  franc,  t.  1,  p.  2^42,  aig  ,  25o. 
Voir  Généalogie  d'ibelin ,  t;il)leau  G.  '   Lignages  d'oiilre-mer,  c.  i.\ ,  xix. 

■'   Lignages  d'outre-mer,  c.  ix,  xix.  '   De  Mas-Lalrie,  llist.  de  Chypre,  I.  H, 

'  De  Mns-Latrie,  Inscripi.  de  Chypre,  p.  202. 
Il"  43,  p.  520. 


LA  FAMILLE  DE  DAMPIERP.E.  537 

Eudes  de  Dampierre,  riiii  des  plus  riches  et  des  plus  puissaiis  sei- 
gneurs de  Cypre',  fut  élevé  en  l'an  l'ô-ih,  à  la  dignilé  de  conneslable 
de  ce  royaume  parle  roy  Henri  IV,  (pii  lui  donna  Isabel,  sa  fdle,  en 
mariafje.  —  11  pouvait  estre  fds  de  Jean. 

[Il  était  plutôt,  comme  nous  l'apprend  le  Lignaije-,  fils  de  Gautier,  qui 
était  frère  de  Jean.  Quant  à  sa  fenune  Isabelle,  elle  était  la  sœur  et  non  la 
fille  de  Hufjues  IV.  Le  texte  italien  de  Lorédan  ^  dit  (jue  ce  prince  lui  donna 
en  mariage  lafgHuolalsabelhi,  ce  qui  semble  indiquer  sa  fdle;  mais  plus  loin' 
le  roi  assemble  un  conseil  secret  dont  fait  partie  Eudes,  suo  cogiiato,  c'est-à- 
dire  son  beau-frère.  Le  traducteur  français  dit  que  le  roi  (it  épouser  à  Eudes 
de  Dampierre  sa  fille  Isabelle^,  et  [dus  loin,  en  parlant  de  ce  conseil  secret, 
il  appelle  Eudes  le  gendre  du  roi,  mais  ce  n'est  pas  le  sens  de  cogimto.  — 
D'ailleurs  Hugues  IV,  marié  en  l'in)'',  ne  pouvait  avoir  de  (ille  luibile  en 
iSa/i,  ni  peu  de  temps  après.  Etienne  Liisiguan,  en  trois  endroits  diiïérents'', 
dit  positivement  qu'lsajjelir  était  la  sœur  du  roi  Hugues  IV,  fille  connue  lui 
de  Gui  le  connétable,  mort  en  i3o3.  Enfin,  des  formules  de  lettres  écrites 
[lar  le  roi  Hugues  IV ^  appellent  la  princesse  Isabelle  sa  sœur,  et  le  conru'- 
table  Eudes  de  Dampierre,  t^son  frère  en  lej"  (en  loi),  c'est-à-dire  son  beau- 
frère.  Eudes  figure  comme  témoin  dans  plusieurs  actes  du  roi',  de  i3q8, 
fi  septembre;   iSay,  16  février;  i33o,  3i  janvier.] 

Gautier  de  Dampierre,  l'rère  de  Eudes,  espousa  (vers  i34o)  Marie, 
lille  du  niesnie  roy  ^°. 

Le  Lignage  d'outre-mer  fait  encore  niention  de  Gautier  de  Dampierre, 


'   Loredano,   p.  3o8;   trad.   franc,  t.  I,  p.  -Joa  v°.  —  Chorogrujfm ,   p.    77;  rî"  ta- 

p.   828.  —   Est.   de    Lusijrnnn.   Hisl.    de  Jjleau  généalogique  à  la  suite. 
Cypre,  p.  •28*,  n°  6.  '  Assises  de  Jénis.  t.  II,  formules  2,  5 

'"  Lignages  d'ovire-nw,  c.  IX,  MX,  édilion  p.  383,  384. 
Heugnot.  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chinire,  t.  11, 

'  Loredano,  I.  M,  p.  agC.  p.  ii3,  157,  iG/i. 

*  Loredano,  p.  -297.  '°  Loredano,  p.  3o8;  trad.  franc,  t.  1, 

^  Trad.  franc;,  t.  I,  p.  Sa  8.  p.  Si  a.  — Est.  de  Lusign.  Hisl.  de  Cypre. 

'  Loredano,  1.  V.   p.    a88;    trad.   franc.  foi.    20a   v°;   Chorograffui ,    77  v°;    Choro- 

1. 1,  p.  3 18.  graffia,  a"  tableau  généalogique. —  Lignages 

'  Est.  de  Lusignan. —  Hisl.  de  Cypre,  d'outre-mer,  c.  vi,  vui. 

68 


5.38  \A-.S   FAMILLES  D'OUTliF.-MEi;. 

(|ui  vivoil  vers  ce  niesine  temps,  c'esl-à-dire  veis  laii  iBoo.  ([iii 
espousa  Escliive  (rilx-liii.  lille  de  Philippt^  fribeliii ',  comiestable  de 
Gypre  el  de  Simone,  dame  de  Tabarie. 

[(;.'  si'idiid  (i;mlier  (Hait  le  lils  du  [ireinier  Eudes  df  Dainpierre '■',  cl  le 
père  de  Eudes,  le  conni'taljle,  et  de  Gautier,  que  Du  Canj^;i>  a  niPiilioiini'  :i\imt 
celui-ci. 

Voici  donc  Idrdre  prol)al)le  des  meudjres  de  ciHtc  famille  : 


,    I 

huDES. 


Gautier. 


(iATTlEl;.  KCDES  , 

le  ronnpfnbU'.  | 


■   Voir  Gônéalogîe  (ha  soignrnrs  (Vlbeliv ,  '    Lignages  il' outre-mei,  c.  ix  .  \fx  ,  érlid'on 

lableau  A.  Beugnot. 


LA   FAMILLE  DE   FLORY. 


539 


LA  FAMILLE  DE  FLORY 


ou    DE    FLOURY. 


JEAN  DE  FLOURY, 
M  le  Vieil  '. 


GlSLPBERT   DE  FlOUIIV. 


I 

Camielocr  de  Flouri. 

es  pou  se 
Daniel  i-le  Malembec. 


Desïs  de  Fi.oLiiï. 

qualiti(> 
frère  de  Gisieberl'''. 
\ivoit  vers  l'an  1200 


Jean  de  Flodkï, 


GlSLEBEBT  DE  FlODIIÏ. 


marescîial  de  Tabn 

rie , 

espouse 

espouse  Marguerite,  fille  de  Da 

niel  de  Malenibe 

Lt'onor  de  Malerabec 

et  d'Havis,  fille  de  Renaiit  l 

1 

e  Cbanibellan. 

sœur  de  Marguerite, 
femme  de  sou  frère. 

Jaques  de  Floibï,                      Nicolas 

TnOMASE, 

1       ,   1 

Ag>BS,              ISABBAL' 

Helvis,          IIelvis  de  Floluï, 

baiily  de  la  secrète                   de  Flolr^. 

femme 

espouse 

espouse 

iu  royaume  de  Cypre  [en  i3i5|^, 

de  Aufl'roy 

Thomas 

Angolier  de  Giblet , 

souscrivit  au  Iraïlé  de  mariage 

de  Scandalion. 

de  la 

fils  d'Angeiier 

dedoD)  Fernaiid  de  Majuri;ue, 

B 

aiicliegarde. 

et  de  Fémie^ 

prince  de  la  Moiéc  , 
.t  d'Isabelle  d'Ibeiin,  l'aniSiô*. 

[On  peut  croire  que  le  vieux  Jea>  de  Flory,  comme  l'appelle  le  Lignage 
d'outre-mer'',  est  celui  qui  souscrivit,  comme  vicomte  d'Acre,  un  acte  de  Ju- 
lienne deCésarée'',  du  2/1  octobre  1197. 

C'est  peut-être  Gislebeiit,  son  fils  qui,  sous  le  nom  de  Gilehertus  île  Florvico, 
avait  souscrit,  le  1"  mars  1181*,  un  acte  du  roi  Baudouin  IV.  Jean  de  Flory 
ayant  atteint  un  âge  fort  avancé,  son  fils  avait  pu  être  témoin  il'un  acte  anté- 


'  Lig'tiiges  d'oiitre-mer,  c.  x,  xxn,  et  xix 
lus,  édit.  Beugnot. 

'  Assises  de  Jérus.  édit.  I^alib.  p.  SSy; 
édit.  Beugn.  t.  1,  c.  cclxxi,  p.  /i-i5.Ge  che- 
valier est  nomme  Dreue. 

'  Du  Gange,  Glossar.  med.  et  tuf.  latimt. 
t.  VI .  col.  '3()9  ,  voce  Seacta  reffla. 


'   Titres  originaux.  —  Biiciioii    Hist.  de 
Chypre,  t.  II,  p.  87/1. 

'"  Lignages  d'otitre-incr.  c.  \ix,  x\x. 
'   Lignages  d'outre-mer,  c  \.  \\u. 
'   Cod.  diplomat.  n°  83,  p.  8(). 
'   Cod.  diplomat.  n°  3,  p.  2S3. 


68. 


o'.O  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

liciir  (lo  seize  ans  ans  nu  dernier  monument  ronnii  de  l'existence  de  son  père. 
De  |dns,  on  voit  un  Gislebert,  frère  de  Denys  ou  Dreue  de  Flory,  qui  vivait 
vers  l'an  1200  '.  Ce  Gislebert  peut  très-bien  être  celui  de  1181.  Mais  on  peut 
(louler  (|u'il  y  ait  identité  entre  ce  Gislebert  et  le  père  du  second  Jean  de  Flory, 
muréclial  de  Tabaric,^  lorsque  ce  dernier  apparaît  pour  la  première  fois 
seulement  en  iq5o,  séparé,  par  l'intervalle  d'un  demi-siècle,  de  l'époque  où 
Gislebert  n'était  déjà  plus  un  jeune  lionnne.  Enfin,  malgré  les  présomptions 
qui  ont  pu  jjiiider  Du  (^ange  dans  le  tableau  généalogique  de  cette  famille, 
nous  ne  Irouvons  aucun  document  qui  prouve  que  Gislebert  ait  été  ou  le  fils 
du  premier  Jean  de  Flory  ou  le  père  du  second.] 

-Vux  assises  de  Hiéi'usalem-,  à  l'endroit  où  il  est  parlé  de  l'usage  de 
ce  loyauine,  qui  estoit  tel  que  le  fds  du  puisné  estoit  préféré  en  la 
succession  de  son  ayeul  au  fils  de  i'aisné  moins  âgé  que  lui,  ii  est  rap- 
porté pour  exemple  que  Sire  Gautier  de  Flory  fut  préféré  sur  ce  fon- 
dement en  la  succession  de  la  mareschaussée  de  Tabarie  à  sire  Helik 
CiiARLE.  Cet  exemple  fut  proposé  au  différend  survenu  entre  le  comte 
de  Brienne  et  Hugues,  depuis  roy  de  Gypre,  pour  la  régence  du 
royaume  de  Gypre,  sous  la  minorité  du  jeune  roy  Hugues  II,  1  an 
1269. 

[Gautier  de  Flory  avait  souscrit  un  accord  passé  entre  les  frères  de  l'Hôpi- 
lal  et  la  ville  de  Marseille^,  à  la  date  du  3  octobre  laSS.  11  pourrait  donc 
l'tre,  par  les  dates,  plutôt  que  Gislebert,  père  de  Jean  de  Flory,  au(|uel  il  au- 
rait transmis  son  titre  de  maréchal  de  Tabarie.  Mais  lui-même  est-il  lils  de 
Gislebert  ou  de  Denys?  C'est  ce  que  nous  ne  pouvons  décider. 

Jean  de  Flory,  ou  Floury,  était  honnne  lige  de  la  seigneurie  du  royaume  de 
Jérusalem.  En  cette  qualité  il  fut  convoqué  pour  siéger  dans  la  haute  cour 
à  Acre*,  par  Jean  d'ibelin,  seigneur  d'Arsur,  en  février  laSo.  11  fut  témoin 
encore  en  cette  qualité-'  d'un  acte  du  même  Jean  d'ibelin,  du  10  août  laSy; 
enfin  il  souscrivit,  comme  maréchal  de  Tabarie '^^,  des  actes  de  1  -362  et  1  atît). 

'   Assises  (le  Jcrus.  édil.  Labb.  p.  557;  '  Assises  de  Jcrtis.  t.  U.c.  xni.  p.  ihd. 

>''(li(.  Reiign.  t.  I.  [i.  4a5.  ''  Cod.  diplomat.  n°  i3-3  .  p.  iSy. 

^  Assises  de  Hiérus.^.^-i-2\\..\\,  Y.'in'i .  '   Cod.   diplomat.    n"    li-i,    1^7.     l'ii), 

i-dit.  Beiignot.  p.  17g,  188,  igo. 

'  Cod.  diplomat.  n°  1 1 6 .  p.  1  aG. 


LA    FAMILLE  DE  FLOP. Y.  .Vil 

Sa  parenté  avec  le  second  Gislebebt  n'est  sujette  à  aucune  clifFicultr'.  L';im- 
cien  et  le  nouveau  chapitre  du  Lignage,  déjà  cités',  établissent  (|u'ils  étaiful 
frères,  et  qu'ils  éj)ousèrcnt  les  deux  sœurs. J 

Sanudo  lait  mention  de  Guillaume  de  Flory"^,  qui  fut  étably  vicoiiilc 
d'Acre  par  Hugues  III,  roy  de  Cypre,  l'an  1-276. 

[H  l'était  déjà  depuis  deux  ans  au  moins,  puiscpi'on  le  voit  en  i-2-jli^  \)i'é- 
sider  en  cette  qualité  la  cour  des  bourgeois  d'Acre.  Par  l'ordre  des  dates,  il 
semble  se  placer  entre  Jean  de  Florv,  maréclial  de  Tabarie,  et  Jacques,  bailly 
de  la  secrète;  mais  nous  ignorons  (piel  lieu  de  parenté  l'unissait  à  ces  deux 
jiersonnages. 

Jacques  dk  Flory,  si  c'est  le  même  que  le  Zkcco  de  Ftnrin'^  de  la  chroni(pie 
d'Amadi,  fut  un  des  chevaliers  de  (Chypre  donnés  en  otage  au  roi  d'Aruiéni(!. 
comme  garants  de  l'exécution  du  traité  (i3io,  h  août)  qui  [)erinettait  au  roi 
Henri  II  le  retour  dans  son  royaume. 

Nous  voyons  encore  un  Pierre  0k  Floi'.v  ^,  vicomte  de  Nicosie  en  iSyy,  et 
(Charlotte  Cantacuzène  de  Flory'',  dame  noble  de  (Ihypre,  femme  de  Hugues 
Bussat,  en  ik-jh;  tous  deux  probablement  de  la  famille  des  Flory.  | 

'    Lignages  d'outre-mer,  (Mit.  Labb.  c.  x;  '   De  Mas-La(rie.  ///*(.  île  Clii/ijre.  t.  Il 

édit.  Beiign.  c.  xxii  et  xix  bis.  p.  1  i4. 

"  Sanut.  I.  IH,  part.  12,0.  xiv. —  Con-  '  De  Mas-Latrie.  Ilisi.  de  CJiijine ,  L  11. 

timiat.  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  c.  xxviii,  p.  /i.'iG,  note  3. 
p.  h-jk,  475.  "   De  Mas-Latl-ie,  Uist.  de  Chypre,  I.  III, 

'■  De  Mas-LaUie.  Hist.  de  Chypre,  t.  lll,  p.  i'27,  note  3. 

677,  note  a. 


")'i-2 


LES  FAiMILLES  D'OUTRE-MER. 


[LA    MAISON    DE   HAM.] 


GÉNÉALOGIE  DE  LA  MAISON  DE   HAM. 


ELDES  ,  1"  du  nom  , 

seigneur  de  Ham  en  Vorniaixlois. 

l'an  1108  '. 

Eudes  II ,  dit  Pied  de  loup , 

seigneur  de  Hani  , 

l'an  ii3o. 

1 

GiRABD  . 

seigneur  de  Ham , 


Ei:PES  III , 

sr-igiiour  de  Ham , 

lit  en  la  terre  saiiile  l'an  laoEi  ' 

Il  fst  probable  que  Gérai'il, 

son  frère , 

l'Stoit  avec  iuv. 


El  DEC  IV. 

seigneur  de  Ham  , 

décédé  l'an  isSi  , 

iluquel  descendent  les  outres 

seigneurs  di-  Ham. 


Gibaud  de  Ham  ^, 

connestabie  de  Trinoly, 

espouse  Marie  de  Barulb  ,  veuve  de  Guillaume  de  Tabarie  . 

et  fille  de  Pierre ,  seigneur  de  lîarutli. 

11  succéda  on  celte  dignit*^  à  Arujand  de  Crest . 

qui  la  lenoît  en  1 155  . 

comme  on  recueille  d'un  titre  de  cette  année  là 

[et  de  quelques  autres  "  de  la  même  année  et  de  i  lîJi  ]. 


Thomas  de  Ham  , 
conneslable  de  Tripoly. 


Agnès  de  Ham  . 

fenune  de  Hugues  de  Giblel , 

seigneur  de  Besmedin. 


Si!Bo>  DE  Ham  , 


N.  fils.  IV. 

femme  de  Jean  de  lîavendel, 

lils  de  Meillonr  de  Ravendel. 

seigneur  de  Maraclée. 

I  (iiiiARii  ou  Gép.aiid  de  Ham  résidait  en  terre  sainte  avant  la  croisade  de  1  -20/1 , 
|)iiis(|u'il  souscrit  comme  témoin,  et  avec  le  titre  de  connétajjle  de  Tripoli  (ce 
(|iii  suppose  déjà  un  assez  ion;]  séjour  dans  ces  pays)  un  diplôme  de  Boëmond  . 
comte  de  Tripoli,  fds  du  prince  d'Autioche^  du  21  août  1198;  l'année  sui- 


Heiiipraus  in  Aiig.  Vt^rosiii.  aiin.  i  108. 
Ligiwge'i  (l'(»iirc-mcr.  c.  xvii ,  xlx.  xxi. 


Willehardouiii.  7  cl  1  <i'i. 


*  Ciirt.  S.  Scpnl.  n°'  56  ,  89 ,  (3-3  .  p.  1 1  '■'1 . 
119,  127.  —  (-'"(/.  diplomiit.  n°  1 96  .  p.  -l'Ai). 
—  Voir  Les  C.onnkMes  de  Tripoli. 

'■'   Cad.  ditdoiHiil.  n°  ai  1,  |i.  -jSs. 


LA   MAISON  DE  II A  M.  W.'> 

vaille,  il  PII  souscrit  un  secoiul  du  même.  En  décembre  i9o4,  (Tiiccord  avec 
sa  femme  Marie  et  sa  fille  Agnès,  il  vend  aux  Hospitaliers  la  terre  de  Tnliasi 
avec  ses  dépendances  pour  la  somme  de  9,100  besants  sarrazins. 

Thomas  de  Ham,  connétable  de  Tripoli,  souscrivit,  en  celle  qualité,  un  acte 
d'Albert,  patriarche  d'Antiocbe.',  du  18  novembre  12/11. 

Il  fui  pris,  avec  plusieurs  autres  chevaliers,  par  les  Kharisniins,  à  la  ba- 
taille de  Gaza-,  le  18  octobre  19/1/1.  II  avait  épousé N.  fille  de  Julian  de  Ra- 
vendel  de  Meraclée,  mais  il  mourut  sans  laisser  d'héritier.  Du  Cange,  dans 
son  tableau  généalogique,  lui  avait  supposé  deux  enfants,  trompé  par  une 
leçon  vicieuse  du  texte  du  xvii"  chapitre  du  Lignage  édité  par  Labbe^.  Mais  le 
texte  de  ce  même  chapitre  dans  La  Thauinassière  ",  et  du  chapitre  xxi  de  l'édi- 
tion Beugnot,  qui  y  correspond,  porte  que  k Thomas  fut  connestable  de  Tri- 
ple, et  esposa  la  fille  [de]  Julian  [et  non  pas  Jean,  comme  porte  le  texte 
de  Labbe]  de  Ravendel  de  Meraclée,  et  mouru  sans  heirs.  >'  Ainsi  il  est  à  peu 
près  certain,  d'après  ce  texte,  et  d'après  deux  nouveaux  chapitres  du  Lignage  •"', 
que  Thomas  de  Ham  n'eut  point  de  postérité. 

Agnès,  dame  du  Puy,  épouse  de  Hugues  de  Giblet,  fille  de  Marie  de  Ba- 
ruth  et  de  Gérard  de  Ham,  est  nommée  dans  l'acte  de  son  père  (décem- 
bre i9o/i),  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Elle  eut  plusieurs  enfants  qui  sont 
mentionnés  dans  le  Lignage  d'outre-mer '^.  Nous  n'en  nommerons  qu'un  seul  : 

Gérard,  qui  prit  le  stn'nom  de  Ham,  mais  qui  mourut  jeune.] 

'   Cod.  (liplomat.  n°  118,  |).  1 33.  Assises  de  Jénis.  t.  Il .  |).  /i5r) ,  édition  Beii- 

'  Continuât.  fleC.uill.  de  Tyr,  I.  XXXIII,  gnot. 

c.  Lvii,  p.  li'io.  ^  Lignages  d'mdrc-mor.  c.  i\,  xxxi,  édil. 

'  Labbe,  p.  Sg-a,  hh-i.  ^m^n.— Assises  de  Ji'ius.  l.II.p.iSo,  40(5. 

'  La  Thauniassière,   p.  •i'i\,    aSi.  —  '  Labbe,  c.  xix;  Beugnot,  c.  xxx,  xxxi. 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LA   MAISON   D'HIERGES. 


Manassès  d'Hierges  vint  outre  aier  vers  Tan  ii/io  :  en  laquelie 
année  il  transporta  quelques  seigneuries  à  l'abbaye  de  Broigne, 
pour  suvbenir  aux  frais  de  son  voyage.  11  fut  estably  connestable  du 
royaume  de  Hiérusalem  par  le  roy  Baudouin  111,  qui  lui  osta  cette 
charge  depuis,  et  la  donna  à  Hunifroy  de  Toron.  11  espousa  preiniè- 
lenient  une  dame  dont  le  nom  n'est  pas  marqué  dans  lljistoire,  puis, 
en  secondes  noces,  Helvis,  dame  de  Rames,  veuve  de  Balian,  sei- 
gneur d'ibelin  '. 

[C'est  lui  qui  est  plus  ordinairement  désigné  sous  le  nom  du  connétable 
Mé.nassier.  Il  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Baudouin  IIP,  du  A  juillet  i  i  A7; 
et  de  deux  actes  de  la  reine  Mélissende  ^,  en  1 1 5o  et  1 1  5  1 .  En  cette  dernière 
année,  il  possédait  encore  la  dignité  de  connétable. 

Menassiei!,ou  MANASSiER,n'('lant  (|u'un  nom  individuel,  nous  ne  crovons  pas 
que  l'identité  de  nom  soit  un  motif  pour  rattacher  à  la  famille  du  connétable 
ni  Manassier  de  (lésarée,  qui  fut  témoin  d'un  acte  de  Guillaume,  évêque 
d'Acre*,  après  iiSg,  ni  Manassieb,  chevalier  venu  d'outre-mor  (de  France) 
PU  Chypre  dans  le  siècle  suivant,  et  auquel  le  roi  donna  Limniate^.  Plus  tard, 
ce  chevalier  lui  rendit  le  fief  et  ipiitta  le  pays;  puis  il  le  redemanda:  mais  il 
hit  décidé  qu'il  l'avait  |)erdu  sans  retour.] 

'    W  illi'Imus   Tyr.    I.   \ll,  c.   i;l.   X\I,  '   Cod.  diplùiiiril.  n°  -îS.  [>. 'do.  —  Cartul. 

c.  IV;  I.  XVII,  c.  1,  XIII,  XIV.  —  Chajipeau-  S.  Sepulcr.  n°  69.  p.  91. 
viil.  ai  yEgid.  Aureœ  vaJl.  Ahb.  c.  xl.  —  Li-  '   Ciirliil.  S.  Sepulcr.  n°  i  43 .  p.  a6i . 

gtwges  d'oulre-mer,  c.  xiv,  édit.  Beugriot.  ''  Assises  de  Jériis.  l.  1.  p.  b'-ili.  c.  lxxiii. 

•  Cod.  diplomat.  n°  ai.  p.  26  et  483.  lio  Pliiiippe  de  Navarre. 


LA   MAISON   DHIERGES. 


5/1 5 


as 


—      c= 


—       c 


s. s 


.  S=  -J 


5  ^  ,2; 


^  S-ê'  I 


Mo 


S  3  =  ? 


(•'9 


546 


LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 


LA   MAISON    DE    MAUGASTEAU. 


(;É>iÉALOGIE  DE   LA  MAISON   DE  MAUGASTEAU. 

PHIMPPES  DE  MAUGASTEAU, 
pspousi'  Mnrguerile,  lîlle  tl''  Diasprp'. 


fi  M 

Thomas  he  î 

fspouse  M 

■  i\e  Baudou 

et  trisabfUe 

lAtCASTESt)  , 

ai'guerile. 

n  de  Piquigny, 

lie  Maraclée. 

CÉCILE, 

lemmc  de  Balian  Anseaume, 

ou  Enliaume, 

comme  il  est  nommé 

aux  Assises  de  Hiérusalem  • 

ms  c.  csL\i  -. 

Ag-vès  , 
religieuse 

Gilles 

DE 

Mil  r.*STE*I 

Éirâ 

fen 

.1-  P} 

<le  Sciir 

1 

■oi;e.                 \.  fin- 

lae 

ilipi.es 

daieon. 

Isabelle.  Mabit-k  . 

femme  femme 

de  Jean  Babin.       de  Guillaumr 
de  Millers. 


N.  Glle, 


qui  espousa 
Amaury  de  Gibiet. 


Thomas  dk  Giblet.  MincLEHiTE  . 

fi'iiime  de  Baymoiid 
d'Anlioclie. 


[Un  (les  nouveaux  chniiitres  du  Lignajje  d'outre-mcr '^  el  (jnelques  antres 
docunients  liis(ori(|ues  nous  pcimettenl  de  roniiiléter  en  (|ueli|ues  (xnnts  la 
jiénéaloifie  des  Maugasteau. 

Le  premier  fjui  se  présente  est  Thomas  de  Maugastel,  ou  Maugasteau.  On  le 
voit  souscrire  deux  actes  de  Julienne  de  Césarëe*,  février  1307,  et  un  acte 
(lu  roi  Jean  de  Brienne ,  1"  juillet  1211. 

Il  fui  père  de  PiiiLH'i'E,  <pii  épousa  Marguerite  de  Diaspre\  et  d'une  lille 
Isabelle,  ipii  eut  pour  mari  Daniel  de  Terremonde. 


'   Lipnaijcs  d'ovtrc-mer,  e.  xxiv.  xxxvi. 

"  Dans  ce  cliapitre,  qui  est  prolinlileinent 
le  cxLx'  <le  l'édition  fie  M.  Boiig[not  (t.  I, 
p.  aao),  ce  personnage  est  nonnné  Nicollc 
Aiiiiniime,  et  est  (distinct  de  Balian  .  seigneur 
de  Sajette.  (jui  est  nonini(;  imniédiatoraent 
avant  lui.  Mais  les  textes  iniprinws  du  Li- 
gnage d'outre-nier.  de  Labbe,  de  la  Thau- 


massièie  et  de  M.  Beugnul,  disent  tpie  trCé- 
cile  espousa  Balian  Anlbeaume.  1 

■'  Lignages  d'outre -mer,  c.  xxxi.  i.'dition 
Beugnot. 

*  Cod.  diplomal.  n°  90 .  p.  gS  ,  et  11°  10. 
p.  -189.  —  QirtiiL  S.  Sejmic.  n°  i45.p.  -^tJ;). 

''  Lignngen  d'outre-mer,  c.  xxxi,  (édition 
lîeuffnot. 


LA  MAISON  DE  MAUGASTEAU.  547 

Philippe  de  Maugasteau  fut  désigné  par  Frédéric  II,  vers  i  233,  pour  être 
établi  lifulenant  de  la  bailie  du  royaume  de  Jérusalem,  à  la  place  du  seigneur 
de  Sajette,  Balian,  et  du  connétable  Eudes  de  Montbéliard' ;  mais  les  bonimes 
liges  du  royaume  refusèrent  de  l'admettre. 

Dans  le  même  temps  vivait  Simo>'  de  Maugastel,  archevécpie  de  Tyr-  (an- 
nées 1217-1225),  qui  n'est  nommé  dans  aucune  des  deux  généalogies. 

Les  quatre  enfants  de  Philippe  de  Maugasteau  sont  les  mêmes  dans  les  deu\ 
chapitres  du  Lignage  '^■,  mais,  dans  le  nouveau  chapitre,  Mabille  est  femme  de 
Gautier  de  Montbéliard,  et  non  plus  de  Guillaume  de  Millers.  On  jjourrait 
supposer  qu'elle  a  été  mariée  deux  fois. 

Gilles  de  Madgasteau,  fds  du  second  Thomas  et  de  Marguerite  ch'  Picquigny, 
épousa,  selon  l'ancien  Lignage ',  Lanon  du  Caban,  forme  altérée,  cpii  ne  laisse 
guère  soupçonner  ni  le  nom,  ni  le  surnom  ou  nom  de  lamille  de  celle 
personne.  Gilles  était  un  homme  du  seigneur  de  Toron,  et,  comme  tel,  il 
souscrivit  un  acle^  (janvier  1  270)  de  Jean  de  Montfort,  seigneur  de  Toron  et 
de  Tyr. 

Enfin  nous  voyons,  quelque  temps  auparavant,  un  Gervais  Malguastkl 
(Madgastel  ou  Maugasteau),  vicomte  d'Acre,  souscrire  un  acte  de  Jean  et 
Simon  de  Treucis,  du  3  avril  iqAô*".  Nous  ne  pouvons  dire  s'il  était  de  cette 
famille  ni  comment  il  s'y  rattache.] 

'   SuccesaihiUtè  au  irôue  elàluréjrcncc ,etc.  '   Liguagcs  d'oulrc-imi,  vAûwn  LaLilie, 

c.  II.  ^  Assises  deJérus.  t.  Il,  [i.  099.  c.  xxiv;  édition  Beugiiot.  c.  wxvi. 

'  Voii'  ci-après  Les  Archerc(]ui's  de,  Tyr.  ''  Cod.  diphimitl.  11°  i5e.  |).   191. 

■'  Lignages  d'outre-mer,  édition  Lalibe.  "   Cod.  diplomal.  11°  -217,  p.  -^58. 

c.  wiv;  édition  Beugnot.c.  xwvi,  c.  xx\i. 


5/,8  LKS   FAMILLKS  DUUTRE-MER. 


[LES  SEIGNEURS   DE    iVllLLV 


Voir  [ilu^  liaul  Les  princes  ou  seigneurs  de  Napues,  au  iiuiii  de  Philippe  de 
iVliLLY.  (l'a|)rrs  te  Lignage  d'outre-iiier,  eh.  \[v,  édit.  de  Labbe;  ch.  xxvi, 
édit.  Beiignot;  et  ch.  xiv,  de  cette  dernière  édition,  iiitilulé  :  Des  hoirs  he 
Naples.  (/issiscsdr  .iérnsaJcm.  t.  Il,  p.  452.  6f)3.)] 


LA   FAMILLE  DE   MIMARS. 


5/i9 


-3 


-< 

^ 


ce  §j3.ï" 

3    =1^ 


s«  ;  £^ 


-  =     3     O 


o         ^  £- 


_ë  .ï  =  >  S  Sj  ë 
=  ^^  s     .=-"=  = 


S  «    3  o 

—  ~  ™  — 

s  0^   3  5 

-a  su  £ 


o  -rr 


-Q     o  W 

o  .;  — 


LES  FAMILLES  DOUTRE-MEH. 


î  a 


f.     ~''^     o 


=      f-      S"4 


-< 

3 


o 

o 


"3  s 


2  =  3 


3  -«  -=  S  J;  — 


Z 


~^NI. 


3 
ce 


a  S 


"o  S  g- 


—  ta  -^.^ 
-  s  JtS  =- 


LA  FAMILLE  DE  MIMARS. 


LA   FAMILLE  DE   MIMARS. 


[L'altération  trùs-vraisemblahle  en  deux  mt  trois  passafjes  du  texte,  dans 
les  trois  éditions  imprimées,  du  chapitre  du  Lignage  (rduire-mcr  '  d'où  esl 
tirée  la  gémïalogie  des  Mimars,  rend  nécessairement  certaines  parties  de  celte 
généalogie,  telle  que  la  présente  Du  Cange,  erronées  ou  du  moins  contes- 
tables. 

Nous  reprendrons  successivement  les  jioinls  rpii  offrent  malièrc  à  discus- 
sion, ou  sur  lesquels  nous  possédons  plus  de  renseignements  liisturicpies. 

H[jGUf:s  Mimars.  Mimnrl,  Miiiuir: ,  Mimarcius,  de  Mim(ire,dc  Miiuar: ,  \e  jjre- 
mier  de  la  famille,  était  un  baron  de  la  terre  de  Jérusalem.  Nous  n'avons  pas 
trouvé  dans  les  documents  géographicpies  de  seigneurie  ou  de  château  du  nom 
de  Mimars.  Les  différentes  manières  dont  ce  nom  est  encore  écrit,  Mdmara, 
Millemarclm,  pourraient  faire  croire  que  c'('tnit,  ou  une  terre  du  revenu  de 
mille  marcs,  et  qui  de  cette  circonstance  aurait  pris  sa  dénomination:  ou  peut- 
être  un  fief  de  soudé(!, -produisant  à  son  titulaire  une  renie  annuelle  de  mille 
marcs  payée  par  le  roi.  Ces  fiefs  durent  connnencer  à  être  en  usage,  dans  le 
royaume  de  .Jérusalem,  vers  les  dernières  années  de  son  existence.  Ils  fureni 
ensuite  très-communs,  surtout  dans  le  royaume  de  Chypre  -. 

Hugues  de  Mimars  fut  témoin  de  plusieurs  actes  de  rois  et  de  seigneurs  du 
royaume  de  Jérusalem',  de  i  i  70  à  1 1  8 1 . 

Renaud  de  Mimahs,  son  fils,  cul  deux  femmes,  selon  Labbe  et  La  Thaumas- 
sière  ''  :  1°  uni>  première,  qui  n'est  pas  nommée;  2°  une  dame  d'Ava.  11  v  a  eu 
ici  de  leur  part  une  fausse  interprétation  du  te  te,  que  Du  Cange  n'a  pas 
adoptée:  ainsi  nous  n'en  parlerons  pas  d'avantage.  Mais  Du  Cange  n'a  su  à  ipii 
rattacher  celte  dame  d'Aya,  ni  le  Gui  de  Mimars,  marié  à  la  fille  de  GeoflVoi 

'   /-//;H«^esf/'ou(re-)«e)-,LabbeetLaThau-  '  Cod.  diplomat.  t.  1, 11"  5i,  (io.  Oi,  i'tli . 

inass.  c.xxvn;édit.  Beugn.  c.  xxxix.  (35,  68,  70, p.  59,6i,6i,6G,  O9.70. 

"  Assises  de  Jerus.l.l,  p.  .'58/4,  note  G,  *   Tubl. chroiiol. p.  àis  ,!nd.  —  LaTliau- 

p.  .5-2f).  note  «.  massière,  Géiéalogies,  \).-20r). 


552  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

(lu  Morf,  (jui  fi|[urc  ilans  l(!  cli;t|iitre  du  Lifjnafje  en  question.  Labhe  a  fait 
(Ir  ce  Gui  lie  Miinars  un  fils  de  Renaud  de  Miniars  et  de  la  dame  d'Aya.  Mais 
le  texte,  nous  le  répétons,  s'oppose  à  une  telle  explication. 

Ce  chapitre,  selon  l'usage,  nonuiic  d'abord  tous  les  enfants  de  Renaud  : 
Hugues,  Menassier,  Balian,  Reiniond,  Hue,  Jean,  Gui  et  Isabeau,  puis  il 
reprend  la  généalogie,  ou  l'Iiistoire  de  chacun  d'eux,  en  connuençant  par 
Isabelle. 

Gdy,  fut  évêque  de  Baphe  en  Chypre.  Nous  savons  qu'il  mourut'  en  i  259. 
Suivent  les  généalogies  de  Hugues,  seigneur  d'Asquie;  de  Raymond,  seigneur 
de  Traissades.  telles  qu'(m  les  voit  dans  le  tableau  de  Du  Gange;  puis  celle  de 
Manassès  ou  Menassier  ,  laquelle  s'arrête  à  ces  mots  :  t^GuY  (fds  de  Manassès) 
fui  conestablc  de  Saette,  et  espousa  la  seur  (et  non  la  fille,  comme  l'a  avancé 
Du  Gange)  Guillaume  de  Villers ,  et  ot  deus  lis  et  deus  filles.  Menassier 
Pierre,  l'autre  fis  Régnant  de  Mimars  espousa  la  dame  d'Aba  (ou  Aya)  et  ot 
un  fis  et  une  fille.  Guy  espousa  la  fille  Joffroi  dou  Morf.  Balian,  l'autre  fis 
Régnant  de  Mimars ,  espousa  feme ,  etc.  w  Du  Gange  a  supposé  ([ue  Menassier 
et  Pierre  étaient  les  noms  des  deux  fils  du  connétable  Gui  de  Mimars 2.  Mais, 
s'il  en  était  ainsi,  ces  deux  noms  seraient  joints  par  la  conjonction  et,  et  ils 
précéderaient  l'indication  des  deux  filles,  qui  ne  sont  pas  noumiées.  D'après  la 
construction  de  la  phrase,  il  semble  qu'il  s'agit  d'un  avant-dernier  fils  de 
Renaud  de  Mimars,  dont  l'auteur  va  donner  la  généalogie  comme  des  précé- 
dents. Mais  ici  est  une  dillicul*(',  la  seule  d'ailleurs  qui  jiuisse  nous  arrêter 
dans  notre  conjecture  :  c'est  que  Pierre  Menassier  n'a  pas  été  nommé  d'abord 
parmi  tous  les  enfants  de  Renaud  de  Mimars.  On  pourrait  ce])endant  trouver 
dans  les  généalogies  du  Lignage  quelque  autre  exemple  d'un  nou\eau  nom 
d'enfant  surgissant  tout  à  coup  sans  avoir  été  annoncé  d'avance.  Enfin  iious 
l'^rons  remanpier  ipie,  parmi  les  fils  de  Renaud  de  Mimars,  sont  Hugues, 
seiirneur  d'Asquie.  dont  nous  pcuivons  suivre  la  généalogie,  et  un  autre,  Hur 
ou  Hui^ues,  dont  il  n'est  plus  (|uestion.  Ne  pourrait-on  pas  supposer  que  ce 
-econd  Hugues  n'est  autre  que  Pierre  Menassier,  dont  le  Lignage  reprend  à 
son  tour  l'alliance  et  la  postérité,  laquelle  s'arrête  à  la  première  généra- 
tion? 

Nous  demanderons  s'il  ne  faudrait  pas  appliquer  à  Hugues 3,  frère  de  Jean. 

Continiu-il.  >U;  (uiiil.  de  Tyr.  I.  \XX1\  .  '    Noir  le  (aljleau  A.  ?>'  génération. 

,..  II.  II.  A/ii.  '   Voir  le  lalileaii   \,  V  et  5°  génération. 


LA   FAMILLE  \)E  MlMAIiS.  553 

tous  deux  lils  de  Raymond,  seigneur  de  Traissades,  ce  (|ue  Du  (lanifc  dit  de 
HuGiES,  lils  de  ce  même  Jean,  qui  épousa  la  iille  de  Huijues  Boutevin?  (iar 
l'auteur  du  Lijjnage  l'numère  ici  les  alliances  des  enfants  de  Raymond,  seigneur 
de  Traissades,  Jean,  Hugues,  Estéfénie  et  Escliive.  Nous  rapporterons  aussi  à 
cette  énuniération  Gui,  qui  épousa  la  fille  de  Geoffroy  du  Morf.  Gui  a  été 
nommé  d'abord  parmi  les  enfants  de  Raymond;  mais,  contrairement  aux  liabi- 
tudes  de  l'auteur  du  Lignage,  son  nom  et  son  alliance  ne  se  trouvent  plus  (pu- 
vers  la  lin  du  chapitre,  entre  Pierre  Ménassier  et  Balian,  tous  deux  lils  de 
Renaud  de  Mimars.  Ce  n'est  peut-être  qu'une  transposition  et  une  des  altéra- 
tionsn  otables  que  paraît  avoir  subies  ce  cliajutre. 

Nous  ajoutons  à  la  sixième  génération  du  premier  tableau  Marie,  fille  de 
Douce  de  Gaurelée,  qui  épousa  Raudouin  île  Venaire.  Elle  avait  été  omise  par 
Du  Gange. 

Aux  frères  de  Hlgies  de  Mimars,  fils  de  Baudouin,  dans  la  ([uatrième  géné- 
ration du  tableau  A,  nous  ajoutons  RaimoiNd,  donné  j)ar  le  texte.  Le  nom  in- 
connu N.  j)lacé  ici  par  Du  Gange,  représente  un  nom  peut-être  perdu  dans 
une  lacune  du  texte  de  Labbe. 

Enfin  nous  croyons  (pie  Baudouin,  à  la  cinijuième  génération  de  ce  même 
tableau,  est  le  seul  fils  de  Hugues  de  Mimars  et  de  Sibylle  du  Morf,  et  que 
Amalric  ou  Amauri,  et  peut-être  un  autre  personnage,  qui  se  firent  clercs, 
étaient  frères  de  ce  Hugues  de  Mimars. 

11  est  d'autres  seigneurs  de  celte  famille  sur  lesquels  nous  possédons  cpiel- 
ques  renseignements  liislori(pies  sans  pouvoir  dire  au  jusie  quels  sont  iciix  à 
qui  ils  s'appliquent. 

Tel  est  Jean  de  Mimars,  un  des  conseillers  ilu  roi  de  Chypre  Henri  I",  ipu, 
d'accord  avec  ce  prince',  conclut,  le  2  décembre  12.33,  un  traité  d'alliance 
olFcnsive  et  défensive  pour  cin(|  ans  enlrc  les  Cypriotes  et  les  Génois.  C'est 
|jeut-être  Jean  de  Mimars,  lils  de  Raimond,  seigneur  de  Traissades. 

Hui;  ou  Hugues  de  Milmars,  peut-être  fils  du  précédent,  homme  du  roi.  fui 
témoin  d'un  acte  du  roi  Hugues  111  ^(novembre  1269).  Nous  ne  pouvons 
dire  non  [ilus  si  c'est  le  même  dont  la  pierre  sépulcrale^  fixe  la  mort  au 
1  5  avril   I  32  3. 

'   De  M<is-Liilri(.',  Ilixl.  de  Cliijiirc,   l.  II,  '   De   Mas- Latrie.    IiiKcrijjt.  île  (Hiii/ht , 

p.  67.  n°  liU,  p.  520. 

''    Coll.  ilij)h)iiiiii.  11°  1/18.  p.   l8f). 

•  nn 


554  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

AlMERI  DE  MlMARS,    tipjXjlo    aUSsi    HaMERIN   OU   CHAMERI^    DE   MlLMARS ,    (le    Mille 

Marcbis,  sei;;neur  de  Chypre,  esl  nommé  dans  un  accord,  de  mai  1 3o(i  \  passé 
entre  le  roi  de  Chypre  Henri  11  et  son  frère  Aniauri.  Suivant  l'accord  du 
'i  août  i3to,  entre  les  rois  de  Chypre  et  d'Arménie,  sur  les  conditions  du 
retour  de  Henri  H-,  Aimeri  de  Mimars  devait  rester  comme  otage  en  Armé- 
nie. C'est  lui  probablement  cpii  fut  présent  au  mariage  de  Fernand,  prince  de 
la  Morée,  et  d'Isabelle  d'Ibelin  ^  l'an  i3i5;  à  l'assignat  du  douaire  de  Marie 
de  Bourbon  *  (  3  i  janvier  1 3 3o ) ,  et  (jui  est  aussi  nommé  dans  deux  traités  du 
roi  Hugues  IV  avec  Gènes  =*  (i6  février  iSag,  21  février  i338).  Mais  nous 
croyons  cpie  cet  Aimeri  serait  plutôt  Aimeri  de  Mimars,  fils  de  Raymond  et  de 
Gille  Chappe",  qu'Amalric  ou  Aimeri,  frère  de  Baudoin,  fils  de  Hugues  et  de 
Sibylle,  dont  l'existence  nous  paraît  être  au  moins  très-constestable. 

Un  des  nouveaux  chapitres  du  Lignage''  mentionne  un  Hcgces  de  Mimars, 
r|ui  fut  le  second  mari  de  Marguerite,  fille  de  Linart  de  Baphe  et  de  Marie 
Porcellet.  Il  ne  paraît  pas  en  avoir  eu  d'enfant.  Est-ce  Hugues,  fils  de  Ray- 
mond et  d('  Gille  Chappe  ^  mentionné  par  le  Lignage  comme  étant  mort  sans 
postérité?] 

La  famille  de  Mimars  a  subsisté  long  temps  eu  Cypre,  car  je  trouve 
sire  Renaud  de  Mimars  avoir  esté  présent  à  Nicossie,  avec  les  autres 
barons  de  Cypre  à  Fassinat  du  douaire  constitué  par  le  roy  Hugues  à 
Marie  de  Bourbon ^  femme  de  Guy,  sou  filsaisné.  Tau  i33o.  [Cesl 
peut-être  Renaud  de  Mimars  II,  fils  de  Balian.] 

Le  chevalier  Loredan  fait  encore  mention  de  [Gui  de  Mimars '",,ami- 


'  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  l.  11.  "  Voir  le  lahleau  .4,  W  et  5'  génération, 

p.  jQ.,.  '  Lignages  d'outre-mer,    c.    xx,  édition 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Clii/pre,  t.  II,  Beugnot. 

p.  ,iZ,.  '  Voir  le  tableau   .V ,  h'   génération.— 

■'  Buchon.  //;*■(.  de  Coiistnntinople  sous  les  Lignages  d'outre-mer,  c.  \xvn.  p.  i5o  .  edit. 

Français,  1. 11 .  p.  876,  ms.  de  Du  Gange.—  Labbe. 

Voir  le  tableau  A.  5' génération.  "  Titres    originaux  de  la   Chambre    des 

*  De  Mas-Latiie.  Hist.  de  Clii/i/re ,  t.  11.  Comptes  de  Paris.  —  De  Mas-Latrie.  Hist. 

p.  lOlx.  de  Clii/pre,  t.  11,  p.  iGi. 

'-  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  11.  '"   Loi'edano,  1.  VllI,  p.  AGo;  trad.  franc. 

[).  1.5S,  178.  t.  H.  p.  i7. 


LA   FAMILLE  DE  MI  MARS.  555 

lal  (le  Chypre  en  1873,  et  de]  Renai  d  de  Mimais',  qui  fui  l'ail  mai»''- 
cliai  de  Cyj)ie  par  le  loy  Jacques,  en  1  an  i38/4. 

[Renaud  souscrivit  un  acte  de  ce  même  roi  ^,  du  1  (i  août  iHfif) ,  ot  un  du 
roiJanus,  du  7  judiet  i/to3. 

Nous  voyons  encore  mentionnés  dans  les  inscriptions  funéraires  de  Chypre 
un  PHu^TPrE  DE  MiMARS ^,  sans  date,  peut-être  le  lils  de  Renaud  de  Mimars  11, 
t>f  une  Marie  de  Miimars,  épouse  de  messire  de  Néviles*,  houteiller  de  Chypre, 
morte  en  i3c)3;  sans  doute  une  des  nombreuses  fdles  de  celle  maison  qui  ne 
sont  pas  nommées  dans  la  généalogie  du  Lignage.] 

'  Loredano.  I    I\.  |).  .JilJ:   li'ad.  franc.  '   l)cMns-L;iine, Iiiscrijil. ilr  ClojprCfifj'i. 

I.  II.  p.  io().  *   De    Mas-Latrie.    Insa-ijil.  de    (Ihijiyre . 

'"   De  Mas-Latiie.  }lisl.  de  (Hii/jne.  I.  Il  ii°l)7.  —  Mugnsin  piltnresfiiir  .\.\\  .  ^t. -t-'.o  . 

|).  /128.  667.  1"  coi.  j).  9.2â  , -i' col. 


556  •  LES   FAMILLES  DOUTUE-MER. 


LA   FAMILLE   D'AGLILLEU. 


[Aux  noms  de  Raymoind  d'Aglilleb  et  de  Marguerite,  sa  fille,  qui  épousa 
Aimeri  de  Miniavs';  de  Simon  d'Anguiller,  troisième  mari  d'Eschive^,  si 
toutefois  il  est  de  la  même  famille,  nous  ajouterons  ceux  de  Hugces  d'Aguilieh, 
([ui  peut-êlre  vers  le  même  temps  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Henri  II  \  de 
janvier  1286;  et  de  deux  religieuses,  Isabelle  et  Sabine  d'Agulier,  mortes  le 
■!  février  i3/io  et  le  8  avril  i3i8,  que  nous  font  connaître  les  inscriptions 
tumulaires  de  Chypre*.  C'est  tout  ce  que  nous  savons  de  cette  famille,  alliée 
aux  Mimars,  et  qui  n'a  de  place  ni  dans  les  généalogies  du  Lignage,  ni  dans 
les  développements  que  Du  (lange  a  doiniés  à  ce  fond  primitif  de  ses  Fa- 
milles d'oulre-mer.] 

'    Voir  la  Généalogie  des  Mimars ,  labl.  A.  '   De  Mas-LaU-ie.  Hist.  de  Chypre.  (.  III. 

à'  génération.  ]>■  ''>7o. 

'  \'o\rh  Génénlngic  des  Mimars,  ]"  l;i\>\.  ''  De    Mas-Latrie,    Iiiseripl.   de   Clii/prr. 

/['génération.  .  n  3i.  p.  5i5. 


LA  FAMILLE  DE  MONTOLIF.  557 


LA  FAMILLE  DE  MONTOLIF. 


EiitiM!  les  familles  ([ui  ont  tenu  les  premières  dignitez  au  royaume 
de  Cypre  est  celle  de  Montolif,  dont  les  armes  esloient  un  escu  chargé 
d'un  lyon  rampant,  ayant  poui' cimier  un  dragon,  comme  j'ay  remarqué' 
du  sceau  de  Pierre  de  Montolif,  bouleiller  de  Cypre,  attaché  à  des 
lettres  de  iSaS.  Ainsy  il  y  a  lieu  de  douter  de  celles  que  M.  Délia 
Chiesa,  évesque  de  Saluées,  donne  aux  Montolivo  de  Cypre,  d'argenl 
à  une  plante  d'olive  nourrie  sur  un  mont  de  sinople.  Le  Lignage  d  outre- 
mer fait  assez  souvent  mention  des  seigneurs  de  ce  nom  et  de  leurs 
alliances,  entre  lesquels  j'ay  remarqué  ceux  qui  suivent,  dans  les 
autres  auteurs  et  dans  les  titres. 

[Ces  seigneurs  semblent  s'appeler  inclin'('reiiiiiu'nt  de  Montolil'ou  de  Monlo- 
lieu,  (h  Munie  OVwnrum,  de  Monte  Olii'o  ou  Muiitoliro,  de  Monte  Ollu.  Moiitolieii 
est  uni'  [)etite  ville  de  Languedoc-  (Aude,  arrondissement  de  Carcassonne, 
canton  d'Alzonne),  d'où  est  originaire  cette  famille,  établie  depuis  le  \m°  siècle 
à  Marseille  et  dans  le  bas  Languedoc.  Les  Montolif  énuinérés  ci-dessous  ont- 
ils  tous  la  même  origine?  Sonl-ils  tous  membres  d'une  même  famille?  Nous 
n'oserions  l'atTu'mer.  Nous  ne  mentionnerons  que  ceux  qui  paraissent  avoir 
séjourne  dans  la  lerre  sainte  ou  en  Chypre,  ou  du  moins  avoir  eu  des  rap- 
ports directs  avec  les  personnes  et  les  affaires  de  l'Orient. 

0.  DE  MoiNTE  Olivo  fut  lémoiu  d'un  acte  de  Rainiond  I",  comte  de  Tripoh, 
l'an  1  1  h  h  ^ 

Raimo.xd  de  Monte  Oliu,  de  Montoïwo,  souscrivit  plusienrs  actes  île  Hai- 
moud  II,  comte  de  Tripoli*,  dans  les  années  i  i  7/1-1  18/1. 

'   Voy.  ci-après.  ^   Cod.  diplomal.  l.  1,  11"  -nj,  p.  ■:>.5. 

'  Cod.  diplomat.  t.  I,  p.  48-2.  —  Moréri,  '   Cod.  diplonuit.  t.  I,  11"  '1.  b!i.  70.  70, 

DIct.  Iiist.  t.  V.  p.  i-29-i3i ,  c'dil.  (le  i7.'î-3.        p.  55  ,  71,  7G,  988. 


558  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Bengerius  iiE  MoNTOLivo,  foriiic  altérée  pcu(-î'tre  pour  Berengarius,  ou  Roge- 
riiis,  souscrit  un  acte  de  Boémond  d'Antiochc,  comte  de  Tripoli  ',  du  a  i  août 
t  198.  Ce  même  acte  est  souscrit  par 

Ogehius,  ou  OfiiEH,  son  fds.  C'est  tout  ce  (jue  nous  savons  de  ces  deux  per- 
sonnages. 

Baddouin  DE  MoNTOLivE,  liommc  de  Boémond  VI,  prince  d'Antioclie,  sous- 
iiivit  un  aclo  de  ce  prince-  de  i256,  avril.] 

Simon  de  Montolif,  inaresclial  du  royaume  de  Cypre\  fut  tué  au 
siège  de  la  ville  d'Acre,  Tan  1296.  H  laissa,  entre  autres  enfans,  Alix, 
mariée  à  Tliibaud,  soigneur  de  Bessan. 

Guï  DE  MoNTOLiF  espousa  Marie*,  fille  de  Raymond  de  Giblel,  sei- 
gneur de  Mesmedin  [ou  Besraedin]. 

[C'est  lui  vraisemblablement  qui  s'entendit  avec  Gui  de  Giblet  pour  enlever 
la  ville  de  Tripoli  au  prince  d'Antioche,  dont  il  était  homme  lige,  ainsi  que 
Tcn  accuse  la  relation  faile  par-devant  notaire^,  contre  Gui  de  Giblet,  le 
1  H  février  198a. 

Simon  de  Montolif,  appelé  Simon  de  Monl-Ohjmpe  par  Lorédan**,  Simoiiet 
flr  Mous  par  Kt.  de  Lusignan''.  assassina  en  i3io,  comme  on  l'a  vu,  Amauri 
ou  Alméric,  régent  de  Chypre  %  dont  il  était  le  favori.] 

Raymond  de  Montolif"  s'allia  avec  Marguerite,  lille  de  Roliart  de 
Cayplias.  [Il  peut  être  celui  qui  fut  témoin"*  d'un  acte  du  loi  Hugues  I\  , 
en  i338.] 

Jean  de  Montolif"  espousa  Eschive,  fille  de  Raymond  de  Mimars, 
seigneur  de  Traissades,  veuve  de  Thomas  de  la  Baume. 

'   CW.  (lijihimit.  t.  1.11°  3  11.  |).  a 5 3.  '  Etienne  de  Lusignan.  Ilist.  de  Cyprc 

^  Cocl.  diplomat.  l.  I,  n°  lag.  p.  aS/i.  fol.  161  verso. 

■'   Ligiinges  d'oiilrc-mer,  c.  xv,  xxvn.  *  De  Mas-Latrie,  Ilist.  do  Cliypre ,  t.  if. 

'  Lignages  d'onlrc-mer,Q..\\\,  \\\.  p.  iiOelnotea. 

'  De  Mas-Lalrie.  Hist.  de  Unjjive,  t.  lil .  '  De  Mas-Latrie,  t.  111,  e.  xxv,  xxxvii. 

[,.  6fi3.  '"  De  Mas-Latrie,  llisl.  de  Chypre,  l.  Il, 

"   Lorednno.  I.  V.  p.  aSo;  li-adiicl.  liaiiç.  p.  17g. 

I.  I,  p.  279.  "  Lignages  d'oiilie-mer,  c.  xxvn.  xxxix. 


LA   FAMILLE  DE  MOiNTOLIF.  •         559 

[C'est  lui  vraispniljlaljlenicjil  (]iii  fui  tt'iiKiiii  de  plusieurs  actes,  en  i3'j8- 
i33o',  et  entre  autres  des  lettres  de  ratilicaliiin  du  mariage  de  Marie  d<' 
Bourbon,  3)  janvier  i33o.] 

Bkrtranu  Diî  MoNTOLiF-  fiit  coiijoiiil  |)cir  aiaiiage  avec  Plaisance,  lille 
(le  Jean  de  Giblet  et  de  Poitevine. 

[Bautiielemi  de  Montolh'  l'ut  choisi  par  le  prince  Hugues  (Hugues  IV)  pour 
requérir  en  son  nom  ^,  auprès  des  barons  du  royaume,  la  couronne  de  Chypre, 
vacante  par  la  mort  du  roi  llenii  II,  son  oncle,  le  2  avril  i39/i. 

Il  fut  témoin  d'un  traité  avec  Gènes',  du  -it  lévrier  i33cS.  H  ('(ail  alors  cu- 
mérier  dn  roi  Hugues  IV.] 

TnoM/vs  DE  MoNTOLiF  es])ousa  Douce  ',  fille  d'Anceau  de  Brie  et  d'E- 
glantine  de  Cayplias.  Je  ne  sçay  si  c'est  le  mesme  qui  espousa  une 
belle  dame  nommée  Jeanne'',  laquelle  estant  veuve  de  Thomas,  son 
mary,  en  Tan  1867,  fut  aimée  par  le  roy  Pierre,  qui  en  eut  un  en- 
fant, et  si  c'est  celuy  qui  est  qualifié  mareschal  de  Gypre  [dans  plu- 
sieurs actes  de  1828-1  BBS'',  et  en  particulier]  dans  la  procuration  du 
roy  de  Gypre,  de  l'an  i3-j8',  pour  traitei'  le  mariage  de  Guy,  son  lils 
aisné,  avec  Marie  de  Boui'bon. 

[Les  dates  ne  permettent  guère  d'attribuer  ces  circonstances  à  un  même 
personnage.  Le  mari  de  Douce  peut  bien  être  celui  qui,  maréchal  de  Chypre, 
fut  témoin  d'actes  de  1  3^8- 1  338  ;  mais  ce  maréchal  ne  peut  que  dillicilement 
être  le  même  tpie  celui  (pii  auiail ,  trente  ans  plus  fard,  laissé  une  jeune  veuve, 
devenue  la  maîtresse  du  roi.] 

'   De  Mas-Latrie,  Hist.  de  (Jujprc,  t.  II,  c.    xxvi,   p.    iii,   4.5o;  édition    lieugnot. 

p.  i4i  ,  i58,  i64;  t.  m,  p.  736.  c.  xvni. 

'  De  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Chypre,  t.  II.  °  Lorodano,  1.  VII.  p.  388;  liad.  fiaiiç. 

c.  XIX,  XXX.  t.  I,  p.  4^5,  AaG. 

'  i4««(«es  f/e  yeV'M*.  r.  II,  c.  xviii,  p.  61  9;  '  De  Mas-Latrie, ///s?,  (/e  C7i!/;;?e,  t.  il , 

Labbe,  p.  .î^a.  p.  lia,  xhh,  17g. —  Titres  originaux'. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II,  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  Il, 

p.  167,  178.  p.  i4i. 

^  Lignages  d'outre-mer,  édition  Labbe , 


560  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Laquellfi  [procuration]  est  encore  souscrite  de 

Jean  de  Momolik.  (jui  est  peut  estre  celuy  qui  espousa  Eschive  de 
Mimars  [nous  avons  vu  (pie  la  chose  était  (oit  probable];  et  de 

Simon  de  Montolif  le  jeune,  qualifié  baile  du  royaume  de  Hiéru- 
saiem,  aux  lettres  de  ratification  du  mariage  de  Guy,  fils  du  roy  de 
Cypre  '  avec  Marie  de  Bourbon,  fan  i33o  [li  et  3i  janvier]. 

[On  le  voit  encore  témoin  de  plusieurs  autres  actes ^  pcnrlant  les  années 
i328-i33o.  Dans  celui  du  2  mars  1828,  où  Hugues  IV  choisit  des  procu- 
reurs pour  aller  en  France  contracter  mariage  pour  Gui,  son  fils,  avec  Marie 
(le  Bourbon,  il  est  témoin  avec  le  surnom  tic  Ir  Jeune;  dans  les  actes  suivants, 
il  n'a  plus  ce  surnom ,  mais  il  est  rpialifié  bouteiller  du  royaume  de  Jérusalem; 
et  non  bniJe,  comme  l'a  écrit  Du  Gange. 

On  le  voit  parmi  les  témoins  du  traité  avec  Gênes,  du  16  février  iSag'. 
on  y  voit  aussi  un  autre  Simon  de  AL^ntolif  sans  qualification  aucune.  Un  autre 
traité  avec  Gènes,  du  21  février  i338  ^.  nous  montre  parmi  les  témoins  Simon 
DE  Mo^TOLIF,  sans  surnom  ni  (pialiflcation.  C'est  peut-être  le  même  que  fe 
second. 

•Enfin,  nous  voyons  au  i  6  mai  1  355  un  Simon  de  Montolif.  bailli  de  la  sei- 
gneurie de  Gliy[)re^?  auquel  semblent  subordonnés  plusieurs  autres  baillis  du 
royaume.  Est-ce  le  bouteiller,  ou  le  second  Simon,  ou  un  troisième  person- 
nage diflV'rent  des  deux  premiers?] 

Pierre  de  Montolif,  chevalier,  bouteiller  du  royaume  de  Cypre,  fut 
cboisy  par  le  roy  Hugues  avec  Lambertin  de  Bologne'^,  chanoine  de 
Famagouste,  pour  aller  traiter  le  mariage  de  Guy  de  Cypre.  fils  du 

'  De  Mas-Lnliif.  Hisi.  de  Chi/jife,  t.  II.  "  De  Mas-Latrie,  llisi.  de  Chypre,  I.  II. 

|).  163  ,  lO'i.  p.  178. 

"   De  Mas-Lalrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II .  ^   Bans  et  ordonimncen  des  rois  de  Chypre. 

p.  lii,  lia.  ii4,  i58,  178.  — Assises  de  Jérus.i.  l\ .  \i.  Z"/"]. 

'  De  Mas-Lalrie  ;  Uisl.  de  Chypre,  l.  II.  '  Du  Caiifre,  Hist.  de  Constant,  sous  les 

|).  i58.  empereurs  français ,  I.  VIII,  n"  il. 


LA   FAMILLE  DE  MONTOLIF.  561 

loy,  avec  Marie  de  Bourbon,  fiHe  de  Louys,  duc  de  Bourbon*;  lequel 
fut  conclu  en  la  chapelle  de  Bourbon,  le  ■^9''  de  novembre,  l'an  1  o-iS. 
H  fut  aussy  tricoplier  de  ce  royaume  [comme  on  le  voit  dans  l'acte  de 
ratification  du  contrat^]. 


o* 


Barthiîlemv  de  MoMOLiF,  clievalier,  vivoit  l'an  iS'î^^  et  1.372 

[Ce  sont  probal)lement  deux  personnafjes  distincts.  Le  premier  était  déjà 
dans  les  allaii-es  en  iSa/i,  comme  on  l'a  vu.  Le  second  s'entremit  inutdement 
pour  réconcilier  Pierre  II  avec  les  Génois,  et  empêcher  le  siège  et  la  prise  de 
Famagouste. 

Les  inscriptions  tombales  de  Chypre^  nous  l'ont  connaître  une  dame  \nnt^ 
de  Montolif,  morte  le  16  avril  10 'iS]. 

Jean  de  Montolu',  chevalier,  fut  un  des  seize  barons  ([ui  lurent 
choisis,  en  l'an  i368  [1869],  pour  compiler  le  livre  des  Assises  du 
royaume  de  Hiérusalem^.  Il  est  parlé  de  luv  dans  la  Vie  de  saint 
Pierre  Thomas,  patriarche  d'Antioche,  écrite  par  .lean  Garmesson, 
n"  63. 

[C'est  lui  sans  doute  fpii,  caniérier  de  Chypre,  avait  été  témoin  d'ini  acte 
flu  16  août  i36o'',  confirmant  certains  privilèges  au\  Vénitiens.  Ce  peut  en- 
core être  lui  qui,  avant  i3S3,  céda  par  échange  à  Clémenl  de  Prcmentorm . 
Génois,  un  fief  de  soudée,  de  1,000  Lésants  de  rente',  dont  celui-ci,  en 
i3c)5,  réclamait  encore  la  mise  en  possession.] 

c 

Hugues  de  Montolif,  fut  estably  gouverneur  de  Faniagousie",  aprcz 

'   De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  f.  It,  ''  Assises  de  .Icnis.  édit.  Lalilie,  p.  6<)i; 

p.  1/10  et  noie  5,  p.  i4/i.  161.  (^dit.  iJeiignot,  t.  I,  ]>.  0. 

'  De  Mas-Laliie.  Hist.  de  Chypre,  l.  IL  '   De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Ckjpre .  I.  IL 

p.  161.  p.  â.ji). 

■^  Assises  de  Jéiiis.  t.   I,  p.   5^5;   t.   Il,  '   De  Mas-Latrie,  Hisl.  deClii/pre.  i.  lll, 

p.  '119.  p.  78 1-78.''). 

*   Loredano,  I.  VIII,  p.  liai  :  trad.  franc.  "  Loredano.  I.  VIII.  p.  ^i.^jq;  trad.  franc. 

t.  II,  p.  93.  t.  II.  p.  36. 


De  Mas-Lalrie.  P.apporI  n°  33  .  p.  5 1 5. 


71 


562  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

la  mort  du  seigneur  d'ibeliii,  par  le  roy  Pierre,  [ce  qui  avait  eu  lieu 

avant]  l'an  i^yH. 

[Thomas  de  Momolif,  aiulilcur  du  royaume  de  Chypre,  était,  en  i355  ', 
bailli  ou  hailc  pour  le  diocèse  de  Nicosie.  En  i36i^,  il  fut  ambassadeur  du 
roi  Pierre  1"  à  Venise.  Le  i  7  janvier  i36;)  il  recpiil  la  bailie  du  royaume  de 
Chypre  pour  le  prince  Jean  d'Antioche^,  oncle  de  Pierre  II,  lors  de  l'avènement 
de  celui-ci  à  lacouronne,  et,  le  16  novendjre  suivant ',  il  fut  un  des  seize  sei- 
trneurs  nommés  pour  la  révision  des  Assises.  Le  2/1  décembre  1871^  au  nom 
des  grands  de  Chypre,  il  demanda  au  gouverneur  ou  régent  du  royaume, 
Jean,  prince  d'Antioche,  la  mise  en  possession  des  royaumes  de  Chypre  et  de 
Jérusalem,  pour  le  jeune  prince  devenu  majeur.  Le  17  octobrei372  il  fut 
confirmé  dans  sa  dignité  d'auditeur  de  (ihypre^  qu'il  avait  tenue  sous  les 
règnes  de  Hugues  IV  et  de  Pierre  1".  Un  Thomas  de  Montolif,  figure  aussi,  en 
i383,  3o  mai-s'',  comme  maréchal  de  Jérusalem  et  bailli  de  la  secrète,  dans 
un  acte  de  Jean  de  Brie,  prince  de  Galilée,  turcoplier  de  Chypre.  Peut-être  est- 
il  un  plus  jeune  frère  de  Thomas  l'auditeur,  qui  est  surnommé  souvent  l'aîné.] 

Pierre  de  Montolif  et  Guillaume  de  Montolif,  frères,  et  Renaud  [ou 
Arnaud]  de  MoNTOLlF^  furent  éleus,  avec,  quelques  autres  barons  de 
Cypre,  lieutenans  du  royaume,  aprez  la  mort  du  roy  Pierre  11,  l'an 
i383.  [L'histoire  ne  dit  plus  rien  de  Henaud;  (juant  aux  deux  frères,] 
ils  estoient  si  puissans  qu'ils  prétendirent  au  mariage  de  la  reyne 
veuve.  L'un  et  l'autre  furent  décapitez  l'an  [i386  ou]  i385  [le  jour 
même  du  couronnement  du  roi°],  ayant  esté  convaincus  de  trahison 
sous  le  règne  de  Jaques  \". 


'  Assises  de  Jénts.  t.  II.  c.  wxii,  p.  877 

'  De  Mas -Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II 
p.  a 33. 

^  Assises  de  Jérus.  édit.  Labbe,  p.  45g 
édit.  Beugnot,  t.  I,  p.  5. 

*  Assises  de  Jcrus.  édit.  Labbe,  p.  /160 


*■  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II. 
p.  354  et  note  3. 

'  De  Mas-Latrie,  ///.s(.  de  Chypre,  t.  II. 
p.  396. 

'  Loredano.  L  IX,  p.  011;  trad.  franc, 
t.  II.p.ioo.— De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  891. 


édit.  Beugnot,  t.  I.  p.  6.  896,  3f)(). 

'  Clu-onic.  de  Slranibaldi.  —  De  Mas-  '  Loiedano,  1.  IX,  p.  517;  Irad.  franc. 

Latrie,  t.  II,  p.  35i,  352.  t.  Il,  p.  110.  m. 


LA  FAMILLE   DE  MONTOLIF.  563 

[C'est-à-dire  qu'ils  avaient  combattu  ses  prétentions  à  la  couronne  et  avaient 
essayé  de  faire  prévaloir  les  droits  de  la  sœur  de  Pierre  IL 

Henri  de  Montolif,  celui  sans  doute  que  la  chronique  de  Strambaldi  uomiue 
(JARA  DE  Mo.NTOLiF ',  fut  lué  à  la  bataille  de  Cbierokitia,  le  7  juillet  iAl>G. 

Jean  de  Montolif  est  nommé  par  la  même  clironique-  à  l'année  1  A27.  Un 
personnage  du  nom  de  Jean  de  Montly,  corruption  probable  du  nom  de  Mon- 
tolif, était  maître  d'hôtel  de  la  princesse  Anne  de  Lusignan,  sœur  du  roi 
Jean  II,  d'après  le  rapport  des  ambassadeurs  de  Savoie^,  de  1  ')33,  novembre.] 

François  de  Momolif  l'ut  fait  vicomte  de  Nicossie*  en  l'an  i65G  [ou 
plutôt  liSy],  par  Jean  II,  roy  de  Cypre,  après  la  mort  de  Jaques  de 
Gurry,  cjui  avoit  eu  la  mesme  dignité. 

[L'année  suivante,  i/i58,  sa  charge  de  vicomte  fut  donnée  par  \v  même 
roi  à  Hector  Chividès,  sur  la  demande  du  prince  Jacques^,  dont  Ghividès  était 
l'ennemi.  Néanmoins,  quehjue  temps  après,  lors  de  l'avènement  de  Charlotte 
à  la  couronne,  Hector  Chividès  se  montra  un  des  plus  ardents  adversaires  de 
Jacques,  aussi  bien  que  François  de  Montolif-'.] 

[Jean  ou]  Janls  de  Montolif  esloit  mareschal  de  Cypre  on  Tan  1  /j58; 
en  laquelle  année  il  fut  envoyé  en  ambassade  en  Savoye^  avec  Oddet 
Bossât,  pour  ti'aiter  le  mariage  de  Louys,  comte  de  Genève,  fils  du 
duc,  avec  Charlotte,  princesse  d'Antioclie,  fille  du  roy  Jean  III  [ou 
plutôt  Jean  II;  Janus  ne  doit  pas  compter  parmi  les  rois  du  nom  de 
Jean].  Estienne  de  Lusignan^  et  le  cavalier  Loredan  ^  en  leurs  his- 
toires de  Cypre,  confondent  ce  Janus  avec  François,  vicomte  de  Ni- 

'  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  II.  t.  II,  p.  aa/i.  —Est.  do  Lusignan.  Hist.  de 

|).  539,  note  2.  Cypre,  p.  16a.  i63. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  IL  '  Chron.  de  Georges  Hustron.— De  Mas- 

P-  5i3.  Latrie,  t.  III,  p.  85  et  note  5. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  III,  '  Hisl.  de  Savoy e ,  de  Guichenon.  t.  H, 

p.  2  3  et  note  3.  Preuves,  p.  386. 

'  Loredano,  i.  X,  p.  616;  trad.  franc.  '  Est.  de  Lusignan,  Histoire  de  Cypre, 

t.  II,p.2i3. —  Est.  Lusignan ,  en /'//('si.  f/e  p.  161  b. 

Cypre,  p.  iSg,  161  b.  '  Loredano.  1.  X,  p.  6a4.  626;  trad. 

'  Loredano.  I.  X.  p.  626;  trad.  franc.  franc,  t.  Il,  p.  -221.  2s'j. 

7«- 


5(V,  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

cossic,  dont  jo  viens  de  parler.  Ils  appelleiil  cet  Oddet  de  Bossât,  Scirre 
on  Théodore  de  l\iisal  ou  du  Puiset. 

[Ils  supposent  que  c'est  François  ijui  lut  chargé  de  l'ambassade,  et  que  ce 
l'ut  à  l'occasion  de  son  absence  que  sa  charge  de  vicomte  de  Nicossie  fut  donnée 
à  Hector  Chividès.  Mais,  au  moment  de  l'avénemenl  de  Charlotte,  l'ambassade 
n'était  pas  encore  de  retour;  et  nous  voyons  François  de  Montolif  agir  contre 
Jaques  dès  les  premiers  moments  qui  suivirent  la  mort  de  Jean  II. 

Janus  de  Montolif  resta  attaché  au  parti  de  Charlotte  et  du  prince  Louis 
(le  Savoie  son  mari.  Il  portait  encore  le  titre  de  maréchal  de  Chypre  en  i  463  '. 

Marie  de  Montolif-,  qui  est  appelée  dans  les  registres  de  la  secrète,  à 
l'année  i/iCq,  i  A  janvier,  hi  maréchale  de  Chijpre,  est-elle  sa  veuve?  ou  plu- 
tôt n'esl-ce  pas  une  dame  de  la  famille  de  Montolif,  mariée  à  un  seigneur, 
maréchal  de  Chypre,  autre  que  Janus? 

SiMO>  DE  Montolif.  est  nommé  dans  les  registres  de  la  secrète  de  Chypre , 
à  la  date  du  3  janvier  j  Afig  ^. 

Dans  des  lettres  du  grand  maître  de  Rhodes  (1/17/1,  t"  juillet  *),  on  voit 
nommée  encore  Agnès  de  Montolif,  dame  noble  de  Chypre.] 

'  De  Mas-Latiie,  Hist.  do  Cla/itrc,  t.  111.  '  De  Mas-Latrie,  Ilist.  de  Chypre,  l.  111, 

p.  ia5  elnote  1,  p.  126  et  note  -i.  p.  281. 

'  De  Mas-Latiie,  llisl.  de  Chijpre ,  t.  111.  '  De  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Chypre,  t.  111. 

p.  275.  i>-  i--*?'  "0'*"  3. 


LA  MAISON  DU  MORF. 


56â 


g  6.-BO 


§  =  5       =  S'a  S  J 


-  5  ?  9 


;^  ija 


^y: 
^ 


o 


pa     a 


tO       ^=5 


g      .S       = 
s   x'  g       -5 

o  -S  g  -g  -g 

-g  Seaca  "'■ 

§  §^^  s- 

a   ço    Qj         c= 


S    >^" 


—        3  ; 


s    to  ;: 


Ct-S  _ 


566 


LRS   FAMILLES   D'OUTRE-MEli. 


o 


O 
!S 

-s! 


— '  Vj 


œ      s 


-a; 
-a, 

■4=3 
O 


-ce  ^  :^  s  ? 

3  ^  ^  M  a  .2: 


cit- 


=    en    ^  ■::  - 


.ËPJ^ 


O      -    C 

_   o   c 


LA   MAISON  DU  MORF. 


r)(i7 


y: 


i^ 


O 
-3 


=  ta— 


«   w   ^    ra   , 
5-  5-=-=   I 


~'^    =  -i 


3  =  S  P 


-  ,-,"5  ^  2 
=  li  M   §  '^ 


o  =  3   ■-'5 

a    ^    3  "3  ' 


ôtiS 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


[LA   MAISON   DU   MORF.] 


Outre  ce  tableau  généalogique,  nous  avons  fort  |)eu  de  renseignements  sur 
les  membres  de  la  famille  du  Morf. 

Lauréat  de  Morfo,  le  premier  qui  eut  ce  surnom,  fut  témoin  d  un  acte  du 
roi  Hufjues  I"  ',  en  septembre  laio,  et  de  deux  actes  de  la  reine  Alix'^  en 
mars  et  octobre  t290. 

Jean  dc  Moiif,  fils  aîné  de  Laurent,  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Henri  l"' '■\ 
le  1  0  juin  i  ù'S-i. 

Baudouin  du  Morf.  second  fils  de  Laurent,  liomme  lige  du  roi  Henri  I", 
souscrivit  plusieurs  actes  de  ce  prince  en  1982,  1  233,193 9  S  12/17-'.  ''^" 
août  i93/i  il  fonda,  dans  l'église  de  Nicosie,  un  service  perpétuel  pour  le 
repos  de  son  àme'^;  fondation  ([ui  fut  confirmée  [)ar  le  roi.  (Voy.  le  tableau  A.) 
Des  trois  maris  de  Marguerite,  sa  fille,  le  second  est  appelé  par  Du  (iange 
Renoul  le  Borgne;  mais  il  semble  que  c'est  par  une  erreur  de  transcription 
pour  Raoul '',  (|ue  donnent  les  trois  éditions  du  Lignage  d'oulre-mcr.  Le  toi- 
sième  mari  est  appelé  Raoul  de  Gilielin  dans  le  texte  de  Labbe,  de  llii'liii  dans 
reu\  de  La  Tbauniassière  et  de  M.  Beugnol. 

Nous  voyous  encore,  à  un  siècle  d'intervalle  : 

.Iean  du  .Morf,  témoin  d'un  acte  du  roi  Hugues  iV*',  du  21  février  i338. 
Est-ce  le  dernier  Jean  du  Morf  du  1"  tableau,  lils  de  Laurent  II  du  Morf? 

Jea.\  du  Morf,  probablement  distinct  du  précédent,  maréchal  de  Chypre 
en  1060,  et  comte  de  Rochas,  a  été  mentionné  précédemment  parmi  les 
romles  titulaires  d'Ëdesse  et  de  Rohas. 


'    Cod.  diplomat.  l.  1.  n"  97,  p.  lo-j. 

=  De  Mas-L;itiie.  Ilisl.de  Cligne .  i.  111. 
|).  (il  I  ,  Gi A. 

'  De  Mas-L;ilrie,  Hi-st.  de  Un/ pie .  t.  IL 
p.  56. 

'  De  Mas-li.itiie.  Hisl.  dc  Cliijpre .  t.  11. 


■'  l>abbe,  AUmnccchrumlog.  t.  II ,  p.  650. 

'  De  Mus-Latrie, ///W.  deChiipre,  I.  111, 
p.  CSç). 

'  Lijjnages  d' outre -iiter,  ji.  4i5.  /i5;i, 
édit.  Labbe. 

'   Dc  Mas-Latrie,  Hisl.  de  l'Àijpie ,  (.11, 

i>-  179- 


LA  MAISON  DU  MOliF.  569 

Thomas  du  Mori-  lui,  on  i38q,  un  des  douze  conseillers'  adniiiiisImlcMirs 
du  royaume  en  l'absence  de  Jacques  I". 

Vers  l'an  i/i33,  le  nom  de  Morplio,  seigneurie  située  au  nord-ouesl  de  l'ilc 
de  Chypre,  à  laquelle  élait  attaché  le  titre  de  comte  de  Rolm,  Rohas,  Rorliax, 
on  d'Edesse,  passa  dans  la  famille  des  Grinier.  Les  premiers  qui  sendjlenl  cm 
avoir  été  ])onrvus  sont  Philippe  Grinier.  bouteiller  de  Chypre,  puis  Morl' de 
Grinier.  ou  Grinier  de  Morpho'-.j 

'   I.cireil.'iii .  I.   I\,  |i.  ôii:   trad.  thiiic.  -  Voyez  Les  Comtes  liluliiires  d'Kdesse, 

I.  II.  p.  io5. — De  Mas-I.iiliie.  t.  II.  p.  3()i.        (i.  3ia. 


57(1  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


[LES   SEIGNEURS  UE  NEUVILLE.] 


[Flnsiciirs  seigneurs  du  nom  de  Neuville,  de  Néviles,  de  Nova  Villa,  sont 
nientioniK's  d;ins  les  récils  historiques,  les  généalogies,  les  actes  relatifs  aii\ 
Inmilles  d'oulre-mer.  Nous  les  réunirons  ici  sous  un  même  titre,  sans  [)ouvoir 
dire  s'ils  sont  tous  issus  de  la  famille  des  seigneurs  de  Ncufrilh'-siir-PortK  en 
basse  Normandie,  dont  plusieurs  branches  sont  établies  en  Angleterre. 

Gui  iiE  Nova  Villa-  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Amauri,  1 1  octobre  i  iG8. 
Il  est  nommé  ici  Guago,  par  erreur  de  transcription  sans  doute,  pour  Guigo. 

Edstache  dk  Necviile.  épouse  Orable,  fille  de  Gautier,  seigneur  de  Baruth , 
puis  de  Blanchegarde  '.  Il  devait  vivre  vers  la  fin  du  xif  siècle. 

Bal'dolin  de  Neuville  souscrit  un  acte  d'Aimeri,  seigneur  de  Chypre,  du 
9 y  septembre  iig5  \  11  périt  en  iao5,  à  la  bataille  d'Aiidrinople  \  Sa  fille, 
mariée  secrètement  avec  Robert  de  Courtenai,  empereur  de  Constantinople*', 
l'ut  cruellement  traitée  [)ar  les  barons  mécontents  (1227). 

Joinville  nous  fait  connaître  un  Pierre  de  Neuville'',  surnommé  Caijel,  ipii 
combatlail  près  de  lui  à  la  Massoure  (  labo). 

A  un  intervalle  de  plus  d'un  siècle  nous  voyons  : 

.ÎEAN  DE  Nevile,  vicomte  de  Nicosie  ^  (pii  fut  un  des  douze  membres  du 
conseil  formé  en  l'absence  de  Jacques  1"  (  18(82). 


'  Expilly,Di  (■?(■«»«.  (/es  Gaiile-i,  de.  t.  V,  *  Continuât,  de  Guill.  Je  Tyr,  1.  XXIX. 

p.  lyo.  c.  \xix,  p.  agi,  ayS. — Dn(Zange.  Ilisloke 

^  Cod.  diphiiiat.   t.  I,    11"   A7,    p.    .'19,  (le  Constantinople  sous  les  empereurs  français , 

f.01.  I.  m,  p.  85,  87. 

'  Lignages  d'outre- mer.  c.    xx,  édition  '  .loiiiville.  édit.  Du  Gange,  p.  i46. 

iîeuûnof.  '   (ilironiquo  de  Stiandialdi.  —  De  Mas- 

"  De  Mas-Lalrie .*///«/.  de  Clajpre,  1.  III,  Latrie,  Hist.  de  CInjpre.  t.  II,  p.  ^gi.  — 

p.  5ç)f).  Lorédnii.  1.  IX,  p.  fii  1;  (lad.  franc.  I.  Il, 

''  Vilii'li:iriliiLiin.  n"  uji.  p.    i''i8,  édiL  p.  io4. 
Du  Ganjjo. 


LES  SEIGNEURS  DE  NEUVILLE.  571 

Peu  aj)rès,  il  l'ut  rrét'  par  ce  roi  seigneur  do  Césart^e',  en  réconipcnsc  di' 
ses  services  et  de  son  dévoueiueiit. 

Vers  la  même  époque  un  messire  de  NEvn.ES,  si  ce  n'est  le  même  ipie  ii' 
précédent,  était  bouteiller  de  (lliypre -.  vSa  femme,  Marie  de  Mimars,  moiiiul 
en  1 3  f)  3 . 

La  même  année  mourut  la  fille  d'un  de  ces  seigneurs,  Isabelle  de  Neviles  ^. 

Jacques  de  Neville,  chevalier  du  rovaume  de  Chypre,  fut  tué  à  la  lialailie 
de  Chierokitia*,  ■y  juillet  i  h -26.] 

'    Loredaiio.  1.  I\  ,  p.  61 0;  trad.  lianç.  '  De  Mas-Latrie,  Inscripliuii.s  de  l',liyj)ie, 

|).  109.  11°  37. 

■   Dp  MiK-\^Mr\c.  lnscriptif)ii>i  (h  Cldiprc .  '   (jliroii.    de    Stramlialdi.   —   Dh   Mns- 

11°  37.  Latrie,  l.  il.  p.  ôSg  et  note  '1. 


72' 


LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


LA   FAMILLE   DE    NORES. 


Çcttf  laniille  osloil  riiiic  des  plus  illustres  du  royaume  de  Cypn-' 
[el  (le  celles  qui  avaient  fait  la  conquête  de  Jérusalem],  et  estoit  issue 
originairement  de  France,  si  nous  en  croyons  Estienne  de  Luzignan; 
ou  nlutost  d'Angleterre,  où  il  y  a  une  famille  très-noble  de  ce  nom,  de 
la([uel]e  estoit  Roger  de  NonES-,  abbé  d'Evesliam,  dont  Tliistoire  d'An- 
gleterre fait  mention  sous  le  règne  de  Ricliard  \",  et  Edwis  de  Nores^, 
chevalier,  (jui,  de  Frederinde  Lowel,  eut  He\ry  de  ^'0RES,  qui  espousa 
Marie,  fille  de  Thomas  de  Fiennes,  baron  d'Acre. 

Henry  l'ut  père  de  Henry  II,  baron  de  Nores  de  Ricoff,  qui  s'allia 
avec  Marguerite,  fille  et  héritière  du  baron  Williams  de  Thame.  ipii 
en  eut  Glill.ume  de  ÎNores,  décédé  en  Irlande  avant  son  père.  De  son 
mariage  avec  Elizabeth,  lille  de  Ricliard  Moreim,  nasquirent  François, 
baron  de  Nores,  et  Je\!n,  qui  conduisit  une  armée  d'Angleterre  contre 
les  Espagnols  au  duché  de  Bretagne,  l'an  iSg/i,  et  mourut  sans  en- 
fans.  François,  l)aron  de  Nores,  fut  créé  vicomte  de  Thame,  puis  comte 
de  Barkeshire  par  le  loy  Jaques,  le  -^8  de  janvier  l'an  1690,  et  mou- 
lut l'an  iC)'!.^).  Il  avoit  espousé  Brigide  de  Ver,  fille  d'Edouard,  coiuti' 
d'Oxford.  Quehpies  écrivains  anglois  '  font  ce  comte  fils  de  Hem-y  el 
de  Marguerite  de  Thame. 

Quant  à  la  famille  de  ce  nom  habitué»^  outre-mer,  voici  ce  que  j  en 
ay  trouvé  ''  : 


BAllDOlIN  DE  ^OUES, 

cspousa  Esir-fr-iii^' , 
illli- lie  Uaui]ouiii  Jii  Morf. 


.iK4\  PL- NoiïES,                              A.\CEAr  DE  Noues  ,  i\.  osNonES,                                 N.  de  Noues. 

Itirisorier                                      rspoiisc  Alix .  femme                                            femme 

lie  IVglisr-  de  Mcossie.            fille  île  Cuilliiume  lie  l'iquigny.  île  Rul.iml  Je  la  Baume.             île  Balian  Je  Monlgisarl. 

'   ni>:t.  de  Cijprc,  p.  8a.  —  De  Mas-La-  '  Monioii'es  mss. 

trie,  Hkl.  de  Cliijpre,  t.  III,  p.  aôi,  note  3.  '   ISnlpli.  Brnoke,  Jame  Vorke. 

■  (iei'vas.  Dorob.  col.  i5o5  et  i5Gi.  ''  Linii.d'outre-mer,r.  w  .wwu  .\\\\\.\l. 


LA   FAMILLE  DE  NORES.  573 

[Baudouin  de  Nores,  mari  d'Estéféiiio,  paraît  être  celui  (|iii  souscrivit  un 
acte  de  Bertrand  de  Margat  '  (oS  juillet  i-ji'y),  et  un  acte  de  la  reine  de 
Chypre,  Alix  ^  (mars  12-20). 

Vers  la  fin  du  treizième  siècle,  deux  seigneurs  de  ce  nom,  Pierre  et  Bad- 
DOUiN  DE  Nores,  sont  témoins  d'un  même  acte  de  Henri  II,  roi  de  Chypre  (jan- 
vier 1286^).  Etaient-ce  les  petits-fils  du  précédent?  Nous  ne  connaissons  pas 
davantage  la  filiation  de  la  plupart  des  seigneurs  qui  suivent.] 

LoL'YS  DE  Nores  suivit  Henry,  roy  de  Cy])re,  en  ses  disgrâces*,  loi's- 
qu  il  lïit  chassé  du  royaume  par  son  frère  Almeric,  l'an  i3o5. 

[Le  roi  ne  quitta  le  royaume  qu'en  iSoy,  mais  il  avait  ])erdu  toute  son 
autorité  dès  l'an  i.3o5.  Louis  de  Nores  fut  témoin  d'un  accord^,  de  mai  1  3o() . 
entre  le  roi  et  son  frère,  au  sujet  du  gouvernement  du  royaume.] 

Il  fut  présent  au  traité  de  mariage'"'  conclu  entre  Fernand  de  Ma- 
jorque, prince  de  la  Morée,  et  Isabelle  d'Ibelin,  l'an  i3i5.  11  vivoit 
encore  Tan  i'Sb-j. 

Baudouin  de  Nores,  chevalier,  mareschal  ih-  Ijiostel  du  roy.  sous- 
crivit av(!C  les  autres  barons  de  Cypre  l'assinat  du  douaire  de  Marie 
de  Boui'bon,  femme  de  Ciuy,  lils  aisné  de  Hugues,  roy  de  Cypre,  l'an 

[Baudouin  de  Nores  souscrivit  eu  cette  occasion  trois  actes  distincts  :  1"  l'acte 
du  2  mars  iSaS",  par  lequel  Hugues  IV  nomme  ses  procureurs  pour  aller  en 
France  conclure  le  mariage  entre  Guy  son  fils  et  Marie  di'  Bourhun.  Il  v  est 
qualifié  maréchal  de  la  cour  royale  de  Chypre,  distinct  du  maréchal  du  royaume 
de  Chypre,  ([ui  est  Thomas  de  Montolif.  -2"  l'acte  du  1 /i  janvier  i3.io\  par 
leipiel  le  roi  ratifie  le  contrat  de  mariage  conclu  par  ses  procureurs.  Il  v  est 

'   Cod.  diiiliiiiiiii.  t.  1,  ij'  io().  j).  11 3.  "  Titres  originaux.  —  liiiclion,  Ui-ii.  de 

-  De  Mas-Latrie,  liist.  de  Chypre,  t.  III,  (Jonstantinople  sous  les  emper.  franc,  t.  If. 

p.  (Jii.  |).  37^1. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  III,  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  Il, 

p.  070.  p.  i/ji. 

''  Loredano,   I.  IV,  p.  aiy;  trnd.  franc.  '  De  Mas-Latrie,  flisl.  de  Chypre,  t.  II. 

t.  I,  p.  26-2.  p.  i6->. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  10a. 


57'.  LKS   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

appelû  nuirôflial  de  i'hûtcl  du  roi,  hospilii  rcgii  3°  l'acle  du  même  roi'  (3i 
janvier  i33o)  qui  assigne  le  douaire  de  Marie  de  Bourbon:  il  y  est  nommé 
sans  qualification. 

Dans  l'intervalle,  il  fut  témoin  d'un  traité  de  paix  et  de  commerce  entre  le 
roi  Hugues  IV  et  Venise-  (i3-î8,  k  septembre),  et  d'un  traité  du  même  roi 
avec  Gênes,  du  iG  février  i32t)  ^;  il  est  nommé  dans  tous  les  deux  maréchal 
de  rhôtcl  du  roi. 

Il  souscrivit  un  nouveau  traité  de  Hugues  IV  avec  Gênes  (i 338,  ai  fé- 
vrier*), avec  le  titre  de  maréchal  du  royaume.  Il  est  qualifié  de  même  dans 
le  mémoire  apologétique  du  prince  Fernand  contre  le  roi  son  beau-père^ 
(j3/io-i34-j). 

Baudouin  de  Nores  est  peut-être  le  maréchal  du  roi  de  Chypre  tué  à 
Smvrne  '^  en  i3i5. 

Jacques  de  Nores  fut  un  des  témoins  du  traité  du  roi  Hugues  W  avec  la 
république  de  Gênes  "(ai  février  i338).  Nous  n'oserions  aillrmer  que  ce  ne 
soit  pas  le  môme  que  le  suivant.] 

Jaques  de  ^ORES  tut  t'ait  capitaine  et  gouverneur  de  la  ville  de  Sa- 
talie,  après  sa  prise  par  le  roy  Pierre,  Tan  1862  ».  Lecjuei  gouverne- 
ment il  quitta,  incontinent  après,  à  .loan  de  Sur,  amiral  de  Cypre.'Il 
paroist  en  lan  i368^  avec  la  qualité  de  tricoplier  [ou  turcoplier] 
du  royaume  de  Cypre,  c'est-à-dire  de  colonel  général  de  la  cavalei-ie 
légère  '". 

[Jacques  de  Nores  souscrivit  un  acte  du  20  mai  i368,  concernant  le  paye- 
?nt  du  douaire  de  Marie  de  Bourbon",  avec  la  qualité  de  turcoplier  du  roi 


me 


■   De  Mas-Latrie.  Hist.  ik  Ckiiprc .  t.  11.  "  J.  Villani,  Citron.  'Shnalovï.  Scripl.  ilnl. 

j,.  j,5i.  I.  Mil.  coL  918  (1.— De  Mas-Lalrie.t.ll, 

-  De  Mas-Latrie,  llli^t.  de  Chi/pn' ,  l.  Il,  ]>■  i84.  noie  i. 
p   j/,;,  '  De  Mas-Laliie.  t.  11,  jj.  179. 

'  De  Mas-Latrie,  llist.  de  Clii/prc.  t.  11.  '  Loredano,  1.  VU.  p.  ;i55.  Sôy:  Irad. 

p.  i58.  tram;,  t.  I.  p.  891.  Sfli. 

*  De  Mas-Latrie,  Ilisl.  de  Chypre,  t.  Il,  "  Titres  originaux. 

p_  i„8.  '"  1^^'  Gange,  Ghs^iar.  med.  et  iiif.  tnlinil. 

=  De  Mas-Lati-ie,  Hisl.  de  Chypre,  t.  11.  t.  IV,  col.  iSig. 
p.   i83,  18/1.189.  190.  19/1.  "  De  Mas-Latrie,  t.  IL  p.  -291. 


LA   FAMILLE  DE  NORES.  575 

de  Chypre.  Il  est  aussi  nommé  dans  des  lettres  du  roi  Pierre  I",  relatives  à  des 
négociations  pour  la  paix  avec  le  sultan  d'Egypte  (19  mai'  1  368).  Là  il  est  ap- 
pelé turcoplier  du  royaume  de  Chypre  (c'était  donc  une  seule  et  même  dignité) , 
et  de  môme  dans  des  instructions  pour  le  même  objet-,  remises  par  le  roi  au\ 
envoyés  de  Venise  et  de  Gênes  (30  mai  i368). 

Guillaume  de  Machaut^  le  mentionne  comme  le  personnage  le  plus  notable 
et  le  [dus  sage  du  royaume. 

Dans  l'assemblée  qui  eut  lieu  le  1  7  janvier  1  3  69  ,  après  la  mort  de  Pierre  V'. 
Jacques  deNores*,  au  nom  des  seigneurs,  engagea  le  prince  Jean  de  Lusi- 
gnan,  frère  de  Pierre,  à  requérir  la  bailie  du  royaume  pendant  la  minorité 
de  son  neveu,  Pierre  11. 

Un  Lotis  DE  NoRES,  chevalier,  mort  le  1  -i  octobre  1  069  ^  ne  nous  est  connu 
(jue  par  son  épitaj)he.J 

Jeaîv  de  Norks  se  signala  à  la  prise  de  la  ville  d  Alexandrie,  en 
Egypte'^,  l'an  i366,  et  fut  le  premier  qui  monta  sni'  les  murs  avec 
les  enfans  perdus  qu'il  commandoit. 

[Il  l'ut  peut-être  turcoplier  de  Chypre,  du  moins  il  est  nommé  avec  cette 
qualification  dans  la  chronique  de  Strambaldi,  à  l'année  i38'J  '';  mais  il  doit 
y  avoir  ici  quelque  erreur  dans  le  texte  :  le  turcoplier,  à  cette  époque,  était 
Jean  de  Brie.] 

Je  ne  sçay  si  c'est  ce 

Jean  de  Nores  qui  espousa  la  fiiie  de  Fregose,  amiral  des  Génois  \ 
et  qui  mourut  en  l'an  1601. 

[Badin  de  Nores  est  nommé  sans  qualification  dans  la  chronifpie  de  Stram- 
baldi'',  à'I'année  ih-?.ô.   Il  était  maréchal  de  Jérusalem  lors(|ui'.  eu  l'i-jfi. 

'   De  Mas-Lalrie,  l.  II,  p.  -jgi!  et  note  ii.  '  Loredano.  I.  VII.  |>.   '.'>-;  i  :  IimcI.  Iraiiç. 

p.  3o2.  I.  I.  ]).  '108. 

^  De  Mns-Lntrit',  I.  II,  p.  ;^o8.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  ."iy.'!  et  note -j. 

'  Do  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  3o,3.  p,  3(j4  et  note  1. 

'  Assises  de  Jenis.   édit.  Beugnot,  t.  I.  '  Loredano,  I.  IX,  p.  5:>;î;  liad.  franc, 

p.  i,  5.  t.  Il,  p.  1:17. 

^  ^  De  Mas-Lalrie,  Inscriptions  de  ('Jti/pre,  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Cliijpre,  1.  II, 

n"  49.  p.  533. 


:^l()  LES  FAMILLES  DOIJTRE-MER. 

après  le  7  julllcl.  il  fnl.  selon  la  même  cliioiiique ',  iioninié  gouverneur  de 
Nicosie  par  le  cardinal  Ilnijues,  frère  du  roi.  Selon  Lorédan -,  Cliarion  ou 
Henri  de  Ciihlct  lut  alors  di'sijjni'  par  le  même  cardinal  pour  reprendre  celte 
ville  sur  l'usurpateur  Sl'orza.  Ce  qui  n'empêcherait  pas  (pu'  Badin  de  Nores  n'en 
eût  été  ensuite  nonmié  jjouverneur. 

Badin  de  Nores  est  témoin  d'un  acte  du  -'a  août  i-'i-jy  ^  par  lecpiel  le  roi 
.lanns  doiuie  au  cardinal  Hugues,  son  frère,  procuration  pour  s'occuper  des 
affaires  du  royaume. 

11  est  nommé  encore,  toujours  avec  la  qualification  de  maréchal  du  royaume 
de  Jérusalem,  dans  plusieurs  actes  de  i/iSa  et  i433*,  relatifs  au  mariage 
d'Anne  de  Lusignan ,  sœur  du  roi,  avec  le  comte  de  Genève,  Louis,  fils  du 
duc  de  Savoie,  Amédée  VHI.] 

Jean  de  Nores  vivoit  sous  Jean  II.  roy  de  Cypre,  vers  laii  làbS^. 
H  suivit  la  revue  Charlotte'^  après  quelle  eusl  esté  chassée  de  sou 
ri)\aume. 

[Et  il  assista .  comme  membre  du  conseil  de  la  reine  \  à  l'acte  du  18  juin 
1/16 a,  par  lequel  celte  princesse  transmellait  ses  droits  sur  le  royaume  de 
Chypre  à  la  maison  de  Savoie,  si  elle  mourait  sans  enfants.] 

Gautier  de  Nores  s'attacha  au  party  de  la  uiesuie  reyne  Charlotte^; 
il  vivoit  l'an  1661. 

[Le  roi  Jac([ues  11.  i|ui  l'avait  d'abord  condamné  à  morl .  lui  pardonna  à  la 
sollicitation  du  père  Gonemme,  et  se  contenta  de  lui  enlever  trente-six  do- 
maines patrimoniaux;  de  sorte  que  Gautier  de  Nores  vécut  jusqu'à  la  fin  dans 
une  gêne  extrême,  mais  se  glorifiant  de  sa  fidélité  envers  sa  souveraine  légi- 
time. Le  roi  lui  avait  conservé  une  pension  annuelle  de  365  hesanls,  qui  lui 

'   De  Mas-Latrie,  t.  11.  p.  Siaetnolei.  '   Loredan<i.  1.   \.  j).   (JiO.  (jau;   trad. 

■  LoreJano,  1.  1\,  ji.  r)lj5:  trad.  iinnç.  Iranç.  (.  II,  p.  2i3,  217. 
t.  Il,  p.  161.  ''  Hisl.  de  Siii'oije,  p.  5/ii. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  ôai.  '  De  Mas-Lalrie.  HIsl.  de  Chi/pre .  I.  111. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  5a6.  noie  2  ;  .      p.  lai.  note  i. 
t.  III,  p.  10,  11.   i3  et  note  G.  p.  17  et  '  Loredano.  1.  11,  p.  iJO'i,  665;  trad. 

note  II,  p.  '5  1  el  note  i.  franc,  t.  II.  p.  aOi.  260. 


LA  FAMILLE  DE  NORES.  577 

était  encore  payée  au  36  avril  i/i(i8'.  Au  24  janvier  i/j(3f).  les  pourvoyeurs 
et  le  bailli  de  la  secrète  l'avaient  nommé  en  leur  place- pour  remplir  momen- 
tanément leurs  fonctions;  ce  rjui  prouve  qu'il  jouissait  d'une  certaine  consi- 
dération dans  le  parti  contraire  à  ses  opinions. 

Pierre  de  Nores,  fils  de  Gaulier,  était  tond)é  dans  la  pauvreté.  Venise,  par 
estime  pour  la  mémoire  de  son  père  ^,  lui  accorda  une  pension  annuelle  de 
800  besants  (19  septembre  l'^Bg).] 

LouYS  DE  Nores  ayant  esté  condamné  à  mort  par  contumace*  pour 
avoir  conjuré  contre  Jacjues,  roy  de  Cypre,  se  retira  en  France.  Puis, 
ayant  obtenu  son  pardon,  il  rclourna  en  Cypre  vers  l'an  1^90,  où  il 
professa  la  médecine,  et  y  mourut  Fan  iS^S,  âgé  de  cjuatre-vingt- 
seize  ans.  11  eut  entre  autres  enfans  une  fille,  mariée  en  l'an  i/iGi,  à 
Morabite,  maresclial  de  Cypre. 

[Du  Cange  a  confondu  ici  deux  personnages  bien  distincts  dans  Lorédan^. 
Louis  de  Nores,  dont  la  fille  épousa  Morabite,  et  Balian  de  Nores,  auteur 
d'une  conspiration  contre  le  roi. 

Mais  dans  le  récit  et  dans  les  actes  qui  le  confirment,  il  se  présente  quel- 
ques difficultés. 

Lorédan  nomme  sans  qualification  Louis  de  Nores,  celui  dont  la  fille  fut 
mariée  à  Morabite  par  le  roi  Jacques  II,  laquelle  en  mourut  peu  après  de  dé- 
plaisir, et  il  ne  donne  pas  le  nom  de  cette  dame,  (le  Louis  de  Nores  est-il  le 
maréchal  de  Chypre  mentionné  comme  défunt  dans  un  acte  du  7  avril  1  468°? 
et  cette  dame,  mariée  malgré  elle,  est-elle  Eschive  de  Nores,  iille  du  maré- 
chal, à  laijuelle  le  roi  fait  plusieurs  concessions  en  avril  et  en  septembre 
1  468  ''  ?  Dans  ces  deux  actes  il  n'est  pas  question  de  son  mari  ;  et  une  con- 
cession du  même  temps  (28  mars  i468  '),  faite  à  Nicolas  de  Morabite,  parle 
de  sa  femme,  mais  sans  la  nommer.  En  outre,  d'après  le  texte  de  Lorédan, 
il  semblerait  que  le  mariage  eût  en  lieu  immédiatement  après  les  services  que 
Morabite  avait  rendus  au  roi,  c'est-à-dire  en  i46i  ;  et  que,  par  conséijueni, 

'  De  Mas-Latrie,  Ilist.  de  Chypre,  1.  III.  =  Loredano.  1.  II,  p.  O70,  688  et  suiv, 

p.  i()7  et  note  1.  tratl.  franc,  l.  II,  p.  270,  290,  etc. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  agS,  295.  '  De  Mas-Lalrie,  t.  III,  p.  aSa,  253. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  197,  note  1.  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  aiS. 

'  Loredano ,  1.  II.  *  De  Mas-Latrie,  t.  III ,  p.  26  1  el  note  3. 

73 


Ô78  LES   FAMIl>LKS   DOUTnE-MK H. 

la  (lami'  dùl  rltr  inorlo  depuis  l()ii];li'in])s  on  i  AliS.  Cependant  l'identité  est 
pi-obable  entre  Eschive  de  Nores  cl  la  femme  de  Morahite.  L'historien  a  peut- 
l'hc  parlé  par  anticipation,  dans  un  même  passage,  de  toutes  les  récompenses 
(juc  Morahile  recul  du  loi,  landis  (pie  le  mariage  n'aura  eu  lieu  (pie  quelques 
années  plus  lard. 

La  dame  peul  avoir  aussi  siirv(''cu  à  la  célébration  de  son  mariage  un  peu 
plus  loni;lemps  ipie  ne  l'a  supposé  rimagination  de  certains  historiens.  Flo- 
rin Buslron  '  dil  qu'elle  uiourui  jkmi  de  jours  après;  Lorédan  met  (pielques 
mois  :  quelques  mois  peuvent  être  une  année  ou  plus.  Nous  ne  pouvons  rien 
allirmer,  mais  les  textes  semblent  confirmer  notre  conjecture,  qui  est  aussi 
(^elle  du  dernier  historien  de  Chypre.  Le  roi  cherche  à  calmer  la  jeune  femme 
cl  en  même  temps  à  adoucir  riiumcui-  farouche  de  son  mari,  par  des  pr('scnts 
fails  à  l'un  et  à  l'autre. 

Une  autre  Eschive  de  Nores,  quelques  années  au|)aravant,  fut  la  fenune  de 
Philijipe,  dil  le  Prlncipet-,  fils  du  jirince  H(Miri  de  Galilée,  tué  en  1/126.  Ce 
lurent  les  trisaïeuls  de  l'historien  Etienne  de  Lusigiiau. 

Balian  de  Nores,  écuyer  du  roi  Jacques  II  ■',  était  encore  en  faveur  au  .'i  (!('- 
cembre  1/168,  puisque,  à  celte  date,  le  roi  lui  fait  remise  des  dînn^s  de  son 
casai.  Ce  doit  être  peu  de  temps  après  qu'il  forma  une  conspiration  ''  contre 
.Iac(pies,  qui  avait  séduit  sa  sœur.  Jacques,  son  frère,  et  un  Marsile  de  Nores 
entrèrent  dans  le  complot.  Les  coupables  furent  saisis,  condanuK-s  à  morl, 
iKui  par  contumace,  comme  dit  Du  Gange,  et  exécutés  sur-le-cham[i.  Le  roi, 
sur  les  iuslaiices  de  sa  mère,  pardonna  aux  coupables  lors(pril  n'en  restait 
plus  que  trois  pour  subir  ii>ur  sentence.  Balian  fut  du  nombre  '■'.  Il  se  retira 
en  France,  revint  eu  Chvpre  en  1 /iqo.  v  professa  la  nn-decine.  e|  iiktiu'uI 
en  1  028.] 

Jaques  de  Nores  doiina  l'oritjine  à  qnelqu(^s  comlos  ilo  Tri])oly  '', 
<léfluilz  ailleurs. 


'   De  Mas-Lnliii^  Ilisl.  dr  Clniprr.  I.  lif.  '    l.orodaiio.  I.  II,  p.  iîSi^  et  siiiv.   Irad. 

|).  -loi,  note  3.  Ihuiç.  t.  II.  p.  390  et  .siiiv. 

^  Etienne  i\i}  Lusignan,  (jhorografia ,  clc.  ^  Loredaiio.  1.   H.  p.  IJgg:   lind.   Iihik;. 

liil.  78  v"  et  3''  lidileau  {jéntîalogique ,  à  la  p.  3oo,  3oi. 

lin.  ''  Voir  Les  Coiiilcs  tilulaires  de  Ti-ipnli  de 

De  Mas-I,alrie.  t.  111,  j).  o.'At^.  ta  fniinllo  de  \oro.i. 


LA   FAMILLE   DE  NORES.  579 

[(l'est  lui  |)imt-ê(i'(_'  (iiii  est  11111111111''  (huis  di's  Icltrcs  de  sumI-coikIiiiI  du 
grand  maître  des  Hospitaliers  de  Rhodi's  '  |ioiir  |)iiisieius  (i\ pilotes  ii^l'ugiés 
dans  cette  île  (i463,  8  novembre). 

Sanso.n  ou  Saffon  de  Nores  paraît  avoir  joui  de  la  confiaiue  et  de  la  fa- 
veur de  Jacques  11.  11  figure  comme  témoin  de  l'acte  du  6  janvier  i/iG/i  -,  où 
ce  prince  confirme  les  conditions  proposées  jiar  les  Génois  pour  la  reddition 
de  Famagouste;  puis  on  le  voit  successivement,  dans  des  actes  postérieurs, 
conseiller  de  la  cour  du  roi  ^  (1/168,  7  mai),  supérieur  ou  grand  bailli  de 
la  secrète*  (1/168,  là  septembre;  1/169,  '^  '  '^''  ^^  février),  provéditeur 
du  royaume  ^  (  1/168,  1  A  septembre;  i/i6(j,  1/1  janvier),  enfin  connétable 
de  Jérusalem,  sous  la  reine  Catberine  "^  (  1/17^,  octobre). 

Philipi'ON  de  Nores.  noble  (Àpriole,  lut  suspect  à  Venise  '.  (|iii  le  lit  incar- 
cérer en  1/17/1.] 

Jason  de  Nores  [autre  que  celui  qui  a  été  inentiooué  dans  le  tableau 
généalogique  des  comtes  de  Tripoli  de  la  maison  de  Nores]  se  trouva 
au  siège  de  Nicossie*,  où  il  commandoit  quelque  régiment,  i'an  1570, 
et  y  perdit  la  vie,  comme  fit 

François  Marie  de  Nores''. 

JEA^^ETO^  et  Hector  de  Nores  '"  se  sauvèrent  de  la  tyrannie  et  du 
carnage  des  Turcs,  en  cette  mesme  occasion,  dans  les  montagnes. 

[Les  derniers  descendants  de  cette  famille  en  Cbypre  sont  connus  aujour- 
d'hui sous  le  surnom  de  Cuhmer 


11 


'    Ue  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Chipve .  t.  III.  '  De  Mas-Lalrie,  t.  III.  p.  897 . 

j).  12G  et  note  G.  '   Ange  Qi!Ae\)vm .  De  la  prise  de  Mcoaùe , 

-   De  Mas-Laliie.  t.  III.  y.  172.  loi.  -jGçjv". 

"  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  'i-j-i.  '  AiigeCalepien,  l)e  lu  prise  de  Mcossic , 

'  De  Mas-Lalrie.  t.   III.  p.   -207.  -187.  fui.  oGf)  v°. 

•230,  aSi.  '"  Ange  Calepieri,  De  lu  prise  île  Mcossie , 

'  De  Mas-Latrie.  I.  111,  p.  307.  -37.^.  fui.  -271. 

Dp  Mas-Lalrie.  t.  III.  \<.  356.  "   De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  ujj.  noie  1. 


73. 


580 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


ce 
Q 


3 
O 

o 


S-^-^a 


V.-i   5-.  < 


a.  .s 


_  a   c   s   s 


S  E  i   =^ 


-4Î  g.&3  e- 


-  -  2  ^  i  .S  "S 


LA   FAMILLE  DES  PETITS.  '        581 


LA   FAMILLE   DES   PETITS. 


Cette  famille  a  subsisté  longtemps  en  Cyprc;  l'histoire  de  ce  royaume 
faisant  mention  de  Renikh  Petit  \  envoyé  ambassadeur  vers  le  pape 
par  Pierre,  roy  de  Cypro,  l'an  1872  -.  [11  lut  un  des  seize  seigneurs' 
nommés,  le  16  novembi-e  lodg,  pour  la  révision  des  Assises.] 

Il  est  pareillement  probable  que  c'est  celle  qui  subsiste  encore  en 
France',  qui  porte  le  mesme  surnom,  dont  les  aisnés  sont  seigneurs 
de  la  Cliausseraye,  de  la  Vaiiguyon  et  de  la  Haguinière.  Elle  est  ori- 
ginaire de  Berry,  et  maintenant  liabitiiée  en  Touraine  et  en  Loudu- 
nois,  où  se  débite  assés  communément  ce  proverbe  :  trque  le  pays  de 
ctLoudunois  est  un  pays  de  contradiction,  que  les  Grands  (MM.  de 
ff  Saint-Jean)  y  sont  petits;  les  Petits  sont  grands  (de  stature);  les  Riches 
tt(MM.  de  Dormans)  y  sont  pauvres,  et  les  Pauvres  (MM.  de  la  Vau- 
rrdelin)  y  sont  riches,  n 

J'ai  veu  une  quittance  d'AnxAUT  Petit,  chevalier,  de  lan  loho, 
parmy  les  titres  de  la  Chambre  des  comptes  de  Paris,  lecpiel  servit  le 
roy  en  ses  guerres  de  \aintonge.  Son  sceau  représente  un  escu  à  un 
chef  chargé  d'un  lyoïi  issaiit. 

Il  y  a  une  autre  famille  de  ce  nom  en  Angleterre  qui  a  un  lyon 
pour  ses  armes*. 

[Au  tableau  de  la  famille  dos  Petits,  dressé  par  Du  Gange,  nous  ajoute- 
rons rénumération  de  (|uelijues  personnages  du  même  surnom  mentionnés 
par  les  actes,  sans  pouvoir  déterminer  toutefois,  pour  plusieurs  d'entre  eux, 

'   Loredano,  1.  VIII,  p.  4-">(');  li'ail.  fianç.  ^  Le  Labniirpin-,  au\  Addilinnu  auœ  Meiit. 

t.  II.  p.  iG.  de  M.  de  (îastelnini ,  t.  II,  p.  G.3q. 

^  slssi.ses   de   Jérusalem,    Préface,    t.    I,  '   Va^.  le  MonasI.  anglican.  i.\,  ç.  %(tlx\ 

p.  6,  4 1(3.  t.  II,  p.  Soo  et  669. 


.-,S2  Li:S  FAMILLES   DOLTIiE-MER. 

>i  le  Miiiioiii  (le  Petit  un  /(■  l'élit  leur  rlail   parllculier.    (lU   s'ils   le  devaient  à 

leur  (jualilé  de  membres  «le  celle  faniille. 

Bérengeh  Pktit  fut  li'iiioiii.  en  1  1-21)  '.  d"nii  acte  de  (iiiillaume,  troisième 
|irieiir  du  Saiiil-Sépulcre. 

Remeh  Peut-,  témoin  d'un  acte  du  roi  Foul([ues,  du  ■>.  iV'vrier  i  108. 

ToiSTAiN  Petit,  de  la  j)iincij)nuté  d'Antioclie,  était  mori  en  11 55.  dette 
année  ^  Renaud  de  Cliàtillon,  prince  d'Antioclie.  coidirnia  le  don  diii]  casai 
l'ail  à  l'Hôpital  de  Jérusalem  par  Adeline,  veuve  de  Toustain. 

Pierre  Petit,  frère  de  l'Hôpital  de  Jérusalem  *,  souscrit  comme  témoin  un 
acte  d'Isembard,  précepteur  ou  commandeur  de  la  maison  d'Acre  (août  1  -i  1  9). 

Pierre  le  Petit  était  bourgeois  juré  de  la  cour  d'Acre-'   en  lévrier  laBo. 

Gui  le  Petit  vivait  à  peu  près  dans  ie  même  temps.  Il  est  mentionné  par 
Philippe  de  Navarre'^  comme  ayant  été  en  débat  à  Nicosie  avec  le  \)ère  de 
Salemon  de  Lasulie.  pour  une  portion  de  lîef.  et  comme  ayant  requis  contre 
lui  jugement  par  combat  sin{;nlier. 

Ce  Gui  pourrait  être  un  de  ceux  que  nous  voyons  dans  le  tableau  de  Du 
Gange,  soit  le  fils  d'EusIache,  à  la  troisième  génération,  soit  le  fils  de  Re- 
naud, à  la  (piatrième;  mais  plutôt  le  premier,  si  Jacques,  qui  suit,  est  le  frère 
du  second. 

Jacques  le  Petit  '  fui  témoin  d'un  traité  du  roi  Hugues  IV  avec  Gènes,  du 

1  (j  février  1 3  2  9 . 

Gui  des  Petits  est  mentionné  par  lépilaplie  de  sa  femme  ou  de  sa  fille  ^ 
qui  mourut  le  6  août  i3i3.  S'il  aiqtarlieni  à  la  famille,  il  pourrait  être  le 
second  Gui.  frère  de  Jac(pies. 

Simon  le  Petit,  chevalier',  était  ambassadeur  de  Hugmes  IV  (i35o.  1  1 
août)  pour  conclure  un  traité  d'alliance  contre  les  Turcs,  avec  l'ordre  de 
l'Hôpital  et  la  républicpie  de  Venise.] 

'  Cart.  S.  Sepule.  n"  77,  p.  i5o.  '   De  Mas-Latrie.  Hlst.  de  Cliijjire.  I.  Il 

=  Cart.  S.  Sepuk.  n"  .33,  p.  63.  p.  i5S. 

'  Cod.  diplomiil.  t.  1,  11°  3i  .  p.  Si.  '  De  Mas-Latrie , 7«.v(r(>/ioH.s  de  Chypre, 

"  Cod.  diplomiil.  (.  I,  n"  19.  p.  291.  11°  80,  p.  Ô39. 

=  Assises  de  Jériis.  I.  11,  c.  xiv.  p.  0/17.  '   De  Mas-Lalrie.  Ilisl.  de  Cliijpre,  t.  11. 

"  Assises  de  Jériis.  t.  1.  c.  lxv.  p.  .530.  p.  -217. 


LA    MAISON   DK    PIOUKiNY, 


583 


GÉNÉALOGIE    DE   LA    MAISON    DE   PIQUIGNY. 


AB?iOUL, 

seigneur  de  Pi(|uigiiv , 

\i(lame  ri' Amiens  '. 

EUSTACDE.                                                   GuEnWO^D   DR  P)ULl<;>y 

^.                                                  MÉLISSEHDiî, 

vidame  d'Amiens. 

espouse  GuiBaume, 

Viin  1066  et  io85. 

1 

cliasteliaiii  de  Saint-Omni. 

f                                   1 

GlEnMOXD  l",                                                                             N.   DE  PiriUlGNÏ. 

vidame  d'Amiens  .                       cspoiiSf  Joël  de  Totenes,  chevalier  anglois . 

1112.                                                 nu  rappoit  d'Hermann'. 
1 

1 

(•JKVIID. 

\idame  d'Amiens. 

liSy, 

di'céda  l'an  ii5i  ou  11 5a. 

1 

1 

vidame  d'Amii^ns  . 

1  iSa. 
1 

GlnADD    II  ,                                                                                                 lîoCEllT   PK   PlQLHJM^   ^. 

Knoueiuîxn  Dt  Piqinnï  ". 

vidame  d'Amiens,                                    soiisrnl  un  tiln-  de  Baudouin,  roy  de  H 

i-rusalem  ^.                                                      1  nno 

1  if|n,                                                                                   de  l'an  1 17A  ; 

[                                                                        il  cslnil  décède  en  laoo. 

GiRArDlU',                                                                                  1 

vidame  d'Amiens,                                                         Baldouin  de  Piqi,ig:<y  ", 

laaO.                                         l'spouse  :  i"  Isaltelle  ,  Olle  de  Guillnmili'  1 

.-MararNV: 

2°  unr  dame  de  Fram-c. 

1 

!                       i                 1 

1.  Gi;iLi.\i:Mii  DE  PiuriiiNï",       1.  JUncuEr.iTE ''\          1.  MiniE  .            1 

IIelvis.         I.  BtATmx,      i'.   GtniRo  de  Pll;llIlt:^\  " 

l^nb,                                    fenmie                       femme 

It'nime               abhesse                          1 2 5 0 , 

espouse  Marie,                      de  Thomas               de  Jaqui'S         de 

Guiliaurri'-         de   N.  I).                   e&pouse  Agnet. . 

lille  de  Jean  d^s  Bau\ .           d**  Maugaslnaii.               Vidnl.               d 

•  Fioury.              de  Tyr.           lllU-  df  Foiiques  de  Caban 

gentilhomme  provençal.                                         Poir  plus  lom.j 

1                            1                  1 

Baidums  db  PioiiiGNï,                         Jean  db  Piquigny,      Thomas  de  Piougn^, 

Isabelle  ,                         Jkis  de  Pintn.M . 

espouse  Bienvenue,                            espouse  Douce,          nspouse  Escliivc, 

f'Mnuie  de  Jean  Alemau.             ilf^cétlé  fîans  enfiine. 

fille  de  Jean  \o  Tor,                            lille  de  Gautier           llUe  de  Bnymond 

Alh  , 

v.^uve  de  l-aur^Til  du  Mm  t                             de  Gaurelée                       de  Bric  , 

r.'inmi'  d'Anseau  de  Nnres. 

mI  d'EstéfL-uie            VfMue  de  Bavnumd 

BÉATnix  . 

de  Mi 

nars.                       Bahin. 

espouse  Rnlinrd  de  Bric 

1                 "1 

GllLLilMB  DF,    PlOCICfiT.              MaRIE.                      MaIIIE  DE 

PiQi;n;3u 

Git.                     MvRd'EKirE.                   espouse 

TtfOMïS. 

Baudouin 

le  Venaire. 

'  Lambert  ard. 

-  Voir  Les  patriarches  de  Jérusalem. 

'  Herman  ,  monach.  Laudun.  I.  II ,  c.  s.vu  et  sqq. 

*  Lignages  d'cnlre  mer,  c.  %%  ,  xsiv  ,  ïïv,  xssil ,  XXxvi,  \\\ui. 

^  -Issues  (/e  llinus.  p.  (55  ;  I.  I ,  c.  col\xi  .  p.  iaS. 

**'  Carliii.  de  l/ffnos-yiic.  —  ('."/I    diyhmwt    n"  o^g  ,  p.  'i'dt- 


'•    Voir  mile  5  là-dessus. 
*■  Voir  note  à  ci-dessus. 

'^   Oiiservalions  de  Meiiard  sur  Joinville ,  ^^.  'itô:  édit.  Du  Caiigi- 
p.  ;i8i. 

"'  Lignafres  d'outre-nter,  édil.  Bfiigiini  .  <-.  \\\u 
"   Assisps  de  Uiérvs.  p.  56a. 


584  LES  FAMILLES  1)-0UTRE-MER. 


LA  FAMILLE  DE  PIQUIGNY 


Je  n'ay  encore  pu  apprendre  quand  la  famille  de  Piquigny,  l'une 
des  plus  illustres  et  des  plus  anciennes  de  Picardie,  s'Iiabitua  outre- 
mer, ({uoyquil  y  ait  lieu  de  croire  que  ce  fut  au  temps  de  Guermond 
DE  Piquigny,  pati-iarche  de  Hiérusalem,  dont  le  crédit  peut  y  avoir 
attiré  quelques  uns  de  ses  neveux.  Les  premiers  que  je  trouve  de 
ceux  qui  y  établirent  leur  demeure  sont  Enguerrand  et  Rorert  de  Pi- 
quigny, qui  tous  deux  avoient  leurs  biens  et  leurs  fiefs  dans  l'étendue 
de  la  baronnie  de  Hiérusalem  S  à  raison  desquels  ils  dévoient,  chacun 
pour  le  service,  deux  chevaliers.  Quoy([ue  le  temps  auquel  ils  vivoient 
ne  soit  pas  marqué  dans  les  Assises  du  royaume  de  Hiérusalem,  qui  en 
font  mention,  si  est-ce  qu'on  recueille  de  quelques  autres  seigneurs  qui 
y  sont  encore  nommez,  qui  vivoient  en  l'an  1200,  comme  la  dame  de 
Césarée,  Renaud  de  Soissons,  Payen,  seigneur  de  Cayphas,  et  quelques 
auties,  qu'ils  florissoient  en  ce  mesme  temps.  A  quoy  s'accorde  encore 
celui  auquel  vivoit  Guillaume  de  Piquigny,  fils  de  Baudouin,  que  j'estime 
estre  nommé  avec  Miles  de  Cayphas  en  une  ordonnance  de  Simon , 
légat  du  saint  siège,  dans  les  observations  de  Menard"  sur  l'Histoire 
du  sire  de  Joinvdle,  qui  se  doit  rapporter  à  l'an  1  276,  comme  on  peut 
apprendre  de  Sanudo^;  et  aussi  du  temps  auquel  vivoit  Girard  de 
Piquigny,  frère  de  Guillaume,  lequel  se  trouva,  avec  les  autres  barons 
du  royaume  de  Hiérusalem  \  à  une  assemblée  solennelle  qui  fut  tenue 
à  Acre,  l'an  1260. 

Celte  famille  passa,  comme  les  autres  de  ce  royaume,  en  celluy  de 

'  Assises  (le  Jcnis.  édit.  Lnbt)e,  p.  555  :  "  Marin.  Sanul.  \.  III .  part.  1  a  ,  c.  xiv. 

édit.  Beugnot.  t.  I,  cclxxi,  p.  4a3.  '  Assis,  de  Jénis.  p.  5G-:>. 

■  Vov.  le  laljleau  préce.'ilent. 


LA   FAMILLE  DE  PIQUIGNY.  585 

Gypre,  où  elle  posséda  les  premières  dignitez.  Car  je  trouve  dans  les 
titres  de  la  maison  de  Bourbon ,  qui  sont  conservez  en  la  chambre  des 
Comptes  de  Paris',  Thomas  de  Piquigny,  bailly  de  la  secrète  royale,  (jui 
souscrivit,  avec  les  autres  barons  de  Cypre,  la  ratification  du  mariage 
de  Guy  de  Luzignan,  fils  aisné  de  Hugues,  roy  de  Gypre,  avec  Marie 
de  Bourbon,  passé  à  Nicossie  l'an  i33o.  Et  ce  Thomas  est  peuL-eslre 
celuy  qui  est  qualifié  fils  de  Baudouin,  II"-'  du  nom,  et  de  Bienvenu 
de  Tors 2,  dans  le  Lignage  d'oulre-mer,  qui  fut  escrit  vers  l'an  i3o 
auquel  temps  l'auteur  finit  les  suites  de  ses  généalogies.  L'histoire  d 
ce  royaume  fait  encore  honorable  mention  de  Philippes  de  Piquigny, 
gouverneur  de  Limisso,  sous  le  règne  de  Janus,  roy  de  Gypre,  vers 
l'an  iZiii^,  lequel  se  comporta  avec  tant  de  valeur  contre  les  Turcs 
en  l'attaque  de  cette  place,  et  en  d'autres  occasions,  que  ce  roy  l'es- 
tablit  lieutenant  général  de  ses  armées. 

[Il  y  a  dans  ce  récit  quelque  chose  d'ambigu  et  d'inexact.  Lorédaii  nous 
apprend  que  la  mésintelligence  de  Philippe  Pingueni  (c'est  ainsi  qu'il  l'ap- 
pelle), gouverneur  de  Limisso,  et  de  Philippe  Prévost,  capitaine  du  cliâleau. 
facihta  aux  Turcs  l'invasion  et  le  pillage  de  la  ville,  en  1/112.  Au  monicnl 
de  la  bataille  de  Ghierochitia,  en  1A26'',  Philippe  de  Piquigny  était  lieute- 
nant général  des  armées  du  roi  ;  l'histoire  ne  nous  apprend  pas  s'il  périt  dans 
cette  bataille.  Peu  auparavant  les  Turcs,  en  s'emparant  du  château  de  Li- 
misso ^  avaient  tué  le  baile  ou  gouverneur  de  celte  ville,  qui  était  Etienne 
de  Vicence. 


ADDITIO.N  AU  TAIiLEAU  ET  A  LA  NOTICE  QUI  PRÉCÈDENT. 

RoBEfiT,  en  la  personne  duquel  commence  la  famille  des  Piquigny  d'outre- 
mer, est  surnommé  indiiïéremment  de  Piitqueniaco  ou  Pinhcniaco ,  Piiikep-in  ou 
Pinkem,  Piiiqucnes,  Pinclunec,  sans  compter  d'autres  formes  altérées  du  même 

'  Titres  de  la  Chambre  des  comptes.  ■ —  *  Il  cnvaL  Loredano,  i.  IX,  De  Re  Lv- 

DeMas-Latrie. //(S/. f/eC%;j/e,  t.  II,  p.  162.  signani,  p.  558;  trad.  franc,  t.  II.  p.  i5j. 

'  Lignages  d'oulre-mev,  c.  xx,  xxxii.  i53. 

'  Il  caval.  Loredano,  I.  IX.  De  Re  Lu-  ^  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  53i  et  note  11 . 

signani,   p.  5^3-558;   trad.   franc,  t.   II,  p.  533   et  note  10.  —  Monstrelel.  t.   II. 

p.  i38.  i53.               ■  fol  a6  (édit.  de  iSya). 


7 


k 


Ô8fi  LES   FAMILLKS  D'OUTP.E-MEP,. 

nom.  Il  u  souscrit  divers  titres  depuis  i  i(Jo  jus([ii'en  i  178  :  un  accord  du 
Sainl-Sépulcrc ',  du  8  juin  1  iGo;  trois  actes  du  patriarclie  j\niauri -,  1  iGS. 
1  if)();  deu\  du  roi  Aniauri  ^,  1  A  mars  1171,  juin  1  17'!;  un  acte  de  Cons- 
tauce,  couitesse  de  Saint-Gilles*,  de  1  i^^-.  un  du  roi  Baudouin  IV ^,  du 
i3  décendjre  117/1,  celui  ((ui  est  indi(|iié  dans  le  tableau;  un  acte  de  Bau- 
douin, seigneur  du  casai  de  Saint-Gilles'^,  (ju'il  signe  comme  bourgeois  de 
Jérusalem  (18  décembre  1175);  enlin  un  acte  de  Pierre,  jirieur  du  Saint- 
Séuulcre '',  du  8  septembre  1  17S,  où  il  signe  Rohertus  de  Pinq.  abréviation,  à 
ce  (]n'il  nous  semble,  d'un  mot  écjuivalent  à  celui  de  Piquigny. 

Gu.LEiîERT  DE  l'iNouicM  souscrit ,  vei's  l'an  1 1  78  '^,  comme  bourgeois  juré,  un 
acte  de  Bernard. ministre  ou  prieur  de  l'église  de  l'Ascension,  sur  le  mont 
des  Oliviers. 

BitDOun  nE  PiQuiG>r.  cbevalier,  peut-ôtre  le  (ils  de  Robert,  lut  envoyé 
d'Acre' par  Balian  de  Sajette  et  Garnier  l'Aleraau,  en  laac),  pour  protéger 
les  cbrétiens  de  Jérusalem  contre  les  mauvais  traitements  des  Sarrazins. 

GiRAUD  DE  Pi\KiGMN  OU  Gérart  DE  Pdqcegw,  lils  de  Baudouln ,  fut  un  des 
hommes  liges  du  royaume  de  Jérusalem  convoqués  à  Acre  par  Jean  d'Ibelin'", 
seigneur  d'Arsur,  en  lévrier  i25o.  Il  est  appelé,  dans  la  version  italienne". 
Gerardo  dr  Pruclicni.  En   1  254  '-  il  souscrivit  un  acte  de  Julien  de  Sajette. 

Marie,  sa  sœur,  femme  de  Jacques  de  Vidal,  eut  trois  fils  ",  Thomas,  Jean. 
Raimond;  Thomas  eut  deux  fils,  Jame  ou  Jacques  et  Vidal. 

Gi  iLLALME  DE  PiNKiGMN,  frère  des  précédents('?),  souscrivit,  le  1  1  février  1 9  5  4  ". 
un  acte  de  Jean  Marrain,  chevalier  d'Acre,  et  en  juin  ia.55,  un  acte  de  Jean 
l'Alcman  '^,  seigneur  de  Césarée.  connue  étant  son  iKunme.  Rien  n'empêche 
que  ce  ne  soit  le  même  qui,  en  1  370  "^^,  souscrivit  un  acte  de  Jean  de  Monl- 
forl ,  en  qualité  d'homme  du  seigneur  de  Toron  et  de  Tyr.  ('ésarée  était  tombée 

'    Cfirl.  S.  Sejnilc.  n"  1  1 5 .  |).  21  S,  '  Continuai,  de  Guill.  de.  Tyr,  I.  XWIII  . 

'  Cfirlul.  S.  Sepuk.  n"  160.  161  ,  11*7.         c.  win,  p.  38/i. 

p.  af^y,  390,  3o5.  '"  Assises  de  Jérus.  l.  Il,  c.  \ui,  [i.  j'ili. 

'  Ciirt.  S.  Sepiilr.n'  i8/) ,  p.  o-ig.  -  Cod.             "   Lahhe,  l'Abrégé  royal ,  etc.  1. 1,  p.  56^. 

diplomnl.  11"  -jou,  p.  a'j'i.  "  Cod.  diploinal.  n"  i-j4.  p.  i'i4. 

"   Cod.  (Uj)loiiifit.  n"  5a,  p.  53.  "  Lignages  d'ontro-mer,   c.   \\.    \v\n. 

'   Cod.  diplomat.  n"  90a,  p.  a65.  p.  ^402,  lx!i5. 

'•  Cfirt.  S.  Spjwlc.  n"  i/ii  ,  p.  a58.  "   Cod.  diplomnl.  n"  17,  p.  ^îqS. 

■    Cod.  diplomnl.  n"  205,  p.  968.  '^  Cod.  diplomnl.  n"  125,  p.  167. 

°  Cod.  diplomnl.  n"  188,  p.  -iS'i.  "  Cod.  diplomnl.  11°  i5o,  p.  igi. 


LA   FAMILLE   DE   l'IQUIGNY.  .")87 

en  1965  au  pouvoir  dos  infidèles  ',  et  les  Pif[ui{;ny,  rjui  paraissent  ne  ])as  avoir- 
eu  une  seigneurie  consistant  en  terres,  mais  seulement  des  fiefs  de  soudée, 
ont  j)u  s'attacher  à  un  mouveau  suzerain.  Uu  Gange,  dans  son  tableau,  l'ait 
vivre  Guillaume  encore  en  layô,  d'après  un  acte  publié  par  Ménard  ;  ailleurs 
Du  Gange  suppose  cet  acte  de  l'année  1270  ^  environ. 

Thomas  de  Pinchemno,  fils  du  précédent,  ou  son  petit-lils  par  IJaudouui  11 
de  Piquigny,  était  bailli  de  la  secrète  du  royaume  de  Gliyprc  dès  l'an  i3oo^: 
il  est  nommé  comme  témoin,  mais  sans  porter  ce  titre,  dans  un  traité  de  com- 
merce avec  Venise'',  du  3  juin  i3o6.  Puis  on  le  voit  reparaître  avec  le  titre  de 
bailli  de  la  secrète,  dans  un  second  traité  du  roi  Hugues  IV ^  avec  la  même 
républirnie.  du  k  septembre  iSaS.  11  souscrit,  comme  tel,  un  autre  traité  du 
même  prince  avec  les  Génois  '',  du  i  (3  février  1  oi!y  :  les  deux  actes  par  lesrpiels 
Hugues  IV"  ratifiait  le  contrat  de  mariage  de  son  fils  avec  Marie  de  Bourbon, 
et  assignait  le  douaire  de  cette  princesse,  lA  et  3i  janvier  i33o;  enfin  un 
nouveau  traité  de  ce  prince  avec  les  Génois^,  du  ai  février  i338.  Mais  ce 
sont  peut-être  deux  Thomas  différents,  l'un  lils,  l'autre  petit-fils  de  Guillaume 
de  Picquigny.  Ce  dernier  acte  est  souscrit  aussi  par 

GciLLAUME  UE  PiQuiGNï  ^  qui  peut  être  le  lils  du  second  Baudouin  de  Piqui- 
gny et  par  conséquent  le  frère  du  second  Thomas  de  Piquigny,  en  admettani 
la  distinction  des  deux  Thomas.] 

'  Voir  Les  Seigneurs  de  Césarce,  p.  288.  °  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  11. 

'   Voir  Les  Seigneurs  de  Cmjphns ,  y). -ilàç).  p.  i5o,  i58. 

'   Buns  H  ordonnances  des  rmj  s  de  ('Jiijpre .  '  De  Mas-L;iliie.  HisL  de  Cliijpre .  l.  II. 

n°  1.5.  —  Assises  deJcrus.l.  II.  p.  3(!5.  p.  lOa.  i64. 

'  De  Mns-Lfili'ic.  Hist.  dr  Clujpre ,  t.  11.  *  De  Mas-Latj-io.  Hisl.  de  Clujpie,  t.  Il, 

jj.  100.  p.  it)?.  178. 

''  De  Mas-L;itrie.  Hist.  de  l'Jtijprc.  t.  II.  "   De  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Cliijprc,  !.  H, 

p.  iti-2.  ihh.  [I.  179. 


7^- 


388  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEIi. 


LA   FAMILLE  DE  PORCELET. 


Cette  laïuille,  originaire  de  Provence  [et  de  la  ville  d'Arles'  en  par- 
ticulier], et  l'une  des  plus  nobles  et  des  plus  anciennes  de  ce  pays-là, 
passa  connne  plusieurs  autres  en  la  terre  sainte,  où  elle  s'habitua. 

GuiLLEMiN  PoRCELLET^  y  cspousa  Marguerite  de  la  Blancliegarde,  lille 
de  Gautier  de  Barut,  et  en  eut  Pienaud,  Bertrand  et  Hugues,  décédez 
sans  enfans,  et  Marie  Porcelet,  qui  s'allia  en  premières  noces  avec 
Léonard  de  Baphe,  et  en  secondes  avec  Hugues  de  Giblet,  fds  de  Ber- 
trand. 

Renaud  Porcelet^  fut  père  de  Douce  Porcelet,  (jui  espousa  premiè- 
rement le  seigneur  de  Neffin,  puis  Gautier  de  Bessan,  fds  de  Gré- 
mont,  seigneur  de  Bessan. 

[Nous  ajouterons  à  cet  article  de  Du  Caiige  quelques  détails  et  quelques 
noms,  surtout  s'il  faut  regarder  comme  appartenant  à  cette  famille  des  per- 
sonnages surnommés  Porcel,  Porcellus  ou  Porcuhts;  tel  est 

Pierre  Porcellls,  témoin  d'un  acte  du  Saint-Sépulcre''  en  faveur  d'un 
nommé  André  et  de  sa  femme,  à  la  date  du  i  0  novembre  i  i36. 

Nous  mentionnerons  aussi  un  Porcel  ou  Porcellds,  bourgeois  de  Jéru- 
salem, qui  souscrit  plusieurs  actes  de  1120  à  1  i4i^;  mais  cette  dénomina- 
tion annonce  ici  un  nom  |pbilùt  qu'un  surnom. 


'    Coït.  diploiiKil.  I.  t.  p.  /iSi.  "   Cartiil.  S.  Sepiilc.  n°  107.  j).  ^08. 

-  Lignages  irnulrc-iiier,  c.  xvii,  xix,xx,  ^   Ci(rliil.  S.  Scjndc.  n"  45,  117,  p.  85, 

XXI,  XXX.  219.  —  Cotl.  (lijilom.  t.  I,  n"  la,  17.  21, 

'  Lignages  d'ouln-mer,  c.  xv,  xxvn.  p.  i3,  18,  23. 


LA  FAMILLE  DE  PORCELET.  589 

Nous  voyons  ensuite  des  actes  souscrits  par  Guillaume  Porcelet,  de  ii/io 
à  120/1.  On  peut  croire  raisonnablement  qu'il  y  a  eu  deux  personnages  de 
ce  nom. 

Le  premier  Giiillaume  Porcelet,  homme  du  comte  de  Tripoli,  souscrivit  des 
actes  du  comte  Raimond  1°'  en  janvier  et  décembre  ii/io',  en  11/12'^,  en 
1 1  45 ^;  un  acte  de  1 1 5 1 ,  d'Armessende  de  Castello  Novo'\  en  faveur  de  l'Hô- 
pital; un  acte  de  Raimond  11,  comte  de  Tripoli^,  en  1 163. 

BEr.TRA^D,  son  fds,  i'ut  témoin,  avec  son  père,  de  Fade  d'Armessende'^ 
(ii5i),  puis  seul,  d'un  acte  du  roi  Amauri''  (iiyo),  où  il  est  surnommé 
Porculiis;  et  de  deux  autres  actes  de  Raimond  11,  comte  de  Tripoli^,  en  dé- 
cembre 1  17/i  et  octobre  1 177. 

Un  Berto  Porcel,  si  ce  n'est  le  même  que  Bertrand,  dont  le  nom  aura  été 
altéré,  souscrit  un  acte  de  Hugues  de  Giblet'  en  1  17/1. 

Ensuite  vient,  par  ordre  de  temps,  le  second  Guillaume  ou  Gdillemin  Por- 
celet, celui  dont  a  parlé  Du  Gange,  qui  souscrivit,  en  avril  1  i85,  un  acte  de 
Raimond  des  Trois  Clefs'**,  écliangeant  quelques  casaux  avec  l'ordre  de  THôpi- 
tal,  du  consentement  de  Raimond  11,  de  Tripoli;  un  acte  du  8  août  1  kjG. 
de  Boëmond  IV,  le  Borgne",  comte  de  Tripoli,  prince  d'Antioche;  un  autre 
acte  du  mênie''^,  du  2  1  août  1  1  f)8;  un  acte  de  Gérard  de  Ham,  connétable  de 
Tri])oli  '^,  de  décembre  1  9  0/1. 

Il  était  mort  en  1  206;  car  dans  un  acte  de  cette  année,  de  Geoffroi,  grand 
maître  de  l'Hôpital  '*,  il  est  dit  que  l'héritier  de  (iuillaume  Porcelet  pourrait 
revendiquer  sur  Boëmond  IV,  prince  d'Antioche.  la  terre  de  Befanie,  que  ce 
prince  donnait  à  l'Hôpital  de  Jérusalem.  Il  y  est  dit  aussi  que  cette  terre  était 
bornée  à  l'orient  par  une  terre  qui  avait  appartenu  à  Georges  Porcelet.  Nous 
ne  connaissons  pas  autrement  ce  dernier  personnage. 

Quant  à  Benadd  Porcelet,  si  Gautier  de  Bessan,  second  mari  de  sa  fille 

'  Carlul.  S.  Scpulcr.  n"  gS,  gû.  p.  i85,  '   Cod.  diplitinnl.  11°  61  ,  p.  5a. 

1 80.  '  Cod.  diploii/nt.  n"  5  '4 ,  1 70 ,  j).  55 ,  2 13. 


^  D.  Vaissette,  [list.  de  Languedoc,  t.  Il,  '   Cod.  diplomat.  n"  lOy,  p.  "îio. 

preuves,  11°  /i53,  col.  igô.  '"  Cod.  diplomal.  n°  7,  ji.  287. 

'   Co(/.  rf/))/oww(.  n"  aS,  igS,  p.  a3,  ai,  "   l).\'ii\ssoJ.le,  Hint.  de  LaiiifiiedoCj  t. II. 
288.                                                                      preuves,  n°/i53,  col.  igS. 

^  Cod.  diplomat.  n°  igi,  p.  •s3g.  '"  Cod.  diploiiial.  n"  ai  i,  p.  25-2. 

*   Cod.  diplomat.  11°   i(55.  p.  209.  "   Cod.  diplomat.  n°  87,  p.  gS. 

'   Cod.  diplomat.  11°  19/1, p.  289.  ''   Cod.  diplomat.  n°  175,  p.  217. 


590  LES  FAMILI-ES  U  OUTRE-MEli. 

Douce,  est  celui  (|ue  nous  avons  vu  vivre  Jus(|u'eii  i!!2(i  ',  il  élait  loul  a  lail 
(In  même  lemps  ijuc  le  second  Guillaume  Porcelel.  Mais  uous  ne  pouvons  dire 
quel  élnil  le  lieu  d'alfinilt^  entre  Bertrand,  le  second  Guillaume.  Georjfcs  el 
Pienaud.  Nous  en  dirons  autant  de 

I.  .  .  PoRCKLET,  homme  lige  du  prince  Boeniond  V  d'Anlioclie,  (jui  lut  té- 
moin d'un  acte  d'Alberto  patriarche  d'Anlioclie.   à  la  date  du   )8  novembre 

■    \nii'  Les  Seigneurs  de  .\éiiliui ,  |i.  hto.  —  '  ^'w'.  (lipluiiint.  n°  i  i^.  [).  iS3. 


LES   SEIGNEURS    DE  S\()NE.  .J(»I 


LES  SEIGNEURS   DE   SAONE. 


[Outre  GuiLLAiJMK  DE  Saône,  dont  la  veuve,  Béatrix,  épousa  Joseeliii  11. 
roiute  crp^desse'.  nous  avons  trouvé  dans  les  aeles  du  xii''  siècle  les  noms  de 
quelfiues  seiffoeurs  de  Selione,  Saône,  ou  chevaliers  de  cette  famille'^. 

En  )  I  4o  ^  un  Garenton  de  Saône  souscrit  deux  actes  du  même  jour,  i  f)  avril, 
de  Ravmond,  prince  d'Antioche. 

En  1  I  70,  Roger',  qualifié  seigneur  de  Seone  par  un  acte  de  juillet  en  cette 
même  année,  accorde  le  casai  de  Triclieria  à  l'Hôpital  de  Jérusalem,  du  con- 
sentement de  sa  femme,  Avice,  et  de  ses  frères,  Garenton  et  Joscelin.  On 
peut  supposer  que  c'étaient  les  trois  fils  de  Garenton,  précédemment  nommé. 
Le  nom  de  Roner  est  rappelé  dans  un  acte  d'Amauri,  patriarche  d'Antioche. 
mars  1  174;  mais  on  ne  saurai!  conclure  du  tmle  de  ce  dernier  acte,  si  Roger 
était  encore  vivant  à  cette  époque. 

On  voit  un  Mitiiieu  de  Sehona  (le  fds  d'un  des  trois  personnages  précédents  1 
parmi  les  témoins  d'un  acte  de  Boémond  III,  prince  d'Antioche,  mai  1180. 

Le  Lignage  d'outre-mer ^  parle  d'un  seigneur  de  Saône,  qu'il  ne  nomme 
pas,  marié  à  Isahelle,  fille  d'Anceau  de  Brie  et  d'Helvis  de  Menassier.  De  son 
temps  la  ville  de  Saône  fui  enlevée  aux  chrétiens  par  les  infidèles.  (Je  sei- 
gneur mourut  peu  après,  dans  la  pauvreté. 

Quant  au  château  de  Saône,  qui  était  un  des  principaux  liefs  de  la  princi- 
pauté d'Antioche,  et  dont  cette  famille  a  tiré  son  nom ,  on  en  voit  toujours  de 
magnifiques  ruines  dans  les  montagnes  des  Ansariés ,  à  2  myriamètres  à  l'est 
de  Lattakieh  ;  elles  portent  encore  aujourd'hui  le  nom  de  Snliwuii.  Cette  for- 
teresse fut  enlevée  aux  chrétiens  par  Salah-Eddin,  en  11 87,  peu  a|)rès  la 
hataille  de  Hatlin.] 

'   Voir  Ij€s  Comtes  d'Edcuse.  '   (mI.  diplomal.  t.  I,  11°  ^19,  p.  5o. 

'  Lignages  d'outre-mer,  éilition   I^abbe.  '  Lignages  d'oulrc-incr,   éilition  Labbe. 

c.  XVI;  édition  Beugnot,  c.  xxvni.  c.  xi.  xxvi;  édition  Beugnot,  c.  xxxvni.  — 

'   Cari.  S.  Sejmlc.  11°' 88 .  89 .  p.  1  7  1 .  1  77.  Voir  La  Famille  des  Menassier. 


592  LKS  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


[LA   FAMILLE  ESCAFACE.] 


[La  famille  Escaface  ou  Scafas,  génoise  d'origine  \  était  établie  en  Chypre 
au  xiv=  siècle.  Elle  n'est  pas  nommée  parmi  les  maisons  nobles  de  Chypre 
dont  le  père  Liisijjnan  a  donné  la  liste  ■•^.  Nous  la  mentionnerons  pour  mémoire 
avec  les  trois  ou  quatre  noms  de  ses  membres  que  nous  avons  pu  recueillir. 

OniGDE  Escaface  ^  dont  la  lille  Marguerite  épousa  Simon  Lengles,  et  mou- 
rut le  19  juin  i33i. 

Henhi  Scafas,  Génois,  nommé  comme  agent  de  la  république  de  Gênes  ', 
dans  un  traité  conclu  le  21  février  i338  entre  cette  république  et  le  roi  de 
Chypre,  Hugues  IV^ 

EcFÉMiE  Escaface,  morte  religieuse  dans  le  couvent  de  Notre-Dame  de  Tor- 
tose,  à  Nicosie,  le  i5  avril  i3/i8  ^ 

Barthelemi  ScAFACE^  chanoiue  de  Nicosie,  signa  comme  témoin  une  décla- 
ration de  Pierre  11.  du  (î  mars  1378.] 

'   Dp  Mas-l,atne.  Inscriptions  de  Chypre,  '  De  Mas-Lalrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  M. 

11°  -27,  p.  oiti.  P-  1G7. 

-   Hist.  génér.  de  l'isle  et  roy.  de  Cypre,  '  De  Mas-Latrie.  Inscriptions  de  Chypre, 

fol.  82  \\  83  v°.  n"  3a. 

'  De  Mas-Lalrie,  Imaiptions  de  Chypre,  °  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  t.  IL 

11°  -57. —  Miigas.  pitlor.  18/17,  P-  '^-°-  '^'^--  P-  '^7^- 


LES  MAISONS  DE  SOISSONS  ET  DE  RIVET.  '•        593 


LES   MAISONS   DE   SOISSONS 

ET   DE   RIVET. 


[Peut-être  l'aut-il  regarder  comme  nieiiihre  de  la  i'ainille  de  Soissons  Ru- 
DERT  DE  Sesson  ',  qui  fut  témoin ,  en  1 1  /i  i ,  d'un  acte  de  Guillaume,  patriarche 
de  Jérusalem.] 

Barthélémy  de  Soissons  souscrivit  le  titre  qu'Ainaiiry,  comte  d"As- 
caiou,  fit  expédier  en  faveur  de  Guy  de  Pise  ^,  lan  i  167. 

[11  avait  souscrit,  comme  baron  ou  homme  du  roi  ^,  un  acte  du  roi  Bau- 
douin III,  du  tli  janvier  i  i55,  et  un  acte  de  Huijues  d'Ibelin,  de  la  même 
date,  relatif  à  la  même  affaire. 

Arnauld  de  Soissons  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Baudouin  I\'  ",  du  26  juin 
..75.] 

Renaud  de  Boissons^,  probablement  issu  de  Barthélémy,  souscrit, 
avec  la  qualité  de  mareschal  du  royaume  de  Cypre,  un  titre  du  roy 
Hugues,  de  Tan  1210  [novembre],  au  cartuiaire  du  Saint-Sepulclire''. 

[11  avait  souscrit,  sans  qualification,  deux  actes  du  roi  Ainieri  ^,  1197, 
1"  novembre,  et  1201,  mars;  il  fui  encore  témoin,  comme  maréchal  du 
royaume  de  Chypre,  d'un  acte  de  Bertrand^,  seigneur  de  Margat,  du  28  juil- 
let 1^17.] 

Il  est  vraisemblable  qu'il  estoit  issu  des  comtes  de  Soissons.  Tant 
y  a  qu'il  s'habitua  outre-mer,  où  il  espousa  Berthe,  tille  de  Guy  de 
Barut  et  de  Juliane,  princesse  de  Césarée. 

'   Cod.  diplomat.  n"  21,  [).  39.  °  Preuves  del'Hist.  de  Béthune ,  p.  36o. 

^  Ughelli,  halia  sacra,  t.  III,  p.  /i(55  a.  — Cartul.  du  S.  Sepulc.  édit.  de  M.  de  Ro- 

'  Cait.  S.  Sep.  n"56,  Ga,  p.  113,197.  sière,  n"  176,  p.  3i4,  3i5. 

'   Cod.  diplomat.  n°  9o3,  p.  9^6.  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  111, 

*  Lignages  d'outre-mer,  c.  xi,  xi\  bis,  p.  607.  —  Cartul.  S.  Sepulc.  n"  177,  p.  3 16. 

xxni,  XXX.  *   Cod.  diplomat.  n°  106.  p.  11 3. 

75 


Ô9/I 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


Q 

Z 
O 

O 


c/3 

Es] 

a 


_  -j    3    =_  S    e.    3 


"  3   ~  Ji 

iil 


s  2  s  5 


c  ET 

CL,  - 


*  s  —  "^ 


te      -ÎS  ^  ï 


o 

Ss3 


-1=3 
« 


o  2  **  'S  f_ 


^    ?    -  -=  ^  W        ^  ~ 


S  2  3^  ^'  S       î 
î  "■=■-—  f  -ri. 


LES  MAISONS  DE  BOISSONS  ET  DE  RIVET.  '        595 

C'est  ce  Renaud  [lll''  du  uoni,  appelé  par  Lorédau  Henaud  Sanson] 
qui  suivit  le  roy  Henry  de  Cypre  iorsqu  il  lut  chassé  du  royaume  par 
son  frère  Almeric',  piince  de  Tyr,  1  an  i3o5;  et  qui,  en  l'an  1828 
[le  3i  janvier  i33o],  se  trouva  présent  avec  les  autres  barons  de 
Cypre  à  l'assinat  du  douaire-  constitué  par  le  roy  Hufifues  à  Marie  de 
Bourbon,  lenime  de  Cny,  son  fds  aisné. 

[Il  est  noumié  dans  cet  acte  Renaut  de  Soissons.  Nous  ferons  remarquer  ici 
que  cette  famille,  dans  le  texte  des  deux  cliapitres  du  Lignage,  est  toujours 
appelée  de  Saisson  ou  Snissons.  On  pourrait  donc  douter  qu'elle  eût  rien  de 
commun,  uiénic  le  nom,  avci'  celle  des  comles  de  Soissons,  si  Barthélémy, 
Arnauld  et  surtout  Renaud,  h'  chef  de  celti'  famille,  ne  portaient  dans  les 
actes  le  nom  de  Soi.ssonn,  de  Sucs^^ione  ou  Sue.ssioHensif!. 

On  ne  voit  pas  dans  ce  tableau  Raodl  dk  Soissons,  seigneur  de  Cœuvres, 
qui  épousa,  vers  l'an  i-iio,  Alix,  reine  douairière  de  Chypre,  et  dont  nous 
avons  parlé  précédemment''.  Il  ('tait  frère  de  Jean  II,  comte  de  Soissons",  et 
ne  faisait  pas  partie  de  la  famille  des  Soissons  établie  outre-mer.  Il  est  nommé 
Raol  de  Soisson,  dans  le  Continuateur  de  Guillaume  de  Tyr  ^,  et  Raoul  de  Snls- 
son,  dans  les  actes  relatifs  à  la  successibilih'  au  trône'''. 

(iuY  DE  Soissons,  fils  de  Jean,  petit-lils  du  premier  Guy,  épousa  en  secondes 
noces,  dit  Du  Cange,  d'après  le  Lignage,  Euphémie,  fille  de  Jacques  de  La- 
velée.  Le  texte  porte  ^  :  r^Guy  espousa  Aalix.  .  .  puis  espousa  Femie,  la  fille 
«Jame  de  Lanele.  n  Ce  que  Labhe  *,  et  d'après  lui  Du  Cange,  ont  interprété  : 
^  fille  de  James  ou  Jaques  de  Lavele  (Lavelée).  )?  Mais  nous  voyons,  dans  un 
autre  clia[)ilre  du  Lignage",  (jue  Féinie,  fille  de  Jean,  maréchal  du  royaume 
de  Jérusalem,  et  de  sa  seconde  femme,  Janie  de  Lanelée,  épousa  Guy  de  Sois- 
sons. Labbe,  dans  ses  tableaux  '",  a  appelé  celte  dame  Janie  ou  Jeanne  de  La- 

'   Loredano,  I.  IV,  V,  p.  219,  a5/i ,  fl65;  "  Assises  de  Jérus.  l.  l[,  p.  lio\. 

liad.  franc,  l.  I,  p.  -jia,  281,  298.  '  Labbe,  c.  xi,  p.  687,  De  cémis  de  Sois- 

'   Titres  du  trésor  des  chartes  du  rrnj.  —  .soh\. 

DeMas-Lnlrie  .//('si.  r/e  C/()/;we,  I.  II,  p.  i64.  '  Ijabbe,  c.xi,  p.  .38/i ,  De  céans  de  Sois- 


Voir  Les  llols  de  Jértisaleiii,  p.  Sg. 


sons. 


'   L'Art  de  vérifier  les  dates  :  Comtes  de  ''   Labbe,  c.  xi\,  p.  lili?>.  Des  Seigneurs 

Soissons.  de  Gihlet. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyi',  I.  XXIII,  '°  Labbe,  c.  xix,  p.  898,  Des  Seigneurs 

r.  t..  LUI.  p.  'i!>o  ,  '128.  de  Giblet. 


ôOfi  LES  FAMILLES  D'OLITP.E-MEIi. 

velée.  Ne  faudrail-il  pas,  dans  lo  chapitre  ii,  interpré(er  Jame  par  le  nom  de 
la  mère,  Janie  ovi  Jane  de  Lavelée?  et  alors  il  s'agirait  dans  les  deux  passages 
de  la  nii'iiir  personne.  Mais  si  Jtimc  exprime  le  nom  dn  père,  il  faudra  recon- 
nailn^  deux  Fi'mw  diflV'rentes,  mariées  aux  deux  Giuj  de  Soissous,  dont  le  pre- 
mier aurait  eu  ainsi,  comme  le  pense  le  ]>èrc  Anselme',  deux  fenunes  à  peu 
près  du  même  nom  :  l'une,  Estel'émic,  fille  de  Gantier  de  Bethsan;  l'autre, 
Féniie,  fdie  de  Ji^an,  maréchal  du  royaume,  et  de  Janie  de  Lavelée. 

Le  second  Guy  de  Soissons  aurait  eu  aussi  deux  femmes  :  Alix  et  Fémie, 
lillo  de  Jac(|ues  île  Lavelée,  ainsi  (pie  rindi(jue  le  lahleau  généalogique. 

AiMEiii  iiK  Hnm-,  prohableuient  père  de  Jac([ues,  souscrivit,  sans  aucun  litre, 
un  acte  d'Aimeri,  seigneur  de  Chypre,  du  ag  septembre  i  igS-;  puis,  comme 
siMiéchal  de  Chypre,  deux  actes  du  même  prince  devenu  roi  ^  (  i"  novembre 
11  g 7  et  mars  1901),  et  deux  actes  dn  roi  Hugues*  (septembre  et  no- 
vembre 1  ;?  1  0  ). 

Jacql'es  hv.  Ri\ET,  mari  d'Isabelle  de  Soissons,  souscrivit  un  acte  de  Ber- 
Irand  de  Margat^,  du  9  3  juillet  1217;  un  acte  du  roi  Hugues  I"*^^,  d'octobre, 
même  année,  et  un  acte  de  la  reine  Alix",  d'octobre  1990. 

Guillaume  de  Rivet,  son  frère,  se  trouva  plus  mêlé  aux  afl'aires  jioliliques. 
11  souscrivit  deux  actes  de  la  reine  Alix  ^  (mars  et  octobre  1990);  il  prit  part 
au  guet-a|)ens  de  Cainerin  Barlais'  contre  un  chevalier  toscan,  cousin  de  Phi- 
lippe d'Ibelin.  Partisan  de  Frédéric  II  contre  le  .seigneur  de  Bariith  '",  1998. 
il  fut  un  des  cin(|  seigneurs  qui  achetèrent  à  ce  prince"  la  bailie  du  royaume 
de  Chypre,  i99().  Après  la  défaite  de  Nicosie  (9/1  juin),  il  se  retira  avec  le 
roi  de  Chypre  au  château  de  Dieu-d'Amour''-^.  Nous  ne  le  voyons  plus  paraître 
après  celle  éjjoque. 

Guillaume  de  Rivet,  surnommi'  /c  Jeune,  sans  doute  pour  être  distingué  tlu 


'  Hi-it.  gcnnil.  li  chroiinl.  de  lu  Maimii 
rnt/ale  de  France,  etc.  t.  H,  p.  5oç). 

-  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  ('Jinpi-e,  t.  III. 
p.  559. 

■'  Do  Atas-Latrie.  Uhl.  de  Chipre ,  t.  IIL 
p.  607.  —  (jirliil.  S.  Sepidc.  n°  1  77.  p.  3 1 6. 

'  Cod.  diphini'l.  n°  97.  p.  10a.  —  Cnii. 
S.  Sepiilc.  n"  1 7!] .  p.  3 1 ."). 

*   Co(/.  diploinal.  n"  loG,  p.   11 3. 

°  De  Mas-i.,aliie,  t.  III,  p.  O09. 


'  De  Mas-Lnlrie,  t.  III,  p.  61/1. 

»  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  Gi  1 .  61  4. 

'  Voir  La  Famille  dex  Bailais,  p.  .5i  7. 
—  Assises  de  Jérits.   t.  I,  p.  /188,  note  a. 

'"  Continuât.  deGnill.  de  Tyr,  1.  XXXIII, 
c.  III,  p.  3()(S. 

"  Gonlinuat.  deGuill.  de  Tyr,  I.  XXXIII, 
e.  IX,  p.  370. 

'-  Continuât,  de  Gnill.  de  Tyr,  I.  XXXIII, 
c.  X,  p.  377. 


LES  MAISONS  DE  SOISSONS  ET   DE   MIVET.        '  597 

précédent,  avec  lequel  il  eut  apparemment  quelque  rapport  de  parenté,  lut 
un  grand  plaideur  et  un  habile  jurisconsulte.  Philippe  de  Navarre',  fpil  avait 
eu  des  relations  avec  lui  après  la  mort  du  vieux  sire  de  Barulh  (i -j^î/i),  en 
parle  avec  l'Ioge. 

Les  inscriptions  luinulaires  de  Chypre-  mentionnent  une  Esciiivk  de  Kivei. 
femme  d'un  sieur  Bahin  (?).  L'année  de  sa  mort  est  inconnue,  mais  sa  tombe 
est  parmi  d'autres  qui  sont  toutes  du  xiv"  siècle.] 

'   Lion-  de  Phil'qqje  de  Nuvurn; .  c.  \i.i\.  'De  Mas-Latrie.  Iiisiitiil'ums  (h  CJiiijn-e , 

—  Assises  de  Jtrus.  1.  1.  p.  59..').  ii"  54 ,  p.  5-26. 


5Î)8 


LES   FAMILLES  D'OUTIIE-MER. 


LA   FAMILLE   DE   TOR. 


r.ÉNÉALOtilE  DE  LA  FAMILLE  DE  TOR. 

i)\\v  jr  ciois  avoii*  possrdt'  la  ville  de  Tor,  qui  est  un  port  sui'  la 
iuer  !!()Uî;e,  (|ni  est  d^'cril  |)ar  Belon  ^  en  ses  observations, 

.IK.W  LE  TOR  ou  DE  TOIt , 

seigneur  lic  Maïuiet^. 

espouse  Béatris , 

lîlle  de  Pierre,  sire  de  BaruHi. 


.IoFFRo\  PE  Ton , 
souscril .  iivec  In  qualittî  de  rhainbeiiaii 

du  royaviiiie  de  C.ypre, 

un  IJtri'  du  un  Henry,  de  l'an  1267^; 

il  espoiisc  : 

1=  Alix  .  rdlc  de  Jean  de  Troies; 

'  Bienvenue,  fille  de  Plnlippes  de  Caffran  . 

veuve  de  Bernard  d--  ]n  Baume. 


i.W.fiis 
nové  au  ^it 
de'Massuui 


JeW  DR  ToR  . 

espouse 
Esté  lé  nie , 
fdie  de  Jean 

dr  Siiissons. 


LEIUTE  DE  Ton. 


lÏËNAtP  , 

le   clia[uberl;in<l. 

PlUI.IPPE. 


.M  MUE  DE  ToR  , 

espouso  Amaury 
le  chambellan. 


mariée 
en  Arménie, 


ToriTERBLLE  , 

femme  de  Jean 

de  Giblet . 

seigiu-ur 

del'ilrs-. 


Helii^  . 

mariée 

à  Gautier 

le  Norman. 


.lorii!0\    DB  ToB,  B^LM^  de  Ton  , 

espouse  c-ipituse 

Estipnnetlo,  Jeanne, 

fille  de  Jean  fille  de  Paul 

du  Ple^si.  de  ^apk's. 

I 
.iii*\  DL  Tor,. 


Marie, 

Ali\  . 

espouse 
Guillaume . 

espouse  : 
1"  Pierre  (-happes- 

\i  comte. 

a"  Hugues  d'ibelin 

BlE\VENUK''', 

espouse  : 

1°  Laurens  du  Morf  ; 

'  Baudouin  de  Pi.juigny, 


Isabelle  . 

espouse 

Nicole  Cflrpns. 


EsciiivK  , 

espouse 

Robert 

de  Monigisart. 


l'stoil  en   Cypre  l'an  i3io''.  Il  fui  présent  an  niariage  coiilracti'  ])ai 


'   Beloii,  DhscrrdiiiiHs .  elc.  1.11.  i'.  i.wii. 
-  Lignages  d'inilrc-mer,  c.  xviii,  \\i\. 
'   /,//)«•  priiicip. 

"   Voii'  l.cx  Sclffiiciirs  lie  Piles  de  lu  Miti- 
soii  de  Giblel. 


'"  Lijiiiiiges  iV  outre -mer,  édition  Lnbbe. 
c.  \x;  (édition  Ueiijrnot,  c.  \xxii. 

"  Loipdnno.  1.  V.  p.  28:?:  Irad^  fronr. 
t.  II.  |..  3i-:!. 


LA   FAMILLE  DE  TOR.  •  509 

procureui'  eiiln>  Fernand,  prince  de  la  Morée,  el    Isnhcllc   dlliclin. 
l'an  1  3i  5  ^ 

Je  trouve  au  registre  des  fiels  de  Clianipajjne  de  la  (lluniihic  des 
(■omi)tes  de  Paris  ^,  un  Jean  de  Ton,  ehevalier. 

[GEOKFnoi  LE  Tort  [GofriiJus  Tortus)  souscrivit  un  acte  do  Baudouin  11.  du 
■i  mai  1  125  ',  qui  était  une  concession  de  |)rivilr'î{es  à  Sninl-)larc  el  au  (lo;;i' 
de  Venise,  et  un  antre  acte  du  même  roi'  eu  faveur  du  Saint-Séuulric. 
mars  1128.] 

Une  charte  d'Ame,  comte  de  Savoye,  de  Tan  1137-',  est  souscrite 
de  Raymond  de  Tors. 

[Albert,  Arbert  ou  Herbert  le  Tor  ou  le  Tort,  fut  témoin  d'un  accord  Au 
.Saint-Sépulcre'^,  du  8  juin  1  160;  d'un  acte  de  Hugues  d'iheliu ',  de  la  même 
année;  d'un  acte  de  Jean  Gotliman  *  (3  décend)re  1161);  du  roi  Amauri '■' 
(  1  h  mars  1171),  et  de  deu\  autres  actes  '"  sans  date. 

(]o^STA^CE  le  Tort  souscrivit  un  acte  du  roi  ArnaniM  ",  dr  juin   1  17/1. 

RoGEit  le  Tort  est  nuMitioimé  dans  nu  acir  de  son  fils'-,  dç  si'ntriiiliic  1  1  (i<). 

Geoffboi  le  Tort,  fils  de  Rojjer.j 

Gaufridus  Tortus  sousciil  un  litre  crAmaiiiy,  roy  <lo  Hiérusalein. 
pour  ceux  de  Pise'^,  de  1  an  i  1  (ig,  avec  les  grands  olficiers  du  rovauiuf. 

[En  septembre,  même  année,  il  assigna  à  l'abbaye  du  Monl-Tlialior  "  une 


//is/.  de  Ciiiistimlinople ,   I.  VII.  11"  18.  "   Qirtiil.  S.  Sepidc.  i]    loo.  n.  iu(). 

—  Buchon.  IlixI.  (le  (Jimulanliiiople,  etcA.  II.  '    (Mrliil.  S.  Sepiitc.  u°  i  (S/i .  jj.  339. 

|>- 374.  '"   (miIuI. S.  Sepulr.  Il"  iiH,  i'ï>?i,i).->.).i. 

'  Registre  «le  la  Chambre  des  coiiiples.  -(iy. 
loi.  97  I).  "    (mI.  diploiiKit.  n"  -ido.  |i.    (i/i. 

•   Fontes    reniin    ÀuMiiucaruiii ,    t.    \ll.  '''   Cod.  diplomiit.  n"  lOli.p.  :iu9. 

11'  /|i,  |).  (jh.  '■'■  Ugtielli,  Italia  sacra.  1.  IIF.  col.  /17/1. 

"   Cartiil.  S.  Sepulc.  n"  kk.  p.  83.  k-]^\  2'  édit.  t.  III,  col.  'kiCi. 

^  Preuves  de  l'Iiisl.  deSaroye,  p.33.3.î.  '*  ,Seli.  Paoli,6'of/.  di/jlownUA  .  m    iiiO. 

''  Cartul.  S.  Sepulc.  n°  1  i5.  p.  -218.  p.  -sot),  -mo. 

'   Cniiitl.  S.  Sepulc.  11°  05.  p.  i3r). 


COO  LUS  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

ri'iilr  amiuelli'  dr  i  ■>  Ix^sants  sur  son  casai  de  Manuclli,  pour  oljtciiir  la  resti- 
lulioii  d'uu  vilain  i|ue  son  pèro ,  Roger,  avail  donné  à  celte  église. 

Le  même,  prohahienient,  fut  témoin  d'un  acte  du  roi  Baudouin  IV ',  du 
I  '■'  mars  i  i  8  i  .1 

Vu\  annales  de  Marseille-  est  un  titre  de  Guy  de  Luzignan,  roy  de 
Hiérusalem,  donné  au  siège  d'Acre  [1189],  auquel  souscrit,  entre 
les  barons,  Gaufridls  ToRsrs  ou  de  Tors,  qui  pouvoit  estre  de  la 
mesme  laïuilie  qui  est  surnommée  de  Tor  [et  (jui  est,  vraisemblable- 
ment 3,  le  même  personnage  que  le  précédent]. 

Dans  le  caitulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Victor  de  Paris,  l'olio  181. 
est  un  titre  de  Mathieu  de  Montmorency  \  de  l'an  1209,  où  il  esl 
parlé  de  Hugues  de  Bailleul  et  d'EsTiENNE,  chevalier,  seigneur  de  Tob, 
Sipplianus,  miks  de  Tor,  qui  paroist  dans  un  autre  de  l'an  1226,  avec  sa 
femme  Richende,  où  il  se  dit  Stephanus  de  Tor,  miks. 

[Jean  le  Tor  ou  le  Tort,  le  premier  que  présente  le  tableau  de  Du  Gange, 
fut  témoin  d'un  acte  d'Otton^,  comte  de  Hinneberch  (octobre  iâo8);  le 
même  fut  envoyé  par  le  roi  Jean  de  Brienne  au  concile  de  Latran  (i2i5)'^, 
pour  Y  exposer  les  besoins  de  la  terre  sainte. 

(Ieoffroy  le  Tor  ou  le  Tort,  fils  de  Jean,  était  né  en  terre  sainte'';  puis  il 
alla  s'établir  en  Chypre  pour  an  grand  fief  que  lui  avait  donné  le  roi  Henri  I", 
et  fut  nommé  quelque  temps  après,  par  ce  prince,  chambellan  de  Chypre. 
C'était  un  personnage  considérable,  qui  fut  chargé  de  plusieurs  missions  im- 
portantes. En  11229  il  bit  député  par  les  barons  du  royaume  de  Jérusalem 
auprès  de  l'empereur  Frédéric  II  ^  pour  lui  demander  cpi'il  leur  envoyât  son 
(Ils  Conrad,  à  qui  appartenait  le  titre  de  roi.  par  sa  mère;  à  cette  condition 

'   Cod.  dijilomnt.  I.  I.  n"  3.  p.  283.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  \.  XXXI, 

-  Aniiiil.  de  Marseille,  p.  336.  C  vin.  p.  3if). 

'  Assises  de  Jénis.  édit.  Beugnot,  t.  I,  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIII, 

j).  li'dô.  noie  a.  —  Hist.  liliér.  de  la  France,  c.xiii.  XL,  p.  HSo  et  note  d,  p.  ioC.  —  Mar- 

t.  XXI,  p.  /i55.  tène,  shnpliss.  collect.  t.  V.col.  702  c,  717  d. 

''  Voir  les  Preuves  de  l'IIist.  de  Monlinor.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIII . 

n  ng.  c.  xui,  p.  38o. —  Marlène.  Ampliss.  coll. 

^  Cod.  diiiloimil.  n"  ga,  p.  97.  f.  V,  col.  702  c. 


LA   FAMILLE  DE  TOR.  •   .        601 

seule  Frédéric  pourrait  conserver  la  baille  ou  régence.  En  1282  il  se  joignit 
au  roi  de  Chypre  et  à  Jean  d'Ibelin  ',  contre  Riciiard  Filanjjieri,  luaréciial  des 
troupes  impériales.  En  1  2  33  il  fut  envoyé  à  Rome  par  les  barons  du  royaume 
de  Jérusalem  ^,  pour  faire  casser  par  le  pape  les  articles  de  la  paix  de  Cérines 
conclue  avec  l'empereur,  et  il  réussit  dans  cette  négociation. 

Sous  le  nom  de  Gaufredus  Taurus,  il  signa  comme  témoin  un  traité  d';il- 
liance  du  roi  Henri  I"^  avec  les  Génois,  du  2  décembre  i233. 

Il  fut  témoin  d'un  acte  du  même  roi,  de  l'an  12/17*.  ""  ''  porte  le  titre  de 
chambellan  du  royaume  de  Chypre. 

C'est  lui  probablement  qui  est  l'auteur  du  traité  de  jurisprud('n(<'  féodale, 
intitulé  le  Livre  de  Geojfroij  le  Tort^.  ^Messire  Jofrei  le  Tor  estoit  tenus  à  moull 
ttbon  plaideor  et  ancien  chevalier,  n  ainsi  qu'il  est  dit  dans  le  titre  même  de 
l'ouvrage. 

Gui  le  Ton  fut  témoin  de  l'acte  du  roi  Henri  \"  du  2  décembre  1233''.  Il 
y  est  nommé  Taurus,  comme  Geoffroi,  qui  a  souscrit  le  même  acte. 

Geoffroy  le  Tort,  le  quatrième  personnage  de  ce  nom,  était  le  petit-lils 
du  troisième  Geoffroy,  l'auteur  présumé  du  livre  qui  porte  son  nom^.  Il  ne 
nous  est  connu  que  par  le  chapitre  du  Lignage  dont  Du  Gange  a  présenté  le 
tableau. 

Jean  le  Tor  est  témoin  d'un  acte  du  roi  Henri  II  *,  de  janvier  1286.  Nous 
n'avons  pas  de  motifs  suflisants  pour  décider  si  ce  Jean  le  Tor  est  le  père  ou 
le  fds  du  (ieoffroy  précédent.  Le  fds,  qui  vivait  encore  en  i3i5,  comme  l'in- 
dique le  tableau,  a  pu  signer  un  acte  dès  l'an  1286;  le  père,  fds  du  troisième 
Geoffroy,  dont  le  père  vivait  encore  en  12 /l'y,  a  bien  pu  vivre  lui-même  jus- 
qu'en 1  286.] 

'   ContinuaL  de  GuilL  de  Tyi-,  \.  XXXIIl,  "  Assises  de  Jénis.  t.  I,  p.  /i33-/i5o,  et 

c.  xxvni,  p.  d^h. —  Martène,  AmpUss.  coll.  en  particulier  la  p.  6.35  et  note  a.  —  Hist. 

t.  V.  col.  710  c.  litlèv.  de  la  France,  t.  XXI,  p.  h-it) ,  656. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIIl.  "  De  Mas-Latrie.  Eixi.  ,k  Chypi-e,  t.  II. 

c.  XL,  xLi,p.  4o6,  607. —  Martène. -lw/j/is«.  p.  57. 
collecl.  t.  V,  col.  717  d.  '  Lahhe,  Alliance cliifjtwl.  etc.  l.  l.p.Sgo. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II,  !ih-2. —  As.si.'sesdeJérus.  1. 1,  p.  635  ,  note  a. 

p.  57  et  note  i.  —  Hisl.  littér.  de  laFrance,  t.  XXI,  p.  65(i. 

'  Labbe,  Alliance chron.  etc.  \..\\,^.(>h^.  °  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  ()7o. 


76 


(,(1-2  m:s  familles  DOUTHE-MER. 


LA    FAMILLK   DE   VIDAL 


Jaques  Nioai,  (on  latin  Vilah's)  se  trouva  en  l'an  ia5o  |  février J  à 
l'assemblée  fjénérale  des  liaroiis  du  royaunn-  de  Hiérusaleni'  que  le 
seigneur  d'Arsur  fit  faire  en  la  ville  d'Acre. 

Il  paroisl  encore  en  un  titi'e  d'Henry,  archevesque  de  Nazaretli,  de 
l'an  l'iôg  [2/1  octoljre-],  au  cartulaire  de  Manosque. 

11  espousa  Marie  de  Pi(|uiony  \  fdle  de  Baudouin  de  Piquigny  et 
d  Isabel  de  Maraciée. 

[JAQUES  VIDAL.) 


Thomas  Vidal.  Jeab  Vidal.  Remond  Vidal. 


James  I  ou  .licQLE^]  Vidal.  [ÎN.]  Vidal. 

[Dans  l'intervalle  des  années  1  35o-i  '277,  on  voit  Jacques  Vujal,  Vidaxs  ou 
Vital,  figurer  comme  témoin  dans  des  actes  de  princes  ou  de  personnages 
(Considérables,  et  prendre  part  lui-même  à  des  ulTaires  importantes. 

Il  souscrivit  un  acte,  du  11  février  iibli  de  Jean  Marrain  \  chevalier 
d'Acre.  II  fut  témoin,  comme  membre  de  la  haute  cour  du  royaume  de  Jéru- 
salem, de  l'acte  (q-j  septembre  1  2  5.4  ^)  par  lequel  Julien,  seigneur  de  Sajette, 
mit  les  frères  de  l'Hôpital  en  [)Ossession  d'un  casai  (pi'il  leur  avait  cédé.  Il  fut 
encore  témoin  d'un  acte  de  Jean  Laleman",  seigneur  de  Césarée,  du  1"  mai 

12.55. 

Vaincu  et  pris  par  les  Turcomans,  en  1  '260  '',  il  fut  racheté  peu  après.  Dans 

'  Assises  (le  Jéiiis.  t.  11,  c.  xiii,  p.  246,  '  Cod.  diploiiiat.  n°  17,  p.  290. 

.S62.  '   Cod.  diplomat.  n°  la/t,  p.  iklt. 

'   Ciniul.  Mttnosq.  —  Cod.  diplomat.  l.  I,  *   Cod.  diplomal.  n°  i8i_,  p.  228. 

11°  lo.î ,  p.  i(i;î.  '  Conlinuat.  de  Giiill.  d«  Tyr,  1.  XXXIV, 

'  Lignages  d' outre-mer,  c.  x\,  Awii.  c.  m,  p.  hkh. 


LA  FAMILLE  DE   VIDAL. 


r.o;s 


ce  récit,  il  est  appelé  le  comte  Jacques  Vidons.  Depuis  cette  époque,  il  sous- 
crivit plusieurs  titres  :  un  accord  entre  le  Temple  et  l'Hôpital  ',  du  i  9  décembre 
1262;  un  acte  de  Raoul  de  Baruth-,  seijjueur  de  la  Blanchegarde  (3  mars 
1265);  du  roi  Hugues  111  %  de  l'an  i2(iç);  de  Balian,  seigneur  d'Arsur '. 
même  année.  Dans  cet  acte  Balian  le  nomme  parmi  ses  hommes  ou  vassaux. 
La  même  année,  lorsque  Hugues  III,  déjà  roi  de  Chypre  depuis  1267,  ré- 
clama, dans  l'assemblée  d'Acre,  le  titre  de  roi  de  Jérusalem,  contre  les  pré- 
tentions de  Marie  d'Antioche,  Jacque  Vidans^  fut  chargé  par  les  honniies 
libres  du  royaume  de  Jérusalem  de  porter  la  parole  en  leur  nom,  et  de  dé- 
clarer qu'ils  acceptaient  connue  roi  de  Jérusalem  le  prince  Hugues  III.  Le 
1  1  mars  1270,  il  fut  témoin  de  la  révocation  d'un  accord''  entre  les  irères 
de  l'Hôpital  et  l'archevêque  de  Nazareth.  En  1378,  il  fut  envoyé  au  concile 
de  Lyon''  avec  d'autres  notables,  au  nom  de  Hugues  III.  En  1277.  après  que 
le  roi  Hugues  eut  pour  ainsi  dire  renoncé  à  la  royauté  de  Jérusalem,  en  re- 
fusant de  se  montrer  au  peuple  d'Acre,  lorsque  Roger  de  Saint -Se  vérin  se 
présenta  comme  baile  du  royaume  au  nom  de  Charles  d'Anjou  ■\  Jacques  Vidal 
fut  nommé  par  Roger  de  Saint-Severin  maréchal  du  royaume  de  Jérusalem. 
Depuis  cette  époque  nous  ne  savons  plus  rien  de  ce  personnage. 

Dans  le  même  temps  vivait  Bie.wenu  de  Vidal,  syndic  procureur  de  la  com- 
mune d'Ancône.  qui  est  nonnué  dans  un  acte  de  Jean  d'Ibelin  ",  seigneur 
d'Arsur,  du  10  août  1257. 

Nous  ne  pouvons  dire  s'il  se  rattachait  par  (pKdi|ue  lien  à  la  famille  des 
Vidal.  I 


'   Cod.  (liploinat.  n"  lU-i,  p.  179. 
-  Cod.diploiiiat.  n°  i46,  p.  182. 
'•  Cod.  diplomat.  n°  167,  p.  188. 
'  Cad.  diplomat.  n°  1/19,  p.  lyu,  191. 
*  Assises  de  Jériis.  I.  H ,  p.  /i  i  lî-Zi  1  9.  — 
Documents  relatifs   ii    ta    successibiUti' ,    etc. 

c.  XU-WIl. 


"  Cod.diploiiuit.  n°  i5i.  p.  194. 

'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 
c.  xvu.  p.  i64. 

*  Continuai,  de  Ciuill.  de  Tyr.  I.  XXXIV. 
e.  xxxni,  [).  479.  —  Marin.  Sanul.  Secretu 
fidcl.  I.  III,  part.  12.  c.  xvi 

'  Cod.  diplomat.  n°  l'ia,  p.  i58 


p.  227.  aa8. 


76. 


cm  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LA    FAMILLE   CHAPPE 

or    ZAPPE.] 


[Ln  nom  de  celte  famille,  qui  paraît  avoir  joué  un  assez  fjrand  nMe  à  Glivpi'e. 
se  rencontre  fréquemment  parmi  les  alliances  des  familles  de  Brie  et  de  Mi- 
mars. 

Pierre  (Ihappe  est  cité,  au  mois  de  novembre  1210',  dans  un  acte  du  roi 
Hugues  I"  de  Chypre;  puis  nous  le  voyons  signer,  le  1 3  juillet  1917,  un  acte 
de  Bertrand  de  Margat;  en  l'année  1219-  il  se  trouvait  au  premier  siège  de 
Damiette,  en  compagnie  de  Philippe  de  Navarre  et  de  Baoul  de  Tabarie.  Il 
|)araît  s'être  marié  deux  fois,  puisque  nous  voyons,  vers  1280^,  sa  veuve 
Guaille  et  sa  tille  Alix  épouser  les  deux  frères,  Anceau  et  Jean  H  de  Brie*. 

Nicolas  Chappe  paraît  le  16  février  i33(),  dans  le  traité  conclu  l'nire 
Hugues  IV,  roi  de  Chypre^,  et  la  république  de  Gènes.  Il  eut  une  iille 
nommée  (jile,  qui  épousa  Baimond  de  Mimars. 

Paul  Chappe  occupait  la  charge  de  bouteiller  de  Chypre  quand  nous  le 
voyons  nommé',  le  8  novembre  i/i63'',  dans  des  lettres  de  sauf-conduil  ac- 
cordées à  plusieurs  Cypriotes;  il  semble  être  le  même  que  Paul  Zappe,  qui 
fui,  en  ihik,  vicomte  de  Nicosie  et  sénéchal  du  royaume.] 


[LA   FAMILLE   DE   GOURRL 


[Nous  ne  connaissons  que  quatre  membres  de  cette  famille,  qui  donna  de 
grandes  preuves  de  dévouement  à  la  reine  Charlotte,  et  qui  possédait  en  tief  le 
village  de  Gurri.  dans  le  district  dOrini  : 

'    C«/(m/.  S.  iVyjH/f.  11°  17C.  |).  3i5.  *   Voir   le  taljlenu  géiiéal.    des   de  Bric. 

'  Cod.  dijiloiiwi.  n"  106.  p.  1  i.'S.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  i58. 

'  Assises  de  Jf'riis.  t.  1.  p.  b-2[>.  "  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  lafietnote  5. 


LA   FAMILLE  DE  LANGEES.  605 

Jacques  de  Gourbi  était  vicomte  de  Nicosie  nu  mois  de  novembre  i/i33';  il 
fut  mis  à  mort  le  i"  mai  i/iSy,  ])ar  ordre  de  Jacques  II,  contre  les  préten- 
tions ducjuel  il  s'était  prononci': 

Perrot  de  Gourri,  noble  varlet,  que  nous  ne  connaissons  que  par  son  épi- 
taphe^; 

Thomas,  qui,  en  i  658  ^,  prit  également  parti  pour  la  reine  Cbarlotte  contre 
le  prince  Jacques. 

Pierre  Gourbi  est  cité  dans  une  lettre  du  grand  maître  de  Rliodes  portant 
la  date  du  8  novembre  i4G3  *;  en  l'année  1676,  il  était  suspect  à  Venise.] 


[LA   FAMILLE   DE   LANGEES 

ou  LANGLOIS.] 


[Cette  famille  ne  paraît  qu'à  partir  du  xiv'  siècle  '•'. 

Simon  Langles  ne  nous  est  connu  que  par  la  dalle  tumulaire  de  sa  iemme. 
Marguerite  Escaface,  morte  en  i33i. 

Pierre  Langles,  sur  le(|uel  nous  ne  possédons  iju'un  renseignement  sem- 
blable, avait  épousé  Marie  de  Gras,  qui  mourut  le  18  avril  i/i38  ". 

Eudes  L\nglois,  cbambellan  de  Cbypre,  assiste,  le  18  juin  1/169,  à  l'ac- 
cord de  la  reine  de  Cbypre  avec  la  cour  de  Savoie;  il  est  encore  cité,  le  8  no- 
vembre de  l'année  suivante  '',  dans  des  lettres  de  sauvegarde  accordées  par  le 
grand  maître  de  Rhodes  à  plusieurs  Cypriotes. 

Arthur  de  Langlois  est  mentionné,  le  1"  juillet  liyi,  dans  une  Idtre  du 
grand  maître  de  Rhodes  ^ 

Jacques  de  Langlois  était  interprète  de  la  reine  Charlotte  et  fut  diargé  par 
elle,  le  7  mars  i/i85,  de  demander  au  duc  de  Savoie  la  ratification  du  Irailé 
du  2  5  février  °.] 

'   De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  17.  'De  Mas-LaUie.  Inscviplioim  de  Chypre, 

•  De  Mas -Latrie,   Inscripl.  de  Chypre,  p.  bih. 

p.  5io.  ''  DeMas-Latn'e, /hsc)-.  (/eC/i^/j>r, p. 5i,^. 

'  Ghron.  de  Georg.  Bustroii.  —  De  Mas-  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  i-îà. 

Latrie,  t.  ill,  p.  85.  'De  Mas-Lati-ie,  t.  III,  p.  127. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  126,  127.  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  162. 


606  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


[LA   FAMILLE  DE  NAVARRE.] 


I  Cetti^  l'aiiiillc  iiil  illuslrée  dès  les  premières  années  de  son  établissement 
111  CJivpre  par  in  l)ravoure,  l'éloquence  et  la  science  féodale  de  Philippe  de 
Navaiiiie.  le  plus  célèbre  de  ses  membres,  qui,  entre  les  années  1219  et  126/1, 
joua  un  rôle  très-considérable  dans  toutes  les  afi'aires  du  royaume,  et  donna 
son  nom  à  l'un  des  livres  des  Assises. 

Nous  trouvons  ensuite  : 

Balian  iiE  Navarre',  mentionné  dans  un  acte  du  roi  Hugues  III.  au  mois 
de  novembre  1  a 69  ; 

Balliaix  de  Navarre-,  peut-être  le  petil-tils  du  précédent.  |)arail  en  i3i^8, 
dans  un  acte  de  Hugues  IV,  roy  de  Chypre; 

Barthélémy  de  Navarre  fui  tué  le  '-j  juillet  1  426^.  à  la  bataille  de  Cliiero- 
kitia; 

Eudes  de  Navarre,  chevalier,  ne  nous  est  connu  que  par  sa  dalle  luiiiulaire. 
qui  se  voit  oncorc  à  Nicosie  '.] 


[LA    FAMILLE    ANTIAUME.j 


I  Les  Antiaumes  étaient  une  des  familles  franques  les  plus  anciennes  et  le  plus 
honorablement  connues  en  Orient;  cependant,  au  temps  du  roi  Ainaury^,  ils 
étaient  encore  comptés  dans  la  bourgeoisie.] 

'    Cod.  dipltimul.  Il    i/i,S,  [).  i/i().  *   De  Mas-Lalrie,  Imcriptionn  de  Chypre, 

'  De  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Chypre,  l.  II.  p.  Sai. 
p.  179.  ^  De  Mas-Latrie,  Inscription''  de  Chypre, 

'  Cliron.  (le  Strariibakli.  —  De  Mas-La-  p.  527. 
ii-ip.  I.  [L  p.  53(|. 


LA   FAMILLE  DE  (lAlJUELLE.  60^ 


[LA    FAMILLE    BONVOISIN. 


[Cette  famille  était  d'origine  génoise  et  possédait  la  seigneurie  di-  Queiliie  '. 
BAt;DOL'I^-Bo^vo^sI^'^  se  joignit  en  laSa  au  roi  de  Chypre  et  à  Jean  d'Ibe- 
lin  conire  Richard  Filangieri.] 


[LA   FAMILLE   DE   CHENECHY, 


IGmvain  iiE  Cheneciiï,  niarié  à  Herraeline  deSoissons.  prit  en  i  sq8  le  parti 
de  Frédéric  11  contre  Jean  d'ibelin,  seigneur  de  Baruth;  il  l'ut  un  des  tjuatre 
baillis  du  royaume  de  Chypre  pour  Frédéric  II  ',  et  après  la  défaite  de  Ni- 
cosie, -ih  juin  i2-2(},  il  se  retira  au  château  de  la  Candare  (kanlaraj.  où, 
avant  été  assiégé,  il  fut  tué  d'un  coup  de  llèche.] 


[LA   FAMILLE   DE   GALRELLE 

ou   GAURELÉE.J 


I  Les  noms  de  plusieurs  membres  de  cette  famille,  l'une  des  plus  considérées 
de  Cliypre,  se  trouvent  parmi  les  alliances  de  Mimais  et  du  Morf. 

'  ])c\\as-La{rie,  Insir.de  Cliypre, [).o'2-].  ^  GuiUinuat.  de  Giiill.  de  Tyr.  L  XXXIII, 

"-  Continuât.  deGuilI.  de  Tyr,  I.  XXXIII.         .-.  m.  p.  :î68. 

C.   XWIM  ,  [J.   896. 


r,08  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Guillaume  de  Gaurelée  eut  de  son  mariage  avec  N.  une  fille,  Alix,  qui  épousa 
Jean  de  Mimars. 

Gauthier  de  Gaurelée  épousa  Esliennelte  de  Mimars  et  en  eut  Douce  de 
Gaurelée,  mariée  en  premières  noces  à  Jean  de  Firpiigny,  et  en  secondes  à 
Pierre  de  Giblet. 

Henri  de  Gaurelée  épousa  Isabeau  du  Morf,  et  en  eut  trois  filles  :  Jeanne, 
mariée  à  Jean  de  Brie;  Catherine,  qui  épousa  Simon  Beduin:  et  Sibvlle. 
mariée  à  Boémond  de  Giblet. 

Raymond  de  Gaurelée  épousa  Marie  de  Mimars. 

Jean  de  Gaurelle  fut  un  des  seize  seigneurs  nommés  le  i6  novembre  iSôg 
pour  la  révision  des  Assises'.] 


[LA   FAMILLE   DE   GORAP.J 


[Famille  appartenant  à  la  haute  noblesse  cypriote;  le  plus  connu  de  ses 

membres  fut  le  célèbre  Jean  de  Gorap,  meurtrier  de- Pierre  I"  de  Lusignan. 

Les  noms  de  peu  de  membres  de  cette  famille  sont  parvenus  jusqu'à  nous.] 


[LA   FAMILLE   LAMBERT.j 


[Famille  d'ancienne  chevalerie  d'Orient*. 

Balian  Lambert,  chevalier  cypriote,  mourut  en  i338^.] 

'   Assises  de  Jérus.  t.  I,  p.  6.  '  De  Mas-Latrie.  Inscriptions  de  Clnjprc , 

^  Assises  de  Jems.  l.  II.  p.  66Zi.  p.  5i3. 


LA   FAMILLE  DE  PROVANNE.  '        609 


[LA   FAMILLE   LE   JAUNE. 


I  Cette  i'aniille  paraît  avoir  été  primitivement  en  Syrie,  car  nous  voyons 

Barthélémy  le  Jaune,  baron  d'Antioche,  signer,  le  i"  avril  i  ■>  r  5  '.  un  acte 
(le  Raimond  Rupin. 

PiERiiE  LE  Jaune-,  chevalier  cypriote,  en  i3i6,  accompagna  en  Aragon 
Marie  de  Lusignan,  mariée  au  roi  Jacques^.  Plus  tard,  il  est  mentionné,  en 
1.S32.  dans  une  lettre  de  Hugues  IV  à  Boccace. 

Nous  savons  par  son  épitaphe  *.  qui  se  voit  encore  à  Chy|)re,  qu'il  mourut 
le  9  avril  i  3/j3.] 


[LA   FAMILLE   DE   LA   PRADELLE.J 


[Famille  considérable  de  Chypre. 

Raimond  de  la  Pradelle  fut  archevêque  île  Nicosie^  entre  les  années  i3ti;! 
et  1367.] 


[LA    FAMILLE   DE    PROVANNE. 


[C'est  une  branche  de  la  famille  piémontaise  de  ce  nom  qui  vint  s'établir  en 
Chypre  et  y  posséda  le  fief  de  Comy,  aujourd'hui  Coni,  à  trois  lieues  de  Bafo. 

'   Cod.  fliptoiiiat.  (.  m.  [,.   U)(i.  Il"  loa.  '  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  i65. 

!)■  107.  '  De  Mas-Latrie, /nso.r/e6'/(i//;;'e,[j.  .5  j  I. 

"  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  70.3.  °   Voir  Les  Archevêques  de  Nicosie. 

77 


(JIO  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

HoDBADE  DE  Provanne  était  chambellan  du  roi  de  Chypre  el  est  mentionné 
avec  cette  cjualité  dans  un  acte  du  roi  Jacques  I"',  le  16  août  iSgô. 

Yblin  Provanne,  sur  qui  Jacques  II  confis(|ua  le  iief  de  Comy,  en  iûo8, 
pour  en  gratifier  révê(jue  latin  de  Paphos-,  est  \c  dernier  dont  nous  rencon- 
trions le  nom.] 


[LA    FAMILLE   PRÉVOST. 


I  Philippe,  Thomas,  Jacques  et  Raimond  Prévost^  sont  les  seuls  membres  de 
cette  famille  sur  lesquels  nous  possédions  quelques  documents.] 


[LA   FAMILLE   DE   LA    KEMELLE. 


I  Cette  famille  a  donné  un  vicomte  de  Nicosie  en  1286*.] 


[LA   FAMILLE   DU    ROLVKE. 


I  Nous  savons  que  cette  famille  possédait  le  fief  d'Avelloiics.  aujourd'hui  ire- 
loiiii,  dans  le  district  de  Morpho  ^. 

Hélie  du  Rouvre,  seigneur  d'Avellones,  luil  une  ïille  nommée  Isnhellf,  (pii 
épousa  Laurent  du  Plessis,  sire  de  Loriaque.j 

'   De   Mas-Latrie,  Histoire    de   Chypre,  t.    1,    p.    /igô.    '196.    .5o().    h'Mi .    li^iS. 

Lll.p.  /12S.  539. 

*  De  Mas-Lalrie ,  Inscriptions  de  Chypre,  '  Assises  deJénis.  t.  Il,  p.  357. 

]).  5i  1.  *  Voir  le  tableau  généaloffi(|Up  de  Li  Jh- 

'  De  Mas-Lalrie,   Histoire   de    Chypre,  mille  Du  Morf. 


LA   FAMILLE  VISCONTE.  •         611 


[LA   FAMILLE   DE   VERNY. 


[Cette  famille  possédait  le  fief  de  la  Gride,  près  de  Cérines  '.  Les  noms  do 
Jean  et  de  Henry,  à  la  date  de  l'année  1287;  de  Jean  de  Verny,  en  i33o;  de 
Philippe,  femme  de  Jean  de  Brie;  enfin  ceux  de  Balian,  de  Locis  et  d'AcuET 
DE  Verny  2,  fils  de  ce  dernier,  en  l'année  1/168,  nous  sont  seuls  parvenus. 
Pliébus  de  Lusignan  avait  épousé  en  premières  noces  une  fille  de  la  maison 
de  Verny.] 


[LA   FAMILLE   VISCONTE 

ou  VISCOINTL] 


[Guillaume  VlscoNTE^  homme  du  roi  Henry  de  Chypre,  fut  un  jurisconsulte 
célèbre  de  son  temps,  et  se  livra  avec  Philippe  de  Navarre  à  l'étude  du  droit 
féodal.  Nous  le  voyons  paraître,  le  10  juin  taSa*,  dans  un  acte  de  Henry  1". 
puis  dans  un  autre  du  même  prince,  du  mois  d'avril  ia3/i.  Vers  laSo,  après 
la  prise  du  château  de  Cérines,  il  était  devenu  membre  de  la  haute  cour. 

Ravmom.  ViscoNTE^  eut  de  son  mariage  avec  N.  une  fille  nommée  Eschire, 
qui  épousa  Simon  du  Four.] 

'  De  Mas-Lalrie,  Hist.  de  Chypre,  l.  L  '  Assisesde  Jcms.tl.p.b-2b;  c.  xxxviii. 

p.  1 64,  896,537.  p.  5i5. 

-  De  Mas-Lati-ie,  Hist.  de  Chypre,  t.  II,  '  De  Mas-Lalrie,  t.  11,  p.  06. 

p.  678,  676.  ^  Voir  le  tableau  de  Z,«/rtHii7/erfe6Wyy//'"» 


77- 


(112 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


I  11  nous  l;iii(lrail  ciicori'  pailci'  d'un  assez  |;raiul  nombre  tic  laiiiillcs  (|ui  un) 
joué  un  rôle  considérable  tant  en  Syrie  (ju'à  (Ihypre,  et  que  Du  Gange  a  éga- 
lement passées  sous  silence.  Malheureusement  nous  sommes  loin  de  posséder 
sin-  leur  com|itc  des  documents  assez  complets.  A  peine  les  noms  d'un  jjefit 
nom])re  de  membres  de  chacune  de  ces  familles  sont-ils  parvenus  jusqu'à  nous, 
soit  par  des  inscriptions  tumulaires,  soit  par  les  actes  où  nous  les  trouvons 
mentionnés.  Nous  nous  bornerons  donc  à  donner  la  liste  des  principales  fa- 
milles fixées  en  Syrie  ou  à  (ihypre,  et  qui  ne  peuvent  être  le  sujet  de  notices 
particulières  dans  ce  livre  : 


DE  De  ' 


De  Bures  ou  Buri';  de  Cammebdas'-;  nu  Crat*;  de  Pdv  LAUliE^T'' 
DE  Farabeu'";  de  Deveibe":  de  Guivides*;  de  Gosta'-";  de  Gras'";  de  Labre":  de 
Maimendoiv '-;   DE  Sourd-Val'^;   de  Morabite '';  de   la  Tour '^;   de  Venaire"': 
DU  Forn''^;  DE  Po^sA^  ou  Poazaa'^;  de  Thenoury'^.] 


'  (!o(l.  ilijiloiiKit.  [).  io2.  —  Voir  aussi 
Les  Connétahks  de  Jcriisaleiii. 

"  De  Mas-Ij,'ili'ie.  Inscriplions  (h  Clii/pre , 

]'■  5o7- 

'   Cod.  (lipliïtniil.  Il'  18.  p.  ly. 

'   Cod.  dijiloniiit.  n"  3 3.  p.  a'i. 

•''  De  Mas-Latrie,  Inscriplions  de  CJii/pre, 
|i.  5i6. 

'  De  Mas-Lalrie,  t.  III,  p.  065.  666. 

'  De  Mas- Latrie,  Inscriplions  de  CJn/pre. 

*  Voir  Les  Princes  liluhires  de  Galilée. 

'   Cjod.  diplniiKil.  11°  1  96  .  ]).  •!  1  1 . 

'"  De  Mas-Latrin,  Inscriptions  de  CJujpre . 
p.  5-25,  ôag. 


'  '   De  Mas-Latrie ,  Inscriptions  de  Ctii/prc. 

''^  Cod.  diploinal.  11°'  lO],  lo-i,  p.  106. 
107. 

"  Voir  Les  Grands  ojjiciers  d'Antioclic. 

"  Voir  Les  Maréchmur  de  Chypre. 

"   Cod.  diplomnt.  n"  100.  p.  io5. 

'"  Voir  les  tableaux  généalogiques  des 
Miiuars  et  des  Piquigny. 

"   Voir  au  (abloau  do  Lu  //'mille  de  Cni/- 

plldS. 

"  De  Mas-Latrie.  Inscriptions  de' Chijine . 
p.  5)7. 

'"  De  Mas-Latrie  .  In.tcrijiiimis  de  Clii/pre . 
p.  519,  5aG. 


LES  FAMILLES  ETABLIES  A   VENISE.  '         613 


[LES   FAMILLES   ÉTABLIES    A   VENISE.] 

LES  FAMILLES  QUI,  APRÈS  LA  PRISE  D'ACRE,  VINRENT  S'HABITUER  A  VENISE. 

SOUS  PIERRE  GRADENIGO,  DOGE  DE  VEMSE, 

ET  FURENT  ADMISES  AU  GO.NSEIL'. 


Les  Lycm,  aussi  bien  que  les  autres,  ne  voulurent  pas  entrer  dans 
le  port  de  Venise  qu'on  ne  les  tist  auparavant  du  grand  conseil,  ce  qui 
leur  fut  accordé  le  i"  jour  de  may,  en  l'an  1-296,  à  cause  des  grands 
biens  qu'ils  avoient  apportez  avec  eux.  Ils  ])ortoient  pour  armes  :  f/V/:(/y 
à  la  bande  d'or  chargée  de  trois  roses  de  gueules.  Mais  le  fds  de  celui  qui 
fut  fait  du  grand  conseil  ajouta  un  lyon  rampant  d'or,  qu'il  l)risa  de  la 
bande.  Les  autres  ne  le  prirent  pas. 

Les  Marmore  furent  pareillement  faits  du  grand  conseil  au  uu'sme 
temps  f[ue  les  autres,  et  portoient  handé  d'or  et  de  sinople  de  six  pièces. 
Cette  famille  finit  en  la  personne  (I'Andrev  Marmore,  estant  oflicial  atli 
pan  ni  d'oro,  l'an  1  i  1  6. 

Les  Benedetti  ou  Benetti  lurent  aussy  laits  du  gi'and  conseil.  Ils 
portent  losange  en  pal  d'or  et  de  sable. 

Les  MoLiM  d'Oro,  ainsi  appeliez  parce  qu  ils  j)orteHl  pour  armes  : 
d'azur  à  une  roue  de  moliii  d'or,  à  la  difféi'ence  des  autres  Molini  de 
Venise,  qui  portent  j»a/-<(/  d'argent  et  de  gueules  à  la  roue  de  moJin  de  l'un 
et  ïautre,  furent  pareillement  faits  du  grand  conseil. 

Les  BoNDUMiERi  ou  BoNDiMiER  fureut  faits  du  grand  conseil  cdinrue 
'  Exilait  (l'un  manuscrit  contenant  le  catalogue  des  familles  de  Venise. 


61Û  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

les  autres.  Ils  poiieut  couppé  d'azur  et  d'argenl,  à  la  bande  de  l'un  el 

l'autre. 

Les  Barisani  furent  premièrement  nommez  Barassi,  et  vinrent  d'Acre 
à  Venise,  où  ils  furents  faits,  comme  les  autres,  du  grand  conseil.  Le 
])remier  de  ceux-là  fut  M.  Nicolas  Barisan.  Cette  famille  portoil  d'or  à 
q'ualre  ondes  d'azur  en  bande,  et  est  à  présent  éteinte  '. 

Les  SuRiANi,  qui  s'habituèrent  pareillement  à  Venise  et  furent  faits 
du  grand  conseil,  y  firent  deux  branches,  dont  l'une  porte  pour  armes  : 
couppé  de  sable  et  d'argent  à  la  croix  ancrée  de  l'un  et  l'antre;  et  l'autre, 
d'argent  couppé  de  sable,  à  la  croix  ancrée  de  l'un  et  l'autre. 

Les  Bon  Insegna  s'établirent  à  Venise,  et  furent  faits  du  grand 
consed  comme  les  autres.  Cette  famille  portoit  bandé  d'or  et  de  gueules 
de  six  pièces,  et  finit  en  la  personne  de  Gerommo  Bon'  Insegna.  l'an  1821. 

Les  Brixi  ou  Brizi,  vinrent  avec  les  huit-  autres  familles  qui  se  re- 
tirèrent d'Acre  à  Venise,  et  furent  faits  du  grand  conseil.  Ils  portoient 
eschiqueté  d'argent  et  de  sinople  (al.  d'azur).  Cette  maison  finit  en  l'an 
i365,  en  la  personne  de  Domenico  Brizi. 

'  Voir  Les  Seigneurs  de  Naples  el  d'Ibe-  fvsept  autres  familles;''  mais  par  le  récil 
liii,  même  on  voit  qu'il  y  en  a  huit,  outre  tes 

■  Le  manuscrit  de  Du  Gange  porte  cries        Rrixi. 


LES   GRANDS   OFFICIERS 

DU    ROYAUME    DE    HIÉRUSALE.M. 
LES  SÉNESCHAUX. 


[Sur  les  fonctions  du  sénéchal,  qui  était  le  premier  officier  du  royaiiiiie, 
voir  Joan  d'ibelin',  Assises  de  la  haute  cour,  c.  cclvi.] 

Baldric  est  qualifié  séneschal  [dapifer)  du  duc  Godeiroy  par  \lhert 
d'Aix-;  mais  je  doute  qu'il  ayt  esté  séneschal  du  royaume. 

[Dans  le  premier  des  deux  passages  cités,  Baldric  est  dit  être  attaclié  a  la 
maison  du  duc  Godefroy,  ex  familia  ducis.  Dans  fe  second,  if  est  nonmié  sans 
aucune  (pialification.  Ni  dans  i'un  ni  dans  f'autre  on  ne  fui  donne  fe  titre  de 
dapifer. 

Hugues  de  Saint -Omer,  second  prince  de  Galilée,  tut  lait  sénédial  du 
royaume  par  Baudouin  1"^. 

IsAAc  souscrit  un  acte  de  la  reine  Mélissende,  de  l'an  i  i 'j(j  \  av^,-  cette 
rjuafification  :  dapifer  regiœ  curiœ. 

Jean,  dapifer  régis,  est  témoin  d'un  acte  de  Gibefin,  chevalier^,  vers  1 160. 

Gui  LE  François,  frère  de  Philippe  de  NaplesS  fut  témoin,  comme  séné- 
chaP,  d'un  acte  du  roi  Amauri.  du  16  juillet  1  16^.] 

'  Amsex  de  Jériis.  t.  f,  |).  ^07.  iog  et  '  Cod.  diplomat.  t.  I.  11"  -jG.  |).  .k).  /i8fl. 

note  a,  élit.  Beug-not.  —  Et.  de  Lusignan,  687. 
Smécltaiu: ,  etc.  fol.  (3(3.  '   Qaiul.  S.  Sepulc.  n"  '.ui!*.  \>.  •l'-i'] 

•   41lj.  Aquensis.  I.  II.  c.  Il;  I.  VI.c.  x\v.  '    Voir  Les  Seigneurs  de  i^aijlex. 

"'  Et.  (le Lusignan.  5eWc/(««.r.  e(c.  loi. (jtj.  '  Cartul.  S.  Sepulc.  u'  iltli .  \>.  ■>(>■/■ 


t)16  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Miles  de  Plancy,  seiijncur  do  Mouirôal,  fut  créé  sénesclial  du 
loyauiue  do  Hiérusalem  par  le  roy  Aniaury ',  dont  il  estoit  parout,  et 
sous  lequol  il  leiioit  cetto  dignité  en  Tan  1168,  1169,  comme  on 
recueille  de  quelques  titres  de  ce  roy-  en  faveur  de  ceux  de  Pise  et 
d'Amalfi,  qu'il  souscrivit. 

Gérard  de  Ridefort,  chevalier  flamen,  qui  fut  grand  niaistre  du 
Temple  et  qui,  tué  dans  le  combat  de  l'an  1  188,  est  qualifié  sénes- 
chal  du  roy  dans  l'histoire  manuscrite  des  guerres  d'outre-mer  ^. 

[Nous  ne  l'avons  pas  trouvé  avec  cette  rpialification  dans  les  Continuations 
de  (iuiliaume  de  Tyr  *  et  leurs  nombreuses  variantes.] 

.JossELr\,  IIP  du  nom,  comte  d'Édesse,  tint  la  mesme  dignité^  sous 
le  roy  Baudouin  III,  son  neveu  [au  moins  depuis  1 17(1  ^]. 

11  vivoit  encore  l'an  1  tgo,  en  laquelle  année  il  souscrit,  avec  la 
mesme  qualité,  un  titre  du  roy  Guy  de  Luzignan,  qui  se  voit  aux 
Annales  ecclésiastiques  de  la  ville  de  Marseille,  du  P.  Guesnay  ^  où 
son  nom  est  mal  escrit,  Tiscellinus  au  lieu  de  Joscelinvs. 

[Obertus  Nepos,  témoin  d'un  acte  du  roi  Conrad,  niarf|uis  de  Montferrat*, 
(lu  7  mai  1191,  est  qualifié  sénéchal  du  marquis. 

Raoul  de  Tadabie  ou  de  Tibériade,  frère  de  Hugues  de  Tabarie,  signe,  en 
mialité  de  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem'',  des  actes  de  1  19^  à  1217. 

Raimoind  de  Giblet,  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem,  fut  dépossédé  de 
.sa  charge'"  au  moment  où  Alix  fut  reconnue  reine,  vers  19/io.J 

Geoffroy   de    Sargines,  chevalier,  ayant  accoliipagné  le   roy  saint 

'   Willelnuis  Tyr.  1.  XXI,  c.  iv.  —  Voir  '  Cod.  diplomat.  11°  60,  p.  61.  —  Et.  de 

Les  Seigneurs  de  Montréal.  Lusignan,  Sénéclimi.r,  etc.  foi.  66  v°. 

"   Ughelli,   Ittdiii  Sacra,   i.  III.  j).  iy.î.  '  Guesnay,  Prov.  Massil.  annal,  p.  33fi. 

t.  VU.  p.  070.  '   Fontes  rernm  Anstriacar.  t.  XII.  n°  76. 

'   Hisl.  niaiiKsc.  d'outrc-mer.  p.  21^. 

"'  Hist.  occident,  des  Croisades,  t.  II.  '   Voir  Les  Princes  de  Tabarie  et  de  Ga- 

'  Wiilelm.  Tyr.  I.  IXX.c.  iv. —  Voir  I^es  lilée ,  p.  i56. 

Comtes  d'Edesse.  '"  Assises  deJénis.  t.  II,  p.  /loo. 


LES  GRANDS  OFFIGIEUS  DU  ROYAUME  DE  JÉRUSALEM.  (VIT 
Louys  au  voyage  de  la  terre  sainte',  y  fut  laissé  par  luy  avec  des 
trouppes,  où  il  s'acquit  tant  d'Iionneur  et  de  réputation  par  ses  com- 
bats contre  les  infidèles,  qu'il  y  fut  créé  séaeschal  du  l'oyaunie  de 
Hiérusalem,  avec  laquelle  qualité  il  paroist  dans  Sanudo-,  et  sous  l'an 
1-367^,  dans  un  titre  qui  est  au  trésor  des  chartes  du  roy. 

[  11  faut  rectifier  ainsi  (|ucl(|ues  passages  de  cette  notice  : 
Geoffroi  de  Sargines  fut  laissé  par  saint  Louis  avec  cent  chevaliers  pour  la 
garde  de  la  terre  sainte,  en  i-aS'i";  il  était  déjà  sénéchal  du  royaume;  il  en 
devint  haile  en  1259^.  11  paraît  avec  cette  douhie  qualité  dans  un  acte  de 
Raoul  de  Baruth,  seigneur  de  la  Blanchegarde ,  du  3  mars  i-jfi5'',  et  avec 
celle  de  sénéchal  seulement  dans  la  lettre  à  Thibaud  V,  de  Champagne,  sur 
l'état  du  royaume  de  Jérusalem,  qui  est  ce  dernier  titre  cité  par  Du  Cange 
et  publié  par  lui  dans  ses  Observations  sur  Joinville".  Geoffroi  de  Sargines 
mourut  le  1  1  avril  1269^. 

HoiiERi'  iiE  CuESEQUE  souscHvit,  coiiime  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem, 
un  acte  du  roi  Hugues  III'-',  et  un  autre  de  Balian  d'Ibelin,  seigneur  d'Arsur'". 
tous  deux-  de  1269.  La  même  année,  18  décembre,  il  fut  tué  dans  une  eiii- 
huscarle"  entre  Acre  et  Saphet.] 

Jean  de  Greilly,  seigneui'  gascon,  lut  fait  séneschal  du  royaume  de 
Hiérusalem,  l'an  i^yj  '-.  11  y  estoit  chef  des  trouppes  de  France.  11  fut 
envoyé  en  l'an  [127.!}  au  concile  de  Lyon,  pour  le  roi  Hugues  111,  et 
eu  l'an]  laHc)  '^  au  nom  du  roy  de  Gypre,  Henri  11,  vers  le  pape  Ni- 


'  Joinville,  l'^édit.  j).  OG,  i-j6,  lag. 
i56.  178;  édit.  Du  Cange  p.  .33,  (3o,  61. 
76  ,  80.  —  Urbain  IV,  pap.  Epi>(l.  (  Histo- 
riens de  France,  t.  V,  p.  870). 

"  Sanut.  1.  m,  part.  12,  c.  vi. 

■'■  Qirl.  (le  Chumpafpie  de  lu  IlihL  du  roi/, 
fol.  78. 

"  Continuât.  deGuill.  de  Tyr,  L  XXXIV. 
c.  II.  p.  /l'i  1. 

'  Continuât,  de  Guili.  de  Tyr.  I.  XXXIV. 
c.  III,  p.  !ili!i.  — Sanut.  I.  III.  part,   1-2. 

c.  VI,   p.    92  3. 


''   Cod.  diplomat.  t.  I,  n°  i4i  ,  p.  i8â. 

'  Du  Gange,  Ohserv. sur  Joinville,  p.  (ii. 
—  ijod.  diplomat.  n°  i6.  [).  3t!G. 

"  Continuai.  deGuill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 
c.  \ir .  p.  /157. 

■'   Cod.  diplomat.  n°  167,  [>.  1  87,  188. 

'"   Cod.  diplomat.  n°  lig.  p.  1  90. 

"  Continuât.  deGuill,  de  Tyr,  I.  XXXIV, 
c.  \n,  p.  /i58. 

'"  Sanut.  1.  III.  part.  1-1,  c.  \ii.  —  Con- 
tinuât, etc.  I.  XXXIV,  c.  \iv.  p.  /iG3.  iGi. 

"  Sanut.  I.  III,  part.  12,0.  \\. 

78 


(;|8  LES  FAMILLES  DOIITRE-MER. 

colas  IV,  pour  avoii-  du  secours  pour  la  terre  sainle.  [Lors  de  la  prise 

d'Acre',  il  s"éclia])pa  de  cette  ville  avec  le  roi. 

Eudes  Pou,i;cuien,  nomiiié  sénéchal  en  1277,  paf  Ip  haile  du  royaume  de 
Jérusalem  pour  le  roi  Charles  d'Anjou  -,  épousa  la  dame  d'Arsur. 

Phu.ipi'i;  d'Ibkliiv,  oncle  du  roi  Henri  II,  sénéchal  de  Chypre,  est  nommé 
dans  une  lisle  de  quelques  seigneurs  de  la  cour  de  ce  roi»  comme  étant  e'i 
même  temps  sénéchal  du  royatnne  de  Jérusalem. 

HcGiiES  d'Ibelin,  comte  de  Joppé  et  d'Ascalon,  seigneur  de  Rames  ',  fui  té- 
moin ,  comme  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem  ^  d'un  traité  du  roi  Hugues  IV 
avec  Gènes,  du  ■>  i  février  loSS.  11  paraît  (ju'il  possédait  encore  cette  dignité 
en  1  35o  ''. 

Jean  d'Ibeliiv,  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem,  fut  témoin,  en  celte  qua- 
lité, d'un  acte  de  privilèges  confirmés  aux  Génois  "^  par  le  roi  Pierre  I",  du 
5  mars  1 363.] 

Paul  Zappe,  vicomte  de  ]Nicossie^  tenoit  en  cette  dignité  sous  la 
revue  Charlotte,  lan  1/17/1-'. 

1 11  fut  le  dernier  '"  pourvu  du  titre  de  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem.] 

'  Sanul.  I.  111,  part,  la,  c.  \\i.  "  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre,  l.  Il, 

-  Continuât,  (le  Giiill.  île  Tyr,  1.  XXXIV,  p.  a  i5  el  note  3. 

c.  x.wiii,  p.  A7.1.  '  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Cliiiprc,  t.  11. 

De  \lns-Lalrie.  Ilisl.  de  Clii/pre ,  t.  Il,  p.  -j'iO- 

.,    j3(3_  '  Est.  Lusignan,  llifi.  de  Cijpvc.  p.  ill'i. 

'   Voir  Les  Cmiiles  de  Japlie  el  d'Ascalon,  180,  i83. 

p.  35-2.  37g.  "  Loredano,  1.  X,  p.  (533. 

'  De  Mas-Latrie,  HIsi.  de  CInjpve,  t.  11.  "  Est.  deLusignan.  CaUil.des Sméchmix 


'7 


g_  de  Iliénis.  fol.  (îy. 


LES  GRANDS  OFFIGIEUS  DU  ROYAUME   DE  JÉRUSALEM.       010 


LES   CONNESTABLES. 


[Hugues  Gadlis,  connétable,  signe  un  dipiùme  du  roi  Baudouin  11  ',  de 
Tan   1  1  ao.] 

ËusTAcnE  Grener,  prince  de  Gésarée  et  de  Sagette-,  fut  conaestabio 
de  Hiérusalem  sous  le  roy  Baudouin  II  [et  mourut]  l'an  i  lao. 

Guillaume  de  Bures,  prince  de  Tabarie  ',  succéda  en  cette  dionité  et 
celle  de  bail  du  royaume  de  Hiérusalem,  à  Eustache  Grener",  en  l'an 
1  120.  [Cette  même  année  il  souscrivit,  comme  connétable^  un  pacte 
du  patriarche  Guarmond  avec  les  Vénitiens.] 

Manassès  [ou  Menassier],  seigneur  d'Hierges  au  Licgc'%  neveu  de 
par  sa  mère  du  roy  Baudouin  II ',  fut  revestu  de  la  raesme  charge 
par  Baudouin  III,  hicontinent  après  son  arrivée  en  la  lerre  sainie: 
mais,  s'estant  rendu  odieux  et  insupportable  pour  ses  mauvais  déporte- 
mens  et  pour  son  insolence,  le  roy  le  despouiUa  de  celte  dignité.  [Il  a 
souscrit,  comme  connétable \  des  actes  de  1 1/17,  1  i5o,  1  i5i.] 

HuMFROY,   seigneur  de  Toron,  fut  fait  connestable  de  Hiérusalem 

'   Assises  (le  Jcrus.  t.  l.  c.iXL\H,\).  l\o^-  '  Foules    renim    Àustriacaniin ,    1.    XII. 

il  1  et  note  a.  —  Cod.  diphiiiul.  t.  I,p.  483.  n"  io,  p.  85,  89. 

48/1.  '   Voir  plus  haut  La  Midsoit  d'Hierges. 

-   Carlul.  S.  Scpul.  11°  /i5,  p.  Si.  p.  5/|/i. 

■'  WillelmusTyrensis,!.  XII,  c.  xxi.  '  Willelmus  Tyr.  1.  XVI,  c.  iv;  I.  XVIi, 

'  Willelmus  Tyrensis,   i.   XII,   c.   xxi  e.  1,  xiii,  siv. —  Gesia  Liidov.  VII ,  c.xmu. 

xxiv;  I.   XIII,  c.   IX,  sxiv,  xxvi;  I.  XIV,  '  Cod.  diplomat.  n"  ai,  aS,  p.  a6.  3u. 

c.  XXVI.                                                          .  i83.—   Cartul.  S.  Scpiik.  Il'  hfj.  [>.  Ç)i. 


im  LES  FAMILLES  DOLTP.E-MEU. 

])ai'  1(3  roy  Baiulouiii  III  ',  vers  laii  i  1^18'-.  H  paroist  avec  ce  titre  en 
plusieurs  endi'oits  de  Guillaume  de  Tyr,  qui  scnd)lc  dire  que  ce  lut 
celuy  qu'il  (pialilie  /'  \iicirii,  comme  j'ay  remarqué  en  la  suite  des  sei- 
gneurs de  Toi'on,  (|uovqiic  le  Ligua(;e  d'oiitre-mer  l'attribue  au  se- 
cond'. Tant  y  a  qu'HuniIroy  tenoit  encore  cette  dignité  en  l'an  1  i<i8 
et  )  1O9,  comme  on  recueille  de  quelques  titres  du  roy  Amaury  ',  eu 
faveur  de  ceux  d'Amalfi  et  des  Pisans,  qu'il  souscrivit. 

I  il  paraît  iiiéino  iju'il  lu  conserva  jas(ju'à  sa  mort;  car  il  souscrit  encore, 
connne  connétable,  un  accord  du  Temple  et  do  l'Hôpital  ^  de  février  1  178.] 

Aymery  de  Lusignan,  connestable  de  Hiéru-^alem'',  souscrit  un  titre 
du  roy  Guy  de  Lusignan,  son  frère,  expédié  au  siège  d'Acre,  l'an 
1  190^  en  faveur  des  liabitans  et  des  marcbans  de  Marseille. 

[Aimeri,  ou  Aniauri,  parait  avoir  succédé  immédiatement^  à  Humiroi  de 
Toron  dans  la  dignité  de  conné'tabie.  Il  souscrivit  en  cette  qualité  plusieurs 
actes,  de  1181  à  1191  '.  Lorsqu'il  succéda  à  son  frère  Gui  dans  la  seigneurie 
de  Chypre,  en  iiqi,  il  remit  au  roi  Henri  de  Champagne  son  comté  de 
.laphe  avec  la  connétahlie'",  qui  fut  donnée  à  Jean  d'Ibelin.  Cependant,  dans 
un  diplôme  du  1"  novendjrc  1  197,  il  prend  encore  le  litre  de  connétable" 
avec  celui  de  roi  de  Chypre.  Peut-être  Henri  de  Champagne  le  lui  avait -il 
rendu  lors(pie  ce  prince  eut  donné   à  Jean  d'Ibelin  le  comté  de  Rarulh  en 


échange  de  celle  dignité  '-. 


'  Wilieimus  Tyr.  I.  XVII,  c.  x,  xiv,  xv, 
wii;  1.  XVIII,  C.  XII,  XVI  ;  I.  XIX,  c.  xxi  ; 
I.  XX,  c.  viii,xxviii;l.  XXI.  c.  m,  xni,xxvii. 

-  S'il  n'y  n  |)as  d'erreur  de  date  dans 
Guillaume  de  Tyr,  il  faut  adnieUie  que  Ma- 
nassès,  quoique  ih'pouillé  de  ses  fonctions, 
en  consei-va  quelqiu^  temps  encore  le -titre, 
soil  par  insolence,  soit  par  une  concession 
du  roi  qui  lui  perjiu'tlait  d'èU'e,  en  quelque 
sorte,  un  coniiétalile  honoraire. 

'  Voir  ce  que  nous  en  avons  dit  dans  Le.t 
Seigneurs  de  Toron,  p.  iOg. 

'  Ughelli ,  halia  sacra,  t.  III,  p.  /175; 
I.  VTI,  p.  270. 


'"  (Jod.  dipluiimt.  n'  (10,  p.  G-j. 

"  Assises  de  Jérus.  p.  igS.  h()li;  édit. 
tîeugnol,  t.  I,  p.  iag,  àoo. 

'  Guesnay,  in  Annal.  Massil.  p.  '.VM'). 

^  Assises  de  Jérus.  t.  I,  p.  il  i. 

'  Cod.  diplomat.  n"  3,  71,  7a.  79.  207, 
p.  71,  72 ,  (SG,  2/19,  983. 

'»  Continuât,  de  Guiil.  de  Tyr,  1.  XXVI. 
c.  x\i,  xx]i,p.  a 08,  209  et  p.  2o3.  variante 
au  lias  de  la  pag-e.  —  De  Mas-Latrie ,  His/. 
de  L'Jiijpre,  l.  III,  p.  ôgS,  696. 

"  De  Mas-Latrie,///*;,  de  Cln/pre,  t.  III. 
p.  6o(),  G07. 

"  Voir  ci-après. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  JERUSALEM.         G21 

Un  (les  diplômes  d'Amauri,  comme  seigneur  de  Chypre,  du  29  seplcmljrc 
1  I  c)5  ',  est  souscrit  par  Baddouin  de  Bethsan,  connétable.  C'étnit  le  connélal)le 
de  Chypre, car] 

Jean  dIbelin'-,  seigneur  de  Bariit,  succéda  à  Aymery  en  la  charge 
(Ui  connestable^  [en  1 19^],  laquelle  il  remit  au  comte  de  Champagne 
en  échange  de  la  seigneurie  de  Barut  qu'il  luy  donna,  ainsi  que  nous 
apprenons  de  Sanudo\  Neantmoins  un  tilie  du  carlulaire  de  Ma- 
nosque^  luy  donne  encore  cette  cjualité  en  l'an  1198,  après  la  mort 
de  ce  comte. 

[C(>  (ilre  est  un  acte  du  roi  Aimeri.  aoiU  1  i()8  ^  ou  un  nuire  du  même 
prince,  octobre  même  année.] 

Gautieu  de  MoNTBELiAUi),  bail  du  loyauine  de  Cypre\  est  ([ualitié 
connestable  du  royaume  de  Hiérusaleni  en  l'an  1211  [26  septembre], 
en  une  épistre  du  pape  Innocent  III  *, 

[Où  ce  pape  invite  le  patriarche  de  Jérusalem  à  prier  le  roi  de  Chypre  de 
recevoir  en  grâce  son  connétable.  Comme  tel ,  Gautier  souscrit  encore  un  acte 
du  roi  Jean  de  Brienne°,  du  1"  juillet  1211.  Ce  doit  être  peu  après  cpi'il 
rendit  à  ce  prince,  pour  la  sonnne  de  5, 000  besants  >°,  la  dignité  de  conné- 
table qu'il  avait  reçue  du  roi  Aimeri  en  épousant  sa  fille  Bourgogne.  Il  paraît 
être  mort  vers  l'an  121a  ".] 

Une  auti'e  lettre  de  l'enqiereur  Frédéric  II,  dans  Mathieu  l'aris. 
sous  l'an  1  289'-,  luy  donne  encore  la  qualité  de  connestable  deCypre. 


'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  CÀypre,  t.  Ill, 
p.  599. 

-  Voir  Les  Seigneurs  de  Barut. 

'  Hisl.  occid.  des  Croisades,  t.  II,  p.  -203. 
variante  au  bas  de  la  page.  —  De  Mas-La- 
trie, t.  III,  p.  596. 

'  Sanul.  i.  III,  part.  1 1  ,  c.  xi,  p.  aia. 

^  Ciiriul.  de  Manosqne. 

'  Cop.  diploimtl.  n°  18g,  p.  -iSô;  n°  8. 
p.  987. 


'  Saniit,  1.  m.  part.  1  1  .  c  m. 

'  Innocentii  III.  Episi.  I.  \1V,  [j.  iu4. 
édit.  de  Toulouse,  lOSS.  p.  a'ig. 

'  Cariul.  S.  Sepuk.  11°  i65.  [).  q()9. 

'°  Continuât,  de  Gnill.  de  Tyr.  1.  XXX L 
c.  V,  p.  3i0. 

"  De  Mas-Latrie,  lUsi.  de  Cliijpic .  I.  II. 
p.  i3 ,  li. 

'-  Math.  Paris,  p.  3'n.  i'dit.  de  Paris. 


{r2^2  LES   FAMILLES  DOUTRE-MER. 

[  C'csl-à-dire  qu'il  iioniine  Escliive,  fille  de  feu  le  connétable  de  Chypre. 
(Jauticr  a-t-il  été  en  effet  connétable  de  Chypre,  ou  n'est-ce  qu'une  faute  de 
rédaction  dans  le  texte,  fort  altéré,  de  cette  lettre?] 

Eudes  [ou  Hugues  de  Montbéliard,  fils  ou  plutôt  neveu'  de  Gau- 
tier] est  qualifié  conncstable  du  royaume  de  Hiérusalera,  en  un  titre 
du  cartulaire  de  Mauosque,  de  l'an  i^Si. 

IGe  titre  est  très-probablement  l'accord  passé  entre  Marseille  et  l'Hôpital, 
du  3  octobre  laSS';  vidimé  le  17  avril  1  aSi.  Eudes  paraît  dans  l'histoire 
counne  connétable  du  roi  Jean  de  Brienne  ^  dès  l'an  1218. 

Philippe  de  Montfort,  sire  de  Toron,  seigneur  de  Tyr*,  est  nommé  comme 
connétable  d'Acre,  c'est-à-dire  du  royaume  de  Jérusalem,  dans  le  récit  de  la 
défaite  des  chrétiens  par  les  kharismiens  ^  adressé  par  le  patriarche  de  Jéru- 
salem aux  prélats  de  France  et  d'Angleterre,  le  5  novembre  12/1/1  •^'.] 

Jea>  o'Ibelin,  seigneur  d'Arsur  [troisième  fils  de  Jean  d'Ibeiin  le 
Vieux',  baile  à  plusieurs  reprises  du  royaume  de  Jérusalem,  de  i2  5o 
a  1258].  paroist  avec  la  niesme  dignité  dans  Thistoire  du  sire  de 
Joinville  ^,,  en  Tan  1  2  5  1 . 

[Comme  connétable,  il  lut  présent  à  un  acte  de  mise  en  possession  d'un 
casai  pour  FHôpitar-',  du  aa  septembre  1  25A  ;  et  par  un  acte  du  1 0  août  1967, 
de  l'assentiment  des  hommes  libres  de  la  seigneurie,  c'est-à-dire  du  royaume 
de  Jérusalem  '",  il  accorda  des  privilèges  aux  commerçants  d'Ancône. 

GciLLAUME,  fils  de  Boémond,sire  de  Boutron",  était  connétable  du  royaume 
de  Jérusalem  en  196a.  Il  fut  un  des  arbitres  choisis  par  le  légat  '-  (  ly  dé- 
cembre de  cette  même  année)  pour  composer  les  différends  entre  le  Temple 
<'l  l'Hôpital.] 

'   \'oir  Les  Princes  de  Tabaric  et  de  G((-  '  Cod.  diplomnt.  t.  1,  n"  /i3 ,  p  3-23. 

Hlèe,  p.  /i58.  '   ^'oii'  ^(s  Seigneurs  d'Arsur. 

-  Cod.  diphmat.  n    iiù.ii.  i-ili,  1-26.  Joinville.  p. /|S;  édit.  Ménard.  p.  los  ; 

=  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  i.  XXXII,  édition  Du  Gange,  ot  Obseir.  p.  96. 

c.  IV.  p.  333.  '  Co(/.  diplonmt.n"  126,  p.  i44. 

■'   \oiï  Les  Sires  de  Toron  cl  Les  Seig)teurs  '°   Cod.  diplomnt.  n"  i3a,  p.  157. 

ilg  fili-,  ''   Vok  Les  Sires  de  Boutron. 

'  .Math.  Paris,  p.  hab.  '"  Cod.  diplomnt.  n°  162.  p.  177. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  JÉRUSALEM.       023 

Balian  d'Ibelin,  seigneur  cVArsur  [fils  de  Jean],  succéda  [mais  non 
pas  immédiatement \  comme  ou  vient  de  le  voir]  à  son -père  en  cette 
charge,  avec  laquelle  il  se  trouve  nommé  en  un  titre  de  Tau  i-.iôt)'-, 
au  cartulaire  de  Manosque. 

[Ce  titre  est  l'acte  par  lequel  Baliaii  d'ibeliii  remet  aux  Hospitaliers  la  rente 
de  4,000  besants  qu'ils  lui  payaient  pour  prix  de  la  cession  du  château  d'Ar- 
sur^.  Par  un  autre  acte  de  la  même  annëe,  il  leur  concède  une  terre  de  700 
besants  de  revenu,  actuellement  au  pouvoir  des  Sarrasins  *;  il  y  est  également 
qualifié  de  connétable  du  royaume  de  Jérusalem.  Il  avait  été  revêtu  de  cette 
dignité  en  1268^,  en  même  temps  qu'il  avait  été  fait  baile  du  royaume.  11 
mourut  le  29  septembre  1  377  ". 

De  son  vivant,  Jean  h'Ibei.in,  son  fils,  avait  été  créé  connétable  du  royaume 
de  Jérusalem",  en  1972. 

Lorsque  le  roi  Hugues  111  eut  en  quelque  sorte  abandonné  le  royaume  de 
Jérusalem  à  Charles  d'Anjou,  Roger  de.  Saint-Séverin,  bailc  de  ce  dernier, 
pourvut  aux  divers  oifices  du  royaume,  et  nomma  connétable  Richard  de  Nl- 

BLANS  '"'.] 

Alméric  de  LusiGNAN,  priuce  de  Tyr,  frère  de  Henry,  roy  de  Cypre, 
est  qualifié  conneslable  du  royaume  de  Hiérusaîem,  es  années  1-290 
et  i3oo°,  en  l'histoire  du  cavalier  Lovedan. 

Gly  de  Lusignan,  père  de  Hugues,  iV'^^  du  nom,  roy  de  Cypre,  est 
pareillement  qualifié  conneslable  de  Hiérusaîem  en  l'histoire  de  Cypre 
d"Estienne  de  Lusignan '".  [11  était  aussi  connétable  de  Chypre*';  il 
mourut  en  1  3o3  '-.] 

'  Voir  Les  Seigneurs  d'xlrsw.  c.  xvi.  p.  i63. — Maiièiie,  Amjitissiimt  Coll. 

-  Cnrtiil.  do  Manosrjue.  t.  V,  col  7A6,  d. 

•  Cod.  iliplnwnt.  n"  lig,  p.  189-191.  '  Contin.  etc.  L  XXXIV,  C.  xxxiii,  p.  l\-j^. 

■'  Cod.  (lijilomat.  n°  i't7.p.  i8.5-i88.  ''  Loredano, ///s?,  f/e  Cyp-c,  I.  IV,  p.  i8'i. 

''  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXIV,  :]o3;  traduct.  franc,  t.  I,  p.  aoà,  9.o.!t. 

p.  hr^-].  "  Est.  Liisign.  Ilist.  de  dji'rc,  fol.  iâ3v°. 


XI 


Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV.  "  Voir  ci-après. 

\xxiii,  p.  678  et  note.  '"  Loredan.  Hist.  de  Ci/pie.  I.IV. 

'  Continuât  de  Guili.  de  Tyr,  1.  XXXIV.         Irad.  fr.inç.  t.  1.  p.  -227. 


\i.  2  0.T  ; 


62^1  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Un  provincial  d'armoiries,  dressé  vers  l'an  i  ioo,  donne  pour  armes 
an  conncstable  de  Iliérusaleni,  Irère  du  roy  de  Cypre,  bnrelé  d'argent 
et  d'azur,  au  lyoïi  de  <>i(('ullcs  sur  le  lout,  à  une  bande  d'argent,  ehargée  de 
rinfj  crohc  d'or  polencées.  Je  ne  sçay  auquel  d<;  ces  deux  princes  on  doit 
atlrihncr  ces  armes. 

Eudes  dk  Dampieruiî  l'ut  créé  connestablede  Hiérusalem  par  Hugues  IV. 
loy  de  Cypre,  l'an  iSai',  lequel  luy  donna  ensuite  sa  fdle  [ou  plutôt 
sa  sœur]  Isabelle  en  mariage  -. 

I  II  ost  nommé,  avec  le  titre  do  connétable  de  Jérnt.ak'm.  dans  des  actes  du 
roi  Hugues  IV,  des  4  septembre  i3q8.  iG  février  iSay,  3i  janvier  i33o^. 

Philippe  de  BnuNSwicK  était  connétable  du  royaume  de  Jérusalem  en  i36o 
et  i363,  et,  comme  tel,  fut  témoin  d'actes  de  privilèges  confirmés  par 
Pierre  I"  aux  Vénitiens  et  aux  Génois*.! 

Hugues  de  \.\  Balme.  [d'abord  connétable  du  royaume  de  Cliypre, 
puis]  connestable  du  royaume  de  Hiérusalem,  souscrivit  la  procuration 
de  Jacipies,  roy  de  Cypre ^  de  l'an  ]3()5  [ib  août],  pour  contracter 
alliance  avec  le  roy  Cbarles  VI. 

[Sassons  on  Sanson  de  1\okes,  granrl  bailli  de  la  secrète  du  royaume  de 
Chypre,  fut  créé  connétable  dn  royaume  de  Jérusalem  ))ar  la  reine  Cathe- 
rine, en  octobre  1/173  ■'.] 

'   Loi-eflaiici.  I.    VI.  p.  agd:  Irad.  fVanç.  '    ÏVc'.sw  (/e.s  c/(»)-/fts-,  lay.  (jypre.  lit.  VII. 

r.  I.  p.  39.8.  —  De  Mas-Latrie,  Him.  de  Clti/pre .  l.  il, 

'   Voir  Les  Hms  de  Chypre.  p.  ^28.  —  Voir  La  FumiUe  de  la  Bmime . 

'■  De  Mas-Lati'ie,  Hist.  de  Chijpre .  t.  Il,  p.  5-2  1. 
p.  lis.  157,  1(3/1.  '  De  Mas-Latrie .  Hini.  de  CJiyjire ,  t.  III. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  11.  p.  -xin .  2/19.  p.  35()  et  note  3. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  JERUSALEM.      625 


LES  MARESCHAUX. 


[Sur  l'olficc  et  les  attribulions  du  marécluil  du  royaume,  ou  peut  voir  les 
Assises  de  Jérusaleoi  ^ 

Sadon  souscrit  plusieurs  actes  des  rois  Baudouin  11,  Foulques  et  Bau- 
douin III,  années  1 1  aa-i  li/i -,  avec  la  qualilication  seule  de  maréchal.  On 
peut  croire  qu'il  était  maréchal  du  royaume. 

Un  Sadon,  surnommé  Huilard^,  est  témoin,  eu  i  126,  d'un  arte  de  Hugues 
de  Joppé.  Est-ce  le  même  que  le  maréchal?  Est-ce  un  de  ses  parents?  Ques- 
tions que  nous  ne  pouvons  résoudre.] 

Eudes  de  S.mnt-Amand  [appelé  Odo>  de  Saim-Omer  pai'  Etienne  de 
Lusignan  *]  fut  niareschal  du  royaume  de  Hiérusalem  ^  sous  le  ro\ 
Baudouin  III.  Il  souscrit,  avec  cette  qualité  °,  un  titre  du  mesnie  roy, 
de  l'an  1  iBS''.  [Dans  cet  acte,  il  n'est  que  baron  du  roi,  sans  aucune 
qualification;  c'est  dans  un  autre  acte  du  même  roi  ^  7  juin  11 56, 
qu'il  est  nommé  avec  le  titre  de  cette  dignité.]  Il  la  quitla  pour  prendre 
celle  [de  châtelain  ou  vicomte  de  Jérusalem  ^  puis]  de  grand  bou- 
teiller'",  et  fut  depuis  grand  maistre  du  Temple. 

[JoscELi.N,  111'' du  nom,  comte  d'Edesse",  fut  maréchal  après  Eudes,  et  de- 
puis sénéchal.] 

'  La  Tliauniassii're,  c.  cccxi ,  p.  ig'i.- —  *  Willelmus  T\r.  1.  XVIII,  c.  xiv. 

Beugnot ,  t.  I,  c.  cclviii.  p.  /112. —  Paoli.  "  Hi-it.  de  Détlnine,  aux  Prouves, p.  .358. 

Cod.  diplomat.  1.  I,  p.  igo.  '    CurUil.  S.  Scpulc.n'  56, p.  112. 

'  Cariul.  S.  Scinde,  n"  3o,  3i .  .33,  3i,  '  Cvd.  diplomat.  n'  3-3,  p.  35.  ^90. 

hk.  p.  56,  58,  64,  68,  83.  —  Cud.  dipl.  "  CarUil.  S.  Sepulc.  n»  54,  p.  100.  — 

t.  I,  n"  17,  p.  18.  Crjd.dijiloimit.  n"  36. 

'   Cod.  diplomat.  t.  1,  n°  10,  p.  1 1.  '°   Willeliiuis  Tyr.   1.  XX,  c.  i;  I.   XXI, 

''  Lusig-n.  Calai,  des  maresc.  de  Hiérus.  c.  x\ii,xxi\, —  Cncï.  S,  Sc/j,  n' 1  4i  ,  p.  267. 

foi.  67  v°.  "   Est.  Lusignan.  Calai,  des  nuircsch.clc. 

7i) 


(120  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

Guillaume  est  qualilic  maroscliai  en  un  lilre  du  roy  Amaury,  d(3  lan 
1169',  (ju'il  souscrivit  avec  Humfroy,  conuestable,  et  Miles,  sénes- 
clial  du  rovaumo. 

[Cet  acte  est  le  dernier  en  dale  de  (jcnv  qu'il  a  souscrits  comme  maréchal'-: 
le  |)liis  ancien  est  un  acte  du  roi  Baudouin  111,  du  2(3  juillet  1  1  fio.] 

(JEiiARD  DE  PuGi  [de  PoGEio]  eut  la  uiesmo  dignité  sous  le  rov 
Amaury  \  [dont  il  souscrivit  un  acte,  du  20  août  1169'',  et]  lequel  il 
accompagna  on  son  voyage  de  Constantinople,  l'an  1 170^. 

[Il  souscrivit  un  autre  acte  de  ce  prince",  du  18  avril  117'!,  comme 
maréchal  et  chambrier. 

N.  .  .  (difl'érent  du  précédent  et  du  suivant;),  qualifié  maréchal^du  roi. 
fut  pris  avec  Gui  de  Lusignan  à  la  bataille  de  Tibériade ''  (1187);  puis  dé- 
livré l'année  suivante  avec  le  roi,  le  connétable  \imeri  et  le  grand  maître  du 
Temple;  ici  il  est  nommé  simplement  le  maréchal.  On  peut  douter  qu'il  aii 
été  maréchal  du  royaume. 

Hugues  MAnruN  souscrivit,  comme  maréchal  du  royaume  de  Jérusalem,  un 
acte  du  roi  Gui  de  Lusignan  *,  3 1  janvier  1191,  et  comme  maréchal  ^  (pro- 
bablement encore  du  royaume  de  Jérusalem),  un  acte  d'Aimeri,  seigneur  de 
Chypre ,  du  2  9  septembre  1190. 

Jean  souscrit,,  comme  maréchal  du  royaume  de  Jérusalem  '",  deuv  actes  du 
roi  Ainieri,  août  et  octobre  1  198. 

Jacques  DE  Dur.nai  ou  Tournai,  maréchal  du  royainne  de  Jérusalem,  fut  té- 
moin d'un  acte  du  roi  Jean  de  Brienne,  du  i"  juillet  1211",  et  d'un  autre  du 
inème  prince,  janvier  1217  '-.  C'était,  dit  l'histoire  '-',  un  chef  d'année  lâche  eî 

Lighell.  Italia  sacra,  t.  III,  p.  475.  —  '   Continuât,  de  Guiil.  de  Tyr,  J.  XXIIl. 

Cod.  dijjlomat.  t.  I,  n'  /18.  p.  5o.  c.  \liv,  p.  G6;  I.  XXIV,  c.  xn,  p.  1-21. 

'   Cartxd.  S.  Sepiilc.  n"  54 ,  55  ,  07,  1  ao .  *  Cad.  diptoinni.  t.  I,  n"  79,  p.  86. 

12/1,   laS,    127.    liû.  —   Cod.  diplomut.  '  De  Mas-Latrie. //(«f.  r/e  C/i(/p'e.  t.  III, 

n"  36,  il.  U'].  p.  099. 

'  Willelmus  Tyr.  1.  XIX,  c.  xxii.  xxiv;  '"  Co(i.  rf().i/o)/(«Mi"8, 189,  i).-235, -287. 

I.  \X,  c.  XXIV.  "  Carhd.  S.  Sepvk.  n"  i45,  p.  269. 

'  Esl.Lusign.  Cat.  des  mares,  ctc.îoï.  68.  "'  Cod.  diplomat.  n"  212,  p.  253. 

•  Cod.  diplomal.  n"  48 ,  p.  5o  .  5o  1 .  "  Continuât,  de  Guiil.  de  Tyr.  1.  XWU  . 

'   Cod. diplomat.  n'  301.  p.  a/i4.  c  xxxii,  p.  33o.  à  l'année  i2i(S. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  JÉRUSALEM.      627 

mauvais.  Dans  le  premier  acte,  il  esl  appelé  maréchal  du  roi:  tlans  le  second, 
maréchal;  dans  le  récit  de  l'historien,  maréchal  du  royaume.  Peut-être  avait- 
il  rempli  successivement  ces  deux  fonctions.] 

Richard,  fils  d'Oger,  maresclial  de  l'empereur  Frédéric  II',  fut  en- 
voyé par  luy  pour  gouverner  le  royaume  de  Hiérusalem  en  son  nom, 
l'an  1229.  Mais  je  ne  scay  s'il  estoit  maresclial  du  royaume  de  Hiéru- 
salem ou  de  l'Empire. 

[La  Continuation  de  l'histoire  de  Guillaume  de  Tyr'-^  le  nomme  toujours 
maréchal  de  l'empereur  et  jamais  maréchal  du  royaume  de  Jérusalem. 

Philippe  de  Cossie,  surnommé  le  Clumibcrlamg,  maréchal  du  royaume  de  Jé- 
rusalem, fut  convoqué  à  Acre,  en  février  1  2  5o^  comme  membre  de  la  haute 
cour.  ]iar  Jean  d'Ibelin ,  seijjeur  d'iVrsur,  baile  du  royaume   de  Jérusalem  *.] 

Jean  de  Giblet,  fils  de  Raymond  de  Giblet  et  d'Eve  ^  estoit  mares- 
chal  du  royaume  de  Hiérusalem  en  l'an  1260  '  [où  il  fut  vaincu  et 
pris  parles  Turcomans;  puis,  racheté  peu  après,  il  souscrivit  en  1262 ', 
comme  maréchal,  un  accord  entre  THôpital  et  le  Temple].  11  espousa 
la  fille  de  Gautier,  seigneur  de  Césarée^. 

[GiiLLAUJiE  DE  Canet,  ueveu  d'Olivier  de  Termes,  fut  nommé  maréchal  du 
royaume  de  Jérusalem  en  1279,  selon  le  Conlinuateur  de  Guillaume  de  Tyr'-"; 
mais  il  l'était  déjà  en  1269.  11  souscrit  en  cette  (jualité  deux  actes  de  cette 
même  année  '",  et  un  acte  du  1 1  mars  1270. 

Jacques  Vital,  Vidal  ou  Vidans  ,  baron  du  royaume  de  Jérusalem ,  fut  nommé , 
en  1277,  maréchal  du  royaume"  par  Roger  de  Saint-Séverin ,  baile  pour  le 
roi  Charles  d'Anjou. 

'  Saïuit.  1.  m,  part.  11,  c.  xiii,.\vi.  '  Lignages  d' outre-mer,  c.  xix,  xxx.  — 

'  L. XXXIII,  c.  I,  p.  367;  c.  XIX,  p.  386;  Voir  Les  mitres  Seigneurs  du  surnom  de  Gi- 

c.  XXIII,  p.  388;  cm,  p.  42  2,c.  lv,  p.  iaC.  hlct. 

'  Assises  de  Jérus.  t.  II,  c.  xiii,  p.  246.  .,  '  Goiitinunt.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV, 

'  Voir  ci-après  Les  Chambellans.  *c.  xvi,  p.  i63. 

'■  Saimt.  I.  III,  part.  i2,c.  vr.  '"  Cod.   diiilomat.   n"    ih'j.   1/19,    i5i, 

"  Conliiuial.  de  Guill.  de  Tyr.  i.  XXXIV,  p.  187,  188,  190,  19/1. 

c.  m.  p.  4/i5.  "  Continunl.de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV, 

"   Cod.  dijdomiit.  u°  1^2,  p.  179.  c.  xxxiii,  p.  ^79. 

70- 


G28  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

Jean  Rabin  souscrivit,  coinrne  inarétlial  du  royaume  de  Jérusalem',  un  acte 
du  roi  Hugues  IV,  du  l\  septembre  i3o8.] 

Simon  dk  Tinory  [on  de  Tknouri  ,  de  l'une  des  premières  t'amilies 
de  Cliypre-,  fut  témoin  comme]  maresclial  du  royaume  de  Hiérusa- 
lem  [d'un  acie  du  roi  Pierre  T'  ^  du  28  janvier  i365.  11]  est  nommé 
parmy  les  barons  de  Çypre  en  Tan  i368  [ou  plutôt  i35(j',  16  no- 
vembre], dans  les  Assises  du  royaume  de  Hiérusalem  [dans  des  lettres 
du  roi  Pierre  K  concernant  ses  négociations  avec  le  sultan  d'Egypte\ 
19  et  20  mai  i3G8],  et  en  un  titre  de  la  Cbambre  des  comptes  de 
Paris "^  [du  20  mai  i3()8,  relatif  au  payement  du  douaire  de  Marie  de 
Bourbon]. 

Guy  de  la  Baume  [nommé  Sergui  la  Bame  dans  la  chronique  de 
Strambaldi],  frère  de  Hugues  de  la  Baume  \  connestable  de  Cypre, 
fut  honoré  par  le  roy  Jaques  de  la  dignité  de  mareschal  de  Hiérusalem 
en  Tan  i38/i.  Il  la  possédoit  encore  en  l'an  1 395  ^  comme  on  recueille 
d'un  titre  du  trésor  des  chartes  du  roy. 

Baldin  [ou  Badin]  de  Noues,  mareschal  du  royaume  de  Hiérusalem 
[dès  l'année  1626].  fut  présent  au  traité  de  mariage  d'Anne  de  Cypre 
avec  Louys,  comte  de  Genève,  depuis  duc  de  Savoye,  l'an  1632".  [Il 
est  encore  nommé  clans  des  actes  de  i433,  relatifs  à  ce  mariage'".] 

'  De  MasLnti-ie,  llisl.  de  Chypre,  t.  II,  '  Lorednno,  I.  IX,  p.  5i  1  .  5i  .5,  5i6: 

p.  iâ3.  ili'-i.  trad.  fi-anç.  t.  II,  p.  io5  ,  109.  — De  Mas- 

'-  De  Mas-Latiie,  t.  II  .p.  11  0  et  note  3.  Latrie,  t.  II,  p.  891  et  note  i. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  254.  *  De  Mas-Latrie,  Hist.  ilc  Chjpre ,  t.  II. 

'  Assises  de  Jérus.  p.  /160 ,  563  ;  édition  p.  ia.S.  —  Voir  La  Famille  de  la  Baume, 

Beugnot,  1. 1.  p.  G.  p.  5:!a. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  3o2,  3o8.  °  Preuves  de  l'hist.  de  Savoye.  p.  365. 

°  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  291.  '°   Voir  La  Famille  de  Nores ,  [>.  âji). 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DL'  ROYAUME  DE  JÉRUSALEM.       {\'2'J 


LES    CIIAMRELLAIVS. 


[Le  livre  des  Assises'  a  décrit  la  fonction  du  chamherhnn  ou  chamhcUnn 
au  dîner  qui  eut  lieu  le  jour  du  couronnement  du  roi. 

Il  serait  nécessaire  d'établir  en  quoi  le  chambellan  différait  du  camêner.  Du 
Gange  nous  l'indique  dans  son  Glossaire'-.  Le  chambellan,  dans  l'origine,  avait 
soin  de  la  cliarabre  à  coucher;  c'est  lui  qui  introduisait  les  vassaux  en  pré- 
sence du  roi.  Au  camérkr  appartenait  l'entretien  de  la  cliamhre,  du  palais  et 
du  trésor  particulier  du  prince  ;  mais  il  est  probable  que  ces  fondions  ont  été 
souvent  confondues  ^  à  la  cour  de  Jérusalem,  et  les  deux  dénoniinalions  prises 
l'une  pour  l'autre. 

11  y  aurait  encore  à  examiner  si  telle  personne  était  le  chambellan  ou  le  camé- 
rier  du  roi  attaché  à  sa  personne,  ou  le  chambellan,  le  camérier  du  royaume; 
mais  les  données  des  historiens  et  des  actes  sont  trop  peu  explicites  pour  éta- 
blir ces  différences  toujours  avec  certitude;  on  trouve  à  tout  moment  la  (pia- 
Jification  de  camerarius  sans  déterminatif  ;  le  même  individu  est  appelé  tantôt 
Chamberlain,  tantôt  camerarius,  de  sorte  que  ces  dénominations  paraissent 
synonymes.  Nous  donnerons  donc  la  liste  de  tous  les  personnages  ([ue  nous 
avons  trouvés  avec  la  qualification  de  camerarius,  qui  est  la  plus  habituelle,  en 
ayant  soin  de  faire  reniarfpier  ceux  qui  évidemment  n'ont  été  (pie  les  cham- 
bellans du  roi  en  particulier.] 

Strabulon  ou  Strabeloîs  est  qualifié  cliambellau  icamerarins)  de 
Godefroy  do  Bouillon",  depuis  qu'il  fut  seigneur  de  Hiérusalem,  par 
Albert  d'Aix. 

'  Assises  (le  Jcnis.  t.  I,  c.  cclv,  p.  /toy,  t.  il,  aux  mots  Camhelhinus ,  Caiiierurms. 
c.  ccLix,  hik\  édition  La  Tliaiiiiiassière,  ^  Dutillet,  Ilecueil  des  roijs  de  Fninee, 

c.ccc\ii,p.  194,  igS.  — Scb.  Paoli:  Cnd.  p.  a8()-a(j8;  in-/i",  iGoa. 
diplomat.  t.  I,  p.  Say.  '  Ail)eitus  Aquensis,  i.  II,  c.  11;  1.  VI, 

^   Glossarium  mediœ  et  iiijîmir  latinitntls ,  c.  xxv,  xxvi,  xxmi;  1.  IX.  c.  iv. 


630  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

[Strabulon  était  canH'i'i(M-  du  duc  Godefroi  au  uioment  de  la  [trise  do  Jé- 
rusalem'.  avant  que  Godefroi  eût  été  proclamé  souverain.  Il  avait  encore  le 
litre  de  camérier  du  duc  Godefroi  lorsqu'il  fut  tué,  en  1102,  dans  un  combat 
contre  les  Sarrasins,  en  la  plaine  de  Rames-,  avec  d'antres  officiers  do  la 
maison  de  Godefroi  qui  étaient  restés  auprès  de  Baudouin  1". 

il  est  clair  que  sa  dignité  de  camérier  n'était  qu'un  ollice  privé  qu'il  rem- 
plissait auprès  du  duc  Godefroi,  et  qu'il  continua  lorsque  ce  seigneur  fut  élu 
souverain  de  Jérusalem:  après  sa  mort,  il  resta,  ainsi  qu'on  le  voit  dans  Albert 
d'Aix.  auprès  de  son  frère  Baudouin,  avec  toute  la  maison  de  Godefroi,  mais 
non  comme  camérier  du  nouveau  roi,  encore  bien  moins  comme  camérier  du 
niyaumc.J 

GiRABD,  cliambeliau  [camerarms),  souscrit  un  acte  de  Baudouin  l"'. 
roy  de  Hiérusaiem,  de  l"an  1110,  dans  Guillaume  de  Tyr\  [Il  y  est. 
([ualifié  de  camerarms  sans  aucun  déterminatif.] 

[Jean  souscrit  plusieurs  diplômes  des  rois  Baudouin  II  et  Foulques*,  de 
1  120  à  1 108,  comme  camérier,  sans  autre  désignation  spéciale. 

Dans  le  même  temps  Raoll  est  témoin  d'un  acte  de  1 1  29  ^  où  il  est  qua- 
lifié de  camérier,  et  d'un  acte  du  roi  Baudouin  II  S  vers  ii3o,  où  ce  prince 
l'appelle  camerarms  metts. 

MiLON  souscrit  un  acte  du  roi  Foulques,  du  5  février  1  i38",  comme  ca- 
mérier. 

GoscELiN  souscrit  un  autre  acte  du  même  roi,  du  h  décembre  1189,  éga- 
lement comme  camérier^.  Ce  même  acte  est  souscrit  aussi  par  Jean,  avec  la 
même  qualification.  Ils  n'étaient  certainement  pas  tous  deux  à  la  fois  cham- 
briers  du  royaume;  mais  ils  pouvaient  l'être  du  même  roi. 

Nicolas  souscrit  un  acte  de  la  reine  Mélissende,  de  1  i52  ^,  comme  camé- 
rier. sans  déterminatif. 

'  Aibertiis  Acpiensis,  1.  VI,  c.  xxvn.  p.  58,  5ç).  82.  83. — CW.  f/i>/.  n°  17.  p.  18. 
p.  282.  '   Cnriiil.  S.  Sepvic.  n"  63,  p.  81. 

-  Aii3ertus  Aquensis.  1.   IX,  c.   m.   iv,  '  Cod.  diplomat.  n°  12,  p.  i3. 

p.  328-329.  '  CarliiL  S.  Scpiilc.  n"  33,  p.  66. 

'■  Willelmus  Tyr.  I.  XI,  c.  xii.  »  Cnrtul.  S.  Sepnk.  n"  3i ,  p.  58. 

'  Cartul.  S.  Sepuk.  n"  3i,  32.  6Z1.  65.  "  Carud.  S.  Sepiik.  n"  68.  p.  89. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  R()VAi;\lE  DE  JÉRUSALEM.       fi:il 

Gérard  de  Plgi  souscrit  un  acte  du  roi  Amauri  ^  du  ao  aoùL  i  i  (mj,  ooiiimo 
maréchal  et  camérier,  sans  désignation  spéciale.] 

Amalric  [xViMERi  ou  Amalri],  Toy  dc  Cypre  et  de  Hiérusalem,  tint 
aussy  la  dignité  de  chambellan  de  Hiérusalem-  [c'était  avant  l'année 
1179],  avant  que  de  pai'venir  à  celle  de  connestable,  suivant  les 
Assises  de  Hiérusalem. 

Renaud  de  Cayphas,  fils  puisné  de  Payen,  seigneur  de  Cay plias,  fut 
revestu  de  la  dignité  de  chambellan  du  royaume  de  Hiérusalem,  la- 
quelle fut  possédée  ensuite  par  sa  postérité,  d'où  elle  fut  reconnue 
par  le  surnom  de  CliainbeUan,  comme  j'ay^  remarqué  après  la  suite  des 
seigneurs  de  Cayphas. 

[Renaud  de  Cayphas  est  nommé  chamherlain  du  royaume,  en  même  temps 
que  bailli  de  la  ville  de  Jérusalem ,  à  l'année  i  a  2  9  *,  Chamberlain  du  royaume 
en  1  aSi  ^,  et  sans  qualification  de  dignité  en  1  aSî!  '',  où  il  est  a[ipelé  ÙTro  du 
seigneur  de  Cayphas. 

Après  lui  fut  chambellan  du  royaume  Jea.\,  son  fils,  seigneur  de  Cossie', 
puis 

Philippe  de  Cossie,  fils  dc  Jean,  convoqué  à  Acre^  par  Jean  d'Iltelin,  eu 
février  laSo.  Il  est  appelé  en  cet  endroit  Philippe  le  Chnmbcrlaing ,  maréchal 
du  royaume.  Il  souscrit  comme  témoin,  et  avec  le  titre  ou  le  surnom  de  cham- 
herhuit,  chambellan,  mais  non  plus  comme  maréchal,  un  acte  du  22  sep- 
tembre 12  54°,  et  deux  de  l'année  1269'°,  l'un  du  roi  Hugues  III",  l'autre 
dp  Baliau  d'Ibelin,  seigneur  d'Arsur '-. 

'   Cod.  diplomat.  n'  aoi,  p.  a/i/j.  —  Voir  °  Continuât,  de  Giull.  de  Tyr.  \.  XXXIII. 

Les  Maréchaux  de  Jérusalem.  c.  xxviii,  p.  Sg/i. 

"  Assises  dc  Jérus.  p.  àcjk;  t.  I,  p.  i-ig-  '  Voir  le  talileau  de  Ln  Famille  dc  Caij- 

h'io.  plias,  p.  9.72. 

'  Voir  le  tableau  de  La  Famille  dc  Caij-  '  Assises  dc  Jérus.  t.  II,  e.  \iii,  p.  2  40. 

phns,  p.  272.  —  Voir  Les  Maréchaux  dc  Jérusalem. 

'  Continuai,  de  Guill.  dcTyi',  i.  XXXni,  °  Cod.  diplomat.  n°  \ih,\i.  ihh. 

c.  XVIII,  p.  384.  "   Cod.  diplomat.  n°  12/1,  p.  thà. 

°  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIII.  "  Cod.  diplomat.  n°  147.  p.  188.  534. 

<■.  XXV,  p.  3()0.  "  Cod.  diplomat.  11°  i4c),  p.  lyo. 


C,:i-2  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

PiKniiK  Makocelly,  semble  ;noir  élé  cliamLellan  du  royaume  de  Jérusalem, 
d'après  la  j)lace  de  sa  souscription  dans  un  actedu  -jo  mai  i  3G8  '  :  mais,  d'après 
di'u\  autres  actes,  il  est  reconnu  pour  avoir  élé  iliamb(dlan  du  ro\aun)e  de 
(lliypre^. 

Nicolas  DE  (jiiARissA  l'ut  nonuné,  par  le  roi  Pierre  il,  cliambellan  du  ro\aume 
de  Jérusalem ■'',  le  17  octobre  1872. 

Thomas  Fui  ti'inoin  de  trois  actes'  :  de  Gui  de  Lusignan,  3i  janvier  1  1 1)  1  ; 
du  roi  Henri  de  Champaj;ne,  5  janvier  ikj^'';  de  Julienne,  dame  de  Cé- 
sarée,  •>£>  octobre  1  i^y*^^,  avec  la  (pialification  de  camérier,  sans  autre  spéci- 
fication. 

L'acte  du  ô  janvier  i  njA  est  souscrit  aussi  par 

Jea\,  camérier.  sans  déterminatif.  J 

'  De  Mas-Latrie.  I.  II.  p.  aç)i.  "  Cod.  diphmat.  11°  79,  p.  86. 

■  Voir  ci-après.  '  Cod.  diphmat.  n°  81,  p.  87. 

'  Chron.  de  Stniinl>.  —  De  Mas-Latrip.  '  Cod.  diplomal.  n"  83.  p.  8(j. 
l.  IL  p.  3o'i. 


LES  GRANDS  OFFICIEUS   Dl'    liOVAdME  DE  JÉRUSALEM.       (i:î3 


LES   BOUTEILLEIÎS. 


WiiSRic  est  (jualifié  bouteiller'  {^■piiircnia'^  de  Godefroy,  duc  de  Bouil- 
lon, par  Albert  d'Aix. 

Payen  l'ut  bouleillcr  {pinceriKt'j  du  royaume  de  Hiérusalem -,  et  de- 
puis prince  de  Montréal,  sous  le  roy  Fouques^. 

Eudes  de  Saint-Amand,  mareschal  du  l'oyaume  de  FTiérusalem,  eut 
depuis  la  cliarge  de  bouteiller  [piiicfi'na]  sous  le  roy  Amaury,  lau 
1167''.  [Il  souscrit,  déjà  revêtu  de  ce  titre,  un  acte  de  ce  roi  ^,  du 
1  G  juillel  I  1  G 6.] 

Simon  de  Moxtolu-,  clievalier,  bouteiller  de  Hiérusalein,  souscrit 
[comme  tel  un  traité  de  paix  et  de  commerce"  entre  Hugues  IV  et 
le  doge  de  Venise,  du  h  septembre  iS-iS];  la  ratification  du  |  contrat 
de]  mariage  de  Guy  de  Cypre  avec  Marie  de  Bourbon'',  lait  par  le  roy 
Hugues,  l'an  i33o  [ilx  janvier,  et  l'acte  du  ?>i  janvier  suivant,  qui 
assigne  le  douaire  de  cette  princesse]. 

Mathieu  du  Plessuî,  clievalier,  avoit  la  inesme  qualité  en  l'an  i368^. 
[Il  l'ut  un  des  seize  seigneurs  désignés,  le  iG  novendji'e  loGtj,  j)our 
la  révision  des  Assises"]. 

'   Albertiis  Aquensis,  1.  VII.  c.  x\i\.  "  De  Mas-Latrie.  HikI.  fJr  Chypre,  I.  II 

"   Willelimis  Tyr.  L  XV,  c.  xxi.  p.  lia,  iliL 

^  \oiv  Les  Sciiiiicias  de  Montréal.  '  Titres  originaux. —  Do   Mns- Latrie. 

*   VVillelmus  Tyr.  I.XX.c.  I.  t.  H,  p.  1  62  ,  i6/i. 

■'   Ciirlal.  S.  Sepulc.  n°  ikk,  p.  267.  —  *  /{ssises  de  Jériis.  p.  ô(i3. 

\  oir  Lf.v  Maréchaux  de  Jérusalem,  et  plus  "  Assises  de  Jérus.  édition  Beugnof.  1.  I, 

loin  Les  Gniiiils  iiini'tres  du  Tewiile  p.  0. 

«0 


(i3/i  l,RS  FAMILLES  D'OUTUE-MEH. 


LES  CHANCELIERS. 


Arnoul,  archidiacre  de  l'esglise  du  Saint-Sépulcre,  est  «jualifié,  par 
Albert  d'Aix',  chancelier,  sous  le  règne  de  Baudouin  l"' . 

Païen  estoil  chancelier  sous  le  roy  Baudouin  II-,  années  i  i-jîo  et 
1  I  -jo.  [11  souscrivit  ou  dressa  plusieurs  actes  de  ce  prince^  aux  années 
1  1  f>o  ,   11  'îo  et  I  1  \>J).~\ 

(Amelia,  chancelier  du  roi  Baudouin  II.  dressa,  par  ordre  de  ce  roi,  un 
acte  d'une  date  incertaine  ",  mais  postérieure  à  rélection  du  patriarche  Guil- 
laume, fpii  eut  lieu  en  i  i3o,  puis(pie  ce  prélat  y  est  nonuiié  comme  présent. 
(l'est  lui  (rès-])rohaljlement  ([ui,  en  iii^<),  dressa  un  acte  rlu  même  roi' 
connue  ('tant  son  vice-chancelier.  Il  y  est  nonum''  Hemei.i.n.] 

Helyes  souscrit  [ou  plutôt  dresse],  avec  la  qualité  de  chancelier, 
un  titre  du  roy  Fouques,  de  lan  ii36'',  au  cartulaire  de  Manosque, 
et  trois  autres  actes  du  inesme  yo)'\  de  l'an  i  i38.  11  souscrit,  avec  la 
mcsme  qualification ,  un  acte  de  luiyniond,  comte  de  Tripoli  ^  de  dé- 
cembre 1  1  Ao. 

I  FRÉDÉnic.  qui  dressa  un  acte  de  la  reine  Mélisendis  en  i  i.jo^,  étail-il 
chancelier?  L'acte  porte  à  In  hn  :  t-Data  est  liwc  pagina  per  niannin  Fiîede- 
"  nici  (1.  ^1  (létle  initiale  peut  être  celle  du  mot  clenci,  aussi  bien  que  de  rancel- 

'    Aljjerlus  Affuensis,  1.  L\,  c.  wi.  '  CdHid.  de  Maiiosquo.  —  Cnd.  iliplnmal. 

-  \Vill(3limis  Tyr.  1.  XII,  c.  xni,  XXIV.  x\v.  1.  I,  ii°  17,  p.  ly. 

'  Curttd.   S.   Sepiik.  n"  3o.    Itli.   Af),  '  CrtWu?.  S.  6>m/.  11°' 3i,  3-3  ,  3.3 .  p.  .'') . 

|i.  06,  8â ,  84.  Go,  05. 

'   CarluL  S.  Sepnic.  n"  't3,  p.  Si.  '   Cartul.S.  Sejjuk.  n°  9/1  ,  p.  1S7. 

'   Cnd.  diploiiKil.  11°  1-1.  p.  i3.  '   Cod.  diplomnt.  11°  i>S.  p.  3o,  3i. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  JÉRUSALEM.       (ISf) 

lorii.  Mais  Frédéric  pourrait  avoir  été  le  cluiucclier  de  la  rtnin'  réj'cnle,  el 
non  pas  le  chancelier  oiricicl  du  l'oyaiirae,  cpii  élait  alors  K\orL.| 

Raoul,  Anglois'  de  nation,  estoit  chancelier  du  roy  Baudouin  dès 
l'an  11^7  [et  dressa^,  en  cette  qualité,  plusieurs  diplômes  de  ce 
prince].  Il  fut  depuis  évesque  de  Bethléem  [et  il  dressa  un  acte  de 
Baudouin  IIP.  du  7  janvier  1  i56,  mais  toujours  comme  chancelier  du 
roi].  Il  conserva  encore  cette  dignité*  sous  le  roy  Amaui'y  [dont  il 
dressa  également  plusieurs  di]dômes  ■'],  et  mourut  Tan  t  170  [ou  peut- 
être  en  1  17^'']. 

GuiLLAiME,  archichacre  et  depuis  archevesque  de  Tyr,  duquel  nous 
avons  riiistoire,  succéda  à  Raoul  en  la  charge  de  chauceliei,  qu'il 
exerça  sous  le  roy  Baudouin  Vi,  qui  la  luy  donna  en  l'an  1173,  après 
le  décès  de  l'évesque  de  Bethléem.  Un  titi'e  de  ce  roy,  de  l'an  1  17/j, 
qui  est  au  cartulaire  de  Manosque",  porte  ces  mots:  rf  Data  per  manum 
r- Guillelmi  Tyrensis  et  Nazareni  arcliidiaconi,  Begisque  concellarii.  " 

[11  dressa,  comme  chancelier,  plusieurs  actes  du  même  roi'',  des  années 
I  178,  1  181,  1  189,  et  souscrivit,  avec  le  même  tilre,  un  acte  de  Gautier, 
seigneur  de  Césarée '■',  de  1182.  Bongnrs  a  ('cril  la  vie  de  ce  graild  pré- 
lat'". Un  acte  de  Baudouin  IV,  du  26  juin  1  17,5.  a  été  dressé  par  Pu-rke  ", 
viie-diancelier  du  roi. 

'  llisl.  (le  Bélliuiiej  aux  Preuves,  p.  358.  Tjr.  I.  \IX,  c.vmv;  I.XXL  c.  .\xv;  I.  XXII, 

-  \Aillelmus  Tyr.  I.  XVI,  e.  xvii. —  Cod.  c.  v  '.  et  in  prœfal.  p.  627,  de  Bougars. 
iliploiiKii.  p.   -27,  33,  30,   38.  —   dartiil.  "   Voir  ce  que  nous  avons  dit  (]p  la  mort 

S.  Sepiilc.  p.  9,1,  97.  101.  11.3.  19G.  ilii  roi  Amaiiri  dans  Les  Bois  de  Jérusalem. 

'   Qtrliil.  de  Manosque.  —  Cud.  dipivmal.  '   Cod.  diplomal.  n°  ''oa  .  i).  a'j.ï. 

Il"  3'.> .  p.  35.  '  Cod.  diplomiil.  n"  65 ,  7  1  .  p.  auG ,  -207. 

■'  AVillelmus  Tyr.  I.  XIX.  c.  x\i\  ;  I.  XX.  n"  3.  p.  GG,  71,  ai8,  -.iliç).  a83. 
c.  xxxu.  "   Cod.  diploiiiul.  n"  7a,  p.  7a. 

'   Ughelii,  llaliu  sacra,  I.  111.  |i.  ^70. —  '"  In prafat.  ad  GeslaDci. — Selj.  Paoli. 

C'flra//.  S.Se/yw/c. p. aG8,  288,  390,339. —  Cod.  dijilomal.  t.  I,  p.  509. 
Cod.  diplomal.  p.  hç) .  ■2l\  i ,  -ihli. —  Willelmus  "    Cod.  diplomat.  11°  ao3,  p.  a^iG. 

Il  lie  .«e  trouve  dans  ie  \'  cbapilrc  du  livre  .WII  de  Guillaume  de  Tyi-  rieu  ((ui  ait  rapport  à  la  digiiili; 
Je  rbanreluT. 

-So. 


R;i(i  I.KS  FAMILLES  DOUTRE-MEU. 

Bamjams  (iii  H\m)in(s,  cliaiicclipr  (>(  secrétaire  du  iiiar(jtiis  (iimrad  de  Mdiil- 
l'ori-al ,  est  noniiiié  dans  iiiio  letli-e  de  ec  |)rin("e  ',  dont  il  était  porteur,  adressée 
à  l'archevêque  de  (lantorbéry,  le  20  septembre  1  188.  Il  dresse  un  acte  de  ce 
prince,  du  7  mai  1  1  jj  1  ^,  conlirmanl  un  accord  de  l'année  ii-i.'i  entre  les 
Vénitiens  et  les  pri'dals  et  barons  du  royaume  de  Jérusalem. 

Pn:i!iiK  D'A\GOLii,É\n':,  évé(|ue  de  Tiipoli,  était  chancelier  de  Gui  de  Lnsi- 
i[nan''.  pour  lei|uel  il  dressa  un  acli^  du  01  janvier  1191  *:  où  ce  prnice  se 
ilil  encore  roi  de  Jérusalem. 

JossK,  Joscius,  archevêque  de  Tyr,  chancelier  du  royaume  de  Jérusalem, 
dressa  plusieurs  actes  pour  le  roi  Henri  de  Champagne  ■%  janvier  1 1  ()3,  5  jan- 
vier I  1  (ji,  et  pour  le  roi  Aimeri'',  août  et  octobre  1  198. 

i\lA^EG^A^,  chancelier  du  royaume  de  Jérusalem,  est  menfioinK'  comme 
père  de  Robert  de  Pise,  juge,  el  défunt  déjà  depuis  un  certain  temps,  dans 
un  acte  de  Barthélenn",  administrateur  de  l'église  de  V^ilenie.  du  -3  g  no- 
vendiri'  I  'T.S/i.  I 

'   R;ul.  (le  Dicelo.  '  Cod.  diploiiwt.  n"  81,  i-o.  p.  Hj.-Jiti, 

'  Fiinicsrcrmii  Aiistiiticar.  t.  XII,  11°  7(1,              *  Cod.    diphmiit.   11"   'S.    i<S().   p.   a35  . 

p.  2  ih.  ■38'j. 

Ctid.  diploiiKit.  11  '  -j(j  ,  p.  86.  "   Cud.  dij/loiiKit.  n  '  8  .  1  iSi) .  p.  1  1  7.  1  ■>8. 


LES  GRANDS   OFFICIERS  DU  ROVAUME  DE  JERUSALEM.       (i.'iV 


[LES   BAILES.J 


I  Aii\  dignités  et  offices  énumérés  par  Du  Gange,  nous  croyons  devoir  ajouter 
1h  liste  des  bailes  du  royaume  de  Jérusalem,  ([ui  administraient  en  l'aljsence 
ou  pendant  la  minorité  des  rois,  et  celle  des  vicomtes  de  Jéi-usalem,  puis 
d'Acre,  qui  présidaient  les  assemblées  de  la  cour  des  Bourgeois  ',  comme  le  roi 
ou  un  de  ses  grands  olHciers  présidait  la  haute  cour  ou  cour  des  Barons. 

La  bailie  était  conférée  par  l'assemblée  des  barons  ou  hommes  liges  du 
royaume^,  comme  le  prouvent  tous  les  monuments,  soit  actes,  soit  récits  hi.s- 
toriques.  Elle  devait  appartenir  au  plus  proche  parent  du  roi  au  nom  duquel 
on  l'exerçait^;  mais  ce  principe  souffrit  de  l'réqiienles  exceptions. 

Le  plus  ancien  jjaile  du  royaume  fut  Eustaciie  G^A^■IEli,  élu  par  les  barons 
lors  de  la  captivité  du  roi  Baudouin  II ',  février  i  i  2-j  (i  i  ao).  lùanl  mort  le 
1 5  juin  suivant  ^  (  1 1  28  ) ,  il  eut  pour  successeur 

Guillaume  de  Buri,  seigneur  de  Tabarie".  G'est  pendant  son  gouvernement 
que  l'ut  entrepris  et  terminé  avec  succès  le  siège  de  Tyr^  du  i  (!  li'vrier  au 
•2(j  juin  11-2/1;  et  que  le  roi  fut  délivré  de  sa  prison  ^,  1  y  août  1  12/1,  après 
dix  huit  mois  de  captivité.  De  sorte  que  c'est  à  lui  cpie  doit  s'aj)pli(|uer  l'éloge 
que  Jean  d'ibelin,  le  rédacteur  des  Assises,  n  fait  d'Eustacbe  Granier',  comme 
ayant  formé  le  siège  de  Tyr  et  racheté  le  roi.  La  régence  de  Guillaume  de 
Buri  cessa  naturellement  au  moment  où  le  loi  recouvra  sa  liberté. 

II  n'y  eut  point  de  baile  ou  de  régent  pendant  la  minorité  de  Baudduin  111. 

'   Assises  (h  Jcnis.  t.  I,  inlrocl.  p.  \m. —  *  Guill.  Tyr.  i.  XII,  c.  \m.  —  FuIcLer. 

Hisl.  lin.  delà  France,  t.  XXI,  p.  /107,  /iSS.  Carnot.  I.  III,  c.  xxn. 

"  Assises  (le  Jérus.  t.  II,  p.  897,  SgS.  °  Guill.  de  Tyr.  1.  XII,  c.  xxi,  xxiv.  — • 

'  Le  Livre  au  roi,  c.  v.  —  Assises,  t.  I,  Voir  Les  Princes  de  'Fuhurie  et  de  Galilée, 

p.  Gio  et  note  n.  p.  A5->. 

"  Guill.  Tyr.  1.  XXII,  c.  xxvn.—  ^«.s/w«,  '  Guill.  Tyr.  1.  Xll  ,c.  x\i\  ;  1.  XIIL  c  \iv. 

t.  II,  p.  .3f)8.  —  Voir  Les  Seigneurs  de  Ce-  '  Guill.  Tyr.  I.  Xlil.  c.  xv. 

snréc,  p.  ay'i.  ''  Assises  de  Jérus.  l.  11.  |).  o(j8. 


r.38  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

Sa  mère,  Mc'lisseiulc.  ('(ail  reine  par  sa  naissance,  et  elle  administra  elle- 
nièrne  le  royaume  avec  intelligence  et  ferniclé. 

MiLON  ou  Miles  de  Pla.nci  administra  un  instant  les  affaires  du  royaume  '. 
eu  1  173,  à  l'avénemenl  de  Baudouin  IV,  â;;é  de  treize  ans;  mais  c'était  jiar 
suite  de  son  esprit  impérieux  et  entrejn'enant,  et  non  en  vertu  d'un  titre  olli- 
ciel,  qu'il  ne  paraît  pas,  d'après  le  récit  de  Guillaume  de  Tyr,  avoir  jamais 
possédé  -.  il  fut  assassiné  ])eu  après. 

Rauiom)  il,  comte  de  Tripoli,  qui  avait  été  son  compétiteur  pour  la  dignité 
de  bade,  redoubla  d'instances  auprès  du  roi^,  et  finit  par  l'obtenir,  après  que 
le  roi  en  eut  délibéré  deux  jours  avec  l'assemblée  des  liants  barons.  Ses  fonc- 
tions durent  cesser  quand  le  roi  eut  atteint  l'âge  de  majorité,  c'est-à-dire 
(pialorze  ans  probablement ',  ou  peut-(Mre  i[uinze,  comme  c'était  la  coutume 
|iour  les  fiefs  -'. 

En  1177.  Baudouin  IV,  étant  malade,  lit  olïrir  l'administration  du  royaume 
et  de  l'armée  au  comte  tie  Flandres,  Pbilippe  d'Alsace  S  qui  était  venu  en 
pèlerinage  à  Jérusalem.  Sur  son  refus,  il  nomma  à  cette  dignité 

Ren.uîii  de  Chàtillo^i,  alors  seigneur  de  Montréal;  mais  on  ne  voit  pas  ipu' 
ce  dernier  l'ail  conservée  longtemps,  il  semble  (pie  ce  ne  lut  alors  qu'une  com- 
mission temporaire  et  pour  ainsi  dire  intermittente.  Le  baile,  administrateur 
du  royaume,  général  des  armées,  n'avait  plus  rien  à  faire  lorsque  le  roi,  en 
meilleure  santé,  pouvait  lui-même  gouverner  et  combattre,  comme  il  arriva 
lors  de  la  défaite  de  Saladin ',  le  26  novemliie  1177-  dans  les  plaines  de 
Rames,  où  Beaudonin  était  eu  personne  à  la  léfc  de  son  armée.  En  11 83,  le 
roi.  plus  malade  que  jamais,  et  brouillé  alors  avec  le  comte  de  Tripoli  \  con- 
lia  la  bailie  à 

Gui  de  Lusioan'-*,  comte  de  Joppé,  jiar  son  mariage  avec  Sibylle,  s(eur 
aînée  du  roi;  mais  bienlôl  iîaudouin.  l'ayant  pris  en  aversion  à  cause  de  ses 
prétentions  arrogantes  et  de  son  incajiacilé  dans  la  conduite  des  armées  el 
des  affaires,  lui  relira  cette   foncliun  (1  i85  '"  )  et   la  iil  donner  de  nouveau  à 

'   (niill.  de  Tyr,  1.  X\l,  c.  111.  iv. — Vou-  '  Assiscn  ilc  .Icnisulem.    t.    1.   c.  or,\i\. 

Les  Seigneurs  de  Montréal,  p.  ^loli.  p.  a-ig,  note  a. 

-   Assises    de   Jènisalew .    I.   I.  p.  (Jio.  "  GuilL  Tyr.  I.  \\l.  c.  \n. 

note  a.  '  Guill.  Tyr.  i.  X\I,  c  \xii.  xxiii, 

Guiil.  lie  Tyr.  i.  \\L  c.  v.  '  Guill.  Tyr.  I.  XXli .  c.  ix. 

'  Assises  de   Jérusalem,  t.   1.  p.  Gio.  "  (niill.  Tyr.  I.  XXII .  c.  \x\. 

note  c.  '"  Guill.  Tvr.  I.  XXII.  c.  xxix. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROVAU.ME  DE  JERUSALEM.       639 

Raimond  II,  comte  de  Tripoli  ',  (|ui  la  conserva  jusqu'à  l'avénemenl  de  Gui 
de  Lusignan  à  la  couronne  (1186).  , 

A  la  mort  d'Aimcri,  roi  de  Chypre  et  de  Jérusalem,  en  laoG 

Jean  d'Ibeli.n,  sire  de  Baruth,  connétable  du  royaume  de  Jérusalem,  lui 
nommé  baile  de  ce  même  royaume'-  pendant  la  minorité  du  jeune  Amauii 
ou  Amaurion  ^,  tils  d'Ainieri  et  d'Isabelle.  L'enfant  étant  mort  peu  après,  Jean 
d'Ibelin  conserva  la  bailie  *  jusqu'à  la  mort  de  la  reine  Isabelle  (1208),  puis 
jusqu'au  couronnement  du  roi  Jean  de  Brienne,  et  de  Marie,  fille  aînée  d'Isa- 
belle (1  3  1  0). 

Dans  les  temps  qui  suivirent  immédiatement,  et  pendant  presque  tout  le 
treizième  siècle,  l'absence  des  rois  de  Jérusali'm,  qui,  pour  la  phqiart, 
étaient  souverains  ailleurs,  et  les  disputes  des  divers  prétendants  à  cette 
royauté,  occasionnèrent  de  fréquentes  nominations  de  bailes,  ou  de  lieute- 
nants de  bailes,  soit  successives,  soit  simultanées.  Il  en  résulte  pour  la  suite 
de  ces  dignitaires  une  certaine  confusion ,  que  nous  avons  essayé  de  débrouiller 
à  l'aide  surtout  d'un  cliapiire  de  Jean  dlbelin  ,  le  rédacteur  des  Assises,  sur 
"^la  successibilité  au  trône  et  sur  la  régence.  1)  Ce  précieux  document  a  été 
publié  pour  la  première  fois  par  M.  Beugnot  "',  dans  son  édition  des  Assises 
de  Jérusalem. 

A  la  mort  de  Marie  de  Monti'errat,  en  1212,  laissant  une  (ille  mineure. 
Isabelle  ou  Yolande,  Jean  de  Brienne,  père  de  cette  Isabelle,  conserva  le  fitn' 
de  roi  jusqu'au  mariage  de  la  princesse  avec  Frédéric  II.  Mais,  lorsqu'il  quitta 
la  terre  sainte  pour  aller  en  France  chercher  du  secours  auprès  de  Philipjie- 
Auguste  (1228),  il  y  laissa  pour  son  lieutenant  ou  baile '^' 

Le  connétable  Eudes  ou  Higues  de  MoMBÉLiAno. 

Fr(''déric  II,  devenu  roi  de  Jérusalem  par  son  mariage  avec  Isabelle  (1  220], 
maintint  d'abord  Eudes  de  Montbéliard  dans  ses  fondions  de  baile  \  puis,  en 
1227.  il  lui  substitua 

'  Guill.  Tyr.  1.  XXIIl,  c.  1,  ot  Continuât.  c.  \i.  p.  3o5  et  note  d  — iMartène,  Thesanr. 

lie  CiuilL  de  Tyr.  \.  XXIII,  c.  1 ,  p.  3.  anccdot.  t.  I,  col.  806  e. 

'  Coiilinu.'it.  de  Guill.  de  Tyr,  i.  XXX,  '  Assises  de  Jérusalem,    I.   II.  p.   397- 

c.  .XI,  p.  3o5  cl  note  d.      ,  hoi. 

'  Cette  forme  semble  être  un  diminutif  "  Continuât,  de  Gnill.  de  Tyi',  I.  XXXII. 

employé  par  le  Continuateur  de  Guillaume  c.  xix,  p.  355. 
de  Tyr  pour  signilier  le  pelit  Amauri.  '  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXII. 

"  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXX,  c  xx,  p.  359. 


fi'.O  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Thomas  u'Aoun,  ou  dk  Calan,  comte  de  la  Cerne  '  (Accrra),  (jui  occupa  cette 
place  justpi'à  la  mort  de  l'impératrice  (1928). 

A  la  nouvelle  de  celte  mort,  les  barons  du  royaume  élurent  bailes -,  ou 
plutôt  lieutenants, du  baile  naturel,  FiiÉDÉruc  11,  pendant  la  minorité  de  Con- 
rad son  fils,  encore  au  berceau, 

Jean  d'Ibelin,  sire  de  Barutli,  qui  avait  été  déjà  baile  de  i2o()  à  1210,  et 
lÎALiAN,  scif[neur  de  Sajette.  Sur  le  refus  de  Jean  d'ibelin,  on  voulut  mettre  à 
sa  place 

Jean   de  Césarée  ^.  (|ui  refusa  aussi;  on  élut  donc  le  connétable  Eudes  de 

MONTBÉLIARD. 

Frédéric  il  étant  venu  dans  la  terre  sainte  en  1228,  après  la  mort  de  sa 
femme,  s'y  comporta  en  souverain*  plutôt  (ju'en  baile  et  ré{;ent  du  royaume. 
A  son  départ,  en  1229,  il  laissa  à  sa  place ^ 

B.AiiAN,  seigneur  de  Sajette,  et  Gaenier  Lalemand.  Celui-ci  étant  entré  peu 
après  dans  l'ordre  des  Templiers,  le  connétable  Ecdes  de  Montbéliard  lui  fui 
substitué. 

Quelque  temps  après  (vers  i233?)  l'empereur  ordonna  par  lettres  que 

Philippe  ue  Maigasteau  ''  fût  fait  son  lieutenant  dans  la  bailie  du  royaume. 
Mais  les  bommes  liges  refusèrent  d'obéir,  et  maintinrent  les  deu\  lieutenants 
Balian  et  Eudes  de  Monlbéliard.  A  la  mort  de  Balian,  qui  n'eut  pas  lieu  avant 
1  289,  Eudes  resta  seul  chargé  de  la  lieutenance. 

Quand  Conrad  fut  en  âge  d'homme  (vers  12/10),  les  hommes  liges  assem- 
blés déclarèrent  rpie  Frédi'ric  n'était  plus  le  baile  du  royaume,  et  au  refus  de 
Jean,  seigneur  de  Césarée,  et  de  Jean  d'ibelin,  seigneur  de  Juppé, 

Eudes  de  Montbéliard ''  fut  pour  la  quatrième  fois  élu  baile  en  l'absence 
de  Conrad.  Cependant,  comme  ce  prince  ne  se  présentait  pas  pour  faire 
reconnaître  ses  droits  à  la  royauté,  Alix,  fille  de  la  reine  Isabelle  et  de 
Henri  de  Champagne,  veuve  du  roi  Hugues  I"  de  Chypre,  réclama  le  titre 
de  reine  de  Jérusalem^;  et  malgré  l'opposition  d'Eudes  de  Montbéliard, 
baile  et  régent  pour  Conrad,  elle  fut  cniin  reconnue  reine",  sauf  les  droits 

'   Conliiuial.  etc.  1.  XXXII ,  c.  xmv,  p.  36i.  '  sUsiscs  de  Jcni.i.  I.  Il .  p.  Syg. 

—  Voir  Les  Rois  de  JérKunlei/i ,  p.  07.  °  Assises  de  Jénis.  I.  II,  p.  099. 

-  Assises  de  Jénts.  t.  II.  p.  899.  '  Assises  de  Jénis.  t.  li.  [).  099.  ioo. 

'  Voir  Les  Seigneurs  de  Césarée,  p.  283.  '  Assises  de  Jèriis.  I.  II.  p.  899.  /loo. 

*  Voir  Les  Rois  de  Jérusalem  ,  p.  3j.  °  Voir  Les  ftois  de  Jérusalem. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  DE  JERUSALEM.       O'il 

de  ce  prince,  que  l'on  rejjarduit  toujours  cfMnnio  riiéritier  li'fjilinnî  (li?s  lols 
de  Jérusalem. 

Le  second  mari  d'Alix,  IUoll  de  Soissoas,  fut  liaile  et  ré;;enl  du  royaume 
en  son  nom  '  ;  mais,  sans  crédit  et  sans  autorité,  il  ([uitta  peu  après  le  royaume 
et  sa  femme. 

Dans  le  même  temps  (  i  -j/io), 

G.vLTiEH  Penne  e>  Pié  ou  Penenpié-  était  bailli  de  la  ville  de  Jérusalem  pour 
l'empereur  Frédéric  II.  Le  j)riiice  Richard  dAiijjleteire  lui  remit  la  ville  d'As- 
calon  pour  qu'il  la  gardât  aussi  au  nom  de  l'empereur.  Mais  on  ne  pourrait 
assurer  qu'il  ait  eu  le  titre  de  baile  du  royaume. 

Jean  d'Ibelin,  seigneur  d'Arsur,  lils  du  vii'u\  sire  de  Barutli,  fut  baile  du 
royaume  de  Jérusalem  [lour  le  roi  Henri,  peut-être  dès  l'an  12/iG.  l']n  i-j/iS 
il  quitta  la  bailie,  qui  fut  donnée  à  ^ 

Jean  Fai.no.n.  Celui-ci  fut  dépossédé  l'année  suivante  S  et  la  bailie  rendue 
à  Jean  d'Ibelin. 

En  I  y 5 A  ,  son  cousin,  Jean  d'Ibelin,  comte  de  Japlie  el  d'Ascalou,  le  rédac- 
teur des  Assises,  devint  bade  du  royaume^,  et.  deux  ans  après  (ta.")!]). 

Jean  d'Ibelin,  seigneur  d'Arsur,  fut  de  nouveau  réiiilé;;ré  dans  ses  fonctions''. 
Lorsque  la  reine  Plaisance,  cpii  avait  épousé  Baliaii  d'Ibelin,  lils  de  Jean,  vin' 
à  Acre  en  laB'^  '',  avec  son  lils  Hugues  H,  roi  de  Cbyjjre,  le  seiffueur  d'Arsui' 
leur  remit  son  office.  En  se  retirant  (1  308),  la  reine  le  laissa  baile  du  royaume*. 
Il  mourut  jieu  après,  en  possession  de  celte  dignité^. 

Geoifiioi  de  Sai'.gines,  nommé  baile  en  1959  '",  fut  un  grand  el  sévère  jus- 
ticier. En  laGi,  il  se  dépouilla  de  sa  dignité  et  en  lit  hommage  au  prince 
Hugues  de  Chypre  ",  depuis  Hugues  III. 


'  Continuât,  de  Guill.  <le  Tyr.  I.  XXXIII, 
c.  L,  LUI,  p.  /430,  li-î'd. —  Voir  Les  Ikus de 
Jérusiilem  .  p.  '■](). 

=  Continuai,  fie  Guill.  île  Tyr.  1.  XXXIII. 

c.   .VXXI ,   p.    k-11. 

'  Conlinnat.  de  Guill.  do  Tyr.  1.  XXXIV. 
c.  I,  p.  /i'i6. 

"  Continuai,  de  Guill.. le  Tyr,  1.  XXXIV. 
c.  I,  p.  h'ij. 

'  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 
c.  I.  p.  'l'i  1 . 


"  Conlinuat.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV, 
c.  I.  p.  àh'i. —  Cod.  diploiiKil.  l.  I.  n"  jSa. 
p.  157. 

'   Ansises  de  Jénis.  l.  II.  p.  .'101. 

'  Conlinuat.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 
c.  I,  p.  !tt\'.]. 

°  Sanut.  1.  m.  pari,  la,  c.  vi,  p.  o.2i. 

'"  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 
c.  I.  p.  /i'i6.  —  Voir  Les  Scnécltaux  de  Jéni- 
sidciii. 


l.s'si.sT-ï  de  Jéfiis.  l.  II, 


p.  .'11.^.. 
Si 


O'd  LRS  FAMILLES  DOUTliE-MKIi. 

L(iis(|ui'  <•!'  iiriiiri'  (|uitt;i  l)riisi|iiciiit'iil  l;i  \illt'  d'Acre  (lyyG),  il  \  l;ii.ss;i. 
sur  l(^s  vives  instances  des  lialulaiils  '. 

|jALlA^  d'Ibelin,  scij'jneur  d'ArMir.  ijiii  l'Iait  halle  dn  royaume  depuis  l'an 
I  9()8  -.  Mais  celni-ci,  se  vo-\anl  aliariildiim''  |iai'  siin  souverain.  c(''da  sans  ri'sis- 
lance  la  baillie  à 

Roger  de  Saint-Siîveiii\  .  conili'  di'  Marsi(|iie',  (|ui  ('lait  vcmiu  à  Acre  (1277). 
coninic  haile  du  royaume  au  noiii  de  (lliarles  d'Anjou  ',  auquel  Marie  d'An- 
lioclie  avait  transft^ré  ses  droils  prétendus. 

Philii'PE  d'IbeliiX,  établi  en  1  aSC),  par  son  neveu  le  roi  Henri  H  de  Chypre, 
haile  du  royaume  de  Jérusalem,  en  la  ville  d'Arre,  paraît  être  le  dernier  sei- 
jjneur  (pii  lut  revêtu  de  cette  dignité.] 

'   Continuât,  de  GnilL  (le  Tyr,  |).  iy/i.  '   CiOntiiiiinl.  di^  (jnill.  de  Tyr.  [).  ^78. 

■   Continuât,  de  Cîuiil.  de  Tyr,  ji.  hn-j.  ^   Voir  Les  Hols  de  Jénisiileiii ,  \).    hh. 


LES   (IHANDS   Ol^M'ICIEliS   DU    P.OVAI'ME   DE  JEIU'S  MJIM.       (i'i;i 


LES   VICOMTES   ET   CHATELAINS  DE  JÉRUSALEM 

ou    DE   LA   TOUR   DE  DAVID.] 


[Le  vicomte  d'une  ville  élait  nommé  |i;ir  le  seigneur  avec  le  conseil  di- 
ses nrad'lionimes ',  et,  par  conséquent,  le  vicomte  de  Jérusalem  était  nommé 
par  le  roi.  d'après  l'avis  de  ses  conseillers;  mais  le  plus  souvent  par  le  roi 
seul. 

L'oliice  de  vicomte  de  Jérusalem  était  joint  cpielrpiefois  à  celui  de  châtelain 
de  Jérusalem  -,  châtelain  de  la  tour  de  David  ou  de  la  citadelle  de  Jérusalem; 
cjuehpiefois  ces  deux  fondions  étaient  séparées  et  appartenaient  à  dis  per- 
sonnes diliérentes. 

Un  diplôme  du  28  septembre  1  1  lo  ^  nous  pré'sente  un  vicomte  de  Jéru- 
salem non  nommé  et  Anselme  de  Turre  Ihirid,  nettement  distingues  1  un  de 
l'autre  et  dans  le  corps  de  l'acte  et  dans  les  souscriptions  des  témoins. 

Un  acte  de  la  même  anné(> '.  (|ui  établit  l'église  cathédrale  de  Bethléem, 
est  souscrit  parle  même  y\nselme,  gardien  de  la  tour  de  David,  et  par  Pisellus, 
vicomte,  ipii  est  peut-être  le  vicomte  de  Jérusalem  de  l'acte  précédent.  Anselme 
souscrit  encore  un  acte  du  5  mai  1  1  1  6  ■  '  avec  la  (pialification  r/c  Tnrrc.  espèce 
de  surnom  (pi'il  devait  à  son  olfice. 

Al'scuetin.  Ascueti\,  Aascatinus,  souscrit  avec  la  qualité  de  vicomte,  ou 
vicomte  de  Jérusalem,  des  actes  de  1  120  à  1  i35  "^  environ.  Dans  un  acte  de 
cette  dernière  année'',  il  est  mentionné  comme  ayant  été  vicomte  de  Jéru- 
saleui  :  (iiioiulaiii  rircconute  Jerusali'iii. 

'  Assisen  des  Bourgeois ,  l.  II,  c.  iv,  p.  2  i  '  Guili.  de  Tyr,  I.  11,  c.  xii,  [).  (So3. 

pI  note  c.  ''  Qirtul.  S.  Sepidc.  n°  1  19,  p.  aaa. 

'   Cod.  diplomat.  1. 1 ,  p .  /i  5  5 . —  Du  Gange ,  '   Ciirtiil.  S.  Sepidc.  n"  /i  3 ,  /i  5  .  1  o  1 ,  1 0  3  , 

(ilossiir.  iiifim.  lutin,  voce  vicecomes,  t.  VI.  io(i,  p.  Hi,  85,  200,  aoa,  207.  —  Cod. 

col.  i5G-j.  diplomiit.  Il"  la,  p.  i3. 

'   (_mI.  iHjiliiiiKil.  n"  a,  p.  a.  '   (ùurlul.  S.  Sepidc.  n"  io(j.  p.  a  10. 

8i. 


0',/.  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

C'est  |)rol)al)l(Miir'nl  le  inêiiic  Aiisclielin  (jui,  sans  aiicim  titre,  souscrit  un 
acic  di'  Hn|;ues  (rihelin,  de  ii58',  parmi  les  hour;;e()is  du  roi'-. 

RoAiui  l'ancien,  vers  ii3G,  était  châtelain  île  la  citadelle  de  Jérusalem  ^ 
Dans  des  actes  de  i  i35-i  i5o,  il  est  appelé  vicomte,  vicomte  de  Jérusalem. 
Roard  de  Jérusalem  '.  Si  c'est  lui  qui  est  témoin  d'un  acte  de  i  i63  comme 
châtelain  de  la  tour  de  David  et  vicomte  de  Jérusalem  \  il  faut  reconnaître 
(lue  les  lonctions  de  vicomte  n'étaient  point  inamovibles,  mais  revenaient 
quelquefois  au  fonctionnaire  dépossédé,  puis(|ue  nous  voyons  Roard  souscrire 
deux  actes  de  i  i5i  et  i  162  "^  sans  aucune  ([ualification,  et 

Ar.NOL'i,  souscrire  trois  actes  du  li  janvier  11 55,  du  roi  Baudouin  III, 
(i'Amauri,  comte  de  Japhe,  et  de  Hugues  de  Gibelin  ^  avec  le  titre  de  vicomte 
de  Jérusalem.  H  est  à  remarquer  que,  dans  le  premier  de  ces  actes,  il  signe 
parmi  les  hommes  du  roi;  dans  les  deux  autres,  panui  les  bourgeois.  On  peut 
<'n  conclure,  comme  par  l'exemple  d'Auschelin  \  que  les  bourgeois  de  Jéru- 
salem ou  les  bourgeois  du  roi  pouvaient  être  en  même  temps  hommes  ou 
barons  du  roi,  et  par  conséquent  appartenir  à  des  familles  nobles. 

Dans  des  actes  de  1171,  1  1  7/!,  1181^,  Arnoul,  si  toutefois  c'est  le  même 
personnage,  est  encore  (|ualifié  de  vicomte.  Mais  auparavant 

EoDES  DE  Saint-Amand,  baron  ou  homme  du  roi  (actes  du  1  ^(janvier  1  1  55  '"), 
celui  qui  fut  maréchal,  puis  échanson,  enfin  grand  maître  de  l'ordre  du  Temple, 
souscrivit,  en  1  1  (3o  et  1  1  6  i ,  divers  actes  ",  soit  comme  vicomie  de  Jérusalem, 
soit  connue  châtelain  de  Jérusalem  ou  de  la  lour  de  David.  A[)rès  lui. 

Roar:i  le  jrune  fui  témoin  de  plusieurs  acies,  de  11  05  à  1  177  '-,  comme 
châtelain  de  Jérusalem  ou  gardim  de  la  ciladcllr  de  Ji'nisalcm.  Et  répondant 

'    Carlid.  S.  Sepiilc.  n"  G'A  .  \).  i?>o.  '  Voir  plus  liaiil. 

'   Voir,  plus  bas,  le  vicomte  ArnouL  "   (^'irlul.  S.  Scpiilr.  n'  18/1,  p.  :\?>[).  — 

■'  Guill.  d('Tyr,  I.  XV,  c.  \xi.  <mI.  iliplomal.   n"   suo,   p.   fl  Vi  ,  et  n'   ■> . 

''   Cnrtiil.  S.  Sit'piilc.n"  3-2.  33,  3/i,  10a.  p.  -îSo. 
I  17.  p.  59,   63,   (>8,  20-2,   2-30.  —  Cod.  "   Ciirl.  s.  Sepidc.  p.  i  1 -3 ,  119,  lad. 

diiihwmt.   n"    17.  20,    -21,  2/1,  28,  p.  18,  "    Cirlul.S.Srimk.irhli.  100,  p.  107, 

•!o.  01,  22,  2(),  3u.  ,       198.  — 0)(/.  (liphmiil.  Il"  31).  ]).  38. 

■■   Coll.  ilipin'iinl.  Il'  i(3-'i    |i.  207.  — Vnii'  "   Cod.illphmal.  11"  197,  p.  261  ;  n"  /18. 

J.n  Fmmllc  du  iimn  dr  japhe,  p.  3.Vi.  Oo,  61,   188,  p.   5o,  (il,   -ïMi.  —  Ctirtiil. 

•'  Ctrliil.  S.  Sepiih:  n"  i8,  /19.  p.  88.  S.  Sepiik.  ii"'i4i,  if.9,  170,  i8'i,  p.  357. 

S(, ,  91.  258,  3u8,  309.  328.  —  Voir  La  Famillr 

'   Qirl.  S.  Scpiilc.  Il"  5(J ,  59,  G2,  p.  !  i3  .  du  mm  de  Jiiplie,  Roard   l'ancien  et  lioanl 

120,  127.  le  jeune,  | 


).  .10.). 


LES   GRANDS   OFFICIKliS   1)1!   ROYAUME   DE  JEP.IîS  U,E\I.       i\'n, 

Pierre  de  Creseto,  Creseca,  Cresentia,  lui  tiMiioin,  un  ii'y.'î.  (11111  aile  di" 
la  comtesse  Constance  de  Saint-Gilles',  comme  châtelain  de  Jéiusalcm. 

Balia\  ou  Barisa.n,  de  Joppé,  souscrivit,  en  la  même  (jualilé.  un  ai  te  liu 
roi  Baudouin  IV,  du  i"  avril  i  t78\  en  laveur  de 

Pierre  de  Creseto,  (]ui  reprit  ses  l'onctions  peu  de  temps  a|ir("'s.  ••!  siyiia. 
comme  châtelain  de  Jérusalem,  un  acte  de  Baudouin  l\ .  du  i-  novembre 
1178-'. 

Nous  ne  voyons  pas  nue  ces  derniers  châtelains  aient  porté  eu  même  lemps 
le  titre  de  vicomtes  de  Jérusalem.] 

'    Cod.  tlipliiniiil.  u'  .^v),  ]i.  h'.).  '    Cint.  (lijjl'iiiiiil.  n"  (i.'i .  |i.  CiCi. 

-■    Cuil.  dipliiiiiot.  Il'  :!o().  |i.  ■î'iB, 


(i/4(i  Mis  FAMILLES  D'OUTHE-MER. 


LKS  VICOMTES   D'ACUE. 


iriiAiiiN  m;  TunciioLAM  l'.sl  (|u;ilifii''  vicoiiili'  [lariiii  li's  (('iiKiins  (l'un  mcIl'  tic 
Je.'m.  évê(|ue  d'Acre,  du  3o  nvril  ii35'.  Il  est  trè.s-|ir('suiuahle  qu'il  élîiit 
vii'oinle  de  celle  ville. 

Un  ncle  (le  In  reine  Méiissende,  de  l'an  11/19-,  'if'i"'»''  i''«'^  viconiles 
d'Acre  (|ui  jinniissent  devoir  (*tre  class(_^s  dans  cel  ordre  : 

RoBEiîT,  ancien  |)Ossesseur  d'une  maison  (|ui  a  ék'  vendue',  et  dont  la  venle 
est  ratilli'e  jiar  cel  acte; 

GiiiALii  iiK  Valunciî,  (|iii  avait  (■t(^  h'nioin  d'un  acte  du  roi  Baudouin  III,  du 
'1  juillet    I  1A7",  avec  la  (|ualit(''  de  vicomte  d'Acre,  et  (|iii  souscrit  l'acte  de 

I  \'h(),  comme  ayant  (''l('  le  \ic(inite  au  temps  du(|iiel  s'(''tait  fait  un  échange 
(|uc  confirme  cet  acte; 

(Ilahkmi; M  11  (iii  CLKiiRMini  il ,  (jui  avait  l'ait  celle  vente,  ra|)|)el('e  et  ralili(^e 
iiar  l'acte  de  la  reine  Mi^'lissende  ^.  On  voit  ce  dernier  souscrire  encore,  avec 
la  (|nalit(''  de  vicomte  d'Acre,  un  acte  d'août  1  i,^5  ''  et  un  autre  du  roi  Baii- 
doiiin  III.  du  ai  novembre  iiGi   '. 

(À'  m(*me  acte,  de  11 /iq.  mentionne  aussi  un  ciiàlelain  nomm('  Fiian(;ois '. 
anciennement  p(jssessenr  de  |ilusieurs  maisons  (jui  ont  ('-h'  ('cliangées  depuis. 

II  a  pu  ('Ire  en  charge  à  r('po(|ue  de  l'acte  ou  dans  les  ann(5(vs  pr6c(^denles, 
en  même  temps  c[ue  les  vicomtes  Robert,  Giraud  ou  Clerenibaud;  sa  dignit('' 
paraît  avoir  élé  tout  à  fait  distincte  de  celle  de  vicomte. 

Apri's  la  perte  de  Jérusalem,  les  vicomtes  d'Acre  doivent  avoir  ac(piis  plus 
d'importance,  comme  premiers  magistrats  de  la  nouvelle  capitale  du  royaume. 
Voici  les  noms  de  ceux  (pu;  nous  font  connaître  les  actes  contemporains  : 

GAriiEii  i,E  Bel  (6('//((.s)  souscrit  un  acicdu  nii  Gui  de  Lusignan,  du  3i  jaii- 

'  6W.  dipIniiKil.  m"  iG,  |>.  17.  *  C.od.  (liploiniil.  n"  -'Ji.  p.  29. 

'  (.'()(/.  lUplumal.  n"  aO,  p.  -18.  'ig.                       '  (m(1.  diploiiKit.  u°  igS.  p.  aie. 

'  CmI.  (liphiiml.  11°  26,  p.  -îi).  '  Carliil.  S.  Scpvic.  n"  99,  p.  196. 

'  Cnd.  (Vipininal.  n"  11/1.  p.  ay.  '  CmI.  dipluiiiat.  [i.  -.îS. 


1,1'S  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROVAUMF  DE  JERUSAI.EM.       (i/i7 

vier  i  I  ()  I  '.  Le  même  fui  témoin  (l'un  aclc  <lii   roi   Hii;;ui?s  do  Chypre,  sep- 
tembre 12  10  -,  mais  sans  litre. 

Jean  dk  Flop,y,  témoin  d'un  acte  de  Julienne  de  Césarée,  du  •> 'i  o(lol)ii' 
1197». 

Hugues  Poilevilain  (Pelcnliinns),  témoin  d'un  acte  de  Ciu'istiane  de  Cuyplias, 
mai  190  1*. 

Ce  même  acte  est  souscrit  aussi  par  Clarembaud  de  Com'uisHn.  Quel  est  le 
sens  de  cette  expression?  Y  a-t-il  quelqm'  rapport  de  parenté  entre  ce  Clarem- 
baud et  l'ancien  vicomte  de  ce  nom? 

Etienîve  BouTiEn,  vicomte  d'Acre,  souscrit  un  acie  de  Jean  d'Ibclm,  sin'  di' 
Ranilli,  du  '1  avril  1  9.3 3  ^. 

Gervais  Malguastel  ou  !\l\uc. VSTEAC,  i>st  léuioin  (l'un  acte  di'  Jivin  cl  Simon  df 
Treucis.  du  3  avril  19/1.^  '''. 

Eudes  de  i,a  Ferte,  vicomte  d'Acre,  lut  convcKpié  à  l'assemljli'e  d  Acre  ])ar 
Jean  d'Ibelin ,  avec  les  hommes  li'^es  du  royaume  de  J('rusaleni,  en  février 
i9  5o". 

Jean  Grif,  Grifus  ou  Grifon  ,  chevalier  d'Acre,  homme  lige  du  royaume, 
fut  convo(pié  à  la  même  ;issemblé(\ 

On  le  voit,  dans  un  acte  du  99  décembre  i9  53^,  vicomte  d  Aire  et  prési- 
dent de  la  cour  des  bourgeois.  Le  même,  de  concert  avec  sa  femme  Agathe, 
fil  don  aux  Hospitaliers  de  tous  ses  biens,  en  présence  de  la  cour  des  bourgeois 
(  1  A  avril  1  960  )°;  mais  il  n'était  plus  vicomir. 

HiGiEs  PoiLEViLLAiN,  pcut-étre  le  fils  du  vicomte  de  ce  nom,  était  vicomti' 
en  19  0^:  il  fut  témoin,  comme  tel,  d'un  acte  du  1  1  février  de  cette  même 
année  '". 

Abnoul  de  ]*ERON,\E,  tenant  lini  du  vicomte  d'Acre,  présidait  la  cour  des  bour- 
geois, devant  laquelle  fut  passé'  l'acte  de  Jean  Grifon  (i960)  en  faveur  des 
Hospitaliers  ". 

Hugues  de  Hadestel,  vicomte  d'Acre,  et  en  cette  (piaiité  présidant  la  cour 


'  (mI.  llijl/oiDIll,    11'   71),   p.    8<i. 

'"  (mI.  (iqdoiiitil.  Il"  gy,  p.   lo-a. 

'  (axI.  dijihimdt.  11"  (S3,  [I.  S(j. 

'  Cod.  dIjiloiiKit.  Il"  86.  [>■  (j-i. 

'  (]<mI  (liiddiiuit.  ij"  1 '1 ,  |i.  -^g-J- 

"  CoJ.  llipllIllUtl.   Il'    -117.    p.    •!.)S. 


'   Assise-i    ilf    Jénisalcii/ .   1.    II.    c.    \iii. 
p.  a'iG. 

■^   Coll.  dipliimiU.  n"  i(),  p.  agi- 
'  Cod.  dijjliiiiKii.  11°  ig.  p.  -'.gy,  '-igH. 
'"   Cad.  ilipiniiiiil.  11°  17.  p.  ag."). 
"    Ci'd.  diploinal.  n"   ig.  |i.   ■'■[)'/. 


6/,8  I>KS  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(les  l)()urj;ci(is .  csl  noiiiiiii'  cii  («'te  d'un  acte  de  cette  cour  (19  avril  i-f'JÇ))' 
(|ui  coiiiirnie  une  vente  laite  à  l'ordre  des  Hospitaliers. 

GuiLLAïuiE  DE  Floiu ,  déjà  vicouite  d'Acre  en  1  •^7/1-,  fui  laissé  en  cette  ([ua- 
lilé  par  le  roi  Hiiirues  III  lorsipi'il  abandonna  le  royanme  de  Jérusalem,  en 
ia76-'. 

GÉiiAiin  II.  liAscii\s  fui  noninié,  en  i'î77.  vicomte  d'Acre*,  par  Roger  de 
Sainl-Sé\erin,  Imile   du  rovaiime  de  Jérusalem  |)Our  le  roi  Charles  d'Anjou.] 

'    (',0(1.  diphiiHit.u"  -233.  p.  t^rjù.  "'  Centinuat.  de  ruiill.  de  T\r.  I.  XWIV. 

-  Dp  Mas-Latrie,  Hist.  de  Clnjpic  A.  III.  c  wviii.  p.  h-k.  li-jo. 
II.    iIt;,    nnif    o.   —    Voir   Iji  Faiiiillc  de  *  Continuât,  de  (iiiill.  de  Tyr,  I.  X\\i\  . 

Floiji.  c.  \\\iii.  p. /179. 


[LES   GRANDS  OFFICIERS 

DE    LA    PRI\CIPAUTÉ    D'ANTIOCHE. 


LES  CO\NETARLES. 


[Gaitiei!  ni:  Sourdval,  connétable  de  la  |)rin(i|iaiité  d'Antioche,  donne  à 
J'hôpilal  fie  Jérusalem,  avec  l'agrément  d'Alix,  princesse  d'Antioche,  nn 
palais  à  Laodicée,  (pie  Ini  avait  donné  Baudouin,  père  d'Alix,  le  *3  janvier 
ii3/j'. 

Ralnald  Mansder,  qui  paraît  avoir  été  son  successeur,  est,  en  i  i3/i^,  témoin 
d'un  acte  de  Foulfjues,  roi  de  Jérusalem. 

Roger  he  Montibus  souscrit,  le  g  avril  ii/io^,  un  acte  de  Kaiinond  d'An- 
tioche, comme  connétable  de  ce  prince.  — 

Archambacld  paraît  avec  ce  titre,  en  l'année  ii53*,  comme  ténnrin  dnn 
acte  de  Renaud  de  Châtillon,  prince  d'Antioche. 

GciscARD  DE  l'Ile  occupait  cette  charge  ([uand  il  fut  témoin  de  plusieurs 
actes  du  prince  Boémond  111,  durant  les  anni'es  i  i  72  ^  i  i  ^5 '^  et  i  18  i  ". 

Rainalu  signe,  connue  conni'lable,  un  acte  du  prince  Boémond  111  \ 

Raoll  de  Montibus,  connétable  de  la  principauté  d'Antioche,  est  cité  dans 
un  acte  du  prince  Boémond,  le  1"  lévrier  1  186'. 

Robert  Mancel  est  qualilié  de  connétable  d'Antioche  dans  un  acte  de  Rai- 

'   Cod.  dtplomtit.  n°  i.58,  p.  ao-i.  '  Cod.  diplomat.  n"  198,  p.  -ià-i. 

-   Cari.  S.  Sepuk.  n°  85,  p.  16G.  ''  Cod.  diplomat.  n°  58,  p.  58. 

■^   Cait.  S.  S(piilc.  11°  88.  p.  171.  '  Cod.  diplomat.  n°  1/1,  p.  281. 

*   Foules  lenim  Aiistriacar.  t.  \1[.  11°  55.  '  Cod.  diplomat.  iti)-;.  p.  68. 

P-  i35,  '  (jod.  difilomat.  i)°  77.  p.  81. 

83 


(ifiO  M<S   l'\Ai\IIM,KS  l)()(JTIiE-MEH. 

iihiikI  Rupin.  (In  -i-t  iiiiii    i -^oy  ',  cl,  dans  un  autre  ;io(i' du  nn-iui'  prince,  du 
mois  de  sephMuljie  i  9  1  o'-. 

Simon  paraît  avec  ce  lilre,  le  1  "  mai  1  362'',  dans  une  cliaile  de  Boéinond  VI. J 

Cnd.    (liplomiit.  n'   gi  .   p.   y(i.  —  "   Cod.  diploni'it.  n"  90.  p.  99.  —  '   dad.  ilijdoiiinl. 
11°  o.-?.  1.  p.  ■)A>',). 


LES  GRANDS  OFFICIERS  D'\!\TIOGHE. 


651 


LES   ^lARECHALIX. 


[GuABiN  Malmuz  ou  Malml't  soiiscrit  en  cette  (jualilé,  le  i  c)  avril  i  i/io',  un 
acte  du  priucc  Raimond,  |)uis  en  mars  i  160-,  toujours  comme  maréclial,  un 
acte  de  Renaud  de  Cliàtillon,  prince  d'Anlioclie;  il  parait  donc  avoir  été  revêtu 
de  cette  di^niité  de  i  1/10  à  1  160. 

Raimond  paraît  avoir  rempli  cette  même  charge  simultanément;  car  il  sous- 
crit, le  If)  avril  1  1^10',  en  même  temps  (pie  Guarin  Malmuz,  et  avec  le  titre 
de  maré'clud  du  prince  d'Antioclie,  un  acte  du  prince  Raimond. 

Gun-LUMH  i)E  TiiiEL,  maréclial  du  prince  d'Antioclie,  fut  témoin  de  divers 
actes  du  prince  Raimond,  le  T'  lévrier  1  lAc)',  au  mois  de  nuirs  1  iGo^,  de 
Renauil  de  Cliàtillon,  prince  d'Antioclie,  et  de  deu\  actes  du  prince  Roé- 
mond  III,  lie  l'année  1  i()7''. 

Guillaume  de  Gava  parait  avec  ce  titre  dans  des  actes  du  prince  Boé- 
mond  III,  perlant  la  date  des  années  1  1  79''  et  1  1  86*,  et  dans  un  acte  de 
Raimond  de  Gililet,  daté  du  mois  de  février  de  cette  dernière  anni'e. 

Barthélemi  Tirel  remplit  ces  fonctions  sous  Boéniond  III,  et  nous  le  voyons 
nommé  avec  ce  titre  dans  des  actes  de  ce  prince,  des  années  1 1  80''  et  1  1  90  '". 

Hugues  he  Flauncodrt  est  qualifié  de  maréchal  d'Antioclie  au  iikus  de  sep- 
tembre 1  198  ",  dans  un  acte  du  prince  Boéniond  III. 

Thomas  était  revêtu  de  cette  charge  au  1"  avril  iqi.î  ^'-,  date  d'un  acte  de 
Raimond  Rupin,  prince  d'Antioche,  où  il  est  mentionné;  puis  il  est  nommé 
avec  ce  titre  dans  un  acte  de  Boéniond  VI,  en  date  du  27  octobre  1281  '^.] 


Cfiri.  S.  SepiiJc.  n"  88.  p.  179. 
Co(L  (lijjloiiKit.  11°  a.-),  p.  a8. 
Cdft.  S.  Srpiilc.  n°  88,  p.  173. 
Coll.  (liplomiit.  11°  a5,  p.  aS,  486. 
Cnd.diiilnimit.  n°'  ai  ,  i63,p.  Ai,  207. 
Fontes  rcnin  Aiislriacar.  11°  6 1 .  p.  i  Ihj. 
Coll.  iliploiiifil.  n"  67.  p.  08. 


*  Cod.  diplomat.  n"  76,  p.  77. 
"   Cod.  diphimat.  n"  77,  p.  81. 
'°  Cod.  diplomat.  n°  aïo,  p.  a5i. 
"    Cod.  diplomat.  n°  80,  p.  86. 
"   Cod.  diplomat.  n"  101,  10a,  p.  106, 
1  07. 

"   Cod.  diplom.  n"  1  1  -^  .  1 1  4  ,  p.  i  a  1 , 1 9  a . 

82. 


65-i  l-ES   FAMILLES  D'OllTP.E-MEP.. 


LES  SÉNECHALIX. 


I  yn  I  I  .1.) 


[ScHivAiU)  ou  EscHiYAiiD .  (%*;'/<'»'  OU  séiiéclial  (l'Aiilioche.  esl,  en 
lénioin  d'un  acte  de  Renaud  de  Gliàtillon.  Nous  le  voyons  égalemeni  [larailre 
avec  cetle  même  f|ualit.é  dans  un  acte  de  Bo(''n)ond  III,  en  i  i()7'-.  sous  ic 
ijtre  de  sciwsailcu.i. 

Gerv.us  de  Sahmenia,  paraît  plusieurs  lois  comme  sénéchal  du  pruice  d  An- 
tioclie,  entre  autres  dans  un  acte  de  Raimond  de  Gihlet.  le  i"  février  i  i  86'. 
et  dans  plusieurs  autres  du  prince  Boémond  111.  dont  nu  est  daté  du  7  mars 
I  1 1|(>''  .  ÏNous  savons  par  un  acte  de  Léon  I".  du  -'.ô  avril  1  ■!  1  /i\  (pnl  enl  nu 
(ils  du  nom  d'Eschivard.  (jui  était  alors  baron  d'Arménie. 

AciiAiiiE  était  revêtu  de  celte  charge  au  i"'  avril  laôi  ''.  date  d'un  acte  de 
Raimond  Rupin,  prince  d'Anlioche,  où  il  est  cité  comme  sénéchal. 

PiEniiE  DE  AzAiiT  porte  le  titre  de  sénéchal   d'Antiodi 
Boémond  VI.  le  1"  mai  f2i]-i\] 


lie    dans    un   acir    di' 


'  (.W.  (Uplomui.  11"  3iri>-  '^'i-  '  ^"''-  il'pl'Ji'i'ii-  Il    ■!"-'■  )'•  -J-"- 

-   FiDites  reriim  Aimirincfir.  1.  \II.  11"  Gi,  '  Coi/,  diplomal.  a"  100,  p.  io5. 

,;,„_  '  (jmJ.  iliplomul.  11°  ■>■->.  1.  [t.  -lôS. 

"   Cod.  (liploiiiiil.  n"  1.  p.  -iBi.  '  Cod.diphiiKil.  11"  -i-n.  p.  aG3. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  D  ANTIOCHE.  653 


[LES  GAMÉRIERS  OU   CHA\IBELL4^S. 


[Basile,  chambellan  {^aimerdi'ius  )  du  prince  d'Antioche.  souscrit,  le  1 1)  avril 
1  1  il)  '.  un  acte  du  prince  Rainiond. 

PiEitHE,  cliambrier  du  prince  d'Antioche.  souscrit  divers  actes  de  Renaud 
de  (Ihàtillon  et  de  Boéinond  III.  ou  v  parait  comme  témoin  entre  les  années 
1  i53  et  11(57^ 

(Jlivieb.  cliambrier  ou  chambellan  de  Boémond  III.  est  cité  dans  divers 
actes  de  ce  prince,  des  années  ii8i  ^  ii8G''.  et  du  7  mars  1  i()o^.  qu'il 
signe  avec  son  frère  Jean. 

Simon,  dit  le  Camérier,  l'ut  chambellan  de  Uaiinoud  Bupni.  el  pMrail  en 
cette  (jualité  le  1"  avril  i2i5".  dans  un  acte  de  ce  prince.] 

'   Cart.  S.  Sepulc.  n°  88,  p.  172.  *   Cod.  diplomat.  11°  76.  p.  77. 

'  Cod.  diplomat.  n"  Zi,hZ,ç.h'i.  ti h. —  '  Cod.  diplomat.  n" -2  10,  y.  -ihi. 

Fontes  rer.  Austriac.  t.  XII,  n°  55,  p.  i35.  "   Cod.  diplomat.  n"  101.    io-ï.  |i.    loG, 

■'   Cod.  diplomat.  n"  1  .  p.  -18).  107. 


65^1  r.ES  FAMILLES  DOUTHL-MEli. 


LES  CHA^CKLll:US. 


I  Kddks  est  chancelier  de  Uaiinoiul.  prince  d'Anlioclie,  (Itml  il  dresse  un  acte 
le  1  ()  avril  1  l'io,  et  plus  lard  nous  le  retrouvons  avec  cette  même  charge 
en  l'année  i  i  A3. 

Jean  dresse,  comme  chancelier  de  Raimond  d'Anlioche,  un  acte  de  re 
prince,  portant  la  date  du  i"  février  i  i  ^9  '• 

Geoffkoi  est  revêtu  de  cette  charge  en  l'année  i  i.ôS'-.  (piaiid  il  dresse  un 
acte  de  Renaud  de  Châtilloii,  prince  d'Antioche. 

Bouchard  souscrit  en  Tan  i  l55^  connue  chancelier  du  prince  d'Antioche, 
un  acte  de  Renaud  de  Chàtillon. 

Bebnaiii)  remplit  ces  fonctions  près  de  Boémond  III,  et  dresse  en  cette  (|ua- 
lité  divers  actes  de  ce  prince,  datés  des  années  i  i63  *  et  i  167^. 

GuiLLAii^n;,  chancelier  de  Boémond  III,  d'Antioche,  est  témoin  d'un  acte 
de  ce  prince  au  mois  de  septembre  1172''. 

Jean,  chancelier  de  Boémond  111,  dresse  plusieurs  actes  de  ce  prince  dans 
les  années  1181  et  1  1  83  '. 

Albert,  archevêque  de  Tarse,  occupait  cette  charge  sous  le  règne  du  même 
prince:  nous  le  trouvons  uonuué  dans  deux  actes  de  l'année  1  1 8G  *,  le  premier, 
de  Raimond  de  Giblet,  où  il  est  nommé  Alheriits,  et  l'autre,  de  Boémond  111. 

Alexammuî  était  chancelier  du  prince  d'Antioche  quand  il  souscrivit  un  di- 
plôme du  prince  Boémond  III.  au  mois  de  septembre  1  iç)3". 

Jourdain  dresse,  en  cette  qualité,  deux  actes  de  Raimond  Rupin,  prince 
d'Antioche,  qui  portent  la  date  du  1"  avril  1  a  1  5  '". 

'    Cod.  (Hphimil.  n"  'î.S.  p.  97.  '   Coll.  rliplomal.  11°  igl).  p.  ai 2. 

'   Fontes  rcriim  Auslriiicai:  t.  XII,  n"  55.  "   Cod.  diplomut.  n"  1.5.  p.  281  .  285. 

,,    i3/,.  '  Cof/.(/(/)/oMifl/.n"'76. 77, p. 77,81.508. 

■    Cod.  diplomul.  n"  .3i,  p.  3^1.  '   Cod.  diplomal.  n°  80,  p.  86. 

■'   Cod.  diplomut.  n"  37,  p.  39.  '"   Cod.  diplomal.  n"  101,  102.  p.  106, 

■'   Cod.  diphmiiit  w'  'lA.p.  hh.  107. 


LES  GRANDS  OFFICIEKS  D"  \i\T!()(;H!'.  655 

Gkoki-hoi  ,  év('(iue  ilc  Til)i''ria(l('.  l'Iiiit  cliaiici'lirr  (rAnliDclic  cl  c'est  im\  leltç 
qualilé  fiue  nous  ie  voyons  paraître  dans  un  acte  d'Albert,  jialriarelii'  d'An- 
tloclie.  et  (ini  est  daté  du  18  novembre  l'j/ii  '. 

GiiiLLAiME  parait  dans  un  acte  de  Boémond  VI,  en  dali'  (hi  1"  mai  i-ida-, 
portant  le  litre  de  cliaiici'licr  dr  ce  |)riiice.| 

'    Cod.  itiplomiit.  Il"   iiiS.  |i.   1  :>.■'.  —  '   C(i(l.  dijil'imdt.  u"  90.1.  ]).    '.(t'.'t. 


656  M'.S  FAMILLES  D'OUTRE-MEH. 


[LES  GHÀTEL\1^S.1 


[  PiKiuiE  AnMOiM  suusiril,  le  i  ()  avril  i  i  'lo '.  un  ncio  de  Rainiontl.  prince 
.1' \iiliorlit',  en  qualité  de  châtelain,  ainsi  (|iie  dans  un  autre  acte  du  i"  fé- 
vi'ier  1  I  'i()  -. 

Paye\  de  Castellut.  châtelain  d'Antii)che,  lui  témoin,  au  mois  de  janvier 
1  167'.  d'un  acte  du  prince  Boéniond  111. 

R\()rL  i>E  L\  RiVER.4  paraît  avec  ce  titre  dans  lui  acte  du  même  prince,  le 
1  mars  1  1  ()(i  *.| 

'    Cari.  s.  ScjikIc.  n"  HS.  |i.   171.  '   Cod.  diidoiiiul.  11"  ho.  |).  hh. 

-   Cod.  ilijilomat.  if  -i'^  .  |).  37.  '   ''.ml.  dipinmol.  n"  010.  p.  aSi. 


[LES   GHANOS  OFFICIERS 

ni     COMTÉ    DE    TRIPOLI. 
LES   C0^^ÉTABLES.1 


I  Une  grande  difficulté  se  présente  |)our  désigner  le  ])reniier  «uniiétable  de 
Tripoli  mentionné  par  les  actes  (pii  nous  son!  parvenus;  car  nous  trouvons  à 
la  date  du  a-j  août  i  106  '  Guillaunje  Pierre  et  Guillaume  Piaunond  liijuranl 
comme  témoins  d'une  donati(jn  au  Saint  Sépulcre.  (>t  portant  fous  ileu\  la  ipia- 
lilication  de  connétables  de  Guillaume  Jourdain;  peut-être  n'étaienl-il»  qui' 
de  ces  connétables  de  camp  {^coii.slahiihinii.i  instn)  dont  [larle  Du  (iangi'  dans 
son  Glossaire,  t.  11.  col.  cSi8. 

HoGEii  signe  comme  connétable  de  Bertrand,  comte  de  Tripoli,  un  acte  en 
date  du  1"  décendire  1  1  1  a '^.  Nous  le  retrouvons  plus  tard,  dans  les  années 
1  1  I  7  ^  et  1  i^'j  '.  mentionné  comme  remplissant  les  mêmes  ionctioiis  près  du 
comte  Pons  de  Tripoli. 

SiLVius  occupait  cette  charge  en  l'an  1  i3(j,  c'est  du  moins  ce  (|ue  nous 
apprend  un  acte  du  comte  Haimond,  daté  du  i3  décembre  de  celle  aiuiée ''. 

Hai.mkh,  connétable  de  Tripoli,  est  témoin,  au  mois  de  janvier  1  1  4o*',  d'un 
acte  ilu  comte  Raimond, 

Arnm  11  iiK  Ghest,  (pii  piu'aîl  lui  avou'  succédé  dans  cette  charge,  est  témoin. 

'    Cart.  S.  Sejmic.  n°  91  ,  p.  18a.  *   Cod.  diphiiial.  n°  11.  p.   1-2. 

"'   Cai-l.  S.  Sepiilc.  n"  98,  p.  19/1.  '   Cod.  diplomiil.  11"  i8.  p.   19. 

■   Foules  leniiii  Aiisliiiirnr.  I.  XII.  11"  .?(j  ,  "    ('art.  S.  Sfliiilc.  11"  9H  .  p.  i85. 

I'-  77- 

83 


(ir)S  M'S   K\VI1I.[,ES   noUTHK-MEr.. 

en  1  I  .")  I  ',  (riiii  iicli'  en  l'infur  de  rHù|)ilal  de  .l('TUsa!(Mii .  l'I ,  le  i 'j  janvier 
I  1.1,")'-.  'l'un  i\cU^  d'Amauri,  coiiile  de  ,lo|)|)('. 

lÎMMdM),  frère  (le  Hii;;ues  de  (iihiet,  est  inenlionné  avec  ce  titri>  dans  un 
acte  de  Ilaiinond  II,  [)iirtaul  la  dale  d(>  mars  i  i  S  i  ^.  el  dans  un  aulre  de  Boé- 
inoiid  m.  en    i  i  8;î  ". 

(iKimiii  iiK  H\M  rM(Uj)ail  lelte  iliarj;e  eu  i  kjiS,  puisqu'il  souscrit  l'ii  reUe 
i|iialili''.  le  ■>  I  août  de  cette  année^  un  diplôme  de  Boémond.  comte  de  Tri- 
poli, lils  du  prince  d'Antioche.  Il  est  encore  cité  comme  connétable  de  Tri- 
noli.  eu  I  •>  I  -  ",  i'po<pie  à  laquelle  il  prit  part  à  l'expédition  du  mi  \ndri'  di' 
Honerie. 

Tno\r4s  DE  H\M.  lils  (In  préc(''dent .  jiarait  lui  a\()ir  succ(''(l(''.  puis(praii  i  S  uo- 
\einl)re  i->'ii  '  il  souscrit,  comme  conn(''table.  un  acte  d'Alberl  ,•  patriarche 
d'Aulioclie.  Il  lut  l'ail  ])risounier  par  les  kliarisniius  à  la  bataille  de  Ga/a.  le 
I  iS  octobre  i  -'Ji  h  '^. 

(iuiLLADME  UE  Farabel,  coiinélable  de  Tripoli,  .signe  comme  témoin,  le 
18  b'vrier  lafig  ",  la  relation  de  trois  tentatives  laites  •j>ar  Gui  de  Giblet.  à 
l'instigation  des  Templiers,  pour  enlever  la  ville  de  Tripoli  au  prince  dAn- 
lioclie.j 

'    (',0(1.  (Ujdomat.  11'  i()4.  |).  a8().  "   Cnnliiiual.  di'  (iiiill.   de  Tm'.  I.  \\\l. 

"  (mvI.  s.  Sepnk.  n"  .59,  ]>.  1  kj.  c.  \,  p.  339. 

C.od.  (Uploiital.  Il"  70,  |).  70.  ■   (mI.  (liploiniil .  11'  1  18,  |).  i33. 

'  Foules    refiiiii    Aiislvincnrum ,    11  (18.              '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  I.WMIi. 

)).     I  7').  C.   LVII,    p.   'l3o. 

■''    Cml.  (liplniiuil.  Il"  ai.  ]).  aiSa.  '   De  Mas-Latrie.  I.  III.  p.  fi<i7. 


LES  GRANDS  OFFICIERS   I)F  TRIPOLI.  659 


[LES   CHA>CELII':US. 


[Pons,  archidiacre  de  Saint-Paul,  liit  chancelier  du  conile  Pons  de  Tripoli; 
il  rédigea  et  souscrivit  avec  cette  qualité,  en  i  126'.  un  acte  de  ce  prince. 

JoTRAN  dressa,  comme  chancelier  de  Rainiond,  comte  de  Tripoli,  divers 
actes  de  ce  prince,  durant  les  années  1  1 .89  -,  1  1  /lo  ^  et  11  h'S  ''. 

P[ierre].  chancelier  du  comte  de  Tripoli,  dresse  en  1  1  /i5  ^  un  acte  pour  le 
comte  Piaimond,  et  le  signe  comme  témoin  |)arnii  les  bourgeois. 

R.\ouL  DE  Ch.\rtres  expédie  en  cette  qualité  une  charte  d'Armenscnde  de 
Casfello-Novd.  au  comté  de  Tripoli,  l'an  1  1  "1 1  '•. 

MATiuia .  chancelier  du  comte  Raimond  11,  dresse  et  signe  plusieurs  ncles 
de  ce  prince,  de  117/1  à  118/1'. 

Jea\  fut  chancelier  de  Roéniond  1\  d'Antioche.  cnmnie  coniti'  di'  Tripoli, 
et  souscrit  nii  acte  de  ce  prince,  en  date  du  1"  mai  lyoa^'.j 

'  (mI.  (iiplomul.  11°  9,  p.  i5.  '   Cud.  ilijj/omal.  n"  -2'.^ .  p.  -Mj. 

^  Cod.  diptonwt.  n"  18,  p.  ly.  '   Cod.  diplomat.  n°  igi.  ]>.  -îoij. 

■''  Cart.  S.  Sepidc.  n°  ^Z,  \).  i85.  '    Cod.   diplomat.  n"  bk.   70.    -jb.    17U. 

■'  Ctirt.  S.  Sepulc.  n"  96,  ()7.  p.  188.        p.  50,  71,  7G.  a  18. 


IQ-!. 


'    (mI.  dljduiiKil.  n"  -i-îl.  |).  sljo. 


83. 


660  1-ES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


[LES   MARÉCHAUX. 


[FcLciaMi  r>l  (|u;ililié  lU'  iiian'clial  du  coiiitt-  do  Tripoli,  fii  i  i  'i,)',  dan>  nu 
ii(ii'  (lu  inuilc  Puiiuiond.  i|u'il  souscrit  l'onniic  h'uioin. 

(Il  ii.i.M  Ml-;    iiE   Li'LEN.    uiiUM'clinl  de  Tri|ioli,   est,  eu    i  i  iî  i  -,   léiuoin    d'un 

acte. 

RuMONh  parait  ave<-  ci'  titre,  eu  septeuilur   i  177',  daus  uu  urU'  du   c(uule 
liaimond  11 .  de  Tripoli] 

'    Oui.  (liphmiit.  u    o:î.  |i.  -ih.  —  '    CM.  iliploiiiiit.  Il"  19'!.  p.  089.  —  '   Cod.  ilijdijiiiiil. 
Il'  1  7(».  p.  ■>  I  ■!. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DE  TRIPOLI.  (Wil 


LKS   SÉNÉCHAUX 


[Haiîmomi.  sénéchal  di-  Pons,  comte  di'  rri|)oli.  l'sl  cil<'  (l;iii>  un  acte  de  ce 
prince  au  mois  de  février  i  i  i  y  '. 

Bbunel,  sénéchal  {dnpifer)  de  Kaimond,  comte  (h'  Tri|ioli.  lui  h'UKiin  de 
divers  actes  de  ce  prince  entre  les  années  i  log  et  j  i  'lo-.J 

'   Fontes  irruiii    \ti.ilri/iciir.  I,  Ml     ii"  lUi .  '   ('od.  iliplomut.  ii"   18.   p.   u).  —  Gai. 

]).  77.  S.  Sejmlç.  n"  98.  9Ô.  p.  i85,  188. 


662 


LES  KAMII.LES  D  OLITP.H-MEn. 


LES  CAMÉRIERS   OU   CHAMBRIEUS.J 


I  Hiiwi.ii.  camih'iiM-  dr  HMimoiid.  comte  de  Tripoli,  esl.  en  i  109'.  lénioiii 
d'un  acte  de  ce  seigneur. 

Albert,  clianihrier  du  comte  de  Tripoli,  .stiuscrivit .  en  1  1  '(.i  -'.  un  diplôme 
du  comte  l^aunond.l 


'   C.nd.  ilijiloiwil.  11'  li^.  |).  19.  —      Imi-I.  s.  Sffpulc.  n°  90.  [i. 


188. 


LES   GRANDS   OFFICIERS 

1)1     ROYAUME    DE    CYPHE. 


LES  AMIRAUX. 


Phtiuis  Legalms,  Cfjpt'Kr  rlassis  jn-a-fcrhis^  ajuid   Siinl.  ami.   i^iiG. 
HuGURS  Beduin  estoil  amiral  de  Cypre-  eu  l'an  |  i'6-iS  elj  ir}.')ti. 
Jean  de  Sur  ou  de  Tyr-^,  i363. 

(ilV    DE   MlMAHS  '.    1  37.3. 

Pierre  de  Cakiun  l'ut  l'ail  amiral,  Tau  i38^i,  par  le  loy  Lupu-s^.  |  Il 
l'étail  encore  au  9  octobre  i3()i  '\\ 

[N...  (le  BiiEsvic",  amir.'il  du  royaume  de  Chypre,  mort  le  ■>.  juillet  de 
l'année  1  '1  j  4 ,  ne  nous  est  connu  que  par  sa  dalle  tumulaire,  qui  se  voit  pucoiv 
dans  la  clia|iello  d'Omolaitades  près  Nicosie.] 

Behnaud  Hossi*  estoit  asairal  sous  le  roy  Jean  II  et  la  re\ue  Char- 
lotte, Tau  |  1  ^58  el]  diCi?).  Il  est  mal  lumimé  liiosset"  eu  la  jp'in'a- 
logie  (le  la  Balme. 

'  Siiritii  Iml.  I.  it.aii.  i3iO.  '  De  Mas-Laliie,  Hisi.  (/'■  l'.hii/jic.  1.  II. 

\n\Y  La  Famille  Beduin.  p.  h-?.?). — No\r  La  Famillf  de  Cnfran. 

'  Ijorcdaiio,  I.  VII.  p.  ?>b'j  :  liiiil.  Iiaiiç.                 ï)nMas-\jai.[itserijjt.deCli//pie .  ^).h'.ik. 

I.  I ,  p.  'igli-  '  Esl. Lusign.  Ilif:t.  defJiijine  .fo\.  ii>'.)\'. 

'    horwJaiiri ,  I.  VIII ,  p.  /lOo;  (rail.  IVaiif.          —  Loredaii.  i.  X,  p.  Goi  ,  (32/1  ;  triiil.  Iraiic. 

t.  II,  p.  -'17,  h^-  I-  II-  p-  -îoi,  aag.  — Do  Mas-Laliic.  Hixl. 

'  Lorcdaiin.  1.   1\.  p.  .Si.");  (i-ad.  Crniir.         de  Cdii/pir ,  t.  II!.  p.  85,   i-i5,  note  1. 

1.  H..  JJ.    lor).  '    Gi'iii'iil.  de  la  Balme.  p.  ^ii|. 


6fî/i  LKS  FAMILLES  DOIJTRE-MER. 

MiTKi  (l()STA^z()'  I  Maoichiui  oe  (ll)^sTA^Tl,\  ],  clicvalit'i-  sicilien,  ori- 
ginaire (le  Messine,  lils  de  Martnccio  Coslanzo,  obtint  [vei'S  Tan  1662] 
la  char{i[(;  d'amiral  du  roy  .lai|nes.  <|iii  Iny  lit  esponscr  Aime,  fille  de 
Thomas  di'  Veiin.  l'un  des  premiers  seigneurs  du  royaume.  11  estoit 
aussv  viee-roy  de  Cyprc;  (!n  Tan  167/1'-.  ^'"^  """'^  *'^^  remarquée  avec 
ses  f(ualilez  et  son  éloge  en  son  é|)ila[)lie,  (jui  se  voyoit  à  iNicossie  de- 
vant sa  prise,  en  ces  termes  :  tr  Mutins  Constantius,  Messana'  Tiina- 
r-cricT  urlic  genitus,  multum  laudis  apud  Partlienope  et  Hyberniœ  reges 
fcadeptus,  duabus  triremibus  Cyprum  navigans,  deditionis  Faniocusta' 
rrad  regem  Jacobum  causa  luit;  a  ipi"  auro  accinctus,  et  admiratus 
rrregni  factus,  saepe  ])ro  rege  sedens  jura  adminisirabat,  et  tandem 
-morte  liic  prostratus  sua  virtute  terra  victa  est.  Obiit  die  xix  mensis 

craUgUSti  MCCCCLXlX.n 

[.^insi  \)orU'.  le  texte  de  Costanzo;  Sansovino  cite  l'épitaplie,  mais  n'en 
donne  pas  la  dnle.  Mugiios  la  reproduit  avec  celte  date  :  «Ann.  1/179,  ^  ^"~ 
î<  gusti.  V  11  faut  la  préférer  pour  accorder  cette  épilaphe  avec  le  récit  et  les  dates 
d'Etienne  de  Lusi;;nan^.| 

M.  Antonio  Terniiuio  da  Contorsi.  Sansovino  et  Filadelfo  Mugnos, 
en  la  généalogie  de  la  lamille  de  Costanzo,  parlent  amplement  des 
actions  et  de  la  postérité  de  ce  seigneur. 

[Jean  PKnEz  FABr.icE''  est  noninié  capitaine  de  galères  dans  le  testament  de 
.lacc|ues  11.  mais  nous  ne  voyons  pas  qu'il  ail  élé  amirnl.| 

Alessandko  Costanzo  succéda  à  son  [)ère  en  cette  chargea  mais  le 
sénat  de  Venise  ne  luy  en  v(udnl  pas  doimer  la  conlirmation. 

'    Lfimiiin.  I.  XI,   p.   (J7-'i;    Irnil-    l'raiiç.  '■  (.lostanzo.  llisl.  Sicll.   [mrl.   -j  .  1.  VII. 

I  11.  p.  0^/1.  _  Est.  Lusifin.  Ilisloire  de  p.  579..  —  Sansovino,  Iklle  orig.  délie  case 
Ci/pre,  p.  177.  et  <Mliil.  des  (iiiiirau.i-  de  d'Iltilla,  p.  agi.  —  Filadelfo  Mugnos,  Del 
Cxjpre,  fol.  71.  —  t>e  Mas-Latrie,  p.  -i-jh,         Theitlro  gênerai,  di  nub.  dl  Sicilia,  I.  III. 

I).  'il  o. 


976. 

2 

—  \': 

Ire  Seggi  di  Niijioli,  p.  5.  '   Est.  Lusi<|n.  Amir.  de  ùjpreJo\.  71  v°. 


'  Est.  Liisi,oii.  Hlst.  de  Cypre,  fol.  i63.  *  De  Mas-Lalrie.  t.  lit,  p.  333.  note  3. 

M.  Antonio  Terminio  du  Contorsi,  De  i        et  p.  34C. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.     6^5 

MiTio  CosTAN'zo,  fils  (rAiessancli'O  ',  eut  aussv  le  iidc  (raiiiiial.  Il 
es])Oiisa  Marie  Flaire,  et  vivoit  encore  Tan  i57y. 

Nicolas  de  Morabit^,  gentillioninie  sicilien,  fut  le  dernier  ijui  ])ns- 
séda  la  charjfe  d'amiral  de  Cypre,  (|ai  avoil  esté  faite  iiéréditairc  en 
sa  l'ainille  par  le  roy  .In(|nes  le  Bastard,  aiant  esté  supprimée  ai>iez  sa 
mort. 

I  On  voit  que  ce  Xicola.s  île  .Moi'alut  doil  iMrc  liicn  ilistiiifpii'  iriui  jicr.sori- 
nage  du  même  nom  (|ui  fui  vicomte  de  Nicosie^  sous  le  roi  J;R(pi<'s  11,  dans 
les  années  i  /itîy,  i  Afi(S.| 

'    \'M.  Luiign.  Amir.  de  Cypre,  io\.  j\  \°.  '  De  fvIas-U;iliie.  l.   (II.  |i.   iHi.  -loi   l't 

"   Est.  I,iisigii.  Hisl.  (le  Cypre,  foi.  81  v'.         note  3.  -i-j-i  et  note  •'. 


8'i 


666  LES  FAMILLES  D'OUTHE-MER. 


LES  AUDITEURS. 


[Laiulili'ur  de  (jliypre  semble  avoir  rempli  à  |)eu  près  les  ionclioiis  tir 
(jnmd  jujje '.  On  n'a  pu  recueillir  les  noms  que  d'un  petit  nombre  de  ces 
dignilaires.  j 

Thomas  de  Montolif,  cho\ aller,  estoit  auditeur  de  Cypre  [dès  le 
i3  niai  i355-]  en  Fan  i3G8.  [Il  lut  confirmé  dans  ces  t'onclions  le 
1  7  octobre  i  3y-2  ^.] 

.Ii:an  Gouar,  chevalier,  avoii  la  niesine  dignité  en  lan  iSyfi.  Le 
cavalier  Loredan"  le  surnomme  Corapho  en  lan  i38/i. 

[Selon  cet  historien,  c'est  alors  (jiie  Jean  de  Gorab  l'ut  crée'  auditeur  [tar 
le  roi  Jacrpies  I".  Nous  n'avons  pu  recourir  au.  titre  de  la  chambre  des  comptes, 
indiqué  trop  vajjuement  par-  Du  Canyï',  pour  contrôler  ou  rectifier  le  rc'i'ii  de 
Lorédan.] 

Alvah  de  Sanso.n  esloil  auditeur  de  Cypre  lan  1397^ 
[Un  titre  du  16  août  i3()5.  et  (jui  seml)le  être  celui  (ju'a  vu   F)ii  (ian;;e. 
le  nomme  dans  le  texte  imprimé''  Ahuird  de  Sansono.^ 

A^DRÉ  Cor.NAiiO,  Véuilieii,  lui  l'ail  aiidileui'  de  Cypre  en  lan  j/iTicS '. 

I  Exécuteur  testamentaire  du  roi  Jacques  11^,  il  perdit  la  vi(>  dans  l'i-meule 
qui  eut  lieu  à  (_ilij[)re  le  1,')  novemlire  liyS''.] 

'   Assises  de  Jèvus.  I.  IL  p.  .Btuj  —  Dp              °  De  Mas-Lnliic.  t.  II,  p.  ia8. 

Mas-Latrie,  t.  111,  p.  h:!'i.  •   Lorcilaii.  t.  II,  p.  70-2:  trndiict.  liaiu-. 

"  Assises  (le  Jcnis.  t.  H.  |i.  377.  t.  II.  p.  3()5. 

■'  De  Mas-Latrie,  t.  II ,  p.  35/i.  '  De  Mas-Latrie,  t.  HI,  p.  3/i6. 

*  Loredan.  t.  I\,  p.  âiG.  "  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  354  el  note  -i. 

'   Trésor  du  roy.  355. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  DE  CHYPRE.  (107 


LES   BAILLIS  DE   LA  SECRETE   ROYALE. 


I  La  .secrète  était  l'office  dos  iinances  du  royaiiine.  On  peiil  loii.suller,  .sur 
les  altribulions  et  l'organisntion  de  ce  ministère,  les  savantes  recherches  de 
M.  de  Mas-Latrie^.  Le  fonctionnaire  qui  était  à  la  lète  de  cette  administra- 
tion prenait  le  titre  de  Bailli  de  lu  secrète.  Au  w''  siècle,  on  voit  au-dessus  du 
liailli  un  grand  bailli  ou  jirovéditeur  de  la  secrète  du  royaume.  Des  cinq  ou 
si\  |iremiers  baillis  de  la  secrète  dont  les  noms  nous  sont  narvenus.  quatre 
sont  menlionnés  |iar  Du  (lange,  et  ont  été  en  charge  pendant  la  durée  du 
xiv''  siècle.  Nous  n'en  retrouvons  plus  que  sous  le  règne  de  Jacques  11,  époijue 
011  la  secrète  de  Ghvpre  pnraîl  avoir  acquis  le  plus  d'imj)orfanc(>.| 

.Iaoliks  i)k  Fi.oin,  chevalier,  esloit  bail  [on  baillij  de  la  seciTte  royale 
de  '>y[»i"e  I  an  i  o  i  5  -. 

Tmomvs  i)k  PlCQlIlG^Y,  ciicvalipr.  avoil  la  iiiesmc  iligni'.é  en  i  au  i  .')3o. 

Jean  Tmknliu  ou  Tenoiiu,  seip^iieur  de  <ly[)rc,  souscril.  eouiiuc  haiili 
de  la  socrète    l■o\fde^  un  acte  du  roy   l'ierre  1"'.  du   i  (i  août   i/ilio. 

l'aiLii'i'ES  PiiEvosT  paroisi  avec  celle  (|ualité  en  un  iiue  de  la  Ciiaïubrc 
de.s  c(unj)tes  de  Paris,  de  Tan  i.^jyG. 

Henu;h  de  Scol/vr  est  (jualifié  par  le  i-avalier  Loredan  capitaine  de 

'   Dp  Miis-Lalric.   Ilist.  dr  ('Jiiijirc .  1.  11.  Majorque  avec  Isabelle  d'ibelin.  ddiil  lacti^ 

p.  1 3(1  et  note  M.  oiliciel,  année  ioi5.  souscrit  par  Jac({iies 

•   Il    n'est    niillenient    l'ail    inentiou    de  de  Flory.  avait  été  copié  par  Du  Gange  sur 

Jacques  de  Flory  dan,  le  passage  cité  par  l'original  de  la  Chambre  des  comptes.  c\  a 

Du  Cange;  mais,  page  aôu  de  la  même  liis-  été  publié  par  Bucbon. 

toire.  est  l'arinfli'  Ip  mariaep  do  FiTn:ind  de  '   Do  Mas-!;ah-ie.  I.  I!.  p.  ■v'îo. 

84. 


(■,68  LES  FAMILLES  D'OliTRE-MER. 

secrrlt!  ("Il  laii  i  .'mS/i.  |  Il  l'étail  au  iiiomeiil  de  la  mort  de  l'i('n<>  11. 

(Ml  1  a  8 1^ . 

TiiovAS  CAiiii-it  l'ut  témoin,  coiiiiiie  b;iilli  de  lii  S'crète  du  roi,  d'un  aclr  de 
Jacques  II,  du  (i  janvier  i  'i(i/i  '. 

Philiitk  Ckua,  !);n"lli  do  la  secrète.'  est  nommé  comnio  tel  dans  plnsieuis 
actes  du  registre  de  Im  secrète  tenue  |)cndant  toute  l'année  administrative 
i'iG8,  qui  commence  au  i"'  mars  liGS  et  finit  au  a8  février  l'iGç)-.  Au- 
dessus  du  bailli  se  trouvait  alors  le  pourvoyeur  de  la  secrète. 

Simon  S'niAMUALi  est  nommé  avec  ce  titre  dans  divers  actes  du  registre  de 
lu  même  année  i  /i68  ^. 

Au-dessus  de  tous  était  le  sujiérieur  ou  grand  bailli  de  la  secrète,  avec  titre 
de  principal  pourvoyeur  ou  provéditeur  du  royaume.  Le  registre  nous  en  fait 
connaître  deux  : 

Jacques  Saplama,  Semplana  ou  Zaplana,  du  -2  juin  au  i  U  septembre  i/i68  '; 

Sanson  ou  Sassons  de  Noues,  qui  lui  succéda.  Sa  nomination  fut  notifiée  par 
le  roi  au  bailli  Pbilippe  Ceba^  11  est  nommé  dans  le  registre  de  la  secrète, 
aux  dates  des  i /i  septembre,  7  novembre  iMj8;  1/1  janvier,  3,  91,  29, 
28  février  1/169''  (nouveau  style). 

Au-dessous  du  bailli  étaient  d'autres  officiers  ayant  litre,  pour  la  plupart, 
de  secrétaires  ou  scgretnires;  ceux  que  Pliilippe  de  Navarre  '  noiimic  les  écrivainf, 
de  la  secrète.  Voici ,  par  ordre  alphabétique .  les  noms  que  nous  présente  le 
registre  de  l'année  1  ^168  : 

A'.DRÉ  BiBi^,  secrétaire: 

Bauix  Flatro',  secrétaire; 

CosMA  GiioNEnH",  secrétaire; 

EtsTACiiE  Goul".  secré'taire: 

'  De  Mas-Lalric ,  t.  111.  [>.  i-j-i.  '  De  Mas-Latrie,  t.  111,  p.aSGetnotea 

'  De  Mas-Latrie,  l.  III.  p.  i8,S,  -lo-j  et         -^54,  •?.ji,  ayS,  -^87,  -388,  006.  —  V^ 


oir 


note  2,  278,  -tSô,  -287,   U)0,   -293,  390,  Lit  Famille  lie  Norps. 

o.q'j,  3o6,."5o(i.  '  l'inlippe  deiNavarro,  c.xxxiv. — ÀKsisc-f 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.   -jyS,  a  go.  de  Jérimilem,  t.  I.  p.  ai  i  et  note  b. 
■39(3.  3o4,  Sol).  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  aS'i,  a85, 

'  De  Mas-Lalric,  t.  III,  p.  367  et  note  3,  a8ti,  287,  288,  393,  297,  299. 
aSq,  27^,  2()().  "  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  290. 

'-  De  Mas-Latrii\  t.  III,  p.  207  et  notes  '"  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  289. 

1,  -2  et  3.  "   De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  agS. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.     (1(19 

Foulques  Guoivem\  secrétaire  (dans  un  ade  du  7  noveiul)re  l'iOS,  il  licnl 
la  place  de  Sassons  de  Nores,  le  [)Ourvo\eur'-.  (jui  se  l'élait  sid)slilii(''  [Knir  ci' 
jour); 

François  de  Trieoli  ^  ;  ' 

Gautier  de  iNores*,  chargé  [)ar  les  pourvoyeurs  et  le  bailli  de  lu  secrète  de 
les  remplacer  pour  un  acte  du  qIi  janvier  1  Aôg; 

Jacques  Placoto  ^,  secrétaire; 

Jean  Stranbailli  ou  Stromhali,  secrétaire  et  trésorier  de  la  secrète  royale'': 

Louis  Filo'',  secrétaire; 

Philippe  Bustroa',  secrétaire  et  oflicier  tlu  nouvel  olîice '^,  ce  ipii  peut  lane 
supposer  tpie  la  secrète  royale  avait  reçu  à  cette  épo([ue  une  organisalion 
nouvelle; 

Pierre  Bibi,  fils  de  sire  Jac(pies ',  secrétaire; 

Pierre  Goul '",  secrétaire; 

PiERRi:  Margaritï  ^',  secrétaire; 

Thomas  Petropoulo,  secrétaire  du  roi  Jacipies  II,  et  iioiniué  jiar  lui  sern^- 
laire  de  la  secrète  ''■^.] 

,  '   De  Mas-Latrie,  t.  Ili.   p.   -jy.S,  ■iS-j.  '  De  Mas-Latri(^  l.  111,  p.  jyO. 

■:^()o,  290,  agG,  397.  '  De  .Mas-Latrie,  t.  111.  p.  ■.'70.   jHG. 

-'  De  Mas-Latrie,  l.  IlI.  p.  1.88.  •..90. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  396.  '  De  Mas-Latrie,  1.  111.  p.  997. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  111.  p.  990,  -jg.S.—  '"  De  Mas-Latrie,  t.  111.    p.  •.7S.    -.Sd. 

\  oir  La  FainUle  de  Nores.  -9"-  "-'9t>- 

'  De  Mas-Latrie,  t.  UL  p.  vSô.  "  De  Mas-Latne,  t.  III,  p.  -.uio.  ■>9(i. 

"  De  Mas-Latrie,   t.  111.   p.  228.  278,  ''  De  Mas-Latrie,  t.  111.  p.    ■^nj.  ■>o8. 

2S0,  289,  290,  296.  211  et  note  3,  298 .  29G. 


670  i.ES  FAMILLES  DOUTRE-MICK. 


LKS   BOLTEILLERS. 


i'iLiir,!',  1)1-;  MoNTOLiF,  chevnlipr.  cstoil  honteiller  de  C\|)iv'  en  laii 
i328  [et  i33oJ. 

HwMOND  Habin,  ciievalicc.  avoit  la  mesiiie  dignité  en  l"an  iriCiS'  |un 
jjinlùl  1  ()  iinveml)re  1069]. 

I  Messin!  r)E  Neviles  lut  l)ou(eiller  du  royaume  de  Chypre.  Sa  feninie,  Marie 
de  Milninrs,  nioin'ul  eu  i/m);Î". 

PiiiMi'i>E  (iiiEMKR  ou  GiiiMER.  ijoutsiller  de  Chypre*,  accompagnait  la  prin- 
cesse Anne  de  Lusignan.  tille  du  roi  .lanus,  lorsqu'elle  quitta  Chypre  poui 
t^pouser  le  prince  Louis  de  Savoie,  en  novend)re  1  A3 3. 

Paii,  CiHArrE  ou  Zappe,  bouteiller  de  Ciiypre.  est  nommé  dans  des  le(lre^  de 
saul'-nmduil.  du  S  novembre  1  'i(i3-\  arcordé(>s  |>ar  U'  ;;rMn<l  maître  des  Hos- 
pilaliers  à  plusieurs  Cypriotes  réfugiés  à  Pihedes.  | 

'    Voir   La  Fmiiillc    dv    MmHul'if.   —  t)p         /i'/p  r/c '.'%re,  u"  ;i7  li.  p.  TiuS.  —  .l/,,^.-,,^;, 

Mas-LaU-ie,  t.  II.  p.  1  io  et  note  a.  l'i'i.         inlUiresque ,  aiia.  18/17.  '■  ^^  •  P-  "^-O-  "•''"'• 
,gj  ■'    Bapjiorl  des  aiiihassddi'lirf:  (le  Srirnir  .  de 

'  Assises  de  Jériis.  é(\\t.  Lal)lie.  p.  ùBu.  —  De  Mus-Lalrie .  ///«ioiVe  de  (Chypre,  t.  III . 

.t()3;  ('dit.  Heuynot.  I.  I.  p.  (l.    ~  Voir  Lu  p.  -it!  et  note  a. 

F„miile  dr,  liohiii.  '   Dr  Mas-Latrie.  Hisl.  de  Clnii>re .  I.  III  . 

'   \)e\\;\^-\,-dW\e.  hisei-iplintis  Iniiiliiiles  de  n.  i  oC,  pI  iiote  5. 


LES  GRANDS  OFFKllERS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.     (i7l 


LES   CHAMBELLANS. 


[Nous  renvoyons  à  notre  observation  sur  les  chambellans  du  royaume  de 
Jérusalem,  relativement  à  la  diflerence  qui  a  j)u  exister  entre  les  chambellans 
et  les  chambriers  de  (ilivpre,  et  sur  la  distinction  à  faire  entre  le  titre  de 
chambrier  ou  chambellan  du  roi  et  celui  de  chambellan  ou  chambrier  du 
roijaume. 

Amaliii  de  Bessax,  chambrier  de  Chypre  ',  est  témoin  d'un  aile  de  Ih  reine 
\li\,  de  mars  i  220.] 

JoFFROY  LE  ToR ,  chevalior,  avoit  eetle  dignité  en  l'an  \-?.U^j,  sons  le 
l'oy  Heiii'y. 

[Galluer  d'Antioche,  Chamberlain  du  royaume  de  Chypre,  iiii  li'ni'iiii  d'un 
acte  du  roi  Henri  II-,  de  janvier  1286. 

Bartiiélemi  de  Motolik,  camérier  du  roi  Hnj^jues  IV,  est  nonnn.'  comnir 
agent  et  ministre  du  roi  dans  l'acte  d'un  lrail(''  avec  Gènes  ^,  du  21  li'vriei 
i338. 

Snio>  DE  iMo.x'TOiiF,  camérier  de  Chypre,  témoin  d'un  acte  du  roi  Pierre  1". 
du  16  août  i36o,  qui  conlirnse  des  privilèges  accordés  aux  Vénitiens  '. 

Perceval  liE  CoLOOE,  chevalier  poitevin,  chambellan  de  Chypre  ',  accompa- 
gnait  le  roi  Pierre  à  la  prise  d'Alexandrie,  en  lotîtJ. 

Jeaa  le  Mo^srRE  (^Maustrij,  chamiirier  du  roi  Pierre  I",  fut  témoin  à  un  acte 
du  20  mai  i368'',  relatif  au  payement  du  douaire  de  Marie  de  Bourhim,  ri 
(le  deux  réclamations  de  Pierre  l",  des  iq  el  20  mai  de  la  mèmi'  aiux'e. 

Il  fut  un  des  meurtriers  de  son  maître,  le  1  -j  janvier  i  3G().| 


.;>(). 


'   De  Mas-Latrie,  Hisl.  <h  Chjprr,  t.  111,  *  De  Mas-Latrie,  t.  11.  p.  -i'ii. 

p.  611  et  note  k.  *  Giiill.  de  Mâchant.  —  De  .Mas-Lalnc 

"  De  Mas-Lalrie,  t.  III.  p.  G70.  I.  II,  p.  •>']k  et  note  1. 
De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  1O7,  178.  '  De  Mas-Lalrie.  t.  II.  |..  o,,,. 


t\--2  LES   FAMILLES  DOL'TRE-MER. 

Pii;uiu;  M.\uci;i.  [  Mahocilli  ou  Malocello',  (Viiiic  faiiiilic  génoise]  es- 
loil  cliainl)ellaii  [tlii  i-o\;uiiih'J  de  Cy])r('  sous  le  loy  Pierre,  Tan  i368. 
Il  lut  lémoiii  (les  iiiesnie  actes  (}ue  Jean  le  Moiisli'e,  en  i368.  il  est 
appelé  //  :(inihrihni  Picr  !\l(ilossa-  tiaiis  la  cliroiiiipie  de  Strambaldi,  au 
1  y  oclohre  i  oyi. 

j  Antoim!  i)K  PKiicAMF.  OU  BiiiîGAMK.  uéjfociateni-  Douniié  par  le  roi  Pierre  1", 
eu  i.'UiS,  pour  conclure  un  traité  de  pni\  et  de  commerce  avec  le  soudan 
d'Egypte  3;  le  mèiue  jjrobableiiient  qui  lut  témoin  d'actes,  de  1878  et  1889^ 
connue  docteur  es  arts  et  en  médecine,  et  chanoine  de  Paphe,  mourut  canic- 
rier  du  royaume  de  Chypre,  le  1  (|  avril  i3().'î.] 

OuDARD  DR  Provane,  clievaliei',  cliambelian  du  royaume  de  ('vpre. 
lut  présent  à  l'expédition  de  la  procuration  du  roy  Jaques,  pour  le 
traité  d'alliance  avec  Cbarles  VI,  roy  de  France,  ian  1895  [le  iG 
aoùt^]. 

[Il  parait  encore  dans  un  litre  de  Fan  i8()()  (le  .')  juin]'',  où  il  est  nonnui' 
HodrtiiJus  Provnnii,  camcrarius  rcgiii  Cyjiri,  miles. 

Jacqces,  Sei,ih>  ou  Soloan,  caniérier  du  royaume  de  Chypre,  est  nommé  dans 
la  confinualion  d'un  accoid  de  Chypre  avec  Venise,  du  18  octo!)re  i8()7",  et 
dans  des  instructions  du  duc  de  Bourbon,  d'août  i3()8^ 

Geop.gks  Bu.ly,  bourgeois  grec,  fut  camérier  de  Chypre  en  1  '100.  La  chro- 
nique de  Diomède  Strambaldi  l'appelle  Zoni  Bnli,  gouverneur  de  Chypre".] 

Hugues  Sold.w  [conseiller  du  roi  Janus  en  tisy  '°,  pui.s]  cbanibellan 
de  Cypre,  fui  présent  au  traité  de  mariage  d'Anne  de  Cypre,  iille  du 
roy  Janus  ".  avec  Louys.  comte  de  Genève,  et  depuis  duc  de  Savoye  '-, 
l'an  1  /i  3  'j . 

'   Tilre  orijjiiuiL  '   De  Mas-Lalric,  I.  IL  p. -'loG. 

-  De  iMas-Lalrie.  I.  II.  p.  33G  el  note  1.  '  De  Mas-LnUie.  1.  H.  p.  /liy. 

'  De  .Mas-Latrie,  I.  II.  p.  3i8  el  note  i.  '  De  .Mas-Latrie,  t.  II.  p.  b-2-j. 

•  De  Mas-Latrie.  I.  II.  p.  37a  et  note  3.  '°  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  ôai. 

'  De  Mas  Latrie,  t.  II.  p.  /ia8.  "  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  ôaG,  note  a. 

^  DeUan-hidvw.  Iitsci-iplions  lomhalcs  de  '""  Guichemn .  Histoire  de  Savoye ,  t.  I!. 
l'Àypre,  n°  19.                                                      P-  305. 


LES  GRANDS  OFFICIEUS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.     (37.3 

Hugues  ou  Eudes  de  Langlois  est  nommé  sans  qualification  dans 
i"accord  de  la  reyne  de  Cypre,  Charlotte,  avec  la  cour  de  Savoye,  du 
18  juin  166-3  ';  il  a  le  titre  de  chambellan  de  Cypre  dans  des  lettres 
de  sauvegarde  accordées  par  le  grand  maistrc  de  Rhodes  à  plusieurs 
Cypriotes,  le  3  novembre  i603^. 

Ame  de  Genève,  et 

Antoine  de  la  Balme,  seigneur  de  Morteray,  sont  nommés  tous  deux 
chambellans  du  roy  Louys  de  Savoye,  dans  un  mesme  acte  du  18  sep- 
tembre 1  463  ^ 

Jaques  de  Zaplana,  le  mesme  qui,  en  ii6i,  avait  passé  du  party  de 
Charlotte  à  celuy  de  Jaques  11  \  et  qui  avait  esté  en  1  668  grand  pro- 
véditeur  de  la  secrète^  et  du  royaume,  estoit  en  1671  camérier  de 
Cypre,  régie  camere  regni  Cyprt  gubeiiiator,  comme  il  est  dit  dans  des 
lettres  de  sauvegarde  du  grand  maistre  de  Rhodes,  du  3i  mai  de  cette 
mesme  année  ^. 

Carceran  Suât  ou  Siarez''  [que  Lusiguaii  dit  avoir  été]  chambellan 
de  Cypre  [mais  qui  tut  certainement  connétable],  eut  pour  successeur 
en  cette  cliarge  [de  chambellan]  Rinzo  de  Marin,  à  qui  le  roi  Jaques  II 
la  donna  après  la  mort  de  Carceran. 

RiNzoN  DE  Marin  ou  Rizzo  di  Marino,  Sicilien,  fut  le  dernier  cliani- 
bellan  de  Cypre  ^,  laquelle  dignité  il  possédoit  en  l'an  167/1.  [^^  avait 
été  nommé  par  Jacques  II  mourant''  un  de  ses  exécuteurs  testamen- 
taires.] Fileberto  Mugnos,  (jui  a  donné  la  généalogie  de  cette  famillp. 
ne  parle  pas  de  ce  seigneur.  Cette  maison  porte  pour  armes  :  d'azur  à 
trois  fasces  ondées  d'argent,  à  un  hjon  d'or  rampant  sur  le  tout. 

'  De  Mas-I.alrip,  t.  III.  p.  1-2  h.  note  1.  'De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  i->/i. 

■  De  Mas-I^atiie ,  t.  IIl ,  p.  1  -jG  et  note  3.  '  Est.  Lusig-n.  Hist.  de  Ci/prc .  fol.  8 1  v '. 

^  De  Mas-Ijalrie,  t.  III.  p.  laS,  note  1.  "  Est.  Liisign.  Hist.  de Ci/pre ,  loi.  182  v". 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  i6a,  note  1.  '  Chron.  de  Geoi-g-es  Bustion. —  De  Mas- 

''  Voir  Les  Baillis  de  la  secrète.  Latrie,  t.  III,  p.  3i6. 


674  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LES  CHANCELIERS. 


I  Alain,  archidiacre  de  Lydde  ou  de  Saint-Georges  de  Rames,  dressa  un  acle 
d'Ainieri.  seigneur  de  Chypre,  du  29  septembre  1  195'.  11  n'y  prend  pas  le 
titre  de  chancelier;  [leut-etre  n'était-il  encore  que  le  chancelier  priv('r  du  prince. 

II  est  nienlionné  comme  chancelier  de  Chypre  dans  une  bulle  du  20  février 
1  1  96  -,  où  le  pape  le  délègue  pour  régler  l'établissement  de  l'église  catholique 
dans  l'île  de  Chypre,  qui  n'avait  pas  encore  le  titre  de  royaume. 

Devenu  archevêque  de  Nicosie  dans  le  cours  de  l'année  i  iç)6^,  il  conserva 
ses  fonctions  de  chancelier  de  Chypre,  et,  comme  lel,  il  dresse  des  actes  du 
roi  Aimeri,  du  1"  novembre  1 1  97  ''  et  de  mars  1201  ^. 

Il  est  mentionné  comme  défunl,  boinv  inemonic,  dans  une  bulle  d'Inno- 
cent III  "  du  1"  avril  i2o5. 

Raodl  ou  Radulfe,  archidiacre  de  Nicosie,  dresse  un  acte  du  roi  Hugues  1". 
d'octobre  i2i7\  comme  chancelier  du  roi;  et  deux  actes  de  la  reine  Alix, 
mars  et  octobre  1220'^,  connue  chancelier  du  royaume  de  Chypre. 

BoNVASSAL  d'Aude,  de  Aldo,  chanoine  de  Nicosie',  fut  chancelier  du  royaume 
de  Chypre.  On  a  des  actes  du  roi  Henri  1"',  dressés  par  lui.  de  l'an  12.32  à 
l'an  1289  "^. 

PiEHRE,  évê([ue  de  Paphe  ou  Raphe,  chancelier  du  royaume  de  Chypre, 
dresse  un  acte  du  roi  Hugues  III.  de  novend)re  1  2(19  ".] 

Henry  de  Gibelet  (de  Biblio),  arciiidiacro  do  Nicossie,  estoit  chaii- 

'   De  Mas-Lalrie,  Hisl.  de  Cln/prc,  t.  III,  '   De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  Gor). 

|).  599.  '  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  (ii  1,  61/4. 

'  De  Mas-Liliie,  l.  III,  p.  .599,  Goo.  °  De  Mas-Lalrie.  (.  I!I,  p.  G;îi. 

'  De  Mas-Lalrie,  i.  lit,  p.  601,  Goo.  '°  Cod.  diphmal.  l.l .  n"  i  10.  i>.  1  \S.— 

"  De  Mas-Lalrie,  1.  111,  p.  G07.  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  56;  l.  III,  p.  G;ir,, 

°  Cnriul.  S.  S^fiilc.  n"  177,  p.  817.  G38,  689,  G/i3. 
'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  33.  "   Cod.  diplomat.  n°  1/18,  p.  189. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.  G75 

cellier  du  royaume  de  Cypre,  l'an  loaS^  et  i33o,  sous  le  roy  Hu- 
gues [IV]. 

[Omneboino,  de  Manfoue,  chancelier  de  Chypre,  est  témoin  d'un  acte  du 
roi  Pierre  1"^.  du  i  6  août  i  36o,  qui  confirme  des  privilèges  accordés  aux  Vé- 
nitiens.] 

Philippes  de  Maisieres  [ainsi  nommé  du  lieu  de  sa  naissance,  vil- 
lage] en  Santere  [Somme,  arrondissement  de  Montdidier,  canton  de 
Moreuil],  chevalier,  Picard  de  nation, 

[Entreprit,  en  loB'y,  un  pèlerinage  dans  la  terre  sainte,  au  retour  duquel 
il  vint  séjourner  ([uelcjuc  temps  dans  l'île  de  Chypre.  11  v  lui  (mi  grand  hon- 
neur auprès  du  roi  Hugues  IV,  et.  après  la  mort  de  ce  prince.] 

Fut  cliancellier  [du  royaume]  de  Cypre  sous  le  roy  Pierre, 

[Comme  l'attestent  les  divers  monuments  historiques  de  l'époque,  et  plu- 
sieurs actes  du  loi  Pierre  1",  des  5  mars  i363,  128  janvier  1.305.  1  c)  el 
•->.o  mai  1  368  .  etc.'] 

Lequid  il  suivit^  en  son  entreprise  de  la  terre  sainte. 

[Par  une  décision  du  aa  juin  i365,  il  reçut  du  doge  Laurent  Celsi  le  titre 
de  eito\en  de  Venise^,  avec  cette  restriction  cependant  qu'il  ne  pourrait  faire 
le  négoce  comme  Vénitien,  à  moins  d'une  autorisation  spéciale.] 

Il  l'ut  depuis  appelé  an  service  du  pape  Grégoire  XI,  puis  de 
Charles  V,  ro\  de  France'',  qui  le  fit  son  conseiller,  et  luy  donna  pour 
gages  et  pensions  5 00  francs  d'or,  à  prendre  sur  les  aydes,  jiayables  à 
quatie  termes,  comme  il  se  reconnoist  de  ses  ([uitlances,  de  Tan  1  37.5, 

'  Titre  original.  — De  Mas-Latrie,  l.  II.  "■  Wadding.  ann.  iSyô,  5.--  Froissart. 

p.  i63.  iGa.  itk'i. —  y oir  Les  Seigneurs  de  vol.  III,  c.  xxi.  —  Sansovino,  Nohl.  Venet. 

Gibkt.  p.  aocédit.  i58i. — Ant.  Becqiiet.  Gallicœ 

'  De  Mas-Lalrie.  l.  II,  p.  9.^0.  Cœleslinorum congregat.  fondationes ,  etc.  nis. 

'  De  Mas-Lalrie,  Hkl.  de  Chypre,  t.  II.  Mazar.  3io3.  p.  aïo-aaa;  imprimé  in-i°. 

p.  a/19,  sSi,  3o9,  3o8.  ly'O'  P-  ""  etsuiv. — Mémoires  de  l' Acad. 

'   Est.  Lusign.  Hist.  de  Cypre ,  fol.  i/i5v°.  des  ijiscriptions .  t.  XVII.  p.  691-694.  /if)9 

■   De  Mas-Lalrie.  Hist.  de  Chypre ,  t.  II,  et  suiv. 
p.  279.973. 

85. 


676  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

qui  sont  en  la  (•liaïubre  des  comptes  de  Paris,  où  son  sceau  se  voil 
avec  ses  armes,  qui  ont  une  fasce  d'hermines  et  une  bordui'e. 

[Selon  Du  Boulay',  Becquet  et  l'abbé  Lebeut,  (|ui  i'onl  suivi,  cette  j)ensioii 
était  (le  2.000  francs  d'or.] 

Il  se  fit  relijjieux  aux  Gélestins  de  Paris,  en  l'an  i38o,  et  y  mouiiil 
le  99*^  jour  de  niay,  l'an  i/io5. 

[Il  y  vécut  pendant  vingt-cinq  ans  dans  l'ob.servation  de  la  règle,  comnip 
s'il  était  religieux  de  l'ordre;  mais  il  ne  fit  jamais  profe.ssion-.] 

Son  épitapbe,  qui  se  voit  aux  eloistres  de  ce  monastère,  est  rap- 
portée en  1  Histoire  de  Paris^.  La  bibliothèque  de  ce  monastère  conserve 
les  statuts  qu'U  fit  pour  l'institution  d'un  ordre  militaire*,  au  quel  il 
donna  le  nom  de  Milice  de  la  passion  de  Jésus-  Christ  contre  les  iiifdèles. 
Il  a  aussy  escrit  en  latin  la  vie  de  saint  Pierre  Thomas  [de  l'ordre  des 
carmes],  patriarche  [latin]  de  Constantinople-',  qui  a  esté  donnée  au 
public  parBolandus\  Quelques  écrivains''  de  Sicile  luy  donnent  mal  Ir 
surnom  de  Mazarini. 

Nicolas  Salagha  estoit  chancelier  de  Cypre  en  l'an  i/i58^ 

SiBUER  [ou  Sibuel]  DE  LoiuOL,  Savoyard .  avoiî  la  mesnie  dignité  sous 
la  reyne  Charlotte",  l'an  i4G3. 

[DoNATO   DE  Aprile,   Vénitien,  nolaire    ini[)ériul.    était   chancelier   du   roi 


'  Du  Boulay.  Hisl.  nniver.  Piirix.  t.  IV, 
|).  ()85.  —  Becquet,  Gallicœ ,  etc.  —  Mi'm. 
de  l'Acud.  etc.  t.  XVII,  p.  5o5. 

'"  ISecquct,  G/illirœ,  etc. 

•■   t)ubreul ,  Thèu.st.  des  tiiiliqiiltc:  de  Paris , 

1.  m.  p.  916, 916. 

*  Becqiiet,  Gallica',  etc.  —  Mémoires  de 
l'Acdd.  etc.  t.  XVil,  p.  5o3. 

^  Ilist.  de  Coiist.  soii.t  les  eniper.  français, 
I.  Vil,  §  11 ,  p.  9/4/1.  —  ,4c;«s«rî!f(. jaimarii, 

t.   II,  p.  99/1-1  023. 

"  Pierre  Thomas  ou  Tlioniasius  avait  été 
employé  par  le  loi  Pierre  I"  comme  négo- 


ciateur [loiu'  traiter  de  la  |a!\  avec  les  Gé- 
nois. (Voir  un  acte  (in  -jS  janvier  i36.^.  De 
Mas-Latrie,  Hist.  de  Clii/prc,  t.  II.  p.  -303. 
95/1  )  Il  mourut  le  6  janvier  i3()(>;  mais,  à 
cause  (le  l'Epiphanie ,  sa  ftHe  a  été  reportée 
au  ■•9  janvier.  [Acta  sanctorum,  januar. 
t.  Il,  p.  996.) 

'   Rocch.  Pirrns.  t.  II.  notil.  p.  /io3. 

'  Est.  Lnsign.  Ilist.  dcCypre,  fol.  i5/iv'. 

'  M.  Guichen.  en  la  Gménl.  de  la  Bnlme, 
et  en  l'Ilist.  de  Snvoyc,  p.  o38.  —  De  Mas- 
Latrie,  Hist.  de  Chypre,  t.  111,  \).  \i^  et 
note  1 . 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.     (w7 

Jacques  II,  comme  on  le  voit  par  une  déclaration  de  ce  jjrinn'.  du  i  i  no- 
vembre làG-j.  et  par  nn  acte  du  registre  de  la  secrète,  du  :>.  \   mars  i  AtirS'.j 

Thomas  Ficard  [on  Phicard]  avoil  la  inesme  di,q[nit(''  sons  le  l'oy 
Jaques  le  Bastartl'-. 

[Il  était  chancelier  du  roi  au  moment  de  la  mort  de  Jaccpies  H.  en  i  h-j'.). 
comme  le  prouve  le  testament  de  ce  prince  ^.  Ambassadeur  de  la  reine  Cathe- 
rine auprès  du  sultan  d'Egypte,  en  1^76,  il  lui  plus  tard  suspect  à  Venise, 
(jui.  en  1/188,  recommanda  de  le  retenir  sous  ])onne  garde*,  et  peu  après, 
1  c)  septembre  1  489, mis  en  liberté,  en  mémoire  des  services  ([u'il  avait  rendus 
à  la  reine  et  à  Venise  dans  son  ambassade] 

'  De  Mas-Lah-ie,  I.  ill.  [,.  iHi  .  if)5  et  '  De  Mas-Lalrie.  t.  III,  p.  ."î/iS. 

note  2.  '  De  Mas-Latrie,  t.  ill.  |i.  'lo.'î  fl  note  8 . 

■  Est.  Liisign.  Hist.  de  Cyjjrc ,  fol.   18a  p.  l\idi-hio  et  note  i. 
et  v°. 


678  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LES  CONNESTABLES. 


I  Le  connélablo  du  royoïimo  de  Chypre  élail  le  vice-pn^sident  né  de  la  haiile 
cour,  LOinmc  le  vicomte  de  Nicosie  l'était  pour  celle  des  bourgeois  i.  Le  roi 
était  président  des  deux  cours,  mais  il  ne  paraissait  jamais  à  celle  des  bour- 
treois.  Dans  la  haute  cour,  il  se  faisait  ordinairement  représenter  par  le  con- 
nétable, et  quelquefois,  en  l'absence  de  celui-ci.  par  le  maréchal  du  royaume.] 

Amaury  de  Lusignan,  frère  du  roy  Guy,  fut  créé;  par  luy,  eu  i  193, 
conneslable  de  Cypre-  [en  même  temps  cju'il  était  connétable  de  Jéru- 
salem et  comte  de  Joppé].  11  fut  depuis  roy  de  Cypre. 

[Etienne  de  Lusignan  donne  pour  second  connétable  de  Chypre  le  prince 
Jean,  un  des  fds  du  roi  Aimeri^,  qui  aurait  été  revêtu  de  cette  dignité  par 
son  père.  Quoi  qu'en  dise  cet  auteur,  Jean  ne  paraît  pas  avoir  survécu  à  son 
père\  et,  dans  tous  les  cas,  il  ne  viendrait  qu'après. 

Baudoin  de  Bethsan.  (jui  souscrit  comme  connétable  un  acte  d'Aimeri  ou 
Amaury,  seimieur  de  Chypre,  du  29  se|)tembre  1  196  ^  C'était  le  connétable 
de  Chypre,  puisqu'en  ce  moment  le  connétable  de  Jérusalem  était  Jean  d'I- 
helin.  J 

Galtieu  »e  Barut,  seifjneur  de  Césarée,  estoit  connestable  de  Cypre 
en  l'an  i-no'',  sous  le  roy  Hugues  1^%  dont  il  souscrit  deux  actes  en 


'  Beugnot,  .4s«!se«  rfe  Je'n/s.  [.  [I.  p.  21  ,  '   Marin.  Saniid.  I.  IH.  part.   u.c.  iv. 

2-3  et  note  c,  .3^17  et  note  a.  p.  ao.5. 

'-  LoredanoJ.  I,  p.  1  a  ;  Ir.  fr.  t.  I.  \>.  i3.  '  De  Mas-Latrie,  Ilist.  de  Chypre,  t.  IH. 

'  Et.  (le  Lusig-ii.  Coiincslabks  de  Cijpre ,  p.  699.  —  Voir  Les  Connétables  de  Jérusa- 

ïo\.  69  v".  —  Génèalog.  des  roijs  de  Cypre ,  leiii. 
fol.  i5.  '   Ciirtul.  S.  Sepidc.  u"  17G.  p.  3i5. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DE  CHYPRE.     «79 

cette  année.  [H  souscrit  encore,  comme  connétable,  un  acte  d(>  co  loi. 
d'octobre  1217  ',  et  un  acte  de  la  l'eine  Alix,  octobre  i2:).o'-.| 

Jea\  d'Ibelin,  le  vieux  sire  de  Barutli,  seijjueur  d'Arsur  à  cause  de 
sa  femme,  l'ut  fait  connestable  et  régent  du  royaume  de  Cypre^  sous 
la  minorité  du  roy  Henry  I",  lan  1  3 a 7 . 

Balian  d'Ibelin,  sire  de  Barutli,  fds  du  jirécédent,  estoit  connestable 
de  Cypre,  dans  les  années  1237s  octobre,  et  1239s  décembre. 

Guy  d'Ibelin,  fils  puisné  de  Jean  d'Ibelin,  seigneur  de  Baruth,  et  de 
Mélisende  d'ArsurS  estoit  connestable  de  Cypre  en  l'an  1267.  sous 
le  roy  Henry. 

Philippes  d'Ibelin,  fils  de  Baudouin,  séne.-cbal  de  Cypre,  succéda  à 
Guy  d'IbelinS  son  oncle,  en  la  cbarge  de  connestable  de  Cypre.  Il 
espousa  la  princes-e  de  Tabarie. 

GiY  DE  Llsigxan,  frère  du  roy  Henry  [H]  et  père  de  Hugues  [IV], 
roy  de  Cypre,  fut  connestable  de  ce  royaume,  et  mourut  l'an  i3o3^ 

Camerin  ou  AiMERY  DE  LusiGNAK  succéda  à  Guy,  son  frère'',  eu  la 
cbarge  de  connestable  de  Ciy[)re.  Il  mourut  en  prison,  peu  avant  le 
19  avril  i3i(t,  date  d'une  lettre  nù  l'on  annonce  au  roy  Jacpies  II, 
d'Aragon,  la  mort  du  connestable  de  Cypre,  frère  de  Marie,  femme 
de  Jaques  IP". 

Hugues  de  Lusignan,  fils  de  Guy,  avoit  le  mesme  titre  [dès  l'an  i3  1  F) 

'  De  iMas-Latrie,  t.  III,  p.  609.  '  Voir  la  généalogie  des  Ibeliii.  —  I.i- 

^  De  Ma.s-Lati'ie ,  t.  lll,  p.  61/1.  gnnge  d'outre- mer,  c.  vi.  viii.  ix.  p.  870. 

'  Est.    Lusignan,    Des    Coimestiibles    de  /i3i  ,  A83 , 'i3/i. 

Cypre,  toi.  69  v°.  '   Loredano,  I.  IV.  p.   -ioô;  liad.  franc. 

'   Cod.  dipImiHit.  11°  1 10.  p.  1 17,  1  18.  I.  I,  p.  ■VÎ7. 

*  De  Mas-Laliie.  t.  II,  p.  Ga  et  note  7.  '  Loieduiio.  I.  V,  p.    'Ho;  trad.  lianç. 

'  Labbe,   Lignage  d'ontre-mer,  p.   874.  t.  I,  p.  Sog. 

—  Voir  la  généalogie  des  Ihciiii.  '"  De  Mas-Latrie,  t.  111 .  p.  708  et  note  2. 


(m  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

ou  i3i(J|  en  i3n)  <'l   i.')-". '4'  [lorsrjiril  ic([uil  et  obtint  la  coiiromic 

(ic  (Jliypi'c]. 

Hlmfroï  de  Montfort-,  seigiieui'  de  Barutli,  neveu  «lu  roi  Hut^ues  IV. 
est  mentionné  comme  connestable  de  Cypre  dans  la  chronicjue  d  A- 
madi;  il  nnourut  le  ai  juin  1826  ^  au  moment  oiî  il  songeait  à  es- 
pouser  la  reyne  Constance,  venve  de  Henry  II. 

(iiY  DE  LisiG\AN.  prince  de  Galilée,  fils  aisné  de  Hugues  IV,  roy  de 
C-ypre  *,  estoit  revestu  de  la  dignité  de  connestable  de  Cypre  '"  lorsqu'il 
espousa  Marie  de  Bourbon,  «pii  fut  en  l'an  1828.  Néantmoins  ce  titre 
ne  luy  est  pas  donné  dans  les  actes  (pii  concernent  son  mariage. 

[11  est  nommé  avec  cette  qualification  dans  un  traité  de  Hugues  IV  avec 
Gènes,  du  26  février  i338'''.] 

Jean  de  LusIGN.\N^  prince  d'Antioclie,  fils  du  roy  Hugues  ^  estoit 
pareillement  connestable  de  Cypre  en  l'an  i355  et  i368.  Lorédan. 
en  parlant  de  ce  prince  à  l'année  i35/i  ou  180.J,  l'appelle  déjà  con- 
nestable de  Cypre,  peut-estre  par  anticipation.  Selon  la  cbronique 
d'Amadi,  le  roy  son  père  le  créa  prince  d'Antioche  et  connestable  de 
Cypre'  le  2 4  novembre  i358,  le  niesme  jour  qu'il  fil  couronner  ro) 
de  Cypre  Pierre,  son  fils  aisné.  Jean  estoit  connestable  au  moment  de 
la  mort  de  Pierre  I",  le  17  janvier  1869"'. 

Jaques  de  Lusignan,  frère  de  Jean,  avoit  la  mesme  dignité  en  l'an 
1871.  11  fut  depuis  roy  de  Cypre. 

'  Loredano,].  V,  p.  a56-288;lra(l.franç.  '  Loiedano,  1.  VI.  p.  Sai;  trad.  li-anç. 

l.  I,  p.  3iG,  diH.  —  AssisesdeJcntfi.p.bhi.  t.  I,  p.  .35o.  —  Assises  de  Jcrus.  p.  iSy, 

■"  Voir  la  généalogie  des  Ibeliii ,  i"  tabl.  5G.3. 

'  De  Mns-Lnti-ie ,  t.  lit ,  p.  7 1  ?>  et  note  1 .  '  Le  texte  de  Du  Gange  porle  par  inad- 

'  Loredano.  1.  VI,  p.  3o8;  trad.  IVanç.  vertance  Henry. 
1.  I,  p.  342.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  225.  —  Est. 

*  De  Mas-Latrie,  t.  II.  ]).  lio-i/ig.  161-  Lusignan.  CMimeslablcs  de  Cypre,  fol.  70. 
1 64.  '"  Assises  de  Jérus.  1. 1. — De  Mas-Latrie, 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  178.  t.  II,  p.  53i  et  note  1. 


LKS  GRANDS   OI'FICIKUS   DU    ROVAUME   DE   CIIVPRE.  681 

[Le  récif  de  Lorédaii  semhie  liKli(|uer  aussi  (jiie  Jacques  était  déjà  conné- 
table lorsque  le  roi  Pierre  II  fil  d('çlarer  sa  iiiajoril('.  en  i  .'J'y  i '.  (let  liislorien 
nomme  ensendjle  le  prince  (Jean  d'Anlioclie)  et  le  connétable.  (]ui  ne  iieul 
être  que  son  frère  Jacques.  Cependant  la  cln'oni(|ue  de  vSirainhaldi  dit  posili- 
vement  que  Jacques,  oncle  du  jeune  roi-,  déjà  sénéchal  du  royaume,  reçut 
de  Pierre  II  l'ollice  de  connétable,  le  17  octobre  i37->.  On  peut  croire  que 
Jacques  avait  été  nonuné  connétalilc  dès  l'anni'e  i36f).  par  .son  frère  Jean, 
lorsque  celui-ci  devint  balle  ou  récent  du  royaume,  et  que  le  roi  Pierre  II 
confirma  cette  nomination  lors(pril  r('f;iia  |iar  lui-même.] 

HuGiEs  DE  LA  Baume  fut  créé  comiostahle  de  (lypre  par  le  roy  Jatiiic-s, 
ver.s  l'an  i38/i\  [Lo  luèiiie  fut  coiiiiélaljlc  de  Jérusalem  en  iSgB^.J 

Philippes  de  LusiGNAN-',  fils  (lu  lov  Jaquos  !'='■,  fut  fait  eoiiiiostajjle 
par  son  père.  H  est  iioniuié  avec  celle  ([ualification  dans  un  traité  de. 
{)aix  du  roy  Janus  avec  la  répnhli([ue  de  Gènes,  du  7  juillet  i4o3^ 
Dans  ce  mesnie  traité  on  voit  Hugues  de  la  Baume  avec  le  simple  titre 
de  chevalier,  miles. 

[Mais  ce  n'est  peut-être  pas  celui  (pu  a\ait  été  successivement  connétable 
de  (ihypre  et  de  Jérusalem,  j 

Calceran  [ou  Garckuan''J  Suarez  avoit  la  inesme  dignité  sous  le  règiu' 
du  roy  Jean  II,  vers  Tan  i/i5(). 

[A  la  mort  de  ce  roi.  il  se  déclara  partisan  de  la  princesse  Charlotte,  et  lui 
envoya  l'anneau  royal.  Lnsignan.  en  cet  endroit  de  son  histoire,  le  qualifie  de 
sénéchal*.! 


'   Loredano.  I.  VIII.  ji.  'i.'lo:  Irnd.  li-aiir.  '  De  Mas-Lalrie.  I.  II.  ji.  /i(i(,. 

'■  "'P-  9-  Est.  Lusiynaii.  Connestahks  tic  (ji/jiir. 

-  De  Mas-Latrie,  I.  II.  ji.  ;!.")'i  et  note  a.  fol.  70.  —  Loredano,  1,  X,  p.  5()G:  Irad. 

'  Loredano,  1.  IX,  p.  5i5,  5i6;  trad.  franc,  t.  II,  p.  iq/i. 
franc,  t.  H.  p.  109.  »  Ghron.  de  Georges  IJiistion.— De.Mas- 

'  De  Mas-Latrie,  I.  II,  |).  'io«.  LaU'ie.  Ili.si.  tir  Chypre,  l.  III,  p.  8-2.  — Est. 

Est.  Lnsijjnan.  ùmnesUMcs  de  Ci/pie.  Lnsignan  , ///.s7.  grâeV.  de  l'isle  et  royaume  de 

fol.   70.  —  De   Mas-Latrie,  t.  II,  p.  63a.  Cypre,  foi.  1  (J-2.— Lorédan.  1.  X.  p.  G-jy. 

no'e  .3.  liad.  franc,  t.  II.  p.  227. 

86 


082  l.ES  F.\MlLLi;S  DOUÏRK-MEr.. 

Son  DK  Naves,  Dolili!  cvj)riuLc,  diiltoid  allaclK'  an  |iail\,  de  (Hiarlott<> 
et  cliarf/'  par  elle  de  drCciidi-c  Cciiiics.  livra  celle  ville  à  Ja(Hies  II 
ji4C3],  qui.  en  récompense,  le  ni)innia  connestahk.  On  le  voit  ave<- 
celle  dijjnité  en  i  Ady  '.  (Tesl  Iny  encoi'e  prohablenicnl  qui  est  désigné 
par  le  litre  de  connestable  sans  est.re  nommé,  dans  un  acte  du  i  5  mo- 
xenibre  1670-.  Il  avoit  deub  es|)Ouser  une  fille  naluielle  de  Jaques, 
(pii  mourul  \"vs  1  /i(m)  ^.  - 

Pierre  d'Avu^a,  j;enlilbomme  espagnol,  nonnné  pai'  Jacpies  11  inou- 
lanl  un  de  ses  exéculeurs  testamentaires  [juillet  1  678]'',  n'estoit  en- 
core eu  ce  moment  (pie  connestable  ou  capitaine  des  gens  d'armes  du 
roy.  II  ne  devint  connestable  du  royaume  que  postérieurement;  il  ne 
l'estoit  pas  encore  au  5  janvier  1/176.  Selon  Eslienne  Lusignan',  il  fut 
lait  connestable  héréditaire  du  royaume  de  Cypre,  en  récompense  de 
ses  services,  par  le  roy  Jaques  II,  dil  le  Baslavd,  ou,  s(don  d'autres, 
par  Gatlierine,  sa  femme,  qui  luy  fit  espouser  Agnès,  fille  de  Pliilippe 
de  Flaires,  de  laquelle  il  laissa,  entre  autres  enfans,  François,  qui 
luy  succéda,  et  Anloine  d'Avila,  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Domi- 
nique, arclievesque  de  Modon  et  de  (loron. 

François  d'Avila^  succéda  à  son  père  au  titre  de  connestable  de 
Cypre,  le  sénat  de  Venise  ne  luy  en  ayant  pas  voulu  accorder  la  jouis- 
.sance.  Il  espousa  la  sœur  de  Jason  de  Nores,  ([iii  vivnil  encore  a 
Padoue  au  temps  où  escrivoit  Eslienne  Lusignan.  vers  i'"j79. 

\ntoine  p'Avila".  fils  de  Fi'ançois.  connestable  de  Cypre,  se  retira. 

'   \)i'  Mas-Lalrie,  t.  lit.  p.    1 -m)  ,    i.3o.  "    Esl.  l,usi;;Tiaii.  Conncstables  de  Cijpn- , 

noie  1,  i3'2,  108  et  note  1,  1A7  el  noie  1.  loi.  70.  —  Histoire  du  royaume  de  Cxjpre , 

1/18.  i(i2.  note   1.    ili'i  e(  noie  a.  lyli  et  loi,  8i. 
iin(,e  (').  "  Est,  Lusignan.  Coiiiieslabtcs  de  ('ypie. 

-  De  \lns-Latrie .  (.  lit,   p.  '^:>6 .  note  1.  loi,  70  v". 

'   De  Mas-Lalrie,  t.  Ht.  p.  ;>o8,  note  2.  '   Est.  liUsignaii.  Cimiiestaliles  de  Ci/piu  . 

"  De  Mas-Lalrie,  t.  III.  p.  'MU\  el  note  à  .  fol.  70  V  el  7 1 , 
306,  ^gi,  305  el  noie  1. 


Ll'S   GRANDS   OFFK.lKllS   DU    IIOVAUME   DK   (Ji  \  l'il  K.  (i.s;{ 

apiTs  la  prisf  do  ce  royaiiiiic  pai'  les  Turcs,  à  VtMiise,  puis  en  France, 
en  la  coui'  du  l'oy  Henri  III.  Il  espousa  (lalherine,  lille  de  Jaques  Syn- 
clitique,  comte  de  Rolias.  de  laquelle  il  eut.  entre  autres  eiifans. 
Mai-{;uerile  d'Avila,  que  le  mesme  roy  niai'ia,  en  lan  1676,  au  sei- 
gneui'  de  Vlercy,  et  lui  danu'  (riionneiir  de  la  reyne,  uière  du  inv. 


>)(). 


684  LES  FAMILLES  nOUTRK-MER. 


LES   M\RESCH\U\. 


Renai^d  de  Soissos  prenoil  la  qualité  de  maresclial  do  <'ypre  t-n 
lan  12  10  [cl  1217  'J. 

\n\M  HE  GmtiES,  dit  ri'  iiiliorhr.  ont  la  iiiosme  (|iialit('',  suivant  le 
ténioignage  du  Liguajje  dOutre-iiier'-. 

Jean  d'\>tioche  succéda  à  son  père  eu  la  niesnie  cliarge,  qui!  [tos- 
sédoil  en  lan  1267',  sous  le  roy  Heiirv. 

* 

Anceau,  mai'esclial  de  Cypre,  est  noninié  en  divers  endroits  du  Li- 
gnage d'outre-iner ',  duquel  nous  apprenons  qu'il  eut,  entre  autres 
enfans,  Jaques,  qui  espousa  Isabeau,  fille  de  Laurent  du  Alorl,  IL'  dn 
nom;  Marguerite,  femme  de  Guy  du  Mort;  et  Isabeau,  (jui  lut  alliée 
avec  Jean,  vicomte  de  Tripoly. 

Simon  de  Montouf,  maresclial  de  (îypi'e^.  l'ut  tué  au  siège  d'\cre. 
l'an  1  29G. 

Thomas  de  Montolif  esloit  maresclial  de  Gy])re'  en  lan  iSuH  et 
1329. 

'    Xitiv  La  Fiiiiiillc  ilf  Soissnii>!. —  Curliil.  '    Liffiirigcs  iroiilrr-iiier,   i\   x.wii.wi. 

.S.  Srpiilc.  11"  1711.  p.  ;!).').  —  Coil.  ilijilniiiift.  wii.  |i.  JiHi,  oS-},  ^|3.').  ioO.  hki. 
irioG,p.  ii.'î.  iigniifrcs   d'outre  -  mer,   c.    w.    \\\ii, 

^  Lignages,  c/c  c.\\i\  ,\ij  .p. /j  1  7.  603.  p.  381),  V'îg. 

'   Lignages    d'outre-mer,    c.    w  .    wvii.  "   Xiiiv  La  Faiiiillr  de  Moiiliilif. —  |)i>  \l,is- 

p.  388.  Itlio.  — Cartulaire  de  Clinwjiagiic.  Ijatritv  Histoire  de  (Chypre,  I.  11.  p.    1 '1 1 . 

—  Labbe.  Mélanges,  t.  Il,  p.  6h6.  100. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  DE  GIIVPRE.  (i85 

Baudouin  de  Nores  est  qualifié  maresclitil  de  Fliostel  du  ii>\  '  eu  lit 
ratification  du  mariage  de  Guy  de  Lusignau  avec  Marie  de  Bourbon, 
parle  roy  Hugues  son  père,  l'an  i33o.  Il  paroist  encoi-e  en  d'auti'es 
titres  de  Tan  [i338  et]  i^ho^,  avec  la  ([ualilé  de  inai'csclial  île 
Cypre. 

Guy  d'Ibelin  est  qualifié  mareschal  du  royaume  de  Cypre  au  nietimc 
titre  de  l'an  i33o';  ce  qui  lail  voir  que  cette  dignité  de  mareschal  de 
l'hostel  du  roy  estoit  différente  de  celle  de  mareschal  du  royaume. 

[Dans  le  titre  de  l'an  i33o.  Gui  d'Iholin  est  f|nalifié  sénéchal'^,  et  non 
maréclial  du  royaume  de  Chypre;  niais  i'ohservation  de  Du  Caii([o  sur  la  dis- 
tinction des  deux  offices  de  maréchal  n'en  est  pas  moins  juste.] 

.1e\n  du  Morf,  mareschal  de  Cypre,  paroist  en  divers  litres  et  dans 
l'histoire  du  cavalier  Loredan^  depuis  l'an  i36i  jusqiu>s  en  i3G8. 
11  y  a  au  Thrésor  des  chartes  du  roy*"'  un  titre  de  luy,  de  l'an  i3(>i 
[6  février  iSGa],  par  le  ([uel  il  luy  fait  hommage  pour  quel((nes 
rentes.  [Nous  ne  voyons  Jean  du  Moif,  avec  la  qualité  de  maréchal, 
que  dans  des  titres  de  i36o  à  i369  ^.] 


le 
d(- 


Benaud  [ou  Bainald]  de  Mimars  fut  créé  mareschal  de  Cypre  pai 
roy  .la([ues,  l'an  i38/i  *.  Il  vivoit  encore  tan  i3()7.  [11  est  qualifié 
maréchal  dans  un  acte  du  mi  .lacques  1*^',  du  iG  août  i395',  et  dans 
un  autre  du  roiJanus,  du  7  juillet  i/ioo'".] 

.Taques  de  Cafra-v,  mareschal  de  Cyjirc  [lui  lémoin,  en  celle  <[ualilé. 

'   Titres   originaux.  — De   Mas-I,alrie.  "    Trésor  drs  chartes ,  \ayoUo  Hiimiitngcs . 

t.  II.  [).  161.  ikk.  i58.  iGa,  16/4.  I.  tit.  6/1.  — De  Mas-Eafrio,  I.  III.  p.  761. 

-  De  Mas-Latrie,   t.  II,  p.    178.    i83.  '  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  aSo-aSS. — 

18/1,  i8q,  if)0,  ig'i.  Voir   Les  Comtes   titulaires  d'Edesse   et    dr 

''  I).  3ti o.  RoliKS ,  p.  .j  1  0. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  ii\->..  —Voir,  ^  Loiwlan.   1.  IX.  p.  .iii(l,  ."(Ro;   trad. 

pins  loin.  Les  Sénécliau.v  de  Chypre.  franc,  t.  II.  p.  lOf).  ikj. 

'  Loredan.   I.  VII.  p.  35i  ;   trad.  tram;.  "  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  'i-!8. 

I.  I.  p.  380.  '"  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  '0\-. 


686  LES  FAMILLES  DOIJTRE-MER. 

(11111  aclc  (lu  roi  Jaillis,  du  25  aoiil  i/iti-j  ';  d'iin  acte  du  roi  Jean,  du 
8  juillel  1  /i3-j'-;  cl  ]  lut  pri'seiit  au  iraitt''  do  mariage  d'Anne  de  Cypre. 
(ille  (lu  loi  Janus^,  avec  Lnuys,  comte  de  Genève,  depuis  duc  de  Sa- 
vnve,  1  an  i  iSa. 

Bernaui)  \)v.  iiiNzoN,  clicvalier  sicilien,  estoit  mareschal  de  Cypre 
sous  le  rov  Jean  II.  si  nous  en  croyons  Estienne  de  Lusignan''. 

Jams  de  Montolif  estoit  mareschal  de  Cypre  l'an  i  /i58^,  en  la  quelle 
anm''(;  il  traita  le  mariage  de  Charlotte  de  Cypre,  princesse  d'Antioche, 
avec  Lou\s  de  Savove,  comte  de  Genève.  Il  avoit  encoi'e  cette  qualité 
en  l'an  i  /iG3'^. 

[Ln  inart'chal  du  rovaunic,  dont  la  femme  ou  la  veuve,  Marie  de  Montolif, 
(•si  appeli^e  la  murclwlce  (la  iiiarécliale)  dans  un  acte  du  registre  de  la  secrète, 
du  l 'i  janvier  lAGg',  (?tait  peut-(ître  Lotis  de  Nores,  qualiti(3  mar(?chal  de 
(Ihypie,  et  mentionn(3  comme  défunt  dans  un  acte  de  la  secrète,  du  y  avril 
]  468  ^.  H  si^rail  ditlicile  de  lui  assigner  son  rang  dans  la  suite  des  maréchaux 
de  Chjpre.  Il  peut  avoir  précédé  Janus  de  Montolif]. 

PmzoN  i)K  Marin  eut  la  mesme  dignit(''  sous  le  roy  Jaques  le  Bas- 
tard  [dès  i/itio],  suivant  Loredano  et  Estienne  de  Lnsignan-'.  [Nous 
n'avons  ])as  trouvé  d'acte  lui  donnant  ce  titre.] 

Nicolas  Mouabit,  chevalier  sicilien,  vicomte  de  Nicossie,  fut  fait  ma- 
reschal de  Cypre  par  le  inesme  roy '°,  qui  lui  Ht  esponser  la  fille  de 
Lonys  de  Nores  >'  [dont  il  vient  d'être  question]  et  le  lit  capitauie  de 
Cerines.   \près  sa  mort,  cette  charge  [de  mai'échal]  fut  supprimée. 

'    Dp    Mns-Laliin  .    Uisluire  de  Clnjprc ,  '  De  Mas-Latrie,  t.  III .  j).  975. 

I.  II.  1).  5-M.  '  De  Mas-Latiio.  t.  III.  ji.  353. 

■  De  Mas-Lalrie,  t.  Ut.  p.  3.  '  Est.   I.iisig'nan.  Maresclmn.!-  de  ('.i/pir . 

'  Hisl.  de  SKvoye.—Do  Mas-Latrie,  t.  III.  fol.  71  ;  Jlisl.  de  Ci/pre ,  p.  iGt).  —  Lored, 

p.  17,  18.  I.  11,  p.  Gûi  ;  trad.  tiaiiç.  t.  H,  p.  aôo. 

'   Est.  Lusigii.  lU^t.  de  ^'.ijpre,  lui.  i58v'.  '"  Est.  Lnsignan,  Mareschaux  de  Cypre. 

'  M.  Giiichenon,  en  ïllist.  de  Siivoye  et  fol.  71  ;  Ilist.  de  Cypre,  p.  81.  176.  —  De 

en  la  Géiu'al.  delà  Buliite,  p.  3ç).  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  sSi  et  note  -i ,  -^^h 

"  De  Mas-Latrie,  t.  111.  p.  isô.  note  1,  et  note  4,  372  et  note  a. 

126,  note  ■!.  -    "    Voir  Lu  Fapnïïe  de  Nores. 


LES  GUANDS  OFFICIERS  UU  ROÏAUME  DE  CHVIT.E.  CS^ 


LES  SENESCJIAIJX. 


Guy  de  Lusignan  fut  le  premier  qui  liit  honoré  de  la  cliarjje  ilc  si-- 
neschal  de  Cypre',  pai'  le  roy  Amaury,  son  père,  [(l'est  (Jiii.  .secund 
fiis  du  roi  4imeri  et  d'Eschive,  qui  moui'ul  sans  posl.éi'ih'- -.  | 

AiMERY  DE  Rivet  avoit  la  mesme  dignité  en  l'an  i:n.«^  [Il  la  possé- 
dait depuis  l'an  i  i  97.] 

Baudouin  d'Ibelix,  second  fils  de  Jean  d'ibelin,  seigneur  de  liaruth, 
estoit  sénesclial  de  Cypre  en  l'an  [iti/iG'^  et]  i\>Ji-j'\ 

[B\Lr\.\  d'Ibelin,  fils  (le  Gui  d'ibelin  et  pelit-lils  de  Jean  (ribelin  le  Vieux, 
sire  de  Barudi.  l'ut  témoin,  coiinne  sénéchal  de  Chypre,  d'un  a(((.'  du  roi 
Henri  11,  son  neveu*,  de  janvier  i-^86. 

Philippe  d'Ibelim,  frère  du  précédent,  était  sénéchal  de  Chypre,  dans  le- 
années  1  3o(j-i  3  1  4  ".  Il  avait  succédé  à  son  frère  dans  cette  dignité.  On  a  vu 
ipi'il  était  p(nil-i'tre  en  même  temps  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem  "^.j 

Guy  d'Ibelin  ,  séneschal  de  Cypre  [peut-être  le  niènie  (pu  avait  été 
lieutenant  du  sénéchal^  en  i3->Ji],  fut  présent,  avec  les  antiN^s  barons 
de  ce  royaume,  à  la   ratificalion  du   mariage  de  Guy  de   fjnsign;!ii  el 

'   Est.   I^iisijTnaii ,   Séiiesclniii.r  de  C.ypve .  '   Lihcr  piiiiclji. 

fol.  lit)  v°.  '■  De  Mas-LaU-ie,  fh'sl.  dr  C/ii/iin- .  I.  Ili. 

'   Ligiiiiges  d'outre- mer,  c.  11.  p.  670. 

'  Cm-iul.  S.  Sepuk.  n"  97,    i7<).   177.  '  DeMnsLnlric,  Hisi.  de  ('Jiijpn:.  1.  II. 

p.  10a  ,  .3i  5,  3ifi. —  De  Mas-Eali-io.  l.  III .  [i.  1  oa  ,  1 1  -i .  1  i/i  el  note  (>;  t.  III ,  p.  (k)/i 

p.  (J07.  6y."i ,  6fj(i. 

'  Continuât,  de  Guiil.  île  Tyr,  I.  XXXlll.  *  De  Vlas-Lafiie.  t.  II.  p.  i;i(i. 

Voir  La  Fil  mille  d'Ilirliu  .  p.  07S. 


688  LES  FAMILLES  DOLTRE-MEli. 

de  ^laric  de  Boiirlx)!! ',  par  le  roy  Hujjues  [IVJ,  laii  i33u.  [i/i  jauviec. 

Il  y  esl  appelé  iiuigiii/icns  «'//•.] 

Jaquks  de  Lisio\A\  lui  créé  par  le  roy  Hugues  IV,  son  père^,  ou, 
selon  daulres,  pni'  le  roy  Pierre,  son  frère,  séneschal  de  Cypre;  la- 
(juellc  charge  il  possédoit  en  l'an  i368^.  Il  fut  depuis  roy  de  Cypre. 

I  Après  la  mort  de  Pierre  P',  Piulu'I'e  d'Iiselin,  seigneur  d'Arsur.  fut  nommé 
lieutenant  du  sénéchal  du  royaume  de  Chypre'. 

Lion,  Livoin  ou  Lkoin  de  Lusioan,  fut  nonnné  [)ar  le  roi  Pierre  II  sénéchal 
rlu  royaume  di>  (Ihypre^.  le  i  7  ootohre  i-îy-J!.] 

Eudes  de  Lusignan  fut  fait  séneschal  de  Cypre  par  le  roy  Jaques, 
son  frère '^',  et  fut  tué  en  l'isle  de  Corse,  combattant  contre  les  Génois. 

.JAouiis  DE  LusiGNAN,  fds  puisné  de  Janns,  roy  de  Cypre,  est  aus,sy 
(pialifié  séneschal  de  Cypre  par  Estiesuie  de  Lnsignan. 

I  Ce  J.u(|VR's  mounil  enl'aiil:  nous  u'nvoiis  pu  découvrir  en  quel  endroit  de 
si's  ouvrages  Ktieinie  de  Lusignan  le  (|ualilic  de  sénéclud.] 

Pall  Zappe  lut  séneschal  de  Cypre  sous  la  reyne  Charlotte". 

[C'est  le  même  (|ui  fut  aussi  sénéchal  du  royaume  de  Jérusalem.  Du  reste, 
Lorédan  l'appelle  simplement  sénéchal,  sans  dire  expressément  qu'il  fût  séné- 
chal (le  Cliy|ire.] 

Onokuio  de  Piequesens**,  chevalier  espagnol,  fut  honoré  de  la  charge 
de  séni'schal  héréditaire  de  Cypre  par  le  roy  Jaques  le  Baslard,  qui 
lu  y  donna  en  mariage  Marie  de  Lusignan,  sa  cousine. 


'  Titres  origin. — De  Mns-f^ntiie.  f.  II.  "'  Gliron.  de  Stiarnijaldi.  —  De  iMas-Ln- 

]).  iGa.  trie.  f.  II ,  p.  35/i. 

■  Est.  Liisig'naii,  Ilisl.  île  Cypre,  fol.  1  '17  ;  ''  Est.Liisign.  Séiiescli.  île  Cypre,  lui.  70. 
Séneseliini.r  de  Cypre,  fol.  69  v°.  —  Assises  '  Loredan,  I.  X.  p.  G33;  traducl.  fraiie. 
de  Jèrns.  t.  I,  p.  3-6,  'i56-/i(io.  I.  II,  p.  -^Sfl. 

■  Lort'daii,  I.  VII.  p.  k-1.0.  '  Est.  Lusignan,  Hisl.  de  Cypre,  p.  81  , 
*'   Assises  lie  Ji'riis.  t.  I.  p.  3-11.  '77;  Séiie.ichmix  de  Cypre,  fol.  70. 


LHS   GRANDS   01' Kl  Cl  i:  IIS   Dli    HOVAIÎVIK   DK   ClIVI'liK.  M\) 

Carceran  be  Requesens  '  siiccéfla  à  son  pri'c,  OiioiVio.  en  celle  di- 
gnité, et  décéda  laii  i5/ii).  11  oui  un  fils,  appelé  Ouolrio  de  Hei|iie- 
sens,  qui  espousa  Cliémbiiie.  fille  de  l.oiiys  d'Acre  et  de  Alélisseiidc 
de  Lusipoan. 


'()■ 


Eugène  Svnclitiqie-.  comte  de  Relias,  fils  du  comte  .la(jues.  a\aiil 
espousé  Mélissende,  fille  de  Carceran,  succéda  après  sa  moit  en  la 
charge  de  sénesclial.  qu'il  tint  tant  que  sa  femme  vécut,  après  la  moi! 
de  laquelle  elle  fut  supprimée  par  la  république  de  Venise. 

'   Kst.  Ijusigiian,  Hisl.  de  (-'■tjfii-c .  y.  Si  .  -   Est.  Ijusiffiiaii ,  lUtt.  iIp  '/////c.  |>.  Si  : 

I.Î-;  Spiiesc/inii.r  (le  Cypiv .  fol.  -o.  Snifsrhtiiix  dr  Cypre ,  loi.  70. 


87 


090  LES  FAMILLES  D  OUTUE-MER. 


LES   TllRCOPLIERS.J 


para 


[L'insliliilion  de?  lurcopliers  dans  les  principautés  chrétiennes  d'outre-nier 
it  remonter  aux  premiers  temps  des  croisades.  Sans  cesse  harcelés  par  les 
musulmans,  les  chrétiens,  lourdement  armés,  durent  sentir  bien  vite  la  né- 
cessité d'opposer  à  leurs  ennemis  des  troupes  armées  à  l'orientale;  de  là  pro- 
hahlemeht  l'étymologie  grecque  de  turcoples  (armés  à  la  turque),  qui  me  paraî- 
Irail  plus  rationnelle  que  celle  de  Turairum  puli  (enfants  des  Turcs),  que 
donnent  certains  auteurs,  et  qui  la  tirent  du  recrulement  de  ces  troupes  parmi 
les  indigènes. 

L'organisation  des  turcoples  devait  être  analogue  à  ce  qu'est,  de  nos  jours, 
celle  des  spahis,  recrutés  parmi  les  indigènes  d'Afrique,  mais  commandés  par 
des  ofliciers  français,  et  comptant  dans  leurs  rangs  un  certain  nombre  d'Eu- 
ropéens. Les  chrétiens  qui  i''laient  à  la  tète  de  ces  milices,  milites  Iccis  arma- 
tiir(v\  portaient  le  titre  de  turcoples,  et  paraissent  avoir  occupé  un  rang 
au-dessus  des  simples  hommes  d'armes;  on  les  voit  nommés  avec  des  cheva- 
liers-, et  souscrivant,  comme  témoins,  des  actes  importants.  11  existait,  dans  le 
royaume  de  Jérusalem,  dis  turcoples  attachés  à  diverses  seigneuries,  à  des 
établissements  religieux  et  aux  ordres  ml'iilaires.  Xcnis  n'en  citerons  que  peu 
d'i'xemples. 

Deux  personnages  du  surnom  di-  Biiri.  Elues  et  GEorriiOi,  élaienl  turcoples. 
et  souscrivent,  en  septembre  i  iGy,  un  acte  de  Geoffroy  le  Tor^,  en  fivinir  de 
l'abbaye  du  mont  Tliabur. 

Simon,  turcojile*.  souscrit  un  acte  de  Barlb-'lemi.  préposé  à  l'église  de 
Vab'nie  (2Q  luivembre  is3'i). 

'  Du  Gange,  Obserr.  sur  l'Iiisi.  de  Ville-  note  6.  —  Do  Mas-Latrie.  I.  111 .  p.  908. 
hnrdoiiiii.  p.  ;^3'i;  Gkiss.  t.  VII,  col.  i34y.  ^  De  Mas-Latrie,  I.  II,  p.  8. 

—  Sel).  Paoii,  Cod.  diploviat.  l.  I.  p.  699.  '   Cod.  diphmnl.  t.  I,  n°  i()6.  p.  210. 

—  M.  Beugnol. /lssi«e«f/ey«-i(.s.  1. 1.  p.  Gi-2,  '  Cod.  diplomat.  l.l,  n°  1  t-j.  p.  iO.H. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  DE  CIIVPRE.  G'Jl 

Treize  turcoples  sont  nomiiR^s,  après  des  chevaliers,  parmi  les  (émoiiis  d'iiu 
acte  d'Alvise,  dame  de  Palmeriuni  ',  en  faveur  du  mont  Tliaijor. 

Raoul,  frère  laïque  de  l'abbaye  du  mont  Tliabor.  qui  souscrit  un  accord  de 
son  abbé  avec  Pierre  de  Nimènes,  de  l'an  i  i63  '^,  était  turcopic. 

En  1178,  des  turcoples  de  la  ville  de  Gibelin  ou  Betgebelin  -\  (jui  apparif- 
nait  alors  à  l'ordre  des  Hospitaliers*,  enlèvent  des  Bédouins  qui  élaienl  la 
propriété  de  l'ordre  du  Temple  °. 

Le  chef  des  turcoples  s'appelait  liircoplier,  ou,  par  altération,  Incopher.  Tel 
était  Pierre  de  Sardines,  frère  de  l'ordre  des  Hospitaliers*^,  qui  fut  témoin 
d'un  acte  de  Peregrin ,  abbé  de  la  Latine,  du  -j  août  1  2/18.  C'était  une  dignité 
considérable  parmi  les  chevaliers  de  cet  ordre'';  le  Uircoplier  était  le  général 
de  la  cavalerie  auxiliaire. 

C'en  était  une  aussi  dans  le  royaume  de  Chypre.  Aux  noms  des  turcopliers 
de  Chypre^  qu'a  cités  Du  Cange,  nous  en  ajouterons  quelques-uns,  et  néan- 
moins cette  liste  sera  bien  incomplète. 

Jean  de  BniE,  turcoplier  de  Chypre'',  est  nommé  dans  un  (raité  de  com- 
merce entre  Chypre  et  Venise,  du  3  juin  i3oG.  Un  Jean  de  Brie,  peut-être 
le  même,  fut  mis  à  mort,  vers  l'an  1011  '°.  comme  coupable  d'une  conspira- 
lion  contre  le  roi  Henri  H.] 

P[EiiRE  DE  MoNTOLiF,  chevalicr,  se  disuil  bouleiller  et  tricoplier  de 
Gypre  ",  en  l'an  1  33o. 

Jaques  de  Nores,  tricoplier  de  Gypre,  se  trouva  présent  aux  con- 
ventions qui  furent  arrestées  par  le  roy  Pierre  pour  le  douaire  de 
Marie  de  Bourbon,  impératrice  de  Constantinople^-.  l'an  i368, 

Cad.  dipluimit.  t.  I.  11°  17-1,  [).  21.5.  '  Du  Gange.  Gloss.  lut.  t.  VI,<'()I.  i^iiçi. 

"   Cod.  (lijjloiiKit.  t.  I,  n°  i65,  p.  aoy.  —  Cod.  diplomat.t.  I,  n"  219,  [).  -jif^.  — 

'  Le  véritable  nom  de  celte  ville  est  Beit-  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  908. 
Djibrïn,  et  elle  a  remplace' l'ancienne /ic/?o-  "  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  io3. 

gahra.  '"  Loredan ,  I.  V,  p.  279;  traduct.  franc. 

*   Cod.  diiilownt.  t.  I,  n°/i5,  p.  47.  t.  I,  p.  3o8. 
'  Cod.  diplmiiat.  l.  I,  n°  60,  p.  66.  "  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  i6i. 

Cod.  dijilomiit.  t.  I.  n°2i9,p.  260.  '"  Titres  originaux.  —  De  Mas-Latrie. 

'    Cnd.  dipliimiit.  1.  I.  p.  5'l8.  l.  II,  p.  291. 

87.        • 


b'J-J  M-: s    KA.MIL LES   l)  OLiTKK-MHIi. 

[■)()  mai.  Il  est  noiiuiié  avec  ce  lilrc  dans  les  iiégocialions  du  roi  l'iorro  1" 
avi'c  le  .sultan  pour  la  pai\  '.  i  ()  ot  -îo  mai  i  oCxS;  dans  Guillaume  do  Machaut 
l'I  dans  rass(Mnl)l('e  du  i  (|  janvier  i-'W'k)-,  à  la  mort  do  Piorre  I".  La  Tliau- 
Minssièro  of  M.  lîouguoi  ra|i|)('ili'ul  J,\C(,HiKS  hf,  Nores;  Lahhi'.  .hcorES  up.  .\or.FST.| 

.li:\\  DK  Biiii:  osloit  Iricoplior  de  (^\|)ro  en  laii  ili'jil  ol  i.îS'y. 

[Du  Cango  n'indiijuo  auruuo  autorité,  ot  iiou.s  n'en  avons  Irouvi'  aucune 
pour  la  date  de  i  S^yO.  On  voit,  pour  la  première  fois.  Jean  do  Brie,  turco|)lier 
de  Chypre,  dans  la  déclai'alion  do  Pierre  11,  du  (i  mars  i  j'y  (S  3.  Il  l'est  on 
i.")S'),  lorsqu'il  est  nonnné  par  le.s  barons  gouverneur  du  ro\annii'  i-n  atten- 
dant le  retour  de  Jac(|ues  I",  prisonnier  à  Gom^s  '.  Il  liahilait  alors  la  maison 
de  Jacques  de  Nores.  Il  était  encore  turcoplier  du  royaume  en  i3()i,  i3q5, 
]  3()7  ^,  comme  le  prouvent  des  actes  de  ces  années,  où  il  est  nommé  comme 
agent  ou  comme  témoin. 

François  Gammerdas,  turco])lier  de  Chypre,  est  nommé  dans  un  Iraih'  de 
pai\  et  de  commerce  avec  Gènes",  du  •y  juillet  i  'i(>3,  et  dans  un  ado  du  roi 
Jaiius^,  du  ()  octobre  i 'i  i  o. 

Pierre  Peeestrini,  turcoplier  do  Chypre,  est  nommé  parmi  les  Cyi)riolos 
auxquels  sont  accordées,  par  le  grand  maître  de  Rhodes,  des  lettres  de  saul- 
conduit  e|  (|p  sauvoiiarde^.  du  «S  novembre  i/i(")3.1 


'   Dp  Mas-Latrio.  t.  Il .  |).  Mj-i  el  note  •> .  '  De  \l,is-Latrie.   I.  II.   p.    398,  ioo. 

3o-i. ,  3o8,   3ao.  'i!)S,  'i.")(>,  note  3. — Voir  Les  Princox  tilu- 

"   Assises  de  Jénis.  edil.  Lniilje,  \i.  iô8;  luires  de  Giillli'e. 
('dit.  lieugnot.  l.  1,  |).  '4;  La  Tliauiiiassièi'P,  "  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  |i.  iljy. 

Préface.  —  \o\r  La  Famille  île  Nores.  '  De  Mas-Latrio,  (.  II.  |).  !i<)h. 

■■  De  Mas-Latrie,  t.  Il,  p.  37-!.  'De    Mas-Lalrie.    I.    III.    p.    i-.M')    el 

'    De   .Mas-Lalrie.    I.    II.   p.   3i)i.    3()."i,  noie  '1. 
3y'i  el  note  i . 


LES   Gl'.AiNDS   (jKKICI  liliS   DL    I!<)\\IjMK    DK   Clhl'ItK. 


(iii.'i 


LES   VICOMTES  DE   NICOSIE. 


I  II  ii'\  iiVîiiL  (le  vicoiiiti'  t;ii  Chypre  (|u'à  Nicosie  '  ;  à  Faiii;i);i)ii.sli' .  loiiiiih'  (hiiis 
les  nutros  villes;  était  seiilenieiil  un  l)ailli.  Nous  nvons  va  |ilus  liaiil  -  i|iicll(' 
était  la  fonction  du  vicomte  dans  la  cour  des  bourgeois.  La  formule  du  ser- 
inent qu'il  prêtait  lors(|u'il  entrait  en  cliarjie  se  trouve  dans  l'Aljri'gé  du  livre 
des  Assises  de  la  cour  di.-s  bourgeois  •*.  et  dans  les  Bans  et  Ordonnances  dt^'; 
rois  de  (Ibypre. 

Voici  les  noms  du  petit  noa]|)re  de  vicomtes  ipie  nous  on!  ollerls  les  docu- 
ments de  l'histoire  de  Chypre.  Il  est  à  remarquer  que  cette  série  ne  commence 
et  n'est  à  peu  près  suivie  que  sous  le  règne  de  Henri  II,  prince  faible  sans 
doute,  mais,  comme  l'a  fait  observer  le  savant  et  judicieux  ('dilcur  des  Assises 
de  Jérusalem*,  distingué  par  la  justesse  de  son  esprit,  et  qui.  par  di'  sages 
mesures,  améliora  les  dilFérenti's  parties  de  l'administration. 

Ammri  de  h  Remei.le.  vicomte  de  Nicosie,  est  nommé  dans  un  acte  faisant 
jjartie  des  Bans  et  Ordonnances  fies  rois  de  Chypre-',  à  la  dair  i\ti  i  ■>.  sep- 
tembre 1-286. 

Amiiié  de  Naples  était  présent  à  la  veiili'  dune  maison,  iaile  à  larclieM'que 
de  Nicosie '\  le  10  se|)tembre  1  ■>()■) 

Thomas  de  Liques  est  nonmii'  dans  les  Bans  ef  Onloniiances '.  n"  Ci.  (i  dé- 
cembre 1  a  i)(). 

Hemu  Pifteal'  ou  PisTiAU.  t  sagc  chevalier,  bien  iMitendant  et  plaideur  en 
"la  haute  court'',))  est  nommé  comme  vicomte  de  Nicosie  dans  un  aclr  du 
■3-3  février  i3oo''.  En  cette  même  année,  Henri  H  lui  ùta  son  titre  de  vicomte 


'    Assises  dp  Ji'rus.  t.  Il,  p.  3a3,  note  6. 

"  Voii'  Les  Connétables  de  Cliypre. 

'  ylssises  de  Jérns.  t.  II ,  c.  xiii ,  wvi .  n"  1 . 
p.  387,  238,  370. 

'  Assises  de  Jénis.  t.  II.  p.  3.-)7.  3.58. 
note  a. 


I' 


Assises  de  Jériis.  t.  II 
"  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  (■177. 
'   Assises  de  Jérns.  t.  II.  p.  •îGt). 
"   Assises  de  Jérns.  t.  II .  p.  3->  1 . 
'   Assises  de  Jérus.  lîaiis  ri  (li-iloiii].  etc. 
n°  i5.  t.  II.  |).  3(3.0. 


(i-J'i  l-ES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

piU'cc  nii'il  ,s'(''t;iit  c\ciis(''  fie  110  |)niivoir  faire  t'\('cuter  une  ordonnance  du  roi': 
mais  il  |)araîl  (|ue  cette  mesure,  prise  al)  irato.  n'eut  pas  d'exécution,  puisqu'on 
voit  Pieteau  encore  vicomte  au  i5  août  i3oi  '-.  En  i3o(i.  Henri  Pieteau  prit 
parti  pour  Amauri ,  frère  de  Henri  H,  mais  il  n'était  plus  vicomte. 

Jean  de  Bay  avait  ce  titre  en  i3o5^  comme  on  le  voit  par  des  actes  des 
a 5  mai,  18  et  ai  août  de  la  même  année ^. 

Helie  Alama\,  vicomte  de  Nicosie,  fut  témoin  d"un  traité  entre  le  roi 
Hugues  IV  et  la  républicpu^  de  Gênes,  du  1  G  février  i3acj  *. 

Hemu  de  GiBLET.  un  des  meurtriers  du  roi  Pierre  I",  17  janvier  1369, 
était  vicomte  de  Nicosie^  11  est  nommé,  par  Lorédan,  Carion  de  Giblet '',  et 
Charin  de  ZiBLET,  par  Diomède  Strambaldi". 

Jean  de  Nevilli;  ,  vicomte  de  Nicosie,  fui  un  des  douze  mendjres  du  conseil 
formé  à  la  mort  de  Pierre  11 -,  octobre  i38a. 

PiEHiiE  de  Flory  fut  présent,  avec  ce  titre,  à  la  confirmation  d'un  accord 
avec  Venise '',  du  iG  octobre  i3r)7. 

Jacques  de  Golrri  ou  UiiRv  est  nommé  comme  vicomte  di;  Nicosie  dans  le 
rapport  des  ambassadeurs  de  Savoie  "',  etc.  de  novembre  1  /i33.  Il  l'était  encore 
lorsfiu'il  fut  tué.  le  i"mai  \h[u).  par  ordre  et  en  présence  du  prince  Jacfpies 
(depuis  Jaccjues  11  "  )'.  contre  lequel  il  s'était  déclaré  de  la  manière  la  plus 
liostile. 

Hectoii  de  CmviDES  ou  kiviuES,  vicomte  de  Nicosie,  en  1/108,  était  aussi  un 
des  ennemis  de  Jacques  II  '-.  Surpris  en  1  660  dans  une  sortie  bors  de  Cérines. 
qu'il  di'fcndait  pour  la  reine  Cbarlotle'^  il  fut  mis  à  mort  par  les  ordres  de 

'   Ahrégé  (Icn  Assises  (les  BourgeuhA- il-  P-  3<)i.  —  Loretliia.   I.  1\.   [).  5ii;   trad. 

•2'  part.  c.  XM,  p.  3-2  1  et  note  a.  Saa.  franc,  t.  II,  p.  lo'i.— Voir  Les  Seigneurs  île 

^  Assises  de  Jénis.  Bans  et  Ordonn.  etc.  Neuville. 
],»  ly,  t.  H,  p.  36(5.  '  De  Mas-Latrie,  l.  II.  p.  i36,  note  3. 

■  Assises  lie  Jéius.  Bans  et  Ordonn.  etc.  '°  De  Mas-Lalrie.  I.  III,  p.  17  et  note  ;). 

n"  18-20.  p.  36(')-367.  "   Est.  Lusign.  Hisl.  de  Cypre,  fol.  169. 

'  De  Mas-Latrie,  Hist.  de  Clujpi-e,  t.  il,  Lorédan.  1.  X,  p.  608,  Gog;  Irnd.  franc 

M.  i58.  1.  II.  p.  -îoG,  307.  —  Di'  Mas-Latrie,  t.  III. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II.  p.  336-338.  p.  355,  note  1. 

"  Lorédan,  4.  \II.  p.  io6:  Uad.  franc.  "  Chron. de  Georges Bustron.— De  Mas- 

t.  I,  p.  khh  ,  etc.  Latrie,  t.  III.  p.  85  et  note  a. 

'  De  Mas-Latrie,  I.  II.  p.  3'ii.  —  Voir  "  Esi.Lusxgn.  Hist.deCiipre , M.  -j'i  e[\  . 

La  Famille  de  GiMel ,  p.  33/i.  —Lorédan,  I.  II.  |).  GG5;  traduct.  franc 

'  Sli-aiiilialdi.  —  De  Mas-L;ilrie.  I.  II.  I.  II.  p.  2G3. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  DE  Cini'r.E.  (i()5 

Jacques.  11  avait  épousé  Holvis,  fiHe  de  Henri  de  Lusiguan,  juiinr  do  (i;i- 
lilée,  tué  à  la  bataille  de  Chierokitia,  en  i /)•>(').  Etienne  de  Luir.ignan,  dans 
les  généalogies  de  la  famille  royale  de  Chypre',  ne  lui  donne  anrun  enl'anl: 
cependant  nous  voyons,  en  lAGc),  un  Hector  de  Ciiivides-  auquel  le  roi 
Jacques  II  rend  une  partie  de  ses  biens  qui  avaient  été  confisqué.s.  ("élnit  pro- 
bablement le  fils  du  vicomte. 

Nicolas  de  Morabit,  fjue  nous  avons  vu  parmi  les  maréchaux  de  (iinpir. 
avait  été  auparavant  vicomte  de  Nicosie.  Il  est  nommé  avec  ce  titre  dans  une 
déclaration  du  roi  Jacques  11,  du  ii  novembre  i4()Ç)^.  et  dans  nn  acte  du 
registre  de  la  secrète,  du  7  mai  i/j6(S'.| 

'  Est.  Lusigiwii.  ■'  Dp  Mas-Lafrie.  t.  II! .  |i.  iSi. 

'  Registre  de  la  Secrète.   —   De   Mas-  '  De    Mas-Latrie.    I.    III.    j).     ly-j    et 

Latrie,  t.  III,  p.  a-'io  et  notp  ■:>. .  0/11.  unie  9. 


[LES   GRANDS   OFFICIERS 

Dl     ROYAIME   D'ARMÉNIE. 
LES   CONNÉTABLES.] 


[Le  connétable  remplissait  la  charge  la  [iliis  importante  fin  royaume',  puis- 
qu'il avait  le  commandement  des  armées  du  roi.  11  seiiiblo  résulter  des  données 
de  l'histoire  (jue  la  charge  de  connétable  fut  héréditaire  en  Arménie  sous  les 
[)remiers  rois  Roupéniens,  et  que  ceux  qui  en  étalent  investis  devaient  être  de 
sang  royal. 

Sous  le  roi  Léon  II  furent  conni'lables  : 

Le  baron  Baldolin,  nonmié  par  Sempad^. 

Abelgh'aiub  ou  Eblrg.uub,  seigneur  de  Goud,  mentionné  par  ce  même  his- 
torien^, et  qui  souscrit  un  acte  de  Raimond  Rupin,  du  22  mai  1207*. 

Constantin  ou  Constant,  mal  nommé  quelquefois  Constance,  seigneur  de 
Pardzerpert,  celui  qui  fut  plus  lard  baile  d'Arménie^.  Ce  dernier  souscrit, 
en  qualité  de  connétable,  trois  actes  du  roi  Léon  II,  d'août  1210''  et  du 
28  avril  121/1'',  et  deux  du  prince  Raimond  Rupin,  du  1"  avril  1  2  1  5  ". 

Sembvt  ou  Sempaii,  l'historien,  lils  aîné  de  Constant,  fut  connétable  après 

'   Abulfarajp.  Cliroii.  Si/riai/.  ami.  laaS.  '  Sempad.  Chroiiiq.  f.  129,  i.'Jo. 

—  M.   Reinauil,  Ilistor.  Arabes,    p.   /laS.  *   Cod.  diploimit.  i.\,n"  ^i.  \i.  f)(). 

—  De  Sacy,  Notice  f/cs  maiiiiscrifs ,  t.  VIH.  '  Sempad,  Chroniq.  p.  129.  i3o. 
p.  ià8,    1/19,   191.  —  Sailli-Martin.  Mé-            '  Cod.  dijAomat.  n°  96,  p.  100. 
moires  sur  l'Arménie,  t.  I .  p.  lk)8-/ioo  et  '   Cod.  diploiitat.  n°'  99,   100.  p.   \oh. 
note  1.  icS. 

^  Sempad,   V.hroniq.  p.    109;  édition  de  '   Cod.  diplomat.  n"  101.  102,  p.   106, 

Moscou,  i856,in-8°.  107. 

88 


698  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MEU. 

son  ])ère,  sous  le  rcgiic  de  sou  frèiv,  Ili'llioum  1"':  il  l'était  en  isAG-  et 

1948». 

Le  l);iron  Liîon,  fils  de  Sempad ,  Cul  ronnélable  sous  le  roi  Léon  111 '.  et 
encore  sous  Hélhouni  11.  Kn  1389,  le  pape  Nicolas  IV  lui  écrivit,  ainsi  ([u'au 
roi  Hélliouui,  pour  ren|i,ajjer  à  favoriser  la  réunion  de  i'éjjlise  d'Arménie  avec 
celle  de  Kome^. 

OcniM,  frère  de  Thoros  111,  seigneur  de  Ganlchdï,  qui  plus  tard  fut  roi. 
était  connétal)le  sous  Léon  IV  ».  11  est  qualilié  t^duc  général  des  Arméniens. '^ 
parmi  les  grands  seigneurs  qui  assistèrent  au  concile  de  Sis''.  Dans  l'histoire 
d'Arménie  de  Galaniis*,  il  est  nommé  comme  distinct  d'Ochim,  frère  du  roi. 

Sous  ce  même  Ocliini  devenu  roi,  Hethoum  fut  connétal^le^  11  est  cpialifié 
aussi  «duc  général  des  Arméniens, 57  parmi  les  grands  seigneurs  présents  au 
concile  d'Adana,  en  101  G  •". 

Constantin  ,  fils  d'Ocliim  ,  comte  de  Goriglios,  seigneur  de  Lampron .  occiq.a 
la  charge  de  connétable  sous  Léon  V  ". 

Djohan  ou  JE\^,  fils  du  seigneur -de  Sour,  lui  succéda,  vers  l'an  1  399  '-. 

Sous  Léon  VI,  le  connétalile  Liparit  fut  tu(5  en  combattant  contre  les  Sar- 


rasms  ' 


ScHAHAN,  gendre  de  Léon  VI,  comte  de  Gorighos,  fut  général  des  années 
du  roi^*,  mais  peut-être  sans  avoir  le  titre  de  connétable. 
Amadry  de  Lusigna.\,  frère  de  Henri  II,  roi  de  Chypre.] 


'  Sempad,  Ch-oniq.  p.  \?ni.  —  Assises 
de  Jénif.  t.  I ,  c.  cxi.v,  p.  aao ,  et  note  b. 

■  AJKilfarcjii,  Histor.  dynastiar.  latine, 
p.  3ao. 

'  Voir,  plus  haut,  le  texte  de  Du  <]ange. 
p.  128. 

'*  Continuai,  de  la  Climnifj.  ilo  SuiiÈ|)ail. 
p.  i3o. 

*  Oflor.  Rainai.  Aniuil.  eccles.  ann.  la^y. 
n°  58,  t.  IV,  |).  67  ;  édit.  de  Mansi. 

"  Galanus.  Cniicil.  (inii.  c.  wmii.  p.  i.TO 
et  sqq. 


'  Continuateur  de  Sempad.  |).  liin. — 
Saint-Martin,  Méin.  t.  I,  p.  600. 
'  Galanus, //is/or.  armcna,  p.  63]. 
'  De  Mas-Latrie,  I.  III.  p.  figa. 
'"  Galanus,  Coiicil.  p.  676  ;  Hist.  mmi'iin  . 


).  /17O. 


"  Continuai.  deSeuqwd,  p.  i3ii. 

'■  Continuât,  de  Sempad.  p.  i3o. 

"  Tclianiitch,  t.  III.  —  Saint-Martin. 
Méih.  t.  I,  p.  ioo  etsuiv. 

'''  Voir  Les  Rois  d'Arménie,  p.  lôi.  — 
Tchaniitcb.  t.  III. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  D'ARMÉNIE.  C9y 


LES   MARÉCHAUX.] 


I  La  dignité  de  maréclial,  comme  les  dignités  de  connétable  et  de  sénéchal, 
fut  créée  par  le  roi  Léon  II. 

Le  premier  que  nous  voyons  revêtu  de  ce  titre  est  Vasil  de  Sirnic  ou  Basile 
Sefricum,  seigneur  de  Vaner^.  Il  souscrit  un  acte  de  Raimond  Rupin,  du 
2  3  mai  1207'^  et  un  du  roi  Léon  II,  d'août  19  10^. 

Vaaram  ou  Vahran.  maréchal  d'Arménie,  souscrit,  avec  Josulin,  son  fnke, 
un  acte  du  roi  Léon  II,  du  30  avril  131 '1*;  seul,  un  autre  acte  de  ce  roi,  du 
même  jour 5,  et  deux  actes  de  Raimond  Rupin,  du  1"  avril  1210  ''. 

II  fut  tué  par  le  baile  Constant,  pour  avoir  voulu  placer  Raimond  Ru[)in  sur 
le  trône,  au  préjudice  de  la  princesse  Isabelle,  lîlle  du  roi'. 

En  1289,  le  pape  Nicolas  IV  adressa  une  lettre  au  maréchal  d'Arménie, 
comme  il  avait  fait  pour  le  connétable  Léon,  alin  de  l'engager  à  se  réunir  à 
l'église  catholicpie  romaine  **.  Ce  maréchal  n'est  pas  noumié. 

Nous  voyons  ensuite  comme  maréchaux  d'Arménie  : 

OcuiM  DE  Lampro.n,  seigneur  d'Asgoura  et  de  Mar'nich  •',  vers  l'an  12c) 3.  (pu 
correspond  à  peu  près  avec  l'année  7/11  de  l'ère  des  Arméniens'"; 

Héthodm,  son  fds,  rpii  épousa  Fémie,  (illc  de  Balian  de  Sajette": 

Le  baron  Tuoros,  seigneur  de  Simana-gla'^. 

Sous  les  rois  Léon  IV  et  Ochin,  Sempad,  seigneur  d'Asgovro  et  de  Biuag, 


'  Continuât.  deSciupad,  p.  i3o.  '■'  Scnipad,  Chron.  ann.  761.  —  Conlin 

"   Cod.  diploinal.  n"  91,  p.  96.  p.  i3o. 

Cod.  di'plomut.  n°  9O,  p.  100.  '"  L Art  de  vérifier  les  dates,  1. 1,  p.  io4, 

''   Cod.  diplomat.  n°  99,  p.  loi.  io5;  édh.  in-S". 

''  (jod.  diplomat.  n°  100,  p.  100.  "  Continuât,  de   Seni[iad,    p.    i3o. — 

°  Cod.  diplomat .  n"  ici.   io-i,p.  loC.  iî'^(i«g-c*  (roM/re-rner,  édition  LaLbe,  c.  viii; 

107.  édition    La   Thaumassière,   c.    xviu;    Beu- 

'  Alnilfaredjii,  C/(/'o«.  .sycmijr.  gnot. 
'  Odor.  Rain. /1h)i.  ecc/.  ann.  1289.  n°5S.  '-  Conlimiat- de  Sempad,  p.  i3o. 


700  LES  FAMILLES  DOUTHE-MER. 

lui  maréchal  d'Amiéiiie '.  Comme  tel,  il  assista  au  concile  de  Sis,  mars 
i3o7  ^. 

Sous  Léon  V,  un  maréclial  d'Arménie  (jui  n'est  pas  nommé,  était  père  d'un 
liaron  Oïliiiu.  (|ui  lui  lue  au  siège  d'Aias^. 

Le  baron  IÎaudoiin',  seijjneur  de  Néglier.  et  d'origine  latine,  père  du  roi 
(lonslantin  IV,  fut  ensuite  maréchal  du  royaume  au  temps  d'IIélhoum  II.  Nous 
trouvons  encore  comme  maréchal  d'Arménie,  sous  le  règne  de  Léon  IV  Oschïn. 
le  haron  Sempad  ^,  seigneur  d'Asgour'a. 

Nous  voyons  encore  plus  tard  des  maréchaux  d'Arménie;  mais  ce  ne  fut  plus 
qu'un  tilre  accordé  par  les  rois  de  Chypre,  devenus  eux-mêmes  rois  titulaires 
de  l'Arménie,  où  ils  ne  possédaient  plus  qu'une  seule  place.  Tels  furent  Jean 
DE  TiBÉiiiADE  ou  de  Tabarie,  fils  de  Barthélemi,  créé,  dit-on,  maréchal  d'Ar- 
ménie par  le  roi  Jae(pies  I".  à  son  refour  d'une  ambassade  auprès  de  la  répu- 
hli(pie  de  Gênes''.  Il  souscrit,  comme  maréchal,  un  acte  de  ce  roi,  du  i  6  août 
i3c)3",  et  confirme,  au  nom  du  roi,  un  accord  du  18  octobre  loyy,  avec 
Venise  ^  Il  mourut  le  a-j  août  1/102  ^,  comme  l'atteste  son  épitaphe.  Si  l'on 
en  croit  l'inscription  d'une  autre  pierre  tombale  •".  il  aurait  été  mari  d'Alix . 
lille  de  Jean  Beduin,  morte  en  iSôy,  lors(pi'il  était  dt^à  maréchal  d'Arménie. 
11  est  diflicile  de  croire  qu'il  ait  été  maréchal  pendant  environ  cinquante  ans. 
et  que  dans  des  actes  de  i38(),  1887,  1891  ",  on  ne  lui  donne  pas  ce  titre: 
peut-être  ne  l'avait-il  pas  conservé  sans  interruption  depuis  ([u'il  en  avait  été 
investi  pour  la  première  fois.  On  pourrait  sujiposer  qu'il  y  eut  deux  Jean  de 
Tabarie.  maréchaux  d'Arménie,  à  deux  différentes  époques,  l'un  vers  le  mi- 
lieu, l'autre  vers  la  fin  du  x:v'  siècle.  Mais  les  preuves  nous  manquent. 

Phébis  de  LusiGXAN,  fils  uaturcl  du  mi  Jauus.  est  nommé  avec  le  titre  de 
maréchal  d'Arménie,  dans  un  acte  du  10  ré\rier  1/1  Jij,  d'Eléonore  de  Lusi- 
gnan,  sa  fille'-.] 

'  Continuai,  de  Sempad.  p.  i3o.  '  De  Mas-Latrie,  t.  11.  p.  i30,  note  3. 

-  Galanus,  Concil.  armen.  p.   4.55;  tlisl.  '  De  Mas-Latrie,  liiscript.  funéraires  de 

avmen.  p.  43 1.  Chypre,  n"  Sg  ,  p.  5 19. 

'  Cnnliiuiat.  de  Sempad.  p.  i3o.  '°  De  Mas-Latrie,  Iiiscript.  funérnires  de 

''  Sempad,  Listes.  Chypre,  n°  37,  p.  5 18.  —  Mngasin  pittor. 

'  Galanus,  t.  1,  p.  46o.  t.  XV,  ann.  1867.  p.  aao,  -aaa. 

'  Voir  Les  Seigneurs  de  Tabarie.  —  De  "   De  Mas-Latrie,  t.  Il , p.  4o().  4  1  a  .  6a3. 

Mas-Latrie,  t.  II,  p.  4i9,  note  3.  "  De  Mas-I,atrie,  t.  HI.  p.  9/1  el  note  3. 

'  De  Mas-Latrie,  t.  II,  p.  iaS.  — Guichenon,  Hisl.  de  Savoye,  1. 1.  p.  iSa. 


LES  GRANDS  OFFICIERS  DU  ROYAUME  DARMÉNIE.  701 


LES   SÉNÉCHAUX. 1 


[Adam  he  Gaston  ou  Gasti.n.  jiarait  coiiimi'  séiii'chal  d'Acmi'iiie  (Imiin  un  actt' 
du  roi  Léon  IL  août  1210'.  et  deux  de  Rainiond  Rupin,  du  1"  avril  1  y  1  5 '. 

Osciiïx^,  prince  hélliouinien.  était  en  possession  de  cette  cliarge  en  i-îyy. 
sous  in  règne  de  Léon  111. 

RAniOND*  fut  sénéchal  d'Ai'niénie  de  1^07  à  1 3 1 /i ,  sous  le  règne  de 
Léon  IV.  Oschïn. 

Héthoum-',  d'abord  connétable,  devint  sénéchal  du  roi  d"Ai'ni('nie  Li'on  ^. 

FiiANçois  Myre''  portait  le  titre  de  sénéchal  de  Léon  Vl.  et  était  son  rhain- 
bellan  durant  les  années  que  ce  prince  passa  en  Europe.] 

'    (.W.  (Ujiliiiiud.  Il"  Ç)G ,  p.  11)11.  *  (nilamis,  I.  I.  |i.  /iGo.  nu/i. 

'   rW. (/(y(/')w/rtMi"' 1  01, 1  o-i.[i.  1  oC.  107.  *  De  Mas-Latrie,  t.  111.  p.  t'M)(). 

"'  Tcliaiiiitch,  t.  III,  p.  -jyg.  — Senipad.  °  Ryiiier.  t.  VII,  p.  joli. 
Listes. 


702  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 


LES  CHANCELIERS  Dl)    HOYAIJME.] 


[JiiAN  '.  ai'chevèqui'  de  Sis.  occupait  cette  charge  hou.s  le  règne  de  Léon  11. 
en  1201. 

GiiiLLACHF,  i.E  Velu-  était  chancelier  d'Arménie  lorsqu'il  l'ut  nonuné.  en 
i'2'jli.  évêque  de  Tabarie. 

V^ASiL^  l'était  en  i33i.  sous  le  règne  de  Léon  \. 

JEA^  *■  lui  succéda  peu  après,  en  i  333,  sous  le  règne  du  même  pnnce.  | 

'   Foules  rmiim  Aiixtridcar.  l.W\ ,  n"  ()li .  Pazinarêb. 

]).  384  ,  385.  *  Dp  Mas-I.ntne .  Hisi.  dp  a„ipir  .  t.  111 

'  Continuai.  île  Guill.  de  Tyr.  I.  \XXIV.  p.  7-37. 
c.  \i\.  p.  'jGC), 


LES  GRAiMDS  OFFICIERS  DU   ROYAUME  D'ARMÉNIE.  703 


[LES   CHANCELIEHS    PAUl  ICULIERS.J 


[Basilk'  était  chancelier  de  Léun  II  en  tao'y. 

Bovo-'.  latin  d'origine,  lui  succéda  en  f.itli. 

GitKGOiiiE^  l'ut  chancelier  en  la^ô,  sous  le  règne  d'Héthouni  I". 

AiTON  ou  Atton*.  chancelier  du  roi  Léon  111.  en  ia88. 

Grégoire  le  Chancelier^  occupait  cette  charge  en  i3o'y.  sous  L('ou  IV. 

'    Cod.  diplomat.  n°  91,  p.  y5.  <)(j.  '   Arch.  sUir.  p.  365,  3(jy. 

■   (lod.  dipldinat.   n°'  9^  .    100.   p.   io4,  '   Notes  et  extraits ,  i.W.  \i.  m^. 

100.  ■   De  Mas-Latrie.  I.  III.  p.  690. 


704  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 


LES   BOUTEILLERS. 


I  .Nous  n'iivoiis  jiii  découvrir  li'  nom  <rau(im  seigneur  revêtu  du  (ilre  de 
bouteiiler,  quoique  probablement  cet  oflice  ait  existé  aussi  à  la  rour  des  rois 
d'Arménie.] 


|,ES  GRANDS  OFFICIKRS  DU  ROYAUME  D'ARMEMK.     70.', 


LES   PROXniOS. 


Idctir  rliHijje.  d'origiiH- !;reci[U(' ,  était  conservée  en  Arménie.  Le  proxiino^ 
était  cluu'ijé  de  tout  ce  ([iii  conc'ernail  les  droits  de  douanes  et  les  nnniunilés 
accordées  au\  marchands  l'iianijers. 

Sempau  '.  scHcsctilc  pximos  (|)roxinios)  Aiim'UHV ,  paraît  avoir  été  revêtu  i\>' 
ci-tle  iliaree  en   121/1.  sous  le  règne  de  Léon  II. 

Os(.iiiN  -'.  Ossiiius.  jjro.iiiinif: .  remplissait  ces  foiiction>  sous  le  rè|;ne  de 
[iéon  m,  en  1288. 

Tiioiios^,  .seigneur  de  Djo-IVé-gla.  était  proximos  d'Arménie  sous  le  règne 
de  Léon  IV,  en  1007. 

Le  l)arou  Oschïn  Ohanne.vts  '  parait  lui  avoir  succédé  sous  le  règne  d'Os- 
chïn. 

Le  baron  Beiiros  figure  en  cette  qualité  dans  la  seconde  charle  de  Vliuil- 
pellier.  en  i .'!  1  1 ,  sous  le  règne  de  Léon  V.  | 

'   Qui.  (Iijiliiiinit.  l.  1,  p.  106.  ■'  Galniius,  t.  1,  p.  /i(iu.  ôo/i. 

-   Noies  cl  eilniits.  Privilég.  ;mi\  Génois.  "   Première  rliarle  de  Moiilprllici . 


t.  IX. 


p.  l 'ja. 


«9 


706  l-KS   FAMILLES  D'OIITIIK-MLIÎ. 


[LES    GAI>1JA1M:S    l)\L   LA   COLU. 


I  THOiios  '  (Hait  en  |j()ssession  de  cette  cliarj^e  sous  le  rèjjiie  de  Léon  l\ .  en 
1 .5  o  7 . 

AïTON  ^.  seigneur  de  Nigrino.  était  capitaine  de  là  cour  du  roi  d'Arménie  au 
temps  du  roi  Henri  II  de  (iliypre  (i3o8-i32o),  et  sous  le  règne  d'Oschin. 

Jean  m;  Risp  ^  parait  en  avoir  porté  le  litre  près  de  Léon  \  I .  en  i  3S5 .  alors 
(lUe  ce  prince  était  venu  se  retirer  en  France.] 

'   (îalamis,  t.  I,  p.  4(Jo.  '  Hymer,  I.  \ll.  |i.  'i8(i. 

-   Dp  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  Og-». 


LES   (IRANDS   OFFICIERS   DU    ROYAUME   KARMENIE.  707 


[LES   CHAMBELLANS. 


I  Héthoim  II  '.  sei;;iiiMir  de  L;iiii|ii'oii.  <'t;iit  (;r;in(l  rlinnil)i'll;iii  (T  Vriin'iili^  s()ii> 
le  règne  de  Léon  II. 

AïTON-,  de  ^igrino,  antérieurement  cité  comme  capitaine  de  la  cour,  était 
revêtu  de  cette  dignité  en  l'an  i  oa  i .] 

'  Jdiinitil  iisiiitKjn,' .  i8.t8,  |).  'i.'i'i.  43.').  — -  '■  De  Mas-l^alrie.  t.  III.  p.  «if)-.  <h|3. 


/ 


89. 


708  J-i:s  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


LES   CAMERIERS. 


IBEDiioïs'  ('tnil.  rii  l'année  i  -icSS.  caniérier  du  roi  Léon  III. 

François  MuiE-,  di'jà  cité,  ol  Jkan  Myre,  remplissaient  celte  charge,  le  pre- 
niiiT  en  i38().  et  le  second  en  i3()i,  près  de  Léon  VL 

,li;\>  Babin.  chamlirier  du  royaume  d'Arménie,  membre  de  la  liante  cour 
du  royaume  de  Chypre,  l'ut  témoin  d'un  acte  du  roi  Jacques  I".  du  i6  août 
1  3c)5  ^;  c'est  le  même  qui  l'ut  plus  tard  amiral  de  Chypre  '.] 

'   Privile'ges  aux  (iénois,  l.  M.  |).  i3-2.  '  De  Mas-Lnlrie,  t.  II ,  |>.  'nH. 

'  Ryiiier.  t.  VII.  p.  o4().  '  De  Mas-Latn>.  I.  II.  p.  '19 


o. 


LA  SYRIE  SAINTE. 


La  terre  sainte  ayant  esté  conquise  par  les  nostres,  les  églises  qui 
avoient  esté  régies  auparavant  et  gouvernées,  quant  au  spirituel,  par 
des  prélats  de  l'église  grecque,  et  qui,  par  conséquent,  ne  reeonnois- 
soient  pas  le  saint  siège  de  Rome  ,  lui-ent  nn'ses  en  la  puissance  des 
prélats  latins,  et,  par  ce  moyen,  furent  soumises  aux  papes  et  à  l'église 
romaine,  comme  celles  du  reste  de  l'Europe.  Deux  sièges  de  patriar- 
ches se  trouvèrent  compris  dans  ces  illustres  conquestes;  sçavoir  :  les 
villes  de  Hiérusaleni  et  d'Antioclie,  où  d'abord  les  nostres  establirent 
des  patriarches  de  leur  nation  et  de  leurs  créances,  auxquels  ils  sou- 
mirent les  villes  archiépiscopales  et  épiscopales  de  leurs  anciens  res- 
sorts, qui  tombèrent  en  ce  temps  là  sous  leur  domination;  ce  qu'ils 
firent  sous  l'autorité  du  saint  siège  et  de  ses  légats.  Les  autres,  qui  se 
trouvèrent  engagées  dans  le  party  des  infidèles  et  dans  leur  possession, 
continuèrent  d  estre  régies  par  les  prélats  grecs,  comme  elles  avoient 
fait  avant  que  les  François  eussent  entrepris  ces  laborieuses  expéditions. 

L'oi'dre  des  anciennes  dépendances  et  des  anciens  ressorts  ne  fut 
pas  tellement  observé  qu'il  ne  s'y  soit  glissé  quelque  changenu'ut.  Car 
le  roy  Baudouin  I"'  demanda  au  pape  Pascal'-^,  et  l'obtinl  de  luy,  que 
toutes  les  places  que  luy  et  ses  successeurs  prendroient  sur  les  infidèles 
par  la  force  des  armes,  fussent  sujettes  à  l'avenir,  pour  le  spirituel,  au 
patriarche  de  Hiérusalem,  quoyque  d'ancienneté  elles  eussent  relevé 
et  dépendu  d'autres  métropolitains  et  d'autres  patriarches.  Ce  qui  fut 


'    \\  illi'InmsTyr.  I.  II,  c.  xxviii. —  Fulcli.  '   Oiiens   cluistiuiius.    (.    III.    col.    33. 

Carnot.  I.  III,  c.  xxxiv,  xxxv.  34. 


710  LES  FAMILLES   [)-OUTP,E-ME[!. 

causf  (|iii'  ll•^-  palriarclit's  de  Hiériisaloin  et  crAiilioclie  parlagèreiil 
avec  le  leiups  le  diocèse  et  l'acclievesclié  de  Tyr,  ([iii  coiitinoit  aux 
deux  patriarcats,  et  que  ce  f|ui  estoit  en  deçà  du  lieu  appelé  k  Pas  de 
l\ti/rii  lut  attribué  à  celuy  d' Aiitioclie ,  et  ce  qui  esloil  au  delà,  à  celuy 
de  Hiérusalcni. 

•le  ue  jjréttMis  pas  rafîraischir  icy  la  mémoire  aux  lecteurs,  de  Tau- 
cieu  estât  de  ces  églises,  et  de  leur  subordination  sous  l'empire  des 
Grecs;  c'est  une  matière  qui  a  esté  traitée  par  les  auteurs'  de  cette 
nation  si  souvent,  et  par  quelques-uns  de  nostre  temps,  que  je  ne 
pourrois  user  que  de  redittes  en  cette  occasion.  D'ailleurs,  mon  des- 
sein n'est  que  d'escrire  seulement  Testât  de  la  terre  sainte  depuis  que 
nos  con([uéraiis  s'en  sont  rendus  les  maistres,  et  ainsy  je  ne  marres- 
terai  (pià  déduire  en  peu  de  mots  celu)  des  églises  qui  se  sont  trou- 
vées sous  leur  seigneurie,  en  donnant  le  catalogue  des  prélats  latins 
qui  les  ont  gouvernées,  jusques  à  ce  que  les  infidèles  s'en  sont  dere- 
chef emparez. 

Le  patriarche  de  Hiérusaleni  estoit  esleu  par  le  prieur  et  les  cha- 
noines réguliers  de  Saint-Augustin  de  l'église  patriarrah;  du  Saint  Sé- 
[)ulchre'-.  Il  avoil  cinq  archevesques  suffragans^  :  scavoir,  l'archevesque 
de  Tyr,  l'archevesque  de  Césarée,  l'archevesque  de  Betsan  ou  de  Na- 
zaret,  rarcheves(|ue  du  Besseret  et  l'archevesque  de  Rabath  ou  de  la 
Pierre  du  Désert.  Le  patriarche  de  Hiérusalem  avoil,  outre  ces  pré- 
lats, trois  évesques  sulïragans,  qui  relevoient  immédiatement  de  luy, 
scavoir  :  les  éves<pies  de  Saint- George  de  Rame  ou  de  Lidde,  de 
Bethléem,  et  dEbron  ou  de  Sainl-Abraham. 

Il  avoit  encore  dans  son  diocèse  six  abbez  et  un  prieur  sulïragans; 
sçavoii-  :  l'abbé  du  Mont  de  Sion,  l'abbé  de  la  Latine,  l'abbé  du 
Temple,  l'abbé  du  mont  Olivel,  l'abbé  de  .losaphat.  qui  tous  poi- 
loieiil  mitre,  croce  et  anneau,  et  l'abbé  de  Saint-Samuel,  qui  porloil 

'  VVillelmus  Tyr.  I.  \IV\  c.  MI.  — VoW/ff  .h'nix.  p.  5'i7-.5.5o;  t.  I.    p.  ii.î-'uy.  — 

vetors,  apuil  C;uol.  ;i  i*;iulo.  —  Prov.  liaiii.  J.  de  Vitriaco,  1.  I,c.  i.v.  lvi.  lvii  .  Lviii. — 

Auliprt  Mii'ii'in.  /;(  Nolilin  cjiisc.  Sauut.  1.  III.  part.  7.  c.  11. 

-   Gesla  Innoc.  III,  p.  83.  —  Assises  de  ''   Oiiciis  clirist.  I.  tll .  col.  i-.i'ii-i  o/i'i. 


LA  SYRIE  SAINTE.  711 

seulement  croce;  et  le  prieiu'  du  Saint  Sépulclire,  (|iii  poitoil  iiiilic 
croce  et  anneau. 

H  avoit  encore  ti'ois  abbesses  suiTraganles;  sçavoir  :  l'abbcsse  de 
INostre  Dame  la  Grande,  Tabbesse  de  Sainte  Anne  el  l'abbesse  de  SainI 
Ladre. 

L'arcbevesque  de  Tyr  avoit  quatre  évesques  sulTraj^ans;  savoir:  les 
évesques  de  Barut,  de  Sagette,  de  Belinas  et  d'Acre. 

L'arcbevesque  de  Césarée  n'avoit  qu'un  suffragant,  (jui  estoil  ['(■- 
vesque  de  Sebaste. 

L'arcbevesque  de  Bethsan  ou  de  Nazaret  avoit  pour  suHVa;jans  l'i'- 
vesque  de  Tabaric  et  le  prieur  du  mont  Tliabor. 

L'arcbevesque  de  Betbseret  lut  fort  peu  de  temps  au  pouvoir  des 
Latins;  ce  qui  est  cause  qu'on  n'a  pu  sçavoii-  jusques  à  présent  qui 
lurent  ses  suffragans,  ny  qui  furent  les  prélats  qui  tini'ent  cet  arche- 
vescbé. 

L'arcbevesque  de  Rabatb  ou  de  la  Pierre  du  Désert  avoit  pour  sui- 
li-agant  l'évesque  du  Faran,  (pii  l'ut  translei'é  au  mont  de  Sinai. 

Le  patriarcbe  d'Antiocbe  ',  sous  nos  François,  avoit  six  arcbevesques 
sulTragans;  sçavoir  :  ceux  de  Tarse.  d'Edess(>,  d"Aj)amie,  i\v  Tiilupe, 
de  Bostre  et  de  Mamistre. 

11  avoit  cinq  évesques  sullra^ans  qui  déjiendoient  inunéibaleiiit'iil 
de  luy  :  sçavoir,  les  évesquesde  Gibel  [ou  Gabala],  de  Laodicée  ou  de 
[La]  Liclie,  deTortose,  de  Tripoli  et  de  Gibelet.  De  ces  cinc]  éveschez. 
le  patriarcbe  d'Antiocbe  s'en  attribua  trois'-:  sçavoir,  ceux  de  Toilose. 
de  Tripoly  et  de  Zibel  [ou  Gibelet],  où  il  ordonna  des  évesques,  juscpies 
à  ce  que  l'arclievescbé  de  Tyi-,  de  la  dépendance  duquel  ils  dévoient 
estre,  eust  esté  rendu  à  son  église  par  le  palriarclie  de  Hiéi'iisaleui. 
qui  avoit  obtenu  du  pape  Innocent  11  qu  il  seroit  annexé  à  son  ('-{[lise. 
par  provision,  sur  le  difl'érend  qui  avoit  esté  meu  par  les  deux  palriar- 
cbes  sur  ce  sujet.  Ce  «pie  celuy  d'Antiocbe  fit  d'autant  plus  aisément 


'  Pvonm:  llom.  —  Willel.  Tyr.  I.  Mil.  Willelmus  Tyr.  I.  \iV.  c.  xiv. 

c.  ri  ;  I.  XIV.  c.  MI .  el  p.  io4/i .  fipiid  liong. 


712  LES  FAMILLES  DOUTRE-MEli. 

(|iu'  ce-s  Iruis  évescliez  éloieiit  assis  dans  l'étencluL-  du  comté  de  Tn- 
jjoly,  où  le  roy  de  Hiérusaleni  n'avoit  presque  point  de  pouvoir  de 
l'empcscher. 

L'archevesque  de  Tarse  n'avoit  aucun  suflVagant. 

L'archevesque  d'Edesse  n'en  avoit  pas  pareillement. 

L'archevesque  d'Apamie  avoit  pour  sufl'ragant  l'évesque  de  Valenie. 

L'archevesque  de  Tuiupe  ou  d'Héliopoiis  n'avoit  point  de  suflFragant. 

L'arclieves(|ue  de  Mamistre  n'avoil  point  ih'  suilrajjanL 

[Un  (iaugc  iiii'l  [)arini  les  sutli'ugaiils  (hi  patriarche  deJéruraieiii  l'arciievètjut' 
de  Betliscret,  et  |)arnii  ceux  du  patriarche  d'Antioche  l'archevêque  de  Bostre. 
Mais  ces  deux  imins  paraissent  se  rapporter  à  une  même  locaUté.  Bostra,  aussi 
appelée  Busseret ,  dans  la  Syrie  orientale.  Il  y  a  donc  ici  une  confusion  dont 
Du  (lange  lui-même  semble  avoir  eu  conscience,  puiscpi'il  omet  l'archevêque  de 
Bostre  dans  son  énuniération  finale.  Il  y  a  peut-être  là  encore  confusion  avec 
l'archevêque  cl'Alhara,  (pii  relevait  également  du  patriarcat  rl'Autioche,  et 
ilonl  nous  no  Irniivuis  aucune  mention  dans  cette  notice.  1 


LES  PATRIARCHES   DE  HIERUSALEM. 


D'abord  que  les  François  se  furent  rendus  maisires  de  la  ville  de 
Hiérusaieni  sur  les  infidèles,  ils  avisèrent  de  pourvoir  an  ;;()uverne- 
nernent  temporel  et  spirituel  de  ces  nouvelles  con((uesU's.  (îodeiroiy, 
duc  de  la  basse  Lorraine,  en  fut  esleu  seigneur  souverain,  ayant  re- 
fusé le  titre  de  roy ';  et  parce  que  le  palriarcbe  Siniéon'-.  avec  qui 
Pierre  THerniite,  premier  auteur  des  saintes  croisades,  avoit  eu  con- 
férence, lors([u"il  fut  visiter  les  saints  lieux  ■\  estoit  décédé  en  Tisie  de 
Cypi'c,  on  résolut  en  niesme  temps  deslire  un  patriarclie. 

\rnoul,  surnommé  de  PkiIics  rm  do  PiwuxK  qui  est  un  cbasteau  de 
Haynaut,  personnage  de  grande  littérature  et  fort  éloquent\  ([ui  avoil 
suivy  le  duc  de  Normandie  en  son  voyage  d'ontre-mer'',  de  la  sœui' 
duquel  il  avoit  esté  précepteur,  fut  promu  à  cette  dignité  par  la  faction 
de  réves([ue  de  Martorano  en  Calabre',  par  les  sutfrages  du  peuple 
et  le  crédit  du  duc,  le  jour  de  Sainl-Pierre-aux-Liens**.  Mais  le  pape 
Pasclial,  ayant  eu  avis  de  cette  élection,  la  cassa  comme  nulle,  attendu 
qu'AriKnd  estoit  fils  de  [)restre.  Albert  d'Aix''  ne  dit  pas  qu'il  fut  esleu 
patriarcbe,  mais  seulement  cliancelier  de  l'église  de  Hiérusaieni.  et 
garde  des  saintes  reliques  et  des  aumosnes  des  fidèles,  jusqu  à  ce  que 


'    Ali).  Aqiipnsis,  I.  F.  c.  m.  "   (Iiialter.  ///  Vita  S.  Cnrol.  amiit.  Flniulr. 

'  VVilli'limis  TyiPijsis,  j.  t,  c.  ii.  c.  n. 

'   Allwr'tus  Acjiiensis.  1.  VI,  c.  \\\i,x.  '   W'illeinius  Tyr.  I.  I\,  c.  iv. 

'   Ailieiius  Aquensis,  1.  VI,  c.  vin.  "  Guiberl. —  Math.  Paris,  p.  ot>. 

'  Guiberf.  I.  VII,  c.  xiii;  vel  I.  VIII.  c.  I.  Alberlus    Aquensis,    I.    VI,    c.    x\ix . 

Willelmus  Tyr.  I.  Vit.  c.  .wiii:  i.  VIII.  e.  xj.  xl. 

90 


VW  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

l'on  t'iisl  |)oiiivii  il  rc'ïicction  duii  patriarclie.  Un  aulri' aiiUmr  dit  ([u  il 
fnl  clioisi ',  non  pour  avoir  le  tili'o  de  ])alriarche,  mais  pour  en  faire 
la  l'oni'lion.  jusciu'à  ce  ipTon  eusl  en  là-dessus  la  iV'soIntion  du  saint 
sié<;(".  Tndel)odus'- cscril  l'ornicllcinent  (pTil  fut  eshui  patriarche,  et  luy 
donni'  toujours  celle  qualité.  Guibert,  mordant  et  pi({uant  de  son  na- 
lurcl  cl  dans  son  style,  ci  après  luy  l'arclievesque  de  Tyr,  l'ont  taxé 
dune  vie  un  peu  licencieuse.  Tant  y  a  que  le  patriarche  Daimberl  ne 
parvint  pas  à  cette  di'jnité,  vacante  ])ai-  sa  inoii,  comme  Malhien  Paris 
a  esc  ri  t. 

dépendant  les  Grecs  ne  laissèrent  pas  de  créer  un  autre  j)alria relie 
de  leui'  nation,  (pii  résidoil  ]»our  le  plus  souvent  à  Gonstantinople.  Il 
est  ])arlé  de  Sabas^,  qui,  d'éves({ue  de  Gésarée,  fut  élevé  à  cette  di- 
gnité sous  l'empire  d'Alexis  Gomnène,  |jrobablemenl  après  la  prise  de 
celle  place  par  les  François. 

i)A(i0BEi\T  OU  Daimbkht  OU  Daiabkrt".  évesque  de  Pise,  fut  esleu  pa- 
Iriarcbe  de  Hiéi'usalem  par  les  barons  et  les  suffrages  du  peuple',  cin(| 
mois  après  la  prise  île  cette  ville.  H  avoil  esté  enqîloyé  auparavant  par 
le  pape  Urbain  II  "^  en  divei'ses  négociations,  et  ])ailiculièrement  en 
Espagne,  vers  le  roy  AHonse.  (pu'  l'avoit  régalé  de  magnifiques  pré- 
sents. \u  retour,  il  entiepril  h'  voyage  (rontre-nier  avec  un  grand 
nond)rç  de  Pisans  et  de  Toscans  qu'il  emmena  avec  lui  \  et  estant 
débai'ipn'"  à  Laodicée,  il  se  joignit  au\  l)arons  ^  (jui  le  choisirenl  pour 
axoir  le  soin  du  spirituel  sur  toute  l'armée  chi'estienne,  après  le  décez 
des  évesques  du  Pny  et  d'Orange,  qui  avoient  fait  cette  fonction.  Enfin 
il  scent  si  bien  gagner  les  bonnes  grâces  de  Baudouin',  Irère  du  duc 
(iodefroy,  et  de  Boémond,  piince  d'Anlioche '",  soil  à  cause  de  ses 
belles  (|nalitez.  soit   pai'  les  grands  pi'ésens  (piil   leni-  lil ,  et   au  di 


nu- 


'  Gcsia  Franc,  erpiig.  Hier.  r.\\\.  \\\ui.  VIberlus  Aquensis,  I.  \ll ,  c.  vu. 

'  Tiulebod.  I.  V,  p.  S 1-2,  81;!.  '   Fulcher.  Gesia  Franmr.  c  \\\u\. 

'  J.rs  Grœco-Romduiia .  t.  I.  ().  -ny).  '  (niiljei'l. 

'  Fiilcli.  1.  I,  c.  XXI.  '  Alborl.  Aqiiens.  I.  Vit,  c.  vi,  vu. 

"  Willeimus  Tyr.  1.  IX ,  c.  xv.  '"  Willelnuis  Tyr.  1.  IX,  c.  xv. 


LES  PATRIARCHES  DE  JKRUSALEM.  715 

qu'il  lut  esleu  patriarche  de  Hiérusalem.  Guihert  dit  (\uv  les  barons  se 
rapportèrent  pour  sa  nomination  à  Arnoul  de  Rœux,  ([ui  le  nomma. 
Baudouin  ayant  succédé  à  son  i'rère  au  l'oyaume  de  Hiérusalem  ',  il 
s'émut  une  grande  querelle  entre  eux,  sur  ce  que  le  patriai'ciie,  avec 
Tancrède'-^,  avoit  voulu  faire  tomber  cette  couronne  au  prince  Roé- 
mond;  ce  qui  donna  sujet  au  roy  de  le  delVérer  en  cour  de  Rome,  de 
divers  crimes,  et  particulièrement  de  trahison  et  de  péculat.  Le  pape 
Pascal^  y  envoya  le  cardinal  Maurice,  avec  titre  de  légat,  qui  le  sus- 
pendit premièrement  de  sa  charge,  puis  le  i-establit.  Mais,  Maurice 
estant  mort,  le  cardinal  Robert  de  Paris,  qui  luy  succéda,  à  la  fin  le 
déposa  et  l'excommunia,  et  fit  procéder  à  une  nouvelle  élection.  Guil- 
laume de  Tyr*  écrit  qu'Arnoul  de  Pueux  excita  et  fomenta  la  division 
entre  le  roy  et  le  patriarche. 

Ebremar  ou  Euremer^,  prestre  de  bonne  vie,  qui  avoit  suivy  les 
noslres  dans  leur  premier  voyage  •"%  fut  esleu  pai-  le  peu])le  cl  [lar  le 
conseil  du  cardinal,  patriarche  de  Hiérusalem,  l'an  i  ]o3". 

I  II  était  flu  diocèse  de  Téroiicnne,  et  avait  été  ordonné  prêtre  par  Lam- 
bert, évêque  d'Arras.  Il  lui  apprit  son  élection  an  patriarchat  de  Jérusalem 
par  une  lettre,  datée  du  3  des  nones  d'avril  (3  avril)  i  lo/i  ^,  (pii  ne  parvint 
à  Arras  que  le  i  3  des  calendes  de  décendjre  (ii)  novembre)  suivant.  Baluze  a 
publié  cette  lettre,  ainsi  que  la  réponse  de  l'évêque  Lambert,  qui  le  compli- 
mente modérément,  et  se  recommande  à  ses  prières,  lui  et  les  anciens  con- 
frères du  nouveau  patriarche-'.] 

Guibert  dit  qud  parvint  à  cette  dignité  par  les  intrigues  d'Arnoul 

'   Albert.  Aquensis,  I.  VII,  c.  xlvi.  '   Gesla  Franc.  e.rpiig.  Ilieros.  c.  i.ii.llii. 

."  Albert.  Aquensis,  I.  VII,  o.  .x.xvii.  '  Papebroch,  Patriarcli.  Hierosul.  séries 

Albert.  Aquensis,  I.  VII,c.  xlvii,  xi.mii  .  ;icla  sancta.  t.  III,  niaii.  p.  m.vi.  b,  c.  — 

\Li\.  L,  Li,  Lviii,  i,ix,  Lx,  Lxi,  ixii ;  I.  I\ .  — Uriois  clirinl.  t.  III.  col.  laiù.  i-i/iC. — 

XIV.  XVI,  XVII.  L'Art  de  vmfiei-  les  dates  :  Patriairli.  de  Ji'- 

*   WiiJelnuis  Tyr.  I.  X,  c.  xxv,  xxvi.  rus.  art.  Jhymberl. 

^  Albert.  Aquens.  I.  IX.  c.  xvii. — Wiilel.  '  L'Art  de  vérijicr  les  dates  :  Patriarches 

Tvr.  I.  X,  c.  XXVI. —  Guiberl.  1.  VII,  c.  xiii,  de  Jérusalem. 


ou 


VIII.  c.  I.  '  lîaluz.  Miscelt.  t.  V,  j).  33 1 -33a. 

go. 


716  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

(io  Rœiix,  ()ui,  le  coinioissaiil  (11111  (_'s|iril  simple  et  l'acile,  espéroil  tou- 
jours (le  {gouverner  sous  son  nom.  Mais  ils  ne  furent  pas  longtemps  en 
houne  iiilclligence;  ear  Aiiioul'  liiy  suscita  le  ro\ ,  qui  l'aecusa  fie  pé- 
culal ,  et  le  traversa  de  telle  sorte  (pril  lut  obligé  de  quitter  la  dignité 
patriarcale,  (pii  fut  donnée  à  Gibelin,  arclievesque  d'Arles,  et  de  se 
contenter  de  celle  d'arclievesque  de  (lésarée.  Guillaume  de  Tyr-,  et 
quelques  autres  auteurs ■\  racontent  cette  histoire  tout  autrement,  et 
disent  ipie  Daimbert,  ayant  esté  privé  de  sa  dignité,  passa  dans  la 
Fouille  avec  Boëmond,  et  vint  à  Rome  pour  se  purger  devant  le  pape 
Pascal  (pii.  ajirès  avoir  nieuremenl  examiné  les  crimes  qu'on  lui  impo- 
soit ,  l'en  jugeant  innocent ,  le  restablit  et  le  renvoya  en  sa  charge.  Mais, 
comme  il  l'ut  arrivé  à  Messine  en  Sicile,  la  mort  le  surprit  le  i(3\jour 
de  juin.  Tan  i  107",  ayant  gouverné  son  église  en  paix  (piatre  ans.  et 
trois  ans  dans  Texil.  Ebremar,  sur  le  bruit  du  restablissement  de  Daim- 
bert ,  vint  pareillement  à  Home,  où  il  ne  |)ut  obtenir  autre  chose,  sinon 
(pi(>  raiclieves([ue  Gibelin  iroit  avec  luy  en  la  terre  sainte,  où  l'on  exa- 
iiiiiieioit  le  tout.  Y  estant  arrivez,  larclievesque  y  assembla  les  prélats 
et  tint  un  concile,  où  il  l'ut  arresté  (pie  Daimbert  avoit  esté  déposé 
injustement  par  la  jalousie  du  roy  et  la  l'action  d'Aruoul,  et  qu'à  tort 
Ebremar  avoit  esté  intrus  en  sa  dignité,  lui  encore  vivant,  lequel  \ 
l'ut  déposé;  mais  d'autant  (ju'il  estoit  homme  de  sainte  vie,  Tarche- 
vesché  de  Gésarée.  nouvellement  vacant,  lui  fut  donné. 

[Oiioiiut'il  IVil  regaid(''  coiiiiiK»  intrus,  c(^pendanl  le  pape  Pascal  II,  en  !'('- 
loignaiii  (In  |ia(riarchat  do  Jérusalem,  lui  avait  réservé  sa  dignité  d'évèquc,  et 
lui  desliiiail  le  siège  de  Jérusalem  apr(\s  la  nioil  de  Daimbert,  si  cette  église  le 
irdeniandail .  ou  tout  autre  siège  épiscopal^.  Ni  Papebroch  dans  sa  dissertation 
sur  los  palriarciies  de  Jérusalem,  ni  l'auleur  de  YOrieiis  clinstianus,  ni  LArl 
de  rcrificr  les  ihilrft.  ne  nieltf^ut  Ebremar  au  uoinbre  des  palriarciies  de  Jéru- 


salem ". 


'   Ail)erL  Afiuciis.  I.  \,  c  lmi,  i,\iii,  i.iv.  '    i'iivil.  Pnsc;il.  II.  pp.  aiin.  i  loS,  'i  dé- 

-  Witietiiiiis  Tyr.  1.  \1 ,  c  iv.  ceiiiltrt^.  —  Cari.  S.  Sepulc.  p.  9-1  1  ,  l'iill. 

'   Gesta  Franc,  c.  lu.  de  Rosières. 
'   WilielmiisTyr.  —  Fulcher.  I.  ll.c.xxw.  '   Cartul.  S.  Sepulc. 

—  Citron,  pinaii.  A.   iio(i. 


LES   PATRIARCHES  DE  JÉRUSALEM.  •       717 

Enfin,  sur  1  avis  de  la  mort  do  Dairnberl,  on  procrda  à  I  l'Icition  de 
son  successeur.  Quelques  auteurs  écrivent'  (juil  [Ebreniar]  esloit  natif 
de  Choques  dans  l'Artois,  entre  les  villes  d"\ire  et  de  Béllmne.  aussy 
bien  <[ue  le  patriarche  \rnonl. 

Gibelin  ou  Gobelin'-.  archeves(]ue  d  \rles  [appelé  ll)t'liii  dans  la  des- 
cription lie  la  terre  sainte  de  Fretellus],  l'ut  esieu  palriaiclie  de  Hie- 
riisalein,  après  la  déposition  ou  la  renonciation  d'Eunnuei-,  el  par  ïr 
consenteinont  du  rov,  dArnoul  et  de  tout  le  i-lerî'é,  lan  i  lo-.  (jiiil- 
laiiine  de  Tyr'  escrit  que  ce  choix  se  lil  encoi'e  par  la  malice  il  \i'iioiil. 
qui  aspiroit  toujours  à  cette  dif;nilé.  voyant  bien  que  Gibelin  n  y  suh- 
sisleroit  pas  longtenqis  à  cause  de  son  ;jrand  âge.  Il  ne  l'ut  pas  si  tost 
consacré;  car,  en  l'an  i  i  i  u,  il  n  esloit  qiialilié  qu'archevesque  d  \ile>. 
légat  du  saint  siège,  et  esleu  patriarche  de  Hiérusalein',  à  la  quelle 
année  le  Continuateur  de  Sigebert^  rapporte  sa  ])!'oiiioli()ii.  Il  le  lui 
inconlinent  après'"',  et  le  pape  Pascal  lui  accorda  qu'il  [luet  joimlie  à 
son  église  les  villes  et  les  places  que  le  roy  Baiulouin  prendroit  siii-  les 
infidèles  \  quoyque  dépendantes  anciennement  d'autres  métro])olitains: 
ce  qui  donna  sujet  de  plainte  à  Bernard,  patriarche  d'Aiitioche.  Il 
mourut  lan  i  i  i  i  ■*,  le  ()''  jour  d  avril,  qui  est  à  nostre  laçon  île  comp- 
ter,  1  1  1  a  ''. 

AiiNOix  DE  RoELX  '".  chancelier  et  archidiacre  de  l'église  du  saint  si'- 
pulchre,  fui  enfin  proineii  à  la  dignité  de  patriaiche  de  Hiériisalem  ". 
après  le  décez  de  Gibelin,  à  laquelle  il  a\oil   aspiré  il   y  avoil    loiig- 


'  Meier.  onii.  loij;). —  Miiiliriiiic.  1.  IX. 
—  De  Moriii.  I.  Mil,  c.  XXVII. 

'  .Alherlus  Aquensis,  I.  \,  c.  lviti.  — 
Fabricius,    Bill.     Int.    iiwd.    œlat.    i.    II. 

p.  QO/l. 

'■   W  ilielimis  Tyr.  j.  \I ,  c.  n  . 

"   Wiileiuius  ïyr.  1.  \II .  c.  \ii. 

'  Robert  de  Monte,  in  Access,  ad  Sigeh. 
anii.  1099.  '  '  >  ^^• 


\\  illclimis  Tyr.  I.  XI .  c  xxmii. —  Eulfli. 
Caillot.  I.  m,  c.  XXXV. 

'   ('artiil.  S.  Sepiilc.  n°  1  •> .  p.  i.'i. 

'  Alberlus  Aquensis,  I.  Xll,  c.  xxiv. — 
Wiilelmus  Tyr.  I.  II,  c.  w, 

'  Ribl.  Sebiis.  cent.  9.  c.  i.xxiii. 

'"  Albert.  Aqiiens.— Willel.  Tyr.  loc.  cii. 

"  Wiilelmus  Tyr.  I,  XI,  c.  xii. —  (jesin 
Franc,  r.  lu  .  lui. 


718  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

lcm|)s.  Mais  le  pape,  siii'  li's  plaintes  (juil  leçut  île  ses  malversations, 
cMvova  en  la  Icrie  sainte  r(''ves(|ue  d'Orange,  qui  ayant  assemblé  un 
concile  (r(''V('S(pics,  le  suspendit  de  sa  charge'.  De  sorte  qu'il  fut  con- 
Iraiiil  (I  aller  à  llnine,  (u'i  il  recul  la  confirmation  du  |ia])e-,  lequel  il 
surj)iil  par  ses  addresses,  après  seslre  purjfé  des  crimes  cpTon  luy 
avoit  inq>itsez.  Estant  retourné  en  la  terre  sainte,  il  obligea,  suivant 
lOrdie  i|u  il  en  eut  du  pape,  le  rov  Baudouin  1"  de  quitter  la  comtesse 
(le  Sicile,  (pi  il  avoit  espousée,  sa  femme  estant  encore  vivante.  Guil- 
lauiiie  de  Tvr,  qui  maltraite  -mi  (li\eis  endroits  ce  patriarche,  et  1  ac- 
cuse de  plusieurs  di''iégleineiis.  le  fait  auteur  de  ce  mariage  du  roy^. 
Il  mourut  l'an  i  i  i  8  *,  ([uelques  jours  après  la  mort  de  Baudouin^,  et 
après  avoir  couronné  le  roy  Baudouin  II,  estant  malade;  et  fut  inliunu' 
avec  les  [latriarches  ses  ])rédécesseurs.  Guillaume  de  Tyr  dit  (|uil  fui 
^urnonuné  iiifilti  voroima  (mauvaise  couronne),  peut-estre  parce  qu  il 
ne  inenoit  pas  une  vie  conforme  à  celle  à  laquelle  les  preslres  sont 
obligez  :  comme  ce  Raoul,  dans  Guillaume  de  Jumièges''  qui  fut  ains\ 
surnommé  :  fr(|uia  militaribus  exercitiis  inserviens  clericatus  gravila- 
"tem  maie  servabat.  ^'  Il  ajoute  (pi'il  dissipa  les  biens  de  son  église,  et 
<|u"il  donna  à  sa  nièce,  en  faveur  de  son  mariage  avec  Eustache  Gre- 
nier, sire  de  Sagette,  "Hiéricho  avec  ses  dé|)eudances.  dont  le  revenu 
estoit  (le  cin(|  mille  bezans  d  or. 

(ÎEiîMOM)  ou  Garmoind  OU  GiAiiEMOM)',  succéda  à  \rnoul  eu  la  di- 
gnité de  patriarche,  à  la([uelle  il  lui  a|)peli''  par  le  clergé  et  les  peu- 
ples, pour  la  sainteté  de  sa  vie.  Il  estoit  natif  de  Piquigny  au  diocèse 
d'Amiens,  ainsi  (pie  nous  apjirennons  de  larchevesque  de  T\r,  doù 
c'est  avec  raison  (pie  l'on  estime  que  c'est  ce  Guermond,  frère  d'Eus- 

'   Willi^lmus  T\r.  1.  \I .  c.  \\\i.  '  Willelnuis  Tyr.  i.  Xtl.  c.  m.  — Robert 

■   l'rivil.  l\iscnl.  II,  j);)}».  ami.  1117.  iS  de  Moiili^.  ann.  1118. 

'  \Vill.'lni.  Tvr.  I.  \lt.  0.  vi.  "  Giiill.  ('.émet.  1.  Vil.  c.  11. 

\\\\\]e\.  —  ('.(irtul.  S.  Sepnk.yt.  11.  i-2,(îdil.  Albertus  Aqiiensis.   I.  XII.  c.  xxx. — 

de  Rosières.  VViilelm.  Tyr.  t.  XII.  e.  vi. —  Ilonoiius  II 

'   Albertus  \(|iieiisis.  I.  \II .  c.  \\i\.  [)a[i.  Epim.  i  .  3.  —  Carlui  S.  Sejmk.  y.  1  .'1 . 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRl  SALEM.  719 

Lâche,  et  fils  d'Arnoul  de  Piquigny,  vidame  d'Amiens'.  i|iii  sdiiscnl 
linéiques  titres  de  fan  loGfj  avec  son  l'ivic  11  se  comporta  eu  ccllr 
émiiiente  cliarge  avec  beaucoup  de  conduite,  de  prudence  et  de  zèle-: 
et  enfin  mourut  d'une  maladie  qu'il  contracta  au  siège  d'un  chastean 
jiomméBelliasen,  dans  Testât  de  Sagette,  el  s'estanl  fait  porter  en  cette 
ville,  il  y  décéda  l'an  i  it>.H\  après  avoir  tenu  la  cliaire  près  de  dix 
ans.  [C'est  lui  probablement  (jui  est  nommé  Guillaume*,  patriarche  de 
Jérusalem,  dans  la  chi'onique  d'Alberic,  à  l'année  i  i  iH.j 

EsTiENNK-',  abbé  de  Saint-Jean-en-Vallée,  en  la  ville  de  Chartres, 
fut  esleu  patriarche  de  Hiérusalem  après  le  décez  de  (înermond  de 
Piquignv  ''.  Il  estoit  issu  de  l'illustre  famille  des  vidâmes  de  la  niesnie 
ville,  et  avant  (jue  d'avoir  renoncé  au  juoude,  avoit  eu  celte  (jualile. 
Estant  venu  en  la  ville  de  Hiérusalem  pour  y  visiter  les  saints  lieux", 
et  V  attendant  l'occasion  de  s'en  retourner,  il  fut  promeu  uiiaiiiinenient 
à  cette  dignité  par  les  barons  et  le  clergé.  Il  eut  de  grands  démeslez 
avec  le  roy  Baudouin  11,  duipu^l  il  estoit  pioche  parent,  au  sujet  de 
la  ville  de  Japhe,  et  autres  biens  qu  il  vouloit  réunir  au  domaine  de 
.son  église,  comme  en  ayant  esté  aliénez.  Mais  il  n  en  vit  pas  la  lin. 
estant  décédé  avant  ([ue  d'avoir  achevé  deux  années  en  sa  dignité. 
ayant  esté  empoisoimé,  comme  on  tenoit  alors,  en  l'an  i  loo. 

Guillaume*,  prieui-  de  léglise  du  saint  sépulcre,  Flamen  de  nation, 
et  natif  de  la  ville  de  Mecine  ou  Meschines,  fut  fait  pali'iarclie  de 
Hiérusalem,  après  le  décez  d'Estienne.  Il  estoit  beau  de  corps,  ag- 

'  Preuves  de  i'Iiist.  de  (in'utes,   |i.  017.  "  VVillelinus  Tyr.  I.  Mil,  c.  .\\v.  — J;n;. 

S 18.  <|p  Vitriaco,  c.  lxv. 

"  Willflnuis  Tyr.  I.  XII.  c  vi.  xiii.  xxn,  '  Prœful.  ad.  regnl.  Templtn-inr. 

\\v;  1.  XllI,  c.  VI,  XXIII,  \xv.  -  Willelnius  Tyr.  I.  XIII,  c.  xxm;I.XI\ 

'  Willelnius  Tyr.  1.  XIII,  c.  xxv.— Oril.  r.   xi,  xxxi;  1.  XV,  r.  xi.  —  Orderie  Vilal. 

Vital.  1.  1,  p.  r'.y;!;  L  XII,  p.  888.  1.  XII,  p.  888,  912.  —  Spicileg.  t.  III. 

'  Alberic.  clir.  ml  niiii.  1118,  jjart.  -j. .  p.  i.^a.  —  Innoc.  III,  Epist.  ad  Ludov.  VI. 

p.  a35.  —  Maicliant,  1.  I,  Flandr.  —  .Meior,  ami. 

=  Orderie  Vital.  1.  XII,  ^i.  87/1.  1099. 


720  LKS  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

prôahle  011  sa  coiivorsation,  passahlcinciii  iiistinit  dans  les  lolti'cs.  ol 
(•Ii(''ri  r-galt'iiicnl  liii  loi  cl  des  peuples.  11  inoiiriil  le  '.',7'^  jour  de  sep- 
li'iidiic.    laii    II  AT)',   a\aiil    leiiu   le   siéjje   i5   ans.    [  Mljéric  l'appelle 

KlllÎDKlUC  - 1. 

FouciiER  ',  archevesque  de  T\  r,  fut  csleu  patriarche  de  Hiérusalem 
le  'jû"^  jour  de  janvier,  lan  1  166.  L'année  suivante,  il  fut  présent  à 
lasseinhlée  générale  qui  se  tint  à  Acre,  en  présence  de  l'empereur 
(lonrad  et  de  Louys  VII,  roy  de  France,  et  se  trouva  avec  eux  à  l'en- 
Ireprise  de  Damas;  où  il  porta  la  vraM'  croix".  [En  l'an  1  iG-^.  il  as- 
sista avec  plusieurs  autres  évoques  au  siège  d'Ascalon.  qui  fui  prise 
par  le  roi  Baudouin  III.  le  19  août  1  i56-^.]  Il  eut  un  grand  différend 
a\ec  les  chevaliers  de  l'IIospital  au  sujet  des  dixmes  de  leurs  terres, 
(pi  ils  refusoient  aux  prélats '^:  ce  qui  l'obligea  d'aller  à  Rome  avec 
j)lusiciirs  ('vesques  pour  y  demander  justice  au  saint  siège,  lan  1  i56. 
(pio\(pi('  alors  fort  vieil  et  âgé  de  près  [de]  cent  ans.  Mais  il  s'en  re- 
loiiriia  sans  v  avoir  eu  aucune  satisfaction  \  II  mourut  l'an  1  i5-,  le 
■:!0'"  jour  de  décembre,  après  avoir  tenu.  1  espace  de  douze  ans,  la 
dignilé'  pali'iarcale. 

Amalric^.  prieur  de  l'église  du  saint  sépulcre,  natif  de  Neelle  en  Pi- 
cardie, au  diocèse  de  Novon,  fut  esleu  patriarche  de  Hiérusalem,  à  la 
lecoinmandalion  de  Mélissende  el  de  Sibylle,  comte.sse  de  Flandres, 
sieurs  du  ro\  Baudouin  III,  (pio\  qu  il  n'eust  aucune  qualité  rocom- 
mandahle  pour  posséder  une  si  haute  dignité.  II  obtint  la  coiifiriiiation 
de  son  ('leclidii  du  pape  Hadrian.  dont  il  gagna  les  bonnes  grâces  par 


'    Willflinus  Tvr.  1.  Wl.  c.  xmi.  '   Willrlniiis  Tyr.  I.  WIll.  c.  m. 

"   Alberic.  Cliraii.  ntl  niiii.  1  1  '1 1 .  part.  ■>.,  ^  \\  illelm.Tvr.  I.  WII.  c.wi.  wiii.  \\\. 

p.  9.88.  —  Orieiis.  clirisl.  I.  III.  col.  lî'u),  '   Willelmiis  Tyr.  l.XVIII.  c.  vi.  \ii.viii. 

i-j5o.  — (iieizcr.    «1    Hurlu  S.   C.nicis ,  part.    1, 

•  WilIpimusTyi-,  1.  WI.  c.  wii;  1.  WII,  p.  i5S;!. 

c.  ici  s(Hj.  —  1//.  LikI.  (//,  fr.  i-cff.  c  \H.  ■    W  illi'liiiiis  Tyi-.  i.  WIll.  c.  in. 

WII,  WIll.  \i\,  ^  W  illi'liiuis  Tvr.  1.  .WIll.  c.  x.\.  \xii. 


LES  PATRIARCHES  DE   JÉRUSALEM.  '  '     721 

les  grands  pivsens  (ju'il  lui  fil  faire  |)ai'  IV'vcsijiie  dAcri',  nu'il  eiivova 
à  cet  eflet.  inaltjré  les  oppositions  et  l'appel  de  rarclievesqne  de  (!<'•- 
saré(!  et  de  Tévesque  de  Bethléem.  Il  mourut  le  (!"  jour  du  mois  d'oc- 
tobre, l'an  1  i8o\  Il  se  voit  quehpu's  lettres  (piil  éciivit  à  Louvs  Vil, 
roy  de  France,  au  quati'ième  volunu;  des  Hisloi'iens  de  Fiance,  et  une 
autre  (pi'il  écrivit  au  pape  Alexandre" 


,2 


Hebaclils^,  archevesque  de  C(''sai('-c.  \uvei'<jnat  de  nation,  pauvre 
clerc,  ainsy  (pie  le  ])orte  l'Hisloire  manuscrite  des  guerres  saintes, 
succéda  à  Amalric  en  la  diairc  de  Hiérusaleni ',  dix  jours  après  sa 
mort.  Il  eut  pour  compétiteur  Guillaume''.  arclieves(jue  de  Tyr.  dont 
nous  avons  l'Iiistoire,  qui,  avant  qu'on  procédast  à  l'élection,  avoit 
prédit  à  toute  l'assemblée  que,  comme  un  Héraclius  avoit  porté  la 
vraye  croix  dans  Hiérusaleni,  un  autre  Héraclius  la  devoit  perdi'e  un 
jour.  Mais  comme,  suivant  l'ordre  observé  de  tout  temps,  on  eut  porté 
les  noms  de  ces  deux  aT'clievesques.  les  plus  nommez,  au  rov  Bau- 
douin III,  la  mère  du  roy  lit  tant  par  ses  iiiqiortunitez  qu'il  choisit 
Héraclius,  (pii  se  fit  sacrer  aussytost,  et  receut  les  serniens  des 
évesques.  L'arclievesque  de  Tyr  appella  à  Rome  de  son  élection,  et 
y  l'ut  en  personne;  mais  le  patriarche,  ([ui  craignoit  quelque  mauvaise 
suite,  sçachant  que  l'archevesque  avoit  esté  fort  bien  receu  du  ])ap(', 
le  fit  empoisoiiner.  et  ensuite  fit  tant  par  ses  présens  (ju'il  (djtiiit  la 
confirmaticui  de  son  élection. 

Durant  son  pontificat^  les  affaires  d'outre-mer  allant  de  mal  en  pis  % 

V\illelmus  Tyr.  i.  \XI1,  i:  iv.  —  Gauf.  raquibus  (iiiiiiibus  Oclaviiimis  pxciiiiniiuni- 

Vosiens.  c.  lxii.  —  Saniil.  !.  Itl  .  part.  G.  frcatus  est.- 

c.  XXIV. —  Rongars.  p.  i  ly'i.  1 1  8o. —  Hisl.  "  Willelmus  Tyr.  1.  XXII,  c.  iv. —  L'Art 

fr.  I.  IV,  p.  690,  ri()i.  G97.  —  Dom  Briai.  de  vérifier  les  dates  :  Palriarches  de  Jérusa- 

Hist.fr.  t.  XVT.  p.  i.5i,  1O7.  168.  leni. — Orienjt  christ.  LUI ,  col.  laSi.iaSa. 

"  Apud  Tengnageliuni .  Ejiislol.  E,-j. —  '  Continuât.  cleGiiill.  de  Tyr.— Marténe. 

Epist.  38,  earum  quas  Tengnageiius  edidit  Amplis,  coll.  l.  V,  col.  6o/i-(5o(i. 

cum  Domnizone  :   ffNotificanius    dilectioni  '  Rongars,  in  Prœfal.  ad  GV-s/»  Oc/,  n\\i. 

ffvestrœ  quod  papa  Aiexander,  lerosolymi-  '  Math.  Paris,  ann.  n84.  ii8.5. 

rtaruiii  et  archiepiscopiini  Osareensem  el  '  Silvest.   Gijald.   Hiher.   e.rpugn.   I.   il, 

-queindam  frnncum  archiepiscopura,  et...  c.  xxv.  xxvi.  wvii. 

9' 


722  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

les  barons  s";ivi.sùi'ciil  (K;  dépiiler  vers  Hciui  II',  roy  d  Aiiijletefi-e,  pour 
le  prier  de  prendre  la  protection  du  l'oyaume  de  Hiérusaleui  -,  (jui  estoit 
menacé  de  son  dei'uicr  malheur^ s'il  ne  recevoit  un  prompt  secours.  Le 
palriarclie  lui  cli()is\  pour  cet  ellet  avec  le  grand  niaislre  de  IHos- 
pital  cl  (juelques  autres',  (ît  arriva  en  Angleterre  vers  le  mois  de  lé- 
vrier, 1  an  1  1  85  ;  d'où  il  alla  trouver  le  roy  de  France,  et  s'en  retourna 
sans  avoir  rien  pu  tirer,  que  de  simples  promesses  de  secours.  Deux 
ans  après  survint  la  deflaite  de  Guy  de  Lusignan,  roy  de  Hiérusalem. 
par  Saladin,  qui  le  fil  prisonnier,  et  enleva  la  sainte  croix,  qui  avoit 
esté  portée  dans  la  bataille  par  larclievesque  d'Acre,  et  enfin  prit  la 
ville  de  Hiérusalem \  Le  patriarclie  et  tout  le  clergé  se  retira,  les 
uns  à  Antioclie,  les  autres  en  d'autres  lieux ^  Enfin  il  mourut  durant 
le  siège  d'Acre,  l'an  ii8()  ou  1190.  L'histoire''  le  blasme  pour  ses 
mœurs  dérég;lées  et  pour  ses  amours  infâmes  avec  une  cabaretière. 
([u'on  nommoit  ordinairement  Maihnnr  la  Patriarche,  de  la([uelle  il  eut 
des  eid'ans*. 

|A  partir  d'Héraclius,  la  succession  des  patriarches  de  Jérusalem  devient 
lellenicnl  confuse  que,  si  l'on  compare  les  travaux  de  Papebroch  (Préliminaires 
(lu  t.  m  de  mai,  des  Actes  des  Saints),  de  Michel  Lequien  [Oriens  Cliristumus . 
t.  IIl),  des  auteurs  de  L'Art  de  vérifier  les  dates  (article  des  Patriarches  de  Jéru- 
salem), soit  entre  eux,  soit  avec  les  recherches  de  Du  Cange,  on  trouvera  sou- 
vent autant  d'opinions  différentes  que  d'auteurs.  Nous  n'aurons  pas  la  jtréten- 
tion  de  coordoner  ces  systèmes  divers ,  ni  d'établir  une  suite  des  patriarches  de 
Jérusalem,  d'une  manière  certaine;  il  nous  sullira  de  signaler  les  passages  de 
Du  (iange.  (évidemment  (^rronés  ou  défectueux,  et  de  renvoyer,  soit  aux  auteurs 
originaux,  soit  aux  traités  modernes  composés  sur  la  même  matière,  à  l'aide 
desquels  il  peut  être  rectifié  ou  complété. 

'   Monach.  Aitissiod.  ann.  ii8i.  '  Monach.  Altissio(^.  anii.  1187,  p.  91. 

-  Rigord,  ann.    ii8i.  —  Ilisinr.  franc.  "   Hoveden.  p.  685. 

I.  Wll,  p.  lit. — Gervas.Dorob.an}!.  1 185.  '  Sanut,  I.  III  ,  part.  C> ,  c.  xxiv.  — Bon- 

*  Chron.  Andrense  ,  apud d'Achery.  .S/«V.  gars,  hic.  cit. 
l.  IX.  p.  t,S-i.  "  Conlin.  do  Guill.  d(-  Tyr.  -   Martène. 

'  GiroLdaWa  Covle  .\ell'  liistor.diVerona,  .imj)liss.  coll.  t.  V,  col.  606. 
1.  VI.  —  Pétri  Blesens.  Epist.  99. 


LES  PATRIARCHES  DE  JERUSALEM.  ■        723 

Papebrocli  ',  d'après  Théodoric  Pauli,  (|ui  composa  au  xv'  siècle  une  cliro- 
nique  universelle,  nomme  Silpiciis  comme  successeur  d'Héraclius.  Il  men- 
tionne ensuite,  d'après  Palaeonvdore,  Cyrille,  troisième  prieur  des  Carmes, 
qui,  élu  patriarche  de  Jérusalem,  aurait  refusé  cette  dignité.  Mais  Papebrocli 
doute  de  cette  élection.  | 

Jean  Viilani-  fait  ineiilion  d  un  Florentin,  évesque  d'Acre,  qui  l'ut 
fait  par  le  pape,  vers  ce  ienips-là,  patriarche  de  Jérusalem:  lequel 
vécut  peu  de  temps. 

[Ce  Florentin  est  Mon.ico,  qui  ne  fut  patriarche  qu'après  le  refus  de  Michel 
de  (Jorbeil.  Il  est  nommé  par  Viilani,  au  passaee  cité  par  Du  Cange.  '•  Messer 
Monaco  di  Firenze-'  (voir  plus  bas).| 

MicHia  DE  CoRBEiL'\  doyeu  de  l'église  de  l'aris.  ])ersoiiiiage  très- 
.sçavant  et  très-versé  dans  les  saintes  lettres,  fut  esleu  pati'iarciie  de 
Hiérusalem  par  le  clergé  d'outre-mer,  estant  en  France".  La  nouvelle 
de  cette  élection  luy  ayant  esté  apportée,  il  fit  quelque  diiïiculté  de 
l'accepter.  En  cet  entre  teuqis  le  clergé  de  Sens''  l'esleut  archevesque 
de  la  mesme  ville,  du  consentement  du  roy  Pliilippes  Auguste,  quinze 
jours  après,  lan  i  196:  de  sorte  qu'on  procéda  à  une  autre  élection. 

[Tandis  ipi'une  lettre  de  J.  évèque  de  Lydda.  l'invitait  à  accepter  le  pa- 
triarchat  de  Jérusalem,  et  à  venir  au  plus  tôt  en  prendre  jiossession]. 

N.  .  .  patriarche  de  Hiérusalem,  eut  quelque  démeslé  avec  le  pa- 
triarche d'Antioclie  au  sujet  des  églises  de  Tyr  et  de  Crach,  que  l'un 
et  l'autre  soulenoit  eslre  sull'ragantes  des  leurs,  comme  nous  appre- 
nons des  épistres  du  paj)e  Innocent  III''. 

'   Papebrofli ,  Pntriarc.  Ilietvs.  Itisl.  ckr.  '  Bjiliiziiis.  1.  Il,  p.  oMo. .  ;Ui,«(>//.  epist. 

Acta  sanct.  t.  lit,  tiiaii.  p.  li,  d.  e;  p.  1.11 .  opiscopis  Luiidensis  ad  W.  Mictiael.  electiiiu 

a,  n°  21 3. —  Oricns  christ,  l.  III,  col.  isSa.  paliiaicli.  Hioros. 

^  Giov.  Viilani,  1.  V,  c.  xn  :  a])ud  Mura-  ''  ïlioodiniciis  Pauli,  apud.  l'apcbiocli. 

tori,  1.  XIII,  col.  i?)8.  AcUi  smicl.   l.  III,  mail,  j».  li,  F.  n°  aii. 

''  Rigord. — Guill.  Armorie. — Moiiach.  ''   Innoc.    III,    Ejiiat.  \.   I,  p.  l{-,>o;I.  II. 

Altissiod.  — Alberic.  ann.  iig6.  —  Sam-  p.  ig»).  553   (ne  se  trouve  [las):  édition 

mnrtli.  lu  Giill.  christ.  Baluze.  I.  I,  p.  -190.  Jt)!  ,  I.  I.  ép.  5o5. 


724  LES  FAMILLES  DOUTUE-MER. 

I  Ce  j)alriai'(lii' ',  inconnu  m  Du  Cange,  esl  Haïmar  Monaco,  dt^jà  in(li(|ur' 
précédemment.  Il  avait  été  chancelier  d'Amalric,  patriarche  de  Jérusalem ,  puis 
archevè.(]ue  de  Césarée.  Après  la  prise  de  Jérusalem,  il  rt'tourna  à  Florence, 
où  il  resta  deux  ans.  Lorsfjue  les  chrétiens  eurent  repris  Acre,  il  revint  dans 
cette  ville;  c'est  peut-être  ce  qui  a  fait  croire  à  Villani  qu'il  en  était  arche- 
vêque. Transféré  au  siège  de  J(''rusalem  en  i  i|)^J.  il  inouruL  en  i!io3.] 

Estant  décédé  laii  i-jo.'!'-,  le  clergé  ot  les  évesques  sullVagans  de 
Hiérusaleni  esleureiit  le  cardinal  Soffred  ^  du  titre  de  sainte  Praxede. 
légat  du  saint  siège  en  la  terre  sainte.  Mais  il  ne  voulut  poini  accepter 
cette  élection,  quoyque  le  pape  Innocent  III  *  l'en  eust  sollicité  puis- 
samment, et  eust  envoyé  le  ])alliuin  à  un  autre  légat  ])our  le  luy  coii- 
IV'i'ei'. 

N '"  évesque  de  Vercelles  en  Italie,  sur  le  refus  du  cai'dinai 

SolTred,  lut  esleu  patriai'che  de  Hiérusaleni,  et  reçut,  en  lan  120/1. 
le  palliuui  des  mains  du  pape  Innocent  III,  qui  luy  donna  encore  la 
dignité  de  légat  du  saint  siège  en  la  terre  sainte  pour  (|uatre  ans,  et 
luy  conféra  plusieuis  autres  privilèges  énoncez  en  ses  espistres.  C'est 
à  ce  patriarche  que  Gervais'',  abbé  de  Prémontré,  écrivit  au  sujet  de 
quelques  monastères  de  son  ordre  en  la  terre  sainte. 

[Ce  patriarche  est  Albeut,  ijui  gouvernait  l'église  de  Vcrceil  depuis  l'an  1 184. 
En  i2o5,  il  se  rendit  en  Syrie  avec  des  lettres  du  pape,  du  1  (3  juin,  qui  le 
recommandaient  à  tous  les  archevêques,  évêques,  abbés,  de  la  province  de 
Jérusalem  ".] 

Molaïuis  produit  un  titre  (du  27  septembre)  dun  certain  Théodore 
i|ui  prend  ces  qualitez  :  f  Tlieodorus,  Dei  misericordia,  sancla»  civita- 


'  I\ipel)rocli.  Acta  snnct.  p.  i.i ,  n°  ai4.  '  Acla  Innoc.  IlL  p.  83,  86,  98,  édit. 

—  Oi-ieus  christ,  t.  III,  col.  i25i?.  Tolosœ,  in-foi.  i6.35.  —  Raynaldus,  ann. 

'  Monach.   Altissiodpr.    ann.    laoh.   —  laoâ.n'y. 
Papebr.  Acta  suiict.  p.  lu.  n°  -2  15.  '  Gervasius,  episc.  Sagrius.  Epist.  g. 

'   Oricns.  clirinl.  t.  III ,  col.  i  2.j3.  '   Orieits  christ,  c.  i-lSli. —  Raynald.  ann. 

*  .4cIh  liuiuc.  III,  pap.  —  Raynald.  ann.  i3o5,  n°  37. 
I  200  ,  n"'  9.10. 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRliSALEM.  725 

fftis  Hierusaleni  arcliiepiscopus,  ecclesife  Anliochœ  et  toliiis  ()ii(Milis 
ff patriarcha,n  et  est  daté  à  Goustantinople,  Tan  1208,  (pii  cstoit  le 
troisième  de  son  archevesché.  Mais  ce  tilre  esl  l'oi-l  suspect. 

Simon...  Fut  patriarche  de  liiérusalein  avant  Albert,  selon  \ll)ei'ic'. 

[Alberic  esl  le  seul  ijui  mentionne  ce  palrian-lic.  Selon  VOneii-'i  rlinslKiiiiis-. 
Simon  n'est  autre  que  Monaco,  ou  peut-être  Jofi'red,  après  la  mort  el  le  relus 
desquels  Albert  fut  «'lu  [)atriarcbe  de  Jérusali'ui.J 

Albert'',  succéda  à  Simon  an  patriarcat  de  Hiérnsalem ,  et  eut  |)a- 
reiliement  la  (jualité  de  légat  du  saint  sié<je,  comme  nous  appi'einnis 
des  épistres  du  pape  Innocent  III  ^,  qui  parlent  de  luy  en  divers  en- 
droitz.  Quelques  écrivains  modernes  ont  avancé,  sans  beaucoup  de 
fondement,  qu'd  estoit  petit-fds  de  Pierre  IHermite,  auteur  des  pre- 
mières croisades,  qui,  avant  que  de  se  faire  hermite,  avoit  suivy  les 
armes,  à  ce  qu'ils  disent,  et  avoit  esté  marié.  Ils  ajoutent  (|uc  Pieire 
Armoïn,  cbastellain  d'Antioche,  dont  parle  Guillaume  de  Tyr\  estoit 
fils  de  Pierre,  et  qu'au  lieu  dWrmoinus  il  faut  lire  dans  cet  auteur  lù- 
mittius;  que  ce  second  Pierre  fut  père  d'Eustacbe  l'Hermite,  (|ni  t*ut. 
entre  autres  enfants,  Eustacbe,  II'"  du  nom,  et  Albert,  qui  lut  picmié- 
rement  évesque  de  Bethléem,  puis  patriarche  de  Hiérnsalem.  Tout 
cela  est  fort  peu  vraysemblable,  ven  que  cet  Armoin  estoit  natif  du 
pays  de  Limoges;  du  moins,  Aymerv,  )iatiiarcbt!  dAiitiocbe,  son  ne- 
veu, en  estoit  originaire,  au  rapport  de  Guillaume  de  T\i-.  Gc  (pii  est 
constant  est  que  ce  fut  cet  Albert  qui  donna  la  règle  que  les  Garnu's 
observent  aujourd'huy.  H  faisoit  sa  résidence  en  la  ville  d'Acre,  où  le 
siège  patriarcal  de  Hiérnsalem  fut  transféré  depuis  la  pi'ise  de  cette 
ville  par  Saladin;  ce  que  nous  apprennons  d'une  médaille  d'argent 

'   Allieric.  ami.  laii.  -  1.  XVI ,  epist.  7,  i5u;  (idil.  liiiluzr.  t.  II. — 

"   Orieiis  chrisl.  c.  laôi.  Doutrenian ,  en  la  Vie  /le  Pierre  rifennilr. 

'  .4lberic.  anii.  iai4.  c.  xiii. 

"  Innocent  tu,  I.XllI,q)isl.  i-ii-J.  XIV,  '-  Willelnius  Tyr.  1.  X\,  c.  wiii. 

epist.  G/i,   )3i,   1/17;  1.  X\',  epist.   208; 


726  LES  FAMILLES  DOl  TRE-MER. 

(lAllx'il  (|iii  a  (■sl(''  l'cpresentée  ])tir  les  pères  (îrel/cr  el  (rOulremaii'. 
la  (|ii('ll('  (I  un  cdstr  a  sos  ai'iiics.  qui  csl  un  cscu  rliaigé  (l'un  cliapjjeiel 
|)usi''  rn  cIh'M'ou.  acc()ui|)aj;nr  de  trois  (luinteleuilles,  au  clief  cIuii'jm'' 
il  une  cioiv  (le  llii-riisaleui,  a(M'onipa{{n(''e  de  (juatre  petites  croisettes. 
Au  d(îssus  do  I  escu ,  (pii  est  panchant,  est  une  mitlre,  avec  une  croix 
simple,  cl  une  aulre  à  trois  hranclions  ])Osés  en  sautoii'.  A  costé  est 
(^sci-il  Mccvi;  pour  inscription  sont  ces  mots:  ALBERTVS  PATRI. 
HIEROSO.  De  l'autre  cost(''  est  une  porte  de  ville  accostée  de  deux 
tours.  L'insci'iption  y  est  double;  au  moindre  cercle  est  celle  cy  : 
NVMVS  PEREGRINOR:  au  plus  grand,  HIEROS.  A.  SARA. 
CAP.  SED.  ACC.  TRANS.  c'est  à  dire  :  Hierosohjma  a  Saracenis 
capta,  nedf  Acconcai  Innislala.  \)c  celte  médaille  on  tire  ces  inductions: 
premi('MX'ment  ([ue  Pieri'e  l'Hermite  fut  inventeur  du  chapellet-:  en 
second  lieu,  ipie  la  maison  (|ui  poiie  le  nom  de  l'Hermite,  aux  Pays 
bas,  est  issue  de  la  mesme  l'amille  (pie  ce  patriarclie,  portant  encore 
à  pr(''sent  pour  aimes  :  de  sinople  au  (h:am  ou  patenostre  d'oi-,  enfilé  et 
houppe  de  iiiesiiie,  mis  en  chevron,  accompagné  de  trots  qnintefeuiUes  d'argent 
percées,  deux  en  chef  et  une  en  pointe,  nu  chef  de  Hiérnsaleni.  Le  pati'iarclie 
Albei't  déc(kla  l'an  i5i6'. 

I  Cet  Albert  est  i"('v<^quc  de  \  erceil  dont  Du  Gange  avait  d(^jà  parlé  avant 
Simon.  Tout  ce  qui  est  dit  ici  de  sa  parent(''  avec  Pierre  l'Ermite  doit  se  rap- 
porter à  un  autre  Albert.  év(_V[ue  de  Betbléein  en  1170,  avec  lequel  celui-ci  a 
(»t('  quelquefois  confondu  '.) 

(lALTiER  bu  fait  patriarche  de  Hiérusalem  après  le  décès  d'Albert, 
et  fut  malheureusement  assassiné  la  mesme  année  par  un  mauvais 
clirestien,  ainsy  qu'escrit  Alberic^. 

l'de  n'est  pas  Gautier,  c'est  Albert,  son  pn^décesseur^',  qui  péril  de  mort 
violente,  assassiné  dans  la  ville  d'Acre,  au  milieu  dune  proc(?ssion  solennelle, 

'  tîretzer  det.riice.  '  Oriens  clirislidiuis .  c.  i-25i  e.  lay;)  p. 

-  Polyd.  Virgil.  De  huent.  '  .41benc.  ann.  laii. 

^  .Aîljeric.  ami.    lai/i.  —  Sanut.  1.  111,              ''  Orieiis  christianiis,  c.  1256-1255. 
pari.  u.c.  \ . 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRUSALEM.  727 

lo  jour  de  l'Exaltation  de  la  saiiili'  cioix,  i 'i  si'|i(('iiil)n'  i-!i'i.  Miuln  Saïuido  ' 
allinnc  ainsi  le  fait,  d  il  mérite  plus  do  croyance  (|u"AII)('Mii-,  pnicc  (iirij  (>sl 
|j1us  près  des  évènemenls.  Il  est  à  remarcpicr  (pic  Marin  Siiniido  ne  nonnm' 
même  pos  Gautier;  il  dit  (pie  ilodulte  succéda  à    VIberl. 

Alicliel  Lequien  pense  (pie  Gautier  est  celui  (pic  l  pIicIH  appelle  LoniAiiii;. 
et  conformément  à  la  chronicpied'Albéric,  il  lui  ddiine  pour  successeur  lîonoi.i  k. 
Papebrocli-,  au  contraire,  ne  parle  pas  de  Gautier,  et  il  fait  succéder  Lolhain» 
à  Rodolfe.  G'est  aussi  ropiiii(Ui  adopt('e  jiar  LArt  ilc  vérifier  les  rJ/ites^.\ 

RoDOLKK  ou  Raoul'  luy  succéda  eu  (•etl(!  dioiiité.  Il  esloil  éves(jue 
de  Sidon  ou  de  Sagetle,  faisant  en  cette  (|ualité  sa  résidence  en  la  ville 
de  Sarepte^,  à  cause  (|ue  Sagette  estoit  poiii'  lors  en  la  puissance  des 
Sarrazins.  Il  tint  le  siège  jusques  en  Tau  i225'',  (|uil  (b'-céda.  \iiisy 
ce  fut  luy  (|ui  porta  la  vraye  croix  au  si(''i[e  de  Dainielte,  lan  i  ■!  i  7  et 
1 2 1 8  ^ 

(jiROLi)  OU  Geuald,  preniièrenient  abbé  dr.  Cluiiy^,  puis  éves([ue  de 
Valence  en  Dauphiné,  fut  promeu  à  la  dignité  de  patriarclie  de  Hiéru- 
saleni,  après  le  décès  de  Rodolfe,  en  Fan  1227  '  [  ou  plutôt  1  228  |.  Et 
en  mesme  temps  il  fut  créé  légat  du  saint  siège  par  le  pape  fjré- 
goire  IX'".  Ainsy  c'est  ce  patriarcbe  qui  assista  Louys,  landgiave  df 
Turinge,  en  sa  dernière  maladie,  de  la  quelle  il  mourul  en  la  ville 
d'Otrante,  comme  il  s'aclieminoit  outi'e-iner. 

I  Grégoire  IX,  dans  une  circulaire  du  90  (b'cenibre  1937,  adressée  ;'i  tous 
les  fidèles,  rapporte  une  lettre  que  Girold,  palriarche  de  Jérusalem,  et  siv 


'   Marin  SaïuU.  I.  Ill,pni-l.  ii,c.  v.  "  (iliroii.  Cluniac,  p.  ililj/i.  —  Allxiric. 

"  Papebrocli.   Acla  sniiri.    t.  III,  niaii.  ann.  laaS. — ^  Greg.  IX.  I.  I.  ('pisl.  T^ti. — 

p.  Liv,  c.  d,  n°  -iaC).  Apiul  Raynald.  ann.  i-'-iy-'iti. 

^  L'Art  de  vcrijicr  les  dates  :  Vainin-ch.  ée  ''   Orieiis  ('linxlianiis ,  c.    iflôCi.   —     Icta 

Jérusalem.  scmcior.  t.   lit,  niaii,    p.  liv,  n"  liay.  — 

'  Alberic.  ann.  121/1.  —  Sanut.  ann.  ibid.  Math.  Paris  ann.  i-i-ij,  p.  a3i;  ann.  1229. 

'  \oir  Les  Seigneurs  de  Sagette.  p.  2/17. 

'  Alberic.  ann.  laaS.  '»  Théodoric.  De  S.  Elhub.  lliig.  1.  IV. 

'  Math.  Paris,  p.  201,  aoa.  c.  v. 


728  LES  FAMILLES  D'OUTRL-MEIi. 

;iulri's  (''\iM|ii('s  lui  .niiii'iil  ('cnli'  nmir  iiressor  l'crndi  d'un  socoiirs  on  iavour  de 
la  Icrrr  saiiili'.  Matliicii  Paris'  a  insi'M'  dans  sdii  liistdiiv  la  li'tliv  du  |)a[i(;  avec 
i-rdli'  du  |ialnari-|i('.  i 

Il  ii'sisja  [niissnnuiH'iil  aux  entreprises  de  l'empereur  Frt'déric  dans 
la  li'iii'  saillie,  e(  publia,  par  ses  lettres  qu'il  addressa  au  pa|)e  el  à 
toute  la  clireslieiilé,  ses  trahisons  et  les  alliances  (ju'il  fil  avec  les  infi- 
dèles; ce  (pii  lui  attira  la  haine  de  ce  prince,  qui  se  plaignit  au  pape' 
de  sa  conduite,  et  l'accusa  d'avoir  soulevé  injustement  les  barons 
dOulie-iiier  contre  lui,  pour  satislaire  à  sa  haine  particulière.  Ce  qui 
donna  occasion  au  pape  de  le  mander  à  Rome  et  de  lui  oster  la  dignité 
de  légat  du  saint  siège  en  la  terre  sainte,  qu'il  donna  au  patriarche 
dAntiochi'.  au([uel  il  enjoiffiiil  en  cette  qualité  de  travailler  sérieuse- 
ment à  réunir  les  esprits  et  à  pacifier  tous  les  désordres  qui  causaient 
la  ruine  du  ro'vaume  de  Hiérusalem.  Ce  pati'iarche,  avec  celluv  d'Ari- 
tioche,  se  trouva  encore  présent,  à  Pérouse,  à  la  canonisation  de  sainte 
Elisal)eth^  de  Hongrie,  femme  deLouys,  landgrave  de  Thuringe,  qui 
se  fil  par  li^  pa[)e  Grégoire  1\,  lan  19.35.  Il  mourut  I  an  1289*,  le 
7*^  jour  de  septembre,  el  fui  inhumé  en  l'église  de  Hiérusalem,  près 
du  saint  sé[)nlchre. 

Apiès  son  décès,  le  clergé  d'outre-mer  esleut  pour  son  successeur  le 
cardinal  éves(pie  de  Préneste^.  [Ce  cardinal  est  Jacques  de  Vitry, 
évè(pn^  di'  Tiisculnin,  après  avoir  été  évèque  d'Acre".]  Mais  le  pape 
Grégoire  IX  ne  voulut  pas  confirmer  cette  élection,  à  cause  qu'il 
avoit  besoin  de  ci^  cardinal  poni"  d'antres  emplois.  De  sorte  que  la  li- 
berli'  avant  esté  laissée  par  le  clergé  à  Sa  Sainteté  pour  nommer  un 
patriarche, 

Giv,  évesque  de  Nantes,  fut  eslevé  par  le  pape",  en  l'an   12/10.  à 

'   Matli.  l'.iris.  p.  o.!/,.  col.  1.                ■  '   Theod.  DeS.  Eli:nb.  Ung.  I.  VIII,  c.  ix. 

'  Greg.  ]\  .  I.  III .  epist.  o'i. — Giiillelni.  '  Alheric.  ann.  i-25g.  Chron.  clini. 

Tvrii  contiiuiata  hislor:  npiid  Maitt'iie.    Im-  '    Greg'.  IX.  I.  I\  .  episf.  54.  —  liavnald. 

pliss.  coll.  t.  \,  col.  710,  c.  ann.  12/10,  11°  h-j. 

'  Greg.  I\.  1.  \  I.  epist.  65.  5a.  '  Greg.  IX.  1.  IV.  epist.  5/i. 


LES   PATlilARCHES  DE  JÉRUSALEM.  729 

cette  dignité  et  à  celle  de  h'jjat  apostolique  en  la  leirc  sainte,  pour 
exercer  cette  dernière  en  l'absence  des  légats  (pii  y  pnurrnient  estre 
envoyez  exprès.  Il  avoit  esté  premièrement  évesque  dans  la  Fouille',  et 
ayant  esté  chassé  par  l'empereur  Frédéric  en  l'an  1986,  il  se  retira 
vers  le  pape,  qui  le  lit  évesque  de  Nantes  en  Bretagne.  [Guv  paraît, 
être  le  même  que  Robert,  (|ui  suif-.] 

Robert^  prenoit  le  titre  de  patiiarclie  de  Hiérusalem  et  de  légat  du 
saint  siège,  en  l'an  1266,  comme  nous  apprennons  de  Mathieu  Paris, 
qui  rapporte  la  lettre  (pi'il  esci-ivit  aux  clergez  de  France  et  d'Angle- 
terre, pour  leur  représenter  les  nécessitez  et  les  besoins  de  la  terre 
sainte.  Il  se  trouva  en  la  même  année  au  concile  de  Lyon*.  Je  crois  que 
c'est  le  patriarche  de  Hiérusalem^  qui  vint  en  Egypte  pour  travaillei' 
à  la  délivrance  du  roy  saint  Louys,  au  (piel  temps  il  e.stoit  âgé  d'en- 
viron 80  ans. 

[Dans  ses  observations  sur  .loinviile''.  Du  Cange  croit  que  ce  pntriarclio  était 
Guv.  évêque  de  Nantes.  Nous  avons  vu  que  Guy  et  Robert  étaient  vraisembla- 
blement un  seul  et  même  personnage.  Robert  mourut  le  8  juin  laS'i.  "  Alors, 
dit  le  continuateur  français  de  Guillaume  de  Tyr,  arriva  à  Acre  Epice,  pa- 
triarche." Ce  dernier  fut-il  patriarchi'  de  Jérusalem?  C'est  ce  ([u'on  ne  saurait 
allirmcr;  cependant  la  chose  est  possible.  Il  a  pu  tenir  celte  dignité  de  la  mort 
de  Robert  à  ravénemeiif  île  Jacques  Pantaléon,  qui  eut  lieu  h'  7  décembre 
10  55^.] 

Jacques-,  surnommé  ])ar  quelques  uns  Pantaléon.  et  par  d'autres 
de  Court  palais,  archidiacre  de  Liège,  puis  évesque  de  Verdun,  natif 

'   Alberic.  ann.  ia36-i-3/ii.  '  Joinville.  p.  63.  i5/i  ;  i"é<Iit.  11"  3i.7_>,. 

"   Orieiis  cliristitmiis.  co\.  i-îh-j.  —  L'An  "  Joinville,  Oiiservat.  ]).  Oa. 

de  rcrifier  les  dates.  '   Martèiie,  Aiiij)liss.  coll.  t.  V,  col.  786  c. 

^  Math.   Paris,   ann.  i-ikl>,  p.  ti-'i'].  —  —  Orieiis  chnslianus,  c.    i-y.^j.  —  Pape- 

Cnrt.  de  Cliiimp.  de  lahibl.  du  Roi/,  p. -j-j. —  brocb,  Actii  Sanclor.  t.  III.  maii,  p.   i.vii. 

Waddiiiy^.  ann.  i-ilfj.n"^.  10.  n"  tiSS. 

*   \\a^n.  Cliniii.  helff.  \i.  -Tili.  '  io.Uoaem.  Iii  Heiirlco  ejiisc.  LewI.  c.w. 

9a 


730    '  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(le.  Tioycs,  lui  cIcm"  à  la  dignité  de  patriarche  de  Hiérusalem ',  <|uil 
posséda  juscpies  à  ce  (pi'il  fust  promeu  à  celle  de  souverain  pontife,  le 
•?9'  jour  d'aoust.  Fan  i  ■>()  i ,  sous  le  nom  d'Urbain  IV.  Estant  en  la  terre 
saint(î.  il  <'ii  lit  la  description,  de  la  (juelle  le  moine  Brocard-  s'est 
servi  en  la  sienne,  connue  encore  Adricliouie  au  théastre  de  la  terre 
sainte.  Son  épitaplie,  ([ui  se  voit  à  Pérouse,  où  il  mourut  l'an  1266^ 
fait  inenlion  des  dignitez  d'archidiacre  et  de  patriarche,  (|u'il  tint  avant 
(pio  destre  pape. 

Pierre*,  évesque  d'Aj'cu,  fut  promeu  en  l'an  1268  à  la  dignité  de 
patriarche  de  Hiérusalem  et  de  légat  du  saint  siège  en  la  terre  sainte, 
en  Arménie,  en  Cypre,  en  la  principauté  d'Antioche  et  isles  voisines. 
])ar  le  jiape  Ti-hain  IV. 

I  i\i  Pa|)cl)rnrli.  ni  Aliclici  Li>([uien,  ni  L'Art  de  vérifier  les  dates,  ne  nonuneiit 
ici  PiERRK  |)iirii)i  les  palriarclir.s  de  Jérusalem.  A  sa  plac(\  l'Orieiis  cliristianns'-', 
suivi  ])ar  L'Art  de  vérifier  les  dates,  mentionne,  comme  ayant  ('ti'-  élus  par  le 
pape,  Barthelemi  de  Bragance,  évèque  de  Némosie,  et  Humbert,  maître  général 
de  l'ordre  des  prêcheurs,  qui  tous  deux  auraient  refusé.  Les  propositions  faites 
successivement  à  ces  deux  personnages  et  ces  deux  refus  consécutifs  auront  du 
employer  un  certain  espace  de  temps  et  expli([uent  pourquoi  Guillaume,  suc- 
cesseur de  Jacques  Pantaléon,  n'aborda  au  port  d'Acre  que  le  36  septeud)re 
ia63,  ainsi  (jue  nous  l'apprenons  du  continuateur  français  de  Guillaume  de 
Tyr".J 

(il  u,L\inu;,  aussy  évesque  d'Agen,  est  qualifié  ])atriarche  de  Hiéru- 
salem. légat  du  saint  siège  et  administrateur  de  l'esglise  d'Acre,  en  un 
acte  de  l'an  1265',  au  trésor  des  chai-les  du  ro\ ,  et  en  d'autres\  11 


'  Slero.  iinii.  i-_>lii.  —  Cliraii.  iKiniiiuiii. 
ann.  13^9-  —  GcsUi  S.  Liidor.  anii.  i-.>6i. 

"  Brociinl.  In  Dcacrijil.  tcrrtr  iminitr  ■ 
p.  nj^K  édil.  Paris. 

^   Bihl.  poiitij.  |).   îîô. 

'  Ravii.  anii.  i  fliS,  i.5. 

*   Orieiis  ckrlslKiHiis ,  co\.  laâS. 

'  Mart.  Ampli.sd.  coll.  t.  V,  col.  788,  c. 


'   Layette.  (JmlUiuirs  I,  litre  11.    • 
'   Gall.  citrisl.  in  oirhicii.  arc.  n"  Sa.  — 
Tniilé  des  comtes  de  Castres,  p.  27,   dans 
(iailaiidi,  Du  Franc-alen.  p.    160,    1"  édil. 

—  Ecliard,  Script,  nrd.  jirœd.  t.  I,  p.  ^-27. 

—  r.niiiz.  Miscell.  t.  VI,  p.  35 1.  Contin.  de 
(iiiill.  de  Tyr.  Martène,  Ampliss.  coll.  t.  V, 
col.  -]h-2-']hh. 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRUSALEM.  •       731 

est  encore  parlé  de  luy  en  des  lettres  de  saint  Louys,  de  l'an  12G8. 
[Le  jour  de  Noël  12G7,  il  couronna  en  Chypre  le  roi  Hugues  IH.  Il 
mourut  en  1  270.] 

Thomas  Agni  '  {Lentmns)  [ou  de  Lei)li)i<i,  thi  nom  de  Lcoiilimii,  en 
Sicile,  sa  vHle  natale],  de  l'ordre  des  frères  prescheurs,  évesque  de 
Bethléem,  et  ensuite  archevesque  de  Cusance  en  Italie,  fut  |)rom(Mi  à 
la  dignité  de  patriarche  de  Hiérusalem^  et  de  légat  du  saint  siège  en 
la  terre  sainte,  ensendde  de  ladministratinn  de  Tesglise  d'Acre,  par  le 
pape  Grégoire  X,  l'an  127-^^.  Lue  histoire  escrite  l'an  1278  dit  ([u'il 
commença  à  venir  en  la  terre  sainte  douze  ans  après  que  le  sultan 
Bondocrad  commença  à  régner,  qui  lïit  1  an  1260*.  Il  a  escrit  la  vie 
de  saint  Pierre,  martyr,  de  l'ordre  des  frères  prescheurs^.  [Il  mourut 
en  1276  selon  Ughelli,  en  1277  selon  Bernard  Gitidoiiis,  dans  son 
catalogue  des  prélats  de  l'ordre  de  saint  Dominique''.] 

[Etienne  de  Lusignan'',  dan.s  son  catalogue  des  lionmies  illustres,  iioniiiK' 
Gi'i  DE  SuLi.i  patriarche  de  Jérusalem,  après  Thomas  de  Lentino,  on  ne  sait  sui- 
quelle  autorité. 

AiGLERius  ou  Angélus,  archevêque  de  Napies,  fut  élu  patriarche  de  Jérusalem: 
mais  cette  élection  ne  ftil  pas  approuvée  par  le  pape,  (pii  nomma  à  xa  |)la('e 
Jean  de  Vçrceil.] 

Jean,  de  Verceilles  ^,  général  de  l'ordre  des  frères  prescheurs,  fut 
créé  patriarche  de  Hiérusalem  par  le  jiape  INicolas  III,  1  an  1  278.  11  se 
déjnit  de  sa  dignité  l'année  suivante  et  se  trouva  de])uis  à  la  prise 
d'Acre  par  les  infidèles  lan  1292,  et,  y  ayant  esté  blessé  à  mort,  il  fut 

'   Hist.fr.  E.  p.  i.33.  —  Panvini.  //(  clir.  "    Sainit.  I.  lit.  part.  la.  c.  m. 

—  Wadiling.  ann.  1072.11°  11.  —  Ugtielli.  ^  Extat  ajnid  Suriuni.  99  avril  :  el  Bolaii- 

Ital.  sacra,  t.  Vil.  p.  711.  — (hieiia  cliris-  diini. 

I ia)ius.  co\.  lafii.  "   Orieus  clirisliniiiis.  coi.  i-jO-j. 

^   Rocch.  Pyrms.t.  1.  nol.  6Vc.ecc/.  p.335.  '   Orle)is  chrisliaiius.  co\.  [•^6-2. 

'  Rayn.  ann.  197a,  11°  17.  —  Echard.  "  liaynald.  ann.  1278,  11°'  ai.  80:  ami. 

t..  I.    p.   lx-3-j.  —  Papebrocli .    Acia  sancl.  ia7(),  n°  22. — Bzovius.  ami.  1379.11"  12. 

t.  111.  maii.  ]i.  lviii.  11°  2/10.  —  Martène.  — Ecliard,  t.  I.  p.  627. 
Amplisfi.  coll.  t.  V,  col.  766.  b. 

92- 


732  LES  FAMILLES  1)  OUTRE-MER.      . 

jetlé  ilaus  Mil  iia\iri',  avec  le  maistrc  il<-  THosjjital,  <>ù  fini  et  Taulre 
décédèreiil  sur  la  mer.  Walsingham'  et  Nicolas  Trivet-  disent  formel- 
lement (ine  ce  patiiarche  avoit  esté  de  l'ordre  des  frères  prescheurs,  et 
ne  laissent  pas  de  lin  (Ioiiihm'  le  (ilre  de  patriarche,  qnoyquil  enst 
résigné  celle  dignité. 

[Tout  ce  <jue  Du  Gange  vient  de  dire  de  Jean  de  Verceil,  à  partir  de  ces 
mots  :  et  se  troitm  depuis,  etc.  jusqu'à  la  fin  du  paragraphe,  s'applique  à  Mcolas 
(le  Hanapes,  dont  le  nom  suivra  l)ienlôt.  t)uant  à  Jean  de  Verceil \  Etienne  de 
Salanhac  et  Bernard  Guidoiiis,  cités  par  Kcliard  et  puhliés  en  partie  par  Mar- 
lène,  (lisciil  positivement  ipi'il  refusa  en  i  278  le  patriarchat  de  Jérusalem,  ipii 
lui  était  conféré  par  le  pape  Nicolas  111;  ce  pape  l'avait  pressé  d'accepter  par 
une  lettre  du  1"  octohre  1278'':  mais  Jean  ayant  insisté  pour  n'être  point 
chart^é  de  cette  fonction,  le  ])ape  l'en  exempta  par  un  hrcf  du  k  février  1279 
(pie  mentionne  Bzovius.  11  mourut  dans  le  couvent  des  frères  prêcheurs  de 
Montpellier,  le  3o  novemhre  1288.  après  avoir  été  maître  ou  général  de 
l'ordre  pendant  près  de  vingt  ans^  C'est  ce  que  confirment  deux  courtes  his- 
toires de  l'ordre  des  frères  prêcheurs  puhliées  par  Martène''.  La  seconde  ajoute 
(pie.  tandis  que  Jean  de  Verceil  s'acquittait  au  delà  des  monts,  c'esl-à-diic  en 
France,  de  légations  importantes  dont  l'avait  chargé  le  pape,  il  fut  (-iu  pape 
lui-mêm('  parles  cardinaux:  mais  ([u'il  mourut  à  Montpellier  en  i28'i,  avant 
([u'il  eût  eu  nouvelle  de  celte  élection.  Plus  loin,  l'auteur  de  cette  chronique' 
croit  que  r(''lection  avait  eu  lieu  avant  celle  de  Martin  IV  en  1281.  Le  silence 
des  autres  historiens  sur  ce  fait  doit  nous  empêcher  d'attacher  heaucoup  d'im- 
portance à  ces  deux  assertions,  d'ailleurs  contradictoires,  d'un  auteur  anonyme.] 

Elye  fui  eslevé  à  la  dignité  de  patriarche  de  Hiénisalem.  en  suite 
de  la  desmission  de  Jean,  parle  pape  Nicolas  III.  en  1  an   1279'^ 


ar- 


'   Ualsiii'jli.  Il)  l'dit.  priin.  p.  .'>:).  '   llrcrissima  liUt.  onl.  prœd.  apdd  M 

'   iSicol.  Trivett.  ann.  1291.  (ènc,  Ampliss.  coll.  t.  VI.  c.  ?>ho. 

'   Qufîtif  et  Eckhard,  Sciiplor.  uni.  prœd.  "  Brecls.iima  liist.  nnl.  prœd.  apud  Mar- 

I.  l.  p. -21  i,a. —  lt(iriiardGuidoiiis,Ii'/;c//«<  l(''ne,  Ampliss.  coll.  col  364.  d. 

de  magislr.  ord.  prœd.  apud  Martène.  Am-  '   lireri-sima  liisl.  onl.  prœd.  apud  \lai- 

pllss.  coll.  t.  \  1.  col.  ^oS-iog.  —  Ilisl.  llll.  lèiie.  Ampliss.  coll.  col.  070. 

de  la  France,  l.  XIX .  p.  385.  '  Raynald.  ann.  1  -^79 ,  n°  '17.  —  Echard , 


'  Rayn.  ami.  i-j78.— Bzov.  ann.  1379- 


io- 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRUSALEM.  '        733 

[Elïe,  selon  Cavalier,  aurait  eu  pour  successeur  immédiat  Palmehius',  de 
Gubio,  de  l'ordre  des  frères  prêcheurs,  mort  presque  aussitôt  après  sou  éléva- 
tion, en  1279.  Mais  Bzovius-,  qui  mentionne  Palinerius  avec  élojje,  ne  parle 
pas  de  son  patriarchat. 

Elye,  ainsi  que  son  prédécesseur,  Thomas  de  Lentino,  reçut,  avec  le  pa- 
triarchat de  Jérusalem,  l'administration  de  l'i'jflise  d'Acre,  comme  le  prouve 
une  lettre  de  Nicolas  IV,  du  00  avril  1  288,  citée  par  Papebrocli^.  Cette  lettre, 
nommant  Elye  comme  le  dernier  des  prédécesseurs  de  .\icolas  de  Hanapes. 
auquel  elle  est  adressée,  fait  supposer  qu'Elye  vécut  jusfpi'en  i^St'.I 

Nicolas^  |  de  Hanapes,  de  lordi-e  des  frères  prêcheurs  |  fut  créé,  en 
l'an  1-288  [3o  avril],  patriarche  de  Hiérusalem  pai-  le  iru'sme  pape*^, 
qui  Iny  donna  encore  l'administration  de  l'esglise  d'Acre',  ])onr  lors 
vacante,  jusques  à  ce  que  l'esglise  de  Hiérusalem  eust  recouvré  ses 
biens.  .  . 

[C'est  lui,  comme  l'avait  pensé  d'abord  Du  (iaujfe  (ainsi  tpi'on  le  voit  par 
les  corrections  de  son  manuscrit),  qui  était  le  patriarche  de  Jérusalem,  rési- 
dant en  la  ville  d'Acre,  au  moment  du  siège  et  de  la  prise  de  cette  dernière 
ville.  Et  c'est  à  lui  que  doit  se  rapporter  ce  qui  a  été  dit  plus  haut  de  Jean  de 
Verceil.  Il  est  à  remarquer  que  l'auteur  anonyme  *  de  la  relation  de  la  prise 
d'Acre,  publiée  par  Martène,  (pii  donne  tant  de  détails  sur  ce  patriarche,  ni 
Zantfliet'',  abréviateur  de  ce  récit  dans  sa  chroni(pje,  ne  le  nomment  nulle  part . 
non  plus  que  Nicolas  Trivet'",  Guillaume  de  Nanjjis"  et  Marin  Sanudo'-.  Toute- 
fois, d'après  le  témoignage  formel  de  Bernard  Guidonis^^,  de  Laurent  Pignon 
et  d'autres  autorités  réunies  par  Echard  dans  l'article  de  Nicolas  de  Hanapes, 

'   (îaiies,  dominic.  1.  I,  p.  ;itj,  11°  98.  —  '   Orieiis  chrktinmis,  t.  III,  col.   iafj:2. 

Oriem  cliiistimiis .  col.  irîGa.  '  De  c.tcidio  urhis  Acoriis ,  apiul  Vlartène. 

-  Bzov.  ami.  i-iJÇ),  n"  10.  Ampliss.  coll.  t.  V,  c.  757-786. 

'  Acta    saiicl.     1.    m,    inaii,     p.     lviii.  '  Zaïilllicl,  cliron.  /l///y)/m-.  co//.  c.  i-jS- 


2 


io. 


1-39. 


*  Acla  sancl.  l.  III,  niaii,  p.  i.ix,  a,  b  ,  '"  Nie.  Trivel.  (Jiroii.  ami.   i-.uji.  Apiid 

n°  a/ii.  Uachery,  Spicit.  t.  VIII,  p.  658. 

'  Rayiialil.  aiin.  1-288,  n°  /i  i .  "  Guill.  de  Nang.  Cliroii.  ami.  1290. 

°  Papeiii'ouli,   Acta  sancl.   l.    III,    iiiaii.  ''   .Vlar.  Sanut.  I.  III.  part.  .\ii,  c.  -j  i. 

p.  Lix,  II'  nh'i.  "  Echard.  t.  I,  p.  h-i-i  et  h-i-^. 


734  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

cil  examinant  avec  soin  la  liste  des  patriarches  de  Jérusalem  à  cette  époque, 
(lui  se  IriiuNc  au  iiii'iiic  endroit  et,  sauf  un  seul  nom.  s'accorde  avec  celle  de 
Du  (ianj'c.  inconnue  à  Kcliard.  on  ne  j)cul  doiili'r  (jue  le  patriarche  de  Jéru- 
salem (pii  inonira  tant  de  coura!;e  et  de  di'vouement  pendant  le  siéjje  et  au 
moment  de  la  |)rise  de  ce  dernier  rempart  des  chrétiens  en  Orient,  qui,  hlessé, 
entraîné  malffn''  lui  hors  d'une  ville  envahie  de  toutes  parts,  périt  victime  de  sa 
chanté  en  voulant  sauver  le  |)lus  grand  iiomhre  possible  de  chrétiens  fugitifs, 
ne  soit  Nicolas  de  Hanapes,  ainsi  ipie  l'ont  admis,  ;i|irès  les  recherches  les 
plus  consciencieuses,  le  biographe  érudit  et  intelligent  des  écrivains  de  l'ordre 
de  Saint-Domini(|ue',  les  auteurs  de  L'Art  tle  n'rijier  les  dalcn-  et  le  savant  si 
éclairé  au(piel  nous  devons  l'article  de  Nicolas  de  Hanapes  dans  l'Histoire  litté- 
raire de  la  France-'.] 

Raoi:i.  de  (iraiiclvilleS  de  Tordre  des  frères  presclieiirs,  fut  sacré 
patriarche  de  lliériisaleiii  à  Paris,  par  le  commandement  du  pape  saint 
(lélestin,  et  dejniys  desgradé  par  le  pape  Boniface  ^  111,  l'an  i  -u)/!. 

[Bernard  Giiiihim^  l'ail  mourir  llaoul  en  i3o/i.  après  di\  ans  de  |iontilic:il. 
Jean  de  Saint-Victor,  dans  son  Mémorial,  et  Guillaume  de  Nangis,  dans  sa 
Chronique,  disent  seulement  qu'il  fut  déposé  par  le  pa[)e  Boniface  VIH.  En 
combinant  ces  (Iil1erent<'s  données  et  (fan Ires  encore,  Echard  ■',  dans  l'article 
de  Nicolas  de  Hanapes,  en  conclut  (pie  Baoul  fut,  en  eiVet,  déposé  par  Boni- 
face,  mais  que,  très-probablement,  il  fut  peu  après  rétabli  par  le  même  pape 
dans  sa  première  dignité.  L'état  des  aflaires  ne  permit  pas  qu'il  songeât  à  jiasser 
en  Orient. 

Si  l'on  en  croit  le  chanoine  de  Saint-\'ictor.  Raoul  était  originaire  de  Gran- 
ville,  en  Normandie,  dans  le  Cotentin;  tandis  (pie  Bernard  Guidunis  assure 
qu'il  était  Bourguignon.] 

Landulfe  ■  fui  fait  [latriarclie  de  Hiériisalem  par  le  pape  Boniface  V 111 . 
l'an  1^9^). 

'   l']cli;iril.  l.  1.  l).  i-J'J ,  ia".  Oc/chs  f/((7s/(Vm/«,  t.  III.  col.   i-j63. — 

-  L'An  lie  vèrijkr  lesdnles:  l'alriarcli.  de  l'apelji'ocli,  Actasanc(.  t.  III,  maii,  p.  lxix, 

Jérusalem.  u"  ay-i. 

'  Hist.liltér.de  laFniiirc.  I.XX.p.  ."ji.yS.  "   Eclinrd.  t.  I.  p.  !^•^h. 

"   Chrou.  \iin/riiann.  i-igi.  —  Ecluiid.  '   Hnuiakl.  lagô,/!». 

t.  1,  p.  iay. 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRUSALEM.  '        735 

[Ecliard'  no  mentionne  pas  ce  patriarche,  (jui  peut  avoir  rlr  norniné  après 
Ja  déposition  de  Raoul:  iH  il  ailirme,  peul-èli-e  sans  autorités  sullisaiiles,  (luc 
Bonifacc  VIII  ne  nomma  personne  à  la  ])lace  de  ce  dernier.  Il  l'sl  permis  de 
croire  que  c'est  après  la  mort  ou  la  d('mission  de  Landulfe  f|ue  le  tilre  de  pa- 
triarche aura  été  rendu  à  Raoul  de  Grandville.  Selon  ÏOrten.i  christianus-, 
Landulfe  n'est  autre  que  Rodulfe  ou  Raoul.] 

Antoink  Beak  ou  Beck',  éves(|ue  de  Dniieline,  en  Anj^ieierre,  lut 
«réé  patriarche  de  Hiérusalein  par  le  pape  Clément  V,  l'an  i3o5.  H 
mourut  l'an  i3i  i,  le  •28'^^  jour  de  niay. 

PiEHRï  RK  Plaine  Chas.sagne\  évestpie  de  Rliodez,  de  l'ordre  des 
frères  mineui's,  l'ut  créé  par  le  pape  Clément  \^  après  le  décez  de 
l'évesque  de  Dunelme.  j)atriarche  de  Hiérusalem  et  légat  du  saint 
siège''.  11  l'ut  aussy  administrateur  de  l'esglise  de  Nicossie\  au  royaume 
■de  Cypre,  counne  j'apprends  de  divers  litres  originaux  de  la  chambre 
d.es  comptes  de  Paris,  de  l'an  i3i(3*.  11  ni'  laissa  pas  de  conservei-  la 
qualité  d'évesfjue  de  Rhodez. 

Pierre",  chanoine  de  Nicossie,  l'ut  eslevé  à  la  inesme  dignité,  après 
1«  décès  de  l'évesque  de  Rhodez,  par  le  pape  Jean  Wll'",  au  mois  de 
Juin,  l'an  1822.  [Il  mourut  en  iSsi.  Papebroch  ne  mentionne  pas  ce 
patriarche.] 

Ravmom)",  de  l'ordre  des  l'rères  prescheuiç,  succéda  en  cette  dignité 


'  Ectianl,  t.  1.  p.  '(2.'). 

-   Orieiis  diristiaiuis,  t.  III,  col.  12G3. 

'  Malh.  Westm.  nnn.  i.3o5. — Walsingh, 
j).  90,  gS.  — Godwin,  fii  episc.  Ihinrlni. — 
Raynald.  ann.  i3o6.  n"  li.  —  Mnnmt.tm- 
glic.  t.  II.  p.  995.  —  Echai'd,  1. 1.  p.  iay. 

—  Oriens  cliristianus ,   l.   III,  col.    laO/i. 

—  Papebroch,  AcUi  sniict.  I.  III.  niaii , 
p.  Lxx ,  11°  9.-]^.  —  Pils.  Scrijil.  iiii/ji.  ap))cn(l. 
p.  825. 

*  Wadding. ann.i3o9,n°  1  i-!;ann.  iSaS. 
Il'  1 8.  —  Sammarth.  In  Episc.  Ihiilien. 


'  CIcnieiil  V.  Regist.  épist.  738. 

''  Rayiiidd.  ann.  1 3 1  A  ,  11"  1  •>  ;  ann.  i  3 1  1 . 
Il"  \-]h. 

'  Papebroch,  Actd  siincl.  t.  III,  p.  L\\. 
n°  -îyS.  —  Orieiis  christiim.  t.  III .  coi.  1  56/1. 

"  Titres  de  Bourbon.  Grill,  dlirisi.  — 
Dachcry,  Spicil.  t.  VIII,  p.  ;>7(i. 

'  Raynald.  ann.  iSaa,  n°  /i(i;  ann.  i3a3. 
n"  1  3  ;  ann.  i3a6  ,  n°  44. 

'"   Oviciis  chvhtiamix,  t.  III,  col.  i->().5. 

"  Raynald.  ann  i324  ,  n°  44  ;  ann.  i3a8. 
n°  -28. 


ise> 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


après  lo  dècez  do  ricirc,  à  la  quelli'  il  lui  proinou  par  le  pape 
Jean  XXII,  qui  luy  donna  l'administration  de  l'esglise  de  Nicossie, 
pour  sa  subsistance,  Fan  loai  '.  11  décéda  en  Cypre,  l'an  iS^S-. 

Pierre  de  la  Pâli',  du  mcsme  ordre,  personnage  sçavant,  fut  créé 
en  l'an  i3a()  patriardie  de  Hiérusalem  et  administrateur  de  l'esglise 
de  Nemocie. 

IPiiTre",  ayant  quitté  l'administration  de  l'église  de  Néniosie,  fut  nommé 
évéqiic  de  (Jotiserans.  en  conservant  le  titre  de  patriarche  de  Jérusalem  \  ce 
que  prouve  un  statut  de  l'an  iSSy,  mentionné  par  Ecliard''.  11  mourut  le 
3i  janvier  i  3/i2.] 

Elve  de  Nabi!nallis\  natif  de  Guyenne,  de  l'ordre  des  frères  mineurs, 
archevesque  de  Nicossie,  fut  eslevé  à  la  dignité  de  patriarche  de  Hié- 
rusalem après  le  décès  de  Pierre,  l'an  i  0/4-2  [le  12  juillet],  par  le  pape 
Clément  VI.  et  en  suite  à  celle  de  cardinal  du  titre  de  Saint-Vitale  H 
ne  laissa  pas  de  retenir  l'esglise  de  Nicossie.  Le  pape  Urbain  V  le  créa 
évesque  d'Ostie  et  de  Veliterne.  Il  mourut  le  k"  jour  d'octobre,  l'an 
1367. 

Guillaume  AM1CI^  évesque  de  Chartres,  et  depuys  archevesque  d'Âix, 
estoit  patriarche  de  Hiérusalem,  l'an  i35i  '"  [comme  ou  le  voit  par 
une  lettre  de  Clément  YI  du  -2-2  septembre  de  cette  année].  Il  mourut 
le  9''  de  juin,  l'an  i36o. 


'  EclianL  So-ipl.  onl.prn'd.  t.  L  ]i.  .)()!. 
—  Orioiis  clirisliaiius,  t.  III,  col.  i  aOô. 

•  Papebroch,  Acla  smtct.  t.  III.  maii. 
p.  Lxx  ,  11°  273. 

'  Raynald.  ann.  iSag-g-'i.  Illxt.  de  Cons- 
tant. 1.  VIII,  11°  11,  p.  270.  —  Continuât, 
de  Guill.  de  Nangis,  ann.  i-îag;  édit.  Gé- 
raud,  t.  II .  p.  108. 

*  Papebroch,  Acta  snncl.  t.  111.  maii. 
p.  i,xx,  n"  273,  27^,  275. 


'  Oricii-s  cliristidiiii.s.  I.  lil.  roi.  12G5. 
12()6. 

''   Ediard.  Script,  onl.  pra-d.  t.  I.  p.  Go6. 

'  Wadding.  ann.  i  3ia,n°-  h,  5. —  Oriens 
chrislianiis .  t.  III,  col.   126I). 

'   Frison.  In  Grill,  pnrpiir. 

'  Wadding.  ann.  i35i,  n°  3.  —  Sam- 
niartli.  Gall.  christ. 

'"  Raynald.  ann.  i35i.  n"  19,  20.  — 
Oricnfi  cliristiaiiiis ,  t.  III.  col.  1267. 


LES  PATRIARCHES  DE  JÉRUSALEM.  7.!7 

Glillaume  de  la  Garde',  arcliovesque  d'Arlos,  fut  après  luv  [jatiiaiclii' 
de  Hit^rusalem.  [Il  ii  est  [)as  meiitioiuié  dans  l"0/v^«,s  rhrlftlitunis.^ 


Philippe  de  Cabassole-,  <^vesque  de  Cavailloii,  lut  proincii  à  la  di- 
gnité de  patriarche  de  Hiérusaleni  pai'  le  pape  Urbain  V,  Taii  \'.U)i]. 
Il  lut  depuys  cardinal.  [11  mourut  à  Pénuise  eu  1372.J 

I  Gi  U.LAUME  Militis  d'Angers,  di-  l'ordre  des  jirèciieurs,  fut  élevé  [)ar  Urbain  \ 
an  |)atnarchat  de  Jérusalem,  le  -jg  juin  i36f).  Il  mourut  en  il]-]'i.  (j'esl  li' 
(lerniiT  haliianiie  de  Jérusalem  dont  fasse  uicnfion  ïOrwns  clirisli(iiuis'^.\ 

'    Gnll.  clirinl.  ■   Oricns  rhri'^l.  I.  III.  roi.  laii/.   i-Hi.S. 

^   Wadding.  uun.  iSliC).  ii°   18.  —  (ioll.  '   Orieiis   cluisi.   t.    111.    col.    latJS.  — 

chrisl.  Ecliant.  .SV»7//^  ord.  prœd.l.  I,  |i.  l'>-'-'>.  li-'i. 


93 


LES  PATIUAnCHES   D'ANTIOCHE. 


Les  d'oisez  s  estant  rendus  maistres  de  la  ville  d'Antioclie,  le  3^  jour 
de  juin  l'an  de  N.  S.  1098,  ils  y  trouvèrent  Jean,  patriarche  grec', 
qui  avoit  soufl'ert  beaucoup  de  persécutions,  durant  que  celte  place 
appartenoit  aux  infidèles;  et  parce  que  les  canons  ne  souffrent  pas 
qu'une  inesme  esglise  soit  soumise  à  deux  dillérents  chefs,  ils  ne  vou- 
lurent pas  procéder  à  l'élection  d'aucun  patriarche  latin,  et  laissèrent 
le  patriarche  grec  en  la  possession  de  sa  dignité.  Mais  le  prélat  se 
lassant  de  vivre  parmy  les  latins,  à  cause  de  la  dillérence  des  rits  et 
des  coutumes  des  deux  esglises;  ou,  selon  Orderic  Vital,  s'apercevant 
de  la  défiance  que  les  François  avoient  de  luy,lui  imputant  de  vouloir 
rendre  la  place  à  l'enqjereur  Alexis,  se  relira  dans  un  désert,  ou,  sui- 
vant Guillaume  de  Tyr,  à  (lonslantinople,  deux  ans  après.  Ce  fut  alors 
que  le  clergé  et  le  peuple  d'Antioche  s'assemblèrent  poui'  l'élection 
d  un  patriarche. 

Ber>ard,  évesque  d'Arias,  fut  promu  à  cette  dignité'.  11  estoilnatif  de 
la  ville  de  Valence  en  Daupliiné,  et  avoit  accompagné  l'évesque  du 
Puy  en  qualité  de  son  chappellain  au  voyage  d'outre-mer.  11  se  trouva 
avec  le  prince  Boëmond,  Baudouin  comte  d'Edesse,  et  autres  barons,  au 
siège  de  Carres,  ville  voisine  de  celle  d'Edesse^  Daimbert,'le  patriar- 
che de  Hiérusalem,  qui  avoit  esté  chassé  de  son  église,  et  s'estoit  ré- 
fugié à  Antioche  près  du  prince  et  de  Bernard,  y  estoit  pareillement.  11 

'   Willpliims  Tyr.  I.  VI,  c.  vMii.  —   VIb.  '  Willelmus  Tyr,  I.  VI,  c.  .wiii.  —  Orde- 

Vquensis.  I.  V.  r.  i.  — Ordoiif  Vital.  I.  X.         lic  Vital,  1.  X,  p.  796. 
|j,  -al).  '   \\  ill''lriiiis  Tvr.  1.  X .  c.  xxv.  xxix.  \.\\. 

93. 


760  LES  FAMILLES  D'OLiTRE-MER. 

L'iil  ciisiiitc  (juclques  dilTérens  avec  Gibelin,  piilriaiclio  de  Iliéru.siili'in '. 
[Muir  les  villes  dépendaiiles  de  son  esglise,  (luc  le  pape  Pasclial  avuit 
accordées  à  Gibelin.  Le  prince  Roger  ayant  esté  tué  pai'  les  Sarrazins-, 
il  conserva  et  garda  la  ville  d'Aiitiocbe  contre  leurs  insultes  =*.  Enfin  il 
mourut  Tort  âgé,  après  l'an  i  i3ù,  qui  estoitl'an  35''  de  sa  promotion, 
comme  on  i-ecueille  du  cartulaire  des  bospitaliers  de  .Manoscjue*.  Guil- 
laume de  Tyr  dit  qu'il  mourut  l'an  36  de  son  pontificat,  et  ainsy  il 
laul  rappoiter  son  decez  à  l'an  i  i  35  ^  11  lui  donne  l'éloge  d'avoir  esté 
(le  bonne  vie,  et  craignant  Dieu.  Orderic  VitaP'  le  blâme  ])our  son 
avarice  et  son  bumeur  allière,  qui  le  firent  bair  de  ses  peuples.  Il 
ajoute  qu'il  estoit  évesque  de  Maschenie,  lorsqu'il  fut  fait  patriarcbe. 

[On  voit,  [)ar  la  suite,  des  faits  rapportés  ci-dessus,  que  Bernard  était  resté 
paisible  possesseur  du  siège  palriarchal  d'Antiochc',  nonobstant  une  clause 
(In  traité  cnncln  en  i  i  0(S  entre  Boéniond  et  l'em])ereur  Alexis  Comm'^ne,  par 
laquelle  le  patriarche  d'Antidclie  devait  être  désormais  dn  rit  grec.  Il  pnniîl 
que  cette  clause  ne  fut  jamais  exécutée.] 

Les  bistoires  de  Siene**  rapportent  en  cet  endroit,  sans  aucun  fon- 
dement, (pi'iin  noble  sienois,  qu'ils  appellent  .SWîw^^'hms  de  Salcmbetm. 
fut  le  premier  qui  escalada  la  ville  d'Aiitiocbe,  et  ([u'en  ayant  esté  éleu 
])remier  patriarcbe,  il  mourut  en  cette  (bgnité,  où  il  vécut  saintement, 
et  fut  inbumé  dans  l'esolise  de  Saint-Pierre.  Tout  cella  est  contraire  à  ce 
que  les  bistoires  de  ces  temps  là  escrivenl,  aussy  bien  que  ce  cpie  Roc- 
cbo  Pirro  "  rapporte  d'un  Henry,  (|u"il  dil  avoir  esté  premier  patriarcbe 
d'Antiocbe. 

Raoul '^  aicbevesque  de  Mainistre,  iiatit  de  Domfronl  en  Noi'man- 

'   VVillelmus  Tyr.  1.  II.  c.  wviii.  '  Aiin.  Coiiinen.  Alerw,l.\.\U\ .  p.  lii.). 

-  Orderic  Vital,!.  II,  p.  8a5.  — (îauler,  —  Orieiis  clirislimi.  t.  111.  col.  787,  1  i5;j. 

De  Bcllo  Antiochem ,  p.  /1.57.  1 1 54.  —  L'Art  de  vérijier  les  dnte^,  Patriar- 

'  Orderic  Vital,  1.  X.  —  Willeliiiiis  Tyr.         ches  d'Antinclie. 

i.  XIV,  c.  X.  *  Thomasius.    I.    III,    IIIsl.    Senens.  — 

"   Cnrt.  lie  MtiHOsfj.  Ughell.  Iii  Arcliicp.  Sciions. 

^  Wiilelnius  Tyr.  1.  XIV,  c.  x.  '  Rocch.Pirr. //<  .Vo/.  eccl.  Miiuir.  |).54o. 

"  Ordf^ric  Vital.  1.  X.  p.  7()7.  '"  WilN^lmiis  Tyr.  1.  XIV,  c,  \. 


LES   IMÏlil ARCHES  D  ANTIOCHE.  ■        741 

(lie,  fut  élevé  à  la  difjnilé  de  patriarclie  d'Anlioche  par  la  laction  du 
peuple,  (findis  que  les  archevesques,  les  évesques  et  le  clei-gé  estoicnt 
assemblez  dans  le  palais  patriarcal  pour  procéder  à  rélectioii,  et  fut 
conduit  à  l'esglise,  où  il  prit  possession  de  la  cliaire  de  Saint-Pierre,  s'es- 
tant  l'evestu  hiy-mesme  du  paUiiwi,  au  préjudice  de  l'autorité  du  saint 
siège  de  Rome.  Ce  qui  causa  une  grande  division  dans  l'esglise  d'An- 
tioche,  plusieurs  de  ses  sutTragans  refusant  de  lui  obéir.  Mais  comme 
H  estoit  de  condition,  et  né  de  famille  de  chevaliers,  magnifique,  li- 
béral et  bienvenu  des  barons  et  du  peuple,  personne  n'osa  s'opposer 
ouvertement  à  son  élection  ;  et  avec  le  temps  il  attira  à  son  party  la 
plus  grande  partie  des  éves(|ues.  11  eust  pu  jouir  paisiblement  de  cette 
dignité,  s'il  ne  se  fust  attiré  par  son  ambition  et  le  désir  de  posséder 
des  biens  la  haine  du  clergé  et  des  chanoines  d'Antioche,  dont  il  en- 
vahit les  possessions,  et  par  les  rigueurs  qu'il  exerça  contre  aucuns 
d'eux,  qui  le  déférèrent  au  pa|)e,  lequel  il  fut  obligé  d'aller  trouver  à 
Rome'.  11  lit  néantmoins  si  bien  ses  alïaires,  qu'ayant  remis  le  palliiiDi 
qu'il  avoit  usurpé  de  son  autorité,  le  pape  l'en  revestit  d'un  autre,  et 
le  renvoya  en  son  esglise,  avec  Pierre,  arclievesque  de  Lyon,  légat  du 
saint  siège,  pour  examiner  les  accusations  qui  avoient  esté  faites  contre 
lui.  Le  légat  estant  décédé  incontinent  a])i'ès  son  arrivée,  ses  ennemis 
firenttant  que  le  pape  y  envoya  au  même  elTet  Alberic,  évesque  d'Ostie, 
qui  convoqua  tout  le  clergé  de  la  teri'e  sainte  à  Antioche,  le  dernier 
jour  de  décendji-e  [novembi'e],  l'an  i  i/i-3  [  i  i /i  i ,  selon  L'.irl  de  véri- 
jirr  1rs  flaira j,  et  sur  le  refus  que  le  patriarche  Raoul  fit  de  se  trouver 
à  cette  assemblée,  il  l'excommunia;  et  aydé  de  la  faveur  du  prince 
Raymond,  qui  estoit  aussy  bandé  contre  lui,  il  l'obligea,  par  force,  de 
résigner  l'anneau  et  la  croix;  puis  le  fit  enfermer  dans  un  monastère 
voisin.  Quelque  tem|)s  après,  ayant  esté  mis  en  liberté  par  l'autorité 
du  saint  siège,  comme  il  s'acbeminoit  pour  allei'  à  Rome,  il  fut  empoi- 
sonné, sans  que  l'histoire  ail  l'emarqué  par  (pii  le  poison  lui  l'ut  donné. 
Guillaume  de  Tyr-,  qui  dit  avoir  veu  ce  patriarche,  estant  jeune, 
])arle  am])lement  de  ses  bonnes  et  mauvaises  qualitez. 

'    Willflimis  Tvr.  1.  XV.  c.  \ii.  mii.  \iv.  \v.  wi.  xmi. —  '   \\  illplimi';  Tvr.  I    W.  c.  wii. 


e 


7'i2  LKS  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

\nii;in  (m  Amaliuc ',  natif  (le  Limoges,  neveu  de  l'ieire  Annoin,  chas- 
t((llain  et  capitaine  du  chaslcau  d'Antiociie,  <|iii  avoit  esté  fait  doyen 
d'Antioche  par  le  patriarche  liaoni,  fui  élevé  par  le  clergé  à  la  cliaii' 
palriarchale  de  la  mesme  ville,  par  la  faveur  du  prince  Raymond,  et 
les  pratiques  d'Arnioin,  qui  eniploia  des  largesses  immenses  pour  cor- 
rompre les  évesques.  G'estoit  un  personna;;e  qui  n'avoit  aucunes  lettres, 
et  qui  estoit  d'une  vie  un  peu  licentieuse^.  11  eut  un  grand  dillérend 
avec  Renaud  de  Chastillon,  (|ui  avoit  espousé  la  princesse  Constance, 
après  le  décès  du  prince  Raymond  de  Poitiers,  (le  mariage  s'estant  fait 
contre  le  consentement  du  patriarche,  iininiitié  se  couva  entre  eux, 
tant  que  Renaud,  ensuite  de  quelques  discours  tenus  par  Aymery.  le 
fit  prendre  et  l'enferma  dans  le  cliasteau  de  la  ville,  où  il  le  traitta  avec 
toute  sorte  d'indignité.  Cinnamus^  dit  que  c'estoit  pour  avoir  ses  tré- 
sors. Baudouin  111,  roy  de  Hiérusalem,  ayant  eu  avis  de  ces  excès  com- 
mis par  le  prince  en  la  pei'sonne  du  patriarche,  l'en  reprit  aigrement, 
et  luy  dépescha,  en  l'an  1 1  5/i ,  Frédéric,  archevesque  d'Acre,  et  Raoul, 
son  chancelier,  pour  faire  en  sorte  qu'd  le  reniist  en  liberté;  ce  qu  il  ti(. 
Mais  le  patriarche,  se  retirant  d'Antioche,  vint  trouver  le  roy  dans 
Hiérusalem,  où  il  demeura  quelques  années \  H  est  probable  qu'il  se 
retira,  sur  ce  que,  parle  traité  que  Renaud  fil  avec  l'empei-eur  Ma- 
nuel, il  s'obligea  de  recevoir  un  patriarche  grec  qui  lui  seroit  envoyé 
par  lui,  quoy  qu'il  y  ait  lieu  de  douter  que  cet  article  ait  eu  effet,  non 
plus  que  cellui  du  traitté  qui  fut  fait.  Tan  i  107,  entre  Alexis,  ayeul  de 
Manuel,  et  Boëmond  ^''^  par  lequel  ce  prince  accorda  à  Alexis  de  rece- 
voir à  Antioche  un  patriarche  grec  qui  lui  seroit  envoyé  par  cet  empe- 
reur, et  que  le  patriar,clie  latin  seroit  tenu  de  lui  céder  la  place  ^. 

Amalric,   qui  avoit  esté  éleu  patriarche   de  Hiérusalem \  nestanl 

'   Willolnuis  Tyi-.  1.  XV,  c.  xvi,  xviii.  —  '  Cinnainus,  I.  IV,  p.   197,  20t.  aoa 

(Àirtuliiriidn  S.  Scinilc.  Aux  preuves  de  l'Hist.  i  "  éà'd. 
des  Chdsidigii.  j).  38.  '  Aiin.  Comn.  i.  Mil.  p.  ii.i. 

'  WillelniusTyr.  i.  WllI,  c.  1.  '  Ann.  Comn.  1.  \1II,  p.  il.!. 

Ciniiamus,  L  IV.  |i.  Kjy.   joi,   âoa;  '   W  illeliiius  Tyr.  I.  WIII.  c.  wii. 

1"  eilit. 


LES  inTUlARCHES  D'ANTIOGHE.  '        làB 

|»as  encore  sacré,  le  pali'iarclio  d'Antioche  lui  clioisy  par  le  iiie.sii)e  i(i\ 
pour  faire  les  cérémonies  de  ses  espousailles  avec  la  reyne  Tliéodoia 
Gommène,  laquelle  il  couronna  pareillemeiil '.  nuel([ue  [eni[»s  apiès. 
sçavoir  l'an  i  180,  il  luy  survint  un  grand  dillérend  avec  le  piiiice  Boé- 
mond  III,  au  sujet  de  son  mariage  avec  Siljylle,  rjuM  avoit  (>spousée  sa 
femme  Théodora  estant  encore  vivante.  Car  ayant  excommunié  ce 
prince,  il  fut  assiégé  par  lui  dans  un  fort  chasteau  qui  appartenoit  à  son 
esglise.  H  vivoit  encore  Tan  1186,  comme  on  recueille  du  cartnlaire  de 
Manosque'-  [et  même  encore  en  1  187,  connue  on  le  verra  plus  hasj. 
H  est  fait  mention  de  ce  patriarche  dans  une  inscri[»tion  latine  à  demy 
effacée,  qui  se  lit  encore  en  la  cliapellc  du  mont  de  Calvaiie,  au  des- 
sous d'une  corniche  que  jay  représenté(>  en  une  dissertation  sur  l'his- 
toire du  sire  de  Joinville.  (Juelques  auteurs^  luy  attribuent  l'origine  et 
l'aggrandisseraent  de  l'ordre  des  Carmes. 

[Après  la  défaite  de  Tiliériade,  en  1  187  ",  Aiiuerv  écrivit  une  lettre  à  Henri  II. 
roi  d'An/jlcIerre,  pour  solliciter  ries  secours  en  faveur  de  la  terre  sainte.  Le 
roi  promit  d'envoyer  des  renforts  considérables  et  de  venir  iui-ménie  en  Pales- 
tine. Tout  se  borna  à  ces  plaintos  et  à  ces  promesses.  Ces  deux  lettres  nous  ont 
été  conservées  par  Benoît  de  Peterborourgb  ^.  Ainiery  mourut  dans  la  même 
année,  au  mois  de  septembre.  C'est  ;i  lui  que  s'adresse  une  lellri'  de  Hugues 
Etberiou,  son  ami,  qui  lui  envoyait  un  livre  de  sa  composition  sur  la  Procession 
(lu  Stiint-Esprit.  Aimery  le  remercia  par  une  autre  lettre  en  le  priant  d'accepter 
une  coupe  d'argent.  Ces  deux  lettres  ont  été  publiées  par  Martene  '\  d'après 
un  manuscrit  de  Clairvaux.  Quant  à  l'inscription  pimr  bKptellc  Du  Cange  ren- 
voie à  une  de  ses  dissertations  sur  Joinville,  on  no  la  trouve  pas  dans  son  édi- 
tion de  1668;  peut-être  se  proposait-il  d'ajouter  de  nouvelles  dissertations  aux 
trente  que  renferme  ce  volume.  L'inscription  se  lit  dans  Ouaresmius '',  ([ue  Du 

'  Willelnms  Tyr.  I.  XXII,  c.  vu.  '  Bened.  Petrobiirg.  Viui  llemlci  II.  — 

'   Cartuhire  de  Mi(noS(juc.  Ilislor.  franc,  t.  XVII,  p.  A8o,  ^iSi. 

^  Bai'onius,  ann.  1181,  11°  i3.  —  Vide  "  Martenne.  Thcs.  iinml.  t.  I,  col.  479. 

Heuscheu,  ml  Vknm  S.  BerlhohU,  ag  iiiart.  c.  xlviii. 

'  L Art  de  vérifier  les  dates,  Pati'iarclies  '  Fr. Qiiaresniins. //'.stov'fH,  (/leo/.  e/ wo- 

dWntiocho.   —  Oriens  chrisûanus .    t.    III.  /«/.  urrre  sanclœ  eliicidalio ,  t.  II.  [).  483. 
col.  1 1 .57. 


Ihh  LI'S   FAMILMÎS   l»0|iTI!  E-.MK  R. 

(iaiiMc  ;i\ail  dalxiid  v\\i'  en  iiiaijjc  dr  sdii  iiiaiiiiscril .  (lù  il  avail  iiisi-ré  aussi 
uni'  nipic  (le  rinsLrijilinii  (juil  a  ciisuilc  cllaci'c.J 

N [VArl  de  vérifier  les  (laies  l'appelle  Haoll  11,  sans  rien  allii- 

rner  sur  son  existence  '],  palriarchc  (rAnlioclie,  l'ut  repris  ai;[reinent 
|)ar  le  ])ape  Innorent  111,  au  mois  de  mars  l'an  i  198,  de  ce  que,  sans 
consulter  le  saint  siège,  il  avoit  transféré  léleu  arclieves(|ue  cl  Apamie  à 
l'évesclié  de  Ti'ipoly,  contre  l'usage  receu  dans  l'esglise,  qui  ne  permet 
pas  les  cliangemens  d'une  grande  dignité  à  une  moindre. 

Durant  les  divisions  de  la  principauté  d'Antioche,  il  tint  toujours  le 
party  du  roy  d'Arménie,  quoyquc  le  peuple  inclinast  du  costé  du  conjte 
de  Tripoly-. 

I  L'autorité  citée  par  Du  Cange  pour  ce  deriiier  fait  est  une  lettre  d'iimo- 
ceiit  IIP,  où  il  rappelle  la  prise  de  Constantinople  par  les  Latins  en  120/1,  e( 
la  défaite  de  ceux-ci  par  les  Bulgares,  arrivée  l'année  suivante;  ce  qui  eni|)é- 
clia  de  songer  aux  nll'aires  de  Jérusalem.  "  Pour  condjle  de  maux,  ajoute  Iniio- 
lent,  une  disconle  violente  divise  le  comte  de  Tripoly  et  li'  roi  d'Arménie  au 
sujet  de  la  principauté  d'Antioche  :  les  templiers  sont  [)Our  le  comte,  les  hos- 
pitaliers pour  le  roi;  le  peuple  d'Antioche  suit  le  parti  du  comte,  quoique  le 
patriarche  se  soit  déclaré  en  faveur  du  roi.  "  Ces  détails  paraissent  devoir  s'ai)- 
pliquer  à  Pierre,  qui  suit,  beaucoup  mieux  qu'à  son  [)rédécesseur,  si  toutefois 
il  y  a  un  patriarche  entre  Aimery  et  Pierre  1".J 

Pierre*,  abbé  de  Loces  [de  Loccdio),  au  diocèse  de  Verceilles  en  Pié- 
mont, et  depuis  évesque  d'Ivrée,  qui  fut  l'un  des  douze  qui  élurent 
Baudouin,  comte  de  Flandres,  enqiereur  de  Constantinople,  fut  promu 
au  pahiarchat  d'Antioche  par  le  pape. 

Ce  prélat  ayant  fait  révolter  la  ville  d'Antioche  contre  le  prince  de 
Tripoly^,  et  fait  rappeller  les  soldats  (pii  en  avoient  esté  chassez,  le 

'   L'Art  de  vérifier  les  dûtes,  l'atriarcbes  ''   Innucent.  III,  EpisI .  la^i,  aiin.  iao5. 

d'Antioche.  —  Orieiis christ. t. lll,co].  1  iSj.  ''  Aiberic.  ann.   1211.  —  Orieiis  chisi. 

—  Innocent  III,  t.  l,Epist.  p.  33. —  Gesia  t.  III,  col.  ii58,  iiSg. 
rjusd.pup.  p.3o.  —  Stepli.  Tornac,  cp.  139.  '"  Sanut.  I.  III,  part. a,  cm.  —  Raynaltl. 

'"  Rnynaid.  ann.  1200-28.  aiin.  1 199,  n°  1  67;  aun.  i2o5,  n"  9.8,  07. 


LES   IMTIU  AKCIIKS   I)  \.\Tl()(JHIv  7/i5 

prince  ciui  tciKnt  le  cliiislcaii  cuira  dans  la  \illc,  iiiallraila  les  lial)ilaii> 
et  ies  rebelles,  et,  s'estaiil  sais\  du  paliiarclM'.  le  mit  m  inison  :  d 
après  luy  avoir  l'ait  souffrir  divers  touriiiciis.  il  le  lit  inuiiiir  [a\aiil  le 
1  2  juillet  1  208,  date  d'une  lettre  d'iniioccnl  III,  t>ù  <•'  pa|)e  parle  de 
Sel  mort].  Le  pape  Innocent  III  '  a  pareillement  remarqué  dans  une  de 
ses  épistres  ce  genre  de  mort  du  patriarclie;  en  la  ([uelle  il  lait  men- 
tion d  hier  son  neveu ,  aii<|uel  il  avoil  donné  une  préliende  en  I  esglise 
d'Antioclie-. 

I  Dm  \i\aiil  (le  Pierre,  en  1  •!  o<S ,  un  drec  a\ail  l'Ié- uns  en  |iosse.ssion  du  siège 
patri.ii  rlial  d' AnlMiilic;  uiais  Inmicrnl  III   il'  lil  (|(''|Mis('i'  iiiciinliMcnl  ■'.  I 

PiEKiiK,  II''  du  nom,  lu\  succéda  en  la  cliaiie  d  Antioclie.  (lest  à  iu) 
que  le  pape  Innocent'  adressa  en  l'an  1 -n  2  lépistre  dont  je  \iens  de 
parler,  qui  est  au  sujet  de  (piel([ue  argent  ([u  il  avoil  enlevé  à  Itier, 
neveu  de  Pierre  son  prédéccsseui'. 

II  )  a  une  donalion  au  cartulaire  de  Manosipie''  de  laiii->.  i5.  lai 
par  Rupin  prince  d'Antioclie,  (Ils  de  Haymond,  du  consentement  d 
princesse  Helvise  sa  t'emme  et  de  ses  barons,  à  cette  maison,  en  pré- 
sence de  Pierre,  patriarche  d'Antioclie,  de  Léon,  roy  (r\iméii!e,  oncle 
de  Léon,  et  d'Otlion,  éves([ue  d'Apamie. 

Après  son  décez,  qui  arriva  l'an  1  2  lO  '',  ou  1  année  suivante;  le  ilergé 
d'Antiocbe  jetta  les  yeux  sur  Pelage,  évesipie  d'Albe,  légat  du  saint 
siège,  et  envoya  vers  le  [lapc  Honoiius  111,  pour  le  prier  d  accepter 
l'élection  (|u'il  avoit  faite  de  sa  personne.  Mais  le  pape  le  rel'usa,  et  en- 
joignit au  clergé  de  procéder  à  une  autre  élection  dans  trois  mois^;  ce 
qui  n'ayant  pas  esté  fait,  le  pape  y  jiourvut  de  son  autorité,  et  promut 
à  la  dignité  de  patriarche  d'Antiochc 


'    liinocenl.  lit.  Episl.  itlo.  I.  tl.  ^   Cartuluirede  Manosqiœ. 

^  tnnocenl.  lit,  EpisL  179,  I.  XV.  ""  Raynald.  anu.  1217,  11    17. 

■      '   0;w/«r/iTO(.  l.  III,  col.  1 1.5().  '   Ca\KPentw.Dejurejnriimh;Aeu-(iLiivti- 

"  Innocent.  III,  I.  XV.  £/«.s7.  179.  aoS;  gor.  iX.  I.  l\ ,  lit.  sh  ,  De jiirejuraiidu  c.  \\\i , 

EpisL  181.  p.  685. —  Oriens  christ,  l.  III.  petit io  rentra. 
col.   1  1  :ki.   1  160. 


e 
e  la 


9'' 


746  LKS  FAMILLES  DOUTRE-MEP,. 

l'iERRK  DK  (iAPOUE',  ucvcii  de  Puîm'  clo  CapoiK!;  caidiiial  du  Lilrc  ilc 
Saiiit-Mtircel,  légat  du  saint  siège  à  Coiistantiiiople  et  en  la  terre  sainte: 
mais  l'ayant  élevé  incontinent  après  à  la  dignité  de  eardinal,  il  doinia, 
en  I  an  i  •' i  •),  ceHe  de  patriarche  d'Antiorhe  à 

IIemeiî,  nalil'de  Toscane,  vice  chancelier  de  l'esglise,  avec  les  quelles 
ipialitez  il  souscrit  une  bulle  du  pape  Honoi'iusde  l'an  i -220 '-.  Il  dé- 
céda Tan  1226,  en  la  quelle  année  le  mesme  pape  enjoignit  au  clergé 
d "Antioche  de  procéder  à  Télection  d'un  autre  patriarche. 

Albert^,  évesque  de  Bresse  [Brixianus],  lui  éleu  patriarche  d  An- 
tioche l'an  1226,  en  la  quelle  année  le  siège  d'Antioche  vaca.  11  vivoit 
encore  l'an  120.  .  .  [et  même  encore  en  12^5  ou  1266,  car  c'est  lui 
qui]  se  trouva  au  concile  de  Lyon,  l'an  i245\ 

[Au  patriarche  Albert,  mort  en  cdur  romaine,  fut  suhtitué,  i"an  i-i'iô  ou 
1  a  AG  ^,  Elie,  de  l'ordre  des  Dominicains.  On  ne  sait  combien  de  temps  il  ocru|ja 
te  siège.  UArl  de  vérifier  les  dates  doute  de  son  existence''. 

Au  moment  de  la  prise  d'Antioche  par  le  Soudan  de  Bahylone,  h-  m)  mai 
126H,  1p  patriarche  iMait  Chresùcn ,  de  l'ordre  de  Saint-Dominique  \  (pii  fut 
tué  pnr  les  infidèles  dans  son  église,  avec  quatre  frères  de  son  ordre.  Trivet  ^ 
ne  le  nomme  pas;  mais  Bzovius,  Raynaldi",  Lèandre  Alberti  et  d'autres  l'a|j- 
pellent  Chrestien.  En  i936,  Alexandre  IV,  par  lettres  du  1  1  février,  lui  avait 
accordé  l'administration  de  l'église  de  Némosie  en  Chypre. 

Après  la  prise  d'Antioche,  h's  souverains  |)ontifes  nomiuèrent  enc(Me  des 
patriarches  pour  diriger  les  fidèles  de  Syrie  qui  suivaiiMit  le  rit  latin  "•.  Opnio 
on   Ohiso  paraît  avoir  été  un  de  ces  patriarchi's.  En  \-î-]'t  il  assistail  an  con- 

'    lii'jnak].  ami.  1-219,  ""  ao,  -m.  ''  Oricns  Christian,  t.  111,  col.  1  ilii. 

"  Alberic.  nnii.  i-??i3.  —  Italiii  Suera  in  '  L'Arl  de  vérifier  les  dates .  Piilriari-hes 

episl.  TksciiI.  [.  I.  ■ —  Knynald.  anii.  1226-  iTAntioche. 
59.  '   Orieiis  christ,  t.  III ,  c.  1  1  ùt.  —  Saniit. 

'  Alberic.  anii.  i-233.  —  Raynald.  aiin.  1.  III.  pari.  12,  c.  ix. 
1226, n"3(). — 0)ie"st/in.s/.(. III.col.  1  iGi .  '  Nicol  Trivet.  Chroii.  aim.  1267. 

'   .licta  coiicil.  Liigd.  Gesta  Dei  j>er  Franc.  '  Raynald.  ann.  I25(i,  11°  i5. 

|).  1  i()3.  '"   Oriensclirisl.  I.  III ,  cnl.  1  i()--. 


LES   l'\TIII  VUCHES  D  ANTIOCHE.  '        747 

oilc  (le  Ljon  '.  En  1280  il  l'ut  cliarjfé  <lc  riidiiiiiiistialioii  de  réjjlisc  de  TraïKi. 
C'est  lui  qu'en  cette  occasion  Ughelli  a[H)elle  Otholmmis.  En  1287  Nicolas  IV 
lui  confia  l'adniinislration  de  ré{|lise  de  Gênes;  il  inoui'ut  en  i2()'>. 

Après  lui,  on  ne  trouve  aucun  [jatriarclie  crAntioche  du  rit  latin,  jus(|n'à 
Isnard.] 

IsKARD-,  archevesque  do  Thèbes,  fut  créé  patriarche  d'Antioche  en 
l'an  i3i  1,  |)ar  le  .|)ape  (îléiiient  \,  cnii  luy  donna  l'administration  de 
lévesclié  de  Pavie  en  Italie  jtour  soustenii'  sa  c|ualité.  11  fut  dégradé  de 
cette  dignité  et  autres  qu  il  tenoit,  par  le  pape  Jean  XXll,  l'an  i3->.o 

[Ou  en  i3ii).  Cependant  en  i325  il  fut  rétabli  sur  le  sié;[e  de  Tlièhes,  et 
envoyé  comme  légat  en  Orient,  mais  sans  recouvrer  le  titre  de  patriarche 
d'Antiodie:  il  mourut  en  i32()^j. 

Depuis  le  (juel  temps  [1820]  cette  chaire  demeura  vacante,  juscpies 
en  l'an  18/42,  cpie  le  pape  Clément  VI  en  pourvut 


Gérard*,  ministre  général  des  frères  mineurs,  et  docteur  en  théo- 
logie. Il  lui  doiuia  encore  l'administration  de  l'évesché  de  (latane  en 
Sicile.  Il  estoit  François  et  originaire  de  la  province  de  Guyenne. 

[On  trouve  enfin] 

Seguin  d'Alton,  patriarche  d'Antioche,  et  administrateur  perpétuel 
de  l'église  de  Tours,  1876^. 


'   Laljb,   CoHc//.  t.  XI .  part,  i.cnl.  g56.  '  Clemeiis  VI,t.  VI,  É/M^ï.fol.  i()3;apu(l. 

—  Uayriald.  ann.  127Ù,  11°  3. —  tJghelli.  Wadding.    In   regist.  fol.   ayS.  —  Wadd. 

/tfl7.5ncn(,  t.  VII.  col.  1  2-29,  II"  1  7,  vet.  edit.  anii.    18/17.    '^"  ^^'    '"*'^-     '^ag.    n'    7: 

"   Saillit,  pp. -20. —  Raynald.  ann.  i3i  i.  ann.  i3à2.  n°  12.  —  Orient  chrisl.  1.  III. 

n    7/1;  ann.  iSig,  n°  8:  ann.  1820,  n°  1  9.  col.  ii64. 

'   Oriens  Christian,  t.  III.  col.  1  i()3.  '   GaUia  christ. 


94. 


LES    AKCHEVESOUES 

DKSPENDANS   Dl     PATRIAHCHI-:   I)K    HIÉRl  SALKM. 


LES  ARCHEVESQIES  DE   TYK. 


La  ville  de  Tyr  lui  aiiirefois  le  premier  siège  despenilaiit  du  pa- 
triarcat d'Antioclie',  et  depuis  fut  atti-ihuée  au  patriarcat  de  fliéru- 
salem,  depuis  la  concjueste  des  François,  avec  la  niesme  prérogative 
qu'elle  avoit  lorsqu'elle  despendoit  d'Aiilioclic.  (juelques  villes  de  son 
ancienn(^  despendance  furent  usurpées  par  le  palriarchc  (rAnlioclie. 
comme  j'a)  desjà  remarqué. 

EuDKS  l'ut  pronieu  à  la  dignité  d'arclieves(pie  de  Tyr'-,  dui'anl  ([d'elle 
«'stoit  encore  en  la  [)uis.sance  des  infidèles,  deux  ans  avant  quelle 
eust  esté  prise  par  les  clirestiens,  et  l'ut  sacré  par  le  |)atriarclie  de 
Hiérusalem.  il  mourut  durant  le  siège  que  les  nostres  mirent  devant 
cette  place,  1  an  i  l 'ji. 

Guillaume,  prieur  du  saint  sépulclire  de  Hiérusalem  \  Aiiglois  de 
nation,  l'ut  èlen  arclievesque  de  Tyr  et  conlii-mé  par  le  [)alriarclie 
Guarmond,  la  quatrième  année  après  sa  prise,  Tan  i  i  •?.'j .  Estant  venu 
à  Rome,  il  reçut  le  pallium  des  mains  du  pape  Houdiius  II.  11  mourut 
I  an    11. 'îo  [environ  laii   ii.'js    ou     ii.').'!,  selon  YOneiis  rlirislifiniifi'^. 

'    Willelm.Tyr.  I.  \1V,  c.  \ii.  -         '   W'IMm.  Tyr.  I.  Xlll,  c.  .\mii.  —  Ho- 

"  Fulclier.  I.  lit,  c.  \i.  —  Willelni.  T\i'.         rioi-.  Il  pap.  Epist.  a,  .3. 
I.  Mil,  c.  \lll,  wii;  I.  XI\'.  i:.  \l.  '    Oripii'i  chrisliioiiis .  I.  III.  cnl.  loio. 


750  LES   FAMILM'IS  D  ()l  TliE-MEll. 

Koi  ciiKii ',  iialil' (rAngouniois,  ahbé  (l(;  Celles  au  diocèse  de  Poitou, 
succéda  à  Guillaume  en  cette  dignité.  Ayant  esté  sacré  par  le  patriarche, 
il  alla  à  Rome  recevoir  le  pallium  des  mains  du  pape  InnocenI  II.  Il 
fut  pronicu  en  l'an   ii6("»  au  patriarcat  de  Hiérusalem. 

Raoul-,  Anglois  de  nation,  chancelier  du  roy  Raudouin  111,  tut  éleu 
archevesque  de  Tyr  par  la  faveur  du  roy.  Mais  il  y  eut  opposition  de 
la  part  du  patriarche  et  de  quehpies  évesques;  de  sorte  que  l'alfaire 
ayant  esté  portée  au  saint  siège,  le  pape  Eugène  cassa  son  élection, 
après  (ju'il  eusl  jouy  des  biens  de  cette  esglise  l'espace  de  deux  ans. 

Pierre',  prieur  du  saint  sépulchre,  natif  de  Barcelonne,  fut  éleu 
archevesque  de  Tyr  après  la  déposition  de  Raoul.  Il  mourut  le  i^joui' 
de  mars,  l'an  i  i  ô^*". 

Frédéric  ■',   archidiacre  de  Saint-Lambert  de  Liège ,   puis  éves<pie 

d'Acre,  fils  de  Henry,  comte  de  la  Roche  en  Ardennes,  et  neveu  de 

Godefroy,  comte  de  Namui',  succéda  à  Pierre  en  la  dignité  d'arche- 

vesque  de  Tyr.  11  moiuul  le  oo""  jour  d'octobre,  l'an  i  i  78,  et  fut  inhumé 

'au  chapitre  du  tenq)le,  où  il  avoit  esté  aussy  chanoine. 

Guillaume ^  archidiacre  de  Tyr  et  de  Nazareth,  chancelier  de  Bau- 
douin IV,  fut  éleu  archevesque  de  Tyr,  au  mois  de  may,  l'an  1  1  7^ ,  et . 
dix  jours  après,  il  l'ut  sacré  par  le  patriarche  Amalric,  en  l'esglise  du 
saint  sépulchre,  le  8'  jour  de  juin\  H  se  trouva  en  l'an   1  179  au  con- 

'   Willelm.  Tyr.  1.  XIV,  c.  xi,  xii,  xm .  \iii,  x-uir;  1.  XXI,  c.  iv.  —  Ailieric.  ami. 

\n  ;  I.  X\".  c.  XI,  xvi;  1.  XVI,  c.  xvii.  —  In-  i  ttj'^.Premesderiiist.deLvxemhourg^p.'â^. 

nnccnl.  II  pap.  Epist.  1,1.  —  Ughelli, /te/m  sacra,  t.  Vit,  p.  267. 

■'  Willdm.  Tyr.  1.  XVI ,  0.  xvii.  '  Willelm.  Tyr.  1.  XX ,  c.  i,  xxvii  ;  1.  XXI . 

'  Willoliii.  Tyr.  1.  XVI,  c.  wii;  I.  XVII.  c.  i,v,  ix,  xi,  xxvi;).  XXII,  c.iv,  vu.— On«w 

c.  XXI,  XMll,  xxviii;  1.  XVIII.  c.  m;  1.  XIX.  chrisUaiiKS.  1.  III.  col.  i3iû-i3l5.  —  Cdm- 

c.  I,  VI.  liiuiat.  de  Guill.  de  Tyr,  Ampliss.  coll.  t.  V, 

"   Orieiis  chnsliiiiius,  t.  III.  toi.  i3i3.  col.  606.  e. 

'  Willelm.  Tyr.  I.  XIX.  c.  \i:  I.  XX.  ci.  '   Picard.  In  iiol.  ail  Neiibrig. 


LES  ARCHEVÊQUES  DÉPENDANTS  UE  JÉRUSALEM.  751 

cile  de  Latran,  sous  le  pape  Alexandre  III.  Après  la  prise  de  Hiéni- 
saleu)  par  Saladiii,  il  lut  envoyé  en  France'  pour  demander  du  secours 
pour  la  terre  sainte,  où  il  fit  eu  sorte  que  la  paix  se  fist  à  (îisors  entre 
les  roys  de  France  et  d  Angleterre^,  qui  l'eceurent  la  croix  de  ses  uiains 
l'an  1188. 

Si  ce  que  (juelques  uiesuioires  rappoilenl  est  véritaljle\  qu  ayant 
esté  à  Rome  pour  s'opposer  à  l'élection  d'IIéraclius,  patriarche  de 
Hiérusalem,  aspirant  luy-mesme  à  cette  dignité,  il  l'ut  enîj)oisonné  par 
ce  patriarche,  il  y  auroit  lieu  de  croire  <pie  l'archevesque  de  Tyr  cpii 
vint  eu  France,  et  que  Mathieu  Paris  et  la  chroni([ue  de  Marciennes 
nomment  pareillement  Guillaume,  estoit  autre  que  le  chancelier  de 
Hiérusalem;  ce  cjui  est  d'autant  plus  ])rohahle  que  Beriiai'd  Guy*,  le 
moine  d'Auxerre,  et  une  ancienne  chronique  disent  l'ormellement  que 
cet  archevesque  qui  vint  en  France  en  l'an  1  188  se  nommoit  Josse,  et 
ainsy  Mathieu  Paris  lui  auroit  mal  donné  le  nom  de  Guillaume,  qui 
estoit  celui  de  son  prédécesseur.  M.  Bongars^  a  parlé  plus  au  long  de 
cet  archevesque,  qui  est  l'auteur  de  l'hietoire  des  gueri'cs  saintes,  cpi'il 
a  conduite  jusques  en  I  nu   1  180^  [ou  plutôt  jns(|u"en  l'année  1  180"]. 

JossK^  (Josciusj,  archeves(p)e  de  Tyr,  souscrit  un  titre  du  ro\  Auuei'^. 
de  l'an  1  198,  au  cartulaire  de  Mànosque.  Il  s'en  voit  un  autre  de  lu\, 
sans  date,  où  il  fait  mention  du  comte  Joscelin,  séneschal  du  royaume, 
pour  lors  décédé.  Je  crois  que  c'est  le  mesme  qui  estoit  évesque  d  Acre'^ 


'  Hoveden,  p.  596,  697,  (Jii.  —  \lalli. 
Foi'is.  p.  102. —  WilL  Neiilirig'.  t.  Itj.c.sxv, 
\xvi  — Giralit.  Cnnibr.  Hihern.  expiign.  \.  tl. 
c.  xxni.  —  Jo.  Sainljçr.  ep.  270.  —  Cliroii. 
marciait.  jj.  8(17. 

■  Magii.  Citron.  belg.\t.  197.  —  liadulpli. 
(le  Diceto,  p.  030.  —  Rroniptoii,  p.  1 148. 

'  Conlinuat.  de  (iiiill.  i\c  Tyr.  {inpUss. 
coll.  t.  V,  col.  Co5. 

'  Appeiid.  ad  chroinc.  Marciiin.  p.  901. 
goO. —  Mugn.  Chroiiic.  helg.   ]).  177.    Ei 


Bminido  (iiiid.  moniick.  Alli'i'iiod.  p.  i)0.  — 
IVillaiid.  1 1  febvr.  p.  .5o6. 

'   l>i>iigars.  Gcstd  Dei  f  1  pi-af/il.  n'  1  1 . 

"  Guill.  de  Tyr.  I.  Wli.  c.  xm\.  \xx: 
i.XXVlI,  c.  I. 

'  CfmtiimaL  de  l'iiisl.  di»  (hiill.  de  Tyr. 
Ilint.  dfs  Croisades,  t.  11.  p.  .'î. 

'  Orieiis  eliris/iaiiits .  I.  111,  col.  i3i6. 
.3.7. 

"  Uglielii,  t.  I\.  f.  1-.1-). 


752  [-ES   FAMII>IJ:S  I) OUTP.E-MER. 

(Ml   l'ail    ii7(').  lioPTT  (le  llovedeii'   l'ail   iiHMilioii   île  I  arcliev('S(iue  de 

Tyr  qui  se  trouva  à  la  prise  d'Acre  laii   i  191. 

N...-  arclievesque  de  Tyr,  suivit  l'ierre  de  Capoue,  cardiual  de 
Sailli-Marcel,  léoat  aposloli([ue,  loisijiril  abandonna  la  terre  sainte 
pour  allei'  à  Constantinople.  incontinent  après  sa  prise  par  les  nostres, 

la  11    i'.>o6. 

Je  ne  sçay  si  c'est  cet  arclievesfpie  de  Tyr  qui,  en  Tan  1207,  au 
mois  de  noviiinbre,  fut  présent  en  la  ville  d'Acre  au  Iraité  de  mariage 
de  Hu'Uies,  roy  de  Cypre,  avec  \li\,  lille  aisnée  de  Henry,  comte  de 
Chanqjague  ^. 

[Dans  Martène,  cet  acte  est  daté  des  noues  de  décembre;  on  y  voit  l'iiii- 
tiale  du  nom  de  l'archevêque,  C.  VOrieiis  cliristlanus^  place  après  Jos.se  un 
anonyme  qui  était  archevè(pie  en  1218  d  iai5.  Nous  ne  pouvons  dire  si 
c'est  le  mémo  qui  l'était  déjà  en  1  qo/i.] 

Simon  ^  arclievesque  de  Tyr,  fut  envoyé  par  le  pape  Honorius  III  en 
France,  en  (pialité  de  légat  du  saint  siège,  pour  les  atlaires  de  la  terre 
sainte  [en  1217].  Ce  fui  luy  qui  couronna  rimpératrice  Isabelle,  reyiie 
de  Uiérusalem,  après  (pi'elle  eut  espousè  par  procureur  l'empereur 
Frédéric  II.  Il  fut  depuis  l'ail  patriarche  de  Constantinople,  l'an  i2S>.7. 

N. .  .'■'  arclievesque  de  Tyr.  fut  blessé  grièvement  et  fait  jirisonnier 
en  une  bataille  qui  se  donna  contre  les  Tartares  (pii  estoient  venus 
fondre  dans  la  terre  sainte. 

[Cet  airhevé(pie  était  Pikriie  he  Sergi.nes'  .  Selon  le  continuateur  IVaiirais 
de  Guillaume  de  Tyr^  il  fut  tué  dans  une  hataille  livrée  près  d'Ascalon,  contre 


'   Hoveil.  \).  t'i()(J. 

''  Gesia  liuioceiit.  III  jinp,  p.  <)8. 

'  Vcins  charta,  Martène,  Tlics.  anecd.  1.  I. 
c.  806. 

"   Orieiis  chrislianns,  t.  III.  col.  iSiy. 

^  .Alheric.  anii.  1237.  —  Rich.  de  S. 
riprmniio,  ami.  i-i95.  —  Chron.  Andmise , 


|>.  io;)i.  —  l.iiieiiaiio.  I.  I.  —  Gerrasiiis 
e/n-sc.  siigici/s  exist.  a,  4,  5. 

"   Math.  Paris,  laW,  p.  4uj.  4i8. 

'    Oriens  chi-istinivis.  I.  tll,  col.  i3i8. 

'  Continuât,  de  Gudl.  de  Tyr.  —  Martène. 
Aiiipliss.coll.  t.  V,  col.  7'i(j,  e,  ySo,  h. 


LES  ARCHEVÉOUES   DÉPEINDAM'S   [)E  .lÉMIiSALEM.  75;i 

le  soiidiui  (le  Babyloiie.  non  pu  i  -(BA.  comme  le  porti'  le  le\li'  de  ici  miiIimii-, 
Midis  en  I9'i4,ainsi  (jiie  le  |)roii\'e  une  iellre  de  renipei-eiir  Krédérir  II  à 
Hichard,  couile  de  Cornoiiuilles,  dn  -27  l'éviier  1  •)/(;"),  où  il  ranijelle  cetle 
défaite,  et  dit  (|ue  Pierre  n'était  pas  mort  d(>  ses  blessnres.  mais  avait  c'Ii'  ieli- 
en  prison,  (lette  lettre  se  trouve  dans  iMatliien  l'ai'is'.  Pierre  es!  très-i)rol)a- 
l)le)nent  l'arrlieNèipie  de  T\  r  (jue  le  paj)e  InnocenI  IV  avait  iliareé  en  i-^'i.T-. 
l'onjointenient  avec  ré\ê(pie  ('du  de  Tripoli,  de  sVn(piérir  de  la  science  et  des 
mœurs  de  ré\('i|ne  de  Piyidos;  et  peiil-i'lrc  fiil-il  le  successeur  imnii'dial  de 
Simon.  I  j 

i\...^  airlievesque  de  Tyr,  eslaiit  venu  en  Kiaiice  pour  les  allaire.s 
de  la  terre  sainte,  y  déciîda  lan   ir<53. 

[(iet  archevêque  est  nommé  par  le  rontiiiualeur  de  (inillaunic  de  Tvr'' 
d'abord  Pierre,  puis,  (pndipu's  lignes  plus  loin,  1\icol4s  Lakcat.  Il  paraît  être 
le  nu^me  que  Nkmlas,  de  l'ordre  des  frères  prêcheurs,  ipie  Bernard  Guidonis'' 
dit  avoir  été  archevêque  de  ïyr  avant  frère  Bonacurse.J 

Gilles''  cstoit  archevesque  de  Tyr  eu  Fan  i-î63.  Il  mourut  en  l'an 
I  •>(■»()  cl  l'ut  inhumé  en  l'esglise  de  Nostie  Dame  de  Mantille,  à  Sauirnn  . 
avec  cette  épitaplie  :  Hic  jocel  /Egùlivs  bonw  niemorùf,  Ti/iensis  arclri- 
cpisiopus,  legdliis  ni  negolio  cnins,  qui  obiil  (IjukI  Diiiniilnin  iii  Mciikiiiki. 
iimio  Domini  mcclm  i .  hdho  k<il.  itiaii. 

[Gilles'',  créé  arclievèipie  de  DairnClIc  après  la  prise  de  celle  \iili;  par  sain! 
fjouis.  ('tait  resl(''sans  siéfje  (''piscopal  depuis  (pfelle  a\ait  iHv  rendue  aux  Sar- 
rasins. Il  succéda  en  i35P)  à  iNicolas".  Kn  i3(i3,  Lirhain  l\  annonça  à  saint 
Louis,  par  des  lettres  du  7  janvier,  qu'il  avait  nommé  Gilles,  l'archevêipic  de 
Tyr,  j)our  lever  en  Framc  l'inqiôt  (piimpieiinal  du  centième.  ('laMi  pai-  le  mi 
pour  les  besoins  de  la  Palestine",  et  |)our  donner  la  «r(»i\  à  ceux  (pii  \ou(haienl 

'    iVliilli.  l'uris.  [I.  '(17,  (-ni.  (i.  "   [^ayiiiild.  ii°"  1  :>.   lA. 

■   iiayiuild.  iiaii.   1  a'ill  11°  îmi.  '   On'pHs  clirinlwiiii.f .  I.  III.  col.  1  ."î  1  9. 

r,7()o».Hrj);«(()(».a|)(iil  D([clii'S!i.  |i.  km  i.  "   (loiitiiiiial.  franc  i\c  (iiiill.  de  Tyr.  — 

'    Orieiis  clirisliiwiis.  l.   III.   col.    t'.UH.  Marlèae.  Amjjlixs.  coll.  I.  V,  col.  j'Ali.  Ii. — 

i;ii().- — ADipli.H.s.  coll.  t.  V,  col.  -jSIt.jo-j.  liayeald.  anij.   laGii.  11°'  1  a.   i.'!. 

Oiiétif  cl  Ecliaiil,  Scrijjtof.  onl.  pvml.  "   Marlèae ,    Thesaunis  ancal.  t.    H.   col. 

t.  I.  |i.   1  •');).  81.  (I. 

95 


75')  LES   FAMILLES  DOUTRE-MEli. 

s  Oiijjugcr  dans  la  gueiTu  saiiilc,  pai'  tout  li'  royaume  de  tjaace  el  les  |jio- 
vinces  de  Metz,  Toul,  Verdun,  Liéfje  el  (Cambrai.  (Jlément  IV  lui  écrivit  une 
lettre,  (lu  gS  avril  i-^fi.")'.  poui'  l'eiipaijer  à  ne  pas  exig(^r  des  églises  et  des 
monastères  de  France  des  droits  de  visite  ( procuraUone-s)  sous  le  prétexte  des 
affaires  de  la  terre  sainte.  Gilli's  mourut,  coinine  on  vient  de  le  voir,  en  itititi. 
Le  16  juin  de  cette  année,  le  même  pape  écrivait  au  cardinal  Simon-,  légal 
apostolifjue,  de  prendre  ce  qu'avait  pu  recueillir,  pour  le  secours  de  la  terre 
sainte.  Gilles,  de  lionne  mémoire,  archevêque  de  Tyr.  ] 

Jkan^,  (le  l'ordre  des  frères  prescimurs,  avoit  la  inesnie  dignité  en 
l'an  1271. 

[Jean  de  Sauclo-Mes-vino  ou  Maxentio ,  de  l'ordre  des  frères  prêcheurs,  a  été 
omis  par  Bernard  Guidonis*  et  les  autres  écrivains  de  l'ordre  de  saint  Domi- 
nique, excepté  par  Rchard  ^  et  Antonin  Brémond ''.  à  l'anni'e  1  a^s,  d'après  le 
continuateur  de  Guillaume  de  Tyr  ''. 

Au  même  endroit  de  cette  continuation  est  nommé  le  successeur  de  Jean, 
BoNACOCRT  ou  BoNACiiRSiDS ,  que  meiitionue  aussi  Bernard  Guidonis  à  l'endroit 
cité  par  Echard  **,  oii  il  parle  de  Nicolas.  Bonacurse,  archevêque  de  Tyr,  est 
nommé  à  la  fin  d'un  a-cte  du  i"  septembre  1990,  rapporté  par  Ughelli  '. 
C'est  le  dermer  archevêque  de  Tyr  (pie  mentionne  l'O/'fms  christiainis.] 


'    \liirt.  Thrs.  iiiical.  coi.  81.  c.d;  1-37.  ^  Echard ,  I.  II,  p.  .'iu. 

b,  c.  "  Brémond.  Biilliiriiiiii ,  t.  I,  p.  5oo. 

"   Mari.    Tlirs.  diiecti.  col.  .'555.  h.  c.  d.  '  Ampliss.  coll.  t.  V,  col.  766.  n"  17.  c. 

.'j8;i.  e,  f.  4a  1.  c,  d.  "  Ecbanl.  I.  I,  p.  109. 

CiirUd.de Manosqiie.  "  Ughelli,  llaliii  sacra,  t.  IV.  c.    i-uô. 

*   Orieiix  cliristimms,  i.  III.  roi.  ili-jy.  1-216.  vet.  edit.  Januens.  archiep. 


LES  ARCHEVEQUES   DEPENDANTS  DE  JERUSALEM. 


/uU 


LES   AUGIiEVESOflES   OE   RABAÏH 


ou   DE   l>\    PIERRE    Dl    DESERT. 


GuERRic',  cliailoilie  rt'jjulier  du  temple  de  Nostre  Seigneur,  l'ut  ins- 
titué premier  archevesque  de  la  Pierre  du  Désert  [Petra.  <iu  de  Kiach-] 
avec,  le  titre  de  métropolitain  de  la  seconde  Arabie,  vers  le  caresme  de 
l'an  1  168;  ce  pays,  depuis  que  les  François  s'en  rendii'ent  maistres. 
avant  esté  sans  pasteurs.  |  On  ne  connaît  point  les  successeurs  de 
Guerric] 


'   Willelin.  Tyr.  I.  XX.  c.  m,  —  O/vcw.s 
clifisUtiniit: ,  t.  m.  coi.  ioo5.  i3o6. 

'  (lt"tte  ville  s'identifie  avec  le  hoiii'i;  mo- 


ili'iuo  ilf  Kiii'alc  dans  la  Mdaljitide .  non 
loin  (liKjiiel  .se  voient  encore  de  nos  jours 
les  ruines  de  Rabbat-VIoab. 


9&. 


756  LES   l'\A\lllJ,ES  DOUTRE-MEIi. 


LES  ARCHE VESOUES  DE  CESAHEE. 


Césaréo'.  ville  maritime,  appelée  |)remièieineiil  Tour  de  Stnilon, 
puis  Césarép.  par  le  vieil  Hérocles,  qui  luy  donna  ce  nom  en  l'honneur 
(le  César  Auguste,  métropole  de  la  seconde  Palestine,  lut  pi'ise  par 
les  nostres  I  au   i  m  i . 

Baudouin^,  (jui  avoit  suivy  le  duc  Godelro^  eu  sou  expédition  de  la 
terre  sainte,  l'ut  premièrement  fait  althé  de  Nostre  Dame  eu  la  vallée 
de  Josaphat,  après  la  prise  de  Hiérusalem,  el,  (pielque  temps  après,  il 
l'ut  éleu  archevestjue  de  Césarée  Tan   iioi  l  |  Il  mourut  l'an  i  107.] 

Ebremkb*,  ayant  esté  dépossédé  de  la  dignité  de  patriai'c!i(>  de  Hié- 
rusalem par  le  jugenu^-nt  du  pape,  l'ut  pi'omeu  |)ai'  lui  à  celle  d'arclie- 
vesque  de  Césarée,  pour  lors  vacante,  à  cause  de  sa  b(uine  vie,  l'an 
1107.  11  fut  clioisy  eu  lau  1119^  pour  porter  la  sainte  croix  en  inie 
expédition  (pie  Baudouin  11  entreprit  contre  les  infidèles.  Il  vivoit  en- 
core lan  1120. 

Gaidentu  s",  arclievesquede  Césarée,  se  trouva  au  synode  (pii  se  tint 
à  Autioclie  au  mois  de  décembre,  l'an  1  \h-i  '.  Il  souscrit  un  lilre  du 
roy  Fouques,  l'an  1  i3(î,  au  cartulaire  de  Maiiosque. 


'   Willelm.  Tyr.  I.  X.  c.  xv.  Iclm.  Tyr.  I.  X!,  c.  n  ;  I.  XII.  c.  xiii.  w.  — 

^  Fulcher.  1.  11.  c.  ix.  —  Guiberl.  I.  IV.  Tiaut.  caiifdlar.  p.  /Hlo.Aih.  —  Uisi.HicrO' 

c.  XVII. —  ,\lbert.  .Aqupiis.  1.  IX.  c.  xvi. —  .sn/.  p.  6  i /i.  (il 5.  —  Fulcher.  I.  III,  c.  iv,  v. 

Will.  Tyr.  1.  X.c.  xm.  '  Or(e«sc/(n'«îmH.  t.  III, col.  i  a 86  .  i  287. 

'   Oiiem  chrhlianm ,  t.  III.  col.  128.5.  '   Willelm.  Tyr.  I.  XV.  c.  xvi. 

'  Albert.  .Aqiiens.  I.  X  .  c.  lviii.  —  Wil-  '   Orieiis  clinstiamis ,  t. 


LES  ARCHEVÊQUES  DÉPENDANTS  DE  JÉHLSALEM.  i:,l 

Baudouin  ^  aiclievesque  de  Césarée,  se  trouva  en  laii  i  i/iy  à  ras- 
semblée (les  barons  de  Hiérusalem,  qui  fut  tenue  à  Acre  en  présence 
de  l'empereur  Conrad,  et  en  l'an  i  iBa-,  au  siège  d'Ascalon.  11  accom- 
pagna le  patriarche  Fouclier  en  son  voyage  de  Rome  vers  l'an  i  loO. 
et  mourut  incontinent  après. 

Hermesius  ou  Hervesr!s',  en  françois  Hervé,  arcbevesque  de  Césarée. 
s  opposa  à  l'élection  du  patiiarcbe  Amalric,  l'an  i  iSy*.  Dix  ans  après, 
le  roy  Amaurj  l'envoya  à  Constantinople,  avec  Eudes  de  Saint  Amand, 
pour  amener  la  princesse  Marie,  qu'il  dcvoit  espouser  ;  et  en  l'an  1167,  il 
fut  clioisy  pai'  le  mesme  roy  avec  le  patriarche  et  l'évesque  d'Acre,  pour 
aller  demander  du  secours  aux  princes  cbrestiens.  11  mourut  l'an  1  1  70. 

Eracleus  ou  Heraclius^,  archidiacre  de  Hiérusalem,  lu\  succéda  eu 
cette  dignité,  par  la  faveur  de  la  reyne  mère  du  roy.  11  se  trouva,  en 
l'an  1179'^,  au  concile  ([ui  fut  tenu  à  Rome  en  l'esglise  de  Latran,  et 
fut  depuis  patriarche  de  Hiérusalem''.  11  se  voit  une  épistre  d'Esthienne^, 
évesque  de  Tournay,  qui  luy  est  addressée. 

MoNACHUS^,  Florentin  et  chanceliei'  du  patriarche  de  Hiéi'usalem, 
fut  éleu  archevesque  de  Césarée,  l'an  1181.  11  fut  présent  à  la  dona- 
tion que  Conrad  de  Montferrat  fil  aux  Pisans  de  plusieurs  lieux  dans 
la  vdle  de  Tyr,  l'an  1188'°. 

[Il  fut    jirésent  au   siège  d'Acre,  dont  il  nous  a  laissé  in  relation  dans  nn 
poëme  intitulé  De  expugiuita  Acconc.  publié  par  M.  Paul  Rianl. 
Elu  patriarche  de  Jérusalem,  en  119^.  il  mourut  au  mois  d'odoi 


nrc  1  !>  oa. 


'  Wiileira.  ïyi'.  I.  XVII,  c.  i.  xxi;  I.  XVIII.  "  Willelm.  Tyr.  I.  X.XI .  c.  xxvi.  —  ['icmil. 

c.  M.  —  Brouner.  I.  XIV,  Annal.  Trevir.  In  nul.  ad  Ncubrig. 

-   Oriens  christianm,t.  III,  col.  1-287.  '  Hist  manuscr.  (roulre-mer. 

'  Willelm.  Tyr.  1.  XVIH,  c  \\;  i.  XX,  '  Stepli.  Tornac.  ep.  83,  1"  édil. 

c.  I,  xni;  I.  XXI,  c.  X.  '  Willelm.  Tyr.  I.  XXII.c.  vu.  —  Ugheili, 

*  Oriens  chrixtianus ,    t.    III.  col.    1-587,  hi  archiep.  Pisait. 

i-iBS.  '"   Hist.  translal.  S.    Pliilippi .  apud  Boll. 

*  Willelm.  Tyr.  I.  XXI.  c.  \.  —  Oriens  1  maii,  n°  -2.  —  Oriens  chrisllaniis ,  t.  III. 
<-/(m//rtii«.s-,  t.  m,  col.  i-i88.  col.   1288. 


75S  LES  FAMILLES  I)  OUTUE-MEH. 

Pii;iiiii;.  jurlicvesque  de  Césarc'-e,  paroisl-  en  un  titre  de  1  an  1^07, 
au  carlulaire  de  Manosque'.  Il  est  parlé  de  iuy  dans  les  actes  d'iuuo- 
cenl  III.  p.  1 8'i. 

[Une  iellre  de  ce  pape,  en  date  du  -jo  lévrier  1  a  1 '1  ■^.  adressée  ci  l'arche- 
véque  de  Césarée,  sans  indication  de  nom,  lui  mande,  ainsi  qu'au  prieur  du 
saint  sépulcre  et  au  iliantre  d'Acre,  de  déclarer  nul,  pour  cause  de  parenté, 
le  mariaj^'e  d'Erard  de  Brienne  et  de  ï*hilippine,  lille  de  Henri,  comte  de 
(^liainpafjne.  qui  avait  été  contracté  en  Orient.  Il  est  très-probable  que  cet  ar- 
chevêque de  Césarée  est  celui  ([ui  est  nommé  Pierre  dans  le  titre  de  l'an  1207 
mentionné  par  Du  (lange.] 

V..?  arclievesque  de  Césarée,  est  noninic  dans  Matliieu  Paris,  en 
I  a  n  i  •?.-^.-  et  1  «î  9  8 . 

[Une  lettre  de  Grégoire  L\.  adressée  à  tous  les  fidèles  sur  l'état  malheureux 
de  la  terre  sainte,  en  date  du  -i'd  décembre  ia23*,  et  qui  est  rapportée  par 
Mathieu  Paris,  ne  donne  que  l'initiale  du  nom  de  cet  archevêque.  Le  conti- 
nuateur français  de  Guillaume  de  Tyr^  le  nomme  Pierre,  au  3  mai  laBa.  Il 
ne  nous  est  pas  démontré  qu'il  doive  être  distingué  du  précédent.) 

J...''  lut  éleu  archevesque  de  Césarée  en  I  an  i-ilih. 

I  11  faudrait  dire  plutôt  :  w  était  archevêque  élu  de  Césarée  en  la^/i'';^'  car 
une  lettre  de  Hoberl.  |)atriarcli('  de  Jérusalem ,  et  des  autres  évêques  de  Pa- 
lestinr  ;ui\  prélats  des  royaumes  de  France  et  d'Angleterre,  sur  les  désastres 
de  la  terre  sainte,  et  rapportée  par  Mathieu  Paris,  à  cette  armée  (loco  cltnto) , 
pi'ésejite  au  titre  le  nom  de  J.  Cœsarieims  electi.] 

I  Le  continuateur  français  de  Guillaume  de  Tvr^  nomme  un  archevêque  de 
Césarée  Locuimes.  (|ni  mourut  en  janvier   1  afifi.] 

'   (Javtvl.de  Mnnosqtie ,  Gesiti  [iiimci-iit.  ni  '    ()rl/>iis  rln-iittidDii-i .  1.  III,   col.    i-il^(). 

aj)acl  lialuz.  1  -mjo. 

"   Orierig  cliristianus .  t.  III.  col.  ia88. —  '  Amplisfi.  coll.  I.  V,  col.  710.  712. 

lîaluzP.   Rrgist.  Innocent.  III,  Epist.  t.   II.  "   .Malh.  Paris,  p.  k->.'j. 

p.  SorS.. —  lii.sl.  de  France,  t.  XIX.  p.  .5r)i.  Oriens  chrisliatiK.i ,  t.  III,  c.  i2go. 

Malli.  i'aris.  p.  •jsih,  0J11.  '  Amp/iss.  coll.  t.  V.  c.  yAa,  n°  11.  c. 


LKS  AKGHEVEQUES  DEPENDANTS  DE  .lÉKUSALEVI.  75V 


LES  AKCHEVESQIES  DE  BETHSAIN 

ou  DE   NAZARET. 


Le  premier  siège  de  cet  arclievesclié  liiL  prcinièi'eiiieiil  en  la  ville 
(le  Bethsan ',  de  la  (|iielle  j'ay  pai'lé  ailleurs;  mais  ayant  beaucoup 
souiVert  à  cause  des  guerres  qui  la  rendirent  presque  inhaltitée'-.  il  lui 
transféré  en  la  ville  de  Nazaret,  à  cause  de  la  dignité  d(ï  ce  lieu,  où  le 
Sauveur  du  monde  a  esté  conceu.  L'arc}ieves(pie  devoil.  à  cause  de  son 
temporel,  i5o  sergeans  de  service  de  guerre  et  avoil  droit  de  cour, 
de  monnoye  et  de  justice^. 

Bernard*,  évesqne  de  Nazaret,  lut  présent  au  concile  (|ui  lut  tenu  en 
la  ville  de  Naples  de  Sainarie  par  le  patriarclie  Gormoud,  lan  i  l'îo. 

Guillaume^,  archevescjue  de  Nazaret,  s(>  trouva  présent  à  une  dona- 
tion que  Guillaume,  arclievesque  de  Tyr,  lit  à  l'esglise  du  saint  sépul- 
clire,  l'an  ii-39.  [Il  mourut  vers  l'an   i  i3S*'.] 

Hobeht',  archevesque  de  Nazaret,  se  trou \ a  à  l'assemblée  des  baions 
de  Hiérusalem,  tenue  à  Acre  l'an  i  i  67,  et  depuis,  avec  eux  au  siège 
d'Ascalon,  l'an  1 1  5î«. 

[Il  est  probable  qu'il  faut  distinguer  ici,  comme  l'a  fait  ['Orlenx  chriatiniiiis^. 
deux  arcbevèijues  du  nom  de  Robert,  qui  ont  siégé  successivcnn'iit. 

'    Willelnuis  Tyr.  1.  Xlll,  c,  11;  1.  \XII.  ''    Uglieiii,  haimsaaa,  I.  VII.  roi.  io:j(,, 

r.  XVI.  —  Jac.  de  Vitriaco,  I.  I,  c.  lvi.  n"  •? ,  c,  vet.  odit. 

^  £)«'.?«.  Urljain  iV,  t.  V.  Hint.frauç.p.  86.  "   Oricns  cltristiamus- ,  t.  lit.  col.  i-jg-'). 

'  Assis,  de  Iliérus.  t.  i .  p.  6-17.  '   Willelni.  Tyr.  I.  XVII,  c.  r.  x\i. 

'  Wilielm.  Tyr.  I.  XII.  c  \iii.  \\\.  "   Oriens  clirisliniiKs: .  I.  III,  idl.  1  ■)9ri. 


TC.i)  I.ES  FAMILLES   DOUTRE-MER. 

\j-  |iii'niii'r  avail  lilrr  (rarclirvcM|iu'  ('lu  >\c  Nazaretli  ru  i  i.3H,  aniK't'  où  il 
sijjiia.  en  codr  (|iialili'',  un  acte  de  (loualuju  du  roi  Foulques',  en  favciii'  du 
|)iiiur  du  saint  si'pulci'c.  En  i  i  'i-j,  il  accompagna  le  roi  Baudoin  III-  dans 
siHi  <'\|i(''(lition  contre  iîostra,  et  il  y  portait  la  vraie  croix.  En  i  i  'l 'i  il  sous- 
cii\il  une  charte  de  Baudoin  III  <|ni  ratifiait  Ti^rection  de  l'abbaye  de  Saint- 
i>a/ai-e  en  B('(lianie  ".  En  ii'iy  il  assista  à  l'assemblée  des  barons  de  Jéru- 
salem-' tenue  dans  la  ville  (fAcre.  11  mourut  vers  i  i5i . 

Oi  on  voit  en  cette  même  année  un  personnajje  du  nom  de  Robert  men- 
lionu('  comme  arcbevèque  élu  de  Nazareth^  parmi  les  témoins  d'une  donation 
(je  plusieurs  biens  faite  par  la  reine  Mélissende,  veuve  du  roi  Foulques,  à 
l'abbaye  de  Saint- Lazare  en  Bétlianie.  (ie  Robert,  nrchevvqne  élu  en  i  i5i ,  doit 
être  nécessairement  distinct  du  pri'cédent ,  qui  avait  en  le  même  titre  treize 
ans  anpar;i\ant.  (iCst  le  second  Robert  (pii  assistait  en  i  iSiî  au  siège  d'As- 
calon  ".| 

\TTAiii)",  évesque  de  Nazarel,  lui  envoyé  avec  lluinlVoy  de  Toron, 
coiinestable  de  Hiérusalem,  pour  rechercher  au  nom  de  Baudouin  III 
la  nièce  de  l'empereur  Manuel  en  mariage.  11  mourut  en  ce  voyage, 
vers  I  an  i  i  fjf)  ^. 

LiÎTARD'',  prieur  de  l'esglise  de  Nazaret.  luy  succéda  en  cette  dignité 
l'an  I  iCx).  Il  lut  présent  à  la  donation  que  Conrad  de  Montferrat  fit 
au\  l'isans'"  de  plusieui'S  lieux  dans  la  ville  de  Tvr,  l'an  i  188.  Je  ne 
seay  si  c'est  cet  arclievesque  de  Nazaret  qui  mourut  au  siège  d'Acre, 
l'an  1  1911".  La  vilh;  de  Nazaret  vint  en  la  puissance  de  Saladin  après 
la  deilaite  de  Guy  de  Lusignan  ''-. 

'    Cin-Uil.    (In   S.    Scjiiilr.   l'iiil.    ilc    M.    ilc  IjghelW  .  Iliiliii  siirni .  t.  W] .  n°  o.  Co\.  I  o'io. 


Iiosiere.  p.  .^)9,  11    -t-r. 


b.c. 


"  riuill.  de  Tvr.  I.  \VI.  c.  11.  '   (irieim  clinxlmn.  (.111,  col.  i-îgT).  lagO. 

titflielii , //"/m  M'cc"  ,  I.  Vil .  col,  loiit),  '  \\  illelin.  Tyr,  I.  XVIU.  c,\\ii.  —  Cart. 


I  )  '1  0 , 


(tu  S.  Séjjiilcr.  Bilil.  Cluiiiac.  p.   ii3-i 


'   (niill.  fie  Tvr,  i.XVH,  c.  1.  "   Lglielli,  In   (nrlnep.  Pisau. 

*  Ughelli,  Iiiilid  xiicKi ,  I,  \ll,  col,  1060,  "   Hoveden.p.  (i85.  Broiiipton.  p.  iiçji. 

"  Guill.  de  Tvr.  I.  Wll.  c.  x\i.  '^   Hoveilen.  p.  636. —  Orietis  rlirislin- 

W  illcliii.  Tvr,  I,  Wlll,  c,  .\\,  Wll,  —  iui-1,  c.   i-.igtJ. 


LES  ARCHEVEQUES  DEPENDANTS   DE  JERUSALEM.  7(VI 

[Après  LélarcP.  on  voit  un  jirclicvôijuc  de  Nazaretli  nientionm''  duis  plu- 
sieurs lellres  (I  InnoienI  111-.  des  années  i  iijiS.  i  iqi):  mais  le  nom  ne  s'\ 
trouve  |)as.  Le  même  paj)e.  par  des  lettres  du  i  (j  avril  i  ■>  i  3 ,  invite  l'arche- 
véque  de  Nazareth^,  qu'il  ne  nomme  pas  non  j)lus,  à  se  rendre  au  concile  de 
Latraii  (jui  devait  se  célébrer  en  i  -i  tb.  Nous  ne  pouvons  dire  s'il  s'agit  à  ces 
deux  épo(pies  du  même  archevêque  ou  de  deux  personnages  différents.] 

N. . .  arclif;ves(juc  de  iNazarel,  est  nommé  par  Malliieii  l',iris*  en 
l'an  1  •^■?.']  et  i  -a-i.S. 

[Mathieu  Paris"'  rappoitc  ici  une  lettre  di;  tiréjjuire  I\,  daté;e  de  Lalran. 
23  décembre  i  -jay,  où  ce  pape  rappelle  une  autre  lettre  écrite  à  lui  par  N.. . 
archevêque  de  Nazareth  et  d'autres  prélats  sur  les  malheurs  di'  la  Iciri'  sainli:. 
Peut-être  cet  archevêrpie  s'ap|ielait-il  Niroi,AS.|    • 


Hlgles.  arclieves(|uc  de  iNazaret.  paroist  en  deux  litres  du  cartuiaire 
de  Manosqne,  des  années  to.'di  et  j'2  36.  L'histoire  des  évesques® 
d'AiJxerre  escrit  que 

Behnac.i)  uk  SiLL'i.  sestanl  aeiiennné  en  la  tene  sanile,  y  lui  éleu 
archevesque  de  Nazaret,  el  (ju'ayant  l'efusé  d'accepter  cetle  dignité, 
ii  tut  éleu  évesque  d  Aiixene.  lan    i  ■>.?)'.'>. 

I  D'après  ce  peu  d'indicatujns,  on  peut  <oncliM<'  <jue  lélertion  de  Bernard 
de  Sully  avait  précédé  celle  de  Hugues",  (le  dernier  est  désigné  seuh'inent  par 
l'initiale  FI.  dans  une  lettre  des  prélats  et  des  barons  de  la  (erre  sanite  à 
ThiJ)auid,  roi  de  Navarre,  du  (i  o'tobjv.  vers  l'an  laoç).  h'Orionn  christininta^ 
le  noirnne  Henri  et  l'a  confondu  en  (juidipies  pomis  avec  le  suivant.] 

'    Oneiis  riiristMiiiis.   t.  III.   cul.    1  ■'()().         île  l';iris.  i(i/i'i.  —  !  >rieii-'<  clirixliiniiis .  i.[\\ . 

l-i^J.  r.    l-.U)7-l-îf)8. 

"   Baluz.  Episl.  Iniaicuiit  III,  t.  I  .  |i.  'm.  °  Hist.  ppixcapor.  AutissiQd.c.  L\i.p.  ligii. 

297,  3si,  590.  I.  I.  iiilil.  F^alilio. 

'  Lalib.  Cfi/Kv7. 1.XI.  part,  r.cnl.  idi.d.  '   Maiiène,  Thes.nnecdot.  t.  i.  col.  1012. 

"  Math.  Paris,  p.  -iZd.  aia.  —  Raynaid.  ann.  isSG.  n°  9,5. 

'  Math.  Paris,  p.  993.  g:  99'i.  a;  édil.  '   Oriens  chnsliaiiiis,.  t.  \U .  c.  i9Ç)S 

96 


762  LES   FAMILLKS  1)  OUTRK-MEI!. 

IIrmîy'  esloit  archevt'sqiic  de  Nazaret  on  I  an  1 12/1/1.  comme  iiou^ 
a|H)ieiiiions  de  Mathieu  Paris.  Il  se  trouve  encoi-e  nommé  en  un  tiliv 
(le  lan   1-^59.  an  cartulaii'e  de  Manosque. 

j  Henri  obtint  du  |ia[)e  (Ih'nient  iV,  jiar  une  IjuIIi'  du  7  uiai  i  ■>()')'-,  le  (lr(ut 
(II'  faire  norter  la  croix  devant  lui.  [I  mourut  en  ia68,  ronnnc  Ir  dit  le  con- 
tinuateur français  de  GuUlaunie  de  Tyr^. 

Après  Henri,  ['Orietis  cliristianus'^  (Miumère  plusieurs  archevêques  de  Naza- 
reth, pour  lesquels  nous  renvoyons  à  cet  ouvrage: 

(in  anonvme  chargé  par  Grégoire  X,  2/1  octobre  lays'',  avec  les  évè(|ues 
de  Bethléem  et  de  Panéas.  de  faire  enquête  sur  les  droits  de  Hugues  de  Lusi- 
gnan,  roi  de  Chypre,  et  de  Marie,  flile  de  Boéniond,  prince  d'Antioche,  au 
titre  de  la  couronne  do  Jérusalem  : 

Yves  ou  Gi;i'\  de  l'ordre  des  prêcheurs,  élevé  au  siège  de  Nazareth  \ers 
1  2C)0.  mort  en  1  2y8; 

Guillaume  DE  Saint-Jean",  de  l'ordre  des  templiers,  élu  en  1-JÇ|8: 

PiEBRE  P'^,  qui  était  archevêque  en  iS-jG: 

Pierre  IP,  de  l'ordre  des  prêcheurs,  qui  succéda  au  précc'dent  en  i3.")u  et 
mourut  en  i3/i5  : 

Guillaume  Belvavsk '".  de  l'ordre  des  frères  niineuis.  (jui  fut  archevêque  de 
Nazareth  le  -(S  janvier  i366,  a[irès  la  mort  de  Richard  et  (|ui  lut  transféré 
i3t)S  à  rarchevêché  île  Torre,  en  Sardaigne: 

Jean  Salamonius",  de  l'ordre  des  prêcheurs,  créé  archevêque  de  .Nazareth  par 
Urbain  X.  le  29  octobre  i368,  et  qui  mourut  vers  i388: 

Jean  de  la  Ville '^  {de  Urhe),  élu  par  Boniface  IX,  le  ih  février  i3()0,  et 
transféré  le  ()  février  1/100  à  l'église  d'Egine,  sous  la  mélrojjole  d'Athènes.] 

'   Matli.  l'aris,  i-ihh.  y.  li-2-].  '  Uglielli.  Ii'ilm  ^"^•((,  l.  VU.  col.  iu6."l. 

'  tighelli. //rt/w -««cra,  t.  Vil,  col.  loi  1 .  n'  1 1 ,  vet.  eilit. 

a.vet.  edil.  'Ughelii.  [litlin  sucra .  t.  Vil.  col.  lo'io. 

'  Marténe.  Ampliss.  coll.  t.  V.  col.  -jti'^.c.  n°  19.  vet.  edit. 

''  Orieiis  christimms .  I.   lU  .   col.    lagy-  '"  Orieiis  chriilimuis,  lAU  ,  i:ii\.  i3oo. — 

i3oo.  VVadding.  ann.   i30(5,  11^  18.  —  Uglielli . 

^   Raynald.  ann.  laya.n"  ig.  lUilia  sacra .  t.  \11.  l'ol.    loi'î.  n°   1,1.  vef. 

''   ligliélli, //«/('»  6Y1C/0,  t.  VII.  col.  io43,  edit. 

n°  9,  vet.  edit.  "  Foiilann.  Tlicatr.  domutic.  y.  88.  lit.  M). 

'   Llghclli .  îtalia  sacra ,  I.  VII .  col.  1  o4 3.  11°  3. 

Il"  10,  vet.  fidit.  '"  Ughelii.  t.  Vil.  col.  io63.  n"  17. 


LES  ARCHEVEQUES  DEPENDANTS  DE  JERUSALEM.  7r,;} 

DlT.A^r)'  [df  Serminn,  de  Tordre  des  Carmes,  tut  iioiiiméj  arclic- 
vesque  de  Nazaret  [par  Clément  VI,  le  i  i  mai  i^/if)  etj  décéda  l'an 
i3/iH,  en  la  ville  de  Vaisoii,  estant  à  la  cour  du  pape  Clément  VI. 

Richard  [de  l'ordre  des  frères  mineurs]  fut  pourveu  de  cette  di- 
gnité par  bulle  du  niesnie  pape,  donnée  à  Avignon  le  8  de  décembre 
de  la  mesme  année  [selon  Wadding'-:  le  lo  octobre,  selon  Uglielli^] 

'   Wiiddiiig.  In  i-cjj.  l.   111.  |).  'i-jh.  —  "  VVaddiiiff.  ami.  i348.  n"  9. 

Ughelli.    lldUii  xficni ,   t.   Vil,   col.    loiS.  '  Ughelli, /('(/m  .wrr»,  t.  Vit,  col.  ioi8, 

n°  i3.  d.  n°  lit. 


96. 


LES   AKCHEVESQUES 

DÉPENDANS    Dl     PATRIARCHE    D'A NTIOCHE. 


LES  ARGHEVESOUES  D'ALBARA. 


Le  coiiilede  Tolose  s  estant  rendu  niaistie  de  ia  ville  (ÏAIbarnK  qui 
estoit  située  dans  le  diocèse  d'Apaniie,  à  deux  journées  d'Antioche". 
y  fit  élire  pour  évesque  un  ecclésiastique  de  sa  suite,  nommé  Piekbe\ 
originaii'e  de  Narbonne  ou  de  Languedoc,  et  luy  donna  la  moitié  des 
revenus  de  la  ville  et  de  son  tiM'iitoire.  Pierre  s'estant  acheminé  à  An- 
tioclje,  y  fut  sacré  parle  patriarche  Bernard,  le  quel,  quelque  temps 
après,  luy  donna  le  pnUiiini,  avec  le  titre  d'archevesque. 

Les  ruines  de  cette  ville  ])ortent  encore  aujourd'hui  le  nom  d'El- 
Bara  et  se  voient  à  quelques  lieues  à  l'est-nord-est  de  celles  d'Apamic 

[Cependant  Guillaume  de  Tyr*,  en  parlant  soit  de  ce  prélat,  soit  de  son 
successeur,  ne  l'aiipelle  qu'cV(Vy(/e  d'Albara   ou  d'Albarie,  episcojius  AUxinexsis. 

L'auteur  de  l'Orieiis  christiaitu.s'-'  donne  pour  successeur  à  Pierre.  Giillal me 
DE  Sabban.  Il  se  fonde  sur  une  phrase  de  Guillaume  de  Tyr '^^,  où  après  ce  nom 
se  trouve  la  qualification  (Y évêque  d' Alhara ;  mais,  à  ne  suivre  que  le  texte  de 
l'édition  de  Bongars,  où  il  y  a  une  virgule  après  Wilhelmu-s  de  Salirait,  comme 
après  les  noms  de  plusieurs  personnages  qui  précèdent,  on  peut  croire  que 
dans  cette  phrase  Guillaume  de  Sabran  et  l'évéque  d'Albara  sont  deux  per- 
sonnes distinctes.] 

'  Atl)erlus  Aquensis.t.V,  c.  xxvr.  '  Guillauiue  de  Tyr.  1.  VII,  c.  wn.  x\: 

'  VVilielmus  Tyr.  1.  VII,  c.  viii  I.  I\,  c.  i. 

'  Albertus  A([uensis,  I.  II,  c.  xl.  —  WiLI.  *   Orieits  christ,  t.  III,  col.  i  \()-i. 

Tyr.  I.  VII,  c.  XVII.  '  Guillaume  de  Tyr.  I.  \1II.  e.  xix. 


766  Î-KS  FAMILLES  DOUTRL-MER. 


LES  ARCHEVESQUES  D'APAMIE. 


Pierre  '  estoit  archevesque  d'Apaniio  en  l';in  1119. 

Seblon-,  archevesque  frApaime,  se  trouva  à  l'assemblée  des  prélats 
de  la  terre  sainte  qui  se  tint  à  Antioche.  l'an  1  i/i-^.  où  il  fut  excom- 
munié et  dégradé  par  le  légat  pour  avoir  pris  et  embrassé  le  parti  du 
patriarche  Raoul ,  qui  y  fut  déposé. 

JosClus^  episco'pm,  al.  nrrhwpismpm   ipatmnsis,  1  176.  1  198. 

I^A .*  fut  éleii  archevesque  dApamie;  s'estant  fait  transférer 

par  le  patriarche  d'Antioche  à  Tévesché  de  Tripoly,  avant  que  d'estre 
sacré,  l'an  1198,  le  pape  Innocent  III  cassa  cette  translation  comme 
nulle.  [Voir  Les  Evéques  de  Tripoli.] 

OTHON^  évesque  d'Àpamie,  fut  présenta  une  donation  faite  par 
Rupin,  prince  d'Antioche,  aux  chevaliers  hospitaliers  de  Manosque,  en 
Provence  ,  l'an  1 2  1 5 . 

[Le  liane  Grégoire  1\  écrivit,  le  26  juin  1  2.38  '",  aux  archevêques  d'Apumw  el 
de  Mamistro,  ([u'il  ne  nomme  point,  pour  (|u'ils  rappelassent  à  son  devoir  le 
métropolitain  [mtholicum)  d'Arménie,  qui  s'était  soustrait  à  l'autorité  du  j>a- 
triarche  d'Antioche.] 

'   Gauter.  De  hello  Antindi.   p.  6.5 1.  —  "  Innocent.  111,  1.  1,  Episl.  p.   .33;  — 

Willelmus  Tyr.  1.  XII,  c.  x  Epist.  5o.  p.  jg,  édit.  Baluz. 

'   Willelmus  Tyr.  I.  XV,  c.  \vi.  '   Cnrlul.  ik  Manosque. 

•■  Qirlul.  de  Manosriue.—  Will.  Tyr.  1.  XX .  °    Oriens  christ,  t.  III ,  col.  1 1 89 ,  i  1 90. 

c   .xxvu:  1.  XXI.  e.  xxvr.  —  Sanut.  p.  -20.3.  —  Raynald.  ann.  1288,  11°  3i. 


LES  ARCHEVÊQUES  DÉPENDANTS  D'ANTIOCHE.  767 


LES  AUCHEVESQIJES  DE   CORIGlli 

ou   DE   BOSTRE. 


Bostit',  ville  de  l'Arabie  Majeure  ou  |)reiiiièie,  appelée  Belliseretli , 
ou  BnzerPtli  dans  les  Assises  de  Hiérusaleni  et  dans  Saiiudo,  et  5ms- 
sereth  dans  Guillaume  de  Tyr  et  Jaques  de  Vitiy',  lut  peu  de  temps 
en  la  puissance  des  nostres.  Les  assises  de  Hiérusalem  -  l'ont  cet  aiclie- 
vesché  dépendant  du  patriarcat  de  Hiérusalem,  et  non  d  4ntioclie. 
Le  provincial  romain  le  soumet  à  celuy  d'Antioche  le  nommant  en 
cette  sorte  Bostrensis  vel  Corzensis^;  ce  (jui  pourrait  faire  croire  ([ue  c'est 
celuy  de  Coritium,  dont  parle  Guillaume  de  Tyr,  qui  soumet  ce  dernier 
au  patriarche  d'Antioche,  ipioiqu'il  y  ait  lieu  d'en  douter,  parce  que. 
suivant  les  géographes,  Corycium  estoil  en  Gilicie. 

[Le  siège  archiépiscopal  de  Bosira  ac  peut  avoir  été  (Idiiiié'.  au  temps  des 
croisades,  qu'à  titre  honorifu[ue  ou  in  partibm,  attendu  que,  hien  que  Bostra 
ait  été  attaquée  deux  l'ois  par  les  croisés,  d'ahord  sous  Baudoin  III,  en  i  1/12, 
puis  sous  Baudoin  IV,  en  1182,  cette  ville  ne  tomba  jamais  entre  leurs 
mains. 

Il  est  impossible  de  confondre  Corycium ,  aujourd'hui  Gorighos.  ville  située 
en  Cilicie,  et  qui  par  là  même  dépendait  du  patriarcat  d'Antioche,  et  Bostra. 
ancienne  métropole  de  l'Arabie  romaine,  et  dont  l'archevêché  dépendait  du 
patriarcat  de  Jérusalem.  Des  trois  personnages  qui  suivent ,  le  premier 
semble  plutôt  avoir  été  archevêque  de  Goricie  et  les  deux  autres  archevêques 
de  Bostra.] 

'  .lac.  (le  Vilry,  I.  I,  c.  \lvu.  — (liiill.  île  '  Assiseis  de  Jénix.  LfiMi.  (.  1.  p   .'lA-j. — 

Tyr.  I.  Mil.  c,  ii:l   XVI.  c. vui.  —  Saiindo.         Eil.  lieuaiiot,  t.  I.  p  /nfi. 
I.  m.  pnri.  l'i.  c.  I.  Orlel.  Thés 


768  LES  FAMILl.ES  DOllTHE-MEf;. 

Gkkaud',  archevcsijue  (le  Coricif,  favorisa  le  ]).iili  de  Uaonl,  ])a- 
Iriarclie  frAiitioche,  contre  (juelques  cliaiioiiies  (iiii  s'esloienl  opposés 
à  son  élection. 

N...  arclievescjue  de  Bostre,  est  mentionné  en  nue  épistre  du 
pape  Innoreiil  111"  \ers  lan  i'!o5. 

Fr.  I)AMK^^  de  l'ordre  des  frères  minems.  fut  pourvu  de  larclie- 
vesché  de  Bostre  par  le  pape  ClénientVl,  lan  i.36(i,  le  29  juillet. 

'  Giiill.  Tyr.  I.  XV.  c.  \i\,  \n.  "   Uadd.  ami    l'Mii'i-n)  — Clléineiit VI , 

»   C;M^i.  —  Iniiocpnt.  III.  |).  i3!.  ■        1.  1.  np.  -.9.  —  P.aynalfi.  ann    i  :>'i<i ,  n"  70. 


LES  ARCHEVEQUES   DEPENDANTS  DANTIOGHE.  7G0 


LES  ARCHEVESQUES  D'ÉDESSE. 


Benoist',  archevesqiie  dÈdesse  [a\<'iil  été  sacré  en  i  lou  |iai'  Dniiii- 
berl,  patriarche  de  Jérusalem].  Il  se  trouva  au  siège  de  Gariau,  (|ui 
estoit  une  place  voisine  d'Edesse,  avec  Baudouin,  coiulc  d'Kdesse, 
Tancrède  et  Joscelin  de  Cnurlenay,  l'an  i  106,  et  y  l'ut  tait  piisoiniier 
par  les  infidèles;  mais  il  fut  incontinent  délivré  par  un  soldat. 

Il  est  parlé  dans  la  Bibliothèque  de  Cluny  -  d'un  archevescpie  d'E- 
desse qui  ht  présent  à  cette  abbaye  de  quelques  reli(|ues  de  Saint- 
Esthienne,  qui  y  furent  apportées  l'an  1 120. 

iN.  .  .^  archevesque  d'Edesse,  après  la  prise  de  cette  place  |)ar  les 
Sarrazins,  fut  décapité  |)ar  eux.  l'an  1  i/i5. 

[Selon  Guillaume  de  Tyr^,  cet  nrclievL'Huc .  qui  s';\j)|ielail  Higies,  fut 
étoufTé  avec  plusieurs  de  ses  rlcrcs  par  la  foule  (pii  se  précipitait  aux  pcjitcs 
de  certains  châteaux  dans  l'intérieur  de  la  ville,  au  moment  où  cIIp  ('tait  déjà 
envahie  par  les  infidèles,  en  1  1  /a'i.] 

'  Wiliel.  Tyr.  I.  X.  c.  xm\.  —  AlbeHus  '  Ml.  cku.  p.  565, 

Aquensis,  1.  IX,  e.  m,. —  Fiilcb  1.  II ,  c.  xxvi.  ■'  Nicolas  Trivetl.  ami.  1  iko. 

—  Orieim  cliri.sl.  l.  III,  col.  1  l85.  —  Aiio-  *   Orinis  christ.  I.  III.  roi.  i  iHG  — Giilll. 

nyni.   npiul.    Malnll.    .l/i/«p«wi   Italie,  t.  I.  de  Tvi.  l.  XVI,  c.  \. 
p.  2.3i.  Il"  i35. 


<)'/ 


770  hKS  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


LES   AUCHEVESOUES   DE   MAMISTRE. 


i'ii 


Vovoz  ce  (jiie  jay  l'eniaiMjué  de  cette  place  en  mes  ol)seivatioiis  sur 
Anne  Comnène,  page  SSg. 

N. . .  ai-rhevesfjue,  on,  comme  il  est  (jualifié  par  Albert  d'Aix',  éves- 
[ue  de  Maniislre,  se  trouva  au  concile  (pii  fui  tenu  en  l'esglise  de  Hié- 
salem,  au  sujet  du  patriarche  Daimbert.  [Cet  archevêque,  un  des 
•  piatre  qui  fuient  sacrés  ])ar  Daimbert  ci]  i  loo-,  s'appelait  Baiithe- 

l.EMi.] 

lUoiL'',  archeves(|ue  de  Mamistre,  fut  éleu  patriarche  d'Antioche 
lan  !  1  ?)(]. 

G.uiDi>  \  est  (jualifié  archevesque  de  Mamistre  en  un  titre  de  Fan 
I  !  60,  au  carlulaire  du  Saint-Sépulchre\  [Il  est  le  premier  parmi  les 
signataires  de  deux  titres  du  prince  Haimond  d(>  cette  même  année  1  1  /lo.  ] 

N...'  archevesque  de  Mainislre,  fut  envoyé  en  France  par  le  roy 
\niaury,  vers  le  roy  Louys  Vil. 

N.  .  .  [peut-(Mre  Nicolas],  archevesque  de  Mamistre,  fui  transféré 
par  le  patriarche  d'Antioclie  à  l'église  de  Tarse. 

'  AUjprtus  Aquensis,  \.  1\,  c.  xvi.  |).  38.  —  Cai-tul.  S.  Sepidc.  «lit.  Rozière. 

'  Oriciis  clirisl.  t.  III,  coi.  i  H)j.  — Ma-  ]>    171.  177. 

bill.  Mus.  itiilA.].  [).  •i.'îi.n"  i3.").  ''  Toiii(>  IV,  UinUni-e  fnmçahc ,   p.  692. 

■  Willi.'iiiius  T\r.  I,  \IV,  c.  X.  —  Rongnrs,  Epint.  dii-cisoriim ,   \t    \i-]U. 

*  Preuves  de  I' II ml'iiif  di:\   ''liiislulguon  .  1170. 


LES  ARCHEVEQUES  DEPENDANTS  D'ANTIoCIIE.  771 

I  Cdiniiie  on  le  voit  \>:tv  iiiic  lettro  (riiinocent  lII'.iif)S.  :hi  |i;ilri;irilic 
d'Antioche.  successeur  de  celui  (jui  aviiil  IjuI  cfllc  tran^hilidii.  (\iiir  l.cs  Ar- 
clicrcques  de  Tursr.) 

Un  archevêque  de  Mamislre  lut  chassé  de  sou  siège  par  les  Arméniens,  en 

En  1338^,  Grégoire  (X  enjoignait  aux  archevêques  d'Apaniic  el  de  M:i- 
mistre  de  rappeler  le  inétro|)olitnin  (catlwlicum)  d'  Vrménio  à  l'obéissance  envers 
le  jiatriarche  de  Constanliiiople. 

Nous  ne  connaissons  point  leurs  noms,  et  nous  ne  pouvons  dire  s  il  s  agit 
ici  de  deux  archevêques  dilTéreats.J 

Constantin^,  airlicves(|ue  de  MaiiiisUv,  1  aa  i3oG. 

'   Innocenl.  111.  1. 1,  [1.33;  I.I,  i)«'«/.  5o.  '  liayiinkl.  anii.  1  226,  11°  27. 

5o2.  —  rSaluz.  t.  I.  p.  29.  987. —  Orieni  '  lu'ivnakl.  ami.  12")8,  n°  3/i. 

(iiri^l.  I.  111,  col    1  199,  1900.  "   liayiialcl.  ail.  ann.  i-i^îS,  11"   \?>- 


772  LES  FAxMlLLES  D'OUTRE-MER. 


LES  ARCHEVESQUES  DE  TARSE. 


N.  .  .  '  ('vesque  ou  arclievesque  de  Taise,  se  trouva  au  concile  tenu 
en  Tesglise  de  Hiérusaleni,  au  sujet  du  patriarche  Dainibert.  [Il  se 
nomnuiil  Iîogeh,  et  avait  été  sacré  par  DainiberL,  eu  l'an  i  i  oo  '-.] 

EsTlE^^E^  archevesque  de  Tarse,  lut  présent  au  concile  qui  se  tint 
à  Antioclie  au  mois  de  novendire  l'an  i  lia 

[Ou  1  1  /i  1 ,  pour  examiner  la  conduite  du  patriarche  Raoul,  et  qui  linit  par 
le  déposer. 

AuBERT ,  archevèrpie  de  Tarse ,  nommé  dans  un  titre  du  i  "  septembre  i  i  y  o  '. 

N.  ..^'  archevê(jue  de  Tarse,  avait  été  transféré  à  rarchevéché  de  Mamis- 
tre  par  le  patriarche  d'Antioelie,  prédécesseur  de  celui  aucpiel  Innocent  IIP 
écrivait,  le  i  7  mars,  probablement  la  première  année  de  son  pontificat  (1  1  (jS  ). 
une  lettre  ipii  est  la  5o'  du  livre  I"  du  rc5;istre  de  ses  lettres.  On  voit  (pic 
le  nom  de  cet  archevêque  commençait  par  un  \,  dans  une  lettre  du  même 
pape''  (.'>!  décembre),  adressée  à  l'évècpie  de  Trij)oli,  |)robablement  de  la 
même  année,  puisqu'elle  est  la  boa"  du  livre  I". 

Le  chantre  de  l'église  d'Antioche  fut  sacré  archevêque  de  Tarse  en  i-2oh^, 
après  une  longue  vacance  du  siège,  comme  on  le  voit  par  une  lettre  de  Léon, 
roi  d'Arménie,  écrite  au  pape  Innocent  III.] 

lN...°  l'ut  éieu  archevesque  de  Tarse,  lan  1  3  10. 11  mourut  avant  que 

'  Albert.  Aqiieiis.  1. IX,  c. XVI ;  1.  XI,  c.  \L.  Oiiciis christ.  oA.  t  iU'i. 

''   Oi-lfiis  chrkl.  l   in,  col.  1  iSi. —  Ano-  "  Daluz.  Imiocerit.  III,  Episl.  1.  I,  p.  ay. 

iiviu.  apud  Mabillon,  il/iw.  iltil.  l.  I,  p.  loi,  '  Bakiz.  Innocent.  III,  Episl.  1. 1 .  ]i.  ^187. 

n"  i35.  *  Raynald,  ann.  laoa,  n°  36. 

'  Willelimis  Tyr,  1.  XV,  c.  xvi.  '  Iiinocont.  III,  L  XVI.  Epist.  -2.  —  Bo 

'  Ughelli,  Ital.  sacra,  t.  IV,  coi.  I2i5  et  iuz.  t.  Il,  p.  i3i. 
)  fî  1 6  :  vet.  edit. 


a- 


LES  ARCHEVEQUES  DÉPENDANTS  D'ANTIOCHE.  773 

(l'estre  sacré.  Après  son  décès,  Léon,  roy  d'Arniénie,  voulut  inliodiiirc 
un  prélat  grec;  ce  qui  oblijjea  le  pape  Innocent  III  de  le  menacer  d'ex- 
comniunication. 

[Il  semble,  par  uno  iuilri>  Ictire  irinuocciil  III  ',  (pie  le  roi  ne  pctsisla  |la^ 
dans  son  entreprise.  Quoi  (pi'il  en  soit,  on  ne  voit  point  de  circulaire  de  ce  pa|ii' 
adressée  à  rarchevè([ue  de  Tarse  pour  l'inviter  au  concile  de  Latrau'-  :  cp  ipii 
fait  supposer  que  le  siège  de  cette  église  était  vacant  à  cette  époque. 

Les  archevêques  de  Tarse  et  de  Maniistre  avaient  été  chassés  par  les  Armé- 
niens. Le  pape  Honorius  III  ordonna,  par  une  loltre  du  17  décembre  laa'i  ', 
au  patriarche  de  Jérusalem,  léjjat  du  siéi;e  apostolique,  de  les  rétablir  sur 
leurs  sièges.] 

Jean,  archevesque  de  Tarse,  décéda  vers  l'an  i3io*. 

Da.mel  de  Terdonc,  de  l'ordre  des  frères  mineurs,  fut  élevé  à  la 
même  dignité  par  le  pape  Clément  V,  l'an  i3i  1  \  et  fut  conlii'uié  ]>ar 
Pierre,  évesque  de  Hhodez,  légat  apostolique  en  la  terre  sainte. 

[Un  archevêque  de  Tarse,  qui  n'est  pas  nommé,  l'ut  sollicité,  en  1  3'j  i'\  par 
le  pape  Benoit  XII,  ainsi  que  plusieurs  autres  prélats,  d'engager  le  patriarche 
des  Arméniens  à  réunir  un  synode ,  et  à  condamner  plusieurs  erreurs  qui  étaient 
imputées  auv  Arméniens.]  : 

Po^s .  arclievesque  de  Tarse,  décéda  l'an  i.'jGC)^  [le  9.6  novembi'e]. 

Jean,  de  l'ordre  des  frères  mineurs,  luy  succéda. 

Jean,  que  Uadding*^  ne  dit  pas  avoir  éti'  de  l'ordre  des  frères  mineurs, 
ayant  laissé  par  sa  mort  le  siège  de  Tarse  vacant,  frère  Julien  Hccloris,  de  Pise, 
de  l'ordre  des  mineurs,  fut  nommé  archevêque  de  Tarse   \r  i-  mai  1  .'m)().] 


'   hiiiofent.  Ill,£'7yi«/.7.lili.  \VI,  p.  738.  '■   (hicii.f  rlnlsl.  l.  ll\,  coi.   ii8i.-Rny- 

^   Oiieiis  cliiisl.  t.  III,  col.  1  18.3.  nalil.  iuiii.  i.3'ii,  n"  46. 
'  Raynald.  mm.  laai,  11°  37.  '  VVadding.  nnii.  i3G6,  18. 

*  Wcnd(liii«|,  aiiii.  1311.11°  3.  '   Oricns  christ,  t.  lu,  col.  1  i84.  —  VVad- 

^  \\'addiiig.  aiin.  i3i  1. — Raynald.  aiin.  ding.  aiin.  13^0,  11°  9. 
)  3 1 1 ,  II"  7  i . 


774  F,i;s  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

.lEA^.  ;ii'clievcs(|ii('  ilc  Tarse,  adiuiuistrateui'  de  lesjjlisc  de  Niinocie  , 
di'céda  l'ail  1627  '. 

[Il  iMiit  lire  ici  :  iidiiiiiiisliaU'ur  de  l't'glisf  de  Paplic  \  oii  jilio  Ims  li's  t'vê- 
(iiK'S  de  relie  vdle.j 

'  Wnililiug.  iiiin.  1V27.  n°  20. — Regesl.  p.  iSç). 


LES  ARCHEVEQUES  DEPENDANTS  D'ANTIOCIIK.  775 


LES   AUCHEVESQUES   DE  TULUPE. 


La  ville  fie  Tlllpe  '  estoil  distante  de  Tiirbessel  d'environ  (i  milles 
Ce  nom  se  trouve  mal  escrit  dans  les  éditions  du  provinrial  lioniain 
qui  portent  (antosl  Tuldenm,  tantost  TuJpensis  ou  Tubipeiims.  (Iclui  (|!i 
a  est»^  donné  au  public  par  Mirœus  se  confond  avec  celui  iXllicrapahi^ 
ce  qui  pourroit  faire  croire  que  c'est  la  mesme  ])lace. 

[L'idenlification  de  Tulupe  avec  une  des  iocalilés  morlernos  du  noid  do  la 
Syrie  est  encore  à  trouver.  | 

Tramon,  archevesque  de  Tulupe,  est  nommé  en  un  tilie  (k-  .his^e- 
linll,  comte  d'Edesso,  de  l'an  i  i3/4,  au  cartulaire  de  Manos(|uc. 

[Ce  titre  est  probablemcul  celui  (pie  l'on  (rouve  à  la  même  dote  dans  î'aoli-. 
L'archevêque  de  Tulupe  y  est  nommé  Fra!vcOiN,  ainsi  que  dans  un  aulre  acie  <lii 
même  comte  do  l'an  i  i 'i  i .  Il  on  résulte  que  ce  prétendu  Trammi  n'esl  autre 
.pie] 

ERANÇ0N^  archevescpie  d'Hiérapolis:  [il]  se  trouva  à  l'assemblée  des 
évesques  qui  se  tint  à  Antiocbe,  où  le  patriarche  Raoul  fut  déposé, 
l'an  1  1  6-!  [ou  1  1  6  1 .] 

'   WillelmnsTyr.l.  WII  c.\Mi:l.XV!n  '   Co</.  r?(>/.  t.I.  n°  i5.  p.  iC,  rf  i<).  |i.  .-.o. 

e.  xxviii.  '  Willeliiius  Tyr.  I.  XV,  c.  mv,  \vi. 


LES   EVESQUES  DE  LA  TERIIE   SALNTE 


DEPENDAIS    DES    DELX    PATRl ARCHATS- 


LES   EVESOUES   D'ACRE. 


La  viile  (I  Acre  t'ul  prise  par  Baudouin  I"  Tau  i  lo/i  '.  L'é<rlise  catlié- 
draie  estoit  dédiée  à  la  sainte  croix. 

Jean-  ("ut  évesque  d'Acre,  sous  Innocent  II  [  veis  Tan  i  i331. 

RoRGON  ou  Roger ^  évesque  d'Acre,  se  (rouva  à  iasseinbiée  j;éné- 
raie  des  barons  et  du  clergé  de  la  tei-re  sainte  tenue  par  Conrad, 
l'an  11/17,  en  '''  mesnic  ville. 

Frédéric',  fds  du  comte  de  la  Roche  en  Ardenne,  évesque  d'Acre, 
selrou\a  avec  plusieurs  autres  prélats  au  siège  que  le  roy  Baudouin  III 
mit  devant  Ascalon,  l'an  1  iSa^.  Il  souscrivit  le  titre  d'Amaury,  comte 
d'Ascalon,  en  laveur  des  Pisans,  l'an  1157^'.  Le  patriarche  Amalric 
l'envoya  à  Rome  pour  faire  confirmer  son  élection.  Il  lut  depuis  promeu 
à  l'archevesché  de  Tyr,  l'an  1  i()/i. 

GuiLL.\LME  s  archidiacre  d'Acre,  succéda  en  la  dignité  épiscopale  à 


'  Willelnuis  Tyr.  I.  X.  c.  xxviii.  —  Alb. 
Aquensis,  1.  IX,  c.  xix.  —  Petr.  blesens.  ep. 
167. 

*  Willelnuis  Tyr.  I.  XIV.  c.  xiii  — Orleiis 
christ,  t.  m.  col.  iSag. 

'  Willelmus  Tyr.  I.  XVII,  c.  1.  —  Gesiu 
Ltidov.  VII,  c.  xviii. 


"  Willelnuis  Tyr.  I.XVII,  c.  xxi;l.  XVIII. 
c.  I,  VI,  XX;  I.  XX,  c.  I. 

'  Oriens  christ,  t.  III,  col.  iSyg. 

'  Ughelli,  t.  III,  Ital.  sacr.  p.  465. 

'  Ughelli,  hal.sacr.t.lU,^,.  loy-O;!.  VII. 
]).  967.  —  Willelnuis  Tyr.  I.  XX,  ci,  xui, 
XXIV,  xxvii. 

9.8 


778  l.KS  FAMILLES   D  OUTRL-MER. 

Frrdrric.  Il  soiiscrivil  un  litre  d'Aiiiaiiry,  roy  de  Hiérusalctn,  en  faveur 
de  ceux  de  Pise,  l'an  i  Hlf)'.  Il  accompagna  le  mestne  roy  en  son 
voya{;e  de  Constanliiio|)ic,  iaii  1170.  De  là  ce  roy  l'envoya  en  am- 
bassade vei's  les  [irinces  clirestiens,  pour  le  secours  de  la  terre  sainte, 
en  France  et  en  Italie.  Il  fut  assassiné  au  retour  par  un  prestre,  son 
domestique,  en  la  ville  d'Andrinopoli,  Tan  1171,  le  00"  joui'  de 
mav.  H  se  voit  une  l(>ttre  de  luy  de  l'an  1170,  en  la  bihliotlièf[iu'  de 
Cluny^ 

JoscE  ■*  [^Joscius,  Jocius,  .lorincs],  chanoine  et  sousdiacre  de  lesglise 
d'Acre,  en  fut  éleii  évesque  après  le  décès  de  Guillaume,  le  28  de 
novembre  de  la  mesme  année.  Il  se  trouva  au  concile  de  Latran, 
(pii  se  célébra  à  Rome  l'an  1  1  79,  et  fut  aussy  envoyé  vers  le  duc  de 
Boui'gogne.  Je  crois  que  c'est  luy  (]ui  l'iit  d(q)uis  arcbevesque  de  Tyr. 
[Uglielli  rallirme*.] 

RuFIlN^  évesque  il'Acre,  porta  la  vraye  croix  en  la  bataille  [de 
Hattin]  où  Guy  de  Lusignan  l'ut  pris,  et  y  perdit  la  vie  [le  k  juillet  de] 
l'an  1  187.  L'bistoire  remarque  qu'il  y  estoit  armé  en  chevalier. 

N. .  ."  évesque  d'Acre,  mourut  au  siège  de  cette  place,  l'an  1  190. 
L histoire  remarque  qu'il  avoit  esté  l'ait  évesque  de  nouveau.  [C'est-à- 
dire  récemment  :  novus  episcopus  de  Accon.^ 

N. .  .  évesque  d'Acre'',  ayant  esté  envoyé,  vers  l'an  1200,  vers  les 

'   Oriois  christ,  t.  lit.  col.  l'A'Aç).  '  Mail}.  Paris,  p.  3.  — Hoveden,  p. (535. 

"  F.  iZi3i.  —  lladulph.  Gog-gesliat.  Chron.  apud  Mar- 

^  Willelnms  Tyr.  i.  XX,  c.wvii;!.  \\[.  leu.  Ampliss.  coll. l.V ,  co\.  81-2, a. —  llislor. 

c.  wvi.  —  Picard  ,  in  not.  ad  Neiibrig.  —  franc,  t.  XVII, p.  'ly-j  ,  iyS  .  not.  c;  l.  WIII . 

Sauut.  I.  111,  pari.  y.  c.  iv,  p.  191,  e.  —  p.  Go.d. 
Daclieri,  Spicil.  t.  XIl,  p.  643.  "  Innocent  Ht.  I.  \.Eimt.  p.  tî.S.S.— Ro- 

'  Ughelli,  Itiil.sucr.  I.  IV.  col.  1097.  vcl.  ger  de  Hoveden,  Hist.  purs,  ijosl.  p.  685. 
«lit.  —  (Irien.i  christ,    l.   Itl.    cul.    1016,  '   Hoveden,  p.  1S37. —  Decr.  Greg.  I\  . 

I  33  1 .  1.  III ,  t.  XXXIX .  De  parocliiis.  cap.  5  .  si- 


LES  ÉVÊQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATIil  ARC  ATS.        779 

princes  chrestiens,  fit  naufrage,  et  périt  en  nier  devant  Zibel.  C'est 
probablement  celui  dont  nous  avons  l'Histoire  de  la  prise  d'Acre  qui 
est  intitulée  au  titre  Movachns  jlorenhnus,  episcopus  acconensis.  [C'est  à 
lui  que  sont  adressées  les  lettres  d'Innocent  IIP,  i  198,  2,  2 3  décem- 
bre, et  1  199,  i5  décembre.] 

Durange  paraît  faim  ici  uno  ronfusinn  avec  Hayniar   Monafhiis.  jirche- 
vêfpie  de  Césarée.] 

.Iea\-.  éleu  évesque  d'Acre,  arriva  en  l'année  des  croisez  qui  prirenl 
Constantinople,  avec  Conrad,  éves(pie  d'Alberstad,  et  fut  un  de  ceux 
qui  éleurent  Baudouin,  comte  de  Flandres,  empereur  de  Constanti- 
nople, l'an  i9o6.  11  f'u(  député  en  l'an  1208  par  les  barons  de  Hié- 
rusalem,  avec  Aymar,  seigneur  de  Césarée,  en  France,  vers  le  roy 
Pbilippe,  pour  le  prier  de  choisir  un  niary  à  la  jeune  reyne  Marie. 

I  Marin  Sanudo  ne  nomme  pas  l'évêqiie  député  en  1  908  avec  Aymar  vers  le 
■roi  Philippe.  Ughelli  ^  dit  qu'en  septembre  1  2 o 5  l'évêque  d'Acre  élait  Teuald. 
Un  titre  du  13    avril  1912,  rapporté  par  Ughelli,  nomme  Gautieii  évêque 
d'Acre.] 

Jaques  de  Vitry",  de  l'ordre  des  frères  jii'escheurs,  lut  éleu  évesque 
d  Acre  en  l'an  1216.  Il  fut  depuis  cardinal  et  évesque  de  Tusculum. 
et  mourut  l'an  1260.  C'est  celui  dont  nous  avons  l'histoire  de  la  terre 
sainte. 

Jaques  de  Prouvins^,  doyen  de  Paris,  succéda  en  cetévesché  à  Ja(|ues 
de  Vitry,  l'an  1229.  Je  crois  (pi'il  estoit  de  la  maison  de  Braibant  en 


gnilicavit. —  Cod.  diplomrit.  I.  1,  p.  817. 
11°  38. 

'  Oriens  chrisl.  l.  111.  col.  i339;  — Ba- 
iuz.  Innocent.  111,  Epist.  l.  1,  p.  afii,  297. 
Son,  699. 

-  Alberic.  ann.  laoa,  i9o4.  —  Acla 
hmor.  II f,  p.  i39.  —  Observ.  sur  Villeh. 
n'  i36.  |).  3 18. — San.  I.  111 .  pari.  1 1,  c.  m. 


'  Ugliell.  lUil.  -sdcr.  t.  IV.  col.  1097. 1099. 
vet.  edit.  —  (Irieyis  clirinl.  t.  111.  col.  i33a. 

'  Alberic.  ann.  laiO.  ijaG,  1929  et 
1-3A0.  —  Miigii.  Chroii.  Bciff.  ]).  916,  960. 
—  Jac.  (le  Vitriaco,  1.  111,  |).  1  1  /|  1  .  1 1  /17. 
1191.  —  Monach.  Altissiodor.  p.  1  1  9  ,  b.  — 
Math.  Paris,  p.  901,  9,  908.  217. 

'  Alberic,  ann.  1929. 

98. 


780  LES  FAMILLES  D'OUTHE-MEll. 

(lliaiiij)a{;iie,  (|iii  pieiioit  soiivciiL  le  surtiuin  de  i^ouvius.  Il  iiiuui'ut  deux 
ans  après,  comme  il  passoit  en  France. 

Raoul',  nalil  de  Tuuinay,  loi  succéda,  au  récit  d  MIjeric.  Il  souscril 
un  litie  du  uiaisli'c  du  Temple,  de  I  au  i-23/i,  au  cartulaire  de  Manos- 
ipie.  Il  vivoit  encore  l'an  i-îhh,  comuie  nous  apprenons  de  iVlatliicu 
Paris-.  [En  i->.^o  l'évêque  d'Acre  était  natif  de  Provins;  c'était  pcul- 
ètre  (jaitiiuî,  (pn  mourut  évèque  d'Acre,  en  i-ioi^,  au  rapport  du 
continuateui'  l'rançais  de  Guillaume  de  Tjr'.J 

Fi.oRE!\T ',  évesque  dAci'e,  lan  laOi  [successeur  imniédiat  de 
Gautiei'],  ayant  esté  transl'éi'é  à  l'archevesché  d'Arles,  le  soin  de  cet 
évesché  fut  donné  à  Guillaume,  évesque  d'Agen .  patriarche  de  Hiéru- 
salem,  (pii.  en  lan  1-^65,  se  disoit  patriai'che  de  Hiérusaleni.  légat 
du  saint  siège,  et  administi'ateur  de  lesglise  d  Acre. 

I  Depuis  cette  épo(pie  jus(pr;i  l;i  prise  d'Acre ,  en  i  -jç)  i .  le  titre  d'admiiiislra- 
teur  de  ['(îglise  d'Acre  lut  jniut  à  la  dignité  de  palriarrhe  de  Jérusalem.  V  oir 

Les  l'nttiiirclies  dr  J('rtimlcni.\ 

'  Albprie.  ami.  la-jy.  —  Orkiis.  vlirisl.  Sdint-Louis. —  Uisl.tle  Fr.  l.  W,p.  ■y.Sli  ,b. 
I.  in.  col.  i.'JSi.  io3.J.  ■  Miirleii. /)/«;>/««.  (W/.l.V. col.  73.T.b.e. 

"  Mnl.  Pai'is.  |).  i->7. —  .loiip\ille. //(.y/,  (^e  '   Gall.  clirisl. 


LES  EVEQUES  DEPENDANTS  DES  DEUX   IMTl'.l  VliCATS.         781 


LES  ÉVESQUES  DE  BARUTII. 


Baudouin \  évesque  de  Barutli,  [lut  suiiiiiis  par  le  j)a|)c  Innocent  II 
à  lardjevesque de  Tyi',  comme  élaiil  un  de  ses  sulïraganls.  Il  |  se  tiouva 
au  concile  tenu  à  Antioche  par  les  prélats  de  la  terre  saiiilc,  an  mois 
de  décenibi-e,  Wmi  i  i  A-k  Meier  -  le  fait  natif  de  la  maison  de  Bologne 
[C'est  ce  que  semblent  attester  aussi  deux  vers  dune  petite  pièce  pu- 
bliée par  Martène'.  sur  les  personnages  illustres  du  diocèse  de  Té- 
rouanne  qui  prirent  part  à  l'expédition  de  la  terre  saiîite.| 

Jean*,  évesque  de  Bai-utli,  lut  un  des  éves(jues  cpn  se  bandèrent 
contre  Baoul,  qui  avoit  esté  éleu  arcbevesque  de  Tyr  l'an  i  i  '1(1. 

Gu[LLAUiHE%  évesque  de  Barutli,  se  trouva  à  l'assemblée  des  barons 
de  Hiérusalem,  tenue  par  l'empereur  Coin-ad  en  la  ville  d'\(i'e.  1  an 
1167. 

VIainahd^  évescjue  de  Barutli,  mourut  en  la  ville  de  Tyr,  le  '.5^ 
jour  d'avril ,  l'an  1  1  7^1. 

Rbnaud  "  lut  sacré  évesc[ue  de  Barutb  par  Gudlaume,  arcbevesque 
de  Tyr,  le  i"  jour  de  may,  l'an  1 176. 


'   (niill.  Tyr.  I.  XIV,  c.xni,!.  XV,  c.  xvi.  '  VVillelmus  Tyr.  I.  XVII,  c.  1.  —  Gesta 

-  <)ricns  christ,  l.  III,  col.  i325.  Litdov.   VII,  régis,  c.  xviii.  —  Duchesne. 

■  Meier,  aiin.  logg.  Ilist.  franc,  t.  IV,  p.  ào!i ,  0. 

'  Marten.  Amplis.'i.  coll.  t.  V,  col.  hho,  a.  "  Willelnius  Tyr.  I.  XXI,  r.  ix. 

'  Willelmus  Tvr.  1.  XVI.  c.  xvii.  '  VVilleimus  Tvr.  I.  XXI.  c.  m. 


782  LES   FyVMILLES  D'OUTRE-MER. 

llwMOM)'.  ('■ves(|ii(,'  de  Bariitli,  luourul  le  i  3'  jour  de  se])l('iii|jre. 
I  ;iii    I  I  S(). 

I  Scidii  ÏOncimclirh'itHDms^,  HiiMiioiid  sfr;iil  le  riK^iiic  i|iie  Iiaiiiiild  ou  H('n;iud  . 
diiiil  \r  nniii  auiiiil  l'h'  altt'i'o  dans  le  texte  de  Guillauine  de  Tyr.l 

KiDKS,  arcliidiacre  de  T\i-,  succéda  à  nayiiioiid,  et  lut  sacré  par 
Guillaume^,  arclievesque  de  Tyr. 

N.  .  .  évosque  de  Barutli,  nioniut  au  siéfrc  d'Acre.  Tan  iicjo*. 
[Selon  [Oriciis  christianns'',  cet  évèque  est  probablement  le  môme  que 
le  précédent.] 

I  On  trouve  aussi  N.  .  .  évêque  de  Baruth,  auquel  Innocent  III''  érrivit  le 
•>'.\  décendiie  )  i()S,  coniuie  aux  évéques  de  Sidon  et  de  Bibles,  sni'  le  pave- 
ment des  (Unies.  I 

WvLMînAN  OU  Gii.\leran'.  évesque  de  Barutb,  lut  envové  en  I  an 
\-\hh,  par  les  barons  de  la  terre  sainte,  vers  les  roys  de  France  et 
d  Antrleterie  pour  leur  demander  secours. 

I  En  la'ya  était  un  évêtjue  de  Baruth  nomnn'  Barthelemi  *.] 

ItoBEiiT,  éves(jue  de  Barut,  Tan  i3i5.  décéda  l'an  iSaS  ". 

[  Emmani  EL  Lniiijus,  élu  évêque,  mourut  avant  que  son  élection  lût  confirmée"*.] 

Matiuel  ",  de  Tordre  des  frères  mineurs,  luy.  succéda.  Ce  fut  luy 
qui  couronna  à  Famaj^ouste  le  roy  Hugues  IV,  roy  de  Hiérusalem.  Lo- 
redano  s'est  mépris  lorsqu'il  l'a  fait  de  l'ordre  des  frères  prescbeurs. 

[J  vi;qies  '-.  mort  en  i  •i()'y.  ampiel  surcéda  frrre  Blvise  de  Chisiaiw.  de  l'ordre 
des  muieurs.  nfiniirit'  par  Bonil'ace  I\.  le  i)  juillet  de  cette  année.] 

'   Willeliiius  Tyr.  i.  Wll.  e.  vu.  '  Ughelli,  Iliilia  sacra,  t.  1\.  col.  i-2i5, 

"   Oriens  clirisl.  I.  III.  coi.  \?i-î-.  121G,  vet.  etlit. 

\Mlleliiiiis  Tyr.  I.  XXII ,  c.  vu.  '  Wadding.  aiin.  i3a3.ii°  hi.'xn  regisl. 

'  Ho\ve(lpn,p.(J85. — Ri-oniplon.]).!  191.  p.  1/11. 

^  Oriens  christ.  I.  III.  col.  i^iay.  '"   Oriens  elirisl.  I.  III.  col.  i3a8. 

Baluz.  Innocent,  m,  £y»'s7.  I.I.p.  ayr).  '■   \\  nclding.  ami.  i323,  n°  ia  ,  niregist. 

'  Malli.   Paris,  p.  4a8.  h!iH  ,  /iG-j.  _  p.  1  4  1 . 

Rayiialil.  aiin.  ia/i5,  n°  aS.  '■  Waddiiig.  ann.  i3g7.  n'  n. 


LKS  EVÉQUES  DEPENDANTS   DES  DEUX    l'ATIi) AliC ATS.         78;j 


LES   EVESOUES  DE   BELINAS 

ou    DE    PANÉAS. 


Adam',  archidiacre  d'Acre,  tïitéleii  évesque  de  Beliiias,  ajirrs  ([ue  l;i 
ville  eut  esté  reprise  sur  les  infidèles,  vers  l'an  i  i3().  Il  se  lioiiva  à 
l'assemblée  des  barons  et  des  jjrélals  de  la  terie  sainli'  Icimc  a  \i\i-. 
l'an  1  i  h-]  '-. 

Jkain^,  évesque  de  Beliiias,  lut  envuyt'  en  France  par  le  lov  \niani\ 
jjuur  demander  du  secours;  et,  estant  arrivé  à  Paris,  il  \  uiournl  1  an 
1167,  à  des  ides  d'octobre,  et  fut  inhumé  en  la  uel  de  l'énlise  de 
Saint-Victor",  près  de  la  porte  du  chœur.  Le  nécroioge  de  celte  esglise 
porte  (pnl  lui  fit  présent  de  (juelque  portion  de  la  vraye  croiv. 

|J. . .  (peut-être  Jean)  était  évêque  de  Paiiéas  vers  1  ly-i''.  Il  rsl  mcdlidiiiK^ 
dans  un<^  lettre  du  patriarclu^  Alinaric  au  roi  Litiiis  VII. 

Gréf^'oire  \,  écrivit  une  lettre  à  l'archevêque  de  Nazareth  et  aux  é\ér|iies  de 
Bethléem  et  de  Panéas,  le  a/i  octobre  1  aya*"',  au  sujet  du  couroniieiniMitdii  roi 
fie  Chypre.] 

'    WilW.iHis  Tyr.   I.  .\V,  c.   x;  I.  XVII.  -  MailijroL  S.  F/c/.  Paris, 

c.  I.  '   Oriens  christ,  t.  III,  col.  1  .'îliM,  —  lidii- 

'   Gesla  Ludov.  17/,  c.  wiii.  gars,  Gestn  Det per  Fraiicus.  \i.  ii'^-», 

'   W  ilIfliMiis  T\r.  I.  \\  .  !■.  \ni.  *■   Havriald.  aiin.   i-}.-/->.  ii"   U). 


784  LliS   FAMILLES   D'OUTRE-MER. 


LES  EVESQUES  DE  BETHLÉEM. 


La  ville  (le  Botliléem,  située  sur  le  peucliaiit  do  la  uioiilaguc  de 
Hiérupaleiii.  à  h  milles  de  la  mesme  ville,  l'ut  prise  par  les  chrestieus 
le  1  T)''  jour  de  juillet,  Tan  i  loo  '.  Elle  fut  éri<Tée  en  siège  d'évesché, 
11  eslaiil  auparavant  (ju'un  ])rioré  de  clianoiiies  réguliers,  par  le  pape 
Pasclial  el  par  Gibelin,  archevesque  d'Arles,  légat  du  saint  siège,  à  la 
prière  du  roy  Baudouin  1"  [en  i  i  lo].  L'esglise  cathédrale  estoit  des- 
iliée  à  Nostre-Danie. 


I  La  rircoiiscriptiou  de  ce  diocèse  ayant  été  prise  sur  celle  du  patriarcat  de 
Jérusalem,  le  roi  Baudouin  1"  en  dédommagea  l'église  du  Sainl-Sépulcre,  qui 
était  IV'glise  patriarcale,  par  le  don  d'une  terre  considérable  -.] 

\s(:llETl^,  personnage  illustre,  tut  èleu  par  le  clergé,  du  cdiisente- 
uieiil  du  rn\  ,  jireniier  évesque  de  Bethléem.  11  avoit  esté  èleu  aupa- 
ravant par  le  chapitre  de  Hièrusalem^,  où  il  possédoit  la  dignité  de 
chantre.  éves(|ue  d'Ascalon,  qui  estoit  alors  possédée  par  les  infidèles; 
mais  le  roy,  du  consentement  du  pape  et  du  légat,  réduisit  Ascalon 
en  simple  paroisse  et  la  soumit  à  l'évesché  de  Bethléem ,  en  lan  i  i  i  o. 
Il  se  lr(niva  eu  fan  i  i-jo  au  concile  tenu  par  le  patriarche  en  la  ville 
de  Naples.  H  souscrivit  encore  le  traité  fait  entre  les  barons  de  la  terre 
sainte  et  les  Vénitiens,  l'an  iiao. 

A^sEAl•  [ou  Anselme],  évesque  de  Bethléem,  envoya  en  l'an  i  182* 

'   Willelni.  Tyi-.  1.  XI.  e.  sn.  —  Jac.  <le  '  Willelmus  Tyr.  I.  M.   c.  \ii:  I.   \1I. 

Vitriaco.  I.  1,  c.  lvii.  li\.  c.  xiii,  \\v. 

^   Carlul.  S.  Sfitiik.  n"  -2.5.  aO.  aç).  |i.  /17,  '   Daclierv.  Spicil.  t.  III.  p.  i5a. 

48,  56. 


1 


LES  ÉVÊQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATHI  MiC ATS.  1h:, 
ses  lettres  d'obédience  an  [)a|)e  Iiiiioceiil  11.  Il  sousnivil  un  liiie  du 
roy  Fouques  de  l'an  i  i.'5(i,  au  cartulaire  de  Manosque,  el  lui  nrésenl 
au  concile  tenu  à  Antioclu'  contre  le  patriarche  Aymei'y,  l'an  i  i  'i-),  '. 

GiRAUD-,  évesque  de  Bethléem,  se  trouva  à  l'assemblée  des  barons 
et  des  prélats  de  la  terre  sainte  tenue  à  Acre  par  l'empereur  Goura 
l'an  1  i/iy.  Il  suivit  aussy  le  roy  Baudouin  III  au  siège  d'Ascalon,  l'ai 
11  Sa.  Absalon,  chanoine  réj>ulier  du  Saint  Sépulchre,  l'n  ayant  esté 
fait  évesque  par  le  patriarche,  Giraud  en  appela  à  Borne  et  lit  casser 
cette  promotion,  sur  ce  (pu?  l'esglise  d'Ascalon  avnit  esié  unie  à  celle 
de  Bethléem. 

Baoll\  chancelier  ilu  ro\  Bauduiun  III,  l'ut  promen  à  la  dignité 
d'évesque  de  Bethléem  par  la  laveur  du  pape  Adrian  IV,  (pn'  estoil 
4nglois  comme  lui,  avant  l'an  i  lôy.  Il  est  parlé  de  luy  dans  une  ins- 
cription grecque  di'essée  en  l'an  i  i(it)',  ipii  se  lit  encore  en  l'esghse 
de  Nostre  Dame  de  Bethléem,  où  il  semble  estre  nonnué  Ihioidincl. 

\\  mourut  1  an  i  i  70.  Gette  esglise  l'ut  vacante  après  son  décès  l'es- 
])ace  de  ileu\  ans.  le  clei'gé  n  ayani  pu  s'accordei' pour  1  élection''. 

Albeut '' [pelit-lils  (le  l'ierre  l'Ermile],  évesque  de  Bethléem,  porta 
la  vraye  croix  au  combat  qui  se  donna  entre  les  chrestiens  et  les  inli- 
dèles  en  la  plaine  de  liâmes,  le  jour  de  Sainte  Catherine,  laii  1  177. 
Incontinent  après,  il  alla  au  concile  de  Lati'an  laii  1  i7(j. 

Ubaud,  archevesque  de  l'ise  ^  luy  donna,  et  à  l'esglise  de  Nostre 
Dame  de  Bethléem,  l'esglise  de  Saint-Nicolas,  sise  au  lieu  ap[)elé  lu 
Vieille,  près  la  ville  de  Pise.  rCum  suis  bonis  et  rationilius,   ut  ijisc 

'   VA  illeliii.  T\r.  I.  \\.  c.  \m.  \xi.  '   llihl.  Cluniac.  p.   itio->. 

-  VVillelni.  Tyr.  1.  XVK,  u.  i,  xm,  x.xx.  '   Willdni.  Tyr.  1.  X\l,  ..  wvi;  I.  Wll. 

■   Wilieini.  Tyi'.  I.  XVI,  c.  xvii;  I.  XVIII,  c.  vu.  —   l'icnrd,  In  uni.  ad  Nenbrig.  — 

c.  xx;  !.  XIX,  c.  XXIV  ;  I.  XX,  c.  xxmii,  xxxii.  Hioiiiploii,  p.  1  137. 

'  I^^r.  Qnaresmh\ii.  Elucidntiolerrœ  saiict/p,  '   (Jglipjii.  ///  arcliicii..  Pi-innis. 

I.  VT.  S>  II.  r.  \iM. 


786  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

tr  episcopus  et  ejus  successores  possiiit  in  oadem  ciiiii  suis  liabilare,  el 
rcocclesiani  (illam)  el  res  ejus  regere  et  custodire,  cl  ea  et  bonis  alque 
f  rébus  ejus  ad  ulililatem  ip.sius  ecclesi*  de  Bethléem  uli,ii  i'arche- 
\('S(|U('  se  réservant  le  droit  de  patronage.  [Voy.  Albert  de  \erceil. 
patriarche   de  Jérusalem.] 

Guy  Coquille',  en  l'Histoire  du  Nivernois,  et  après  luy  Chopin, 
Mineus  et  autres'-,  escrivent  que  Guillaume  V,  comte  de  Nevers,  estant 
décédé  en  la  ville  d'Acre,  le  au"  jour  d'octobre,  Tan  1 168,  son  corps 
tut  inhumé,  ainsy  qu'il  avuit  ordonné,  en  l'esglise  de  Nostre  Dame  de 
Bethléem.  Ce  qui  donna  occasion  à  la  d(''votion  ([ue  les  comtes  de 
Nevers,  ses  successeurs,  eurent  pour  cette  esglise,  et  fit  que  Guy,  son 
frère,  qui  luy  succéda  et  qui  estoit  avec  luy  en  cette  entreprise,  amena 
en  France  l'évesque  de  Bethléem,  (jui  avoit  esté  chassé  de  son  évesché, 
au  quel  il  doinia  le  bourg  de  Pantenor,  [)rès  de  Clamecy,  outre  la 
rivière  d'Yonne,  avec  le  gaignage  et  le  domaine  de  Cembeuf  ou  Sam- 
l)ert,  et  la  ville  sous  Saisy,  appelée  Maison-Dieu  de  Bethléem,  et  If 
bourg  (pii  est  outre  les  ponts  de  Montruillon,  ainsy  qu'il  est  récité  en 
une  charte  de  Renier,  évesque  de  Bethléem,  de  l'an  laaS.  Cet  auleui- 
ne  dit  pas  si  l'évesque  avoit  esté  chassé  de  son  évesclié  ]iar  les  inh- 
dèles.  En  tout  cas,  cela  ne  se  peut  pas  enttuidre  de  la  prise  de  Beth- 
léem par  Saladin^  après  la  deffaite  de  Guy  de  Lusignan,  l'an  1  187. 
puisque  Robert  du  Mont  nous  a])prend  que  Guy,  comte  de  Nevers, 
décéda  dès  l'an  1176.  Tant  y  a  que,  depuis  ce  tenqjs  là,  les  évesques 
de  Bethléem  se  sont  retirez  en  France  et  ont  jouy  de  ce  lieu  par  forme 
de  letraite;  et  mesme  ils  y  ont  territoire  épiscopal,  quehjue  petit  qu'il 
soit,  et  lorsque  [un  évèque  de  Bethléem]  est  sacré,  il  y  exerce  tous 
actes  épiscopaux  comme  en  son  diocèse.  La  présentation  ou  nomina- 
tion de  la  prélature  appartient  au  duc  de  Nivernois,  comme  patron 
et  fondateur,  et  l'institution  au  pape. 

N .  .  .  '  évesque  de  Bethléem,  se  trouva  au  siège  d'Acre,  l'an   i  190. 

'  Coquille,  p.  90.  '  Hoveden,  \>.  Golî. 

'  Willrlm.  Tyr.  I.  XX.  c.  m.  "  Math.  Paris,  p.  m. 


LES  ÉVÉQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATlilAltCATS.         787 

Pierre',  chanoine  du  Saint  Sépulclire,  lut  éleu  évos(nii'  (IdJctliiéem. 
Il  se  trouva  à  la  pi-ise  de  Constantino|)l(',  l'an  1206.  C-e  lui  un  des 
douze  électeurs  qui  éleurent  Baudouin,  comte  de  Flandres,  empereur. 
[Il  fut  tué  à  la  bataille  d'Andrinople,  en  i9o5'-.] 

[Il  paraît,  d'après  deux  décrétales  d'Innocent  III  ^,  qu'après  la  mort  de  Pierre 
il  Y  eut  (les  débats  pour  la  promotion  à  l'évérlié  de  Betldéem  entre  H...  sous- 
diacre  de  l'église  romaine,  et  P...  chanoine  du  Saint-Sépulcre.  Chacun  l'ut  élu 
par  un  parti.  L'élection  du  sous-diacre  l'ut  confirmée  par  le  patriarche  de  Jé- 
rusalem; le  chanoine  avait  pour  lui  la  faveur  du  roi;  mais  le  p.ipi'  cassa  les 
deux  élections  comme  non  canoniques. 

Les  auteurs  du  Gallia  christiuna'^  prétendent ,  d'après  une  lettre  d'iiniocent  111 , 
que  le  pape  rétablit  le  sous-diacre,  qu'ils  nomment  Renier.  Alais  ce  ne  l'ut 
peut-èlii'  (pi'après  Thomas,  qui  suit.  HOriens  cliristianus^ le  place  nvant  Pierre.] 

TuojiAs*^,  de  Tordre  des  frères  prescheurs,  est  qualifié  évesque  de 
Bethléem  et  légat  du  saint  siège,  en  un  titre  de  l'an  1  207. 

N.  .  .'^  évesque  de  Bethléem,  se  trouva  avec  les  barons  de  la  terre 
sainte  au  siège  de  Damiette,  lan  1218  et  1219. 

Réméré*  estoit  évesque  de  Bethléem  en  lau  1  220.  .le  ne  sçay  si  c  est 
le  mesme  que  le  précédent. 

[Selon  les  auteurs  du  Gallia  clii-istinna^.  c'est  le  sous-diacre,  rétabli  dans  son 
évêché  par  Innocent  III.  Ils  n'osent  assurer  (pie  ce  soit  lui  qui  assista  en  1  -jaS 
à  l'assemblée  tenue  en  Campanie  par  Honorius  III,  pour  obtenir  des  secours  en 
faveur  de  la  terre  sainte.  On  a  de  ce  Renier  une  lettre  de  mars  1  3  2  3'°,  où  il 
énumère  les  biens  que  tîuy,  comte  de  Nevers,  avait  donnés  à  son  église,  et 
([u'il  met  sous  l;i  protection  de  la  comtesse  de  Nevers.] 


1. 


'  Villchard.    n"    191.  Voy.  les  observât.  ''   Orieiis  clirislmniis,  (.  III,  col.  128 

n°38,  p.  «7.5,  et  n°'  1. 36,  191.  '   Gesta  Iniwcenl.  III,  p.  129. 

^  Viilebard.  11°  191.  '  Malh.  Paris,  p.  208. 

^  Décret.  Gregor.  IX,  I.  II,  til.  xii,  c.  iv.  "  Coquille,  p.  91. 

et  tit.  xvni.  c.  n.  '  Giill.  rlnisl.  t.  XII,  col.  089. 

'  Baluz.  Innocent.  III .  Ejiisl.  l.  I .  p.  585.  '°  Gall.  christ,  t.  XII ,  col.  O89.  —  Instn- 

Galliii  cliristiaiKi,  t.  XII.  col.  689.  iwiil.  col.  37-2.  073. 

99  • 


788  i.RS   FAMILLES  D'OUTUK-MEr.. 

GoDKKiiUv',  lils  (lu  pivlcl  (le  Pkjiiic,  iivoit  Ic  titre  (r(''lcii  ('vesqiie  de 
Bellil(H!iii,  loi-s([iril  lïil  ('iivoy(''  en  Escoss(!  avec  la  ([iialilé  de  légat  du 
saint  si(!"jfe,  l'an  i  2A7.  Il  a  a  un  litre  de  Matliilde,  comtesse  de  Nevers, 
où  elle  ne  s(>  (|iialilie  (|in'  rrni  Iuvith  cl  capitaimi  dirli  comilalm,  parce 
(ju'elle  n'avoit  pas  ein-ore  en  la  saisine  de  ce  conit("'-,  par  lequel  elle 
donne  à  Godelroy  de  Prajerlis,  élen  ('"ves(ine  de  Belldéeni  et  confirme^ 
par  le  pape,  et  à  ses  successeurs,  lio  livres  tournois  à  prendre  à  tou- 
jours, on  la  valeui-,  à  Auxerre,  en  sa  censive  d'Auxerre,  en  n^coni- 
pense  de  la  cession  par  Iny  laite,  an  nom  de  son  esglise,  à  la  dite 
(îonilesse,  de  sa  ville  de  Cersy  '  an  diocèse  d'Autnn  ,  et  sitn(''e  dans 
l'étendue  du  comté  de  Nevers,  avec  ses  dépendances.  Cet  acte  est 
passé  le  2.3''  joui'  d'avril,  l'an  1  ■ihb. 

Frère  Tiiomvs  dr  Lciiliiio',  de  Toi'dre  des  irèi'es  prescheur.-..  estoit 
évesque  de  Bethléem  et  légat  du  saint  siège  à  Acre  l'an  laBo.  Il  lui 
depuis  archevesque  de  Cusence  en  Italie,  et  enfin  patriarche  de  Hié- 
rusalem. 

GuiLLAiMi:,  de  l'ordre  des  IVères  prescheurs,  èves(jue  de  Tripoly-', 
lut  transléiv  à  l'évesclié  de  Bethléem  l'an   i263. 

[L'Oriciis  clirifilianus'^  n'en  tait  pus  nientidii  l'I  uuniiiu'  à  sa  phice  (jui.iniiii, 
(également  do  l'ordre  de  saiiil  Dominique,  cpii  aurait  été  (Mu  évècjue  de  liclh- 
léeni  en   t  •'.^>'j-\ 

HuGl;ES^  évesque  de  Bethléem  [élu  en  i^ycjj,  se  trouva  avec  plu- 
sieurs autres  prélats  à  l'assemblée  qui  fut  tenue  au  Louvre  l'an  i^yi . 

'  Malt),  l'iiris,  p.  485.  —  Moitasl.  iingUc.  l.  V.  col.  787.  —  Orirnx  chrislimmu,  L.  tll. 

t.  Il,  p.  382.  col.  1281,  1282. 

^  Tit.  ori"'.  '   Voir  Les  Ercuqua  de  Tripoli. 

'  ProlwlileiiH'iil  le  lifu  appcli'  (ilus  liiud  '   Oriens  cliristimius.  t.  III,  col.  1282. — 

Saisi/,  p.  78(1.  '  Breinond,ZJ«//('r.  I.  t.  p.  ki'i. 

'  H is!.  franc,  t.   V,  p.   /i.33.  —  Baluz.  '  Wadding.  niiii.  1279.  t.  II.  icfî.  ponlit- 

.\liscell.  t.  VI,  p.  000.  —  Contiiuiat.  l'r.  de  p.  1^7. 
Guill.  de  Tyr,  apiid  Mailen.  Aiiipliss.  Coll. 


LES  EVEQUES  DEPENDANTS  DES  DEUX   PATlil AliC ATS.         7S!t 

;ui  sujet  de  Guy,  comte  de  Flandres'.  Il  lut  aussy  envoy''  |i;\!'  le  roy. 
avec  le  prieur  des  Jacobins,  en  ambassade  vers  le  duc  d"  \iitri(iic,  en 
l'an  129B.  Il  vivoit  encore  Tan  i'J97.  -lay  veu  un  titic  de  ce  prélat 
où  il  j)rend  la  qualité  de  rrDei  et  sedis  Apostolica'  |;ratia  (U'clesiie  S.  Na- 
cr  tivitatis  Christi  Betlileemitanus  episcopus,n  par  le([uel,  jjoui'  laiie  la 
condition  de  son  esglise  meilleure,  il  ci'de  et  transporte  à  Kobeif,  tils 
aisné  du  comte  de  Flandres,  comte  de  Nevers,  en  présence  de  Lonvs, 
son  fils  aisiu",  et  de  son  cousentenieni,  le  bourg  de  Pantonne-,  où  la 
chapelle  de  Nostre  Dame  de  Bethléem,  (}ui  appartient  immédiatement 
à  l'esglise  et  à  l'évesché  de  Bethléem,  est  située,  avec  lont  le  domaine 
qu'il  y  a.  en  échange  de  -30  livres  de  revenu  annuel,  payables  à  la 
Purification  de  la  Vierge,  à  cette  esglise.  Cet  acte  fut  expédié  rriu 
fcpalatio  Castri  Montis  No.xii,  Niveruensis  diocesis,r  le  ■2']"  jour  d'avril 
après  Pasques,  1  ag  1  • 

[Après  Hugues,  YOncii^:  clin.stKWus^  iKinuiir,  d'iiprès  BoriiiU'il  ditidoiiis,  PiKiiiu: 
(le  Saint-Mmxent,  élu  sous  ll(iiior(''  IV,  (uii  iiionrul  lr  .'i  :ivril  i-^Sy,  el  .1  EraRi' 
ou  (jÉjnnii.  (|ui  siégeait  ou  !-)()'i.| 

Frère  Walfran  [ou  WiirriiAN],  évescjue  de  Bethléem,  se  trouva  a  la 
dédicace  de  l'esglise  d'Escouys,  au  diocèse  de  Bouen  *,  l'an  i  3  1  o.  .lax 
veii  un  titre  de  luy  doinié  à  (llainecy,  le  H  mav  1  3  1  (). 

Géraiu)  de  Gisors'',  évesque  de  Bethléem,  mourut  à  Paris  vers  lati 
\'d-?.  1  ,  et  est  inhumé  aux  Garnies  de  la  |)lace  Maubert. 

[Jean  de  Hegl.escliff'',  Anghiis,  de  l'ordre  des  j)r('clieurs,  l'ut  é\("(pie  de  Beth- 
léem avant   i  SaS. 

PiEiuiK  ^  hil  Iransféri'  de  l'église  de  Segiu  à  celle  rie  Bethléem.  Iiii   liS'i-. 
[HuGiiKS**  fut  évèque  de  Bethléem  dans  le  \i\"  siècle. 

'   ///s/,  (le  la  iiimnon  de  Mniilinor.  p.   18^1.  '   (jaUiii  cliristidim ,  t.  II.  p.  •.iijy.  coi.  j . 

"  Titre  oriifinal.  (le  lieu  est  (■videinmeiit  '   (Jriens  ctiristiiiiiiis,  I.  111.  col.  i-i8/i. — 

le  même  que  celui  qui  est  ;i|i|)eli'  plus  Ijnul  Eelinnl,  Scriplor.  nrd.  prœd.  l.  I,  p.  -ib. 
Printenor,   p.  ySG.  '   Ujjjielli , /?»/.  «(fc.  l.  1,  t'ol.  i  .5  1 .  11   -jcl, 

'   OrIcHs  clirisliinms ,  t.  111,  col.  1-28;!.  "  Eclinril.  (.  l.p.xxii.  —  Fonliin;i.  Tlieai 

'   Sammiivih.  In  arcliirji.  Rdliiiii.  n"  (iy.  ilmi/inlr.  p.   1 '1  1 .  til.  i.wwur.  n"  '1. 


7;)0  M'^S  FAMILLES   DOlITliK-MKIi. 

l>'(Wêquo  Di:nANi)  t'iMiil  iiioil.  Ahimmi  i»i:  i,\  I'ioiiie,  ilf  rnidrc  clos  prêcheurs, 
lui  lui  iliiiiiK'  iioiir  siicicssciii-  |);ir  lirl);)iii  V,  le  i .'!  iKPveiubrc  i3()3. 

Jkan  Saf.mitius,  do  l'ordre  des  iiiiiiciirs.  lui  hiiiisIVTi'  de  iV'frlisc  de  [{clhl/'f'iii 
il  celle  de  Lii((|ues  en    i.'icS."^)  '.] 

(liiLiAiniK  i)K  Valen,  moiin',  aimiosiiicr  cl  contesseur  du  rov 
CJiarles  VI,  estoil  ôvoscjuc  de  Bethléciu  laii  io83-.  Il  fut  l'ait  évesque 
dEx  reux  l'an    i  .'iSç). 

\\,'Orie>is  clirisliaiiits-'  l(?rniine  rénuiiiératioii  des  évoques  de  Belliléeni  à 
Jean  III,  de  Genence,  (|u"il  nomme  imiuédiatemenl  a|)rès  fiuillaume  de  Valen. 

.lean  l'ut  l'ait  évèqne  vers  io()i.| 

Philippes  Fromoint'',  de  Tordre  des  frères  presciieurs,  ('oiilesseur  de 
'Pliilippes,  duc  de  Bourgogue,  es  années  i  ?)Sh.  i  385,  i  386,  fut  depuis 
évesque  de  Bethiéeui. 

Lalrent  Pignon'',  de  l'ordre  des  frères  presciieurs,  confesseur  de 
Pliilippes  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  évesque  de  Bethléem,  se  trouva 
au  concile  de  Pise  l'an  1^09.  11  fut  depuis  évesque  d'Auxerre. 

Frère  Jean  Lku\''{Aiinrus),  de  l'ordre  des  frères  mineurs  et  du 
couvent  de  Bourgneuf  en  Touraine,  provincial  de  son  ordre  en  cette 
province,  fut  éves(]ue  de  Betliléem,  et  depuis  de  Sarlat,  l'an  t/107; 
deux  ans  après,  il  assista  au  concile  de  Pise.  Il  mourut  l'an  ilxto'',  le 
1  5  d'octobre. 

Jean^,  évesque  de  Bethléem,  estoit  confesseur  de  Jean,  duc  de 
Bourgogne,  en  l'an    1 /i  i -j  ,   par  le  cretlit  du  (juel   il   obtint   du    loy 


'    Ugtielli ,  liai.  nncr.  1. 1 ,  col  88a,  n"  yi.  '  Maïuiscril. 

■  Orieiis  clirisliuiiKS.  t.  Itt.  col.  ia85.  —  '  Uglielli.  .Manuscrit. 

Gall.  clirist.  vêtus,  t.  II.  p.  q()8.  coi.  i.  —  '  Wadding-.   i33-2,  lo 

EchactI.  t.  I,  p.  xxii .  col.  1.  '  Urrlielii.  In  anhicji.  Pi 

'  Oi-iem chrislinnus, col.  i  ^86. — Eeliard,  '  Coquille. 

l.    [.  p.  XXM.   col.    1  . 


Sllll. 


LES  ÉVÉQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATHI AliC  \TS.  7!)I 
Charles  VI  plusieurs  privili'gos  (mi  fîiveiir  de  son  i-sgiisc,  ou  pliilosi  de 
riiospital  fie  Claniecy,  entre  lesquels  lui  celuy-ci,  que  les  évesques  de 
Belldéeui  originaires  du  royaume  jouiroiciil  de  pareils  privili'ircs  que 
les  autres  évesques  de  France. 

M.  .  .  moine  de  l'ordre  de  Sain!  lîeiioisl,  fsloit  évesquede  Betliléfin 
l'an   1  'l 'J  1 . 

Jean  Hocca  ,  de  l'oi'drc  des  i'rèi'es  miiieui's.  avoit  ce  titre  en  I  an 
)  /129  '.  11  est  renoniini''  pour  sa  giaiidc  doctrine. 

DoMiMoiiE,  évesquede  iJethir-em  l'an   ili'M't. 

Arnoll  i)k  Limone,  canne,  professeur  de  tliéologie,  se  disoit  évesque 
de  Bethléem  et  confesseur  de  Chai'les  d(>  Bourgogne,  comte  de  Nevers, 
l'an  1^1.35. 

GuiLLEBMiN,  éves((ue  de  Bethléem,  en  ilil]érend,en  lan  i/i')/!-,  avec 
les  observanlins  de  Verceilles,  pour  une  petite  esglise  aux  faubourgs 
de  cette  vill(>  là,  qu'il  préteiidoit  a])])aitenir  à  son  évesché. 

Antoine  Buisson,  l'eligieux  carme,  estoit  éves((ue  de  Bethléem  et  sul- 
iragant  de  Jean  Rolin,  cardinal,   i/i()6. 

Bertrand  Aldegeh.  éves(|ue  de  Bethléem.   1/181. 

Jacqles  Himeré,  évesque  de  Belhh'em.    1  !i()'j. 

CuRisToi'iiLE,  des  niaia:pn's  d'Incise,  évescpie  de  Bethlc'eni.   i5oo. 

Antoine  di  Crenbl,  \h[:i. 

Martin  Bailleu,  (ht  le  Doux,  de  loidre  des  frères  mineurs,  [jrofes- 
seur  en  théologie,  aujtaravant  évesque  d'Arcadie,  fut  nonnue  à  l'éves- 

'  \\  nililiii;;.  iiiiii.  l  V3().  '■>.  '  U'iiddiiig.  aiin.  l'iT);!.  'l.''>. 


79^  LES  FAMILLES  1)  OUTIiE-MER. 

i-li(''  do  Bethlrciii  le  '!0  mars  i  5  i '.« ,   |)ar  Kiaiiçoise  d'Allji'et,  comtesse 
lie  Nevcrs,  parla  lésipualioii  d'Aiituiiio  du  (Ireiiel. 
\|)iès  lui,  les  siiivaiis  liiireiil  la  inesme  dijjnilé  : 

Antoink  Div  Mont',  éves(|ii('  de  IJetldéem,  de|)iiis  éleu  éxcfeque  dAretiu 
[Arezzo]  en  llalii',  lui  eidiii  éveH(|iie  de  Civila; 

Philibeht  ni:  Ik.ujEL,  abbé  de  Saint  Sévèi'e,  moine  de  Saint-Benigue 
de  Dijon,  l'an    ]'):^Ji  e|    i555: 

DoMiMC  Fliîli.n  ,  chanoine  de  Aevers,   i55b; 

Lrbain  Rklhsv,  docteur  en  théologie  du  diiM-èse  d'Angers,   i558: 

Antoink  TnissoN.  moine  de  i'aldiave  de  Tons  les  Saints  de  (Ihàlons: 

CnAiiLKs  BoiuBo>\\T,  luonie  de  (iermcra),   i568. 

Simon  Jouidain,  cliaiioine  régulier  de  Sainl-Augustin  et  prieur  de 
Saint  (iildas  do  ^evers,  fut  noanné  par  Louys  de  Gonzague,  duc  de 
Novers.  après  le  décès  de  Charles,  le  dei'niei'  de  may.   158^1. 

Ces  cinq  furent  seulement  nommez,  mais  non  consaci'oz. 

Loi  \s  DE  Clkves,  basiard  de  Nevers,  j)rieui'  de  la  Charité  sur  Loire 
el  abbé  de  Bonray,  fut  nommé  par  Charles  de  Gonzague  de  Cleves. 
duc  do  devers,  le  i  <S  d  ()cl(d)re  iGoi,  et  ensuite  des  bulles  du  pajie 
Paul  \  .  bit  sacré  à  Paiis  le  i  -2  mars  i  (ioCi.  Il  mourui  an  mois  île  mais 
I  (iiit). 

Jean  de  Cleves,  neveu  de  Lou\s.  abbé  de  Tous  les  Saints  de  Clià- 
lons  et  prieui-  de  la  Charité,  fut  consacré  évosque  de  Bethléem  laii 
i(mB.  et  décéda  le  l)  d  octobre  l'iiij- 

'  Ughelli.  I.  VIII-iJ.  :i(,a. 


LES  ÉVÈQUES  DÉPENDANTS  DES   DEUX   PATRIARCATS.         m 

André  de  Sosée,  d'Annonay,  principal  ilii  collège  (l'Autiiii,  à  Paris, 
.succéda  en  cette  dignité  par  la  iioniinatioii  de  Cliarles,  duc  de  Nevers. 
et  ])ai-  huile  du  pape,  et  fut  sacré  à  Pai'is  le  18  de  février  1626.  Il 
uioui'ut  le  i3  d'avril  16/1^  et  fut  inhumé  en  I  esglise  des  Augustins  de 
Paris. 

François  de  Batailler,  évesque  de  Bethléem,  presta  le  serment  entre 
les  mains  du  roy,  au  mois  de  may,  l'an  i665. 


79i  LES  FAMILLES   I)  OUTRE-MER. 


LES  EVESQUE8   O'EBIIUN 

ou   DÉ  SAIINT   ABRAHAM. 


La  ville  d  Ebroii  iiit  érigée  Je  prioré  en  évesclié,  Tau  i  i(38',  à  cause 
(le  la  vénération  de  ce  lieu,  (jui  conservoit  les  sacrez  tléposts  des  pa- 
li'ia relies  \braliain,  Isàc  et  .lacob'-. 

REiwri)'.  neveu  du  |jatriai'clie  Fouchei',  en  lut  tait  |)ieniier  éves(|ue. 
Il  souscrit  un  litre  de  Guillaume,  archevesque  d'Acre,  de  I  au  i  i^u. 
Il  est  |iarlé  encore  de  luy  en  un  titre  de  Henry,  comte  de  (lliampagne, 
passé  eu  la  \ille  de  Hiérusaleni ,  laii  i  i  71),  par  le  (pic!  il  lail  (pielques 
dons  à  cette  esglise. 

N.  .  .^  éves(pif  dEbroii.  mourut  au  siège  d'Acre,  l'an    1  1  (|o. 

IGAniiiii  DU  (Ieoffiiov  ■'.  do  i  ordre  des  |n'i'clieiirs .  lui  luit  ('\iM|iie  de  Sîiiiil- 
AliraliMMi,  l'an   1  -«(liS. 

I''rère  Mammimktiik '\  de  l'ordre  des  pièclieiiis,  était  évèque  d'Hébroii,  sous 
II'  piiiililic;il  (le  (ib'iiieiil  VI.  vers  t'.]h-j.\ 

[jOI!Ys\  de  l'ordre  des  livres  iiiiiieurs.  estoit  é\es(|ue  d  Ebion  eu 
l'an    1  .".(■). S. 


'    Voir  Les  S^i/'iiciirs  tir  Siiiiil-Minihinii.  '    (ïrieim  cliri-s-tioiius ,    l.   IIL   ('(jl.    la'iy. 

"  Willelni.  Tyr.  \.  XX,  c.  m.  —  lac.  dp  1-170. —  fjonliiiuat. (Ipdiiiil.iloTyi.  4w/j//-«. 

\  itr.  I.  1 .  f.  Lvii.  Cnll.  t.  V,  col.  763,  c. 

'  Bilil.  Chili,  ihd-i.  "  Ca\a\ier,(jiili'ri(:(lomiiiir.]>.  t'.\i\.\i  I  li-j. 

'  Hofj-ei- (le  Hovetleii.  p.  685.  —  Rruinij-  '  Waddirijf.  n    h. 

loll  .   |1.   I  1  ()  1 . 


LES  ÉVÉQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX   PATIil  \  liC  \TS.         7!)5 


LES  EVESOUES   DE   GIBEL 

or  DE  GABALUM. 


I  GibeL  Gfihala,  Gabida,  Gnbulwn,  est  une  ville  maritime  de  la  Svrie,  à  99  ki- 
lomètres au  sud  de  Laodicée.  elle  était  le  siège  d'un  évéque  ^lIll'raJrant  immé- 
diat du  patriarche  d'Antioche  '.| 

Guillaume  estoit  évesque  de  Gibel  en  l'an  1  1  i  5.  Gautier'-.  chaiiceUiei', 
luy  donne  cet  éloge  :  Vir  per  nmnia  Imidahiiis. 

HuGiiEs,  évesque  de  Gibei,  souscrit  un  [double]  titre  de  Fuiunoiul, 
prince  d'Antiocbe,  de  l'an  11 60  [19  a\iil].  au  cartulaire  du  Saint 
Sépuichre^.  Il  se  trouva  au  concile  tenu  à  Antioclie  coutie  Raoul.  ])a- 
triai'che  de  la  niesuie  ville,  et  ensuite  enq)esclia  (pie  le  prince  liax- 
mond  ne  mist  cette  place  entre  les  mains  de  1  eiupei  eui'  Jean  Goinnèiie-. 
Il  passa  en  Allemagne  et  en  France  |)our  les  nécessitez  de  la  terre  sainte. 

[On  ne  peut  dire  si  c'est  Hugues  qui  est  l'évèque  de  Gabula  mentionné  par 
Othon  de  Frisingen  ^  et  par  Albéric  ^  à  l'année  ii/i5,  par  les  soins  duquel 
Antioche  commença  à  être  pleinement  soumise  au  siège  de  Rome.] 

\  .  .  .''  évesque  de  Gibel,  se  trouva  au  concile  de  Lati'an  tenu  lan 
1  !  71),  SOUS  le  pape  Alexandre  111. 


'   Or-ieiis  clinsliaii.  1. 111 .  col.  1  1  Ijy,  1  1  70.  '  Otlio  t^rising.  I.  \  It .  e 


WMII.  \X\1II. 


^  Gauler.  De  helh  Aiitioch.  p.  kkit.  ^  Otho  Frising.  I.  Vil.  c  \\\iii.  apiul 

'  Willelm.  Tyr.  I.  XV,  e.  xvi.  —  CarUil.  Urstis,  i"part.  p.  iSy. 

S.  Sepulclir.  Preuves  de  l'hisi.  des  Cliastaigii.  '    Albecic.  Chronic.  ann.  iii5.  2    pai'l. 

p.  38.  - —  Cin-lul.  du  S.  Sepiilclir.  édit.  Rn-  p.  807.  édit.  Lips. 

zière.  p.  171.  177.      '  '  Picard.  In  mit.  ml  Netihrig. 

100. 


796  l-KS  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

IL'0r/t7/.s'  clmsliniuis'  pense  (|iie  W.  Glamhulepcensis  ejyiacujnis .  delà  province 
de  (Jélésyrie,  (lue  l'on  Iroiive  pin  un  les  signataires  du  concile  de  Latran,  est 
par  altération  pour  (Inlmleiinia. 

(ÎAUTiEii,  de  Calabre,  de  l'ordre  des  prêcheurs,  fui  noiinn»'  évêipie  de  Gabnia 
par  Urbain  IV,  en  latj^i  '-.J 

Adam^,  (le  roidre  des  frères  mineurs,  lïil  pioiiieu  à  i'évesché  de  Gibel 
pai' le  j)<'i])e  Clénieiit  VI,  en  fan   i36B. 

He^îw  (Ip  Henrebercli ,  dominicain,  est  nommé,  jjar  Laurent  Pi^r^min,  episcopus 
G(ili(iulig<'iif:is,  iWiint  i3()/).  (l'est  probablement  pour  (Talmlriims^.\ 

'   Orieiis  cliiisliiiHiis,  t.  IIL  col.  i  170.  —  Watldiiig.  t.  111.  —  Heg.  p.  ■i-x-2. 

Dachery,  Spicil.  t.  XII.  p.  643.  *  Echard.  t    L  p.  \xv. 

-   lîzov.  jinii.  lod/j  .11°  1  0.  t.XIM.cnl.yoG. 


LES  EVEQUES  DEFENDANTS  DES  DEUX  PATlilAltCATS;         797 


LES  EVESOUES  DE   LAODICEE 


Gérard,  surnommé  de  Nazaretii  par  (juelques  uns',  évesijue  de 
Laodicée,  se  trouva  au  concile  tenu  à  Antioche  contre  le  patriarche 
Raoul.  Jl  persuada  Renaud,  prince  d'Antioche,  de  s'accommoder  avec 
l'empereur  Manuel.  Je  crois  que  c'est  le  Girard  dont  parle  saint  Rer- 
nai'd-,  qui  avoit  esté  moine   de  ClairvauN.  On  lui  attribue  quelques 


ouvrages. 


N,  .  .  évesque  de  Laodicée,  accompagna  l'empereui'  Frédéric  I"'  en 
son  voyage  de  la  terre  sainte,  l'an  1 1  (jo  ^ 

[PiKRRE  (le  Smiit-HIJaire,  de  l'ordre  des  prêcheurs,  fut  noinnié  évèque  de 
Laodicée  par  Urbain  IV.  peu  avant  la  mort  fie  ce  pape,  qui  arriva  io  •>  octobre 

1264*.] 

Augustin,  de  l'ordre  des  frères  miuenis,  estoit  éves(pie  de  Laodicée 
en  l'an  1 336, 

[Selon  Wadding^,  qui  parle  de  lui  comme  vivant  en  cette  année,  sans 
dire  précisément  que  c'est  alors  qu'il  fut  nommé  évêque.  Il  cite  Pils  '',  selon 
lequel  Augustin  fut  fait  évèque  de  Laodicée  par  Clément  V,  |)ar  conséquenl 
avant  ioi/i,  année  de  bi  nioi't  de  ce  pn[)c;  l'I  il  assure  n'av<iir  vu  ailleurs 
aucune  autre  mention  de  cet  évêque. 

A  l'aimée  i.S66^,  Simon,  dominicain,  esl  mi'nlidnm'  [jar  l'autoin-  d'une  vie 

'   Vossius.  l)chistiw.hit.\).  779.  —  Siinlei'.  *   Orkmcln-lstinii.  1.  lit,  col.  1  i(i(i.  ;  1IJ7. 

In  biblioth.  p.  281.  —  Willelni.  Tyr.  I.  XV.  —lîremorid,  liiil/iir.  t.I,  p.iA.S.  /i.")(l,  i,",7. 

c.  XVI ;  1.  XVill,  c.  xxiii.  '  WfKJding.  ann.  i33/i,  n"  -17. 

-  Saint.  Bernard,  Episl.  r',88.  "  Pitseus,  De  script,  uiigl.  p.  h'i?<. 

''   E-rpeditio    asiatica.    Frcilcr.    I.    p.  .5(i.  '   Ofii'iif:  rlirisliiitui-s .  t.    111.   col.    ii()7, 

6i.  11  (i«. 


708.  I.KS   FAMILLES  D  OIJTHIvMEli. 

lie  sîiial  l'icrrr-Tlioiiias,  dr-  l'ordre  fies  carmes,  dans  le  Sporulnm  cdvmeldnmwi 
de  Daniel',  cDDimo  étanl.  l'ii  celle  année,  Ié;;a1  dn  saini  siéffe.  évèf|ne  de 
Ijaodicée  cl  vicaire  de  l'église  de  Kania!;()usle. 

\  MARTl^,  évè(|iie  de  Laodicée,  succéda,  le  7  janvier  i3t)()'-, 

Andiuî-Pfiîhiie.  de  Monte  Latenmo ,  de  l'ordre  des  mineurs. 

E\\    lAoo-'',  à  un  aulre  évé(|ne  dn  nom  de  Martin  succéda,  le  aS  avril. 

Frère  lkNoiT-NicoL.4s.  de  rordre  des  mineurs. 

Edouard  Nunio,  Porlufi[ais.  de  l'ordre  des  prêcheurs,  lut  nommé  par 
Alexandre  VI,  en  i  ôo3 '*.  évèque  de  Laodicée,  pour  prêcher  la  foi  dans  les 
Indes  orientales.] 

Daniel  ;i.  V.  M.  Siieail.  rarmel.  I.  Il,  "  Wnfldiiig.  ami.  1600,  n°  3. 

11.  îf^().  n"  (i7().  "  Foniana, Monument. domiitk. axm.  ino?). 

Wadrliiif;.  ann.  1896.  n"  a.  -       p.  'loH.  col.  -a. 


LES   EVEQUES   DEPENDANTS    DES    |)El!\    l'ATIli  MiC  \TS.         799 


e  (If 

(' 


LES   EVESQLIES   DE  LIDDE   OU    DE    RAME 

APPELEZ   AUSSY    DE   SAISÎT   (iEOlUiE. 


Robert  l'''',lNormanfl de  nation,  du  diocèse  de  Moiieii,  rutéleuévesque 
de  Rame,  incontinent  après  sa  j)rise  |jai'  les  nosties  fan  nxjy,  et  lut 
le  preniiei'  éves(|ue  latin  de  la  terre  sainte.  Après  (|ue  Baudouin  I" 
eust  esté  delfait  pai'  les  Sarrazins  d'Egypte  en  liiu  i  lorî,  (laignant 
d'estre  assiégé  en  sa  ville,  il  s'enliiit  à  Japhe.  Les  inlidèles  jjiuslèrent 
alors  l'esglise  de  Saint-George,  ((ui  estoit  à  une  lieue  de  Rame  et  ([ui 
estoit  l'esglise  épiscopale;  d'où  réves(|u<'  de  Rame  et  de  Lidde  estoit 
ordinairement  nommé  évesqiie  de  Saint-George,  de  l'uni'  et  lauli 
ces  places,  nommées  indiflerennnent  Saint-Geoige  de  Rame  ou  d 
Lidde;, d'où  il  faut  corriger  l'édition  de  VVi!l(d)rand  d'Oldenbourg  eu 
sa  description  de  la  terre  sainte,  (jui  porte  mal  S(tmovgedemmus,  au 
lieu  de  Saint-George  di'  Rame.  Les  évesipu's  de  Rame  estoient  aussy 
appeliez  iiidilléremment  évescjues  de  Lidde,  (pii  fut  nommée  anciemie- 
nu'iit  DiospoUs. 

J'ay  |)arlé  amplenu'ut  de  la  ville  de  Uamc  en  mes  observations  sur 
Anne  Comnène'-.  Ges  éves([ues  dévoient,  à  cause  de  leur  temporel. 
10  chevaliers  de  service  de  gueri'e  et  !>oi)  sergeans.  Ils  avoient  auss\ 
droit  de  hante  cour.  La  ville  de  IJdde  estoit  de  leui'  seioneurie. 


'   Ravin.   crA;|ilfs,   p.    170   — Albertus  I.   III.   c.  mi.   —  nrteii>i  clirixliiiims .  t.    ill. 

Vquensis.  I.  IX.  c.  11.  xvi.  —  Fuicherius,  I.  col.  1J71. 

II.    c.   \iv.  ■ —  Wiiielm.  Tyrpiisis,    I.  Vil,  -  Cnv.  ihi  Vi-esm,  In  Àun  Comu.  A tcd-ms. 

c.    wii;   i.    \.   c.    wii. — ■?.'    pars  Uistnr.  wdL  [>.  '.i-j-2  .  '^-j'd.  —  Assises  de  Jéi-nsiilem. 

Hieiosdliim.    p.    (ioli.    —    (llnlior    lîailiilpli,  |).  S.t/i.  55():  éilil.  l.alilji'.  l.  I.p. /|i-.>. /107,  11. 


800  LES  FAMILLES   DOLTRK-MER. 

Ii()(ii;i\  '.  (''vos([iio  do  Lidcle,  se  trouva  au  concile  tenu  à  Naples  de 
Sainaiie  |)ai'  le  [)atriarclie  Gormond,  l'an  i  \:>.o.  Il  souscrivit  encore 
en  l'an  i  ;  ■>..')  le  tr'ailé  entre  les  barons  de  la  terre  sainte  et  les  Véni- 
tiens-. Il  est  nommé  en  un  titre  dn  roy  Fouques,  de  l'an  i)36.  au 
cai'lulaire  de  Manosrjue.  Il  estoit  oncle  de  Raynaud,  surnommé  l'Eves- 
qu('.  vadiant  clievalier. 

Constantin  \  éves(jue  de  Lidde,  accompagna  le  patriarche  Fouclier 
au  voyage  qu'il  entreprit  à  Rome  vers  l'an  i  ibh.  Il  souscrit  un  titre 
dn  roy  Baudouin  donné  à  Acre  le  là  de  janvier,  l'an  1 155,  indict.  à. 
(pu  est  l'année  suivante,  selon  nostre  façon  de  compter;  et  un  autre  de 
Hugues  d'Ibelin,  seigneur  de  Rame,  pour  l'esglise  du  Saint  Sépulchre. 
de  lan  i  i  fio". 

Raynier^,  évesque  de  Lidde,  souscrit  un  titre  de  Guillaume,  évesque 
d'Acre,  de  l'an  i  161.  Il  décéda  l'an   1  169,  en  laquelle  année 

Bebnaiu)  ",  abbé  de  l'esglise  du  mont  Tbabor.  lui  succéda  en  cette 
dignité,  connue  on  l'ecueille  d'un  titre  d'Amaury,  roy  de  Hiérusalem, 
en  laveur  de  ceux  de  Pise,  qu'il  souscrivit  avec  Guillaume,  évesque 
d'Acre.  Il  suivit  le  mesme  roy  lorsqu'il  marcha  contre  Saladin,  qui  avoit 
assiégé  Daran  [Darum?].  Il  avoit  esté  premièrement  moine  de  Deois 
en  Berry.  Après  la  mort  d'Amaury,  il  vint  en  France  vers  l'an  1 17Û  et 
y  apporta  la  l'olique  de  la  vi'aye  croix  en  l'abbaye  de  Granimont.  sui- 
vant l'ordre  qu'il  en  avoit  eu  de  luy. 


Willelm  Tyr.  1.  XII,  c.  xiii,  ixv;  I.  XIV, 

C.  XXVI. 

"'   Paoli,  Cod.  diptotniit.  i.  I.  ii°  lo.  p.  i  i . 

^  WillelnnisTyr.  I.XVlH.c.  vi. 

'  Carlul.  du  S.  Sepiilc.  édit.  Rozière. 
p.  1 12.  126. 

'  Willelm.  Tjr.  I.  XX.  c.  .xiii.  —  Uglielli . 
t.  VII,  Ital.  sacra,  p.  2C7. 


'  Ughelli,  t.  III.  liai,  sacra,  p.  iyô.  — 
Willelm.  Tyr.  I.  XX,  c.  xui.  \x,  —  Cliroii. 
Dolense,  ann.  1  lyi. —  Fr.  Oger  en  i'hscr. 
de  la  Croix  de  Grammont. —  Gaiil'redi  \  osiens. 
c.  LXix.  —  Bibl.  Cluniac.  p.  \h'i-2.  —  Voy. 
les  Disserlaiioiis  sur  Juiiirillc .  disserl.  xxvi'^ 
p.  3 1.3. 


LES  ÉVEQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATRIARCATS.         801 
N.  .  .'  ovesque  de  Lidde,  mourut  ;ui  sié^fc  d'Acre,  lau  i  iqo. 

I.  .  .  évesque  de  Lidde,  lui  employé  par  ie  pape  Imioceut  111-  poui- 
aller  prescher  la  croisade  en  Sicile,  lan  1 1  98.  Il  y  a  une  lettre  de  lu  y 
escrite  à  Michel,  doyen  de  Paris,  au  sujet  de  son  élection  au  patriai'cal 
de  Hiérusalem,  qui  se  doit  rapporter  à  l'an  1 19^. 

|R  .  .^  évêque  de  Lidde,  fut  un  des  prélats  de  la  Palestine  (jui  écrivirent  à 
Thibault ,  roi  de  Navarre,  le  6  octobre ,  vers  1  aSq ,  au  sujet  des  croisés  qui  par- 
taient pour  aller  au  secours  de  la  terro  sainte.  | 

N.  .  .  évesque  de  Lidde  ou  de  Rame,  accompagna  Gautier,  comte 
de  Brienne  etde  Japhe,  lorsqu'il  combattit  les  infidèles,  l'an  12/1/1, 
où  il  rendit  des  preuves  de  sa  valeur,  au  récit  du  sire  de  Joinville*. 
Mathieu  Paris ^  dit  qu'il  y  fut  tué. 

[C'est  ce  qu'affirme  aussi  le  continuateur  français  de  Guillaume  de  Tvr".  On 
ne  peut  assurer  si  cet  évêque  doit  être  distingué  du  précédent. 

Guillaume,  évêque  de  Lidda,  fut  transféré  au  siège  d'Agen  le  dimanche 
3  2  juillet  1  963  ''.] 

IN .  .  /  évesque  de  Lidde,  couronna  Hugues  III.  rov  de  Cypre,  roy 
de  Hiérusalem,  l'an  l'^Gq. 

[Grégoire  X  s'en  plaignait  dans  une  lettre  du  2/1  octobre  1272  ''.  adressée 
à  l'archevêque  de  Nazareth  et  aux  évêques  de  Bethléem  et  de  Panéas. 

André  '",  évêque  de  Lidda,  fut  un  des  vingt-trois  prélats  qui.  réunis  à  Rome 


'   Hoved.  p.  685.  —  Broni])lon.  p.  1  igj .  '  .loinville,  p.  2i.3;   p.  gy,  édition  Du 

—  Radulphus  Coggeslial,  apud   Marlène.  Cange. 

Ampliss.  Coll.  L  \,  col.  552,  c;  553.  h,  c;  '  Math.  Paris,  p.  iig,  ^28. 

558.  c.  '  Aiiijiliss.  coll.  t.  \.  col.  7fl(),  e;  780,  b. 

^  Innocent.  111, 1. 1,  £'/«'s^  p.917.  igg. —  '  Nom  Gnllin  clirisl.  t.  Il,  col.  gig. 

Balnz.  t.  1.  p.  ig8.  —  Raynald.  unn.  iig8,  '  Gcsla,  785. 

n°  85.  —  Baluz.  Miscell.  t.  II,  p.  sis.  "  Raynald.  ann.  1272,  n°'  ig,  20. 

'  Orieiis  christiaiiiis ,  col.  i->-/h.  —  M;irl.  '°   Mait.  Tlicsaur.  aiiecd.  1.  I,  col.  1271. 
Tlicsiiiir.  niiccdol.  t.  I,  col.   1012,  c.  d. 


802  l.ES  FAMILLES  D'OUTIil' -MEli. 

«'Il   i!2().^.  iKioidiToiit   <l(>s  iii(liil;;(Miri's  ;iii  iinmaslrro  de  (ilandières,  dincèso 
di>  Metz. 

A  un  autre  Aivdiuô  iiil  snhslitiK".  li'->8  se])tpml)rn  i  '■U)'j.  Jkan  (.ki,i,i  '.  de  I  oidrc 
(|(is  prrcIiPiirs.  I 

'    lîivMionil.  Ihil/iir.  I.  Il,  ii.   'i(i(j. 


.ES  EVEQUES  DEPENDANTS  DES  DELX   RVTHIARCATS.        803 


LES   EVESQUES   DE  SEBASTE 

ou    DE   SAMAP.IE. 


Sébaste  '  fut  nommée  encore  Samarie.  Saint  Jean  Baptiste.  Helisée 
et  Abdias,  prophètes,  y  furent  inliumez. 

Renier  ^  évesque  de  Sébaste,  accompagna  le  palriarclie  Foucliei'  au 
voyage  qu'il  entreprit  à  Home  vers  Tan  i  i5/i. 

[Une  phrase  d'Albert  d'Aix^^  que  cite  inoxacteiiieiit  Michel  Lequien,  ne 
prouve  pas,  comme  le  pense  cet  auteur,  que  Baudoin  II  ait  institué  des  évêcjues 
dans  Samarie  et  d'autres  villes  de  Palestine  aussitôt  après  les  avoir  conquises. 
Cependant  il  est  probable  (pie  l'établissement  de  plusieurs  di'  ces  sièges  épis- 
copaux  remonte  environ  à  cette  époque  | 

Raoul \  évesque  de  Sébaste,  se  trouva  au  concile  de  Latran,  l'an 
1179- 

[Jacques  de  MnETO-',  de  l'ordre  des  prêcheurs,  évêque  de  Sébaste,  ayant  été 
transféré  par  Alexandre  IV,  l'an   laSc),  au  siège  MiUevitana, 

N.  .  .  dominicain,  lui  succéda  au  siège  de  Sébaste. 

Christophe'',  Muui  de  Toloiiiœi.s ,  de  Sienne,  de  l'ordre  des  prêcheurs,  l'ut 
nommé  évêque  de  Sébaste  après  l'an  i3i3. 

EvERHAni»  DE  Westerheym  ^  eu  Westphalie,  de  l'ordre  des  prêcheurs,  évêque 

'  Jacob,  de  Vitriac.  I.  I,  c.  5G.  card.  In  nal.  (ulNcubi-ig.  —  DacLeri,  Si>idl. 

-  VVillelmus  Tyr.  I.  XVlli,  c.  m.  t.  XII,  p.  (343. 

'"  AlbeiUis  Aquensis,  llisl.  1.  XII,  c.  xxx.  *  Fonlaiia,  Tlieal.  (hiniii.  p.  099,  lit.  539. 

—  Orieiis  cliristiiiniis,  t.  III .  c.  i  o.'dS,  1 290.  '  Font.  Tlicat.  dom.  p.  973,  lit.  639 ,  11°  9. 

*   Willelmus  Tyr.  I.  XXI,  c.  wvi.  —  l'i-  '    OWc/^ç  <■/(/•/«'/(/«.  t.  III,  col.  i  ayi,  129-3. 


80'i  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

(I,.  S(''l)a>t.%  vicairr  (adiiiiuislrateur)  d-  l'('|;lisc  de  Colojjiie,  i.ioiirut  le  3  mai 
I  ;!()•>,  L'oiiinir  l'allosle  son  épilaphe  dans  IV|;lise  de;  la  Sainlo-Croiv  des  irères 
lii-ècheurs,  à  ('.oloîjne,  uh  il  fut  inhumé. 

Après  la  mort  de  Mathieu,  évêque  de  Saniarie. 

Frère  Bkutrand  de  Pagiis,  de  l'ordre  des  mineur.--,  fut  iionuué  puui-  lui  suc- 
céder, le    I  ()  mai    1  /luo  '. 

André,  ar(lie\r(|ue  de   Spalatro,   fut    Iransféré  à  l'église  de  Saniarie,   eu 

■    Waildiiie.  .l///(«/.///(/(0/.  uiiii.  i'ioo,ii°;3.  —  "   VVadding.  Aiiiiiil.tmnor.  unn.  iho'i, h"  L. 


LES  KVEQUES  DEPENDANTS  DES  DEUX  PATRI AI'.C  \TS.    Sd^) 


LES  ÉVESQUES  DE   SAGETTE 

ou  DE  SIDON. 


L'évesché  de  Sagette  '  rn  avoit  un  auti'c  qui  luy  estoil  annexé,  sça- 
voir  ceiuy  de  Sarepte. 

Bernard'^,  évesque  de  Sidon,  se  trouva  au  concile  tenu  à  Antioclie 
contre  Raoul,  patriarche  de  la  mesme  ville,  Tan  i  i/i-j.  11  se  banda, 
l'an  iiAfi,  contre  Raoul,  cliancelier  du  roy  Baudouin  III.  ipii  avoit 
esté  éleu  archevesque  de  Tyr.  L'année  suivante,  il  se  trouva  avec  les 
barons  et  les  prélats  de  la  terre  sainte  à  l'assemblée  qui  lut  tenue  à 
zAcre.  Il  mourut  vers  1  an  1 153. 

AMALRIc^  abbé  de  Saint  Abacuc  ou  de  Saint  Joseph,  de  l'ordre  de 
Prémontré,  lui  succéda  en  cette  dignité  et  fut  sacré  en  l'esglise  de 
Lidde  par  Pierre,  archevesque  de  Tyi-.  Il  accompagna,  Tannée  sui- 
vante, le  patriarche  Foucher  au  voyage  qu'il  entreprit  à  Rome. 

Eudes  \  préchantre  de  l'esglise  de  Tyr,  fut  éleu  éves([ue  de  Sidon 
et  fut  sacré  par  Guillaume,  archevesque  de  Tyr,  le  second  jour  de 
may,  l'an  i  176.  11  fut  présent  à  la  donation  que  Conrad  de  Montfei'rat 
lit  aux  Pisans^  de  plusieurs  lieux  dans  la  ville  de  Tyr,  l'an  1188.  Je 
ne  sçay  si  c'est  cet  évesque  de  Sidon  ([ui  mouiul  au  siège  d'Acre,  l'an 
1190°. 

'   \oiv  Les  Seigneurs  de  Sagette.  —  Will.  '  Wiil.Tyr.  1.  XXII,  c.  xvvi,  1.  XVIllI.c.  m. 

Tyr.  1.  XIV,  c.  xiv.  '  Willeimus  Tyr.  1.  X\[,  c.  11. 

-   Willeimus  Tyr.  1.  XV,  c.  xvi,  I.   XVI.  '   Uglielli,  In  Areh.  Pisan. 

c.  ivii;  1.  XVII,  c.  I,  xxM.  *■  Hoved.  p.  G85.  —  liroinjjton,  p.  1191- 


806  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

N.  .  .  '  évesque  de  Sidoii,  lui  commis  avec  l'évesquc  de  Zibel  [joiii' 
juger  un  dilïérend  qui  esloit  entre  l'évesque  de  Tabarie  et  les  Tem- 
pliers, lan  I  199. 

N .  .  .  évesque  de  Sidon,  fut  envoyé  par  le  roy  Jean  de  Brieime  en 
ambassade  vers  le  pape  Innocent  III',  l'an  1212. 

N.  .  .^  évesque  de  Sidon,  Tau  1266. 

[Adam  de  Romery  *,  bailli  du  patriarche  de  Jénusalein.  tut  l'ait  évèfpie  de 
Sajfette  l'an  197/1. 

RosTAiNG  ^  de  la  famille  de  Candolc,  à  Marseille,  lut  uouiiné  évèque  <\i' 
Sidon  en   1  .So5.| 


'   Innocenl.  III.  I.  I,  Epist.  p.  553.  —  '  Math.  Paris,  p.  Itaj. 

Baluz.  t.  I.  p. /lo.  5o8,  509.  52o,  53i. —  *  Continuai,  de  Guiil.  de  Tyr.  —  Amplisn. 

Orieiis  chris!.  t.  III,  col.  iS-aa,  iSaS.  coll.  t.  V,  col.  7^8.  b. 

"  Innocenl.  III,  I.  XV,  Epist.  909,  162.  *  Orieiis  chrishanus ,  t.  III,  col.  i3a'i. — 

—  Baluz.  I.  XV,  dp.  an;  I.  XVI.  dp.  177.  Breniond,  Bullar.  t.  II,  p.  126. —  Fontanii 

Orienx  clivisl .  t.  III,  col.  iSaS.  Tltealr.  domiuic.  p.  agS.tit.  5i8. 


LES  EVKOUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX   PATRIARCATS.         807 


LES  EVESQLES  DE  TABARIE. 

ou  DE   TIBÉRIADE. 


[Un  di|ilôni('  do  Baudoin  I",  roi  de  Jcrusalnm,  de  l'an  i  109  ',  donné  vn 
faveur  de  l'église  cathédrale  de  Saint-Laurent  de  Gènes ,  et  raj)porté  par  Ughelli , 
est  signé  de  Huguks  de  Tabarie.  Cet  Hugues  fut  peut-être  le  premier  ('vécpn^  de 
Tabarie.l 


Herbert 2,  évesque  de  Tabarie,  accompagna  le  patriarche  Foucher 
en  son  voyage  de  Rome,  Tan  1  i5/i. 

Raoul,  évesque  de  Tabarie,  est  nommé  en  un  titre  de  Gautier,  .sei- 
gneur de  Tabarie  et  prince  de  Galilée,  de  Tan  1  168,  au  cartulaire  de 
Manosque.  Il  en  souscrit  un  antre  de  Guillaume,  évesque  d'Acre,  de 
l'an  1170'. 

N.  .  .*  évesque  de  Tabai'ie,  mourut  au  siège  d'Acre,  Tan  1  i<ju. 

[Un  évèque  de  Tabarie,  peut-être  celui  (jui  mourut  en  1  190  ^,  avait  déposé 
chez  les  Templiers  une  somme  d'argent  et  d'autres  objets  précieux,  que  son 
successeur  leur  redemandait  en  1  199,  comme  ou  le  voit  par  une  lettre  d'In- 
nocent III''  du  1  '■>  décembre,  probablement  la  seconde  année  de  son  pontificat 
(1  1  99),  puisqu'elle  est  dans  le  second  livre  du  registre  de  ses  lettres.^  Elle  est 

'  Oriciia  cliris/ùaiiin,  [.  lll|,  col.  i3oi. —  '' Hoved.  p.  685. 

Uglielli,  Itril.  xacrii.    t.   IV,  col.    uGS.   h.  '    Orieiis  eliristiamif: ,   t.   III.  col.    iHoi, 

vol.  edit.  i3o2. 

MVillelmusTyr.  1.  XVIII,  c.  vr.  "  Baliiz.    A>Mf.    Iiuioccut.    III.    lib.   II. 

'  Bihl.  Clmi.  p.  ii3-!.  pp.  aSy,  1. 1,  p.  5o8,  c.  1. 


808  LKS  FAMILLKS  D'OUTRE-Mi:!'.. 

;i(li'i'ssi''o  ;in  j)a(riiirchc  fli'  .li'iiisiilcm,  à  l';n(lii'vè([iic  «le  Tw'  el  ;i  I  •'■vê(|iii' 
,l\riv. 

{7rs\  |)r()lnil)li'iiiciit  h  ce  siuTcsspur  (|ii('  s'adresse  une  lettre  du  inêine  pape' 
insérée  dans  les  DécnUales,  sous  le  titre  De  divortm,  au  sujet  des  mariages 
cDutraclés  entre  |)arents  par  des  infidèles  convertis  depuis  au  christianisme. 

Par  lettres  encycliques  du  1 1)  avril  i  •?.  i  3'-.  l'évèque  de  Tibériade  fut  invité 
au  roMcile  de  Lalran. 

Le  continuateur  de  Guillaume  de  Tyr^  nounue  successivement  trois  évéques 
de  Tabarie  : 

pjUSTOitGE,  mort  en   1273. 

GuiLi-AiiME,  de  Salonique,  archidiacre  de  Saint-George  de  Lidde,  lui  succéda 
l't  mourut  en  l 'îy'i. 

A  sa  place  fui  fait  évèque  GiiiLLUiMR  le  Velu,  chantre  dr  Saint-(jeorge  de 
L\  dde  et  chancelier  d'Arménie.  | 

lialiiz.   Ejjist.   Innovent.    Ul .    [>.   (io'i .  •  L.iljb.  Co»W/.  t.  Il,  1'"  partie. col.  1 -26.  (I. 

coi.  o.  _  Decrel.  Giegor.  IX,  1.  IV.  t.  19.  '  Ampllss.  coll.  t.  V,  col.  767.  n°  19.  1): 

—  De  ilirm-liis.  cap.  viii.  riandemiis.  col.  7^8,  n"  20.  b. 


LES  EVEQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATRIARCATS.        80!» 


LES  EVESQUES  DE  TORTOSE. 


ToRTosE  fut  appelée  par  ies  anciens  géographes  Antaradus  '. 
L  evesque  de  ce  lieu  avoit  deux  autres  villes  épiscopales  annexées  à 
la  sienne,  sçavoir  Arados  et  Maraclée^. 

R.^  évesque  de  Tortose,  à  qui  le  pajje  Innocent  II*  escrivit  une  lettre 
pour  l'obliger  à  se  soumettre  à  Fouclier,  arclievesque  de  Tyr,  comme 
à  son  métropolitain,  quoiqu'il  eust  fait  serment  de  fidélité  au  pa- 
triarche d'Antioche. 

N.  .  .^  évesque  de  Tortose,  fut  envoyé  par  le  patriarche  d'Antioche 
au  concile  de  Latran  l'an  iai5,  pour  y  tenir  sa  place,  n'ayant  pu  s'y 
trouver  à  cause  de  sa  maladie.  [L'Orieiis  chrislianus''  le  nomme  Pierre.] 

I  L'évêque  de  Tortose  fui  chargé,  conjointement  avec  l'évèque  d'Acre,  par 
lettre  de  Grégoire  IX,  du  3  i  juillet  i  288  ^  de  ramener  à  son  devoir  le  prince 
d'Antioche,  qui  refusait  de  recevoir  l'investiture  du  patriarche  de  cette  ville. 

Guillaume,  de  l'ordre  des  Prêcheurs,  était  évêque  de  Tortose  au  1"  oc- 
tobre  I  2  4^.] 

N.  .  .  [peut-être  le  même  que  le  précédent] ^  évesque  de  Tortose, 
de  l'ordre  des  frères   prescheurs,  Anglois  de  nation,  natif  d'un  lieu 


'  Not.  ad  Ann.  Cornu,  p.  Sag.        _  '  Raynald.  ann.  ia38,  n°  35.  —  Oriens 

'  Willeimus Tyr.  I.  XIV.  c.  m\.  rliristtnmis,  col.  1 173.  —  Bremond.  Biillar. 

^  Willeimus  Tyr.  1.  XIV,  c.  xui.  l.  I,  p.  177.  —  EcharcI,  Script,  onl.  /jned. 

*  Innocent.  II  pap.  Epist.  6.  1. 1,  p.  lai,  col.  a. 

^  Append.  ad  chron.  Marcin».  p.  1029.  '  Math.  Paris,  p.  5ia. 

"  Oriens  chrklkmus .  t.  lll,  c.  1171. 


810  LKS  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

IHi's    (If    liadiugue,  et   de  basse   naissance,   vint  en    Angleterre  laii 
f->./i(j,  pour  revoir  son  jiays  natal. 

[Daniel,  mentionné  comme  évêque  d'Aradus  |iiir  Daniel'  a  Virgine  Maria, 
cl  mort  en  127A,  peut  être  regardé  comme  un  évêque  d'Antaradus.  puisque 
l'église  d'Aradus  était,  comme  on  l'a  vu,  annexée  à  celle  d'Antaradus  ou  de 
Tortose.] 

\.  .  .-  évesque  de  Tortose,  eutrepi'it  le  gouvernement  du  jeune 
|)i'iiice  dAntioche,  après  le  dt^cez  de  son  père,  Tan  1275.  [Il  s'appe- 
lait Bartiielemy'.] 

I  L'évè(|ue  d'Antaradus  l'ut  appelé  à  Home  par  Nicolas  ill,  en  1  a^cS  '.  |iour 
jiistilier  sa  conduite  tyranni(|ue  à  l'égard  de  l'évêque  de  Tripoli.] 

L  évesché  de  Tortose  tut  depuis  uny  à  celuy  de  Famagouste  par  le 
saint  siège,  comme  nous  apprennons  d'une  épistre  du  pape  Clément  VP. 

'   Drieiis  cliristianiis ,  cul.   1178.  —  Da-  Ainplissiiim  rolleclii)  I.    V.  l'ol.    yiy.    yiS. 

iiifl.    ti    Virg.    Mur.   Sppciil.    rdriiid.    I.    II.  11"  ao. 
j).  917,  11°  3iÇ)().  '   Oriens  chrislianus,  coi.  1  176.  —  t>3j- 

"'  Saillit.  I.  III.  part.  .\ii,  c.  .\iv.  iiald.  ann.  1-278,  n"  81. 

'  Cnntiiiuatciir  de  Guillaunic  de  Tyr.  —  ^  (ili'menl.  Vi.  I.  I.  Epist.  i.x 


LES  ÉVÊQUES  DÉPENDANTS   DES  DELX   PATRIARCATS.        «11 


LES   ÉVESQUES  DE  TRIPOLI. 


L'évesché  de  Tripoli  en  avoit  trois  autres  (jui  iuy  estoieiil  annexez, 
sçavoir  ceux  de  Botran,  d'ARCHAS  et  d'ÂRTAs'. 

GiRAiD  ou  Gérard ^  évesque  de  Tripoly,  fut  fait  prisonnier  en  la 
bataille  où  Pons,  comte  de  Tripoli,  perdit  la  vie,  vers  Tan  i  i36,  et, 
incontinent  après,  fut  échangé  pour  un  autre,  n'ayant  pas  esté  re- 
connu par  eux. 

[C'est-à-dire  par  les  ennemis  (\u'\  l'avaient  fait  prisonnier. 
GoMBAUD,  élu  évêque  de  Tripoli,  fut  en   11702  témoin  d'un  acte  du  roi 
Amauri.] 

Romain»,  évésque  de  Tripoli,  se  trouva  au  concile  de  Latran,  l'an 
1179. 

[AiMERi,  évêque  de  Tripoli,  est  cité  au  mois  de'février  1 186  5,  dans  un  acte 
de  Raimond  de  Giblet.] 

IN...  ^évesque  de  Tripoli,  se  trouva  au  siège  d'Acre,  l'an  1 190,  et.  la 
ville  ayant  esté  pi-ise,  il  fui  un  des  prélats  qui  consacrèrent  les  esglises. 

-   La...   ayant  esté  eslu  archevesque  d'Apaniic,  fut  transféré  par  le 
patriarche  d'Antioche  à  l'esglise  de  Tripoli,  l'an  1  198.  Ce  que  le  pa])e 

'  VVilielmus  Tyr.  1.  XIV,  c.  \iv.  Picard,  In  not.  ad  Neubrig.  —  Dacheri,  Spi- 

-  Willelmus  Tyr.  1.  XIV,  c.  xiii,  x.iiii. —  cil.  t.  XII,  ji.  GhZ. 
Innocent.  II  pap.  Epist.  6.  =  Cod.  dipl.  p.  76,  77  et  81. 

Cod.  dipl.  p.  5i,  5-2,  5o2.  '  J.  Bronipton,  p.  1206. 

"  Willelmus  Tyr.   1.  XXI,   c.   xxvf.   — 


812  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Iinioceiil  III  '  cassa,  comme  ayant  esté  fait  contre  l'autorité  du  saint 
siège. 

M  .  .  . ,  évesque  de  Tripoli,  ordonna  que  le  nombre  de  i  a  chanoines 
en  sonesglise  ne  pourroit  eslre  augmenté,  ce  qu'il  fit  autoriser  par  le 
pape  Innocent  III'^  en  l'an  1212.  [Alberic\  à  l'année  1211,  nomme 
Galfrid  ou  Geoffroi  l'évesque  de  Tripoli.] 

Grégoire  de  Monte  Longo*,  estant  éleu  évesque  de  Tripoli,  fut 
pronieu  au  patriarcat  d'Aquilée,  1  an  i25i. 

Guillaume^,  de  l'ordre  des  frères  prescheurs,  estoit  évesque  de  Tri- 
|)oli,  l'an  i2  5o.  Il  fut  transféré  h  la  chaire  de  Bethléem,  l'an  1260. 

Paul'',  évesque  de  Tripoli,  de  l'ordi'e  des  frères  mineurs,  paroist 
dans  les  titres  et  dans  l'histoire  depuis  l'an  127/1  ['^'-'  ^^  assista  au 
second  concile  de  Lyon]  jusques  en  1290.  Il  estoit  frère  de  Lucie, 
femme  de  Boëmond  V,  prince  d'Antioche. 

Sance  de  Pinea\  chanoine  de  .l'esglise  de  Suthwelle  en  Angleterre, 
fut  promeu  à  cet  évesché  l'an  1  k  d'Edouard  I"^',  roi  d'Angleterre. 

[Ugbelli'  l'appelle  Cijnthius  et  dit  (pie  d'évêque  élu  de  Tripoli  il  fut  nommé 

[jar  Honorius  IV  archevêque  de  Capoue  le  38  mai  1286,  et  mourut  en  i-U)0. 

Aj)rcs  la  prise  de  Tripoli,  le  27  avril    laSg^  B.  évêque  de  Tripoli,  reçut 

•'  Innocent.  III,  I.  I,  Epist.  p.  38,  Siy,  l'^^y.  1280,  1;  i38<j,  (56;   lacjo,  8.  — 

.'Jig;  1.  II,p.  565.  —  Baluz.  1. 1,  p.  28,  29,  Samit.  I.  III,  part,  xu,  c.  xiv.  —  Metrop. 

67.  —  Orîwwc/irî'sL  l.III,  col.  1 175,  1176.  Sididttrg.  p.  i4i.  —  Wadding.  ann.  1274. 

'  Innocent.  III,  I.  W.  Episi.  i()0,  161,  n"  10.  —  Oriemchristianiis,  t.  [ILcol.  117G. 

162.  —  Gesta  Innocent.  III,  p.  iSa.  1  177,  1178. 

'  Alberic.  Citron.    9'  part.   ann.    laii.  '  Gui.  Grynneus, /h  Liiwirt/.  «»§•/.  t.  III, 

p.  458.  p.  366. 

"  Ugbelli.  '  Ughelli,  liai,  sacra,  t.  VI,  col.  4i(), 

'  Hist.fr.  t.  V,  p.  It'i-i.  —  Rain.  n°  Sa.  n°  26,  d,  vet.  eJit. 

'  Cart.   de  Manosque,   RaynaUl.    1279,  "  Raynald.  ann.  1289,  n°  66. 


1,ES  ÉVÊQUES  DÉPENDANTS  DES  DEUX  PATRIARCATS.         813 

ordre  du  pape  Nicolas  IV,  par  lettres  du  i"  septembre  j  a8ç),  de  prêcher  iiiic 
croisade  aux  peuples  de  l'Occident. 

Gli  Abise  ou  Albaise ',  évêque  de  Tripoli,  l'ut  transféré  à  ranhevèché  de 
Ka venue  en  i332. 

Jean'^,  évêque  de  Trieste,  fut  transféré  à  l'église  de  Tripoli  eu  i  6oy. 

Pierre,  évêque  de  Tripoli,  étant  mort, 

SriMON,  de  l'ordre  des  mineurs,  lui  succéda  le  28  janvier  1  '1 1 /i '. 

A  Pierre  succéda,  le  \li  novembre  ii35*, 

Nicolas  del  Nevo,  de  l'ordre  des  mineurs. 

A  Antoine,  décédé,  succéda,  le  3i  mai  1  Aiji  '•', 

Benoit,  de  Adoaria,  frère  mineur.] 

'   Ugheili,   liai,  sacra,  t.  II,  col.   .3o6.  '   Watldiiig.  ann.  i  4i4 ,  11°  8. 

11°  61  ;  coi.  385,  11°  98.  '  WocUing.  ann.  i43o,  11"  iG. 

'  VVadding.  ann.  liog.  n°  i.5.  ^  Wadding.  ann.  i6.ti,  n"  .55. 


,SU,  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


LES  ÉVESOUES  DE   VALANIE. 


\alanie,  cip]iclée  BaXarsus  par  Anne  Comnène,  Valenium,  Valania 
,'{  \((k)iia,  par  d'autres,  est  assise  près  de  la  ville  de  Margat. 

I A  une  époque  qu'on  ne  peut  préciser,  les  évoques  de  Valanie  fixèrent  leur 
résidence  à  Margat,  k  cause  des  attaques  incessantes  des  infidèles.] 

Pierre,  évesque  de  Valenie,  est  nommé  dans  un  titre  de  Raymond, 
prince  d'Antioclie,  de  l'an  i  168,  au  cartulaire  de  Alanosque. 

N.  .  .'  évesque  de  Valenie,  fut  sacré  par  La...  éleu  arclievesque 
d'Apamie  vers  l'an  1  i()8.  11  estoit  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Jean 
de  lliérusalem  et  est  qualifié  suiïragant  de  1  évesque  d'Apamie,  en  une 
bulle  du  pape  Célestin  111,  de  celte  année  là. 

I  Un  évêque  de  Valacie,  Vahiciciisis.  par  corru])tion  pour  Vahimensis,  est 
nommé  dans  une  lettre  d'Innocent  III-,  du  ()  janvier  i-:io'j. 

EusTACHE,  qui  fut  élu  évêque  par  les  chanoines  du  chapitre  de  Valenie. 
était  d'abord  archidiacre  de  Beryte;  son  élection  fut  approuvée  le  1 1  janvier 
i-ji5  par  le  grand  maître  de  l'Hôpital  résidant  alors  au  Krak^,  ce  qui  donne 
à  penser  que,  comme  son  successeur,  ce  prélat  devait  appartenir  à  l'ordre  des 
Hospitaliers  de  Saint-Jean.  Le  1"  avril  de  la  même  année,  nous  le  trouvons 
mentionné  dans  un  acte  de  Raimond  Rupine 

Gérard,  de  l'ordre  de  l'Hôpital  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  porte  le  litre 
d'évéque  de  Valenie  dans  un  acte^  du  a()  mars  )  989,  délivré  par  Adam,  abbé 
du  mont  de  Sion.j 

'   limocenl  111.  1.  1.  Eplst.  p.  3.3,  869.  '  Cad.  Dipl.  n"  io3,  p.  108. 

—  Daluz.  t.  1,  p.  29,  3a5.  —  Privil.  de  "  Cad.  Dipl.  n°  101,  p.   106;  11°  10-2, 

l'ordre  de  Sui II t-J eau  de  Hiériis.  p.  3  i .  p.  107.  Sa  i. 

^  Oriens  chrixtiaiws,  L  Ml,  col.  1190. —  *  Rail  du  prieuré   de   Saint-Samson .  à 

Rainz.  t.  11.  p.  io5,  coi.  1.  Orléans. —  Arcli.  de  lEmp.  M.  673. 


LES  EVEQUES  DEPENDANTS  DES  DEUX   PATRIARCATS.        Slf. 


LES  ÉVESQUES  DE   ZIBEL 

(BIBLIIM). 


[Cette  ville,  nommée  Gibckl  au  temps  des  Croisades,  s'élevait  entre  Tri- 
poli et  Barut.  Elle  a  donné  son  nom  à  l'illustre  maison  de  Gibelel.  dont  nous 
avons  eu  tant  à  parler  dans  la  première  partie  de  ce  livre.] 

H.'  évesque  de  Zibel  eu  ii/io,  fut  envoyé  veis  le  [)ape  Eujjèiie, 
après  la  jDrise  d'Édesse,  par  Sanguin,  pour  lui  présenter  l'état  déplo- 
rable de  la  terre  sainte. 

[N.  .  .  évéquedeZibelet,auquelInnocent  111  écrivit,  le  o3  (|('.rciidjri' 1  i(j8'-*, 
de  solutioiic  (hcimiirum. 

N.  .  .  évêque,sur  la  conduite  irrégulière  duquel  Innocent  1\  ordonnait  une 
enquête  en  i  a  /i  .3  ^. 

Est  probablement  le  même  que  Hugues,  de  l'ordre  des  frères  mineurs, 
évêque  de  Gibelet.  nommé  dans  un  acte  du  i8  février  ia8i  '.] 

Hugues^,  évesque  de  Zibel,  lau  i.]o5. 

[Garzias'',  évèque  de  Zibelet.  mort  en  iSSa. 

A.  Volker'',  décédé,  Boniface  IX  substitua,  le  i<j  janvier  i3c)(J.  J^coles  <li 
Wessep,  de  l'ordre  des  prêcheurs. 

En  i6oo.  le  8  novembre,  le  même  pape  nomma  à  la  place  de  .Solkkii  (ui 
FoLKER  '',  décédé, 

'   W'illelmus    Tyr.   1.    XIV,   c.    xni.    —  '  Gui.  Grynneus.  Iii  lil/i'ii.  mig/.  \,   |ll. 

Cliron.  Reichersperg.  p.  loSg. 

"  Oriens  christiamis,  t.  III,  col.  1 179.  —  °   Oriens  christianns,  col.  1  i8(i.  —  Gnlai. 

Baluz.  Epist.  Innocent.  IIL  lib.  l,  epist.  .5iG,  t.  I,  p.  3i,  n°  SaS,  829. 

1. 1,  p.  296,  h(>h.  '  Bremond,  Bnllar.  t.  II.  p.  857.  /i(lG. 

^  Raynalcl.  ann.  126.3,  n"  5o.  '  Bremond.  Bnllar.  1.  11.  p.  /ilîa. 

"  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  m-j. 


816  LES  FAMILLES  D'0(JTRE-MER. 

Frère  liMtic  Galgari,  de  l'ordre  des  prêcheurs. 
Jacques  iik  La',  évêque  de  Zibelet,  de  l'ordre  des  frères  prêcheurs,  niounil 

en  1  42  9. 

Jacques  ue  Wesi''^  du  uieine  ordre,  lui  succéda. | 

EcharH  .  I.  1,  [>.  xxv.  —  ■  Fonlana,  Monum.  dominic.  p.  3i3,  ad  aiiu.  i6'22. 


LES   ABBAYES    ET    ABBEZ 

DK    LA   TERRE   SAINTE. 


SAINT  ABACUC. 


Labbaye  de  Saint  xAbacuc'  de  Caiisie  ou  Coiiidie  esloit  dépendante 
et  siilTraffante  de  l'évesché  de  Saint  Georges  de  Lidde.  Elle  esloit  des- 
servie par  des  moines  de  l'ordie  de  Prénionstré,  d'où  elle  despendoit. 

Amalru: -,  qui  lut  évesque  de  Sagette,  en  avoit  esté  abbé. 

[Herbert,  abJ)é  de  Saint-Abacuc ,  est  mentionne  postérieurement  au  a'j  mai 
1  i  56  ^,  privilegiiim  de  rebellione,  etc. 

En  l'année  ii(3o*,  il  rendit  à  Hugues  dlbelin  des  biens  (ju'il  avait  reçus 
(le  Barisan,  frère  de  Hugues,  et  les  échangea  contre  d'autres  possessions.  Afin 
de  donner  plus  de  poids  à  cet  acte,  il  joint  à  son  scel  celui  de  Constantin, 
(^vé([ue  de  Rama.| 

'  Assises  fie  Jériis.  jj.  ôh(j;[.  I.  jt.  iiy. —  Anselin.  Havelberg.  lib.  I;  dialogue  p.  i  la. 
Gervasius  prenionstr.  Episl.  g.  '  Cartul.  S.  Sejmlc.  p.  i36, 

"   Wilielimis  Tyr.   I.    XVII     e.    xavi.  —  '    <!iirl.  S.  Sepulc.  n°  C)li .  p.  i?<i  .  i33. 


io3 


818  LES   FAMILLES   DOUTRE-MEli. 


SAINTE  ANNE. 


L  abbaye  de  Sainte  Anne  ',  près  de  ia  porte  dite  de  Josaphat,  en  la 
ville  de  Hiérnsalem,  et  de  la  piscine  probatique,  auquel  lieu  on  tient 
(|ue  la  Vierge  prit  naissance,  estoit  de  religieuses  de  l'ordre  de  Saint 
Benoist  et  dépendoit  immédiatement  du  patriarche  de  Hiérnsalem. 

[Sebilia  était  abbesse  de  Sainte-Amip  en  l'an  11Ô7'-,  quand  elle  fil  une 
cdueession  à  l'Hôpital  de  Jérusalem.] 

'  Jac.  de  Vitriaco,  I.  I,  c.  lviu.  •  '  ^W.  diplomat.  u'  i(ii.  [>.  \>.oà. 


LES  ABBAYES   ET   ABBÉS   [)E  LA   TERBE  SAINTE.  819 


ÎNOSTRE   DAME   DE  JOSAPHAT 

ou  DE  LA  VALLÉE  DE  JOSAPHAT 


L'abbaye  de  Nosti'e  Dame  de  Josaphal'  on  de  la  vallée  de  Josaplial 
estoit  de  moines  de  l'ordre  de  Saint  Benoisl  et  dépendoit  imniédiate- 
nient  du  patriarche  de  Hiérusalern.  L'abbé  portoit  mitre,  crosse  e) 
anneau  et  devoit  i5o  sergeans  de  service  de  jjuerre. 

[Ce  monastère  était  joint  à  l'église  érigée  sur  le  sépulcre  de  la  Vierge,  et 
qui  se  voit  encore  de  nos  jours  au  fond  de  la  vallée  de  Cédron ,  près  du  jardin 
de  Gethsémanie.  Cette  église,  connue  sous  le  iKun  de  lomhenii  de  In  Vicruv, 
paraît  avoir  été  construite  dans  la  première  nioilii'  du  \ii'  siècle.  Guillaume  de 
Tyr^  nous  apprend  que  la  reine  Mclissende,  femme  de  Foulques  d'Anjou,  roi 
de  J(''rusalem,  est  enterrée  dans  cette  ('glise.  Pendant  toute  la  durée  du  rovaume 
latin  de  Jérusalem,  ce  fut  le  but  habituel  de  la  procession  du  Saint-Sépulcre, 
le  jour  de  l'Assomption  de  la  Vierge.] 

Maldoiiin,  abbé  de  Nostre  Dame  de  .losapliat.  depuis  ai-clieves(|ue 
de  (lésarée. 

I  Hugues,  abi)è  du  monastère  de  Notre-Dame  de  la  vallée  de  Josaplial. 
concourt,  le  i  ç)  juillet  i  i  i  (i  ^  à  l'élection  du  patriarche  Arnoul.| 

GiLDOiN,  abbé  de  Nostre  Dame  de  Josaphal ,  i  120*,  estoit  de  la  mai- 
son du  Puiset,  en  Beausse-'. 

I  Robert,  abbé  de  la  valléo  de  Josaphal,  fut  on    1  i35   témoin  d'un  acte  df 

'.  Jac.  de  Vitriaco,  I.  I.  c.  i.viii,  lxhi.  "  Guil!.  iIcTyr,  t  XVIII,  c.  \,\\ii. 

^  Assises  de  Jenis.  p.    568,  S.Sg;   t.    I.  '   Cin-liil.  S.  Srpidc.  11°  11.  p.  li. 

\>-  tii5    /ia6.  ''  Willelnius  Tyr.  \.  XIV.  c.  xiii.  \\n. 

io3. 


820  f.ES   KAMll.LES  l)()UTRE-MER. 

l'iciri',  jiiiriir  (lu  S;iiiil-.S(''piil(i'r.   L  auiK'r  siihiiMli'  l'I  I  ;ii]   i  loy    il  lui  iMicurc 
li'Mioiii  fil'  (Iriu  iictps  tio  (îiiillMiiinc,  palri.-irclic  de  Ji'tusîiIoiii  '. 

l'iERRE.  ;il)l)i'  (1(1  Saint(?-Maii('  du  \al  do  Josa[jliat,  est  rucnlioun<'  |iosl(^rieiire- 

iil  au  •> 'i  mai  i  i  ^^Ct-,  pnnlcijitnii  dr  rclirllwiic ,  ('ti".| 


iiii' 


^...  ablx'-  (le  .losaplial.  i  ->J\h^.  clans  Matliicii  Paris. 

I  Henri,   ai)b(''  du  val  Jo^aplial,  parait   le   -j  août    ia'i8*   dans   un  aclc   de 
J'prcgrin .  al)l)('  di^  la  Latinn.] 

'    (Mrt.  S.  Sepulcr.  11°  lo-j.  p.  501;  11"  aH.  '   Cod.  diptomal.  p.  ItaS. 

p.  53;  n"  a6,  p.  5o.  '   Cnd.  diphiiiiil.  11°  919.  p.  960. 

■  Cnrt.  S.  Sepulcr.  n°  00,  p.  i30. 


LES  ABBAYES  ET   ABBÉS  DE   LA   TEBRE  SAINTE.  821 


SAINT    JOSEPH    U'ARIMATHIE. 


L'abbaye  de  Saint  Joseph  d'Arimathie ',  appelée  depuis  de  Ranlin 
dépendoit  immédiatemeiil  de  l'évesque  de  Lidde. 

'  Assises  de  Jérus.  p.  669 .  t.  I,  p.  '117. 


«l)2  les   familles  D'OUTRE-MER 


SAINT  LADRE. 


L'abbaye  de  Sainl  Ladre,  dite  encore  de  Béthanie',  à  cause  quelle 
esloit  bastie  sur  le  penchant  du  mont  Obvet,  dans  le  chasteau  qui  a 
autrefois  appartenu  à  sainte  Marie,  sainte  Marthe  et  saint  Lazare,  leur 
l'rère,  et  est  distant  de  Hi(''rusaleni  de  i5  stades,  estoit  de  religieuses 
de  l'ordre  de  Saint  Benoist  et  dépendoil  inmiédiatenient  du  patriarclie 
(le  Hiérusalem. 

I  Le  roi  Fouiijues  céda  au  Saint-Sépulcre  le  casai  de  Tliecua  par  un  acte  du 
5  février  i  i  38%  en  échange  de  concessions  faites  en  faveur  de  cette  église.] 

Ce  nionastèi-e  fut  basty  et  fondé  par  Melissende,  reyne  de  Hiéru- 
salem, femme  du  roy  Fouques,  laquelle  luy  donna  les  revenus  de 
Hiérico  et  y  mit  pour  abbesse  une  bonne  vieille  dame,  à  laquelle  .Ïoyk 
ou  'ivETE,  sœur  de  Melissende,  ([ui  avoit  esté  religieuse  en  celuy  de 
Sainte  Anne,  succéda.  Ce  monastère  vint  en  la  puissance  de  Saladin 
après  la  deflaitte  de  Guy  de  Luzignan^ 

[Après  la  (tuile  du  royniunc  latin  de  Jénisalcrn,  le  pajie  Alexandre  l\  uiiil 
le  monastère  de  Saint-Lazare  de  Béthanie,  de  Tordre  de  Saint-Benoît,  à  l'ordre 
des  Hospitaliers  de  Jérusalem.  Cette  bulle,  qui  est  du  i(i  janvier  ia5(),  dans 
la  deuxième  année  de  son  ponlilicat,  fut  adressée  à  l'évêque  de  Tibériade  et 
à  l'abbé  de  Saint-Samuel,  (pii  furent  ainsi  chargés  de  son  exécution.  Dans  le 
diocèse  de  Tyr,  ce  fut  le  prieur  de  Saint-Laurent  qui,  le  5  aoi'it  iiifuj*,  mit 
le  précepteur  de  fib'ipital  à  Tyr  en  possession  d'une  maison  el  de  ses  dépen- 
dances (pi'y  avait  l'abbaye  de  Saint-Lazare  de  Béthanie;  en  même  temps,  les 

'  Jat.  (te  \  iliiiuo.  I.  I,  c.  i,\iii,  i.xii.  ■"  Hoved.  p.  636.  Nie.  Trivet.  ann.  i  i5ij. 

'   Cart.  S.  Sepiilc.  n°.33,  p.  (io,  65.  —  '   Coil.  dijjlovint.  ii°   i3."i.  p.    ifi'j.   i6â. 

Wiltelmiis  Tyr.  t.  XV.  c.  xwi.  629. 


LES  ABBAYES  ET  ABBES  DE   LA   TEFillE  SAINTE.  82;5 

biens  (|u'elle  possédait  à  Tripoli  iïireiil  remis  ;iti  précepteur  de  l'Ilôpilal.  l'ii 
cette  ville  '. 

Mathilde  l'tail  abbesse  de  Saint-Lazare  de  iSi-lbanie  l'an  ii'i'i-.  du  nous 
la  trouvons  nommée  en  cette  qualité  dans  un  diplôme  du  roi  Baudouin  111  en 
faveur  de  cette  église. 

JoETTE,  abbesse  de  Saint-Lazare,  était  fille  di'  Baudouin  11  ri  sieur  dr  la 
reine  Meiissende.  En  l'an  i  107,  elle  concède  une  vigne  à  rHô|)ilal  de  Jt'rusa- 
lem  en  échange  d'une  dinie  sur  le  casai  de  Bétbanie.  L'acte ■•  esl  dressé  en 
présence  de  la  reine  Meiissende.] 

'    Cod.  diplomat.  n°  i38,  p.  167.  Cod.  diphmat.  p.  'ih-].  ^nH. 

^  Cart.  S.  Seputc.  n°  34.  p.  6(). 


624  1>ES  FAMILLES  D  OUTRE-MER, 


LA    LATINE. 


L'abbaye  de  la  Latine  ',  dédiée  à  Nostre  Dame  en  la  ville  de  Hiérii- 
salem,  près  de  l'esglise  du  Saint  Sépulcbre,  de  l'eligieux  de  Tordre  de 
saint  Benoist,  dépendoit  immédiatement  du  patriarclie  de  Hiérusalem. 
L'abbé  |)ortoit  mitre,  croce  et  anneau,  et  devoit  de  service  de  guerre 
5o  sergeans.  Ce  monastère  fut  basti  par  ceux  de  Melfe,  en  Italie,  el 
l'ut  ainsv  nommé  à  cause  qu'il  fut  donné  à  des  moines  latins. 

Amh/-,  abbé  de  la  Latine,  paroist  en  un  titre  de  l'an  1 155. 

[Richard,  abbé  de  Sainte-Marie-Latine,  signe  en  l'an  i  lao^  un  diplôme 
de  Baiulouin  II. 

SolBRA^u  est  en  l'année  ii3(J*  témoin  d'un  acte  du  roi  Baudouin  III. 

Rainaldus  souscrit  un  privilé}[e  accordé  au  Saint-Sépulcre  par  le  roi  Bau- 
douin IV.  du  2(3  juillet  i  iGo*. 

Gii.  abbé  de  Sainte-iMarie- la -Latine,  fui  en  iiGt)'^  témoin  d'un  acte  du 
patriarche  Amauri. 

RiBALiirs  paraît  avec  ce  titre  en  l'an  1176",  dans  un  acte  de  Renaud,  abbé 
du  mont  de  Sion. 

Robert  était  abbé  de  Sainte-Marie-la-Latine  au  mois  de  mai  1286*,  époque 
où  il  est  cité  avec  cette  qualité  dans  un  acte  de  Hugues,  archevêque  de  Naza- 
reth. 


'   Albei-lus   A(juensis,  1.   VI,  c.  \\v.  —  '  Ciirttd.  S.  Sepiilc.  n°  45,  p.  84. 

Willelm.  Tyr.  i.  XVIIL  c.  v.  —  Jac.  de  Vitr.  "  ùirtnl.  S.  Sepiilc.  11°  a8,  p.  53. 

1.  I.  c.  LMii.  Lxiv.  —  Sanut.  I.  III,  part.  vn.  ''  C.artul.  S.  Sepuk.  n°  54,  p.  106.  édil. 

c.  ni.  —  Assises  (le  Jèvus.  p.  547.   Sôg,  de  Rosière. 

Labb.  t.  I,  p.  4i5,  4o6,  B.  "  Curiul.  S.  Sepnlc.  n°  167,  p.  3o5. 

■'   Cart.  S.  Scpulcr.  11°  56     p.  1  la,  édit.  '  Cnrlid.  S.  Sepiilc.  n"  170,  p.  809. 

de  Rosière.  '  (mI.  diiihmat.  n°  178,  p.  220. 


LES  ABBAYES  ET   ABBES  DE   LA   TEBRE  SAIXTE.  825 

Peregrinus,  alibé  de  Sainte-Marie-la-Latinc,  prêta,  vers  l'an  i  -j  /lo  '.  seriiioiil 
fie  lidélité  à  Robert,  ])atnarclie  de  Jérusalem.  L'abbave  avait  l'Ié  transl'pri'e  à 
krvo  lors  de  la  |)rise  de  J(''riisaleiii  par  Salab-Eddin.| 


Beugnot.  Assises  de  Ji-nis.  1.  il,  p.  .j86.  n"  fn. 


10& 


826  LES  FAMILLES   D  OUTliE-MEl'.. 


MOM  OLIVET. 


Labbaye  du  iiiuiilOlivet ',  de  cliaiioiiies  réguliers  de  Sainl  Augustin, 
dépendoit  imraédiatenienl  du  patriarclic  de  Hiérusaleni'-.  L'abbé  por- 
(oil  mitre,  croce  et  anneau,  et  devoil  pour  service  i5o  sergeans  [ou 
f)o,  selon  quelques  manuscrits  des  Assises  de  Jérusalem.] 

N. . .  abbé  du  mont  Olivet,  mourut  au  siège  d'Acre,  l'an  i  i  90,  selon 
Hoger  de  Hoveden^. 

B.  abbé  du  mont  Olivet,  |)aroisl  dans  Matbieu  Paris'  en  l'an  i  a/j/t. 

[FoucHER  [Fuscherus],  pri(Hir  do  mont  Olivol,  signe  en  l":iii  1  1  1 -r'  un  acte 
d'Arnoul,  patriarche  de  Jérusaieni. 

LvuiiENT,  prieur  du  mont  des  Obviers,  signe  un  dijdônie  du  roi  Baudouin  II 
en    1  1  '3  0''. 

Heniii,  prieur  de  nioiil  Olivet.  est  témoin  d'actes  de  divers  personnages 
entre  les  années  1  i3o  et  1  1  tiïy  ,  \c  dernier  est  du  patriarclie  Guillaume  et 
porte  la  date  du   1  !i  août  de  cette  année. 

AiMiviu  est  mentionné  avec  ce  titre  dans  un  acte  de  vente  du  1  1  août  1  1  55  ''. 
il  iiil,  le  -if)  janvier  1160,  témoin  d'un  acte  du  roi  Baudouin  111,  et.  en 
l'année  1  1G8,  nous  le  tiiuivons  emore  (émoin  d  un  acte  d  Aniauri,  palriarclie 
de  Jéru.salem. 

Bernard,  prieur  de  moni  Olivcl.  esl  en  1  ilw)''  témoin  d'un  acie  du  |)a- 
h'iarclie  Amauri.J 

'  tac.  (le  Vitrinco ,  L  1 ,  c.  i.vui ,  lxu.  '   Cartul.  S.  Sepiik.  n"  1  o-j,  p.  20 1  ;  n'  yS, 

'  Assises  de  Jenis.  p. bU8,ï>!)Ç);Mh.\.ah\i.  |)-  i/iS;!!"  a8,  p.  oo;!!"  3/i.  p.'iy;  n'  4i, 

I.  I,  |i.  616,  /126,  B.  p.  7S. 

'  Assises  de  Jérus.  p.  (385.  ^  Cnrt.  S.  Sepulc.  n°  108, p.  ioi);n°54, 

'  Assises  de  Jérus.  p.  à-2'].  p.  106;  n°  160,  p.  2S8, 

'  Cod.  diphmat.  11°  h  ,  p.  h.  '   Cari.  S.  Sepulc.  n°  1  67  ,  p.  3o5. 

'  CnrIul.S.  Sepulc.  n'iib.  p.  84. 


LES  ABBAYES  ET  ABBES  DE  EA  TERRE  SAINTE.      8-27 


NOSTRE   DAME   DU   MONT   DE   SlOfS. 


L'abbaye  de  Nostre  Dame  du  Mont  de  Siu.\  ',  en  la  ville  de  Hiérusaleni , 
de  chanoines  réguliers  de  Saint  Augustin,  dépendoit  immédiatement 
du  patriarche^.  [Elle  eut  d'abord  des  prieurs.  Voir  p.  8ii.] 

Louys  VII,  roy  de  France,  lui  donna  Tesglise  collégiale  de  Saint 
Sanson  d'Orléans  par  ses  lettres  de  l'an  i  lïj-i  \  en  considération  de  ce 
que  les  religieux  de  ce  monastère  l'avoienl  receu  honorablement  avec 
toute- sa  suite,  lors([u'il  alla  en  la  terre  sainte. 

[L'église  du  Monl-Sion  était  le  but  de  la  procession  du  Saint-Si'puicre  le 
jour  de  la  Pentecôte  *.] 

Labbé  portoit  mitre,  croce  et  anneau,  et  devoit  pour  service,  i5o 
sergeans.  Ce  monastère  vint  en  la  puissance  de  Saladin  après  la  deflaite 
de  Guy  de  Lusignan^ 

Renaud,  abbé  du  Mont  de  Sion,  i  178,  dans  Guillaume  de  Tyr''. 

N. . ."  abbé  du  Mont  de  Sion,  se  trouva  au  siège  d'Acre,  lan  1190. 

R.'  abbé  du  Mont  de  Sion,  en  12 44. 

[Hlgles,  abbé  du  Monl-de-Sion,  est  ché  dans  un  acte  de  Pereff-ln,  abbé  de 
la  Latine,  du  7  août  19/18'^.] 

[Adam,  abbé  du  Mont-de-Sion  en  128;),  donne  pouvoir  à  Gérard,  évêque 
de  Valence  '''.] 

'  Jac.  (le  Vitr.  1.  I,  c.  lvhi.  "  Guill.Tyr.  1.  XXI.c.xxvi;  I.XXII,  c.mi. 

"  Assises  de  Jérus.  p.  6^7,  Sog;  Labti.  '   Hoveden,  Bronipton. 

.  I,  p.  /ii5,  Aa6.  '  Math.  Paris,  p.  627. 

"  Uisl.  S.  Mart.  de  Camp.  p.  Sg,  ko.  '   Cod.  diplomat.  aig.p.aGo. 

"  Cart.  S.  Sepnic.  66.  p.  1 38.  "  Airl.   de  l'Emp.  M.  673. 
'  Hoveil  p.  636. 

toi 


«28  LES  FAMILLES  D'nUTRE-MEr.. 


MUiM  THABOR. 


L'abbaye  du  Mont  Tii.uioii,  de  leligieux  de  Tordre  de  Saiul  Beiioisl . 
el  dédiée  à  la  translijjiiration  île  Nostre  Seigneur,  dépeudoit  de  Tarcbe- 
vesché  de  Betiisan  ou  de  Nazaret.  L'abbé  [qui  est  aussi  (jualilié  de 
prieur]  devoit  i  oo  sergeans  de  service. 

[Celte  abbaye  fut  donnée  à  l'Hôpilal ,  le  i  '"  avril  i  •>  .">  .">  ' ,  |)ar  le  pape  Alexan- 
dre IV,  et  celte  donation  fut  contirnn'e  le  8  février  laOtî,  jiar  Henri,  arche- 
vêque de  Nazareth,  avec  exemption  des  droits  de  juridiction  qu'il  avail  sur  ce 
monastère  qui  était  en  sa  dépendance.] 

Le  sultan  de  Babylone  ruina  l'esglise  sous  le  lègue  di>  saint  Louys. 

Gérard,  abbé  de  l'esglise  du  Mont  Thabor,  reçoit  en  i  km  '.  |ioui- 
pour  son  esglise,  une  donnation  de  Tancrède. 

Raimond,  abbé  du  monastère  de  Saint  Sauveur,  sur  le  Mont  l'babor, 
reçoit,  pour  son  couvent,  le  i  5  juin  i  i  i  5'',  une  donnation  de  Richard, 
senescbal,  fds  du  comte  Dragon. 

PuiRRE,  abbé  du  Mont  Thaboi',  en   i  i  -jo  '. 

Guillaume,  abbé  du  Mont  Thabor  fut  témoin,  le  i  i  l'é\iier  i  i  A8  ■', 
d'un  acte  du  roy  Foulques. 

Geoffroi,  abbé  de  l'esglise  de  Saint  Sauveur,  sur  le  Mont  Thaboi', 

'   Cod.  diplomat.  8,  p.  278,  276.  '   Cod.  diphmal.  5,  p.  45. 

'   Co(i.  (/i/;fow«(.  i56,p.200,iû3.p.  lyy,  '   Willelnuis  Tyr.  1.  \1I,  c.  xiii. 

180.  *  Cnrtul.S.  Sepulc.  33.  p.  6a. 


LES  ABBAYES  ET  ABBÉS  DE  LA  TERRE  SALNTE.  829 

estoit  présent,  le  i3  décembre  i  log'.  à  la  rédaclioii  d'un  aotc  de  lla\- 
moiid,  comte  de  Tripoly. 

Pons,  abbé  de  Saint  Sauveur,  su-r  le  Mont  Tliaboi',  reçoit,  au  mois 
de  janvier  iiûB^,  une  donation  de  Raymond,  comte  de  Ti'ipolx  :  le 
ili  aoust  de  la  mesme  année^  il  concède  à  Hugues  de  Bethsaa  deux  ca- 
seaux,  dont  il  se  l'éserve  les  dîmes  et  le  retour  à  l'abbaye,  Caule  d'Iic- 
ri  tiers. 

Bernard,  abbé  du  Mont  Tliabor  [conclut  imi  i  i63  '  un  accord  a\cc 
Pieri'e  de  Nimèmes  ])ar  la  médiation  du  comte  de  Tri|)oli  |.  l'ut  l'ail 
depuis  évesque  de  Lidde. 

GuARiN,  abbé  du  Mont  Tbabor  [après  avoir  été  prieur  de  ce  même 
monastère],  reçoit,  en  septembre  i  1 69^  comme  abbé,  poui'  son  esglisc, 
une  donation  de  1  a  besans,  laite  par  Geolïroi  Letort,  et  s'accorde,  au 
mois  de  juin  117/1,  avec  Giraud,  évesque  de  Tibériade,  pour  le  pai- 
tage  de  certaines  dismes. 

Jean  reçoit ,  au  mois  d'avi'il  1  1  8  1 '',  une  domiatioii  dAlvise,dame 
de  Palmerium,  à  son  monastère,  et  fait  en  1  1  83''  un  acte  d'association 
avec  Faucon,  abbé  de  Saint  Paul  d'Antioche;  il  reçoit  de  Boémoiid  111 
le  droit  de  prendre  1000  anguilles  dans  la  pescherie  dAutioclie. 

N...  abbé  du  Mont  Thabor,  vei's  l'an  looG.  dans  les  actes  dlmio- 
centlll*. 

P.  abbé  du  Mont  Tliabor,  dans  Mathieu  Paris'^  lan  1966. 

'  Cod.  (liplomat.  18,  [>.  19.  "   Cod.  diphiiuit.  1  70  .  p.  -j  i  6  ,  2  lô;  7A. 

"  (mI.  (lijilomat.  icj'd  ,  p.  -î-jS.  p.  -jh. 

'  (jod.  diplomnt.  i(io,  p.  aoli.  '   Cad.  diiiloimil.  2u8,  p.  -2^19.  sSo. 

'  Cod.  dqihmal.  iG5,p.  208,  aog.  '   Gesla  Innocent,  lit.  p.   i3-3. 

^  Cod.  diplomnt.  ï>i\ ,  p.  .îy.  '  Miilli.  Paris,  p    o'iy. 


830 


l,ES   FAMILLES  DO  UT  RE- MER. 


I  II  csl  cilc'  dans  un  arlo  (l(^  Hujjucs,  al)b{''  du  Temple  du  Seigneur,  le  3o 
septembre  i2l]'d  '. 

Galvvin  est  mentionné  dans  nn  acte  de  Garcias  Thacis,  sire  de  Cayphas,  le 


ne  Mns-Lniiii'.  I.  III.  j).  160. 


"   Cod.  diplomat.  ly-j,  p.  i4o. 


LES  ABBAYES  ET   ABBÉS   DE  l,A   TEBBK  SAINTK.  831 


NOSTRE   DAME   LA   GRANDE. 


L abbaye  de  Nostre  Dame'  la  Grande,  en  la  ville  cb;  Hiérusalem, 
devant  l'esglise  du  Saint  Sépulcre,  de  religieuses  de  Tordre  de  Saint 
Benoist,  dépendoit  immédiatement  du  patriarche. 

Estiiiennette'\  sœur  de  Roger,  prince  d  Anlioche,  en  l'ut  abbesse. 

|Avis,  abbesse  de  Saiiite-Marie-ia-Grande,  i  i  iS'y '.  l'ail  une  concession  à 
l'Hôpital  de  Jérusalem. 

Stéphanie,  abbesse  de  Sainte-Marie-Majeure,  à  Jérusalem,  est  citée,  en  juin 
I  I  7  V',  dans  un  acte  du  roi  Amain'i.| 

'  Assises  de  Jérusalem,  p.  568;  Labbe.  "   VVillelmus  Tyr.  1.  \I\,  c.  iv. 

l.  I.  ]).  4i5,B.  —  Jac.  de  Vitriano.  I.   I.  '  Cod.  diploiiwt.  161,  p.  30.5. 

c.  LViii.  '   (Jod.  diphiiiiil.  <i(io.  p.  ■il\!>. 


832  LES  FAMILLKS  DOUTRE-MER. 


SilNT  SAMUEL. 


Labbaye  de  Saint  Samuel',  qui  est  du  la  Montjoye,  ains\  que  por- 
Iciit  les  Assises  de  Hiérusalem-,  de  l'ordre  de  Prénionlré.  fut  bastie 


lar 


i" 


le  roy  Baudouin  III.  L'abbé  portoit  croce  seulement. 


I  Pi.  abbé  de  Siiiiit-Saimiel,  est  menlionné,  jirivilcipHm  de  rebelliotie  et  jjoslé- 
rieurenient  au  a/i  mai  i  i  r>fi  ^.] 

H...  abbé  de  Saint-Samuel,  i-ikk,  paroist  dans  Mathieu  Paris. 

[J.*  abbé  de  Saint-Samuel  à  Acre,  paraît  dans  l'acte  de  réunion  de  Savit- 
Lazare  de  Bétlianie  à  l'Hôpital,  le  5  août  i  aSc)  *.] 

'  Gervas.  al)b.  Pnemonstr.  Epist.  2.9.  '  Cart.  S.  Sejnilc.  (i&.  p.  i36. 

—  Saint  lieni.  Episi.  aôa.  '  Cod.  diplomat.  i35.  p.  i6'i. 

^  Assises  de  Jèvsal.p,  .ViB;  l.alilip.l.  I.  '   Cod.  diplomat.  i.SS.  j>.   \6- . 

11.   4  l.T.    B. 


LES  ABBAVES  ET  ABBÉS  DE  LA  TEBRE  SAINTE. 


8;i:i 


TEMPLE    DE   ^OSTRE   SEIGNEUR. 


L'abbaye  du  Temple  de  Nostbe  Sei(;nelr',  dans  Hiénisaloiii,  do  cba- 
iioines  réguliers  de  Saint  Augustin,  dépendoit  imniédiateineiil  du  pa- 
triarche. Labbé  porloit  nuire,  croce  et  anneau,  et  devoit  de  service 
i5o  sergeans.  La  ville  de  ^A^LES  [(jui  (Mait  Taucienne  Sicliem-].  dite 
SiciiAR  dans  rEvangile\  dépendoit  ininiédialemeut  de  lui.  Jacques  de 
\itry*  parle  amplement  de  cette  église  [(jui  avait  été  fondée  par  Go- 
defroy  de  Bouillon  et  (pii  païaît  avoir  été  d'abord  un  |)rieuré.  Voir 
p.  8/iV] 

[Le  passage  suivant  des  Assises,  relatifau  rouronneiuenl  des  ruis  de  Jérusa- 
lem, n'est  |ias  sans  inlérêl  pour  son  histoire  : 

fil  est  couronné  au  niousticr  du  Sépulcre  et  va  au  Temple  Domini'-'.  et  là 
offre  sa  couronne  sur  l'autel  où  l'ut  offert  Noire-Seigneur  à  saint  Siméon,  puis 
l'on  entre  au  Temple  Salomoii ,  rpii  est  la  maison  des  Templiers'''.  ^^ 

La  dédicace  de  celle  église  se  fit  avec  grande  pompe,  le  troisième  jour  de  i  i  3<>. 
par  le  légat  Albéric,  évèque  d'Oslie;  elle  était  le  but  de  la  procession  du  Saint- 
Sépulcre,  le  jour  de  la  Purification.  Après  la  prise  de  Jérusalem  par  Salah- 
Eddin.  celle  communauté  lui  transférée  à  Acre.J 

Geoffroy,  abbé  du  Temple,  paroist  dans  Guillaume  de  Tyr'  et  an 


'  Jac.  de  ViU'iaeo.  1.  I,c.  lviii. —  Assises 
de  Hiériisalem ,  p.  o-'iy,  5.5g.  - — Labb.  t.  I, 
p.  A  1.5.  4 26. 

'  Danvillo,  (ièdov.  anc.  p.  i3/i. 

'  EiHiHçi.  s.  joann.  e.  vin,  v.  ,5. 

'  Jac.  de  Vilriaco,  1.  I,  c.  i.xii. 

'  Assises  de  Jcnisal.  t.  F.  p.  .'ii.  —  Lie. 
de  Jean  d'Ibcliii,  c.  vu. 


°  li'nuciennc  église  de  la  Présentation , 
construite  par  Justinien,  aujourd'hui  mos- 
quée dl'jl-Aksa.  Ce  fut  à  I  ombre  de  ses 
murs  que  prit  naissance  l'ordre  des  Tem- 
pliers. 

'  Guill.de  Tyr.  1.  XV,  c.  xxi;  1.  XVlll, 
r.  \\i\. 

io5' 


834  LES  FWIILLES  DOUTRE-MKR. 

caitultiiro  du  Saint  Sépulcre',  dans  les  années  i  i.'îCt  [on  |)lutùl  i  i^H, 
1  I  /i3,  I  l 'l'i  I  et  1  1  55. 

Hugues,  abbé  du  Temple,  souscril  un  (ilre  de  Guillaume,  évescpu» 
d'  \cre,  de  l'an  i  i  ("t  i  '. 

[  HuMOM),  aljhé  du  Temple  du  Seigneur,  esl  e»  i  i  'h)  ■"  l(''nioin  d'un  ;icle  du 
palriarclie  Aniaui'i. 

KoGKR.  lils  de  Roai'd,  est  cité  conime  abijé  du  Temple,  pu  i  180.  dans  un 
acte  de  Balian,  seigneur  de  Naples  el  d'lbelin.| 

N. . .  abbé  du  Temple  mourut  au  siège  d'Acre,  Tau  1  i()o. 

I  Pierre',  abbé  du  Temple  du  Seigneur,  est  mentioiuié,  en  i  ii).k  dans  un 
acte  d'Amauri  de  Lusijjnan. 

Hugues  recoiuiaît  avoir  reçu,  an  mois  de  mai  i;>3()^,  deux  actes  relatits  à 
des  casaux  donnés  à  l'Hôpital.] 

.1.  estoil  abbé  du  Temple,  en  Fan  i>i/i-'. 

[Martin",  abbé  du  Temple  du  Seigneur,  esl  cit(>  dans  un  acte  du  roi  de 
Chypre  Henri  II,  lo  -17  juin  12SG.J 

'   Cari.  S.  Sepulc.  n"  33,  p.  69;  11°  33,  '  De  Mas-Laliie,  l.  III,  p.  .S()u. 

p.  62;n°  34,  p.  67;  11°  5-3,  p.  97,  etc.  '  Cnrl.  S.  Sepulc.  178.  p.  •vjo. 

■  Llghelli,  t.  Vit.  '  '  Malh.  l\iris. 

Cart.  S.  Sepiil.  itj-j,  p.  Sof).  '  De  Afas-I.alric,  t.  III.  p.  (J7  1 . 


LES  ABBAYES  ET  ABBES   DE   l,A   TEIiBE  SAINTE.  835 


DES  TROIS   OMBRES. 


L  abbaye  des  Trois  Umbres',  de  lllles  de  1  ordre  de  Saint  Aujjfustii) , 
en  lévescbé  de  Lidde,  près  de  Rames,  dépendoit  du  monastère  de 
Nostre-Danie  dAcre,  comme  il  esl  |iorl(''  dans  nne  bnllo  dn  ])ape  Gn''- 
goire  IX-.  de  l'an  ]  ?.38. 


d 


'   Assises  rie  Iliéiiisoleni ,  [1.  û/iy.  I-;  I.  \.[^.!n^J.  I!,   -  '  Ijghelli,  l.  \  Il . /(»/.  «'cr.  p.  58. 


830 


LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


NOSTRE   DAME   UE   TOUS   LES   SAINTS. 


L'aljhaye  (\o  Nostre  D\me  et  de  tous  les  Saints',  en  la  ville  tr\f're, 
de.  religieuses  de  Tordre  de  Saint  Augustin,  de  laquelle  il  est  |)nrlé 
dans  une  huile  du  ])a[te  Grégoire  [IXJ  de  lan  laSS. 


'   Dghelli.  t.  VII.  ItnI.  -snrr.  p.  09. 


LES  ABBAYES  ET   ABBÉS  DE  LA   TERRE  SAINTE.  S37 


DE  PALM  A  RE  A. 


L'abbaye  de  Palmauea,  de  l'ordre  de  Cluny'.  Il  en  est  l'ail  ineulinu 
dans  une  lettre  d'Ainalric,  roy  de  Iliérusaleni,  addresséc  au  pape 
Alexandre,  en  ces  termes  :  ce  Sumina  Dei  |[ralia  sancta'  lîouiauiL'  nXqm'. 
cf  apostoliciv  sedis  Poiilifici  Al.  domino  et  palri  dignissimo,  A.  [)er  eam- 
(fdem  Hiernsoliuiornni  rex  saliiteni  et  debitani  obedientiain.  Memo- 
cf  riter  recoi'dauiur  quod  f[uondaui  sanctitatis  vestrfo  anctoritas  nos 
rtscriptis  nionuit  ut  ecclesiani  Palmarea»  nionacbis  ecclesia'  Cluniacensis 
ff  dari  faceremus.  Quia  erjjo  locusillePalniareœ  jamdudnni  perabbatem 
rrsecum  (.S7f)  jani  defunetuin,  dissipatis  rébus  suis,  desolalus  erat,  et 
frnunc  denuo  ille  qui  modo  inibi  est  abbas  non  adeo  sollicilus  iii  con- 
rrgregandis  prout  expedit  ecclesiœ  rébus  est,  idcirco  Gorinuindus,  al)ba- 
rf  tiœ  illius  advocatus.  patronus  et  fundalor,  lioc  quod  benignitas  vestra 
cfpetiit,  optât.  Eapropter  itaque  patei'iiitatem  vestrani  exoramiis  qua- 
cr  tenus  abbatein  congruuni  vel  prioreni  cum  tribus  vel  ([uatuor  nionacliis 
rfapprobalis  ab  ecclesia  Cluniacensi  ad  pra?fatam  ecclesiani  Palmarea? 
ffsiniul  cum  litterarum  vestrarum  attestatione  destinare  taciatis,  ne 
trpossessiones  quœ  divino  in  sempiternuni  servitio  altitulata^  sunt,  pi'o 
ff  ministrorum  defectu  ad  seculares  usus  et  jura  resuraantur.  n 

Cette  lettre,  sans  date,  est;  scellée  d'un  sceau  de  plomb  avec  un  !as 
de  soye.  ainsy  qu'il  est  représenté  cy-dessous. 

IlÉLu:,  abbé  de  Palnuirie,  lut,  le  5  lévrier  i  i38-,  tesmoin  d  un  acte 
du  roy  Foulques.    . 

'   Tilre  oi'iginai.  '   Cml.  S.  Sepiilc.  33.  |).  li-K 


LES  PRtKUHS   DE   L\   TEHRE  SAINTE. 


DU   SAINT  SEPULCRE. 


Le  prieur  du  Saint  Siîpulcue',  qui  esLuil  I  e,s|;ii.st'  [);itri;ii(ale  de  Hic- 
rusaiem,  avoil  non  seulement  la  prérogative  d'élire  le  patriarche,  avec 
les  chanoines  delà  niesme  esglise,  (|ui  estoieiil  chanoines  régulieis  de 
Saint  Augustin,  mais  <mcore  avoit  droit  de  porter  milre  el  anneau, 
mais  non  pas  la  croce.  11  devoit,  avec  son  chapitre,  ooo  sergeans  de 
service  de  guerre.  La  vilh?  de  Japhe  luy  estoit  soumise  el  à  son  clia- 
pitre  immédiatement.  Entre  ceux  (pii  onl  tenu  cette  dignité,  jav  le- 
l'emarqué  les  suivans  : 

Gérard  -,   i  i  tio. 

Guillaume^,  iiay,  fut  éliMi  arclieves(|ue  de  Tyi-  (voir  Ias  iwclie- 
rèques  de  Tijr.) 

Pierre '^  [fut  prieur  du  Saint-Sépulcre,  de  l'année  i  i.'îG  à  l'année 
1  i/i8]  fui  depuis  archevesque  de  Tyr  et  décéda  l'an  i  i()6. 

Amalrk;  ■',  depuis  |ialriarchc  de  Hiérusalem. 

'  Jacob,  de  Vitriac ,  1.  I,  c.  lviii. —  Ass.  '  Giiill.  <lo  Tyr,  I.  XlIF.  c.  \\\n.  —  ('.iirt. 

de   ÏUn-usdl.   p.  5/i8,   5.S(};    Labbe,  t.  I,  .S'.  Sepulc.  p.  aS. 
p.  /ii5.  /i-j6  ,  15.  —  Sanut,  I.  III,  part,  i /i ,  ''   Cart.  S.  Sepiilc.  Gij  ,  p.  ùh\ . 

c.  VIII.  —  Caii.  S.  Scjiiik.  p.  rîG.  ''  (îretzer.  Hortus  S.  Cnici-f ,  p.  i-SS-S. 

'  Guill.  de  Tvr.  1.  XII,  c.  xm. 


8ZiO  LES  FAMlLfJ'IS  D'OUTKE-MEli. 

I  Ciiim  11,  ocru])a  jppii  de  ti'iiips  retle  rliarge,  vers  l'année  i  i  5<)  ',  où  il  con- 
céda une  (erre  à  Robert  Porcher. 

AiiNouLD  est  nommé  avec  ce  litre,  le  i  .^  octobre  i  i  Tiç),  dans  nue  liiille  du 
paj)e  Alexandre  III,  en  faveur  du  Saint-Sépulcri". 

Nicolas  fait  en  cette  qualité,  le  fi  mars  i  iGo'-,  une  concession  au  nom  du 
clianiire.  I!  paraît  encore  conmie  prieur  dans  diveis  actes.  jns(pi'à  l'an  i  i(J6. 

PiEHRE  reçoit  une  donation  de  Hugues  de  Césarée.  l'an  i  iG()',  paraît  dans 
divers  actes  jusqu'à  l'année  i  178*,  et  réclame,  près  du  pape  Alexandre  III. 
contre  les  décrets  du  roi  et  du  patriarche  Amauri,  qui  avaient  enlevé  au  Saint- 
Sépulcre  l'église  de  Joppé  pour  en  faire  un  siège  épiscopal.] 

Benieu  ,  jii'ieiu'  du  Saint  Séjiulci'e,  (Uujiicl  \  illaiii  ^  lait  nieiilioii.  est 
probablement  ct'Huy  qui  nniurul  au  siège  d'Acre  l'an  1  190. 

(CiEOFinov,  prieur  du  Sainl-Sé[)ulcre.  est  nonuné  dans  une  bulle  du  pape 
Célestin  III.  le  1  1  février  1  19 3.] 

N. .  /'  prieur  du  Saint  Sépukie  en  i  -jtili. 

'   Cari.  S.  Sepnic.  lo^'i.  |).  shS.  '  Cort.  S.  Sejwlc.  i6rf.  p.  -jgi-gg-J. 

■   Cart.  S.Sepulc.  ib.  Y».  -iob-^oH.  '  Villani,  1.  V.  c.  xiv.  —  Hoveden.p.  673. 

'   Cnrt.  S.  Sepulc.  i55.  p.  276. —  Guill.  °  Mal!].  Paris. 
deTyr.l.XXI.  c.  xxvi;l.  XXII.  c.  vu. 


LES   PRIEURS   DE   ]A   TERRE  SAINTE.  •        8il 


AUTRES  PKI01U:Z. 


Le  jji'ioré  du  Mo^T  Tiiador,  hoiis  l'arclievcsclié  de  ÎNazarel. '.  Mais  je 
crois  que  c'est  raljljaye  du  Mon!  Tliabor. 

Le  prioré  de  Saint  Jkan  l'Evangbliste.  sous  l'évesclié  de  Lidde. 

Le  prioré  de  Saiintk  Catiierim-  de  Monigisart,  sou§  le  uiesuie  évesclie. 

Achard'-.  prieur  du  Temple,  i  i:),o. 

Arnaud^,  prieur  du  Mont  de  Sion,  i  i-io. 

Enguerrand  *,  prieur  du  Moût  de  Sion,  i  i55. 

[Go>Tn;R,  prieur  du  Alunl-de-Sion,  tut  ti'UKiiii  d'un  acte  d'Aiiiiiuri,  comte 
d'Ascalon^.  puis,  le  fjG  juillet  i  i  Go,  (riiii  acte  du  roi  Baudoiun  111  ''. 

Rainier,  prieur  de  Saint-Abraliain ,  sifjiie  uu  acte  du  |)atriarclie  Arnoul  '. 

Gui  Wido.  prieur  de  Saiut-Abraham,  fut  témoin,  le  i"  novembre  i  l3(^^ 
d'un  acte  de  Roger,  évêipie  de  Rama  ,  puis  d'un  acte  du  roi  Foubjues^.] 

Roger,  prieur  de  Saint  Abraliam. 


'   Assises  de  Hià-usal. [t. ï)'iif, [A, i>.  li\ij.  ''  Cart.  S.  Sejnilc.  60  ,\}.  i-2i. 

■  WiileJraus  Tyr.l.  XII,  c.  XIII. — Joann.  '  Qirt.  S.  Sejntlc.  Sh  ,  p.  108. 

de  Coliemedio,  in  Vil.  Joann.  tjjis.   Tenwn.  '  Cod.  dijAomat.  Ix .  p.  h. 

c.  IV.  n-iy.  '  Cari.   S.  Sepulc.  78,  p.    ii8. 

'  Wiilelmus  Tyr.  1.  XII,  c.  .\iii.  "  Cod.  dJ^ilomal.  17,  p.  18. 

*   Cari.  S.  Sepitlc. 

106 


8â2  l'KS   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

I  11  IVil  léiiinin,  lo  1  'i  JMiivirr  i  i  '■}'•>  '.  iruu  acte  ii';Vmaiii-i .  comto  fin  Joppé; 
puis,  dans  le  cours  delà  même  année-,  de  deux  autres  actes  de  Baudoin  III 
et  de  Hujnies  irihelin.] 

'    Cnrt.  S.  Srjiulc.  ::)t)  .  [I.  i  H).  \>-   i-i'J-   —  <j"ldatili    reniiii   alamniiii.   I.   I. 

"  Cart.  S.  Seimlc.    5G,   p.    in:    6-35,         [j.  i8 


LES   ARCHEYESQUES  ET  ÉVESQUES   LATINS 

DE    CYPRE. 


Avant  que  l'isle  de  Cypre  tombast  en  la  |uiissaiice  des  Latins,  elle 
estoit  sujette,  pour  le  spirituel,  à  l'archevesque  de  Salainiue,  (jui  avoil 
pour  suiïragans  li  évesques ',  sçavoir  :  les  évesques  de  (Jappasse,  de 
Chite,  de  Nicossie,  de  Chitrie,  de  Lapithe,  de  Solie,  de  Tremese,  de 
Tlianiase.  dAniathe,  de  Cusie,  de  Paplie,  d'Arzès,  de  Curréon  et  de 
Nemosie.  L'itinéraire  de  saint  WilleLaud  -  dit  que  l'isle  n'avoit  que  12 
[sièges  épiscopaux]  au  temps  que  ce  saiut  entreprit  le  voyage  de  la 
terre  sainte,  ipii  tut  vers  l'an  786.  Mais,  depuis  qu'elle  tut  aux  Luzi- 
gnans,  le  clergé  latrn  y  l'ut  estably;  ce  que  (pudques  liisloi-iens^  rap- 
portent au  temps  du  concile  de  Latran,  tenu  sous  le  pape  Innocent  111 
[121 5],  qui,  sur  ce  que  les  latins  refusoient  d'obéir,  quant  au  spiri- 
tuel, aux  évesques  grecs,  ordonna  qu'un  arclievesque  latin  seroil  créé 
en  la  ville  de  Nicossie,  capitale  du  royaume  ;  lequel  auroit  trois  évesques 
suiïragans,  sçavoir:  celui  de  Limisso,  l'évesque  de  Faniagoste,  et 
l'évesque  de  Paphe.  Mais  il  est  probable  qu'ils  se  sont  mépris  quant 
au  temps  de  cette  institution  des  évesques  latins,  d'autant  (\ue  AVille- 
brand  d'Oldenbourg",  qui  fit  son  voyage  de  la  terre  sainte  en  l'an  1211, 
comme  il  tesmoigne  lui-mesme,  asseure  que,  lorsqu'il  passa  en  Cypre, 
cette  isle  estoit  gouvernée,  pour  le  spirituel,  par  un  arclievesque  et 
trois  évesques  latins,  auxquels  estoient  soumis  quatorze  évesques  grecs, 
dont  l'un  avoit  titre  d'arclievesque,  que  les  grecs  reconnoissoieat.  Ce 

'    Vov.  Nolitias  Goari ,  p.  ■jii-2.  —  Chron.  '  llisl.  de  Ci/jjrc  d'Est.  Lusignaii.  col.  85. 

orienl.  p.  118.  *  Willebr.  ab  Oideiburg.  in  Idiier.  terne 

^  S.  W  illebaldi /f/Hfc.  n"  i.j.  sinicUr.  \>.  )4i. 


844  M:S  l\\ilLM:S  D'OUTKE-MHR. 

(iLii  est  aiiswi  coiiliniK'  pai'  les  épistrcs  du  mesiiK;  |)a|)f,  cscrites  avant 
l'an  l'îi/i,  au  quel  1(^  concile  de  l^alran  l'ut  célèbre'.  Tant  y  a  (|uc 
cette  institulion  du  clergé  latin  se  fit  sans  déroger  aux  privilèges  des 
Grecs,  (|ui  se  consei'vèient  leur  (juatorze  évesques,  auxcjuels  ils  obéis- 
soieul  (luanlau  spirituel  :  ces  évesques,  néantmoins,  estans  dépendans 
des  éves(jues  latins.  Ces  (|uatorze  éves([ues  grecs  furent  depuis  réduits 
au  nombre  des  latins  ^  (|ui  avoient  leur  résidenci;  dans  les  uiesuies 
villes  (ju'eux.  Toutes  ces  esglises  furent  soumises  au  patriarclie  de 
Hiérusalem. 

Tliomas  Moresini  ayant  esté  éleu  patriarcbe  de  Constantinople,  après 
que  celle  place  eust  esté  conquise  pai'  les  François,  lit  ses  efforts  envers 
le  pape  Innocent  III  poui-  les  réduire  sous  son  esglise,  connne  elles 
avoient  esté  autrefois  sous  les  Grecs;  à  (juoy  le  |)ape  lit  response  que 
cela  ne-  se  ])ouvoit  pas  faire  ^  parci'  (pie  ce  changement  avoit  esté  lait 
avant  que  les  François  se  fussent  rendus  maistres  de  l'empire  d'Orient; 
ce  f[ui  send)le  confirmer  ([u'il  y  avoit  des  évesques  latins  avant  le  con- 
cile de  Latran. 

'  Ce  concile  se  liiil,  connne  on  sait,  du  '  Vide  A.UCoHcil  :  \,nbb.j>ar{. ■!,[>. o'ob/i 

Il    au  3o   novenilire  de  l'an  lai!).  {Hist.  à  •3;î88. 

('fc/esm«î.deFli'in-y.l.  LXWII.  m'  Ith;  L'Art  '   0(^sti:  liiiioceid  III .  p.  109. 

(le  rérifirr  les  (hilrs .  clr.) 


LES  ARCHEVEQUES  ET  ÉVEQUES  LATIiNS  DE  CHYPRE.        Hàl 


LES  ARCHEVESQUES  DE  NICOSSIE. 


La  ville  de  Nicossie  fut  faite  ville  archiépiscopale  sous  lesLusignaiis', 
et  capitale  du  royaume,  le  pape  ayant  ordonné  (jue  l'archevesque  de 
Cypre,  qui  avoit  esté  à  SaJamine,  puis  à  Famagoste,  y  fust  transféré. 

N...  -  archevesque  de  Nicossie  estoit  décédé  Tan  i  -2  1  9,  ;  en  la  quelle 
année  le  siège  de  cette  esglise  estoit  vacant,  comme  il  se  recueille  des 
épistres  du  pape  Innocent  111. 

[Raynald^  rapporte  que  l'archevêque  de  Nicosie  fut  cité  en  1  -^olj ,  par  Iniiu- 
reiit  III,  pour  que  Ton  reconnut  s'il  ilevnit  être  soumis  ou  non  au  patriarche 
(le  Constantinople.  Ce  fut  prohableniont  le  premier  archevi'quc  du  rit  latin 
dans  l'île  de  Chypre.  Il  mourut  avant  la  lin  de  l'année  i  -ii  1 . 

Car  en  cette  même  année  Dlrand,  trésorier  de  l'église  de  Nicosie,  fut  élu 
archevêque  par  le  chapitre  de  cette  église.  Mais  comme  un  personnage  noble 
avait  écrit  contre  lui  à  Innocent  III  ',  d  cpie  rardievêque  élu  prétendait  (jue 
ces  imputations  étaient  mensongères,  le  pape  commit  le  patriarche  de  Constan- 
tinople pour  s'enquérir  de  la  vérité  des  faits  ;  et.  si  l'accusé  était  trouvé  innocent, 
le  patriarclie  devait  le  sacrer  et  le  revêtir  du  pallium,  que  lui  envoyait  le  sou- 
verain pontife.  La  lettre  d'Innocent  qui  charge  de  cette  mission  le  patriarche 
de  Constantinople  est  du  3o  décembre  1  :>  1  1 . 

Le  pa|)e  ^  cependant  cassa  cette  élection .  -  non  personœ  sed  electionis  vitio,  v 
comme  il  s'exprime  dans  une  lettre  du  1  f)  janvier  i  9  i  -i ,  adressée  au  chapitre 
de  Nicosie;  et  il  expose  les  motifs  de  sa  conduite  dans  une  lettre  au  roi  de 


'   llist.  de  Cypre,  p.  .il.  '  Innocent.  111,   1.  \1V,  epist.    i.3i.  — 

^  Innocent.  III,  I.  XV,  epist.  :>.o> ,   loi.  Bnluz.  f.  II,  p.  670,  c.  n. 

'  Micli.   Lequien,  Oricns  chrisl    t.    III,  '  Innocent.  III,  1.  XV.   epist.  i?oC.  — 

c.  iaoi-i-3o3.  —  Rayn.  ann.  iao6,n'G,  Baluz.  t.  Il,  p,  70G,  c.  r. 

t.  XIII.  —  Innocent.  III,  I.  IX,  epist    i/i5. 


8/ifi  LES  FAMILLES  I)  UL'THE-MER. 

Chypre,  (lu  1,}  janvier,  même  année'  :  wEccc  Mcosienseni  ecclcsiam  tam  durœ 
fçconditionis  subicere  jugo  laboras,  quod  ei  non  pateris  per  electioneni  cano- 
"  iiicnin  de  persona  idonea  provideri ,  ejusdem  caïKinicis  eligendi  necessitatem 
tt  indicens  illuni  queni  de  duciliiis  tdii  nominandis  ah  ipisis  lu  primo  duxeris 
weligendum,  etc.  " 

Un  archevêque  de  Nicosie  fui  appch'  avec  ses  snlTragants  au  concile  de  La- 
tran  -,  par  lettres  encycliques  d'Innocent  III,  du  i  q  avril  i  a  i  3.  «/«  eodem  modo 
«(archiepiscopo  et  Q^mco^)h)  jier  Ctjpritin  (cons(itutis).  ti  On  ne  peutdire  si  cet 
archevêque  est  le  même  que  Durand,  qui  aurait  iHé  élu  de  nouveau  dans  le 
cours  de  l'année  1212.] 

EusTORGE  ^,  archevesque  de  Nicossie,  se  trouva  avec  les  barons  de 
la  terre  sainte  à  l'entreprise  de  Damiette,  l'an  1  2  1  7  et  1918*.  11  eut  un 
neveu,  nommé  Girard,  qui  espousa  Escllive^  fdle  de  Gautier  de  Mont- 
béliard,  réffent  et  liail  de  Cypre,  et  de  Bour<>ogne,  fille  d'Almeric, 
roy  de  Cypre.  11  se  qualifie  vicaire  du  patriarche  de  Hiérusaleni  *>  en 
une  lettre  qu'il  écrivit  avec  les  évesques  et  les  barons  de  ce  loyaume ", 
à  Thibaud,  roy  de  Navarre,  comte  de  Cliampagne,  et  aux  comtes  de 
Nevers,  de  Forest,  de  Montfort.  et  autres  barons  de  France,  au  sujet  de 
l'état  de  la  terre  sainte.  11  inouiut  l'an  i->.r!i),  suivant  Albéi'ic"*. 

HELIE^  archevesque  de  Nicossie  l'an  i-)5'>. 

[Hélie'"  l'ut  probablement  cet  archevêque  successeur  d'Eustorge  dont  parle, 
sans  le  nommer,  liavnaldi",  à  l'année  12^0,  et  (pii  déploya  tant  de  zèle 
pour  soumettre  au  saint-siége  le  clergé  grec  de  Chypre.  Une  constitution 
d'Hélie,  citée  dans  les  conciles  de  Labbe '-,  est  sans  date.  Une  autre  du  légat 

'  Innocent.  III, epist  a 0/4 ,  p.  706,  c.  11.  '  Lahhe,  Concilia. 

"  Labbe.  CoHc//.  l.  II,  part.  1,  col.  12  5,  b.  '  /Whwk.  Cliion.  unn.  laiiç).  —  Vide  et 

■^  Jacob,  de  Vilrinco.  1.  III,  p.   ii3-2. —  Orienschrixl.  t.  III.  c    I2u3. 

Sanut.  I.III.  paît.  11.  c.  vi.  °  Consul.  Nicosicns.  p.  aioo. 

'  Raynald.    ann.    i-3i8.   g.  —  Vincent.  '"  Orieiis  christ,  t.  III.  col.  i-io3,  i-ioli. 

Belvac.  1.  .\\\I,  c.  LxMs,  lwxi.  "  Raynalil.  ann.  i-ilxo,  n"  Mi. 

^  Lignages  d'oulre-wcr,  c.  11.  '■  Labbe,  C'yHfiY.  t.  H  .  [Kirt.  2.  c.2600.  a; 

"  Décret.    Gregor.   IX,   I.    II.    til.    xxx.  a'iu5,c. 
C.  vni  ;  Venerabilis  de  confirmât,  util. 


LES  ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÉQUES  LATINS  DE  CHYPRE.        847 

Oilon,  où  Hi5lie  est  désigné  seuleiiiPiit  par  rinitialc  E,  est  du  mois  de  mai,  de 
l'année  12/18.  On  peut  rapporter  à  ce  prélat  ce  que  Du  Cange,  par  une  élrani^e 
distraction,  croit  pouvoir  appliquer  <^  l'arclievequo  Pliilippo,  qui  vivail  un 
siècle  après. 

Hélie  mourut  au  plus  lard  au  commencement  do  l'année  laSi,  puisque 
Hugues,  son  successeui-,  est  nommé  dans  une  constitution  d'avril  i-^'m  , jour  des 
Rameaux'.  Mais  si,  dans  cet  acte,  l'année  commence  à  Pâques,  il  faut  compter 
les  premiers  mois  de  l'an  ni. j 2  pour  dernier  lerme  possible  de  l'existence 
d'Hélie.j 

Hl'gues,  surnommé  de  l'ise'-,  parce  qu'il  estoit  natif  du  diocèse  de 
Pise,  homme  de  basse  naissance,  mais  sçavaiH,  fut  élevé  par  le  pape 
à  l'archevesclié  de  Nicossie,  la  quelle  dignité  il  possédoit  en  l'an  itiSJ, 
i-jBy,  1267,  et  estant  retourné  en  son  pays  sous  Clément  IV,  il  fonda 
près  de  Pise  une  esglise  collégiale  de  chanoines  réguliers  de  Saint 
Augustin^,  vers  l'an  1268. 

[Un  statut  du  légat  Odou  ",  du  b  janvier  i  aSn,  est  adressé  à  H.  arclievè(jue 
de  Nicosie.  Michel  Lequien  [Oriens  cliristiniius)  en  conclut  (pie  Hugues,  au- 
quel il  suppose  que  s'adresse  ce  statut,  élail  al(irs  archevêque,  et  ([ue  par  con- 
séquent Hélie  était  mort  en  itiâi;  mais  l'initiale  des  deux  noms  pouvant  être 
la  même,  on  ne  peut  tirer  de  la  suscriplion  de  ce  statut  aucune  conséquence 
ni  pour  l'un  ni  |)onf  l'autre. 

Hugues  est  nonunédaus  une  constitution  ^donnée  par  lui,  dn  liS  juin  1  -.î-Ôo, 
et  dans  une  constitution  du  légat  Odon«  portée  contre  les  sinioniaques,  en  un 
concile  provincial  de  la  Syrie,  de  l'an  lahli. 

Une  grave  (pierelle  s'éleva  entre  lui  et  Germain ,  l'archevêque  grec  de  Chypre, 
au  sujet  de  l'autorité  de  l'archevêque  latin  sur  les  évoques  grecs.  Alexandre  IV, 
devant  qui  la  cause  fut  portée,  décida,  par  une  constitution  du  3  juillet  12G0', 

*   Labbe,  Concil.  I.  Il .  pari.  •>. ,  eol.  a/ioo.  "  l^abbe , CohoI t. H . part.  9, col. 2882, b. 

'   Annales  rmimPimumr.oiYd.  ah  Vi^helln.  '   Laijbe,  Coiicil.  l.  IL  part.  a. —  Labbe. 

—  Perrotiis,  1.  H.  Tn'iMirtil.  Uialur.  c.  xv.  CnnciL  t.  II,  part,  a,  col.  aoS.j.  b,  c. 

Mozzagriigniis,  I.  Vil,  De  gcslis  caiio-  "  Labbe ,  Concil  t.  H,  part.  2  ,  col.  fl/io."), 

iiicnnim  regulnr.  Coitslitut.  Nicos.c.-Kxi'i  ,x\x.  c;  2/109,  '^■ 

—  Aputl    Labbe,   Coiicil.    t.    IL    part.    2,  '  Labbe,  Co«n7.  t.  H,  part.  2  ,  col.  2352- 
col.  2384,  2.385.  2359. 


8i8  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

(|ir;i|irrs  la  riKnl  on  hi  cession  dp  Germain  il  n'v  unrnil  pins  en  Chypre  d'ar- 
(■Ii(nèi|iie  (In  ril  jtrec,  mais  scnlement  ([uatro  évx'fjnes,  dans  les  villes  de  Soles. 


Il' 


Arsinoë,  (^arpasos,  Leucare,  situées  aux  diocèses  de  Mcosic,  Paplios,  Fama- 
jjouste  et  Némosic.  A  cet  archevêuue  YOrwns  christuinus  fait  succéder  Raphaël, 
dont  on  a  une  constitution',  sans  date,  pour  l'instruction  des  Grecs.  On  lui 
donne  pour  successeur  RAiviLriiE-,  dont  on  ne  mentionne  cpie  le  nom;  le  même 
proliahjrment  (pii'  Du  (lange  appelle  Arnoul.] 

Arnoul,  arclievesque  de  Nicossie,  décéda  lan  128G. 

Jean^.  de  l'ordre  des  frères  mineurs,  fut  élevé  à  cette  dignité  parle 
])ape  Nicolas  IV\  qui  le  consacra,  et  lui  donna  le /*«///;//» par  les  mains 
de  frèi-e  Matliieu,  cardinal,  (|ui  avoit  esté  auparavant  général  du  mesuie 
ordre,  Tan  1  286. 

GÉRAiiD,  arclievesque  de  Nicossie,  tint  un  concile  provincial  à  Ne- 
niocie^,  22  septembre,  lan  1298. 

[Gérard  avait  succédé  en  1  2()5  à  Jean,  qui ,  selon  l'auteur  de  YOriens  clirix- 
tianus'',  est  proliablemenl  le  même  qui  fut  transféré  cette  année  à  rarchevêcln'' 
de  Terre  en  Sardaigne ".  Gérard  ('-lait  en  France  en  i3o3  et  prit  parti  pour  le 
le  roi  Philippe  le  Bel  contre  le  pape  Boniface  Vil! ,  (pu',  par  un  diplôme  daté 
d'Anagni,  i5  août  i3o3  *,  le  suspendit  de  l'administration  spirituelle  et  tem- 
porelle de  l'église  de  Nicosie.  C'est  lui  vraisemblablement  ([ue  Clément  V  invita 
au  concile  de  Vienne-',  par  des  lettres  encycli(pies  du  12  août  1307,  et  que 
ce   pa|)e  informa  de  l'atlaire  des  Templiers,  par  d'autres  lettres  du  29   août 


.Je\n  Collmna  Romain- '\  de  l'ordre  de  Saiul-l)omini(jue.   fut  arche- 

'  Labbe.  Concil.  t.  II.  part.  -2  ,col.  a38G-  '   Orieiis  clirisliamia,  I.  III.  col.  lâoC. 

a388.                 •  '  Ug-helli.  I.  II.  col.  1062.  n°  16,  vet. 

"   Oricns  christ.  L  III.  col.  laoG.  edit. 

'  Wadcjing,  ann.  1288.  n'Sy.  —  Oriens  '   Raynnld.  ann.  i3o3,  n°37. 

climl.  t.  III,  col.  206.  '  Labb.  Coiicil.  t.  II,  part.  2.  col.  1 548.  c. 

'  iMcol.  IV,  ann.  3.  epist.  237,  238.  '°  Raynald.  ann.  i3ii .  n"  53. 

^  Labbe,  Concil.  t. II,  part.  2, col.  2/101)-  "  Michael  Pius.  in  Hist.  Dom. 
•ik\-j. 


LES  ARCHEVEQUES  ET  EVEQUES  LATINS  DE  CHYPRE.        8'i!) 

vesque  de  Nicossie  el  iiioniul  fan  i3j?).  Quelques  uns'  le  coaroinlriil 
avec  Jean  Goiumna.  qui  fui  archevesqiie  de  Messine  veis  ce  mesnie 
temps. 

fVère  Jean  estoit  a^clleve^que  de  Nicossie^  1  an  i?)'jo,  iS-n  ,  i  ."iaa 
et  en  l'an  iSa/i. 

RwMON'D,  patriarche  de  Hiérusalem,  obtint  du  pajie  Jean  XXII  l'ad- 
ministration de  l'esglise  de  Nicossie. 

Jean',  arclievesque  de  Nicossie,  décéda  lan  i332. 

[Il  V  a  ici  une  grande  confusion  dans  le  texte  de  Du  Cange.  Les  trois  .Jkan' 
qu'il  donne  comme  ayant  été  successivement  arclievé(|U('s  de  Nicosie  non  l'ont 
probablement  qu'un  seul,  ipd  est  Jean  de  Polo  ou  de  Provmcudilms,  cominr 
l'appelle  Ugbelli^,  de  l'ordre  des  frères  prêcheurs.  Natif  de  Pise.  il  fut  élevé  à 
l'arcbevêché  de  celte  ville  par  Boniface  \  III,  le  i  3  février  i  agcj.  En  1 3  i  2 ,  le 
6  des  ides  de  mai,  il  fut  transféré  par  Clément  V  au  siège  de  Nicosie.  Il  lit  pour 
cette  église  plusieurs  constilulions  datées  des  années  i3-J0,  lo^i,  iSaS, 
i395,  et  rapportées  par  Labbe"  dans  sa  Collection  des  Conciles. 

Ecbard  ne  dit  rien  de  plus  de  ce  dominirain.  L'auteur  de  \^Oncns  chriatutnnx' 
le  fait  vivre  jusqu'en  i33y;  et  en  effet  Iléliell,  qui  va  suivre,  succéda  en 
cette  année  à  un  arclievêque  Jean.  Mais  rien  ne  prouve  évidemment  que  ce 
Jean  mort  en  1  332  soit  celui  qui  vivait  encore  en  i3'?3,  qiioicjue  la  chose  soil 
assez  probable. 

Quant  à  l'administration  de  l'église  de  Nicosie,  donnée  au  patriarche  Ray- 
mond en  i32/i,  ce  qui  ferait  supposer  une  vacance  de  siège  qui  certainement 
n'avait  pas  lieu  en  cette  année,  nous  avons  déjà  relevé  l'erreur  de  Du  Caiijje 
à  l'article  des  patriarches  de  Jc'rusalem,  .'\u  lieu  de  Nicosie,  il  faut  lire  Né- 
mosie  ^.] 

•   Rocchus  l^iiTUs.  111   Archwpm-op.  Mes-  '   Ughelli .  Ilalia  fiicni ,  I.  III,  coi.  [)i»8, 

sin.  11°  54  .  vet.  eflil. 

-  Concil.  Assises  de  lliénis.  ji.  5àG.  t.  il ,             '  Laljb.  Coiicil.  l.  il .  part.  2  ,  col.  -3/12/1 , 

p.  /122.  2/1 .3  2. 

'  Jean.  XXII,  episl.  1087.  '  Oriens  christianus ,  t.  III,  c.  1207. 

'   Quélif  et  Echard.  Sniplor.  ord.  prinl.             ^  Echard,  Scriptor. ord.  pnvd.  l.\  .[)Jj()i . 

t.  I ,  p.  559.  —  Oî'iens  ehristiaiutS;  t.  III,  c.  12O.5. 

107 


850  l,ES  FAMIM.ES  DOUTRE-MEI!. 

Fivrc  IIklik  de  Nabinai.  '  |  de  Tordre  des  IVères  mineurs]  lu\  succéda 
l'ii  celte  di;;iiilé  jiar  huile  du  pape  Jean  XXfJ,  doiniée  à  Avionon  le  i  6 
ili'  novembre  lan  i33'!.  H  tint  nn  concile  en  son  esglise^,  l'an  i36(). 
Il  lui  depuis  éle\é  à  la  di!juit(''  d<'  patriarche  de  Hiérusalem  par  le 
pape  (jléuM'ul  \  I  ■.  <pii  luy  accorda  qu'il  pust  tenir  l'esglise  de  Nicossie 
en  comuK^nde,  par  sa  Itiille  donnée  à  Avignon  le  12  juillet  i3/iq*. 

[11  lut  uoiiuné  ciU'diiiJil  li'  -w  .se|)tenihre  de  la  ui('n)(>  :iui]ée°'  cl  mourut  le 
'(  nctohri'    I  367.1 

PiiiLU'iMîs  estoitarclie\es([ue  de  Nicossie  en  lan  i35o",  en  la  ({uelle 
année  il  fit  quelques  constitutions  |)our  son  esglise,  qui  se  lisent  en  la 
dernière  édition  des  conciles'. 

Je  crois  ([ue  ce  fui  ce  prélat  »[ui  eut  un  grand  différend  ave-c  les 
barons  de  (lypie  (pi  il  excommunia,  le  (pnd  lut  nppaisé  par  le  légal 
Odon,  lors(ju"il passa  en  (îxpre  nvec  le  roy  saint  Louvs^  en  1268.  Le 
légat  termina  aussy  le  diflereml  (jui  estoit  alors  entre  iarchevesque 
latin  et  le  grec. 

I  Nous  avons  déjà  l'ait  rouiarquiT  la  singulière  distraction  de  Du  Caiige,  qui 
i-a|)|jeli(!  on  1 .3ôo  des  laits  antérieurs  d'un  siècle  et  (jui  ne  peuvent  se  rapporter 
qu'au  palrianhe  Hélie,  successeur  d'Eustorge. 

Le  pape  Clé'ineul  ^I,  par  uiu'  lettre  du  1  (i  sepleinhie  i33o'',  enjoignit  à 
Philippe  de  faire  abjurer  aux  Arméniens  certaines  erreurs.  Par  une  autre  lettre 
du  3  2  septembre  i.">5  1  '",  adressée  à  l'archevêque  et  à  ses  sulTragants,  le  même 
pape  leur  demandait  d'euvover  auprès  du  clergé  calbolicpie  d'Arménie  un 
liomiiie  sage,  eidlummé  de  zèle  jiour  la  foi  catholique.  Une  lettre  (rhinocenl  \  1. 
du   1"  octobre  i3.)3",  adressée  à  vénérable  frère  INersès.  arclievi'que  (|(^  Ma- 


'   Wadiling,  i332,  11°  7. 

^  Labb.  Concil.  t.  II,  part.  a.  col.  -îlid-i. 

^  Vita  Clément  VI.  —  lîosij.  p.  78.  — 
liayn.  aim.  i338.  n'yi  ;  aim.  loia,  n"  -l'i. 

'  WaJding,  ann.  i349,  n°  i. 

'  Oriem  clinstiiiiiiis^  t.  III,  col.  laoQ. 

''  Epist.  Ijletnent  VI.  npiid  \\'aild.  i3.3i  , 
II' 3. 


'   Labb.  Ijiiicil.  t.  \L  part.  ■', 
d,  -jhkx,  a,  b,  c. 

'  Nangis.  in  ]  ila  S.  Lndov.  p.  3^7. 

'   Orieiis  cliristiarms,  t.  III,  col.  j3oç) 
Raynald.  ann.  i35o,  n"  37. 

'°  Raynald.  ann.  i35i,  n°  19. 

"   Raynald.  ann.  i353.n''95. 


o',:;,,. 


LES  ARCHEVEQLES  ET  ÉVÊQUES  LATINS  DE  CHYPRE.        S51 

iicsgeri,  ou  Miesgherti.  en  AniK'nie.  lait   onroiv  mcniion  de  l'liili'|i|ic ,  arclio- 
M'(|iie  do  iMcosic] 

Haymom)'  CbloiL  aidjcvesque  de  Nicossie  en  fan  iSOG. 

I  On  a  une  lettre  d'Urbain  \  -  à  ce  prélat,  de  l'ôd-j,  uù  il  lui  eiijuiiil  d'en- 
gager Pierre,  roi  de  (lliypre.  à  reprendre  son  é])0use,  qu'il  avait  répudii-e,  el 
de  le  détourner  d'un  couilja!  singulier  avec  Floriniond,  roi  de  Sparte. 

(-oiVBAi)  I"'  '.  non  nientioniié  par  \)u  (lange.  Une  lettre  de  Bonil'acn  [\  lui  est 
adressée  en  i3(j(j.  S  avril,  avec  cette  suscription  :  Veucrahili  fratri  Cnnrmh 
tircluejitscopo  Nicosiensi,  cmnerario  nostro.] 

JtAN,  archevesque  de  Tarse,  lui  piomeii  à  lévesché  de  INicossie  vers 
I  an  1099^ 

[(.oNiiAi)  iP  CarmcioU,  de  Naples,  non  mentionné  par  Du  Cange.  fut  iail 
arclipvêque  de  Nicosie  le  9  octobre  i/io-j,  puis  évèque  de  Malte,  el  conserva 
son  arclievécbé  en  cornmende'^  En  i/ioB.  Innocent  VII  le  créa  cardinal-prêtre 
du  litre  do  Saint-Chrysogon.  Il  assista  au  concile  de  Pise  en  1/109  et  îuouruf 
le  1  5  février  l 'j  1 1 .] 

Estiiienne',  de  (larrare,  Padouaii  de  iialion.  évesque  de  Pariniie. 
puis  de  Nicossie,  de  là  d'Aprulio  [i  i  1  2,  3  octobre],  et  eidlii  lut  [jronuMi 
à  l'évesché  de  Tricarico,  au  royaume  de  Naples.  l'an  1/127.  [^'""I  ''* 
1  0  juillet   1  ^ûg.] 

Hugues  de  CYrRE^  fds  du  roi  Jacques  1'^'.  lut  promeu  à  rarclieveselié 
de  Nicossie  [1/11. jj,  et  depuis  à  la  dignité  de  cardinal.  Tan  i'i->(i.  Il 
mourut  l'an  1/1/19. 


'  Phii.  de  Maseriis,  in  \  iiaS.  l'ctri  Tlio. 
c.  \xr. 

"  Orieii.t  cliristiatius ,  I.  lit,  col.  i-iuij, 
i-jio.  —  Raynald.  ann.   i'Mj.  n"  1/1. 

"  Oriens  chrislianus,  t.  III,  col.  i-joy. 
laio. —  Raynald.  nnn.  i3ç)(').  n"  ',\. 

"  Titre  original. 

'   Oriens  christiamis,  l.  111.  col    1 -j  1  o. 


"  Oldoiniis.  Hisl.  ruiiiau.  ponlij.  c/  rai- 
dinal.  t.  Il,  col.  718.  n°  1,  A. 

'  Ughelli,  Italia  sacra,  1.  V.  col.  k'AU. 
n"  88,  vet.  edit.  et  t.  I.  col.  /107.  n°  9.7. — 
Oriens  chrisùanus,  t.  111.  col.  liio. 

"   Oriens  citrisliumis .  t.  111.   col.    lyio, 

12  11. 


107. 


852  LES  FAMILLES  D'OUTP,E-MER. 

I  Galksius  ou  Galesio  Montolifi  '  avait  été  aoiiuué  archevêque  de  Nicosie  en 
1  4/1 5  ;  mais  le  roi  de  Cliypre,  Jean  10  ,  ou  plutôt  sa  femme  Hélène,  l'empêcha 
de  venir  prendre  possession  de  son  siège.  Eugène  IV  le  transféra  à  l'archevêché 
de  Gésarée  en  Cappadoce  et  nomma  l'évêque  d'Orviette,  Jacques  Benoît,  pour 
administrer  l'église  de  Nicosie'-.  Enfin,  grâce  aux  instances  de  Jean  de  Lastic. 
grand  mailre  des  Hospitaliers  de  Jérusalem,  le  roi  consentit  à  recevoir  Galesius, 
(|ui  moiirul  peu  de  mois  après,  en  ihfi'jK 

N...*  archevêque  de  Nicosie  en  1  '1.10.  Nicolas  V  lui  écrit  de  rappeler  h  leur 
devoir,  sous  peine  d'excommunication,  quelques  Chaldéens,  hahitants  de  l'île 
de  Ghypre,  qui  étaient  retournés  à  leurs  anciennes  erreurs. 

Jacques  -',  fils  naturel  de  Jean  III,  roi  de  Chypre,  fut,  à  l'âge  de  dix-sept  ans, 
désigné  pour  archevêque  de  Nicosie*^;  mais  il  ne  fut  que  sous-diacre,  et  à  la 
mort  de  son  pèr(^  il  laissa  l'archiépiscopat  pour  le  trône,  (ju'il  songeait  à 
usurper. 

Mais  à  l'arrivée  de  Louis  \  fils  du  duc  de  Savoie,  qui  venait  épouser  la  reine 
Charlotte,  il  se  retira  auprès  du  sultan  d'Egypte.  Ce  dernier,  conseillé  par 
Mahomet  H,  appuya  le  parti  de  Jacques  et  le  ramena  en  Chypre,  dont  il  le  fit 
reconnaître  roi.  Alors  Jacques  se  substitua,  comme  archevêque  de  Nicosie,  un 
faux  canne  ou,  selon  Etienne  de  Lusignan*,  un  moine  augustin,  frère  Elie 
GuiNEMÉ,  ennemi  du  christianisme,  qui  lui  avait  suggéré  tout  son  plan  de 
conduite.  Cet  Elie  mourut  en  i463  ou  i464. 

Le  pape  Pie  II,  qui  n'avait  pas  approuvé  l'élection  du  jeune  prince  Jac(jues. 
avait  confié  la  conduite  de  l'archevêché  de  Nicosie  au  cardinal  Isidore .  chargé 
en  même  temps  des  évéchés  de  Sabine  et  de  Négrepont,  et  du  patriarchat  de 
Gonstanlinople. 

On  ne  peut  regarder  ni  le  prince  Jacques,  ni  Elie  Guinemé,  ni  même  Isidore, 
connue  ayant  été  réellement  archevêques  de  Nicosie.  C'est  peut-être  pour  ce 
motif  que  Du  Cange  les  avait  omis  dans  sa  liste.  Il  parh?  du  [irinco  Jacques  en 
ce  peu  de  mots  :  ] 

'    ()vieiisc!iristinii>is,t.  III ,  col.  121  i.—  ^   Henri   Giblol,  De  Re  Lusignan.   1.    X, 

Raynald.  ann.  1^65,11°  20.  j).  588  et  siiiv. 

•  L'Aride  vérijkr  les  dates,  V^oisVAms  Ae  "  Raynald,  ann.  làbq,  n°  Sô. 

Chypre,  Jean  IIl.  '  Oriens  chrislianus,  t.  III,  col.  laïa. 

'  HenriGiblel  ouLoredano,  1.  X.  p.  .j8o  '  Est.  Lusign.  Hist.  de  Ct/pre,  p.   iliy. 

et  suiv.  ilJ8.  173.  174. 

'  Raynald,  ann.  ii5o.  n°  li.  t.  XVlll. 


LES  AHCHEVÉQUES  ET  ÉVÉQUES  LATINS  DE  CHYPRE.        853 
Jacques,  bastard  du  roy  Jean  III,  fut  éleu  archevesque  de  Nicossie; 
mais  il  ne  put  en  obtenir  les  provisions  de  Rome.  Ayant  esté  fait  roy, 
il  fit  pourveoir  de  la  niesme  dignité 

Guillaume  Coneme,  lequel  décéda  l'an  1/17/1  [voir  plus  bas  |. 

Antoine  Tuneto  '  estoil  archevesque  de  Nicossie  en  lan  1/16/1. 

[Du  Cange  a  placé  Antoine  après  Guillaume.  Mais  il  semble  qu'il  doit  venir 
avant  dans  l'ordre  des  temps  2,  et  qu'il  fut  nommé  par  Pie  II  |)our  remplacer 
Isidore,  lorsque  Elie.  successeur  de  Jacques,  vivait  encore,  le  pape  ne  regar- 
dant pas  ce  dernier  comme  archevèipie. 

Après  Antoine,  on  voit  Jean  FnAi-vrois  Brusalo,  de  Vérone,  qui.  nonuué  ar- 
chevêque de  Cassano  en  1/1  (5  3  ^  fut  transféré  peu  après  au  siège  de  Nicosie  et 
mourut  à  Rome  en  1  A 7 7.] 

N.  Fabrice  \  frère  de  Jean  Ferez  Fabrice,  comte  de  Japbe,  Espagnol, 
iuy  succéda. 

[C'est  à  Guillaume  Gonem  qu'U  succéda,  selon  Du  Cange;  mais  penl-élre 
faut-il  le  placer  avant,  ainsi  que  l'a  fait  l'auteur  de  YOricns  chnstianus. 

Fabricius  semble  avoir  ('lé  une  créature  de  l'usurpateur  Jacques  et  noiiuné 
par  lui  archevêque  de  Nicosie,  à  la  place  d'Élie,  décédé.  Selon  Lusignan\ 
Jacques  l'envoya  en  députation  au  pape  Pie  II,  par  conséquent  avant  le  1 /i 
août  1/1 6/1,  date  de  la  mort  de  ce  pontife''. 

Guillaume  de  Gonem \  moine  augustin,  au  contraire,  fut  nommé  par  Paul  11 , 
en  1/1  fil)  ou  1/1G7,  administrateur  pour  le  temporel  de  l'église  de  Nicosie  et 
en  fut  nommé  archevêque  le  iG  mai  i/itJ7.  Étieune  de  Lusignan*  dit  qu'il 
avait  été  confesseur  du  roi  Ji^an  III,  mais  ne  parle  |)as  de  sa  promotion  à  l'ar- 

'  Rocchus  Pirriis.  t.  U,p.  181.  '  Henri  Giblel .  p.  717. 

Oricns  cliiisliaims.  1.  01,  col.  12  i3.  '  Tliomas  de  Herrera .  Alphabet.  Augus- 

'  Ughelli,  Ilalia  sacra,  t.  IX,  col.  ^17.5.  ///,,  t.  I.  p.  298,  col.   a. 

11°  3i,  edit.  vet.  s  Est.  Lusign.  Hist.  de  Cln/pre,  fol.  i58, 

'  Loredano.  i55. 
'  E.  Lus.  Hist.  (le  Chijpre,  fol.  181.  igy. 


S:V.  I.KS    l\.\IILlj;S   I)  OLTHli-MEIt. 

(•la'V('cli('  de  Airohic.  llcmi  (ilhld  '  dil  qu'il  occupa  ce  sicfjp,  m;ii.s  ne  iioninie 
|);is  r;trchevêr|iie  iiilriis,  Klic  II  ajoute  que  Guillaume  inoiu'ut  en  septembre 
I  'ly.').  Irois  Minis  après  le  loi  .lacipies.  et  qu'il  eut  pour  successeur  Fabrice^ 
Irère  de  Jean  Ferez  Fabrice,  donl  nous  avons  parlé  précédenunent.  Mais  il  faut 
que  Fabrice  l'ait  précédé,  s'il  élail  déjn  arclievê(|ue  en  l'ilj'i.  comme  l'alleste 
Lusijjnaii.  (pii  est  antérieur  à  Henri  de  Giblel. 

(le  même  Jean  Perez  Fabrice^,  noble  Espagnol,  avait  eu  entre  autres  enlanis 
une  lilli'  nommée  Lrsule.  iuariée  à  Eugène,  noble  Cypriote,  dont  le  frère 
Lor[s  PonocAToiiE  ou  PoDocHAiiAiuo,  de  Nicosie,  est  qualifié  de  cardinal,  arche- 
vètjue  de  Clivpre.  par  Etienne  de  Lusignan*.  Lghelli'  le  mentionne  connue 
évéque  de  Gapaccio  (raput  aquœ).  en  i  /i83,  puis  de  Renevent  en  i  ;)o')  ;  Oldoin, 
comme  cardinal  en  i3oo;  mais  ils  ne  disent  pas  (ju'il  ait  été  arcbevêque  de 
Nicosie.  Néanmoins,  on  peut  ajouter  foi  au  témoignage  de  Lusignan.  don) 
l'aïeul  pateiJK^l  avait  ('j^jusi'  Elisabeth,  so^ur  d'I  rsule. 

On  peut  en  conclure  (|ue  Louis  avait  été  arcbevè(pu^  de  Nicosie  avant  d'être 
nommé  évêque  de  Capaccio  en  i683:  que  c'est  lui  probablement  qu'a  voulu 
désigner  Henri  Giblet  sous  le  nom  de  F^abrice,  qu'il  donne  pour  successeur  à 
Guillaume  Gonem  en  1/170:  enfin  que  c'est  cet  ai-clievé(pu?  de  Nicosie  qui . 
avec  |ilusieurs  nobles  Espagnols,  travailla  de  tout  son  pouvoir  à  faire  réussir 
un  double  mariage  de  Catherine  Gornaro,  veuve  de  Jacques  11.  avec  Ferdi- 
nand, roi  de  Naples,  et  de  Charlotte,  fille  naturelle  de  Jacques  H.  avec  un 
lils  naturel  du  même  Ferdinand.  Ils  espéraient  par  ces  alliances  faire  tomber 
un  jour  le  royaume  de  Clivpre  sous  la  domination  des  rois  d'Espagne.  Mais 
ces  [irojets  ayant  déplu  aux  nobles  Cypriotes^,  l'archevêque  et  ses  partisan,- 
fureut  obligés  de  pourvoir  à  leur  sûreté,  en  ([uittant  l'île  au  plus  tôt. 

Louis  mourut  à  Milan,  âgé  de  soixante  et  quinze  ans,  le  a 5  juillet  1  5o6.  Son 
corps  fut  transporté  à  Rome  et  inhumé  dans  l'église  de  Sainte-Marie  deljiopolo.\ 

Benoist  Superanzo'',  archevesque  de  Nicosie,  secrétaire  apostolique 


'   Hem-i  Giblel.  ]i.  6o.5.  65 1.  Ggc).  716.  '   Uglielli.  Italin  sncrn,  t.  Vil.  col.  670. 

717.  n'   (O:  t.  VUl,  col.  -254.  n°  4i.  vet.  edit.  — 

"   Orien-s  chiisliniiiis .  t.  III.  col.  i-ui.  (<lfloiii.   Hist.   roin.  pontif'.   el  cnnl.    (.  lit. 

■  Est.   Lusign.    (Jcriédlog.  des  comtes  de  c.  197.  n°  3o. 
Carpatle .   loi.   60:    et   Histoire  de  CJn/pre  ■  ''  Est.  Lusign.  Uist.  de  (.i/pre.  fol.  i85. 

t'oL  181  '  Schrader.  ji.  \hh. 


LES  ARCHEVEQUES  ET  ÉVÈQUES  LATINS  DE  r.llVI'llE.   855 

sous  les  papes  Innocent  VIII  et  Alexandre  VI,  décéda  Tau  i  /i()5 ,  le  ■>  de 
juillet,  et  vécut  quarante-huit  ans,  sept  mois  etquinze  jours,  ainsi  (iiie 
[lorte  son  épitaplie  à  Rome,  en  reSjwlisede  Sainte-Marie  de  la  Minerve. 

I  Selon  lighelli '.  Jéiùnio  AI('aiHln',  ar(liev('(jiie  de  Bi'iiides.  fui  appi^ié  à 
Venise  en  i 'i()S  poui'  cnseiijiier  le  jjrec  à  SKBASTn:\  Pnini.i .  arcliev('(|iic  de 
Nicosie. 

Ai-DOBRAîvnn -,  arclie\èr|iie  de  Nicosie,  seijjneur  de  M(ii-|ii|)i.  du  diocèse  de 
.\é|)i,  lit  conslnure  d;ms  cette  ville,  en  i.joo,  un  coii\eiil  pour  les  frères 
mineurs.  Il  assista  au  concile  de  Latran  ■',  sous  Jules  II  e(  Li'miii  \,  en  in."! 
et  1  ô  1  y . 

Frère  Gui  Biiine.al: ',  de  Cortone,  (Je  1  ordre  des  Pn'clieuis.  l'ut  nonum''  ai- 
clievêque  de  Nicosie  par  Clément  VII,  en  i,").3o.| 

Livio  l?oi)OC\T.uio\  C\|n'ieu,  arclieve.sque  de  iXicossie,  nnjunil  le  k) 
de  janvier,  Tan  i5b5,  âgé  de  «jiiatre-\  iii|;l-iui  ans,  et  fut  ininnné  à 
Venise  en  fesglise  de  Saiul-Sébaslien. 

PinLU'PKs  MocKMGo''.  Véuitiêu,  arelieves((ue  de  Nicosie,  [irélat  scavanl 
et  dévot. 

[Il  était  Irère  du  doni.'  Louis  .Moceniijo '.  Elevé  au  siég(;  arcinépiscopal  di' 
Nicosie  en  mars  i.'jGo,  il  assista  Tan  suivant  au  concile  de  Trente^,  et  l'an 
I  .j()3,  en  souscnvil  les  actes  par  cette  l'oruiule  :  Philippas  ]loa'iiicm .  Vciiclns. 
reijin  Cijpri  prtmus  et  legiitus  imtus,  aroliiepiscopus  Nicosiciisis.  Il  mourut  en  i  "'77, 
sept  ans  après  la  prise  de  Nicosie  par  les  Turcs.  Il  l'sl  le  derniei'  i''v<'uue  l;illu 
de  Nicosie. 

]j'Oneiis  chnslimiioi"  nomme  après  lui  Julikn.  \rménien  ih'  nalmu.  <li'  l'ordre 
des  Prêcheurs,  cpii  l'ut  élu  par  ses  compatriotes  de  l'ile  de  (]|i\pre,  (pioiuue 
schismaticpies.  pour  ètn'  leui'  évèque.  Il  vint  ;i  Pionie  e|  nlilinl  du  pape  Pie  |\ 

'    Unens  cltnstuiHi/s.  t.  III,  col.  i-ji3.  —  '  Foiduna,  Tltcat.  (lomiiiicA'o\.()\  A'd.ijt). 

Ujfhelli.  Italia  sacra ,  I.  I\.coI.  53.  n"  53.  '  Sansoviii.  Venel.  I.  VI.  —  Sdirnitcr. 

vet.  edit.  Porcacclii,  i5t. 

'  Waddiiijj.  . !»//«/. /«//(o/'.  l.  \  Il ,  p.  i38,  '  Or'iens  chrisiknms ,  i.  [{[ ,  co\.  ifli5. 

a"  21.  '  LabI).  Concil.  t.  \IV.  col.  (.yih. 

Labb.  Concil.  I.  \\\  .  col.   r33.  'io.o.  '  Oriens  cliristioiina,  rti\.   ioi(j. 


856  LES  FAMILLES   D'OUTIIE-MEP. 

la  coiiliinialiou  de  ce  titre.  De  rclour  en  Cliypie.  il  raiiiena  plusieurs  Armé- 
niens à  la  comiiuniion  de  rf^jjlise  romaine.  Après  la  prise  de  Nicosie,  le  pape 
Pie  \  le  transféra  au  siège  de  Bova,  en  Calabre,  où  se  trouvaient  beaucoup  de 
Grecs,  dont  Julien  connaissait  la  langue  aussi  bien  cpie  l'arménien.  Il  vivait 
encore  en  i  678,  é})oque  où  Etienne  de  Lusignan',  son  compagnon  de  voyage, 
écrivait  ces  détails  sur  sa  vie.| 

'   Esl.  Liisigiian.  Hisi.  dcdlnipre.  cli.  xvi.  fol.  79.  éilit.  Iranç.  in-4°.  i6oi. 


LES   AnCllEVÈQUES  ET  ÉVÈQL'ES  LATINS  DE  CHYPRE.        85/ 


LES  EVESQUES  DE  NÉMOSIE. 


Némosie  est  une  ville  située  près  de  la  mer,  du  coslé  de  la  leri'e 
sainte',  et  fut  construite  par  les  roys  de  la  maison  de  Luzignan,  des 
ruines  d'Amatlie. 

|0u  Amathonte,  rpu  s'appelait  aussi  Lemissits-,  et  dont  les  vestiges  s'appel- 
lent encore  Linmcsot)  Antica.  Près  de  là  s'éleva  une  nouvelle  ville,  A'^y'^/w',  qui 
fut  nouunée  diversement  par  les  auteurs  Limociitm,  Limicoiihim.  Nemotiicium, 
Nimocimn,  Nemosia,  et  enfin  Lemissiim.  Lemissus,  Limisso,  Limisol,  Limosol. 

Nous  nous  contenterons  d'indiquer  les  évéques  nommés  dans  ÏOrk-iix  chris- 
l'uinus  et  qui  ont  ('té  omis  par  Du  Cange  : 

Foulques \  peut-être  nommé  évêque  de  Némosie  en  i2i5,  ou  mùmc  dès 
1211,  l'était  certainement  en  laSg. 

Barthelemi  ue  BnAGANCE  OU  Bregance  "',  noble  famille  de  Vicence,  éve(me  de 
Némosie  en  19/18,  mort  à  \'icence  le  -j-j  septembre  lU'yo. 

GnnÉTiE.N  ''.  patriarche  d'Antioche,  fut  administrateur  de  l'église  de  Némosie.] 

Bérard,  évesque  de  Néuiosie,  se  trouva  au  concile'  qui  l'ut  tenu  en 
son  esglise  par  Gérard,  arclievescjue  de  Nicossie,  le  a-j  de  septembre, 
l'an  1  uiS. 

.Iean\  évesque  de  Némosie,  fut  présent  an  traité  de  mariage  d'isabel 

'   Hist.  de  Chypre,  ji.  19,  30.  p.  686.  —  Jauiia,  Hist.de  l'ile  de  CJiijiiic . 

■"   Oviens  chrisliaiuis  t.  III,  coi.  laaS.  l.  I.  p.  6. 

'  Danville.    Mémoires  de   l'ucmUmie   des  '   Orieiis  chrisliuiuis ,  t.   Ill,   col.    ijao, 

iiiscrijjlioiis ,    t.  XXXII.   p.  65i,    55a.  —  i-îi6. 

Danville.  Géograph.  une.  in-f,  col.  i3o.  —  '   Orietts  christ,  t.  III,  col.   139.5,  laaG. 

Abrégé  de  géographie  moderne  (le  Pinkerton  ''   Oriens  chrislianus ,  t.  III,  col.  123G. 

et  VVaIckenaer.  édit.  i8ii,  t.  II,  p.  aS.—  '   Concil.  Lahh.i.  II,  part. -3,  col.  2Z1 17,  e. 

Géogr.   (inc.    par  liarbié  du  Bocage,   t.   H  '  Joan.  XXII.  pap.  epist.  1087. 

108 


858  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

d'Ibeliii,  fille  du  séneschal  de  Cypre,  avec  doui   Feriiaad ,  infant  de 
Majorque,  l'an  i3  i  5. 

[Cetévéque  est  celui  que  i'Oriens  chrlslianus^  suppose  être  Pierre  de  Herlant 
mentionné  par  Loredano  aux  années  i3oA,  i3o5,  iScy.  Peut-être  ce  Pierre 
a-l-il  été  le  prédécesseur  de  Jean,  à  moins  que  ce  ne  soit  le  même  que] 

PiERRii  DK  Pl\im;  CHASSAIG^E'-,  patriarclic  de  lliérusaleni  [qui]  se  disoil 
administrateur  de  Tesglise  de  Némosie,  l'année  suivante. 

I  Pierre  de  Plaine  n'est  pas  nommé  dans  VOneiis  chnstimnts  parmi  les  évèques 
ou  les  administrateurs  de  l'église  de  Némosie.  Il  se  pourrait  qu'il  eût  été  dé- 
signé ainsi  dans  quelques  actes  :  Prtrus  de  Ilicnisnlcm,  et  que  ce  deniiei'  mot. 
abrégé  el  mal  lu,  eùl  furmi'  par  corruption  le  surnom  de  Herloiit. 

GuiLniME^,  de  Tordre  des  Cannes,  évoque  de  Némosie,  fut  transféré  le 
•2  1  février  i^rîA  à  l'église  de  Castellane,  et  de  là  à  celle  d'OFlserni,  dans  le 
royaume  de  Naples,  le  i5  octobre  iSSa. 

Raimoivd  Bequin ',  de  Toulouse,  de  l'ordre  des  frères  Prèclieuis,  nommé  pa- 
triarche (le  Jéru.salem  en  i.3s'i,  reçut  en  même  temps  du  pape  Jean  Wll 
l'administration  de  l'église  île  N('uiosie,  où  il  résida  jns(prà  sa  UKU't,  en  i3->iS. 

Pierre  de  la  Palu  ^  [Petrns  de  Palude),  de  l'ordre  des  b'ères  Prêcbeurs,  suc- 
céda à  Raimond  comme  patriarcbe  de  Jérusalem  et  administrateur  de  l'église 
de  Némosie.  Il  (juitia  celte  dernière  /'{flise  pour  aller  en  France  administrer 
celle  de  (louserans,  où  il  se  trouvait  en   i.'î.'î-y.  Il  nnmnil  à  Pans  le  .'5 1  janvier 

l3'l3".] 

Lamberïin  ",  évesqne  de  Ni'inosie,  se  trouva  an  concile  tenu  en  I  es- 
glise  de  Nico.ssie  fan  lo/io  [le  i-  janvier,  [lar  Hélie,  ai'clievè(|ue  de 
Nicosie].  Il  l'ut  transféré  par  le  pape  Clément  VI  à  révesclié  de  Bresce 
en  Italie,  Tan  x'ihh  [le  '^  novembre,  et  mourut  le  3  seplcnibic  i.'UiN  |. 

Frère  Itiiîr  de   Nabinal,  de   l'ordre  des  frères  Mineurs,  cousin  du 

'    OrieiiH  ilirixtiiunis.   l.   III,   col.    i-2.)(j.  '  Oriciix  clii-i'^liiiiiiis ,  l.  III.  col.  i-i-y.-j. 

1227.  —  Henri  Giblet,  p.  !?i.5,  22?i,  o.-iH.  '  Oricns  cliristinmis ,  I.  III.  col.   12-37. 

^   Voir  Les  Paùiiinhes  de  Jénisnleiii.  '  Ecliard,  Seripl.  ord.pneil.  t.  I.  p.  606,  a. 

■'  Orieits  cliristinmis.  \..\\\ .  ca\.  i-).27.  '  Oriens  christ.  1.  III,  col.  1227.   1228. 


LES  ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÉQUES   LATIiNS  DE  CHYPRE.        859 

cardinal  frère  Hélie  de  Nabinal  [archevêque  de  Nicosie],  succéda  à 
Lanibertin  à  l'évesché  de  Némosie,  au  quel  il  fut  promeu  par  le  pape 
Clément  VI  S  l'an  i366  [3  novembre]. 

PiEURE  DE  LA  Palu,  patriarche  de  Hiérusalem,  fut  administrateur  de 
l'évesché  de  INémosie,  justjues  à  son  décès,  arrivé  lan  l'Sh-j. 

[Cet  article  de  Du  Gange  est  erroné  de  tuus  points.  Pierre  de  la  Palu  doit 
précéder  Lambertin.  Voir  plus  haut.] 

Léger  estoit  évesquc  de  Némosie  en  l'an  i35i-  [aa  septembre;  il 
l'était  encore  en  i353J. 

Nicolas  Thomas  de  Ammanatis^  prenoit  titre  d'éleu  de  Némosie  en 
l'an  1  376. 

[En  i38o,  il  fut  nommé  par  Clément  \II  archevêque  de  i\aples.  Il  mourut 
à  Avignon  le  6  décembre  1896*.) 

EsTHiENNE,  évesque  de  Némosie,  fut  transféré  à  rarchevesché  de 
Corinthe  par  le  pape  Boniface  IX,  l'an  1390''  [puis  successivement  à 
Acerenza  et  à  Calvi.  Mort  en  161  3]. 

Frère  Barthélémy  Gay,  de  l'ordre  des  frères  Mineurs,  luv  fut  subs- 
titué par  bulle  du  mesme  pape,  du  92  de  septend)ie  de  la  niesme 
année'^  [19  septembre,  selon  YOriens  chrisliamis]. 

[Nicolas"  était  évèque  de  ^émosie  en  i/i(ji. 

Salomo.n'  Cardona,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  fut  élu  vers  1  A 80. 

EsTiENNE*,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  lui  succéda  vers  i^SG. 

'   Cle'm.  VI,  I.  l,  epist.  3a. — Oi-ieiis  clivis-  '   Oriens  christianus,  l.  \l\,  co\.  n ^8. — 

tiamis,  t.  ni,  col.  1  aaS.  L'glielli,  llrdia  sacra,  l.  VI,  col.  Goa,  n°  at  ; 

^  Cleni.  VI  pap.  Lib.  secr.  ann.  10,  f.  82,  t.  VII,  col.  70,  n°  aa,  vet.  eclit. 
apud  Wadcling,  ann.  i35i,n°  19,61  i353,  '  VVad.  ann.  1390,  t.  IV,  p.  287,  n°  la. 

n°  aS.  '   Oricns  claislianus,  t.  111,  col.  laag. — 

'  Metrop.  Salisburg.  1.  III,  p.  A  19,  hùh.  Est.  Lusign. //(«ï.  ^e«er.  regni  Cijpri,  c.wi, 

—  Oriena  chris/ianus,  t.  III,  col.  1998.  fol.  171. 

'   Ughelli,  Italia  sacra,  l.  VI,  col.   aoi,  *  Vonlana.  Thealr.  dominic.  p.  ûàS, -2 Ixçj, 

n°  3o,  vet.  edit.  lit.  4 a 3. 

.  108. 


800  LES   FAMILLES  D'OUTRE-MEl'.. 

.\i(,0LAS  II  '  DoNATus,  |)atrici('n  do  Voniso,  é\M[m  do  Nomosie,  lui  intrus  par 
lo  sénat  au  palriarchat  d'Aquili'c,  à  la  |)laro  d'Hormolaus,  envoyé  en  exil.  Ce 
dernier  avait  été  nommé  patriarclio  on  i  'hji  ,  ol  il  ninurul  ii  Rome  en  i  Ag'i. 

Pai'l  était  déjà  évoque  de  Némosie  en  1Ô17,  lorsqu'il  assista  au  concile  do 
Latran  ^  sous  Léon  X.  11  l'était  encore  lorsqu'il  fut  chargé  par  Adrien  VI  \  pape 
de  1692  à  1093,  de  procéder  à  la  canonisation  de  saint  Laurent  Justinien, 
patriarche  de  Venise. 

André  Centanus  *,  de  Venise,  souscrivit,  comme  évèque  de  Némosie,  au  con- 
cile de  Trente,  sous  Paul  HI,  en  1  .V16.] 

A^DRÉ  MocENico,  Vénitien,  esloit  évesque  de  Némosie,  vers  l'an 
1 56o^. 

I  Nommé  en  loGo''  évoque  de  Némosie  par  Pie  IV,  il  assista  le  3  mai  do 
cotte  mémo  année  au  concik'  de  Trente.  En  1667,  Etienne  de  Lusignan  rem- 
plissait auprès  do  lui  les  fondions  de  vicaire.] 

Frète  Séraphin  Fortebrvsse^  de  Milan,  de  fordi-e  de  Saint  Domi- 
nique, dernier  évesque  de  Némosie,  fut  tué  à  la  pi'ise  de  Famagouste 
par  les  Turcs,  l'an  1.570. 

[Selon  Echar(P,  il  était  do  Famagousto.  Il  fut  tué  on  défendant  cetio  ville, 
l'an  1371. 

Etienne  IIP,  inconnu,  auquel  succéda 

Etienne  IV  '",  de  Lusignan,  de  la  famille  dos  rois  dofJhypro,  religieux  domi- 
nicain, autour  d'une  Histoire  du  royaume  de  Chypre  et  de  plusieurs  autres 
ouvrages.  Il  fut  nommé  au  siège  [in  partibus)  de  Nicosie",  après  la  mort  d'un 
autre  Etienne,  par  Sixte  V,  le  97  avril  i.'JSSJ 

'    Ughelli,  Italia  nacra,   1.  V,  col.    i.vj.  '  Discours  de  la  prise  de  Nicossie,  p. -i-]^. 

11°  84.  vel.  edit.  ;i  la  suite  de  Yllist.  de  Lusignan,  par  Ang-el. 

'  Labb.  Coiicil.  t.  XIV,  col.  3-36.  Galepian. 

•■■   Ughelli,  t.  V,  col.  i388.         '  '  Ecliard,  Seriplor.onlin.  itrœdical.  t.  11. 

^   Oritms  cliristiainis ,  t.  III,  c.    laSo.  —  p.  3i. 
Labb.  Concil.  t.  \1V,  col.  yôo.  '   Oriens  chrisliaiiiis,  t.  III,  col.  i23o. 

'  Hist.  de  Cypre.  p.  87,  211.  •  '"  Ecliard.  l.  II,  p.  998,  a,  3oo.  h. 

"   Oriens  christianus ,  t.  III,  c.   i23o.  —  "   Fontana,    Tlieatr.    dominic.    ]).     269, 

Labb.  Concil.  t.  XIV.  col.  900.  lit.  li-i'i,  col.  1 . 


LES  ARCHEVEQUES  ET  EVEQUES   L\TINS  DE  CHYPRE.        8G1 


LES  ÉVESQUES  DE  FAMAGOUSTE. 


Famagolste  est  YArsinoe  des  anciens  ',  assise  sur  ia  mer,  du  costé 
de  l'orient,  à  douze  lieues  de  Nicossie.  L'esglise  catholique  des  latins 
estoit  dédiée  à  saint  Nicolas,  celle  des  grecs  à  saint  Georges. 

[Danville-  est  d'accord  avec  Du  Caiigc  pour  placer  Fan]aîj;oust(;  à  peu  près 
sur  l'emplacement  de  l'Arsinoé  orientale,  un  peu  au  sud  de  l'ancienne  Sala- 
mine.  Elle  tire  son  nom  d'une  pointe  sablonneuse  qui  en  est  voisine,  àtxy.6-)ioo(jTOî, 
plutôt  (jue  defama  Augusti ,  dénomination  qui  ne  rej^oso  ijue  sin'  une  tr.nlition 
sans  fondement. 

Une  lettre  d'Innocent  III,  du  i-j  mai  i  !2 1  i  ■*,  mentionne  un  évèque  <le 
Famagouste.  Un  évêque  de  cette  ville,  probablement  le  même,  fut  invité  par 
lettre  encyclique  du  même  pape,  i3i3,  19  avril,  à  se  rendre  au  concile  de 
Latran',  qui  devait  se  célébrer  en  1  91  5.  Cet  l'vètpie  semble  être  | 

CiîSAREus  UE  Al\gno^,  ualif  d'Amalphi  eu  Italie,  [qui  |  lut  transféré 
de  l'évesché  de  Famagouste  à  l'archevesclié  de  Salerne  par  Houorius  III, 
lan  1225  [et  qui  mourut  à  Amalphi  en  laôS**]. 

Frère  Valasque '',  de  l'ordre  des  frères  Mineurs,  de  pénitencier  du 
pape  fut  élevé  à  i'évesclié  de  Famagouste. 

Il  fut  employé  en  diverses  ambassades  importantes,  et  enfin,  après 


'   Hisl.  (le  Cypre,  p.  ûlt.  '  LkiIjI».  Coiicil.  t.  \1,  part.  1,  cot  i-io.  1). 

^  Danville,  Géogroph.  anc.  lyOg,  in-l'ol.  *   Ugheili,  Ilalla  sacra ,  l.  Vit,  coi.  696, 

col.  i3o.  —  Danville,  Mém.  île  l'Acud.  des  n°  i5,  vet.  edil. 

iiiscriiii.  l.  \XXII,  p.  5i5,  ôiO.  "  Oviens  cliristianus,  l.  III,  col.  laiy. 

^   Orleiix  cliristianus,  t.  III,  col.  i-iig. —  '   Wadding.  laGy.  8.  t.  II.  p.  .3o'i. 
Ravnald.  ann    1 -3  1 1 ,  n°  iS,  t.  i.3. 


862  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

le  fli'cès  de  l'évesque  d'Eidonha  en  Portuffal,  ari'ivé  en  cour  de  Rome, 
il  fui  pronieu  à  cet  évesché  par  le  pape  riionient  IV',  l'an  19.G7. 

iN...  évesque  de  Faniagousle,  estoit  absent  lorsque  le  concile-  l'ut 
tenu  à  Némosie,  le  29  de  septembre,  lan  l'jgH, 

[Par  Gérard.  ;ir(liovi'''(|iip  de  Nicosie,  (let  évtVjiie  est  probablement  Gui,  dont 
parle  Loredaiio  dans  son  liistoiro  des  rois  Lusignan  ^,  et  (|u"il  dit  être  mort  en 
i3o8.  L'auteur  de  ï Orwns  chnstumus  soupçonne  (|ue  ce  pourrait  bien  être  Gni 
(Hbdin,  dont  la  mort  est  marijuée  au  7  septembre  i3o8  dans  un  calendrier 
manusciit  du  saint  sépulcre  de  Jérusalem. 

Antoine  Saira.ncs'',  son  successeur,  pilla  70,000  bezants  destinés  par  Gui-' 
à  la  construction  dun  monastère,  et  d'autres  biens  appartenant  à  son  église. 

N...  évêque  inconnu,  peut  être  lemênie  rpie  le  précédent,  auquel  ClénientV'' 
enjoignit,  ainsi  (pi'tà  d'autres  évêques,  par  une  lettre  du  -jq  août  loii  ,  de 
faire  encpiête  sur  les  Templiers.] 

Frère  Marc  ''  se  disoit  évesque  de  Famagouste  et  de  Tortose  [Anla- 
vade7isis],  l'an  iS^S,  et  décéda  vers  l'an  1  SiTi  [ou  i  3i6].  Il  se  trouva 
au  concile  de  Nicossie  l'an  i3io. 

Frère  lTn:R  de  Nabinal,  de  l'ordre  des  frères  Mineurs,  fut  transféré 
par  le  pape  Clément  \P  de  i'évesché  de  Némosie  à  celui  de  Fama- 
gouste l'an  1  3i(i^  [et  succéda  ainsi  à  frère  Marc  dans  cet  évêché  comme 
dans  celui  de  Tortose,  qui  étaient  alors  réunis]. 

I  Beiitrand  de  Alimeo  '",  évêque  de  Famagouste ,  chapelain  de  l'église  romaine , 
auditeur  du  sacré  palais,  fut  transféré,  le  12  octobre  1890",  à  l'évêché  de 
(iubio,  et  en  i/joi  à  l'archevêciié  d'Auiaili.  Il  mourut  le  i5  juin  1/108. 

'   Clément  IV.  ann.  3.  epist.  98.  '   Hisl.  de  Constaiilwoplc .  \.  Vlll.  n°  i  i. 

^  Labh.  Coiicil.  t.  \I.  part.  9..  col.  2/joç).  '  Clément.  VI,  I.  1,  Episl.  lô. 

^  HenriGihht,  Hisl.  reg.  Ly.'!i>imr.\).'2'iH.  "  Wadding.  ann.    i3i6,  n°   10,  t.  Ili, 

289,  «lit.  Bonon.  lOiy.  [>.  53f).  —  Oriens  christ,  t.  III.  col.  1221. 

*   Oriens  christiamis,  t.  III,  col.  1221.  '"   Oriens  christiumis,  t.  III,  col.  1221. 

'   HenriGiblet,  yyw(.reg'.  i««/«mr.  p.  2/10.  "    Uglielli,   Itiilia  sacru,  t.   I.  col.  696. 

°  Clément.  V  jE/»!.s(.  apud  Ravnald.  1811.  n°  .Sg.  vet.  edil. 
n°  58. 


LES  ARCHEVEQUES  ET   EVEQUES  LATINS  DE  flIIVI'FîE.        SC", 

Georges  est  mentionné  par  Henri  Giblet',  en  i3<)8,  comme  évèque  élu  <le 
Famagonste.j 

LuciAN,  évesque  de  Famagouste,  décéda  l'an  1^109. 

Frère  Pierre,  évesque  de  Vinteinille,  de  Tordre  des  l'rères  Miueuis. 
l'ut  transféré  à  l'évesché  de  Faraagouste,  après  la  mort  de  Luciaii,  par 
le  pape  Alexandre  V,  le  k  de  septembre  1^09^;  mais  il  y  a  apparence 
qu'il  n'en  entra  pas  en  possession,  car 

Frère  Jean  de  Montenegre,  du  mesme  ordre,  se  trouve  avoir  esté  pro- 
nieu  à  cet  évesclié  après  Lucian  par  le  pape  Jean  XXll,  le  26  de  may 
1  /ll2^  11  se  trouva,  trois  ans  auparavant,  au  concile  tenu  à  Pise\  où 
il  ne  ])renoit  qualité  que  d'éleu  évesque  de  Famagouste. 

[L'auteur  de  YOricns  cliristuiitus'''  pense  (|ue  Wadfling  s'est  Inuiipi''  en  tai- 
sant succéder  Pierre  à  Lucien;  tandis  que  ce  serait,  au  contraire,  Lucien  ({ui 
aurait  succédé  à  Pierre,  et  Jean  à  Lucien,  puiscpie  Pierre  niouiul  en  1  'iO()  ri 
Lucien  en   1/112,  selon  ce  même  Waddini;. 

Nicolas  de  Tenda'',  de  l'ordre  des  Prèclieurs,  conseiller  de  Sigisniond.  roi 
de  Hongrie,  fut  nommé  évêque  de  Famagouste  [»ar  Martin  V,  le  •!0  décembre 
I  k  1  y,  et  mcuirut  le  1  ô  janvier  1  'i-^y.l 

N. ..  évesque  de  Famagouste,  fut  présent  au  traité  de  mariage  d'Anne 
de  Cypre  avec  Louys,  depuis  duc  de  Savoye''.  l'an  ih'à-2. 

[Cet  évè(]ue  s'appelait  probablement  Nicolas  \  auquel,  après  sa  mort.  sur. 
céda,  le  «3  janvier  ikh\. 

Frère  Jacqies,  de  l'ordre  des  l'rèies  Prêcheurs. 
Augustin,  évêque  de  Famagouste,  étant  décédé, 

'   Henri  Giblet, //(s(.  reg-.  LH.s-m/«/-.  I.  [X.  ^   Oriens  clirislimins .  [.  \\\ .  vo\.  i-i-^t-i. 

p.  532,  ann.  i-3i)8.  °  Fontana,  Thefii.domiii.[>.  kjo,  lit.  -j'ju. 

-  Wadding.  l'iocj,  i5.  -    Ectiard,  t.  1,  p.  779. 

'   Wadcling.  i/iia,  a.  '  Preuves  de  l'hist.  de  Sat-oi/c,  p.  .'ili.î. 

'   Ughelli.  iii    irch.  Pinnii.  '   Orinis  christianus ,  I.  lil.  c.  i-jaa. 


866  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Le  ao  juilli'l  i  /i5â,  frère  Dominioie  de  Pera,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs, 
fut  nommé  évêque  à  sa  place  par  Calliste  III.  C'est  celui  rpie  Fontana  '  appelle 
Michel  de  Pekei.] 

PiEDHE.  éves(|ue  de  Faiiiagouste.  décéda  l'an  i  h^'à  et  eut  pour  suc- 
cesseur 

Frère  François  de  Pernims  de  Vicheria,  professeur  en  tliéologie,  c|ui 
fut  pourveu  par  Indlo  du  pape  Sixte  I\   du  3i  mars  1^73-. 

Aloysio^  estoil  évestjue  de  Faniagouste  en  l'an  1^9^.  [Il  n  est  pas 
mentionné  dans  YOrieits  christiaviis.^ 

[Mathias  Lgomls*.  évécjue  de  Faniagouste  en  i.ji/i,  année  dans  larpielle 
il  assista,  le  .1  mai.  au  concile  de  Latran  "',  sous  Léon  \.  En  i53/i,  il  dédia 
au  pape  Paul  111  un  livre  de  Synodoriim  mirtoi'ilate,  où  il  s'intitule  évèque  de 
Faniagouste. 

l^iiLippE  Bon  assista  en  1 .5/17  au  concile  de  Trente  avec  le  titre  d'évéque  de 
Faniagouste. 

A  Francischim*',  évèque  de  Faniagouste.  fut  adjoint  en  i.56i,  avec  espé- 
rance de  lui  succéder. 

Jérôme  Ragazzom ',  \énitien.  cliambrier  de  Pie  I\  .  âgé  de  vingt-six  ans. 
Il  assista  au  concile  de  Trente  \  auv  actes  duquel  il  souscrivit.  Après  la  niorl 
de  Francischini,  il  se  rendit  en  Chypre.  Lorsque  Faniagouste  eut  été  prise 
par  les  Turcs,  le  ()  aoùl  iSyi,  Ragazzoni  fut  transféré  par  Grégoire  \II1  au 
siège  de  Chisand.  en  Crète,  puis  en  1577,  le  1  y  juillet,  à  celui  de  Bergame, 
en  Italie.  Il  mourut  à  Rome  le  7  mars  laga.] 

'  Fontana,  Tlieal.doviin.\K  i()i.  lit.  aiu.  '  Lalib.  Coitcil.  t.  MV,  col.  007. 

"  Wadding.  liyS.  1/1.  '  Oriens  chrlslimms ,  t.  III.  c.  l-2-ilx. 

'  lli.it.  (le  Pliil.  (le  Cnmines.  p.  5a8.  '  Ughelli.  Ital.  sacr.tW  .coLjiti.  n°OG. 

'  Oriens  cliristiaiiu-\' .  I.  III.  col.  i-i-iZ.  "  Labb.  Crmcil.  t.  \IV .  eol.t)3i. 


LES  ARCHEVEQUES  ET  EVEQUES  LATINS  DE  CHYPRE;        865 


LES   EVESQUES  DE  PAPHE. 


La  ville  de  Paphe  ',  surnommée  la  Neuve,  à  trois  milles  de  l'an- 
cienne Paphe,  renommée  pour  le  temple  de  Vénus  2,  est  assise  sur  le 
rivage  de  la  mer,  vers  l'orient.  [On  l'appelle  maintenant  /?«/«  ou 
Bafo'.] 

Guy  de  Mimars,  fils  de  Renaud  de  Mimars  *,  fut  évesque  de  Paplie. 

[Il  mourut  en  i2  53.  L'Onens  cliristianns  la  mal  à  propos  supposé 
évêque  de  Jaffe,  d'après  une  leçon  vicieuse  de  la  continuation  de  l'his- 
toire de  Guillaume  de  Tyr.] 

[Une  épitaphe  de  Barthelemi  de  Bragaivce -',  (|ui  existe  à  \1cence,  dans 
l'église  des  Dominicains,  et  qui  est  rapportée  par  les  Bollandistes^  lui  donne 
le  titre  d'évêque  de  Paphe,  de  Némosie  et  de  Vicence.  Nous  l'avons  vu  en  efTet 
évêque  de  Némosie  en  12/18.  Peut-être  avait-il  été  chargé  en  même  temps 
de  l'administration  de  l'église  de  Paphe.] 

Nicolas,  évesque  de  Paphe,  se  trouva  au  concile  tenu  en  l'esglise  de 
Nemosie^  le  22  septembre,  l'an  1298. 

[Robert  de  Normandie,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  fut  évêque  de  Pa|ihe 
vers  l'an  i3o/i  ^.] 

'   Hist.  de  Cypre ,  eh.  vu.  ch.  xxxl\,  édit.   Beugn.  —  Continuât,  de 

'  D'Aiiville,  Gcogr.  anc.  p.  i3o.  ITiist.  de  Guill.  de  Tyr.   I.  XXXIV,  ch.  ri. 

'  DAnville,  Recheich.  géogr.  sur  l'île  de  p.  /4/11. 
Ctjpre.  Mém.  de  l'acad.  desinscript.  l.  XXXH.  *  Oriens  christknus,  1.  IH,  col.  1^17. 

p.  354.  —  Barljié  du  Bocage,   Géogr.  nue.  "  Acta  sunclormn,  t.  VU,  p.  708. 

P-  636.  '  Coiicil.  Labb.  t.  XI,  part.  2,  co].  aioy, 

'  Voir  la  Généalogie  de  Mimars.  —  Li-  2617. 
gnagc  d'onire-iiier,   eli.    wvii.   édit.    Labb.  '   Oririi.':  cliiisliaiiii.s,  l.  III,  coL  1217. 

109 


860  LES  FAMILLES  D  OUTRE-MER. 

.Iacoliîs,  évesquc,  de  Pcijdic,  lui  pi'ésent  au  traité  de  mariage  de 
Fernand,  infant  do  Majorqne,  avec  Isabelle  dlheliii,  1  an  iSifi'.  Il 
décéda  l'an  i  3  a  9 . 

Aymery-,  de  Tordre  des  i'rèi'es  Mineurs,  J'iil  éleu  éves([ue  de  Pa[)he 
après  le  décès  de  .Iacc[ues  et  fut  confirmé  par  Jean,  archevesque  de 
Micossie,  et  depuis  par  le  pape  Jean  XXII  '\  l'an  1822  [18  juillet]. 

EuDKs  estoit  évesque  de  Paj)lie  en  lan  iM/iu,  au  (juel  il  se  trouva 
au  concile  de  Nicossie '.  11  \ivoit  encore  l'an  iljoi  [comme  latteste  une 
lettre  de  Clément  \I  du  2-).  septemhi-e  de  cette  année]-'. 

Helie'^,  évesque  de  Paplie,  fut  l'un  des  exécuteurs  du  testament  de 
Talairand,  cardinal  de  Périgord,  de  Tan  i36o.  [Non  mentionné  dans 
[Onriis  chrii^lKinus.^ 

I  Pin  {Pitiu-s),  évèque  de  Pajihe,  Iraiisl'éré  le  1  1  mars  ioç)/i  '  à  l'église  de 
Cervic  CM  Ilalio,  mori  en  lAoa. 

Bertiiand,  nommé  dans  une  leltre  de  Martin  V,  du  T)  mai  lA-iS.  comme 
ayant  été  transféré,  par  Jean  XXIII'*.  du  siège  de  Paplie  à  celui  de  Saint-Flour. 

Cette  même  lettre  de  Martin  V  nous  l'ail  connaître  les  deux  évècpies  sui- 
vants :  I 

Jea>  .  archevesque  de  Tarse,  adniinislrateur  de  févesclié  de  Paplie. 
décéda  l'an  1^27  et  eut  pour  successeur  en  cet  évesché 

Frère  Ange,  de  ÎNarni,  de  Tordre  des  frères  Mineurs,  ipii  y  fut 
pourveii  par  Inille  du  pape  Martin  V,  du  5  de  mav  1/127  "  ['^"  |''"t'''* 

'   Titres  originauN.  ^   (Jricn.s  clirir^llmiii.'i ,  L  l\\ .  co\.  i>ib. 

"  Waddinjj.  aiin.  iSaa,  n'  7:!,  p.  -jg^i.  '   Gollin  rlirixtiinm  in  cjuscap.    [iiiissioil. 

'  .Inann.  XXIl ,  op.  1087.  apud  Waddiiijj'.  ii"  70. 

In    rei>-istr.    puiitif.    p.     i38.    —    Rayiiald.  '    Or-ii'iis  (■liiislinniis,  t.  11!    col.   i-MiS. — 

ann.  iH-aS.  n"  ui;  anii.    iSa/i,  n"  ft'è.  —  IJgliclli,  ludia  ancni ,  t.  il ,  col.  /i(|.j,  11"  aç). 

Henri  Gil)let,  ann.  iSa/i,  p.  aijo.  vet.  cdit. 

'  Epist.  Clem.  VI  pap.  apud  Wadding.  '  Waddiny.  t.  \,  Rcgisi.  poiiilf.  p.  iô\). 

ann.  i35i,  n"  3.  "  Wadding-.  14^7,  ai 


ao. 


LES  ARCHEVÊQUES  ET  É\ÉQUES  LVTIiNS  DE  CHVl'RE.  867 
1  /["iS,  puisque  la  bulle  est  datée  de  la  ouzièiiie  année  de  son  pontificat, 
qui  avilit  roiumencé  le  ii  noveud)re  1^117].  Il  l'ut  présent  an  Irailé 
de  mariage  d'Anne  de  Cypre  avecLouys,  duc  de  Savoye',  l'an  1/1 3 a. 

Guillaume  [de  Tordre  des  Ermites  de  saint  Augustiu],  évesque  de 
Paphe,  décéda  l'an  liyS'-. 

Antoine  MAzoN^  de  l'ordre  des  frères  Mineurs,  luy  succéda  par  bulle 
du  pape  Sixte  IV,  du  17  de  novendjre  de  la  inesme  année  [17  sep- 
tembre, selon  YOrieiis  clirisHanus]. 

[Simon  de  Bukuwln,  de  Tordre  des  Prêcheurs,  devint  évéque  de  Paplie  vers 
Tan  i/i85". 

Jacques,  évè(|ue  de  Paphe,  tut  mis  en  1  5o3  '->  à  l;i  tête  de  la  flotte  pontificale 
destinée  à  agir  contre  les  Turcs.  Il  assista  au  concile  de  LatranS  sous  Jules  II 
et  Léon  X.  (Je  Jaccpies  ost  peut-être  le  même  ([uc  le  suivant.] 

Jacobo  PiSAuiio  \  évesque  de  Paplie,  mourut  le  2/1  de  mars  \hh'] 
et  est  inhumé  à  Venise  en  la  grande  esglise  des  IVères  Mineurs,  où  se 
voit  son  épitaphe. 

[Pierre  Contarcnm,  de  Venise,  nommé  évêque  de  Pajdie  en  juillet  loSy -, 
avait  prohahlement  (piilté  ce  siège  en  lôtio,  puisque,  le  '\  mars  de  celte 
année, 

François,  de  la  même  l'ainiile.  fut  élevé  à  cet  évêché.  Tous  deux  souscrivirent 
au  concile  de  Trente'',  en  i.jt).3.  C'est  François  dont  a  parlé  Du  (lange  dans 
l'article  suivant  :] 

N...'"  dernier  évesque  de  Paplie,  de  la  maison  de  Contaren,  mou- 
rut au  siège  de  Nicossie,  Tan  1570. 

'  Preuves  de  l'hist.  de  Sovoye ,  p.  365.  '  Raynald.  ann.  i5o9,  n"  ig. 

^  l\Mmaià(i\[emva,Ali)Jiabct.  Augustin.  *  Labb.  CoHCiY.  t.  XIV,  col.  i53. 

t.  I,  p.  299,  cnl.  1.  '  Sansov.venel.  LUI. — Schrader,  p.  3o-2. 

■'  VVadcling.  1673.  lA.  '  Ortens  christiamis ,  t.  III,  coi.  la-jo. 

''  Orieiis  clirisliiiHus.  (.  111,    coL   laig.  '  Labb.  Comil.  t.  XIV.  col.  99.8,  93-i. 

—  Fontana,    Tlieatr.    domiidc.    p.    637.  "  Ange  Calepien,  à  la  suite  de  17//*;.  (/e 

col.  ) .  Cypre,  p.  371. 

109. 


868  LES  FAMILLES  D'OIJTRE-MEP,. 


iLES   ÉVÊQIES   DE  CERINES.J 


I  Aux  évêcliés  sullraîjants  de  Nicosie,  l'Oriens  chnsttanus  ajoute  celui  de 
Cerines'  {Ceraudin),  dont  nous  indiquerons  seulement  les  évêques  du  rit  latin 
qu'avait  pu  découvrir  l'auteur  de  cet  ouvrage,  Michel  Lequien. 

Jordan  ou  Jourdain  de  Miremont-,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  était 
évêque  de  Cerines  en  i3oi. 

Everhard\  de  l'ordre  des  Cannes,  mort  en  loyy. 

André,  auquel  succéda,  le  k  septembre  i/iao. 

Frère  Jean  de  Rysterscheyt,  de  Tordre  des  Prêcheurs. 

Sm'Rid  Pisraloris,  du  même  ordre,  lui  succéda,  le  (î  mars  i/iâG.  après  sa 
mort. 

Frère  Denys  Bard,  du  même  ordre,  l'ut  nommé  évêque  de  Cerines  le  <|  mai 
1/17/1. 

JÉRÉ5I1E  Coutvgius'^.  de  l'ordre  des  Ermites  de  saint  Augustin,  l'ut  déclaré, 
par  Léon  \,  évêque  de  Cerines  et  suffragant  d'Aire  en  France  le  •jo  avril  j  .^  1  7. 

Balthasar  de  Eredia  ^,  Espagnol,  de  l'ordre  des  Prêcheurs,  fut  nommé  au 
siège  de  l'église  de  Cerines,  alors  vacant,  le  a  à  février  i5()5. 

Lugara,  évêque  de  Cerines,  probablement  du  rit  grec,  lit  en  décembre  1  (J/iti 
une  profession  de  foi  par  laquelle  il  adhérail  à  l'union  des  Grecs  avec  l'église 
latine.] 

'    Orieiis  clinstiaiiii.s,  1.  III,  col.  1229.  '   Orieiis  cliri.itiaHii.s.  l.  III,  col.  ia3i>. 

'  Ovieu'i  clirislidiiiis,  (.  III,  col.  1280.  '   Orietis  clirintianii.s.  I.  III.  col.  la.Sa. 

■^   Oiieiis  cliristiaiiiis,  I.  III,  col.  laSi. 


L'ORDRE   DU   TEMPLE. 


[En  l'année  iiilS  neuf  chevaliers,  Hugues  de  Payens,  Godelroid  de  Saiiit- 
Onier,  André  de  Montbard,  Gundoniar,  Godefroy,  Roral,  Geoffroy  Bisol,  Paven 
de  Montdésir,  et  Archatubaud  de  Saint-Aignan  firent  vœu  de  se  consacrer  à  la 
défense  de  la  terre  sainte  et  des  pèlerins  qui  la  visitaient.  Ils  obtinrent  du 
roi  Baudouin  II  l'autorisation  de  s'établir  dans  les  dépendances  de  l'église  de 
la  Présentation  nommée  alors  le  Temple  Salosion,  d'où  vint  leur  nom  de  che- 
valiers du  Temple  ou  Templiers. 

Cet  ordre  s'accrut  rapidement,  et  outri^  les  grands  établissemeiit>  nnlitaires 
qu'il  fonda  en  Syrie,  nous  voyons  de  nombreuses  commanderies  du  Temple 
s'élever  en  Occident  dès  le  milieu  du  \ii°  siècle. 

Les  principales  forteresses  possédées  en  terre  sainte  par  les  Templiers 
furent  en  Galilée  : 

BeJroir. 

Cliastmi-Pèlerii! 

Et  Sapliel, 

Arcas  et  Beaufort  dans  le  Liban, 

Aryma,  Cluistel-Blanc,  Tortose,  Cursat,  Bngrtis  et  (misIcui  dans  le  nord  de  la  Syrie. 

11  V  a  lieu  de  regretter  (pie  la  rareté  des  documents  qui  nous  sont  parvenus 
ne  nous  permette  pas  de  donner  des  listes  complètes  des  châtelains  et  des  com- 
mandeurs de  l'ordre  dans  ces  diverses  places.  | 

LES  GRANDS   MAISÏRES  Dl    TEMPLE'. 


HuGLEs  DE  Païens'-,  en  latin  de  Pagaiiis  [ou  Pagaiio],  natif  de  Troies 

'  Cette  partie  de  fouvrago  de  Du  Gange  ses  Familles  de  Jérusatcm    du   d'outri;-mi;r. 

était  faite  avant  l'impression  de  son  Glossaire  '  Hist.  Aniiocli.  1.  \ii ,  c.  vu.  —  /;(  Monasi. 

latin  (1678),  puisque  dans  ce  Glossaire,  an  nngl.  I.  II.  p.  .517.  — ^WillelinnsTyr,  I.  Xli . 

mol  templarli ,  il  insère  un  extrait  de  YHis-  c.  vn;  I.  XIII,  c.  xx\i. —  lioliert.  rie  Monte. 

toire  des  giinids   maltrcn ,   tiré,   dit-il,   de  ann.  11-38.  —  .lac.  île  Vifriaco.  1.  I,c.  i.w. 


870  J.ES  FAMILLES  D'OUTRE-MER 

on  (lliaiii[)a<;iie,  lui  iioii-seulement  l'instituteur,  mais  encore  le  premier 
grand  maistre  de  l'ordre  des  chevaliers  du  Temple.  Le  roy  Baudouin  II 
[dont  il  souscrivit',  conmie  grand  maître,  un  acte  du  a  mai  ii  9.5] 
1  envoya  en  France  et  eu  Angleterre  pour  implorer  le  secours  des 
princes  chrétiens.  11  se  trouva  au  concile  de  Troies,  l'an  1127'',  avec 
quelques  chevaliers  de  son  ordre,  Hugues,  Godefroy,  Rotald,  Geol'roy 
Bisol,  Paven  de  Monldidier  et  Archambaud  de  Saint-Amand,  où  il  fit 
confirmer  sa  règle,  qu'on  dit  avoir  esté  compilée  par  saint  Bernard. 

Il  retourna  de  France  en  l'an  1  i3o,  avec  des  trouppes  considéra- 
bles, et  plusieui's  personnes  de  marque,  entre  les  quels  fut  GeotlVoy, 
comte  d'Anjou,  depuis  roy  d'Angleterre.  Estant  en  France',  Simon, 
évesc[ue  de  Noyon,  lui  donna,  et  à  sou  ordre,  l'annate  des  prébendes 
de  son  esglise,  la  quelle  donnation  fut  acceptée  par  Nivard*,  surnommé 
Payen,  de  Mondidier,  chevalier  du  Temple,  député  à  cet  effet  parle 
grand  maistre.  Saint  Bernard  luy  addrcsse  le  traité  qui  est  intitulé  de 
Nova  miJilia,  »en  cxhorlalio  ad  militiam  Teinpli. 

Pierre  est  qualifié  grand  maistre  du  Temple  au  cartulaire  des 
Templiers  de  Saint-Gilles  en  Languedoc,  en  fan  1  109;  mais  il  ne  se 
trouve  pas  au  catalogue  des  grands  niaistres  de  cet  ordre  que  M.  de 
Boissieu  a  tiré  de  la  chartreuse  de  Villeneuve. 

I  Nous  voyons  en  1  1  38  un  Pierre  d'Espagne  ^  souscrire  un  acte  de  donation 
en  faveur  du  Saint-Sépulcre,  mais  il  n'est  que  frère  de  la  milice  du  Temple. 
Pierre  n'est  pas  non  plus  nommé  dans  la  liste  des  grands  maîtres  de  L'Art  de 

vrrificr  Icx  (hitcs.  | 

RoRERT.  surnommé  le  Bourguignon '\  possédoit  la  mesme  dignité, 
l'année  suivante,  en  la  quellfe  il  se  trouva  à  la  deffaite  des  nostres  par 

'  Fontes  rendu  Aiish-laciiniiH  .i.\\\  ■  ti' !i  i  ^  ''  Pnrfdl.iid trg)il.  Teinplorior.— L'Art  de 

p.  q!t.  rcri/icr  le.sdiites,  clironolojj'.  Hist.  des  grands 

-   S;iiiiil.  I.  m.  [inri.    G.  c.  mv  ;  |iarl.  7.  iiiaitres  du  Temple. 
f.  m. —  llovedeii,  p.  479.  —  Itonr.  tliiii-  '   Anmil.de  Nojjoh,  p.  877. 

Iiiidnii,  \.  VIII  .  p,  084.  —  Jo.  Bromplon,  '  Moimst.  t.  II,  p.  885. 

p.  1017.  "   CnrI.  S.  Sepil.  u°  8/1,  p.  l65. 


L'ORDRE  DU   TFvMI'M-:.  ,S71 

les  infidèles,  près  de  Tecua,  où  Eudes  de  Montfaiicoii.  l'un  des  plus 
vaillans  chevaliers  Templiers  de  son  temjjs,  perdit  la  vie.  11  estoit  issu 
des  premiers  seigneurs  de  Craon  en  Anjou',  et  estoit  fds  de  Renaud  dit 
le  Bourguignon,  seigneur  de  Craon,  et  petit-fds  d'un  auti'e  Roberl. 
aussy  surnommé  le  Bourguignon,  par  ce  (|u'il  estoit  fils  de  lieuaud  I" 
du  nom,  comte  de  Bourgogne,  et  d'Adclise  de  Normandie.  Orderic 
\ital^  parle  de  ce  premier  Robert.  (}uant  au  second,  qui  portoit  aussi 
le  surnom  de  son  ayeul ,  Guillaume  de  Tyr  dit  qu'il  estoit  issu  dune 
noble  i'amille  d'Aquitaine,  dans  la  quelle  province  l'Anjou  est  conqjris^. 
Vulgrin  H,  comte  d'Angoulesme,  son  paient,  luy  ayant  fait  fiancer  Ihé- 
ritière  de  Chabanois  et  de  Confolans,  et  Guillaume  duc  de  Guienne 
s'estant  emparé  en  mesme  tenqjs  de  ces  deux  seigneuries,  Robert  en 
conçut  un  tel  dépit  qu'il  s'en  alla  en  la  terre  sainte,  et  y  prit  l'Iiabit  de 
Templier,  d'où  il  parvint  à  la  dignité  de  grand  maistre.  Il  assista 
encore*,  avec  les  autres  barons  du  royaume  de  Hiérusaleni,  à  l'assem- 
blée générale  que  l'empereur  Conrad  tint  à  Acre,  Tan  i  i  A7,  si  nous 
en  croionsl'archevesque  de  Tyr  et  l'auteur  de  la  vie  de  Louys  le  jeune. 
]'oy  de  France  :  ce  qu'il  y  a  lieu  de  révoquer  en  doute.  Cai'  en  ce 
mesme  temps 

Ebi\aud.  ou  EvEn\iiD  uEs  BAiiiuis,  estoit  revestu  de  la  luesnie  (pialité. 
comme  nous  apprennons  de  Suger\  et  d'Eudes  de  Dueil,  abbez  de 
Saint-Denys  en  France,  qui  asseurent  que  ce  gi'and  maistre  accompagna 
le  roy  Louys  \1I  au  voyage  qu'il  lit  i-ii  la  terre  sainte,  en  la  mesme 

'    VVilleiiiuis  Tyr.   I.  XV,    c.   m.   —  Du  laiiii',  siirtoiil    locsijii'il  s"a;jit   de  la  partif 

Caiige.  (jlnssiiv.  lai.  I.  VI.  roi.  lo.'î.î.  située  au  uoid  de  la  Ivoire,  daus  la(|ue|le  se 

"  Du  l'as,  lUsI.  de  Bourg.  I.  IV,  |).  y/ifS.  trouvent  Craon  et  le  iiioiiaslère  de  la  Roc. 
c.  xwvii.   —  Orderie  Vital,  I.  Vltt,  |).  G7/1.  '   Willelrjius  T\r.  I.  WTI.  c.  i.  —  Ge.s7« 

—  \\  illeliiiiis  Tyr.  kic.  cil.  p.  Sy5.  —  Sam-  Liid.  t.  Vit,  c.  \vm.  —  Krav  Diajjo.  lit).  11 , 

inartii.    CkiII.  clins!,  m   iihhut.  Rocce,    t.  IV,  De    Ins    rondes    de    lliurcliiiui ,     col.     l'i.i. 

p.  79G  (la  Roc,  eu  .\njou).  —  Vid.  S.    In-  ii(i. 
selm.  I.  III,  epist.  66.  '  Siijrer.  e[)ist.  ho.  —  Udo  de   Diogilo, 

'  Nous  ne  connaissons  pas  d'auteur  qui  Dr  Liid.  VU,  reg.  Fr.  — Prq/'ecl.  in  Orieiil. 

ait  placé  l'Anjou   dans  la  province  d'.4qui-  I.  lit  et  Vit.  p.  ^?t .  67. 


872  LES  FAMILLKS  D  OUTRE-MEII. 

année  i  1Û7;  et  mesme  qu'il  esloit  avec  luy.  lorqu'il  arriva  à  Constan- 
tinople.  en  la  cour  de  l'empereur  Manuel:  et  qu'il  vint  à  Antioche. 
d'où  le  roy  l'envoya  à  Acre  pour  enqjrunler  quelques  deniers.  Saint- 
Pierre  le  Vénérable,  abbé  de  Cluny,  luy  écrit  quelques  lettres':  et 
saint  Bernard  fait  aussy  assez  voir  qu'il  vint  en  France  pour  le  secours 
de  la  terre  sainte. 

I  Tandis  qu'il  y  séjuurnait,  A.  sénéchal  de  l'ordre,  lui  écrivit  en  1 1  6c)  ou 
1  I  5o  ^.  pour  qu'il  s'empressât  de  revenir  au  secours  des  chrétiens  de  la  terre 
sainte,  ahat(us  par  la  défaite  et  la  mort  de  Raimond,  prince  d'Antioche.j 

Hugues,  grand  niaistre  des  Templiers^,  reçut  avec  Gérard,  évesque 
d'Angoulesme,  légat  apostolique  au  nom  du  pape,  la  donation  que 
Louys  \II  fit  à  l'ordre  des  Templiers  du  chasteau  et  de  la  cbastellenie 
d'André  de  Basées  en  Angoumois,  l'an  1 1  5  1,  qui  fut  confirmée  par  le 
pape  Eugène  111,  par  sa  bulle  donnée  à  Pistoie,  le  20"  jour  d'avril, 
l'an  1  ib-2.  Ce  chasteau  est  la  commanderie  de  Banlez  sur  Matha  en 
Angoumois.  [Hugues  n'est  pas  compté  parmi  les  grands  maîtres  dans 
LAri  (le  vérifier  les  dates,  ni  dans  les  anciennes  listes  de  ces  grands  di- 
gnitaires.] 

Bernard  ue  Tremelay,  grand  maistre  du  Temple*,  se  trouva  avec  les 
barons  du  royaume  de  Hiérusalem  au  siège  qui  fut  commencé  devant 
la  ville  d'Ascalon,  au  mois  de  janvier,  l'an  11 53,  où  il  se  comporta 
avec  ses  chevaliers  avec  beaucoup  de  valeur.  Ayant  esté  fait  prison- 
nier par  le  sultan  Noradin,  l'empereur  Manuel  obtint  sa  délivrance, 
en  l'an  1167^.  Je  crois  que  Bernard  estoit  issu  de  la  famille  de  Tre- 
melay ou  de  Tramelay  en  Bresse,  où  elle  a  possédé  la  seigneurie  de 
Longmont'';  elle  porte,  pour  armes,  d'or  mi  chef  de  gueulles. 

'   Petiiis  Cliiniac.   lib.  \\.  epist.  a6. —  '  Willelimis   Tyrens.  I.   XVII.    c.    \\\ . 

S.  Bernard,  epist.  ;i6'3.  wvii. 

"  Daclieri.  5ju(Ci7.  t.  II.  p.  5ii.  ^  Cinnamus.  liii.  IV.  p.  aoy;  p.  109.  a. 

■   Pririlf'g.   de   l'ardre   de    Suinl-Jean   de  édit.  Du  Cange. 
Hiérusalem  .]>.  9.10.-  '  bibl.  Selius.  cent.  t.  II.  c.  xxv. 


s 


L'ORDRE  DU   TKMI'IJ;.  '        873 

[Il  résulte  du  récit  de  Guillaume  de  T\r  '  que  le  {;r;uul  inaiire  licru.ud  de 
Tramelai  périt  avec  ses  quarante  chevaliers  à  l'avaut-deriiier  assaut  donné  à 
Ascalon,  le  ili  aoiit  1 153,  et  Anselme  de  Gemblours  l'assure  positivement.  Il 
ensuit  que  le  grand  maître,  prisonnier  de  Noradin,  dont  Manuel  obtint  la 
délivrance  en  ii5y,  et  qui  n'est  point  nommé  [)ar  Cinnannis^,  est  nii  autre 
que  Bernard.  Guillaume  de  Tyr''  nous  apprend  ([ue,  dans  um_'  défaite  éprou- 
vée par  les  chrétiens  le  nj  juin  delà  i  V  année  du  règne  de  Baudouin  lil 
(iioy),  le  grand  maître  des  Templiers,  Bertrand  de  Blanchefort,  a\ait  été 
fait  ]u-isonnier  avec  plusieurs  personnages  distingués.  C'est  donc  ce  dernier 
qui  fut  mis  en  liberté  (juelque  mois  après.  Mais  entre  Bernard  et  Bertrand  on 
trouve 

Akdré  de  Montbar,  (le  Moule  Barro,  que  Du  Gange  place  nu  peu  plus  loin, 
et  qui  était  certainement  grand  maître  du  Tenqile,  rTempli  niilili^e  niagis- 
ter,»  au  27  juin  ii55,  indict.  .')''.  C'est  la  date  de  deux  actes  du  roi  Bau- 
douin III',  qu'il  a  souscrits  comme  témoin.  Ce  grand  maître  a  été  omis 
dans  la  liste  de  L'Art  de  vérifier  les  dates.] 

Bebtrand  de  BLANCirEFORT  \(lc  Dlduca  forli]  succéda  à  Bernard  de  Tra- 
nielay  [on  voit  cjue  ce  lut  à  André  de  Montbar]  eu  la  inesme  dignité, 
la  quelle  il  possédoit  en  l'an  1  i  Go  et  1161  [et  nièine  dès  l'année  1157. 
ainsi  qu'on  vient  de  le  dire].  11  se  voit  plusieurs  lettres^  qu'il  écrivit 
à  Loiiys  \ll,  roy  de  France,  par  les  quelles,  en  suite  de  ia  prise  de 
Renaud  de  Cliastilion,  prince  d'Antioche,  parles  infidèles,  il  Texliorte 
d'envoyer  quebjue  puissant  secours  en  la  terre  sainte.  Il  se  trouva  avec 
Boëmond,  le  prince  d'Antioche^  Raymond,  comte  de  Tripoly,  et  autres 
barons,  à  la  malheureuse  defl'aite  des  nostres,  pi  es  d'Harenc,  par  No- 
radin, l'an  1  iG5",  où  soixante  chevaliers  de  cet  ordre  perdirent  la  vie. 

'    \\  ill.  T\r.  1.  XVII,  c.  \vu.  —  L'Arl  de  Une  ;incieiine  liste  anglaise  appelle  ce  grand 

vérijicr  les  dates  :  grands  imnlres  du  Tcm-  maître  André  Broke. 

pie.  —  Anselm.  (leinblac.  GAco/i.  ann.  1 1.53;  '   Gest.   Dei,   p.    117G,    1177. —  Ilisl. 

édit.  Aubeit.  Mir.  p.  210.  Fr.  t.  IV,  j).  Gga,  ôgS,  69/1,  O97,  G98. 

^  (Jinnamus,  1.  IV,  p.  locj.  —  Cangii,  700,  702. 

p.  hCj5.  —  Willel.  Tyr.  I.  WIII,  c.  x\v.  '  (lesta  Dci,  p.  1 179. 

'  Willeimus  Tyr.  1.  XVIII,  c.  mv.  '  Hist.  Fr.  t.  IV,  p.   701.  —  Will.  Tyr. 

'   Cari.  S.  Sepiil.  n°'  5i,  5-2,  p.  9/1,  97.  I.  \\  ,  c.  v. 


H7'i  LES   FAMILF.ES  I)  OlITIîE-MEr,. 

De  son  toiii|)s,  l(!  p.ipe  Alexandro   III  '    accorda  pliisieuis  privilèges  à 
son  ordre,  ipii  soul  lopris  en  sa  huile  du  i8  de  juin  i  ido. 

[Bertraiiii  (l(^  BlaïKlicloil  fui  léiiioin,  comme  {^[rand  maîlro  du  Tem[)le. 
fl'iui  aclc  lin  roi  Baudouin  III-,  du  ■!<)  novembre  1160:  il  fit,  au  nom  do 
Idrdrc,  un  accoid  avec  Anterius,  évèijue  de  Valénie,  par  un  acte  du  G  aoùl 
I  i().'i\  qu'il  sl[jiu?  avec  celte  qualification,  inagixter  imupcris  iiiilitiœ.VaT  deux 
autres  actes,  d'une  année  inceriaine,  entre  1  iGo  et  1  itiG  *,  eu  présence  de 
Nicolas,  prieur  du  Saint-Sépulcre,- et  d'Amauri,  patriarche  de  Jérusalem,  il  fil 
remise  au  Saint-Sépulcre  de  1  5o  besants  de  rente  annuelle  et  de  la  moitié  des 
dîmes  (pie  l'ordre  per((>vai(  sur  des  possessions  du  Saint-Séjndcre.j 

.foFKROY  FouciiER  OU  Fi'LCHiER  est  qualifié  niaistre  du  Temple  par 
Jean  de  Sarisbery -'  en  une  épistre  qu'il  écrit  h  Barthélémy,  é\csque 
d'Exeter  en  Angleterre,  qui  commença  à  tenir  le  siège  en  l'an  1  iGi. 
en  la  quelle  il  nous  apprend  qu'il  esloit  en  Angleterre  avec  l'archevesque 
de  Tyr,  au  temps  (ju'il  écrivit  cette  lettre.  Il  souscrit  un  titi'e,  de  l'an 
I  iH'j",  qu'Amaury,  comte  d'Ascalon  et  de  Jajdie,  fit  expédier  en  fa- 
\''ur  desPisans,  avec  ces  termes,  de  fratribiis  TempJi,  Gofredus  Fiilrherii. 
Mais  je  doute  de  la  qualité  de  grand  niaistre,  les  actes  de  ce  temps-là 
nous  apprenant  (|u'il  n'estoil  que  précepteur  de  la  maison  du  Temple 
de  Hiérusalem ',  lorsqu'il  fut  envové  en  France  et  en  Angleterre,  pai' 
Bertrand  de  Blaiichelorl. 

[Geoliroi  Kouclier  souscrit  comme  frère,  sans  autre  qualification,  deux 
actes  du  roi  Baudouin  III,  des  26  juillet  et  ac)  novembre  1160^.  Paoli,  dans 
nue  note  sur  ce  dernier  diplôme',  prétend  ipu:- /iv(/er  sullit  pour  désigner  un 
ilie\alier  de  l'ordre  des  Hospitaliers.  .Mais  comme  dans  les  deux  actes  le  nom 
(II'   (ieollioi    vient    imnn'diatement    a|)rès    relni   de    (luillaume,   sénéchal   du 

'  l'f/i'll.  lie  l'ordre  (Ir  Siiinl-Jciin  de  llicrii-  "  Ujjliell. //((/..««(■;■.  I.  III.  p.  'l(J5. 

srileni ,  \i.  il\.                                             •  '            '   ///s/.  F/',  t.  IV.  p.  Gq-S  ,  Gf)9 ,  701,  yoii. 

"   dod.    dijdoiii.    I.    I.    Il"    .3(1.  p.   .")-  of          — Annales  de  Noi/nn ,  p.  908.  —  Du  l^ange. 

.'195.  Glossaire  latin,  t.  VI,  col.  io3.5. 

'   d'id.  dijilviiKil.  I.  I.ii"  '■')().  p.  ')(!.  '   C(irt.   S.  Sepiilc.   n°  .Si,    p.    ici).  — 

■*   (mI.  diploinal.  Cari.  S.  Sejiiilr.  Cod.  diplomiit.  n"  .36,  p.  3-. 

'  .lo.  Sarisl).  episl.  ajô.  '  Cod.  diplomni.  t.  I.  p.  iga.  'igfi. 


LOUDUE   DU   TEMl'LE.  •       875 

Temple .  nous  cro\oiis  (|iie  ce  Geofl'roi  Fouclier  appartenait  éf^alrmcnl  à  cel 
ordre.  Le  même,  vraiseniLlableinent ,  éiril  à  Louis  VII,  en  i  i(i")',  iiuiii-  lui 
annoncer  la  défaite  et  la  captivité  de  Boémond  III,  prince  d'Antioche.  Il  s'in- 
titule précepteur  de  lu  maison  de  Jérusalem ,  sans  dire  de  quel  ordre;  mais,  d'après 
les  autorités  réunies  plus  haut,  on  ne  peut  guère  douter  tjue  ce  ne  soit  l'ordre 
du  Temple,  et  qu'ainsi  dans  fous  ces  passages  il  ne  s'agisse  d'un  même  per- 
sonnage, frère  de  l'ordre  du  Temple,  puis  précepteur  de  la  maison  de  cet 
ordre  à  Jérusalem,  mais  il  faut  reconnaître  avec  Du  Gange  qu'il  ne  fut  point 
grand  maître,  quoique  Jean  de  Salisbury  donne  ce  titre  à  un  G.  Fulchcrii  ([lù 
aurait  été  envoyé  en  France  pour  solliciter  les  secours  des  princes  chrétiens  '. 
et,  pendant  son  séjour  en  ce  pays,  aurait  été  cliargé  de  ménager  ini  accord 
entre  le  Roi  Henri  11  et  Thomas  Beckel.  | 

Aussy  je  retrouve  que 

André  [de  Montbar],  oncle  de  saint  BernaicP,  esloit  gi'and  maislre 
du  Temple  vers  ce  temps  li\,  savoir  en  l'an  iiG5,  qu'il  succéda  à 
Bertrand  de  Blanchetbrt.  [On  a  vu  plus  haut  en  quel  temps  il  convenail 
de  placer  son  magistère.] 

L'auteur  de  la  vie  de  ce  saint,  sous  la  direction  du  quel  il  avoit  esté 
moine  à  Glervaux,  l'espace  de  i3  ans*,  escrivait  que  de  son  temps,  et 
lorsqu'il  composa  cette  liisloire,  il  tenoit  eelie  dignité.  Ce  saint  luv 
addressa  une  lettre  qni  se  voit  parmy  ses  ouvrages,  au  sujet  du  mau- 
vais succez  du  voyage  de  la  terre  sainte  de  Louys  MI;  au  quel  temps 
il  n'estoit  que  simple  chevalier.  Le  mesme  auteur,  aussy  hien  que  saint 
Bernard  mesme,  luy  donne  l'éloge  d'avoir  esté  dès  lors  le  soutien  et 
la  colonne  de  la  terre  sainte. 

Philippes  [de  Milly  ] ,  seigneur  de  Naples  •',  ayant  cédé  cette  seigiieurie 
en  échange  de  celles  de  .Montréal  et  de  Saint-Abraham,  au  roy  Bau- 

'  Bongars,  Gw/» /Je/,  etc.  [>.  1 182  ,1 183.  '  Du  Cniijje,  Gloss.  lai.  [.  Vlcol.  io35. 

n°   ai.  ■ —  Cod.  tlipl.  t.   I.  n"  3o,  p.  Sog.  '   tiaul'riil.  i.  I,  D(j  Vila  S.  Bernard,  c.  iv, 

3io.  .S  1;  I.  111,  c.  I,  S  -2.  — D.  l'.ernanl ,  [).  aSS. 

"  Joaiin.  Snresber.  epist.  ayô.  p.  ^73  :  '  Du  Cange  avait  mis,  par  inadvertance. 

Hflit.  Paris.  lUii.  in-h".  -nie  Montréal  et  de  Naples.-» 


87fi  M:S   K\ milles  D'OUTRE-MER. 

(loiiiiL  III',  se  lit  cliinalicr  du  Temple,  el  (|iielque  Leiiips  a|)i'ès  il  en 
Ail  é\oA\  grand  maisire.  La  quelle  [dignité]  il  possédoil  en  l'an  i  1G9, 
connue  on  recueille  d Un  litre  du  roy  Amaury  en  faveur  des  Pisans-, 
(|u"il  souscrivil  au  mois  de  septembre  de  cette  année  là  [et  d'un  autre 
acte  du  même  roy\  du  20  août,  mémo  année.] 

Il  quitta  depuis  cette  dignité,  ce  qu'd  fit  avant  l'an  1  170,  au  quel 
il  accompagna  le  l'ov  Amaury  en  sou  voyajje  de  Conslantinople". 

Eudes  de  Sainï-Amand,  (pii  avoii  esté  maresclial  ^  et  depuis  bouteiller 
du  l'ovaume  de  Hiérusalem',  ayant  quitté  la  cour,  se  fit  chevalier  Tem- 
plier, d'où  il  parvint  à  la  dignité  de  grand  maistre  de  cet  ordre.  11 
paioist  avec  ce  titre  en  deux  chartes  du  l'oy  Baudouin  IV,  des  années 
117/1  et  1  i7r),  au  caitulaire  de  Manosque. 

I  Eudes  (le  Saiul-Aniaml  ne  doil  |)as  être  coiil'oii(hi  avec  un  autre  Eude.s 
(lui  souscrit  conuiie  coiiniKuidcur  du  Temple  (rois  actes  du  i  h  janvier  1  1 .55  '', 
souscrits  également  par  Eudes  de  Saint-Amand,  alors  haron  du  roi.  Ce  dernier 
paraît  avoir  succédé  comme  grand  maître  à  Philippe  de  Milly.  H  l'était  déjà 
avîuit  la  uiort  de  ÎVouredilin '',  26  mai  1  17.3.  Comme  tel,  il  souscrit  plusieurs 
acics  :  du  roi  Amauri ,  du  1  (S  avril  1  17^"*:  du  roi  Baudouin  IV,  du  i3  dé- 
(■('iMl)r(>,  même  anui'e':  de  Baudouin  de  Rame,  de  l'année  1  1  yCi  '".1 

En  la  (juelle  dernière  année  il  se  trouva  avec  le  mesme  roy'',  lors- 
qu'il defiit  Saladin  ])rès  de  Rame,  ayant  à  sa  suite  quatre-vingt-quatre 
chevahers  de  son  ordre;  où  il  se  comporta  avec^;ant  de  valeur  ([u'un 
auteur  ancien'-  lui  donne  l'éloge  d'avoir  égalé  la  vertu  de  .Indas  Ma- 
cahée. 

'   Willeliiiiis  Tyr.  I-  \\,  c.  ,\\iv  ;  I.  Wll ,  "  6V()7.  .S.  .SV/^h/c.  u"  5G,  ôi) ,  Ga  .  [t.  i  i-j, 

L-.   \.  —  \  oie  |)lns  liaiil  Les  Seigneurs  de         l'f).  la''- 

Crac  el  d,-  Moiilréal .    et    Les  Seiijneiirs  de  '   Willelmus  Tyr.  I.  \\,  c.  wii.  wiii. 

N/iples.  "   Cod.  diplomat.  t.  I,  ii"  aoi,  p.  -ihh. 

-  Uglielli,  //"/.  sacr.  t.  III,  ]i. 'ly.'i.  ''   Cod.  diplomat.  u"  ■aoa,  p.  a/io. 

■'   Cod.  diploiwil.  n"  'iS.  p.  5o.  '"   Cod.  dijihmal.  n"  61,  p.  Gi. 

■'  Willélmus  Tyr.  1.  Wll,  c.  v.  "  Willeliiiiis  Tyr.  I.  XXI,  c.  xxii. 

'   Willeiiiius  Tvi'.  I.  \X.  c.  v\xii.  '■   lînd.  de  Dicelo,  //;  liiwff.  hisl.  p.  Goi 


L'ORDRE  DU  THMPF.E.  '  .S77 

Mais,  en  Fan  i  178,  il  l<'rnit  benucoin)  celte  oloiro',  a\aiit  causé  la 
perte  de  la  bataille  contre  Saladin  eu  la  principauté  de  Saj>ctte,  en  la 
quelle  ayant  esté  pris,  il  mourut  peu  de  temps  après  dans  la  ])rison. 

[Il  existe  un  accord  de  ce  grand  maître  avec  celui  des  Hospitaliers,  à  la  date 
de  février  1179,  J'^dict.  H'-.  (Ici  accord  a  dû  nécessairement  précéder  la  capli- 
vilé  d'Eudes  de  Saint-Amand;  par  consé([uent  la  défaite  eut  lieu  en  1  17(1^, 
selon  Guillaume  de  Nangis,  ou  en  1 180,  comme  l'écrivent  Trivet,  Robei't  du 
Mont,  Genebrard,  Gurfler,  cir.''  ou  bien  le  diplôme  est  de  1  170,  année  a\ec 
laquelle  s'accorde  mieux  l'indiclion  il'.] 

L'abbé  du  Mont  Saint  Micbel^  escrit  (jue,  Saladin  a\ant  proposé  de 
l'eschanger  pour  un  sien  neveu  que  les  cliresliens  tenoient  prisonnier. 
Eudes  le  refusa,  et  dit  (|ue  la  coustume  des  clievaliers  de  son  ordre 
estoit  que  l'on  ne  donnoit  autre  cliose  pour  leur  rançon  que  la  cein- 
ture et  le  poijCTnart,  et  qu'aiusy  il  mourut  en  prison.  [Trivet  dit  la 
même  chose.]  Guillaume  de  Tyr  le  traite  de  mécbant,  de  superbe, 
d'arrogant,  et  (jui  ne  craignoit  ny  Dieu  ny  les  borames.  Je  ne  sçay  si 
l'on  doit  attribuer  à  cet  Eudes  ce  que  ranteur  des  vies  des  arcbeves- 
({ues  de  Bourges  rapporte^  que  l'oncle  maternel  du  B.  Pbilippes, 
arcbevesque  de  la  mesme  ville,  fut  grand  maistre  du  Temple,  et  qu'il 
estoit  fds  d'un  cbevalier  natif  de  Toui'aine,  le  quel,  avant  quitté  le 
monde,  s'estoit  fait  Templier,  sa  femme  s'estant  (uifermée  an  monas- 
tère de  Bcaumout. 


Arnoul  de  Touock  [ou  suivant  une  liste  d'un  manuscrit  du  Musée 
Britannique  Alad'  (k  Tuiri  Rubea],  grand  maistre  du  Temple",  fut  en- 
\oyé  en  l'an  1181  à  Antiocbe,  par  le  roy  Baudouin  IV.  avec  Renaud** 
ileCbasiillon.  prince  de  Montréal,  et  Roger  de  Molins,  grand  maistre  de 


'   Willelniiis  Tyr.  1.  XXI,  c.  xxix.  "  Pnlriarcli.    B/luricens.    <-.    iam.    apufl 
'   Cod.  diplomat.  n"  66,  p.  ()6,  G7.  L;i!j|j.  Nma  Bibl.  mnmincr.  t.  il.  p.   1  10. 
•■  ruiill.  de  Nang.  Cliroii.  ami.  1  lyj).                   '  Willelmiis  Tyr.  1.  Wll.  c.  vu. 
'   Rob.  de  Monte,  Me.  de  Trivello,   Da-             "  Le  lextodeDuCaiitfPiiorle-rRayinoiHl.- 
clieri,  Spicil.  t.  VIII.  ]).  48o,  ann.  ii8().  La   même  en-eitr  se   roiii;(ui(re  dans  Marin 
'   H.  (liuMlei'i.  Ili.il.  Tciiijjl.  p.  1J-2,  97.1.  Saiindo.  I.  III.  pari.  () .  c.  i\.  p.  1  ()  1 . 


H7S         ■  |,i:s   FAMILLES  D  OUTRE-MEP.. 

rUdspitJil,  pour  laschcr  (r;i|)pai,s(M'  les  troubles  (jui  s  y  esloieiU  lormez. 
à  cause  du  prince  Boëmoiul,  ([ui  avoit  répudié  sa  lemnie  légitime  pour 
l'ii  espouser  une  autre.  Il  fut  encore  envoyé  en  France  vers  ie  roy  Phi- 
lippe yVugustc',  avec  le  pali'iarclie  de  Hiérusalem  et  le  prieur  de  l'Hos- 
|)itar-.  ])our  demander  du  secours  pour  la  terre  sainte,  et  mourut  en 
cliemia.  l'an  i  i8/i.  Le  catalogue  dont  j'ay  parlé  lui  donne  pour  suc- 
cesseui"  Gérard  de  Piiddorl. 

TiuERuv  [ou  TiiiiiucJ,  grand  maistre  du  Temple^,  estant  sortv  dAcre 
avec  70  chevaliers  de  son  ordre,  et  avec  le  grand  maistre  delHospital. 
pour  combattre  les  infidèles  qui  s'estoient  présentez  devant  la  place, 
tomba  [près  du  village  d'Ain  el-Mahed]  dans  leurs  embuscades,  où 
ie  grand  maistre  de  l'Hospital  et  60  Templiers  [parmi  lesquels  on 
comptait  le  grand  maréchal  de  l'Ordre]  demeurèrent  sur  la  place,  ses- 
tant  à  peine  sauvé.  Ce  combat  se  fit  le  1"  jour  de  may,  l'an  1  iSy.  11 
ne  fut  pas  plus  heureux  en  la  misérable  bataille  qui  se  donna  le  3'' jour 
de  juillet  suivant,  où  le  roy  Guy  fut  delTait  avec  toutes  les  forces  de  son 
royaume;  en  la  quelle  deux  cent  trente  chevaliers  du  Temple  furent 
tuez.  Toutefois  il  se  sauva  du  carnage  avec  ie  comte  de  Tripoly.  le 
prince  de  Sagetle  et  quelques  autres  barons;  et  ensuite  il  manda  à  tous 
les  précepteurs  de  son  ordre  la  nouveile  de  cette  funeste  avanture',  par 
une  lettre  circulaire  qui  se  voit  en  divers  auteurs^  :  ce  qui  justifie  que 
Raoul  de  Dicet''  s'est  mépris,  escrivant  qu  Héraclius,  patriarche,  et  les 
barons  de  Hiérusalem  donnèrent  plusieurs  places  à  Saladin  pour  la 
délivrance  du  roy  Guy  et  de  ce  grand  maistre,  et  que  iun  et  i'autre 
retrouvèrent  la  liberté,  l'an  1  188,  après  Pasques. 


'  Sanut.  1.  lu.  piirl.  ().  en.]).  190.  Frelier.  l.  1,  p.  a5i.  —  Hovefleii.  [>.  (J3G. 

*  RjjjorL  nnii.  1  iS/i .   p.  i.'i.  —  Hoved.  —  (iervas.  Dorobern.  p.  i5o-i. 
p.  628.  —  M(jiiacli.  Altissiod.  p.  88.  '"  Math.  Paris,  p.  loo.  -     Cliioii.   Rci- 

'  llist.  iiiinwsc.  des  guerres  saintes  ,Sam\L  eherspersg.  ann.  1187. 
1.  III.  part.  f).  c.  IV.  —  Epist.  Therrici.  —  '  Rad.  de  Diceto.   aiin.  1188,   p.  (i3f). 

Rad.  de  Diceto,  p.  04.'!.  G'jo.  —  Nie.  de  Trivetlo.  anu.  1 188. 

'  Monach.  S.  Panlal.   ann.  1187.   apud 


i; ORDRE  DU  TEMPLK.  '  879 

Saniido  et  l'auteur  de  riiisloire  de  lliriiisalem^  sont  auss\  tombe/ 
en  cet  erreur'-.  Ce  qui  est  constant,  est  qu'il  se  retira  eu  la  ville  de  Tvr. 
s'estant  trouvé  présent'  à  la  donation  que  Conrad  deMontl'errat  fit  aii\ 
Pisans  de  ])lusieurs  lieux  dans  Tyr,  eu  considération  des  services  (|u'ils 
avoieiit  rendus  pour  la  conservation  de  cette  ])lace,  au  mois  d'octobre 
1187.  il  quitta  et  résigna  sa  charge  inconlinent  après',  f.'auteui'  du 
catalogue  le  fait  successeur  de  Gérard  de  Uideiort. 

GuiAiu)  ou  Gérard,  surnommé  de  Pudessor  par  Brompton-',  de  !{i- 
DESFORD  [ou  Vidford]  par  l'auteur  de  l'Iiistoire  de  lliérusalem,  de 
Bedefort  par  Raoul  de  Goggesliall  et  Pioger  de  Hoveden,  enfin  de  l!i- 
DEFORT  par  l'auteur  manuscrit  de  l'histoire  des  guerres  saintes,  cheva- 
lier flanieu  et  séneschal  du  roy  de  Hiérusalem'\  ayant  succédé  en  la 
dignité  de  grand  maistre  du  Temple  à  Tiiierry,  la  tint  fort  peu  de 
tenips\  ayant  esté  tué  avec  le  maresclial  et  19  chevaliers  tlu  Temple, 
en  un  combat  qui  se  donna  devant  Acre,  entre  le  roy  Guy  et  Saladin. 
le  /i- jour  d'octobre,  l'an  1  \HH.  L'in'stoire  des  guerres  saintes  lui  atiribue 
la  perte  de  cette  bataille  et  de  la  pluspart  des  places  du  ro\aunu'  de 
Hiérusalem. 

[La  succession  do  deuv  Mnimls  maîtres  du  Temjiie,  Tiiierry  ei  Gi'rard  de 
Hidefort,  (jui  figurent  dans  l'Iiisioire  à  la  méjne  ('-poiiue,  est  dillicilo  et  même 
impossible  à  l'Iablir,  s'il  es(  vrai  (pie  tous  <\ou\  aient  éti'  grands  maîtres  de 
l'ordre. 

[1  parait  constant,  par  le  témoignage   des  liistoriens^  (pie  le  grand  miiître 


'   Saillit.  1.  I!l,  [lart.  9.  c.  iv.    -   Hlsl. 
Ilieros.  ajjiid  Ronjjars.  p.  1  i5.S,  1  i5G. 

''  Selon  l'auteiii'  fie  i'iiistoire  do  J(^rusa- 
Icm,  ce  grand  maître  est  Gérard  de  Itideford. 

■'   Uglielli  in  Afcliicp.  Pisan.  1. 111 ,  p.  ^187. 

'   Citron,  ftciclicr.spcrsg.  (Cette  chronique 
n'en  «lit  rien.) 

Brompton,  p.  11 63.  —  Hist.  Uicros. 
p.  1  i.5i,  II 53,  11 56,  11 65.  — Hoveden, 
p.  6G0.  —  Riid.  (log-gesli.  mannscr.  apnd 


Mart('nc,  Auipliss.  Coll.  t.  \.  col.  o-j'a.  — 
Hisl.  des  Croisades.  I.  II.  p.  Ijd,  'u).  â-i. 
1  -19.  iJio. 

''   Malli.  Paris,  anri.  1  i(SS.  p.  iikj. 

'  Jac.  de  Vitriaco,  I.  1,  c.  vcviii. 

'  Mar.  Sanut.  1. 111,  part.  9,  c.  iv.  p.  ii|i. 
—  Roger  de  Hoveden,  p.  (j'i.'i.  —  Renedict. 
l'etroluirg;  apnd  Hist.fr.  t.  Wll.  p.  iyti. 
/'.  col.  4So.  c.  —  .lacol).  de  Vitriac.  1.   I. 


col. 


9" 


|i.  1117,   111  (S. 


\ic.  Trivelli 


«80 


LES   FAMILLES   DOUTUE-MER. 


(les  Teni[)liurs  fjui  avait  ('li'  ballii  |)ar  Saladin,  le  i"iiiai  iiSy,  lui  lait  prison- 
nier avec  le  roi  (îui ,  à  la  bataille  de  Tibi'riade,  le  .'5  jiidlct  suivant:  mais  il  n'est 
pas  noinnié  dans  la  jiiiipart  de  ces  iitileurs.  Raoul  de  Ihcclo^  rappelle  TniKniu. 
Ce  même  Tliierry  adresse  ensuite  deux  ciiiidaires-,  l'une  au  pape  Urbain  III 
et  à  tous  les  précepteurs  de  l'ordre,  où  il  annonce  la  défaite  (avant  la  prise  de 
Jérusalem)-';  l'autre,  au  roi  d'AiifjIelerre,  oii  il  l'ait  connaître  le  triste  état  des 
affaires,  la  |)rise  de  Jérusalem  et  le  siège  de  Tyr  continué  jusqu'à  la  Circonci- 
sion. Celle  lellre  est  du  commencement  de  rann('e  i  i88,  au  plus  tôt.  Mais  la 
iiremière  de  ces  lettres  est  en  contradiction  manifeste  avec  Ibistoire,  puiscpie 
Tliierry  y  déclare  positivement  (pi'il  s'est  ('cliappé  du  désastre  de  Tibériade, 
avec  un  petit  nombre  de  seigneurs  :  le  comte  de  Tripoli,  Renaud  de  Sidon  el 
Balian.  Ce  n'est  donc  pas  Thierry  qui  fut  fait  prisonnier  à  celte  bataille. 

Guillaume  de  ÎVangis*  iionune  Guiahu  de  Bidefordm  le  grand  maître  des 
Templiers  qui  échappa  au  désasiie  du  i"  mai,  et  il  ne  dit  pas  que  c'en  soit 
un  autre  (jui  fut  fait  prisoniîiei'  à  Tibériade.  Le  continuateur  de  Guillaume  de 
Tyr  ne  nonnne  pas  le  grand  maître  au  moment  de  la  défaite  et  de  sa  capti- 
vitt' ^,  mais  il  a  eu  plusieurs  fois  occasion  d'en  parler  auparavant,  et  partout  il 
l'appelle  GÉninD  de  Riuefort.  Il  rappelle  que  Gérard  de  Rideforf'  fut  élu  par 


le,' 


s 


reres  (Ui  la  nnlice  pour  succéder  connue  grand  maure  a 


Ar 


>Al'T   DE   LA 


TOR- 


ro(!e:  (pi'en  celte  qualité  il  assista  au  couronnement  du  loi  Gui;  (pi'avant  les 
derniers  tlésastres''  il  s'éluit  entremis,  avec  le  grand  maître  de  l'Hôpital  el 
d'autres  grands  personnages,  pour  réconcilier  le  couUe  de  Tripoli  avec  le  roi. 
L'historien  exjilique  ensuite  pourquoi  le  grand  maître  des  Templiers,  Gérard  de 


Cliroii.  ann.  1188;  apud  Dacheri,  Sjiicil. 
I.  VIII,  [).  igô.  —  iladulph.  Cojjgosliall. 
(Citron,  apud  D.  Marlme,  Ampliss.  Cuit.  1.  V, 
col.  55o,  d,  557,  c. 

'  liad.  de  Dicelo.  Imagines  lusloniv. 
col.  Go(). 

"  Cont'.  Roger  de  Hoveden,  p.  (13(J, 
()'.]-j.  —  Beiiedict.  Petroburg.  Historiens 
de  France,  t.  XVII,  p.  /tyS,  b. —  Godefiid. 
monaclii  S.  Panhdeon.  apud  Frelior,  t.  I, 
p.  26 1 .  —  Cliron.  Reicherspersg.  ann.  1  1 87. 
p.  267.  —  Gervasii  Dorobeni.  Clirunic. 
col.   l503. 


^  Roger  de  Hoveden,  p.  (j'i.">.  (JiG.  — 
Benedict.  Pelroljiug.  Hist.  de  Fr.  t.  W'Il, 
p.  IxS-î  ,  b.  —  Cod.  diplomot.  t.  I,  n°  30, 
p.  3i5,  3i(j. 

*  Guill.  de  Nangis.  Cliron.  ann.  1187; 
apud  Daclieri,  Spicil.  (.  XI,  p.  /|55,  407. 
Edit.  de  Géraud,  t.  I.  p.  Sa,  85. 

'  Goiitin.  de  Guillaume  de  Tyr,  1.  WIII , 
c.  XLIV,  p.  OG. 

'  Gontin.  de  Guillaume  de  Tyr,  I.  XXIII, 
c.  xxxiv,  p.  5-1. 

'  Gontin.  de  Guillaume  de  Tyr,  I.  XXIII., 
c.  X.VV,  p.  30. 


L'OHDRE  DU  TEMPLE.  SM 

Ridefort,  l'iail  iiuil  (lis|iosi^  à  l'égard  du  coinlc  de  Tri|)i)li'.  (le  inèiiii'  ijraiid 
luaîlre,  iait  prisonnier,  [mis  délivré  en  même  teni|is  (jue  le  nu  (iui -'.  lui  Iim' 
en  ii8().  pendant  le  siège  d'Acre,  à  l'attacpie  du  camp  de  Saladin '.  el  les 
Templiers  élurent  pour  grand  maître  f  un  gentilhomme  ipii  estuit  en  la  mai- 
son, et  qui  se  nomnioit  frère  Uobert  de  Sabloi. 'i 

Si  les  choses  se  sont  ainsi  passées,  il  n'y  a  plus  de  place  pour  h'  magistère 
de  Thierry.  Et  en  ellet  il  nous  paraît  ré'sulter  de  ces  données  liistoric[ues  c[ue 
Thierry  ne  fut  pas  un  grand  maître  de  Tordie.  Dans  ses  deu\  lettres  il  s'inti- 
tule ««grand  précepteur  de  la  maison  du  Tem[ile  à  J('rusalem."  Ce  titr(>  paraît 
désigner  ici  l'officier  qu'on  appela  plus  tard  un  grand  commandeur.  Une  an- 
cienne liste  anglaise,  qui  paraît  très-exacte,  ne  fait  aucune  mention  de  Thlerr\ 
connue  grand  maître,  et  place  Gérard  de  Hidei'orl.  qu'elle  nonmie  de  luJford. 
inmiédiatement  après  Alam  île  Torroge.  j 

G.  FoucHER,  grand  inai.slre  du  Teinpli;  (le  cataiogiio  le  iionime  sim- 
plement Gautier),  vint  en  France  avec  Tarclievesque  de  Tyr  et  quel- 
ques autres  prélats''  pour  implorer  le  secours  des  piinces  chrestiens,  et 
V  fut  emploie  pour  moienner  la  paix  entre  Hein-y,  roy  d'Angleterre,  et 
saint  TJiomas,  archevesf|ue  de  Gantorbéry"'.  Il  eut  de  grans  démeslez 
avec  Léon ,  roy  d'Arménie ,  au  sujet  du  chasteau  de  Gaston  [Gastein] ,  qui 
lui  avoit  esté  enlevé,  et  à  son  ordre,  en  la  principauté  d'Autioche;  et 
aussy  ensuite  des  difTérens  que  ce  roy  et  son  neveu  Rupin  eurent  avec 
le  comte  de  Tripoly,  l'an  1210  et  les  années  suivantes,  dans  lesquels  il 
sintéi'essa ,  en  prenant  le  party  du  comte.  J'ay  leu  une  lettre"  escrite  à 
Thibaud,  rov  de  Navarre,  comte  de  Champagne;  aux  comtes  de  Nevers. 
de  Forest,  de  Montfort  et  autres  barons  de  France,  par  l  évesque  de 
Nicossie,  vicaire  du  [)atriarclie  de  Hiérusalem;  pai'  H.  évesque  de  Na- 

'  (Jonlin.  de  Guillaume  lie  Tyi",  I.  XXIII.  "  Joan.  Saresber.  epist.  37.5.  p.  47a. — 

r.  xxxu-\\\iv,  p.  4()-5>.  Edit.  Paris,  1611.  iii-'a". 

^  Gonlin.  de  (luillaume  de  Tyr.  I.  \\[V.  ^  Innocent.  III. reg.  i/i  ,e})ist.(à4  .p.  2 iG: 

c.  XII.  p.  1-11.  IT  kal.  juiiii.  aniio  pontifie,  xiv.  —  (iestaln- 

'  (ionlin.  de  Guillaume  de  Tyr,  1.  XXIV,  noc.  p.  lao,  i-aS,  129;  edit.  Tolosas.  i63.î, 

c.    xviii,    xi\.   p.    i2(j,   i3o   et  not.  a,    li.  iii-lbl. 

—  Hadulpb.  Goggeshal.  apud  Martène,-1)«-  "  Cui-tul.  Ciiiitjxiniœ.  —  Martène,  Amnl. 

pliss.  Coll.  t.  V,  col.  57/î,  b.  t.  I,  col.  1012.  101 3. 


882  MÎS  KAMILLES  I)  OUTRE-MEli. 

zaï't'lh.  lî.  i''ves(|ue  d'Acre,  H.  évesfjiie  de  Lidde.  H.  abbé  du  Temple, 
Cl.  ;>raii(l  maistre  de  l'bospilal;  Armand,  niaisU-e  de  la  cbevalerie  du 
Tempb';  le  comte  Gautier  de  Brienne;  Eudes  de  Montbéliard,  connes- 
laldc  (bi  loyaiinie  de  Hiérusalem;  B.  seijineurde  Sagettc,  et  J.  seigueui' 
de  Césarée,  au  sujet  de  Testât  de  la  terre  sainte.  Cette  leltre  ne  porte 
|Miiiil  de  date  d'année;  mais  elle  fut  escrite  vers  l'an  i  '?3/4  [vers  i  23(). 
selon  l).  Martène.] 

Nous  lisons  que  Jean,  l'ov  d'An<fleterre',  accorda  plusieurs  privi- 
lèges à  l'ordre  des  Templiei's,  par  ses  lettres  du  a  5  d'aoust,  l'an  i  -ioo; 
et  cjue  le  pape  liniocent  111,  par  sa  bulle  du  ai  d'avril  i  aolî,  ordonna 
que  les  cbevaliersdu  Temple  ne  ])ourroientcbanger  de  religion,  (juand 
bien  mesme  elle  seroit  plus  étroite.  Mais  par  sa  bulle  du  9  juillet  1  a  1  o , 
il  y  apporta  cette  i-estriction  :  te  n'estoit  ([ue  ce  fust  du  consentement  du 
grand  maistre.  -n 

IDu  Cange.  dans  celle  notice,  a  r(''uni  des  fails  (]ui  convieimenl  à  trois  j)er- 
sonnages  difTérents.  Les  démêlés  des  Templiers  avec  le  roi  d'Arménie,  au  sujet 
(lu  cliàleau  do  (jastcin,  ne  furent  terminés  que  vers  l'an  1911.  Quant  à  la 
letlre  dont  parie  Du  Cange,  évidemment  elle  ne  se  rapporte  pas  à  un  GeotTroi 
ni  à  un  Gaulicr,  puisque  le  maître  de  la  chevalerie  du  Temple  y  est  nommé 
Armand.  JN'ous  verrons  |ilus  tard  à  qui  ces  renseignements  peuvent  convenir. 
Nous  croyons  donc  devoir  suljstituer  à  cet  article,  composé  de  parties  si  dis- 
parates, la  suite  des  grands  maîtres  successeurs  de  Gérard  de  Ridefort .  telles 
(pie  nous  la  font  connaître  d'autres  monuments  liislori(pies. 

PioBEiiT  DE  Sabloi  OU  DE  Sablk  i'iit  élu  grand  maître  de  l'ordre  des  chevaliers 
du  Temple  à  la  mort  de  Gérard  do  Ridefort,  vers  Tan  1189'".  Les  auteurs 
(le  L'Art  (le  vérifier  les  dates  penscul  ipie  ce  n(_'  fut  |Hiint  immédiatement  après 
la  mort  di'  son  prédécesseur,  et  (pie  son  élection  n'eut  lieu  ipi'à  l'arrivée 
de  Richard  dans  la  terre  sainte.  G'est  sous  son  magist(''re  que  ce  prince  en- 
gagea l'île  de  Chypre  au\  Templiers.  Son  evistence  est  encore  attestée  par 
Ménage  ^. 

'  Prii'llég.  (Icrordrc  (le  Saint-Jcnii  de  Hir-  c.  MX, p.  i3o,  et  nol(> '1.  —  L'Aride  rérifcr 
riisdkm,  |i.  3i.  les  dates,  Grands  Mailrrs  (la  Templp. 

'  Conliiuiat.  de  Guill.  de  Tyi\  I.  XXIV.  '  Hist.  de  Sablé ,  p.  lyô. 


L'ORDRE  DU  TEMPLE.  883 

L'Art  (le  vérifier  les  dates  lui  donne  pour  successeur  Giliseist  HniiAL  ou  Eiuu,  '. 
qui  aurait  tenu  le  majTistère  de  l'an  i  i()6  à  1201  environ. 

Ces  deux  grands  maîtres,  dont  Du  Cange  ne  parle  pas  ici,  sont  cependant 
nommés  dans  le  Catalogue  de  Boissieu,  qui  paraît  avoir  été  son  princi|ial 
guide  et  qu'il  a  reproduit  intégralement  dans  son  Glossaire'^. 

A  la  suite,  on  trouve  Puilippe  du  Plaissiez,  nommé  également  par  le  (Jala- 
logue  et  admis  par  L'Art  de  vérifier  les  dates  connue  successeur  immédiat  de 
Gilbert  Horal  en  1201.  Philippe  du  Plaissiez,  grand  maître  de  la  milice  du 
Temple,  fut  témoin  d'un  acte  de  Gérard  de  Ham,  connétable  de  Tripoli,  de 
décembre  120/1^.  En  120^,11  conseilla  et  obtint  de  rom])re  les  trêves  qui 
existaient  entre  les  chrétiens  et  les  infidèles  '.] 

Guillaume,  do  Gliartres,  grand  niaistre  du  Temple  [fut  iéinuin  du 
couronnement^  du  roi  Jean  de  Brienne,  en  1-2  10.  Il  assista  à  l'assem- 
blée d'Acre,  en  i'2i7°,  où  l'ut  résolue  une  croisade,  et]  se  trouva  au 
siège  de  Damiète  en  1  an  i-n(j  ',  où  il  rendit  des  preuves  de  sa  valeur, 
au  rapport  d'01ivier\  qui  rend  ce  tesmoignage  de  celle  de  tout  cet  ordre 
en  ces  termes:  Mihiia  Templi,  quœ  prima  miel  esse  in  congressu,  ultima 
fuit  in  recessii.  Mathieu  Paris '^  a  emprunté  ces  mesmes  parolles  de  hij. 
Je  crois  cpie  ce  fut  à  ce  grand  maistre  du -Temple'"  à  qui  le  pape  Ho- 
norius  III  escrivit  en  1  an  1218  jtour  le  prier  de  veiller  à  la  conserva- 
tion du  royaume  de  Cypre,  après  la  mort  du  roy  Hugues  1".  Il  se  \oit 
une  lettre  de  ce  grand  maistre  ''  au  mesme  pape  pour  l'informer  de 
Testât  de  la  terre  sainte,  en  Tliistoire  de  liavenne. 

I  C'est  sous  son  magistère,  vers  l'an    1211,  que  se  termina  le  débat  entre 

'  L'Artdevérifier lefdutcSrGiimdsyiaîUef,  "  Conliimat.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  WXI. 

du  Temple.  c.  x,  p.  3a3. 

■  Du  Gange,  Glossar,  med.  cl  iiif.  hitinii.  '  Jac.  de  Vitriaco,  1.  111,  p.  11 34. 

t.  VI,  col.  1006.  '   Oliverius  Scholast.  p.  1189.  11  «ju. 

'   Cod.    (lijiloiiial.    t.   1.    11^   87,    p.    98,  ''  Math.  Paris,  p.  208,  2 1 1,  ai  a. 

5 1 4.  '°  Spicil.  t.  Vin  ,p.  Syi. — /.  episc.  Accun. 

'   Continuât,  (le  (iiiill.  de  Tyr.  I.  XXX,  epiat.  ad  Homjr.  lll  pup.  litl.   Hnnor.  1.   II. 

c.  .\vi.  p.  309.  epist.  lo.'jo. 

■'  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXI ,  "  tiieron.  Rubeus.  In  liist.  liiwenii.  I.  VI: 

c.  I,  p.  3i  1.  p.  38o. 


88/i  I,ES  FAMILLES  DOL  TUE-MEIi. 

Ii's  IVinpIicrs  cl  le  roi  d'Aiiuéiiie  an  siijel  ilii  château  de  (iastein.  (le  clialeuu. 
siliii'  au  delà  d'Antioclio,  appartenail  aii\  Templiers'-,  il  leur  lui  cidcvi'  par 
les  Sarrasins,  puis  repris  vers  11  ()0  par  le  i-oi  (rAriiiiMiie,  (pu  rclusa  de  le 
l<'nr  rrudre'-.  (ie  lui  un  sujrl  de  jjucrre  eiilrc  0(>  prince  d  .Icau  de  IJrieuiie: 
erdin.  après  l'avoir  retenu  mm;;!  ans,  le  roi  d  Arniéaie  cc^da  d  le  rendit  aux  che- 
valiers du  Temple'.] 


Thomas  [on  plutôt  Pikrre]  de  Montégi  [ou  de  MontaiglJ,  succéda  à 
(iiiillaunie  de  Chartres  en  la  dignité  de  iiiaistre  du  Temple.  [Il  lut  élu 
pondant  le  siège  de  Damiète,  en  121  9,  selon  les  Dates*.]  11  se  voit  une 
letti-e  de  luy  dans  Mathieu  Pai'is\  en  l'an  i  22  1 ,  par  la  (juelle  il  mande 
ce  qui  se  ])assa  en  la  terre  sainte  depuis  la  prise  de  Damiète.  Je  crois 
(jue  ce  lut  de  son  temps  que  le  pape  Ilonorius  111'"',  par  sa  bulle  du  1  2 
de  novembre  1220,  exempta  les  Templiers  de  la  juridiction  du  pa- 
Iriaiclie  de  lliéi'usalem  et  des  autres  prélats. 

[11  es!  nommé  connue  ;;rand  niailri'  e(  désijjiii'  par  Tiniliale  1'.  dans  un  acte 
du  légat  Pelage,  du  1 .")  oclohre  laai''.  Sébastien  Paoli  prétend  (ju'il  l'aul  lin' 
T.  parce  qu'il  s'appelait  Thomas;  c'est  préjuger  la  question.  Le  conlinuateur 
de  Guillaume  de  Tvr  l'appelle  toujours  Pierre.  Lorsque  Damictte  entêté  rendue 
aux  inlidèles  en  1228,  le  pape  Honorius  III  convoqua  le  roi  de  Jérusalem  et 
les  grands  maîtres  du  Tcnq)le  et  de  l'Hôpital  pour  aviser  à  ce  qu'il  y  avait  à 
l'air(\  Pierre  envoya  à  sa  |)lace  un  de  ses  chevaliers,  Guillaume  GadeP.  Kn 
i22().  il  refusa  de  suivre  Kri''di''ric  II  marchant    vers  Jérusalem,  parce  tpie  ce 


Raymond  Patot  est  qualifié  maistre  du  Teuqjle  en  un  titre  de  Jacques, 
roy  d'Arragon  et  de  Majorque,  de  lan   1233'",  par  le  quel  le  roy,  en 

'    Guill.deTyr.l.  XV,C.\lx.p.  883,88'l.  "   Prlrilé^r.    de    l'ordre   île    Saiiil-Jenu  de 

-  Conlinuat.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  \\\\ .  Ilién,.'^.  p.  '.Vi. 

e.  V,  p.  1.3(3,  et  note  c.  '   (Md.dijiloiiiat.  I.  1 ,  11°  107. p.  1  i3,  •l'ih. 

■'  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXI,  '   Coiilin,   de  (anll.    de    Tyr.   I.  XXXIl. 

c.  VI,  p,  .317.  3 18.  !■  \i\,  p.  .'î.'iS. 

'   LWrl    lie    vérifier   lex    (/«/m.    (îi'ands  ''  Gonlinnat.  de  Guill.  do  Tyr.  I.  XXXIII . 

M.iîti-es  du  Temple.  c.  \h,  p.  370. 

.\Iadi.  Paris,  ami.   loai,  p.  ai  5.  '"  Chaniljre  fies  coiii|)lês  de  Paris. 


L'ORDRE  DU  TEMPLE.  '         885 

coiisidération  des  services  rendus  par  Raymond  et  les  lial)itaiis  de  Dci- 
tosa  en  la  prise  de  Barriano,  alTrancliil  les  dils  liahitaiis  de  Ions  im- 
|)osts.  [Ce  grand  maître  n'est  pas  nommé  dans  le  Catalogue  de  l'oissicii 
et  n"a  pas  été  admis  par  />'  irl  do  rerifici-  Icn  ilalfs.] 

A.  grand  niaistre  du  Temple,  paroist  dans  un  titie  de  l'an  i-jo/i  au 
cartulaire  de  Manos([ue.  Alberic^  escrit  (pi'en  l'an  l'îSy  les  clievaliei's 
du  Temple  estant  partis  du  Ghasteau-Pèlerin,  vers  la  Saint-Jean,  au 
nond)re  décent  dix,  avec  le  grand  maistre,  ([ui  estoil  Poitevin,  pour 
faire  des  courses  sur  les  fouri'ageui's,  lurent  tous  |iris  ou  luez.  à  !a 
réserve  de  neuf  el  du  grand  maistre,  qui  se  sauvèrent. 

Cette  delFaite  arriva  par  la  faute  de  ces  chevaliers,  cpii  ne  voulurcut 
pas  suivre  le  conseil  du  comte  de  .faphe  et  des  deux  lils  du  srigncui- 
de  Baruth  -. 

Herman  de  Péricord  esloit  pi'écepteur  de  la  maison  du  Teuiple  en 
Sicile  et  en  Calabre  en  l'an  irî29\  et  fut  ensuite  proineu  à  la  dignité 
de  grand  maistre  de  l'ordre,  la  ([uelle  il  avoil  en  lan  i-ù'x)'.  11  se  voit 
une  lettre  de  luy  dans  Mathieu  Paris  ^  en  l'an  15/1^1,  pai'  la  (pielle  il 
mande  Testât  de  la  terre  sainte.  11  fut  tué  eu  la  nn-sine  année''  en  un 
combat  contre  les  irdidèles.  Attendant  ipie  Ion  eust  procédé  à  lélec- 
tion  d'un  orrand  maistre,  Guillaume  de  Roqueforf  fut  éleu  vice  inaislr»- 
de  l'ordre.  Vers  ce  niesme  temps,  c'est-à-dire  vers  l'an  mî^iT)  \  (iuv  di' 
Basainville  se  disoit  précepteur  des  maisons  du  Teiujde  au  loyaunic 
de  Hiérusalem.  De  son  temps,  le  ]>a]ie  Iiniocent  IV,  par  sa  bulle  du  (j 


•    Alberic,  anii.  ii'i-j.  '  Ropcliiis  Pirrus,  t.  Il,  p.  (i.So. 

'  lùUro  A.  etHnrmanl,  qninefont  qu'un  '  Alberic.  ann.  la-iq. 

seul  personnage.  Du  Gange  a  donné  la  suite  '  ALilli.  Paris,  p.  'aiG,  /iiS. 

clironologique {les grands  maîtres, d'après  le  '  Nie.  de  Trivel.    ann.   fili'i.  —  Mail 

Catalogue  de  Boissieii,  depuis  Gautier  Fou-  Paris,  p.  il  9,  A91. 

cher.  Comme  cette  sèche  nomenclature  in-  '  Math.  Paris,  p.  /la^. 

terrompl  la  suite  de  son  rëcit,  nous  avons  "  HUt. franc,  t.  V,  p.  o.n-^. 
cru  devoir  la  rejetei-  dans  une  note. 


886 


LES  FAMILLES  DOLTRE-MER. 


de  mars    ia63,   conlîrnia  les  privilèges  des  Templiers'  à  l'égard  des 
exemptions  de  la  juridiction  des  évesqucs-. 

[A.  c'est-à-dire  Armand,  et  Herman  ou  llaniiaii  de  i'érigord,  sont  évidem- 
ment le  même  personnage.  Du  Gange  lui-même  reconnaît  ^  que  A.  est  Armand 
nommé  dans  cette  lettre  qu'il  a  mentionnée  plus  haut,  écrite  par  les  prélats 
de  la  terre  sainte  à  Thibaud,  comte  de  Champagne,  et  autres  barons  de  France. 
\.  dil-il.  paraît  dans  un  titre  de  ii23/i,au  cartulaire  de  Manosque.  Or  Paoli, 
qui  II  reproduit  presque  tous  les  actes  de  ce  cartulaire  cités  par  Du  Gange. 
(If)nne  cet  acte  du  3  octobre  laSS,  lu  dans  une  séance  du  17  avril  128/1*. 
qui  est  un  accord  entre  la  cité  de  Marseille,  d'une  part,  et  les  Templiers  et  les 
Hospitaliers,  de  l'autre;  mais,  dans  le  texte  de  Paoli,  il  est  nommé  Harmmmus 
lie  Pcraffors.  Ce  même  Herman  est  nommé  dans  un  acte  d'Albert,  patriarche 
(rAntioche\  du  1  8  juin  1  333.  On  le  voit  dès  l'an  1202  s'entremettre  inutile- 
ment pour  faire  rendre  Baruth  à  Jean  d'Ibelin  par  Richard  Filangieri ''.  Dans 
un  acte  du  h  octobre,  même  année,  il  est  un  des  arbitres  établis  entre  le  clergé 
et  les  barons  de  Ghypre  %  au  sujet  des  dîmes  dues  par  ces  derniers.  Ici  il  est 
nommé  Armand.  L'année  suivante,  on  voit  Herman  de  Périgor  se  joindre  à 
1  Hôpital  contre  le  soudan  de  Haman*.  Tels  sont  les  faits  des  premières  années 
de  son  magistère.  Vers  l'an  i2  3c),  d  favorisait  les  prétentions  d'Alix  à  la  cou- 
i-onne  de  Jérusalem^.  Selon  le  continuateur  de  Guillaume  de  Tyr.  il  fut  fait 
prisonnier  à  la  bataille  de  Gaza  par  les  Kharismiens,  18  octobre  12/1/1,  el 
mourut  dans  sa  ijrison  "'. 


'  PrirUi'ir.  lie  l'ordre  de  Saiid-Jcan  de 
Hiérus.  p.  ."56. 

■  Le  Catalogue  donne  pour  successeur  à 
(iaulier.  Robert  de  Sabloil,ran  ii()5;]iuis 
(iilljeit  lloial  ou  t]ial,  l'an  ii(j6;  Ponce 
liigaud,  l'an  11 98;  Pliiiippes  de  Plessiez, 
l'an  1  a  .  .  ;  Déodat  de  Bresiaco,  12..;  Tho- 
mas de  Montaigu,  l'an  1210;  Guillaume 
Montéilon,  121  G;  Guillaume  de  Chartres, 
1 2 1  8  ;  Herman  de  Périgord ,  1 2  i  4  ;  Guil- 
laume Sonnât,  i25o;  Pierre  de  Belgiou. 
12(34;  Itoberl,  1286;  Giiifroy  deSalvaing. 
12G5;  Pierre  de  Relgiou,  sck  Dcllicisitë , 
1288;  Jacques  de  Aloiai,   1299.  Mais  ces 


noms  el  ces  dates  ne  doivent  inspirei'  qu'une 
bien  médiocre  confiance. 

'  Du  Cange.  Gloss.  ht.  t.  VI,  col.  10.37. 

'   Cod.  diplumat.  t.  I,  n°  116,  p.  126. 

'"   Cod.  diphimul.  n°  ii5,  p.  128. 

°  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXXUl. 
c.  xxviii,  p.  Sg'i. 

'  De  Mas-Latrie,  llist.  de  Chypre,  t.  111. 
p.  633. 

»  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XWIIl. 
c.  xxxviu,  p.  4o3. 

"  Assise/:  de  Jérusalem,  t.  II,  p.  600. 

'»  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXXlll . 

c.  LVII,  p.   i3o. 


l/ORDRE  Uli  TEMPLE.  •         887 

Richard  de  Bdres  que  nous  trouvons  cité  on  l'iinnôo  i  !?'!.">  couinn' dôlécuô 
(le  son  ordre  pour  le  règlement  d'une  difficulté  survenue  entre  les  Ternnliers 
et  l'Hôpital  était  alors  châtelain  du  Cliastel-Blanc  (Safita)';  Lientùt  après  il 
devint  grand  maître  de  l'ordre;  son  magistère,  (jni  paraît  avoir  été  très-court, 
doit  être  placé  entre  ceux  d'Armand  de  Périgord  et  de  Guillaume  de  Sa- 
venay.] 

Guillaume  de  Sonn.\c  ^  ou  de  Senay  [Savenay],  coininc  il  semble  se 
nommer  lui  mesine  eu  une  épistre  qui  se  voit  dans  Mathieu  Paris  ■\ 
grand  maistie  du  Temple,  accompagna  le  roy  saint  Louys  au  siège 
de  Damiète,  Tan  12/19,  où  il  se  comporta  avec  beaucoup  de  cœur\ 
au  récit  du  sire  de  Joinville.  Mathieu  Paris  ^  dit  qu'il  estoit  discret  et 
circonspect  et  très-versé  dans  le  métier  de  la  guerre.  [Peut-éti'e  lut-il 
tué  à  la  Massoure  ''.] 

Renaud  de  Vichier  [ou  de  Jachièhes]  se  disoit  en  l'an  1  'j/17  :  rhiiioniin 
militiœ  Templi  in  Frmrui  magisler\  [Au  moment  de  la  bataille  de  la 
Massoure,  il  était  maréchal  du  Temple ^]  D'autres  titres  du  Trésor  des 
chartes  du  roy  le  qualifient  grand  maistre  du  Temple'  en  l'an  i9  55. 
Il  succéda  en  cette  dignité  à  Guillaume  de  Sonnac  en  l'an  1  îibo  '". 

I  11  muurut  en  i-jSG  et  eut  pour  succe.sseur  Thomas  Gérard  ".  Ce  (pu  siut 
ne  se  rapporte  donc  pas  à  ce  grand  maître;  et  Sanudo,  dans  tout  ce  ré'cil ,  ni' 
nomme  pas  le  grand  maître  des  Templiers.] 

II  suivit  le  paiiy  des  Vénitiens'-  en  la  guerre  ([u'ils  eui-cat  avec  les 
Génois,  l'an  1267. 

'   <mI.  (Uploin.,  I.  1.  p.  -j-ju.  "  Joinville.  cilit.  Du  Caille,  p.  aô. 

Du  Gange,  Glossar.  ht.  t.  VI,  col.  1087.  '   Trésor  du  roij,  layette  Cliniiipaifiif .  vi. 

—  L'Art  de  vérifier  les  dates.  ti(.  100. 

'  Math.  Paris,  in  addit.p.  110.  '"  Joinville.  édit.  de  Poitiers,  lô'iy.in-^r. 

'  Joinville,  p.  99,  110,   i"  édit.  p.  48.  c  lu.  —  Ohsemit.  p.  8i,  ëdit.  Du  Cjinu-e. 

52,  édit.  Du  Gange.  —  Hist.  de  France,  t.  XX .  p.  •2Ôh ,  a. 
■'  Math.  Paris,  ann.  io5o,  p.  5a8,  53.3.  "  Gont.  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV, 

"  Du  Gange,  Ohserv.  sur  Joinville, p.  8h.  p.  hl)3. 
'  DuGange,  G7o.s.wc./«M.VI.col.  io?>7.  '^  Sannt.  I.  111,  part 

—  Taliul.  Eccl.  Aulissiod. 


C.  IJI  . 


1-2.  c.    V,   VI,    \u . 


888  LES   F:\MIL[,ES  DOUTUE-MER. 

De  .--on  temps,  les  Templiers  aquii-enl  en  l'an  i  260  de  Julian,  sei- 
gneur de  Sagette,  celle  place  et  le  chasteau  de  Belfort.  Deux  ans  après, 
ils  aquirent  celle  d'Arsuf,  de  Balian,  qui  en  estoit  seigneur.  Mais  Ben- 
docbar  la  [)rit  en  I  an  laG/j,  et  le  cliasteau  de  Belfort  en  1268.  Le 
pape  Alexandre  IV  accorda  pareillement  de  son  temps,  à  Tordre  des 
Templiers,  plusieurs  ])riviléges  par  ses  bulles  du  G  de  juillet  et  du  6  de 
septend)re  126/1.  Le  Catalogue  ne  lait  pas  mention  de  luy. 

Aiin:r,\.  précepteur  de  France,  fut  éleu  maistre  du  Temple  en  lan 

12(i6'. 

|()doric  Rnvnaldi  dit  seulement  ([u'cn  celle  année  saint  Louis  et  le  pape 
senlreniirenl  auprès  des  Templiers  pour  faire  nommer  Aimeri  précepteur  de 
France.  | 

Une  clironique  abbrégée  des  grands  maistres  de  l'ordre  de  saint  Jean 
de  Hiérusalem  escrit  que  Guillaume  de  Chasteauneuf,  qui  estoit  de  la 
langue  d'Auvergne  et  possédoit  cette  dignité  en  Tan  1260,  estoit  frère 
du  grand  maistre  des  Templiers,  d'où  l'on  pourroitse  persuader,  par  la 
raison  du  tenq^s  au  quel  l'un  et  l'autre  vivoient,  que  ce  fut  cet  Aimery. 
Le  pape  Clément  IV  accorda  de  son  temps  plusieurs  privilèges  à  son 
ordre. 

I  Aimery  n'est  point  dans  le  Catalogue  de  Boissicu.  Les  Dates  ne  l'ont  poini 
admis  parmi  les  grands  maîtres,  et  nous  ne  voyons  pas  ([uelle  [)lace  on  pourrait 
assigner  à  son  magistère.] 

Thomas  BKiiAUT  ou  Beuaud  [Gérard]  a\oit  la  mesme  dignité  sous  Guil- 
laume 11-,  patriarcbe  de  Hiérusalem,  qui  tint  le  siège  depuis  l'an  i265 
jusques  en  l'an  1272. 

I  Nous  avons  vu  qu'il  succéda  immédiatement  à  Renaud  de  Vichier  en  1  266^. 
Le  3()  septembre  laGA,  il  ratifia  une  transaction  entre  l'ordre  du  Temple  et 
l'arche\é((ae  de  Nicosie \  De  concert  avec   le  grand  maître   de  l'Hôpital   et 

'   llnynaiil.  hoc  anuo  ,  n°  3  1 .  Continuât,  detliiill.  de  Tyi'-  1.  XXXIV, 

"   Carliil.  (le  Cliiiii/p.  de  In  hiblluth.  du  roi/,         c.  m,  p.  4/i3. 
fol.  78.  *  De  Mas-Latrie,  t.  III.  p.  OSy. 


L'ORDRE  DU  TEMPLE.  ■        889 

d'autres  personnages  notables,  il  adressa  une  Icltre  à  Tliibaud  V,  comte  i\c 
Champagne,  pour  lui  recommander  Hugues  do  Brienne'.  La  lettre  est  sans 
date;  Du  Cangc  la  croit  approximativement  de  layS;  Paoli  l'a  rcproduili' 
parmi  des  actes  de  1266.  Thomas  Gérard  souscrivit  un  acte  de  révocation  d'un 
accord  entre  l'Hôpital  et  l'église  de  Nazareth,  du  1  1  mars  1370-,  et  fut  pré- 
sent à  un  acte  de  Hugues  de  Revel,  grand  niaitre  de  l'Hôpital,  du  q  juin  1  -iy  1  ■'. 
H  mourut  le  gS  mars  1378*  et  eut  pour  successeur  Guillaume  de  Beaujeu. 
Il  faut  donc  encore  retrancher  de  la  liste  des  grands  maîtres  du  Temple  les 
trois  personnages  suivants  :  Robert,  GuifTroy  de  Salvaing  et  Pierre  de  Belgiou, 
dont  [)u  Cangc  lui-mênae  paraît  faire  assez  bon  marché.] 

C'est  à  ce  <]rand  maistre  que  1  on  inijuiloit/',  lors  de  la  condamna- 
tion des  Templiers  sons  Philippe  le  Bel,  d'avoir  introduit  la  couliune 
parmi  eux  de  faire  renier  Jésus-Christ  à  ceux  qui  vouloient  entrer  en 
cet  ordre,  sous  prétexte  qu'ayant  esté  fait  prisonnier  par  les  Sarrazins, 
il  n'avoit  obtenu  sa  liberté  qu'à  cette  condition.  D'autres  iattribueni  à 
un  autre  grand  maistre  qu'ils  nomment  Roncelin.  [Thomas  Berard  et 
Guillaunie  de  Beaujeu  sont  souvent  nommés  dans  le  procès  des  Tem- 
pliers*^.] Dans  un  titre  que  j'ay  rapporté  en  mes  observations  sur  l'His- 
toire du  sire  de  Joinville\  il  est  qualifié  sa(fe  frère  Thomas  Berard, 
maistre  de  Ja  poure  chevalerie  du  Temple.  [Ce  titre  est  la  lettre  à  Tliibaud  V, 
comte  de  Champagne,  dont  nous  venons  de  parler.] 

Robert,  grand  maistre  du  Temple  ^  se  trouva  au  concile  de  Lyon 
avec  celui  des  Hospitaliers,  l'an  1  276.  [Le  nom  a  été  sans  doute  altéré, 
car  l'histoire  nous  apprend'  que  c'est  Guillaume  de  Beaujeu  qui  assista 
à  ce  concile.] 

'  Du  Gange,  Observations  sur  Joinn'lle,  —  Miclielet.   Procès  des  Templiers,    l.   Il, 

p.   (JH,  C/i.  —  Paoli,  Cod.  tliphtiiat.   t.  I,  p.  ioo. 
n° /iG,  p.  3-2G.  '   Mithelet,  passim. 

^  Cod.  diplomat.  n°  i5i.  p.  igi.  53.5.  '   Observ.  sur  l'hist.  de  saint  Lotiys ,  p.  6/1. 

'  Cod.  diplomni.  n°  i.Sa,  p.  19/1.  '  Actn  coiicilii  Liigduiirus.  lit,  ('dit.  Lai)li. 

"  Continuai,  de  Guill.  de  Tyr,  1.  XXXtV,  t.  XI,  pari.  1,  col.  gSli. 
ch.  XVII.  p.  4(53.  '  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr.  1.  XXXIV, 

^  Dupuy.  enVIlisl.  des  Templiers,  p.  20.  c.  xxi.xxvi.  p.  668,  47-2. 


890  LES  FAMILLES  DOUTI!E-MER. 

Il  y  oui  (|iiel(|iie  division  entre  les  Templiers  el  les  Hospitaliers, 
l'an  1276',  et  mesnie  on  on  vint  aux  mains.  L'année  suivante,  ils 
cui-cul  un  autre  ilomeslé  avec  le  [)iince  d'Antioche,  et  les  uns  ot  les 
autres  ayant  levé  des  trouppes  pour  assiéger  les  places,  le  maistre  du 
Temple  vint  à  décéder. 

GciFFROY  DE  Salvaing  cst  (jualifié  grand  maistre  du  Temple,  au  cata- 
logue cité,  sous  l'an  i285.  Il  osloit  de  Daupliiné,  où  sa  i'amille  est  assez 
connue  par  les  ancestres  de  M.  de  Salvaing  do  Boissieu,  premier  pré- 
sident en  la  chambre  des  comptes  de  Dauphiné. 

PiERUE  DE  Belgiou,  en  latin  de  Bello  visu,  luy  succéda  et  tenoit  cette 
dignité  en  l'an  1288.  Cela  ne  s'accorde  pas  avec  ce  qui  est  remarqué 
cy-après. 

Gliu.lai:me  de  Beaujeu  [de  Bello  joco)-,  comme  il  est  nommé  en  l'iu- 
l'ormatiou  contre  les  Templiers  et  ailleurs,  estoit  grand  maistre  du 
Temple  en  l'an  1286^. 

I  11  avait  été  précepteur  de  la  maison  du  Temple  à  Tripoli,  comme  on  le  voit 
par  un  acte  de  Hugues  de  Rcvel,  grand  maître  de  l'Hôpital,  du  2  juin  1271*. 
Elu  grand  maître  de  l'ordre  le  i3  mai  1  278^,  il  assista  comme  tel  au  concile 
deLvon,  127/1'',  P"'''  revint  à  Acre  le  29  septembre  de  l'année  suivante.  Il 
tant  alors  (|u'il  soit  le  même  que  celui  qui  est  appelé  ailleurs  Robert  et  Pierre 
de  Belgiou,  quoique  ces  noms  se  ressemblent  encore  moins  que  les  différentes 
lormes  de  son  surnom  de  Beaujeu.] 

Je  ne  scay  si  c'est  luy  qui,  en  l'an  1280'',  moyenna  un  accomiuo- 
domont  entre  le  prince  d'Antioclie  et  les  Templiers. 


'  Sniml.  I.  m,  pari,  xii,  c.  xiv,  xvi,  xvii.  '  Cod.diplomat.if  iôs,!).  igS,  535, 5Ht). 

-  Dictmnina    mnmiscr.    mngisiri   Bmirdi  ^  Continuai  de  Guill.  de  Tyr.  I.  XXXIV, 

)k  Neapoli,  epist.  lii,  i/i-j.  f.  wii,  p.  ^63. 

"   Trésor  des  Chartes,  \ayeiie,  Croisade  (le  "  Continuât,  de  Guill.  de  Tyr,  I.  XXXIV. 

Pliil.  de  Valois,  tit.  ay.  —  Hisi.  des  Tcin-  c.  x\i,  xxvi,p.  i68,  iya. 

pliers,  p.  129.  '  Sanut.  1.  111,  part.  xii.  c.  xvn. 


L'ORDRE  DU  TEMPLF.  891 

[C'est  lui  évidemment,  |niisqu'il  était  giiitid  maître  depuis  1273.  Il  est 
nommé  dans  la  relation  dressée  devant  notaire,  le  icS  février  128a,  contre 
Gui  de  GiLlet\  que  l'on  accusait  d'avoir  voulu,  à  l'instigation  du  Temple, 
enlever  Tripoli  au  prince  d'Antioclie.  Il  était  présent  à  un  acte  du  roi  Henri  H-*, 
du  27  janvier  1  286.] 

Ce'  qui  est  constant  est  qu'il  l'ut  (né  au  siège  que  Melec-Messor. 
sultan^  mit  devant  Acre  l'an  i-iQi;  combattant  vaillamment  pour  la 
foy,  comme  les  infidèles  entroient  dans  la  place,  ne  s'estant  sauvez  de 
toute  la  milice  du  Temple  que  dix  chevaliers'',  qui  éleurent  à  l'instant 
un  des  leurs  pour  grand  maistre.  L'information  dont  je  viens  de  parler^ 
dit  que  ce  grand  maistre,  durant  les  trêves  (jui  furent  procurées  entre 
les  chrestiens  et  les  Sarrazins  par  l'entremise  du  roy  d'Angleterre, 
servit  dans  les  armées  du  sultan;  ce  qu'd  fit,  à  ce  qu'il  disoit,  pour 
s'aquérir  l'amitié  de  ce  prince  infidèle,  du  quel  il  dépendoit  pour  la 
conservation  des  places  qu'il  tenoit  dans  la  terre  sainte. 

Le  moine  [Tiiéobald]  GviDn,  appelle  dans  Tliistoire  manuscrite  de 
la  prise  d'Acre**  vionachus  Gaudini,  fut  éleu  grand  maistre  du  Tenqjle 
par  ceux  qui  se  sauvèrent  des  mains  des  Sarrazins  à  la  prise  de  cette 
place,  et  se  retira  avec  eux  en  l'isle  de  Cypre. 

.Iaolks  de  Nolay,  mal  nommé  de  Molay  en  divers  endroits  de  l'his- 
toire des  Templiers'',  Bourguignon  de  nation^  du  diocèse  de  Besançon, 
[était  déjà]  grand  maistre  du  Temple  [en   i-2C)5\  connue  on  le  voit 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  (363.  '  Malgré  lautorité  de  Du  Gange,  le  iioii] 

'  De  Mas-Latrie,  t.  III,  p.  C71.  de  Molay  n  prévalu  dans  l'histoire,  et  ce 

Sanut.  1.  III.  part.  li.  c.  xxi.  —  Rai-  dernier  grand  maître  n'est  pas  noninié  au- 

naldi.  ann.  lagi,  7.  Ironient  dans  les  actes  du  procès  des  Tem- 

"  Hial.  excidii  Acconis  manuscr.  in  bihl.  pliers.  (Michelet,  t.  I,  p.  Sa,  h-i  .  87;  t.  Il, 

S.  \  iclor.  —  Apud  Marten.  Amjjliss.  coll,  p.  3o5,  etc.) 
t.  V,  roi.  781,  780.  »  Raynnld.  1398,  a  1 .  —  Hist.  des  Tem- 

\)ii\my,  De  la  comhonimt.  des  Templiers,  pliers,  p.  m-?.,  ia8,  120,  160. 
P-  >-^!)'  '3o.  »  De  Mas-Latrie.  Hist.  de  Chypre,  I.  H, 

°  llisl.  munuscr.  e.rridii  Acconis.  —  Apud  p.  q-3. 
Marten.  AmpUss.  coll.  col.  78a. 


8<)2  LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 

par  des  lettres  de  Charles  il,  roi  de  Sicile,  du  112  janvier  de  cette 
année].  Voyant  que  la  plupart  des  places  de  la  terre  sainte  avoient 
esté  enlevées  aux  cliresticns  par  les  infidèles,  [il]  se  retira  en  Cypre' 
quelque  temps  après,  sçavoir  en  Tan  1000.  Aymery  de  Lusignan, 
seigneur  de  Tyr,  ayant  l'oruié  une  entreprise  contre  Tortose,  il  l'y 
accompagna.  La  place  ayant  esté  prise  et  depuis  abandonnée  par  le 
prince,  il  s"y  fortifia  et  y  bastit  des  maisons;  et,  avec  les  cbevaliers  de 
son  ordre  qui  s'y  estoient  réfugiez  avec  luy,  il  fit  quelque  temps  la 
guerre  aux  Turcs.  Mais  le  sultan  de  Babylone  y  ayant  envoyé  des 
trouppes  et  une  armée  navale  pour  les  en  cbasscr,  les  infidèles  pri- 
rent la  place,  et  les  chevaliers,  au  nombre  de  six  vingts,  furent  laits 
prisonniers,  contre  la  foy  de  la  capitulation,  et  emmenez  à  Babylone. 
De  son  temps,  l'ordre  de  la  milice  du  Temple  fut  éteint  et  aboli'-;  la 
plupart  des  chevaliers  condamnez  au  feu  pour  divers  crimes  et  liérésies 
dont  on  les  accusoit,  et  luy  mesme  souffrit  ce  supplice  à  Paris  en  fisle 
devant  les  Augustins,  fan  i3i3.  Je  ne  sçay  d'où  Brustem^  luy  donne 
le  nom  de  frère  Graclii. 

[Sous  le  tilre  de  Précepteurs  des  maisons  dc  Temple  en  France.  Du  Cange 
avait  dressé,  à  la  suite  de  son  article  sur  les  grands  maîtres  du  Temple,  unt' 
liste  si  incomplète  et  si  incertaine  <[iu'  nous  n'avons  [)as  jugé  utile  de  la  repro- 
duire ici,  même  comme  premier  cadre  d'un  travail  (|ui  aurait  exigé  de  très- 
longues  recherches.  ] 

'  Sanut.  1.  m.  part.  i.3,  c.  x.  '  Brustemiiis.  apml  Ghappeauvillc .  ///.■.■/. 

-  /Egidius  de  Roya,  aiin.  1807.  Leod.  1.  Il,  p.  0/17. 


[LES  GRANDS  MAÎTRES  DE  L'HÔPITAL. 


[  Tant  d'ouvrages  spéciaux  ont  été  écrits  sur  l'ordre  des  Hospitaliers  de 
Saint-Jean,  qu'il  nous  a  semblé  qu'une  simple  nomenclature  des  grands  maî- 
tres de  cet  ordre  célèbre,  jusqu'à  l'année  129^1,  sullirail  pour  indiquer  leur 
place  dans  ce  travail,  entre  l'ordre  du  Temple  et  celui  des  Teutoniques.  Du 
Gange  n'a  pas  jugé  à  propos  de  s'y  arrêter.  Mais  cette  omission ,  toute  volon- 
taire de  sa  part,  pourrait  néanmoins  être  considérée  comme  une  lacune. 

GÉRAiiD,  originaire  de  Marligucs,  en  Provence,  et  fondateur  de  l'Ordre,  le 
gouverna  de  1110  à  1118. 

Raymond  dd  Pdy,  né  en  Dnupbiné,  lut  élu  grand  maître  à  la  mort  de  Gé- 
rard, en  1118,  et  occupa  cette  charge  jus<|u'cn  1  i5<). 

Ogier  de  Balbon  ,   1  1 5()  à  1 1  ()  1 . 

Arnacld  de  Comps,  tint  le  magistère  de  1  1  (J  i  à  1  1  (j'y. 

Gilbert  d'Assaly,  élu  grand  maître  en  ■lii'i'j.  se  démit  de  cette  dignité  en 
1  iCnj. 

Gastus,  de  ii(î()  à  1178. 

JocBERT,  de  1  i"3  à  1  179- 

PiOGER  DE  MoLixs,  graïul  maître  en  117;),  tint  celte  charge  jusqu'à  l'an 
I  1 87  .  où ,  à  la  suite  du  désastre  de  Ilattin ,  il  mourut  en  délendant  Acre  contre 
les  infidèles. 

Garnier  de  Naples,  son  successeur  et  aussi  blessé  grièvement  durant  le  siéjjc. 
ne  survécut  que  deux  mois  environ  à  Roger  de  Molins. 

Ermengard  de  Daps,  fut  le  dernier  grand  maître  de  l'ordre  élu  dans  Jéru- 
salem. La  prise  de  cette  ville  par  Salah-ed-Din  le  contraignit  à  transporter  le 
magistère  de  l'ordre  à  Margat,  qui  était  une  des  principales  forteresses  des 
hospitaliers  en  Syrie. 

Geofroy  de  Domon  fut  revêtu  de  cette  dignité  de  1  19^)  à  1  lyA. 


89'i  IJ'S  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Alimionsk  iie  PoicruGM,  n  occin);!  I;i  chiirjjo  de  {;raii(l  maître  (|ue  durant  une 
aiinrc  cuvnon. 

Geofrov  Leiivi.  (le  I  i()5  à   laoG. 

(jiMBiN  DE  MdM'AiGL,  Français  do  la  langue  d'Auverjfne,  fut  grand  maître  de 
lOrdre  de  i  iJoG  à  i?>3o. 

BEr.TRAND  Texi,  (|iiatorzièmi'  grand  maître  de  l'ordre  en  Syrie,  fui  numnié 
ri]    1  i.io  cl  MMMit  dix  ans  en  sa  dignili''  magistrale:  il  mourut  en  i.^'io. 

GcÉRiN.  ijui  lui  sui-ci'da.  fut  fait  [)risonnier  à  la  l)ataille  perdue  contre  les 
kharismiens,  en  i  -.'.hh,  et  n'occupa  la  charge  de  grand  maître  que  quatre  ans. 

Bertraivd  de  (JoMPs,  issu  de  la  même  famille  dauphinoise  qui  avait  donné  à 
lurdre  son  quatrième  grand  maître,  en  tint  la  dignili-  de  i  9/1/1  à  12/^8,  année 
de  sa  niiul. 

l^iERRE  w.  ViLLEBRiLiE.  vécul  troLs  aus  avec  cette  charge,  de  i-i/iS  à  igôi. 

(iin.i.M  ME  DE  (]nÂTE\i)NE[F.  Son  magistère  est  compris  entre  les  années  j  2.-)  1 
et  1  ado. 

HtifuiEs  DE  Uevel  ('lait  grand  maître  de  l'Hôjjilal  entre  1260  et  1278,  et 
ce  fut  de  son  temps  tpi'eut  lien  la  prise  de  la  ville  d'Antioche,  par  le  soulthan 
Bvbars.   et  qu'en  1270  les  Hospitaliers  perdirent   h'ur  forteresse  du  Krak. 

\u;oi-AS  DE  LoKfiUE  lui  succéda  et  ne  fut  pas  plus  heureux  que  son  prédé- 
cesseur, car  de  son  lenips  l'ordre  perdit  l'important  château  de  Margat  :  il 
mourut  en   1  a^iS. 

.Iea.x  de  \  ili.ers  l'ut  le  dernier  grand  maître  qui  résida  en  Syrie:  il  mourut 
en  i2()'i  à  Limissol .  en  l'îli'  di'Chvpi'e.  où  il  s'était  retiré  avec  les  chevaliers 
de  son  oidre.  après  la  prise  fl" Acre  par  les  infidèles.] 


[L'ORDRE  TEUTONIQUE.] 


[L'ordre  Teulonirjue,  ou  maison  de  Sainte-Marie  des  Allemands,  ne  fui  i'ri|;é 
en  ordre  militaire  qu'en  1198;  mais,  dès  le  commencement  du  \u'  siècle 
(avant  1 1  43),  grâce  à  la  munificence  d'un  pèlerin  allemand  et  de  sa  leinme'. 
s'étaient  élevés  à  Jérusalem  un  liûpital  et  une  église  placés  sous  l'invocation 
de  la  sainte  Vierge  et  exclusivement  consacrés  aux  malades  de  langue  gernia- 
niijue.  Une  congrégation  hos])italière  allemande  s'était  formée  pour  tes 
desservir  et  avait  adopté  la  règle  de  saint  Augustin.  Deux  bulles,  l'une  de 
Célestin  II(ii/i3),  l'autre  d'Adrien  IV  (1  i5A-i  1  5cj),  étaient  venues  recon- 
naître l'existence  de  cette  société  naissante,  et  en  confirmer  les  possessions,  qui 
consistaient  déjà  en  120  manses. 

Enrichie  par  deux  donations  d'Amaury  I"-  (  1  1  (Jo  et  1  1  CG)  cl  par  les  lar- 
gesses de  la  comtesse  Sophie  de  Hollande,  veuve  de  Thierry  Vil,  (|ui  voulut 
être  enterrée  (1167)  dans  l'église  de  l'Hôpital ,  la  congrégation  allemande  était 
très-prospère  à  la  fin  du  xn'  siècle.  Jacques  de  Vitry'  assure  même  (ju'à 
l'imitation  des  Templiers  et  des  Hospitaliers,  elle  s'était  déjà  transformée  en 
institution  militaire,  avec  une  règle  calquée  sur  celle  du  premier  de  ces  deux 
ordres.  Mais  cette  assertion  ne  repose  sur  aucun  fondement. 

Tout  ce  que  nous  savons,  c'est  qu'en  ii8()  le  chef  des  Hospitaliers  alle- 
mands de  Sainte-Marie  se  nommait  Skveri\*,  et  qu'il  avança  1  1  1  marcs  d'ar- 
gent au  roi  Guy  de  Lusignan. 

'   Jacobus    Vitriacensis,  ffis^  Ow«/rtfe^  *   Copiariiim  Ord.  Teutonki,  n"  liiji-.i. 

t.  I,  c.  i.wi.  —  Bonjjars,  t.  I,  p.  io85. —  —  Cliron.  Holl.  (ap.   Mathœiiiii,   Vet.   Moi 

Sanulas.  1.  III,  VII,  c.  m,  p.  178.  —  Albe-  Analecta,  1.  V,  p.  532. 
ricus,  Chron.  p.  aai;  Cliron.  S.  Bertini.—  '  Jacobus  Vitriacensis,  llist.  Orientalis , 

Martène,  Thés,  anecd.  1.  XI, p.  6a6,  citées  I.  II. 

clans  une  bulle  postérieure  de  Grégoire  IX.  '  Copiarium  Ord.  Teutonici,  p.  ig. 

—  Sebast.  Paoli,  t.  I,  p.  279. 


89G  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

De  1  iS()  à  1  1  r)0  il  n'est  plus  question  do  la  maison  allemande  de  Jérusa- 
lem, dont  Ions  lo  mcmlires  disparurent  probablement  lors  de  la  prise  de  la 
ville  |iar  Salailiii  en  i  i  S^. 

Kn  I  I  ()o.  les  liourj;eoisde  Brème  et  de  Lubeck  (|ui,  sous  les  ordres  immé- 
diats d'un  noniUK' Su:biiami  ,  laisaienl  partie  de  l'armée  d'Adoljihe  III ,  comte  de 
Holstein-Schowemburg.  arrivèrent  devant  Acre,  qu'assiégeait  Guy  deLusignan. 
et  bâtirent  au  sud-est  de  la  ville,  près  de  l'église  de  Saint-Nicolas,  un  hôpital 
pour  les  malades  delà  langue  germanique.  Cette  fondation,  qui  commença  par 
une  maison  construite  avec  le  bois  et  les  voiles  des  navires  dépecés  par  la  tem- 
pête, de\inf  Irès-rapidement  llorissante.  Frédéric,  duc  de  Souabe,  l'avait 
prise,  avant  sa  mort  (janvier  1191),  sous  sa  protection;  et  la  congrégation 
naissante  qui  la  desservait,  enrichie  dès  le  mois  de  septembre  1  i  90  par  une 
donation  de  Guy  de  Lusignan,  était  reconnue  olliciellement  par  (dément  III 
((!  lévrier  1  1 1)  i)- 

Bien  (ju'elle  n'eût  [)as  encore  de  règle  fixe,  elle  forma  bientôt  un  corps 
inq)ortant  don!  le  siège,  après  la  prise  d'Acre,  en  1  1  91.  fut  un  hôpital  et  une 
église,  bâtis  sur  un  terrain  qu'avait  donné  le  roi  Guy,  le  long  des  murs  et  à 
l'extrémité  sud-est  de  la  ville,  ainsi  qu'on  peut  le  conclure  des  chartes  con- 
temporaines et  aussi  du  plan  de  Sanudo'.] 

'    Toi>pn,  ,1.  D.  0.  Aii/àiigc,  p.  ^79-28-2.  —  Dudik.Z).  0.  Mwizensummlung ,  p.  69-01. 


L'ORDRE  TEUTON IQUE.  .  '        897 


[PRÉCEPTEURS. 


[Gerhard  ou  Conrad,  qui  paraît  être  le  même  qu'un  certain  Gerhard,  cha- 
pelain du  (hic  de  Souabe,  resté  en  terre  sainte  après  la  moii  de  ce  prince', 
apparaît  comme  premier  précepteur  ou  prieur  de  l'hôpital  des  allemands  à 
Acre-. 

Après  lui  le  même  titre  est  porté'  dans  des  actes  de  i  lyQ,  i  '9^-  i  i<)(i^. 
en  vertu  desquels  l'ordre  acquiert  des  biens  à  Joppé,  à  Césarée,  à  Acre,  à 
Tyr,  etc.  par  un  certain 

Heniii,  qui  s'intitule  aussi  magister  ou  jmor  Hospitalis  Ahmmmorum.  Tout 
porte  à  croire  que  cet  Henri  n'est  autre  qu'Henri  Walpot  de  Bassenheim,  ori- 
ginaire de  Mayence,  qui  l'ut,  cpu-lque  tenqjs  après,  le  premier  chef  de  l'ordre 
Teutonique. 

En  eiïel,  l'armée  (pil  sous  les  ordres  de  Conrad  d'Hildesheim,  chancelier  de 
l'empire,  et  de  Conrad  de  Wittels[)ach,  archevêque  de  Mayence,  arriva  en  terre 
sainte  en  i  196,  pour  repartir  au  mois  de  niarsii<)8,  contenait  un  nombre 
considérable  de  hauts  liarons  et  de  seigneurs  allemands.  Ceux-ci,  frappés  de 
l'extension  qu'avait  prise  la  congrégation  hospitalière  d'Acre,  nonnnée,  en  sou- 
venir de  l'ancien  hôpital  hiérosolymitain,  clomus  Sanctœ  Marue  Teutomcorum 
iti  Hicrusdiem ,  pensèrent  à  l'ériger  en  ordre  militaire,  à  l'imitation  du  Tenqile 
et  de  rHô[)ital. 

C'est  ce  qui  eut  lieu  en  mars  1  198*,  dans  un  parleiuent  tenu  à  Acre,  et  où 
les  barons  allemands  siégèrent  à  côté  des  seigneurs  et  des  évê([ues  de  terre 
sainte,  sous  la  présidence  de  Monaco,  patriarche  de  Jérusalem. 

L'ordre  nouveau  reçut  des  statuts  empruntés,  pour  tous  les  règlements  mili- 
taires, à  celui  du  Temple;  pour  toutes  les  prescriptions  ecclésiastif[ues,  à  celui 

'    Citron.     Slavica    (  apiitl     Ijindenbrog-,  "   Cop.Ord.  Tfiiloiiici;,  n"'  kij ,  5o,  67. — 

j).  2o5).  SS.  RR.  Pnm.  I.  c. 

"-  SS.  RR.  Pruss.  t.  I,  p.  2  2-j ,  note  3.  "  S5.  RR.  Pniss.  t.  I.  p.  aao. 

ii3 


898  -  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

(le  l'Hôpital:  cl  on  lui  dimna  jioiir  iiisigiii's  un  inanlcan  hlaiic  biodç  d'uiK' 
croix  iioirc. 

Ilnn  amhassarle',  com])oséc  fie  Wolfer,  ('vr(jni'  de  Passa ii,  do  Harlwik,  arclip- 
v(k[no  de  Brèino  cl  d'aulres  personnages  im])orlants,  fut  envoyée  en  Occident, 
pour  soumettre  les  statuts  à  l'approbation  du  ])a|)e.  et  solliciter  pour  le  nouvel 
ordre  la  protection  de  l'empereur. 

Innocent  III,  nouvellmiciil  l'du.  acc(U(lail,  le  i  ()  lévrier  i  i')f)^,  les  privi- 
lèges demandés,  cl  la  uK'nie  ann('(*.  i  ()  noveniltre.  le  patriarche  Monaco,  dans 
une  assemblée  solennelle  des  inend)res  du  nouvel  ordre,  recevait  le  serment 
du  premier  haut  maître.  Henri  \\Ai,roT,  et  de  rjuaranle  clievali(>rs.] 

'    Hochincisicv  clironiti ,  c.   \lii   (aj).   Riiinl,   Aiip.  ml  lliii/iiKiniin   MoikicIuiiii  .   [i.  81).   — 
'   Hennés.  Cod.  rliploii/n/.  O.  7'.  11"  à. 


LORDP.E  TEUTONIQUE.  '         89!) 


CONSTITUTION  I:T  POSSESSIONS  DE  L'ORDRE.] 


[L'ordre,  ainsi  constilui^ ,  se  composait  de  trois  classes  :  celle  des  chevaliers, 
celle  des  prêtres  et  celle  des  frères  servants;  plus  lard  un  tiers  ordre,  non 
astreint  aux  grands  vœux,  vint  se  joindre  à  ces  trois  divisions  principales. 

En  tête  de  l'ordre  se  place  le  haut  maître,  et  immédiatement  ajirès  lui  les 
cinq  grands  dignitaires  {^grosso-ebietiger')  de  l'ordre  : 

Le  grand  commandeur  (^grosskomllmr)  ou  lieutenant  [statthalterj  du  magis- 
tère : 

Le  grand  hospitalier  i^obersl-sjthtler),  chargé  de  la  surintendance  des  hôpitaux; 

Le  grand  trésorier  [ordciis-trcssler),  châtelain  de  Montfort,  pri'pos('  à  la 
garde  du  trésor; 

Le  granil  maréchal  [olierst-marsdtall),  chel  des  opérations  militaires; 

Le  grand  trappier  [oberst-trapicr) ,  chargé'  des  approvisionnements  et  des 
érpiipements. 

Jusqu'à  la  chute  d'Acre,  les  trois  premiers  de  ces  dignitaires  résidèrent  tou- 
jours en  terre  sainte;  les  deux  antres  accompagnaient  le  haut  maître. 

L'ordre,  s'étant,  vers  le  milimi  du  \nf  siècle,  étendu  dans  l'Europe  presque 
(oiit  entière,  fut  divis('  en  un  jjrand  nomhre  de  provinces;  à  la  tête  de  cha- 
cune lut  placé  un  gouvernement  copié  sur  celui  de  l'ordre  et  ayant  comme  lui 
ses  dignitaires.  Les  trois  ])remières  provinces  furent  : 

L'Allemagne  ; 

La  Prusse; 

La  Livonie. 

Le  maître  d'Allemagne  avait  le  titre  de  Teutschmeister  :  le  maître  de  Prusse, 
de  Landlmeisler,  et  le  maître  de  Livonie  de  Herrmcister. 

(Jes  trois  provinces  furent  suhdivisées  en  hailliveries  nombreuses;  la  Suède, 
la  Hollande,  la  Lorraine,  le  Danemark,  l'Angleterre,  la  France,  la  Transylva- 
nie n'eurent  que  des  commanderies  relevant  directement  du  grand  maître  :  mais  : 
L'Apnlie  (Pouille  et  Sicile). 

ii3. 


!»00  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

I/Espagne  (Espagne  et  Portugal), 

L'Aulricli((  (Aulriclie  etSlyrie), 

La  Lombardie  (Italie  du  Nord), 
l'ornièreiit  ([uatre   provinces  gouvernées  par  des  précepteurs  ou  grands  com- 
mandeurs. 

En  Orient,  les  possessions  de  terre  sainte  et  de  la  principauté  d'Antioëhe 
restèrent,  sans  division  en  commanderies,  sous  le  gouvernement  direct  du 
grand  commandeur  de  l'ordre. 

Les  autres  possessions  furent  divisées  en  deux  provinces  : 

Arménie  (Arménie  et  Chypre); 

Acliaïe  et  Remanie. 

Dans  la  première,  nous  ne  connaissons  que  les  commanderies  d'Amuda', 
d'Harona-  en  Arménie,  et  de  Saint-Georges^  en  Chypre; 

Dans  la  seconde,  la  commanderie  d'Andraville,  près  de  Patras,  doiuiée  à 
l'ordre  en  1201  par  Guillaume  de  Champlitte ',  prince  d'Achaïe;  puis  celle 
deClarence,  (]ui  fut  le  chef-lieu  de  la  province  de  1239^  à  1610''.] 

'   Cop.  0.  T.  p,  35.  '  En  ia3(j,  i"or(lie  dut  abandonner  le 

'   Cop.  0.  T.  p.  36.  couvent  d'Andraville  aux  Hospitaliers  (Gre- 

'   Cop.  0.  T.  p.  8/1;  Hennés,  1,  n"  -jô  Cf.  jjor.  IX,  Ejnslolo'  ;  dans  Czovius,  Annules, 

Toppen,  D.  Onkns  Anfâuge,  p.  28a.  ad  ann.  1239,  n°  xi). 

'  Livre  de  la  coiiqueste  de  h  princée  de  ''   Voir  Baczko.   Geseh.  Prenss.  III.    '10, 

Morèe,  p.  46.  '.>.77. 


L'ORDRE  TEUTONIQUE.  '         901 


[HAUTS  MAÎTRES.] 


[Hem(i  ^^ALPOT  fut,  comme  nous  vonoiis  de  le  voir,  lo  premier  liauf  mailre 
{magister generalis,  Hochmcisler)  du  nouvel  ordre. 

11  mourut  le  2/1  octobre  1200';  son  magistère  fut  donc  à  peine  de  deux  ans; 
néanmoins  la  plupart  des  chronirpieiirs  le  font  durer  huit  ou  div  ans,  parce 
qu'ils  y  comprennent  le  temps  pendant  lequel  Henri  exer^'a  les  fonctions  de 
simple  maîlrc  hospitalier  de  Anire-Dame  des  Teutoniques. 

Henri  Walpot  fut  enterré  à  Acre  -. 

Otiion  de  Kerpin,  second  haut  maître,  fut  élu  en  1200,  bien  iju'octogé- 
naire,  comme  successeur  d'Henri  Walpot. 

On  sait  peu  de  chose  de  lui,  si  ce  n'est  quil  élail  originaire  de  Ijrème^  l't 
que,  sous  son  adniinislration,  l'ordre  acquit,  par  un  arrangement,  la  maison 
et  les  biens  de  Tliierry,  seigneur  de  Saicpla,  à  Tyr". 

Olhon  de  kerpin  mourut  le  7  février  1206^  et  fut  enterré  à  Acre. 

Hermana  Bart'\  d'une  nobl<>  famille  Holsteinoise.  commandait  dans  Lu- 
beck  pour  le  roi  de  Danemark,  lorsqu'il  partit  pour  hi  terre  sainte,  probable- 
ment en  conq)agnie  des  (Croisés  de  1  iqo. 

Elu  haut  maître  en  1200.  il  parait  avciir  pris  une  assez  grandi'  pari  aux 
affaires  d'Orient. 

Dans  la  querelle  de  Léon,  roi  d'Ai-ménie.  et  du  comte  de  Tripoli,  il  sut  non- 
seulement  maintenir  l'ordre  en  paix  avec  chacun  do  ces  princes,  mais  encore 
oblenir  à  la  fois,  du  second  le  château  de  Tripoli  (A  septembre  1  20()),  e|  du 
premier  [)lusieurs  casaux  en  Arménie  (27  juin  i20()"). 

'   Necivl.  Mo.i.Tirij.  :i|).  liacheni,  C'/ooH.  _       '  Necrol.   Mos.   Triij.   ;i[j.    de  Wal.   Ile- 

d.  HocJimcistci-,  p.  Mil.  rherch.siirl'i).  T.  l.  Il,  p.  0^17. 

■^   ^''ccl■ol.  Mos.  Traj.  ap.  Bacheni,  Cliroi/.  '   Baclieiii.  Clinii.  d.  Iloclnncislei;  p.   16. 

d.  Hochmcistcf,  p.  mii.  '   Qop.  Ord.  Teiit.  n"  80.—  hin.  III ,  Epist. 

'  Dusburg-,  Cliron.  Pnissiœ ,  I.  I.  p.  i.  I.  XII.  episl.  tih. 

''   Cop.  Ord.  Teut.  n"  .'17. 


902  LES  FAMILLES  DOUTP.E-MER. 

L'iiiiiK'c  d'après,  si  l'on  en  croit  la  confiimation  i'rançaisc  de  Gudlauine  de 
T\r'  cl  Mariiio  Sanudo -,  il  opina  pour  le  prolonijernent  des  trêves  avec  les 
Sarrasins.  Son  avis  n'avant  point  prévalu,  il  n'en  condjatlit  pas  moins  vaillani- 
niful  les  infidèles.  On  pense ^  ipi'il  mourut  à  la  bataille  livrée  au  Soullhan 
djconium.  le  a  juin  i  -3  i  o.  il  lut  enterré  à  Acre'. 

Sons  son  magistère  l'ordre  entra  en  possession  d'une  partie  de  la  succession 
de  Joscelin  de  Courtenay,  par  une  donation  de  la  fille  de  ce  dernier,  Béatrix, 
comtesse  de  Henneberg  (septembre  i  208  f. 

HiT.MANN  DE  Salza,  Originaire  de  Thuringe,  fut  élu  haut  maître  en  1210. 
Ce  l'ut  le  véritable  fondateur  de  l'ordre  Teulonique.  Sous  son  magistère,  cpii 
dura  près  de  trente  ans,  l'ordre  obtint,  tant  des  papes  que  de  l'empereur, 
entre  lesquels  Hermann  joua  le  rôle  d'un  médiateur  infatigable,  ses  privilèges 
les  plus  importants,  étendit  dans  l'Europe  entière  son  influence,  décupla  le 
nonihn'  et  l'importance  de  ses  possessions,  posa  les  bases  de  ses  établissements 
dans  les  pavs  slaves  (Prusse,  Livonie  et  Transylvanie),  1  "îa/i-i  qSo,  et  com- 
mença, contre  les  païens  des  Marches  allemandes,  ces  croisades  (pii,  un  siècle 
plus  tard,  le  rendirent  maître  d'un  royaume  entier®. 

En  terre  sainte,  l'activiti'  du  (piatrième  haut  maître  assura  aussi  l'extension 
(>l  la  consulidation  de  l'ordre  :  en  ii!j8,  il  prenait  part  à  la  construction  du 
célèbre  château  des  Pèlerins,  aujourd'hui  Athlit  ;  deux  ans  plus  tard  il  condui- 
sait (Ml  Efi-ypte  ses  chevaliers  et  combattait  glorieusement  d(>vant  Damielle. 
Cliargi'' .  après  la  chute  de  la  ville  (  1  3  2  2  ) ,  d'aller  annoncer  cette  fâcheuse  nou- 
velle en  Europe  et  d'y  négocier  le  mariage  d'Isabelle  de  Jérusalem  avec  Fré- 
déric 11.  il  revenait  à  Acre  dès  1228,  pour  y  organiser  le  gouvernement  de 
l'ordre,  dont  les  alTaires  exigeaient  di'sormnis  le  séjour  presipie  constant  des 
hauts  maîtres  en  Europe;  et  enlin,  en  1228,  il  faisait  en  Orient  un  dernier 
voAage  pendant  lequel  il  obtenait  de  Frédéric  H,  alors  en  terre  sainte,  des 
concessions  importantes  à  Acre,  l'ancien  hôjiilal  Allemand  à  Jé'iiisalem',  les 
iix    d'Aquila  et   de  Cliàleauneuf '\  assurait  à   l'ordre'',  par  des  traités 


cnateau 


'  Eivclcs.  I.  XXX,  c.  XVI.  p.  3o().  —  Tôppeii.  l>.  (>.  FMilïihcn  iinlir  Ilcrmiiiiii 

-  Mar.  Sanut.  I.  lll,  p.  1,  c.  m.  ron  Saha. 

'  Voijjf,  Gescli.  Prciisscns,  t.  II.  p.  (iy.  '  Hennés,  Cud.  dipl.  0.  TA.  H.  11°  .3i. 

*  Nccrol.  Mos.  Tniject.  ap.  de  Wal,  /.  c.  '  Hennés,  Cod.  dipl.  0.  T.i.  11.  n"'  9.0. 

—  Dusljurg,  /.  f .  •  3 1 . 

'  Cop.  Ord.  Tcut.  p.  29.  "  Hennés.  Cod.  dipl.  0.   T.  1.  U,  n"'  1. 

'  Voigt.Gcsc/(.PTO«MHs,t.Ii,p.r)8-365.  -23,25.  3 1.  39. — Cap.  0.  T.  p.  11 .29,30. 


L'ORDRE  TEUTONIQUE.  'j(i:; 

avec  la  comtesse  de  Hennehery  et  les  sires  de  la  Mandelée,  le  rhàleau  du 
Sapliet  et  le  reste  des  biens  de  Joscelin  de  (^onrlenny.  et  enfin  faisail  cons- 
truire, à  qnelques  lieues  d'Acre,  la  forteresse  de  Monti'orL  ou  Suirkcnhcty  ^ . 
qui  devait  protéger  les  archives  et  le  trésor  de  l'ordre,  el  servir  de  centre  aux 
opérations  militaires  des  chevaliers. 

En  Arménie,  où  il  passa  l'hiver  de  i  9  i  2,  et  dans  la  principauté  d'Antioche"^. 
son  influence  n'avait  pas  été  moins  elllcace,  et  c'est  à  lui  que  l'ordre  dut  les 
deux  commanderies  d'Aniuda^  et  d'Harona*,  dans  le  premier  de  ces  deux 
Etats,  et  d'importants  privilèges  dans  le  second^.  Hermann  deSalza,  qui  avait 
passé  les  dernières  années  de  sa  vie  en  Italie,  occupé  à  plaider  aupivs  du  pa|)e 
la  cause  de  l'empereur,  mourut  à  Salerne  le  90  mars  laSq  et  fut  enterré  à 
Barletla'^. 

CoNiiU)  HE  Tuinnu;;,  troisième  fils  d'Hermann,  landgrave  de  Thuringe  el 
de  Hesse,  et  beau-frère  de  sainte  Ehsabelh  de  Hongrie,  fut  élu  haut  maître 
dans  un  cliaj)itre  général  tenu  à  Marburg,  en  novembre  i23(). 

Son  magistère  fut  de  courte  durée  et  il  ne  fit  point  le  voyage  de  terre  sainte. 
H  mourut  à  Rome  le  -ih  juillet  1  2^10'',  et  fui  enterré  à  Marburg,  dans  l'église 
de  l'ordre. 

GERHAnDT  DE  Malberg  ,  d'uue  noble  l'amilli'  du  Luxembourg,  fut  élu  haut 
maître  dans  un  chapitre  général  tenu  à  Venise  le  8  décembre  12/11  -.  Il  ne 
passa  en  terre  sainte  que  vers  le  milieu  de  l'année  19/1/1  et  dut  presque  aus- 
sitôt se  démettre  de  sa  charge  dans  un  chapitre  tenu  au  château  de  Monlfort 
à  la  iin  de  la  même  année.  Les  causes  de  cette  démission  forcée  sont  obscures: 
elle  paraît  cependant  avoir  Irait  à  la  conduite  du  haut  maître  lors  de  la  ba- 
taille sanglante  livrée  aux  Kharismiens ''  le  17  octobre,  bataille  où  périrent 
/loo  chevaliers  teutoniques. 

Gerhardl"^,  autorisé  par  le  pape  (bulles  du  16  et  du  17  janvier  19/1 .5)  à 
entrer  clans  l'ordre  du  Tem|tlc,  mourut  le  2r)  novembre  i9/i5  ". 

'   llnnnes,(,W.(/(>/o»w/.  0.  7'.t.Il,n°3a.  '  Diisburg,  1.  III,  p.  .3(5. 

—  Huilhinl,   Uist.   illpl.  Frai   If,   l.   III.  »  Lucas  David,  l.  III,  j).  3i. 

p.  9-2-fi7.  '  Muraloii ,  SS.  fW.  liai.  t.  Vlll ,  p.  1 1 3. 

'  WxWnawW  Pciegi-inatio;  ^'•^\[l.  Lame\\\.,  — Episl.   Fredcrici  II,   ap.  Mattli.   Pans, 

p.  178.  p.  618. 

'  Cap.  0.  T.  n°  3(3,  Voigi.  II,  p.  63.  '"  Do  VVal,  Ikcherclirs ,  t.  II,  p.  -.Si  el 

'   Ciqi.  0.  T.  Il"  82-83.  siiiv.  365  et  siiiv.  Cf.  13aczko,  Gcrhart  l'ou 

^  Cop.  0.  T.  p.  i65.  Malberg.  (Kônigsb.  1806.) 

"  Baclion),  Chvn.  ri.  Hoclimci.iWr.  p.  18.  "   Necrol.Mos.  Trajcct.  ap.  iloWaliI.  L  c. 


<)0û  LKS  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

Hi'.MU  iiK  IIoiienloe\  troisième  fils  de  GotllVied,  coiiile  de  Hohenloe,  et, 
d'\iiiia,  hiiidpi'ave  de  Leuchtenibery.  lui  ('■lu  liaiil  maître  dans  un  chapitre 
lenii  à  Marburjjle  16  janvier  l'^Afi.!!  avait  déjà  été,  de  laSa  à  12^10,  maître 
d'Allemaijne  -  [Tcttlschiiiriskr). 

Henri  de  Hohenloe,  f|iii  avail  l'ait  en  1  219  le  pèlerinage  de  terre  sainte 
et  y  avait  pris  en  i-jao  l'halnl  de  l'ordre^,  n'y  retourna  plus  pendant  son  ma- 
jfislère.  il  mourui  le  1  <)  juillet  igicj'  et  fut  enterré  à  Mergentheim,  qu'il 
avait  donné  à  l'oi-drc  et  qui  en  l'ut  le  siège  après  la  réforme. 

En  12 AS,  les  chevaliers  de  la  basse  Allemagne  paraissent  avoir  nommé 
succes.sivemenl  deux  anlihauts  maîtres  : 

Louis  he  Qveden,  de  Metz,  et  Wilhelm  n'IliiENBAcii.  qui  n'exercèrent  d'ailleurs 
ni  l'un  ni  rautr(>  les  fonctions  auxquelles  ils  avaient  été  appelés^. 

GuNTiiEU  de  SciiWARZBiiRG  n'cst  absolunient  connu  (jue  [)ar  une  mention  du 
iNécrologe  de  Maestricht,  qui  place  sa  mort  le  1  G  juillet  12,53'"'.  Les  chroni- 
(|ueurs  de  l'ordre  le  passent  sous  silence,  et  tout  porte  à  croire  qu'il  ne  fut 
reconnu,  comme  Louis  de  Queden  et  AVilhelm  d'Urenbach.  (jue  par  un  petit 
nombre  de  chevaliers  ~.  11  y  aurait  eu  alors  quatre  ans  d'interrègne,  pendant 
les((uels  Ebeiuiardt  de  Sayn  aurait  été  lieutenant  du  magistère  en  terre  sainte. 
(Voir  plus  loin.) 

Poppo  d'Osterna,  des  comtes  de  Ueriheim,  en  Franconie,  fut  élu  haut 
maître  en  lafi.S*.  Il  avait  déjà  été  pendant  deux  ans  (1  2/1/1-1  a'iG)  maître  de 
Prusse  ^  iLandtnmslery 

Poppo  ne  fit  pas  le  voyage  de  terre  sainte.  En  1  267  '",  accablé  par  la  vieil- 
lesse, il  résigna  ses  fonctions  et  se  retira  dans  la  commanderie  de  Ratisbonne. 

Il  mourut  le  6  novembre  laGS  "  et  fut  enterré  à  Breslau  dans  l'église  Saint- 
.lacques. 

Anno  de  Saxgershaisen,  de  la  maison  de  Brunswick,  fut  élu  au  printemps 

'   Cf.     Hoflhiann,    Memoria    Heiirici    de  "   Neirol.  Mos.  Trajcct.  ap.  Rachein,  /.  c. 

Hohenloe  (EMng .  1707,  in-Zi"). —  Preuss.  '  T6ppcn,Preuss.Histoi-iograplu'e\i.'26(i. 

Sdimnliiiig ,  II.  j).  19G.  — Voigt,  Gesch.  Preuss.  t.  III.  p.  9. 

"  Voigt,  Gefch.  Preuss.  t.  II,  p.  5 19. —  ^  Dusburg,  t.  IV,  c.  xx.wiii. 

Baclieni ,  ]>.  1 6.  '  Bachem,  p.  1 5. —  Voigl ,  Gesch.  Preus.i. 

''  Voigl,  Gesch.  Preuss.  t.  II.  p.  .'iau.  t.  III,  p.  Sa. 

'  Nccrol.  Mos.  Triiject.  ap.  Bachem,  /.  c.  '°  Dusburg,  t.  IV,  c.  .xxxvin.  —  Lang, 

"  De  Wal,  llisluire  Je  l'ord.    Tenl.  t.   I,  Beg.  Boic.  1.  III,  p.  93a. 

p.  35fi:  Recherches,  p.  280.  29/1,  ;5i().  "   Necrol.  ap.  Bachem,  /.  f. 


LORDRE  TELTONIQUE.  905 

df  i:iD-j.  Il  ('tail  Herrmeister  de  Livoiiio.  l)ushiirg'  dit  de  lui  ([u'il  fit  Ix'aucoiiji 
[lour  la  terre  sainte.  Il  ne  paraît  pas  cependant  y  avoir  été  en  personne.  Il 
ne  s'éloigna  pas  de  l'Allemagne  et  mourut,  après  dix-sept  années  d'exerrice, 
le  8  juillet  i  27/1,  à  Marburg,  où  il  fut  enterré'^. 

Sous  son  magistère,  l'ordre  perdit  presque  toutes  ses  possessions  de  lerre 
suinte  et,  en  particulier,  Montfort,  le  siège  de  l'ordre,  attaqué  d'abord  sans 
succès  en  1266,  mais  pris,  en  1271^.  par  le  soultban  Malek  ed-Daher- 
Bibars.  Une  lettre  de  Clément  IV*  (11  janvier  1267)  montre  combien  était 
déjà  précaire,  quatre  ans  auparavant,  la  situation  des  cbevaliers. 

Hartmann  de  Heldruxgen  ^,  originaire  de  la  Thuringe  et  l'un  des  conipagudus 
du  cinquième  liant  maître,  le  landgrave  Conrad,  dont  il  avait  imité  la  con- 
version miraculeuse  (Dusburg,  t.  111.  p.  3(k)),  fut  élevé  à  la  dignité  de  liant 
maître  vers  127/1.  ''  '*™''  déjà,  pendant  quatre  ans  (1261-1264),  rempli 
les  fonctions  de  grand  commandeur  et  de  lieutenant  du  magistère  en  Pales- 
tine; mais  au  moment  de  son  élection,  il  n'était  plus  que  sinqjle  frère  et  avait 
dépassé  l'âge  de  80  ans.  Il  n'en  eut  pas  moins  le  courage  de  retourner  «'n 
terre  sainte  en  1281.  probablement  pour  apaiser  les  diflerends  de  l'ordre 
avec  les  Templiers,  et  mourut  au  retour,  à  Venise'',  le  i  ç)  août  1282:  on 
transporta  son  corps  à  Mergentheim. 

Hartmann  de  Heldrungen  a  laissé  une  l\'arr<ilioii  ilv  l'uiiinn  ilt  I  ordir  des 
chevaliers  de  l'Epéc  avec  l'ordre  TeiUonique,  écrite  en  allemand,  vers  1280'. 

BuRCHARD  DE  ScHWENDEN ,  Originaire  du  Palatinat  et  d'abord  commandeur 
de  Hesse,  était  venu  de  Sicile,  dont  il  était  grand  commandeur,  en  terre 
sainte,  pour  prendre  part  au  cbapitre  général  convoqué  à  Acre  (1288  ou  1  9.Sti) 
après  la  mort  de  Hartmann  de  Heldrungen. 

Elu  haut  maître  par  les  chevaliers,  il  ne  revint  pas  en  Euio[ie  avant  i  287. 
car  il  figure  dans  un  acte  daté  d'Acre,  27  juin  1  286*. 

Envoyé  à  Rome  par  l'empereur  en  1  28g,  il  fut  mis  par  Nicolas  IV  à  la  tête 
d'une  armée  de  croisés''  dans  laquelle  figuraient  ho  chevaliers  et  /i,0(io  ser- 

'  Dusbui;;.  t.  IV,  p.  iy.  "  Diisburg .t.lV,p.6(J.— Voigl.  Ht.  1  â8. 

•  Dusburg-,  l.  IV.  p.  lij.  ''   Bericlit  ùhcr  d.  Vercimguiig d.  Sdnrerl- 

■  Eracles,  ]).  4Go.  oedeus   mit  d.  D.  0.,  Ed.   Strelilke.   Rif;ii . 

'  Hennés,  Codex  diplomaticus  0.  S.  M.         i86.5,  in-8°. 

Teut.  t.  I,  p.  iSa.  Cf.  Voigt,  Gesc/i.  Prevss.  '  De  Mas-Latrie,  l.  111 ,  p.  tjji .  —  l'uiy- 

ni.  illo.  naldi.  Annales,  ad  nnn.  i-i8y. 

'•  Diisliurg'.  I.  IV.  |i.  .5r).  '■'  Scinitz.  |).  ii-?. 


90fi  LES  FAMILLES  UOUTRE-MER. 

\aiils  (to  l'ordre.  Ce  corps,  destiné  à  secourir  Acre,  menacée  par  Bibars,  partit 
de  Venise  et  arriva  en  terre  sainte  au  commencement  de  l'année  12 go.  Mais, 
à  peine  arrivé,  Burchard  de  Scliwenden  résigna  ses  fonctions  de  haut  maître  ', 
malgré  les  instances  des  chevaliers,  pour  se  faire  simple  hospitalier.  Il  mourut 
peu  après  à  Rhodes  et  fut  enterré  dans  l'église  de  Saint-Jean. 

Le  sceau  de  Burchard  de  Schwenden-  est  signalé  dans  les  Sceaux  du  Trhor 
(Ici  Chartes,  u"  f)<j59,  comme  se  trouvant  appendu  à  une  charte  de   i  aSO'. 

(jOMîAiu)  iiE  Feuchtwangen,  d'uiie  illustre  famille  de  Franconie,  se  trouvait 
à  Acre,  oii  il  avait  accompagne'  Burchard  de  Schwenden,  lorsque  le  brusque 
abandon  de  celui-ci  laissa  les  chevaliers  sans  chef.  Conrad,  qui  avait  déjà,  en 
I  279',  réuni  les  charges  de  maître  de  Prusse  et  de  seigneur  maître  de  Livo- 
uie,  en  1  288  ^  celles  de  maître  de  Prusse  et  d'Allemagne,  en  1  286-87  "occupé 
encore  cette  dernière,  et  en  1288  celle  de  grand  connnandeur  de  Franconie. 
fut  élu  haut  maître  vers  la  fin  de  l'année  i2C)(). 

A  son  appel  1,700  chevaliers  et  servants  arrivèrent  d'Allemagne''  pour 
prendre  part  à  la  défense  d'Acre,  pendant  laquelle  ils  se  distinguèrent  à  côté 
des  Templiers  et  des  Hospitaliers.  Conrad  et  le  pelit  nombre  des  Teutoniques 
(pu  survécurent  à  la  chute  de  la  ville  se  retirèrent  à  Venise,  où  l'ordre  jjossé- 
dait,  outre  une  commanderie  ordinaire,  l'église  et  l'hospice  de  la  Trinité,  qui 
lui  avaient  été  donnés  en  1  2.38^  |)ar  le  doge  Reinier  Zeno  et  qui  devinrent  la 
maison  chef  d'ordre. 

A  dater  de  cette  époque,  les  hauts  maîtres,  qui  bientôt  (looç))  transportè- 
rent leur  résidence  à  Marienburg ,  en  Prusse*,  devinrent  tout  à  fait  étrangers 
aux  affaires  de  la  terre  sainte.  Conrad  lui-même  mourut  peu  après  la  prise 
d'Acre  (i2()6)  et  fut  enterré  à  Drago«itz,  en  Bohême-'.  | 


'    Mushni'f;,  t.    i\.  p.  70.  — .Iprôsdiiii .  "   Piwdhi.  ffcriiitoiioiiii ,   ap.  liccaril.  I.ll. 

V.  1817Ô  et  siiiv.  |).  )  ig8. 

"   Voigt,  t.  III.  p.  oifi.  '   Aiidi'.  Dand.  Chron.  Venetum,  p.  867. 

'  C'est  celle  qui  a  été  [)uljlié('  par  M.  de             "  De  Wal,  Recherches,  II,  p.  3i3. 

Mas-Latrie,  t.  III,  p.  (iyi.  ''  Dusbiu'g',  t.  III. p.  -36^.  —  Jerôschin, 

'  Bacliem,  p.  25.  v.   ■207a3.  Cf.  Voigt,   Grsch.   Preii.'iK.  III, 

'  Bacheiii ,  [).  9  2.  p.  369,  IV,  p  60. 


LORDRE  TI'UTONIQUE.  y07 


GRANDS  OFFICIERS.] 

(GROSSGEBIETir.FJi.) 


IPHECEPTELRS  01    GRANDS  COMMANDEURS.] 

(LIEUTENANTS  DU   MAGISTÈRE.) 

I  Gi:nu\\\m[G)jriir(lii-i  ou  Gemnlus),  peut-êlrc  le  même  que  le  d'i^rd  (ni  (lon- 
racl,  premier  précepteur  de  la  (■oiiyrcVation  hospitalière  avant  i  ic)a,  appa- 
raît en  1207  '  (97  juillet)  comme  partie  dans  un  procès  jugé  par  Albert  il, 
patriarche  de  Jérusalem. 

GoiVRAD  est  l'un  des  témoins  de  l'accord  conclu,  le  11  aoùl  its-Ao.  enire 
l'ordre  et  l'évèque  d'Héhron  -. 

LuTOLF  figure  dans  une  charte  de  1^33^,  par  hupielle  Isabelle  de  Bessan 
et  Raymond  Porcelet,  son  mari,  vendent  à  l'ordre  les  casaux  cl'Arabia  et  de 
Zechanim  au  comté  de  Tripoli,  comme  ayant  conclu  cette  venle  du  temps  (pTil 
était  grand  commandeur.  En  i->3G,  il  résidait  encore  en  terre  sainte,  mais 
comme  simple  frère,  ainsi  que  le  prouvent  les  actes  de  confirmation  de  cette 
vente,  par  Bohémond  d'Antioche  (1  aSG)  et  par  Frédéric  II  (novembre  1  a 3 6) 

N.  apparaît  sous  la  fausse  désignation  de  grand  maître,  et  sans  indicatior 
de  nom.  dans  la  continuation  française  de  Guillaume  de  Tyr,  comme  ayan 
pris  part  à  l'expédition  malheureuse  du  comte  de  Bar  en  1  '2  3  9^.  C'est  prob; 
blement  le  même  qui  fut  tué  [tar  les  Kharismiens  à  In  bataille  de  Gaza'"  (oc 
tobre  lùlih.) 

Eberhart  de  Sayn  ,  comte  de  Sayn,  maître  d'Allemagne,  alla  en  terre  saint 

'   Cod.  Ord.  Teiit.  Il"  75.  Cf.  Toppen.  7).  '  uni.  Ord  Tcnt.  n"  ;J5. 

0.  Anf.  |).  383.  '■  Cod.  Ord.  Teut.  n'"  38,  3y. 

'  Cod.  Ord.  Tevt.  |j.  07.  Cf.  Voigt.  II.  "  £'racte,  p.  53i,  589,  5/i6. 

p.  130.  '•  Erocles.  p.  /i-28.  5(34. 

ni. 


008  l>l':s  FAMILLES  f)OUTUE-MEIi. 

l'ii  1  -25  1  '  ((iniiiiL'  lieutcn;iiil  du  magistère,  c[iii  étail  jicul-èlre  aloi.s  \ataiiL  Oji 
ne  sail  sous  les  ordres  de  qui  étaient  placés  les  Teutoniques  qui  aKConi|)agnè- 
reiil  saint  Louis  eu  Egypte;  mais,  pendant  le  séjour  de  ce  prince  en  teri'e 
sainte,  ce  l'ut  Eberhardt  qui  remplit  les  fonctions  de  grand  commandeur.  Ce 
fut  m6me  à  son  ardeur  précipitée  que  l'on  attribua  l'insuccès  de  l'expédition 
de  Pauéas  (i!î53)'-.  Eberliardl  nniut  peu  après  en  Europe,  car  nous  le  voyons 
figurer  comme  herr7neister  de  Livonie  eu  laBG'. 

Hartmann  de  Heldrungen,  qui  fui  plus  laid  haut  maître,  apparaît  en  laGa, 
eu  qualité  de  grand  conunandeur,  conmie  l'un  des  trois  arbitres  nommés  entre 
les  Templiers  et  les  Hospitaliers';  bien  qu'il  paraisse  être  resté  en  terre  sainte 
beaucoup  plus  tard,  il  fut  remplacé  dès  l'année  suivante  par 

MoRTYMANN,  qui  figurc  daus  une  lettre  de  iqGS"'  comme  grand  précepteur 
et  lieutenant  du  magistère;  ce  fut  probablement  celui-ci  (jui  aida  les  Templiers 
à  défendre  le  Sapliel'^'  et  qui,  celte  place  prise  (a 4  juin  i  -ifilî).  périt  dans  le 
combat  livré  la  même  année  à  Bi])ars,  devant  Tabaric''. 

CoxiiAD,  qui  apparaît  dans  une  charte  de  i-j'ya  ■*  comme  ex-grand  précep- 
teur, semble  avoir  succédé  à  Mortymann;  ce  fut  probablement  lui  qui,  la 
luc'me  année,  alla  imi  Chypre  pour  réconcilier  le  roi  et  li\s  I)arons'\  Après  lui. 
nous  pensons  que 

Haiitmaxn  de  HELDRtiXfiEN  remplit  pour  la  seconde  fois  les  foiutions  di>  grand 
conunandeur  et  qu'il  les  exerçait  en  127/1,  ''"'squ'il  lui  élu  haut  nuu'tre  dans 
le  chapitre  général  teiui  à  Acre;  après  lui,  nous  ne  trouvons  plus  de  grand 
conuuandeur  jus(ju'à  un  anonyme  : 

!\.  '°,  tué  en  1291,  au  siège  de  Saint-Jean-d'Acre. 

En  i3()C),  le  grand  commandeur /'lait  Hi:mu,  comte  de  Plolzko  ".  | 


'  De  Wal,  t.  1,  p.  661.  lùvcle-f,  I,  p.  i55. 

-  Joinvilie.  édit.  deWailly,  ]).  17S.  i.Ho.  '  Muratori,  l.  XII,  p.  oBa. 

'  l'anli,  n°  li:^,  I.  I,  p.  179.  "  Erodea ,  p.  'i63. 

'  Bacliein.p.  19.  '"  Uochincislerchroink ,  citée   par    Voigl. 

'  Echard,  SS.  Ôrd.  Prœdkal.  I,  Stto.  IV.  6a. 

"  Do  Wal,   llisl.  de  l'Oid.   Teiii.   t.   II.  "   Voigt.  Namencode.f ,  p.   (1.  —  Voigl. 

p.  3a5.  Gesch.  Preuss.  IV,  057. 


L'OP.nnE  TEUTOiNIQUE.  VK)9 

[GRANDS   HOSPITALIKRS.I 

I  Nous  n  en  trouvons  (|u'un  seul  : 

AuJEnr',  (|ui  figure  dmis  la  cliarle  de  i  37;),  citée  (ilus  iiaul.  et  [)ar  la.|U('lle 
Jean  de  Monti'ort  termine  avec  les  Vénitiens  un  dilïé'rend  relatif  à  une  iiarlie 
de  la  ville  de  ïyr. 

En   i3of),  les  fonctions  de  grand  liospitalier  étaient  remplies  par 

Ebkiihaiiut'^,  comte  de  Wirnehurg.l 

I  GRANDS    TRAFPIERS.J 

I  Nous  11  en  trouvons  aucun  pour  la  première  période  de  l'histoire  de  1  ordre: 
on  ne  connaît  même  que  le  second  de  la  deuxième  période: 
Henri  d'Isemberg'.  en  i3i2.] 

[GRANDS  TRÉSORIERS.] 

|(;hàtkl4i\s  de  momkort.i 

[Helmkrich'  est  le  premier  grand  trésorier  i|ui  ligure  dans  les  cliartes.  [i 
apparaît  comme  témoin  d'un  acte  de  12 a 3. 

(jONRad'',  (|ui  probablement  lui  succéda,  es!  noninn'  dans  uin-  iltarle  i\^■ 
i  -ilio. 

Jean  de  Livome,  probablement  le  même  (|u'un  certain  Jean  le  Salique.  l'un 
des  trois  chevaliers  envoyés^  en  reconnaissance  en  Livonie(  i  a35)  par  Herniann 
de  Salza ,  signe  comme  grand  trésorier  deux  actes  faits  à  Acre  le  7  juillet  1  ■>  'l 'r  ; 
après  lui,  nous  ne  trouvons  plus  que 

Jean  de  Saxe  ^,  témoin  de  l'acte  de  1979,  déjà  deux  fois  cité,  el  dans  lequel 
ligure  un  certain  Milo  «socius  thesaurarii. '' 

En  i3o(),  la  charge  de  grand  trésorier  était  remplie  par  Jean  Schiupe''.! 

'  Muratori.  t.  XII,  p.  382.  '  Hardiiann  s   v.    Hekli'iuip,en,    liirichf. 

'  Voigt,  t.  IV,  p.  -258.  p.  i3,  -io. 

■  Yojgl.  Nmnencodcr,  ji.  1 1 .  '   Cod.  Ord.  Teiil.  p.  Hj^. 

'  (jruber.  Origin.  Livoniœ ,  p.  -276.  '  Muratori.  t.  Xll.  p.  ;i8-.!. 

''  Cod.  Ord.  Teiil.  p.  3->,.  '   Voig-t.  t.  IV.  p.  'iSS. 


!)!((  LES  FAMILLES   I)  OETRE-MEli. 


GRANDS    MARECHAUX. 


'    []\ous  ne  Irouvous  (jul'  deux  de  ces  dignitaires  : 

Jean  le  Salique,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  et  (|ui  dut  exencr  la  (-harg- 
de  grand  maréchal  vers  1260',  et 

CoMivii  DE  Anevelt,  qui  figure  dans  une  lettre  de  Martin  IV  (98  janv 
i-3  8/i)'-,  où  il  est  qualifié  en  même  temps  de  lieutenant  du  magistère. 

En  1  3o(),  les  fonctions  de  grand  maréchal  étaient  réunies  à  celles  de  gran 
connnandeur  en  la  personne  de 

Henri,  comte  de  Plotzko^] 

'   Hartiii.  V.  HelJruDgeii.  Benclii ,  I.  c.  ^  Voigt.  t.  IV.  p.  355. 

■  De  Wal.  Recherches,  I,  3i5. 


er 


LOKDliE  TEUTONIQUE.  911 


DIGNITAIRES  DKS   PKOVÎ\CES   D'OHIENT. 


[CHYPRE   ET  ARMÉNIE.] 

[On  ne  connaît  anciin  des  dignitaires  de  celte  jjrovince.  | 

[ROMAiME    ET    ACHAIE.] 

[GRAA'D    COMMA^DEll  R  I 

[N.  .  .  assiste  (17  mars  1210)  au  parlement  de  Ravenniqne'. 

N.  .  .  est  nommé  par  Grégoire  IX-  rui»  des  trois  délégués  institués  pour 
la  perception  des  subsides  ecclésiastiques  en  Romanie  (laSG.  a3  décembre.) 

JoHAN  WiNTHEii  DE  Bhu.mngisheym  est  noumié  dans  le  décret  |)yr  leipiel  Théo- 
doric  d'Altenbourg,  haut  maître,  le  remplace  (1  5  septembre  i.j3c))^  par 

JoHAM  DE  SciiERVEA'  OU  ScHviîRZEN ,  apnVs  le(piel  nous  ne  trouvons  plus  aucun 
nom  de  grand  commandeur  de  Homanie  et  d'Acliaie'.  | 

'   Henri    de    Vaienciennes  .    p.    -jgi    el  '  De\\a\.  fteche/ches,  l . '.hj'j. 

-luv.  '  En  iio2,  la  Romanie  ne  tonnait  plus 

■    Gregorii  IX ,  Episiolc ,  dans  Manriquc.  (ju  un  bailliage  de  la  niaitrise  ir\llemagne. 

Inn.  di.i/erc.  .W.  i)-2'j.  Voirde  VVal.  Inc.  cil. 


T4BLE 


DES 


NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LlELiX. 


Aalis,  i65.  , 

Aeelgh'arib  ou  Ebirgauib  ,  seigneur  de  Goud . 

connectable  d'Arménie. 
Abgar,  roi,  29/1. 

ACACIUS,  loG. 

ACARIE  DE  MiP.GAT,   o(jC)  ,  56f|. 

AcHARD.  prieur  du  Temple ,  8/11. 
AcHARiE ,  sénéchal  du  prince  d' Antiocbe ,  G5  a . 
Adaji,  seigneur  d'Adolon,  iCo,  SaS. 
Adaiii  D'ANTiocnE,  nKU'éclial  du  royaume  de 

Chypre.  5i  1,  5ia  ,  oa^. 
Adam,  évê(jue  de  Bélinas,  788. 
Adam  I"  de  Betuine,  seigneur  de  Bessan, 

3Z.8,  Î250. 
Adam  II,  seigneur  de  Bessan,  sig,  35o. 
Adam  III,  seigneur  do  Bessan,  ait),  a5a. 
Adam  de  Cafran,  533. 
Adam  de  Gaston  ou  Gastin,  sénéchal  d'Ai- 

ménie ,  ia4,  iSg,  701. 
Adam  de  Cadres,  dit  d'Antioche.  maréchal 

de  Chypre,  68/i. 
Adam,  évêque  de  Gibel,  796. 
Adam,  abbé  du  l\Iont-dc-Sion ,  827. 
Adam  du  More,  53o,  5GG,  ogi. 
Adam  le  Nom ,  5  1 3 . 
Adam,  fds  de  Bobert  Brus,  ai5. 
Ad\m  de  Romebv,  évêque  de  Sagette,  80G. 


Adana.  chef  lieu  du  l'aclialik  de  ce  nom  en 
Cilicie. 

Adélaïde,  fenune  de  Hugues  de  l'Enibriac, 
319. 

Adélaïde,  femme  de  Henry,  roi  de  Sardni- 
gne ,  a  1  4 . 

Adèle,  femme  de  Baudouin,  1  i,  la. 

Adèle,  femme  de  Boémond  II.  prince  d' An- 
tiocbe, 565. 

Adèle  de  Montlhéry,  SSg. 

Adelise,  femme  de  Jean  GrilTith,  3o(i. 

Adelo\  (nom  de  lieu) ,  aujourd'hui  Adlimn  . 
1G9. 

Adiiémar  de  Lairon,  a79,  aSo. 

Adimar  de  la  Roche,  évêque  de  Belbléem. 

790- 
.Agasse,  femme   de  Renaud   Barlais.  387. 

509. 
Agathe,  femme  de  Ligos,  iG3. 
AG^'E  DE  Bessan,  3o2. 
Agnès,  598. 

Ag:<ès  d'Adelov.  1G9,  170. 
Agnès  l'Aleman. 

Agnès  Barlais,  ait,  398,  39G. 
Agnès  de  Barut,  femme  de  Thomas  de  Gé- 

sarée,  260,  283. 
Agnès,  femme  de  Gautier  de  Barut  ,o.ho.!ihh. 

ii5 


!)!',  LES   FAMILLES  D  OUTRE-MER 

Agnès  m;  Iîamkhk  .  Hy. 


Agnès,  fille  de  lirilinml.  sire  de  Margat. 


Vr.NÈs,     l'oiiinie   (le    Renier    di'     ISëlinas, 

■}.lii>. 
Agnès  dk  i.i  lîuNcuiîr.AUDi:,  -y.ko.  -ji-i. 
Agnès,  I'imiiiuc  deCuintliier  11  de  la  Rlanclie- 

jj'ardc ,  aio. 
Agnès,  l'emine  de  Gilles  de  la  Blanchegarde, 

Agnès,  lllle  de  lîaoïd  de  la  Blaiiehegaide, 

lemniede  Thomas  Aleniaiid,  5o5. 
Agnès,  l'einnie  de  Thomas  de  la  iJlanehe- 

gai'de ,  2  û  o ,  272. 
Agnès,  femme  de  Boveiel,  -2 -20. 
Agnès,  femme  de  Henri  le  ISullle,  3oH. 
Agnès  DE  Cafran,  53/i. 
Agnès  de  Césauée,  253. 
Agnès  de  Colrtenay,  20,  3oS.  370. 
Agnès,  fille  de  Joseelin  111   de  llourtenay, 

3oo,  3oi,  3o2. 
Agnès,  f'enmie  d'Aiituine  Actiaiid  de  Devon. 

3o(). 
Agnès,   lille   de   Joseelin,  comte  d'Edesse, 

lennne  de  Hugues  dlhelin.  3(')3. 
Agnès,  lille  d(^  Josn'hii  11.  cnmti'  d'Edesse. 

3f)o. 
.\gnès  i>i-:  Fi.oiiky,  63o. 
.\gnès  de  France,  ^87. 
Agnès  de  Frandlei;. 
Agnès  de  Girlet.  1)27. 
Agnès  de  Giri.et.  l'eriime  de  Gainiiin   de   la 

Roche,  3 2 S. 
Agnès,  femme  de  Hugues  de  Giblel..  ôha. 
Agnès  de  Guii.et,  femme  de  Grémon  I",  sei- 
gneur de  Bessan.  2/11).  2.'îo.  317.  3 19. 

325. 
Agnès,  feinmi'  de  lîdUM'rel  (inuialdi,  2(17, 

■372. 
.Agnès,  lllle  di'  Girard  de  Haiii.  32ii. 
Agnès,  de  Hongiie ,  )i)3. 
Agnès  DE  LiERON,  2/111. 
Agnès  de  Maraclée,  feuuue  de  l'iei'iv  de  Rii- 

vendel.  385.  380. 


5 18. 
Agnès  de  Malgasteau,  5/i(). 
Agnès  de  Montoi.if,  5G^i. 
Agnès,  fille  de  liaudouin  de  ^ores,  565. 
Agnès,  femme  de  Gas|)ar(l  Palol,  /i66. 
Agnès,  femme  de  Giranl  de  Ilam.  dame  dd 

l'iiy,  i6(j,  aSo,  325.  542,  5/i3. 
Agnès,  femme  de  Pierre  de  Ravendel,  385. 
Agnès   de  Roas,    femme    de  .loscelin    III. 

com  te  d"  Edesse ,  801.  3  0  3  .  '108. 
Agnès,  fille  de  Barthélémy  de  Sachin.  323. 
Agnès,  fille  de  Balian,  prince  de  Sagelte, 

t'pouse  de  Guillaume  du  Boutron.  257, 

/.36. 
Agnès,  fille  de  Josseliu  le  Jeune,  femme  de 

Renaud  de  Sagette,  433. 
Agnès  de  Saint-Jean,  feiume  <le  Hugues  de 

Courtenny.  3o6. 
Agnès  ,  fille  de  Pierre  de  Scandaîion  .  femme 

de  Guillaume  delà  Mandele'e,  3o2. 
Agnès,  femme  de  Raoul  deTabarie.  '157. 
Agnès  de  Tenremonde,  171,  5o5. 
Agnès,  fille  du  comte  de  Tripoli,  fenune  <lc 

Renaud  Mansoer  II,  SgO. 
Agridi  ou  la  Gride  de  Cérines.  village  de 

la  Messorée  (Ghypre).  62, 
Aggripa  le  Jeune.  2Û/1. 
Ague  de  Bessan,  254.  256.  3()y,  53  1. 

A(iUET   DE   VeRNY.   611. 

AiGLANTiNE,  femme  de  Boliart  II,  '11  '1. 

AiGi.ERius  ou  Angells,  arclicvèque  de  .Na- 
ples,  élu  patriarche  de  Jérusalem.  731. 

Aimé  l'Alemand,  5o5,  5ofi. 

Aimé  de  Genève,  chamhellau  de  Glnpre. 
670. 

.\iMERi  ou  Amaijrv  DE  LusiGNAN .  roi  de  Chy- 
pre. 3o,  48.  53.  "54.  65.  56,  2o3. 
2o5,  242.  25i,  346.  4f)8,  517,  620. 
63 1. 

Aimeri,  prieur  de  iMoiit-Olivet,  826. 

AiMERi.  évêfjue  de  Tripoli,  811. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIKUX. 


y  15 


AuiERY.  sire  de  Chypre,  i65,  670. 
AiMERY  ou  Amalric.  pnlriarclie  {rAnlinolif. 

749,  7^3. 
AiMERY,  grand  maître  du  Temple,  888. 
AimeryBarlais,  39.3,  39G,  617,  5 18. 

AiMERY  d'IrELIN,  870,  378. 
AiMERY  DE  MlMARS.  55o,  55-'l.  550. 

AiMERY    DE   Rivet,    maréchal   de  Chypre. 

ocjti ,  5f)f),  G87. 
Ai.Moiv  i.E  Strange,  375. 
My  el-Maiied  (village  près  d'Acre),  878. 
AiTi!o\  I".  roi  d'Arménie,  127,  ao8. 
AiTHON,  sire  de  Coure,  P>-j6. 
AiTHON,  sieur  de  Gorigos,  i38. 
AiTo.x  ou  Atton,  chancelier  do  Le'on  III,  703. 
AiTON-  II,  i32,  i33,  i3G.  137.  i38. 
AÏT0.\  .  seigneur  de  Nigrino.  capitaine  do  la 

cour  d'Arménie,  70G. 
A'iTON  de  .NiGRixo.  chambellan  d'Arménie, 

707. 
Alain-,  chancelier  de  Chypre,  G7/1, 
Alain  Fergand,  duc  de  Bretagne,  373. 
Alain  de  Gdaer,  273. 
Alain  de   Tl'rri   Rcbea,   grand  maître  du 

Temple  (Torre-Roge),  877. 
Alba  ,  en  Calabre,  217. 
.\ldara,  ville épiscopale aujourd'hui  El-Baia  . 

712,  7i5- 
Albérade,  femme  de  Robert  Guiscard.  177. 
Albéric  de  Reims.  3iS, 
Albert,  patriaiche  d'Antioche,   20G.  /121. 

5i3,  5r)0,  7^G. 
Albert,  évêque  de  Bethléem,  785.  78G. 
Albert,  comte  de  Japheetd'Ascalon,  33g. 
Albert,    patriarche    de    Jérusalem.    72/1. 

725, 72G. 
Albert,  grand  hospitalier,  909, 
Albert,  archevêque  de  Tarse,   chancelier, 

G5/i. 
Albert  le  Tort,  699. 
Albert,  chancelier  de  Tripoli,  GG2. 
Aldobrandin.  archevêque  de  Nicosie.  855. 


de   Cliypi-c 
398. 


■)0<l. 


J7..    193.    38 1. 


i5G. 


Des 


pensier 


Alf.aume  de  Damiaxe,  ii(). 
Alessandro   Costanzo.   amira 

GGi. 
Alexandre  IV.  pape.  22^1.  370 
Alexandre  VI,  95. 
-ALEXANDRE,  chancelier.  Gôi. 
Alexandre  de  (jourtenay 
-Alexis   Comnène,    iG3.     1 

382,  38/i. 
Al-Gazi,  273. 
Alice,  femme  de  Hélhoiim 

AlIÉNOR   D'AotilTAINE,    3o/l. 

Aliénor,    lîlle   de    Hugues 

femme  de  Hugues  de  Courtenay.  3oG 
.Aliéivor  deGitenne,  189. 
AliÉiVor,  fille  deHumfroy  d'Herford.  3( 
Alinaii  ou  Rlpin.  1  3-). 
Alix,  a  lu. 

Alix,  reine,  a5i,  281. 
Alix,  femme  de  Boémond 
Alix,  tille  de  Beaudouin  11 

mond  d'Antioche,  082. 
Alix,  femme  de  Jean  d'Antioche,  5  1  i . 
Alix  de  Montolif.  femme  de  Thibaul.  sire 

de  Bessan.  558. 
Alix,  femme  de  Gilles  l'Aleman,  5o5. 
Alix,  lîlle  de  Rupin  d'Arménie,  femme  do 

Raymond,  prince  d'Antioche,  199.  200. 
Alix  Rabin.  533. 
.Alix,  lillo  de  Jean  Babin.  femme  de  lieau- 

duuin  du  Morf,  5GG. 
-Alix,  femme  de  Guillaume  Rarlais,  3o2. 
Alix,  (ille  du  duc  d'.\thènes,  femme  de  Jean 

d'Ibelin.  seigneur  de  Barut.  235,  2G7, 

375. 
-AlixBedlin.  femmedeJean  deTabarie,  52'i. 
Alix,  lillc  de  Jean  Beduin,  femme  de  Jean 

deTibériade,  maréchal  d'Arménie,  700. 
.Alix,  fille  de  Gautier  de  Bessan,  femme  de 

Beaudouin  d'Ibelin.  37G. 
Alix  de  laBlancuegarde.  feiimie  de  Bertlie- 

lot  de  (iarnier.  2/10. 


186.  i85. 
femme  de  Boé- 


'Jlfi  .  1-ES  FAMILLES 

Ai.i\ ,  ri-iiiiiK'  (ic  Boéiiiond  de  Crie,  53o. 
Alix,  fille  d'Endos  I",  duc  de  Boiirjjogne, 

t'emiiie  dO'  Oei'trand ,  comte  de  Tripoli , 

/j8o. 
Alu,  fille  de  Jacques  du  BoiUron,  femme 

de  (luillaumc  doFarabel.  aSy,  iai. 
Ai.ix,  iille  de  Bcaudouin  de  Brie,  femme  de 

Beaudouiii  du  Morf,  5o5,  505. 
Aux.  femme  de  Jean  de  Brie,  53o,  56G. 
Ali\  de  Caiphas,  aao. 
Ai,i\,  Iille  de  Rohart  de  Cayplias,  femme 

de    Jean     d'Ilieiin,    seigneur    d'Arsur. 

377; 
Alix,  i'enime  de  Jean  de  Cësarée ,  â8-2. 
Alix  de  CÉSAuiE,  3o3. 
Alix,   Iille  do  Gautier  de  Césarée.  femme 

de  Jacques  de  la  Mandeiée,  3o2. 
Alix,  (ille  d'Henri,  comte  de  Champagne, 

femme  de  Boémond  V,  ao(5. 
Alix   de  Ciiappes,   femme  de  Jean   II    de 

Brie,  269,  60/1. 
Alix  de  Ton.    femme  de   Pierre  Cliappe, 

37G. 598. 
Alix.  Iille  de  Hugues  III,  roi   de  Chypre. 

femme  de  Balian  d'Ibolin,  37G. 
Alix,  reine   de   Chypre,    38,   33 1,  ^199, 

000. 
.Alix,  femme  d  Eudes  do  nani|)ioriv,  a8fl, 

•iyS,  530. 
Alix,   femme  de    Richard   de  Danipierro. 

■iS-i,  530. 
Alix,  marquise  d'Esté,  193. 
Alix   de  Gairelée,  femme  de  Jean  de  Mi- 

iiiars,  5/ig. 
Alix,   femme  d(3   Baymojul   de   Caurelée, 

58o. 
Alix,  femme  du  seigneur  de  Giblet.  198. 
.Alix   de  Gibelet,   femme  de  Philippos  do 

Coste,  212. 
Alix,  sœur  de  Boémond  le  Borgne,  femme 

de  Guy  de  Giblet,  329. 
Alix,  femme  de  Raymond  do  Giblet,  325. 


D'OUTRE-MER. 

.Alix  de  Gibelet,  i'eiume  di'  Henry  de  Liisi- 

gnan,  /166. 
Alix,  fille  de  Renier  de  Giblet,  5i  1. 
.Alix,  femme  de  Pierre  ile  Gloire,  2O9. 
Alix,  femme  de  Jean  d'Ibelin,  sire  d'Arsur. 

alih ,  272. 
Alix,  femme  de  Beaudouiii  d  Ibelin,  962. 
Alix,  Iille  de  Jean  d'Ibelin,  225. 
.Alix  d'Ibelin,  376. 
.Alix  d'Ibelin,  377. 
Alix  d'Ibelin,  femme  de  Gautier  de  Bessan  . 

37O.  'iGi,  253. 
.Alix  d'Ibelin,  femme  de  Hugues  de  Lusi- 

gnan,  connétable  de  Chypre,  378. 
Alix    d'Ibelin,  femme    de    Hugues   1\    de 

Chypre,  373. 
.Vlix  (la  reine),  Iille  de  la  reine  Isabelle. 

63. 
Alix,  Iille  du  seigneur  de  Lainbrun ,  femme 

de  Balian  d'Ibelin,  maréchal  de  Chypre. 

378. 
Alix,  fille  de  Guy  de  Lusignan,  3o. 
Alix    de    la  .Mandelée.   fenmic  d'Ague  de 

Bessan,  26/1. 
Alix,  femme  de  Jacques  de  la  Mandeiée. 

281. 

.\lIX   DE   LA   MaNDELÉE,  feuimo  di'   GlliUanillr 

de  Margat,  39G. 
Alix,  femme  du  sire  de  Meiieis,  261.  h(fh. 
\u\  DE  MiMARS.  femme  de  Renier  le  Pelil . 

399- 
.\lix,  femme  de  Gaulier  le  Moine,  5()0. 

.U.ix  DE  Montbéliaed,  379. 

.Alix,  femme  de  GuillaunK^  de  Monlgisail. 

r  r  ^ 

000. 

.Alix  du  Monr,  fenime  do  Jean  de  Bric. 
506. 

Alix  du  .Mobf,  femme  de  Berliand  de  Gi- 
blet, 5O7. 

.Ilix,  fille  d'Adam  du  Morf.  l'einnie  de  Guy 
de  Soissons,  5ç)li. 

Alix,    fille   de    Guillaume    do    Piocjuigny. 


r,78. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE 

l'einme  d'Anseau  de  Nores,  566.  670 . 
583. 

Alix  DE  SoissoNs,  Syi. 

Am\,  lille  de  Jean  le  Tort,  femme  de  Hu- 
gues d'Ibelin ,  076. 

Alix,  fille  de  Jean  de  Troies,  l'emnie  de 
Joffroy  de  Tor,  598. 

AlMARIC  de  BeSSAN,   Gl,    •25û. 

4l()ysio,  évèque  de  Fauiagouste,  8G4. 
Alpho.nse   de   Portugal,    giand  maître  de 

l'Hôpital,  896. 
Alvar    de   Sanso.\,  chevalier,    auditeur  de 

Chypre,  GG6. 
Asialric,  patriarche  de  Jérusalem,  ao,  aa, 

'ji-2.  720. 
Amalric  de  Fla.menc.  3-27. 
.\malric  de  MniARS,  55o. 
.Aualric,  évêque  Sagetle,  817,  8u5. 
Amalric,  prieur  du  Saint-Sépulcre,  8;^g. 
Amadbi,  vicomte  de  Naples,  iia. 
.Vmalbi  deGiblet,  329,  33o,  5ii. 
Amauri  de  Saint-Bertix,  283. 

.isiAURï,    565. 

Amaury,  le  chambellan,  328,  598. 
Amaubv,  patriarche  d'Anlioche,  091. 
Amaury,  régent  de  (Iliv[)re.  226. 
Amaury  Baiun,  5 16. 


lEUX. 


:)17 


Amalby  de  Lcsignan.  roi  de  Jérusaleni,  20. 

3o,  3i,    106,  222,   23i,  232.    3/12. 

390,  4i3,  /i32,  /i5i. 
Amalrv  de  1,i;si(;nan,  cuiinélalilc  de  (!lr 


npi'e, 


Amairy  de  Marg\t,  3gG. 

Amaubv  du  Morf.  565. 

Amaury  de  i.a  Pikmellh,  vicomte  de  Nicosie, 

693. 
Amaury  Saleman  .  5u8. 
Amaury  de  Thouote,  385,  392,  396. 
Am  m'ry  de  Tyr  .  connétable  ,65,66.67.  68. 

)45,  )46,  i58,  169,  iG5,  209.210, 


254,  255, 


'I,  372 ,  399,  G98. 


327, 


'9 


6. 


Amaury  Barlais.  2/i3. 

AîlAURY  BeduiiV,  ô-ih. 

Amaury  le  Berner  , 

Amaubv  de  Berxet,  335. 

Amaubv  de  Bessan.  25 1. 

Amaury  DEBESSAN.cliambrierdeCliy  [lie,  671 . 

Amaury  de  Cetsan  ,  25a  ,  aSi. 

Amaury  de  Brie,  529. 

.4maury  de  Caimo.nt.  58o. 

Amaury  de  Giblet,  5i4. 

Amauby  dTbelln.  375. 

Amadry,  roi  de  Jérusalem,  lière  de  Beau- 

douin  10,17,  '  ^  '  '  9  '  20,  21,22,  16g. 

195,221,  222,  266,  3/11,  /io3,  /107, 

'409,  /|12.   4^7,    527.    593,   87/1. 


-\maury  H,  viconilo  de  Nnrbonne,  5i  1. 

Ambboise  de  Lusignan,  /JG7. 

Ambboise  de  Turbe.  28G. 

Amé  de  Savoie  .91. 

Amédée,  comte  de  Monlbélinrd,  379. 

.\médée  Vin  de  Savoie.  161, 

Amédée  IX ,  iGi. 

Amelin.  chancelier,  63'i. 

Amelin  de  Maru\t,  094.  '19Ô. 

Amie  de  Coubtenay,  309. 

Amil,  abbi'  de  la  Latine,  826. 

Amis  l'Alemw.  .ïoS. 

.Amuda  ,  903. 

A.VCEAU,  lùnréchai  uo  Chvpre.  (jyi. 

Apfc.EU   DE  Brie.  527,  628,  ôag.  091. 

Anci:iu  de  Nores,  566  ,  572.  583. 

Ancelle  du  Plaissié,  2/11,  398,  il 7. 

.4\uii\MLi.E  (près  de  Patras),  yuu 

Amdré,  évècjue  de  Cérines,  868. 

André  Bibi,  secrétaire,  668. 

Andbé  Cobnaro,  Vénilien  ,  audileur  de  Chy- 
pre, 666. 

.André  de  Cavi'has,  2G7. 

André  II  de  Hongbiu.  i5G.  20/1  .  25i.  ->Hi, 
327. 

André  Pierre  de  MoNTE-LATERiNo .  évèijMe 
de  Laodicéc,  798. 

André,  évèque  de  Liddn.  Sdi.  Hn-. 


918 


LRS  FAMILIERS  DOliTlIl' -MEH. 


Ai\l)lil':   1)K  MoN-TRAIl,    875. 

André  deNaples,  vicnnilo  de  Mrosip.  (i{)3, 
André  de  Pistoles,  58o. 
Andiïé,  dvêcpie  tlu  Sainarie,  Ho!t. 
André  de  Sosée.  évèqiie  (loBcthl(!em,  798. 
Andromc  ComoE.  118.  i5().  i()0.  -tSo. 

ANDiiOMQiE   Eri'ii')Rni:\E,    117,    i  1  rj .    nq-j. 

Andrûmque  Io  Jeune,  lAG. 
AxonoMQUK  (Le  Tyran),  5o. 

A\nROMOi;E  TziNTZlLljT.ES.    .38o. 
\\FB!D  DE  MaRGAT,    SgS. 

Ange  de  Narni  (Frère),  86G. 

Anive  Clifforii.  ;)07. 

An\e  Gom\ène,  il),"!. 

Aine,  femme  de  Jean  Folloii.  008. 

Anne    de    F>usignan  ,    femme    de   Louis   de 

Savoie,  161,  536 .563.  57^,  6a8,  .387. 
Anne  de  Margat,  Sgfi. 
An\e  de  Montignac.  femme  de  riuillannii' 

de  Giblet,  337. 
Anne  de  Montolfk,  50 1. 
Anne  .  fille  de  Richard  do  TaHjol ,  femme  de 

Hug-ues  de  (îomtenay.  807. 
Anne,  femme  de  Thomas  de  Géphalonie. 

iSg. 

.AnGELIER  de  GlIiLET,  SSg. 

Anmral  Paléologde.  !]Ci-. 

Anno  de  Sangerhadsen.  90  V 

Ansalde  de  i/Embriac,  3i6.  3)8. 

Anseau  Babin,  5i3,  5 16. 

Anse  MI  de  Brie.  5i  i. 

Anseau  de  Brie,  sire  de  Piles,  0-29. 

-Anseau    de  Brie,  5-39.  53o.   53i.   066. 

6oi. 
Anseïd  de  Grangerin.  565. 
.4NSEAn  ou  Anselme,  évêquc  de  Belliléem. 

78/4. 
-Anseau,  maréchal  de  Chypre.  a6i. 
Anseau  bu  More,  56(). 
Ansèle  de  Tripolv.  àfjlt. 


Anseli.e  h  Belle,  lemme  de  Simon  du 
Four,  1-J-3  ,  h  16. 

Anselme  de  Brie,  527. 

Anselme  de  Soissons,  59A. 

Anselme  de  Soissons.  âg.'i. 

Antoine,  évêque  de  Caicho,  16K. 

Antoine  d'Avila,  connétable  de  Chypre. 
693,  689. 

Antoine  de  la  Balme.  seigneur  de  Morte- 
ray,  chancelier  de  Chy])re,  673. 

Antoine  Beak  ou  Beck,  patriarche  de  Jéru- 
salem, 735. 

Antoine    Buisson  ,    évêque    de    Belhléem , 

791- 
Antoine  de  Couktenay,  009. 
Antoine  de  Crenel,  évêquc  de  Belhléem . 

79'- 
Antoine    de   Mont,   évéque    de   Belhléem. 

79-2  • 
Antoine  de  Pergame  ou  Bergame,  camérier  ' 

de  Chypre,  C72. 
Antoine  Sauranus,  8{i-2. 
Antoine,  évêque  de  Tri|ioli,  81  3. 
Antoine    Trusson  .     évêque    de    Belhléem, 

79-3  • 

Antoine  Tuneto    853. 

Antevel  ,111. 

Apafdèle.  seigneur  d'Anavarze,  -'88. 

Apamie  (Famieh),  3i5,  811. 

Apsimar,  288. 

.4quila  (Châleau  d'),  902. 

Arados  (L'île  d'),  809. 

Araison.  Ce  casai  paraît  pouvoir  être  iden- 
tifié avec  le  village  d'Aredion,  dans  le 
district  d'Orini  et  Cyliria,  en  Chypre.  333. 
334. 

Arcuambauld.  connétable  d'Antioche.  G68. 

Arda  ,  femme  de  Baudouin.  1 1 .  1  57. 

Argentine,  femme  de  Théodore  Paléologiie. 
216. 

Armand  (Harnian)  de  Périgord.  886. 

-\rmesende  de  Ciiateau-Necf,  3 18,  589. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


9Ji» 


AiiNAUD,  prieiii-  du  Mont-de-Sion.  8/ii. 

Arnaid  de  CoiMPs,  890. 

Arnaud  du  Crest,  connutabli.'  do    IVi|)oli. 

Arnauld  de  Soissons,  r)i)3. 
Arnaut  Petit,  58 1. 

Ar.NEIS   de  GiliLET,    32(J,  '.Vio. 

Arnoul,  archevêque  de  Nicossie,  8/i8. 
Arnoul,     archidiacre   dn    Saint  -  Sôpuleri' . 

634. 
Arnoul  ,  patriarche  de  Jt'rusaleni,  1 1 .  6.'!  i . 
AiwioUL,  vicomte  de  Jérusaleni,  6hh 

ArMOUL  DE  LA  BlANCIIEGARDE,    ûàs. 

Ar>oul   de  Limo>e,   évêtjue  de   Bethléem. 

79'- 

Arnoul  de  Piyiiiii.M-.  viilaiiie  d'Aiiiieiis. 
583 ,  71g. 

Arnoul  de  Péro.nîve,  vicumle  d'Acre.  (J/17. 

Arnoul  de  Roues  ou  de  Roeua  ,  palriarclie 
de  Jérusalem,  717. 

Arnoul  de  Toroge.  877,  880. 

Arnoild,  prieur  du  Saint-Sépulcre,  8'jii. 

Arsur  (iiet'du  royauaie  de  Jéru.salein  .  au- 
jourd'hui Arsoul),  .'Vi/i. 

Artas,  811. 

Arthur  de  Langlois.  (ioô. 


AscALDN  (nom  de  lieu),  ao. 
AsciiKTi.-v.évèque  de  liethléem,  786. 
AscnETi.v,  vicomte  de  Jéi'usalem.  (i/i3. 
.\si'iÉTiîs,  990. 
AsQuiE,  casai  de  Chypre,  aujourd'hui  ; 

3-28,565,  594. 
Attabd,  évêque  de  Nazareth,  7G0. 
AuRERT,  archevêque  de  Taise.  77>. 
Augustin  deLusig.nan,  '1G7. 
AuGu.sTiN  ,  évêque  de  Laodicée,  797. 
Augustin  du  Puisât,  34  i. 
AuGi^STiN,  évêque  de  Faniagouste.  86^ 
-4vEG0RE.  village  de  la  Messorée.  'ijli 
Aveline,  l'emme  d'Ursioii.  191. 
AvELLONES.    casai   de  Chypre,   au  jour 

Avlona,  565  .  61  0. 
Avis,  ahbesse  de   Sainte -Marie- la -Cr, 

83 1. 
AvA,  llaia,  \illage  de  la   Me.ssoi'ée. 

55i,  55-2. 
AïJUR.  prhice  de  Césarée.  '.\-i. 

Aï.MAR   DE  MoNTGISART.    'àtj'j . 

Avmée  de  Montferrat.  99. 
AïMERY,  évêque  de  Paplic  .  StjCi. 

AVJION  LE  StRANGE.    935. 

AzoT.  aujourd'hui  Esdoud.  nu),  37/4 


\soia, 


il  liui 
ande, 
5  h  9  , 


B 


Baanes  Heptademon .  107. 
Badin  Flatro,  secrétaire,  (iliS. 
Badin  de  Nores,  575,  576. 
Bajazet,  i55,  238. 
Baldin  de  Noues.  ()-!8. 
Baldric  .  6  i5. 
Balian  Anse\u.me,  540 
Balian  d'Antiocue,  69/1.  5]i,  567. 
Balian  de  Brie,  Sag.  53o. 
Balian  dk  CAypiiAs.  59/1. 
Balian  de  Flatriis.  /iO(i. 
Balian  le  Fra.nçois,  36o,  075.  /loM.  '1.19, 
'167.  .V./i. 


Balian  d'Irelin,  167. 

Balun  d'Ibelin.  376,  377.  378. 

Balian  II  d'iheiin  ,  seigneur  deNaples. 

993,  23i,  35o,  365,  36(i,  370. 

'loy,  4  I  0  .  4  I  9. 
Balian  llldTIjeliu.  seigneur  île  liaiul.  ■>.-'.'à. 

•'7;j-  ''7;t- 
69. 


•!  9  1  . 


933,  934.  35o,  35i. 


Balian  dTbei.in  .  prince  de  Galilée.  6. 

3G9 , 371 .  379  ,  376,  46i . 
I'alian  dTiielin.  sire  d'Arsur,  44,  ■^:^'.') 

296.  367,  377,507.603,623,63  I 
Balian  d'Irelin,  sénéchal    deChxpie. 

236,  370.  378.  687. 


994. 

(i42. 
2  95. 


•)-2(i 


l,i:S  FAMILLES 


liALU^  deJapiik.  ciiniK'Uilile,  352,  353. 

Balian  de  Jopi'i':,  355. 

Balian  ou  Barisw  de  Joppé.  GA5, 

Bai.ian'  IjAMbert.  6o8. 

Balian  de  Lanxlée.  a^o. 

Balian  de  Makvclée,  385.  387. 

BaI.IA!V   ^L\UGER^V,    9,/ll,   'u)4  ,    5ll,   o8o. 

Baman  DE  Mi.MARS.  54(),  5jo.  55-1 .  553. 

Balian  de  Montgisard,  3ç)8. 

Balian  de  Navarre,  606. 

Balian  de  Nores,  100,  577,  578. 

Balian,  archevêque  de  Rhodes.  2^3. 

Balian  I",  sire  do  Sagelte,  6i,  169,  957, 

a68,  43^1.  i58,  669,  667,  64o. 
Balian  II,  sire  de  Sagelte.  1G7.  438. 
Balian  de  Soissons,  59'j. 
Balian  de  Tarvrie.  661. 
Balian  de  Tor.  698. 
Balian  de  Tribardox.  52<j. 
Balian  de  Tripolï,  ail.  /if)4. 
Balian.  sire  de  ïyr.  /198.  4(j(). 
Balian  de  Verny.  53o.  Gi  i. 
Balissand.  672. 

B\LTII\ZAR   BoRCn.   (j5. 

Baltiiasar  de  Eredi\.  8G8. 

Bandants.  60G. 

Barraquan,  eiiijiereur  de  l'ei\..e.  'i58. 

Baroniis  ,  cardinal .  17(1. 

BARTnÉLEJiy,  55 0. 

Barthélémy  dAntiociie  .  220. 

Bartiiélemv  de  Bragance.  évêijuo  de  Nemo- 

sie,  e?lu  patriarche  de  Jérusalem.   73o. 

857. 
B\RTiiraE5iv,  dvêque  d'Exeter,  874. 
Bartiiélejiv  de  Flace.  58o. 
Barthélémy  de  Gidlet.  3a5. 
Barthélémy  le  Jeune.  Gu(). 
B\rtiiélemy  .Mainebeuf,  437. 
Barthélémy,     archevêque     de     Maniistre, 

770. 
Barthélémy  de  Mimars.  5ôu. 
Barthélémy  de  Montolif.  71,  559.  5Gi. 


DOUTRE-MER. 

Barthélémy  de  Montolif,  cniuérier  du  roi 

Hugues  IV,  671. 
Barthélémy    dl    Morf,    629,    5G5.    5GG. 

5G7. 
Barthélémy  de  Navarre,  GoG. 
Barthélémy,  archevêque  de  Palernie.  a  18, 

219. 
Barthélemi  Scaface,  59a. 
Barthélémy  de  Soissons.  SgS. 
Barthélémy,  évêque  de  Tortose.  810. 
B.\bthélemi  Tirel,  maréchal,  65 1. 
Barlt.  aujourd'hui  Beyrouth,  26,  28.  3i. 
Basile,  chamhellan  (camerianus).  653. 
Basile,  chanceher  de  Léon  II,  700. 
Basile,  seigneur  du   couvenl  de  Trazarg. 

i63. 
Basile  le  Macédonien,  a88. 
Basile  Porphyrogénète.  176. 
Baddouin,  262,  25i,  55o. 
Baudouin,  père  de  Godefroy,  289,  290. 
Baudouin  I".  roi  de  Jérusalem,  9,  12.  i3. 

18,  227,  963,  26/1.  265.  26G.  3i5, 

^27.  i3i. 
Baudouin  II,  111.    11a,  182.    i83.   i85. 

229.  ai6,  265,  276,  527. 
Baudouin  III .  17,  18,  19,  1 1 5 ,  191.  190, 

228,  a3o.  23i.  a46,  a66.  998.  3oo, 

hhh. 
Baudouin  IV,  roi  de  Jérusalem .  19.  ao,  22, 

23,  25.  221.  23o.  2/19,  627. 
Baudouin  V.    roi  de   Jérusalem.    23,    2/1. 

3oi. 
Baudouin,    haron,    connétalile   d'Arménie, 

697,  700. 

B.AUDOUIN   DE  BaRUTH.  567. 

Baudouin,  évêque  de  Baruth.  781. 
Baudouin  de  Bessan,  259,  253.  25/i,  678 
Baudouin  Bonvoisin.  599.  667,  G07. 
Baudouin  II  du  Bourg,  la.   i3,   li.   i5, 

16.  157,  a97,  545. 
Baudouin  de  Brie.  a72.  029,  53o. 
Baudouin,  sénéchal  de  Césarée.  285. 


TABLE  DES  NOMS  DE  P 

Haldouin,    archevêque  de   Cdsarée,    ySC), 

757. 
Baidoli.n  I",  empereur  de  Constantinoplc. 

170. 
Baudouin  d'Edesse,  112,  296,  996. 
Baudouin  de  Gra\geri.\,  565. 
Baudouin  I",  comte  de  Guines,  38 1. 
Baudouin  d'Iuelix,  connétable.  378. 
Baudouin    d'Ibelin  ,    premier   seigneur    de 

Bame,  a/19,361,  302,  869,370,  375, 

Ixk-j. 
Baudouin  dIbelin,  aii,  28/1. 
Baudouin  d'Ibelin,  seigneur  de  Barut,  37O. 
Baudouin  d'Ibelin,  870,  876. 
Baudouin  d'Ibelin,  séne'chal  de  Chypre.  166, 

233,  2S2,  368,  875,  876,  46i,  696, 

687. 
Baudoui.n  de  Mares,  3oo,  889,  890. 
Baudouin  de  Mijiars,  55 0. 
Baudouin  de  Miredel,  862.  863,  86/|. 
Baudouin  de  Montgisard,  58o. 
Baudouin  du  More,  22 5,  826,  5i5,  58 o, 

583,  565,  566,  567,568. 
Baudouin,  vicomte  de  Napies.  /112. 
Baudouin  de  .Neuville,  5  11,  570. 
Baudouin  de  Nevaire.  667. 
Baudouin  de  .Nores,  maréchal  de  Chy[)ie, 

899,  521,  565,  573,  57/1,  685. 
Baudouin,  abbé  de  Notre-Dame  de  Josaphat, 

819. 
Baudouin  de  Picquignv,    566,  583,  586, 

087,  602. 
Baudouin  de  Plaissié,  261,  617. 
Baudouin,    fils  de  Baymond    de    Poitiers, 

190. 
Baudouin  de  Rame,  25.   197,  608,   612. 

622. 
Baudouin  de  Saint-.Abrauam,  hih. 
Baudouin  de  Saint-Gilles.  267. 
Baudouin  de  Soissons,  5g 4. 
Bauduin,  565. 
Béatrix,  2io,  2/11,  8y3  ,  3g6,  588. 


ERSONNES  ET  DE  I.IELN.  0:J1 

Béatrix  de  Bardth,  2/10. 
Béatrix  de  Mimars,  5/19. 
Béatrix  de  Savoie,  2i5,  216. 
Béatrix,  fille  de  Galvano  Lanza,  218. 
Béatrix  ,  femme  de  Guillaume  de  Maraclée 

887. 
Bé\tirx,  fille  de  Guillaume  de  Picquigiiy, 

2O9. 
Béatrix,  femme  de  Jeaii-lc-Tur,  228. 
Béatrix,  femme  de  Joscelin  H,  800. 
Béatrix,  femme  d'OlIion.  comte  de  Himie- 

berg,  3o2. 
Béatrix,  femme  de  Payeii  I".  seigneui' de 

Cayphas,  266. 
Béatrix,  femme  de  Rohard  do  Brie,  588. 
Béatrix,  fille  de  Pierre  de  Baruth,  SgS. 
Beaudouin  de  Venaire,  558,  583. 
Beaufort.  château  voisin  de  Snyotte  ce'dé  à 

Tordre  (lu  Temple  et  nomim'  maintenant 

Kalaat-esch-Schekif,  687. 
Bedrois,  camérier  <lu  roi  d  Arménie,  705. 

708. 
Bedros  (Le  baron),  [iroximos  d'Arménie, 

7o5. 
Beduine,    femme  de   Jofl'roy  de  Cayphas, 

270. 
Beimont  d'Axtioche,  166. 
Bêla,  roi  de  Hongrie,  198. 
Bel\  IV,  roi  de  Hongrie,  128. 
Belbeis  (Egypte),  21,  28. 
Belinas,  ville  épisco[iale  de  Syrie,  aujour- 
d'hui Banias,  2i'ii.  267,  711. 
Ijelus  (fleuve  près  d'Acre),  18. 
Benedetti,  61 3. 
Bengerius  de  Montolivo,  558. 
Benoist  XH,  pape,  76. 
Benoist,  archevêque  d'Edesse,  769. 
Benoist  (Frère  Nicolas),  évêque de  Laodicée, 

798- 
Benoist  (Zacharia),  67. 

Benoît  de  Adoaria,  évêque  de  Tripoli.  81 3. 

Béranger  Petit,  588. 


1  11) 


922 


LES  FAMILLES 


Bérangère  de  Gastille,  troisième  Irmiiicdp 
Jcnn  do  Briennc,  30. 

lîÉiiARD,  ëvèqiie  de  Néinosie,  857. 

Bermonue,  femme  de  Bertrand  de  Margat, 
3()'j. 

Ber-vaku,  l'vi'Mjue  d'Artas,  palriarcho  d'Aii- 
tioche,  739. 

Iîernard  de  lÎAuuT.  2a8,  2/10. 

Bernard  de  i.a  Beaume.  5ai,  522,  ô5o, 
598. 

Iîernard  j)e  la  Blaxciiegarde.  9.4o. 

Bernard  Brus,  2^5. 

Bernard,  chancelier,  Goû. 

Bernard,  évêque  de  Lidde,  800. 

Bernard,  évêque  de  Nazareth,  759. 

Bernard,  évêque  de  Sidou,  8o5. 

Bernard  de  Sui.i.v,  éhi  arclievêque  de  Naza- 
reth, 7G1. 

Bernard  Rossi,  amiral  de  Chypre,  6(53. 

Bernard  ou  Benard  de  Maraclée,  385. 

Bernard,  prieur  de  Mont-Olivct,  826. 

IknNARD,  abbé  du  Mont-Thabor,  8ag. 

Bernard  de  Binzon,  maréchal  de  Chypre, 
085. 

Bernard-le-Strange,  235.  -iyo. 

Bernard  di;  Temple,  28. 

Bernard  de  Tremelav,  872. 

ISerte,  femme  de  Bei'uard  de  Soissons,  279. 

lÎERTHE.  (ille  de  Guy  de  Baruth,  698. 

Berthelot  deCarnier.  d'iO. 

lÎERTHOLD,  marquis  d'Herendiourg,  216. 

Bertin  Porgel,  589.  ' 

Bertrade  de  Montfort.  180.  3o5. 

Bertrand,  évêque  de  l'aplie,  86(i. 

Bertrani)  de  Auneo,  862. 

Bertrand   Aldeger,    évêque    de  Bethléem. 

79»- 
Bertrand  de  Blangiiefort.  873. 

Bertrand  de  la  Blanchegarde.  2'iu. 

Bertrand  de  Comps,  Sgi. 

Bertrand  de  Giblet,  117.  i5(i,  •i^i-j.  3i(). 

323,325,487. 


D'OIJTRE-MER. 

liERTR\ND  DE  Saint-Gilles  ,  comle  do  Tri- 
poli, 227,  26/4,  679,  '180. 
Bertrand   Mansoer,   seigneur   de  Margat, 

2^0,  ail,  25i,3y3,  396,  395.  39(1. 

093, 59G,  Co3. 
Bertrand  de  Montolik,  325,  559. 
Bertrand  de  Pagis  (Frère),  évêque  de  Sa- 

marie,  8o'i. 
Bertrand  Porcelet,  2^0,  ^62,  588,  589. 

590. 
Bertr.and  Texi,  grand  maître  de  l'Hôpital. 

894. 
Bertrand  de  Thorote,  092,  398. 
Bertrand,  vicomte  de  Tripoli,  695. 
Bertrand  de  Zerban  ,  ^07. 
Besmedin  ,  fief  dépendant  de  la  seigneurie  de 

Giblet,  323,  325,  d-i-j. 
Bessan  (Le),  nommé  dans  l'antiquité  Scy- 

thopolis.  Les  ruhies  de  celte  ville  portent 

maintenant  encore  le  nom  de  Beysan  et 

se  voient  au  bord  du  Jourdain .  près  du 

petit  Hermon,  aiS. 
Bethame  ou  Saint-Ladre.  Cette  abbaye  et  le 

lasal  du  même  nom  occupaient  la  |ilace 

du  village  arabe  de  El-Azarich.  822. 
Bevuars  Bendoqdàrv,  ho..  i3i,  i33.  ->95. 

/ni,  888,  908. 
Blanga  Lanza,  2li. 
Bienvenu  de  Vidal,  6o3. 
BiENVENDE,  femme  de  Henry  de  Cafran.  533. 
Bienvenue,  lille  de  Philippe  de  Cat'i-an,  Sa  1 . 
Bienvence-le-Petit,  58o. 
Bienvenue,  femme  de  Baudi.uin  de  Piopii- 

gny,  583. 
Bienvenue,  fille  de  Jean  de  Tor.  femme  de 

Laurent  H  du  Morf.  506,  583,  5y8. 
BiGNE  LE  Petit,  femme  de  Guillaume  Pedol . 

58o. 
Bii.arguuu-Khan,  i3G. 
Blahasent  ou  Bethasan,  19. 
Blaise   de  Glusiano,    évêque    de    Baruth, 

782. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


{)-2:\ 


BiANCiiEr.ARDE  (La).  (le  nos  jours  Tell  es- 

Sapbieh,  2 6 a. 
BoEL  DE  Cdartres,  lihi. 

BoÉMOND    I".     177,     178,     l8'l.     207.     2  go. 

38i,  382. 
BoÉMOND  II,  prince  d'Antioche,  112,  ii3, 

178,  179,  180,  181,  182,  i83,  i85, 

382,  5i5. 
BoÉMOND  d'Antioche,  seigneur  ihi  Boulron. 

2  58. 
BoÉMOND  m,  le  Bègue,  prince  d'Antioche,  29, 

118,   120,  190,  193,  igi,  195,  196. 

216,  267,  993,  317,  321,  323,  327, 

382,  383,  385,  380,  i84,  i85,  558. 
BoÉMOND  IV  d'Antioche,  le  Borgne,  comte  de 

Tripoli.  6/1,  121.  126,  i56,  iSg,  198, 

199,  200,  2o3 ,  9o4 ,  216.   222.  201, 

258,  264,  281,  322,  323.  385.  386, 
621,  485,  507,  589.- 

Boémond  V,  prince  d'Antioche  et  comte  de 
Tripoh,  63,  126,  2o5,  206,  207,  226, 
386,  485. 

BoÉMOND  VI,  i3o,  i58,  206.  207.  208. 

259,  485,  488,  5i8. 

BoÉMOND  VII,  i58.9o8,  209.  324.  486, 

488. 
BoÉMOND  DE  Brie,  629,  53o. 

BOÉMOND-LE-BUFFLE,   272. 
BoÉMOND  DE  GiBLET,    608. 


BoÉMOND  ,  seigneur  de  Laodicée  ,  38 1 ,  382. 

BoÉMOND  DE  LlSlGNAN,   iSg,    464. 
BONACOLRT    OU    BoNACUlLSIUS ,    OrchevêqUr   lil' 

Tyr,  754. 

BONAPLRS  DE  SaRMIT,    426. 

BoNiFACE  VIII,  pape,  488. 

BONIFACE  DE  MoNTFRRRAT.    1  1  . 

Bonne,  femme  de  Pierre  Sacy,  878. 
BoNVAssAL  d'Adde  DE   Aldo,  chancehi'i    di 

Chypre,  674. 
BoNvoisiN,  629. 
BoRiLLE  Aleman,  5o4. 
Bouchard,  chancelier,  654. 

BorUGOGNE  DE  Ll'SIGNAN,  878. 

BocTRON  (Le),  c'est  aujourd'hui  le  village  de 
Balroun,  près  du  cap  Madouna.  811. 

BOLVERET  GrIMALDI,    267,    272. 
BoVEREL   DE  GÊNES,   223. 

Brancaléon  Grille,  "38. 

Brigide  DE  Ver,  672. 

Brlnel,  sénéchal  de  Tri[)oli,  60  1. 

Brusalo  (Jean-François).  ai'clievêi|ue  de 
Nicosie,  853. 

BiFFAVENT,  château  de  l'ile  de  Chypre  voi- 
sin du  mont  Pentédactylon  ,  (Ja. 

Bnr.ciiARD  uE  Schwenden,  9o5. 

BuRu:  ou  lîuRES ,  village  situé  au  pied  du  Tlia- 
horet  portant  le  nom  deDahourieli.  'l'iti, 

BuRis  (De),  611. 


c 


Gain  le  Bolx,  61. 

C.ESAREUS  DE  AlAGNO  ,  86  I. 

Caimon,  non  loin  du  Carmel,  vers  la  plaine 
d'Esdrelon,  aujourd  hui  Tell  Kaimon,  2  60. 

Calaman,  duc  de  Mamistre,  ii5,  116,992. 

Calaman,  roi  de  Hongrie,  292. 

Calixte,  pape,  179. 

Camarin  Barlais,  61,  596. 

Gameri.n  ou  AiMERY  DE  LusiGNAN.  Connétable 
de  Chypre,  679. 


Cammerdas  (De),  208,  612. 

Candare  (Château  de  la),  aujourd'hui  Kaii- 
tara,  C07. 

Candelour  de  Flourï,  épouse  de  Daniel  de 
Alalembec.  SSg. 

Cantacdzène,  389. 

Capharda,  ville  de  la  principauté  d'Antioche. 
site  inconnu,  i84. 

Capharnaim  ,  casai  dépendant  de  la  sei- 
gneurie de  Cayphas.  et  dont  le  site  paraît 

ii(i. 


1)2 'i 


LES  FAMILLES 


s'iilenlilier  avec  les  ruines  nommées  Tell 
el-Keniseli,  aCS. 

(JAKCERAN  DE  NonES,  igS. 

CARCEnAN  DE  Requesexs,  sénéclial  de  Chy- 
pre, (j8(j. 

Carceran  (Calceran)  Si:are7.  .  connétable  de 
Chypre,  678,  681. 

Carew  de  Coubtenay,  3o(). 

Carion  de  Giblet,  33/1,  335. 

Casal-Ijibert  ou  Lahpti,  village  situé  entre 
Acre  et  Tyr,  théâtre  dune  sanglante  ba- 
taille entre  les  Chypriotes  et  les  Imjiéi-iaux. 
•  lette  localité  paraît  se  retrouver  dans  les 
inines  nommées  El-Harasi,  69,  Say. 

Cassan  ,  roi  des  Tartars.  i36. 

(jastel-Straville,  71. 

Catalossa.  i3G. 

Catatlrius,  due  d' Vutioolic  170. 

(-Iaternella.  -2  I  IJ. 

Catherine  .  femme  de  Jean  d'Antioche ,  5 1 1 . 

Catherine,  fennne  de  Simon  Beduiii,  565. 

Catherine,  femme  de  Robert  (]luipel,  809. 

(Iatherine  CoRNARo,  (jg,  100,  )Gi,854. 

Catherine,  fille  d  Edouard  IV,  807. 

Catherine,  femme  de  Thomas  Engaiii,  8o<3. 

(Catherine  de  France,  261. 

Catherine  de  Giblet.  SaS,  ôi  1. 

Catherine,  femme  de  Jason  de  Nores.  3i3. 

CaI  VAIN  LaNZA,   9  1  5. 

Cayphas.  port  à  h  lieues  au  sud  d'Acre,  au 
pied    du  monlCarmel.    3a.    33,   344. 

CÉCILE,    181  . 

Cécile,  femme  de  lîalian  Anseaume.  546. 
Cécile,  fille  de  Jean  Chesney,  3o8. 
Cécile,  femme  de  Pons  de  Tripoli,  48i. 
Cécile,  femme  de  Miitiode  Zimbli't.  818. 
Célano,  9  17. 
CÉLEST1N  H.  pape.  894. 
Cérines,  ville  épiscopale  de  Chypre,  a  18. 
César  de  Norés,  499  .  498. 
CiiAAiEL  (La),  nom  donné  durant  le^  croi- 
sades à  la  ville  d'Émesse.  386. 


DOUTRE-MEU. 

Charles  d'Anjol,  48,  a  18.  6a3. 

Charles  de  Roiirbon,  ga. 

Charles  Boiuuonnat,  évoque  de  Rethléein , 

792- 

Charles  de  Danemark,  i4. 

Charles  I",  roi  de  Chypre,  916. 

Charles  de  Lusigîjan,  466,  467. 

Charles  I",  roi  de  Naples,  217,  34 1. 

Charles  I",  duc  de  Savoie,  98,  161. 

Charles,  seigneur  de  Senelerre,  a 35. 

Charles  I",  roi  de  Sicile.  44.  45.  65, 
ao5,  486,  487. 

Charles  V,  i5a. 

Charles  VI.  roi  de  Fiance.  i59.  i58. 
ai2,  938. 

Charles  Visconti,  81,  82. 

Charlotte,  princesse  dAnlioche,  568. 

(Jharlotte  de  Bol'rbon,  91. 

Charlotte  Cantacdzène  de  Floiky.  54 1- 

Charlotte  de  Lcsignan,  reine  de  Chvpre. 
'18,  97,  98,99,  io3,  9  1 3. 

Charlotte  de  Lusignan,  épouse  de  Louis  II 
de  Savoie,  161. 

Charlotte,  fille  de  Jean  Perez.  a6a. 

Chasteai -Pèlerin  ,  aujourd'hui  Athlit .  8iS5. 

Chastel  Blanc,  forteresse  de  l'ordre  du 
Temple,  aujourd'hui  Salita.  y<),  887. 

(]uÀTEAu-NEtiF,  c'est  le  Kalaat  Hounin.  247. 
473. 

(Jhérurine,  '-167, 

Chiérokitia,  village  do  lile  de  Chypre,  cé- 
lèbre par  la  bataille  qu'y  perdirent  les 
Latins  le  7  juillet  i426;  aujourd'hui 
Chérokitia  (district  de  Larnaka).  89. 

Chosroés,  106. 

Chrétien,  patriarche  d'.4ntioche.  867. 

Christine,  fille  de  Roger  de  Cayphas.  966, 
968. 

Christofle,  évèque  de  Bethléem,  791. 

Christophe,  évèque  de  Sebaste.  Sn8. 

(jIves  de  Nores,  466. 

Clarembaiid  ou  Clébemdaid    6 '16. 


TABLE  DES  NOMS  DP,  PERSON.NES  ET  DE  I.IEliX 

Clabencb,  fille  (le  Guillniinie  Angelier,  385. 
Clabence,  fille  de  Guillaume  Azart.  367. 
Clarion,  loi. 
(]ladde  ,  baron  de  l'Eslraiiffe. 


9^5 


Clément  IV,  pape,  laç),  aiy,  aSa 


V, 


ape. 


/17.    68. 


,37. 


370. 
Cléme.nt  VI,  pape,  71.  8],  1^7.  i4S. 
Clément  VII,  pape,  82. 
CoLOMAN,  roi  de  Galicie,  laS. 
CoMv,  aujourd'hui  Coni,  casai  à  trois  lieues 

de  Bafo,  (309. 
Co.vBAD  1".  archevêque  de  Nicosie.  8ft). 
CoMuu  II,  Caraccioli.  85 1. 

(;0NBAD  DE  .\neVELT,  g  10. 


CONBAU  dWnTIOCIIE  .    2  1  7.    3  1  8  . 


3  1  y . 
270. 


3  3  0 . 

5  99- 


Conrau,  empereur  d  Allemagne 

43 1. 
Conrad  CapIsue,  218.  3i(). 
Conrad  DE  Fel'chtwangen.  yoC- 
Conrad,  archevêque  de  Mayence.  i3u. 
Conrad  DE  Mo.ntfebrat,  36,  27,   28,   29. 

33,  5i,  93 1,  265.  342.  344.  /iSa, 

459,  472,  4c)5,  497,  498. 
Conrad,  duc  de  Savoie,  216. 
Conrad,  grand  trésorier  de  l'ordre  Teuto- 

nique,  909. 
Conrad,  précepteur  de  Inrdi-c  'reuloiu(|ue. 

907,  908. 

CoNRiD  DE  ThLRINGE,  9o3. 

Conradin  ,  317,  218,  282,  284. 
CoNRADiN,  sultan  de  Damas,  267. 
Constance,  femme  de  lîoëmond  1"  d'Antio- 


che,  179.  i8),  i84. 
190. 


.86.  187.   188, 


Constance,  reine  d.\ragon,  217. 

Constance,  reine  de  Bohème,  193. 

Constance,  fille  de  lîoémond  III,  198. 

Constance,  veuve  de  Henrv  11,  l'oi  de  Chy- 
pre, i58 ,  236. 

Constance  de  France,  comtesse  de  Saiiil- 
Gilles.  343,  5i3.  580. 


Constance,  femme  de  Léon  \.  lôy. 
Constance  de  Nores,  493. 
Constance,  mariée  àPizard,  493. 
Constance,  femme  de  Raymond  de  l'uiiiiMs. 

i85, 186,  194,  382]  4o4. 
Constance,  fille  de  Raymond  de  Poitiers. 

l'emnie   de    Renaud,   seigneur  ilc  (iii'u. 

191,  193. 
Constance  le  Tort.  599. 
CoNSTANS,  gouverneur  if  Arménie.  3()3. 

CONSTANS,    166. 

CoNSTANs,  lils  d'Aithon  du  (iourc,  37*). 
CoNSTANs,  baile  d'.Vrménie.  i24.  i25.  12G. 

127. 
CoNSTANS,  roi  d'Arménie,  379. 
CONST.WS  II,  i35. 
Constant  Lascaris,  lôf». 
Constantin.  107,  ii<.  ii3.  174. 
Constantin  le  Babbu,  288. 

(JONSTANTIN   II,    l35,    l45.    l58. 

Constantin  III,  i45,  147. 

Constantin   IV    de    LrsicwN.    i'i5.     r'17. 

1  48,  1  4ç),  iGu. 

Constantin  Carentinus.  174. 

Constantin  ou  Constant  on  (Ionstance.  sei- 
gneur de  Pardzerpert ,  iiinnétalilc  (f\i- 
méiiie,  163 ,  697,  (J98. 

Constantin,  évèque  deLidde,  800. 
Constantin,  archevêque  de  Mamisfii' ,  771, 
Constantin  MoNoiuAorK,  175. 
Constantinis,  174. 

CoRADIN  ,    474  ,   507. 
(JORRAIIAM,     177. 

CoRiciE,  ville  épiscopali'  de  la  pelile  Arim-- 
nie;  elle  est  encore  nommée  Ghorigos  et 
est  située  non  loin  du  cap  \namour.  767. 

CoBNILLE  SyNCLITIOIE  .  3  1  4  . 
(^ORVASIl.  ,111. 

CosMA  GroNEji,  secrétaire.  (KIS. 

CosRoiis.  roi  de  Perse,  i  73. 

CoviLLA.    femme    de    Coiuad    il'Aiilioclie. 

2  30 


!)^(i 


LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


Ciiu;  (dil  la  l'i(?i-ro  du  diiserl),  était  une 
lies  jjraïKlfis  Ijaronuies  du  rnyauine  de 
Jérusalem;  cette  ville  porte  maintenant  le 
nom  de  Karak  et  s'élève  sur  la  rive  orien- 
tale de  la  mer  Morte,  /loa. 

(Irach  de  Montréal,  aujoui'd'luii  Schaultek. 
près  de  Pelra  à  l'est  du  Ouady-Arba  ,  26. 


V.RXT  (Di:),  Gl3. 

Ckl'socho  ou  CiiosocouES ,  casai  de  1  île  de 
Chypre  qui  donne  encore  son  nom  au 
district  moderne  de  Khrysoklio,  aof). 

CiiRSAT,  aujourd'hui  Kossaïr,  château  de  la 
principauté  d'Antioche,  iCO. 

Cyrille,  élu  patriarche  de  Jérusalem. 
7.3. 


D 


Dagobert.  Daimbert  ou  Dacabert.  patriarche 
de  Jérusalem ,  9,  71/1,  71(5,  717. 

Damiands,  17/4. 

Damel  (Fr.),  archevêque  de  Rostre,  7(38. 

Damel  d'Aradus,  810. 

Damel  de  Malembec.  27-2,  SSg. 

Damiel  de  Tenremonde,  170,  171,  5i<'). 

Damel  ue  ïerdoxc,  archevêque  de  Tarse, 
773. 

Damel,  évêque  do  Torlose,  1  ]  o. 

David  d'Ecosse,  cninle  d'Huliniilon  .  -s'io. 

David  Saharhouni,  ioG. 

Deipiioiio  Betjcn,  3  1  4. 

Demetrio  Paléologue,  !iC)j. 

Dems  de  Floury,  53f),  a'ao. 

Dertosa,  885. 

DlASPRE,  5i6. 

Diel  d'Amour  ou  Sai.m-Hilarion  ,  forteresse 
lie  l'île  de  Chypre,  commandant  le  pas- 
sage de  la  chaîne  des  Cériues,  entre  la 
ville  de  ce  nom  et  Nicosie,  tîa. 

DlIFV,   166. 

Djoiian   ou   Jean,    connétahie    d'Arménie. 

698. 
DoLET,  1 17,  l63. 
DoLET,  i'einme  de  Rertrnnd  de  Gihli't.  1.57, 

3a  5. 

DOLIMAN,    182. 

DoMiNic  Flélin  .  évêque  (le  Bethléem,  792. 


DoMiNiijrE  .AiTRici,  A66. 

DojiiNiouE,  évêque  de  Bethléem,  791. 

Dominique  de  Péra  (Frère),  864. 

DoNATo  DE  Aprile,  cliancolier  de  (Chypre. 

676. 
Dorothée,  106. 
Dorothée   de   Courtemay.   é[>ouse   Thomas 

Golony,  809. 
Dorothée,  femme  de  Thomas  Colony,  809. 
Douce,  femme  de  Hugues  de  Viimars.  55o, 

Sgi. 
Douce  de  Brie,  épouse  Thomas  de  Monto- 

lif,  529. 
Douce,  fille  de  Jean  de  Brie,  828,  629. 
Douce  de  Gaurelée,  femme  de  Raudoin  de 

Venaire,  5^9,  553. 
Douce,  fille  de  Gautier  de  Gaurelée.  583. 
Douce,  fille  de  Guy  de  Boissons,  5^9 
Douce  Porcelet,  femme  de  Gautier,  25t. 
Douce,  fille  de  Renaul  Porcellet.  Ai 3. 
Douce  Porcelet,  588. 
Douce  Rivet,  55o. 
Douce  de  Soissons,  52 1,   596. 
Dreux,  châtelain  d'Amiens,  hiù. 
Durand,  archevêque  de  Nicosie.  845. 
Durand,  évêque  de  Bethléem.  790. 
Durand  de  Sermino  ,  archevêque  de  Nazareth , 

763. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  1,1  ET \. 


!I27 


E 


Eberhart  de  Savn,  c)o4.  guy. 

Eberiiart  de  \\irneburg,  grand  hospitalier. 

909- 
Ebrard  ou  Evebard  des  Barres,  871. 
Ebreuar  ou  Ebremer,   archevêque  de  Cé- 

sarée,  286,  766. 
Ebremar  ou  Euremeb,  patriarche  de  Jérn- 

saleiii,  715. 
l'^DUARD,  roi  d'Angleterre,  38 1. 
Edouard  d'Angleterre,  869. 
EDOUARD  de  Gourte.nay,  3oO,  007,  Soy. 
Edouard  Numo,  évêtpie  do  Laodicée,  798. 
Ègeline  de  Courtenay,  femme    de    Rohert 

de  Scais,  3o6. 
Eglantine,  femme  de  Rohart  de  Cayphas. 

•272,  223. 

EcLAJiTijiE  DE  Cayphas.  55g. 
Eglantime,  fiile  de  Raymond  de  Néfin.  267. 
_   272. 

Eléonor  Glifford,  307. 
Ëléon'or  de  Floury,  272. 
Eléonor,    femme    de    Gilbert    di'    Floury. 

272. 
Eléonor,  fille  de  Daniel  de  Malemhec,  272. 
Eléonore,  307. 
Éléoxore  (La  reine),  87. 
Eléonore,  femme  de  Jean  Bouliller.  006. 
Eléonore,  femme  de  Jean  de  Gray,  3o6. 
Eléonore,  fille  de  Roger  de  Mortenier.  Soy. 
Eléonore  de  Lusig.nan,  ^39. 
Éléonobe  de  Maugasteau,  5/i<i. 
Eléonore  de  Montfort.  hjlt. 
Eléonore,  femme  de  Philippe  Scaiidalion. 

5/16. 
Éliand  ou  Ellnanu  de  Bubes.  prince  de  Ta- 

barie,  li!*'],  452,  /i53. 
Élie,  patriarche  d'Antioclie.  7/10. 

ElIB  GuiNEMÉ,  862. 

Elisabeth,  fille  de  Jacques  Ghicliester.  3o(). 


Elisabeth,  femme  de  Jr'nn  de  (nMrlen.iv. 

309. 
Elisabeth,  seconde  femme  de  .loscclin  rie 

Gourtenay,  297.  29S. 
Elisabeth  de  Gourtenay,  femme  d»'  Pieire 

de  France,  298,  309. 
Elisabeth,  fille  de  Philip[)e  de  (iciniieiiav. 

307. 
Èlizabeth  ,    femme   d'Edouard    de    f)eviiii. 

3o8. 
Elizabeth,  femme  de  Guillaume  de  Gour- 
tenay, 009. 
Elizabeth  ,  (ille  de  Jean  Grav.  3(i-. 
Èliz.abetii  de  Namur.  5i5. 
Elizabeth,  fille  de  Vautier  de  llniijjfiroiil. 

3o8. 
Elizabeth,    l'enmje   di^    Laiicelol    Pdllard. 

309. 
Elizabeth,  femme  de  Jean  Loberage.  .'lui). 
Elizabeth  .  femme  de  Barthélémy  de  Liddel. 

3o6. 
Elizabeth.    i'emme    de    (ùiillaunn'   Slrnd. 
,  309. 
Ëlye,  patriarche  de  Jérusalem,  732.  703. 

736. 
Ejiad-El'Dln-Zenghi  I.  sullaii   do    Vlossnnl. 

■399- 
Emelotte.  femme  de  Hugues  du  Puisel ,  339. 
EjiELOTTE,  femme  d'Eustache(ifirnirr.  prinn' 

de  Césarée,  27^,  43 1. 
É.mery  Barlais,  378,  530. 
EmERV  IlE  Mi.mars,  565. 
Emjia,  fille  de  Robert  Guichard.  180. 
Emilie,  femme  de  Scipion  Costaiizo.  /u)2. 

493. 
Émir  .4lid,  ûàh  ,  245. 
Emmanuel  Longus.  élu  évê(|Uc  di-  IJinath  . 

782. 
Emmei.ine.  tille  de  Jean  d'\miov.  3o(i. 


928 


En(;i;i.(:eh,  seigneur  deFéinie,  .'5i5. 

Knoierrani)  de  PiguiNY,  5S:i. 

EsiiiLEURANi),  prieur  du  Mout-dc-Sioii,  84 1 , 

'     S/l9. 

Enzo,  roi  (le  S;\rd;n»ne.  •>  i  <>. 
KiMCE.  patriarche  deJérusaieni,  -j-nj. 
ÉuACLEus  ou  HÉRACLiis.  arclievêque  de  (_lé- 

sare'e,  7  5  7. 
Eriné  Collar  ,  -JoO 
Ermelline.    fille  de  Balian   dlbeliii.   -icli . 

•'7/- 

Er.MENOARl)  UE  DaPS  ,   Sç)'è. 

Erjiexgarde,  princesse  deTabarie,  370. 

EscHivE,  femme  de  Jean  de  Montolif,  5^9. 
553. 

EscHivE.  lemnie  de  Jean  d'Antioche.  maré- 
chal de  Chypre.  a5i.  5i  1. 

EscHivE.  dame  de  Barnt,  236. 

EsciiivE  DE  Bessan,  femme  de  Nicolas  Boule , 

EscHivE,  femme  d'Eustociie  Boitevin  .  58o. 
EscHivE,  femme  d'Aimei-y  de  Bivet.  596. 
EscHivE,  femme  de  Raymond  de  Brie.  583. 
EscHivE,  mie  de  Philippe  de  Brie.  399. 
EscHivE  DE  GiBi.ET,    femuip  de    Piaymond, 

vicomte  de  Tiipnli.  694. 
EscHivE,  lille  de  Jean  de  Brie,  femme  de 

Baudouin  du  Morf.  029,  567. 
EscHivE .  iG5. 

Esciiivr, .  lille  de  Guillaume  de  Bure-.. 
EscHHE  DE  MniARs.  femme  de  Thomas  de  la 

Beaume,  5iy. 
EsciiivE  DE  Cafran.  533. 
EscHivE,  femme  d'Aimery.   roi  de  Chypre. 

3G4,  375. 
EscHivE.  femme  de  Baudouin  du  Morf,  5-29. 
EscHivE,  femme  de  Gautier  de  Dauipierre, 

370.  46 1. 
EscHivE,  femme  de  Gautier,    seigneur  ili> 

Tabarie  et  prince  de  Galilée.  û/j8.  483. 

484. 
Escni\E  DE  Da.mpierre.  536.  538. 


LES  FAMILLES  I»  OUTRE-MER. 

EscuivE.  femme  de  Simon  du  Four,  lille  ih' 

Raymond  Visconti,  ■279,  494. 
EsCHivE,  épouse  de  Joscelin  de  Gihiel,  2  4o. 


EscHivE  DE  GniLET.  325,  327,  335.  494, 

EscHiVE,  fille  du  roi  Hugues  IV.  353. 
EsciiivE,  femme  de  Hugues  sans  Avoir,42o. 

446. 
EscHivE ,  fdle  de  Hugues  de  Fauquembergue , 

445.  45i.  454. 455. 
EsciuvE  d'Ibelin,  dame  de  Baruth,  875. 
EscuivE  dTbelin,  70,  i56.  934.  538. 
EscHivE  dTbelin,  religieuse,  878. 
EscinvE,  lille  d'Aimery  de  Lusignaii.  55. 
EscinvE.  femme  de  Joscelin  de  Giblet.  94o. 
EscHivE,  mariée  à  Fernand  de  Majorque, 

73,378. 
Eschive  de  Montfort,  reine  de  Chypre,  8). 
Esquive,  fille   du   comte   de    Montbéliard, 

233,  334.  34-9. 
Eschive  de  Mo^TBÉLlABI).  875,  879. 
Eschive,  fille  de  Eudes  de. Montbéliiird.  457, 

458,  459.  46o. 
Eschive  de  Nores,  577,  578. 
Eschive,  fille  de  Jean  de  Farabel,  24 1. 
Eschive,  femme  de  Jean  fOison,  58o. 
Eschive.  feimne  de  Raymond  de  Picqnigny 

53o. 
EsciiivE.  fille  de  Raymond  Rabin,  583. 
Eschive.  lille  de  Baymond  Buiiin.  2o3. 
Eschive,  femme  de  Renier  le  Pelil,  58o. 
Eschive  de  Rivet,  597. 
Eschive  de  Scavdai.io^.  429. 
Eschive,  femme  de  Renaud  111  de  Soissons, 

398,  594. 
Eschive.  dame  de  Tabarie,  2  4o,  876,  879, 

444,  449. 
Eschive,  femme  de  Raoul  de  Tabarie.  446. 

447. 
Eschive  de  Ton,  femme  de  Robert  de  Mont- 

gisart,  598. 
Eschive,  dame  de  Tripoli.   '194. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PE 

EscuivE,  f'eiiune  de  Jean,  vicomte  de  Tri- 
poli ,  24i,  Ziao,  ig.'i. 
EsMAN,  sullan  de  Tarse,  288. 
EsTÉFÉNiE,  dame  du  Plessis,  553,  5G6. 
EsTEFEiviE  OU  Femie,  5c)6. 
EsTÉFÉNiE ,  fille  de  Jean  de  Brie ,  (emme  de 

Jean  Gaiivaiu,  629,  5c)^i. 
EsTÉFÉ.ME  DE  GiBLET,  femme  d  Amaury  de 

Bernet,  3a5 ,  827. 
tlsTÉFÉ.ME  DE  LA  Bla>ciiegarde,  femme  de 

(jautier  Julien,  â.'io. 
EsTÉFÉNiE,  femme  de  Guy  Dermite,  565. 
EsTÉFÉNu:,  femme  de  Huffues  II  de  Giblet. 

319,821,  822. 
EsTÉFÉNiE,   fille   de   Guillaume  de  Giblet. 

396. 
EsTÉFÉME.  femme  de  Hervé  de  Giblet.  565. 
EsTÉFÉME ,  femme  de  Hugues ,  seigneur  du 

fief  Saint- Jean.  24 1. 
I'jStéféme,  femme  de  Guy  de  Milly,  4o6. 
EsTÉFÉME,  fdle  de  Baudouin  du  Morf,  899. 
EsTÉFÉNiE  d'Ibelin,  86 1,  'SjB. 

EsTÉFÉNIE  DE   MlMARS,    583. 

EsTÉFÉME.   femme  d'Amaury.    vicomte  <le 

Naples,  364,  875. 
EsTÉNÉME  épouse  Philippe  de  Venaire,  549. 
EsTÉFÉME,  femme  de  Baudouin  de  Nores, 

566. 
EsTÉFÉME.  femme  deTliibaud  de  Damiane. 

565. 
EsTÉFÉME,  femme  de  Thibaud  du  Plessië, 

398.  5 18. 
EsTÉFÉMiE,  fenuiie  de  Philippe   de  Houx, 

EsTÉFÉNrE.  fille  de  Jean  de  Soissons,  598. 
EsTÉFÉME,  femme  de  Jean  d  Antioclie,  24 1. 
EsTÉFÉME.  fennne  de  GeolTroy  le  Tor,  24i, 

417. 
EsTÉFÉxn;.   fille  de  Robert  de  Montgisart. 

417. 
EsTÉFÉ.viE .  femme  de  Hugues  de  lEmbriac. 

3,9. 


RSONNES  ET  DE  LIEUX.  929 

EsTÉpiiÉME,  de  Betbsan,  254. 
EsTÉpiiÉME,   femme  de  Guy  de  Soissons, 
25 1. 

ESTIEMNE  DE  GaRARE,   85  I. 
ESTIEN'NE  DE  SaUVIG.NY,   565. 

EsTHiENNE,  évêque  de  Némosie,  859. 

EsTIENNE  Dl!   ToR,   6o(). 

EsTiENNE,  abbé  de  Saint- Jean-eu-Vallée.  [)a- 

triarche  de  Jénisalem  ,719. 
EsTiEXNE.  archevêque  de  Tarse,  772. 
EsTiENETTE,  femme  de  Baudouin  de  Rame, 

422. 

EsTiENNETTE.  mariée  à  JeandAnlioche.  4c)4. 

ESTIE\.\ETTE   DE   MlLLY,  4o4,    469. 

EsTiENNETTE,  fille  de  Balian  Maugarny,  4 08 , 

5i  1. 
EsTiENNETTE,  femme  de  Guy  de  Milly,  4o3. 
EsTiEN.NETTE ,  femme  d'Henry,  roi  de  Chypre . 

127. 
EsTiENNETTE,  (ille  de  Henry  de  Milly,  819. 
EsTiENNETTE ,  femme  de  JoftVoy  de  Tor,  494  , 

598. 
EsTiENXETTE,  femme  de  Hugues  de  Tripoli. 

594. 
EsTiENETTE,    abbesse  de   Notre- Dame-la - 

Grande,  83 1. 
EsTiENNETTE,  femme  de  Jean-le-Tor.  594. 

ESTIEVNOT  DE  \  ALENCIENNES  ,   27O. 

Etienne  Boutier,  vicomte  d'Acre.  647. 
Etienne  de  Bavière.  87. 
Etienne  Ht  de  Lusignan,  860. 
Etienne  IV  de  Losignan,  860. 
Eudes  Bon-Marchis,  180. 
El  DES,  duc  de  Bourgogne,  4i8.  4  80. 
Eldes,  chanceher,  654. 
Eudes-le-Chien,  272. 

El'DES  DE  GrEEL,    487. 

Et  DES  DE  Dampierre,  55,  i50,  208. 

EiDEs  DE  Dampierre,  878,  586. 

Eudes  de  Dampierre,  connétable  de  Chypre, 

78,  286,  875,  537,  538,  G2'i. 
Eudes  de  Giblet,  827. 


"7 


();30 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


Elues  dr  i.a  Eeuti':,  viromli'  d  Acic.  G'iy. 

EtlDES  I"  DE   IIaM,    5/|-!- 
KlJUlîS  II  DE  HaiM  ,  54-J. 

Eudes  III  de  H  a  m,  5/1  a. 
Ei'DEs  IV  DE  Ham  ,  5A-i. 
lùiDEs,  cliiiiicelii'i'  Jo  Jiiplic  ;!5a. 
ErDES  Langles,  (ioT). 

K|:DES  de  MoNTIlKLIAIlD,  COIlllélallle ,  3(1,  S^f), 

^l'iO.  V17.  A58.  5/17.  n-M,  (i-'io. 
EiDES  DE  Navarre,  ()()<">. 
EruES.  ëvêque  dp  Paplie,  8(i6. 
Ei!DEs  Poii.ECHiEx.  sénécliiil   (le  Jf^riisaleii) , 

(il  S. 
EiiDES,  aEclicvèuiif  lie  Tyr,  7/18. 
Eudes,  arcliidinciv  de  Tyr.  ('vlhiui'  i\r  l!a- 

riilli,  78-2,  cSaô. 
EiiiiES  DE  LiisiGMAiv,  séiiéclial  dl'(ilivpil',()88. 
El  DES  DE  Saint-Am\nd,  iiKiréchal  do  Ji'rusa- 

lem  ,  grand  maître  du  Temple.  ()a5.  ()/i'i . 

876. 
l'IlDES,  évêquc  de  Sidoii.  (Soô. 
EuFÉMiE,  femme  de  Ji'aii  di'  Jniiiy.  'H)'-). 
EuFÉMiE,  dame  de  Sajetle,   i;5ii. 
EuFFJiiE,  femme  d'Oste  de  Tabarie.  'i33. 
liuFÉMiE  DE  Flamenc.  feiTiiiie  d'Aiigelier  de 

CTihlet,  307. 
EuFÉMiE  Scafas.  ôyi. 

EtFÉJiiE.  femme  de  (îii)'  de  Sd^shiis.  '.>->.yt. 
Eugène  Synclithjue  1",  3i3. 
Eugène   SyNCLiTintiE    II.   enmle   de    Holias. 

3i3. 

El  GÈNE  SY.^Gl.rriijliE.  eomie  di'  liolias.  séiié- 

clial  de  ("ihypre,  (i8(). 
Eii'iiÉJiiE.   lille  de  Renaud,   piinci'  de  Sa- 

getle.  A'i(i. 


EijpiiÉ.inE,  religieuse.  TiSo. 

EupiiÉMiE,  fille  d'EusIache  de  Gd)let,  696. 

EupnÉMiE,  femme  «le   Philip|)e   du   Morf. 

5ii. 
EiiPiiÉMiE,  lille  de  Jaques  de  Lanciée,  ■yç^li. 
EcpiiÉMiE,    femme    de   Guy    de    Soissons , 

3a5. 
EuPHÉMiE  LE  Petit,  religieuse.  ôHo. 

EuPHÉMIE    d'.AnTIOCHE  ,  5  1  1  . 

EupHÉiiiE,  fenmie  de  Jean  de  (iiblel.  -îSi. 
EnsTAciiE,  père  de  Gndefrov  de  Rouillon 
38o. 

EUSTACHE  BoiTEVIN,   58o. 

EiisTACHE  I  et  II,  comtes  de  l'oulogue,  8. 

El'STACIlE  DE  Cayphas,  a67. 
EusTACHE    (jarmer,  seigneiu'   de  (^ésarée. 
27^ ,  275,  3o3,  i3o. 

EuSTACHE  DE  G1BI.ET,   5()'l. 

EusTACHE  GouL.  Secrétaire,  G(}8. 
Edstache  Graneb,  /lis,  Ok),  ()37. 
Ei^sTACHE  (jREMER,  sipe  de  Sagette.  7 1  f> . 

/.3i. 
EusTACiiE  DE  Neuville,  a/iu,  070. 
EusTACiiE  LE  Petit,  Sgy,  o33  .  .180. 

EUSTACIIE  DE  PlQUlG,\y,  583. 

Edstache  de  Sidon,  63a. 
EusTACiiE,  e'vêque  de  Valeuce,  81  4. 
EfisTORGE ,  archevêque  de  Nicosie .  a3  '1 .  a8a  . 

379,  Sll-2. 
EusTORGE,  évèque  de  Taliarie,  808. 
l'yVE  d'Antiociie,  3a."). 
EvERARU,  vicomte  de  (iliartres.  338. 
Everiiard,  i'vè(]iie  de(Jériiies.  808. 
l'ÏVERlIAnn    DE    \\  ESTERIIEVll  .    évècpie    de.Se- 

liasle,  8o3.  80Z1. 


Fabrice  IV,  8r)3, 

Fadie  épouse  (juillaunie  de  (iililel,  .îi.'). 
Fajiagouste.  villi'  de  Chypre.  .'101 . 
I'  \ r u  ,  71  I  . 


F 


Fémie  ou  Félimie,  lille   lie   lîaliaii   il' Vnliii- 

che.  565,  567. 
Fésue,  fille  de    lialian  di'   Sajelle  el  remiin' 

d'Héthoum.  mari'i-lial   d  Aiiiiéiiie.   ()()((. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSON'NES  ET  DE  LIEUX. 


y;M 


Kémik,  femme  d'Angelior  de  (liljlet,  53(). 

Fémie,  (ille  de  Coni'ad  l'Alleman,  53o. 

Fémie  de  GiBLET,  Say. 

Fém:e,  femme  de  Guy  du  Morf.  aS-'.,  505. 

Fémie,  femme  de  Guy  île  Soissons,  5r)6. 

Féjhe  DE  Saiette,  iSg.  1C7. 

Fémie.  religieuse.  566. 

Fer.  lit. 

Feuxand  de  Majohole,  prince  de  la  Morée. 

357,  871.  37S.  899,  5i/i.  5i5.  5a5, 

539,  573. 
Ferol.  femme  de  Joscelin  Gourlciiay.  agy. 
Flamecocrt  (Seigneur  de).  908. 
Flatres  (De).  9a. 
Florence  de  Rames.  358. 
Florence,  femme  d  Anlcime  d  A\ilii.  3i3. 
Flobem.  duc  d  Aulioclie.  176. 
Florent,  dvéque  d'Acre,  780. 
Florlmond,  roi  de  Sparte,  85  1 . 
Florin,  cumle  (ilulaire  de  Ja[)lie.  357. 
Florine  .  femme  du  piince  de   Pliilippes, 

/118. 
Folker  ou  Solker.  e'vêque  de  Zibel,  81 5. 
F01CHER    patriarche  de  Jérusalem,  ao. 
F0UC11ER,  archevêque  de  Tyr,  patriarche  de 

.Jérusalem,  730,  760. 
FoicHER,  grand  maître  du  Temple,  881. 
FoicHER  (FiscHERLs),  prieur  de  Mont-Oli- 

vet.  8a6. 
FoicHER  DE  Chartres  ou  d  Orléans,  sire  île 

Sororgie,  64 1. 
FouLijuEs  GuoNEji,  secrétaire,  669. 
FouLQL'Es,  évèque  de  N'émosie.  857. 
Foulques,    connétable    de   Tabarie.    '1G2. 

670. 
Foulques  deTibériade.  i5i,  653,  657. 
Foulques,  comte  de  Tours.  666. 
FouQUEs,  roi  de  Jérusalem.  7,  i5,  16,  17, 

178,  i85,  18G,  188.  a66,  a66.  a66. 

6oa,  /107,  665 ,  696. 
FouQUES  DE  Caban,  583. 
FouQUEs  DE  GuiNES.  237,  aa8.  aag. 


FouQUEs  d"\veh,  sire  de  Maielasse,  565. 

FouQUEs  Nerre,  661, 

Fra^'cesco  Gesualdi,  ai(). 

Francischiivi,  866. 

François  D'ANTiocnE,  919. 

François    d'Avila,    connétable   de  (jbypri', 

68a. 
François  de  Batailler,  évèque  do  Pietbléein. 

^  79- 

François  Ci.m.merdas.  lurccipllcr  de  Cbvpriv 
^  67a,    _ 

François  des  Forn,  871. 
François  de  Courtenav.  3oi). 
François  Galvano.  archevêque  de  Paleiiiip. 

918. 
François-Marie  de  .\ures,  579. 
François  de  Montolif,  563,  506. 
François  Mvre,  cainérier  du  mi  d  Arméiiif. 

708.  , 

François  Myre,  sénéchal  dWrméiiie.  701. 
François  de  .Nores.  579. 
François,  évèque  de  Paphe,  8O7. 
François  de  Pernlsiis  deXiciieru  (Frère). 

806. 
François  de  Tripoli,  secrétaire,  669. 
Françoise  de  Courtenay,  Sog. 
FRANcoiv.  archevêque  dTIiérapolis.  775. 
Frwcon.  archevècpie  de  Tulupe,  90)8.775. 
Frédéric,  évèque  d'Acre.  777.  778. 
Frédéric  111  d'Antiociie.  919.  aao. 
Frédéric  d'Antioche.  916.  217,  a  18. 
Frédéric  de  Gayphas.  sire  do  Cossie,   979. 
Frédéric-Henry  Galvano.  a  18,  ai  g. 
F'rédéric  Lanza,  21 5. 
Frédéric  ,  roi  de  Sicile ,  1 58.  a  1 9. 
Frédéric,  patriarche  de  Jérusalem,  720. 
Frédéric  11,  36.36,  38.   171,  ao6.  216. 

ai5,  918.  233,  236,  230.  252,  268. 

281.  983,  3a3.  Sag,  867.  658,  359. 

567. 
Filgrand.  maréchal  de  Tripoli.  OOo. 

117. 


932 


LES  FAMILLES  D'0UT1\E-MER. 


G 


G AD\^ ,  ville  ëpiscopale  du  royaume  d'Armé- 
nie et  forteresse  dominant  le  cours  du  Py- 
ranius ,  au  nord-ouest  de  Marasch ,  1 5 1 , 

i58. 

GaDRIEL  de  MeLETIN,    111. 

Gaétan,  cardinal,  218. 

Gaillard,  évêque  de  lîelliléein,  788. 

G\LESius  ou  Galesio  Montolifi,  85a. 

Garenton  de  Saône,  Sgi. 

G\RMER  Alejian,  seiguBur  ds  Syria ,  5o6. 

(ÎARN1ER    AlEMAN  LE  JeUNE,   6i,     I70,     I7I, 

458,  459,  5o5,  5o6,  64o. 
Garnier  l'Aleman   (l'Ancien),   5o5  ,  5o6, 
507. 

(iARMER   DE  NaPLES,   898. 

Garsias  Alvarez,  seigneur  de  Cayphas,  268. 

GvRziAs,  évêque  deZibelet,  81 5. 

(îastin,  forteresse  du  royaume  d'Arménie, 
au  nord  de  Portella.  Le  site  de  ce  château 
n'a  point  encore  élé  identififi,  881. 

Gaston  de  Nepiun.  /ni. 

Gastcs,  89.3. 

(îaubentids,  archevêque  de  Césarée,  7Ô(). 

G\iiDiN,  archevêcjue  de  Mamisfre,  77(1. 

(iAUDIN  TnÉOBALD,   8gi. 

Gaufrid  ou  Geoffroy,  évéque  de  Saint-AI>ra- 

hani,  79 i. 
Gaufrid  ou   Goeffhoi,   évêque   de  Tripoli. 

810. 
Gadfbidos  Tortus.  099.  (iuo. 

(^lAUTIER,  4(3a. 

Gaotier,  évêque  d'Acre,  779,  780. 

Gai  TiER  d'Antioche.  Chamberlain  du  royaume 
de  Chypre ,  5 1 1 ,  5 1  a ,  ()7 1 . 

Gautier  d'Avesne,  aSa. 

Gautier  de  Barut,  228,  229,  200.  2Û0. 
ail,  2/12,  aig,  SgS. 

Gautier  de  Barut.  seigneur  de  Blanche- 
garde,  a'jo,  24a,  a'j(),  5o5.o88. 


Gautier   de   Barut.    seigneur  de  Césarée. 

connétable  de  Chypre,  376,  4io,  678. 
Gautier,  seigneur  de  Bessan,  2/19,   25 1. 

262 ,  253,  254,  256,  3o2,  376,  4i3. 

5i4,5i5,  565,  588,589.  ^96. 
Gautier  le  Bel  (Bellus),  646. 
Gautier  111,  comte  de  Brienne,  3 '17.  5()o. 
Gautier  le  Borgne,  58o. 
Gautier,-  prince  de  Césarée,  Sa 5. 
Gautier  I  de  Césarée,    375.   276,    3o3. 

43i,  627. 
Gautier  II  de  Césarée,  277,  278,  3o3. 
Gautier  III  de  Césarée,  278,   279.   a8o. 

331,375. 
Gautier  de  Chaco,  a85. 
Gautier  de  Ciiâtillon  ,  a83. 
Gautier   de   Calabre,   évêque  di'  Gabuhi. 

79*J- 
Gautier  II.  seigneur  de  la   Biancliegarde. 

24o. 
Gautier   de  Dampierre.    876,  458.  ^^'M) . 

537,  538. 
Gautier  de  Floury,  46a,  54o. 
Gautier  de  Gorelée,  Sig,  608. 
Gautier  Granier,  a85. 
Gautier  Julien,  2 4 g. 
Gautier,  ])atriaiThe  de  Jérusalem,  726. 
Gautier  d'Ibelin,  871,  876. 
G.ALVANO  Lanza,  comte  deFundi.  aiH. 
Gautier  Lambert,  828. 
Gautier  Mahomet,  268. 
Gautier  de  Maraclée,  887. 
Gautier  le  Moine,  566. 
Gautier  de  Montbéliard,   55,   a33.  a34. 

879,  458,  547,  Gai. 
Gautier  le  Norman,  598. 
Gautier  de  Nores.  secrétaire,  669. 
Gautier  Penne-en-Pié  ouPenenpié.  (')4i. 
Gautier  de  Quesnoy,  2  46. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PE 
GàUTiER    DE    Saim-Abraiiam   (  IklTuiiiPcli) . 

Gautier  de  Saint-Omer,  iày,  iOo. 

Gautier,  châtelain  de  Saint-Omer,  /i4g. 

Gautier  de  Soissons,  Sgi. 

Gautier  de  SouRDVAL,  connétable  d'Antio- 
che,  Gig. 

(îautier  de  Tabarie,  ii8,  'i5i. 

Gautier  II  de  Tesrejionde,  lOg. 

Gadvain,  abbé  du  Mont-Thabor,  83o. 

Gauvain  de  Ché?jecy,  607. 

Gadvain  de  Chevech,  5gk. 

Gauvain  de  la  Roche,  82 5. 

(iAY  Darthélemv  (Fi'èi'e)  ,;85y . 

Geldemar  Garpenel,  263,  26i. 

Genedve  de  Gourtenay,  3o6. 

Gentier,  prieur  du  Mont-de-Sioii ,  84 1. 

Geoffroi  .  cliancelier,  65'). 

Geoffroi,  abbé  de  l'église  de  Saint-Sau- 
veur, sur  le  Moiit-Tbabor.  828. 

Geoffroi,  évè(jue  de  Tibériade,  chancelier. 
655. 

Geoffroy  de  Cafr^n  ,  629. 

Geoffroy  de  Caypuas,  269. 

Geoffroy  de  Courtenay,  298. 

Geoffroy  de  Domon  ,  385,  38(5. 

GeOFROY  DE  DoNiov,  8<)3. 

Geoffroy,  comte  île  Joiguy,  297. 
Geoffroy  DE  Lusigxan,  278.  3W  ,  346,  /i()7. 
Geoffroy,  comte  de  Mares,  38g. 
Geoffroi  du  Mork,  5/19,  55i,  552. 
Geoffroy  di;  Morf,  0/19,  553,  565,567. 
Geoffroy  Poulain,  524. 
Geoffroy  le  Rath,  258,  323,  896. 
Geoffroy  de  Sargines ,  4 1 ,  42,  616,   617, 

64 1. 
Geoffroy,  prieur  du  Saint-Sépulcre,  84o. 
Geoffroy,  abbé  du  Temple,  833. 
Geoffroy  le  Tor,  24 1,  601. 
Geoffroy  le  Tort,  699 ,  600. 
Geoffroy  de  Villiers,  487. 
Georges,  évèqiie  de  Famagouste ,  863. 


RSONNES  ET  DE  LIEUX. 


!3 


Georges  d'Antiociie,  220. 

Georges  Rillv,  bourgeois   grec,    cairiérier 

de  Chypre,  672. 
Georges  Contarim,  261. 
Georges  Contaren,  comte  de  Japhe.  261. 

359. 
Georges  de  Cossie,  272. 
Georges  de  Gourtenay,  809. 
Georges  de  Gloire,  272; 
(!eobges  Maniacès,  295. 
Georges  Porcelet,  589,  590. 
Gérard,  338. 

Gérard ,  patriarche  d'Anlioche,  747. 
Gérard,  archev(kpie  do  Coricie,  768. 
Gérard  de  Douai,  898. 
Gérard  de  Frango-Loco,  170. 
Gérard  de  GisoRS,    évèipie     de    lietliléerii . 

Gérard  de  Ham ,  connétable  de  Tripoli ,  24  1 

249,  32  5,  456,  542,  589,  658. 
(iÉRARD,  grand  maître  de  l'Hôpital,  8()i. 
Gérard,  évèque  de  Laodicée,  192. 

(jÉRARD  DE  MaRTIOUES,  8g3. 

GÉRARD  DE  N.vzARETii,  évèquo  de  Laoïlieée 

797- 
GÉRARD,  archevêque  de  iSicossie.  84 S. 

Gérard  de  Piouigny,  583. 

Gérard  de  Pugi,  626,  63 1. 

Gérard,  prévôt  de  Saint-Omer.  444. 

(iÉRARD,  prieur  du  Saint-Sépulcre.  889. 

(iÉRARD  DE  SlDON  ,   22. 

Gérard  le  Rascius,  vicomte  d'Acre,  648. 
Gérard  de  Ruiefort,  a58,  Gi6,  879.  880. 
(iÉRARD  de  Tripoli,  495. 
(iÉRARD,  abbi'  de  l'église  du   .Monl-Tlialnn 

828. 
(jÈRARD,  évêque  de  Valence.  81  4. 
Gerhard  ou  (Ionrar,  897. 
Geruardt,  907. 
(jerhardt  de  Malberg,  908. 

GeRMOND  ou    (jARMOND     ou     (iuAREMOMl.     ]>:>- 

triarclie  de  Jérusalem.  718. 


93.'i 


LES   FAMIIJ.ES   I) OliTliK-MEli. 


(ÎKIITIU  III'  ,   lilli'   ilr  (iiiilliiMiiir  l'iiilllll.    ■Ui-. 
(iKUTItUDli  nii   (llILKTKWl.    ri'lllllir  l|l'   .Irilll   (le 

(Iliicli(>slpr,  3o(). 
(Jr.nvAis  III'  Césahée.  -jyy. 
fÏKRVAis.  vicoiiilo  (|p  (Idsjirée,  -iHô. 

'iKliVAIS    MALfilIVSTKl,    OU     MMJnXSTKAI.    ■ih'J. 

(JeBVAIS.   CONlh'  lie  lirlliel,   ohh. 
riiîBVAis  i)K  Sakjikma.  seiif'chnl .  dô'!. 
(;i:r\ms  iiic  Taharie,  'i-'ii.  /i/iFi. 
(iiiiKi. .    iiujoiiril  luii    Djfliloli.    non    loin    ilr 

Lallakii'li.  7<j-i. 
•  itBDi.iN.  archcvèqiip  d'Arles,  iinliiairlic  de 

.li'riisalpni,  -iCi.  717. 
(îiiiLET.   rantiqiie  Biliios.  qu'a  l'ciiiiilacé  la 

hourgade  iiioderiip  de  Djchail .  o  1  (> .  ■'^  1  n. 
(jinRoriLLE  (Le  seigiipiir  de  la).  -inH. 

'ill.RERT  irAs.SM.V.    89?). 
(lll.riERT  IIR  Fl.OllRV.  37  !  ,   ■'l->.-J. 

(iii.i)fiiN.  alihé  de   \o(re-|)anic-iii'-.losa[iliril . 

(ilLUllN  ,   35  1  . 

fiiLE,  femme  de  liaxinoud  de  Mimais.  Cui'i. 

(JlLES  AlEMAN",  171.  -2^0.  5o5. 

(iiLLA.  femme  de  Roliard  .  35/i. 

'ilLLE  ,    '112. 

(JiLLE,  fille  de  Henier  de  (iihlel.  fiSo. 
(iiLLE  Chappe.  55o.  55i. 
(I1LI.ERERT  DE  PiCnniGNV,  580. 
(iiLLES    DE  BiRITlI.    -iis. 

(iiLLEs,  seigneur  (le  la  iilancliegarde .  -j'io- 
0/1 3. 

(ilLI.ES  I"  DE  (Iayphas.  a6ç). 
(iiLi.Es  II.  seigneur  de  Cayphas.  tîCk),  -170. 
T)  1 1 . 

(ilLI.ES  n'EsTRAIN,    2(if). 

(ilLI.ES   DE   MaUGASTEAL',  5A6  ,  .'i'47. 

Gilles  de  Mimars.  55o. 

(rlLLES  DeRoVE.    iÇ)k.   1()5. 

Gilles,  arohevèqne    de    Tyr.    -îdc) .    7r)3. 
75i. 

GlORDANO  KlEFI.    -390. 


(iiRMiii.  cliaiiihellaii  de  .lénisaleni .  f)3o, 

Girard  de  liRiE,  030. 

(iiRARD,  neveu  d'Eutoige,  379. 

Girard  de  Giblet.  395.  3-27. 

Girard    he    Ham.    foiin('lalile    de    Ti'i|ioli. 

5/i-.. 
(iiBABD  iiE  Ham.  -'.fio,  5Û3. 
Girard  DE  Montaigu.  -l'ili. 
Girard  \",  vidame  d'Amiens.  583. 
(iiRiBD  II,  vidame  d'.'Viniens,  583. 
(iiiiiiii)  III,  vidame d  .Amiens,  583. 

GlRARIl   DE  I'lC(,HiIGNY,  583,    586. 

(!iR.4Ru,  prince  de  Sajelle ,  -i-ô.  -jilj.  A3i. 
GiRAiD,  ("vêque  de  Bethléem.  785. 
(iiRAi'D.  patriarche  de  Jérusalem,  •:>.oh. 
(iiRAUD,  prieur  du  Sainl-Sépulcre.  8'io. 
(iiRiLD  ou  GÉRARD.  évè((ue  de  Tripolv.  811. 
GiRAi  11  DE  Valence,  646. 
GiRAiiLD  ou  Géraud,  |)alriarclie  de  Jérusa- 
lem, 7-27, 

(iiSLEBEBT  DE  FlUURY,   53(),   o'io.    56). 

GoDCiiiLDE.  femme  de  Baudouin,  lo, 
GoDEFROY,  évêque  de  Bethléem.  788. 

•  ÎODEKROY    DE    BoUlLLON,    7,     9.     107,     23l, 

■263,  38o,  /ia3,/i43,  5o3,  6-29. 
(ioDEFROY,  comle  de  Namiu-,  33c). 
GoDEFROY  H,  due  de  basse  Lorraine.  fS. 
GoDWERE,  10. 

•  îoMBArD,  évèquo  de  Trijjoli.  811. 
GoscELiN,  chambellan  de  Jérusalem,  63o. 
Grégoire  I\.  pape.   37.  •2a3.   936.  981, 

368.  911. 
GrégoibeX.  pape.  43. 
Grégoire  XI .  pape.  7-'i ,  83  .  1  4M. 

(jRÉGOIRE   DE  SaR(.EN.    147. 

Grégoire  IV.  157. 

Grégoire,  chancelier  d'Hethoum  1".  703. 

Grégoire    le     Chancelier,    chancelier    de 

Léon  IV.  703. 
Grégoire  de  la  Roche,  325. 
Grégoire  de  Monte-Longo,  évêque  de 'I  n- 

poli  et  patriarche  d'Aquilée.  812. 


TABLE  DES  .NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


'j35 


(IrKMONT    1"    DE    BeSSAN,    flSo,    959.    ib'i , 

,     325, /169.  588. 

(jRÉMOJiT  U,  seigneur  de  Bessaii ,  901,  ao'A  , 

a56,  fl/19,  3o9. 
GuAiiLE,  femme  d'Aiiseau  de  Brie,  J9(). 
'nuLON,  663. 
GiiARiM  Malmuz  oiiMalmut,  iiiai'éciial ,.  (i.S  1 . 

(ÎOARIN  DE  MONTAIGU,   896. 

(juarin,  abbé  du  Mont-Thabor,  S->a^. 

(JUARIN   DE  TURGUOLANT,  660. 

GuARMosD  DE  Tararie,  667,  468.  653. 
GiJÉRiN,  grand  maître  de  i"hùpilal.  896. 

GllERMOND  DE  PlCQUlGNY.   583. 

Glermond  ["  et  H,  vidâmes  d'Amiens.  583. 
Gderric,  archevêque  de   Piabafh  ou  de  la 

Pierre-du-Désert ,  755. 
(Jui  Abise  on  Ar.BAisE,  évêque  de  Tri|ioli. 

81 3. 
(iii  Brisbaure.  666. 
(iiu  Hru\'k\u  (Frère).  855. 
(iuT ,  sénéchal  de  Chypre,  37M. 
(iLi  iiE  l'Embbiac,  3  1  9. 
Gl'i  le  Frwçois,  6i5. 

Gtll  DE  GiBI.ET,   909.   /|9!. 

(iui  i)Tbei,i:v    373.  378. 

Gui  dTbei.i\.  166. 

(iui  D  Ideli.n  ,   coiinétabli'  do  (..hypre,  993, 

•261,369,378. 
(iiii  dTbelin.  évêque  de  i\emi)sie.  .376. 
(iui  deLusig^an,  5i  ,  59,  53,  197. 

Gm     DE    LUSIGNAIV.     90().     9  lo  .    91).     55-1. 

869. 

Gui,  abbé  de  Saiiite-Marii'dn-Lalini',  M9'i. 

(iui   DE  MlMARS,   556. 

(!li  Petit,  589. 

(ùii    DE    Si  1,1,1 .    pafi-iarehi'   dr    .Ic-nisaleni . 
73 1. 

(ill   LE  Ton,   6u  1  . 

Gui  Wino,  prieur  de  Saipi(-\bi;di,-iiii.  Sii. 
Giiiio  Fraxinus,  337. 

(iuiFFROV   DE  SaLVUNG,   8|)0. 

(îuii.i.AUME.  maréciifli .  fioli. 


Guillaume,  chancelier,  636. 

Guillaume     d'Alesmes    de    SAi.\T-.ABRAimi . 

695. 
GuiLLAu.ME,  évè(jue  d'Acre,  566,  777. 
(ïiiLLAUME,  évoque  d'.Ageii,   pniriarclic   df 

Jérusalem ,  780. 
(îuiLLAiiJlE  .Amici.  palriari'lie  de  .li'riisali'iii  , 

736. 

(iuiLHUME  .\^GELn■;B,  385. 

(iuiLLAU-ME  D  ArÈ.XE.   58o. 

(iuiLLAU.ME    MlLlTIS    1)'A\GEBS  .    palllarclicde 

Jérusalem,  737. 

(ioiLLAUME  SAiVS  .AvoiR,    690. 

Guillaume  Bablais,  936,  95'i,  375.  5],s. 
Guillaume,  é\èqui'  de  lîarnlli.  781 . 

(iuiLLAU.ME   LE   IÎASTARU,    965. 
(iUILLAUME  JjAUVAIS,  3S5. 

Guillaume  le  Berner,  39(1. 
Guillaume  de  Beaujeu,  890. 

(lUILLAUME   BloUN'T,    3o7. 

Guillaume  Boutevix.  569. 
Guillaume,  seigneur  de  l'ionlian.  198. 
(1UILLAUME  DU   BouTRo^ .    957.    9ijS.  959. 

699. 
Guillaume  de  Bures,  609.  'i65.  'i'i(i.  6^19. 

65o,  65i.  659.  653.  655.  65().  6iio. 

663. 
Guillaume    de    Bures,    priiii'e    dr    'I  ahanc 

228,  a66. 
Guillaume  de  Buri.  637. 
Guillaume  de  Cafr\n,  58o. 

(iuiLLUIME  de  (JANET.  697. 

Guillaume  de  (Java,  maréchal.  '.\^-> ,  6.)i, 

(iuiLLAUME  DE   LA  C  U"E  .  599. 
(iuiLLAUME  DE  ClIAMI'LlTTE.  900. 

(iuiLLAUME,  chancelier,  65'!.  655. 
Guillaume  de  Chartres,  883. 

tîuiLHUME  DE  Cll,\THINEUF.   89^1. 
(lUlLLAUME    DE    CoUBTENAV.    ;!o6  .    .'107.    3(liS  . 

309. 
(iuiLHUME  CUCOTI.^    DE   iNoRES .    693. 
GriLl.AlillE   IIE  DmIPIEBRE.    5.')5. 


936  LES  FAMILLES 

•  iiiLi-AUME  UoREL,   sirc   (lulilUlIl'On,    «58, 

■'!nj,  hoH. 

•  JlILLAUMr,    DE    l'EmBRUC,   ^17,    3l8,     '■'>  HJ  , 

;^2o,333. 
(iuiLLAUMEDE  Fararel  ,sire  flii  Puy,257,  .'itio. 
(iuiLLAi'HE  DE  Fakabel,  coiiiiélnble  de  Tri- 

j)oli,  658. 
(juillaume  de  Flori  ,  vicomte  cl" Aci'p.  ()48. 

(ÎUILLAOME  DE    FlOI'RY.  5/l  1 ,    583. 
(ÎUILLAUME  DE  FoRES,  3c)5. 

•  iLilLI.AOME   FrESiNEL,   SSy. 

(iiiji.i.AUJiE  DE  n  Garde,  archevêque  d'Arles, 

[jalriarche  de  Jérusalem,  787. 
(iiiLLAUME  DE  Gaurelée,  5i  I,  ôig,  ()o8. 
Guillaume,  évoque  de  Gibel,  795. 

(il  ILLAUME  DE  GiBLET,  â5o,  3-25,  327,  3-28. 

33a,  39C. 
GiiLLAUME  iiE  GiBLET.  coiinétabls  de  Jérusa- 
lem, 325. 

(iliILLAUME  GONEM,    853. 
(illLLAUJlE  DE   GrAIVDMESML,    180. 

Guillaume,  IVùre  de  Pifibert  Guichard,  181. 

(ioiLLAUME  IX  DE   GuYE.^NE,    l86. 

Guillaume  \  de  Guyenne,  186. 

(iulLLAUME  LE    HaNGIER,   325. 

(iuiLLAUHE  Hazart,  coune'table  dAntioche, 

257. 

(iulLACMEDE  HuNDEFELT,   3o8. 

Guillaume    de   Saint-Jean,    archevêque  de 

Nazareth,  762. 
(iuiLLAUME,  patHarche  de  Jérusalem,  7311. 
(iuiLLAUME,  patriarche  de  Jérusalem,  719, 
(Juillaume  Jourdain,  ^78,  ^79. 

(ÎUILLAUME  DE  JuLIERS,  Siç). 

(iuiLLAUME,  évêque  de  Lidda,  801. 
Guillaume  Longue-Epée,  comte  de  Sarris- 

bury,  03. 
(iuiLLAUMEDE  LuBiN ,  iiiaréclial  de  Tripoli. 

(Kîn. 

(iuiLLAUME  DE  MaLMESBURY,  i8o. 

(ÎUILLAUME  l"    DE    LA    MaNDELÉE.    25A.    3(>2  , 

3o3. 


D'OUTRE-MER. 

(JUILLAUME  II  DE  LA  Mandelée,  sire  de  Scan- 

daiion,  3oa,  3o3,  ^28. 
Guillaume  de  .Maraclée,  385,  380,  583. 
Guillaume  de  Meldn  ,  86. 
Guillaume  de  Millers,  546,  567. 
Guillaume  Moiiun,  307. 
Guillaume,   marquis    de  Montferrat .    20. 

23,  aA.  342,  343. 

(iuiLLAUMEDE  MoNTGISART ,    2OO,  397,   398. 
(iuiLLAUME    DE    MoNTGISART     11,    399.     55o. 

58o. 

(ÎUILLAIME  DE  MoNTOLIF,   662. 

Guillaume,  archevècpie  de  Nazareth ,  709 
Guillaume  Belvaysse.  archevêque  de  Naza- 
reth, 762. 

(JUILLAUME  DE  NaNGIS  ,   63. 

(ÎUILLAUME,  évêque  de  Némosie,  858. 
Guillaume  de  Nephin,  4i5. 

(ÎUILLAUME  DE  NeDBOURG,   i80.    4o5. 
(ÎUILLAUME  NOGARET,  47. 

(iuiLLAUME,  châtelaiu  de  Saiiit-Oiner,  444. 

449. 583. 

Guillaume,  évêque  de  Paphe,  867. 
Guillaume  DE  Saint-Paul,  196. 
Guillaume  Pedot,  58o. 
Guillaume  de  Picqdigny,  269.  283.   ôo5. 

583. 584. 
Guillaume  Pistoles,  58o. 
Guillaume  de  Pinkignin,  586,  587. 
Guillaume  Porcelet,  24o,  24i.  3a5,589. 

590. 
Guillaume  DE  Pouderiian  .  309. 
Guillaume  de  la  Pouille,  180,  i83. 

(ÎUILLAUME  RaINOUARD,   887. 

(ÎUILLAUME  Raymond,   comte  de  Cerdagne. 

478. 

(ÎUILLAUME  DE  Redwers,  coMitp  de  Devou . 

3  06. 

(ÎUILLAUME  DE  RiVET,   61,  696. 
GlUlLAUME  DE  RoUSSILLON,  27O. 

Guillaume    de    Sabran.    évêque    d'Aibara. 
765. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


037 


Guillaume  de  Saône.  3oo,  691. 
Guillaume,  prieur  du  SaiiU-Sépulcre .  83ç). 
Guillaume  de  Salomque,  évêque  de  Taba- 

rie,  808. 
Guillaume  de  Senay  (Savenay),  887. 
Guillaume  de  Boissons.  Sgi. 
Guillaume  Stroi  d.  Hog. 
Guillaume    de    Tabarie,    aio.    a4i.    i-JO. 

ao,  /i5o.  i5i,  iSa,  453,  469.  608, 

5/1  a. 
Guillaume,  abbé  du  Mont-Thabor,  8a8. 
Guillaume  de  Tiiorote.  3f)a  .  3c)'i ,  3()(j. 
Guillaume   de   Tirel  .   riiariTlial   du    prince 

d'Antioche.  65 1. 
Guillaume,  e'vêque  de  Tortose,  809. 
(iuiLLAUME,  viconite  de  Tripoli.  a4i.  /iy6  . 

/195. 
Guillaume,    évècpie    de    Tripoli,    puis    de 

Betbléem,  788,  812. 
Guillaume,  arcbevêque  de  Tyr.  ~à().  700. 

75i. 
Guillaume  de  Valen.  évètjue  de  Ijelliléeiii . 

790- 
Guillaume  le  Velu,  cbaiicelier  d'Ariuénie. 

évêque  de  Tabarie,  709,  808. 
Guillaume  le  Vieil,  3/i9. 
Guillaume  Vicomte,  95/1,  61  1. 
Guillaume  de  Villers.  55o.  o5a. 

GuiLLEMIN  DE  GiBLET,  SsQ. 

Guillemin  Porcellet.  588.  589. 
GuiLLERMiN,  évêque  de  Bethléem.  791 . 
GuiLLiN,  vicomte  de  Chartres.  3(>o.  36 1. 
GuiOTiN  ou  Gui  dTbelin.  879. 
GuiRAN,  femme  de  Léon  IIL   i3).  166. 
Guiscard  de    lIle.  connélable  d  Anliociie. 

6/19. 
GuiTiER,  comte  de  lielhel.  545. 

GUNTIIER    DE  SCHWAKZBURG,    906. 

GuRRi  village  du  district  dOiiiii  eu  Chypre, 
6o4. 

GUTUEVE      10. 

Guï  Babiv.  5  i(j. 


Guy  de  Barut.  228.  aag.  aio.  279.  97S. 

979,  a8o,  5g3. 
Guï  de  Bassainville,  885. 
Guy  de  la  Beaume,  Saa,  6a8.  633. 
Guy,  archidiacre  de  Brie,  i54. 
Guy  de  Cayphas,  97a. 
Guy  de  Chevreuse,  ago. 
Guy,  connélable  de  Chypre,  a 33. 
Guy.  roi  de  Chypre.  75.  a36. 
Guy  de  Chypre  .  prince  de  Galilée.  ao6.  a  1  1 . 

499. 

(JUY   DE  DaMPIERRE,    535. 

(juv  Dermite,  565. 

Guy  du  Donjon,  a 98. 

Guy,  vicomte  d'Étaiu[)es.  36 1. 

Guy  de  Gibelet,  seigneur  dAraison.  334. 

Guy  de  GiiiLET,  3ig.  3ao,5ii. 

Guy  h,  seigneur  de  Giblet,  3a3  .  387. 

Guy  dTbelin,  connétable  de  Tyr,  65  ,  67,  7a. 

Guy,  fils  de  Balian  d  Ibelin,  a25. 

Guy  dTbelix,  aa5  ,  a38,   984,  857.  875. 

376,536. 
Guy  dTbelin,  378. 
Guy  dTbelin,  connétable  de  Chypre,  375. 

378,  396,  679. 
Guy  dTbelin.  maréchal  de  Chypre,  685. 
Guy  d  Ibelin,  sénéchal  de  Chypre,  378.  687. 
Guy,  comte  de  Japhe.  35 1,  876,  877. 
Guy  de  .Iapiie,  356. 
Guy,  comte  de  Joigny,  297. 
Guy  de  Lusignan,  de  Tyr,  70,  75. 
Guy  de  Lusignan.  roi  d'Arménie.  i45.  i46. 

1  4g,  160. 
Guy  de  Lusignan.  roi  de  Jérusalem,  ao,  94. 

aS,   a6,  97,  98,  ag,   a8i.  a4a.  a78. 

3oi,  829,  343 ,  3i6  ,  io4 .  4o5.  4io. 

43a,  449.  45o,  464,  483,  497,  498. 

5oo,  5io,  585,  616,  628,  626. 
Guy   de   Lusignan.  connétable  de  Chypre. 

679- 
Guy  de  Lusignan,  prince  de  Galilée,  conné- 
table de  Chypre,  680. 

iiR 


938 

(ÎIIV  IIK 
(ÎIJV  l)E 
'iriV  DR 

•  ii'v    ni' 

8(;ri. 

GlIV  l)K 
(!t!V   DE 

(!i;v  DE 

riijï  DE 

(illV    DU 


MvS  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 

(iiisiG^AN.  sôiii'clial  (In  CIlvpi'O.  OiSy 

LA    MaM)ELÉE,    ?>()•}.. 

Mii.i.v,  /lo.'î,  /io6. 

:      MlMARS,     ÔSo,      f)5l,     ?>'>-2.     'M'i-j. 


WniAiis,  iiiiiir.il  il(>  (;iiY|)r('. 

Mo^TFORT,   317,    aiS,    /lC)(). 
MoNTLHÉRY,  5^5. 

MoiVTOLIF,   558. 

MoRF.  flSa .  565. 


(id.'i. 


IIai.ei.me.  si^nécliiil  de  ,l,i|)lii',  .'i5a. 

Halcoit.m,  i63. 

Harich.  aujoui-iriiiii    llarciic.  près   le  poiil 

rie  Fer,  ;i  quaire  heiiivs  d  Aiilinrlie.  i<)5. 

1  ()8,  337. 
IIarona.  900. 

HaRTMAIVN   de  llELDRU.NGEiV  ,    1)00,    l)o8. 

Hartwich,  archevêque  de  Brème.  8q8. 
H4TTIN,  casai,  situé  enlre  Loubieli  et  Tibé- 

liade,  célèbre  par  la  bataille  qu'y  |)erdi- 

renl  les  chrétiens  le  !>  juillet  1 187,  et  qui 

amena  la  chute  du  riiyaunie  j.iitin.   19(1, 

610. 
Hwis,  Icinnie  de  Jean  de  Floury.  .k'k). 
Havise,  épouse  de  Daniel  de  Malenbec.  ■>.'j9,. 
Havoise.   feiimie  de  fiuillannie  de  Courte- 

uay.  ooG. 
I I4ZART.  ville  située  dans  la  |)i-inci])aulé  d'  \n- 

lioclie  et  qui  s'identifie  avec  Ezaz.  •2b'j. 
IIp:i:|(ir  (liiiMDLs.  vicomte  de  \irosie.    .''i6->. 

ô()/i  .  51)7,  (\ç)!{. 
Hector  de  Lusic.nan.  ^1(17. 
Hector  IVidocator,  'ji)-!. 
IlEnoN.  i().5,  1  (')(■).  i(i-. 
Heiton  u'ERSiihrE,  I  07. 
Hélène  de  LnsicfAV,  '1(17. 
Hélène  Paléologle,  ()'■]. 
Hélène,  dame  de  Siuiie.  'ilitl. 
Hélène,  (ille  de  Diomèdes  Sli-andiali.  :\>'.'). 


'iiiy.  évêque  de  Nantes,  patr-iai'clie  de  Jéi'u- 

salem,  798. 
Guy  de  Nova  Villa.  570. 
(iuv,  évêque  de  l'aphe,  5à().  55-j. 
Gdv  le  Petit,  58o. 
(itiï  DE  Pkiuignv,  583. 

GlIV   DE  PiSE,    593. 

(inv  DE  Saette,   552. 

Guy  de  Scandalion,  h-i-]. 

Guy  de  Soissons,  a5a,  325.  ôiy.  ô()/i .  5y5. 


H 


Hélie  i.  Aleiian,  509. 

Hélie  Charles.  283,  AIJ2,  56o.  ' 

Hélie  du  Morf,  565,  566. 

Hélie  de  Nvrinal  (Frère),  85o. 

Hélie,  archevêque  de  iNico.ssie.  8/1O.  8'i7. 

Hélie,  abbé  de  Palmarie.  837. 

Hélie,  évêque  de  Paphe,  806. 

Hélie  du  Rouvre.  565,  610. 

HÉi.oisE.    femme    d'Henri    de    liriinswnh 

378. 
Héloise  d'Ibelin  .  376. 
Helmerich,  grand  Irésoriei',  909. 
Helvis.  femme  d'Adam  HI,  2  53. 
Helvis,    fille   d'Aimery.    roi     de    Ghv[iriv 
l'einme  de  Rupin.  i56.  i65.  2o3.  'loS 
■'m  'i  .  ^175,  5^19. 
Helvis.   (ille  d'Aiiseau  de  IJrie.   femme  de 

.lean  d' Vrsur,  222.  220,  52(). 
Hki.vis.    femme   d'Anseau   de   P>rie.    529 

5'i5. 
Helvis  d'Antio(;iie,  5i  1 . 
Helvis.  femme  de  Pierre  ilAvalon.  '1/16. 
Helvis.  lille  de  lialiaii  II.  'i33. 
Helvis,   femme   de    liaiidouiii    de   Névilies. 


Helvis,    lille    de    lïaiidouin.    seifjiieiir    dr 


Rame,    lémiiie  de 
3Gi,  375. 


F)aliai 


Hei.ms 


DE  H   l)l,AM;ilEI.  iRIlE,    2  'l  3  . 


TABLE  DES  NOMS  DE 

Hei.vis  ue  Brie,  feiiiiii»'  de  Jean,  sire  d'ir- 

siir,  52(). 
Helvis.   daine    de  Cayphas.    aa3.    -aCS 

a(i<).  •i']-i. 
Helvis,  femme  d'Heclur  (Ibivides,  /i(i6. 
Helvis,  femme  de  Guillaume  de  Flonry.  ô8."5 
Helvis  ui:  Floirv,  539- 
Helvis  d'Hieroes,  537. 
Helvis,    femme    de    Manassés    d'Hierges 

:56i. 
Helvis  d'Ibelin.  35o.  /1Ô7.  icjc). 
Helvis,  femme  de.Balian  d'Ibelin,  4o8. 
Helvis  de  Menassier.  5<(1. 
Helvis.  dame  de  Rames,  'ohh  ,  -iht). 
Helvis.  femme  de  Rollaii  de  Luynes.  -ihk 
Helms,  femme  de  Renaud,  prince  de  Sn 

gette.  075  ,  h  10. 
Helvis,  femme  de  Renaud  deSoissons.  ôtid 

.■ji).'i. 
Helys,  (iS/i. 

Heisri  Alajiax.  vicomle  de  .Mcosie.  tjyi. 
Hemu.  comle  d'Anjou  .  3o4. 
HE^•RT  I"  roi  d'Angleterre.  i8(),.3o(i. 
Henri  H  roi  d'Angleterre.  i5.  4(1.  '17.  (i3 

1  /i5.  /i()/i  .5^1. 
Henri  d'Antioche.  5i  i. 
Henri,  palriarche  d'Antioolie.  7^10. 
Henri  de  Brunswickh  -  378. 
Henri  le  Buffle,  i(JG,  358,  3o.'). 
Henri  de  (Iafran.  539  .  58o. 
Henri,  comte  de  (".Iiaiii])agne.  nn  de  .léni- 

salem.    ao.   yy,    169.    197.   ■.3->j.  aSi 

•2.^,3.  279.  345.  346.  472,  498,  (iao 

(130. 
Henri  l".  roi  de  Chypre.  38.  4o.  4i.  5g 

î)2  .     65,     127.    yoO.     207.     223.     224 

201.  326,  370,  398.  4io,  5a3.525 

5o8,  553. 
Henri  H.  roi  de  (Chypre,  66.  69,  70.  i3c) 

i58.  209,  254.  a55,  266.  399.  5i2 

536. 
Henri  de  (IoijRtenay.  307,  309. 


PERSONNES  ET  DE  LIEUX.  039 

Henri  de  Courtenay,  comte  de  Devon .  mar- 
quis d'i'Aeler.  307. 

Henri  de  Girlet.  vicomte  de  Nicosie,  696. 

Henri,  empereur,  179. 

Henri  VI,  empereur,  120,  197.  -m  7. 

Henri,  frère  d'Almé'ic.  i38. 

Henri  de  Gaurelle  on  (jakrelée.  ô3o.5:')1. 
608. 

Henri,  seigneur  de  Gihiel.  234  ,  32o,  3a2  . 
393,  3*5,  33 1.  332,  335,  375,  57O. 

Henki  de  Giblet  (de  Bihlis),  chancelier  de 
Ghypre,  674,  854. 

Henri  de  Gkangerin.  5'i5. 

Henri   de   Helrecacii.    evèipie    de    Gahiila, 

79''- 

Henri  de  Hohenloe,  (y>h. 

Henri  d'Isemberg,  granil  Irappier.  909. 

Henri,  abbé  du  val  Josa|)hal.  8-!o. 

Henri  de  Lusignan,  prince  de  Galilée.  465. 
406.  467. 

Henri  de  Margat,  Sgô. 

Henri  de  Mu.ly.  a53.  4o8. 

Henri  de  Montgisirt.  594. 

Henri  de  Montolif,  563. 

Henri,  archevêque  de  Nazareth.  76a. 

Henri,  prieur  du  Mont-Olivel,  826. 

Henri  de  Nores  ,  579. 

Henri  Piéteau  ou  Pistiai:.  vicomte  de  Nico- 
sie, 693. 

Henri,  eoinle  de  Plotzko.  908.  910- 

Henri  Scafas,  599. 

Henri,  lils  de  Frédéric  II.  roi  de  Sardaigne, 
21 4. 

Henri  de  Vkrny.  611. 

Henri  de  Venaire,  549. 

Henri  Walpot  de  Bassenueim,  897.  901. 

Héraclius.  empereur.  178,  294. 

Héraclius,  archevêque  de  Césarée  .  patriar- 
che de  Jérusalem.  721,  729. 

Herbert,  abbé  de  Saint-Abacuc,  817. 

Herbert,  évêque  de  Tabarie.  807. 

Hercule  Podocator.  4()a. 


118. 


9/(0 


LES  FAMIIJ.KS   I)  OUTliK-MER. 


IIkkcii.hs  l'.M.iîoi.iir.iin.  h(>-. 

IIkuciiI.ics  Pai.oi..  tji!. 

lli;iiMV\,  yniiiil  maîli'cdes  Triili)i]ii]iii's,  30. 

lli;i\»iAN  lÎAiiT.  goi. 

IIkuman  1)K  I'i';rk;ori),  885. 

IIkumww  niî  Sa[,za.  goa. 

Hermeline,  H'iiiiiin  (le  (i:iii\iiiii  (le  (ilievoi'li, 

IIkiimellm;  1)]'.  Sdis.-^ovs.  i'tu-j. 

IIkii.mengaruk    d'Iiîei.in.   ikiiiie    ili'   Tabiii'ic, 

:>(u,  o(Ja,  3(j;},  'i-jb  .  hh-].  hoo. 
Hiaoir:sii;s  ou  Hekvesiu.s  ou   Hervé,  arclie- 

\èque  lin  Césiii'ée,  767. 
Hkrmite  de  la  Faye  (I/).  88. 
Uérodes  le  Vieil,  -ihh. 
Hervé  de  Giblet,  565. 
Héthoum  ou  AiTofi  1",  roi  ilAriuéiiie,  is5. 

126,  \-i'].   i-'.cS.  i-u).  100,   1^1 6,  i5t), 

i63  ,  6<)(),  701. 
Héthoum  H.  s('i,oiit'Ui-  dr  Liiiiiprciii  .  cliniii- 

liellan  d'ArMK'iiip.   i(>-^.  707. 
HuMERi  Barlais.  a'i  I  . 
Hiérome  Palet.  1  yo. 
HiÉRosME.  cliniloiue  ilr  l'ii|ilii'.  '1(17. 
Hiérosme  Sïvci.rnoiiE .  ."Îi3. 
HoliIERNE  .  55o. 
iloniERNE   (Odi.irte).   lillc  du   lliiudoiiiii  H, 

roi  de  .li'rusaleni .  /182. 
HoiiiER\E.   rciniiiP  do   R.'iMiioiid    llliiiidiMii . 

Hoi)lKli\E.  ri'Miiiic  de  Ha^Niond   11,  ((iiiili'  de 

iVipoli.  îihh. 
Hodierm;.  Iiru   de    l'aven   1".    seijjiieiir   de 

Cayplias.  ■jdC). 

HoDIERNE  IlE  Gr.\M;Elll\,  545. 

HoDiER\'E,  l'eniiiiede  Herehraiid  .  sire  d'Ilier- 

;;es,  56.')- 
HoDIERVE.  lilleile  Maiiasses  de  Mimais  .  5 -j  I . 
HoDRAUE   ['rOVAN\E.  (ilO. 

Honoré  de  Reouese.ns.  '167. 

HoNORns   III.    pape.    .''>o.    .'i'i  .    \  ■>.'.'<.  i->5, 

r)Oi  .    -2  lO.   .'î(i8.   '1  1  S.    '11  (). 


HoRSEs  OU  Herses,  )6(). 

HoSTE  OU   HOSTIUS   DE   Tararie  ,  /iM).    45o. 

/45{).   /160. 
HosTON,  chevalier  du  Teipiple.  hhh. 

HlE  DE   VlniARS.   55-2. 

Hue  le  Fort,  aaS. 

Hugues,  5A(),  55o,  55-j,  872. 

Hugues  d.Antioche,  3ii,  5ii. 

Hugues,  seigneur  de  Sainl-Alii'aliaiii .  -jG/j. 

'4a3,  h-}.h. 
Hugues  Aleman,  5o(J,  507.  5o8. 
Hugues  .Angelier,  385. 
Hugdes,  sire  d'Arbais,  385. 
Hughes  d'Asodie,  55a. 
Hugues  sams  Avoir,  seigneur  du  i'uy.  'lao. 

4/16. 
Hugues  I"  d'Arménie,  i  5i). 
Hugues  DE  Bailledl.  (>oo. 
Hugues,  (ils  de  Balian  de  lîarui ,  a33. 
Hugues  de  h  Balmr.  coiiiiélalile  de  (ihypre. 

681. 
Hugues  de  Baruth.  j^o. 
Hugues  DE  LA  Baume,  5a  i,  (ia8. 
Hugues  Bedui^  ,  69,  oa'i.  5a 5. 
Hugues  Beduin,  amiral  de  Chypre.  MVA. 
Hugues,  seigneur  de  Bessan,  ai  y. 
Hugues,  évèque  de  Belliléeni.  7S8.  781). 
Hugues  DE  la  Blanciiegarde.  a 60. 
Hugues,  seigneur  de  Bockenake.  307. 
Hugues  Boutevi\,  5'iç). 
Hugues  de  Brie.  5a(j. 
Hugues  de  Briemve.  (l'i .  (>G. 
Hugues  dk  Brunswk.ii  .  (ia'i. 
Hugues  Bussat,  5'i  1 . 
Hugues  de  Cayi'has  .  a7a. 
Hugues  iiK   Césarék  ,  iij.    a7t;.  -i^'i  .  .'loo  . 

3a  9. 
Hugues  de  (Iiiami'ag.ve.  179. 
Hugues  I".  roi  de  (lliypre,  (i'i. 
Hugues  H,  l'oi  de  Chypre.  '10.  h',\ ,  03,  O'i. 

39/1 ,  a5  1 ,  a53. 
Hugues   111.   roi   de   Clnpii'.    'la.    '|3.   hh . 


TABLK  DES  l^OMS  DE  PERSONNES  ET  DE  IJEUX.    , 


y  11 


45  ,  G/i,  66,  2o5,  206,  9  25,  2.'Î5,  286, 

36(),  370.  871.  875.  378.  i64,  5oi. 

54o. 
Hugues  IV,  roi  dedliypre,  70.  71.  72,  7.'!. 

76,75,85.  80,207,  209.211.  226. 

238,  939.  255.  3io,  33i.  378.  ?,qli. 

375,  378,  /j65,  525,537,  'J?!)- 
Hugues,    (ils   de    Henry,    roi    de   (iliypre. 

235. 
Hugues,  roi  de  Chypre,  ii5,  629,  54u. 
Hugues  de  Chypre,  archevêque  de  Nicosie. 

85i. 
Hugues  de  Chypre,  166,  280. 
Hugues  de  Convveschen,  807. 
Hugues,  sire  de  Cossie,  972. 
Hugues  de  Gourtenay,  3o6. 
Hugues  de  Courtenay,  seigneur  d'Okch;imp- 

ton,  3oC. 
Hugues    de    Courtk\ai,   seigneur    de   Hiic- 

conihe.  807. 
Hugues  de  Courtenay,  sire  de  iJevoii .  3o8. 
Hugues  de  Daupierre,  536. 
Hugues,  arclievèque  d'Edesse.  769. 
Hugues  de  l'Emrriac,  seigneur  de  (iihiet. 

269. 
Hugues  de  l'Emuriai;.  95 o. 
Hugues  de  i.'Embrhc  .  3 1 6 ,  817.  8  1  8  .  3  k). 

395. 
Hugues  II  de  i.'EMiiiiiAi;.  819.  821. 
Hugues  de  Fauque\bergue,  hh?) .  hhk.  Vn). 

451,453,454. 
Hugues  de  Flatres,  92. 
Hugues  de  FiAUNCouRT.  niaréchnl.  65 1. 
Hugues  du  Four.  272,  53o. 
Hugues,  éviVjue  de  Gihel .  1  iS() .  -j()h. 
Hugues  de  Giblet.   61.    2u'i.    94o.    '108. 

543,  588.  5S9. 
Hugues   de  Giblet,   seigneui'  île  liesrnedin , 

24 1 .  25o. 
Hugues  de  Giblet.  169.  258,  819.  325. 
Hugues  H  de  Giblet,  825,  82(). 
Hugues  Ifl  de  Girlet.  826. 


Hugues  de  (ùbelin,  coinle  de  Japhe.  802. 
Hugues  de  Glocester.  3o6. 
Hugues  de  Hadestel,  vicomte  d'Acre.  667. 
Hugues  d'Ibelin,  18,  90. 
Hugues,  fils  de  Halian  (rihelin,  sire  de  lia- 
ru  th,  375. 
Hugues    d1beli\,   78,    966.    857.    862. 

868,875,  876.  409.  'j6o.  46i.   532. 

618. 
Hugues,  seigneur  d'Ibelin.  3ao. 
Hugues  d'Ibelin,  cointo  de  Jo|)pé  et  d  \sca- 

lon,  878,  879. 
Hugues  d'Ibelin,   sënérhal   ilii  royaume  ilc 

.lérusalein,  879. 
Hugues,  maréchal  de  Japhe,  352. 
Hugues  de  Joppé,  354,  4o2. 
Hugues,  ahhé  de  Notre-Dame-de-Josaphat. 

8.9. 
Hugues  ou   Eudes  de   Langlois.  cliamlii'llaM 

de  Chypre,  678. 
Hugues  DE  Eusignan,  |)riiice  di'  Galilée.   72. 
Hugues  de  Lu.signav.   lils  de  .leaii  <le  I.iisi- 

gnan,  212. 
HuiiUESDE  LusiG.\A\,  cuinietable  de  Chypre. 

878. 
Hugues  de  Maraclée,  885.. 
Hugues  Martin.  565.  696. 
Hugues  DE  Mimars.  549.  55().   55i.  553. 

594. 
Hugues  de  Montbéliard.  689, 
Hugues  de  Montclar  ,  267. 
Hugues,  ahbédu  Monl-de-Sion  .  ^27. 
Hugues  de  Montolif,  56 1 . 
Hugues,  airlievèque  deNazarelh.  ylii. 
IIlcues  dil  DE  l'isE.  arclievèque  de  Nicossie. 

847,  848. 
Hugues  de  I'ayens,  869. 
Hugues  de  Plaissié,  417. 
Hugues  DE  Plancy,  4o8. 
Hugues  Poh.emlain  (Pilevilaniis  i.  667. 
Hugues  Porcelet,  84o,  588. 
Hugues  1"  du  Puiset.  888,  34o. 


ijfrl 


LES   FAMIM.I'S 


Hii<;i)F.s  II  m    l'iisKT.  cDiiilc  (II' Japlic,  ay.") . 

IllOlIKS  lUnOtlI',   9.i'H). 

Hkjiîks  nu  [{amks.  .'îlia. 
HiGijEs.  coiiitfi  fie  Helhel.  5/iô. 

FIlGIlîSDK   RliVKL.    -'.sG.    3()9  .   Hlj'l. 
lilGIKS   il  l)i:   L\  l'iOCIIK,  8()0. 
IJLCriîS   1)K  SAIM'-UiMEn,  ()1,J. 

lliraKs     Soi.iHN'.     cliïmiLiflliiii    de  t;iiv|ir(', 

jll(;ilC.-.   IIK  ÏAllAlUK  .    •}.''.'.').    '^■jt^.    !ihi>.    /lôo. 

'lai  .  'lof) ,  A6o. 
Hi'diEs    nE  Tabarik,    évèquc    <lc   Talwine, 

807. 
Hlgies.  iibJK'  (lu  Triiiplc.  8oi. 
fit  RIES  iiE  TniPOLi,  Agi. 
Hi  ciEs.  pi'iiici'  lie  Tvr. 
H{(U"Es,  év(kjii('  de  Zibel,  (Siô. 
Hiii.Ric,  HrinRicou  Oi.ric.  vicomte  de  \;i|)les. 

A 1  ■?. . 

lllMREIlT.    -jlid. 


I)  ODTHK-MEii. 

lluMliERT.  i^lii  ]Kilir;iicli(>  de  .l('iiis;ileiii . 
IIi'iii'ROY  I"  l'Ancien,  468,  /1O9. 

HcJIl'ROy   DE  CoiJRTE.NAY,   3()8. 
HlMl'ROV  DE  HeREI'ORI),  SoO. 
llniFROV    IlE  MoNTCAYElA.   'l()8. 


73o. 


Il  MIP.IIV     IlE    MoMKORI). 
'.7C.. 


H; 


.'17'!, 


/4  7f., 


HiiMi'Roi  DE  MoNTFORT,  seigiiettr  de  15aiutli , 

amnétahle  de  Chypre,  G80. 
HiiMFROA  (Pierre-Philippe),  seigneur  de  Pdii- 

deihan,  3o6. 

Hl.MKROY   DE  ScAMIALION.   i'.'J-i.  'l'3[).    'l()4. 
HUHFROY  1"  DE  ToRON  ,    458. 

HfiMFnOY  II  DE  ToROiv,  coiiiiétahle  de  Ji^ru- 
saleni.  190.  a.3i.  4o3,  4o8,  4a7,  65o, 
'i(W.).  4-0.  '171,  h']-?..  '173.  544.  Iliç). 
tiào,  CaO. 

HijmfroyIH  de  Toron,  37.  -jp,  -aiO.  2(30. 

Hysiaii  Moive  ou  Monaco,  [latriarehe  de  Jé- 
rusalem .  ■278. 


Iiilil.n.    s  idculilie     ii\ec    Kbueli,     I  i(ulique  Isai!EA[ 

.lauinia  ;   ce  lieu  est  silut'  entre  .lall'a  el  Isareai  , 
Ascalon,  3Go.  357. 

1  ^ivocE^T  111  pape ,  3  3  .  3  4  .  1  •>  j .  1  y  y ,  a  o  1 .  Isabeai  . 
ao3  .  393  ,  419.  Brie, 

l.MvocjENT  IV,  pape.  4(),  348.  Isabeau, 

Innocent  VI.  pape.  3]i.  Isabeaf. 

JRiiNE,  femme  de  Bo(?mon(l  m.  198.  53o. 

IsAAC,  394  .  6i5.  Isabeau 

IsAAC  CoMNÈNE,   5o,   5t)  ,    101.    175.  IsABEAU 

Isabead  d'Antioche.  i58.  Isabeau 

isabeac  de  lu.signan,  4g7.  isabeal" 

Isabeau,  167.  Isabeau 

Isabeau,  femme  de  Senipad.  i58.  Isabeau 

Isabeau,  fcmnie  de  Pluebus  de  l.ii-.if;nau ,  Isabeai 
4G6.      _  385. 

IsvcEAu  i  Aueman,  5o5.  Isabeau 

Isabeau.  femme  de  Baliaudc  Biic.  .'>3(i.  Isabeau 


de  Bessan.  4G-J. 
feumie  de  Meilleur  de   Mai'acl('e, 

éjiouse  Jacques,   lils  d  Anseau  de 
565. 

,  femme  de  Pierre  de  la  Tour,  5 a 9. 
.    femme    de    Thomas    d'Antioche, 

,  feuiiue  de  Boëmond  111.  198. 

Placoton,  92. 

,  femme  de  Lt'Oii  II ,  1  56. 

.  fenunede  Jean  dTheliu.  44G. 

,  fenniie  de  Henri  de  Gaureile.  565. 

,  lille  d  Iluiiilrov  de  Tlioroii.   1  i8. 

.  femme  de  (inillanme  de  Maraclée, 

,  fille  de  Baiidduin  d  llielin.  378. 

LE   R(ll!X,  3(^(). 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONiNES  ET  DE  LIEI  \. 


'.lliM 


IsABKLLE  (la  reine),  a3o,  •i'.h,  3i-i,  a-'i3. 
Isabelle,  lille  d'Ainiery  de  Rivet,  Syfi. 
Isabelle,  mère  trAniaury,   vicomte  de  ^a- 

ples,  /il  -2. 
Isabellk  d'Adeloîi,  d83. 
Isabelle  d'Aguilleii,  55G. 
Isabelle  l'Aleman,  5o5. 
Isabelle,  veuve  d'Alméric,  loy. 
Isabelle,  feniine  d'Amaury  de  Eusigiiaii. 

43, i5fi. 
Isabelle  uArméme,  i5f),  i5().  oi'j. 
Isabelle,  (ille  de  Rupin  d'Ariue'nie.  seconde 

femme  de  Jean  de  Brienne,  35. 
Isabelle,  l'emme  de  Semhnd  roi  d'Arniénip. 

35i,  379. 
Isabelle,  dame  de  Barut,  335. 
Isabelle,  lille  de  Balian  de  Barut,  -^33. 
Isabelle  de  Baruth,   femme  de   Nicolas  de 

Césarée.  -2  84,  5o5. 
Isabelle  de  la  Blanchegarde.  -'.io.  -i/ii. 
Isabelle,  femme  de  Boémond  III,  i()(). 
Isabelle,  lille  de  Boéniond  \  II.  aot). 
Isabelle,  lille  de  RaviiioTid.  sire  du   Doii- 

tron.  3S5. 
Isabelle,  lille  d'\iisi'au  i\e  lii-ie.  'i()4.  ôsf). 

591. 
Isabelle  de  BRIE^^E,  '17/1. 
Isabelle  ,    fenmie    de     Hugues     de    Brie  . 
ria(). 
Isabelle,  lille  de  Jean  de  Brieniie,  3'i.  3(). 

37,  -281. 
Isabelle,  femme  de  Nicole  Carpas. 
Isabelle  de  Cés.arée.  -îSi.  «S?.. 
Isabelle,  lille  de  Richard  de  (Jluiiiiparnou . 

388. 
Isabelle,    femme    de   (loiirad,    '197,    49)^, 

ls\BELLE,  fenimi'  d  \i(iion,  sire  ilii   (Jourc, 

Isabelle,    leinme    de    Haudoiiin    dlhelin. 

375. 
Isabelle  de  Coi'btevu.  3oo. 


Isabelle,    femme    de  Hugues   III.    roi    de 

Chypre.  37S. 
Isabelle,    femme   d'Eudes   <lr    |)am|)ienr. 

537. 
Isabelle,  fille  de  Jean  de  Elonry,  -ij-i. 
Isabelle,  femme  de  Henri  de  (!iblot,  r(3/i. 
Isabelle,  femme  de  Jean  d  Aleman.  ft^<3. 
IsvBELLE.  lille  de  Jean  de  (Jothman.    ■!77. 

Isabelle   Rivet,    l'énuiir    i\f   .Icao    d  llieliii 

.19/1. 
Isabelle,  femme  de  (jnillimirn'  Ir  flangier. 

3 a  S. 
Isabelle,  femme  de  Hugues  III.  Sy  1 . 
Isabelle,  fille  de  Hugues  il.  roi  de  (lliypre. 

•jo5. 

IslBELLE     dTbELIN,     qS  ,     875.      37(>.     378, 

399.  Tn  4 ,  Saiï,  ■')39,  55o.  554.  073. 
Isabelle,  femme  de  Jean  dThelin.  seigiieni 

d'Arsur,  378. 
Isabelle  dTbelin,   religieuse,  375. 
Isabelle,  (ille  de  ISalian  dTIjflin.  3-23. 
Isabelle    dTbelh  .    femme  de   Eeniand    de 

Majorque,  371.  37(S,  379. 
Isabelle,  reine  de  Jérusalem ,  :!o(i.  4-)(i. 
Isabelle,  (ille  de  Gautier  Lainlii'rt.  .'S-jiS. 
Isabelle,  femme  de  Léon  II.  ]•>.'■'>. 
Isabelle,  fille  de  Léon  H,  ijS. 
Isabelle  de  Lusignaî»,  8S.  /iyo. 
Isabelle  de  la    Maindelée.   femuic  dr   Ifaii 

dThelin,  253. 
Isabelle  de  la  Manoelée.  femme  de  'fhili.iiil 

de  Bessan.  3o2. 
Isabelle  de  Maraclée,  54t).  Oo-i. 
Isabelle,  femme  de  Meilleur  de   M.iracli'e. 

•257. 
IsuiELLE  DE  Maugasteiu.  171.  5r5.  5  40. 
1sai!i;lle,  femme    de  Hugues  de    Mimais. 

544  ,  549. 
Isabelle  de  Mimaes.  55().  55:i. 
Isabelle,    fille   de    Eudes    de    Vloiilhi'iiard . 

458. 


'Mi'i 


IsMuci.i.i:.  lilledi'  (iiiillouiiie  do  Montgisard, 

lsM\Ei.i-i;.   fi'niiiii'  do   (iduiiid.    marquis  dp 
Moiilfeiial ,  -jOr). 

IsABiXLE  DE  PlCQUIGNi',   hoH. 

IsAnELLE.  fille  di:  Baudouin  de  l'iwjuijjiiy. 

385. 
Isabelle.  Mlle  du  .Icau  Perez  Fabrice.  ■->,() i. 
Isabelle,  i'eiunie  de  Philippe.  1-2 4. 
Isabelle,   femme   do   Lauionl    du   Plessis. 

Cl  1. 
Isabelle,  l'erauie  de  lieiiier  de  GiLilel.  ôit). 
Isabelle,  femme  de  Pienaud,  chambellan  de 

Jérusalem,  979. 
Isabelle,  fille  d'Aiineii  Rivet,  'i-jb. 
Isabelle,  fille  d'Hélie  du  liouvre,  565. 


LlvS    KAMIM.es  l)()l)THE-.\IEH. 

Isabelle,  femme  du  sire  de  Saône,   bo.-j. 


559. 
Isabelle  de  Sois,soivs,  59^. 
Isabelle,  femme  du  connétable  deTabarie, 

949. 
Isabelle  DE  Tenbeiio>de.  170.   171. 
Isabelle,    femme    de  Thomas    d'Anlioclie. 

5 1  1 . 
Isabelle,  lille  de  Jean  de  Vere,  3o(i. 
IsABiAU  dEbménie  I"',  i65. 
IsAAED.  patriarche  d'Antioche.  7/17. 
Isolde.  femme  de  Berlliold  d'Hi'rombourg. 

ai(;. 
Itiiieb  de  Giblet,  oa5. 
Ithier  le  Hangier.  325. 
Itier  de  ÎNabinal  (Frère),  85(S.  86a. 


JacOBO  PlSAlRO.  867. 

L'EGARD  OU  Gérard  de  IÎetiiléem.  789. 
Jacodes  I",    161.   288.   aSg,  256.    5i6. 

5  a  1 .  52a. 
Jacodes  II.  161,  3ia.  3i3. 
Jacques  III,  10a. 
.Iacques  (Frère).  863. 
Jacques  l'Alema^,  5o5. 
Jacques  de  l'Amandelée.  h-jk. 
Jacques  d'Antioche.  seigneur  du  Boulron , 

257,  259. 
Jacques  II,  d'Aragon.  65.  369.  371. 
Jacques  d'Aaesnes,  45i. 
Jacques,  évêque  deBarulh.  78a. 
Jacques  le  Bastard.  roi  de  (Jhypro.  a6i. 

466,  igi . 
Jacques  Beuuin,  526. 
Jacques  de  Brie,  53o. 
Jacques  Chiciiester.  309. 
Jacques  de  Courtenay.  809. 
Jacques  de  Flourv,  272.  î>'à{). 
Jacques  du  Four,  272. 
Jacques  de  Gibelet.  335. 


Jacques  Hi.meré,  évêque  de  Bethléem,  791. 

Jacques,  fils  naturel  de  Jean  II.  161. 

Jacques,  fils  naturel  de  Jean  III.  852. 

Jacques  ou  Pantaléojn  ou  Couet-Palais,  pa- 
triarche de  Jérusalem,  729. 

Jacques  d'Ibelin.  235.  369.  376.  46 1. 
525. 

Jacques  de  La,  évêque  de  Zibelot,  816. 

Jacques  de  Lusignan,  comte  de  Tripoli,  81, 
84.  85,  86.  88,  96.  97,  212. 

Jacques  de  Lusignan,  226.  467.  490. 
491. 

Jacques  de  la  Mandelée,  3o2,  3o3. 

Jacques  de  Montcisart.  4oo. 

Jacques  de  Nolay,  891. 

Jacques  de  Neuville,  571. 

Jacques  de  Nores,  chevalier,  493. 

Jacques  de  Nores,  turcoplier.  76,  77.  492. 
493. 

Jacques,  évêque  dePaphe,  866,  867. 

Jacques  Placoto,  secrétaire,  669. 

Jacques  Prévost,  610. 

Jacques   Saplana,    Semplana    on    Zapla\a. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


u: 


hailli  de  la  secrète  royale    de  Chypre, 

668,  Gy."). 
Jacques  de  Mileto.  évèque  deSebaste,  8o3. 
Jacqces    Seloan    oh    Soloan,    caiiK^rier   de 

Chypre,  672. 
Jacques  Synclitique  ,  3 1 3  .  3 1  6. 
Jacques,  comte  de  Tripoli,  aSc). 
Jacques  de  Valenciexnes,  270. 
Jacques  de  Vitrv,  patriarche  de  Jéiusaleni , 

728. 
Jacques  de  Wesp,  évêqiie  deZibel,  8i(i. 
Jacques  de  Wessep,  évéquc  de  Zibel,  8i5. 
James  ou  Jacques  Vidal,  O02. 
Janie  de  Lavelée,  595,  596. 
Jancs,   roi  de   Chypre,  87.   88,   90,  161, 

287,  /190,  Z191,  5i(),  585,  G8(j. 
Jaîvds  de  Montolif,   maréchal  de  Chypre. 

96,  503,  56i.  686. 
Japhe  [Jaffa] ,  nom  de  lieu,  12.  159.  338, 

3i2,34/(,  3i5. 
Jaques  de  Iîrie,  53o. 
Jaqies  de  Cafran,  53i. 
Jaques  de  Cafran,  maréchal  de  Chypre,  685. 
Jaques  de  Dur.n'Ai,  G26. 
Jaques  de  Flory,  chevalier,   bailli  de  la  .se- 
crète royale  de  Chypre,  539.  54 1,  G67. 
Jaques  de  Gourri,  vicomte  de  Nicosie,  563. 

6o5 ,  G9/1. 
Jaques  de  Langlois,  Go5. 
Jaques  de  Lavil,  696,  596. 
Jaques  de  Lusignan,  religieux,  i66. 
Jaques  de  Lusignaiv  ,  counétable  de  Chypre , 

G80. 
Jaques  de  Lusignan,  sénéchal  de  Chypre, 

688. 
Jaques  de  la  Mandelée,  981. 
Jaques  deNores,  57/1,  675,  578. 
Jaques  de  Nores  ,  turcoplier  de  Chypre ,  (jy  i . 
Jaques  Petit,  58o. 

Jaques  de  Prouvins,  évêque  d'Acre.  779. 
Jaques  de  Rivet,  55o,  59/i,  596. 
Jaques  Vidal.  Ooa.  6o3,  G27. 


Jaques  de  Vitry,  évêque  d'Acre.  779. 

Jaso.\  de  Bustron,  492. 

Jason  de  Lusignan,  666. 

Jason  de  Nores,  579,  4()3. 

Jayme  h.  roi  d'Aragon,  236. 

Jean  I",  roi,  i52. 

Jean  X,  pape,  1 10. 

Jean  XXII,  pape,  69,  1/10,  i4i,  46 1. 

Jean  VII,  archevêque  de  Sis,  i63. 

Jean  (Frère),  archevêijue,  i5().  869. 

Jean,  chancelier,  654. 

Jean,  évêque  d'Acre,  777.  779. 

Jea\,    fils   du   roi   Aimeri.    connétable   de 
Chypre,  678. 

Jean  Agapite,  70. 

Jean  l'Aleman,  sire  de  Césarée,  171.  288. 
5o5,  5o6, 507,  583,  586, O02. 

Jean  l'Ange,  159. 

Jean    d'Antiociie.    210,    24 1.    257,    5ii, 

5 12. 
Jean  d'Antiociie  ,  seigneur  de  Boutron  ,257. 
Jean  d"-4ntioche,  maréchal  de  Chypre,  25  1 . 

5 II,  684. 
Jean,  patriarche  grec  à  Aiitioche,  789. 
Jean,  prince  d'Antioche,  81,  82,  23g.  662. 
Jean,  seigneur  dArsur,  527. 
Jean,  chambrier  d'.\rménie.  702. 
Jean  d'Arundel,  807. 
Jean  Rabin,  254. 
Jean  Rabin  P',  5i4,  5i5,  5iG. 
Jean  Rabin  II ,  5 1 4  ,  5 1 5. 
Jean  Rabin  III,  5i4,  5 16,  566. 
Jean  Rabin,  chancelier  du  royaume  d'Armé- 
nie, 708. 
Jean-Baptiste  Benedetti,  692. 
Jean-Baptiste  Pigna,  198. 
Jean  de  Bariith,  292,  923  ,  288,  28/1. 
Jean,  sire  de  Barutli,  4  10,  4i4. 
Jean,  évêque  de  Baruth,  781. 
Jean  de  Bay,  vicomte  de  Nicosie,  69/1. 
Jean  de  la  Lîeaume,  58o. 
Jean  des  Beaux,  583. 


9/)  6 


LES   FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


.Iean  de  Beacfort,  Soy. 

Jean  Rei)i;i\,  85.   a'n,   -(yo.    '49/1,   Sai, 

fiaô,  5C7. 
.Ikan,  ëvôque  dfi  Beliiias  ou  Panéas,  788. 
Jeapi  l'Amy  (Frère),  évoque  de  WeÛûéom. 

790- 
.lEA^  DE  Clèves,  évécpie  di:  liclliléem,  yi)". 

.Iean  111  de  Genence,  évêque  dp  lietliléom . 

790- 
.Iean  de  Hegi.escliff,  évèque  île  Retliléeni , 

789- 
.Iean,  évwjiie  de  Relhiéem  ,  yyo. 
Jean  Salvotiis,  évèque  de  Bethléem  ,  790. 
Jean  de  la  Blancuegarde,  aio.  aii. 
Jean  de  Bomb,  896. 
Jean  de  Bourbon,  91. 
Jean  du  Boctron,  958.  «59. 
Jean  de  Brie,  85  ,  838  ,  5i  1. 
Jean  de  Brie,  prince  d'Antiocbo.  ai  a. 
Jean  de  Brie.  a55.  a56.  aCg,  665.  5a8. 

539,  53o,  53i,  ùoh .  fioS. 
Jean  de  Brie  II,  ôag. 
Jean  de  Brie,  prince  de  Galilée,  56a. 
Jean  deBrie  ,  turcoplier  de  Chypre,  69 1 ,  69a . 
Jean  deBrienne.  3a,  A 3,  86,  12/1,  1  a 5,  iSg. 

171,  ai/i,  a/ia,  a43,  a68,  a8a,  a84. 

458,  507.  533,  5/16.  (ion.  631.  689, 
Je.an  de  Bi'bie,  3g5. 
Jean  de  Cafran,  58o. 
Jean  Cantacuzène,  i'i6.  160. 
Jean  Carmesson.  5 (m 
Jean  de  Caypiias,  266,  267. 
Jean,  prince  deCésarëe,  62,  a8i .  282.  64o. 
Jean  Chesnev  de  Peyme,  3o8. 
Jean.  1".  roi  de  Chypre,  66. 
Jean  11.  roi  de  Chypre,  9a.  97.  161. 
Jean  de  Cobiiaji.  3o6. 
Jean  Columna  Romain,  archevêque  de  i\ico- 

sie,  8/18,8/19. 
Jean  CoMNÈNE,  118,  188.  i85.  186.  190. 

agi,  992,  48a,  empereur  de  Constan- 

tinople,  3oo. 


Jean,  sire  de  Cossie,  979. 

Jean  de  Courtenav,  3o6,  3o8,  809. 

Jean  11,  duc  deCoymbre,  21 3. 

Jean  de  Dampierre.  IÎIs  de  Heudes.  536. 

537,  538. 
Jean  Fainon,  6/11. 
Jean  de  Farabél,  seigneur  du  Pin  .  a  4 1 .  420. 

42  1,  494. 
Jean  de  Flory,  667. 
Jean  de  Floi  rv,  iiiaréchal  de  Taharie.  a4o. 

27a,  429,  463,  589 ,  54o,  54i. 
JeandeFloiry  dit  le  Vieil,  589. 
Jean  du  Four,  24i,  272,  496. 
Je.\n,  roi  de  France.  78. 
Jean  Fures  ou  Tafures,  comte  de  Tripoh. 

491. 
Jean  Galéas,  82. 
Jean  de  Gacrelle,  608. 
Jean  de  Gauvain,  994.  877,  529.  094. 
Jean  de  Giblet.  24 1.  895.  38o.  833.  384. 

55o.  627. 
Jean  de  Giblet.  maréchal  de  Jérusalem  .  3 1  () . 

3"9  5. 
Jean  de  Giblet,  seigneur  de  Piles,  3aN. 
Jean  de  Giblet  de  Saint-Soucy.  827. 
Jean  Gorab.  chevalier,  auditeur  de  Chypre. 

987,  608,  666. 
Jean  Gothman,  599. 
Jean  de  Grangerin.  545. 
Jean  de  Gray,  3o6. 
Jean  de  Greili.y.  617. 
Je.\n  Grif,   Grifus    ou    (iriion.    c'hevaliei' 

<rAcre.  647. 
Jean  de  Hangest.  89.  4o. 
Jean  d'Ibelin  le  Vieuv  .  sire  de  Ikirutli .  con- 
nétable et  baile  du  royaume ,  4o.  4  1 .  (i  1 . 

6a,  64,  70,  329,  aa3,  281.  289,  a34. 

a35,  380.  289,  8o3,  368.  875.  876. 

879.  4io.  4i4,  459.  517.  027.  621. 

689.  679. 
Jean  dIbelin  11.  baile  du  royaume  de  Jéru- 
salem, seigneur  d"  \rsur.  aai.  292.  228. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


y'i7 


296.  2G7,  269,  972,  377,  /175.   5oo, 

.54o,  661. 
.Iran-  d'Iuelin  III.  sire  d'Arsur.    connétable 

du    royaume,    224,    377.    (Jao,    621. 

692. 
JKA^   dTbelin-,  sénéchal  du  royaume  de  Jé- 
rusalem, 618. 
Jew  dIbelin.  sii-e  de  iJuiulli,  876,  b()l>. 
.Ie4n  dIbelin,  comfe  de  Japhe  et  d'Ascalon. 

21  i,  dàS,  3/19,  35o.  871,  379.  (î/ii. 
Jean  de  Johky,  69/1. 
Jean  de  Lastic,  852. 
Jean  de  Livome,  909. 
Jean,  sire  de  Loriaque,  566. 
Jean  de  Ldsignan ,  72,  1 45  ,  1 60,  212,  a  1 3  . 

288,  289,  3ii,  489,  490,  575. 
Jean  I"   de   Ldsignav,    prince   d'Antioche. 

■il  1. 
Jean  DE  LusiGNAN,  prince  d'Antioche,  con- 
nétable de  Chypre,  O80. 
Jean  de  Lusignan,  seigneur  de  Baruth.  86. 
Jean  de  Lusignan,  sire  de  Phiniolophie.  '166. 
Jean  Marrain,  586,  602. 
Jean  de  Mimars,  5^9,  55o,  553. 
Jean  le  Monstre  (MoNSTRi),  chainbrier  du 

roi  Pierre  I",  67 1 . 
Jean  de  Montenegre  (Frère),  863. 
Jean    de  Montfort.   66.  3iu.  476,  5uo. 

5/17,  586. 
Jean  de  Mo^TGIsART.  ioo. 
Jean,  abbé  du  Mont-Thabor,  829. 
Jean  de  Montolif,  5Go,  56 i. 
Jean  de  Montolif,  maréchal  de  Chypre,  ôig. 

563. 
Je.an  dd  Mobf,  272,  3 10,  565,  568. 
Jean  dd  Morf,  maréchal  de  Chypre,  685. 
Jean  du  Mouf,  comte  de  Rohas,  212,  288. 
Jean  Mustacon,  106. 
Jean    Myre,  camérier   du    roi   d'Arménie. 

708. 
Jean,  évêque  de  Némosie,  857. 
Jean  de  Nephin.  4i5. 


Jean  de  Neuville,  670. 

Jean,  de  l'ordre  des  frères  Mineurs,  arche- 
vêque de  Nicosie  ,71. 

Jean  de  Neville,  vicomte  de  Nicosie,  287. 

Jean  de  Nores,  iga,  ^98,  566,  579. 
575. 

Jean-Marie  de  Nores,  692,  498. 

Jean  Nostri,  76. 

Jean  l'Oison,  58o. 

.Iean  Perez  Fabrice,  capitaine  des  galères  de 
Chypre,  961,  858,  664. 

Jean  Perez,  religieux,  467. 

Jean  de  Picquignv,  549,  583,  608.     ■ 

Jean  du  Plaissié    417. 

Jean  du  Plessis,  24 1,  565.  598. 

Jean  de  Plessa'.  55o. 

Jean  P0DOCATERO,  90. 

Jean  de  Polo  ou  de  Provlncialibus,  849. 

Jean  de  Portugal,  94  ,  91 3. 

Jean  de  la  Pouille,  179. 

Jean  Rapoun,  archevêque  de  Sis,  i()3. 

Jean  de  Ra\endel,  386,  887,  549.  543. 

Jean  Rogca,  évêque  de  Bethléem,  791. 

Jean  Roger,  190. 

JciN  UE  Rusi',  capitaine  de  la  cour  d'Armé- 
nie, 706. 

Jean  de  Rvsterscueit,  de  1  ordre  des  frères 
Prêcheurs.  868. 

Jean  Salamonius,  arclievêque  de  Nazareth, 
769. 

Jean  le  Salujue,  909.  910. 

Jean  de  Sarisbert.  807.  874. 

Jean  de  Saxe,  909. 

Jean  Scuerlat,  i48. 

Jean  Sciibape,  909. 

Jean  Sebastocrator,  159. 

Jean,  archevêque  de  Sis.  149. 

Jean,  archevêcpie  de  Sis.  chancelier  d'.Ar- 
ménie,  702. 

Jean  de  Soissons,  599.  594. 

Jean  Stranbailli  ou  Strombali.  secrétaire. 
669. 


IKJ. 


068 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER. 


Jean  dk  Siu,  amiral  de  Chypre,  576,  663. 

.Ikan  deTabarie,  ninn^clial  d'AriiK^nie.  '161, 
.')24,  700. 

.Iran,  archevêque  de  Tarse,  77^.  776. 

.Iean  ,  archevêque  de  Tarse.  80 1.  866. 

.Iean  Tertriff,  807. 

.Iean,  abbé  de  Thawestoch.  3()6. 

Jean  TiiENURi  ou  Tenouri  .  seig-neur  do  Chy- 
pre, bailii  de  la  secrète  royale.  667. 

.Ieam  le  Tor,  aaS,  876.  53-3.  5()8,  601. 

.Iea\  de  la  Todr,  437. 

.Ieam  Tralalm,  807. 

.Iea\,  chaucelier  de  Tripoh.  65i). 

.Ieam,  évèque  de  Tripoli.  8i3. 

.Ieaiv,  vicomte  de  Tripoli,  aii.  ii)^. 

.Iran  de  Troies,  5()8. 

Jean,  archevêque  de  Tyr.  754. 

Jean  de  Valencie.nnes,  36g.  -270. 

Jew  de  Verceilles.  patriarche  de  Jt'rusa- 

10  o 

eni,  701 .  -j.i-?.. 

Jean  de  Vere.  comie  dExeter.  3(>6. 

Jean  de  Vernï,  611. 

Jean  Vidal,  602. 

Jean  de  la  Ville  (de  Urbe).  archevêque  de 

Nazareth,  76a. 
Jean  de  Villers,  8g4. 
Jea.n  de  Welves,  35a. 
Jeanne.  3o6. 
Ievnne,  46i,  5oo. 

Jeanne,  lillc  <le  Baliaii,  sire  d'.4rsur,  567. 
Jeanne,    femme    de   Jean    de    la     Baume. 

080. 
Jeanne,  roiimie  de  Boemoud  .  3o8. 
Jeanne,  lille  de  Brest,  3o8. 
Jeanne,    femme    de    Jean    de    Une    .ïoo. 

.565. 
Jeann'e,  l'emme  de  Nicolas  de  Carrey.  307. 
Jeanne,  femme  de  Guillaume  Cavier,  309. 
Jeanne  de  Courtenay,  fille  de  Roger  de  Clif- 

ford,  807. 
Jeanne  de  Lanclée.  395. 
Jeanne  de  Tripoli,  'aii'i. 


Jeanne,  fille  de  Paul  de  Naples.  femme  de 

Balian  de  Tor.  5()8. 
Jeanne,  femme  de  Balian  dAulioche.  611. 
Jeanne,  femme  de  Francesco  Gesualdi ,  a  1 1\. 
Jeanne,  femme  de    Raymond  de  Bethsaii  . 

594. 
Jeanne  de  Giblet,  875,  55o. 
Jeanne  de  Lavelée.  596. 
Jeanne  ,  femme  de  Baudouin  de  Mimais .  sire 

d'Ac[uie,  3 a 8. 
Jeanne,  fille  de  Rupiu  de  Montfort,  seigneur 

de  Barut,  286. 
Jeanne  .  veuve  de  Thomas  de  Montolif.  559. 
Jeanne,  femme  de  Baudouin  du  Morf.  aa'i. 
Jeanne   dTbelin.    femme  de    Baudouin    du 

Morf,  377. 
Jeanne  de  Sicile,  1A8. 
Jeanneton  .  de  N'ores.  579. 
Jef.anon,  166. 

JÉRÉMIE  CoilTliGlUS.  868. 

Jérôme  Aléandre.  archevêque  de  Brindes, 

858. 
Jérôme  Ragazzoni.  864. 
JocELiN  LE  Grand.  11a. 
Joël  de  Tortenes,  583. 
JoETTE,  abbesse de  Saint-Lazare .  545.  828. 

JoFFROY  DE  CaFRAN  ,  584. 

JoFFRoï,  seigneur  de  Cayphas .  a7o. 
Joffroy  Foucher  ou  Fiilchier.  874. 
JoFFRov  Poulain,  269,  379. 
Joffrov  le  Tor,  099,  601. 
Joffroy  lk  Tor.  chevalier,  chambellan  de 
Chypre.  598,  600,  671. 

JoHAN   DE  SaIETTE.    167. 

JOHAN   DE  ScHERVEN  OU    ScHVERZEN,   911. 

JoiIAN   WiNTllER   DE  BrUNINGISHEYM  ,    91  1. 

Jordan  ou  Jourdain  de  Miremont.  868> 
JoscE   (Joscuis,    Jocuis .    Joricus).    évèque 

d'Acre,  778. 
Joscelin  de    Courtenay.    sire   de   Taharie. 

445. 
Joscelin  I".  comte  d'Édesse,  297.  298.  3o4. 


TABLE  DKS  NOMS 

JoscELiJi   II,   comte   dEilesse,    i85, 

299,  3oo,  389. 
JoscELiN  III,   comte  d'Edesse,   3oo, 

3o3,  ioS,  /i7i,  61G,  6-25. 

JOSCELIN  DE  GlBLET,  2io,  Ssg. 
JOSCELIN  DE  LA  MaNDELÉE  ,  3o2. 
JoSCELlN  DE  MaRGAT,  S^h. 

Joseph  Traciiamote,  170. 

JossÉ,  arclievè(p.ie  de  Tyr,  (330.  75  1. 

JoTRAN.  clinncelier  de  Tripoli .   GSg. 

JocBEBT,  893. 

JoDRDAix,  chancelier,  056. 

.loiIRDAIN   DE  TeNREMONDE,    172. 

.lovE.  l'eiiime  d'Eustaclie  le  Petit,  58o 

.IlILIAN     DE     RaVENDEL      DE      MaRACLÉE, 

563. 
.InuAN,  sire  de  Sagelte.  A 37. 


DE  PERSONNES  ET  DE  IJEUX. 


',)/i9 


298,  J0LIANE,   204. 

JuLIANE   DE  CÉSARÉE,    228,    221),    sio,    272. 

3oi,  277,  079,  380,  3o3,  /129,  5iO.  593. 

JuLiANE,  femme  de  Raymond  Je  Relsan. 
594. 

Jdliane  de  Soisson'S,  femme  de  (iréiiKinl  II. 
253. 

Jdlien.  nommé  dans  ÏOrieiw  comme  aiclie- 
752.  vêqne,  855. 

.lui.iEN  Daucin,  529. 

Julien  de  James,  53o,  59^. 

Jdlien  Hutoris,  archevêque  de  Taire.  773. 

JdLIEN  DE  S.UETTE.    1O7,    I7I. 

JuLius  Posterla,  280. 
261  ,        Justin  le  Tiiracien,  173. 

Jdstiman  Rhixotmiste.  288. 
Jdstinien.  173. 


K 


Kakig.  1  i3. 

Karpasso,    casai    de    (Ihypre.    aujourd'hui 

Karpas,  261 . 
Kelaoun,  i3i,  395. 
Kigh-Vasil.  111. 
Krak   des  Chevaliers  (I>e),    l'orleresse   du 

comté  de  Tripoli  possi'dée  ])ar  les  cheva- 


liers de  l'Hôpital.  Cette  place  di^  j|ueire 
importante  est  désif^née  par  les  historiens 
arabes  sous  le  nom  de  cliàleaii  des  (]iir- 
des  ,  et  de  nos  jours  il  est  iioniiiip  kalaal 
el-Hosn,  896. 
KvRA  Anna  ((iiieran).  1O8. 


Ladislas.  roi  de  Naples.  87. 

Lambert  d'.^rdres,   227. 

Lambertin.   évèque  de  Némosie.  858. 

Lambertin  de  Bologne,  âOo. 

LambroiN,   aujourd'hui  .Nimroun-Kalessi,  à 

denxjournéesaunord-oiiesl  de  Tarse.  1  00. 
IjAngelot  de  Mimars,  5^9. 
Lancelot  de  Nores,  693. 
Landulfe,  patriarche 

735. 


fie  .leiiisalrrii . 


7  3,/. 


Laodicék  (port),  191. 

Laodiciis  de  Tabarie.  65  1. 

Laranda,  ville  d'.Asie  Mineure.  aiijiiiM'd'Iiui 

Karaman,  i23. 
LARis(El-Arisch),  poste  li-uiilière  de  laSyiie 

et  de  rEgy[>te. 
Laure  de  Liisignan,  liii-j. 
Lacre  de  Nores,  igS. 
Ladrens  Dt;  MoRF,  565.  5O7. 

Laurens  II  Dtl  MoRF.   500, 


!)50 


LES  FAMILLES   D'OUTRE-MER. 


Laurent     Pignon,     ôvèque     Je     Belhléem, 

■'.)"• 
L\tRiiM-.    jjrioLir    du    Muiil-des-Oliviws . 

8a  G. 
L.\riiKNT  DU  Plessis   (dit  uu   iMouf),   ii(). 

55o.  r,65.  566,  hCtj.  568. 
L\uiii;NT  i)E  Plessis,  sire  df>  Lori;i(]ii('. 
Layasso,   aujourd  liiii   Laiazzo  on  Caraiiia- 

nie,  iki-ih'3. 
LiÎGEii,  (îvêque  de  Némosie,  85(). 
LÉON,   prince  d' Arménie,    iii,  iia,  ii."5, 

1 1 'i ,  1 1 8 . 
Léon  ou  Livon,  i5o. 
IjÉon  1",  roi  d'Arménie    3i,  107.  656. 
Léon  [I,  11g,  120.  121,  122,  128,  i56, 
iSg,   16a,  197,  aoa,  ao3.  SgS,  828. 
Léon  IH,   fds  d'Aitlion,    lag,   i3o,    i3i. 

i35,  i36, 187,  i38,  159. 
Léon  IV,  69,  70,  189,  160.  -tii.  i5o. 
Léon  V,  86,  lia,  i!ih.  i/i5,  169. 
Léon  VI  nu  Li\oNET,  ih!s.  liô.  1/16.  i'i8. 

154. 
IjÉon,  duc  d'Antioche,  188. 
Léon  connétable  d'Arménie,  698. 

I^ÉON  JuSTlNIAN,   262. 

Léon  IjEpindrine.  2q5. 

IjÉON   de  LUSIGNAN,    l5l,    160. 

Léon  Maiopocle,  prince  d'Antiocbe,  ig5. 

Léonard  de  Baphe,  s4i,  696,  588. 

Léonor,  828. 

Léonor,  lillc  de  Charles  11.  /188. 

Léonor,  l'emme  do  Philippe  de  Scandalion. 

i28. 

Léonore  de  Malenbec,  589. 
Léopold,  duc  d'Autriche,  ao4. 
Létard,  761. 
Létard,  évêque  de  Nazareth.  760. 

LiGOS,  168. 

Lion,  Livon  ou  Léon  de  Lusignan,  sénéchal 

de  Chypre,  688. 
LiPARiT,  connétable  d'Arménie,  698. 


L 


IMO   rODOC 


ATARO,    855. 


LlVON,    876. 

LocjAiMES,  archevêque  deCésarée,  768. 
LoïiiAiRE,  patriarche  de  Jérusalem ,  727. 
Louis  (Saint),  roi  de  France,   907,    aa/i. 

267,  270,  2^7,  28/1. 
Louis  d'Acre,  vicomte  de  Beaumont.   i38. 
Louis  de  Couktenay,  809. 
LoDis  FiLo,  secrétaire,  669. 
Louis  le  Gros,  roi  de  France.  3o4. 
Louis  Vil    le  Jeune,   roi   de  Franco.   189. 

399,  3o4  ,  535. 
Louis  de  Hongrie.  160. 
Louis  de  Nores,  maréchal  de  Chypre,  686. 
Louis  d'Orléans,  82. 
Louis    Ferez    Fabrice,    comte    de    Japlie. 

358. 
Louis  Podocatore  ou  Podociiarario.  85i. 
Louis  de  Qveden,  906. 
Louis  de  Savoie,  92,  161. 
Louis  II  de  Savoie,  161 . 

Louis  de  Verny.  611. 

LouYs  I",  duc  de  Bourbon,  ili'i. 

LoDYS  de  Clèves,  évêque  de  Bethléem,  792. 

LouYS,  comte  de  Genève,  563,  6a8. 

LooYS,  évêque  d'Ebron,  796. 

LouYs  de  Nores,  692. 

LouYs  DE  Nores  (.Alvise),  698. 

LouYS  DE  NoREs,  578,  575.  577. 

LouYS  Ferez  Fabrice,  a6i.  262. 

LouYs  DE  Savoie.  690,  576. 

LouYs,  duc  de  Savoie,  ai 3. 

LoYSE  d'Irelin.  288. 

LuciAN,  863. 

Lucie,  877. 

Lucie  d'Antiociie,  159. 

Lucie,  fille  de  Balian  dlbelin,  2  25. 

Lucie  ,    femme    de    Balian    de    Cayphas . 
596. 

Lucie,  fille  de  Bertrand  de  Giblel,  257. 

Lucie,  sœur  de  Boëmond,  femme  de  Narjol 
de  Toucy,  209,  687,  488. 

Lucie,  femme  de  Jean  deBoutron.  325. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  EIEUX. 


951 


Ldcie  de  Giblet,  femme  de  Jean  rie  Boiilioii . 

3a5. 
Lucie,  fille  de  Jean  Gauvain,  ^iyy. 
LiiciE,  fille  du  comte  Paul  de  Rame,  femme 

de  Roéraond  V,  9,06.  307. 


LiicRÈeE  DE  LusIG^'A^•,  99,  467. 

LCGARA,   8(18. 

LUPIO  GaRDIOLA  ,    390. 

LuSIGNAN  PaLÉOLOGUE,   fiR-J. 
LCTOLF,    ()Otl. 


M 


Mabile.  180. 

iMabile  de  Maugasteao,  546,  647. 

Mabile,  femme  de  Hugues  du  Puiset ,  .'538. 

Macé  Valière,  5o5. 

Macée,  femme  de  Beaudouin,  354. 

Madame  la  Patriarche,  739. 

Magdelein'e,  fille  de  Jean  Muscoino,  3i3. 

Magedi?).  gouverneur  dHalape.  i()2. 

Mahaut,  fille  de  Jean  de  Baumonl,  307. 

Mahadt,  dame  de  Bourbon,  535. 

Maiiaut  de  Giblet,  335. 

Mahengot,  453. 

Mahomet  II.  85a. 

Mainard,  évêque  de  Barulh.  781. 

Mainfrov,  roi  de  Sicile.  3i4,  31 5,  318. 

Mainfroy,  duc  de  Tarente,  3i(). 

Majora',  femme  de  Jean  Chaperon,  3o8. 

Malek  el-Kamel,  337. 

Mamisthe,  474. 

Mammimetbe    (  Frère  ) ,    «'vêque    d'Hébron  , 

M.A^ASsÈs,  comte  de  (iuines,  38 1. 

Manassès  dHierges,  connétable  de  Jérusa- 
lem, 335,  544,  545,  54().  (J19. 

Manassès  DE  MniARs,  55o. 

Manassè.s.  comte  de  Betbel,  5  45. 

ma^assier,  544. 

MangonPisan,  53o. 

Mandel  Comn'Ène,  i85.  189.  kjo.  191, 
193,  193,  195,  198. 

Manuel,  empereur  de  Conslantinople,  391. 
392. 

Man,se  de  Bouillon.  159,  167. 

Mar.aclée,  aujourd'hui  Mervkieii.  306.  308. 


Marc  (Frère),  863. 

Marc  Corrona,  97,  99. 

Maregnan,  636. 

Mariis,  ville  du  royaume  d'Arménie,  main- 
tenant Marasch.  chef-lieu  du  paehallk  de 
ce  nom,  389. 

Marfie,  femme  de  Beaudouin  11,  i3. 

Margat  (Marchab),  36,   199,  894. 

VIargarit,  amiral  de  Sicile.  345. 

Marguerite,  373,  376,  377,  46i.  539. 
55o. 

Marguerite,  femme  de  Louis  d.Acre.   486. 

Marguerite  d'Agout.  357. 

Marguerite  d'Aguiller,  545,  55o. 

Marguerite  d'Antioche,  216. 

Marguerite,  femme  de  Frédéric  ifAiilioche, 
918. 

Marguerite,  lille  delà  précédente.  j)rincesse 
d'Antiocbe,  318. 

.Marguerite  Babln,  954. 

Marguerite,  fille  de  Liiiart  de  Baphe,  554. 

Marguerite  ,  sœur  de  Gautier  de  liariilh. 
349. 

Marguerite,    lille  de  Simon  de    liiMulin'l  , 

o 

.J07. 
Marguerite  de  Bla\ciiegarde,  588. 
Marguerite,  lille  du  baron  de  Bounill.  .'I118. 
Marguerite  de  Bourgogne,  486. 
Marguerite,    fille    de    Baudouin   de    Brie, 

272. 
Marguerite,  fille  (r,4nseau  de  Brie,  565. 
Marguerite,  femme  d'Anseau  de  Brie,  53o, 

566. 
Marguerite  de  Brientie.  347. 


05-2  l,ES   FAMILLES 

ALusouERiTK,.  lillc,    (II'   lioi'nioiiil    II'    iiiilile, 

VIabguerite  ,  loriinii'  dr  l'iiilijijirs  (\c  Cafran. 

■2bfl. 

VIarg(ii:ritk.    iillr   de    Tliiiiiias     Caininaw. 

.'5  07. 
ALuKiiJKiirrE  DE  Caïphas,  269. 
Mahgherite,  coiutesso  do  Ciermont,  220. 
VlARGtiERtTE.   foiiiiiie  df  .Icaii  di;   Cobliam, 

3o(i. 
VLakgherite.    ii'miiiP  do   Heuiy  de    Gihiet. 

32(j.  ôliy. 
VIargierite.  fomine  do  Hugues  de  Giblel. 

'ujl,. 
VIargoerite  .    princesse  de   Gésarëe,   282, 

283. 
Marguerite  de  Césarée.  869.  o5o. 
Marguerite  ,  femme  de  Gautier  do  Gésarée, 

iio. 
Marguerite  de  Chypre,  82. 
Marguerite,  comtesse  d'Escoio,  219. 
Margcerite  .    femme    d'Eudes    le    Chien, 

272. 
Marguerite,   comtesse    de    Flamlro    ot  do 

Hainaul,  535. 
Marguerite,   femme    de    .Jean    de   Floiiry, 

Marguerite,   femme  de  Hugues  du   Four, 

53o. 
Marguerite  ,  femino  de  Jean  de  Giblet.  2/11. 

Marguerite,    fille   de    Bertrand   de  Giblet. 

37G. 
VLarguerite,  femme  de  Raymond  de  Giblet, 

325. 
Marguerite,  femme  de  Gilles,  sire  de  Gay- 

plias,  629. 
Marguerite  de  Grangerix.  545. 
Marguerite,  reine  de  Grèce,  198. 
Marguerite,  femme  de  Grémont  I",  25o. 
^L^RGUERITE.    femme  de    Robert    Holland, 

3o8. 


i)' OUTRE- MER. 

Marguerite,   fille  de   Hugues  III,   roi   de 

Chypre,  1  65. 
Marguerite,  femme  ilo  Hiiinfroy   de  Scan- 

dalion,  /129. 
Marguerite  d'Irelin,  37O,  877,  455. 
Marguerite,  femme  de  Jean  Beduin,  2^1 . 
Marguerite,  femme  de  Balian  d'Ibelin.  37(1. 

Agi. 
Marguerite,   lille  de  Balian  d'Ibelin.  225. 

281. 
Marguerite,   femme  de   Baudoin  d'Ibelin. 

325. 
Marguerite,  lille  do  Julien  do  James,  ôgi. 
Marguerite,  fille  do  Honry,  roi  de  Jérusa- 
lem, 2o5. 
Marguerite  DE  Lusignan  ,  65,  81,  46G. 
Marguerite  de  MALE^'BEC,  272. 
Marguerite  de  Maraclée  ,  ^28. 
Marguerite,  femme  de   Balian    Maugarni. 

49Z.. 
Marguerite,   femme   de  Thomas   Maugas- 

teau,  583. 
Marguerite  de  Maugasteau  ,  546. 
Marguerite,  femme  de   Balian   Maugerny 

24l. 

Marguerite,   femme  d'Aimery  de  Miniars. 

556. 
Marguerite,  fem'nie  de  Jean  Mœsys.  3o6. 
Marguerite  du  Morf,  524,  567. 
Marguerite,  fille  do  Mutio  Gostanzo  ,  3i3. 
Marguerite  de  Nores,  498. 
Marguerite  le  Petit,  58o. 
AIarguerite  ,  femme  de  Thomas    Pewerell . 

3o6. 
Marguerite  de  Picquigny,  546,  547,  583. 
Marguerite,  femme  de  Hector  Podocator, 

492. 
Marguerite  ,  épouse  de  Guillaume  Porcollel, 

24o,  24l. 
Marguerite,    lille    de    Julian    de    Sajette. 

171. 
Marguerite  de  Tabarie,  875. 


TABLE  DES  !NOMS  DE  PE 

Mmiiueuite,  femme  de  Guillaume ,  vicomte 

lie  Tripoli  ,2/11. 
Marguerite,  femme  de  Raymond  d'Antio- 

clie,  328,  5i  1 . 
Margierite  de  Saette,  o5o. 
Marguerite,  femme  de  Balian  de  Sagette, 

436. 
Marguerite  de  Scandalion,  3-25. 
Marguerite,  temiue  de  Humfroy  Scandalion, 

594. 
Marguerite  de  Texremonde,  170. 
Marguerite  de  Thame,  Sya. 
Marguerite  du  Tor,  5c)8. 
Marguerite,  feiiiiiie  de  Toros  III,  i33. 
Marguerite  de  Verny,  272. 
Marguerite  Zorzauesh.  467. 
Marie,  253. 
Marie,  religieuse,  379. 
Marie.  543,  Sig,  55o. 
Marie,  femme  d'Aithon,  i38. 
Marie  l  Aleman.  5o5. 
Marie  d"Ant!Oche,  48,  iSy,  475.  5  1 1,  6o'd. 
Marie,  princesse  d'Anlioche,  a  16. 
Marie,  lille  d'Aitbon,  roi  d" Arménie,  37 0. 
Marie,  fille  de  Constant,  baile  d'Arménie, 

35 1. 
Marie,  lille  de  Constant,  connétable  d'Ar- 
ménie, 377,  379. 
Marie,  femme  de  Balian  Maugarny,  58o. 
Marie,  femme  d'Augustin  Barbarigo,  3i3. 
Marie  de  Barutu,  249,  875,  456,542,  543. 
Marie,  fille  de  Pierre  de  Barulh,  24 1.  420 

446. 
Marie  ,  femme  de  Baudouin  de  Venaii  e ,  583. 
Marie  des  Baux.  2G9,  5o5. 
Marie,  femme  de  Renaud  Beduin,  494. 
Marie  le  Berner,  39G. 
Marie,  lille  de  Boémond  IV  d'Antioelie.  42, 

43,  2o5. 
Marie  de  Bourbon  .   72,   226,  42g,    464, 

024,  525,  554,  55g,  5Go,  S61,  573, 

574,  585,  587,595,628,  633. 


RSOiNNES  ET  DE  LIEUX. 


!)53 


Marie  de  Bourbon,  lémrae  de  Guy,  li!s  de 

Hugues  I\^  roi  de  Chypre,  4oo. 
Marie  DE  Bourbon,  femme  de  Guy  de  Lusi- 

gnan,  prince  de  Galilée,  connélniilp  de 

Chypre,  680. 
Marie  de  Bourbon,  impéralrice  de  Cuiihliui- 

tinople,  76. 
Marie,  fille  de  Jean  Bourdin,  53o. 
Marie,  feinnie  de  Scipion  Carail'a  .  3i3. 
Maruî  DE  Chambaud,  935. 
Marie,  fille  de  Hugues!"  de  Chypre.  348. 
Marie  de  Chypre,  23g. 
Marie  CoMNÈNE,  20.  28,   igo.  375.37g. 

4og,  4 10,  471. 
Marie,  femme  de  Michel  Comnène.  159. 
Marie,   femme   de   Robert    de  Courtena\. 

3oG. 
Marie,   femme  de  Gauliei-  de  Dampierre. 

5.37. 
Marie  de  l'Estrange,  235. 
Marie,  femme  de  Raymond  de  Gaiirelée, 

55o. 
Marie  de  Giblet,  395.  397. 
-Marie,  fille  de  tluy  de  Giblet,  375. 
.Marie,  fille  de  Raymond  de  Giblet.  55^. 
Marie  de  Giblet.  femme  d'.\maluic   le  Ela- 

menc,  327. 
Marie  de  Gras,  6o5. 
Marie,  femme  de  Jacques  Gunème,  467. 
Marie,  femme  de  Guy  de  Montolif,  325. 
Marie  de  Hénault,  464 ,  465. 
Marie,  fille  de  Hugues  III,  i38. 
Marie  d'Ibelin,  286,  359,  3-jb,  378. 
Marie,  femme  de  Guy  d'Ibelin.  i3i.   i5ii. 

%6. ■ 

Marie,  femme  de  Philippe  d'Ibelin.  39/1. 
Marie,  fille  de  Phili[ipe  d'Ibelin.  35i    079. 
Marie,  femme  de  Guy,   comte   de  Japlie. 

376. 
Marie  .  femme  do  Jean  du  Plessis ,  94  1 . 
Marie  de  Lisignan,  65,  466.  4go.  609. 
Marie  ,  femme  de  Meillour  de  Maraclée.  38;i. 


f)5/( 


],ES   FAMILLES   U  OUTUE-AIER. 


Marii;,  rcniiue  de  Ltiiliitii  de  Luiiclée,  aio. 

Marie,  femme  de  Philippe  de  Brie,  TiSo. 

Mauiiî  de  Maraclée,  385. 

Marie  de  Mabgat,  396. 

Marie  de  Milmars,  femme  de  niessire  de 

.Neviics,  Bouteiller  de  Chypre  ,555,671, 

670. 
Marie,  lille  de  Conrad  de  Monlferrat,  ag, 

aa,  33,  34,  35,  280,  ôSg. 
Marie,  épouse  de   Phih|)pe   de   Montlort, 

i56,  i(i5. 
Marie  ,    femme    de    Rupin    de    Montford , 

378. 
Marie  DE  Montolif,  564. 
Marie   de  Montolif,  femme    de  Louis  de 

•Nores,  686. 
Marie  du  Morf,  566. 
Marie  de  Flatre.  femme  de  Mutio  Coslanzo. 

665. 
Marie,   femme  de   iNicolas  de  Saint-Omer, 

aog. 
VL\rie  de  Fatras,  100,  101. 
Marie,  liile  de  Jean  des  Beaux,  femme  de 

Guillaume  de  Piequigny,  583. 
Marie  de  PicQuioiVY,  583,  60a. 
Marie,  femme  de  Jean  du  Plaissié,  4()4. 
Marie   Pobcellet,  aie.   a4i.  325,   igi , 

554,  588. 
Marie  saxs  Avoir,  dame  du  Puy,  420. 
Marie  ,  femme  de  Renaud  Beduin ,  a  4 1 . 
Marie,    femme    de    Guillaume    Redwers . 

3o6. 
Marie  ,    abbesse    de    Sainte  -  Magdeleine  . 

457. 
Marie,  femme  de  Balian  <h  Sajelte.  3iH. 
Marie  de  Soissons,  5y4. 
Marie  deTararie,  a34. 
Marie  do  Toh,  3a8,  4()5,  5g8. 
Marie,  dame  de  Toron,  ao3,  h-jd. 
Marie,  fille  du  vicomle  de  Tripoli.  5a3. 
Marie.  Iille  du  baron  Valeran.  378. 
Marie  de  Valois  de  Bolhro.n,  206,  207. 


Marie,  femme  de  Jacques  Vidal ,  583. 
Marie  Xène,  190. 

Maron,  (ief  voisin  de  Toron,  aujourd  liiii 
Maroiin,  473. 

MaRSILE  DE   NOBES.   678. 

\L\RTi\  IV,  pape,  217. 

Martin  V,  pape,  87. 

Martin  Bailleo  dit  le  Rodx  ,  évêque  de  Be- 
thléem ,  791,  792. 

Martin,  évèque  de  Laodicée,  798. 

Martin,  comte  de  Laodicée,  882. 

Martin,  abbé  du  Temple,  834. 

Massoure,  598. 

Mathias  Ugonios,  évêque  de  Famagouste. 
864. 

Mathieu,  évèque  de  Baruth,  71,  782. 

VLatiiieu  de  Montmorency,   600. 

Mathieu  de  Plaissié,  bouteiller  de  Jérusa- 
lem, 417. 

.Mathieu  du  Plessié,  633. 

Mathieu,  évêque  de  Samarie.  So4. 

Mathieu  de  Seiiona,  691. 

Mathieu  SviNClitkjue  ,  3i3. 

Mathilde,  48o,  545. 

Mathilde  ,  fille  de  Robert  d  .4vraiiches . 
3o6. 

Mathilde,  lille  de  Pascal  de  la  Cave.  385. 

Mathilde  Clifford,  807. 

ALvthilde  de  Courtenay,  307. 

Mathilde  de  Giblet,  3a5. 

Mathilde,  abbesse  de  Saint-Lazare.  8a3. 

Mathilde  de  Maraclée,  385. 

Mathilde  de  Tolose,  186. 

Maurice,  seigneur  de  Montréal.  4oa  ,  4o4. 

Maurocatacalon.  174. 

Mazon  (.\nlohie'),  867. 

Médée  Podocator,  467. 

.Meillour  V"  (Melioret)  de  Maraclée.  385. 
387. 

Meillour  11  DE  Maraclée,  a57.  387. 

Melliour  111  DE  Maraclée.  267.  887, 
396. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PE 

Meillour  de  Rave^del,  5^9. 

Melec - Messor   (  Malec  el-Mansnur).    'i(). 

487. 
Mêlier,  frère  de  Thoros  II,  roi  d'Arme'nie. 

1 1.3,  116. 
Melih,  i65. 

Melior  de  Piavendel,  087. 
Mélioret III  de  Maraclée,  387. 
Mélisend,  mère  de  Baudouin,  998. 
Mélissende,    233,  376,  /107,  tioH.  4i2, 

/1G7,  ^70,  564.  545,  638. 
Mélissende  ,  feiimie  de  Boémoiid  trAntinclie , 

3i. 
Mélissende  ,   femme    de    Fouques ,    comte 

d'Anjou,  roi  de  Jérusalem,  )4,  16,  17. 

18,  545. 
Mélissende,    femme    de    Louis    Paiii|)hilf' 

d'Acre,  467. 
Mélissende  d'Arsur,  875. 
Mélissende.  liile  de  Baudouin.  44C. 
.Mélissende,  femme  de  Boémond  IV.  204. 

2  05. 

Mélissende  de  Chypre,  216. 

Mélissende  ,    lille   du    sénéchal    Carceran . 

femme   d'Eugène    Synclitique,  sénéchal 

de  Chypre,  689. 
Mélissende  d'Ibelin,  376,  378. 
Mélissende,  femme  de  Jean  d'Ibelin,  221. 

222.    923, 224. 

Mélissende,  fille  d'Amaury  de   Lusignan, 

43. 
Mélissende  ,  femme  de  l'eraperenr  Manuel , 

482. 
Mélissende,  femme  de  Hugues,  comte  de 

Rethel,  545. 
Mélissende,    fille    d'Arnoul    de  Picquigny. 

583,  i44. 
Mélissende,  femme  de  Gtiiilaunie  de  Saint- 

Omer,  583. 
Melitène,  i4,  10 4. 

MÉLCSINE    de  NoRES.    4 1)3. 

Menassier  ,529,552. 


RSONNES  ET  DE  LIEUX. 


955 


Meners,  consul  de  Chypre,  34 1. 

MiCHAÊL  SpONDÏLAS,   fjll. 

MiciiAËL  (Vranus  Magister) ,  174. 

Michel  Br.was,  293. 

Michel  Birzès.  174. 

Michel  de  Corbeil,  patriarche  de  Jérusalem, 

793. 
Michel  Ddcas,  988. 
Michel  Paléologue,  487. 
Michel  Paphlacon,  174. 
Michel  de  Perei,  8lï4. 
Miles  de  Cayphas,  267,  970. 
Miles,  seigneur  de  Conrtenay.  297. 
Miles  de  Monthlérv,  297. 
Miles  de  Plancy,  4o3  ,  4G9,/i7i.  Ut  G.  G3H. 
Miles,  sénéchal,  62G. 
MiLLY  (Plulip[)es  de),  875. 

MlLON,    119,    116,    117.    118,    119. 

MiLON,G3o. 

Macs,  292. 

Mleh,  ii3,  1  iG,  157. 

Mmctadi-Ba«iiiiij.4H  (Le  calife),  175. 

MocENico  (André).  8G0. 

Moin  Eddin  Anar,  245. 

Monachos,  archevêque  de  Césarée,  757. 

Monaco,  patriarche  de  Jérusalem, 79  3  .  7-!  4. 

MoNASTRAs ,  990. 

MoNTÉGu  (Thomas  ou  Pierre  de),  884. 

MoNTFORT,  forteresse  élevée  jiar  les  cheva- 
liers Teutoniques .  non  loin  île  Tyr;  c'est 
aujourdhui  le  kalaat-Krein,  9o3. 

MoRADiN,  3911,  489. 

MoRr(LE).  casai  de  Chypre,  (jue  nous  re- 
trouvons dans  la  localité  de  Morpho.  5G.S. 

MORF  DE  (ilUNIER,   3  19. 
MORTVHANN,   908. 
MuAVIAS.    173. 

MuRiELLE,  femme  de  Jean  d'Inhani,  3(pG. 
McRiELLE,  lille  de  Jean  de  Mules.  3oG. 
MuTio  CosTANZo  (Maouchiou  de  Costanlia), 

664. 
MuTio  CoNSTANZo.  amiral  de  Chypiv.  G()5. 


!)5() 


LES   l'AMIIJ.ES  D  OUTllE-MEU. 


N 


N.  Martin.  565. 

N.  DE  CoCRTENAY,   Sog. 

Naissère,  still.nii.  'ni. 

.\ariot  de  Toccv,  aoy.  /187. 

\avarzan,  ville  du  pachalik  d'Adaiia,  au- 
jourd'hui .4uazarbe,  11 5,  188. 

Néfin,  seigneur,  261. 

Némosie,  aujourd'hui  Liuiassol.  85/. 

NÉRro  DE  ToL'ssi.  166. 

Nersiîs  (Frère),  ardievêque  de  Maiiesgeri, 
i63,  800. 

Mémlles  (Messire  de)  houleilior  de  Chypre, 
.•)55 ,  670. 

NlcÉPHOHE   PhOCAS.   00.    Ij'i.   "^88. 
NiCÉPlIORE    UrANUS.    176. 

NicÉpiioRiTziîS .  170. 

iSlcÉTA.S,    176. 

NiaïAz  .111. 

MicoLAs,  370.  63o. 

Nicolas  Accaiuoli,  77. 

Nicolas  Alejian,  5o5. 

-A'icoLAs  Aleman,  prince  de  Césaree,  3  35. 

375. 
.Nicolas  Ameaume,  5oo. 
Nicolas  Barlev  de  Sisse\.  Sog. 
.Nicolas  Benetti,  -2  6  2. 
Nicolas  de  la  Blanchegarde,  -2 '40. 
Nicolas  Boule,  254. 
Nicolas,  baron  de  Carrey,  007. 
Nicolas  de  Césarée,  983,  a84,  875. 
Nicolas  Césaueo,  220. 
Nicolas  Ciiappe.  55o,  60/1. 
-Nicons  deCharissa,  682. 

NlCOUS  DE  GoURTENAY,   807.   3ul)'. 

Nicolas  II  Donatus,  8Co. 
Nicolas  de  Floirv,  589. 
Nicolas  de  Ha\apks.  patriarche  de  Jérusalem. 

733.  ^U. 


Nicolas  .Ustiman',  2G2. 

Nicolas  FjArc\t,  archevêque  de  Tyr.  703. 

Nicolas  de  Lorgue,  grand  inaîlre  de  l'Hôpi- 
tal, 395, 894. 

Nicolas  de  Mamistre,  770. 

Nicolas  de  Maraclée  ,385. 

Nicolas  Matharas,  238. 

Nicolas  de  Morarit,  amiral  de  Chypre, 
665. 

Nicolas  de  Morarit,  vicomte  de  Nicossie, 
inardehal  de  Chypre,  686,  696. 

.Nicolas,  archevêque  de  Nazareth.  76 1. 

Nicolas,  évêque  de  Némosie,  869. 

Nicolas  del  Nevo,  évêque  de  Tripoli.  Si 3. 

.Nicolas  IV,  pape,  332. 

Nicolas,  évêque  de  Paphe.  865. 

Nicolas  de  Retuel.  58o. 

NiCOL.AS  DE  SilNT-O-MER,  209. 

Nicolas,  prieur  du  Saint-St'pulcre.  8/i(i. 
Nicolas   Salagiia  ,    chancelier  de    Chypre. 

676. 
N1COL.1S  Sïnclitiqle,  3i3. 
Nicolas  de  Tenda,  853. 
Nicolas  Thomas  de  .4mmanatis.  869. 
Nicole  Carpas.  598. 
Nicole  d'Ibelin,  255. 
Nicole  d'Ibelin,  femiiie  de  Tliibaiil  de  Bes- 

san ,  225,  377. 
Nicole  de  Saint-Ojier,  166. 
Nims,  abbé  de  Sainl-Anaslhase-de-Carbon  , 

i84. 
NoLAV  ou  MoLAY  (Jacqucs  de),  891. 

NoRADIN,    189.    195,    196.    346.   299.  300, 
389. 

Norpert  ou  Ch.4te  vu-Neuf,  forteresse  d'Ar- 
ménie; position  inconnue,  123. 
Norses,  182. 
noureddin ,  1  1  5  .  116.  117. 


TABLE  DES  ^'OMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


y."): 


0 


OciiiM,  baron.  700. 
OciiiJi,  connétable  d' Arménie,  698. 
OcHiM  i)K  Lami'ron.  seigneur  d'Asgoura  et 
deMarnicb.  niaréclial  d'Arménie,  iC-2, 

699- 
OcHiM  Ohan.nents  (Le   baron),    proximos. 

70.5. 

Octave  Baldigare  de  Céphalrs.  6i)3. 

OCTAVIO  DE  NoRES,   ^92,   ig?!. 

Odet  Bossât,  96,  563,  h6li. 
Odon,  légat,  85 o. 
Odon'  de  Saint-Ouer,  ôaS. 
Oger,  637. 

OgERHS   de   MONTOLIVO  .   558. 

Ogier  de  Balbon,  893. 
OïssiM,  roi  d'Arménie,  i33,  i3<),  i4o,  l'ii. 
OïssiM  DE  LA  Boche,  tSg,  ifiti,  o-ji). 
Oi.ssiN  du  Coure,  876. 
OissiN"  d'Ibelin,  876. 
OïssiN  (Oscliin),  111. 
Olivier,  chambrier  ou  cbambellan.  ()53. 
Olivier  deDimiam,  3o(). 
Olivier  Guïvème,  667. 
Olivier  deFlatres,  92. 
Olivier  DE  Nephin,  liih. 
Olivier  de  Termes,  -255. 
Omar,  178. 

Onnebono  deMantoue,  cbaiicelier  de  Chypre. 
675. 


Onofrio  de  Requesens,  sénéchal  héiédilaiie 

de  Chypre,  3i3,  688. 
Opicin  Spinola,  216. 
Orahle  de  la  Blanchegarde .  femme  clEiis- 

tache  de  Neuville,  2/10. 
Oregue  Escaface,  595». 
Orgueilleuse,  166. 
Orgueilleuse,  femme  de  Boémoiid  III .  1  9.S . 

»99- 
Orgueilleuse,  fille  de  lioéniiiiid  l\'.  [iiince 

d'.Antiocbe,  2o5. 
OscHiN  I",  111,  i58  ,  i63. 
OscHiN,  seigneur  d'Asgoura.  162. 
OscHiN  ,  prince  hétliounien  .  .sénécliat  d  \r- 

ménie,  iGa  ,  701 . 
OscHiN',  sire  de  Caban,  108. 
OscHiN,  comte  deCor'igos.  lôg. 
OscHiN  deLusignan,  i6o. 
OscHiiv  (Ossinus,  proximus),  700. 
OsciiiN  H  Sébaste,  i6-). 

O.STE  BeDUIN,   522. 

Oste  Potier  ,  2/1  a. 
Otbon  IV,  121,  122. 
Otiion,  évêque  d'Apaniie,  766. 
Otuon  DE  Brunswick,  169.  i5i. 
Othon  de  Kerpin,  901. 
Otton,  comte  de  Hinnebrech,  48ii.  6uo. 
OuDARD  de  Provane,  chevalier.  cliambrllan 
de  Chypre.  679. 


Pacre,  i65. 

P.AGOURA.N  DE  BaRBAROX  .    1  63. 

Pancrace  ,111. 
Pantésilée,  ^67. 
Parasuatzas,  295. 
Pasagnathès.  106. 


Paschal  de  la  Cave,  385. 

Patot  Raymond,  884. 

Patrice,  comte  de  Sarisberv,  2/1. 

Paul,  296. 

Paul,  860. 

Paul  de  Ro51u,  206. 


f)5S 


LES  FAMILLES  DOUTUE-.MER. 


Pai  I.  (wiM'i'K  onZ,\i'iM:,  bon Icilier,  puis séné- 

cli.il  (II'  (lliy|>ro,  (loi,  G88,  Ci-jo. 
I'ail  Zappiî,  sénéclwil  do  Jériisnleni ,  hCtft . 
■     OiS. 

Paul,  dvêque  de  Tripoli ,  206,  3 2/1,  81a. 
Paiile  du  Mouf,  506. 
Paviiî,  femme  de  (Jariuer   Aicman.   3iç). 

322 ,  5o5. 
Pavie,  fille  de  Hugues  III,  5o4. 
Payen  le  Bouteiller,  4o2,  do7. 
Payen  de  Castelldt.  châtelain  d'Antioche , 

(iH(). 
I'aven,  seignem-  de  Gayplias,   26/1.  9,65. 

266,  272,  672 ,  584. 
Payen,  chancelier,  634. 
Payen,  prince  de  Montréal,  633. 
Pazoum,  i63. 
pEf.AS,  aujourdhui  Pugrœ,  près  d'Alexan- 

drette,  545. 
PiaiGE  (Le  légal),  35. 
Pi'rceval  de  Cologne,   chevalier  Poitevin, 

chambellan  do  Chypre,  671. 
Peregrinus,  abbé  de  Sainte-Marie-la-Latino, 
.    825. 

Piîrette,  fille  de  Raoul  Bourdin,  272. 
Peïrus  Legamjs,  amiral  de  Chypre,  663. 
Phacérol  Mélic,  477. 
PiiÉBcs  DE  Lusignan,  466.  611. 
PiiÉRts  DE  L[!S1onan,  maréchal  d'Arménie. 

700. 
Piielippe,  fils  du  prince  Borgne.  166. 
P111LARÈTE,  175. 

PlilLARÈTE  BrACUAME,    1  10. 

Philibert  deBeaiijeti,  évêque  de  Bethléem, 

Philibert  de  Naillac,  89. 

PniLippA  ,  feiniiie  de  Shahensciiah  ,  106. 

Philippe,  i65. 

Philippe,  archevêque,  85 o. 

Philippe  1",  17;).  181.  3o5. 

Philippe,  ô'ig. 

Philippe  Aleman,  5o5. 


Philippe  d'Alsace  ,  638. 

Philippe  d'Antioche  ,  5 1 1 . 

Philippe  d'Antioche .   roi  d'Arménie.  1  24  , 

125. 

Philippe,  roi  d'Arménie,  2o5. 

Philippe    d'/Vrslr  ,    sénéchal    de    Chypre . 

377. 
PiiiLippE-AiGisTE.  roi  de  France.  28.  29. 

5i,  196,  280,  344.  497. 
Philippe  DE  Baruth,  4 10. 
Philippe  de  Beacfort,  487. 
Philippe  de  Bessan,  249,  a54. 
Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  21 3, 

864. 
Philippe  de  Bourbon,  92. 
Philippe  de  Brie,  529,  53o. 
Philippe  de  Brunswick,  i48,  624. 
Philippe  Bistron,  secrétaire,  669. 
Philippe  de  Cabassole,  évwjue  de  Cavaillon. 

patriarche  de  Jérusalem  ,  737. 
Philippe  Ciba,  bailli  de  la  secrète  royale  de 

Chypre,  668. 
Philippe  le  Chamberlain,  63 1. 
Philippe  de  Constantinople  ,  i48. 
Philippe  ,    empereur    de    Constantinople  , 

i48. 
Philippe  de  Cossie.  chambellan  du  royaume 

de  Jérusalem,  272,  5o5.  627.  63i, 
Philippe  de  Costa,  212. 
Philippe  de  Courtenay,  3o6,  3o8,  809. 
Philippe  de  Giblet,  242.  33i. 
l'niLipPE  Grenier  ou  Grinier,  bouteiller  de 

Chypre.  670. 
Philippe  d'Ibelin,  35o,    367,    870.    ^161. 

517,  538,  618,  642. 
Philippe  d'Ibelin,  seigneur  d'Azot,  76. 
Philippe    d'Ibelin,    baile    du    royaume   de 

Chypre.  46,  375,  879. 
Philippe  d'iBELiN,  connétable  de    Chypre, 

87,369,379. 
Philippe   d'Ibelin,    connétable  île  Chypre, 

253.  376.  37g.  679, 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


95!) 


Philippe  u"Ibelin,  sénéchal  de  Chypre,  3 7 a, 

373,  687,688. 
Philippe,  femme  de  Guy  d'ibelin,  39G. 
Philippe  d'Ibelin,  bnil  (hi  royaume  de  Jéru- 

salt'iii,  378. 
Philippe  de  Llsignan,  160,  i66. 
Philippe,  fille  de  Guy  de  Lusignan,  3o. 
Philippe  de  Maisières,  71. 
Philippe  de  Madgasteai;,   170,  635.  546, 

5/17,  64o. 
Philippe  de  Millv,  ào'i,  /106.  607,  iog, 

548. 
Philippe    de    Milly,   seigneur   de  Naples, 

875. 
Philippe  de  Mimars,  555. 
Philippe  le  Moine,  55o. 
Philippe  de   Montford,   seigneur  de   Tyr, 

3o3,  286,  969,  875,  473,  475,  499, 

6-ja. 
Philippe  de  Momfort,  125. 
Philippe  ul  Mork,  565. 
Philippe,  prince  de  Naples,  3oi. 
PnaiPPE  DE  Naples,  457,  469. 
Philippe  de  Navarre,  2o4,  23a,  234,  456, 

457,  097,  6o4,  606,  611. 
Philippe  de  Picquigny,  585. 
Philippe  du  Plaissiez.  883. 
Philippe  Podocataro.  99. 

PlULIPPES  DE   PoUDERUAN,   3o6. 

Philippe  Prévost,  85,  585,  6)0. 
Philippe  de  Scandalion,  428. 
Philippe  de  Sicile,  i58. 
Philippe  Synclitiole,  3i3. 
Philii  PE  de  Tarente,  i58,  160. 
Philippe  de  Toocy,  209,  210,  488. 
Philippe  de  Valois,  roi  de  France.    i42. 

147. 
Philippe  de  Vehinv,  èSi. 
Philippe,   femme   de    Thomas    de   Venu, 

254. 
I'hilippe.  (îlle  de  Warin  de  l'Arche  de  Kné, 

007. 


Philippe,  fille  du  seigneur  de  VVile.   3o8. 

Philippes,  aig,  254. 

PuiLippEs  d'.'Vrsdr,  077. 

Philippes,  femiiie  de  Jean  I5abiii.  254. 

Philippes  Barlais,  5  18. 

Philippes  de  Beli.\as,  244. 

Philippes  de  Cafran,  254  ,  533.  566.  58u. 

598. 
Philippes  deCayphas,  269. 
Philippes,  femme  de  Gilles  II,  seigneur  d<' 

Cayphas,  270,  5i  1. 
Philippes  de  Gossie,  27a. 
Philippes  de  Courtenay,  sire  dt;  Pouderhan  . 

3o8. 
Philippes  I",  roi  de  France,  442. 
Philippes    Froment,   évêque  de   Belhléeiii. 

790- 
Philippes  DE  Giblet,  566. 
Philippes  de  Gbangerin,  545. 
Philippes  de  Longontier  ,  3 08. 
Philippes  de  Lusignan,  connélahledeCliypie. 

68i. 
Philippes,  sire  de  Phimolophie.  467. 
Philippes  Mocewgo,  855. 
Philippes  du  Mobf,  5i  1,  565.  567. 
Philippes  Paléologue,  467. 
Philippes  le  Petit,  5So. 
Philippes    Pbévost,     haiUi    de    la    •^etnl. 

royale  de  Chypre,  667. 
Philippes  de  Piou.x ,  2  4(j ,  5 1 8. 
Philippes  de  Scandalion,  546. 
Philippes  deSoissons,  5g4. 
Philippes  de  Thomas  Falford    3o8. 
Philippes  de  Venaire,  549. 
PuiLiPPiE,    fille  de   Raymond    de    Pujliers, 

190. 
Philippine  de  Bessan,5i5. 
Philippon  de  Nores,  579. 
PnocAS,  294. 

PiioEBus  DE  LrsiGNAN,  92.  43y.  466. 
Pierre  (Frère),  863. 
Pierre,  évèque  d'AlIjaia.  765. 


im)  LES    lv\MlM,ES 

l'iKitiu:  i.'Alk.man.  iil)liiMli'la  iiiaisoudo  Benii- 

iiioiil,  609. 
i'iKURi;  u'Angoilkme,  G^^G. 
l'iEiiRE  1",  prince  d'Anlioche,   -j.  10,   aii. 

■>.  1  -2 . 
Pierre  d'Antioche,  219,  5ii,  5i2. 
l'iERRE.  chambellan  d'Antioche,  053. 
l'iERRE.    chambrier   du  prince  d'Antioche. 

Gd3. 
l'iERRE  11.  jiatriaichc  d'Antioche,  7'i5. 
Pierre,  archevêque  d'Apamie.  7GG. 
Pierre  d'Aragon,  217. 
Pierre  Armoini,  châtelain.  G56. 
Pierre  d'Avalon,  171.  17-2,  658.  5o5. 
i'iERRE    d'Avila.    connétable    de    Chypre. 

G82. 
Pierre  de  Azart,  sénéchal,  G59. 
Pierre  de  Iîarut,   228,239,   280.   aie. 

■).'ii,  33o.  0^12. 
Pierre  DE  Belgioi,  889,890. 
Pierre  Raymond,  comte  de  Bèses.  678. 
Pierre.  évè(jiie  de  Dethléeni.  787,  789. 
Pierre  Pubi,  fils  de  sire  Jacques,  secrétaire, 

669. 

Pierre  de  Brie,  chanoine  de  l'église  de  Ni- 
cosie, 53o,  53 1 . 

Pierre,  épouse  N...  de  Boulron.  4G7. 

Pierre  de  Gafran.  5 3 '4. 

Pierre  de  Cafran,  amiral  de  Chypre, 
663. 

Pierre  de  Capoie,  766. 

Pierre,  archevêque  de  Césarée,  708. 

Pierre  Chappe,  629.  098.  Goi. 

Pierre  I".  roi  de  Chypre.  85.  i65.  ihS. 
i5i,  i6u.  iGi,  287.  3ii,  373. 

Pierre  II ,  roi  de  Chypre ,  82  ,  83,  85.  1 G 1 . 
21  2,  220,  287. 

Pierre  Comarems.  8G7. 

Pierre  de  Courtenav.  h-jti. 

Pierre,  seigneur  de  Courlenay.  3o6. 

Pierre  de  Creseto.  Creseca.  Cresentia. 
G  65. 


l»()lTi!i:-MER. 

Pierre  de  Flory.  vicomte  de  .Mcusie.  5/ii. 

G94. 
Pierre  DE  Giblkt.  332.  Sig 
Pierre  de  Gloire,  2G9. 
Pierre  GoiL,  secrétaire,  669. 
Pierre  de  Gourri,  Co5. 
Pierre  Grahémgo,  ambassadeur  de  Venise. 

254. 
Pierre  de  Herlant,  858. 
Pierre  le  Jaine,  609. 
Pierre  1",  roi  de  Jérusalem,  2 2 G. 
Pierre,     patriarche    de    Jérusalem.    780, 

735. 
Pierre  Langles,  Go5. 

Pierre,  abbé  de  Loces  (de  Locedio).  pa- 
triarche d'Antioche,  7^4. 
Pierre  de  Lcsicnan,  88,  466,  /189.  '190. 

G09. 
Pierre  Antoine  de  Lcsignan.  467. 
Pierre  de  Lusignan,  comte  de  Tripoli,  roi 

de  Chypre,  75,  78.  80. 
Pierre  de  la  Mandelée.  3o2. 
Pierre  Marcel.  Marecelli  ou   Marocelli. 

d'une   i'amille   génoise,    chambellan   du 

royaume  de  Chypre,  7C.  G72. 
Pierre  Mabgarity,  secrétaire,  6G9. 
Pierre  Marocelly,  G32. 
Pierre  Menassier.  549,  552  ,  553. 
Pierre  de  Mezière,  80. 
Pierre  de  Mihars,  55o. 
Pierre  de  Montolif,  chevalier,  bouteiller  de 

Chypre,  557,  5Go.  562,  G70. 
Pierre    de  Montolif,  chevalier,   turcoplier 

et  bouteiller  de  Chypre,  G91. 
Pierre  I".  archevêque  de  Nazareth.  7G2. 
Pierre     II  .     archevêque     de     Nazareth  . 

7G2. 
Pierre  de  Nores,  578,  577. 
Pierre  de  la  Pald.  patriarche  de  Jérusali m. 

736,858. 
Pierre,    évêque    de   Pa|)he.    chancelier    de 

Chypre.  674. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERSONNES  ET  DE  LIEUX. 


<)(; 


l'iKRBE    Pelestrim.   tuiToplior  (1p  C.liypre . 

Gga. 
Pierre  Petit.  682. 
PrERRE  DE  Plaine  Ciiassagne,  palriarche  (le 

.lérusaleiu,  735,  858. 
Pierre  de  Plaissié,  arcliidiacie  de  Limessoi . 

il  7. 
Pierre,  seigneur  de  Plaissié.  hid. 
Pierre  Podocator.  3i3. 
Pierre  Porcellus,  687. 
Pierre  Prévost,  667. 
Pierre  de  Piavendel,  385. 
Pierre  de  Saint-Hilaire  .  évêqiie  de  Liiodi- 

cëe,  79. 
Pierre  de  Saint-Maixent.  évêque  de  Beth- 
léem, 789. 
Pierre,  prieur  du  Saint-Sépulcrf .  8io. 
Pierre    de  Sargises,   archevêque  de    Tyi'. 

7.)  a. 
Pierre  de  Scandalion.  ?r>.5.  'aay. 
Pierre  de  Scei,  Syt). 
Pierre  de  Scdtaï,  'Sç)0. 
Pierre  Stamboi.e.  5^7. 
Pierre,  ahhé  du  Temple.  83'i. 
Pierre,  granti  maître  du  Temple,  870. 
Pierre,  évèquc  de  Tortose,  809. 
Pierre  de  la  Todr,  5-29. 
Pierre,  comte  de  Tripoli.  690.  ^191. 
Pierre,  chancelier  de  Tripoli,  009. 
Pierre,  évêque  de  Tripoli,  810. 
Pierre,  archevêque  de  Tyr,  760,  753. 
Pierre,  évêque  de  Valence,  8ii. 
Pierre  de  Villebride,  896. 
Pierette,    femme  de   Guillaume    d  Arène, 

58o. 
Pierrot  Gourri,  (ioû. 


Piles  (Les).   Go  village  paraît   .s'ideiililier 

avec  celui  de  Pyla,  dans  le  disirict  de 

Larnaka,  3-j8. 
Pin,  804. 

Pin  (Le),  casai  deGh\pre.  -l'ii. 
PiN\.  léinme  de  Scliahaii.  comte  de  Gor'i- 

gos,  160. 
Plaisance  d'Anïioche,  377. 
Plaisance,  femme  de  Bertrand  de  Monlolil 

3o5. 
Plaisance,  femme  de  Boémoiid  V.  •:!o(J. 
Plaisance,  fille  de  Boémond  \',  aa'i. 
Plaisance,  femme  de  Boéniond  le  Borgne, 

Plaisance,  reine  de  Ghypre,  '11.  (>'■'>■ 

Pliisance  de  Giblet.  femme  de  Bertrand  de 
Montolif.  3a 5. 

Plaisance,  fille  de  Hugues  de  Giblet.  léinine 
lie  Rapin.  aoA. 

Plaisance  .  lille  de  Jean  de  Gihiet  et  de  Poi- 
tevine, 559. 

Plivain,  sire  du  Boulron,  a57,  -iôcS. 

Poitevine,  femme  de  .Ican  de  Gihiet.  3a5. 

Ponce  de  Ldsignan.  t|^)■J. 

Pons.  39a. 

Pons,  archidiacre  de  Saint-Paul  chancelier 
de  Tri[ioli.  659. 

Pons,  abhé  de  Saint-Sauveur,  sur  le  niiml 
Thabor.  8a9. 

Pons  IH.  comte  de  Tolose,  ^178. 

Pons,  comte  de  Trijioli .  181.  i8;).  'jSo. 
/181.  /18a. 

Poppo  d'Osterna,  90/1. 

Prioli  Sébastien.  855. 

Prociiïte.  517. 

Ptoléjiée  de  Ldcques,  ai 4,  ai 5. 


0 


QuELLiE,  casal  de  Chypre.  Ce  village  sideiitille  avec  le  hameau  de  Cliellia.  dans  le  dislrid 
de  I^arnaka,  3a 5,  5a 9,  567, 


<Mr2 


LHS  FAMILLES  DOUTRE-MEH. 


R 


liAcuoi.ni'LE.  175. 

Kaimoni),  387. 

lÎMMOND,  in,ii'('chal  d  Antioclie,  ()5i. 

lUiMOND  ,  siîni'chal  d'Amiéiiie,  701. 

Raimond    Rabin,    chevalier,    l)ouleillci'    île 

Cliypip,  ()7o. 
Haimond  Reqdin,  858. 
Rahiond  de  Giblet,  61  fi. 
Raimo.nd  de  MrniARs,  6o4. 
Raimond,  vicomte  de  Naples,  612. 
Raimond,  seigneur  de  Neplim,  229,  223. 
Raimond  de  Nesinz,  lali. 
Raimond  de  la  Pradelle,  (Jog. 
Raimond  Prévost,  610. 
Raimond  Rui'iN,  12/1,  126,  SgS,  O09. 
PiAiMOND,  abbé  ihi  Temple,  8?)/i. 
PiAiMOND  I",  comte  de  Tripoli,  '120,  '177. 
PiUMOND  II.  comte  de  Tripoli,  22,  2'i,  2(1. 

229.  208,  ;]2o.  3ai,  387,  ^20,  i8i. 

557,  589,  G38.  63(). 
liAiMOND  III,  3oi,  /i68,ir)4,  682,  557. 
Raimond,  sënéclial  de   Pons,  comte  do  Tri- 

j)oli,  60 1 . 
Raimond,  connétable  de  Tripoli,  (J58. 
Raimond,  maréchal  de  Tripoli ,  fifio. 
Raimonde,  femme  de  Bertrand  de  Margal. 

sic,  261. 
Rainald,  connétable,  Ai 2,  (JA8. 
Raiinald  Mansoer  II ,  3(j3  ,  396. 
Rainald  Mansoer,   connétable  d' Antioclie. 

396 ,  G/19. 
R41NALDUS,  abbé  de  la  Latine,  82/1. 

RaINAUD  de  GiRLET,   32  1. 

lUiMER,  connétable  de  Tripoli.  fiii7. 

Rainier  Scolare,  fl5(i. 

Rainovrd,  387. 

PuwuL.  archevêque  de  Nicosie.  332. 

Ramdli'iie.  archevêque  de  Nicosie.  8/i8. 

Raoul,  635. 


Raoul  d'Achv,  /137. 

Raoul,  ëvêque  d'Acre,  780. 

Raoll  Aleman,  5o8. 

Raoul  11,  patriarche  d'Antioclie.  7^6. 

PiAOLL  deBaruth,  2/i2,  iU3 ,   Sgi,  ()03. 

617. 
Raoul  ou  Raoulinet,  évêque  de  Bethléem. 

785. 
Raoul,  seigneur  de  la  RIanchagarde,  aio. 

2/12  ,  2^3  ,  267,  5o5. 
Raoul  Bourdin,  272. 
Raoul  de  Chartres,  chancelier  de  Tripoli. 

659. 
Raoul  de  Conçues,  10. 
Raoul  de  Dicet,  669. 
Raoul  DE  Gibelin,  560  ,  508. 
Raoul  de  (iRANiniLUE,  iiatriarclie  dclérusa- 

lem  ,  73 A  .  735. 
Raoul  de  Guer,  273. 
Raoul  dTbelin,  375. 
Raoul,  archevêque  de  Mamislre.  paliianhe 

d'Antioclie,  7/10  .  770. 
Raoul  de  Montibus,  connétable  d'Antioclie. 

049. 
Raoul  ou  Rvdilke.  chancelier  de   Chypre. 

07'!. 
Raoul  de  la  Rivera,  050. 
Raoul,  évêque  deSébaste,  8o3. 
Raoul  de  Soissons,  39,  5oo,  5o5,  04 1. 
Raoul  de  Tararie,  446,  447,  45o.  45i, 

453,  455,  450,  457,  459,  OiO. 
Raoul,  évêque  de  Tabarie,  807. 
Raoil,   frère    laïque  de   l'abbaye   du  iihiuI 

Thabor,  turcople .  O9 1 . 
Raoul,  élu  archevêque  de  Tyr.  750. 
Raoul  d'Ysis,  467. 
Rasse  de  Gaure,  5  10. 
Ravbndel,  ville  de  la  principnul('  d'Kdesse. 

3o(). 


TABLE  DES  NOMS  DE  I> 

Raymond.  aSi ,  55o. 

Ravmoivd  d'Agout,  aSy. 

Raymond  d'Aigdili.er,  565,  556. 

Raymond  d'Antioche  ,  .3a8,  5ii,  5ii.  5i(). 

Raymond,    piiiice    d'Anlioehe,  3oo ,  890 . 

'dîg,  48fl,  /18/1.  485. 
Raymond  Iîabin,  a5i,  53o,  583. 
Raymond  Badin  I",  5 1  o ,  5 1 6. 
Raymond  Babin  II ,  5 1 4 ,  5 1  G. 
Raymond  Babin  III,  5 16. 
Raymond,  évêque  Baïutli.  78a. 
Raymond  Blondeau,  aya. 
Raymond,  fils  de  Bodmoncl  III,  197,  198, 199. 
Raymond,  iils  de  Boe'mond  IV,  ao4.  ao5. 
Raymond  de  Brie,  55o,  583. 
Baymond  de  Caypuas,  a7a. 
Baymond  Faisan,  5o5. 
Baymond  Dc  FotiR,  273. 
Raymond  de  Gaurelée  ,  55 o,  5 80. 
Rayt\iond  de  Giblet,  819.  3'.>.o,  3a  1,  3a 5. 

33i,558,  637. 
Raymond  le  Jeune  de  Giblet,  3a5. 
Raymond,  patriarche    de  Jérusalem.    785. 

786,  8/19. 
Raymond  de  Maraclée  ,  385,  896. 
Raymond,  sire  de  Mesmedin.  5 67. 
Raymond  de  Mimars,  899,  5ai,  5/19,  55o. 
Raymond  de  Monte  Oliii  (Montolivo),  557. 
Raymond  de  Montgisart,  27a. 
Raymond  de  Nefin,  267. 
Raymond  ,  archevêque  de  Nicosie .  85  1 . 
Raymond  Patot,  884. 
Raymond  Péralto  ,219. 
Raymond  de  Poitiers,  1  i4  ,  i85,  187.  188. 

189,  190,  1 90 ,  194 ,  291. 
Raymond  Porcelet,  907. 
Raymond  dd  Pdy,  898. 
Raymond  Bdpin,  1 5 6,  200,  201,  202  ,  208. 

ao4,  280, 456,  478. 
Raymond  de  Saint-Gilles,  2()4.  3i6,  317, 

818, 884.  477,  478,  479. 
Baymond  de  Scandalion,  4a 8. 


EBSONNES  ET  DE  EIEUX.  %8 

Baymond  de  Tor,  099. 
Baymond  V  de  Toulouse,  5 18. 
Raymond  VI,  comte  de  Toulouse,  55.  5G. 
Raymond,  sire  de  Tressiades,  552  ,  553. 
Raymond,   vicomte  de  Tripoli,  872,  876, 

494,  495. 
Raymond  des  Trois-Clefs,  58{). 
Raymond  Vidal,  60a. 
Raymond  Visconti  ,  i'j-2  ,  611. 
Raymonde,  898. 
Raymonde  de  Baruth,  890. 
Raynier,  évêque  de  Lidde.  800. 
Regou  ou  Roger,  évê([iie  d'Acre.  777. 
Reimond,  65o,  55a. 
Rémond  de  Montolif,  aOg. 
Renard  II ,  sire  de  Maraclée,  385. 
Renaud,  a4i ,  242. 
Renaud  d'Amiens,  4 16. 
Renaud  d'Antioche,  293. 
Renaud  Barlais,  887. 
Renaud,  évoque  de  Baruth,  781. 
Renaud  Bedi IN,  a4i.  494,  5a 4. 
Renaud  de  la  Blanciiegahde,  aào. 
Benaud  de  Caypuas,  681. 
Benaud  de  Ciiastillon-sur-Loing,  4(i4  .  4o5. 

4o8,  469. 
Benaud  de  Chàtillon,  a5,  1 15,  3i)i,  4o^, 

638. 
Benaud  de  ChÀtillov.  prince  de  Montréal, 

877. 
Renaud  de  Codrtenay,  298,  8o4,  3iili. 
Renaud  de  Dampjerre,  535. 
Renaud,  évêque  d'Ehron  ,  794. 
Renaud,  seigneur  de  Gien,  191,  19;).  198. 

194,  195. 
Renaud,  comte  de Joigny,  297. 
Renaud  Mansuer,  i85,  896. 
Renaud  Mansuérds   le  Majeur,  (imiii'lalili' 

d'Anlioehe,  891,  892. 
Renaud  de  Mares,  20,  800,  890. 


Renaud    de    Margat.     24 1.    3i).'l 


896. 


y- 


■'9  ' 


!)(i'i 


LIÎS   FAMILLES  i)  OUTISE-MER. 


Renaud  m;  \li\m-,s,  i.hit,   ■:>.ti-?..  iViy.  55o, 

Sô).  552,  553,  55/1. 
Renaid  ou  Rainali)  m:  Mimahs,  iiian'cluil  dp 

Cljyju'fi,  685. 

RbNADD  de  M0MFA[If:O\,    1()1. 

RE^■ABD  (Arnaud)  de  Montolif,  SGa. 

Renaud  Porcelet,  587,  589. 

Renaud  de  Sajette  ,  488. 

Renaud,  prince  de  .Sn^rpiie,  .'.iyo,  '110  .  'i32, 

457. 
Renadd  Sanson.  ();(. 
Renu  d,  prince  de  Sidon,  hj-i. 
Renaud,  abbé  du  Mont-de-Sioii .  3i.'3,  8-27. 
Renaud  de  Soissons.  maréchal  dr   Chypre, 

(i8'i. 
Renaud  I"  de  Soi.s.sons.  ô8'j,  agi. 
Renaud  JI  de  Soissons,  5f)."5,  5f)'t,  5()5. 
Renaud  de  Viuiiier,  8,S7. 
Renaut  Barlais,  5 18. 

ReNAUT   de  CaYPHAS,   ■31)7.    -l.-J-J. 

Renaut  le  Chambellan,  ô^iq. 

Renaut,  père  de  DHavis,  53(). 

Renaut  de  Mahgat,  .385  ,  396. 

Renaut  de  Mimars,  396. 

Renaut  de  Montglsart,  097,  31)8. 

Renaut  Porcelet,  25  1,  '11 3. 

RenaiiT   de  Soissons.  marérlial  de  (',ln|ii''. 

a52,  a53,  398. 
Renieu    patriarche  d'Anliochc.  j ']('>. 
Renier.  év(^que  deBethiéeni.  jKC).  ->^-. 
Reniek  Ruus,  ai/i.  ii.lib.  -î/iC  -'i3-2,  '170. 

PlENIER    DE    GlRLET.    -j/lO.    ■>'!■!.     3-39.     âll. 

53n,  5 '19. 
Renier  le  .Ieiine  de  (iiBLEr.  •!->9. 
Renier  de  Maruat,  3f)4  . 
Renier  Petit.  399,  5a/i  .  ôSo.  ôcSi. 
Renier  de  .Scolar,  liailli  de  la  secivlc  ro\ali' 

de  Chypre .  (i('>7. 
Renier,  prieur  du  Saint-Sépulcre,  8A(i. 
Renier,  évèque  de  Sébasie,  So3. 

RenOUARD  DeNÉPIIIN,    ■.'.•2  9.,  2  2  3.    'l  I  •  ">  .   'l.")(i. 

Renoui,  le  Rorgne,  56t).  568. 


RiBALDis,  abbé  de  la  Latine,  H:>.h. 

lilCIlARD   II,    l59. 

Richard,    roi  d'.Aiigleterre,   28,    29.    5i. 

196,  384,  345,  394,  455,  /197. 
Richard  de  Bures,  887. 
Richard  de  Camville,  5i,  52. 
l'iiCHARD,  vicomte  de  Césarée,  286. 
Richard,  sénéchal  de  Césarée,  285. 
Richard  de  Gocrtenay,  3o8,  Sog. 
Richard  de  D.mipierre,  536,  538. 
Richard  Edgcombe,  309. 
Richard  Filangiéri  .   38,  Gi,  -u!'!,    ■■.(iîS. 

326,  459,  507,  527,  607. 
Richard  de  Mares,  389. 
Richard,  comte  de  Montbéliard.  .")79. 
Richard  de  Moriieim.  572. 
Richard,  archevêque  de  lazaret,  yCi.'l. 

lilCHAIlD   DE  .NuBLANS.   6a3. 

Richard,    abbé    de    SaiiUe-Marir-Laliru' , 

82'!. 
iiicuARD.  prince  de  Saleriie.  181.   iH->. 

lilCIURD   DE  TaLDOT.  807. 

Ricuent  de  Ressan,  949,  370. 

Richent,    nile   de  (îuerinoiil.    seijfiiciii    de 

Ressan,  364. 
Ricta,  i32. 

RiFFA,    166. 

RiNZON  DE  Marin  ,  maréchal  de  Chypre,  f)8(). 
RiNzoN  DE  Marin  ou  Rizzo  de  Marino.  cham- 
bellan de  Chypre.  io5.  336.  673. 
lîisNEL  (Arnold  de).  436. 
RiTTv,  109,  1 66,  376. 
liiTTA.  (ille  d'Aithon  du  Coure.  ."!76. 
liizzo  de  Marin,  100,  336. 
Ro\Ki)  l'Ancien,  644. 
l'ouiD  LE  Jeune,  644. 
liouui  11  DE  .loppÉ.  277. 

RllARD  DE   NaPLES,    '107. 
RoHERT,  646,  8S9. 

Robert  d'Avranches,  .'!o6. 
lini'.ERT.  évèque  delîariilli.  782, 
RoiiERT,  siiruoiiuné  le  noiii-yuigiKiii ,  ^70. 


TAliLE  Di:S  NOMS  DE  1 

PioiiF.RT  Buis,  baron  de  Clevelaiiil.  -i'-ih. 

lîoRERT  DE  CAypiiAS,  aGg,  aya. 

Robert  dk  Cocrtemay.  3o6.  Sog,  Syo. 

Robert  de  Creseque.  617. 

Robert  (il  iciiard  (Guiscabd),  177,  180. 

Robert  de  Holland,  3o8. 

Robert,  patriarche  de  .Jérusalem.  7a(). 

Robert  Mancel,  ôig. 

Robert  Mansoer,  896. 

lioBERT  DE  MaRGAT,    3c)3  .    'iç)t'). 

Robert  deMomegard.  Gg. 

Robert  de  Montgisard.  Sgg. 

Robert,  roi  de  Naples,  2  ig. 

l'iOBERT,  archevêque  de  Nazareth,  75y,  760. 

Robert,  duc  de  Normandie,  38 1.  865. 

Robert  de  Picquionv.  585. 

l'iOBERT   de  PiSE  .  036. 

Robert  I",  ëvêque  de  Rame.  7gg. 
Robert  de  Sablé.  881.  88a. 

ROBEBT  de  ScALS,  3o6. 

Robert,  abhé  deSainte-Marie-la-Latine.  82/1. 

Robert  de  Tolose.  i48. 

Robert  de  Tournehem.  01. 

Robert,    abhé  de  ia  \  allée -de- .hisii|)hat . 

8.9. 
Robert  de  Vere.  307. 

l'iOBERT  DE  ViCIllER  011   DE  .lAI'.ni-;RES.    887. 
RoDERIC.   oo'l. 

|{ouoA\  ^Zenghi  i .  i8i. 

Rodolphe  ou  Raoll.  patriarche  de  Jéiusa- 

leni.  727. 
Roger,  i la. 

Roger,  prieur  de  Saint- Ahraliain.  S/ii .  M^i-j. 
Roger,  prince  dAntioche.  091. 
Roger  de  (Iavpiias.  266.  3ai,  397. 
Roger  de  Hovede.v.  262.  45  1.  '170.  685. 
Roger,  évêijue  de  Lidde.  800. 
Roger  de  Molixs,  8y3. 
Roger  de  1VIo.\tibcs.  6/ig. 
Roger  de  Mortemer.  comte  de  March.  007. 
Roger,  duc  delà  Pouille.  178.  182.  i83.3'io. 
Roger  de  Rosav.  338. 


ERSONNES  ET  DE  LIEUX. 

Roger  de  SAi\T-SÉVERn,  coinlede  \hirs 

/j/i.  45,  6o3.  6a3.  6'i2. 
Roger  de  Saonb.  5g  1. 
RociER,  évèque  de  Tarse,  77a. 
Roger,  abbé  du  Temple.  83 '1. 
Roger  le  Tor,  099. 
Roger,  connétable  de  Tripdh.  (157. 
Rohard  de  Brie,  583. 

RoHART   II  ,    4l/i. 

RoHART  DE  S.ALN'T-.^BBAHAM .    423. 

ROUART   DE  CaYPHAS.   2  23.    224.    ■>,G7. 

afig,  272. 279.  558. 

IlOIIART   DE  JaPHE.   353. 

RoHAs  (^ Comte  DE  I.  a  1  o. 
RoK\-EDDiN,  sultan  d'Iconimu.  i  5g. 
Roland  de  la  Baime.  3g8.  5m. 
Rolland  de  Ldqies,  a54. 
RojiAiN  Argyre,  295. 

R05[A1N  DiOGÈNE,   175:  288. 

Romain  Lécapène,  empereur.  89 'i. 
Romain  dd  Pdy,  4oi  . 
Romain,  évèque  de  Tripoli .811. 
RoMrALD.  17g. 

lioNGELlN.   88g. 

RoRGius,  seigneur  de  Ciivphas.  2(i4. 
RosTAiNG  d'Agout,  a57.  258. 

RoSTAlN  DU   BoLTRON,  257.     '•^îl- 

RosTAiNG,  évèque  deSidcju.  Soil. 

RoiPEN,   1  l3. 

RorpEN  I".  i5G. 

Ror  PEN  H.  i5G.  157. 

RoipenIII.  106,  157.  ifiô. 

RcFiN,  évèque  d'Acre.  778. 

RrriN.  1  17.  1 18.   i58. 

Rupin  (  Aliuah  ).  i5g,  1  GG. 

RiPiN  dAntioche  ^ Prince ,1.    iig.   n)(| 

Ri  PIN,  roi  d'.Arménie.  35. 

Rupin,  prince  d'Arménie,    nj-.  ii|(|. 

ag3,  473. 
RipiN  DE  LA  .Montagne.  '170. 
Rupin   de  Montfort.  seijfnenr  di'   liai 

81.  236.  375.  378. 


DG." 


iqiie. 


2G8. 


Ilh. 


960 


LES   FAMILLES    D'OUTRE-MEH. 


Samp,  palriarclio  de  Jérusalem.  71  '1. 

S\BBAS,    107. 
SaBIME,    12  0. 

Sabine  d'Akuiller,  55(>. 

Sarloi  (De)  ou  de  Sablé  (Robert),  882. 

Saboriis,  106. 

Sado\.  maréchal  de  Jériisaleni,  6a5. 

s\kfo\  de  nores.  579. 

Smiib-Pervané  Moïn-Eddi\  Solevjian,  169. 

Saint-Abraham  (Hi''liriiii),  12,  870. 

Saint-.Iosepu  d'Arimatiiie.  s'idontifie  avoc  le 

village  moderne  de  Rantis  prés  de  Lidda. 

821. 
Saint-Samuel,  se  retrouve  dans    le   village 

moderne  de  Neby-Samouil. 
Saladin,  25,  26,   196,  22.3,    287,  aà-i, 

201,   277,  378,  821,  822,  io3,  'ici. 

4o5,  610,  /ii8,i5o,  /170,  i83. 
Salah-Eddin,  Z197,  591. 
Saleph  (aujourd'hui  Selefki).  ville  maritiiiie 

de  la  Caramanie,  1  i4. 
Salomon,  évêfjue  de  Tortose,  92. 
Sambla,  166. 
Samosate,  ville  de  la  principauté  d'Édessp, 

299- 
Sance,  reine  de  Jérusalem,  78. 

Sance  de  PiNEA  ouCynthius.  e'vêfjue  de  Tri- 
poli, 812. 

Sanche,  femme  de  Guillaume  de  Giblet, 
269,  817,  3i8,  819, 825. 

Sangl'in,  2^4,  889. 

Sanon,  i65. 

Sanson  ou  Sassons  de  Nores,  bailli  de  la 
secrète  royale  de  Chypre,  Gai,  668. 

Saône,  forteresse  et  fief  important  dans  la 
principauté  d  Aniioche.  aujourd'hui  Ka- 
laat-Sahioun,  près  Lattakieh.  691. 

Sapiiet,  26,  908. 


Sarepta  (aujourd'hui  Sarfend),  8o5,  901. 
Sarmit,   fief  de  la   principauté  d'Anlioche. 

Ce  lieu  parait  s'identifier  avec  Sarmeda 

village  situé  non  loin  du  couvent  de  Saint- 

Siméon  Stylite,  ^26. 
Scander,  ibh,  i55. 
Schevard  ou  Escuivard,  dapifer  ou  sénéchal 

d'Antioche,  652. 

SCLÈRE,   175. 

Sdéphane,  116,  i56. 

Sébastien  Prioli,  855. 

Sebebe,  2^7. 

Sebilia,  abbesse  de  Sainte-Anne ,  818. 

Sébille,  i65,  1G6. 

Segdin  d'Adton,  patriarche  d'Antioche,  7/47. 

Seioret,  vicomte  de  Japbe.  352. 

Seubat  ou  Sempad,  connétable  d'Arménie. 
ii3,  127,  697. 

Semblât  ou  Sembat  ou  Sempad,  roi  d  Ar- 
ménie, 182,  i3i,  i35,  167,  879. 

Sempad,  senescale  pximos  (proximos  d'Ar- 
ménie), 705. 

Sempad,  seigneur  d'Asgovro  et  de  Binag, 
maréchal  d'Arménie,  G99. 

Sempad,  sire  de  Barbaron,  i63. 

Séveris,  895. 

SllAHAN,    698. 

Shahenschah,  sire  de  Loulva,  162. 
Sibner  ou  Sibnel  de  Larjol,  chancelier  de 

Chypre.  676. 
SiBo,  vicomte  de  Césarée,  2  85. 
Sibylle,  reine,  672. 
Sibylle,  mère  de  Baudouin  V,  20,  22,  28, 

24 ,  25,  27. 
Sibylle,  femme  de Boéraond  111.  197.  198, 

199- 
Sibylle,  femme  de  Boémond  VI.  180.  i58, 
486,487. 


TABLK  DES  NOMS  DE  1»E 

SiBïLLE,   femme   de    BoémonJ  de   Giblel. 
565,  608. 

SiBVLLE  LA  BuFFLESSE,   58o. 

Sibylle,  fille  de  Bonaiid  de  Cayphas,  565. 
SiBVLLE,    femme  de   Hugues   de    Mimars, 

565. 
Sibylle,  conilessc  de  Japlie,  3oi,  4o6. 
Sibylle,  femme   de  Guillaume  de    Mont- 

feirat,  34a,  3/i3. 
Sibylle  di:  Mobf,  55o,  553,  556. 
Sibylle,  femme  de  Jean  du  Morf,  273. 
Sibylle,  lîile  d'Oissira  de  la  Roche,  159, 

376. 
Sibylle  le  Petit,  58o. 
SicARD  de  Saône,  3oo. 

SlDOX  ou  SaJETTE,    22,   25,   28. 
SiEBRAXD,    896. 

SiLviDS,  connétable  de  Trijjoli,  607. 
.SiMÉoN ,  palriarclie  ,713. 

SlJlÉON  DE  MoNTOLIMPE,   3ç)(). 

SuioM  d'Agliller,  5^9,  556. 

SliMON  d'AiVTIOCHE,    220. 

Simon,  connétable  d'Antioche,  65o. 

Simon,  cliambellaii  d'Antioche,  653. 

Simon  de  Balcinola,  867. 

Simon  Baiduin,  565. 

Simon  Bedlin,  bsli. 

SmoN  de  Burgevin,  it)5. 

Simon,  dit  le  Camékier,  653. 

•Simon  de  Farabel  ,  h-2i . 

Simon  du  Foir,  272,  398. 

Simon  de  Ham,  5  6  2. 

Simon,  patriarche  de  Jérusalem,  725. 

Simon  Jourdain,  évèque  de  Bethléem.  79a. 

Simon  Langlois,  592,  6o5. 

Simon,  évèque  de  Laodicée,  797. 

Simon  de  Maugastel,  5/17. 

Simon  de  Montolif,  558,  56o,  56i,  633. 

Simon  de  Montolif,  camérier  de  Chypre,  67 1 . 

Simon  de  Montolif,  maréchal  de  Chypre ,  68  4 . 

Simon  de  Navelles,  262. 

Simon  le  Petit,  5 80,  582. 


BSONNES  ET  DE  LIEUX. 


'JG7 


Simon  Stramiuli.  bailli  de  la  secrèlc  itnaic 
de  Chypre,  068. 

Simon,  prince  de  Tabarie,  /1/17,  /iSa. 
i53. 

Simon  de  Tinory,  76,  628. 

Simon  de  Trelcis,  567. 

Simon,  évèque  de  Tripoli,  81  3. 

Simon  de  Troyes,  2  83. 

Simon,  lurcople,  690. 

Simon,  archevêque  de  Tyr,  36,  702. 

Simone,  femme  de  Philippe  dTbelin,  i6i. 

Simone,  femme  de  Philippe  le  Petit,  SaS. 

Simone,  dame  de  Tabarie,  376,  379. 

Sindes,  casai  de  Chypre,  566. 

Sittas,  106. 

Soffred,  élu  patriarche  de  Jérusalem.  72/1. 

Soibrand,  abbé  de  la  Latine,  Bai. 

Soliman  ,  175  ,  176. 

Soliman,  sultan  de  Nice,  /118. 

Solker  ou  Folker,  évèque  de  Zibel,  810. 

SoR  Di  Naves,  prince  d'Antioche  et  conné- 
table de  Chypre,   1011,  101.2l3,6S2. 

SoRORGiE,  ville  de  la  principauté  il'Edesse. 
Ce  lieu  s'ideutille  avec  la  localilé  moilernf 
de  Saroiulj.  44 1 . 

SocDiN  (aujourd'hui  Souedieh).  emplace- 
ment antique  de  Seleucie.  piès  d'An- 
tioche, 025. 

SouÈNE,  religieuse,  59/1. 

Spalatro,  804. 

Stambole,  377. 

Stéphanie,  femme  de  Baudouin.  355. 

Stéphanie,  lille  de  Baudouin  de  Rames,  '11  a. 

Stéphanie,  femme  de  Renaud  de  Châlilloii. 
4o4. 

Stéphanie  ,  femme  de  Cuillaunie  Dorel,  aSiS. 

Strabulon,  629,  63o. 

Slénon,  4 18. 

SuLPiciLs,  patriarche  de  Jérusalem .   ■/■>.'.'). 

Susanna  de  Campron,  i63. 

SuSANNE   de  GiBLET,  395. 

Syfrid  Piscatoris,  868. 


'.)(iS 


LES   FAMILI-ES  IVOUTRE-MER. 


Tmh.i  i;i,-M(ii  1.01  k-IÎOLKi.  -ilik. 
Taissades,  casai  de  Chypre,  ôyi. 
Tam;bèi>e,  prince   de   Galilée,    180,    181. 

1S2.  263,  26/1,  2(i5.  289.  290,  297, 

3i5,  aSi,  382,  i/i3,  A/i5. 
Tams.  ancienne  ville  d'Egypte,  21. 
Taphm'z,  11.  110,  111,  11-2. 
Tarse.  120,  126. 
T^llOBDO^A^ÈL,  i5G. 
Tkdai.d.  évècjiie  d'Acre,  ■y-Ç). 
Tepiianon,  i32,  iSg. 

'l'ilÉOBALD  GaCDIN  ,  89I. 

TiiÉODORA.  fenin)e  de  BaiidounilU.  18.  ly. 
Théodora,  femme  de  Boeîmond  III.   198. 

Théodora  Comnena.  l'emine  de  Gautier.  a3i. 

262. 
Théodore  Bramas,  /187. 
Théodore  Lascaris,  118,  i5(). 
Théodore  Paléologle.  216. 
Théodoric  dAltenboirg,  911. 
Théodoric.  comte  de  Flandre,  iig. 
Theophano,  fiancée  à  Jean  L'Ange.  109. 
Thibait,  seigneur  de  Bessan.  226.  2  54. 

255. 
Thibait   \.    comte    de    Gliampagne.    4a, 

517. 
Thibait  de  Dajiiaîve.  4iG. 

TlIIBAID  II   DE  PlAISSIÉ.    k\~] . 

Thierry  d'Asca.  222. 

Thierry  III.  comte  de  Montbéliard,  35o: 

379- 
Thiebby  d'Orgie,  222.  223. 

Thierry,  sire  de  Sarepta  ,901. 

Thierry  ou  Terric  .  grand  maître  du  Temple . 

878. 

Thierry  de  Tenremonde,  1C9,  170. 

Thoas.  roi  des  Scythes,  2  48. 

Thomas,  112,   116,  167,  254.  569.  tiSa. 


Thomas,  despote  d'.'Vcarnanie.  159. 

Thomas  d'Acebba,  458. 

Thomas  Agni  (Lentinus  ou  de  Lentine").  pa- 

Iriarclie  de  .lerusalciii',  73 1 . 
Thomas  l'Aleman,  5o5. 
Thomas  d'Antioche,  210,  5 10.  5 12,  53 1. 

5Gi. 
Thomas  d'Aqiin,  (i4o. 
Thomas  Babec,  85. 
Thomas  de  la  Beaime,  52  i,  549. 
Thomas  Becket  (Saint),  archevêque  de  Caii- 

torbéry.  876,881. 
Thomas  Bediin,  522. 
Thomas  Berart,  888. 
Thomas,  évêque  de  Bethléem,  787. 
Thomas  de  la    Blanchegarde.   2  4o,   270, 

539. 
Thomas  BorRDiN,  53o. 
Thomas  de  Cafra.\,  534. 
Thomas  Caminai;,  307. 
Thomas  Carier,  bailli  de  la  secrète  royale 

de  Chypre,  668. 
Thomas  de  Caïphas,  267. 
Thomas,  comte  de  Céphalonie.   lôg. 
Thomas  de  Césabée.  2  83. 
Thomas  de  Colrtenay,  3o6,  309. 
Thomas  Engain ,  3 06. 
Thomas  de  Farabel,  4 20. 
Thomas  Ficard  ou  Phicard,   chancelier   de 

Chypre,  677. 
Thomas  de  Fienne,  572. 
Thomas  Flaire-Conte,  396. 
Thomas  Fclford,  3o8. 
Thomas  Gautier,  254. 
Thomas  de  Gihlet,  270,  328,  5i4.  546. 
Thomas  de  Gourry,  6o5. 
Thomas  de  Ham,  connétable  de  Tripoli.  24  1 . 

542,  543,658. 
Thomas  d'Ibelin,  363,  376. 


TABLE  DES  NOMS  DE  PERS(3N\iES  ET  DE  LIEUX. 


9(19 


Thomas  de  Lentine.   évêqin'  ili'   lîellili'i'iii. 

788.  (Voir  Thomas  Acm.) 
Thomas  de  Lucerno.  'kjS. 
Thomas  de  Llques,  vicomte  de  Nicosie,  (içj;! 
Thomas  de  Lusigxan,  7a,  (ji.  9S.  <)(>• 
Thomas  de  Malaivdbe,  5-3  3. 
Thomas  Mansoer.  Sga,  3()G. 
Thomas  de  Maraclée,  385. 
Thomas  ,  maréchal ,  05  i . 
Thomas  de  Maucasteac,  546.  5'!-. 
Thomas  de  MoiVTAior,  88i. 
Thom.\s  de  ^Io.^'TOLlF,  clievaliei'.  aiulilciii-  de 

Ciiypre,  77.  311,503.  606. 
Thom\s  de  AIoNTOLiF,  lufiréclial  de  Cliypre. 

573,08/1. 
Thomas  du  Morf,  50i|. 
Thomas  Petropoilo,  seci'élaiie.  OOç). 
Thomas  Pewerell,  3oO. 
TnoMis  DE  PiCQciGiVY,  53o.  583,  585,  5(S7. 
Thomas  de  Provanne.  Oio. 
Thomas  Rogers.  3o8. 
Thomas  de  Saint-Bertin,  53(i. 
Thomas  Synclitiote,  3i3. 
Thomas  de  Vernt,  a5'i. 
Thomas  Vidal,  602. 
Thomase,  i'emme  d'Aufroy   de   Scaiidalion . 

•27-2.  iag,  53ç). 
Thoros  I",  i56. 
Thoros  II ,  1  1  3  .  I  1  4  .  1 1 6 .  1 1 8 .  1 50 .  1 00. 


Thoros  III.  i33,  i33,  i45.  i58. 

Thoros.  fils  d'Aithon.  i;'>o. 

Thoros.   capitaine  de   la   eoiii'    il  \rnM'iiie, 

7o(). 
Thoros.  seigiieui-  de   Siniaiiaijla.  iiiari'ciial 

d'Arme'nie,  Ogr). 
Thoros,  fils  de  Constance,  lOO. 
Thoros,  seigneur  de  Djo-fré-gla .  |iio\iiiin^ 

d'Arme'nie,  705. 
Thoros  ii'icELiN.  37O. 
Thoros  DE  LA  Montaigne,  i()5. 
Thoiros,  (ils  de  Livon.   i05. 

TOGHTEGHIN.    utià. 

ToR,  petite  ville  nul-  les  bords  de  la  nieL' 

Rouge,  5 g 8. 
Toron,  aujourd'hui  Telinïu,  /1O8. 
ToROs.  prince  d'Arinénie.  ig-?.   agi,  ■U)->. 

ToRTELLE  DE  GlHLET,  3-',8. 
ToRTERELLE,   55o. 

Torterelle.  femme  de  .leaii  de  Gihiel.  lillc 
d  Aniaury  de  Chamherlan,  3a8.  5()<S. 

Torterelle.  lilie  di'  Baudouin  de  Mimais, 
53  o. 

ToLSTAiN  Petit.  58-!. 

Tramon.  archevêque  de   rulu[)i'.  770. 

Tristan  de  (Iirlet,  io3,  335,  330. 

Tryphon  de  Nores.   493. 

TiRRESSEL,  château  de  la  principaulé  d'Iv- 
desse.  aujoiird  liui  Ti'il  P)asclier.  ■->l)7. 


u 


Ulmote    de    Courtenay   épouse    Guillaume 

Blactallard,  809. 
Ulric  Galgari,  évêque  de  Ziliel.  81O. 
LImar,  roi  des  Arabes,  agi. 
Urbain  IV,  pape,  aôg. 
Urbain  VI,  pape,  82. 
Urrun  Re(  r.sv.  évêque  de   Bethléem.  79^. 


Ursin.  111. 

Ursion.   seigneur  de  Nemours  et  de  Tiacy. 

191. 
Urslle,  temnie  de  Louys  d'Acre,  /1O7. 
Ursule  de  Goi  rtenay.   femme  de   Jacques 

Matheus,  'tm). 


!)7o  LKs  F  wiii.i.Ks  i)()iiTiii':-\ii;i;. 


V  uiu\i  1111  \  wiii  v\.  iii;u  relui  I  il  AniiiMiH'.  <ii)i).  \  ami.  hk  Si  nui;  ou  llvsiij:  Sin;ii:i  m  .  sripiii'iir 
Vvi;\v.  soigneur  d'Asgoiii-ji,'.  lOIV  ilc  \;iii(>r.  iiiaréclial  d'Arménip.  69(1. 
Vaiim;a,  eiiiUcaii  d"  Vniii'iiii'.  1  l'j.  Vitic.a,  l'orterosse  en  Gilioii',  107. 

V\i  wiiî  (anioiiririiiii  iSanias).  |près  ilc  Mai-  \  ki.asdo  (îil  Mony.  époux  (IKIcoiiorc  ijp  l,ii- 

kali.   ii)y.  Si  A.  sigiiaii.  Aâo. 

Valasiji  1;  (Frère),  8()i.  Villain,  archevêque  de  Pise.  3/ia. 

Vai.kiian  dk  \iLf,EPBEii\,  oOi.  ViviEN ,  seigoeur  de  Cayplias,  afi.ï.  aGC. 

V  ïsiL. 'chancelier  d'Arménie.  70a.  Vlauislas,  roi  de  Hongrie,  i^ig. 
\  \Mi..  nii  (r\rméiiie.   [ù'i.  Voi.kkk.  évèque  de  Zihel.  Mi.'p. 

w 

W  \i.FKA\    OU  Wii.FHW  (Frère),   évêijiie   de  Wilhem  ii'IJkkmuch,  (jo/i. 

Bethléem.  -j)^ij.  Williams  dk  Thamiî.  oya. 

\\  \i.i.i;im  on  lii  viiiiw.  éviM|ui'  de   lianilli.  VVinemah,  châtelain  de  (iaiid .  -iiSi. 

78-.1.  WiNEMAR  GiiAssi:-\  u;iiE.  )mSo.  .''Si. 

VVaCTIEII  UE  CoiliTi;\Al.   ;>oS.  WlXRIC.   633. 

Wautieu  iie  ili  NC.Er.i'ORii.  .'îimS.  WoLSEii.  évè(|iie  de  l';issaii.  Si).S. 

VVaitier.  prince  de  Taharie.  'l'i'i.  Wi'kEii.  riolî. 

VVeHWIC,  de  ZlJlBLET.  Ç)-> . 


\l;l.l\    PkoN  iWE,  (il  o.  \Tn.l'.    F'iLAM.IEI'.l.    iiy.     -.io'l. 

ioLAXDE,  léiiiine  de  Frédéric  111.  ^l.'io.  \  \  es  on  (ii  1.  archevèipie  de  Nazaielii.  7(1-2. 

V.SAi'.EAi  .  (iile  de  Livon.   itlT).  Va  eteoii  Jovi;.  alilies^ede  Sainl-I.adie.  8-.)-). 


JMII  (BIE   1>K 


Nhiiiivr.  3()'i  .  .'Uju.  Zi:i:nA\i\i .  casai   du  iniiitr  di'  Ti  ipoli .  1)07. 


ri'^ 


rABLE 


DES   AUTEURS    ET   DES   OIIVHACKS   CITES. 


Aiuil-Pharagii  (Gi'pgorii)  Historla  compen- 
diosa  dynasliai-iuii ,  arabice  etlila  et  latine 
versa,  ab  Eduardo  Pococke;  Oxoniœ, 
1  663.  •!  vol.  in-4°. 

Académie  des  inscriptions  (Méiiiuires  de  /'). 

AccoNis  ExciDii  HisTORiA  ,  ap.  Mai'lène.  Ani- 
pliss.  collccl.  t.  \  . 

AcHAMEDOu  AcHMET  AHAiisiADAs,  V iue et  revuiii 
gestarum  Timurl ijiii viilgn  Taiiicilnntis dui- 
tur  hisloria ,  arabice  cuni  latina  versione 
.lacobi  Goiii;  Luffduni  Batav.  iC36,in-/i°. 

AcHEBV  (Luca^  d' )  Spiiilffiiiim  sire  coUcctio 


i3  vol. 


iii- 


leterum  scriploriim:  la 

1655-1677. 
AuEMARi ,   monaehi   Saiicti  Kpaicbii ,   Cltro- 

nicon,  ap.   Labbe.    Nora   Ilibliot.  muiin- 

xcripl.  t.  H.  |)    'J7i-:275. 
/Egidius  de  Aurea  Valle,  Episcopormn  Lco- 

(lieiisiuin   gesitt  .    ap.  Bompiet.    t.   XIII. 
-   |).  6n5  ,  617. 
Egidils  de  Hova,  AniKiles  belgici,  ap.  Swer- 

tiuni;  Francof.   i62o,in-[°. 

AgATH/E    (SaNCT.e)     liriGIMS     THANSI.ATIUNIS 

HisToiiiA,  ap.  f$ollaiiduiii,  5  Felnuarii. 
Agathangelus,  scriptor  grœcus,  ap.  Leoii. 

Allatiuni,  De  Geoigih  dialrUm. 
Agathus  Myrina-us.  Hislniiiiruiu  liùri  ijuiii- 


(jne;  Paris,  lypogiapb.  ri>gia  .  1660  .  iii-P. 
—  lîoniiœ.   1828,  in-8°. 
AiMoiM  Conliinidlin. 

AlTHO.\US.   (V.   HaYTHONDS.) 

AlBERICI    MONACHI    TRIUM  FoNTlLlI   (diroilicoll  . 

p  niaiiusci'iptis  mine  piinuiin  editiiin  a 
G.  Guil.  Leibnitio.  Lipsiœ,  1698,  in-/i° 

Albertinus  Mussatus.  Hinluiia  Augusla  Heu 
fici  Vil;  Venetiis,  i636.  in-f". 

Albertus,  canonicus  ac  custos  Aquensis  ec- 
rlesiœ,  Histon'ii  Hierosohjiiiilmue  e.rpedi- 
tionis,  ap.  Bongars,  t.    I.  p.  i8A-38i. 

Alberti  STADE^'SIS  Chiviiicon  a  (■oiidiln  orlii'. 
usque  ad  annuni  Gliristi  i-!56  dediicdirii 
f'I  niinc  pi-inuiiii  evulgatuni  (a  Hein.  Rei- 
neccio).Helnist.  1 ,187.  —  VVillend).  1  (>o8. 
iii-4°. 

Alexander,  abbas  Celesiui  (vel  [mliiis  Tele- 
sini).  De  rehus geslis  Bogerii  Sicilnr  icffis 
lilirl  t/iKitiior.  éd.  ab  Hyeroninio  Surila. 
cmn  Gaulredo  Malaleira,  1078.—  1.111 
Sciiptorum  Hispaiii/r  Uhisliithv :  Francof. 
1606.  —  Ap.  Muratori,  Scn/il.  rennn 
Italie,   t.  V,  p.  607-6/15. 

Ale.xander,  nionaehus.  In  Clirviiicn  S.  Itm- 
ihdomœi  de   Carpinelo.  —  A|).   Iglielli 
Ilaliu  Sfieni ,  t.  XI,  p.  i-i;>i. 


972 


LES  FAMILLES  DOUTliE-MEli. 


Ai.K.\A\i>iti  III   l'M'K  ÀCT.\  ,    \\i.  Miiralori, 

Striiil.  >(T.  Italie,  t.  III. 
Ai.EXANUHK  Lenoir,  Sidtlstiqiie  moHuiiieiiiiile 

(If  Paris.  —  Coll.   rff.s-  documents  iiu'dit.i 

sur    riii.iloiri-   de   Franco;   Paris,    t8()y. 

ili-V\ 
Ai.i.ATiiis    (Léo),    Dialriba   de    (icorgiis.  — 

Noire  in  Georgiani  Atrojmlituni. 
Ai.TissioDouENsis  (Hoherti),  S.  Mariaiii  iiio- 

naclii ,   Clirnnicoii ,  ci\.  (".anmzat,  i  l)og  , 

in-'i°. 
Ai.vi'ius  Aiitioclienus.  Ejpositio  tolius  mundi 

et  gciiliuni ,  latine  versa,  éd.  Jac.  fiollio- 

Imlus:  Cieiiev.  id-aS,  in-'i°. 
Amm.uici,  Hierosolymitaiii  |)alriai'cha' .  iVcs 

cpislolœ   ad   Ludoricuin    VII  rrgem ,   ap. 

Srriploie's  Francise. —  Epi-stala  ad  Ale.ran- 

driiiii  j)apam,  aj).  Tcn^nageliinii. 
Am.mikato  (Scipione),    Dcllc  faatiglie  nnliili 

Fiurenlinc  part.  1;  Finrenza,  ilii.î.  in-f". 

-  -  Delkfamiglie  itobili  •Sapnlitauc  ,  |iart.  I  ; 

Fiorenza ,  i  .')8o ,  in-f". 
A^^sT^sHls  liiBi.iOTiiEr. miii  s.    lll.slorta  rcclr- 

siaxiica .    inler    seripfores   llist.    Byzaiil. 

Paris.  I  (i'j().  in-l".  —  (Fahririns.  Hihiiotli. 

gricca  ,  I.  VI .  p.   1  .J().  ) 
\\|ii'.ii    lh\in)i,n.    ('Àriiiiicnii  ]  nni't/caw  .    ins. 

piililie  en  |)ai'lie  dniis  Mnralori .  Itrr.  liai. 

.•icripl.  I.  \ll .  p.   I  ■!. 
/l  v/i/i/iASi;    (',nim\i(:ii\    (coinc  iiis.    île   Du- 

cliêiie),     ap.     ir\i-lier\,    .S'y(/r//.      I.     |\. 

p.  33S-(i7i. 
\\i.E  (ui.Éi'iE'v,  Dr  la prixcde  \ico.fie  (  i  .ïyo). 

à  In  siiile  de  ['Histnirc  de  Ijisignaii. 
\\(;f,i,ls    a    mice,     I(/    Clirnnicon   (iit-sincnsc 

Li'iiid.s  Miir.sicani ,  etc.  Paris,   i  ()tî8,  ni-r. 
Anw  r.(i\MK\i,  Alexias. —   \d    innani  dam- 


iieaain  notœ  Cangii  jiitsl  Ciiinamnia ;  Paris, 
ilJyo,  in-f°. 
A.\.\A[.Es  BERÇAI  Pi.'i.i\Aiiu.\i  scu  clironica  Pi- 
.siiim ,  apiid  Uglielli.    liai,   sacra,   t.    X, 
l>-  y.)- 

\nsberti,  Ilistmia  de  e.vpeditioiti'  Frcderici 
iinpernlnris ,  éd.  a  Josepho  Dobrowski  : 
Prague,  iSay,  in-8°. 

Anselme  (Le  père) ,  augustin déchaussé ,  Hist. 
gméalog.  et  clirnnol.  de  la.  Maison  royale 
de  France,  etc.  3'  édition,  revue  par  les 
PP.  .\nge  et  Simplicien,  9  vol.  in-f°, 
1  y-alj. 

Anselmus  (Sanctus),  Epistohe.  Paris,  1(37.1. 

Anselmus  Havelbergensis.  Très  Dialogi .  ap. 
d'AcIiery,  Spicil.  t.  XIII. 

Antiocheka  HlSTOniA  ,  In  naa/aslic.  Anglic. 

Antonikds  (Sanctus"),  Iiiuer.  —  \p.  lîniland. 
•1  niaii. 

\rvi;invio  stohii:o  Italiano,  o  sia  raccnita  di 
opère  e  document!  inediti  o  diveiniti  ra- 
lissimi  riguardanti  la  storia  d  Italia.  — 
Apjiendice,  n°at). —  Firenze,  pressoGiov. 
IVtro  Vieusseux .  edilore,  i8.t.S.  in-S". 
p.  Siy-ljSt). 

Vrnoldcs  Lubecensis.  Ikrelicloram  lleraioldi 
siipplemenlum ,  lihri  sea- ,  éd.  Bnngerti; 
Lubeek,  iGSg,  in--'i°. 

Am  iiE  yiiniFiEit  /.bs  dates. 

\ssisEs  DK  .lÉniSALEM.  édil.  lie  Labbe.  — 
Ahri'gé  royal  de  l'alliance  clvonologiipie : 
édil.  de  M.  Beugnot,  ■>  vol.  in-f".  i8'ii- 

i8/t:î. 

Ai  iiEKTi  Mu\t;i  \otitia  cpiscoputiiuin  orhis 
clirisliani ,   etc.   Antverpias.    i()i3.in-8". 

\i  Ti<isiononE.\sii  1;  episcopoiiVM  Historia  , 
ap.  I.abbe.  Hilil.  maiiiiscrlp.  t.  I. 


B 


lÎACFiKM  .  Clironologie der  llosrinacisler  ;  Muns- 
ter.  ;  805-1  8o'l. 


K\i:zi;i),  (jascliichtc  l'on  l'riisseii ;  K.iiiiigsiierg-. 
iS(>-2-i8o4.  in-8°. 


TABLli  DES  AUTEURS  KT  DES  OUVRAGES  CITÉS. 


i)73 


Raczco.  Grriuirdt  rim  MiiHn'rir;  Kôlliesberp  , 

i8o6.in-8°. 
l)M,i)nicus  archiej).  Ilixlorif/  llicrnxo/ijinitaim  . 

ap.  Bongais,  Ge^la  Dei,  t.  I. 

IÎAI.D[J»'US  DE    \VKNNIS,    Gei)('fltoifi/e  f.V   CIllD- 

iiicis  llainonwmhua ,  aj).  d'Achei'y,  Spicil. 
l.  VU,  1).  5S'i-(i3i.in-V'. 

l)Ai,sAsio\  ( Tlieodorus ) ,  Sclioliii  in  cuiwnes 
conciliontmpalrumque .  nie.  Oxoiiia? .  167a, 
•J  vol.  in-r". 

Rai.uzius,  Miscettiiiiat ;  lyOï.  h  vol.  iii-1". 

B\ND(ip,i,  Imperiuiii  Orimtuli':  Paris,  1771, 
■2  vol.  in-f.  (Dans  les  BiiKintiiue  hislwiw 
•icriptorcs  varii.  ) 

BakbiiÎ  dit  BotUfiE,  Traité  df  géographie  tiii- 
ciennc,  à  la  siiilo  de  Wibn'gé  de  géogra- 
phie moderne,  cIp  Pinkertoii  et  Walkcnat'i-, 
ufl.  de  1811.  ■)  vol.  in-8". 

Bakensis  seu  Babie:v.si.s  anoiiyinus,  ap.  Mn- 
ratori,  Script,  rer.  Uni.  I.  V,  p.  1/1 5. 

liAnoMi  a  Manfreuis  De  mnjestate  Panor- 
mitnna  lihri  quatuor,  i(j->().  in-P. 

Baro>iil's,  Annales  ecclesiasiici. 

BilAiii),  Recueil  des  titres,  qualités,  hlastms 
et  armoiries  des  Prélats  et  Barons  des  Etats 
du  Languedoc  tonus  en  1  fj.')/i  :  Lvon  .  1055. 
in-P. 

REr.i.viiin.Nls  .  De  scriptorihus  eeele.nasticis. 
Dans  ses  Opéra  omnia,  edenle  J.  Mall'eo: 
Venise,  17-M-I7a8,  5  vol.  in-t". 

/>/;;,/.;  saciu  sniii is  y_>nniTio,  ap.  1).  Mar- 
Ipuo,  A nipliss.  collect.  t.  V,  col.  536-5."3(i. 

Relo.v  (Pierre).  Les  olmereations  de  plusieurs 
singularités  et  choses  inémurahles .  trouvées 
en  Grèce,  Asie,  Judée,  etc.  rédigées  en 
trois  livres;  Paris,  i553,  in-8°. 

Rrmro  (P.).  Hisloriw  Venetœ  lil/ri  duodecim. 
\eneliisapud.Aldi  lilios;  i55i,  petit  in-f'. 

Benedictos  PelrobMr,;ensis.  Vita  Henrici  11 , 
régis  Anglite.  —  Uxtbrd,  17.35.  ■>  vol. 
in-8». 

l'iCNjUMM-i    TndcicMSi.s.     Itinerarium.    i-uii\ 


notis    (ionstantini    l,coi|]i'rciir:    UMijdinii 

Batav.  iG33.  in-8'. 
BiiRARui  iiE  Xeapoli    Dietaniinu .    lus.    de   la 

bibl.  impériale. 
Rër\\rdi  (Sancti-)  Epistola:  .\p.  Duclicsi!.- , 

Franc,  scrijjt.  t.  I\'. 

liF.lt\'\Rin    {SaNOTI)     KPISGOn    C.Ulh\ULli.\Slfi 

(évéché  du  royaume  de  iNaples.  supprimé  ) 

Vita  ,  ap.  Ughelli.  ftal.  .sacra. 
BERjiARDi  GilDo.vis    Chronicon  Gumituni  T<i- 

losanornni,  ap.  Galel.   Toulouse.    i()-)3, 

in-r°. 
Bernarui    GiiuoMS     Lihellus     de     niagislri-t 

iirdin.  jjrœdicat.  a|).  Marlène.  Ampliss.  col- 

Ifct.  I.  VI. 
\\vs\.\  ,  Histoire  des  comtes  de  Poitou  et  de>. 

ducs  de  Gntjenne;  Paris.  i()/i7.  in-l'. 
BiniiOTiiECA  CLu^lACE^SIs,  éd.  Paris,  iln'i. 
BiBLiornECA  Poatii-icia,  aucl.  Lud.  .lacolio 

a  Sanelo  Carolo:  Lii<>;duiii.  iG'i3,  iii-'i  . 
BiBLioTiiECA  Sedusiaxa  ,  auc't.  Saui.  (iuiclie- 

non;  Eiijjdiuii.  iGOo,  in-i°. 
Blanca  (Hieron.  ),  .l»Y(,<,'o«e«.«'M;/(  reruai  aiw- 

mentarii  ah   anno  jo'i   ad  annum    i.')SS. 

Cesar-Aug.  1088,  iii-l'". 
Blonuus  ,    de    Uoain    iuitaiiniln     lihri    1res. 

Vérone,  1/181. 
Boi.i.AMii    (.1.)   el    aliiii-uiii    Acta    samitiium. 

(V.  Pai'eiirochiim.i 
Bow.ARS,  Gesta  Dei  per  Francos ,  etc.  Haiiij- 

vriai.   iGii.  in-P.  (Voy.  les  auteurs  que 

reiiferine  celte  collection.) 
Bosch  (.\ndr.),   Summari ,  index  o  epitome 

dels  titols  de  honor  de  Cathaluâa ,  liossello . 

Il  Gerdanya;  Perpinya,  i6'j8,in-f". 
Bosquet,   Vita  Gleinentis  papw  Vf.  A|).   Ba- 

luze,  Pap.  Aeeniou.  t.  I. 
RoucHET   (Jean    du).    Histoire  généalogique 

de  la  maison  de  Gourleuai/ :  Pai'is,  i(l(in, 

in-f. 
BocciCA  (  T  {Histoire du  Alaréelml  de  ) .  puliljt'e 

par  Tliéodoi'e  GndelVoy.  I  ()•>(!.  Iri-S  .  Aji. 


'.»7'i 


MvS    rWlII.LKS    i)()I  TISK-MF.R. 


(InlU'ctiiiti  dpSjMciiimrcs  rrlnli/'x  l'i  l'iilsloirr 
fie  l'hiiirc .  |);ii'  AI.\1.  l'clilnl  ri  Mniiliicr- 
(jii(i,  i'"  série,  t.  VI,  Vil. 

IliiocARi),  Di'-icriplio  tmœ  snmiœ  cl.  irffidxiiiii 
l'niifuiiaiiun ,  iiiicloi'e  BrdCiirilo.  iiioiiaclici 
;jri-iii;iii(i  ;  i5.')(').  111-8°.  —  lliiiciiiriiiiii 
llivi-Dsiili/iiiildniuii  Ihnilwldinœi  ilc  Snli- 
iiiiini ;  Miigrleburgi ,  1687,  \n-h°. 

lîiioMi'ToN  (Jo.),  Chroii.icon ,  ap.  Tvvysden. 
scrij)!.  Aiio-lic.   Loiulini.  iGSa,  in-P. 

BnooKF.  (  lialf.) ,  Catalogne  et  Juiccessioii  des 
rois,  princes,  ducs,  inarijuis ,  comles  et 
virniiitrsdu  royaume  d'Angleterre ,  avec  le; 
armes  el,  géiiéalog-ies,  depuis  Guiilaiime 
if>  Conquérant  jusifuen  1O19;  Londres, 
16 H).  in-P  en  anglais. —  Uiaa,  in-f. 

Hrower .  Annales  Trevirenses ,  sive  Anliqui- 


laliini  et  rinnalium  Treeirensium  lihrt  ciginti 

i/iiinfjiie.  ediilil  .lae.    Masenius:  Leodii. 

1(170,  2  vol.  in-l'. 
linrsTKMiBs,  a|).  GhapjK.'ninille,  HIst.   Leo- 

diens.  I.  II. 
l)Uci;i.i.iN.   LatUem-  cilé  sous   ce   nom   par 

du  Gange  est  probablement  Bûcbiin  doni 

les  écrits  sur  Frédéric  III  et  Maximiiien 

furent  imprimés  en  i486. 
BuciiANANUs  (Georgius),   Rerum  Scoticarum 

historia  ;  Edimbourg ,  1 ,58 1 ,  in-f°,  et  antres 

éditions. 

BdRCH.\RDUS.   (  V.   BROC.iRU.) 

Bzovius.  Annales  eeclesiustici.  —  l'jintimwiii' 
Annalimn  Baronii  ah  anno  ii<)H  ad  «//- 
nmn  jofjo.  ColnniœperBoelzerum  .  1  (i  1  (> 
à  I  fi.3o.  8  vol.  in-l'oi. 


c 


(l.M.E\nir.im  ecclesim  Rllt:l)O^E^sls. 

CALi:M)AItIV]!  s.    MmUITU  A^IIEG^VE^SIS. 

Gamde>'  (AVilj.  ).  Reniains  concerning  Britiiin. 
1  636  .  in-/i  ". 

G\!\n>\\n.K  (Filiberto),  Dell'  arnii  cd  insigne 
di'i  noljiU.  ove  sono  i  discorsi  d'alciuic 
fainiglie.  cosi  spente  corne  vive  del  regno 
di  NapoJi.  seconda  impres.  in  Najinii . 
1618,  in-P. 

G,.\Mr,E  (l)c).  ^otœ  in  Anntun  Conincnani.  [\ . 
Anna  Gomnena.) —  Olisereatiim-s sur  Brijcn- 
nliis.  —  Historia  Bi/:antinii ,  «eu  funiiliie 
llij:aiilini(f;  l'aris,  1680.  in-1^  —  His- 
luire  de  Constantinople  sovs  les  empereurs 
français,  éd.  de  1667,  in-P;  Impriniric 
royale,  à  la  suite  de  Villeliardouin.  — 
Nom. édit.  revue  par  Buclion ;  Paris ,  Ver- 
dier,  18-36.  Il  vol.  in-8°.  —  Dissertations 
sur  Joini'ille.  —  Oliscrratioiis  sur  Join- 
mllc.  —  Obserrations  sur  ]  illrliardouiu  . 
1667,  in-P. 

Gaktacczena    (.1.).    Hisli/rmruni    liljri  se,r , 


gr.  el  lai.  riim  iiotis  .1.  Gretseri;  Paris. 
16 '10.  3  vol.  in-f. 
Gapaccio  (Jul.  Gaîsar.),  Neapolitana  historia  . 
Naples,  1807.  in-i°.  I.  1. 

C.APITVL.i  nECM  SlClLl/E. 

Garaccioli.  (Jpuscula  liistor.  ap.  Muratori. 
Scriptor.  t.  XXII. 

G\Rr.ii\Ei.L  (Michel),  Chroniques  de  Espana. 
Barcelone.  i5i6.  in-l". 

Garouïs  a  Paui.o,  Geographia  sacra,  sire 
noiilia  antiqua  episcopatuum  Ecclesiœ  uni- 
rersœ .  etc.  Paris.  16/11,  in-P.  T.  21 3. 

Carpasso  [Généalogie  des  comles  de). 

Cartvlmbe  de  l'église  d'Avaeiire.  (V.  Ta- 
nvLAmvii  ECCLEs,  AvnssioD.) 

Cartulaibe  de  Champagne,  ms.  de  la  Bibliot. 
du  roi. 

(^ARTULAiriE  de  MA^•osQVE.  (Uu  Gange  l'ap- 
pelle aussi  Le  Trésor  des  chartes  des  che- 
laliers  de  Malte  ;  il  avait  d'abord  mis  Car- 
tulaire.  puis  Chartrier  de  Manosqne.  Ge 
manuscrit  ne  s  est  pas  retrouvé.) 


T\BLE  DES   Ali  TE  uns  ET   DES  OLiVI!  AdES  CITÉS. 


975 


CiimiAiiiK  on  Saim-Aciieil. 

CjAnTlLAlttE  Dli   SaIST-MaGLOIBE  DE  PaIIIS. 
CaUTVLAJIIE    7)/î    SAI\T-!\lAnTI^-I>ES-(JllAMI'S. 

(linnLAiRE  DE  Sai^te-Ge^eviève  de  Pauii,. 

(lARTiLAinE  nv  SAiM-SÉPiLnnE ,  exlrail  (11' 
(lu  Chesne,  ins.  dans  les  |)reu\es  do  15(5- 
lliuiie;  dans  M.  Beiigiiot,  Assisns  de  Jéni- 
siilem,  I.  Il,  p.  ^75-537.  —  Edition  com- 
plète de  M.  de  Rozière,  iSig,  in-û°. 

(Iassixensis  anonynuis,  ap.  Muraton,  Script. 
t.  V. 

Castp.es  (  Traité  (kfi  comtes  île),  a[i.  GuilaïKl, 
Traité  du  franc-iilleu. 

Catei,  (Guill.),  conseiller  au  Pailenieiit  de 
Tholose,  Histoire  des  comtes  de  Tliolose; 
Toulouse,  Bosc,  ifji^!.  in-P. 

(iiiDiiEMus,  Clironicou,  cd.  Fabi'otii.  1O/17, 
in-f". 

CiiAPKAviLLus  (Joannes)  ou  Jean  Ciiapj)eau- 
ville,  Ilistoria  sacra  et  profana ,  necnonijo- 
lilicu,m  (jiia  non  soluni  repei'iunturgesta 
Pontificum  Tungrensiuni,  Tiajeclensiuni 
et  Leodiensiuni,  etc.  Augusl*  Ebuio- 
nuni,  1C12,  iGiG,  1618,  in-Zl',  3  vol. 

(JUASTEWNIEBS  (Histoire  généulogiijue  de  la 
maison  des).  (V.  dd  GnES^E,  .André.) 

GiiESMî  (André  du),  Histor.  Franc,  t.  IV. 
V,  l'ic.  —  Hist.  ifcnéal.  de  la  maison  de 
ibVi/(««e,  juslifie'c  par  cliartres  de  diverses 
(églises,  etc.  Paris,  Cranioisy,  l'Jag.  m-f". 

—  Ilist.  gcncal.  des  ducs  de  Bourgogne  de 
la  maison  de  France,  avec  les  preuves; 
Paris ,  1  G'2  8 ,  'm-k°.  —  Hist.  des  rois ,  ducs 
et  comtes  de  Bourgogne  (et  irArIcs)  depuis 
l'ail  de  J.  C.  ioS  jusqu'à  i-'ioo,  (jxli'aites 
de  diverses  chartes  et  chroniipies  an- 
ciennes, avec  plusieurs  tables  généalo- 
giques; Paris,  Cranioisy,  iGuj,  in-/i°. 
■î  vol.  —  IHst.  généal.  de  Broije  et  de 
(llulteunrilain ,  iinprinii'  avec  son  Histoire 
de  la  maison  de  Dreux;  Paris,  iG3'2 ,  in-f°. 

—  Hist.  fféuéiil.  de  la  maison  des  Cltastei- 


giiiers,  sieurs  de  lu.  (jliasteigneraije ,  avec 
les  preuves;  Paris,  ifi3/i,  in-f". —  Hist. 
géncul.  de  la  maison  de  l',liaslill(iu-sur- 
Marne,  avec  les  preuves  ;  l'aris .  Cra- 
nioisy, 1O21,  in-f°. —  Ilist.  généal.  delà 
)naisi)n  roijide  de  Drcu.c ,  avec  les  preuves; 
Paris,  Cranioisy,  iG3-!.  inf".  —  Hist. 
généal.  des  maisons  de  Gaines,  d'Ardres , 
de  Gandetde  Coucij,  etc.  Paris,  Cranioisy. 
1  G3  1 ,  in-f°. —  Hist. généal.  de  la  maison  de 
Montmorency  et  de  Laval ,  etc.  Paris.  Cra- 
nioisy, 1G29. —  Hist.  généal.  de  la  maison 
de  Vcrgij,  avec  les  preuves:  Paris,  (cra- 
nioisy, 1G25,  in-f. 

CiiiFFLKT,  probablement  P.  Fr.  (iliilllet. 
Hist.  mon.  Trenorchiensis ,  iGG4. 

Chopin  (lléiié),  Tractatus  de  domaniu  coronir 
Francité,  dans  la  collection  de  ses  OEuvres . 
iGog,  !i  vol.  iii-r 

(JIR0NIC0\'     ALE.lA\DKI\r.M  ,    SeU    l'.l.silll  AIE  , 

éd.  Math.  Kaderus,  iG-i'i,  iii-8°. 
GunoNicoN  Ai.TissioDonE^SE  (voy.  Aliissio- 

DORENSis  (  Roberli)  Ghrouieoti.).  p.   i.')3. 

107. 
GuilOMCOS  Aj\DRK.E  Damiolo.    (\h\.    Am)KÉ 

Dandolo.) 

GiiROKicoN  Belgicvu  M.uiMi.u ,  éd.  Pisloriiis 

Siruve.    scr.    rcr.    Germ.    III.    pars    1. 

ioG. 
Chroxicon  BE^EVE^TA^u.\Ê ,  dilléreiite  de  la 

clu'onique   Hucum  Benerenti.    liibl.   iiii|i. 

rés.  St-Gerniain,  11°'  i5.  20. 
GlIROMCON  DiCVil  Ih.XEVEKTI ,  ap.  Miiialori. 

Scr.  rer.  Italie.  II.  p.  97()-â87. 

(dlRl>\'IC<)\   MONASTERII  DE  (jARPnETll. 

GiiROMCoy  Gasairiexse ,  publié  par  d'A- 
cbery  im  (rois  livres  et  par  Muratnri  avec 
(l(;s  suppléiiieiils,  Script,  rcr.  Italie,  t.  II. 
[lars  a. 

GiinoMCON  GAsmE\sE  Leoiiis   Marsicani   el 
Peiri  Diaconi.  Ed.  Aiigejiis  a  \iice.  1  GG8 
in-i°;  Paris. 


:)7C> 


ijis  i'amii,m:s  doutre-mep,. 


(',iinoyii:i)\  doisiSEysE _.  iinniiviiii. 
(îiinoNicoy  C.i.VMACKMsi: .  iip.  Mjirlîiic,  Tlicw 
I.  III. 

ClIKOXlCUK   iloMVSAMM. 

(jiROMCoy  Doi.E^SE.  n|).  Lnlilip.  /)////.  tiovn , 

I.  I,  j).  3i5. 
CiiHOMcny  Foss.B-.voi',;;,  ap.  Ligliflli.  Ilii/in 

siicvd .  I.  ! .  ii|i|iiMi(l.  1  i')hh. 
CiiitoMi.d.x  Mai.i.eacesse,   np.   Laljjie.   Bi- 

lilict.  nord  iiniiiuscr.  l.  II. 
CtinosKoy   MiRcuxiEysE ,  AiidresE  Sylvii. 

ciiii)  ;i|j|>fnilicil>us.  Duaci.   i63."?.  a  vol. 

('.iinoMcoA  Mai  iiiM.icExsF. ,  a\i.  du  Chesne. 
Ilisl.  Friiiic.  I.  IV, 

CiinriMcoy  ^orm.wmcim  ,  ami.  i  i^y-iaSg. 
iiji.  (lu  Clirsne.  Ilislor,  Nornianii.  scrip- 
torcs. 

CiiROMCox  Oriemale  .  latiiiiUitc  doiialuni 
al)  .4brahanio  Eclipiiensi;  Paris,  lypogr. 
regia  ,  i  (io  i .  in-f". 

dnnoMcox  Pisaxvm .ou  Ciiiiomca  Pisana  (il 
V  eu  a  plusieurs  réunies),  ap.  Ughelli, 
ll<il.  sacra,  t.  \  .  iGA/. 

Ch;iO-\/co.\  MoyAsiEiiii  Heiciieiispergexsis iii 
Havaria.  cum  dipldiuatihus.  per  Chris- 
top.  Gewolduin  ;  Miuiicli ,  i  (j  1 1 .  in-i°. 

(JIIII0MC0\  SAXCTl  BAnTHflLriMEl  DE  ClRP/- 
\ETI>. 

(jinoMcox  MOSASTEnii  S.j.vgr  ;;  Sorin.E  Be- 
yEVBM.  (\id.  Annales  Bcncrentani ,  apud 
Pertz.  mon.  Germ.  scriji.  t.  III.  p.  178.) 

(jir.oMCA  ScLAvicA  daiis  Lindenbrog .  So'i/^r 
rer.  Germ.  Francof.   1G09,  iii-f". 

CiiROMcoy  WEixGAnTExsE  ,  seu  Monticlii 
]]'rinff(irtensis  CIn'onicon  de  Gtirifis  prinri- 
pihus ,  apud  C.anisiuni.  I.fct.  anliq.  I. 
p.  ,7(1.         • 

diiROMOiE  UE  Fi.AxiinEs  ( vers  laiC).  (\. 
Flaxdres.) 

diinoxiQUE  FRAXi-.AisE  uiss.  liuissaiileii  1029. 

GiiROMouEs  (Les  Grandes)  dp  France. 


CiiNNAMLS,  Nol/e  ad  Ginnamiini ,  éd.  (langii. 

Ci-EMENS  IV,  Epistolw,  aj).  rniyualdi.  -  A  p. 
Wadding. 

Ci.EJiE.\s  V,  EpisUiUe.  ap.  Raynakli.  —  \\i. 
Wadding. 

(li.EjiENs  VI.  Eplstolœ.  iu registre,  ap.  Wad- 
ding. ■ —  Liber  secret,  ap.  Waddiug. 

ConiCE     IIIPLOMATICO     BEI     SACRO      Mll.lTAKE 

onDiXK  GiEROsoLuiiTAxn,  par  Sebastien 
Paoli;Luc(jues,  1783,  i7;]7.in-f°,  a  vol. 

ConiM's,  De  Originibtis  Con-itantinopolUnnis ,. 
éd.  P.  Lanibecius;  Paris,  i()55,  iii-f°. 

CoxciLii  LuGDVXEXsis  ACTA ,  ann.  127/1. 
[\ .  Labbe,  Concilia.) 

(loNRADCs  A  LicHTENAo,  Uspergeusis  abbas. 
Clironicon;  Argentorati,  1609,  in-f,  et 
variœ  aiiae  ediliones. 

(  Constantin L's  Porpiivrogemtus,  De  adminis- 
Iratione  imperii ;  Lugduni  lîatav.  Elzevir. 
a|).  Tliemata  Anselmi  Banduri.  Imper. 
Oriental,  t.  I.  p.  53-i57.  —  De  Thema- 
tibi(s.  lib.  I,  éd.  Vulcauius.  cum  lat.  vers. 
Lugduni  Batav.  per  Fr.  Rapbeleng. 
i588,  in-8°.  —  Lib.  I  et  II,  studio  et 
opéra  Federici  Morelli,  in  operibus  Cons- 
tantini;  Lugd.  Batav.  Elzevir,  1617,  in-8". 
(C'est  l'édition  dont  du  Cange  s'est  servi.) 
—  Anselmi  Banduri  Imper.  Orientale; 
Paris.  1711,  gr;cco-lat.  l.  I,  p.  1-19  et 
ao-3i).  —  De  cita  et  gestis  Ra.^iUi  Mace- 
donis  imperntoris,  cd.  AUalins,  Stifif^/xTcor 
liber  posterior.  Colon.  Agripp.  i6î>?). 
(lelit  ni-8".  (Les  cbill'res  marqui's  d'uu 
astérisque  renvoient  aux  pages  de  la 
Byzantine  do  Paris.  Scriptores  post  Tlico- 
phanem.  i685,  in-f",  typogr.  reg.) —  De 
imagine  Edcssena ,  ap.  Franc.  Gondieli- 
siuni.  It)  l'ascieulo  (.)i-iginnin  et  antiijuilatiini 
Constant.  Paris,  itJO'i.  in-6°. 

Co\sTiTUTio\Es  NicosiExsES,  ap.  Labbe, 
Concilia. 

CiixTiM  ATiii   RELU  SACRi ,  lîasil.  J.  Hérold. 


TABLE  DES  AUTEURS  ET 

(!opiARii'}r  Ordi.ms  Tevtomci  .  ins.  des  Ar- 
chives (le  Berlin,  in-'r. 

CoQDiLLE  (Guy),  Histoire  du  pdija  et  duché 
de  Nivcrnois;  Paris,  162a,  in-i". 

CoRio  (Bern.),  Uistoria  di  Milano;  Mediol. 
i5o3,  iii-f". 

CosTANZo  (Aiigelo),  gentiliionio  iiapolil. 
Délie  historié  délia  sua  patria,  parle  I, 
lib.  VIII.  dal  tempo  dei   Frederico  II, 


DES  OUVRAGES  CITES. 


!»77 


imperal.   ail' ann.    i38().  —  fn    'Yiipoti . 

1072,   in-8°.  —   Lib.    \X,   in   Aijuilu , 

i58-2.iii-f". 
CoTORicus  (J.),   llinerariwn   Hierosolymita- 

ninn,  etc.  AntuerpiîB,  1619,  in-/r. 
Gdspiniancs    (Joan.),    De    Cœsarihus    alijue 

iiiiperatoribiis ,  a   Julio   Cœsnre  usijue  ad 

MarimiUaimm    J:    Fraiicolurti ,    iGoi. 

in-f. 


D 


Danville.  Géographie  ancienne  abrégée,  etc. 
Paris,  1 76(j ,  grand  in-f".  —  Mémoire  sur 
l'ile  de  Chi/pre.  —  Méni.  de  l'Acad.  des 
inscript.,  XXXII,  p.  iaf)-558. 

DECnETALIlM    COMPILATIO  ,   \',    tit.  V,   C.   I. 

Defos  (David),  Traité  du  comté  de  Castres, 
et  des  seigneurs  et  comtes  d'icehoj  ;  Tou- 
louse, i533,  'm-h°. 

DeSCRIPTIO      VICTORIARVM     OBTEXTARVil     PER 

Carolvm  I,  ap.  duChesne.  Histor.  Franc. 

t.  V. 
Diego  (Fray),  De  los  Coudes  de  Barcelomi , 

i6o3,  in-f". 
DoGLioM  (  J.-Nic.) ,  Isloria  Vencziana  ;  Venise , 

i6o3,  in-8''. 
DoMMZO,  Vita  Malhildis  Comitissw ,  ap.  Mii- 

ralori.  1.  V,  p.  335;  éd.  a  Sebast.  Ten- 


gnagelio  bibliolhecario  Cœsareo;  Ingolst. 
ann.  1619,  inter  vetera  inonunienta  con- 
tras chismaticos  a  Jacoljo  Gretserio  soc. 
Jes.  collecta. 

DuBRELL  (Jacques),  Le  Théâtre  des  a)itiquilés 
de  Paris;  Paris,  1612,  in-8°. 

Di'DiK,  Deutsche  Ordens  Miinzsammlung. 
Wien,  i858,  in- à". 

DnLAURUîR,  Etude  sur  le  royaume  de  la  petite 
Arménie  au   temps  des  croisades;  Paris, 

l8(J2. 

DuPAz  (Augustin),  Histoire  généalogique  de 
plusieurs  Maisons  illustres  de  Bretagne ,  etc. 
Paris,  i(52o.  in-t". 

DosBURG,  Chronicon  Prussiœ.  {Scriptores  re- 
rum  Prussicarmn ,  t.  I.) 


E 


Eadmer,  Historia  Scotormn,  Uhrisex,  éd.  J. 

Seldenus;  Londini,  1623  ;  et  inter  opéra 

S.  Anselmi  Cantuariensis. 
EcHARD,  scriptor  ord.  Prœdicat. 
Ekkard,  Corpus  historiœ  mediiœvi,  Lepsiœ, 

1728. 
EL)iAciN(Georg.),  //wtona  Saracenica,  latine 

reddita  ab  Erpenio  ;  Leyde,  1G25.  in-8°. 


EpiSTOL.t:  PRiNCiPUM,  ap.  Bongars,  Gesia 
Dei  pcr  Francos,  et  du  Chesne,  Hist. 
Franc. 

Esquisse  de  l'Histoire  de  l'Arménie  ,  coup- 
d'œil  sur  l'Arménie  ancienne  et  sur  son 
état  actuel,  par  G.  V.  Chaanazariaii  ; 
Paris,  librairie  de  Ch.  Mejrueis  et  G", 
l'HôG,  in-8°,  120  pages. 


<.)78                               LES   FAMILLES  DOUTHE-MER. 

EncRsiPPKs  .     Dr    illsliinliis    twnritm    Terne  Epsebius   Pamphii.hs,  llisloria   ecclemisticu , 

Sanclw,  ap.  Leonnii    \llaliiiiii    in   Sufji-  i>il.  Hi'iii'ic.  Valosius;  Pai'is,  iC^!j(). 

fi/xTO(>,    ]).     io'i-i-io:    C.olfiii.     itiri.'!.  EvAGRius  scnoLASTicus, /ïï.s/ocm  ef(/cs/rt.s/iV« , 

iii-8°.  éd.  Henric.  Valesius,  ifiy?).  in-f°. 


Fm.c.am)  (Hiiguos).  Historia  de  rébus  geslis 
in  SioiliiP  rogno  nbaiino  i  o85 ,  ad  animni 
j  1  (ig.  Paris.  Diipnis.  i  55o .  in-4°. 

Fw.c.o  (lîenpdetio),  Apologin  drlla  rasa  Nor- 

IIKIIlllll. 

Falco,  Beneventanus,  De  lebus  œlalc  sua 
•restis,  ap.  Anton.  Garaccioliiini;Neapoli, 
1  ()-i(i ,  iu-i°.  —  Et  ap.  Mnrntori,  Script. 
l.  V,  p.  -jîyi'io. 

Fazelii  (Fr. Tlinm«),Sieidi.  ord.  Prc-edicat. 
De  rébus  Siculis  dnciides  dutr  ;  Pnnnrnii. 
i5.58,  in-(°. 

FiAXimES  (  CiinoMQVE  DU  ) .  par  Deiiys  Sau- 
vage; Lyon,  i.'jti-i,  in-P. 

Fi.diiiiN'TiJS  Wir.oRMENSis,  Cniiliiuiiitii).  Franr- 
rni-(.  i()0i ,  in -fol. 

Foi.TETTA  ^HubPi't.  )  Histnrin  <rpniien>tiniii , 
CiM\es,  i585  in-f°. 

Fo>ta:va  (Vincentius  Maria),  Tlientriiiii  Do- 
niiiiiciiiiiuii. 

FiiyiFS  KERUii  ivsTiii  icARVM  ,  OEslerreiclii- 
■iche  Ge-ic/iiclitxquelleu.  —  Zweito  Ahibci- 
limg.  —  DiplotiKitiirid  et  aetii .  \I1  band  , 
I  Tbcil;  Wien,  i8.i(',,  in-8". 


l'^RANZONE,  Armi  délie  cumle  uoliiti  delhi  cilin 

di  Genora,    ammesse   al    governn   doila 

republioa ,  raccolte  da  Agoslin.  Franzone . 

intagiiate    da    Hieron.   David;  Oenova. 

iC)34,  in-f°. 
Frederici    I    Expcdilio    in  Asiain.  —  Ik- 

scriptio   evpeditionis  Asiaticœ,  ap.  Slru- 

vium,  Coi-pm  liistoriœ  Gcrmanicœ ,  t.  1. 

p.  i86,  et  ap.  Anliq.  Lection.  Canisii. 

t.  m,  p.  /i()(). 
Frederici  II,  imperatoris,  Epislolœ  (V.  Hnil- 

lard-BrohoHes,  Mattliœus  Paris). 
FfiF.nEP.lci  II,  IMPERAT.  BESTA.  —  De  gestis 

rehus  Frederici  II  et  Manfredi,  anonyiiiiis. 

ap.  MuRATORi ,  Scriplor.  t.  VIll. 
l'^RizoN,  Giiltia  piirpiirala ,  ab  anno  10^9  ad 

annuiu  1O29.  Paris,  ifiSS.  in-f°. 
FnoissART,  IHUoire  et  chronique  mémnruhii' ; 

Paris,  Lhuillier,  LJyi,  in-l". 
Fdlcherius   Carnotensis,  Gcsta  peregriniin-^ 

tiiim  Fraiicormn,  etc.  ap.  Rongars  ol  .K. 

Du  (Ihcsne,  t.  IV. 
Fiii.fiosE  ou  Frégose  (Bapl.),  De  dictisfuv- 

ti.tqiie  ineniombil.  etc.  Milan,  i.'iog,  in-f'. 


G 


(JALANUS,  Conciles  d'.iriiii'ilie,  texLi'  lalin  cl 
arménien,  2  vol.in-4°.  Conciliatioecclesia; 
Armense  cuni  Roniana  f\  arnienoruni 
patrum  et  dnctorum  teslinioniis  in  duas 
partes  historialem  et  controversialem  di- 
visa. Rom;e,  ifi.'io  el  if).î8-fii.  -i  tomes 
en  .3  vol.  in-f'ol.  ) 

liALAvi  ((^lementis),  Surrentnn.  cler-ici  re- 


gularis,  tlienlogi,  et  S.  Sedis  ajiosloiita?. 
apud  Armenos,  luissionarii,  Historia  Ar- 
nieiin,  ecclesiustica  et  polilica,  luiiic  |)ri- 
mum  in  Gerniania  excusa,  et  ad  exemplar 
romanum  diligenter  expressa  ;  Colonias . 
anno  1 68G .  in-8°,  609  pages. 
(IvLRERTUs,  Brugensis  notarius.  Vita  B.  Ca- 
ndi Boni,  ap.  Rollandianos,  ■}  mars. 


TABLE  DES  AUTEURS  ET  DES  OUVRAGES  CITÉS. 


979 


Galland  (  Aiig.),  Du  frmic-alku  et  do  l'origine 
des  droits  seigneurimiv ,  avec  les  lois  doii- 
ndes  au  pays  des  Alljigeois,  par  Simon, 
comte  de  Montfort,  l'an  lui-i;  Paris. 
RicLer,  1637,  m-h". 

Gallia  cumsTiANA  Sammarthaiioruiii  Ira- 
Iriim.   i656,  Il  vol.  in-P. 

Gallia  ciiristiana  .\ova.  ili  vol.  iii-f",  lyiT) 
à  1866. 

(lALLICE  C/ELESTINORUM    CONGREGATIONIS,  Ol'd. 

'  S.  Bened.  Monusteriorum  fioidulioues ,  vi- 

rwumque  vita  aul  scriptis  illustrium  elogia 

liislorica ,    servalo   ordine  chronologico , 

opus  bipaititiun.  Exarabat  F.  Aiit.  Bec- 

quet  Parisinus,  sacerdos  ejusdem  ordi- 

nis;  Paris,  1719,  iii-A". 
Gadfbidls,  Vita  S.  Bermirdi,  li\.  Jll,  iV,  V. 
Gaufbidus,  vel  Gaufredus,  Vosiensis  prior, 

ChroiiicoH,  ap.  Labbe,  Bibl.  inss.  1.  II. 
Gaufridus  de  Bello  loco,  Vita  S.  Liidovici, 

ap.  Du  Chesne,  Hist.  Franc,  t.  V,  et  dans 

la    Collection    des    historiens   de  France. 

t.  XX. 
Gaufridus  de  Malaterra,  De  Hok-rti  Giiis- 

cardi  gestis;  Francol'.    iGoli,  in  t.  111. 

Hispaniœ    illustratœ ,    el    ap.    Muratori, 

Script,  l.  V. 
Gadterius,  cancellarius.    Bctla  Autiocliena, 

ap.  Bongai's. 
Geograpufcus  gr/ECus,  ap.  Allatiuni.  Rouiie. 

iCôa-iôSg,  a  vol.  m-k". 
Gervasii    Cestriensis  ,    Episcopi    Sagicnsis 

epistotœ,  studio    Roberti  ihitris    ordinis 

Prasmonst.  Montibus  Hannoniee,   1662, 

in-li". 
Gervasius  Dorobernensis  .    monachus,    ap. 

Twysden  ;  Historiœ  anglicœ  scriplor.  Lon- 

dini,  i65a,  in-f",  2  vol. 
Gervasius    Tilesberiensis.    Otia    iinperialia 


Heiiiist,  1  O7.3,  in- 


GesTA    COi\SULVM    A.\DEtiAI'li.\SIUM ,  ll\).    d'A- 

cliery,  Spicil.  t.  X. 


Gesta  Fka^couvm  e.\piii;nantiiin]  Jcnisaifin  . 

ap.  Rungai's,  p.  50 1 . 
G1R0LAH0    dalla   (^okte,   htoria  di  Verona. 

Vérone,  iSg/i  et  iCua,  :>.  vol.  iu-i". 
Glaber  (Radulpluis),  Uistoria  sui  temporis . 

lihri  (piinijuc,  ap.  Pitliou.  —  Du  Chesne. 

(lollcction  des  hist.  de  France,  t.  X. 
Gltcas  (Michaël),    Annales;  Paris,   itiGo, 

in-f".  (Dans  la  Byianlina). 
GoAB,  Notitiœ.  VjiypXàyiov  seu  rituale  Ciw- 

coruni,conipleclensrilusetordines  divins 

litiu'giœ.  Paris,  lO/iG,  in-l'oi. 
GoRELLNOS  (J.),   Conimenlarii  PU  II.  Fi'an- 

cof.  1 G 1  i ,  io-f". 
Godefridus,  monachus  S.  Panlaleonis,  .in- 

nales  Colonienses,  a|).  Freherum.  1. 1 ,  /iV- 

ruin  Germanicaruin  scriplores. 
Godefridus  Viterbiensis  ,  Panthéon  siée  nni- 

versitatis  libri  qui  chronici  appellantitr  vi- 

^■/«(ijamprimuinin  lucem  editi;  Basiiea;. 

lôog,  in-f". 
GoDwiN ,  episcopus  Dimeimensis ,  De  prœsu- 

tibus  Anglice  comment arius,  etc.  Londres. 

16 iG,  in-i°. 
GoLDASTUs ,  Rerutn  alamannicarum  scriptores 

aliquol;  collegit  M.  Goldast.  Francoforl. 

1730,  3  pari.  in-i'°.  Il  y  en  a  une  j)re- 

inière  e'dition  de  iGoG. 
GoNZALES  Davila,  Tcatro  dc  tas  Grande:a,s  di 

Madrid. 
Gregorius  VII  papa,  Epistotœ,  ap.  Baluze. 

Misceltan.  t.  VIL 
Gregoru  IX  Décrétâtes. —  Epistotœ,  ap.  Ray- 

naldiuni.  —   Epist.    secrctœ ,  I.   II,   aji. 

VVadding,  1372.  —  Epistotœ  it]>m{  Man- 

rique ,    Annales    cistercieiises ;    Lugduni. 

1  GZia  .  in-f". 
GnEGuiin  .\I  PAP/E  ViiA  ,  a|i.   Baluze,  Vit. 

pap.  Avcnion.  I.  I. 
Gregorius Tiiaumaturgus,  Opéra,  éd. gra^co- 

latina;  Paris.  1G21,  in-l°. 
Gregorius  Turonensis.  Uistoria  Framvnim , 


080 


f'dil.  Tnrane  et  (iiuiilcf,  puliiitji^  pai'  In 
Sociéli^  de  l'histoire  tic  France. 

(ÎRFTSERi's,  Uortus Sanctœ  Crucis  (vide  Opern 
lluiixhonw ,  lyS/i-iyii),  17  vol.  in-f°  ren- 
fermant des  travaux  imprimés  sépar(^nienl 
au  XVI*  et  XVII*  siècle. 

(inuBER,  Origines  Livoiiiœ;  Lepsia'.  17/10. 
in-P. 

(iiiALTERUS  (Gcorgiiis),  Sicili{p  objnceiitituii 
iiisiiliiruiii  et  Brnllioruni  anlKjuœ  Uibidw 
ciim  iiolis;  Messanœ,  iG-3-'i.  in-6°. 

Gru.TERiis.  Vila  S.  Ciiroli  comilit  Fliiitdriœ . 
publ.  par  (iirinond,  Paris,  iGi5,  in-8°. 

GuESNAY  (J.-B.),  Aquensis,  Provinciœ  Mas- 
siliensis  nnimlex  :  LnjTduni ,  Cellier.  1  G.'ic) , 
iii-f. 

(iiiiRERTus,  Novigenli  abbas.  Gcsia  Dei  per 
Francos.  lihri  scpteiii ,  nj).  Bongars. 

(iuicHENO.x  (Samuel),  Episcoporum  Belliccn- 
siuin  cliroiiologica  séries;  Paris,  Dupuis, 
iCia .  in-i". 

(JmciiENON,  Généalogie  de  la  Biilme  mule  la 
Bannie,  p.  ûq.  —  Histoire  de  Bresse  et  de 
Bugetj ,  Gex  et  Valromey ,  etc.  Lyon ,  1 65o, 
iii-f°. —  Uist.  généal.  de  In  royale  maison  de 
Snvrnje;  Lyon ,  1 6fio  ou  1  (369 ,  a  vol.  in-f". 

(illILHOME    DE  PoV-LuiRENT  ,    ChrOmCOH ,   ap. 

du  Ghesne ,  t.  V,  el  Hist.  de  France ,  t.  XX. 
(iiiiLLALME  DE  Teipoli  ,   Dc  sttttii  Sarroccno- 

rnm  et  de  Machumeto ,  trailé  ine'dit ,  dtklié 

à  Gre'goire  X.  —  Fragment  ]iublit*  par 

du  Ghesne,  t.  V. 
GniLLEi.MUs   .\rPDLtJS,  Historicuiu  poeniK  de 

rébus   Normannoriini ,   éd.  J.  Tiremœus; 

Rotomagi,  i58-2,  in-4°,  et  ap.  Muratori, 

Script,  t.  V.  p.  2  53  et  seq. 

(illIU.ELMOS  ArMORICDS,   seil   BrITO  ,  Dc  gCStis 

Philippi  Aiigusii.  —  Pliilippidos  libri  duo- 
decim.  ap.  du  Ghesne.  t.  V. 


LES  FAMILLES  D'OUTRE-.MER. 

GtiEi.Eum.s  Gemeticensis,  liistnriœ  Nornuin- 
nnruni  libri  octo,  ap.  Du  Ghesne. 


GlîILLELMDS    MAI.MESRnRIEN'SIS,     Gcstd    rCglim 

Anghrnin.  libri rjiiinfjne,  ed.Savile;  Fran- 
co!'. iGot  ,  in-f". 

GiuiLLELAii  DE  NANGisr,7(ra»!co«,ap.d'Achery, 
.Sincil.  t.  XI,  et  éd.  de  Guérard,  2  vol. 
in-S",  i8i3. —  Continuatio. —  Ce-sto ^  seu 
Vita  S.  Ludovici ,  ap.  Du  Ghesne,  t.  V. 

(lUiLLELMi's  .Neubrigensis,  De  vcbus  unglicis 
sni  temporis  lihri  tjiiini/iie .  éd.  J.  Picard; 
Paris,  1610,  in-8°.  —  Thomas  Hearne; 
Oxford,  1719,  3  vol.  in-8°. 

GuiLLElill  NomiAfiyORUil    DVCIS  GESTA. 

•  lUII.LELMUS     DE      PoDIO-LaURENTI!  ,     HistOriu 

Alhigensium.  (V.  Guillaume  de  Ply-Lau- 

lîENT.  ) 

GiuLLELMDs  Tyrensis,  arcliicpiscopus .  His- 
loria  rerum  in  parlibus  transmarinis  ges- 
larnm ,  etc.  éd.  Bongars.  1610,  in-P,  1. 1 , 
p.  Gs.Vioiô.  {Indiqué  ainsi  à  la  marge 
du  manuscrit  de  du  Gange  :  W.  ou  Will. 
Tyr.  1.  XVI,  c.  XXIX,  etc.)  —  Continuation 
de  son  histoire  en  français ,  Martène,  Am- 
pliss.  collect.  t.  V,  col.  581-752.  (V.  Hisl. 
nianvsc.  des  Guerres  saintes  ou  d'Outremer. 
—  Sous  le  titre  de  VEstoire  de  Eracles, 
empereur,  el  la  conqueste  de  la  terre  d'Ou- 
tremer, Collect.  des  Histor.  des  Croisades, 
t.  II.) 

GtiXTHERUs  LIGtIRI^'Cs.  dc  gcslis  Imp.  Cu'saris 
Fridcrici  I  Augusti  libri  decem ,  carminé 
lieroico  conscripli.  ."iugsbourg  Er.  Oeglin . 
I  607,  in-l'ol. 

GiinTLERi  (N'icoiai),  Basileensis.  in  scola  Aca- 
demica  Daventrieusi  SS.  Tlieoi.  doctoris 
et  pi'ol'essoris ,  Historia  Templariorum , 
cd.  2%  Amstelodami,  Franc.  Van  der 
Blaats,  1  703,  in-12. 


TABLE  DES  AUTEURS  ET  DES  OUVRAGES  CITfiS. 


981 


H 


Hartmann  von  Heldbungen,  Bericlil  iihcr  die 

Verciiiigunn-  des  Scliwcrtordciis  mil   dcm 

Deuischcn    Onleii,    éd.    Strehlke;    lii;';i. 

i865.  in-8°. 

Haymarps  Monachds.  De  expugnata  Accone, 

éd.  Riant;  Liiijduni,  i8(3(j,  in-S". 
Haytuoni  Anneiiii  liistoria  oriciitalis,    cui'n 

Reineccii    Ileineii    édita  ,    Helmaestadt . 
i585,  in-i°. 
Hemer.eus  (Hemeré);  Augusla  Viromaiidiw- 

ruin,  viridicata  et  illuslrata;  Paris,  \n-h\ 
Hennés,  Coder  diploiimliois  ordiiiis  Tniinnki ; 

Mainz,  i8/i5,  in-8°. 
Henri  Giblet.  (V.  Loredano.) 
He^rici IV iMPEiiATom.s  viTA,ui\  Urstisiuu) , 

G  en»,  hist.  ilhtst.  t.  1. 
Henrici  Hdtendoniensis  .  Ilistoria  nnijlicami . 

ap.  Savile,  Francfort,  iCoi,  in-f". 
Henricus  de  Knigiiton,  De  eventibns  Aiiffliœ 

libri  quinque,  ap.  Roger  Twisden;  Loml. 

i652,  in-P. 
Henri  de  Valenciennes,  Chronique,  éd.  I5u- 

chon;  Paris,  i84o,  grand  in-8°. 
Hensciienius,  Vita  S.  Bertlioldi,  aS  Martii, 

(V.  Rolland.) 
Herbelot(D'),  Bibliothèque  orientale.  lOyy, 

iii-P,  e'dition  faite  par  Galand. 
flEBHANM,  monachi  coastanei  Guiberli   alj- 

batisde.Novigento,  DeMininiUs  B.  Mariœ 

Luudunensis ,  libri  tre.s,  imprimé  à  la  suite 

des  OEiirresde  Guibert,  abbé  de  Nogent, 

par  d'Acbery;  Paris,  iGTii.  in-f. 
lliEROCLES,  Synecdomos  iiiqterii  orientalis. 
Histoire    d'Armkme  ,    par    le     patriarclie 

Jean  VT ,  dit  .lean  CnthoUcos  (mort  en  92 5  ). 

traduite  do  ranuénieii  en  français,  par 

M.  J.  Saint-Martin,  ouvrage  poslbume, 

publié  sous  les  auspices  du  Ministère  de 


rinstrnclion  pubbqiie;  Paris,  ijuprim. 
roy.  i8ii ,  1  vol.  in-8°. 

HiSTillIlE  MAMiSCniTE  DE   ClItHLES    VI.   (C'est 

la  cbronicpie  traduite  et  publiée  par  .M.  Bel- 
laguet,  dans  la  Collection  des  docunienis 
inédits  sur  l'iiistoire  de  France.  ) 

IhsTOIllE   DE    LA    MAISON  DE   CuASTILLOX-SVR- 

Mar^e  ,    par    A.    du    Cbesne.    (V.   i>t 

ClIESNE.  ) 

Histoire  littéraire  de  la  FnA\(:E ,  t.  XMll . 

iii-4',  i856,  p.  -39. 
IIisTORiA  EXCiDii  AccoNis ,  ap.  Martèiw.  Am- 

pli.<:s.  coll.  t.  V. 
Historiée   Francorvm   fragmenta  ,    ap.  du 

Cbesne,   Eist.    Fnuir.   t.   IV,    et    V.  — 

Ap.  llistori/e  Franc,    scriptoirs.    t.    \ll. 

p.  1-8. 

HiSTORI.S     HlBROSOLÏMlTA.\.E     paiS      IL      ali 

anno  1  100  ad  1  ia4  .  ap.  Ronjjars.  p.  rxjli- 
Oai. 

HisToRiA  HiERosoLYMiTANA  ,  incei'li  auctoris , 
ann.  1 177-1 190,  ap.  Bongars.  p.  ii.îo- 
11752.  (C'est  celle  de  GeollVoi  de  \\ne- 
sauf,  éditée  de  nouveau  par  Tli.  Gale.) 

HisTORiA  MiscELLANEA  PauH  Diacuni.  -là 
livi'es;  Ingoislad,  iCo3,  in-8". 

IIlSTORlA  BREVISSniA   ORDIMS  Pr.EDII-.ATORUM  , 

ap.  Martène,  Awpli.';.<:  coll.  I.  VL 
HisTORiA  Tarvisina  aj).  Muratori,. S'cci)y^  ler. 
liai. 

HiSTORIA  TRANSLATIOMS  RRACHIl  S.  PlIUn-l'l  . 

ap.  Bolland,  1  Maii,  t.  H. 
Historiens  de  France,  de  du  Cliesue.  (V. 

Du  Chesne.  ) 
Historiens   des  Gavles  et  de  la   France 

(Recueil  des),  par   1).    Bouquet    ol    ses 

continuateurs;  Paris.  17.S8-18A0.  -u)  vol. 

in-f". 


982 


LES  FAMILLES  J)  OLITRE-MEU. 


Hiii;inii;isTi:ii.  Cliroiiil..  ii|>.  Malthaeus,  Anal. 

iHod.  a-ri .  I.  V. 
Hoffmann  ,    Mciiwria  Ileni-ici  de  Holieiiloc . 

Elhing,  1787,  in-i°. 
HoNoiiii   II,   |iiip;i'  Epistotie ,   ap.   Bouquel, 

Scripl.  l.  W. 
HoNouu  m    papas,  Epistolw.  —   Dccrctniis 


l^ctitio   lie  jiirrjuriiiiilii.  (\.   (iRtijOiui   \l 

(Icrrcliiiii.) 
lluii.LAi\u-l')HÉnoLLi;s,    Hist.   diplom.    l'ride- 

rici  II  .  Ituiii.  iiitpevaloris ,  l'aris,  i85;]- 

i86i,  I  •?.  vol.  iii-4°. 
HrxD  (Wiguleiis)  iiicliopolis  Salisburgeiisis. 

Monachii  lO-u).  s  vol.  in-l'ol. 


Ierosciiin   (Niclaiis   von),    ilans    les  Script. 

rcruin  Prussicuruiii. 
Incertds  adctob,  ap.  Bongars.  p.  559-5G0. 
Innocentii  11.  papœ  EpistoJœ,  ap.  Ekkard. 

Corp.  Iiisl.  med.  œin,  t. —  EpisL  ad  Lii- 

dnviciiin   VI,   regciu ,  ap.  dAchery,  Spi- 

cil.  t.  III,  p.  162. 
I\noi:entii  III  Epistokc  et  rcgeslrum.  a  Slep. 

Baiuzio  coUeclum.  1682  .  9  vol.  in-f. 
h  \r)CE\Tii    III   rAi'.E   eiiST.i  .  ciiiii   ipiiiliior 


libri/f    epistdhiriim ,    éd.    Fr.    Bosqtietus; 
Tolosa;,   i6o5,  in-f". 
Innoce.v'tii  IV,  Epistolœ .  ap.  Odoriciini  Hav 
naldum. 

|I1^EIIÀRIVM  WlLLEBH.  AIS.  OlDEXliORG.  (V. 
WlLLEBRA^DUS.) 

Ko  Car>'ote\sis,  Epistolœ,  dans  la  collection 
(le  ses  œuvres,  éditées  par  Fronteau,  avec 
notes  de  Juret  et  Souchet;  Paris,  16^7. 
in-f°. 


Jacobi    de   Vitkiaco,    Acconensis    episcopi. 

Historin  Hierosolymituna ,  liber  umts,  éd. 

Bongars,   iGii.   in-l'°.    I.   I,  p.    1047- 

1  1-26. 
Jauna,  Histoire  de  l'île  de  Chypre,  etc. 
Jean  C\R!\iesson,  lie  de  saint  Purrc-Tliomas . 

palriurche  d'AïUiociie. 
Jean  u"Ibelin.  (V.  Assi.'iEs  de  Jéhisalem.) 
.Ioaxnes  \XII  ,  papa.  Epistolic,  ap.  liaynaldi . 

ou  publiées  à  part,  In  Regcstro  Pontifie. 

ap.  Wadding. 
Joannes  Br.o.iiPTo.\.  (S.  Brompton.) 
JoANNEs,  nionacUus  majoris  mouasterii .  lim- 

loria  Gaufredi  ducis  Normannoram ,  libri 

duo,  edid.  Laurent  Bochel;  Pai-is.  ifiio. 

in-8". 
JoANNis     Saresberiensis     Epislolic ,    et    alla 


opéra  ap.  Max.  Iiibl.  \  ctei .  pulniin  , 
t.  X\I1I. 
.loiNviLLE.  Histoire  de  suint  Louis,  éd.  de 
Mesnard,  1617.  m-k".  —  Ed.  de  du 
Gange,  16G8,  in-P.  —  Dans  les  Histo- 
riens de  France,  I.  XX,  éd.  de  WailK  : 
Paris,  18G6.  in-8°. 

JoRDANUS    JIAGISTER  OU  JoBDAN  (l'rèl'e),  Cliro- 

niijiie  latine  manuscrite  du  I  atican  ;e\l rails 
donnés  par  M.  de  .Mas-Lashne ,  Hist.  de 
Cln/p.  t.  II.  p.  i3o-i.3-i.  (Jusqu'en  1275  . 
il  suit  les  niss.  de  YEracles,  continuation 
française  de  Guil.  de  Tyi  ,  et  après 
1  275  ,  \es Sécréta jidelium  deSanudo.)  Mu- 
ratori  /l"/iy.  ital.  mediiceri,  t.  IV,  col.  gig; 
et  Rayualdi,  Ann.  Eccles.  t.  XX -XXIV, 
en  ont  donné  quelques  fragments. 


TABLE  DES  AUTEURS  ET  DES  OUVRAGES  CITES. 


!)S:! 


Josi'i'ili   (Flavii)    Antiquhalos  .liuhiic/e,  etc. 

Genevas,  1611,  in-f°. 
JrsTEi.   (Chr.  )   Histoire  généalogifjue  de  la 


iimison  d'Aiii'ergiic  elde  Tiireiiiie,  jiisliliéc 
|iar  chartes,  litres  et  liisiniros  aiicionnes. 
etc.  Paris,  i()/i5  .  iri-f". 


L.iRAi.ME  (Généalogie  de).  (V.  Guichenon.) 
Labbe  (P.),  Abrégé  royal  de  l'idliance  chro- 

iiologiffue. 
Labbe,  Coiicilia. 
IjAbbe,  Tableaux  généahgiiiucs  des  si.r  pairs 

laïques,  imprimés  avec  ceux  île  la  maison 

royale  de  France;  Paris,  i(55a. 
Laciiissa  (Augustus  sive  al)  Ecclesia),  Gli 

fort  di  BlasoHiieria. 
Lambertds  Ardensis,  Hisloria  Comitnm  Gni- 

nensitim,  ap.  du  Chesne,  dans  ï Histoire 

de  la  maison  de  Guines. 
L^N'o,  liegesta  Boira,  Monachi.  i8aa,  in-/j°. 
Laomci   Chalcocoxdyle,   Atbenicnsis,  Mis- 

toria  de  origine  ac  rebiis  geslis  imperatorum 

Tarcieoriim   (gi-asco-lal.);   Coloniœ    Alln- 

brogum ,  1 G 1 5 ,  in-f'. 
Ladrière  (Eusèbe  de).    Glossaire  du  droit 

frauçois     à  la  suite  des  Instilntes  cotitu- 

iiiicres    d'Anl.    Loisel,    éd.    Labouiaye. 

1840,  t!  vol.  in-12. 
Lebeau  ,  Histoire  du  Bas-Empire. 
Lelaboureub  ,  Mémoires  de  Michel  de  (Àistel- 

nau,  iGSg,  m-f,  9  vol.  Addition. 
Léo  Grammaticds.  Xpoi'oypàpia.  rà  tùv  vswv 

Bao-iAsjoi'  Tsspi   iyjivaa.   Paris,    i665, 

in-r. 

Léo  O.STiENSis  sive  Marsicanus  ,  auctor  Chro- 
iiici  Casinensis.  (V.  Ciironwox  Casinesse.) 

Lepaige,  Bibliotheca  Prœmonslratensis  ordi- 
iiis;  Paris.    i633,  in-f". 

Leunclavius  (Jnannes),  Annales  sultnnorum 
Othomanidarum  a  Tureis  sua  lingua  scripti , 
et  latine  rcddiii ;  Francofurti,  lôgG,  in-t'°. 
Jus  grœco-roiiianvm .  Francofurti.  i5f)(). 
in-P. 


LinANlus,  sopbisla.  Oraliimrs:  9i\ns.   iCi'j-, 

in-r. 

Liber  pb/vc;wm;,  CarlniairedeChampcigiii'. 
manuscrit.  (Ribl.  impér.) 

Llcy.idE  DE  CnvcY.   (V.  Coucv.) 

Lw^ACES  o'OvTREMEn .  f'd.  dc  Labbe.  dans 
V Abrégé  roi/itl  de  l'alliance  chronologique , 
t.  I,  éd.  de  M.  Rengnot,  à  la  suite  des 
Assises  de  Jérusalem,  t.  II,  p.  !io»-!i-jli. 

LlGDR.  (V.   GuNTHERUs). 

LiNDANi  (Davidis)  Rencramunda,  Antnerp. 
1612,  in-li'.  (Réimprimé  dans  l'édition 
in-f"  de  Grammaye.  ) 

LiVUE    DE  LA    COXQVESTE     DE    LA    PIHXcÉE   liK 

MoiiËE,  éd.  Bucbon;  Paris,  i845.  in-8'. 
LoREDANO  (J.  Fr.  caval.),  Dere  Lusigucni : 

Cologne.  iGlij.  in-i°.  publié  par   ilenri 

Giblet. 
LucA  (Ptolemaîus  de),  ap.  Muralori.  .S'c/v)/- 

tor.  rer.  Ital.  t.  XL 
Lucas  David,  Preussischcs  (Ihrrmik :  krenips- 

berg,  i8i3,  in-4°. 
Lucius  (Joannes),  De  regno  Dalmatieo .  on 
Ldcio  ((novanni),  hloria  di  Dalmatia,  etc. 

Venet.  167^,  in-/i°. 
LuDovini  (Sancti  vel  IX)  gesta,  per  Gin'Il. 

de  Nangis.  (V.  Guillelmus  de  Nangis.i 
LvDOYici  VII  GESTA,  ap.  Pithœum.p.  i^iti- 

1.58,  et  ap.  du  (Chesne.  Ilis!.  Franc,  t.  I\ . 

p.  ^yo-ii-j. 
LviGi     ToRELLi ,   Secoli    Agusiiniani,    orem 

Isloria  générale  dcl  -lagro  ordine  creinitaiin 

del  grau  dotlore  di  S.  Chiesa  S.  Agoslino , 

etc.  Bologna,    iGyô,  in-f".   t.  IV.  (L'ou- 
vrage a  six  volumes.) 
Lupis  Apulds  .  prolospalliarius.   Ghrouicon 


98/» 


LES  FAMILLES  DOUTRE-MER. 


bvcvo  rennit  in  rcjpm  ISciiimliliDiu  gcsta- 
rntit ,  ap.  Miirnlori,  Ildlic.  refum  scriji- 
tores,  t.  V;  M('(lii)liaiii,  ij-ih,  p.  Sy. 
LusiG?iAN  (Estieiine  de),  Les  droits,  niilu- 
rilcy  et  prérogatives  que  prétendent  au 
roijauino  de  Uicrusakm  les  princes,  et  sei- 
ir/icurs  Sj/irituels  et  temporels,  savoir,  le 
l'iipe.  Piiti'iiirche,  Ei/ipereurs,  Rois  de 
France.  Angleterre,  Aragon,  Naples, 
llongrii's ,  C/j/irc  et  Ariiiéinc,  Venise  et 
Gênes,  les  ducs  d'Anjou,  Bourbon,  Saroie . 
Lorraine  et  Montf errai,  le  comte  de  Briennc, 
Laval  et  autres.  (Par  le  P.  Estionne  de 
Lusignan ,  de  Chypre ,  de  la  maison  royale 
de  Ijusignan,  docteur  en  théologie  de 
l'ordre  des  Frères  Prêcheurs),  dédié  au 
Sénat   de  Venise;   Paris.  Guill.   Lenoir, 


i586.  in-i°.  —  Généalogie  de  Ûy  mai- 
sons illustres,  issues  de  Mérovée  et  de 
Thierry,  roi  d'Austrasie;  Paris,  i586, 
m-k".  —  Rois  d'Arménie,  en  tête  de  l'his- 
toire générale  des  royaumes  de  Hierusalem , 
de  Cypre.  —  Généalogies  des  comtes  de 
Cnrpatie,  en  tête  de  l'histoire  générale  des 
royaumes  de  Hierusalem,  Cypre,  etc.  — 
Généalogies  des  comtes  de  Joppé,  dits  uul- 
gairement  de  Zajj'o,  en  tête  de  l'histoire  gé- 
nérale des  royaumes  de  Hierusalem,  Cypre, 
etc.  —  Histoire  générale  des  royaumes  de 
Hierusalem ,  Cypre  et  Arménie,  en  français . 
i58o,  in-4°. 
Luxembourg  [Hist.  de  la  maison  de),  par 
N.  Vignier.  (V.  Vignier.) 


M 


MiLATERRA.    (V.  GaUFEIDUS  DE  MaLATERRA.) 

Mu.BRANCQ  (Jacobus),  e  Societate  Jesu ,  De 
Morinis  et  Morinorum  rébus,  sylvis,  palu- 
dibus,  oppidis,  comitihus,  episcopis ,  ab 
annoChri.itiSog  adunnum  iii3 :  Toniaci. 
1689,  in-â°,  3  vol. 

Manasses  (Constanlinus),  Synopsis  histo- 
rica;  Paris,  i655,  in-f. 

Ma>riqce.  Annales  Cisterciennes;  Lugd. 
lOi-j-iliig.  k  vol.  in-f. 

Marchant  (.hic).  Flandriœ  commentaria  li- 
bris  quatuor  descripta ,  Anluerp.  1696, 
in-8°. 

Mariam  (Sancti)   monachus.   (V.  Altissio- 

DORENSIS  MONACHDS.) 

Marinus  Sanutus  (Marino  Sanudo),  dictus 
Torselhis,  Liber  secretornm  /idelinnt  o-u- 
cis,  ap.  Rongars,  iljii,  in-t°,  t.  IL  — 
Epistolip,  ap.  Rongars.  t.  II,  p.  289 
et  seq. 

MàBTINI  (S.iXCTl)  DE  C.IMPIS  HEGALIS  MO- 
SASTERII     PaUISIEXSIS,      OUDIMS     ClI'MA- 


cENSis  uisToniA ,  pcr  D.  Martinuni  Mar- 

rier,  ejusd.  monast.  priorem  claustraleni  : 

Paris,  1687,  in-i°. 
Mas-Latbie  (de),  Histoire  de  Chypre;  ',]  vol. 

in-8°,   Inn)rimerie  iinp.  —  Inscriptions 

de  Chypre,  Bibliothèque  de  l'Ecole  des 

chartes.  T.  II,  a"  série. 
Matth.-ei  Paris,  monachi  Albanensis,  His- 

toria  major,  sive  rerum  Anglicarnm  histo- 

ria,  etc.  Paris,  iC64,  in-P. 
Matth.eus,     Veteris   (cvi   analecta  ;    Hagae, 

1738,  5  V.  in-i°. 
Mattusus  Westmonasteriensis.  —  Flores  his- 

toriarum  prœcipne  de  rébus  Britannicis  ab 

exordio   mundi  nsque  ad   annuni    iSo'j  ; 

Francfort,  1601.  in-f°. 
Meier.  (V._Meyercs.) 

MÉMOIRES  SIR   l'origine  ET  LES  PROGRES  DES 

Turcs,  des  Kurdes,  des  tribus  Tvrco- 
iiAXEs,  etc.  de  5io  à  1399. (Extrait  d'un 
ouvrage  manuscrit  sur  fhistoire  d'Ar- 
ménie, par  M.  Cirbied,  professeur  d'ar- 


TABLE  DES  AUTEURS  ET  DES  OUVRAGES  CITES. 


osf) 


ménien .  membre  de  l'Académie  de  i'île 
de  Saint-Lazare  de  Venise.  —  Exlrait  du 
Mercure  étranger,  n°  XIX,  181 5,  in-8°, 
9 3  pages.) 

MÉMOIRES  de  M.  Brosset  sur  la  numisma- 
tique d'Arménie,  dans  les  Mémoires  de 
l'Académie  de  Saint-Pétersbourg. 

Mémoires  iustoriqves  et  géogiiapuiqves  svb 
i'Abmé.me,  suivis  du  texte  arménien  de 
YHis'.oire  des  princes  Orpélimis,  par 
Etienne  Orphélian ,  archevêque  de  Siou- 
nie,  pubi.  par  M.  J.  Saint-Martin;  Paris, 
imprim.  roy.  q  vol.  in-8'.  t.  I.  1818. 
t.  [I,  1819. 

MÉMOniiVl  DE  LA    CUAMBRE  DES   COSIPTES  DE 

P.1/Î7S.  Existaient  au  temps  de  Du  Gange; 
ils  ont  péri  dans  l'incendie  de  lySy.  La 
copie  moderne  est  Irès-ineoraplète. 

Méivard  (Cl.),  Observations  sur  Je  sire  de 
Joiiirilh,  1617,  in-i'',  et  à  la  suite  de 
l'édition  de  Joinville  par  dn  Gange. 

Meyerus  (Jacobus),  Commentarii  in  annales 
reriint  Flandricaruni ,  éd.  studio  .Antonii 
Meyeri;  Antuerp.  i56i;  Francofurti, 
i58o,  in-i°. 

MicHAEL  Gerularics,  Constautinop.  palriar- 
cha ,  Epislolœ. 

MicHAEL,  monaclius.  In  Sanctiiario  Capiiano. 

MiCHAS   Madils    de    Barbazanis,    Clironicon 


(le  irrsiis  Ponùficnm   ri  Imperatoriini ,    )" 

hisloria  Dalmatica  Joannis  Liicii. 
Miciiel-le-Syrien  ,  Chronique. 
MoiNACHLS  Floreminds,  episco]nis  Accouen- 

sis,  Historiti  captionis  Accon  civitalis.  Ed. 

Herold.  Basil.  i56/i,  in-f\ 
MoNACiiDs  Paduamcs,   ap.   Urslitinm.   Gerin. 

Iiist.  illust.  t.  1. 

MONACHDS  SaNCTI  MaRIAiVI.  (V.  AlTI,SSI0Iiii- 
RENSIS  MONACIIUS.) 

MoxASTicoN  Anglicanum  scu  Païukctw  Cœnn- 
biornrn,  etc.  cura  Rogeri  Dodsworlh  et 
Guillelmi  Dugdale;  Londiiii .  1 655.  1  OO 1 . 
1G73 ,  3  vol.  in-f°. 

MoxsTHELET  [Chroniques  d'Engiierrand  de). 
t.  III;  Paris.  Pierre  Lhuillier  et  Clian- 
dière.    1  57a  ,  in-f'. 

Moreri,  Dictionnaire  hist'iriijue. 

MoROSiiM  (Paolo),  Hisloria  dclla  cita  e  repu- 
blica  di  Venezia,  Venetia,  1G37,  i'^"^  ■ 

MotisKBs  (Philippe).  Hisluire  riniée,  éd.  Pieil- 
fenberg;  Collection  des  ancieinies  chm- 
niques  de  Belgicpie;  1808,  s  vol,  in-/i'. 

MozzAGRCGNDS,  De  ffcstis  Canoiticoruni  regn- 
larium. 

McGNOs  (Filadelfo),  Istoria  délia  Jawiglin 
Colona;  Venet.  i656,  in-f". —  Tlwalro 
gênerai  délia  nobilità  di  Sicilia. 

MuRATORi .  Reruni  Italicarum  scriptores. 


N 


Necrologivm   Casinense.    Apud   Muralori. 

Script,  t.  VII,  p.  935. 
iVegri  (Francesco),  Nella  Crociata. 
NicÉPHORE  Brïenne.  'tXit  taloptas  ;    Paris  . 

16G6,  in-f".  (In  Byzant.  Listor.  script. 

t.  III.) 
NiCEPnoRDS  Calustus.  Historia  ecclcsiastica , 

[)er    Fronton.    Ducreum;   Pétris.    i63o. 

9.  vol.  in-f". 
.NicEPnoRus.    Conslantinopolilanns    jtatriar- 


cha  .  I(j7op('a  cf'Ùvto^os ;  Paris.  i('i/t8, 
ui-t\ 

NicÉPHORE  Grégoras,  ïaTopît  Pcofiaix);;  Pa- 
ris, 1702 ,  a  vol.  in-f°. 

NicETAs  Chômâtes  .Annales, éd.  regia  ;  Paris , 
16^17,  in-i''. 

NicoLAi  IV  pap.î>  Epislolœ,  in  regesto,  ap. 
.Wadding. 

NicoLADs  Trivettds.  (V.  Triveti's.  ) 

NoNNUS  Pa\opolit\,  Dioni/siaca ,   in  corporr 


>'.h 


;^8() 


LES   FAMILLES  D OLTHE-MEP.. 


imcidiiiHi  j>rœe(iviiiii ,  Aiireliaî  Allobi'o- 
iniiii .  idciG.  iii-F'.  l.  I. 

NoTlr.E  suit  LE  VOYAGE  UTTÉràIRE  iî,\'    OlIlEFiT 

iw,  M.  ScnvLZ  cl  sur  les  di'couicrlei  f/ii'il  ii 
flûtes  ircetnincnl  dans  les  ruines  de  la  rille 
lie  Séniiriiiiiis  en  Arménie,  \y,\r  M.  Sninl- 


Martiil.  (  Extrait  du  Nouveau  journal  asia- 
tique, iii-H°,  3o  pages.) 
-Voio.v  {Annules  de   l'église  etillicdride  de). 
par  Jacques  l>e  Vasseur:    Paris.    )(>3.^, 
in-/i ',  -2  vol. 


0 


Ohi)  j)K  DiociLo  (Odo?i  i>e  Deuil).  ])e  /iro- 

fectione  Ludov.  VII  in  Orientcm,  lilui  sex. 

ap.  trAchery,  Spicileg.  t.  IH. 
Oger,  Inscription  de  la  croix  île  Griininiont. 
Oldoinus,  Historia  romanorum  Pontificiini  et 

DU.  Cardinalium. 
Or.ivERirs,   scholasticus,     De  captione   Da- 

mietœ,  an.  f3i(),  ap.  Bongars. 
Ordericds    Vitai.is,    HistoriiT    ecclesiasticie 

libri  tredecim,  éd.  du  Cliesne. —  Ed.    Le 

Prévost  5  vol.  in-8°;  Soc.  de  l'histoire  de 

France. 
OniENs    cnmsTiANVS,   In   IV   Patrinrcliatiis 

digestus,    etc.  auct.    Michaele    Lequieii, 

ord.  Prasdicat.   opus  posthuuiuni;  Paris. 

1  y/io  ,  3  vol.  in-f\ 
ORiiowiLLE  (I)'),   Vie  de  Louis  II,   due  de 

liourbiin ,  dans  liuchon,   CIwi.r  de  cliro- 

niijiies,  t.  IV. 
Ortelius;  Thésaurus  ffeogrupliicus  :  Antver- 


pia;.   i5yG,   iu-i",   ou    iGa'i,  in-i°.  — 

Theatri  orbis  terrarmn  parergon  ,  sive  ve- 

teris    gengrnphicee   tabula-  :    .\iilverpia'  . 

iSgS,  in-l'°. 
Otho  Frisiîvgensis  CJironicnn  —  Degestis  Fre- 

derici  I ,  iniperatoris ,  aji.  Urstisium  .  (jerni. 

hist.  illust.  t.  L 
Ottù  de  Saxcto  Blasio  ,  Appendi,r  ad  Othonis 

Frisingen.^is   Clironicon .    ap.    Urstisium , 

t.  L 
Ottovio   Bertranno,    nella    tlescru:ione    di 

Napoli. 
OiiDEGHERsr .  Les  Chroniques  et  annales  de 

Flandres,  dellanà  iù-]6 ;  Anvers,  iSyi  . 

in-4°,  et  (iand,   1789  et   i8uo.    ■>.  vol. 

in-8". 
OuLTBEMAN  (L)  ),   jésuitc,    \  ie  du   rénéralile 

Pierre  l'ilerniite;  Valenciennes.  J.  Vero- 

lieiil .   I  G.'îi  .  in-8''. 


Paciivmeres.  Miehael Palenlogus ,  seu  Hislorin 
reruni  a  Michaele  Paleologo  anie  imperium 
et  iu  iinperio  gestarum  ;  Rome,  i66(). 
in-l\ 

l'ANvni  (Onuli'ii),  Chronicon. 

I'aoli  (Paulo  Antonio),  Dissertazione  deli 
origine  ed  Istituto  del  sacro  militar  online 
di  S.  Giotmmbattista  Gerosoliinitano ,  deltn 
jjoi  di  Rodi,  oggi  di  M  alla ,  per  P.  A. 
Paoli,  délia  Gongreg.  délia  Madn'diDio, 


présidente  dell'  Acadeniia   de   signori 


nohili  ccclesiaslici:   Roina 


781  .   in-/r 


Paoli  ( Sébastian. ).  (V.  Codice  nii'LonArico.) 
Papebrocii,  Vitœ  Sancloruni ,  ap.  Bollandia- 

nos.  (V.  BoLLANDUS. )  —   Palriarcharuvi 

hierosolijniitaii.   séries    clironologicii ,    a[(. 

Bolland.  .'Ic^rt  Sanct.  Maii.  t.  III. 
Patriabc.uhm  BiTunii:E.\SE ,  ap.  Labhe.  Nora 

Hihlioflieca   inanu.'<rrij>torum .   t.    II.   p.   i- 

1  00. 


TABLE  DES  AUTEURS  ET  DES  OUVRAGES  CITÉS. 


<»«' 


PaLLCJS  CrASSUS  PATAVIMJS,  Pril'falio  ad  TIll'O- 

philum  prutospatharium. 
Paulds  DiACOnns,  Historia  miscellanen. 
Pelagids.   episcopiis    Ovelensis    (Oviédo). 

Chronique  lutine  dans  la  recueil  de  Pru- 
dence Sandoval;  Païupeluiie,  1 63i  .  iii-f'. 

{Mélh.  pour  étudier  l'Iiist.  1.  XIII.  p.  .';;Vi. 

335.) 
l'tîEEGRixus  Camii,h.s.  Ad  anom/imiui  Cas-ii- 

neuseiii.  —  Ciistigatioucs  ad  Falconem  lie- 

necentumini.  —  Historia  Lnngohnrdorum  . 

ex  regesto  Monaslerii  S.    Micliaelis   ord. 

S.  Benedicli.  —  Steinwa  Nortlimunnoruni  ; 

Niiples.  iG/i3,  3  vol. 
Perrottus,  Triparlita  Itintoria. 
Petrds  Blesensis,  Epistolœ,  in  Bibllot.  l'a- 

Irwn   maxima,   éd.    Liigduni,    t.  XX I\ 
Petrus  Diaconds,  Clironici  Ca.iinensis  cnuti- 

nualio.  (V.  Cubomcon  Casinense.) 
Petrus   monacuus    Valliumsarnaii ,   ap.   Du 

Chesne,  et  les  Historiens  de  France,  t.  XIX. 
Petrus  Venerabilis,  Ciuiiiacensis,  Epistohr. 

ap.  du  Chesne,  Bibl.  Cluniacensis. 
PmLtLi'HE  (François),  Epistolarmu  Ubri  Iri- 

ginta  septcm:  Venise.    i5oo.  i5oa.  etc. 

in-r. 
Philippe  de  Commîmes.  Éd.  Dupont.  iSAo- 

18/17.  3  ^'f'I-  in-8'. 

PlULIPPI  III ,    nEGIS  FRA^nonCM  ÛESTA  ,    ap. 

Du  Chesne ,  Hiat.  Franc,  et  Collection  des 

historiens  de  France,  t.  XX. 
Philippus  Bergomensis.  Chronic.  capit.  regui 

Siciliœ. 
Phili  ppus  DE  Maseriis  (  Pbihppo  de  Maisières) , 

fita  S.   Pctri  Thoinasii ,   ap.  l'ollanduin 

t.  II,  Januarii. 
Phocas  (Joannes),  De  lacis  Antiocliiam  inter 

et  Palestinam ,  //(  Lconis  A llulli (THuu/ktois . 

Colon.  Agripp.  (  Amstelod.)  i(),53,  iii-(S". 
Phrantzes,  Ilistor.  XpoviKÙv  VswpyioD  <i>piv- 

t|)7  tov  -CTpoToé's(77(apioii  sis  réa-aoïpa  fSi- 


ëXia  hfxip^dsv ;  1  aif)-! /177  ;  Ingolsindl . 
I  (lu'i .  \t\-l\". 

PiMvERTON  et  Walckenaer,  Abrégé  de  géo- 
graphie moderne;  éd.  1811,  a  voi.  in-8'. 

PiRRns  (Rochus),  Sifuliis,  Siciliu  sacra,  dis- 
quisitionibus  et  notiliis  illustrata  Ubri  qua- 
tuor; Panormi,  iGM  etiG/iy,  3  vol.  in-l''. 

PisTORu;s,  Gencahgiie  regum  Hungaiiœ, 
ap.  Rerum  ilungaricarum  scriptores; 
Francoftu-ti ,  ap.  Hasredes  Werlati,  1600. 
inf. 

Pii's  U.  De  Bello  Cijprio ,  idest,  Capulxcvn, 
hisloriœ  rerum  uliiquc  gestaruin  in  Asia , 
Enea'  Syivii  Piccolominici  Senensis,  ap. 
l'ii  II  opéra,  Basileœ,  i55i.  —  Cosino- 
grapliia.  —  Epistolœ.  ap.  Pii  II  opéra, 
liasileaî,  j55i. —  Epistolœ  et  rarii  trar- 
latus,  Lugduni,  i5i8,  in-f°. 

Plus  (Johannes  Micbael),  Domenico  initalia , 
swe  de  viris  illustribus  ordinis  Prœdicatonim 
in  Italia,  italice.  liononi*,  161 5.  in-f  . 
3  vol. 

PoLVDORus  (Vii-gihus),  De  inventionibus. 

Privilèges  de  l'ohdre  de  SAitn-JEA.\  nt: 
HiÉHi'SALEM  {Sommaire  des]  ,  par  Fr.  A. 
de  Naberat;  i6a(),  iii-/i°;  itiaç)  et  i(53o. 
in-f";  iCia,  in-/i°. 

Procope  De  bello  Persico.  —  De  œdijiciis . 
éd.  Davidis  Hœscbelii;  Aiiguslœ  Vindeli- 
coruni,  1607,  iii-8";  Paris.  iG6a,  a  vol. 
in-P. 

PnovENCE  (Histoire  et  chroniques  de),  par 
César  de  Nostradanuis  ;  Lyon ,  1 G 1  i  ,  in-f". 

Provinciale  romanvm,  seu  Codex  prorin- 
cialis  cpt.icopaluum  orbis  christirini  ;  Roiuff , 
i5o3,  in-f°  et  alibi. 

Prvnneus  (Guillelnais),    Libcrtates   .Angliœ. 

Ptoi.om.ei  Lucensis.  Historia  ecclcsiustica. 
aj).  Muratori ,  Berum  italicaruui  scriptores , 
t.  XI.  (Voy.  Luca  (Ptolemacus  de.) 


;i88 


IJ'S   KAMIM.F.S   I)  OUTKE   MER. 


0 


()iiAiiESMius  (Fr.).  Ilistorif-ii,  tlœnto/ficn  el 
mnralis  Terrœ  saiict(e  clucid/ilio:  Aiilnci-p. 
i().'iq.  a  vol.  in-f. 


QiKTiF  cl  EcH,\Ri),  scriplorfs  ordiii.  Prœdic. 

QcES\'AY  .   Provinciœ  mussiliensis  ne  reliqiup 

Phfici'iisis ainmles .  Liiffdnni .  iCSy,  in-P. 


R 


IVvDULpm  CoGGESHALE,  ahbalis  ord.  Ci.slerc. 
Chronicoii  Terne  Sanvlœ ,  ap.  Mailène. 
Ampliss.  collecl.  1.  V,  col.  543-58a. 

livDCiLPHUSDE  DiCETO,  Iiimgiiies  Instorianiiii . 
ap.  Roger.  Twisden,  Angl.  irrum  srrip- 
torcs ,  X,  Loiid.  i6o9,  iii-f'. 

l'iAiMiiNDUS  DE  Agiles,  Hisloiiit  Friincwinii 
ifiii  ccpeniHt  Hicriindleiii ,  ap.  Rongars. 

Rasion  Monta.n'er ,  Clifoiiicn  delreij  don .lamiip , 
primer  retj  d'Avagmi ,  c  de  su-'i  descendent^ , 
Vaieiicia  i558.  in-f,  en  catalan;  Barce- 
lona,  )5G'i  ,in-r,  en  catalan;  Barcelona. 
iSgS,  in-f',  en  espagnol. —  Traduite 
poiu"  la  première  lois  du  catalan  en  IVan- 
rais,  avec  notes  el  éclaircissements,  par 
.l.-A.  Buchon;  Paris,  Verdière.  i8i-j . 
■2  vol.  in-8°. 

Rapports  SVR  un  voyage  Anr.BiîoLoaiQii;  E^ 
GÉORGIE  ET  E^^  A  rmékie  ,  par  M.  Rrosset . 
iii-8'. 

IUy'.aldls  Odoricds  (Odoric  Raynaldi),  Au- 
niilinin  Baronii  conlinualw  nh  itnno  ii()8. 

Reinaud,  Extraits  des  historiem  arabes,  re- 
latifs aux  guerres  des  croisades  :  ouvrage 
l'ormant,  d"après  les  historiens  musul- 
mans, un  récit  suivi  des  guen-es  saintes. 
Nouvelle  édition,  entièrement  refondue 
et  considi'rablement  augmentée,  impri- 
mée à  l'imprimerie  royale.  1829.  in-8", 
pag.  xLViu-582. 

ReIiNehus  Reineccius,  CJirouicon  llicrosolijmi- 
tanum .  etc.  Helmstadt,  i58i.  in-^°. 


RumiDUS    de    Sancto    (jemia^o,    (Ihromcou 

rerum  per  orbeiii  gestaruni  ah  aniio  1 1  S(/.. 

ad  annum  iiàS.  ap.  Muratori,  t.  \  Il ,  et 

ap.  Ugbelli,  I.  III.  col.  ç)53-io62,  éd. 

Rom.  16/17. 
l'>l(:oi\DA>o  Malespim,  Istoria  autica  dell' edi- 

ficazione  di  Fiorenui .  aW  annu   loHi.  in 

Fiorenza,  i568.  in-'i". 
RiGORDUs.  Gesta  Pliilippi  Augusli  Francorum 

régis ,  ap.  Du  Cliesne.  Scriptor.  t.  V. 
RoRERTUs,  monachus.  Hisloria  Hierosobjmi- 

tana.  ap.  Rongars. 
RoiiERTUs,  monachus.  [W  Altissiudore^sh 

SaNCTI  MaRIAM    MoNACUl  CUItOMCON.) 

RoBERTus  DE  MoNTE.  Appciidix  ad  Sigihcrtuiii 

Gemhlac.  éd.  d'Achery. 
RoDERicus  ToLETAMis,  arcliicpiscopus.  Ghro- 

iiica    Hispaniœ,    apud    Schott.  Hispania 

illustrât.  IF,  p.  35. 
RoGEBiDs  DE  HovEDEN ,  Aniialcs ,  éd.  Savile: 

Londini,  1696,  Francofurli .  lOoi  (c'est 

celle  que  cite  Du  Cauge). 
Rom  A  svbterranea. 
RoMCAi.Dos,  archiep.  Salernitanus,  Chromcim 

nh  orbe  condilo  ad  annum  1 1  iS ,  ap.  Mu- 
ratori. Rerum  Itiilicarum  scriptores.  t.  VII  ; 

Milan,  lya.'i. 
RiiREUS  (Hieronimus).  Hisloria  Rarenntf. 
RiiDEBODDS   (Petrus).    Hisloria  de  Hieroso- 

fi/milano   itinere ,    etc.    ap.    du    Gliesne. 

1".  IV. 


AIÎLE  DES  \UTEIIRS  ET  DES  OU VP. ACES  CITES. 


9Si) 


S^BELLitus  (Mardis  Antoniiis  Corciiis),  Re- 
riim  VeneUirum  nb  urbe  condiUi  ilecades 
très,  elquavtœ  llhri  tirs,  éd.  Basil.  i56o. 
iii-f".  in  quatuor  toinos. 

S.4INTE-M.\KTHE  (frères).   (\'.     G.U.I.IA    CHIlls- 

TiANA.)  —    Histoire  génccdogique    de    la 

maison  de  France,  -2' éd.  16 a 8.  in-t'°,  2  vol. 
Salisbvrgensis  iietropolis  (V.  Hdivd). 
S.ALOMOiNiDS  (Jacobus),  oi'd.  Prfedical.  Urbis 

Patavitur  inscriptioiies  sacrœ  et  profanœ . 

quibus   accédant  vulgatoe  anno   i6/i4  a 

Jac.  Philippe  Tomasino.  episcopo  /Emon. 

Patavii.  170  ,  in-6°. 
Sa.sicti  Albini    Chronicon   Aiuleguvense .   np. 

Labbeum,  Bibl.   nova  mauuscript.  1.  i. 
SAivCTORins  (Paulus  /Emilius),  Historia  Cnr- 

boneiisis  monusterii  in  Apiilia ,  ord.  S.  lia- 

silii,  Roniœ,  i(5oi.  in-8". 
S.AJisoviN'o    (Fr.),   Dell'  origine  e  jatti  dclle 

famiglie  illnslri  d'  fttilifi :  Venise.  i58-j. 

in-A°. 
Sakdi  (Gasparo),  Historia  l\ornianiia. 
Sr.HiRDius  (Simon  ) ,    Scriptores  reriini   Ger- 

maniciinim,  Basileae,   iS^/i,  in-f.  3  vol. 
ScHBADER  (Laurent),  Monumenta  liai. 
ScHiJTZ,  Historia  rcrvm  Prussicannn  ;  Leip- 

sig,  1698,  in-f'. 
SuRiPTiiREs    RERiiii     Prvssicarvm ;    Berlin. 

18(1/1-1867.  3o.in-8°. 


ScLAVir.iM  i:niiiiMr(i.\ ,  Inter  srriptorcs  rfniii) 

septentrionaliuin .  éd.  Lindenbrogii.  Eronc- 

fort,  itjog. 
ScvLiTZKS,    Epilome    historianim    ml  enlaiii 

Gedreni;  Paris,  1 6 4 7 ,  i n-f " . 
Sempau  .  Clirotiicon. 
SiGEBEBTUsGemblacensis.erl.  Pistoriiis.  Illusl. 

rot.  script.  i583,  t.  I. 
Sn.vESTBi  GiRALDi  Cambrcnsis.  li-rpiigmitni 

Hiberniw ,  ap.   Guil.  Cainbden:  Fiiinco- 

l'urti,  1602 ,  in-f". 
SiMEON  Dunelniensis ,  Hist.  Angl.  ap.  Twy.s- 

den.  Hi.il.  angl.  script. 
SiMEER  JosiAs,  Bibliotheca,  ed.Tiguri .  1  583. 
SiSTiNi,   Numismatique  d'Arménie. 
SoncHET.  Ad  Ivonis  Canioteiisis  epix/oiax.  1 V. 

Ivo  CaRiNOTENSIS.  ) 

Speljian  ,  Aspilogia. 
Spondanus,  Annales  ecclesiastici. 
Stephamis   Tornai;e\sis.     Epislola'.    eil.    du 

Molinet,  Paris,  1(579. 
Stero  (Henricus),  Annules,  ap.  (lanisiiiin. 
Sdgeeiu.s,  Epistolw. —  Vita  Ludorici  VI.  ap. 

du  Qwsne .Hist. Franc,  t.  FV. —  Ap.  Hist. 

Franc,  scriptores,  t.  XII. 
Sdmmoivte.  Istoria  delregno  de  hapoli .  1  748. 
Sdrics.    De    probatis    sanclorum     liistoriis , 

Cologne.  157.5. 


Tableau  général  de  l'Ahménie ,  divisé  en 
deux  parties,  histoire  et  géographie  ;  par 
\I.  J.  Cbaban  de  Cirbied.  professeur  de 
langue  arméniennB  à  l'École  des  langues 
orientales  vivantes  près  laBiljliotb.  inip.; 
Paris,  i8i3  (Extrait  du  Magasin  enci/- 
clopédique ,  n°  d'avril  181 3).  in-8°.  55  p. 


TaBILARIVM    ECCLESI.E  a  VrlSSWDOltENSIS. 

Tageno,  decanusPatavinus,  Dcscriptin  erpe- 
ditionis  asiaticœ  Frederici  I ,  ap.  Marrpiard 
Freber,  Pierum  Germnn.  scriptores,  I.  1. 
p.  407. 

TaIIVAiSENSIS  DIOECESIS  VE  VIRIS  ILLVSTBlBrs 
on    IN  SACISA  FCERE  EXPEDITIONS  ,  VEHSIJS  . 


9!)0 


;i[).  1).  Mai'U'ne.  Ampl.  cdll.  t.  V,c(il.fi.")(), 
5/10. 

TkMVI.AKIORVSI    REGIL.E    PIKtUWVS ,     ilj).    All- 

hcrl.  Mirœnm,  CÀron.  Cisfrrciaisc 
TriiiiiMc)  (M.  Antonio)  da  Gonlotsi.  De  I  in- 

■leggi  cli  Niipoli. 
TiiKonoRicDS,    De  Sniiclii.   Elr.nbrlli   lliiny-d- 

ricii ,   apinl  Ganisiiini.   [a-cI.  (niluj.  t.  V. 

p.  i'i3. 
THK'iDiiRicrs   (Paul.),    aiicloi-    Clironici    11 

HOC.    an.    Papebrocliiiini.    Patiiiirclianmi 

HiawiolyiH.    hisl.    cliroHol.    Aciii    Saiiel. 

Mail.  t.  m,  p.  4C8. 

TllEOPHAylS   CllROffOGHAP)!!  i.    Pai'is.     i(i55. 

in-tbl. 
TliEOKl.lxi  LEUATIO  seii  Culloquium  ciim  Nor- 

aesi  catholkn  Armeniorum ,  grœco-latine . 

Basil.  1578.  in-6°. —  Auclarinm  bibliol. 

Putium,  a  Frontone  Durœo;  Paris.  1 6a 4. 

in-P.  t.  I.  p.  iSg. 
TiiiiRRiris.  niililiœ  Tenipli  niagister.   /s/ji.v- 

lolœ. 
TiioMA.s   Agm  ,    Vita   S.   Pctii    mcrii/ns  oril. 

Prirdic.  ii|iilil  lidllaïKl,  39  iiM-il. 


lj;s   ['AMILLIIS   I)  OlJTltE-MKP.. 

TiioM.vs  DE  Herrera.    i Ijilinlu'liini  Aiigusliniii- 


Tiio.MAs  Walsingiiam.  (V.  ce  dernier  nom.) 

TiiOMASiLS.  Ilistoria  s.  Calhnr.  Senensis.  n|>. 
Bollanil,  3o  avril,  t.  111. 

TiiuA?i[is  (de  Thon).  lUstona. 

Thwrocz  (Joannes  de),  Ulii>it.  Hiiiig.  reg. 
chrnnic.  ap.  Bongars ,  Per.  Hiiiigiir.  scrin- 
Inr. 

TiLLET  (Jean  du).  Recueil  des  riiifs  de  France . 
1  6o-2 ,  in-'i°. 

Toi'PKN .  Deutsche  Ordens-Aiifâiige  dans  le 
Preiiss.  Proviiizial-Blatt,  iBig,  n"  VII. 
Berlin,  in-8°.  —  Preuss.  Historiogra- 
phie.  Berlin.  i853,  in-8°.  —  Deutsche 
Ordciiti  Erhiiihuug,  unler  Hennann  von 
Salza  dans  le  Preuss.  Prnv.  Blatt.  iS4(). 
n°VIll. 

Trivetti  (M.),  Chronicun,  a|i.  d'Aclier\. 
Spicil.  t.  VIII. 

TiRENXE  [Histoire  de  la  maison  de),  par 
.luslel.  (V.  JUSTEL.) 

TzETzi-s  (.lo.).  Ejusl.  ad  Melrophaneiii  jia- 
tritirchaïa. 


L 


I Ighelli  (  Ferdinand.  ) .  Italin  sacra  ;  Roma> . 

1  (14  '1-1  GGa  .  9  vol.  in-r.  1  o  vol.  dans  l'é- 

ililion  (le  (loleti. 
Lrium  IV,  [)ap».  Epistolœ,  ap.  du  (Ihesne, 

Hisl.  Franc,  t..  V. 


UrSPERGENSIS  ARBAS.  (V.  (lOiVRADDS  A  LlCH- 
TENAU.) 

Urstisius  (Christianus).  Gemianiœ  heroïcn- 
rum  illustrium  lihri  duo;  Francofui'li . 
1 585 ,  in-P. 


Vaissette   (Doni),   Histoire  du    Languedoc. 

Paris,  1780  à  1745,  5  vol.  in-P.  liiïni- 

primé  en  i85o,  10  vol.  in-8°. 
Vaiextim  et  Damiam  {sanctorvm)   vita, 

ap.  Bolland.  iG  Marlii. 
Vattier.  L'histoire  niahoaiétaiic,  ou  les  .\LL\ 

califs   du    Macine,    traduite    d'arabe  en 


françois  par  P.  Vattier;  Paris.  1668. 
in-4''. 

Ve^^ise  (  Catalogue  des  familles  de),  manus- 
crit. 

ViGiviER  (iNic),  Histoire  de  la  maison  de 
Luxembourg ,  etc.  Illustrée  de  noies,  aver 
continuation    jusqu'à    présent;     iGii|. 


TAIiLK  DES  AUTEURS  ET  DES  OU  VISAGES  CITÉS. 


i)9l 


ni-i".  —  Bibliothèque  historiide,  conle- 
iianl  la  i[isj)osition  et  concordancp  des 
temps  etdes  histou'es;  Paris,  iSHy.in-f", 
3  vol. 

VrLi.Aivi  (Giov.),  Islaric  Fiiircidiiif.  Fidrenzii. 
iSSg,  m-li°. 

ViraiNi  (Math.),  continuateur  de  ÏHistoin 
de  Giovanni  son  Irère.Venezia ,  i  .[id-i  .in-/i°. 

\  n.LEHAiiuouiN,  édit.  de  Du  Ganfic.  —  Olmer- 
Pdlwns  sur  Ylllchordouin.  (V.  du  G.iNGiî.) 

VncEMius  1]ellov.\censis,  Fragiiicntuiii  /le 
rébus  orienlalihts  c  specubi  liisloriali,  cura 
Reineri  Reineccii.Helniaesl.  1,585,  in-A°. 


I  rr.t  UuiiAxl  V,  fAi'.ii,  a|).  du  Gliesiie:  llisl. 

lies  cdrdbumx  frniiçais ,    lOGo,  in-f'. — 

A|).    Raluze,    Vita    Piij>iii'U)ii    AreiiKineii- 

sium,  t.  I,  col.  'MV.i  .'iy.S. 
\ii1(;t,   Der  Deutsche   Ordcii ,    l\onij;slicij;  . 

lS^l3.    in-'4°.    —    (icschichlo     l'reusseiif: . 

Konijjsberg ,  iH;)-)-;!»).  in-8". 

Vol.ATKHHANUS  RapH  \KL  (  iMalIbi  ),  l'dlIlllU'IltlII-ii 

reruin  urb/iMiriim  libri  Iti^oitatn-lii ;  Fraii- 
col'.  1  (Jo3  ,  in-f",  et  autres  éditions. 

]  USlE^iSE     CHROi^WO^.     (V.     Cnr.iiM<:»\  ,     et 

(JAiFRiDus,  Vosiensis  prior,) 
\ossnis.  De  Histiirlcix  hitiiii^. 


w 


\V  (DDiNGiis  (E.).  Annales  Miiioruiii.  Riinia'. 

l'/àj.  i-î  vol.  in-f. 
Wal  (de),    llisloire  de  l'Ordre  TeuUmique; 

Paris,    178/1-1790.  8    vol.  in-ia.  — 

Recherches  sur  l'Ordre  Teuloiiiiiue  :  Mer- 

^enllieini,  1807-1720,  in-8". 
Walsimgham   (Thomas),  Historiii  breois  ab 

Edwardo  priiiiii    ad   Henricuni    quintuni. 

Londini,  157/1,  '""'^°- 
VViBEBTns,  vila  Leonis  papœ  IX. 
VV1LLEBALDI     (Sancti).     Itinerciriuiii     Terni' 

Sfivctie. 


Wm.LEBRANDUS     ab      Ul.l)E.\BlB(,  .     Itllliriu  lUhl 

Terne  Sanctie ,  in  Suf/fi/xToi»  Eeoiiis  Al- 
latii,  t.  1. 

VViLLELMUS  Genietieeiisjs,  Tyrensis,  elc  i\. 
Guillelmus.) 

Wun'HELi.NGius  (Jacobus).  Epitoiin-  reruiii 
Germiiiucarum ,  etc.  ap.  Seliardiiiin,  t.  I. 

Wipi'o,  De  Conrrido  shlico.  —  Rerniii  l'anii- 
liarumque  belgicarum  cliroiiicoii  mag- 
num; oui  accessere  Wippo.  De  Cunr/idi 
Siilici  iinperiitoris  ritn,  etc.  Edilore  Pis- 
lorio.  Franco!'.  i()5/i.  iii-i". 


YsroiiŒ  HE  Li  NORMAPiT,  et  la  Clirmiiquc  de 
Robert  Viscarl,  \iar  Aimé,  moine  du  Mont- 
Gassin  .  publiée  pour  la  Société  de  l' llisloire 


de  France,  par  M.  Ghampipllion-Figeiic 
Paris,  i835.  in-8  . 


Z\iVTFLiET,  ('Jiri)iiicnii  .a\).  Marlèiie.   [lujdiss. 

collect.  t.  \  . 
ZoxARAs,  Chroiilciiii ,  éd.  Woll',  i557,  iu-F. 

Du  Gange,  i(J86,  in-f',  a  vol. 
Zlibita  (Hicron.)  vel  Çurita  ,  Indices  rerum 


iib  Anigiinup  regibus  gestiiruiii,  iib  niiliis 
regni iiiliinn.  liio  :  Gaesaraugusta- .  1  578, 
ni-f". 
Z«  iLLABDo    (Giov.),     Viaggio    ili    (iirrusa- 
Icmme ,  Honia,    lôgô.in-itî. 


TABLE   DES   MATIERES. 


l'ages. 

lJl\  ISION   Dl    ROÏAUME   DE  HlÉRLSALEM 1 

Les  rovs  de  Hiérusalem 7 

Les  Roys  de  Cvpre 'ii) 

Les  roys  d'Arménie i  o)! 

Les  principaux  seigneurs  des  royaumes  de  Hiérusaleji  et  de  Cypre 169 

Les  seigneurs  d'Adelon    1  (39 

Les  ducs  d"Anlioclie 1 7-') 

Les  princes  d'Antioche 177 

Les  princes  titulaires  d"Anliocho -ni 

La  famille  qui  porta  le  surnom  d'Antioche si  i 

Les  seigneurs  d'Arsur -J y  1 

Les  seigneurs  de  Barut 227 

Les  seigneurs  titulaires  de  Barut 938 

Les  seigneurs  de  la  Blnnchegarde 260 

Les  seigneurs  de  Belinas .  •  2  4^1 

Les  seigneurs  de  Bethsan  ou  Bessan oM^ 

Les  seigneurs  du  Boufron 267 

Les  seigneurs  de  CaiiiionI 260 

Les  comtes  de  Carpasso .'.  261 

Les  seigneurs  de  Cayphas 2 08 

Les  seigneurs  de  Gerep    278 

Les  seigneurs  de  Césarée 27'j 

Les  seigneurs  titulaires  de  Césarée 287 

Les  seigneurs  de  la  Cilicie 988 

Les  comtes  d'Edesse  ou  de  Rolias , 2t)4 

La  maison  de  (lourtenay,  en  Angleterre 806 

Les  comtes  titulaires  d'Edesse .'S  1  o 

Les  seigneui's  de  Fémie  ou  d'Apaniie 3 1 S 

Les  seigneurs  de  Giblet  ou  Gibelet •>  1  (i 

Les  seigneurs  de  Piles , .'{28 

Autres  seigneurs  du  surnom  de  Gililel 829 

Les  seigneurs  de  Harich '■^■\~ 


994  LES  FAMILLI'S  D'OUTRE-MED. 

Pages 

(,os  ooniles  do  Japlin  ut  (rAscalon , 338 

KiiNiille  ([ni  a  porlé  le  nom  do  Jnplie 353 

(iCS  comtes  titulaires  de  Japhe 35- 

Les  seiguciirs  d  ibolin  ot  do  IJame 36o 

Les  comtes  do  Laodici'e 38o 

Les  seigneurs  de  l\Ltrnck'c 384 

Les  seigneurs  de  Mares 38ç) 

Les  soigneurs  do  Margat 3g  i 

Les  soigneurs  do  Montgisart 397 

Los  soigneiu's  de  Montréal  et  de  la  terre  d'outre  le  Jourdain tioi 

Les  princes  ou  seigneurs  de  iS'aples 4o6 

[Los  vicomtes  de  Naples] 4 1  a 

F^es  seigneurs  de  Nepliin    4 1 3 

Les  seigneurs  du  l'Iaissio  ou  du  Plaissier 4 1 G 

Les  princes  de  Pliiiippes 4i8 

Los  seigneurs  du  Puy 42 o 

Les  seigneurs  de  liame 422 

Les  seigneurs  de  Saiut-Abraliani 42  3 

Les  seigneurs  de  Sarnn'l 426 

Les  seigneurs  de  Scandalion  ou  Scandolion 427 

Los  seigneurs  de  Sidou  ou  de  Sagette 43 1 


Les  seigneurs  titulaires  de  Sagette 439 

Les  seigneurs  de  Sororgie 44 1 

Les  princes  de  Tabarie  et  de  Galilée 443 

Les  princes  titulaires  de  Galilée '  464 

Los  seigneurs  de  Toron 468 

Les  comtes  de  Tripoly 477 

Los  comtes  titulaires  de  Tripoly 489 

Les  vicomtes  de  Tripoly 498 

Los  princes  et  soigneurs  de  Tyr 496 

Autres  f\jiilles  iiabituées  aux  royadmes  de  Hiérusalem  et  de  Cvpre 5o3 

[^a  famille  dVIoman 5o3 

La  lamillo  surnoimnée  d'Antioclie 5io 

La  famille  de  Baliin .  .     5 1 3 

La  famille  de  lîarlais 817 

La  famille  de  la  Baume , 620 

La  famille  de  Beduin •  .  523 

[  La  famille  de  Brie] 027 

La  famille  de  Cafran 532 

La  famille  de  Danipierre 535 

La  famille  de  Flory  ou  do  Floury . . SSg 

[La  maison  de  Ham[ 542 


TABLE  DES  MATIERES.  995 

Pages, 

La  maison  d'Hicrfres 54'i 

[La  maison  de  Mauoastcau] 54(1 

Les  seigneurs  de  Milly S'iK 

La  famille  de  Mimars 54y 

[La  famille  d'Aguiller]    55(i 

La  famille  de  Montolif 557 

La  maison  du  Morf 505 

Les  seigneurs  de  Neuville 570 

La  famille  de  Nores 67  •.'. 

La  famille  des  Petits 58() 

La  famille  de  Piquigny SSîi 

La  famille  de  Porcelet 588 

[Les  seigneurs  de  Saône] 5ç)i 

[La  famille  Eseaface] 59a 

Les  maisons  de  Soissons  et  de  Rivet 590 

La  famille  de  Tor 59S 

La  famille  de  Vidal (Joa 

[La  famille  (iliappe  ou  Zappe] Oo/i 

[La  famille  de  Gouni] Oo/i 

[La  famille  de  I^angies  ou  Langlois] 6o5 

[La  fnriiille  de  Navarre] 606 

[La  famille  Anliaume] C06 

[La  famille  Bonvoisin] 607 

[  La  famille  de  Chenechy] 607 

[La  famille  de  Gaurelle  ou  Gaurelée] 607 

[La  famille  de  Gorap] 608 

[La  famille  Lambert] 608 

[La  famille  le  Jaune] 609 

[La  famille  de  la  Pradelle] 609 

[ La  famille  de  Proyanne] 609 

[La  famille  Prévost] 610 

[  La  famille  do  la  Reinelle  ] .- G  m 

[La  famille  du  Rouvre] 610 

[  La  famille  de  Verny  ] (i  1 1 

[  La  famille  \  isconte  ou  Visconti  [ .  611 

[  Autres  familles  importantes  en  Syrie  et  à  Chypre  | (i  1  a 

[Los  familles  élaldies  à  Venise  dejuiis  la  prise  d'Acre] 6i3 

>ES  GRA>US  OFFICIERS  Df  ROYAUME   UE   HiÉRUSALEM Cl  5 

Les  seneschaux G  i  5 

Les  conneslahles .  (j  u) 

Les  marescliaii\ 626 

Les  eliamljellans Gao 

i  a  5 . 


996  LES  FAMILLES  D'OUTRE-MER.  • 

l'agi-s. 

Les  Ijouti'ilters 033 

Les  chanceliers 636 

I  Les  bailes] 687 

[Les  vicoiutes  et  cLâlelains  de  JcTUsalein] Gi.'! 

[ Les  vicomtes  d'Acre] (i'iG 

[Les  GRAiNDS  OFFICIERS  DE  I.A   PIIINCIPAIITÉ  d'A.XTIOCIIK  ] ((i() 

[Les  connétables] 6^9 

[Les  maréchaux] (iô  1 

[Les  sénéchaux] 6.5t! 

[Les  camériers  ou  clianihellans] 653 

[Les  chanceliers] 654 

[ Les  chcltelains] , 656 

■  [Les  grands  oeficiers  du  comté  de  Tripoli] 607 

[Les  connétables] 667 

I  Les  chanceliers] 659 

.  [  Les  maréchaux] 660 

[  Les  sénéchaux ]  .    66 1 

[Les  camériers  ou  chambriers] 662 

Les  GRAxns  officiers  dv  royaume  de  Cypre 663 

Les  amiraux 663 

Les  auditeurs 666 

Les  baillis  de  la  secrète  royale 667 

Les  bouteillers 670 

Les  chambellans 671 

Les  chanceliers 676 

Les  conneslables 678 

Les  mareschaux 684 

Les  séncschaux 687 

Les  turcopliers 690 

[Les  vicomtes  de  Nicosie] 698 

[Les  grands  officiers  du  royaume  d'Arménie] 697 

[Les  connétables] 697 

[Les  maréchaux] 699 

[Les  sénéchaux] 701 

[Les  chanceliers  du  royaume] 709 

[  Les  chanceliers  parliciiliers] 7o3 

[Les  bouteillers] 7o4 

[Les  jjroximos] 706 

[Les  capitaines  de  la  cour] 706 

[Les  chambellans] 707 

[Les  camériers] 708 

La  Syrie  Sunte 709 


TABLE   DKS   MATIEHES.  '(yT 

Les  hatriahches  de  Hiérusaleji 7  i  •'' 

Ler  patriarches  d'Antioche 73() 

Les  archevesqdes  dépendans  di  i'atrurciik  de  Hiérusalem 7/19 

Les  arclievesques  de  Tyr 7^9 

Les  arclievesques  de  Rabalh  ou  do  la  Pierre  du  Désert 7.50 

Les  arclievesques  de  Gdsarée 7o<'> 

Les  archevesques  de  Bethsan 75() 

Les  archevesques  dépendais  i>r  patriarche  d'Amtioche 7(j.) 

Les  arclievesques  d'Alliara •  •  •  760 

Les  archevesques  d'Apaniie 7*i("> 

Les  archevesques  de  Coricie 7<J7 

Ijes  archevesques  d  Edesse 7*^9 

Les  archevesques  do  Maïuislre 770 

Les  archevesques  de  Tarse 77a 

Les  archevesques  de  Tulupe 775 

Les  évesques  de  la  Teuke  Sainte  dépendans  des  v>kv\  patkiarchats 777 

Les  évesqiios  d'Acre 777 

Les  évesques  de  Raruth 7H1 

Les  évesques  de  Belinas '/^'^> 

Les  évesques  de  Bethléem 78/1 

Les  évesques  d'Ebron 79^ 

Les  évesques  de  Gibel ygS 

Les  évesques  de  Laodicée 797 

Les  évesques  de  Lidde  ou  de  iianio 799 

Les  évesques  de  Sebasle ■'^oS 

Les  évesques  de  Sagette Ho5 

Les  évesques  de  Tabarie 807 

Les  évesques  de  Tortose 809 

Les  évesques  de  Tripoli 811 

Les  évesques  de  Valenie 8)6 

Les  évesques  de  Zibel S  1  o 

Les  abraïes  et  abbez  de  la  Terre  Sainte cS  1  7 

Saint-Abacuc ^^  1 7 

Sainte-Anne 818 

Nostre-Dame  de  Josaphat, 819 

Saiut-Joseph  d'Ariniathie 8-3 1 

Saint-Ladre Sû-i 

La  Latine 8  •!  /i 

Mout-Olfvet 8-20 

Nostre-Dame  du  Mont  Sion 827 

Mont  Thabor 8a8 

Nostre-Dame  la  (Irande 8?)  1 


1I9«  I.KS  FAMILLKS  [)()lJTIiK-\lEI',. 

Pages. 

Siiiiil-Saiiiucl 832 

Temple  de  Nostre  Seigneur 833 

Des  Trois  Onil»res SSf) 

Nostre  Danio  de  tous  les  Saints 836 

De  Palmarea 887 

liKS   PRIEURS  DE  LA  TuRRE  SaINTE SSg 

Du  Saint  Sépulcre 831) 

Autres  prierez 8i  1 

F,ES  ARCHE\ESQUES  ET  ÉVESOUES  LATINS  IlE  CypRE 8/l3 

Les  archevesques  de  Nicossie 8^1 5 

Les  evesques  de  Némosie   807 

Les  evesques  de  Famagouste 86 1 

Les  evesques  de  Paphe 86.") 

I  Les  evesques  de  CerinesJ 86h 

L'ordre  du  Temple 86ç) 

Les  grands  maistres  du  Temple 86() 

[Les  grands  maîtres  de  l'Hôpital] 89;! 

\  L'ordre  Teutomqdë.  ] 890 

[Les  precepleui-s] , 897 

[  Les  hauts  maîtres  j 901 

[Les  grands  olllt-iers  de  l'ordre  | 907 

I Les  grands  commandeurs] ,  907 

[Les  grands  hospitaliers] 909 

[Les  grands  trappiers] 909 

I  Les  grands  trésoriers] 909 

[Les  grands  maréchaux] ç  1  o 

[Les  dignitaires  des  provinces  d'Orient.] 911 

T\BLE  des  noms  des  personnes  et  des  lieux 9  1  3 

Table  des  auteurs  et  des  ouvrages  cités 971 


PLEASE  DO  NOT  REMO\ 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  f 


UNIVERSITY  OF  TORONTO  L